5. les tenons fibrés

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T T H H È È S S E E En vue de l'obtention du DOCTORAT DE LUNIVERSITÉ DE TOULOUSE Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier Discipline ou spécialité : Odontologie JURY Jacques DEJOU PU/PH Université Marseille, rapporteur Georges DORIGNAC PU/PH Université Bordeaux II, rapporteur Geneviève GREGOIRE PU/PH Université Toulouse III, directrice Serge MAZERES Docteur d’Université, Ingénieur de recherche Ecole doctorale : Unité de recherche : Interface biomatériaux-tissus biologiques Directeur(s) de Thèse : G.GREGOIRE Rapporteurs : Présentée et soutenue par Emmanuelle NOIRRIT-ESCLASSAN Le 26 mars 2009 Titre : Etude de l’interface et de l’étanchéité endocanalaire après collage de tenons fibrés radiculaires

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Page 1: 5. Les tenons fibrés

TTHHÈÈSSEE

En vue de l'obtention du

DDOOCCTTOORRAATT DDEE LL’’UUNNIIVVEERRSSIITTÉÉ DDEE TTOOUULLOOUUSSEE

Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier

Discipline ou spécialité : Odontologie

JURY

Jacques DEJOU PU/PH Université Marseille, rapporteur

Georges DORIGNAC PU/PH Université Bordeaux II, rapporteur

Geneviève GREGOIRE PU/PH Université Toulouse III, directrice

Serge MAZERES Docteur d’Université, Ingénieur de recherche

Ecole doctorale :

Unité de recherche : Interface biomatériaux-tissus biologiques

Directeur(s) de Thèse : G.GREGOIRE

Rapporteurs :

Présentée et soutenue par Emmanuelle NOIRRIT-ESCLASSAN Le 26 mars 2009

Titre :

Etude de l’interface et de l’étanchéité endocanalaire après collage de tenons fibrés radiculaires

Page 2: 5. Les tenons fibrés

3

A mes parents, à mon frère

Maman, tu savais…Béatrice avait dit !

A ma famille

A Rémi, mon complément, mon soutien tout au long de ce « sacré » parcours

A François et Aurélien, qui m’apprennent à apprivoiser mes petits patients ; il n’y a pas que

des histoires de dents dans la vie !

Page 3: 5. Les tenons fibrés

4

A notre Directrice, Madame le Professeur Geneviève GREGOIRE,

Vous nous avez inspiré ce sujet de recherche et vous nous avez dirigée avec la compétence, la

volonté et le sens du détail qui vous caractérisent.

A votre contact nous avons pris conscience de la rigueur de la recherche, de la satisfaction de

mener à bien un travail et de le voir publié.

Merci de nous avoir fait progresser et de nous avoir guidée avec patience.

A notre Jury et Rapporteur, Monsieur le Professeur Georges DORIGNAC,

Nous vous sommes extrêmement reconnaissante d’avoir accepté de juger notre travail.

Vous avez marqué notre parcours universitaire. Votre rigueur, votre culture odontologique et

pédiatrique ainsi que votre charisme sont pour nous des modèles depuis nos premières années

d’internat.

Au sein du Collège d’Odontologie Pédiatrique vous avez instauré un climat chaleureux et

convivial, propice à l’écoute et à l’échange, pour tous ceux qui aiment soigner les enfants,

enseigner et chercher.

Soyez assurés de notre profond respect.

A notre Jury et Rapporteur, Monsieur le Professeur Jacques DEJOU,

Votre compétence et votre expertise dans le domaine des biomatériaux sont pour nous une

référence.

Nous sommes très honorée de votre présence au sein de ce jury.

Soyez vivement remercié d’avoir accepté de juger notre travail.

A notre Jury, Monsieur le Docteur Serges MAZERES,

Nous vous remercions très sincèrement d’avoir accepté de siéger dans notre jury.

Merci de nous avoir fait découvrir et apprécier la complexité de la spectrophotométrie. Vous

avez toujours répondu à nos interrogations avec patience, disponibilité et indulgence. Vos

remarques clairvoyantes nous ont éclairées sur un univers scientifique qui n’était pas le nôtre.

Nous souhaitons poursuivre avec vous dans cette voie de la recherche où les champs à

explorer sont immenses.

Page 4: 5. Les tenons fibrés

5

Je témoigne toute ma gratitude à Madame le Professeur Anne-Marie SAUTEREAU pour

avoir initié la troisième partie de ce travail et pour son soutien lors de la préparation de mon

concours de MCU-PH.

Je tiens également à remercier très chaleureusement Monsieur Simon CAYEZ du CIRIMAT

pour sa précieuse aide technique, son enseignement de l’utilisation du Microscope

Electronique à Balayage et l’entretien de ce bon vieux MEB (que de réparations !).

Je remercie les membres du laboratoire Interface biomatériaux-tissus dentaires et en

particulier Firas Dabsie, pour leur concours éclairé et constant dans l'élaboration de la partie

expérimentale concernant la filtration de fluide.

J’adresse mes vifs remerciements à Messieurs Maxime COURNOT, Pierre-Antoine

GOURRAUD et Philippe GUIGNES pour leur précieuse aide dans le traitement statistique de

mes données. Ils ont fait preuve de patience et de pédagogie.

Merci également à Monsieur Frédéric N’GUYEN pour sa contribution à la constitution des

échantillons.

Mes pensées vont bien sûr vers Monsieur Bernard TERRIE qui a initié ce travail et m’a bien

souvent proposé son aide pour des manipulations. Sa compétence, sa discrétion, sa

méticulosité, son sens clinique et sa gentillesse font de lui un modèle que je tente de suivre. Je

lui saurai toujours gré de m’avoir accordé sa confiance avant son départ. Puisse ce travail

honorer sa mémoire.

Je dédie également ce travail à Monsieur Jean-François LAURET qui a marqué mes études

brestoises par son ouverture d’esprit et son sens de l’observation.

Page 5: 5. Les tenons fibrés

6

PLAN

1. Introduction 1

2. Etanchéité radiculaire consécutive au collage de tenons fibrés : Analyse

bibliographique 10

1. Les méthodes d’évaluation de l’étanchéité 11

2. La dentine et ses spécificités radiculaires 26

3. Les systèmes adhésifs dentinaires 35

4. La colle 50

5. Les tenons fibrés 52

3. Evaluation expérimentale de l’herméticité du collage radiculaire

endocanalaire d’un tenon fibré 65

1. Etude des interfaces dentine radiculaire/colle/système adhésif/tenon fibré par

microscopique électronique à balayage 68

2. Etude de l’étanchéité radiculaire par méthode de filtration de fluide 95

3. Etude spectrophotométrique de l’interface entre un système adhésif

monocomposant et la dentine radiculaire 107

4. Conclusion 148

5. Bibliographie 151

6. Table des illustrations 172

Page 6: 5. Les tenons fibrés

7

PLAN DETAILLE

Introduction 8

1ère

partie :

Etanchéité radiculaire consécutive au collage de tenons fibrés

Analyse bibliographique

1. Les méthodes d’évaluation de l’étanchéité 11

1.1. Mesures qualitatives 13

1.1.1. L’étude de la pénétration de bactéries et de toxines bactériennes 13

1.1.2. La pénétration de marqueurs radioactifs 14

1.1.3. Les techniques de microscopie 14

1.2. Mesures semi-quantitatives 19

1.2.1. Diffusion passive de colorants 19

1.2.2. Diffusion passive de traceurs chimiques 20

1.3. Mesures quantitatives 22

1.3.1. Conductance hydraulique et filtration de fluide 22

1.3.2. Dissolution des tissus durs ou extraction de marqueurs 23

1.3.3. Méthodes électro-chimiques 23

1.4. Conclusion 23

2. La dentine et ses spécificités radiculaires 26

2.1. Composition de la dentine 26

2.2. Boue dentinaire 28

2.3. Aspect tubulaire de la dentine 29

2.3.1. Dentine intra- et inter-tubulaire 29

2.3.2. Densité tubulaire 30

2.3.3. Orientation des tubules dentinaires 33

2.3.4. Diamètre tubulaire 34

3. Les systèmes adhésifs dentinaires 35

3.1. Les systèmes avec mordançage total 36

3.1.1. Principe 36

3.1.2. Mécanisme d’adhésion 37

3.1.2.1. Couche hybride 37

3.1.2.2. Tags de résine 39

Page 7: 5. Les tenons fibrés

8

3.2. Les auto-mordançants 41

3.2.1. Principe 41

3.2.2. Composition chimique 41

3.2.2.1. Monomères 41

3.2.2.2. Systèmes initiateurs 45

3.2.2.3. Solvants 46

3.2.2.4. Additifs 47

3.2.2.4.1. Charges 47

3.2.2.4.2. Colorants et agents anti-microbiens 47

3.2.3. Mécanisme d’adhésion 48

3.2.3.1.Couche hybride 48

3.2.3.2.Tags de résine 49

3.3. Influence de l’eugénol sur l’adhésion 49

4. La colle 50

5. Les tenons fibrés 52

5.1. Composition 52

5.1.1. Fibres 53

5.1.2. Matrice 54

5.2. Traitement de surface 55

5.2.1. Silanisation 55

5.2.2. Air-abrasion 56

5.2.3. Système Cojet® 56

5.2.4. Mordançage acide 57

5.3. Propriétés 57

5.3.1. Propriétés mécaniques 57

5.3.1.1. Dissipation des contraintes 58

5.3.1.2. Résistance à la traction et à la fatigue 58

5.3.1.3. Module élastique 59

5.3.1.4. Augmentation de la rétention par le collage 59

5.3.2. Caractéristiques physiques 60

5.3.3. Propriétés esthétiques 62

5.3.4. Propriétés biologiques 62

5.3.5. Indications et forme du tenon 62

5.3.5.1. Longueur 63

5.3.5.2. Diamètre 63

5.3.5.3. Forme 63

5.4. Limites d’une reconstitution corono-radiculaire collée 64

Page 8: 5. Les tenons fibrés

9

2ème

partie :

Evaluation expérimentale de l’herméticité du collage radiculaire

endocanalaire d’un tenon fibré

A. Etude des interfaces dentine radiculaire/colle/système adhésif/tenon

fibré par microscopie électronique à balayage

1. Matériel 69

1.1 Tenons fibrés FRC Postec 69

1.2 Monobond S 70

1.3 Colle Variolink II 70

1.4 Système adhésif 70

1.4.1 Monocomposant dual : Excite DSC* 70

1.4.2 Automordançant dual: AdheSE DC * 72

2. Méthode 73

2.1 Traitement endodontique 73

2.2 Division randomisée 74

2.3 Collage du tenon 74

2.3.1 Système adhésif Excite DSC* 74

2.3.2 Système adhésif AdheSE DC* 75

2.4 Evaluation microscopique 76

2.4.1 Observation de la couche hybride 76

2.4.2 Evaluation de la morphologie des tags de résine 78

2.5 Analyse statistique 80

3. Résultats 81

3.1 Evaluation de la couche hybride 81

3.2 Evaluation des tags de résine 84

4. Discussion 90

5. Conclusion 94

Page 9: 5. Les tenons fibrés

10

B. Etude de l’étanchéité radiculaire par filtration de fluide,

après obturation endodontique et collage d’un tenon fibré FRC Postec :

comparaison entre témoins et deux systèmes adhésifs : Excite DSC et

AdheSE DC, alliés à la colle Variolink II

1. La filtration de fluide 96

2. Matériel et méthode 98

A. Préparation des échantillons 98

2.1. Obturation endodontique de la racine 98

2.2. Randomisation 98

2.3. Préparation du logement canalaire et collage du tenon 99

2.3.1. préparation du logement canalaire 99

2.3.2. collage du tenon avec l’Excite DSC 99

2.3.3. collage du tenon avec l’AdheSE DC 100

B. Mesures de la filtration de fluide 100

3. Résultats 102

4. Discussion – Conclusion 103

Page 10: 5. Les tenons fibrés

11

C. Etude spectrophotométrique de l’interface entre un système adhésif

monocomposant et la dentine radiculaire

1. Objectif 108

2. Définitions 108

2.1 Fluorescence 108

2.1.1 Etats excités ; transition énergétique 109

2.1.2 Excitation, émission, déplacement de Stokes 113

2.1.3 Coefficient d’absorption molaire 115

2.1.4 Rendement quantique de fluorescence 116

2.2 FRET : Förster Resonance Energy Transfer 117

2.3 Marqueurs fluorescents 118

2.3.1 Avantages des marqueurs fluorescents 119

2.3.2 Principaux marqueurs fluorescents utilisés en recherche dentaire 119

3. Caractérisation de la sonde par le FRET 120

3.1 Matériel 121

3.1.1 Spectrofluorimètre 121

3.1.2 MSF : Microspectrofluorimètre 122

3.1.3 Echantillons dentaires 122

3.1.4 Adhésif Excite DSC 123

3.1.5 Marqueur fluorescent : fluorescéine (FITC) sur polysaccharide

Dextran 123

3.2 Etude spectrofluorimétrique 125

3.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission

de la dentine 125

3.2.2 Caractérisation du système adhésif Excite DSC 126

3.2.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission 126

3.2.2.2 Préparation du mélange Excite DSC-Dextran fluorescéine 127

3.2.2.3 Validation du mélange Excite DSC-Dextran FITC 128

3.2.3 Couple Dextran FITC-Excite DSC 130

3.2.3.1 Effet de la photopolymérisation sur le FITC et sur le

mélange ExciteDSC-Dextran FITC 130

3.2.3.2 Chémopolymérisation du mélange Excite-Dextran FITC 131

3.2.3.3 Effet du mordançage dentinaire 132

3.2.3.4 Conclusions 138

3.2.4 Couple FITC-dentine : Caractérisé par le rayon de Förster : R0 139

3.3 FRET : Mise en évidence d’un FRET entre dentine et Excite FITC : étude au

spectrofluorimètre et au microspectrofluorimètre 140

4. Discussion Conclusion 142

Page 11: 5. Les tenons fibrés

12

INTRODUCTION

Page 12: 5. Les tenons fibrés

13

Le but de tout matériau d’obturation dentaire coronaire ou radiculaire est de fournir une

reconstitution durable tant sur le plan mécanique que biologique, avec un scellement

biocompatible parfait à l’interface entre les tissus dentaires et l’obturation. Les tests

permettant d’évaluer la qualité de ce scellement vont donc étudier la résistance mécanique des

interfaces mais aussi le passage de fluides et/ou de bactéries et de leurs toxines: en effet, toute

perte d’étanchéité peut être à l’origine d’une reprise de carie, d’une atteinte pulpaire, d’une

lésion péri-apicale… mettant en jeu le pronostic dentaire.

De nombreuses études se sont attachées au problème d’interface et de perméabilité au niveau

de la dentine coronaire ou radiculaire externe, mais les problèmes inhérents au collage sur la

dentine radiculaire endocanalaire ont peu retenu l’attention. L’adhésion à ce niveau est en

effet un véritable challenge du fait de la capacité variable du système de collage à

déminéraliser et infiltrer les parois dentinaires, du manque de contrôle de l’humidité, de

l’influence de la densité et de l’orientation variable des tubules dentinaires le long du canal

radiculaire et enfin de l’accessibilité durant la manipulation des matériaux.

Pour étudier l’interface obtenue après collage endocanalaire d’un tenon fibré translucide au

moyen de deux adhésifs différents, un monocomposant précédé d’un mordançage acide et un

automordançant en deux étapes, associés à une même colle, nous avons choisi trois approches

expérimentales. Dans un premier temps, la continuité de la couche hybride et la morphologie

des tags de résine sont analysées en microscopie électronique à balayage. Dans un second

temps, la perméabilité de l’ensemble est mesurée par une technique de filtration de fluide.

Enfin, nous avons cherché à mettre en évidence un transfert d’énergie de résonance entre deux

substances fluorescentes, la dentine et la fluorescéine afin d’obtenir des données sur

l’interface dentine-système adhésif au niveau moléculaire.

Page 13: 5. Les tenons fibrés

14

1ère partie:

Etanchéité radiculaire

consécutive au collage de tenons fibrés

Analyse bibliographique

Page 14: 5. Les tenons fibrés

15

1. Les méthodes d’évaluation de l’étanchéité

De nombreuses méthodes [146, 249] ont été utilisées pour évaluer l’étanchéité des

interfaces lors d’obturations radiculaires. La plupart sont basées sur la recherche de

micropercolation [217], qui se produit selon KIDD [138] lorsqu’il y a passage de bactéries,

fluides, molécules ou ions entre les parois d’une cavité dentaire et le matériau d’obturation.

Les tests d’étanchéité menés in vitro vont permettre de donner une valeur quantitative de

percolation théorique maximale pouvant se produire ou non in vivo [46].

Nous pouvons, à partir des résultats de GRIFFITHS [112], résumer dans un diagramme la

topographie des différentes voies de microperméabilité au niveau de l’interface résine

adhésive / dentine, à partir des fluides pulpaires (figure 1):

o (1) Absence de microperméabilité : l’interface est scellée par l’imprégnation de la

résine au sein de la couche hybride, par les tags de résine dans les tubules

dentinaires et les branches latérales.

o (2) Microperméabilité le long des tags de résine, à travers les branches latérales et

la couche hybride.

o (3) Microperméabilité à travers la base poreuse de la couche hybride (a)

o (4) Microperméabilité autour des tags de résine et le long de l’interface (b) entre la

couche hybride et la résine adhésive, avec un tag de résine détaché du tubule.

Page 15: 5. Les tenons fibrés

16

Figure 1 : les différents types de microperméabilité du fluide pulpaire au niveau d’une

interface dentinaire adhésive [112]

Ces différentes techniques d’évaluation de l’étanchéité peuvent être classifiées en :

- mesures qualitatives

- mesures semi-quantitatives

- mesures quantitatives

a 1 2 3 4 b

Adhésif

t

u

b

u

l

e

Branches

latérales

Dentine

Page 16: 5. Les tenons fibrés

17

1.1 Mesures qualitatives

1.1.1. L’étude de la pénétration de bactéries et de toxines bactériennes

Description de la technique :

Le système comprend en général deux chambres séparées, entre les extrémités apicales et

coronaires d’une dent obturée. La turbidité du bouillon dans la chambre apicale est la

première indication de contamination par des micro-organismes et donc de perte d’herméticité

[27, 35]. Le liquide dans la chambre apicale peut également contenir un indicateur ; par

exemple un indicateur de pH comme le phénol rouge à 0,01% passe du rouge au jaune lorsque

se produit une contamination bactérienne. En effet, la production d’acide par fermentation des

hydrates de carbone, par Streptococcus salivarius par exemple, modifie le pH du milieu [2].

Les souches bactériennes et fongiques utilisées varient selon les études (tableau 1).

auteurs Souches bactériennes utilisées

Chailertvanitkul [38, 39] Streptocoques anaérobies, Fusobacterium nucleatum

Barthel [18] Streptococcus epidermidis

Adamo [2] Streptococcus salivarius

Timpawat [253] Enterococcus faecalis

Carratù [35] Porphiromonas mirabilis, S. epidermidis

Miletic [171] Candida albicans, Streptococcus mutans, S. mitis, Prevotella

melaninogenica, Lactobacillus acidophilus

Michailesco [169] Actinomyces odontotylicus, Lactobacillus acidophilus,

Pseudomonas fluorescens

Maltezos [154] Streptococcus salivarius

Tableau 1 : Exemples d’études de percolation bactérienne et fongique avec les différentes

souches utilisées

Des endotoxines peuvent également être utilisées : ce sont des lipopolysaccharides de la

membrane externe de bactéries Gram négatives.

L’espace permettant le passage de bactéries fait au minimum 0,5 à 1 µm de large. En

revanche, la percolation de toxines nécessite des hiatus de taille inférieure. [249]

D’après ADAMO [2] et TIMPAWAT [253], cette technique d’évaluation serait d’une plus

grande valeur biologique et clinique que la méthode de pénétration d’un colorant ou d’un

isotope. En effet, la capacité des micro-organismes vivants à modifier leur forme et leur taille

Page 17: 5. Les tenons fibrés

18

pour se mouvoir activement et se multiplier peut jouer un rôle important qui ne peut être

représenté par aucune solution aqueuse avec un marqueur [18].

Limites :

Mesure qualitative : présence ou absence de contamination.

Méthode inutilisable si le ciment a une activité anti-bactérienne [154, 229].

Résultats dépendants du type de bactéries et/ou champignon utilisé [271].

1.1.2. Pénétration de marqueurs radioactifs

Description de la technique :

Différents isotopes sont utilisés comme marqueurs : le 45

Ca, 131

I, 35

S, 22

Na, 32

P, 86

Rb, 14

C.

Les auteurs de ces études [97, 122, 123, 228] ont détecté la présence de ces isotopes par

autoradiographie [249].

Par comparaison, les plus petites molécules d’isotopes mesurent seulement 40 nm alors

que la taille des plus petites molécules de colorants est de l’ordre de 120 nm.

Limites :

Les résultats peuvent varier en fonction du type de l’isotope (haute ou basse énergie,

affinité pour le substrat comme le 45

Ca), la distance entre la source de radiation et l’émulsion,

la longueur d’exposition, le rinçage [256]. L’interprétation est très dépendante de la relation

entre le faisceau principal des rayons X et l’angle cavosuperficiel. [249]. En conclusion,

l’évaluation de la percolation est très dépendante de la technique.

De plus, l’évaluation du degré de percolation est subjective, même si certains auteurs

[104] utilisent des systèmes de scores pour essayer d’initier une notion quantitative [249].

1.1.3. Les techniques de microscopie :

L’observation à fort grossissement des interfaces permet la localisation des défauts

d’herméticité et une analyse morphologique fine des interfaces. Cette technique utilisée en

corrélation avec d’autres méthodes (coloration, marquage fluorescent…) donne une image

globale du comportement des matériaux d’obturation.

Page 18: 5. Les tenons fibrés

19

Microscopie électronique à balayage (MEB)

Description de la technique :

Cette technique de microscopie est basée sur le principe des interactions électrons-

matière. Un faisceau d'électrons balaie la surface de l'échantillon à analyser qui, en réponse,

réémet certaines particules. Le nombre de particules réémises varie en fonction de la

topographie, la composition et la texture de la surface observée. Différents détecteurs

permettent d'analyser ces particules et de reconstruire une image de la surface.

Les premiers MEB ont été commercialisés dans les années 1960. La résolution a été

considérablement améliorée (de l’ordre de 1 nm) par l’apparition du « Field-Emission

Instruments Scanning Electron Microscopy » (FEISEM) (MEB à émission de champ). Alors

que le MEB utilise des voltages d’accélération de l’ordre de 15 à 25 kV, induisant des

dommages par le faisceau d’électrons, le FEISEM travaille à des voltages de 2 à 6 kV,

permettant une meilleure résolution et une préservation des structures biologiques [132].

Cependant, ces observations se font sous un vide plus important [270].

Lors de l’étude des systèmes adhésifs, le MEB permet la visualisation en surface de la couche

hybride et des tags de résine après dissolution partielle des structures dentinaires [207]. Des

marqueurs tels que le nitrate d’argent peuvent être utilisés concomitamment pour visualiser la

perméabilité d’une interface sous MEB [205].

CHERSONI [43] utilise le MEB dans la technique des répliques pour étudier les mouvements

de fluide depuis la dentine à travers les adhésifs. Elle consiste en une prise d’empreinte de la

surface de dentine enduite d’adhésif polymérisé après élimination de la couche inhibée par

l’oxygène, avec un polyvinyl siloxane de basse viscosité (NAHON [180] a montré que la

prise d’empreinte ne modifie pas l’intégrité de l’adhésif).Une réplique en résine époxy ou en

polyether pour les canaux radiculaires est obtenue à partir de l’empreinte, puis métallisée à

l’or et au palladium pour être examinée au MEB. La qualité du recouvrement par l’adhésif et

la transsudation de gouttelettes de fluide dentinaire sont alors observées. Le nombre de

gouttelettes par μm² d’adhésif polymérisé peut être enregistré et apporter des données

quantitatives. [42]

Page 19: 5. Les tenons fibrés

20

Limites :

C’est une méthode destructive : la dissolution de la dentine pour observer la couche

hybride provoque une perte d’informations concernant la structure dentinaire et l’étude de la

zone de transition adhésif-dentine [26, 270].

La déshydratation nécessaire et la mise sous vide peuvent provoquer des artefacts, des

contractions entraînant des fractures, des délaminations.

Microscopie électronique en transmission (MET)

Description de la technique :

Cette technique de microscopie est basée sur le principe de diffraction des électrons et

peut atteindre un grossissement de 5 000 000. Le principe du microscope électronique en

transmission a été mis au point en 1931 par Max Knoll et Ernst Ruska, ce dernier a d'ailleurs

reçu le prix Nobel de physique en 1986 pour cette invention.

Son principe peut être compris à partir de celui d’un microscope photonique classique : une

gerbe d’électrons est condensée sur une partie d’échantillon (de l’ordre de quelques

nanomètres au dixième de millimètre). Les électrons qui interagissent fortement avec la

matière traversée sont repris par un jeu de lentilles formant une image agrandie de l’objet.

La limite de résolution serait de l'ordre de grandeur du picomètre dans un cas idéal. Mais en

raison des fortes aberrations, elle n'est en réalité que de quelques Ångstroms, ce qui est tout de

même plus précis que le microscope électronique à balayage.

Limites :

La préparation des échantillons pour une observation au microscope électronique en

transmission est une phase très importante. C'est elle qui détermine en partie la qualité des

résultats obtenus. Le faisceau d'électrons devant traverser l'échantillon, son épaisseur doit être

idéalement de l'ordre de quelques nanomètres (10 à 100). La préparation d’échantillons ultra-

fins de tissus minéralisés au microtome est complexe. Comme pour le MEB, les échantillons

doivent être fixés, déshydratés, métallisés.

Le MET permet l’observation ultra-structurale de la couche hybride (configuration du réseau

collagénique et diffusion de la résine au sein de ce réseau…). Cependant, cette technique

nécessite l’immersion totale de l’échantillon dentaire dans de la résine époxy qui se

substitue alors à l’eau contenue dans la dentine. La pénétration de traceurs comme le nitrate

d’argent est alors biaisée. [205]

Page 20: 5. Les tenons fibrés

21

Microscopie laser confocale

Description de la technique :

Mise au point en 1955 et appliquée pour la première fois en recherche odontologique par

WATSON et BOYDE [277], cette technique de microscopie utilise un faisceau laser qui

induit l’émission de fluorescence des marqueurs fluorescents employés (rhodamine B,

fluorescéine, jaune lucifer…). Le balayage du faisceau laser se fait sur la totalité de

l’échantillon. Un moteur de haute précision, dont le pas est de 25 à 40 nm, permet de déplacer

la platine du microscope par rapport à l’objectif dans l’axe xz pour obtenir une succession de

coupes sur des plans focaux successifs dans la profondeur de l’objet. Les fluorochromes

excités par le laser réémettent des photons de longueur d’onde supérieure, qui traversent un

miroir dichroïque puis un filtre d’émission ou un prisme calibrant la longueur d’onde émise.

Un dispositif de diaphragme ne laisse passer que les photons provenant spécifiquement du

plan focal analysé et les envoie sur un photomultiplicateur. Les images recueillies par le

dispositif confocal correspondent à des plans optiques définis [260].

En odontologie, cette technique permet par exemple

- la visualisation de la sub-surface de l’interface (environ 100 microns sous la surface de

l’échantillon), avec une préparation minimale de l’échantillon [112] qui peut être

conservé humide [205].

- l’observation de la microstructure dentinaire [133].

- l’enregistrement de séries d’images suivi d’une reconstruction tri-dimensionnelle

[205].

- la visualisation et l’individualisation de différents constituants d’un système adhésif

après incorporation de marqueurs fluorescents, aidant ainsi à déterminer quel

composant est responsable de la formation des tags de résine et de la couche hybride.

[207].

- l’étude de microperméabilité de la couche hybride par addition de fluorochromes dans

la chambre pulpaire [22, 112, 207, 277] (évaluation de la pénétration interne de

marqueur vers la surface de collage et de la capacité de scellement des tubules

dentinaires depuis la zone pulpaire).

Page 21: 5. Les tenons fibrés

22

Limites :

Il est impératif de connaître le comportement des marqueurs fluorescents et leurs propriétés

chimiques pour interpréter les images de manière optimale : le FITC (fluorescéine

isothiocyanate) est soluble dans l’eau, comme l’acriflavine, mais le premier pénètre la dentine

et pas le composite alors que le second pénètre la dentine et le composite mais pas la couche

hybride. La rhodamine B ne se dissout pas dans l’eau mais dans les composés organiques

(promoteur, agent de silanisation). Ainsi, si le FITC pénètre la dentine, il peut se produire une

filtration qui gêne la distinction des parties colorées [207].

Afin d’éviter le mélange des marqueurs fluorescents, les différents composants doivent être

polymérisés séparément [207]. Ils doivent émettre à des longueurs d’onde différentes afin

d’être clairement individualisés [270].

Microscopie optique ou photonique

Cette technique d’observation peut être utilisée après coloration de l’adhésif [109] ou des

structures collagéniques (coloration de Masson-Goldner) [238, 239].

Microscopie à force atomique

Le microscope à force atomique explore la surface d’échantillons biologiques à l’aide d’une

pointe effilée dont l’extrémité a un rayon de quelques nanomètres, portée par un ressort très

souple. La précision des déplacements de cette pointe, dans les trois plans de l’espace,

couplée à une utilisation dans des solutions physiologiques, permet de visualiser aussi bien

des structures biologiques complexes que des molécules uniques, et cela dans leur état

fonctionnel puisque aucune déshydratation n’est nécessaire. Les résolutions latérale et

verticale peuvent atteindre quelques angströms [93, 159].

Ce type de microscopie a permis d’observer la microstructure et les propriétés mécaniques de

la dentine [140, 141].

Page 22: 5. Les tenons fibrés

23

Microscopie par génération d’harmoniques (de 2ème

ou de 3ème

génération)

Elle permet l’observation microstructurale des tubules dentinaires, de l’organisation des

fibres de collagène et leur reconstruction tridimensionnelle avec une résolution latérale de

l’ordre de 1 micron et longitudinale (axe des z) de l’ordre de 3 microns.

L’échantillon n’est pas détruit et peut être observé en solution aqueuse, évitant les artefacts

liés à la déshydratation. Il n’est pas nécessaire d’utiliser des marqueurs chimiques. La

pénétration du laser au sein de l’échantillon élimine les artefacts liés à la préparation de

surface [67].

1.2. Mesures semi-quantitatives

1.2.1 Diffusion passive de colorants

Le but d’un marqueur est de mettre en évidence un flux à l’interface entre matériau

d’obturation et tissus dentaires.

Description de la technique :

Cette méthodologie, décrite pour la première fois par Grossman en 1939, utilise

l’immersion d’une dent obturée pendant un temps déterminé dans un marqueur colorant

qui peut être de l’éosine, du bleu de méthylène, de l’encre noire d’Inde, du Procion brillant

bleu, vert ou rouge, du violet de gentiane, de la fuchsine basique, de la fluorescéine, de la

rhodamine B, du violet crystal….

Le phénomène de capillarité joue un grand rôle, principalement dans l’évaluation de la

percolation apicale, car l’apex dentaire est immergé dans le marqueur qui pénètre par tous les

espaces entre les parois canalaires et le matériau d’obturation [32]. La dent est ensuite rincée,

puis sectionnée longitudinalement ou transversalement. La pénétration linéaire du marqueur

est alors observée, souvent après grossissement.

Page 23: 5. Les tenons fibrés

24

Les marqueurs doivent être stables sur le plan de la couleur, quelles que soient les

conditions d’expérimentation. Ils ne doivent pas se lier aux substances dentaires ni aux

matériaux d’obturation [249].

La taille moléculaire du traceur, son pH et sa réactivité chimique modifient son degré de

pénétration [4, 61]. Le bleu de méthylène par exemple a un poids moléculaire inférieur à celui

d’une toxine bactérienne, mais se dissout durant la déminéralisation.

Cette méthode est simple, rapide, ne requérant pas d’équipement complexe, peu coûteuse,

ne dépendant pas de réaction chimique ou d’irradiation.

Limites :

L’étude de la pénétration d’un colorant peut être gênée par de l’air piégé le long de

l’obturation canalaire [49, 98, 285]. C’est pourquoi il est recommandé d’utiliser cette méthode

sous une pression réduite [281].

La plupart des études mesurent la percolation dans un seul plan de l’espace [257] et

seulement sur certaines sections de la dent [249].

Des vides de longueur identique mais de diamètre et de volume différents conduisent à des

mesures de pénétration linéaire identiques, alors qu’un diamètre plus important permet un

passage bactérien et une diffusion de toxines plus larges [284].

La méthode est destructive.

L’évaluation objective est difficile. Le meilleur critère d’évaluation semble être la quantité

maximale de pénétration de marqueur par dent [58].

1.2.2 Diffusion passive de traceurs chimiques

Description de la technique :

Ces marqueurs dépendent de réactions chimiques entre plusieurs produits. En général,

deux composants incolores produisent un précipité opaque, souvent un sel d’argent, détecté

par des techniques radiographiques. Si une seule des deux molécules pénètre l’interface, il n’y

a pas de précipitation.

Exemples de marqueurs :

sulfate de baryum [146], hydroxyde de calcium [151],

methenamine d’argent (mélange de nitrate d’argent, de tétramine hexaméthylène et

de borate de sodium) [53, 236]

Page 24: 5. Les tenons fibrés

25

et principalement les solutions de nitrate d’argent [62, 286] avec immersion dans la

solution à l’abri de la lumière puis immersion dans une solution de développement

photographique pour réduire les ions argent.

