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Frustration déception et Édition du 25 février 2008 volume LXXV No. 19 pages 20-21

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et pages 20-21 Édition du 25 février 2008 volume LXXV No. 19

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Frustrationdéception

et

Édition du 25 février 2008 volume LXXV No. 19

pages 20-21

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Actualités

[email protected]

le 3 mars 2008

2 • www.larotonde.ca

DU 4 AU 8 MARS 2008 À 19 H 30 AU THÉÂTRE DU CNAMise en scène de DENIS MARLEAU | Avec CHRISTIANE PASQUIER et PIER PAQUETTECollaboration artistique et conception vidéo : STÉPHANIE JASMIN | Conception desdécors : MICHEL GOULET | Musique : DENIS GOUGEON | Costumes : ISABELLELARIVIÈRE | Éclairages : MARC PARENT | Maquillages et coiffures : ANGELO BARSETTI |Une création d’UBU, en coproduction avec ESPACE GO et le Théâtre français du Centre national des Arts

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CE QUI MEURT EN DERNIER

De Normand Chaurette

LA PLUIE TOMBEUNE FEMME LIT

UN TUEUR RÔDE

« Merveilleuse pièce de NormandChaurette. Fabuleuse ChristianePasquier. C’est une totale réussite. C’est fantastique. »

Louise Forestier, Je l’ai vu à la radio,Radio-Canada

« Un moment de théâtre intense,inoubliable, époustouflant, mis enscène par Denis Marleau. Le motqui me vient immédiatement entête, c’est virtuosité. »

Marie-Christine Trottier, Désautels,Radio-Canada

Billets de dernière minute pour les étudiants à plein temps

Valable pour les spectacles de théâtre et de danseetles concerts de l’Orchestre du CNA

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le 3 mars 2008 • Vol. LXXV No. 20

[email protected]

le 3 mars 2008

www.larotonde.ca • 3

Deux poids, deux mesures

Au lieu de gaspiller des ressources pour répondre à l’incapacité du professeur Kerr à cliquer sur l’option « supprimer » de sa boîte de réception, l’Université d’Ottawa gagnerait certainement à traiter les plaintes visant le comportement de ses administrateurs.

LaRotondeLe journal étudiant francophone de l’Université d’Ottawa

75ans

Nous voulons vous lire!

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commentaires de ses lecteurs et lectrices. La longueur des textes ne doit pas dépasser 500 mots ou 3500 caractères. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifi er leur non-publication. La Rotonde se réserve la possibilité de réduire la longueur des textes retenus. Pour nous faire parvenir vos lettres, veuillez envoyer un courriel à Wassim Garzouzi,

[email protected]

page 23

pages 19-22Sports

et culturepages 14-18

Arts

Éditorial

Actualitéspages 4-13

Recteurpage 6-7

Perte de temps!

Je suis une étudiante de quatrième année inscrite dans un programme de spéciali-sation à la Faculté des sciences et je suis fortement en désaccord avec le récent édi-torial de La Rotonde . Il n’appartient pas à La Rotonde de commenter et de blâmer la Faculté des sciences pour des délais admi-nistratifs. Collectivement, Philippe Mar-chand, Severin Stojanovic et Denis Ran-court ont perturbé les séances du Conseil de la Faculté des sciences. Ils ont envoyé des pourriels à des centaines de person-nes et des courriels non sollicités qui ne sont que des tirades personnelles. De plus, ils ont déposé plus de plaintes et en-tamé plus de poursuites que l’on ne puisse compter des deux mains. La plupart des étudiants en sciences trouvent que ces ac-tions inutiles manquent de considération et qu’elles sont troublantes et totalement inacceptables. Ce qui est encore plus cho-quant, c’est que ces demandes accablan-tes nécessitent une quantité indécente de temps de la part des administrateurs de la Faculté des sciences, et nous ne pouvons que louer leur persévérance et leur pro-fessionnalisme face à cette situation. Au lieu de spéculer de façon insouciante en se basant sur des déclarations très sub-jectives de certains individus, le person-nel de la rédaction de La Rotonde devrait se demander quoi ou qui est-ce qui utilise inutilement le temps et les ressources de la Faculté dont elle a besoin pour répon-dre à de simples demandes.

Maureen Robinson4ième-année chimie médicinale

La Rotonde répond

Nous ne spéculions pas de façon in-souciante et nous ne basions pas notre dernier éditorial sur des dé-clarations subjectives. Au contrai-

re, toutes nos citations venaient directe-ment de courriels envoyés par le doyen de la Faculté des sciences André Lalonde et le professeur Jeremy Kerr. Nous sommes toujours d’avis que « justice delayed is justice denied » et que, peu importe les antécédents de certaines personnes, toute demande doit être examinée indépen-damment de toute autre considération.