Les techniques de développement (temps de développement…) et l’évaluation de

l’étanchéité varient beaucoup d’un auteur à l’autre.

C’est une méthode très « sévère » car l’ion argent est très petit (0,059 nm de diamètre)

comparé à une bactérie (0,5 à 1 µm). Cette petite taille associée à sa forte réactivité (il se lie

intimement à toute fibrille collagène exposée et non enveloppée de résine) rend le nitrate

d’argent parfaitement approprié pour détecter les nanoporosités au sein de la couche hybride.

(DE GOES 53 2004)

Limite :

Le pH bas (entre 3 ,4 et 4,5) de la solution de nitrate d’argent à 50% serait susceptible

d’induire au cours du temps d’immersion, une déminéralisation (en particulier au niveau de

la dentine partiellement déminéralisée par le mordançage), amenant à des résultats faux-

positifs. [53] En revanche, le methenamine d’argent ne présente pas cet inconvénient car son

pH est plus élevé (8,1 à 25°C dans l’étude de DE GOES [53]).

L’application du vernis d’isolation nécessite une déshydratation pendant environ 15

minutes, ce qui pourrait élargir l’espace entre dentine et restauration en endommageant la

dentine [3]. La technique au methenamine d’argent ne nécessite pas d’application d’isolant

car il y a une moindre proportion d’argent, le pH est plus élevé et cette technique permet de

visualiser spécifiquement le collagène des zones dentaires hypominéralisées voir non

minéralisées.

Page 25: 5. Les tenons fibrés

26

1.3. Mesures quantitatives

1.3.1 Conductance hydraulique et filtration de fluide

Description de la technique :

Mise au point par OUTHWAITE [188] en 1976, ces techniques de mesure sont utilisées

pour évaluer l’étanchéité après thérapeutique par restauration adhésive ou non.

La technique repose sur la mesure du flux qui traverse un tube pendant un laps de

temps donné et pour une différence de pression donnée. L’échantillon est relié de manière

hermétique à un tube de diamètre défini, rempli d’eau sous pression. La pression appliquée

force l’eau à travers les espaces vides. Une bulle, insérée dans l’eau d’un tube capillaire, est

utilisée pour mesurer la percolation : si l’obturation est hermétique, la bulle ne bouge pas

malgré la pression ; s’il y a percolation, la bulle bouge et son déplacement est mesuré [211]

soit visuellement, soit avec un appareil automatisé type FLODEC (De Marco Engineering,

Genève, Suisse) [54]. ORUCOGLU [186] a développé une nouvelle mesure de la filtration de

fluide par ordinateur, basée sur la réfraction de la lumière selon le mouvement de la bulle

d’air dans la micropipette. Le mouvement de la bulle d’air est observé par des diodes laser

contrôlées par ordinateur.

Le calcul du flux d’un fluide de viscosité η (ici l’eau) à travers un tuyau cylindrique de rayon

r et de longueur l est donné par l’équation suivante : Jν= π r4 ΔP / 8ηl

où ΔP représente la différence de pression entre les deux extrémités du tuyau.

La mesure de la conductance hydraulique est basée sur la loi de Poiseuille : pour un flux

laminaire à travers un tuyau cylindrique de rayon r, la loi de Poiseuille exprime la valeur du

coefficient de conductance hydraulique Lp en fonction du rayon r du tuyau et de sa longueur l,

ainsi que de la viscosité η du fluide (ici l’eau) : Lp= r² / 8ηl

La conductance hydraulique Lp peut être calculée par la loi de Darcy (FOGEL 81 1988) :

Lp = Jν / A. ΔP

- Lp est exprimée en µl /min/ cm H²O (ou en L/s/Pa selon le système international),

- Jν représente la quantité de flux en µl /min

- A représente la surface testée de l’échantillon,

- ΔP est la pression hydrostatique en cm H²O.

Page 26: 5. Les tenons fibrés

27

La loi de Poiseuille est l’analogue en hydraulique de la loi d’Ohm en électricité. Le flux d’eau

est proportionnel à la différence de pression ΔP aux extrémités du tuyau comme l’intensité I

dans un élément conducteur d’électricité est proportionnelle à la différence de potentiel

électrique ΔU : le coefficient de proportionnalité dans le premier cas est la conductance

hydraulique, dans le deuxième cas c’est l’inverse de la résistance électrique R du conducteur

(I= ΔU/R).

Avantages [146, 170, 211, 285]:

Cette technique, reproductible car non destructive, permet d’évaluer le scellement coronaire

et apical sur une longue période, sans destruction de l’échantillon.

L’enregistrement automatique des résultats donne des résultats quantitatifs précis de petits

volumes (de l’ordre du microlitre) en évitant les erreurs liées à l’opérateur.

La sensibilité du système peut être ajustée en modifiant la pression ou le diamètre interne du

tube contenant la bulle.

1.3.2 Dissolution des tissus durs ou extraction de marqueurs

Description de la technique :

Les dents sont dissoutes dans des acides (acide nitrique à 65% par exemple), qui

« relarguent » le marqueur (bleu de méthylène par exemple) depuis l’interface. L’absorbance

de la solution est mesurée par spectrophotométrie. [32]

C’est une méthode rapide nécessitant un matériel simple, qui prend en compte, comme

la méthode de filtration de fluide, la porosité de l’interface entre le matériau d’obturation et la

surface radiculaire dentaire. La mesure est quantitative. [271]

1.3.3 Méthodes électro-chimiques

Description des techniques :

Elles ont été utilisées en 1976 pour la première fois par JACOBSON et VON

FRAUNHOFER [131] pour mesurer l’étanchéité d’un traitement endodontique.

Elles nécessitent deux électrodes reliées à un générateur : l’une, l’anode, en acier ou en

cuivre est insérée au contact de la partie coronaire de la restauration radiculaire et baigne dans

Page 27: 5. Les tenons fibrés

28

un bain séparé d’électrolytes ; l’autre, la cathode, en acier inoxydable (platine…) est plongée

dans le bain d’électrolytes (NaCl, KCl par exemple), dans lequel est immergée l’apex de la

racine à tester. Les deux électrodes sont connectées via un potentiostat à un ordinateur

analysant les fréquences. Un potentiel électrique est appliqué entre les deux électrodes. Le

courant passant à travers la racine est mesuré pour calculer l’impédance. Courant et

impédance permettent de déterminer la résistance spécifique à chaque échantillon [211, 249].

Plus les valeurs d’impédance sont élevées, moins il y a de passage de fluide entre les parties

apicales et coronaires d’une racine obturée [136]. En courant continu, la loi d’Ohm définit la

résistance comme R=U/I. En déterminant I, l’intensité du courant et U, la différence de

potentiel électrique, on calcule R, la résistance du système. S’il y a perte d’étanchéité, et donc

passage d’ions entre l’obturation et les parois canalaires, un courant électrique est détectable.

Cette technique permet une évaluation tridimensionnelle de la pénétration des électrolytes

et donc de l’étanchéité. Elle n’est pas destructive [129].

Figure 2 : Echantillon dans la cellule électro-chimique pour évaluer la perméabilité d’une

obturation canalaire, d’après POMMEL [211]

Limite :

Cette technique n’est pas utilisable pour des restaurations métalliques. [129]

Bain d’électrolytes

Cat

ho

de

anode

Racine

obturée

Page 28: 5. Les tenons fibrés

29

1.4 Conclusion

Aucune méthode n’est reconnue universellement et aucune méthode ne reproduit

parfaitement le mécanisme complexe qui conduit à une infection apicale dans le cadre d’une

obturation radiculaire.

Ces techniques diffèrent entre elles selon plusieurs critères :

- la reproductibilité des mesures

- la destruction ou non de l’échantillon

- l’enregistrement des résultats qui peut être opérateur dépendant

- la possibilité de localiser le défaut

- la simplicité du protocole

- la modélisation des paramètres physiologiques

- l’évaluation cinétique de l’étanchéité

- le coût

C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir recours à plusieurs techniques pour évaluer la

perméabilité d’un matériau d’obturation dentaire.

Page 29: 5. Les tenons fibrés

30

2. La dentine et ses spécificités radiculaires

Connaître les propriétés du substrat dentinaire est essentiel pour une meilleure

appréhension des principes et des effets des différents procédés de collage.

La dentine a une structure composite complexe associant phases minérale, organique et

aqueuse. Sa composition et sa structure évoluent avec l’âge et les pathologies. Ces variations

influent sur les propriétés dentinaires telles que la perméabilité, la surface d’adhésion,

l’humidité et affectent donc la force de collage, la dureté et la résistance au cisaillement [160].

2.1. Composition de la dentine

A la différence de l’émail, tissu dépourvu de cellules et essentiellement minéral, la dentine

est un substrat hétérogène hydraté.

En poids, la dentine est composée d’environ

- 70% d’hydroxy-apatite (phase minérale),

- 20% de phase organique

- 10% d’eau. [276]

En volume [160], la dentine est constituée d’environ :

o 50% de phase minérale sous la forme de cristaux de phosphates de calcium

(hydroxyapatite principalement, mais aussi octocalcium phosphate, whitlockite,

brushite, monétite), de carbonates et de sulfates de calcium.

o 30% de phase organique dont :

90% de collagène de type I :

Le collagène est une protéine fibreuse dont la principale caractéristique est la structure rigide

hélicoïdale à trois brins : trois chaînes polypeptidiques de collagène, appelées chaînes α, sont

enroulées les unes autour des autres en une hélice régulière pour former une molécule de

Page 30: 5. Les tenons fibrés

31

collagène d’environ 300 nm de longueur et 1,5 nm de diamètre. Après leur sécrétion dans

l’espace extracellulaire, les molécules de collagène de type 1 s’assemblent en polymères

ordonnés pour former des fibrilles de collagène, qui sont des structures longues de plusieurs

microns et minces de 10 à 300 nm. Ces fibrilles sont groupées en faisceaux plus importants :

les fibres de collagène, de plusieurs microns de diamètre. L’assemblage des fibrilles de

collagène est rendu plus résistant par la formation de liaisons transversales covalentes à

l’intérieur et entre les molécules de collagène. Les chaînes α du collagène sont extrêmement

riches en glycine et en proline, qui sont deux acides aminés essentiels pour la formation d’une

triple hélice hélicoïdale. Le collagène de type 1 est pauvre en hydroxylysine et en glucides ;

les fibrilles sont larges [8].

10% de citrates, lactates, phosphoprotéines, protéoglycannes, glycoprotéines,

glycosaminoglycannes (chondroïtine-4-sulfate, chondroïtine-6-sulfate, acide

hyaluronique, dermatane-sulfates, kératane-sulfates), protéines plasmatiques,

phospholipides, glycérol, cholestérol et acides gras.

o 20% de fluides dentinaires, issus de la pulpe et similaires au plasma.

Différents types de dentine sont décrits :

o La dentine primaire est élaborée durant la formation de la dent. Une couche

d’odontoblastes sécréteurs, cellules allongées, polarisées, sécrète du collagène à partir

de la jonction amélo-cémentaire. Le corps de ces cellules s’éloigne de cette jonction,

se rétracte apicalement en direction de la pulpe, au fur et à mesure de la sécrétion puis

de la minéralisation du collagène dentinaire, créant un canal, le tubule dentinaire.

o La prédentine [13, 135] se compose de matière organique non minéralisée, située

entre les cellules sécrétrices et la dentine minéralisée. D’épaisseur constante, elle est

constituée de nombreuses fibres de collagène, perpendiculaires à l’axe des tubules, et

d’une substance fondamentale riche en glycosaminoglycannes et glycoprotéines.

o La dentine secondaire apparaît après formation complète de la racine et provoque un

rétrécissement progressif de la chambre pulpaire. Elle se caractérise par une structure

tubulaire régulière similaire à la dentine primaire. La déposition de cette dentine

secondaire n’est pas uniforme : au niveau des dents antérieures maxillaires, elle se

produit d’abord sur les murs palatins de la chambre pulpaire avant les autres zones ; au

niveau des molaires, la déposition est plus importante sur le plancher pulpaire [250].

Page 31: 5. Les tenons fibrés

32

o La dentine tertiaire, encore appelée dentine réactionnelle, réparatrice ou irrégulière, se

dépose dans des zones localisées de la chambre pulpaire en réponse à des agressions

comme des caries ou des abrasions. Elle correspond à une réponse de protection de la

pulpe et présente une structure moins régulière avec des tubules moins nombreux et

moins alignés [250].

o La dentine sclérotique correspond à l’occlusion des tubules de la dentine cervicale par

dépôt minéral (cristaux d’hydroxy apatite et cristaux de whitlockite) en réponse à une

agression chronique de type érosion. VAN MEERBEEK [269] suggère que la

déminéralisation de cette dentine sclérotique est plus difficile tant au niveau intra- que

inter- tubulaire, avec la création d’une couche hybride plus fine et peu ou pas de tags.

D’un point de vue mécanique, la dentine radiculaire apicale présente une meilleure

résistance à la traction que la dentine radiculaire coronaire. Par conséquent, il paraît préférable

cliniquement que le tenon s’ancre au-delà de la moitié coronaire de la racine. Ainsi, les stress

fonctionnels et para-fonctionnels sont transmis à une partie de la racine plus résistante,

diminuant le risque de fracture radiculaire [157].

2.2. Boue dentinaire

Toute instrumentation dentinaire provoque la formation d’une boue dentinaire, qui

recouvre la surface dentinaire et pénètre dans les tubules sur plusieurs microns. Décrite dès le

17ème

siècle par VAN LEEUWENHOEK [187], elle se compose d’un mélange de débris

organiques et minéraux, et de bactéries ; elle est très faiblement adhérente à la dentine

sous-jacente (de l’ordre de 5 MPa) [191]. PASHLEY [191] suggère que sa composition varie

en fonction de la profondeur dentinaire et donc de la structure dentinaire dont elle est issue.

Le traitement de la boue dentinaire varie selon le type d’adhésif utilisé : soit elle est

totalement éliminée par un mordançage à l’acide phosphorique, soit elle est modifiée par un

adhésif auto-mordançant.

Page 32: 5. Les tenons fibrés

33

2.3. Aspect tubulaire de la dentine

La dentine est parcourue de tubules contenant les prolongements cytoplasmiques des

odontoblastes sur environ un tiers de leur longueur. Ces tubules parcourent toute l’épaisseur

de la dentine et de la prédentine, depuis la pulpe jusqu’à la jonction avec l’émail ou le cément.

Ils convergent vers la chambre pulpaire, d’où une variation de leur densité et de leur

orientation en fonction des régions dentaires.

2.3.1 Dentine intra- et intertubulaire

Dentine intratubulaire ou péritubulaire

La lumière tubulaire est bordée par de la dentine hyperminéralisée dite péritubulaire ou

intratubulaire, contenant principalement des cristaux d’apatite avec une matrice organique

réduite (10% en volume contre 30% dans la dentine intertubulaire) [216]. GOTLIV [103] et

WEINER [278] ne retrouvent aucune trace de collagène au sein de la dentine péritubulaire.

Dans la dentine radiculaire, l’anneau de dentine intratubulaire est d’une largeur

généralement faible et peut même être absent à certains endroits [103, 242].

GOTLIV [103] observe de la dentine bovine par spectrométrie de masse d'ions

secondaires à temps de vol (TOF-SIMS) :

les régions dans lesquelles la dentine péritubulaire est présente sont plus riches en ions

calcium, magnésium, potassium et sodium.

l’anneau riche en ion calcium (dentine péritubulaire) présent dans la dentine coronaire est

absent au niveau de la dentine radiculaire apicale, pour laquelle les ions détectés sont

distribués de façon homogène. Dans les autres régions radiculaires proches de la jonction

amélo-cémentaire, des anneaux étroits de dentine péritubulaire sont présents ; les ions et

acides aminés observés montrent la même distribution qu’au niveau coronaire.

La distribution ionique est homogène sur des dents antérieures ou postérieures, qui ont fait

ou non leur éruption : la dentine péritubulaire se forme donc à un stade de développement

précoce et n’est pas spécifique de la dent mâture.

Page 33: 5. Les tenons fibrés

34

Dentine intertubulaire

Les tubules sont séparés par la dentine intertubulaire composée d’une matrice de

collagène type I renforcée d’apatite, enveloppant les tubules perpendiculairement à leur grand

axe [143]. Dans les régions proches de la jonction amélo-dentinaire, ELBAUM [67] observe

des fibrilles de collagène orientées parallèlement au grand axe des tubules.

Les différences de composition minérale entre dentines intra- et inter-tubulaires influent

sur les propriétés mécaniques de la dentine. Selon l’étude de MARSHALL [160], la dureté de

la dentine intratubulaire n’est pas dépendante de la région dentinaire et présente un module

de Young uniforme. Les variations de microdureté de la dentine en fonction des zones

dentaires pourraient donc être attribuées à des modifications de la dentine intertubulaire et

non pas à une augmentation locale du nombre de tubules dentinaires.

Les adhésifs dentinaires adhèrent mieux aux surfaces fortement minéralisées, ce qui

fait de la dentine intratubulaire un meilleur substrat que la dentine intertubulaire.

La dentine d’une dent vivante est hydratée : les tubules contiennent les prolongements

odontoblastiques baignant dans un liquide extra-cellulaire, le fluide dentinaire. La pression

pulpaire hydrostatique positive estimée à environ 15 cm H2O [273] entraîne un flux de fluide

dentinaire qui rend la dentine humide en surface une fois l’émail éliminé.

Les variations de densité et de diamètre tubulaire expliquent les modifications du degré de

perméabilité en fonction des régions dentinaires. D’autres facteurs testés in vitro contribuent

à faire varier la perméabilité dentinaire : l’irrégularité tubulaire liée à des dépôts

intratubulaires minéraux ou organiques (collagène) [48], les conditions de conservation [100].

De nombreuses études cherchent à mettre en évidence le rôle des prolongements

odontoblastiques dans l’évaluation de la perméabilité dentinaire.

2.3.2 Densité tubulaire

Une large variabilité de densité tubulaire est observée entre les différentes dents d’un

même individu, au sein d’une même dent et selon les individus [75]. Les dents âgées

présentent des tubules dentinaires plus ou moins sclérosés par la croissance de la dentine

intratubulaire. L’âge des patients joue donc un rôle direct dans les propriétés mécaniques de la

dentine radiculaire. Les dents antérieures présentent une densité tubulaire plus élevée que les

prémolaires [73].

Page 34: 5. Les tenons fibrés

35

Dans la littérature, de nombreuses études ont évalué la densité tubulaire, mais la

localisation de la région dentaire étudiée n’est pas toujours spécifiée. (Tableau 2)

Références Densité tubulaire

(103/mm²)

Localisation dentaire

Tronstad (1973) [259] 7-60 -

Garberoglio (1976) [90] 19-45 -

Mjör (1979) [173] 15-65 occlusal

Pashley (1989) [192] 20-43

Pashley (1991) [190] 15-20 jonction amélo-dentinaire

45-60 Proche de la pulpe

Söderholm (1991) [235] 10-30 -

Schellenberg (1992) [230] 13-96 Murs pulpaires

Fosse (1992) [84] 18-52

Heymann (1993) [124] 30 A 2 mm de la pulpe

Olsson (1993) [185] 24,5-51,1

Ferrari (2000) [75] 36 1/3 coronaire canalaire radiculaire

28 1/3 moyen canalaire radiculaire

22 1/3 apical canalaire radiculaire

Harran Ponce (2001) [118] 15 Jonction amélo-dentinaire

44 Parois de la chambre pulpaire

21 1/3 cervical, jonction cémento-dentinaire

38 1/3 cervical, parois canalaires radiculaires

15 1/3 moyen, jonction cémento-dentinaire

20 1/3 moyen, parois canalaires radiculaires

13 1/3 apical, jonction cémento-dentinaire

19 1/3 apical, parois canalaires radiculaires

Mannocci (2004) [157] 30 1/3 coronaire de la racine

17 1/3 moyen de la racine

Tableau 2 : Variations de la densité tubulaire dentinaire selon les études

Au niveau de la dentine radiculaire, la densité tubulaire au niveau du tiers cervical est

significativement supérieure (p<0,01) à celle des tiers moyen et apical [75, 81].

Au niveau de la dentine coronaire, la densité tubulaire en regard de la pulpe est

significativement supérieure à celle de la dentine radiculaire, quels que soient les sites

évalués [75].

La densité des tubules dentinaires dans la dentine radiculaire varie de 4900 à 57000

/mm², diminuant progressivement depuis la couronne en direction apicale [157]. Des

différences significatives du nombre de tubules apparaissent également entre la dentine

périphérique et interne [81, 157].

Page 35: 5. Les tenons fibrés

36

MJÖR [174] (figure 3) étudie l’ultrastructure dentinaire au microscope à force atomique et

confirme que :

Les différences de densité tubulaire de l’extérieur vers l’intérieur sont plus marquées

dans la partie coronaire que radiculaire.

Dans la racine, le nombre moyen de tubules dans la partie moyenne (zone F sur le

schéma) est significativement différent du nombre observé au niveau périphérique

(zone C) et à 50 µm de la prédentine (zone H).

Des comparaisons statistiques montre des différences significatives entre les nombres

moyens de tubules lorsque l’on compare la partie moyenne de la dentine dans les

zones coronaires et dans la zone radiculaire.

La densité tubulaire au niveau pulpaire est moindre au niveau radiculaire, en

particulier à l’apex.

Aucune différence de densité tubulaire n’est notée entre des dents jeunes et âgées,

hormis au niveau de l’apex de dents qui viennent de faire leur éruption.

La densité moyenne varie de 9 à 24 par 100 µm, ce qui équivaut à 8100 à 57600

tubules par mm². Au niveau radiculaire, cette densité varie de 20 à 14 /100 µm soit

40000 à 19600 / mm² en direction apicale au niveau pulpaire.

Alors que le nombre de tubules dentinaires est directement lié au nombre d’odontoblastes,

la courbure du tubule, ses dimensions et l’épaisseur de l’anneau de dentine intra-tubulaire

varient d’une région dentaire à une autre.

Page 36: 5. Les tenons fibrés

37

2.3.3 Orientation des tubules dentinaires

MJÖR [174] décrit des tubules dentinaires avec un trajet rectiligne au niveau radiculaire

alors qu’ils présentent une courbure sigmoïde au niveau coronaire. Ce trajet sinueux

correspond aux mouvements de la cellule odontoblastique [192].

L’orientation des tubules est légèrement apicale à l’extrémité radiculaire ; elle devient

progressivement plus horizontale vers la couronne et est approximativement verticale sous les

pointes cuspidiennes [201].

Lors de la déminéralisation par un gel d’acide, trois zones apparaissent [160]:

.1. zone de collagène complètement déminéralisée

.2. zone de dentine partiellement déminéralisée

.3. zone non déminéralisée

Figure 3 : densité tubulaire et distribution des branches

fines, d’après MJÖR et NORDAHL [174]:

moitié gauche : densité tubulaire (nombre de tubules

pour 100 µm) ; les lignes pointillées indiquent la zone

de mesure sur trois niveaux : interne (à 50 µm de la

prédentine) ; moyenne et externe (à 250 µm de la

jonction avec l’émail ou le cément)

moitié droite : distribution des « branches fines »

zone A : sous le sillon occlusal

zone B : partie principale de la dentine

coronaire et pulpaire au niveau radiculaire : peu

de branches fines, mais présence de

nombreuses microbranches

zone C : 250 µm externe au niveau coronaire et

radiculaire : présence des trois types de

branches tubulaires

zone D : tubules dentinaires correspondant à la

jonction amélo-cémentaire

zone E : zone de transition de part et d’autre de

D

zone F : partie principale de la dentine

radiculaire : abondance de fines branches et de

microbranches, présence occasionnelle de

branches principales

zone G : cément

zone H : prédentine

Page 37: 5. Les tenons fibrés

38

L’extension de la déminéralisation varie en fonction de l’orientation des tubules : lorsque

la déminéralisation se produit perpendiculairement aux tubules, la zone partiellement

déminéralisée est moins épaisse que lors d’une déminéralisation selon l’axe des tubules.

L’orientation des tubules influe aussi sur la résistance au cisaillement [275].

2.3.4 Diamètre tubulaire

Le diamètre tubulaire diminue en direction apicale [75]. Au niveau coronaire, les tubules

dentinaires sont plus larges près de la pulpe (3-4 m) qu’à la jonction émail dentine (0,5 à 1

m) [90].

MJÖR [174] (figure 3) distingue trois types de branches au niveau des tubules dentinaires, en

fonction de leur diamètre, de leur localisation et de leur direction :

Branches principales : les plus larges, elles font entre 0,5 et 1 µm de diamètre. Elles sont

nombreuses dans la dentine proche des jonctions amélo-dentinaire et cémento-dentinaire.

On les distingue plus facilement dans la couronne que la racine. Elles présentent une

forme en Y et sont souvent considérées comme des branches terminales. Au niveau

radiculaire, les tubules diminuent en diamètre et semblent disparaître lorsqu’ils passent la

jonction cémento-dentinaire.

Branches fines : ce sont de minces branches s’étendant depuis les parois tubulaires selon

un angle d’environ 45°, à un intervalle de 3 à 5 m. Elles pénètrent dans la dentine

intertubulaire et s’anastomosent souvent avec d’autres branches fines provenant d’autres

tubules, en particulier dans la zone centrale de la dentine radiculaire. Elles ont un diamètre

de 300 à 700 nm et sont retrouvées en abondance dans la dentine radiculaire et dans les

régions dentinaires de faible densité tubulaire.

Microbranches : de petits pores présents dans la dentine intertubulaire dans toutes les

zones dentinaires, avec un diamètre de 25 à 200 nm (100 à 150 nm en majorité)

proviennent de microbranches s’étendant perpendiculairement aux tubules dentinaires à

travers la dentine intratubulaire vers la matrice intertubulaire. Ils semblent s’anastomoser

avec d’autres microbranches.

La dentine intertubulaire est donc entrecroisée de structures tubulaires de dimension

variable. Ces différentes structures en forme de branches sont à rapporter aux extensions

cytoplasmiques présentes lors de la formation de la dentine.

Page 38: 5. Les tenons fibrés

39

3. Les systèmes adhésifs dentinaires

Depuis 1955 [29], les systèmes adhésifs ont connu une évolution remarquable en termes

d’efficacité et de simplification d’utilisation [178].

1955 1ère

génération promoteur avec faible force d’adhésion

2ème

génération agent adhérant à la dentine et l’émail avec une

meilleure adhésion à l’émail mordancé

3ème

génération mordançage dentinaire, suppression partielle et

modification de la boue dentinaire

4ème

génération technique du mordançage total et formation d’une

couche hybride et de tags de résine

5ème

génération simplification de la procédure clinique : systèmes

monocomposants et promoteurs auto-

mordançants

2001 6ème

génération systèmes adhésifs en un temps avec collage

correct sur l’émail comme la dentine

Les performances des techniques adhésives au niveau des canaux radiculaires constituent

un véritable défi en rapport avec :

les capacités variables des systèmes de collage pour déminéraliser et infiltrer les parois

dentinaires,

la difficulté clinique de contrôle de l’humidité,

l’influence de la densité et de l’orientation des tubules dentinaires le long du canal

radiculaire,

l’accessibilité durant les manipulations des matériaux. [25, 78].

Page 39: 5. Les tenons fibrés

40

3.1 Les systèmes avec mordançage total

3.1.1 Principe

Après préparation mécanique, les parois dentinaires sont mordancées par un gel d’acide

phosphorique puis rincées.

Ce mordançage

1. débarrasse les parois dentinaires de la boue dentinaire,

2. ouvre les tubules dentinaires en forme de cônes renversés en déminéralisant

partiellement la dentine intra- puis intertubulaire.

3. augmente la surface de collage en accroissant le diamètre des tubules dentinaires

de 202% ( 10) au niveau du tiers coronaire, 156% ( 27) au tiers moyen et 113%

( 19) au tiers apical d’une préparation pour logement radiculaire d’un tenon selon

FERRARI [75].

4. expose un fin réseau microporeux de fibres de collagène. [69, 181]

Un promoteur (primer), généralement à base de monomères hydrophiles (comme

l’HEMA : 2-hydroxyethylmethacrylate) et de solvants aqueux ou organiques (éthanol,

acétone) [117], améliore la capacité des résines hydrophobes à pénétrer les

microporosités de la dentine conditionnée en remplaçant l’eau du réseau de collagène.

L’infiltration de ce réseau par la résine adhésive permet ensuite une rétention

micromécanique par la formation d’une couche hybride, de tags et de branches latérales

de résine [116].

Dans les systèmes adhésifs récents, le promoteur et la résine sont combinés dans un

même flacon : ce sont les systèmes monocomposants utilisés après mordançage total.

La présence d’eau dans l’adhésif réhydrate la surface dentinaire : elle maintient le caractère

spongieux du substrat dentinaire en évitant le collapsus des fibres de collagène qui empêche la

diffusion des monomères. L’eau a un bon pouvoir de pénétration et permet l’action des

monomères acides. Cependant, elle s’évapore lentement, donc s’élimine plus difficilement. Et

l’eau non éliminée peut gêner la pénétration et la polymérisation de la résine.

Page 40: 5. Les tenons fibrés

41

Les solvants organiques déplacent l’eau en excès et transportent simultanément les

monomères dans les tubules ouverts et les espaces du réseau de fibres de collagène. Ils sont

volatiles et peuvent être éliminés par un jet d’air, laissant juste les monomères [109].

3.1.2 Mécanisme d’adhésion

L’adhésion dentinaire est principalement de nature micromécanique, basée sur

l’infiltration de la dentine mordancée et la formation d’une couche hybride (zone

d’interdiffusion résine-dentine) et de tags de résine avec des branches latérales [181].

Les adhésifs dentinaires avec mordançage total nécessitent une étape de mordançage

par un gel d’acide phosphorique, suivie d’un rinçage soigneux. Le séchage qui s’ensuit doit

préserver un certain degré d’humidité pour éviter le collapsus des fibres de collagène [137]

qui nuirait à la création de la couche d’interdiffusion dentine-résine.

Dans un deuxième temps, l’application d’un promoteur (monomères en solution dans

un solvant aqueux ou organique (acétone ou éthanol) remplace l’eau du réseau de collagène

afin de le transformer en un réseau hydrophobe. Enfin, la résine adhésive est appliquée.

A ces systèmes en trois temps se sont substitués des systèmes monocomposants

pour lesquels promoteur et adhésif sont contenus dans un même flacon. Le mélange de

monomères amphiphiliques (à base de méthacrylate ou d’acide itaconique) avec des groupes

fonctionnels hydrophobes et hydrophiles [109] est directement appliqué sur le substrat

mordancé en une ou plusieurs couches, en « massant » pour pénétrer la dentine. Les radicaux

hydrophiles ont une affinité pour la surface dentinaire de collage et les radicaux hydrophobes

ont une affinité pour le matériau de restauration. Après polymérisation, l’adhésif est

entrecroisé micromécaniquement dans les mailles des fibres de collagène, mises à nu par le

mordançage, et les cristaux d’hydroxyapatite. [26]

3.1.2.1 Couche hybride

C’est un enchevêtrement de monomères d’adhésif avec des fibrilles de collagène et

quelques cristaux résiduels d’hydroxyapatite [181].

Page 41: 5. Les tenons fibrés

42

Cet entremêlement dépend de divers facteurs comme l’agressivité de l’acide, les

conditions d’humidité des surfaces dentinaires après le mordançage, le type d’adhésif et sa

faculté de diffusion dans le réseau microporeux de collagène exposé. [26]

L’obtention d’une adhésion dentinaire fiable à long terme repose sur l’infiltration

complète du réseau de collagène exposé, de manière à ce que la couche sous-jacente

partiellement déminéralisée soit totalement atteinte. Différentes raisons peuvent expliquer

la persistance de pores au sein de la couche hybride [270] :

Une infiltration incomplète de la résine

Une évaporation incomplète du solvant (Eau, alcool ou acétone)

Une polymérisation incomplète des monomères qui « fuient »

L’hydrolyse ou la dégradation du collagène ou du polymère de résine

Un degré d’humidité du collagène inadéquat

Si l’infiltration de la zone partiellement déminéralisée est incomplète, il persiste une zone

poreuse, non protégée par l’hydroxyapatite ou la résine encapsulée, qui risque d’entraîner une

micropercolation accrue avec le temps et une force de collage diminuée. [225] On parle alors

de nanopercolation (nanoleakage) lorsque des ions, des molécules ou des enzymes diffusent

par des porosités nanométriques à travers la couche hybride, sans vide décelable [226]. Ce

type de percolation pourrait permettre la pénétration de produits bactériens et de fluide

dentinaire ou oral le long de l’interface, à l’origine d’une dégradation par hydrolyse de la

résine ou du collagène, compromettant la stabilité du collage. [227]

BRESCHI [26] observe au FEISEM (MEB à émission de champ) et au TEM (microscope

électronique en transmission) des interfaces coronaires et décrit pour un adhésif « total-etch »

(le One Coat Bond), une couche hybride d’une épaisseur de 1,4 à 2,1 µm. L’hybridation en

forme triangulaire à la jonction entre dentine péri- et intertubulaire résulte de la dissolution

préférentielle de la dentine péritubulaire hyperminéralisée par le mordançage à l’acide

phosphorique [66].

Après mordançage total, l’hybridation est très dépendante du degré d’hydratation

dentinaire et le réseau de fibres collagène n’est pas facilement infiltré par l’adhésif, en

particulier avec de l’acétone comme solvant, laissant persister une zone déminéralisée au sein

de la couche hybride [120]. DE GOES [53] montre par coloration au methenamine d’argent

Page 42: 5. Les tenons fibrés

43

puis observation au MEB, une pénétration incomplète de l’adhésif après mordançage total au

sein de la zone déminéralisée.

L’infiltration dentinaire est accrue par l’utilisation simultanée de monomères

hydrophiles de bas poids moléculaires, contenus dans l’adhésif : l’HEMA (hydroxyethyl

methacrylate, PM : 130), l’HPMA (hydroxypropylmethacrylate). De plus, l’acide

polyacrylique modifié par du méthacrylate peut se chélater avec les ions calcium et former

des liaisons hydrogènes avec les composants dentinaires, de façon similaire à ce qui se passe

avec l’acide polyalkénoique. [26] Ce phénomène de chélation apporterait une stabilité

hydrique au système adhésif par la possibilité de casser et renouveler l’adhésion entre les

groupes carboxyles et le calcium, formant une zone de relaxation des contraintes à l’interface.

3.1.2.2 Tags de résine

Les tags correspondent à l’infiltration de la résine dans les tubules dentinaires (et leurs

branches latérales) déminéralisés [182] : ces digitations améliorent l’ancrage mécanique et la

biocompatibilité de l’adhésif en limitant l’exposition de la pulpe et les mouvements de fluide

dentinaire [24], à condition qu’aucune contraction de polymérisation ne sépare les tags des

parois tubulaires [190]. La morphologie, la longueur et la densité des tags ont été utilisées par

certains auteurs tel FERRARI [78], pour évaluer qualitativement et/ou semi-quantitativement

l’efficacité des systèmes adhésifs.

La morphologie des tags résulte de l’interaction de l’adhésif avec les éléments organiques

de la dentine péritubulaire déminéralisée. Certaines études [115, 213] rapportent des

longueurs de tags de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de microns. Cependant, la

longueur de ces tags excède souvent la zone dentinaire déminéralisée par l’acide employé

dans les techniques de mordançage total ou les auto-mordançants [266, 267].

GIACHETTI [92] décrit deux segments différents dans la structure des tags : un premier

segment dans ou proche de la couche hybride et un deuxième segment plus distant. Le

premier est long de quelques microns et présente une forme d’entonnoir, conique, résultant de

la pénétration de la résine adhésive dans la lumière tubulaire. Le second segment fait quelques

dizaines de microns de long et apparaît plus fin et plus cylindrique, ce qui pourrait s’expliquer

par la contraction du système adhésif qui n’adhère pas suffisamment à la dentine non-

Page 43: 5. Les tenons fibrés

44

conditionnée. En effet, l’adhésion des tags se produit dans les zones où la résine infiltre les

espaces interfibrillaires de la dentine déminéralisée [245]. Les tags peuvent pénétrer plus

profondément dans les tubules mais sans adhérer aux parois [213]. D’autre part, l’écoulement

de la résine adhésive le long des tubules dentinaires a peu de probabilité de se produire, à

cause de la tension de surface de la résine adhésive d’une part et de la faible énergie de

surface des murs tubulaires dans les zones non conditionnées par le mordançage [40].

TITLEY [254] étudie la morphologie des tags à l’aide du microscope électronique à

balayage et d’une coloration vitale au bleu alcian : il montre que les tags sont une

combinaison de résine et de lamina limitans. Cette structure organique flexible, très riche en

glycosaminoglycannes (GAG), borde les tubules dentinaires sur toute leur longueur [252].

Ces GAG, qui sont des polysaccharides, résistent aux attaques acides et au NaOCl, ce qui

pourrait expliquer leur participation dans la formation de tags particulièrement longs.

GIACHETTI [92] explique que la lamina limitans se collapse sur elle-même lorsqu’elle n’est

plus supportée par la dentine péritubulaire, justifiant la forme sinueuse et l’absence de fracture

des tags. Les tags ne seraient pas entièrement constitués de GAG, mais la résine ne serait pas

non plus leur seule composante.

La force de collage et l’étanchéité d’une obturation adhésive dépendent en partie de la

formation de ces tags de résine et de l’intimité d’adhésion aux parois des tubules d’une part

[114, 214] et d’autre part, de la continuité entre les tags et la couche hybride.

PASHLEY [190] remarque que la contribution des tags à la force de collage dépend de la

zone dentinaire concernée (dentine superficielle, moyenne, profonde) et de l’orientation des

tubules dentinaires (parallèles ou perpendiculaires) par rapport à la surface de collage. Selon

GWINNETT [117], les tags de résine contribueraient à environ 30% de la force totale

d’adhésion d’un adhésif dentinaire. En revanche, TAO et PASHLEY [243] signalent qu’il

n’existe aucun lien entre la force de collage et la formation des tags.

Page 44: 5. Les tenons fibrés

45

3.2 Les auto-mordançants

3.2.1 Principe

A la différence des systèmes avec mordançage total qui éliminent totalement la boue

dentinaire, les systèmes adhésifs auto-mordançants déminéralisent partiellement la boue

dentinaire et la dentine intacte, évitant le collapsus des fibres de collagène en les

exposant sans protection. La boue dentinaire partiellement déminéralisée est incorporée

dans la formation de la couche hybride.

Cliniquement, le risque de trop déminéraliser, trop sécher ou trop hydrater la dentine

est évité par l’élimination des phases de mordançage, rinçage et séchage. [268]

La sensibilité post-opératoire est diminuée cliniquement car la décalcification

dentinaire et la pénétration de l’acide et des monomères se produisent à la même profondeur

[178]. Selon SANO [226], il n’y a pas de nanopercolation car il n’existe pas de dentine

décalcifiée qui ne soit pas hybridée par la résine.

3.2.2 Composition chimique

La majorité des systèmes adhésifs auto-mordançants implique une application en deux

étapes : le conditionnement de la dentine et de l’émail par un promoteur (« primer ») auto-

mordançant suivi de l’application d’une résine adhésive. Maintenant, des systèmes

monocomposants existent également.

La plupart des auto-mordançants sont à base de méthacrylate avec un pH de 0,9 à 2,5 [274].

3.2.2.1 Monomères

Ces monomères doivent répondre aux exigences suivantes [178]:

- bien sûr, ne pas être cytotoxiques, mutagéniques ni carcinogéniques, avec ou sans

activation métabolique,

- présenter un fort taux de radicaux libres pour homo- ou co-polymériser avec les autres

monomères de l’adhésif,

- avoir une solubilité optimale, c’est-à-dire être miscible en solution aqueuse, d’acétone ou

d’éthanol et avec les autres monomères et additifs,

Page 45: 5. Les tenons fibrés

46

- être suffisamment stables tant sous forme de monomère (pour éviter toute polymérisation

prématurée, toute dégradation par l’oxygène, la chaleur, la lumière et l’eau durant leur

conservation) que de polymère,

- présenter un degré d’absorption d’eau minimal afin de ne pas dégrader la résistance

mécanique de la couche adhésive,

- présenter une faible contraction de polymérisation.

La structure générale d’un monomère d’adhésif auto-mordançant comprend (figure 4) [178]:

- un ou plusieurs groupements polymérisables :

- Ils réagissent avec les autres monomères de l’adhésif et le matériau de restauration par

copolymérisation.

- Les fonctions méthacrylates montrent une réactivité suffisante mais inférieure à celle

des acrylates. Ces derniers sont en revanche plus toxiques. Les fonctions

(meth)acrylamides améliorent la stabilité hydrolytique en condition acide. Les

monomères allyl ont une faible tendance à l’homopolymérisation. S’ils sont mélangés

à d’autres monomères, ils peuvent détériorer la polymérisation de tout le mélange.

- un groupement d’espacement :

Il associe deux ou trois groupes polymérisables entre eux dans le cas de polymérisation en

réseau, ou un groupe polymérisable avec un groupe adhésif ou fonctionnel dans le cas de

monomères d’adhésif auto-mordançant ou de co-monomères monofonctionnels. Il

influence la flexibilité, la solubilité, la mouillabilité, la volatilité, la viscosité, la

pénétrabilité de l’adhésif.

- un groupement adhésif acide qui crée l’adhésion à la dentine et à l’émail. Le potentiel

des monomères acides augmente en fonction de l’acide :

acide carboxylique < acide phosphonique < phosphate acide < acide sulfonique

P R AD

Figure 4 : Structure générale d’un monomère d’adhésif auto-mordançant [178]

Groupement

polymérisable

Groupement

adhésif

Groupement

d’espacement

Page 46: 5. Les tenons fibrés

47

Les monomères doivent :

être capables d’auto-mordancer la surface amélaire en un temps relativement bref, en

formant une surface rugueuse qui permet un collage micromécanique de l’adhésif à

l’émail,

avoir une mouillabilité et une capacité optimales à former un film à la surface de la dent,

pouvoir pénétrer dans les tubules dentinaires,

créer des liaisons ioniques ou covalentes avec les composants des tissus durs,

principalement l’hydroxy-apatite (formation de sels de calcium par chélation par l’acide

salicylique ou les acides aminodiacétiques, formation de liaisons covalentes avec le

collagène qui contient des groupements réactifs, en particulier amine et hydroxyl).

Les monomères peuvent être divisés en trois groupes principaux selon leurs fonctions [178].

o Monomères adhésifs auto-mordançants

Ils contiennent du phosphore (acide phosphonique, phosphate acide) et sont capables de

mordancer émail et dentine. Ils favorisent la diffusion du monomère dans la dentine

conditionnée.

C’est le cas du MDP (methacryloyloxydecyl dihydrogen phosphate) par exemple. Notons que

le MDP en solution aqueuse n’est pas stable sur le plan de l’hydrolyse s’il est conservé à

température ambiante pendant des semaines [224] : il doit donc être conservé au réfrigérateur.

Stabilité en phase aqueuse :

Afin d’améliorer l’instabilité hydrolytique des phosphates de méthacrylate, des AEPA

(acrylic éther phosphonic acid) ont été synthétisés. Ces acides phosphoniques se dissolvent

bien dans l’eau, l’acétone ou l’éthanol. Une solution à 20% d’acide phosphonique en poids

montre un pH< 2. Cette acidité permet à ces monomères de mordancer l’émail ou la dentine,

selon un modèle similaire à celui obtenu par les gels mordançants à 35% d’acide

phosphorique.

o Monomères de réticulation

Les diméthacrylates de réticulation sont utilisés pour générer la formation d’un réseau :

o Le taux de polymérisation est augmenté.

Page 47: 5. Les tenons fibrés

48

o Les propriétés mécaniques d’un réseau polymère sont améliorées par comparaison avec un

polymère linéaire.

o La couche adhésive ainsi obtenue n’est pas soluble dans l’eau et le degré d’absorption

d’eau diminue avec l’augmentation du taux de réticulation.

Les diméthacrylates de réticulation les plus connus, employés dans les adhésifs amélo-

dentinaires, sont [178]:

- 2,2-bis [4-(2-hydroxy-3-methacryloyloxypropyl) phenyl] propane (Bis-GMA)

- 1,6-bis-[2-methacryloyloxyethoxycarbonylamino]-2,4,4-trimethylhexane (UDMA)

- Glycerol dimethacrylate (GDMA)

- Triethyleneglycol dimethacrylate (TEGDMA)

Ils présentent des propriétés différentes en termes de viscosité, polarité, solubilité dans

l’eau, contraction de polymérisation, formation de film, réactivité : le Bis-GMA montre une

forte réactivité mais une viscosité élevée et une faible solubilité dans l’eau. En revanche, le

TEGDMA et le GDMA se caractérisent par une basse viscosité et une meilleure solubilité

dans l’eau.

Malheureusement, tous ces diméthacrylates sont rapidement hydrolysés en solution acide

aqueuse et se dégradent. Ils ne peuvent donc pas être utilisés dans la préparation d’adhésifs

mono-composants à base d’eau qui restent stables à température ambiante.

Les carbamides sont plus stables que les esters ; ils sont utilisés comme agent de réticulation

dans les gels de polyacrylamide mais sont solides et présentent une faible solubilité dans

l’eau. [178]

Stabilité en phase aqueuse :

Actuellement, de nouveaux bis(acrylamides)s (comme par exemple le DEBAAP :

N,N’-diethyl-1,3-bis(acrylamido)-propane) sont synthétisés : liquides et solubles dans l’eau et

l’éthanol, ils montrent une stabilité à l’hydrolyse augmentée [179].

Ces nouvelles molécules peuvent se substituer au TEGDMA ou au GDMA dans les adhésifs

monocomposants auto-mordançants à base d’eau, contenant des acides forts acryliques et

phosphoniques. Cette substitution autorise la conservation de ces adhésifs à température

ambiante pendant deux ans.

Page 48: 5. Les tenons fibrés

49

o Co-monomères monofonctionnels additionnels

Ces méthacrylates non-acides influencent les propriétés du liquide adhésif en terme de

miscibilité, viscosité, mouillabilité, réactivité de polymérisation, pénétration du monomère,

mais aussi les propriétés de la couche adhésive polymérisée (solide) comme sa résistance

mécanique, l’absorption d’eau, la stabilité face aux dégradations hydrolytiques ou

enzymatiques.

Parmi ces méthacrylates, l’HEMA (2-hydroxyethylmethacrylate) est le monomère le plus

couramment employé. Il est soluble dans l’eau, de basse viscosité. Il améliore la miscibilité et

la solubilité des composants adhésifs polaires et non-polaires, ainsi que la mouillabilité du

liquide adhésif sur les tissus dentaires. L’HEMA stabilise le réseau de fibrilles de collagène et

améliore la perméabilité dentinaire et la diffusion des monomères [181]. Cependant, il n’est

pas stable d’un point de vue hydrolytique.

Un fort volume de monomère monofonctionnel dans l’adhésif diminue son taux de

polymérisation, ce qui peut provoquer une moindre densité de réticulation dans la couche

d’adhésif polymérisé avec un collage de moins bonne qualité, en particulier après

conservation et gonflement dans l’eau.

Stabilité en phase aqueuse :

Ces monomères monofonctionnels, et en particulier l’HEMA, sont substitués par des

(meth)acrylamides pour améliorer leur stabilité face à l’hydrolyse dans les adhésifs

monocomposants auto-mordançants à base d’eau. Il s’agit par exemple de HMAM (N-

methylolacrylamide ou de HMMAM (N- methylolmethylacrylamide) [178].

3.2.2.2 Systèmes initiateurs

Les adhésifs, comme les composites et les ciments résines, peuvent être

photopolymérisés. La polymérisation peut également être initialisée par un couple oxydo-

réducteur.

Le problème intrinsèque aux adhésifs auto-mordançants est la réaction acide-base des

monomères acides avec les fonctions amines souvent employées dans les systèmes initiateurs,

comme par exemple le système camphorquinone/amine dans les adhésifs photopolymérisants

ou le système amine/peroxyde dans les adhésifs chémopolymérisants. Dans tous les cas, la

Page 49: 5. Les tenons fibrés

50

concentration en amine responsable de l’initiation de la polymérisation diminue. Comme la

réaction acide-base résulte d’un équilibre entre les formes protonisées et non protonisées des

fonctions amine et acide, la concentration en amine doit être ajustée précisément à la

concentration en acide dans les auto-mordançants.

Les composants initiateurs sont souvent contenus dans une fine couche déposée sur les

applicateurs afin de faciliter l’application et de prolonger leur stabilité tout au long de leur

conservation [65].

Dans le cas des photo-initiateurs, les oxydes d’acylphosphine employés sont

incompatibles avec la plupart des lampes LED [47].

3.2.2.3 Solvants

Pour obtenir une mouillabilité suffisante du substrat humide dentinaire, les adhésifs

doivent être hydrophiles. La décalcification de l’émail et de la dentine, et la suppression de la

boue dentinaire sont des processus ioniques : les monomères acides chélatent les ions calcium

et une partie des fibres de collagène sont solubilisées ou hybridées [144]. L’eau est nécessaire

à ces processus ioniques : les auto-mordançants ou les promoteurs sont donc à base d’eau.

A la différence des adhésifs nécessitant un mordançage total, les auto-mordançants

avec leur contenu aqueux ne montrent pas la même sensibilité au degré d’hydratation de la

dentine [231]. Cependant, un excès d’eau peut diminuer le contenu en monomères adhésifs au

sein du réseau collagénique et interférer avec la polymérisation, ce qui pourrait résulter

ensuite en une densité de réticulation moindre dans la couche hybride [130].

Des co-solvants comme l’éthanol sont ajoutés aux adhésifs auto-mordançants, ce qui

forme un mélange azéotrope (a privatif, du grec zêin bouillir et tropos action de tourner : se

dit d'un mélange liquide qui bout à température fixe en gardant une composition fixe) avec

l’eau et permet d’accélérer la déshydratation au moyen d’une seringue à air. Toutefois, une

déshydratation excessive nuit aux propriétés mécaniques du substrat dentinaire.

Si le co-solvant est de l’acétone, plus volatil que l’éthanol, une séparation des phases

et une précipitation des composants adhésifs peuvent se produire. Durant l’évaporation du

solvant, le ratio eau-acétone est modifié [178].

Page 50: 5. Les tenons fibrés

51

3.2.2.4 Additifs

3.2.2.4.1 Charges

La composition en charges des adhésifs joue un rôle mineur [178]. Les systèmes

adhésifs sont influencés de plusieurs façons par les charges inorganiques. Pour les adhésifs

avec mordançage total en particulier, l’amélioration des propriétés physiques par les charges

est discutée : d’un côté, elles pourraient améliorer la force d’adhésion, d’un autre côté, elles

pourraient avoir un effet négatif sur la pénétration des adhésifs [152]. MIYAZAKI [172]

détermine une force d’adhésion maximale obtenue avec un taux de charges compris entre 10

et 40% en poids.

Les nouveaux systèmes auto-mordançants ne contiennent qu’une petite quantité de charges.

Les charges de silice sont souvent employées comme épaississant pour augmenter la viscosité

et obtenir une épaisseur adéquate du film adhésif, limitant le risque de polymérisation

incomplète liée à l’inhibition par l’oxygène [89]. Certaines charges sont utilisées pour leurs

propriétés à relarguer des ions fluor ou pour leur radio-opacité.

3.2.2.4.2 Colorants et agents anti-microbiens

Des colorants intégrés dans des systèmes à deux composants permettent au clinicien

de vérifier l’homogénéité du mélange et de visualiser la zone couverte d’adhésif.

Les agents anti-microbiens assurent le scellement biologique de la restauration,

évitant la pénétration bactérienne par des micro-vides entre l’obturation et la dent.

Des études ont montré que l’acide phosphorique utilisé dans l’étape de mordançage

total montre une activité anti-microbienne à court terme, de même que l’adhésif tant qu’il

n’est pas polymérisé [12].

Les auto-mordançants intégrant la boue dentinaire, incorporent aussi les microbes

qu’elle contient. Plusieurs études ont montré leurs propriétés anti-microbiennes, qui peuvent

s’expliquer par leur pH bas [167] mais aussi pour certains par l’intégration dans leur

composition de glutaraldéhyde, dont l’effet persiste car il n’est pas polymérisé dans la matrice

de l’adhésif.

Page 51: 5. Les tenons fibrés

52

3.2.3 Mécanisme d’adhésion

Le mécanisme d’adhésion des auto-mordançants reprend le principe de la création

d’une couche hybride et de tags de résine.

Nous verrons à travers ce chapitre les différences qui existent entre auto-mordançants et

adhésifs avec mordançage total.

3.2.3.1 Couche hybride

L’épaisseur de la couche hybride varie selon les adhésifs et leurs solvants [53, 109].

BRESCHI [26] observe au FEISEM (microscope électronique à balayage à émission de

champ) et au TEM (microscope électronique en transmission) des interfaces coronaires et

décrit pour un « self-etching primer » (le Clearfil SE Bond) une épaisseur de couche hybride

de 0,5 à 0,7 µm avec des bouchons de boue dentinaire non dissous par l’acide du primer.

L’adhésif enveloppe et se mélange aux bouchons de boue dentinaire et pénètre plus

profondément dans la lumière du tubule que les bouchons de boue dentinaire.

Les automordançants présentent en effet une couche hybride plus fine [109]. Cette épaisseur

réduite ne devrait pas diminuer la force d’adhésion car une couche hybride de 2 µm est

suffisante pour un collage performant [181]. Les monomères acides (acide maléique, le

GPDM (glycerol phosphate dimethacrylate)), le PENTA (dipentaerythritol pentacrylate

monophosphate)) ont un fort potentiel de diffusion de par leur acidité [279]. La capacité de

scellement d’un adhésif ne dépend pas de l’épaisseur de la couche hybride mais de son

uniformité [109].

D’autre part, selon SANO [227], la qualité de l’adhésion avec les adhésifs auto-mordançants

se détériorerait in vivo avec le temps. Ceci pourrait s’expliquer par la préservation de la boue

dentinaire dans la moitié supérieure de la couche hybride. La stabilité de ce mélange entre

adhésif, primer, boue dentinaire et cristaux d’hydroxyapatite reste à déterminer.

DE GOES [53] montre par coloration au methenamine d’argent puis observation au MEB,

une couche hybride moins poreuse avec un auto-mordançant qu’avec un « total-etch » : il

attribue cela à l’action plus douce de l’acide et à la déminéralisation moins intense, exposant

moins de collagène. En revanche, il peut se produire une nanopercolation dans des zones de

polymérisation incomplète due à des résidus aqueux.

Page 52: 5. Les tenons fibrés

53

3.2.3.2 Tags de résine

Pour les adhésifs qui nécessitent un mordançage total, il se crée une couche

intermédiaire d’hybridation au niveau de la racine du tag, alors que pour les auto-

mordançants, le contact direct de l’adhésif avec la dentine péritubulaire mordancée rendrait le

tag de résine plus résistant à la micropercolation. [26].

3.3 Influence de l’eugénol sur l’adhésion

Dans les conditions cliniques, l'obturation du système endocanalaire utilise généralement

des ciments endodontiques à base d'eugénol. Les groupements phénol peuvent alors perturber

la polymérisation des résines [19, 255].

Les résultats sont conflictuels : selon GONTHIER [99], si un collage de la reconstitution

corono-radiculaire est envisagé, il est souhaitable de choisir un ciment endodontique avec un

temps de prise court et de l'utiliser en faible quantité, afin de limiter la diffusion de l'eugénol

au niveau de la dentine. TJAN [255] a montré que la contamination des murs dentinaires par

l’eugénol diffusant des ciments de scellement endodontiques affectait la rétention des tenons

collés. BALDISSARA [16] préconise également l’utilisation de ciment endodontique à base

de résine, sans eugénol avant le collage d’un tenon fibré. Son étude montre une influence

négative de l’eugénol sur le collage de tenons fibrés après test de fatigue (mais pas avant).

Toutefois, MANNOCCI [156] n’observe pas de différence de percolation lors du collage

d’un tenon dans un logement ayant été traité ou pas avec de l’eugénol ; un mordançage à

l'acide orthophosphorique du logement intraradiculaire et la préparation des parois canalaires

élimineraient le problème des résidus d'eugénol. BOONE [23] ne trouve pas de différence

significative en termes de rétention de tenons collés, que le ciment de scellement

endodontique contienne ou non de l’eugénol. PEUTZFELDT [199] ne démontre aucune

influence négative d’un ciment provisoire contenant de l’eugénol, sur la force d’adhésion

d’adhésifs auto-mordançants, au contraire de CARVALHO [36].

Page 53: 5. Les tenons fibrés

54

4. La colle

La reconstitution des dents délabrées, traitées endodontiquement, par le collage d’un

tenon impose un choix parmi les multiples systèmes adhésifs qui peuvent eux-mêmes être

combinés à une grande variété de résines de collage. Ces matériaux peuvent être polymérisés

par une réaction chimique, un processus de photopolymérisation ou la combinaison des deux

(colle dual) [25].

Une polymérisation adéquate est nécessaire pour fournir des propriétés mécaniques

suffisantes (module d’élasticité, dureté) pour renforcer les racines fragiles [272] et assurer la

rétention clinique du tenon.

FERRARI [80] recommande d’utiliser des colles chémopolymérisantes ou dual, c’est-à-dire

dont au moins une partie de la polymérisation est à activation chimique, afin d’obtenir un

meilleur degré de conversion dans les zones les plus apicales et donc une amélioration des

qualités mécaniques.

Les colles chémopolymérisables garantissent une polymérisation apicale quelque soit

la profondeur de l’ancrage mais offrent une manipulation difficile du fait de l’absence de

contrôle du temps de prise.

Les colles photopolymérisables permettent de contrôler le bon positionnement du

tenon dans son logement et ne présentent pas d’impératifs en termes de temps de

manipulation. Cependant, même si les tenons translucides sont supposés transmettre la

lumière dans le logement canalaire, ils n’améliorent pas le degré de polymérisation en

profodeur [218, 287]. D’autre part, le mode de polymérisation peut aussi influencer la

quantité de contraction après polymérisation. Cette contrainte est principalement due au

facteur de configuration (facteur C : rapport entre surface de collage et surface non collée) qui

est défavorable, pouvant atteindre 200 pour des logements de tenons canalaires : il limite le

flux de ciment, ce qui peut affecter l’intégrité de l’interface [25].

Page 54: 5. Les tenons fibrés

55

CEBALLOS [37] compare par nanoindentation et observation au microscope

électronique à balayage trois colles (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) : une auto-

polymérisante (Multilink®), une photopolymérisante (Variolink II Base®) et une dual

(Variolink II Base + Catalyseur®). Cette dernière allie les propriétés des deux autres colles :

ses valeurs de dureté et de rigidité sont aussi élevées que celles d’une colle

photopolymérisable, mais avec une capacité de déformation similaire à celle des colles

chémopolymérisables.

Certains auteurs [41, 241, 246, 248] ont montré que la polymérisation chimique de ces

colles duales ou chémopolymérisantes était inhibée par les groupements acides des adhésifs

auto-mordançants, ce qui résulte en une force d’adhésion moindre [5]. De nombreux

fabricants ont contourné le problème en commercialisant des activateurs pour rendre ces

systèmes adhésifs chémo-polymérisables. Cependant, aucune solution n’a été trouvée pour les

adhésifs en une seule étape clinique [56].

La colle présente un module d’élasticité plus faible que les matériaux qu’elle joint ; une zone

de forte concentration de contraintes existe donc à cet endroit. La colle est donc un matériau

de choix puisqu’elle présente des caractéristiques mécaniques similaires à celles de la dentine

[197].

Le logement canalaire pour l’insertion d’un tenon présente un facteur C élevé et donc

défavorable. GORACCI [101] ne montre pas de différence significative de force de collage

lors du collage de tenons fibrés avec une colle avec ou sans adhésif. D’après SADEK [220],

certaines colles ne procurent pas de meilleure rétention qu’un ciment au phosphate de zinc.

PIRANI [208] conclut également que la friction contribue grandement à la résistance à la

dislocation, sans remettre en cause l’hybridation de la dentine radiculaire et ses qualités

rétentrices et de scellement.

Page 55: 5. Les tenons fibrés

56

5. Les tenons fibrés

La restauration d’une dent dépulpée et très endommagée au niveau coronaire nécessite un

ancrage radiculaire. En effet, ces dents sont exposées à un risque de fracture, en particulier

dans la région cervicale, qui est plus soumise aux contraintes de mastication.

Une dent dépulpée présente, outre une perte de substance liée à la réalisation d’une cavité

d’accès endodontique, des modifications dentinaires physiologiques et mécaniques :

diminution du taux de collagène immature (réduction de la dureté et de la résistance au

cisaillement), déshydratation provoquant une diminution du module de Young [203],

modification de la sensibilité aux contraintes masticatoires par perte des propriétés

« mécanoréceptrices » de la pulpe [280].

En fonction des paramètres cliniques, le choix s’oriente vers une reconstitution corono-

radiculaire (RCR) métallique (tenon métallique avec reconstitution coulée ou composite

collée) ou une RCR plus esthétique réalisée soit en céramique pure (en particulier à base

d’oxyde de zirconium), soit à base de matériaux composites plastiques (tenons fibrés et

composite).

Les tenons renforcés par des fibres, utilisés dans ces reconstitutions composites, ont

une nature chimique qui leur permet d’être collés aux parois dentinaires par un système

adhésif et une colle. [78] Plusieurs études cliniques ont prouvé leur efficacité en terme

mécanique et d’étanchéité [7, 30, 50, 51, 77, 79, 85, 95].

5.1 Composition

Ces tenons sont constitués de fibres noyées dans une matrice résineuse. Le but de

ces tenons composites est d’obtenir une adhésion forte entre les différents composants afin de

bénéficier d’un matériau unique avec des performances améliorées. [177]

Page 56: 5. Les tenons fibrés

57

5.1.1 Fibres

Les premiers tenons fibrés, à base de fibres de carbone équitendues et

unidirectionnelles, noyées dans une matrice époxy, décrits par DURET [64] en 1990 puis

TORBJONER en 1996 [258], ont montré des propriétés mécaniques intéressantes. Ces tenons

FRC (Fiber-Reinforced Composites) ont été améliorés par la suite: après les fibres de carbone

sont apparues les fibres de quartz, de zircone (blanches), de verre (translucides) [11]. Ces

fibres sont noyées après silanisation au sein d’une matrice composite transparente.

Plus esthétiques que les tenons en fibres de carbone, tout en étant radio-opaques, ces

derniers tenons fibrés autorisent la photopolymérisation des systèmes adhésifs dual par la

transmission de la lumière [261, 272]. GRANDINI [107] constate toutefois que la

photopolymérisation en un temps de l’adhésif et du ciment de collage à travers un tenon fibré

translucide procure de moins bons résultats en terme de formation de couche hybride et de

morphologie des tags, par rapport à la photopolymérisation en deux temps. La transmission de

la lumière pourrait être insuffisante pour permettre une polymérisation complète en un temps.

Les fibres de verre sont composées de SiO2, CaO, B2O, Al2O et d’autres oxydes de

métaux alcalins dans une phase amorphe. Les diamètres de certains filaments de verre (R-

glass et S-glass) sont plus courts, améliorant la capacité de la matrice à se répandre entre les

fibres et augmentant de ce fait la rigidité interlaminaire.

Les fibres de quartz en silice pure présentent un faible coefficient d’expansion

thermique, qui semble bénéfique en termes d’intégrité structurale au cours des altérations

thermiques. [233]

Il est possible de renforcer les fibres durant le processus de fabrication : les fibres pré-

contraintes sont imbibées de résine puis les contraintes sont relâchées après polymérisation.

Cette procédure induit une compression des fibres de verre qui sont capables d’absorber des

contraintes de tension quand le tenon est exposé à des forces de flexion. [233]

Le pré-traitement de surface des fibres par sablage ou silanisation est une autre

méthode améliorant la force de collage à l’interface fibres/matrice. Une bonne adhésion

interfaciale assure le transfert des charges de la matrice aux fibres [105].

Les fibres de quartz silanées auraient une meilleure adhésion à la résine époxy qui sert de

matrice au tenon que les fibres de verre silanées [7].

Page 57: 5. Les tenons fibrés

58

5.1.2 Matrice

Les polymères utilisés comme matrice sont généralement des résines époxy ou

d’autres polymères ayant un fort degré de conversion et un taux élevé de réticulation. [105,

251]. Ces polymères contiennent du Bis-GMA (bisphénol-glycidyl méthacrylate) et, pour

certains seulement, des chaînes de PMMA (polyméthacrylate de méthyl) à haut poids

moléculaire. Ces dernières rendent plus plastique la rigidité conférée par la réticulation du

Bis-GMA et réduisent les tensions à l’interface entre fibres et matrice lors de la déflection

[147]. La composition de ces matrices (à base de Bis-GMA) rend les tenons

chimiquement compatibles pour un collage avec les colles, constituées communément

elles aussi de méthacrylate [78].

Alors que les fibres constituent la composante de résistance à la traction, la matrice

assure la résistance à la compression et l’absorption des contraintes dans l’ensemble du tenon.

Comme les modules d’élasticité des fibres et de la matrice sont différents, les tensions se

développent à l’interface entre fibres et matrice et se propagent le long de la surface des

fibres. [233]

Les tenons fibrés doivent leurs propriétés mécaniques non seulement aux

caractéristiques de la matrice et des fibres mais aussi à la force d’adhésion à l’interface entre

ces composants et à leur géométrie (longueur des fibres, orientation et concentration). [31]

Toute divergence des fibres par rapport à l’axe longitudinal du tenon résulte en une

transmission des contraintes à la matrice. C’est pourquoi théoriquement, les fibres parallèles

permettent aux tenons de mieux résister aux charges que des fibres orientées obliquement.

[105]

Des défauts de structures (vides au sein de la matrice, micro-bulles, craquelures,

discontinuité le long des interfaces entre fibres et matrice) peuvent survenir durant le

processus de fabrication et affaiblir le tenon [105]. Une augmentation du ratio fibres/ matrice

mais aussi de l’aire totale de l’interface fibres/matrice accroît la rigidité et le module

d’élasticité. Cependant, des valeurs trop élevées du module d’élasticité pourraient conduire à

des fractures radiculaires.

Page 58: 5. Les tenons fibrés

59

En fonction de la structure de la matrice du tenon, la pénétration de la résine adhésive

diffère : MANNOCI [158] observe une pénétration de la résine sur plusieurs microns (de 3,5 à

22,8 microns en fonction du temps de contact) lorsque la matrice présente un réseau

interpénétrant de polymères (IPN : interpenetrating polymer network), alors qu’il n’y a

aucune pénétration lorsque la matrice est un polymère réticulé. LE BELL [150] conclut aussi

à une meilleure adhésion du composite de collage sur un tenon lorsque la matrice est un

polymère semi-IPN plutôt qu’un polymère réticulé.