La Rédaction

Quand Jeux Olympiques rime avec ex-ploitation des femmes

Certains groupes ont proposé de sus-pendre les lois relatives à la prostitution à Vancouver et de créer des bordels de type coopératifs pour la période des Jeux olympiques de 2010. Cette annonce nous scandalise et nous effraie quant au futur qui s’annonce pour les femmes et fi llettes, particulièrement au Canada.

Des groupes militants en faveur de la légalisation de la prostitution ont proposé la mise en place de bordels coop dans le but de protéger les femmes prostituées de la violence des clients. Cet argument ne tient pas la route : ce n’est pas le lieu qui pousse l’homme à être violent, mais bien sa vision misogyne des femmes. D’anciennes prostituées du groupe EX-PALSS ont témoigné dans le même ordre d’idées: «Our memories are not of the locations but of the men who consist-ently acted as though we were not quite human». Peu importe le lieu, la prosti-tution reste un acte de violence envers les

femmes et la création des bordels ne sera en rien utile.

Le Canada aurait tout intérêt à tirer une leçon des pays ayant légalisé la pros-titution au cours des dernières années avant de songer à suspendre les lois. Par exemple, la ville d’Amsterdam a amorcé la fermeture du tiers des bordels du célèbre quartier chaud. Le maire d’Amsterdam, Job Cohen, a affi rmé que, contrairement aux attentes, la création des bordels n’a pas réussi à apporter la protection dont les personnes prostituées avaient besoin, sans compter que le crime organisé s’est infi ltré en masse dans la ville, augmen-tant ainsi le commerce des stupéfi ants et la traite des êtres humains. Dans cette ville, 80% des personnes prostituées sont d’origine étrangère et 70% d’entre elles sont dépourvues de papiers, ce qui laisse croire qu’elles ont été victime de la traite.

Mme Susan Davis, porte-parole du projet de création de bordels, affi rme que des milliers d’hommes à la recherche sen-sations charnelles envahiront les rues de Vancouver pour les Jeux olympiques et que la ville doit s’assurer de pouvoir com-bler la demande. Curieusement, personne de cette organisation ne s’interroge quant à la provenance de ces nouvelles «tra-vailleuses». Il est clair que pour subvenir à la demande, les proxénètes se charge-ront de trouver de nouvelles recrues et ce, à n’importe quel prix, augmentant ainsi la traite à des fi ns d’esclavage sexuel.

Le Canada, qui longtemps se démar-quait par ses pratiques avant-gardistes en matière de droits humains et d’égalité, prend de nos jours une route qui s’annon-ce de plus en plus sombre pour les groupes sociaux minorisés de notre société. Tout d’abord, en considérant suspendre les lois en matière de prostitution pour une durée limitée, le gouvernement canadien remet en question la validité de ces lois. Par ce geste symbolique, le Canada avoue que lorsque des intérêts économiques sont en jeu, les droits humains ne méritent plus d’être protégés. Si le Canada suspend les lois en matière de prostitution, comment pourra-t-il justifi er par la suite la remise en fonction de ces mêmes lois?

Le cas Pickton démontre aussi le désin-téressement du gouvernement Canadien en ce qui concerne le sort des personnes prostituées. Maclean’s rappelait que près de 100 millions de dollars auront été investi dans le procès de ce meurtrier. Ce procès peut sembler servir de mesure dissuasive s’adressant aux hommes violents, mais il s’agit plutôt d’une stratégie de revalorisa-tion des politiques de l’État en matière de lutte contre la violence envers les femmes. En effet, si le Canada voulait réellement lutter contre la violence envers les femmes, particulièrement celle envers les personnes prostituées, il aurait investi une partie de cette somme dérisoire dans la mise en place de services d’aide aux victimes du système prostitutionnel, tels des centres d’héberge-ment pour les femmes désirant quitter la prostitution ou étant victime de la traite, des services de support psychologique, des soins de santé approprié, etc..

S’opposer au projet de décriminalisa-tion de la prostitution à Vancouver, mais aussi mettre en place de services offerts aux personnes prostituées constituerait, pour le Canada, un pas en avant en ce qui a trait à l’égalité des sexes.

Milaine Alarie et Geneviève Lafl eurPour la Collective des luttes pour

l’abolition de la prostitution (CLAP)

Francophones! Unissez-vous!

La semaine dernière, la Société étudiante des débats français de l’Univerité d’Ottawa (SÉDFUO) a offert une critique virulente contre La Rotonde au sujet de la couvertu-re médiatique portée aux activités franco-phones sur campus et la désignation d’un organisme en tant qu’institution.