5.2 Traitement de surface

La longévité d’une reconstitution par tenon fibré dépend de la qualité de l’adhésion entre

le système adhésif et la dentine, mais aussi entre le système adhésif et le tenon fibré.

Différentes études [34, 221] ont montré une adhésion moins forte entre colle et tenon fibré

qu’entre colle et substrat dentinaire. Ceci peut s’expliquer par l’absence de toute interaction

chimique entre la résine composite à base de méthacrylate et la matrice du tenon fibré à base

de résine époxy. [189].

Plusieurs types de traitement de surface ont été proposés pour améliorer l’adhésion des

ciments de collage aux tenons fibrés:

silanisation, [222]

air-abrasion,

air-abrasion avec des particules d’alumine et de silice (système CoJet®),

[222, 263]

conditionnement à l’acide (fluorhydrique, phosphorique, permanganate de

potassium). [177, 263]

5.2.1 Silanisation

Le traitement de surface des tenons par silanisation augmente la qualité du collage au

niveau de l’interface tenon - colle [7, 102, 163]. Toutefois, la rétention globale du tenon à la

dentine n’est pas augmentée pour autant car elle est alors limitée par les forces d’adhésion

entre la colle et les parois dentinaires radiculaires [223].

Page 59: 5. Les tenons fibrés

60

Les agents de couplage amino-silanes sont utilisés en général comme promoteurs

d’adhésion en présence de polymères de résine époxy car ils assurent une adhésion

chimique entre substrats inorganiques et polymères, tout en augmentant la mouillabilité.

[126] En dentisterie, ce sont en général des MéthacryloxyPropyl trimethoxySilanes (MPS) qui

sont appliqués. [162, 189] Cependant, l’adhésion entre silane et matrice époxy n’est pas

optimale ; il est donc nécessaire d’éliminer une couche superficielle de matrice en résine

époxy afin de permettre la silanisation des fibres de quartz exposées. Ensuite, la force de

collage est augmentée par l’union chimique entre fibres de quartz silanisées et résine à base de

méthacrylate. [162]

MONTICELLI [176] démontre l’influence de la composition de l’agent de silanisation en

termes d’acidité, de taux de solvant, de degré d’hydrolyse et de température de séchage :

l’évaporation du solvant est facilitée à la température de 38°C, ce qui résulte en une

amélioration de la force d’adhésion entre colle et tenon fibré.

5.2.2 Air-abrasion

BALBOSH [15] montre que l’application d’ED Primer avant scellement au ciment

Panavia F sur des tenons en fibres de verre n’améliore pas la rétention de collage, à l’inverse

d’un traitement de surface par air-abrasion (particules d’alumine de 50 µm sous une pression

de 2,5 bars pendant 5 secondes, à 30 mm de distance). Ceci pourrait s’expliquer par

l’augmentation de la surface de collage et une meilleure interpénétration entre tenon et ciment

de collage.

5.2.3 Système Cojet®

VALANDRO [263] compare la force d’adhésion entre des tenons à base de fibres de

quartz et une colle (Duo-Link) : il utilise trois types de traitement de surface, suivis d’une

silanisation. Les résultats obtenus avec le système CoJet® (chairside tribochemical silica

coating method) qui consiste en une air-abrasion avec des particule d’oxide de silice

(SiOx) de 30 microns et des particules d’oxide d’alumine (Al2O3) sont significativement

meilleurs que ceux obtenus après conditionnement à l’acide phosphorique à 32% pendant 1

minute ou à l’acide fluorhydrique à 10% pendant 1 minute.

Page 60: 5. Les tenons fibrés

61

SAHAFI [221, 222] obtient aussi des forces d’adhésion satisfaisantes en sablant la surface

de tenons fibrés avec le système Co-Jet®. Cependant, le traitement se révèle trop agressif

avec un risque de modification de la forme du tenon.

5.2.4 Mordançage acide

Le mordançage à l’acide fluorhydrique a également été proposé pour les tenons en fibres

de verre [177], mais ce traitement très corrosif endommage les fibres et affecte ainsi

l’intégrité du tenon.

MONTICELLI [177] obtient une amélioration significative de la force d’adhésion entre

tenon fibré et colle, en conditionnant la résine époxy du tenon fibré par une solution de

permanganate de potassium à 20% en volume. Ce traitement chimique mordance la résine

époxy en l’oxydant et en cassant les liaisons époxides [28]. Il laisse les fibres de quartz

exposées lisses et intactes et améliore leurs propriétés hydrophiles, grâce à une solution de

neutralisation qui « nettoie » les fibres des ions résiduels de MnO2-

(oxyde de manganèse).

L’infiltration de la colle entre les fibres de verre exposées rappelle l’hybridation de la dentine.

De façon analogue, l’augmentation de la rugosité de surface du tenon et de la surface

d’adhésion fournit une résistance en friction accrue et des sites plus nombreux pour la

silanisation, améliorant l’adhésion.

5.3 Propriétés des tenons fibrés

5.3.1 Propriétés mécaniques

Les tenons fibrés permettent une économie tissulaire et une répartition plus

homogène des forces occlusales grâce à leurs propriétés mécaniques, proches de celles de

la dentine [11] et à l’effet « tampon » du joint de colle [64, 91, 258].

Page 61: 5. Les tenons fibrés

62

5.3.1.1 Dissipation des contraintes

Les fibres longitudinales parallèles des tenons absorbent et dissipent les

contraintes [11, 70, 234] et permettent une meilleure distribution des forces de

mastication le long de la racine [215], réduisant le risque de fracture [72, 128, 139, 183] : les

fractures de dents restaurées endodontiquement sont moins nombreuses avec des tenons en

fibres de carbone qu’avec des tenons céramiques. [6, 11, 55, 121, 128, 155, 158]. D’après

HAYASHI [121], lorsque les charges appliquées sont obliques (45°), la fracture intéresse

l’apex de la racine lorsque la dent est reconstituée avec un tenon métallique. En revanche,

dans 2/3 des cas de fractures de dents reconstituées par tenon fibré, la dent est conservable car

la fracture se situe au niveau du tiers coronaire. Le champ des contraintes exercées sur une

dent reconstituée par un tenon fibré est similaire à celui d’une dent saine d’après

PEGORETTI [193].

Comme le tenon est passif car sous-dimensionné par rapport au logement canalaire, il

crée l’espace pour un joint de colle plus épais qui joue le rôle d’amortisseur, réduisant ainsi le

risque de fracture radiculaire par une meilleure répartition des contraintes [11]. D’après

MENDOZA [168], quelque soit le système adhésif choisi, la racine résiste mieux quand le

tenon est collé que lorsqu’il est scellé avec un ciment au phosphate de zinc.

Les contraintes s’exercent sur la matrice, en particulier lors de l’application d’une force

compressive sur le tenon ou lors d’une force orientée obliquement par rapport à l’axe

longitudinal du tenon. Ces fortes contraintes sur l’interface fibres/ matrice sont responsables

d’un détachement qui explique le comportement progressivement non élastique du tenon par

délamination. L’origine de ce point de faiblesse du tenon peut se situer au niveau d’un micro-

vide ou d’une micro-fêlure au sein de la résine ou à l’interface fibre-matrice. [105] Il peut

aussi se retrouver dans des régions du tenon où la morphologie de la section change

brutalement [17].

5.3.1.2 Résistance à la traction et à la fatigue

Ces tenons fibrés présentent une haute résistance à la traction et à la fatigue.

GRANDINI [105] teste la résistance à la fatigue de huit tenons différents : les meilleurs

résultats sont obtenus avec les tenons produits par RTD et Ivoclar-Vivadent, en relation avec

leurs caractéristiques structurales. Les tenons produits par RTD sont pré-contraints en tension

avant polymérisation de la résine puis relâchés, ce qui provoque une compression de la

Page 62: 5. Les tenons fibrés

63

surface de la résine. Les tenons Ivoclar-Vivadent sont produits selon la technologie Vectris.

Le module d’élasticité de la résine utilisée peut également jouer un rôle dans cette résistance à

la fatigue, mais les laboratoires ne les divulguent pas.

5.3.1.3 Module élastique

Les matériaux composites fibrés sont anisotropes : le module d’élasticité varie selon

l’angle d’application des forces par rapport à l’axe des fibres [63]. Quand une charge est

appliquée selon une direction d’environ 35° par rapport au grand axe de la dent, le module

élastique des tenons fibrés est proche de celui de la dentine [11, 70, 193, 234].

PIERRISNARD [203] rapporte un module de Young de 18 GPa pour la dentine et de 21 GPa

pour les tenons en fibres de carbone. KINNEY [142] rapporte une valeur moyenne du module

d’élasticité de la dentine de 13,3 GPa (10-30 GPa) à travers une revue de littérature de 1950 à

2003. Les variations peuvent être attribuées à la composition structurale de la dentine

(tubules, dentine péri- et inter-tubulaire) et aux caractéristiques des tubules (densité, direction

et dimension) qui varient en fonction de leur localisation. Dans son étude, PLOTINO [210]

mesure pour la dentine radiculaire un module de flexion de 17,5 ±3,8 GPa et une force de

flexion de 212,9 ± 41,9 MPa. Il note également que les tenons fibrés ont des propriétés

mécaniques en flexion plus proches de celles de la dentine que les tenons en acier inoxydable,

qui, eux, sont plus résistants à la fracture.

Le module de flexion définit la flexibilité d’un échantillon : de hautes valeurs indiquent

une grande rigidité alors que des valeurs basses montrent une grande flexibilité. Le module de

flexion est calculé en prenant en compte le comportement élastique de l’échantillon en

mesurant la charge maximale qui ne causera pas de déformation plastique. Pour exemple, les

tenons fibrés étudiés présentent un module de flexion de 24,4 à 34,4 GPa alors qu’il est de

53,4 GPa pour un tenon en or, de 66,1 GPa pour un tenon en titane et de 108,6 GPa pour un

tenon en acier inoxydable [210].

5.3.1.4 Augmentation de la rétention par le collage

Le collage compenserait une longueur réduite de tenon [70].

Page 63: 5. Les tenons fibrés

64

5.3.2 Caractéristiques physiques

Plusieurs facteurs influencent les propriétés mécaniques des tenons :

o Le diamètre du tenon

o La forme du tenon

o Le diamètre moyen des fibres

o La densité, la longueur et l’orientation des fibres

o Le type de matrice polymère

o La force de collage à l’interface entre matrice et fibres [31]

Dans une étude incluant 17 tenons fibrés différents, LASSILA [147] a mis en évidence

une corrélation linéaire entre le diamètre des tenons et leur résistance à la fracture.

SEEFELD [233] étudie l’ultrastructure de huit tenons fibrés différents : le diamètre des

fibres et le ratio fibres/matrice varient largement en fonction des tenons : de 8,2 à 21 µm pour

le diamètre des fibres et de 41 % à 70 % pour le ratio fibres/matrice. Il retrouve une forte

corrélation (r = 0,922) entre le ratio fibre/matrice et la résistance à la flexion, mais pas entre

les autres paramètres.

Page 64: 5. Les tenons fibrés

65

Dénomination du tenon et laboratoire Forme Fibres Diamètre des

fibres (µm)

Ratio fibres/

matrice (%)

Fiber Kor

Jeneric-Pentron, Wallingsford, CT, USA

Cylindrique verre 8,8 41,5

Para-post fiber white

Coltene-Whaledent, Mawhaw, NJ, USA

Cylindrique verre 8,8 40,9

Luscent Anchor, Dentatus, New York,

NY, USA

conique verre 16,4 51,6

Twin-Luscent Anchor, Dentatus, New

York, NY, USA

conique verre 14,8 53,7

Style post, Metalor technologies, Stuttgart,

Germany

cylindro-

conique

verre 21 57,5

DT Light-Post, VDW, Munich, Germany conique Quartz 13,3 71,8

DT White-Post, VDW, Munich, Germany conique quartz 8,2 75,9

ER Dentin Post, Brasseler, Lemgo,

Germany

Cylindro-

conique

verre 12,5 70,1

Tech 2000 (Carbotech, Ganges, France) cylindro-

conique

carbone

Tech 21 Xop (Carbotech, Ganges, France) cylindro-

conique

silice et

zirconium

FotoTech (Carbotech, Ganges, France) cylindro-

conique

verre et

zirconium

Snowpost (Carbotech, Ganges, France) quartz

Aestheti-plus (Bisco Inc., IL, USA) verre-

silice

zirconium

Tableau 3 : Composition de différents tenons fibrés [7, 210, 233]

Dénomination du tenon et laboratoire Forme Fibres Diamètre

des fibres

(µm)

Densité des

fibres (Nb de

fibres/mm²)

Fiber Kor

Jeneric-Pentron, Wallingsford, CT, USA

cylindrique verre 18 28

Para-post fiber white

Coltene-Whaledent, Mawhaw, NJ, USA

cylindrique verre 6 18

Luscent Anchors, Dentatus, New York,

NY, USA

conique verre 15 29

DT Light-Post radio-opaque, RTD,

Grenoble, France

conique verre, pré-

tendues

12 32

Easy post, Krugg, Milano, Italy cylindro-

conique

carbone 12 34,8

Ghimas White, Casalecchio di Reno,

Bologna, Italy

verre 12 30

Snowpost, Carbotech, ganges, France silice 7 36

FRC Postec, ivoclar-Vivadent, Schaan

Liechtenstein

cylindro-

conique

verre 12 25

Tableau 4 : composition de différents tenons [105]

Page 65: 5. Les tenons fibrés

66

5.3.3 Propriétés esthétiques

La couleur proche de celle des tissus dentaires et la translucidité sont des facteurs

importants sous les restaurations cosmétiques [70].

5.3.4 Propriétés biologiques

Ils sont biocompatibles : l’inertie électro-chimique de ces tenons fibrés supprime le

risque de corrosion, et donc de dépôts de produits de décomposition dans les tissus dentaires

et parodontaux, à l’origine de colorations et de réactions gingivales inflammatoires [70, 153].

La dépose de ces tenons est relativement aisée, rapide et prédictible comparée aux

autres tenons métalliques ou en zircone [70] permettant un retraitement endodontique [1, 11,

161].

Le collage des reconstitutions corono-radiculaires procure une meilleure étanchéité par

rapport à un scellement au ciment au phosphate de zinc [156] grâce à la formation d’une

couche hybride. La percolation observée est moindre qu’avec un scellement au ciment verre

ionomère ou au ciment au phosphate de zinc [14, 156] et ceci est corrélé à la formation de la

couche hybride entre la résine et les parois canalaires [254]. Les tenons scellés par ciment

traditionnel n’offrent qu’une résistance à la friction [209].

5.3.5 Indications et forme du tenon

Les Reconstitutions Corono-Radiculaires foulées composites sont limitées aux

indications suivantes :

- portions coronaires peu ou moyennement délabrées et hautes [21],

- occlusion favorable,

- parallélisme favorable,

- rapport couronne clinique/racine clinique inversé,

- limites cervicales de la reconstitution supra-gingivales (distantes d’au moins 1,5

mm de la limite de la future couronne prothétique) [57].

Dans les autres configurations, les RCR métalliques ou céramiques seront préférées de

par leurs qualités mécaniques et leur facilité de mise en œuvre.

Page 66: 5. Les tenons fibrés

67

5.3.5.1 Longueur

La longueur et la forme de la racine (courbure, largeur mésio-distale, dimension

vestibulo-linguale, variations anatomiques…) déterminent la longueur du tenon. Plus le tenon

est long, meilleures sont la rétention et la distribution des contraintes (compression,

traction et cisaillement) [70].

Il est recommandé de préserver 3 à 5 mm de gutta-percha apicale pour maintenir l’étanchéité

apicale. [70]

Dans le cas de racines courbes, l’extrémité de l’ancrage radiculaire doit s’arrêter avant la

courbure.

Si la dent à reconstituer présente un environnement parodontal réduit, la longueur du tenon

devra se situer au-delà de la jonction os alvéolaire - racine.

La longueur de la portion radiculaire du tenon doit toujours être supérieure à la hauteur

coronaire. [202]

5.3.5.2 Diamètre

Le choix du diamètre du tenon doit préserver au maximum les structures dentaires, réduire

le risque de perforation et permettre à la dent restaurée de résister à la fracture.

Trois approches sont décrites selon les auteurs :

- « proportionnelle » : la largeur du tenon ne doit pas excéder le tiers de la largeur

radiculaire dans sa dimension la plus étroite. [240]

- « préservatrice » : le tenon doit être entouré d’un minimum de 1mm de dentine.

- « conservatrice » : il faut préserver la dentine résiduelle au maximum et préparer le

canal au minimum [204].

Une augmentation du diamètre du tenon n’augmente pas sa rétention mais provoque une

moindre résistance à la fracture de la dent reconstituée étant donné la réduction dentinaire

plus importante. [70]

5.3.5.3 Forme

Il existe des tenons calibrés et des tenons anatomiques (d’après une empreinte du

logement endocanalaire).

Les tenons calibrés peuvent être de forme cylindrique, conique ou cylindro-conique.

Page 67: 5. Les tenons fibrés

68

- La forme cylindrique est choisie si la rétention est privilégiée. Cependant, ils

nécessitent une mise en forme canalaire très élargie dans la moitié apicale de la racine,

fragilisant la racine et augmentant les contraintes exercées [149].

- La forme conique est choisie si la préservation de la morphologie canalaire est

privilégiée. Une conicité trop importante fragilise la partie coronaroradiculaire [149].

- Si le meilleur compromis est recherché, l’ancrage cylindro-conique allie adaptation à

la morphologie canalaire et rétention. La forme effilée de l’extrémité apicale étant plus

anatomique, elle autorise une longueur de tenon plus importante que des tenons

purement cylindriques [149].

L’ancrage radiculaire anatomique convient à des anatomies canalaires ovalaires.

5.4 Limites d’une reconstitution corono-radiculaire collée

Le tenon assure uniquement la rétention de la reconstitution coronaire nécessaire à

l’ancrage de la couronne et ne renforce pas la racine affaiblie par le traitement endodontique,

même si un tenon fibré se révèle moins nocif mécaniquement qu’un tenon coulé. [45, 71,

237].

La qualité du collage dépend du strict respect du protocole par l’opérateur (pose de la

digue..). Les manipulations sont plus difficiles qu’avec un ciment de scellement. [70]

La préparation de la surface radiculaire doit être minutieuse, éliminant toute trace de

pâte d’obturation endodontique ou de gutta-percha pour permettre une adhésion directe à la

dentine radiculaire. L’anatomie canalaire étant complexe, cela requiert l’utilisation de fraise

boule de petit diamètre et long col et/ou d’inserts ultra-soniques endodontiques. Les forets

Largo® ou de Gates® sont souvent insuffisants. [57]

Les échecs des restaurations par tenons fibrés proviennent souvent d’un décollement entre

tenon et résine ou entre colle et parois canalaires, dus à une force d’adhésion insuffisante aux

interfaces [7, 25, 79, 161].

Page 68: 5. Les tenons fibrés

69

2ème partie :

Expérimentations

Evaluation de l’herméticité du collage

radiculaire endocanalaire d’un tenon fibré

Page 69: 5. Les tenons fibrés

70

Le manque de standardisation des méthodes d’évaluation de l’étanchéité aboutit

à des résultats différents et même contradictoires car de nombreux paramètres sont

susceptibles de varier [18, 32, 59, 136, 170, 212, 217, 271, 282]. La comparaison des résultats

devient difficile [249] et l’hétérogénéité des études empêche une méta-analyse [217].

Aucune corrélation n’a été montrée entre d’une part, les techniques de pénétration de

marqueur et de filtration de fluide et d’autre part, la technique d’extraction de marqueur dans

une étude de CAMPS et PASHLEY [32]. Les deux premières méthodes prennent en compte

la porosité de l’interface entre le matériau d’obturation et la racine et sont basées sur une

mesure quantitative des liquides passant par ces interfaces.

WU et coll. [281] comparent les méthodes de filtration de fluide et de pénétration de colorant

et trouvent la première plus sensible dans la détection de vides le long d’une obturation

canalaire.

BARTHEL [18] utilise sur les mêmes dents des tests avec pénétration de colorant puis

pénétration de bactéries : il ne trouve aucune corrélation entre les résultats.

POMMEL [212] compare sur les mêmes dents les méthodes de filtration de fluide, électro-

chimiques et de pénétration de colorants pour évaluer la capacité de scellement de différentes

techniques d’obturation (cône unique et condensation verticale) et ne retrouve aucune

corrélation entre les différents tests.

KARAGENÇ [136] ne retrouve pas non plus de corrélation entre les méthodes de filtration de

fluide, électro-chimique, de pénétration de colorant et de bactéries lorsqu’il teste les

techniques d’obturation au Thermafil et en condensation latérale.

GALE [88] déplore le manque de prise en compte de la perméabilité dentinaire : une dentine

même intacte est perméable et laisse pénétrer un traceur dans une dent sans passer par une

interface défectueuse entre dentine et restauration. Les craquelures (« cracks ») peuvent

fausser les résultats de pénétration de marqueur si elles n’ont pas été

recherchées microscopiquement ; elles se produisent au cours d’une avulsion en force par

exemple. C’est pourquoi certains auteurs [200] préfèrent utiliser des dents extraites avec des

élévateurs plutôt que des daviers.

Il convient donc d’associer différentes méthodes d’évaluation. Aussi, notre étude

d’étanchéité des interfaces entre dentine radiculaire et tenons fibrés collés a été réalisée in

vitro selon trois méthodes :

Page 70: 5. Les tenons fibrés

71

La microscopie électronique à balayage permet une évaluation

micromorphologique qualitative de l’interface. L’utilisation de scores et de ratios de

longueurs selon la technique décrite par FERRARI [76] ajoute une dimension

quantitative.

La mesure de la filtration de fluide apporte une notion dynamique de flux et

évalue quantitativement la percolation d’un fluide. Cette méthode présente les

avantages suivants [211]:

o L’échantillon n’est pas détruit et l’évaluation peut donc être poursuivie

dans le temps.

o Les résultats sont enregistrés automatiquement, évitant les biais liés à

l’observateur.

o Les résultats sont très précis.

L’étude par spectrophotométrie nous donne des informations sur la qualité de

l’interface au niveau moléculaire, par la recherche d’un transfert d’énergie de

résonance (FRET) entre deux éléments fluorescents, la dentine et l’adhésif marqué par

la fluorescéine.

Page 71: 5. Les tenons fibrés

72

A. Etude des interfaces

dentine radiculaire/colle/système adhésif/tenon fibré

par Microscopie Electronique à Balayage

1. MATERIEL

1.1 Tenons fibrés FRC Postec

1.2 Monobond S :

1.3 Colle Variolink II :

1.4 Système adhésif

1.4.1 Monocomposant dual : Excite DSC*

1.4.2 Automordançant dual: AdheSE DC *

2 METHODE

2.1 Traitement endodontique

2.2 Division randomisée

2.3 Collage du tenon

2.3.1 Système adhésif Excite DSC*

2.3.2 Système adhésif AdheSE DC*

2.4 Evaluation microscopique

2.4.1 Observation de la couche hybride

2.4.2 Evaluation de la morphologie des tags de résine

2.5 Analyse statistique

3. RESULTATS

3.1 Evaluation de la couche hybride

3.2 Evaluation des tags de résine

4. DISCUSSION

5. CONCLUSION

Page 72: 5. Les tenons fibrés

73

L’objectif de cette étude consiste en une comparaison des interfaces apportées par le

système adhésif « one-bottle » dual Excite DSC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein)

après mordançage total d’une part et d’autre part par le système automordançant dual AdheSE

DC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), associés à la colle Variolink II (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein), dans le collage de tenons radiculaires FRC Postec (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein). Cette évaluation, faite par microscopie électronique à

balayage, compare les résultats obtenus au niveau des régions dentinaires radiculaires, selon

la méthode décrite par FERRARI [76]: évaluation de la continuité de la couche hybride et

observation qualitative et quantitative, des tags de résine à trois niveaux radiculaires.

L’hypothèse nulle testée est la suivante: il n’existe pas de différence significative dans

la micromorphologie de l’interface, évaluée à partir de l’observation qualitative et quantitative

de la couche d’interdiffusion dentine-résine et des tags et branches latérales de résine, entre

ces deux systèmes adhésifs utilisés in vitro.

1. MATERIEL

26 dents antérieures humaines monoradiculées saines, extraites pour raisons parodontales sont

réparties de façon aléatoire en deux groupes. Elles sont totalement exemptes de caries, de

fractures ou fêlures et de résorption ; leur apex est fermé et leur courbure radiculaire n’excède

pas 10° dans les 10mm coronaires.

Les dents sont conservées dans une solution de chloramine T à 0,1% à 4°C pendant un

maximum de 4 semaines avant leur utilisation.

1.1 Tenons fibrés FRC Postec

Ces tenons radiculaires cylindro-coniques (conicité de 5°18) sont composés de fibres de

verre continues unidirectionnelles orientées suivant l’axe longitudinal du tenon, noyées après

silanisation dans une matrice polymère composée d’uréthane diméthacrylate et de

triéthylèneglycol diméthacrylate.

Page 73: 5. Les tenons fibrés

74

composition standard en pourcentage de poids :

- triéthylèneglycol diméthacrylate 17,5

- uréthane diméthacrylate 18,3

- dioxyde de silice à haute dispersion 0,9

- trifluorure d’ytterbium 3,0

- stabilisateurs et catalyseurs <0,3

- fibres de verre 61,5

diamètre maximal:

- 1,3 mm pour la taille 1, indiquée pour les incisives centrales et latérales inférieures,

latérales supérieures,

- 1,8 mm pour la taille 3, indiquée pour les incisives centrales maxillaires et les canines.

1.2 Monobond S :

C’est une solution pré-hydrolysée monocomposante d’agent de silanisation. Elle

contient 1.0% en poids de 3-trimethoxysilylpropylmethacrylate (3-MPS) dans une solution

d’éthanol 52% et d’eau distillée 47%, à pH=4.

1.3 Colle Variolink II :

Cette colle à polymérisation dual contient :

- Bis-GMA (glycildylméthacrylate) 10-14%

- Triéthylèneglycol diméthacrylate 5-7%

- Diméthacrylate d’uréthane 5-7%

- Péroxyde de benzoyle <1%

- Ytterbiumtrifluoride 25%

1.4 Système adhésif

1.4.1 Monocomposant dual : Excite DSC*

Adhésif amélo-dentinaire dual et monocomposant (promoteur et adhésif sont dans le

même flacon), l’Excite DSC* nécessite un mordançage préalable à l’acide phosphorique pour

éliminer la boue dentinaire et déminéraliser la matrice sous-jacente avant l’application d’un

monomère hydrophile.

Page 74: 5. Les tenons fibrés

75

L’adhésif est livré en unidoses avec un applicateur spécifique pour les canaux

radiculaires. Il s’applique en une seule couche à l’aide de ce pinceau imprégné de cristaux

d’initiateurs (catalyseur et base), nécessaires pour déclencher le durcissement dual (figure 5).

Les initiateurs se dissolvent lorsque l’applicateur est mis en contact avec la solution d’adhésif

et lorsque l’adhésif est appliqué sur les tissus dentaires. Deux pinceaux applicateurs sont

disponibles selon les indications : pinceau vert « regular » / pinceau bleu plus fin et plus long

pour les canaux radiculaires et dans les cas de microdentisterie.

Sans dilution préalable de différents composants, les erreurs de mélange et de dosage

sont éliminées et la formule reste stable et équilibrée, sans évaporation de solvant.

L’Excite DSC présente un pourcentage de monomères hydrophiles élevé. Les nano-

charges qui le composent lui confèrent une haute viscosité et produisent une couche d’aspect

brillant facile à visualiser.

La photopolymérisation préliminaire à l’application de la colle n’est pas préconisée.

Figure 5: observation au MEB : les pinceaux applicateurs de l’Excite DSC sont imprégnés de

cristaux d’initiateurs (x100 à gauche, x500 à droite) (photos Ivoclar Vivadent)

Composition en pourcentage de poids :

- acrylate d’acide phosphonique, hydroxyéthyle diméthacrylate, méthacrylate 78,3 %

- dioxyde de silicium à haute dispersion 0,5 %

- éthanol (solvant) 19,5 %

- catalyseurs et stabilisants 1,7 %

Caractéristiques physiques :

- résistance au cisaillement sur la dentine > 10 N/mm²

- résistance au cisaillement sur l’émail > 10 N/mm²

Page 75: 5. Les tenons fibrés

76

1.4.2 Automordançant dual: AdheSE DC *

L’AdheSE DC* (Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est un système adhésif

automordançant Dual Cure à trois composants, comprenant un promoteur, un adhésif

(« bonding ») et un activateur.

Ce système adhésif repose sur l’utilisation de monomères polymérisables acides sans

rinçage, provoquant une déminéralisation moins agressive qu’un adhésif « total-etch ». Il ne

dissout pas la boue dentinaire mais imprègne les bouchons de boue dentinaire à l’entrée des

tubules dentinaires. Mordançage et préparation (« priming ») dentinaires se font en un seul

temps, incorporant les bouchons de boue dentinaire dans les tags de résine [195]. Cette

méthode d’application simplifiée évite les étapes de rinçage et séchage, limitant les erreurs

liées à l’excès de rinçage ou de séchage qui peuvent avoir une influence négative sur

l’adhésion [134].

Composition

AdheSE DC primer contient :

- du bis acrylamide 20%

- de l’acrylate acide phosphonique 40%

- des initiateurs et des stabilisants <0,4%

- eau 40%

AdheSE DC bonding contient :

- de l’HEMA (hydroxy éthyl méthacrylate), du diméthacrylate, 97%

- du dioxyde de silicium à haute dispersion, 2%

- des initiateurs et des stabilisants. 1%

AdheSE DC activator contient du solvant et des initiateurs.

Indications

Cet adhésif est indiqué pour les restaurations directes en composite, céromère et compomère

photopolymérisables.

Page 76: 5. Les tenons fibrés

77

Contre-indications

AdheSE DC ne doit pas être utilisé

- en cas d’allergie connue à l’un des composants ou lorsque les prescriptions du mode

d’emploi ne peuvent être appliquées.

- pour des coiffages pulpaires directs.

Intérêt de la microbrossette

Elle permet de créer une couche hybride plus uniforme qu’une brosse standard. Ce collage

micromécanique de meilleure qualité diminue la percolation dans le canal radiculaire entre le

tenon, le ciment, l’adhésif et la dentine radiculaire. FERRARI [74 80 79] note une différence

significative dans le ratio longueur d’interface tenon / dentine observée - longueur de la

couche hybride entre deux échantillons avec versus sans microbrosse. Celle-ci permet

d’obtenir une même morphologie et densité de tags de résine au niveau des tiers coronaires,

moyens et apicaux du logement canalaire. Sa forme plus fine autorise l’apport de promoteur-

adhésif jusqu’au tiers apical de la préparation canalaire.

2. METHODE

2.1. Traitement endodontique

26 dents monoradiculées et monocanalaires conservées dans de la chloramine T à 0,1

% sont sectionnées à la jonction amélo-cémentaire à l’aide de l’Isomet (Isomet, Buehler, Lake

Bluff, NY, USA) à vitesse lente sous irrigation d’eau.

La longueur de travail est établie en soustrayant 1mm de la longueur observée lorsque

l’extrémité d’une lime 10 apparaît à l’apex.

L’alésage est réalisé mécaniquement à l’aide du système Hero 6, 4, 2 (MicroMega SA,

Geneva, Suisse) à une vitesse de 400 tours/minute, à la longueur de travail, avec irrigation à

l’hypochlorite de sodium 3% entre chaque passage d’instrument. La préparation définitive a

une angulation de 6° et un diamètre de 0,3 mm à l’apex.

Page 77: 5. Les tenons fibrés

78

La préparation canalaire est finalisée chimiquement par irrigation à l’EDTA (éthylène

diamine tétracétique) 17% (Spad, Dijon, France, lot 3002) puis rincée au NaCl 0,9% et

séchée avec des pointes de papier (Spad, Dijon, France, lot 73682).

L’obturation canalaire est réalisée à la gutta percha (Dentsply DeTrey, Konstanz,

Allemagne, lot 010603) enduite de ciment AH-26, (Dentsply DeTrey, Konstanz, Allemagne,

lot 0309001243), selon la technique de la condensation latérale : le maître-cône est enduit de

ciment et inséré à la longueur de travail ; un « finger spreader » (Kerr) est inséré dans le canal

environ 1 mm en retrait par rapport à la longueur de travail ; la compaction latérale est

réalisée avec des cônes de gutta-percha non standardisés jusqu’à obturation du canal. Le

ciment AH-26 est à base de résine époxy, sans eugénol, afin d’éviter un éventuel effet sur les

conditions de polymérisation des adhésifs.

La préparation du logement canalaire se fait sur une longueur de 9 mm à partir de la

jonction émail-cément à l’aide de forets type Gates-Glidden sans dépasser un diamètre de 0,7

mm, puis de pré-forets et forets Mooser n°1 (Cendres et Métaux SA, E16231 et E 16236)

(pour incisives mandibulaires, incisives latérales maxillaires) et n°3 (Cendres et Métaux SA,

E19636 et E 19634) (pour canines, incisives centrales maxillaires), préconisés par le fabricant.

Les tenons utilisés sont les FRC Postec (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein, lots

E94037, E94050, E94005).

2.2. Division randomisée

- en deux groupes de treize dents

2.3. Collage du tenon

Le protocole reprend les indications du fabricant (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein).