Prime abord, La Rotonde a raison d’omettre la mention d’institution pour les clubs. Ils ne le sont pas, malheureu-sement. La LIEU et La Rotonde, toute créées il y a de ça plus de 20 ans, ayant une structure et une permanence ont su s’institutionnaliser dans le sein de l’Uni-versité d’Ottawa. Comme le sociologue Raymond Breton l’inique en 1964 avec sa théorie sur la complétude institutionnel-le, une institution est une structure qui permet à un groupe d’entretenir des re-lations les uns avec les autres et qui a une permanence. Si la Patente et la SÉDFUO ont la première, la deuxième est loin d’être acquise. Nous ne prétendrons pas d’être une institution, bien que l’idée soit certainement alléchante pour le futur.

Je crois, toutefois, que La Rotonde est, d’abord et avant tout, un journal étu-diant. Elle se doit de couvrir l’actualité du campus de façon vive et effi cace. Sa couverture de la politique étudiante et de l’actualité est, d’après moi, de qualité ex-ceptionnelle cette année et je me dois de féliciter l’équipe.

La présidente de la SÉFUO, Marianne St-Jacques, exprime toutefois un malaise qui sombre chez nos eux clubs et, je crois, chez chacune et chacun des francophones du campus qui s’intéressent à la langue et la culture française à l’Université d’Ot-tawa : un manque de cohésion. L’effort collectif n’y est pas et il y a une carence en ce qui a trait à la force politique des francophones du campus. Loin d’être un problème seul à La Rotonde, cette si-tuation préoccupe tous les organismes francophones du campus. Est-il temps de fi nalement se démarquer du reste u cam-pus? Est-il temps de cesser d’être « e sim-ples clubs » et, en fait, de « s’institution-naliser »? Devons-nous enfi n nous parler entre francophones? Ces question sont, selon moi, plus importantes qu’une sim-ple couverture médiatique, car nous ne devons point alimenter l’animosité entre organismes francophones, il faut plutôt travailler de concert!

À y penser : quand remonte la dernière mise à point de la situation des organis-mes étudiants francophones du campus? Prière e m’éclairer à ce sujet! Je propose donc la suivante : réunissons-nous, la LIEU, La Rotonde, Le Délibérant, la Patente et la SÉDFUO pour des « États généraux » du français à l’Université d’Ottawa. Discutons de nos problémati-ques, de nos enjeux et surtout proposons des solutions ensemble. Allons-nous, en tant que clubs, vivre sous la tutelle d’institutions dites « bilingues » telles que la FÉUO ou bien allons-nous aller de l’avant avec nos propres projets et dis-cuter de nos enjeux en tant qu’étudiants francophones à l’Université d’Ottawa? Dans l’ère de la désinstitutionnalisa-tion de cette université, où la menace d’asphyxie culturelle et linguistique des francophones est plus que jamais pré-sente, nous devons agir. L’idée est lan-cée. À vous de jouer.

Serge MivillePrésident, La Patente

À vous la parole

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ActualitésAndréanne BaribeauCéline [email protected]

le 3 mars 2008

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«»

ÉLECTIONS FÉUO » ENCORE

Les étudiants de l’Université d’Ot-tawa seront appelés, de nouveau, à voter. Cette fois-ci, il s’agit des élections partielles où les postes non contestés lors des élections du 14 février seront disputés. Prévues pour le 12 et le 13 mars, ces élections combleront le poste de président de la Fédération étudiante (FÉUO) ainsi que les postes de directeurs de Facultés au sein du conseil d’admi-nistration des Facultés de Génie, de Common Law et de Sciences de la santé.

Liste offi cielle : Garner, Richards et Haldenby

Tandis que lors des premières élec-tions, le poste de président ne sem-blait pas attirer beaucoup de candi-dats – à part Dean Haldendy qui n’a pas pu se présenter puisqu’il avait échoué à son test de bilinguisme – cette fois-ci, la liste est variée.

Renaud Philipe Garner, Joseph Wesley Richards II et Dean Hal-denby se disputeront donc le poste de président. Tous les trois candi-dats ont passé avec succès leur test de bilinguisme et seront ainsi en mesure d’entamer leur campagne. Toutefois, la liste offi cielle démontre que trois des étudiants qui s’étaient présentés ont quitté la course.

Bien qu’il se soit présenté « pour reprendre les affaires politiques des mains des étudiants en scien-ces politiques », Dominic Aebi ne figure pas dans la liste officielle puisqu’il a décidé de ne pas se pré-senter à son examen de bilinguis-me. Tyler Steeves qui voulait une « chance de faire une différence à l’université d’Ottawa » a échoué à son test de bilinguisme et a donc été écarté de la course. François Picard, qui a passé son test de bi-linguisme, s’est tout de même dé-sisté du poste.

Problèmes de mises à jour

Étant marquée par de nombreux obstacles, la candidature de Picard a démontré qu’à la FÉUO, le travail n’est pas toujours accompli de la manière la plus effi cace.

Pour pouvoir présenter sa candi-dature, François Picard a dû s’expli-quer devant le bureau des élections. Ce candidat qui était pris dans un vol retardé de 27 heures, a fait recueillir des signatures d’étudiants de l’uni-versité – une démarche obligatoire pour poser la candidature – par un bénévole qui en a réuni 31 quelques minutes avant l’heure de tombée.

« Une nouvelle Constitution à été approuvée, en décembre, par le conseil d’administration de la FÉUO. Un amendement a alors été apporté : au lieu de 25 signatures requises pour la mise en candida-ture, il en faut dorénavant 50. Ce-pendant, la seule Constitution qui est disponible publiquement n’a pas été mise à jour » commente Kyle Si-munovic, du bureau des élections. En outre, selon lui, le procès-verbal de la décision de l’amendement de la Constitution n’était pas non plus disponible, ce qui a représenté une autre faille dans le processus. De plus, comme la liste offi cielle des représentants n’était rendue publi-que que le mercredi 27 février et la liste offi cielle des bénévoles, le jeudi 28 février, « nous n’avions person-ne d’offi ciel à qui nous adresser et François Picard était hors du pays » ajoute-t-il.

Taux de participation

« Quelques contretemps se sont déjà présentés, mais tout devrait bien al-ler. […] Nous nous attendons à plus de participation des étudiants vu qu’il s’agit de l’élection du prochain président de la FÉUO. Mais nous

François Picard a soumis sa candidature de peine et de misère au poste de présidence aux élections partielles, pour se retirer de la course par la suite. Photo par Karine Desjardins.

Élections: le second tournous rappelons que les dernières élections ont eu seulement une par-ticipation d’environ 13% de la part des étudiants et nous restons donc réalistes » affi rme Kyle Simunovic. Les étudiants pourront voter du 12 au 13 mars dans les neuf bureaux de vote qui seront mis en place, ouverts de 9h30 à 17h30.

Les candidats au C.A. font cavalier seul

En ce qui a trait aux postes ouverts pour les directeurs de Facultés au sein du conseil d’administration, Jonathan Weber est le candidat of-fi ciel pour la Faculté de Génie, Mi-chael T. Brown pour Common Law et Mélissa Borduas pour Sciences de la santé.

Afi n d’accéder à un poste dans l’exécutif ou dans le conseil d’admi-nistration de la FÉUO, il faut que les candidats suivent un certain nombre de règles et d’étapes. Tout d’abord, il y a une période de mise en can-didature, suivie par un examen de bilinguisme (pour les postes exécu-tifs seulement). Une liste offi cielle des représentants, des bénévoles et des candidats est alors dressée et les programmes électoraux sont dé-voilés. Les candidats assistent à une réunion obligatoire pour fi nalement commencer leur campagne jusqu’au jour du scrutin. Toutes ces étapes s’échelonnent sur une période allant du 7 février au 13 mars.

Renaud Philipe

Garner, Joseph

Wesley Richards II et

Dean Haldenby se

disputeront donc le

poste de président.

Après des élections générales, la FÉUO

tiendra des élections partielles pour com-

bler le poste de la présidence. Après des

échecs au test de bilnguisme, la course se

fera à trois. Céline Basto rapporte les faits.

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Actualités

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le 3 mars 2008

www.larotonde.ca • 5

Emmy Grand-Maison

Le 15 mars 2008 marquera le cinquième anniversaire de l’entrée en guerre par les États-Unis en Irak. L’armée canadienne est active en Afghanistan et les Américains sont toujours en guerre contre le terrorisme en Irak. Mais savoir est une chose et agir en est une autre, selon les opposants à la guerre.

Le mouvement étudiant contre la guerre

Un groupe d’étudiant s’est justement formé pour dénoncer ces confl its dont l’Amérique du Nord fait partie. La coalition étudiante d’Ottawa contre la guerre s’est rencontrée mercredi dernier pour préparer la journée d’action qui se tiendra le 15 mars prochain. Le groupe d’étudiants refuse de seulement savoir, il veut également agir, selon ses membres.

La réunion a débuté avec un documentaire de la CBC sur la mission en Afghanistan : « Inside the mission ». La coalition, regroupant une trentaine de jeunes adultes et de moins jeunes venants de différentes associations ainsi que des campus de l’Université Carleton et l’Université d’Ottawa, ont ensuite discuté, en anglais seulement, de la journée d’action contre la guerre du 15 mars.