2.3.1 Système adhésif Excite DSC*

Mordançage avec du Total Etch 37% pendant 15 secondes

Rinçage avec une solution de NaCl 0,9 %

Séchage à l’aide d’une soufflette et de pointes papier sans dessécher dentine

Dépose de 2 à 3 couches d’Excite DSC (Ivoclar Vivadent AG, Schaan, Liechtenstein)

avec une microbrossette imprégnée d’initiateurs, fournie par le fabricant

Page 78: 5. Les tenons fibrés

79

Elimination des excès avec des pointes papier

Une couche de Monobond S (Ivoclar Vivadent AG, Schaan, Liechtenstein) est appliquée

au pinceau sur le tenon FRC Postec préalablement dégraisssé à l’alcool.

Après 60 secondes, séchage

Mélange de deux égales longueurs de base et catalyseur Variolink II

Enduction puis insertion du tenon

Elimination des excès avec un pinceau

Photopolymérisation simultanée de la colle et de l’adhésif dual pendant 60 secondes

avec une lampe Heliolux II (Ivoclar Vivadent AG, Schaan, Liechtenstein) d’une intensité

lumineuse de plus de 400mW/cm².

Reconstitution du faux moignon en Tetric Ceram (composite microhybride, comprenant

outre des catalyseurs, stabilisants et pigments, un monomère composé de Bis-

glycidylméthacrylate, uréthane diméthacrylate et triéthylèneglycol diméthacrylate ; les

charges sont des charges de verre, le trifluorure d’ytterbium et le dioxyde de silice à haute

dispersion) (Ivoclar Vivadent AG, Schaan, Liechtenstein)

Photopolymérisation 60 secondes par couche de 2 mm d’épaisseur

2.3.2 Système adhésif AdheSE DC*

Rinçage par une solution de NaCl 0,9 %

Séchage avec une soufflette et des pointes papier sans dessécher la dentine

Dépose de 2 à 3 couches de AdheSE primer (Ivoclar Vivadent AG, Schaan,

Liechtenstein) avec la microbrossette fournie par le fabricant: enduction puis massage (le

temps total d’action ne doit pas être inférieur à 30s) pour parfaitement imprégner les

surfaces

Elimination des excès avec un souffle d’air fort et des cônes de papier jusqu’à ce que le

film de liquide ne soit plus en mouvement

Le bonding et l’activateur sont mélangés en quantités égales puis appliqués sur les parois

dentinaires avec une microbrossette.

Le bonding est réparti à l’aide d’un souffle d’air très léger en évitant la formation de

bulles d’air : il ne contient pas de solvant susceptible de s’évaporer.

Elimination des excédents avec des pointes papier ou à l’aide d’un applicateur neuf et sec

Silanisation du tenon FRC Postec avec le Monobond S pendant 60 secondes

Séchage

Page 79: 5. Les tenons fibrés

80

Mélange de la base et du catalyseur Variolink II

Enduction puis insertion tenon

Elimination des excès avec un pinceau

Photopolymérisation 60 secondes

Reconstitution du faux moignon à l’aide de composite Tetric Ceram

2.4 Evaluation microscopique

Les échantillons sont conservés dans de l’eau à température ambiante durant une semaine.

Chaque dent est ensuite noyée dans un bloc de résine et sectionnée selon son grand axe

longitudinal dans le sens mésio-distal, à l’Isomet (Isomet, Buehler, Lake Bluff, NY, USA), à

basse vitesse sous irrigation d’eau. Nous obtenons alors deux groupes d’échantillons : l’un est

préparé au niveau de la surface de coupe afin d’observer la couche hybride ; l’autre nécessite

la dissolution complète du substrat dentinaire dans le but d’observer les tags de résine qui ont

pénétré les tubules dentinairest.

2.4.1 Observation de la couche hybride

Une moitié de chaque dent est déminéralisée à l’acide phosphorique à 32% pendant 1

minute, rincée et légèrement séchée puis déprotéinisée à l’hypochlorite de sodium à 3 %

pendant 30 minutes (les composants organiques de la dentine sont éliminés).

Cette dissolution partielle de la dentine met en relief l’interface et permet son observation

tridimensionnelle au Microscope Electronique à Balayage (MEB) (figure 6). De plus, cette

préparation teste la résistance à la dégradation de la couche hybride : en effet, la résistance à

la dégradation acide prouve que la résine a efficacement infiltré le réseau de fibrilles de

collagène et l’a protégé de la dissolution au cours de la préparation [270].

Figure 6 : L’échantillon préparé pour l’observation de la couche hybride

au MEB est prêt à être métallisé.

Page 80: 5. Les tenons fibrés

81

Cet échantillon est ensuite préparé pour l’observation microscopique : fixation,

déshydratation (par des bains de concentrations croissantes d’alcool), métallisation à l’or

après fixation sur un plot métallique par un adhésif conductible et un vernis adhésif à base

d’argent. Cette métallisation permet de dissiper les électrons en surface de l’échantillon [270].

L’observation de la zone d’interdiffusion résine-dentine (RDIZ) est réalisée au MEB à

grossissement 440, sur l’ensemble de l’interface de collage (figure 7). L’uniformité et la

continuité de la couche hybride sont évaluées. D’un point de vue quantitatif, la longueur

observée de couche hybride est mesurée et rapportée à la longueur totale de l’interface

observée. La présence de vides au sein des différentes couches et interfaces est notée : au sein

de la couche d’adhésif, entre l’adhésif et la colle, dans l’épaisseur de la colle et entre la colle

et le tenon.

Figure 7 : observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif Excite DSC (Ivoclar,

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue et régulière ; il n’y a pas de discontinuité entre les

différents composants au niveau des différentes interfaces. (x 440)

P : tenon fibré FRC Postec (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein)

C : colle Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein)

H : couche hybride

R : tags de résine

D : dentine radiculaire

x 440

Page 81: 5. Les tenons fibrés

82

2.4.2 Evaluation de la morphologie des tags de résine

L’autre moitié de la dent noyée dans la résine est maintenue durant 24 heures dans une

solution d’acide chlorhydrique à 37% puis dans une solution d’hypochlorite de sodium à 3%

pendant 10 minutes afin de dissoudre complètement le substrat dentinaire pour permettre

l’examen des tags de résine et leurs branches latérales (figure 8). L’échantillon est ensuite

préparé pour l’observation au MEB (rinçage, déshydratation à l’alcool, métallisation à l’or).

Figure 8: l’échantillon préparé pour l’observation au MEB des

tags de résine est prêt à être métallisé.

La longueur du tenon concernée par le collage mesurant 9 mm, les tags et leurs branches

latérales sont observées à trois niveaux : coronaire à 1 mm de la jonction amélo-cémentaire

(JAC), moyen à 4,5 mm de la JAC et apical à 8 mm de la JAC (ou à 1mm de l’extrémité

apicale du tenon) (figure 9).

Figure 9 : La densité des tags et leur morphologie sont observés au MEB à trois niveaux du

tenon fibré : 1 mm (cervical), 4,5 mm (moyen) et 8 mm (apical) par rapport à la jonction amélo-

cémentaire.

Page 82: 5. Les tenons fibrés

83

Des photographies à grossissement 540 sont prises en série afin de balayer ces trois niveaux

d’observation. Quatre scores (figures 10 à 13) sont attribués en fonction de la morphologie et

de la densité des tags :

- 0 lorsque la surface observée est indemne de tags,

- 1 lorsque des bouchons de résine sont présents, c’est-à-dire des tags très courts et

très réguliers,

- 2 pour des tags uniformes sans branches latérales

- 3 pour des tags longs, denses et avec de nombreuses branches latérales.

Figure 10 : observation au MEB : score 0 : la surface du tenon enduit de colle est indemne de

tags (x 540).

Figure 11 : observation au MEB : score 1 : les tags sont très courts (x 540).

x 540

x 540

Page 83: 5. Les tenons fibrés

84

Figure 12:observation au MEB : score 2 : les tags sont uniformes, à base en forme de cône

renversé, sans ou avec peu de branches latérales (x 540).

Figure 13: observation au MEB : score 3 : les tags apparaissent longs, denses, avec de

nombreuses branches latérales (x 540).

2.5 Analyse statistique

Le ratio longueur de couche hybride observée - longueur de l’interface observée est considéré

comme une variable continue et n’a pas une distribution normale. De ce fait, ces ratios en

fonction de l’adhésif sont comparés en utilisant le test non paramétrique de Mann et Whitney

avec un degré de significativité de p=0,05.

x 540

x 540

Page 84: 5. Les tenons fibrés

85

Les scores moyens assignés aux tags de résine aux trois niveaux d’observation radiculaires (à

1 mm, 4,5 mm et 8 mm de la jonction émail-cément) sont comparés globalement par analyse

de variance puis deux à deux à l’aide du test de Scheffé. Les scores moyens obtenus avec les

deux adhésifs sont comparés par le test de Student. L’effet propre de l’adhésif, du niveau

d’observation et de l’interaction entre l’adhésif et le niveau d’observation est déterminé par

une Analyse de Variance (ANOVA) pour données répétées.

Cette analyse prend en compte des effets fixes (adhésif, niveau radiculaire d’observation, et

interaction adhésif*niveau) et des effets aléatoires (échantillon et mesure). Le niveau

d’observation et les mesures sont considérés comme des variables répétées. Le niveau de

significativité est de p=0.05.

3. RESULTATS

3.1 Evaluation de la couche hybride :

Les tests ne révèlent pas de différence significative entre les deux adhésifs AdheSE DC et

Excite DSC concernant la présence d’une couche hybride sur l’ensemble des interfaces

observées (tableau 5). 80,7% de l’interface de collage observée avec l’Excite DSC présente

une couche hybride et 87,7% lorsque l’adhésif utilisé est l’AdheSE DC.

Adhésif associé

au ciment

Variolink 2**

Longueur

de

l’interface

observée

en mm

Longueur

de la

couche

hybride

en mm

Mediane Intervalle

interquartile

p*

0.10

Excite DSC** 170,5 136,0 84.2% 80-96

AdheSE DC** 181,4 160,1 99% 81-100

Tableau 5: Evaluation du ratio longueur de couche hybride / longueur d’interface observée pour

chaque adhésif et comparaison entre les deux adhésifs : il n’y a pas de différence significative du

ratio en fonction de l’adhésif (P<0,05)

* : comparaison entre les adhésifs

** Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein

Page 85: 5. Les tenons fibrés

86

L’observation de la présence de bulle, vide ou trou au sein du ciment de collage ou au niveau

de l’une des interfaces tenon/ciment et ciment/adhésif montre qu’une ou plusieurs bulles, d’un

diamètre maximum d’une trentaine de microns, apparaissent au sein de l’épaisseur de la colle

dans une grande majorité de spécimens, quelque soit l’adhésif. Des décollements ponctuels

sont à noter au niveau des interfaces tenon/colle et colle/adhésif.

Cinq échantillons présentent des restes de matériaux d’obturation au niveau de certaines zones

des parois canalaires.

L’épaisseur de la couche de colle varie en fonction de l’anatomie radiculaire.

Figure 14 : Observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif Excite DSC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue ; elle présente des zones de porosité. (x 440).

D : dentine ; A : Adhésif, C : colle, HL : couche hybride, T : tag de résine.

x 440

Page 86: 5. Les tenons fibrés

87

(a)

(b)

Figure 15: Observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif AdheSE DC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue (x440 (a) et x1800 (b)).

x 440

x 1800

Page 87: 5. Les tenons fibrés

88

3.2 Evaluation des tags de résine

L’ANOVA pour données répétées ne permet pas de mettre en évidence une

différence significative entre les deux adhésifs utilisés ni une interaction entre l’adhésif

et le niveau d’observation radiculaire. En revanche, il existe une différence significative

(p<0,001) en fonction du niveau radiculaire, quelque soit l’adhésif utilisé. Les scores sont

significativement différents entre eux et significativement plus élevés en allant du tiers

coronaire vers le tiers apical (tableau 6). Les tags de résine sont plus denses, plus longs, avec

plus de branches latérales dans les zones coronaires que dans les zones apicales (figure 18).

Traitement Tiers

Coronaire

1 mm

Tiers Moyen

4,5 mm

Tiers Apical

8 mm

Total

Groupe 1 (Excite DSC*) 2.74

2.22 1.58

2.24*

Groupe 2 (AdheSE DC*) 2.91

2.00

1.01

2.08*

Total 2.84a

2.10b

1.72c

Tableau 6: Comparaison des moyennes des scores des tags de résine en fonction du niveau

d’observation radiculaire et de l’adhésif

*Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein * : pas de différence significative entre les adhésifs

a, b, c : les niveaux d’observation avec une lettre différente sont significativement différents

Figure 16 : Observation au MEB : les branches latérales sont nombreuses et les tags présentent

un aspect rugueux au tiers moyen après application de l’Excite DSC (Ivoclar Vivadent, Schaan,

Liechtenstein) (x 3600).

x 3600

Page 88: 5. Les tenons fibrés

89

(a)

(b)

Figure 17 : observation au MEB : le score 3 est attribué en présence de nombreuses branches

latérales sur ces tags longs et denses obtenus au tiers coronaire avec l’AdheSE (Ivoclar,

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) (x 540 (a), x 2000 (b)).

x 540

x 2000

Page 89: 5. Les tenons fibrés

90

L’observation au MEB d’un tenon fibré enduit de colle Variolink II et d’adhésif AdheSE DC

(Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) met en évidence une variation de distribution des

tags de résine en fonction des différents niveaux radiculaires (figure 18).

Figure 18 : observation au MEB : le tiers cervical du tenon fibré après dissolution du substrat

dentinaire montre une distribution très dense des tags de résine AdheSE DC (x 54).

Figure 19 : observation au MEB de la même zone que la figure 18 : les tags sont longs et fins

(x 540).

x 540

x 54

Page 90: 5. Les tenons fibrés

91

Figure 20 : observation au MEB du tiers moyen du tenon : la longueur des tags est moins

homogène, associant des zones comparables au tiers cervical et des zones avec des tags courts,

comme s’ils avaient été sectionnés, obturant juste l’entrée tubulaire (x 54).

Figure 21: observation au MEB de la même zone que la figure 20, montrant l’hétérogénéité

morphologique des tags (x 540)

x 54

x 540

Page 91: 5. Les tenons fibrés

92

Figure 22 : observation au MEB : le tiers apical du tenon présente des tags de résine rares et des

fibres de quartz exposées (x 54).

Figure 23 : observation au MEB : les tags apparaissent rares et très courts, certains semblant

même creux (x 540).

x 540

x 54

Page 92: 5. Les tenons fibrés

93

(a)

(b)

Figure 24 : Observation au MEB : la surface du tenon fibré FRC Postec après collage avec

l’Excite DSC et le Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), montre de nombreuses

branches latérales et des tags de résine à l’aspect rugueux avec une base en cône renversé. (x 540

(a), x 3000 (b)).

x 3000

x 540

Page 93: 5. Les tenons fibrés

94

4. DISCUSSION

L’hypothèse nulle ne peut pas être rejetée par les tests statistiques : nous ne pouvons

pas conclure à une différence significative entre les deux adhésifs utilisés, un automordançant

et un monocomposant dual, tant en terme de morphologie de l’interface adhésif-dentine par

l’étude qualitative des tags de résine qu’en terme de présence de la couche hybride. Ce

résultat rejoint celui de FERRARI et VICHI [78] et PERDIGAO [196]: couche hybride et tags

de résine apparaissent avec les deux systèmes adhésifs utilisés (automordançants et dual

monocomposant), même si le conditionnement des parois canalaires se fait de manière

différente : l’application de l’Excite DSC (Dual-Self-Cure), monocomposant, est précédée

d’un mordançage à l’acide phosphorique suivi d’un rinçage, éliminant la boue dentinaire et

déminéralisant la dentine sous-jacente. L’automordançant AdheSE DC ne nécessite bien sûr

qu’une étape sans rinçage avant l’application du bonding activé. La déminéralisation de la

surface dentinaire et l’infiltration par le monomère de ces zones déminéralisées se font

simultanément, les acides contenus dans le promoteur étant neutralisés sur la dentine [110].

En termes de continuité et d’uniformité de la couche hybride, notre étude ne met pas

en évidence de différence significative entre les deux adhésifs « one-bottle » (figure 14) et

« self-etch » (figure 15). FERRARI et VICHI [78] montrent que l’utilisation d’un adhésif dual

procure une couche hybride plus uniforme au niveau du tiers apical, comparé à des adhésifs

photopolymérisables. En utilisant la même méthodologie d’observation, mais dans des

conditions in vivo, VICHI et coll [272] mettent en évidence, au niveau du tiers apical, un

collage micromécanique plus efficace par les systèmes adhésifs en trois étapes comparés aux

systèmes monocomposants. GREGOIRE [109], BRESCHI [26], BITTER [22] remarquent

que la couche hybride apparaît moins épaisse avec les automordançants qu’avec les « etch and

rinse ». En effet, la déminéralisation par l’acide phosphorique provoquerait une pénétration

plus profonde de l’adhésif par rapport à un automordançant qui ne peut pénétrer la boue

dentinaire que de façon incomplète. BITTER [22] ne retrouve pas de variation d’épaisseur de

la couche hybride en fonction de la zone radiculaire observée au contraire de FERRARI et

MANNOCI [76, 75] qui observent une couche hybride significativement plus fine dans les

régions affectées d’une faible densité tubulaire comme celle du tiers apical. Cette réduction

Page 94: 5. Les tenons fibrés

95

n’influerait pas sur la qualité du collage [110, 127, 247]. PIOCH [206], HASHIMOTO [120]

montrent qu’une couche hybride épaisse obtenue après un temps de déminéralisation trop

long peut entraîner une réduction de la force de collage si l’hybridation de la dentine est

incomplète. Il faut donc considérer la qualité de la couche hybride mais aussi sa continuité. La

persistance de gutta percha lors de la mise en forme pour le logement du tenon empêche toute

hybridation. La morphologie radiculaire et la préparation du logement radiculaire jouent donc

un rôle non négligeable dans la continuité de la couche hybride.

Concernant l’évaluation qualitative des tags de résine par des scores, il apparaît une

différence significative en fonction du niveau radiculaire d’observation, indépendamment du

système adhésif. Les tags sont de moins en moins denses et longs avec disparition des

branches latérales lorsque l’observation progresse vers la région apicale. Notre étude rejoint

les résultats de BITTER [22], FERRARI [75, 80], VICHI [272], GRANDINI [107],

PERDIGAO [194] et CEBALLOS [37] qui notent une différence significative de longueur et

de densité des tags entre les tiers coronaires et moyens et le tiers apical, où les tags

ressemblent à des « bouchons obturant les tubules dentinaires». Dans les deux tiers

coronaires, nous retrouvons la présence de branches latérales et de tags à la surface rugueuse

[74, 75, 107] en forme de cône renversé à la base (figure 24), qui sont plus rares au niveau

apical (figure 22). Pour ces auteurs, ces caractéristiques sont significativement plus présentes

au niveau apical avec un adhésif dual qu’avec des adhésifs photopolymérisables.

FERRARI [80] recommande d’utiliser conjointement à ces systèmes adhésifs « one-bottle » et

« self-etch » des résines de collage auto-polymérisantes ou dual afin d’obtenir un meilleur

degré de conversion dans les zones les plus apicales et donc une amélioration des qualités

mécaniques [92]. Cette morphologie des tags de résine moins favorable au niveau du tiers

apical peut s’expliquer par un accès plus difficile à ce niveau du logement canalaire.

Toutefois, l’utilisation d’une microbrossette fournie par le fabricant (Ivoclar Vivadent,

Schaan, Liechtenstein), spécifique pour les canaux radiculaires, donne de meilleurs résultats

au niveau du tiers apical tant en termes d’uniformité de la couche hybride qu’en termes de

morphologie et de densité des tags de résine [74]. Elle permet en effet d’accéder plus

aisément dans la portion profonde et étroite des canaux radiculaires, d’appliquer une certaine

pression sur l’adhésif, optimisant sa pénétration dans le substrat déminéralisé [107].

Alors que les tags de résine se font rares et courts au niveau apical, nous avons observé des

longueurs de tags de résine allant jusqu’à 258 microns dans la région cervicale. FERRARI

Page 95: 5. Les tenons fibrés

96

[76] mesure lui aussi des tags longs de plusieurs dizaines de microns dans une étude in vivo,

dans laquelle un tenon en fibres de carbone est collé à l’aide d’un adhésif monocomposant

photopolymérisable. TITLEY [254] montre que les tags sont une combinaison de résine et de

lamina limitans. Cette structure organique flexible, très riche en glycosaminoglycannes

(GAG), borde les tubules dentinaires sur toute leur longueur [252]. Ces GAG résistent aux

attaques acides et au NaOCl, ce qui pourrait expliquer leur participation dans la formation de

tags particulièrement longs. GIACHETTI [92] explique que la lamina limitans se collapse sur

elle-même lorsqu’elle n’est plus supportée par la dentine péritubulaire, justifiant la forme

sinueuse et l’absence de fracture de tags très longs. Les tags ne seraient pas entièrement

constitués de GAG, mais la résine ne serait pas non plus leur seule composante.

La différence significative de densité et de morphologie des tags de résine en fonction du

niveau radiculaire peut s’expliquer en partie par des variations de l’ultrastructure du substrat

dentinaire. La dentine radiculaire présente des spécificités morphologiques comparée à la

dentine coronaire : HARRAN PONCE [118] montre que l’aire des tubules dentinaires ouverts

sur les parois de la chambre pulpaire est significativement supérieure par rapport à toutes les

autres surfaces internes dentinaires (34,08% au niveau de la pulpe camérale, 25% au tiers

cervical). Les tubules dentinaires ont une forme conique. La forme de l’ouverture varie en

fonction de la région dentinaire, en relation avec la morphologie des odontoblastes : au niveau

des parois camérales, elle apparaît grossièrement circulaire pour devenir ovalaire au tiers

apical de la dent. En effet, ces caractéristiques sont en rapport avec les cellules : cylindriques

au niveau coronaire, cubiques au tiers moyen et plates au niveau du tiers apical. La densité

des tubules dentinaires est également moins importante dans la pulpe radiculaire que camérale

[118, 174], la perméabilité et la surface de collage sont donc diminuées. MJÖR [175] montre

une diminution du nombre de tubules dentinaires en direction apicale : de 57600 tubuli/mm²

dans la région coronaire à 19600 tubuli/mm² au niveau apical. Au niveau apical, la couche

hybride deviendrait donc plus importante que les tags de résine en termes de qualité

d’adhésion. L’oblitération des tubules par de la dentine réactionnelle et leur variation de

direction peuvent également affecter les propriétés dentinaires et avoir de ce fait une

incidence sur le collage [174]. Au niveau de la couche interne de la dentine radiculaire,

KAGAYAMA [133] observe que les tubules dentinaires présentent peu de branches par

rapport aux couches moyennes et externes. Les caractéristiques morphologiques de la dentine

radiculaire pourraient donc expliquer les moins bons résultats en termes d’adhésion au niveau

Page 96: 5. Les tenons fibrés

97

apical. FERRARI [75] remarque que cette grande variabilité de densité tubulaire existe selon

les régions au sein d’une même dent et selon les dents d’un même individu.

La qualité de l’interface entre adhésif et colle peut s’expliquer par la composition

chimique semblable de ces matériaux et, concernant l’Excite DSC associé au Variolink II, par

l’absence de photopolymérisation entre l’application de l’un et de l’autre [37]. GRANDINI

[107] décrit des interfaces entre adhésif, tenon et colle « substantiellement » indemnes de

vides ou de bulles. Les décollements rares et discontinus entre tenon et colle (observés sur 3

échantillons) paraissent liés à des artefacts de préparation [80]. VICHI [272] note des vides

dans quelques échantillons et les attribue à la pression sous vide créée lors de la métallisation

et de l’observation au MEB. Les séquences de décalcification, déprotéinisation puis

déshydratation des échantillons suivie de la mise sous vide au cours de la métallisation puis de

l’observation au MEB peuvent induire des contraintes [74, 270]. L’adhésion entre la résine

qui entoure les fibres de verre et la colle est optimisée par leur composition chimique similaire

et la couche de silane [107]. Cette qualité de l’interface améliore l’étanchéité liée au collage.

MANNOCCI [156] ne retrouve d’ailleurs aucune percolation entre tenon et colle, à la

différence des tenons scellés au ciment au phosphate de zinc.

La couche de colle varie en épaisseur en fonction de l’anatomie radiculaire. Des bulles

(diamètre : 20 à 30 microns) y sont inclues dans 73% des échantillons, ce qui peut s’expliquer

par le mélange manuel de la base et du catalyseur du VarioLink II ou comme le décrivent

certains auteurs [37, 74, 106, 107, 272], par la viscosité de la colle et l’anatomie de la racine.

FERRARI [74, 80] met en évidence des bulles au niveau de cette couche de colle dans 20% à

50% des échantillons selon les systèmes adhésifs testés. VICHI [272] observe un pourcentage

de bulles (30% à 60 %) augmentant avec la viscosité de la colle. Quant à GRANDINI [107],

elle constate un plus grand nombre de bulles ou vides lorsque la photopolymérisation de

l’adhésif et de la colle se fait en un temps (30%) qu’en deux temps (10%).

Un rapport intime des différentes surfaces de collage entre elles autorise une adhésion

non seulement micromécanique mais également chimique, diminuant le risque de

micropercolation et augmentant par là la pérennité de la reconstitution. Le protocole de

réalisation clinique d’une reconstitution corono-radiculaire collée doit donc être respecté

scrupuleusement et l’indication doit être posée après évaluation des différents paramètres

cliniques.

Page 97: 5. Les tenons fibrés

98

5. CONCLUSION

En conclusion, l’hypothèse nulle ne peut pas être rejetée : il n’y a pas de différence

significative entre les deux adhésifs dual, un automordançant AdheSe DC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) et un mono composant Excite DSC (Ivoclar Vivadent,

Schaan, Liechtenstein) associés à la colle Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan,

Liechtenstein) pour le collage radiculaire de tenons fibrés Postec FRC (Ivoclar Vivadent,

Schaan, Liechtenstein) en ce qui concerne la morphologie de l’interface adhésif-dentine.

Néanmoins, une différence significative existe indépendamment de l’adhésif utilisé,

entre les différents tiers d’observation radiculaire (tiers cervical, moyen et apical) : la

qualité des tags de résine est moindre en termes de longueur, de densité et de présence de

branches latérales au niveau apical comparé aux niveaux d’observation cervicaux et moyens

de la racine. [184]

Page 98: 5. Les tenons fibrés

99

B. Etude de l’étanchéité radiculaire par la méthode de

filtration de fluide, après obturation endodontique et

collage d’un tenon fibré FRC Postec : comparaison entre

témoins et deux systèmes adhésifs : Excite DSC et AdheSE

DC, alliés à la colle Variolink II

1. La filtration de fluide

2. Matériel et méthode

A. Préparation des échantillons

2.1. Obturation endodontique de la racine

2.2. Randomisation

2.3. Préparation du logement canalaire et collage du tenon

2.3.1. préparation du logement canalaire

2.3.2. collage du tenon avec l’Excite DSC

2.3.3. collage du tenon avec l’AdheSE DC

B. Mesures de la filtration de fluide

3. Résultats

4. Discussion-Conclusion

Page 99: 5. Les tenons fibrés

100

L’objectif de notre étude est de comparer les variations de filtration de fluide entre des

dents obturées endodontiquement et les mêmes dents après insertion d’un tenon fibré,

- collé avec un système adhésif monocomposant (Excite DSC + Variolink II, Vivadent,

Schaan, Liechtenstein)

- ou collé avec un système adhésif automordançant (AdheSE DC + Variolink II,

Vivadent, Schaan, Liechtenstein)

- ou sans aucun système adhésif (groupe témoin).

1. LA FILTRATION DE FLUIDE

Le système de filtration de fluide a été adapté à l’odontologie par OUTHWAITE [188] en

1976, puis par GREENHILL et PASHLEY en 1981 [108], DERKSON et PASHLEY en 1986

[60]. Dans notre spécialité, cette mesure des variations de flux permet d’aborder soit l’étude

de la perméabilité dentinaire, soit des variations d’étanchéité après thérapeutique.

YOSHIMURA [288], WU et WESSELINK [285] ont utilisé les premiers cette technique pour

l’étude de la percolation endodontique.

Le calcul du flux d’un fluide de viscosité η (ici l’eau) à travers un tuyau cylindrique de rayon

r et de longueur l est donné par l’équation suivante : Jν= π r4 ΔP / 8ηl

où ΔP représente la différence de pression entre les deux extrémités du tuyau.

Selon la loi de Poiseuille, le flux hydrodynamique est donc défini par la longueur et le

diamètre du tube : il varie selon le diamètre du tube à la puissance 4 mais selon la longueur du

tube seulement à la puissance 1. De ce fait, de petits changements de diamètre du tube ont des

conséquences plus larges sur le mouvement de fluide que de petits changements de longueur

de tube. En odontologie, ceci explique l’importance de disposer de racines de longueur égale

(pour que la longueur maximale du vide le long de la racine ne varie pas). Un mouvement de

fluide survient seulement s’il existe un vide de bout en bout. Les vides type cul-de-sac évitent

les mouvements de fluide [284].

La mesure de la filtration de fluide présente de nombreux avantages [146, 211, 285] :

Cette technique est non destructive et reproductible : des observations du même

échantillon peuvent être répétées au cours du temps, révélant des modifications de

scellement.

Page 100: 5. Les tenons fibrés

101

Les résultats sont enregistrés automatiquement, évitant les biais liés à l’opérateur.

Les résultats sont très précis, de l’ordre du nanolitre.

Cette technique est plus sensible que la pénétration de colorant car indépendante de la

taille moléculaire du traceur, de son affinité pour la dentine, de son pH [289].

La sensibilité du système peut être ajustée en modifiant la pression utilisée et le diamètre

de la micropipette [82].

Pour rendre possible des comparaisons entre les différentes études de conductance, il faut

veiller à la standardisation du matériel et de la méthode. Dans chaque protocole, il convient

de définir les paramètres suivants [211] :

Le diamètre interne du tube contenant la bulle : plus il est petit, plus l’appareil est

précis.

Le temps de mesure

Il varie généralement entre 1 et 3 minutes mais peut aller jusqu’à 3 heures. Un

temps d’une heure devrait être adéquat d’après POMMEL [211].

La quantité filtrée décroît avec l’augmentation du temps de mesure, ce qui peut

s’expliquer par

o le remplissage initial de vides microscopiques

o la compliance du système, c’est-à-dire le changement de volume du

système pour chaque unité de changement de pression : par exemple,

un tube élastique long peut s’élargir plus qu’un petit tube rigide. Ces

modifications interviennent de façon plus marquée pour de hautes

pressions.

La pression appliquée: quand elle augmente, la quantité filtrée diminue. Cette pression

doit être proche des pressions physiologiques, soit 15 cm H²O, quand un équipement

suffisamment sensible est utilisé.

La précision de l’enregistrement : le plus petit volume enregistrable dépend du diamètre

du tube (0,5 à 1mm) et du plus petit déplacement de la bulle enregistrable (0,005 mm à 0,5

mm).

Pour réduire l’influence des variations anatomiques, la longueur des échantillons

dentaires, le diamètre canalaire et l’anatomie canalaire doivent être standardisés. [146,

285]

Page 101: 5. Les tenons fibrés

102

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE

A. Préparation des échantillons

L’échantillonnage comprend 30 dents monoradiculées de longueur identique, extraites pour

raisons parodontales, exemptes de caries. Les 30 dents sont sectionnées à la jonction amélo-

cémentaire à l’Isomet (Isomet, Buehler, Lake Bluff, NY, USA) puis obturées

endodontiquement.

2.1. Obturation endodontique de la racine :

La longueur de travail est établie en soustrayant 1mm de la longueur observée lorsque

l’extrémité d’une lime 10 apparaît à l’apex. L’alésage mécanique est réalisé à l’aide du

système Hero 6, 4, 2 (MicroMega SA, Geneva, Suisse, lot 110705) à une vitesse de 400

tour/minute, à la longueur de travail, avec irrigation à l’hypochlorite de sodium 3% entre

chaque passage d’instrument. A l’issue de l’alésage, le canal est irrigué avec 3 ml d’EDTA

14% (Edetat, Rierre Rolland, France, lot 3163) pendant 30 secondes afin d’éliminer la boue

dentinaire avant l’obturation, puis rincé avec du chlorure de sodium NaCl 0,9% (Braun

medical, Boulogne, France, lot 6091C13). Le séchage est effectué à l’aide de pointes de

papier (Absorbent paper points 4% 30, lot 010506, R et S). Le canal est ensuite obturé par des

cônes de gutta percha et du ciment Topseal (Dentsply Maillefer, lot 0348880), selon la

technique de la condensation latérale : le maître-cône (4% 030 Dentsply Maillefer, lot

030806) est enduit de ciment et inséré à la longueur de travail ; un « finger spreader » (Kerr)

est inséré dans le canal environ 1 mm en retrait par rapport à la longueur de travail ; la

compaction latérale est réalisée avec des cônes de gutta-percha (pointes auxiliaires Dentsply

Maillefer, lot 020105) jusqu’à obturation du canal.

2.2. Randomisation

Les dents sont tirées au sort afin de constituer 3 groupes de 10 dents :

Groupe A : 10 dents pour le collage du tenon avec l’Excite DSC et la colle Variolink II.

Groupe B : 10 dents pour le collage du tenon avec l’AdheSE DC et la colle Variolink II.