L’atmosphère était détendue, mais les étudiants étaient pleins de bonnes idées pour le bon déroulement de la manifestation. François Picard, vice-président aux communications de la Fédération étudiante, croit qu’« il est important de se donner le plus de visibilité possible ». La réunion consistait donc à organiser le déroulement de la manifestation, à veiller à ce que les affi ches et bannières soient prêtes à temps et à ce que la manifestation soit la plus rassembleuse possible.

Serge Dupuis

Le budget Flaherty, dévoilé le 26 février dernier, prévoit de remplacer la Fondation des bourses du millénaire (FBM). Considérées comme une « intrusion dans les champs de compétence provincinciale » par le ministre des Finances, ces bourses seront progressivement démantelées dès l’automne 2009, pour être remplacées par un nouveau programme consolidé de subventions aux étudiants.

Nouveau programme national de bourses

À la suite d’un examen dit « exhaustif » du Programme canadien de prêts aux étudiants et de la FBM, le budget du 26 février dernier déclarait que la Fondation « n’[avait] que partiellement réussi à encourager plus de gens à fréquenter le collège ou l’université, et qu’elle n’[offrait] pas aux étudiants un fi nancement prévisible d’une année à l’autre ». Pour combler le néant, le gouvernement a donc décidé d’organiser « un appui plus effi cace » en intégrant toutes les subventions fédérales dans un même programme qui gérera annuellement entre 350 et 430 millions de dollars entre 2009 et 2013.

Les étudiants provenant de familles à faible ou moyen revenu seront admissibles au nouveau programme en fonction de seuils de revenu dits « clairement défi nis ». Le programme prévoira des subventions de 250$ par mois aux étudiants à faible revenu et 100$ par mois aux étudiants à revenu moyen, et ce, pendant toutes les années des études au premier

cycle. Le gouvernement Harper prévoit de verser ces subventions à 245 000 étudiants en 2009-2010, « soit une hausse de plus de 100 000 étudiants par rapport à ceux qui bénéfi cient actuellement d’une remise de dette et de subventions ». Les étudiants ayant reçu une bourse du millénaire dépassant la date butoir de 2009 recevront des subventions de transition.

De plus, à compter de 2009, 123 millions de dollars additionnels seront versés dans le programme de prêts aux étudiants. Le gouvernement établira aussi de nouvelles bourses de mérite à hauteur de 21 millions de dollars pour les étudiants au doctorat et 3 millions seront octroyés pour fi nancer des études supérieures à l’étranger.

Enfi n, qualifi ant l’actuelle durée de retrait des régimes enregistrés d’épargnes-études de « contraignante » puisque les sommes devaient être dépensées avant l’âge de 25 ans, le gouvernement a décidé de prolonger la période de retrait de 10 ans, permettant aux récipiendaires de ces fonds de les retirer jusqu’à l’âge de 35 ans. La nouvelle règle est rétroactive au 1er janvier 2008.

Au total, l’appui fi nancier du gouvernement fédéral passera à 9,7 milliards de dollars en 2008-2009; 3,2 milliards étant consacrés aux transferts directs aux provinces, 1,8 milliard aux crédits d’impôts pour l’achat de manuels, pour les frais et les bourses, 2,1 milliards aux programmes de subventions, de bourses et de prêts et 2,7 milliards au fi nancement de la recherche.

La démolition de la FondationBUDGET » FLAHERTY ET LA FONDATION DES BOURSES

La FCÉÉ obtient satisfaction

Même si l’Alliance canadienne des associations étudiantes (ACAE) et la FBM elle-même ont pu déployer de grands moyens pour faire renouveler la Fondation, c’est la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) qui est sortie gagnante de ce débat, obtenant le programme national de bourses qu’elle espérait depuis de nombreuses années.

Mardi dernier, la FCÉÉ applaudissait la promesse contenue dans le budget fédéral. Amanda Aziz,

présidente nationale de la FCÉÉ, qualifi ait le geste du gouvernement de « positif pour améliorer l’accès à l’éducation postsecondaire ». Elle ajoutait qu’en instaurant un système national de bourses, le gouvernement répondait à une demande de longue date des étudiants canadiens. « L’annonce d’aujourd’hui marque la fi n de la position du Canada parmi les rares pays industrialisés sans système national de bourses. »

Jen Hassum, présidente régionale de la FCÉÉ pour l’Ontario, était plus critique à l’endroit de la

défunte FBM. « Les étudiantes et les étudiants sont heureux qu’on ne fasse plus passer à l’avenir une fondation privée et administrée par des tiers pour une stratégie gouvernementale qui réglera le problème de l’endettement étudiant. »

La FBM, quant à elle, passait sous silence la nouvelle de son démantèlement. Elle n’a émis aucun communiqué à cet effet, préférant consacrer sa salle des nouvelles à la conférence nationale qui se tiendra en avril.