Groupe C : 10 dents témoins pour lesquelles le tenon est inséré sans aucun système

adhésif.

Page 102: 5. Les tenons fibrés

103

2.3. Préparation du logement canalaire et collage du tenon

Cette étape a lieu 24 heures après l’obturation canalaire pour respecter le temps de prise du

ciment Topseal (8 heures minimum à 37°C).

2.3.1. Préparation du logement canalaire

Le canal est désobturé avec des forets Largo n°1, 2 puis 3 (Dentsply Maillefer) sur une

longueur de 9 mm. Le logement canalaire est mis en forme par des pré-forets et forets type

Mooser (Cendres et Métaux SA, E19636 et E 19634) correspondant au tenon FRC Postec n°3

pour canines, incisives centrales maxillaires et prémolaires.

2.3.2. Groupe A : collage du tenon avec l’Excite DSC et la colle Variolink II

Le logement canalaire est rincé au chlorure de sodium 0,9% puis les parois sont mordancées

avec du Total Etch 37% (lot G14047 Ivoclar Vivadent, Schaan Liechtenstein) durant 15

secondes. Après un rinçage avec une solution de NaCl 0,9 %, et un séchage doux à l’air et

avec des pointes de papier sans dessécher la dentine, deux couches d’Excite DSC (lot F61488,

Ivoclar Vivadent, Schaan Liechtenstein) sont déposées avec une microbrossette imprégnée

d’initiateurs, fournie par le fabricant. Les excès sont éliminés avec des pointes de papier. Une

couche de silane (Monobond S, Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est appliquée au

pinceau sur le tenon FRC Postec (lots D56818 et D29549, Ivoclar Vivadent, Schaan,

Liechtenstein) préalablement dégraissé à l’alcool. Après soixante secondes, le tenon est séché

avec un souffle d’air. Deux égales longueurs de base et de catalyseur Variolink II (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein, lot G14649 catalyseur, lot G14933 base) sont mélangées. Le

tenon en est enduit puis inséré dans la racine. Les excès sont éliminés avec un pinceau. La

photopolymérisation du système adhésif dual et de la colle dual est réalisée simultanément,

durant soixante secondes à travers le tenon, avec une lampe LED en mode HIP (Bluephase,

Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein). Le tenon est sectionné au ras de la dentine

cervicale.

Page 103: 5. Les tenons fibrés

104

2.3.3. Groupe B : collage du tenon avec l’AdheSE DC et la colle Variolink II

Le logement canalaire est rincé avec une solution de NaCl 0,9 % puis séché doucement à l’air

et avec des pointes de papier sans dessécher la dentine. Deux couches d’AdheSE primer

(Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein, lot H33433) sont déposées avec une microbrossette

fournie par le fabricant, adaptée au collage intra-radiculaire. L’enduction puis le masssage des

parois dure au moins trente secondes pour parfaitement imprégner les surfaces canalaires. Les

excès sont éliminés avec un souffle d’air fort et des cônes de papier. L’AdheSE Bond est

ensuite soigneusement mélangé avec l’AdheSE DC Activator en quantités égales puis

appliqué sur les parois et réparti à l’aide d’un souffle d’air très léger en évitant la formation de

bulles d’air : le bonding ne contient pas de solvant susceptible de s’évaporer. Les excédents

sont éliminés avec des pointes papier. Le tenon FRC Postec est silanisé avec l’application

d’une couche de Monobond S (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) pendant soixante

secondes, puis séché. Il est enfin enduit du mélange de base et de catalyseur de Variolink II et

inséré jusqu’à la longueur prévue. Les excès sont déposés avec un pinceau. Après une

photopolymérisation à l’aide d’une lampe LED en mode HIP (Bluephase, Ivoclar Vivadent,

Schaan, Liechtenstein), le tenon est sectionné au ras de la dentine cervicale.

2.3.4. Groupe C : insertion du tenon sans système adhésif

Ce groupe correspond au contrôle négatif.

B. Mesure de flux

Le principe est une mesure de filtration transcanalaire sous pression. Le système (figure 25)

est composé :

- d’une source de pression : la pression utilisée dans ce protocole est de 0,2 bars, soit

200 cm H2O, ce qui reproduit la pression des fluides pulpaires [33].

- d’un système de mesure automatique (FLODEC, De Marco Engineering, Genève,

Suisse) qui émet un signal électrique en fonction du déplacement du ménisque de la

bulle dans le tube capillaire.

- d’un ordinateur qui analyse le signal électrique pour calculer la variation du flux.

Page 104: 5. Les tenons fibrés

105

Des porte-échantillons en polycarbonate ont été spécialement conçus. Ils comportent deux

chambres connectées au système de mesure, avec une soupape de purge pour éliminer les

bulles d’air. Entre les deux chambres hermétiquement scellées par des joints haute pression,

l’échantillon est fixé au moyen d’un disque en polycarbonate, percé en son centre d’un trou de

2,8 mm de diamètre et collé avec de la colle Araldite à prise rapide (BOSTIK, durcisseur

AD50454700, Résine AD50454800) sur la partie cervicale de la racine obturée, de manière à

superposer la perforation circulaire du disque avec l’entrée du canal radiculaire. Un temps de

séchage d’une durée de 24 heures est respecté.

La pression exercée depuis la partie coronaire de l’échantillon radiculaire provoque un flux de

serum physiologique à travers les vides le long de l’obturation radiculaire. Un manomètre

(Protais, Merck Eurolab, Bordeaux France), situé sur la partie supérieure du porte-échantillon,

permet de quantifier la pression avec une précision de 0,01 bar. Le mouvement liquidien

déplace une bulle d’air dans le tube capillaire de 370 mm de long et de diamètre interne de

0,75 mm. Le volume de fluide transporté est calculé en fonction du déplacement de la bulle

d’air, détecté automatiquement par un capteur optique (faisceau infra-rouge couplé à une

photo-diode). Le déplacement de la bulle est détecté avec une précision de 5 μm,

correspondant à un volume de 2,208 nL [110]. La mesure est effectuée toutes les 30 secondes

durant 15 minutes.

Figure 25 : Système de mesure de filtration de fluide.

Page 105: 5. Les tenons fibrés

106

Dans chaque groupe de 10 dents, des mesures de flux sont réalisées

1. après l’obturation endodontique à la gutta percha : cette mesure est la mesure de

référence pour chacune des dents testées dans chacun des trois groupes.

2. après préparation du logement canalaire et insertion d’un tenon fibré FRC

Postec : le tenon est soit collé avec l’un des systèmes adhésifs (Excite DSC pour le

groupe A ou AdheSE DC pour le groupe B) associé à la colle Variolink II, soit inséré

sans colle ni adhésif (groupe témoin C).

Pour chaque échantillon, la variation de flux est exprimée en pourcentage d’augmentation ou

de réduction de la valeur de référence. De ce fait, chaque échantillon est utilisé comme son

propre témoin. Ces données relatives permettent de rapporter la mesure finale de filtration

(avec tenon et gutta percha) à la mesure de référence (avec gutta percha seule) et de limiter les

variations liées à l’anatomie radiculaire.

Le test statistique utilisé est le test de Wilcoxon pour données appariées. Il compare les

groupes deux à deux en comparant les variations de flux en pourcentage de la valeur de

référence.

3. RÉSULTATS

Excite DSC

(groupe A)

AdheSE DC

(groupe B)

Témoin (sans adhésif)

(groupe C)

médiane intervalle

interquartile

médiane intervalle

interquartile

médiane intervalle

interquartile

P50 P25 P75 P50 P25 P75 P50 P25 P75

Contrôle

27,0045

23,58

61

29,444

31,3581

27,2678

35,07

98

28,0109

26,0222

31,3467

Tenon

30,7719

26,22

36

32,094

7

26,7411

24,2683

29,33

48

42,5917

35,7242

48,2599

Médiane de

la variation

en

pourcentage

de flux

0,0446 -

0,448

2,1171 -0,2211 -0,0527 0,035

8 0,6631 0,1126 1,12218

Tableau 7 : comparaison des pourcentages de variations de flux entre les groupes A, B et C

Il n’y a pas de différence significative entre les pourcentages de variations de flux entre

le groupe A (adhésif Excite DSC) (+ 4%) et le groupe B (adhésif AdheSE DC) (- 22%). En

revanche, les groupes A et B diffèrent significativement du groupe témoin C (+ 66%), qui

présente une augmentation significative de flux.

Page 106: 5. Les tenons fibrés

107

4. DISCUSSION

Lors d’une reconstitution corono-radiculaire, une portion de matériau d’obturation

endocanalaire, de longueur au moins égale à la hauteur coronaire, doit être éliminée afin de

permettre l’ancrage radiculaire. Le collage du tenon devrait ensuite conserver si ce n’est

améliorer l’étanchéité initiale du traitement endocanalaire, afin de préserver l’organe dentaire

de tout passage bactérien. Dans notre étude, la perméabilité après désobturation canalaire des

9 mm coronaires et insertion d’un tenon sans système adhésif augmente significativement par

rapport aux mesures de référence avec obturation complète du système endocanalaire. Ces

résultats sont comparables à ceux de WU [283]. Après désobturation des 2/3 coronaires du

traitement endocanalaire, préservant 4 mm d’obturation apicale, il observe une perte

d’étanchéité significative par rapport à l’obturation complète initiale du système canalaire. La

contraction de prise du ciment d’obturation canalaire peut entraîner un détachement du ciment

des parois dentinaires ou de la gutta percha, créant de nombreux vides. Sur une courte

distance d’obturation, ces vides risquent plus facilement d’être connectés que sur toute la

longueur radiculaire, expliquant une perméabilité augmentée.

La perméabilité du groupe témoin n’utilisant aucun adhésif pour le scellement du tenon est

significativement augmentée par rapport aux groupes A et B, pour lesquels le tenon est collé

avec l’adhésif monocomposant utilisé après mordançage total, l’Excite DSC, ou avec

l’adhésif automordançant AdheSE DC, associés à la colle dual Variolink II. Ces résultats

montrent que le collage du tenon améliore l’herméticité de la reconstitution corono-

radiculaire. La variation du flux est positive dans le cas de l’Excite DSC (+ 4%) et négative

dans le cas de l’AdheSE DC (- 22 %). Cependant, les tests statistiques ne montrent pas de

différence significative entre ces deux adhésifs. L’étanchéité est donc statistiquement

comparable que le tenon soit scellé avec l’adhésif monocomposant utilisé après mordançage

total Excite DSC ou avec l’adhésif automordançant AdheSE DC, associés à la colle dual

Variolink II.

L’étanchéité dans un canal radiculaire dans lequel est collé un tenon, peut être influencée par

différentes variables [14, 81, 146, 219]:

- la morphologie du système canalaire

- la morphologie des surfaces radiculaires au niveau des parois canalaires

- la quantité de dentine restante après préparation du logement pour le tenon

Page 107: 5. Les tenons fibrés

108

- la préparation du logement pour le tenon et son volume

- le type de tenon et de matériau de reconstitution coronaire

- la technique d’obturation,

- les propriétés physiques et chimiques du matériau de scellement,

- la boue dentinaire,

- la technique de manipulation des matériaux,

- les conditions cliniques (contamination salivaire, localisation de la dent traitée sur

l’arcade)

- l’élimination du ciment de scellement ou du ciment temporaire.

Dans nos conditions expérimentales, seuls le système adhésif et la dent avec ses particularités

anatomiques individuelles (anatomie canalaire et ses ramifications, structure dentinaire)

varient. La mesure relative et non absolue du flux permet de s’affranchir de cette variabilité

interindividuelle : pour chaque dent, la variation du flux est calculée par rapport à la mesure

de référence représentée par la dent obturée à la gutta percha ; chaque dent est donc son

propre témoin.

Pour reproduire les conditions cliniques, nous avons préalablement réalisé une obturation

endodontique de chaque dent. La désobturation canalaire nécessaire à la préparation du

logement pour le tenon peut laisser persister des restes de ciment de scellement ou de gutta

percha, ce qui empêche ponctuellement l’adhésion. BACHICHA [14] s’affranchit de ce risque

en obturant la partie apicale a retro, après collage du tenon sur les 7 mm coronaires. WU [283]

colle lui aussi directement les tenons sur la dentine radiculaire sans traitement canalaire

préalable.

Différents adhésifs ont déjà été testés par cette méthode de filtration de fluide. Lors de

mesures sur des échantillons dentinaires coronaires, GREGOIRE [111] obtient une meilleure

étanchéité dentinaire avec quatre systèmes « total etch » qu’avec 2 automordançants. Dans

une autre étude en 2005, la comparaison de neuf systèmes automordançants et d’un système

« total etch » donne les mêmes résultats quant à la différence entre adhésif à mordançage

préalable et automordançants. En outre, cette étude met en évidence des différences selon la

composition chimique des systèmes adhésifs. La plupart des automordançants confèrent une

meilleure étanchéité que les systèmes utilisant un mordançage préalable car la boue dentinaire

n’est pas éliminée mais intégrée dans la couche hybride. Cependant, les pourcentages de

réduction de flux après enduction d’un disque de dentine coronaire ne sont pas comparables à

Page 108: 5. Les tenons fibrés

109

ceux obtenus pour des collages endocanalaires. Les conditions d’accessibilité et de

manipulation sont moins aisées. De plus, certains auteurs [81, 113] remarquent que durant la

préparation du logement pour le tenon radiculaire, une réduction de l’épaisseur de dentine

radiculaire ou l’élimination de l’agent de scellement qui pénétrait les tubules dentinaires peut

entraîner une augmentation de perméabilité radiculaire, bien que la pression pulpaire positive

soit absente dans les dents traitées endodontiquement.

Des études de filtration de fluide ont été déjà menées sur des échantillons radiculaires :

FOGEL [82] observe la présence d’une percolation le long de tenons scellés, quelque soit le

matériau utilisé : avec un ciment au phosphate de zinc, un ciment polycarboxylate, une résine

composite (sans adhésif ou avec adhésif). USUMEZ [262] obtient des résultats variables en

fonction des tenons (métallique, en zircone, en fibres de verre, en fibres de polyéthylène

(Ribbond)) et des systèmes de collage utilisés. Les racines testées ont été obturées

préalablement à la gutta-percha. L’étanchéité la meilleure est obtenue avec les combinaisons

Ribbond/Clearfil Liner Bond (adhésif automordançant, Kuraray, Osaka, Japon) et Variolink II

(Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), et tenons fibres de verre/ Clearfil Liner Bond et

Panavia F (Kuraray, Osaka, Japon) sans différence significative. La percolation coronaire

augmente de façon significative dans le groupe avec les tenons en fibres de verre après trois

mois. Lors du collage de tenons radiculaires fibrés, ROGIC-BARBIC [219] mesure lui aussi

une percolation quelque soit la colle testée ; le Variolink II montre les meilleurs résultats en

terme d’étanchéité, suivi par le Fuji PLUS (GC Corporation, Tokyo, Japon) et un ciment au

phosphate de zinc. Les résultats sont similaires à ceux de BACHICHA [14] qui obtient une

meilleure étanchéité avec les colles C and B Metabond et Panavia-21 comparées à un ciment

verre ionomère ou un ciment au phosphate de zinc. En revanche, WU [283] ne montre pas de

différence significative entre l’obturation radiculaire complète et le scellement du tenon par

quatre systèmes différents : ciment au phosphate de zinc, Ketac Cem, Fuji Duet (CVI modifié

par de la résine) et Panavia EX. Il ne montre pas non plus de différence significative de

pénétration de fluide lorsque la racine obturée est désobturée au niveau du tiers apical. Notons

que l’efficacité de scellement des quatre matériaux de scellement est mesurée sur des racines

non obturées endodontiquement au préalable.

CHERSONI [42] utilise la méthode des répliques pour étudier in vivo les mouvements de

fluide à travers différents adhésifs appliqués sur les parois de logements canalaires après

désobturation radiculaire. L’observation des gouttelettes de fluide sur la dentine radiculaire

Page 109: 5. Les tenons fibrés

110

est similaire à celle observée par les mêmes auteurs sur de la dentine vitale profonde. La

présence de larges gouttelettes lors de l’utilisation d’un adhésif total-etch peut être liée à une

rétention d’eau dans les entrées tubulaires élargies lors du rinçage après mordançage. Cette

eau ne serait pas complètement éliminée par les cônes de papier. En ce qui concerne les auto-

mordançants, les auteurs spéculent que l’eau pourrait provenir d’une part de l’eau contenue

dans ces adhésifs et d’autre part de l’eau contenue dans les dents dépulpées. Les systèmes

adhésifs simplifiés (self-etch ou total-etch) sont très hydrophiles et se comporteraient après

polymérisation comme des membranes perméables aux fluides dentinaires, et ce même dans

la dentine de racines traitées endodontiquement [244]. Cette transudation de fluides

dentinaires pourrait d’ailleurs interférer avec la polymérisation des colles duales ou auto-

polymérisantes et réduire leurs propriétés mécaniques.

En conclusion, notre étude ne montre pas de différence significative dans la variation

d’étanchéité obtenue sur des dents traitées endodontiquement puis ayant bénéficié du collage

d’un tenon fibré translucide par deux systèmes adhésifs différents, un total-etch two-step,

l’Excite DSC, et un self-etch two-step, l’AdheSE DC.

Page 110: 5. Les tenons fibrés

111

C. Etude spectrofluorimétrique de l’interface

dentine radiculaire- adhésif monocomposant Excite DSC

1. Objectif

2. Définitions

2.1 Fluorescence

2.1.1 Etats excités, transition énergétique

2.1.2 Excitation, émission, déplacement de Stokes

2.1.3 Coefficient d’absorption molaire

2.1.4 Rendement quantique de fluorescence

2.2 FRET : Förster Resonance Energy Transfer

2.3 Marqueurs fluorescents

2.3.1 Avantages des marqueurs fluorescents

2.3.2 Principaux marqueurs fluorescents utilisés en recherche dentaire

3. Caractérisation de la sonde par le FRET

3.1 Matériel

3.1.1 Spectrofluorimètre

3.1.2 MSF : Microspectrofluorimètre

3.1.3 Echantillons dentaires

3.1.4 Adhésif Excite DSC

3.1.5 Marqueur fluorescent : fluorescéine (FITC) sur polysaccharide Dextran

3.2 Etude spectrofluorimétrique

3.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission de la dentine

3.2.2 Caractérisation du système adhésif Excite DSC

3.2.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission

3.2.2.2 Préparation du mélange Excite DSC-Dextran fluorescéine

3.2.2.3 Validation du mélange Excite DSC-Dextran FITC

3.2.3 Couple Dextran FITC-Excite DSC

3.2.3.1 Effet de la photopolymérisation sur le FITC et sur le mélange

ExciteDSC-Dextran FITC

3.2.3.2 Chémopolymérisation du mélange Excite-Dextran FITC

3.2.3.3 Effet du mordançage dentinaire

3.2.3.4 Conclusions

3.2.4 Couple FITC-dentine : Caractérisé par le rayon de Förster : R0

3.3 FRET : Mise en évidence d’un FRET entre dentine et Excite FITC : étude au

spectrofluorimètre et au microspectrofluorimètre

4. Discussion Conclusion

Page 111: 5. Les tenons fibrés

112

1. OBJECTIF

Les techniques fluorimétriques sont particulièrement sensibles et permettent de fournir

des informations spatiales et temporelles au niveau moléculaire. La fluorescence peut être

modifiée de façon très spécifique par l’environnement de la molécule émissive, qui sert alors

de sonde. [264] Nous avons appliqué cette technique de mesure à l’étude d’une situation

clinique : l’imprégnation de la dentine radiculaire par un système adhésif monocomposant

utilisé après mordançage acide et rinçage à l’eau.

L’objectif de cette étude est la mesure directe d’une interaction entre adhésif mono-

composant et dentine radiculaire au niveau de la zone d’interdiffusion adhésif–dentine

(ou couche hybride) par fluométrie (spectrofluorimétrie stationnaire et

microspectrofluorimétrie).

Après avoir caractérisé les différents composés (la dentine et le système adhésif Excite

DSC), nous avons cherché à mettre en évidence et à mesurer un transfert d’énergie entre un

donneur, la dentine autofluorescente et un accepteur, l’Excite DSC mélangé à un marqueur

fluorescent. Cette approche par mesures de transfert de fluorescence par résonance

(FRET) nous donnerait des informations sur la proximité spatiale, au niveau

moléculaire, entre résine et dentine au sein de la couche hybride.

2. DÉFINITIONS

2.1 Fluorescence

La fluorescence est une forme de photoluminescence. La luminescence est la propriété

de nombreuses substances d’émettre de la lumière sous l’effet d’une excitation.

Phosphorescence et fluorescence résultent d’une interaction de la matière avec la lumière :

l’absorption de photons conduit l’espèce absorbante dans un état électronique excité. Au

XIXème siècle, la distinction entre fluo- et phosphorescence était basée sur la durée de

l’émission : la fluorescence ne se produit que pendant l’excitation alors que dans le

phénomène de phosphorescence, la lumière continue à être émise après la fin de l’excitation.

En réalité, dans le cas de la phosphorescence, les molécules excitées passent par un état

intermédiaire (« état triplet »), avant d’émettre des photons, contrairement à ce qui se passe

lors d’une émission de fluorescence. La durée de vie de l’état excité est de l’ordre de la

Page 112: 5. Les tenons fibrés

113

nanoseconde pour la fluorescence alors qu’elle est de l’ordre de la microseconde voir de la

seconde pour la phosphorescence [264].

Une fois qu’une molécule est portée dans un état excité par absorption de photon,

elle revient spontanément à l’état fondamental. Divers processus vont modifier les

paramètres de ce retour à l’état de base : transfert d’électron, transfert d’énergie, transfert de

proton, changement conformationnel, interaction avec le solvant, collisions avec d’autres

entités... Il peut y avoir ou non émission de fluorescence selon que les voies de désexcitation

entrent en compétition ou non avec cette émission. D’autre part, ces différents processus de

désexcitation peuvent modifier les caractéristiques de l’émission de fluorescence (spectre,

rendement quantique, durée de vie) : la molécule joue alors le rôle de sonde en fournissant

des informations sur son environnement immédiat.

2.1.1 Etats excités, transition énergétique

La répartition des électrons sur les différents niveaux d’énergie est donnée par la loi de

Boltzmann :

ΔE représente l’énergie nécessaire pour peupler les états excités à partir de l’état fondamental.

Les états d’énergie sont quantifiés : chaque absorption ou émission d’une quantité E d’énergie

lumineuse par un atome est liée à la fréquence de cette lumière (principe de Planck) :

E = h υ = h c / λ

h : constante de Planck (6,63x10-34

Js)

c : célérité de la lumière (3x108 m/s)

λ : longueur d’onde (nm)

L’absorption d’un photon d’énergie appropriée « hυ » (domaine UV-visible) fait passer une

molécule de l’état fondamental à un état électronique excité. Une telle transition correspond à

la redistribution des électrons périphériques sur les orbitales (principalement π) et à la

promotion d’un électron dans une orbitale inoccupée d’énergie supérieure. Quand, au sein

d’une molécule à l’état fondamental, un des deux électrons de spins opposés d’une orbitale

moléculaire est promu dans une orbitale moléculaire d’énergie plus élevée, son spin est en

kT

E

fondexcité NN exp

Page 113: 5. Les tenons fibrés

114

principe inchangé de telle sorte que le nombre quantique total de spin (S= ΣSi avec Si = + ½

ou - ½) reste égal à zéro. L’absorption d’un photon ne change pas le spin de l’électron. Les

multiplicités des états fondamental et excité étant égales à 1, ces deux états sont appelés

« états singulets » : S0 pour l’état fondamental, S1, S2…pour les divers états excités (figure

26).

Une molécule dans un état singulet peut subir une conversion vers un état dans lequel le spin

de l’électron impliqué a changé ; dans ces conditions, il y a deux électrons ayant leurs spins

parallèles, le nombre quantique total de spin est égal à 1 et la multiplicité est de 3. Un tel état

est dit « triplet » parce qu’il correspond à trois états d’égale énergie. L’état triplet, que nous

retrouvons dans les phénomènes de phosphorescence, a une énergie inférieure à celle de l’état

singulet de même configuration. (figure 26)

Energie

Etat

fondamental

Etat singulet

excité

Etat triplet

excité

Figure 26 : Distinction entre état singulet et état triplet [264]

Page 114: 5. Les tenons fibrés

115

Diagramme de Perrin-Jablonski : il permet de visualiser les différents processus mis en

jeu : absorption d’un photon, relaxation vibrationnelle, conversion interne, fluorescence,

passage intersystème, phosphorescence… (figure 27)

Absorption Fluorescence Phosphorescence

Figure 27 : diagramme de Perrin-Jablonski [166]

S2

S1

S0

S1'

S0' S0''

Conversion

interne

Relaxation due

au solvant

Conversion

inter-système

Absorption

Fluorescence

Transition

non

radiative

Phosphorescence Transition

non

radiative

Relaxation due

au solvant

Energie

T1

- S0 = état singulet fondamental

- Sp = états singulets excités

- T1 = premier état triplet

- S1’ = état après réorientation de la cage de solvant

Page 115: 5. Les tenons fibrés

116

Des niveaux vibrationnels sont associés à chaque état énergétique. L’écart d’énergie entre

ces niveaux vibrationnels est du même ordre dans S0 et S1, ce qui explique que le spectre de

fluorescence apparaît souvent comme symétrique du spectre d’absorption. Cependant, cette

règle de symétrie connaît bon nombre d’exceptions dues à des facteurs géométriques.

Le spectre de fluorescence est situé à des longueurs d’onde plus grandes (qui

correspondent à des énergies plus basses) que le spectre d’absorption en raison de la perte

d’énergie par relaxation vibrationnelle dans l’état excité.

Le spectre de phosphorescence se situe à des longueurs d’onde plus élevées que le

spectre de fluorescence parce que le plus bas niveau vibrationnel de l’état triplet T1 est situé

en dessous de celui de l’état singulet S1.

Les temps caractéristiques des transitions énergétiques montrent que le processus

d’absorption est très rapide par rapport à tous les autres processus :

- Absorption ~ 10-15

s

- Conversion interne ~ 10-12

s

- Relaxation cage solvant ~ 10-11

s

- Fluorescence : durée de vie de l’état excité S1: ~ 10-9

s

- Conversion inter-système ~ 10-6

s

- Phosphorescence : durée de vie de l’état excité T1: ~ 1 s

L’émission d’un photon est un processus aussi rapide que l’absorption d’un photon (environ

10-15

s). Cependant, les molécules excitées résident dans l’état S1 pendant un certain temps (de

l’ordre de la pico à la nanoseconde) avant d’émettre un photon ou de se désexciter par

d’autres voies (conversion interne, passage intersystème). Après excitation, l’intensité de

fluorescence décroît de façon exponentielle avec un temps caractéristique de 1 à 10

nanosecondes, reflétant le temps de séjour moyen des molécules dans l’état excité S1.

Différents processus de désexcitation sont décrits:

- Conversion interne :

En solution, ce processus est suivi d’une relaxation vibrationnelle vers le plus bas

niveau vibrationnel de l’état électronique final ; c'est la restabilisation des électrons sur

le niveau excité de plus basse énergie (de S2 vers S1). L’excès d’énergie vibrationnelle

peut en effet être transféré au solvant lors des collisions de la molécule excitée avec les

molécules de solvant environnantes. La conversion interne de S2 vers S1 est plus

Page 116: 5. Les tenons fibrés

117

efficace que de S1 vers S0 car la différence d’énergie entre S2 et S1 est moins

importante qu’entre S1 et S0. Par conséquent, la conversion interne de S1 vers S0 peut

entrer en compétition avec l’émission de photons (fluorescence).

- Fluorescence :

C’est l’émission de photons accompagnant la relaxation de S1 vers S0.

- Passage intersystème :

C’est une transition non radiative entre deux niveaux vibrationnels appartenant à des

états électroniques de multiplicités différentes. Le passage entre des états de

multiplicités différentes est en principe interdit, mais le couplage spin-orbite peut être

suffisamment important pour le rendre possible. Ce passage peut être suffisamment

rapide pour entrer en compétition avec les autres voies de désexcitation à partir de S1

(fluorescence et conversion interne). Ce phénomène se produit plus facilement dans

les poudres que dans les solutions.

- Quenching interne :

L’énergie est entièrement perdue par collisions intermoléculaires non-radiatives (de S1

vers S0), avec l’oxygène par exemple.

2.1.2 Excitation, émission, déplacement de Stokes

Les spectres d’excitation et d’émission sont caractéristiques d’une substance fluorescente

donnée [83].

Spectre d’émission

Le spectre d’émission ou de fluorescence reflète la distribution de la probabilité des diverses

transitions à partir du plus bas niveau vibrationnel de S1 (état excité) vers les divers niveaux

vibrationnels de S0 (état fondamental). Il représente les variations de l’intensité de

fluorescence IF en fonction de la longueur d’onde λF, pour une longueur d’onde

d’excitation fixée λE. L’émission la plus intense est atteinte lorsque la molécule est excitée à

la longueur d’onde pour laquelle le coefficient d’extinction molaire est maximal.

Page 117: 5. Les tenons fibrés

118

L’intensité de fluorescence stationnaire IF(λF) correspond au nombre total de photons de

fluorescence émis par unité de temps et par unité de volume. Sa valeur numérique est obtenue

sur une échelle arbitraire car cette intensité varie en fonction de :

la configuration optique, c’est-à-dire l’angle solide à travers lequel l’appareil collecte

la fluorescence qui est en fait émise dans toutes les directions,

la bande passante des monochromateurs, c’est-à-dire la largeur des fentes d’entrée et

de sortie : on détermine pour chaque mesure une bande passante à travers laquelle se

produit l’excitation (faisceau incident)et une bande passante à travers laquelle est

observée l’émission (faisceau émis).

le réglage de la sensibilité de l’appareil.

Spectre d’excitation

Il correspond aux variations de l’intensité de fluorescence en fonction de la longueur

d’onde d’excitation λE, pour une longueur d’onde d’observation fixée λF.

Les spectres d’absorption et d’excitation ne sont plus superposables lorsque la solution

contient plusieurs espèces ou lorsqu’une seule espèce est présente sous plusieurs formes à

l’état fondamental (agrégats, complexes, formes tautomères (la tautomérie est la

transformation d'un groupement fonctionnel en un autre par déplacement concomitant d'un

atome d'hydrogène et d'une liaison π)).

Déplacement de Stokes

L’émission de fluorescence se produit avec des énergies plus faibles que celles nécessaires à

l’excitation. Le déplacement de Stokes (figure 28) se définit comme l’écart (exprimé en

nombres d’onde) entre le maximum de la première bande d’absorption et le maximum de

fluorescence.

La conversion entre longueur d’onde et nombre d’ondes est donnée par la formule suivante :

I (λ) : intensité de fluorescence exprimée en longueur d’onde (nm)

I (ύ) : intensité de fluorescence exprimée en nombre d’ondes

I I( ) ( )2

Page 118: 5. Les tenons fibrés

119

La détection d’une espèce fluorescente est d’autant plus facile que le déplacement de Stokes

est grand.

Figure 28 : Illustration de la définition du déplacement de Stokes.

L’intensité de fluorescence est exprimée en fonction de la longueur d’onde. Le déplacement

de Stokes est l’écart entre la longueur d’onde maximale d’excitation et la longueur d’onde

maximale d’émission.

2.1.3 Coefficient d’absorption molaire

L’efficacité avec laquelle la lumière est absorbée à la longueur d’onde λ par un milieu

absorbant est caractérisée par l’absorbance A(λ) ou la transmittance T(λ):

A(λ) = log ( I λ 0

/ I λ) T(λ) = I λ / I λ

0

où I λ0

s et I λ sont respectivement les intensités lumineuses des faisceaux incident et transmis

(figure 29).

Figure 29: Transmission de la lumière à travers un échantillon.

Lumière incidente Lumière transmise

I0 I

Echantillon

λa max λf max λ (nm)

Absorption Emission If

(unité

arbitraire) Déplacement de Stokes

Page 119: 5. Les tenons fibrés

120

Pour chaque longueur d’onde λ, l’intensité de la lumière absorbée est corrélée par la loi de

Beer-Lambert, à la concentration C du milieu absorbant et à l’épaisseur l du milieu traversé :

A (λ)= DO = C l = log10 (I0 / I)

A (λ): absorbance

DO: densité optique

I0: intensité de la lumière incidente

I: intensité de la lumière transmise

ε : coefficient d’extinction molaire (L.mol-1

.cm-1

) : il exprime l’efficacité avec laquelle

une molécule absorbe la lumière dans un solvant donné

C : concentration de l’entité absorbante (mol.l-1

)

l : longueur du trajet optique (cm)

Si contrairement à la loi de Beer-Lambert, l’absorbance ne varie pas linéairement avec la

concentration, la formation d’agrégat ou la présence de plusieurs espèces absorbantes peuvent

être invoquées. D’autre part, quand la concentration en composé fluorescent devient grande,

des effets de filtre interne peuvent également réduire l’intensité de fluorescence selon les

conditions d’observation. Par exemple, des photons émis à des longueurs d’onde situées dans

la zone de recouvrement entre les spectres d’absorption et d’émission peuvent être réabsorbés

(transfert radiatif).

2.1.4 Rendement quantique de fluorescence

C’est la fraction des molécules excitées qui vont se désexciter par le processus de

fluorescence. C’est le rapport du nombre de photons émis sur tout le spectre de fluorescence

sur le nombre de photons absorbés.