Le budget Flaherty, prévoit de remplacer la Fondation des bourses du millénaire. Photo par Jason Chiu

Irak et Afghanistan, vous fêtez ou vous manifestez?LA COALITION ÉTUDIANTE CONTRE LA GUERRE »

Des étudiants et des membres de la communauté se sont rassemblés mercredi dernier pour planifi er la manifestation contre les guerres en Irak et en Afghanistan du 15 mars prochain. Photo par Karine DesjardinsLire la suite en page 10

Étant donné que le mouvement regroupe les deux universités, François Picard, également membre de la coalition, a demandé s’il serait plus visible pour le mouvement de séparer la manifestation entre les deux campus et que ceux-ci se rejoignent par la suite: « Il est important de commencer la manifestation sur le campus, pour entraîner les gens, mais réunir les étudiants des deux campus peut aussi être intéressant ».

Le débat sur l’organisation de la journée du 15 mars a été enrichi par des opinions de membres actifs de la coalition. « Ce qu’on fait en Afghanistan est une occupation. L’idée que l’armée canadienne tente d’instaurer la paix, de sauver des vies et de consolider la démocratie est une pure fabrication […].

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Actualités le 4 mars 2008

R ecteur de l’université depuis 1991, Gilles Patry a décidé l’année dernière qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Le processus visant à recruter un nouveau président a donc démarré au mois de mars 2007 et un an plus tard, les

mises à jour quant au statut de la sélection se font dis-crètes, sinon inexistantes.

Les seules informations disponibles au grand public quant au stade du processus d’embauche datent du 18 janvier dernier et se trouvent sous la rubrique « Derniè-res nouvelles du comité de sélection », sur le site Internet offi ciel de l’Université d’Ottawa, dans la section « Sélec-tion du recteur ». On y apprend que le comité de sélection « a terminé ses consultations de la communauté univer-sitaire concernant le profi l du prochain recteur... et invite maintenant la communauté à soumettre des candidatu-res, propositions et déclarations d’intérêt ».

Un peu plus loin sur le site Internet, on apprend que le nouveau recteur aurait dû être nommé « au moins six mois avant l’expiration du mandat du recteur actuel », soit en décembre dernier. Pourquoi l’annonce n’a-t-elle pas été faite ? Simplement parce qu’un nouveau recteur n’a pas encore été trouvé.

« Normalement, dans le passé, le processus de sélec-tion était entamé un an et demi avant la fi n du mandat du recteur », explique Marc Jolicoeur, président du comité de sélection ainsi que du Bureau des gouverneurs. Or, ex-plique-t-il, Gilles Patry a annoncé en février 2007 qu’il ne reviendrait pas pour un troisième mandat. Le temps que le comité de sélection soit offi ciellement formé, il ne res-tait qu’un an et trois mois pour trouver son successeur.

« Historiquement, le processus de sélection n’antici-pait pas qu’une période soit allouée aux consultations de la communauté », ajoute Jolicoeur. Effectivement, pour la première fois de l’histoire des sélections prési-dentielles à l’Université d’Ottawa, le processus a débuté avec une consultation de la communauté universitaire, comprenant les vice-recteurs, recteur, chancelier, repré-sentants des professeurs, de la Fédération étudiante et des employés de soutien ainsi que partenaires externes.

Cette consultation, qui s’est étendue sur trois mois l’été dernier, visait à prendre le pouls de la communauté quant aux grands enjeux, aux défi s et aux opportunités auxquels devra faire face le prochain recteur, tout en élaborant une liste des qualités et compétences recherchées.

Les représentants de la Fédération étudiante (FÉUO) qui ont été consultés sont Pam Hrick et François Picard, respectivement présidente et vice-président aux com-munications de la FÉUO. « On nous a demandé ce qu’on aimerait voir chez un nouveau recteur si on avait des re-commandations de candidatures à faire », explique Hrick. Les deux étudiants avaient alors suggéré au comité qu’ils aimerait voir un président « ouvert à travailler avec les étudiants et à les écouter. Quelqu’un avec un engagement social et non juste corporatif, qui voit l’Université comme une institution de haut savoir et qui peut rapprocher les deux communautés linguistiques ».