Plus le rendement quantique de fluorescence est élevé, plus il est facile d’observer un

composé fluorescent. De nombreux paramètres peuvent affecter le rendement quantique :

température, pH, polarité, viscosité, liaisons hydrogène, présence d’inhibiteurs…Une

augmentation de température provoque une diminution du rendement quantique.

Page 120: 5. Les tenons fibrés

121

2.2 FRET : Förster Resonance Energy Transfer

Le transfert d’énergie d’une molécule excitée (donneur) à une autre molécule chimique

différente (accepteur) selon D* + A D + A* est appelé hétérotransfert. Ce processus est

possible à condition que le spectre d’émission du donneur recouvre partiellement le

spectre d’absorption de l’accepteur. Ce transfert d’énergie est non radiatif.

Figure 30 : recouvrement spectral du donneur et de l’accepteur permettant un transfert

d’énergie.

Le transfert radiatif est un transfert en deux étapes: un photon émis par un donneur D est

absorbé par un accepteur chimiquement différent A ou identique D :

(1) D* D + h

(2) h + A A* ou h + D D*

Ce type de transfert ne requiert aucune interaction entre les partenaires ; il dépend du

recouvrement spectral des espèces et de la concentration. Le transfert radiatif provoque une

diminution de l’intensité de fluorescence dans la région de recouvrement spectral par effet de

filtre interne.

Le transfert non radiatif se produit sans émission de photon ; il résulte d’une interaction à

courte ou longue distance entre molécules. Par exemple, le transfert non radiatif par

interaction dipôle – dipôle est possible jusqu’à des distances de 80-100 Å. Il permet donc de

déterminer des distances de quelques dizaines d’Angströms entre chromophores.

Page 121: 5. Les tenons fibrés

122

Caractéristiques de l’émission

du donneur

Transfert radiatif Transfert non radiatif

Forme du spectre de

fluorescence

Modifiée dans la région de

recouvrement spectral

Inchangée

Intensité de fluorescence

stationnaire

Diminuée dans la région de

recouvrement spectral

Diminuée dans le même rapport

quelle que soit λem

Déclin de fluorescence

Inchangé

Plus rapide

Tableau 8: Effet du transfert d’énergie sur les caractéristiques de fluorescence du donneur dans

le cas d’un hétérotransfert.

Le transfert d’énergie non radiatif ou résonant requiert une interaction entre une molécule

« donneur » et une molécule « accepteur ». Il ne peut se produire que si le spectre d’émission

du donneur recouvre partiellement le spectre d’absorption de l’accepteur afin qu’il existe

une correspondance en énergie entre des transitions vibroniques du donneur et des transitions

vibroniques de l’accepteur. De telles transitions sont couplées, c’est-à-dire en résonance.

En anglais le terme employé est « Resonance Energy Transfer » : RET. L’expression FRET

(Fluorescence Resonance Energy Transfer) est impropre parce que ce n’est pas de la

fluorescence qui est transférée mais l’énergie électronique du donneur. Le terme

« Fluorescence » est remplacé par le terme « Förster » pour conserver l’expression « FRET ».

Les applications des techniques de FRET sont nombreuses ; elles concernent les interactions

intermoléculaires (exemple : interaction récepteur-ligand) comme les interactions

intramoléculaires (exemple : repliement de l’ADN, structure et conformation d’une protéine)

[260].

2.3 Marqueurs fluorescents

Pour qu’un composé soit un fluorophore, étymologiquement « porteur de fluorescence », il

faut qu’il absorbe dans le domaine UV-visible et qu’il émette. Ces conditions sont retrouvées

dans les molécules polyinsaturées et les aromatiques par exemple [68].

Page 122: 5. Les tenons fibrés

123

2.3.1 Avantages des marqueurs fluorescents [96]:

Détectables en concentration diluée

Non toxiques

Peu coûteux

Solubles dans l’eau pour la plupart et stables dans un environnement aqueux [198]

2.3.2 Principaux marqueurs utilisés en recherche dentaire

Les marqueurs fluorescents sont utilisés en recherche dentaire depuis déjà 40 ans [44]

pour étudier la micropercolation et l’adaptation des restaurations collées, les caractéristiques

et la structure de la couche hybride et la morphologie de l’interface obtenue avec différents

matériaux de restauration. Les études menées utilisent ces fluorophores pour l’observation au

microscope confocal afin d’améliorer la visualisation des différents éléments, mais non pour

la recherche de FRET.

Marqueurs

fluorescents

Poids

moléculaire

Excitation

(nm)

Emission

(nm)

Coefficient d’extinction

molaire (M-1

cm-1

)

Rhodamine B 479 540 590 106000

Rhodamine B

isothiocyanate

536 570 595 107000

Sodium fluorescéine

(FITC)

376 495 520 83000

Fluorescéine

isothiocyanate

389 496 549 72000

Jaune lucifer 521 425 528 24200

Acriflavine 260 436 520 19900

Auramine O 304 460 550 25300

Tableau 9 : Caractéristiques des agents fluorescents communément utilisés dans les études en

biomatériaux dentaires [52]

Les rhodamines et les fluorescéines constituent des familles bien connues de colorants

très fluorescents. Ce sont des dérivés du xanthène. Les rhodamines (rhodamine 6G,

rhodamine B) figurent parmi les premiers colorants fluorescents utilisés comme colorants

laser. Leurs spectres d’absorption et d’émission sont étroits et le déplacement de Stokes est

petit.

Page 123: 5. Les tenons fibrés

124

Auteurs Marqueurs Mélange avec la résine

Watson 1989 Rhodamine B/ fluorescéine NC avec primer/adhésif

Watson et Wilmot

1992

Rhodamine B/ fluorescéine / auramine NC avec primer/adhésif

Griffiths et Watson

1995

Rhodamine B/ fluorescéine « quelques grains » avec

primer/adhésif

Pioch et coll.1997 Rhodamine B isothiocyanate

FITC

Environ 0,1% avec primer/adhésif

0,1% dans de l’eau distillée

Schupbach et

coll.1997

Rhodamine B/ fluorescéine 0,1% Rhodamine B avec primer /

0,37% fluorescéine avec adhésif

Pioch et coll.1998 Rhodamine B isothiocyanate Environ 0,1% avec primer

Griffiths et coll.1999 Rhodamine B / jaune lucifer NC avec primer/adhésif

Krejci et coll.1999 Rhodamine B 0,01% avec l’adhésif

Pioch et coll.1999 Rhodamine B isothiocyanate 0,1% avec le primer

Grobler et coll.2000 Rhodamine B isothiocyanate 0,066% avec les adhésifs

Kersten et coll.2001 Rhodamine B 0,1% avec un sealant non chargé

Pioch et coll.2001 Rhodamine B isothiocyanate Environ 0,1% avec les adhésifs

Sidhu et coll.2002 APSS (colorant bleu) « un grain » avec le liquide de

monomère

Pioch et coll.2003 Rhodamine B isothiocyanate Environ 0,1% avec le primer

Pioch et coll.2004 Rhodamine B NC avec primer

Bitter 2004 22 Rhodamine B

NC : Non Communiqué

Tableau 10 : Etudes d’observation au microscope laser confocal, utilisant des marqueurs

fluorescents mélangés avec des matériaux de restauration ou des adhésifs [52]

3. CARACTÉRISATION DE LA SONDE PAR LE FRET

La caractérisation des spectres d’excitation de la dentine et du système adhésif Excite

DSC, marqué par le FITC, dans différentes conditions de mordançage acide, a été réalisée par

des mesures de fluorescence stationnaire par réflexion sur des échantillons présentés sur des

lames de microscope. L’étude a été complétée par des mesures au microspectrofluorimètre

pour la mise en évidence d’un FRET entre dentine et FITC.

Nous décrivons dans ce chapitre le matériel utilisé et les différentes mesures obtenues.

Page 124: 5. Les tenons fibrés

125

3.1 Matériel

3.1.1 Spectrofluorimètre

Figure 31 : schéma de fonctionnement d’un spectrofluorimètre [166]

Les spectres d’émission et d’excitation sont enregistrés avec un spectrofluorimètre. Le

faisceau incident est une radiation dont on sélectionne la longueur d’onde à l’aide d’un

monochromateur et que l’on envoie sur l’échantillon. La lumière émise par l’échantillon est

recueillie dans une direction perpendiculaire et analysée à l’aide d’un second

monochromateur et d’un détecteur approprié. Elle est déplacée vers le rouge par rapport à la

lumière excitatrice. Le spectre d’émission dépend de la nature de la molécule excitée et des

interactions mises en jeu entre cette molécule et son environnement. [68]

Page 125: 5. Les tenons fibrés

126

3.1.2 MSF : microspectrofluorimètre

Un microscope Zeiss est couplé à une source laser cohérent, avec un détecteur OMA 2000. Le

laser Argon UV a une puissance de 50 mW ; l’atténuation du faisceau laser est de N/100 soit

500 mW ; le diaphragme est en position 7. On utilise un tube laser avec un ampérage de 35A

qui émet une puissance lumineuse de 58mW ; le miroir dichroïque est en position 2 avec un

seuil de coupure à 395 nm : placé selon un angle de 45° par rapport au faisceau d’excitation, il

réfléchit vers l’échantillon des longueurs d’onde inférieures à 395 nm; la lumière émise par

l’échantillon à des longueurs d’onde supérieures à 395 nm est transférée vers un

photomultiplicateur; l’objectif grossit 40 fois, la fenêtre de mesure est située entre 400 et 668

nm. Le traitement est réalisé par le logiciel OMATrait v2.29.

Figure 32 : microspectrofluorimètre

3.1.3 Echantillons dentaires

Des dents monoradiculées, indemnes de coloration par les tétracyclines, de caries et de

résorption, sont sectionnées à la jonction amélo-cémentaire. Le canal est alésé puis le

logement pour un tenon est préparé avec des forets Moser. La racine est ensuite sectionnée

longitudinalement selon son grand axe en son milieu et latéralement afin de former un méplat

qui stabilise la racine sur la lame.

Figure 33: échantillons dentinaires radiculaires

Microscope

Source laser

Page 126: 5. Les tenons fibrés

127

3.1.4 Adhésif Excite DSC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein)

Cet adhésif monocomposant contient :

- acrylate d’acide phosphonique, hydroxyéthyle diméthacrylate, méthacrylate 78,3 %

- dioxyde de silicium à haute dispersion 0,5 %

- éthanol (solvant) 19,5 %

- catalyseurs et stabilisants 1,7 %

- l’applicateur est imprégné d’initiateurs.

Il est déposé sous forme de spot sur des lames ou sur les surfaces radiculaires dentaires (figure

34).

Figure 34 : échantillon dentaire (racine sectionnée longitudinalement après préparation

canalaire) recouvert d’adhésif marqué au niveau du logement canalaire.

3.1.5 Marqueur fluorescent : fluorescéine FITC sur Dextran, PM = 10000

o Caractéristiques du FITC

Appartenant à la famille des colorants xanthéniques, la fluorescéine a été découverte en 1871

par A. Von Baeyer. Elle est peu fluorescente en solution dans l’alcool. En revanche, le sel de

sodium obtenu par addition de soude émet une fluorescence jaune-verte, caractéristique du

dianion (uranine). La fluorescéine et ses dérivés (éosine Y, érythrosine Y) sont très sensibles

au pH et peuvent être utilisées comme sondes de pH.

Figure 35 : molécule de FITC (fluorescéine-5-isothyocyanate)

Page 127: 5. Les tenons fibrés

128

Le FITC présente un large spectre d’absorption avec de nombreux pics dans le spectre du

visible. La courbe d’absorption montre un pic aux alentours de 495 nm, dans la zone visible

du bleu. Excité à 495 nm, la fluorescence maximale apparaît à 549 nm, dans la couleur jaune-

vert.

Figure 36: le spectre visible et ses longueurs d’onde : la fluorescéine émet une couleur jaune-vert

à 549 nm.

Figure 37 (A) spectres d’excitation de la rhodamine B et de la fluorescéine.

(B) spectres d’émission de la Rhodamine B et de la fluorescéine [52].

La fluorescéine est très soluble dans l’eau. Ceci peut conduire à des erreurs d’interprétation,

lorsque ce marqueur se mélange à l’eau contenue dans les tubules dentinaires par exemple.

Pour une meilleure homogénéité de fluorescence, la fluorescéine qui présente un bas poids

moléculaire peut être conjuguée à un polysaccharide (Dextran) de haut poids moléculaire.

700 nm 600 nm 500 nm 400 nm

Page 128: 5. Les tenons fibrés

129

o Caractéristiques du Dextran :

C’est un polysaccharide hydrophile synthétisé par les bactéries Leuconostoc, caractérisé

par son haut poids moléculaire (PM= 3000 à 70000). Sa solubilité dans l’eau diminue lorsque

le poids moléculaire augmente : à un poids moléculaire de 10000 daltons, sa solubilité

maximale est obtenue à 50 mg/mL. Ce polysaccharide est lié au marqueur par une liaison

ester succinimidyl. Il permet une homogénéisation de la fluorescence.

3.2 Etude spectrofluorimétrique

Les spectres de fluorescence stationnaires ont été enregistrés sur un spectrofluorimètre

Aminco SPF 500C, à partir d’échantillons montés sur lame. Les courbes représentées sur un

même graphe correspondent à des mesures réalisées dans des conditions expérimentales

identiques (en termes d’échantillon et de paramétrage de l’appareil).

3.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission de la dentine

Dentine

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

300 350 400 450 500 550

Wavelength (nm)

Inte

nsit

y

#3 (300-400:415)

#2 (350:360-600)

334 nm

410 nm

Figure 38 : spectres d’excitation et d’émission de la dentine

Les mesures sont réalisées sur de la dentine radiculaire intracanalaire, au spectrofluorimètre

pour une excitation entre 300 et 400 nm (courbe bleue) et une émission entre 360 et 600 nm

(courbe verte). La dentine présente un spectre d’émission large avec un seul maximum

d’émission centré sur 410 nm. Son spectre d’excitation présente quant à lui un maximum

d’excitation à 334 nm. La dentine est autofluorescente.

Page 129: 5. Les tenons fibrés

130

3.2.2 Caractérisation du système adhésif Excite DSC

3.2.2.1 Caractérisation des spectres d’excitation et d’émission

0

1

2

3

4

5

6

7

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Inte

nsit

y (

a.u

.)

64 Excite chemo polymerise 330:340-600 émission

65 Excite chemo polymerise 250-350:360 excitation

Figure 39 : Spectres d’excitation et d’émission de l’Excite DSC chémopolymérisé.

La mesure concerne un échantillon d’Excite DSC déposé sur lame et polymérisé

chimiquement préalablement à la mesure.

Le spectre d’excitation présente un pic à 332 nm et le spectre d’émission un pic à 362 nm.

Le tableau suivant récapitule les caractéristiques des spectres d’émission et d’excitation des

composants étudiés.

λ max excitation λ max émission

Dentine 334 nm 410 nm

Excite DSC 332 nm 362 nm

Dextran FITC 490 nm 530 nm

Les spectres de la dentine et de l’Excite DSC ont des enveloppes de fluorescence très

similaires voire identiques, ce qui ne permet pas d’attribuer à l’un ou l’autre la part de

fluorescence à l’origine d’un transfert d’énergie de fluorescence (FRET) entre dentine et

adhésif. C’est pourquoi nous avons mélangé à l’adhésif un marqueur fluorescent, la

fluorescéine, liée à un polysaccharide, le Dextran.

332 nm

362 nm

Page 130: 5. Les tenons fibrés

131

Le Dextran FITC présente un spectre d’émission suffisamment éloigné de ceux de

l’Excite DSC et de la dentine. D’autre part, son spectre d’excitation rend possible un

FRET entre dentine et FITC puisque les spectres se chevauchent.

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

5

250 300 350 400 450 500 550 600 650

Wavelength (nm)

Inte

ns

ity

(a

.u.)

73 Dentine 330:340-600

74 Dentine 250-390:400

78 FITC 300-530:540

79 FITC 490:500-650

Figure 40 : spectres d’excitation et d’émission de la dentine et du FITC objectivant un

chevauchement des enveloppes spectrales de l’émission de la dentine et de l’excitation du FITC

3.2.2.2 Préparation du mélange Excite DSC - Dextran fluorescéine

a) Le marqueur Dextran fluorescéine:

Le Dextran fluorescéine (PM=10 000) (marqueur) atteint sa solubilité maximale lorsqu’il est

dilué à 50mg dans 1ml d’eau (Molecular Probes). On décide donc de faire une solution mère

de marqueur à 25 mg/ml d’eau stérile.

Pour une dilution du marqueur dans l’eau stérile à 25mg/ml, on dilue

- 10mg de dextran dans 0,4ml = 400µl d’eau stérile ou (Tube 1)

- 5mg de dextran dans 0,2ml = 200 µl,

- 1 mg dans 40 µl

- 0,1mg dans 4 µl

- 0,5mg dans 20 µl de solution

Dentine exc.

Dentine ém..

FITC exc.

FITC ém.

Page 131: 5. Les tenons fibrés

132

b) L’adhésif (Excite DSC)

Il est conditionné sous forme d’unidoses de 0,1 g environ. Son solvant est l’éthanol. 10 doses

d’adhésif correspondent environ à 1g (on utilise le nombre nécessaire de doses pour atteindre

1g en fait). On prépare ainsi deux tubes (2 et 3) de 1 g d’adhésif.

c) Le taux de marquage utilisé sera de 0.1 ou 0.5% en poids par rapport à l’adhésif

-0,1% de marqueur pour 1g d’adhésif = 0,001g = 1mg de marqueur = 40 µl de solution 1 =

tube 2

-0,5% de marqueur pour 1g d’adhésif = 0,005g = 5mg de marqueur=200 µl de solution 1 =

tube 3

Nous avons également préparé une solution à 1% en masse en mélangeant 10 mg de dextran

avec 400 µl d’eau stérile (0,4 g) puis en ajoutant 0,6 g d’adhésif.

3.2.2.3 Validation du mélange Excite DSC-Dextran FITC

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

5

250 300 350 400 450 500 550 600 650

Wavelength (nm)

Inte

nsit

y (

a.u

.)

66 Excite FITC 0,1%: 250-350:360 70 Excite FITC 0,5%: 300-510:520

71 Excite FITC 0,5% 480:490-600 72 Excite FITC 0,5% 330:340-600

Figure 41 : Spectres d’excitation et d’émission du mélange Excite DSC chémopolymérisé -FITC

0,5% : dans la zone de l’Excite DSC [66, 72] et dans la zone du FITC [70, 71]

Page 132: 5. Les tenons fibrés

133

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce i

nte

nsit

y

2.Excite FITC 1% chémopolymérisé 330: 340-600

3.Excite FITC 1% chémopolymérisé 490: 500-700

4.Excite FITC 1% chémopolymérisé 300-510: 520

5.Excite FITC 1% chémopolymérisé 250-350:360

Figure 42 : Spectres d’excitation et d’émission de l’Excite DSC chémopolymérisé + FITC 1% :

dans la zone de l’Excite DSC [2, 5] et dans la zone du FITC [3, 4]

Ces deux figures 41 et 42 montrent

- qu’une concentration plus élevée de FITC ne modifie pas les mesures. La

proportion augmentée d’eau dans le mélange à 1% fait apparaître vers 550 nm et 610

nm les bandes Raman de l’eau.

- l’absence de FRET entre Excite DSC et FITC. Le mélange FITC-Excite DSC ne

créera donc pas un FRET supplémentaire susceptible de se superposer avec le FRET

entre dentine et FITC.

Page 133: 5. Les tenons fibrés

134

3.2.3 Couple Dextran FITC- Excite DSC

3.2.3.1 Effet de la photopolymérisation sur le FITC et sur le mélange Excite

DSC-Dextran FITC

0

2

4

6

8

300 350 400 450 500 550 600

Wavelength (nm)

Inte

ns

ity

#21:330:340-600 polymérisation UV 20s

#22: 450:460-600 polymérisation UV 20 s

#23: 450:460-600 polymérisation UV 10 s

#24: 330:340-600; polymérisation UV 10s

Figure 43 : Spectres d’émission d’une solution d’Excite DSC et de dextran FITC 0,1% après

photopolymérisation pendant 10 et 20 secondes.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

6.dentine 330:340-600

9.dentine + FITC 330:340-600

11.dentine + FITC photodégradé 10 secondes 330:340-600

23.FITC sur lamelle 330:340-600

Figure 44 : Spectres d’émission de la dentine après dépose de dextran FITC (solution mère)

photopolymérisé 10 secondes ou non.

Polymérisation UV 20 s

Polymérisation UV 10 s

Page 134: 5. Les tenons fibrés

135

Le FITC est peu photodégradé après 10 secondes d’exposition à la lampe UV. En revanche, la

diminution d’intensité de fluorescence est plus marquée après 20 secondes d’exposition

(figures 43 et 44).

La courbe 23 de la figure 44 montre que le FITC est excité à 330nm, comme la dentine, même

si cette longueur d’onde ne correspond pas à son λmax d’excitation.

3.2.3.2 Chémopolymérisation du mélange Excite DSC- dextran FITC

0

1

2

3

4

5

6

7

8

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

sc

en

ce i

nte

ns

ity

2.Excite FITC 1% chémopolymérisé 330: 340-600

3.Excite FITC 1% chémopolymérisé 490: 500-700

6.Excite chémopolymérisé 250-350:360

7.Excite chémopolymérisé 330:340-600

8.Excite FITC 1% vortexé non polymérisé 330:340-600

9.Excite FITC 1% vortexé non polymérisé 490:500-700

Figure 45: Spectres

- De l’Excite DSC chémopolymérisé sur lame [6,7],

- Du mélange Excite DSC + FITC 1% vortexé non polymérisé [8, 9],

- Du mélange Excite DSC + FITC 1% chémopolymérisé [2, 3]

Sur cette figure 45, nous retrouvons les bandes Raman de l’eau aux alentours de 550 nm, en

rapport avec la concentration aqueuse de la solution de FITC à 1%.

La variation d’intensité des spectres d’émission de l’Excite FITC 1% est relativement

discrète, que l’adhésif soit chémopolymérisé ou non polymérisé.

Il faut remarquer que la longueur d’onde du faisceau incident est située dans la zone UV à 490

nm lorsque l’on excite le FITC. L’adhésif est alors photopolymérisé car l’initiateur de

photopolymérisation de l’adhésif est activée : la camphorquinone a en effet un pic

d’absorption à 468 nm.

Page 135: 5. Les tenons fibrés

136

3.2.3.3 Effet du mordançage dentinaire

L’utilisation de l’adhésif monocomposant Excite DSC suppose un mordançage

préalable de la dentine avec un gel d’acide phosphorique à 37% durant 15 secondes. Le

mordançage permet la désocclusion des tubules dentinaires et une dissolution de la partie

minérale de la dentine sur une profondeur de 3 à 5 µm, mettant à nu les fibres de collagène

qui forment alors un réseau microrétentif de fibres entrelacées. Cette zone déminéralisée va

permettre l’hybridation par la résine adhésive.

Nous avons donc étudié l’effet de ce mordançage acide ainsi que des différentes solutions

de rinçage sur les spectres de fluorescence des différents composants. L’expression

« dentine mordancée » sous entend que l’échantillon a été abondamment rincé après

exposition à l’acide.

3.2.3.3.1 Dentine mordancée/non mordancée

0

1

2

3

4

5

6

7

250 350 450 550

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

48.dentine non mordancée 330:340-600

49.dentine non mordancée 250-420:430

50.dentine mordancée 330:340-600

51.dentine mordancée 250-420:430

Figure 46 : spectres d’excitation et d’émission de la dentine mordancée ou non mordancée

Page 136: 5. Les tenons fibrés

137

0

1

2

3

4

5

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

2.dentine mordancée + rinçage NaCl 330:340-600 6.dentine 330:340-600

Figure 47 : spectres d’émission de la dentine mordancée et rincée et de la dentine intacte

Le mordançage acide modifie le spectre d’émission de la dentine en augmentant la longueur

d’onde d’émission (d’énergie plus faible). Sur la figure 47, λmax passe de 400 à 420 nm après

mordançage.

3.2.3.3.2 Dentine mordancée/non mordancée + FITC

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

300 350 400 450 500 550 600

50.dentine mordancée 330:340-600

51.dentine mordancée 250-420:430

52.dentine mordancée + FITC 330:340-600

54.FITC sur lamelle 490:500-650

55.FITC sur lamelle 330:340-600

56.dentine mordancée + FITC 490:500-650

Figure 48 : effet du mordançage sur la dentine et le FITC

Les spectres d’émission de la dentine mordancée sans (50) et avec FITC (52), avec une

excitation dans la zone d’excitation de la dentine (330nm), sont similaires. La courbe 56

montre une faible émission du FITC lorsqu’il est déposé sur de la dentine mordancée et rincée

et excité à son λmax. Nous retrouvons sur la courbe 55 une faible émission du FITC sur

lamelle, excité dans la zone d’excitation de la dentine.

Page 137: 5. Les tenons fibrés

138

3.2.3.3.3 Effet de l’acide phosphorique sur le FITC

0

1

2

3

4

5

6

7

8

300 400 500 600

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y 23.FITC sur lamelle 330:340-600

24.mélange FITC + acide phosphorique 37%330:340-600

F

igure 49 : spectres d’émission du FITC seul ou mélangé à de l’acide phosphorique

Le FITC est dégradé par l’acide phosphorique.

3.2.3.3.4 Dentine mordancée/non mordancée + Excite-FITC 1%

0

1

2

3

4

5

6

7

8

300 400 500 600 700

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

10.dentine non mordancée Excite FITC 1% chémopolymérisé 490: 500-700

11.dentine non mordancée Excite FITC 1% chémopolymérisé 330: 340-600

15.dentine mordancée Excite FITC 1% chémopolymérisé 490:500-700

16.dentine mordancée Excite FITC 1% chémopolymérisé 330:340-600

Figure 50: spectres d’émission de la dentine recouverte du mélange Excite DSC-FITC 1% avec

ou sans mordançage préalable

Le mordançage dentinaire diminue l’intensité des spectres d’émission du FITC et de la

dentine. La dentine mordancée recouverte du mélange Excite DSC-FITC 1% émet à 415 nm

alors que la même mesure avec de la dentine intacte montre un pic à 400 nm. Ce décalage

400 nm

415 nm

Page 138: 5. Les tenons fibrés

139

d’intensité et cette variation de longueur d’onde maximale d’émission peuvent s’expliquer par

des phénomènes de protonation/déprotonation des éléments conjugués aux cycles aromatiques

du FITC (fonctions hydroxyle et carboxyle). Ces transferts de protons engendreraient un

décalage du nuage électronique des cycles aromatiques.

3.2.3.3.5 Effet du rinçage par une solution tampon après mordançage acide

Nous avons cherché à neutraliser l’acidité du mordançage à l’acide phosphorique

par une solution tampon, dans le but de diminuer la dégradation acide du FITC.

Le rinçage se fait par trempage dans la solution tampon ou le NaCl à 0,9% durant 36 heures

avec renouvellement de la solution par moitié toutes les 12 heures.

Préparation d’une solution tampon à 100 mM :

-tris hydroxy méthyl amino méthane 121,14 g/mol H2N – C (CH2OH)3

100 mM soit 2,42 g dans 200 ml

- NaCl 58,44g/mol soit 1,17 g pour 200 ml à 100mM

- 200 ml eau milli-Q

- Mélange avec anneau aimanté qui crée un mouvement, pour mesurer le pH

- La solution a un pH initial de 10,26.

- Adjonction d’HCl pour obtenir un pH=7,4 et un effet tampon.

0

2

4

6

8

10

250 350 450 550 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

2.dentine mordancée + rinçage NaCl 330:340-600

3.dentine mordancée + rinçage NaCl 250-420:450

4.dentine mordancée + rinçage solution tampon 330:340-600

Figure 51: Rinçage de la dentine par NaCl 0,9% ou solution tampon, après mordançage

Page 139: 5. Les tenons fibrés

140

Après mordançage, le rinçage de la dentine par une solution tampon au lieu du chlorure de

sodium à 0,9 % ne modifie pas l’intensité d’émission de la dentine :

pour λmax à 414 nm :

y = 3.931 avec NaCl 0,9%

y = 3.417 pour solution tampon.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

250 300 350 400 450 500 550 600 650

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

16.dentine mordancée, rincée par tampon, Excite FITC 1% chémopolymérisé 330:340-600

17.dentine mordancée, rincée par tampon, Excite FITC 1% chémopolymérisé 490-500: 650

18.dentine + Excite FITC 1% chémopolymérisé 330:340-600

23.FITC sur lamelle 330:340-600

Figure 52: Effet du mordançage et du rinçage par une solution tampon sur le spectre d’émission

de la dentine enduite du mélange Excite FITC 1% chémopolymérisé

Après mordançage, la longueur d’onde maximale d’émission de la dentine recouverte

d’Excite FITC augmente.

λmax = 398 nm sans mordançage, ce qui correspond à une longueur d’onde plus

courte que le λmax d’émission de la dentine (410 nm) et plus longue que le λmax

d’émission de l’Excite DSC (362 nm).

λmax = 417 nm après mordançage

Ces décalages pourraient s’expliquer par les phénomènes de protonation/déprotonation décrits

plus haut.

Page 140: 5. Les tenons fibrés

141

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

300 400 500 600

Wavelength (nm)

Flu

ore

scen

ce in

ten

sit

y

12.dentine mordancée, rinçage NaCl, Excite FITC1% chémopolymérisé

13.dentine mordancée, rinçage NaCl, Excite FITC1% chémopolymérisé,photodégradation du FITC

14.dentine mordancée, rinçage NaCl, Excite FITC1% chémopolymérisé,2ème photodégradation du FITC

15.dentine mordancée, rinçage solution tampon, Excite FITC1%chémopolymérisé

Figure 53: rinçage par NaCl ou solution tampon, dégradation acide et dégradation par la

lumière, du FITC mélangé à l’Excite DSC

Au fur et à mesure des illuminations, le FITC se photodégrade.

Le deuxième pic se situe pour les 4 courbes à 518 nm, alors que la λ max d’émission du FITC

se situe à 530 nm.

Ratios entre les 2 pics (λ max 1er

pic / λ max 2ème

pic) :

Courbe 12 : 4,176 (NaCl)

Courbe 13 : 4,788 (photodégradation+)

Courbe 14 : 5,450 (photodégradation++)

Courbe 15 : 4,195 (solution tampon)

Le rinçage de la dentine mordancée par une solution tampon ou par NaCl n’interfère pas dans

le ratio à l’inverse de la photodégradation.

Page 141: 5. Les tenons fibrés

142

3.2.3.4 Conclusions

Mesures de fluorescence de la fluorescéine :

La fluorescéine est photodégradée, en particulier après 20 secondes d’exposition au

rayonnement UV. L’émission de la fluorescéine diminue également en condition acide. Le

mordançage à l’acide phosphorique, préalable indispensable à l’utilisation de l’Excite DSC,

acidifie la surface de collage dentinaire et dégrade le FITC malgré un rinçage prolongé au

NaCl à 0,9% ou avec une solution tampon.

La fluorescéine est elle aussi excitée au λ max d’excitation de la dentine (330 nm). Son spectre

d’excitation comporte deux pics principaux, l’un vers 270 nm, l’autre, plus élevé vers 530 nm.

Ce paramètre peut être photophysiquement corrigé. En revanche, la conservation de

marqueurs fluorescents en condition acide reste problématique.

Mesures de fluorescence de l’Excite DSC:

Lorsque l’Excite DSC est mélangé au FITC à la concentration de 1%, la quantité d’eau est

majorée et les bandes Raman de l’eau apparaissent sur les spectres vers 550 nm.

Que l’adhésif soit chémopolymérisé ou non polymérisé, les spectres de l’Excite DSC varient

peu. Il faut remarquer que l’excitation de l’adhésif dans la zone du FITC, à 490 nm, peut

activer la camphorquinone, dont le pic d’absorption se situe à 468 nm. L’adhésif est alors

photopolymérisé par le faisceau incident lors de la mesure de spectrofluorimétrie.

Mesures de fluorescence de la dentine:

Le mordançage augmente la longueur d’onde d’émission de la dentine, par des phénomènes

de protonation/déprotonation du marqueur fluorescent. Après mordançage, le rinçage par du

NaCl à 0,9% ou par une solution tampon ne modifie pas les spectres d’émission de la dentine.

Mesures de fluorescence de la dentine enduite d’Excite DSC-FITC 1%:

Dans cette configuration, le spectre d’émission, pour une excitation à 330 nm, montre un pic à

400 nm si la dentine n’est pas mordancée. Le pic est décalé à 417 nm si la dentine est

mordancée au préalable, vraisemblablement par transfert de protons entre les fonctions

carboxyle et hydroxyle du FITC. Le rinçage par une solution tampon ne modifie pas les

spectres d’émission par rapport à un rinçage au NaCl.

Page 142: 5. Les tenons fibrés

143

3.2.4 Couple dentine / FITC

Il est caractérisé par le rayon de Förster : R0. Förster a défini le rayon R0 qui porte son

nom : c’est la distance critique à laquelle le transfert et la désexcitation spontanée du

donneur sont équiprobables. R0 peut être déterminé par la formule suivante :

Figure 54 : variations du rendement de transfert E en fonction de la distance donneur-accepteur

et du rayon de Förster [166].