L’exécutif de la FÉUO s’était également mis d’accord pour nommer Caroline Andrew, ancienne doyenne de la Faculté des sciences sociales, au poste de rectrice. « Je pense qu’elle serait une superbe candidate », pense en-core aujourd’hui Pam Hrick, consciente que l’ex-doyenne avait laissé entendre lors d’une entrevue avec La Rotonde en début d’année que le poste ne l’intéressait pas.

Un processus confi dentiel

Il est impossible de savoir à quelle étape précise est ar-rêté le processus de sélection et si des candidats ont été retenus, sinon que le comité de sélection accueille tou-jours les candidatures et recommandations.

« Tout ce que je peux vous dire, c’est que le processus continue, que tout va comme prévu et que le comi-té continue d’avoir des réunions », affi rme Pamela Harrod, secrétaire de l’université, laquelle n’est toutefois pas en mesure de préciser à quelle fré-quence se rencontre le comité de sélec-tion. « Nous suivons le même processus que pour l’embauche des autres postes de cadres. Si tout n’était pas confi -dentiel, certaines personnes hésiteraient peut-être à sou-mettre leur candidature ou à recommander quelqu’un d’autre ».

Sans vouloir donner de détails sur le processus de délibérations internes, Marc Jolicoeur précise toutefois que plusieurs recommandations et can-didatures ont été reçues et que le comité de sélection doit se rencontrer à plu-sieurs reprises pour en faire rapport.

« Les membres sont des personnes occupées, donc on ne peut pas se rencontrer chaque se-maine. On veut s’assu-rer que tous les points de vue soient là, ce qui veut dire que le processus n’avance pas aussi vite qu’il le ferait si le comité ne comptait qu’une ou deux personnes ».

Pour aider au processus de sélection, l’université a engagé la fi rme privée Janet Wright and Associates (JWA), laquelle se spécialise dans le recrutement des cadres dans les secteurs public et non-lucratif. Elle a travaillé par le passé avec plusieurs autres institutions post-secondaires, entre autres avec l’Université York dans la sé-lection de son nouveau président ainsi qu’avec les Universités de Toronto, de Windsor et de la Co-lombie-Britannique pour leur em-bauche à la vice-présidence.

Dans le cas de l’Université d’Ot-tawa, c’est JWA qui a développé le profi l du poste de recteur, à la suite des consultations, et qui reçoit les candidatures avant de les transmettre au comité de sélection. Marc Jolicoeur soutient que « cela s’est toujours passé comme ça dans les autres universités pour l’embauche de cadres ».

La Rotonde a tenté de joindre à plusieurs reprises la fi rme JWA, mais aucun employé n’a voulu donner suite aux questions concernant les frais associés à ses services et les engagements de la compagnie envers l’Université d’Ottawa.

Motus et bouche cousueSÉLECTION DU NOUVEAU RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA

Le mandat du recteur de l’Université d’Ottawa, Gilles Patry, arrivera à échéance

le 30 juin prochain. À moins de quatre mois de la date fatidique, le successeur

à la présidence n’a pas encore été trouvé. Andréanne Baribeau enquête sur

ce processus de sélection marqué par le sceau de la con� dentialité.

[email protected] • www.larotonde.ca

Lire la suite en page 8

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[email protected] www.larotonde.ca • 7

Céline Basto

A yant été comblé par 33 hommes diffé-rents depuis 1848, jamais, dans l’histoi-re de l’Université d’Ottawa, le poste de recteur n’a été occupé par une femme. Démontrant qu’en 2006 le pourcentage

de femmes détenant des postes de cadres supé-rieurs se situe à 35,50%, Nathalie Morin, direc-trice adjointe en dotation et équité en matière

d’emploi, estime que « les femmes sont bien représentées à ces niveaux ».

En 1988, l’Université d’Ottawa s’engage envers le gouvernement fédéral afi n de mettre en place un programme d’équité en matière d’emploi. 17 ans plus tard, soit en 2005, l’Université d’Ottawa inclut dans son plan stratégique, Vision 2010, l’équité d’emploi comme un objectif à at-teindre cinq ans plus tard.

« Le programme de l’Université d’Ot-tawa en matière d’équité d’emploi est l’un des objectifs de Vision 2010 et vise

à assurer la représentation dans l’effectif universitaire (personnel enseignant et ad-

ministratif) des quatre groupes désignés : les femmes, les autochtones, les personnes

handicapées et les membres des minorités vi-sibles. Nous tenons à ce que personne ne se voie

refuser des perspectives d’emploi pour des rai-sons autres que la compétence », affi rme Morin.