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

0 20 40 60 80 100

Distance R (Angström)

Eff

ica

cit

é d

e t

ran

sfe

rt E

R0 = 50 Å 660

60

RR

RE

6

1

4

2

0

)(221.0

n

JR D dFJ AD

4

0

)()()(

R : Distance Donneur – Accepteur

R0 : Distance de Förster

2 : Facteur d'orientation

D : Rendement quantique du Donneur

J( ) : Intégrale de recouvrement entre les spectres d’émission du donneur et

d’excitation de l’accepteur, en M-1

.cm-1

.nm4 (entre 10

14 et 10

15 M

-1.cm

-1.nm

4)

n : Indice de réfraction du milieu

FD : Fluorescence du Donneur

A : Coefficient d'extinction molaire de l'Accepteur

avec

Page 143: 5. Les tenons fibrés

144

R0 est en général de l’ordre de 15 à 60 angströms. L’efficacité de transfert est de 50% lorsque

la distance donneur-accepteur est égale au rayon de Förster. La distance entre un donneur et

un accepteur peut être déterminée en mesurant le rendement de transfert à condition que R ne

soit pas trop différent de R0.

Ce transfert d’énergie résonant du type Förster est couramment utilisé pour mesurer des

distances à l’échelle supramoléculaire (10 à 100 angströms). La distance entre les molécules

de donneur et d’accepteur doit être constante pendant la durée de vie du donneur, et plus

grande que 10 angströms afin d’éviter l’effet des interactions à courte distance.

La théorie est calculée pour des rapports donneur/accepteur de 1 :1.

Pour calculer R0, il faut mesurer l’intégrale de recouvrement J( ) à partir du spectre

d’émission du donneur (dentine) FD et du spectre d’absorption de l’accepteur (FITC). Plus

J( ) est grand, meilleur est le recouvrement spectral. La mesure de J( ) est ensuite intégrée

dans l’équation pour calculer R0. Le calcul de R0 n'est pas fait car nous n’avons pas mesuré

les paramètres photo-physiques (rendement quantique) de la dentine en cuve (solutions de

marqueurs fluorescents dilués...), ce qui nous offre une perspective de recherche.

3.3 FRET : Mise en évidence d’un FRET entre dentine et Excite DSC

- analyse spectroscopique

0

1

2

3

4

5

6

300 350 400 450 500 550 600

Wavelength (nm)

Inte

nsit

y

#32 #33#34

Figure 55: spectres d’émission de la dentine, seule ou enduite d’un mélange Excite DSC-FITC

0,5%, et spectre d’émission du FITC

Dentine

(330 :340-600)

FITC

(450 :460-600)

dentine enduite d’Excite

FITC(330 :340-600)

406 nm

436 nm

530 nm

Page 144: 5. Les tenons fibrés

145

Dans cet échantillon l'on a polymérisé de l'Excite DSC contenant du dextran fluorescéine 0,5

% sur de la dentine. La polymérisation a été suffisamment douce pour ne pas dégrader la

totalité de la fluorescéine (Excitation/Emission 480/520 nm). Dans une zone de dentine non

enduite d’adhésif, on retrouve un spectre caractéristique attribué à cette dernière (Ex/Em

347/406 nm). Dans une zone de dentine enduite d’adhésif marqué au FITC à 0,5%, on voit

l'apparition d'un spectre de fluorescence différent (Emission 436 nm). Cette enveloppe

spectrale pourrait correspondre à un FRET de la dentine sur la fluorescéine.

- analyse microspectrofluorimétrique

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

400 450 500 550 600 650

Wavelength (nm)

Inte

nsit

y (

a.u

.)

DENT06 DENT07

DENT08 DENT09

DENT10 DENT11

DENT12 DENT13

DENT14 DENT15

DENT16

Figure 56: spectres d'émission de dentine, Excite DSC-fluorescéine après polymérisation.

Analyse par MSF

L’analyse au MSF nous permet de mesurer les spectres d’émission en des points précis de

l’échantillon, visualisés sous microscope. Nous obtenons sur ce graphe une série de spectres

caractéristiques de la dentine correspondant à l’émission de la dentine dans une zone où elle

n’est pas enduite d’Excite DSC-FITC. Une deuxième enveloppe spectrale apparaît dans les

zones chevauchantes entre dentine et Excite dextran fluorescéine qui pourrait être attribuée à

du FRET entre les marqueurs fluorescents de la dentine et la fluorescéine.

Spectres de la

dentine

Spectres de dentine

enduite d’Excite

DSC-FITC

Page 145: 5. Les tenons fibrés

146

4. DISCUSSION CONCLUSION

L’analyse par spectrofluorimétrie stationnaire nous permet de caractériser les spectres

d’excitation et d’émission des constituants de la couche hybride : dentine et adhésif Excite

DSC (monocomposant). Nous avons étudié ces éléments dans leur globalité : l’adhésif est

utilisé tel qu’il est conditionné pour son usage clinique, en dosette unitaire ; la dentine ne subit

pas de préparation particulière avant les mesures de fluorescence. Cette étude utilise donc des

techniques de physique fondamentale appliquées à une situation clinique, sans être

destructive. Une étude plus fondamentale (physique et chimique) des différents constituants

en présence pourrait préciser leurs propriétés et leurs interactions: l’adhésif est en effet un

mélange de différents composés, tout comme la dentine. Plusieurs fluorophores coexistent

certainement dans la dentine et l’adhésif qui sont des mélanges complexes.

La dentine est autofluorescente. Elle contient des chromophores endogènes décrits par de

nombreux auteurs [10, 20, 83, 87, 148]. A notre connaissance, aucune substance fluorescente

n’a encore été caractérisée chimiquement avec certitude. Plusieurs hypothèses ont été

formulées quant à l’origine de cette ou de ces substances fluorescentes : un élément organique

[20], un élément minéral [94], la pyrimidine [119], le tryptophane [125], la pyridinoline, un

acide aminé agent de réticulation du collagène dont la quantité augmente avec l’âge [86], un

complexe hydroxyapatite - pyridinoline [87]. ARAKI [9] pense que l’hydroxy-apatite

(complexée à de la pyridinoline) contribue à la fluorescence étant donnée la diminution

d’intensité de fluorescence après déminéralisation (observation constatée dans tous nos

spectres). L’hydroxy-apatite n’est pas la seule espèce fluorescente car l’intensité de

fluorescence de la dentine est plus forte que celle de l’émail ou de l’hydroxy-apatite seule.

Ces hypothèses sont résumées dans le tableau 11. Il est cependant difficile de corréler le

nombre d'espèces fluorescentes à l'intensité mesurée. Il nous est également difficile d’évaluer

le nombre d'espèces fluorescentes dans nos échantillons car dans les spectres obtenus lors de

nos expérimentations, nous n’avons pas mis en évidence d’épaulements qui seraient le signe

de fluorescence de différentes espèces en même temps.

Tous les auteurs s’accordent pour expliquer la fluorescence de la dentine par l’existence de

plusieurs fluorophores. MATSUMOTO [164] suggère qu’ils sont au moins au nombre de trois

avec des caractéristiques spectrales identiques. Il les distingue par une technique de mesure

dynamique de déclin de fluorescence en fonction du temps. Il constate que le temps de

Page 146: 5. Les tenons fibrés

147

décroissance de fluorescence est plus élevé au niveau radiculaire que coronaire (les mesures

de durée de vie, de plus grande précision que la fluorescence stationnaire peuvent faire

apparaître des différences de déclin d'un même fluorophore dans des environnements

différents). L’augmentation de l’intensité de fluorescence avec l’âge, indépendamment du

type de dent et du sexe, suggère que la production de la substance fluorescente résulte d’un

processus de vieillissement physiologique. Cependant, le fait que cette intensité augmente

également après l’avulsion de la dent ou lors d’une augmentation de température implique un

mécanisme physico-chimique plus que biologique (comme une réaction enzymatique). [164]

ARAKI [9] constate une augmentation de l’intensité de fluorescence lorsque la dentine est

séchée : l’environnement aqueux des espèces fluorescentes changerait donc les propriétés

physico-chimiques du complexe fluorescent. Cette extinction de fluorescence pourrait

s’expliquer par la présence d’oxygène dissout dans l’eau.

Excitation (nm) Emission (nm) Élément fluorescent auteurs

UV bleu Composant organique Benedict 1928

UV 395-400 Composant organique Hartles et Leaver 1955

UV 415 Composant organique Armstrong 1963

280 355 Tryptophane Foreman 1980

330 440 Collagène-pyridinoline-

hydroxyapatite

Fukushima 1987

338 475 Hydroxyapatite

325 440 Pyridinoline

350 410-440 Hydroxypyridinum Foreman 1980

365 450 Hydroxypyridinum Araki 1990

366 530 Hydroxypyridinum Horibe 1974

366 440 Hydroxypyridinum Nishigori 1986

540 (vert) > 600 Porphyrines Kvaal et Solheim 1989

297 395 Pyridinoline Walters et Eyre 1983

295 400 Dityrosine Booji et Ten Bosh 1982

Tableau 11: candidats à l’explication de la fluorescence dentinaire, d’après Matsumoto [165]

BENEDICT [20] en 1928 est le premier à décrire la fluorescence des dents produites par la

lumière UV. En 1960, LAURILA [148] décrit des valeurs maximales de spectres d’excitation

à 328-330 nm et d’émission à 395-400 nm ; FOREMAN [83] retrouve des données quasi

similaires (intensité maximale d’excitation à 345 nm et d’émission à 400-405 nm). Nos

mesures confirment ces résultats. En revanche, d’après MATSUMOTO [164], le pic

d’émission se situe à 440 ± 10 nm pour une excitation à 365 nm et reste inchangé quelque soit

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148

l’âge ou le type de dent (incisive, prémolaire, molaire…). ARAKI [9] retrouve lui aussi un pic

de fluorescence dentinaire à 450 nm pour une excitation à 365 nm. Il observe que le pic

d’excitation est décalé vers les basses longueurs d'ondes de 10 nm au niveau coronaire par

rapport au niveau radiculaire.

Nous avons constaté une nette diminution de la fluorescence tant de la dentine que de la

fluorescéine après mordançage acide, même après rinçage par une solution tampon.

ARAKI [9] décrit lui aussi une diminution de l’intensité de fluorescence dentinaire d’environ

50% après déminéralisation par un chélateur des ions calcium (EDTA) ou un acide (acide

chlorhydrique). FOREMAN [83] montre que l’intensité de fluorescence diminue plus avec

une solution d’acide chlorhydrique à 10% ou avec de l’EDTA, qu’avec une solution d’acide

chlorhydrique à 1%. Le pic particulièrement haut atteint par la dentine mordancée à l’acide

chlorhydrique à 1% pourrait s’expliquer par le fait que l’acide est plus faible ou parce que de

petites quantités de matériel non-fluorescent, comme du collagène, exerceraient un effet de

quenching (perte d’énergie par collisions moléculaires) par modification de l’environnement

immédiat de la molécule fluorescente. VAN DER VEEN et TEN BOSCH [265] ont étudié

l’effet de la déminéralisation sur la variation de fluorescence dentinaire sur des surfaces

radiculaires externes. La fluorescence de la dentine déminéralisée observée par

spectrofluorimétrie (Exc/Em 460 à 488 nm/520 nm) est plus faible que celle de la dentine

saine. En revanche, avec une observation au microscope laser confocal, la dentine

déminéralisée montre une émission plus élevée (décalage vers le rouge) que celle de la

dentine saine (Exc/Em 488/529 nm). L’enregistrement de la fluorescence par le microscope

confocal serait moins affecté par l’effet de dispersion et d’absorption par des chromophores

non fluorescents car le volume de mesure est étroit.

Le FITC est dégradé en condition acide. La haute sensibilité de ce fluorophore aux

variations de pH explique son utilisation comme sonde de pH. Les propriétés acido-basiques à

l’état fondamental et à l’état excité sont en effet à l’origine de l’influence du pH sur les

spectres d’absorption et de fluorescence : après la photoéjection d’un proton, la reprotonation

dépend du pH. Dans le cadre de notre étude, il sera donc nécessaire de synthétiser un

marqueur fluorescent autre que le FITC, qui soit insensible au pH. La diminution de

l’émission de la fluorescéine en condition acide limite également son utilisation avec les

adhésifs auto-mordançants qui présentent des valeurs de pH basses.

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149

Le FITC est également photodégradé, en particulier après 20 secondes d’exposition au

rayonnement UV. Le mélange Excite-FITC ne doit donc pas être photopolymérisé trop

longuement pour ne pas nuire à l’émission de fluorescence du FITC.

Par ailleurs, que l’adhésif soit chémopolymérisé ou non polymérisé, ses spectres varient peu.

Il faut remarquer que l’excitation de l’adhésif dans la zone du FITC, à 490 nm, peut activer un

initiateur de polymérisation, la camphorquinone, dont le pic d’absorption se situe à 468 nm.

L’adhésif est alors photopolymérisé par le faisceau incident lors de la mesure de

spectrofluorimétrie.

Dans les études de fluorescence, le choix du couple de fluorochromes donneur/accepteur

est critique et constitue souvent une limitation à l'application pratique du FRET. [260] Ici, le

donneur est représenté par la dentine autofluorescente. Le choix du fluorochrome (FITC) a été

orienté par ses caractéristiques spectrales dans le but de mettre en évidence un FRET avec la

dentine tout en évitant un FRET avec l’adhésif. Le spectre d’excitation de la fluorescéine

comporte deux pics principaux, l’un vers 270 nm, l’autre, plus élevé vers 530 nm.

L’enveloppe spectrale d’excitation du FITC (accepteur) se superpose avec celle de l’émission

de la dentine (donneur), autorisant un FRET. Cependant, mais dans une moindre mesure, la

fluorescéine est elle aussi excitée au λ max d’excitation de la dentine (330 nm). Il ne faut donc

pas confondre un FRET entre dentine et FITC et une émission du FITC seul dans cette zone.

Nous avons montré l’absence de FRET entre Excite DSC et FITC. Le mélange FITC-Excite

DSC ne crée donc pas de FRET supplémentaire susceptible de se superposer avec le FRET

entre dentine et FITC.

Nous n’avons pas cherché à lier chimiquement (par des liaisons covalentes par exemple) le

marqueur fluorescent au monomère d’adhésif, mais plutôt à l’emprisonner dans les mailles de

la réticulation de polymérisation. Nous ne pouvons pas affirmer qu’il existe une parfaite

corrélation entre la distribution du fluorochrome et celle de l’adhésif [232], en particulier

avant la polymérisation. Adhésif et fluorochrome sont simplement mélangés au Vortex. Le

risque d’inhomogénéité de distribution du marqueur au sein de l’adhésif ne peut être exclu.

La concentration en marqueur a été déterminée arbitrairement (comme dans les autres

études). Nous n’avons pas cherché à mettre en évidence une altération de la polymérisation de

l’adhésif en relation avec cette concentration en polysaccharide et en fluorescéine.

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150

Cette recherche montre la potentialité d’un transfert d’énergie de résonance entre

dentine autofluorescente et adhésif Excite DSC mélangé au FITC. Ce FRET permet

d’affirmer des interactions moléculaires entre adhésif et dentine au niveau de la couche

hybride avec un niveau de résolution de l’ordre du nanomètre.

La recherche de FRET intéresse la zone de la couche hybride. Au niveau des tags de résine, il

peut se produire un manque de polymérisation ou un mélange du marqueur fluorescent

soluble dans l’eau avec les fluides dentinaires intra-tubulaires, limitant la précision de mesure

d’interaction au niveau de l’interface résine-dentine.

Le travail de calibration présenté ici nous ouvre des perspectives de recherche en utilisant de

nouvelles approches de mesures : la recherche d’un fluorophore moins sensible au pH, mais

dont les caractéristiques spectrales autorisent un FRET avec la dentine, et l’utilisation du

microscope confocale biphotonique. Cette technique d’imagerie alliée à l’émergence de

nouveaux fluorochromes comme les GFP (green fluorescent protein) autorise en effet une

vision en trois dimensions dans laquelle l’épaisseur de l’échantillon est prise en considération.

Avec les microscopes optiques conventionnels, les études morphologiques sont restreintes à

des échantillons relativement fins. En effet, la source lumineuse doit traverser l’objet à

analyser (transmission) ou réémettre des photons par fluorescence. Dans ce cas, si

l’échantillon est trop épais, les différents plans optiques à partir desquels l’image se forme

sont confondus et la résolution est insuffisante. Les microscopes confocaux utilisent des

sources lumineuses puissantes et cohérentes (laser) et des dispositifs optiques de type

diaphragme, qui lèvent en grande partie l’obstacle de l’épaisseur de l’échantillon en collectant

des images provenant d’un plan focal précis. Les nouveaux lasers de type bi- ou

multiphotoniques sont capables de n’illuminer qu’un point unique et défini de l’espace ; ils

endommagent moins l’échantillon biologique et améliorent la résolution dans le plan XZ.

Parallèlement à ces avancées de la chimie des fluorochromes et de la physique des

instruments, les progrès informatiques ont permis l’introduction de logiciels améliorant le

traitement et la restitution des signaux. De nouveaux dispositifs permettent d’analyser des

spectres de fluorescence et de réattribuer cette fluorescence à un fluorochrome donné. Ces

systèmes permettent par exemple de distinguer la fluorescence de deux fluorochromes

présentant des spectres proches et de réaliser de véritables « cartes de FRET ». [260]

Page 150: 5. Les tenons fibrés

151

En conclusion, ces techniques d’étude de transfert d’énergie de résonance entre deux

fluorophores représentent une voie de recherche applicable aux interfaces entre dent et

adhésif. Les données recueillies permettent de préciser les rapports entre dentine (ou émail) et

adhésif, avec un niveau de précision moléculaire.

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152

DISCUSSION GÉNÉRALE

CONCLUSION

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153

Nous avons étudié l’interface et l’étanchéité obtenues entre deux systèmes adhésifs

différents et la dentine radiculaire après collage d’un tenon fibré, par trois méthodes

expérimentales.

La microscopie électronique à balayage révèle une image de l’interface variable selon le

niveau endocanalaire. Alors que la couche hybride apparaît continue tout au long de

l’interface, les tags de résine présentent des branches latérales, une longueur et une densité

plus importantes dans le tiers cervical par rapport aux tiers moyens et apicaux.

En revanche, il n’y a pas de différence entre les résultats apportés par les deux systèmes

adhésifs, un monocomposant utilisé après mordançage et un automordançant en deux étapes,

associés à la même colle, le Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein).

Les méthacrylates entrant dans la composition de ces produits ont une structure proche et

permettent d’obtenir des polymères qui s’associent lors de la polymérisation. Cela explique la

qualité de l’interface colle - système adhésif. La microscopie montre bien aussi la qualité de

l’interface tenon fibré – colle, qui peut être en rapport avec les effets de la silanisation du

tenon.

Des bulles au sein de la couche de ciment de collage sont retrouvées dans la plupart des

échantillons, en particulier à l’extrémité du tenon. L’emprisonnement d’air lors du scellement

du tenon peut être imputable à la viscosité de la colle Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan,

Liechtenstein) mais aussi à la section transversale de l’extrémité des tenons FRC Postec

(Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein).

La méthode de filtration de fluide permet de mesurer la perméabilité de l’ensemble et donc de

compléter les résultats observés en microscopie électronique à balayage. Si nous comparons

les valeurs de filtration obtenues après collage du tenon avec les valeurs des obturations

endodontiques à la gutta percha, nous constatons que le fait d’insérer le tenon n’entraîne pas

un manque d’étanchéité. La technique de collage du tenon implique pourtant de nombreuses

manipulations (élargissement canalaire, mordançage acide) qui pourraient nuire à l’étanchéité

déjà obtenue avec la gutta percha. Avec le système adhésif automordançant (AdheSE DC,

Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), les valeurs vont même nettement dans le sens d’une

diminution de perméabilité. L’intégration de la boue dentinaire lors de la polymérisation du

système adhésif AdheSE DC est un facteur favorable en termes d’étanchéité. Avec l’Excite

DSC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), les valeurs sont proches de la diminution de

perméabilité apportée par la gutta, ce qui est très satisfaisant. Les deux systèmes ne sont

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154

pourtant pas différents statistiquement. Enfin, il faut remarquer que les nombreuses étapes:

parage et mise en forme, obturation endocanalaire puis désobturation et collage du tenon, sont

autant de paramètres opérateur-dépendants susceptibles d’influencer les résultats.

Enfin, la microspectrofluorimétrie met en évidence un transfert d’énergie de résonance entre

deux fluorophores, la dentine autofluorescente et le FITC mélangé à l’Excite DSC. Ces

résultats montrent donc une interaction à l’échelle moléculaire entre dentine et adhésif. Des

perspectives de recherche s’ouvrent à nous avec la création de nouveaux marqueurs

fluorescents insensibles au pH et l’utilisation du microscope confocal biphotonique qui nous

permettrait de réaliser une cartographie de FRET au niveau d’une interface adhésive, avec une

amélioration de la résolution en fonction de la profondeur d’observation.

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155

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Page 176: 5. Les tenons fibrés

177

Figure 1 : les différents types de microperméabilité du fluide pulpaire au niveau d’une

interface dentinaire adhésive [112] .................................................................................. 16

Figure 2 : Echantillon dans la cellule électro-chimique pour évaluer la perméabilité d’une

obturation canalaire, d’après POMMEL [211] ................................................................ 28

Figure 4 : Structure générale d’un monomère d’adhésif auto-mordançant [178] .................... 46

Figure 5: observation au MEB : les pinceaux applicateurs de l’Excite DSC sont imprégnés de

cristaux d’initiateurs (x100 à gauche, x500 à droite) (photos Ivoclar Vivadent) ............ 75

Figure 6 : L’échantillon préparé pour l’observation de la couche hybride au MEB est prêt à

être métallisé. ................................................................................................................... 80

Figure 7 : observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif Excite DSC

(Ivoclar, Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue et régulière ; il n’y a pas de

discontinuité entre les différents composants au niveau des différentes interfaces. (x 440)

.......................................................................................................................................... 81

Figure 8: l’échantillon préparé pour l’observation au MEB des tags de résine est prêt à être

métallisé. .......................................................................................................................... 82

Figure 9 : La densité des tags et leur morphologie sont observés au MEB à trois niveaux du

tenon fibré : 1 mm (cervical), 4,5 mm (moyen) et 8 mm (apical) par rapport à la jonction

amélo-cémentaire. ............................................................................................................ 82

Figure 10 : observation au MEB : score 0 : la surface du tenon enduit de colle est indemne de

tags (x 540). ...................................................................................................................... 83

Figure 11 : observation au MEB : score 1 : les tags sont très courts (x 540). .......................... 83

Figure 12:observation au MEB : score 2 : les tags sont uniformes, à base en forme de cône

renversé, sans ou avec peu de branches latérales (x 540). ............................................... 84

Figure 13: observation au MEB : score 3 : les tags apparaissent longs, denses, avec de

nombreuses branches latérales (x 540). ............................................................................ 84

Figure 14 : Observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif Excite DSC

(Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue ; elle présente des zones de

porosité. (x 440). D : dentine ; A : Adhésif, C : colle, HL : couche hybride, T : tag de

résine. ............................................................................................................................... 86

Figure 15: Observation au MEB : la couche hybride obtenue avec l’adhésif

AdheSE DC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein) est continue (x440 (a) et x1800

(b)). ................................................................................................................................... 87

Figure 16 : Observation au MEB : les branches latérales sont nombreuses et les tags

présentent un aspect rugueux au tiers moyen après application de l’Excite DSC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) (x 3600). ..................................................................... 88

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178

Figure 17 : observation au MEB : le score 3 est attribué en présence de nombreuses branches

latérales sur ces tags longs et denses obtenus au tiers coronaire avec l’AdheSE (Ivoclar,

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) (x 540 (a), x 2000 (b)). ............................................... 89

Figure 18 : observation au MEB : le tiers cervical du tenon fibré après dissolution du substrat

dentinaire montre une distribution très dense des tags de résine AdheSE DC (x 54). ..... 90

Figure 19 : observation au MEB de la même zone que la figure 18 : les tags sont longs et fins

(x 540). ............................................................................................................................. 90

Figure 20 : observation au MEB du tiers moyen du tenon : la longueur des tags est moins

homogène, associant des zones comparables au tiers cervical et des zones avec des tags

courts, comme s’ils avaient été sectionnés, obturant juste l’entrée tubulaire (x 54). ....... 91

Figure 21: observation au MEB de la même zone que la figure 20, montrant l’hétérogénéité

morphologique des tags (x 540) ....................................................................................... 91

Figure 22 : observation au MEB : le tiers apical du tenon présente des tags de résine rares et

des fibres de quartz exposées (x 54). ................................................................................ 92

Figure 23 : observation au MEB : les tags apparaissent rares et très courts, certains semblant

même creux (x 540). ......................................................................................................... 92

Figure 24 : Observation au MEB : la surface du tenon fibré FRC Postec après collage avec

l’Excite DSC et le Variolink II (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein), montre de

nombreuses branches latérales et des tags de résine à l’aspect rugueux avec une base en

cône renversé. (x 540 (a), x 3000 (b)). ............................................................................. 93

Figure 25 : Système de mesure de filtration de fluide. ........................................................... 105

Figure 27 : diagramme de Perrin-Jablonski [166] .................................................................. 115

Figure 28 : Illustration de la définition du déplacement de Stokes. ....................................... 119

Figure 29: Transmission de la lumière à travers un échantillon. ........................................... 119

Figure 30 : recouvrement spectral du donneur et de l’accepteur permettant un transfert

d’énergie. ........................................................................................................................ 121

Figure 31 : schéma de fonctionnement d’un spectrofluorimètre [166] .................................. 125

Figure 32 : microspectrofluorimètre ...................................................................................... 126

Figure 33: échantillons dentinaires radiculaires ..................................................................... 126

Figure 34 : échantillon dentaire (racine sectionnée longitudinalement après préparation

canalaire) recouvert d’adhésif marqué au niveau du logement canalaire. ..................... 127

Figure 35 : molécule de FITC (fluorescéine-5-isothyocyanate) ............................................ 127

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179

Figure 36: le spectre visible et ses longueurs d’onde : la fluorescéine émet une couleur jaune-

vert à 549 nm. ................................................................................................................. 128

Figure 37 (A) spectres d’excitation de la rhodamine B et de la fluorescéine. ....................... 128

Figure 38 : spectres d’excitation et d’émission de la dentine ................................................ 129

Figure 39 : Spectres d’excitation et d’émission de l’Excite DSC chémopolymérisé. ............ 130

Figure 40 : spectres d’excitation et d’émission de la dentine et du FITC objectivant un

chevauchement des enveloppes spectrales de l’émission de la dentine et de l’excitation

du FITC .......................................................................................................................... 131

Figure 41 : Spectres d’excitation et d’émission du mélange Excite DSC chémopolymérisé -

FITC 0,5% : dans la zone de l’Excite DSC [66, 72] et dans la zone du FITC [70, 71] . 132

Figure 42 : Spectres d’excitation et d’émission de l’Excite DSC chémopolymérisé + FITC

1% : ................................................................................................................................ 133

Figure 43 : Spectres d’émission d’une solution d’Excite DSC et de dextran FITC 0,1% après

photopolymérisation pendant 10 et 20 secondes. ........................................................... 134

Figure 44 : Spectres d’émission de la dentine après dépose de dextran FITC (solution mère)

photopolymérisé 10 secondes ou non. ............................................................................ 134

Figure 45: Spectres ................................................................................................................. 135

Figure 46 : pectres d’excitation et d’émission des la dentine mordancée ou non mordancée 136

Figure 47 : spectres d’émission de la dentine mordancée et rincée et de la dentine intacte .. 137

Figure 48 : effet du mordançage sur la dentine et le FITC..................................................... 137

Figure 49 : spectres d’émission du FITC seul ou mélangé à de l’acide phosphorique .......... 138

Figure 50: spectres d’émission de la dentine recouverte du mélange Excite DSC-FITC 1%

avec ou sans mordançage préalable................................................................................ 138

Figure 51: Rinçage de la dentine par NaCl 0,9% ou solution tampon, après mordançage .... 139

Figure 52: Effet du mordançage et du rinçage par une solution tampon sur le spectre

d’émission de la dentine enduite du mélange Excite FITC 1% chémopolymérisé ........ 140

Figure 53: rinçage par NaCl ou solution tampon, dégradation acide et dégradation par la

lumière, du FITC mélangé à l’Excite DSC .................................................................... 141

Figure 54 : variations du rendement de transfert E en fonction de la distance donneur-

accepteur et du rayon de Förster [166]. .......................................................................... 143

Page 179: 5. Les tenons fibrés

180

Figure 55: spectres d’émission de la dentine, seule ou enduite d’un mélange Excite DSC-

FITC 0,5%, et spectre d’émission du FITC............................................................................140

Figure 57: spectres d'émission de dentine, Excite DSC-fluorescéine après polymérisation.

Analyse par MSF……………………………………………………………………………141

Tableau 1 : Exemples d’études de percolation bactérienne et fongique avec les différentes

souches utilisées ............................................................................................................... 17

Tableau 2 : Variations de la densité tubulaire dentinaire selon les études ............................... 35

Tableau 3 : Composition de différents tenons fibrés [7, 210, 233] .......................................... 65

Tableau 4 : composition de différents tenons [105] ................................................................. 65

Tableau 5: Evaluation du ratio longueur de couche hybride / longueur d’interface observée

pour chaque adhésif et comparaison entre les deux adhésifs : il n’y a pas de différence

significative du ratio en fonction de l’adhésif (P<0,05) ................................................... 85

Tableau 6: Comparaison des moyennes des scores des tags de résine en fonction du niveau

d’observation radiculaire et de l’adhésif .......................................................................... 88

Tableau 7 : comparaison des pourcentages de variations de flux entre les groupes A, B et C

........................................................................................................................................ 106

Tableau 8: Effet du transfert d’énergie sur les caractéristiques de fluorescence du donneur

dans le cas d’un hétérotransfert. ..................................................................................... 122

Tableau 9 : Caractéristiques des agents fluorescents communément utilisés dans les études en

biomatériaux dentaires [52] ............................................................................................ 123

Tableau 10 : Etudes d’observation au microscope laser confocal, utilisant des marqueurs

fluorescents mélangés avec des matériaux de restauration ou des adhésifs [52] ........... 124

Tableau 11: candidats à l’explication de la fluorescence dentinaire, d’après Matsumoto [165]

........................................................................................................................................ 147

Page 180: 5. Les tenons fibrés

181

Title : Study of interface and root permeability after bonding of fiber-reinforced post

Abstract: Interfaces and permeability obtained after root bonding of a fiber-reinforced post,

using two different adhesive systems coupled with the dual-curing luting composite Variolink

II (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtenstein): a one-bottle system used after application of

phosphoric acid, Excite DSC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtensenstein) and a self-etch

system, AdheSe DC (Ivoclar Vivadent, Schaan, Liechtensenstein), were evaluated in three

different ways:

- A morphological study of interfaces between adhesive systems and root dentin by SEM

- A study of permeability by a fluid filtration method

- A study of the molecular interaction between root dentin and a one-bottle bonding system

used after etching, by spectrophotometry and microspectrofluorimetry.

Root dentin bonding is difficult to achieve in terms of moisture control, polymerization

conditions, accessibility, and polymerization shrinkage. Both adhesive systems studied are

able to provide good hybridization with a continuous hybrid layer and dense resin tags with

numerous lateral branches at the coronal third. In addition, hermeticity of the root treatment is

preserved and this bonding can be clinically recommended. Pursuit of the study of

intermolecular relations between adhesive system and dentin by spectrofluorimetric methods

opens new research perspectives.

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182

AUTEUR : NOIRRIT-ESCLASSAN Emmanuelle TITRE : Etude de l’interface et de l’étanchéité endocanalaire après collage de tenons fibrés radiculaires DIRECTEUR DE THESE : Professeur GREGOIRE Geneviève LIEU ET DATE DE SOUTENANCE : Toulouse, 26 mars 2009

RESUME

Les interfaces et l’étanchéité obtenues après collage d’un tenon fibré au niveau radiculaire, en

utilisant deux systèmes adhésifs différents, associés à la colle duale Variolink II (Ivoclar Vivadent,

Schaan, Liechtenstein) : un monocomposant précédé d’un mordançage, l’Excite DSC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) et un automordançant dual en deux étapes, l’AdheSE DC (Ivoclar

Vivadent, Schaan, Liechtenstein) sont évaluées selon trois approches :

- une étude morphologique des interfaces entre systèmes adhésifs et dentine radiculaire au

Microscope Electronique à Balayage (MEB)

- une étude de la perméabilité de l’ensemble par une méthode de filtration de fluide

- une étude par spectrophotométrie et microspectrofluorimétrie des interactions moléculaires entre

la dentine radiculaire et un système adhésif monocomposant précédé d’un mordançage acide.

Le collage radiculaire présente de nombreuses difficultés en termes de contrôle de l’humidité, de

conditions de polymérisation, d’accessibilité et de contraintes de polymérisation. Les deux systèmes

adhésifs étudiés montrent leur capacité à produire une hybridation de qualité avec une couche hybride

continue et des brides résineuses denses avec de nombreuses branches latérales au niveau du tiers

coronaire. Par ailleurs, l’herméticité du traitement endocanalaire est préservée et ce collage peut donc

être recommandé cliniquement. La poursuite de l’étude des relations intermoléculaires entre adhésif et

dentine par des techniques fluorimétriques nous ouvre de nouvelles perspectives.

MOTS-CLES

Dentin bonding Fiber post SEM Fluid filtration Fluorometry Radicular dentin DISCIPLINE ADMINISTRATIVE Odontologie

INTITULE ET ADRESSE DE L’U.F.R. OU DU LABORATOIRE :

Interface biomatériaux – tissus biologiques Faculté de chirurgie dentaire 3, chemin des maraîchers 31062 TOULOUSE cedex