Afi n de respecter son engagement d’équité en matière d’emploi, l’Université d’Ottawa se doit de respecter les lignes directrices du Programme de contrats fédéraux du Gouvernement du Canada (PCF). « En juin 2005, nous avons renouvelé no-tre engagement au PCF et au principe d’équité en matière d’emploi. Le PCF impose un examen de conformité aux organismes participants. Le der-nier exercice a été fi nalisé et approuvé par le gou-vernement en août 2007 », explique Morin.

« Plus on monte, moins il y a de femmes »

Merridee Bujaki, professeure agrégée de l’Éco-le de gestion et spécialiste dans les modèles de carrière des femmes, affi rme que « même si [elle] n’[a] pas fait de recherches à ce sujet, dans [sa] perspective, les femmes ne sont pas assez repré-sentées à l’Université d’Ottawa. Plus on monte, moins il y a de femmes. »

Un ensemble de quatre facteurs, selon cette spécialiste, constituerait la cause du manque d’accès des femmes aux postes de cadres dans la société canadienne. « Tout d’abord, il y a toutes les contraintes associées aux politi-ques et aux règlements au sein des organisa-tions. Ensuite, les attentes et les croyances des femmes elles-mêmes qui entrent en jeu. Il y a aussi les attentes et les croyances des hommes envers eux-mêmes et envers les femmes avec qui ils travaillent. Finale-ment, il y a le système familial et son in-teraction avec les exigences du poste », explique Bujaki.

Lucie Lamarche, professeure titulai-re de la Faculté de Droit et spécialiste dans les mesures proactives d’équité en emploi et droits des femmes,

constate que dans les milieux uni-versitaires, les postes de pouvoir

sont encore majoritairement détenus par les hommes.

« Au niveau décisionnel, les femmes sont très

productives et elles progressent. Mais encore là, tantôt elles sont bloquées, tantôt elles ne sont pas nécessairement intéressées », soutient-elle.

Selon Lamarche, les conditions de travail en se-raient une des causes. « Les femmes qui ne font pas le choix de fournir des efforts surhumains [en ce qui concerne la conciliation de leurs vies personnelle, familiale et professionnelle] pour s’accrocher à leur emploi, n’ont pas la même mobilité que les hommes dans les postes de cadre », affi rme-t-elle.

Des chiffres qui n’en disent pas assez

Tout de même, cette dernière admet que dans notre société, des améliorations en termes d’ac-cessibilité des femmes aux postes de cadres ont été apportées. « Cependant, le problème ne réside pas là. Les chiffres disponibles sont un portrait instantané. Ce qui arrive, c’est qu’il y a plus de décrochage et que les séjours des femmes dans ce genre de poste sont courts. C’est une chose de pouvoir y accéder, une autre de s’y maintenir », affi rme Lamarche.

Selon cette spécialiste, si le profi l des postes ne change pas ou si le rapport entre le temps profes-sionnel et le temps personnel n’est pas exploré, les recherches démontrent qu’au Canada, la ten-dance se maintiendra et que la longévité des fem-mes dans des postes de promotion restera assez courte.

« Il faut distinguer l’accès, du maintien de ces femmes en poste. […] Ce qui arrive, c’est qu’il y a un plus grand roulement et qu’on remplace une cadre par une autre cadre, mais les chiffres res-tent les mêmes », dénonce la spécialiste.

Merridee Bujaki explique que les hommes et les femmes devraient avoir les mêmes conditions d’ac-cès. « Des accommodements devraient être mis en place, tôt dans le processus d’embauche, pour tout le monde, afi n de garantir un accès égal et ainsi éli-miner les barrières structurelles », dit-elle.

Plafond rose dans les milieux universitaires

Les situations où l’avancement d’une personne qualifi ée dans la hiérarchie d’une organisation est freiné à un niveau particulier en raison d’une cer-taine forme de discrimination, sont désignées par le terme « plafond rose ».

En fait, Bujaki est catégorique à ce sujet, affi r-mant que « les recherches révèlent que les fem-mes, dans les milieux universitaires, font face au plafond rose ». En anglais, le terme utilisé est glass ceilling, soit plafond de verre. « Les femmes montent jusqu’où elles peuvent et elles ont cette barrière transparente mais qui est diffi cilement pénétrable », explique-t-elle.

À quand une rectrice?

« Pour le poste de recteur, ce qu’il faut c’est la bonne personne, qu’elle soit un homme ou une femme. Mais ce que j’aimerais, c’est voir l’oppor-tunité s’ouvrir et que les femmes se sentent assez à l’aise pour aspirer à ce genre de poste », soutient Bujaki.

La solution, selon Lamarche, serait de faciliter l’accessibilité des femmes en milieu universitaire pour accroître la probabilité que l’on ait une rectrice plutôt qu’un recteur. « Moins les femmes accèdent aux postes de pouvoir, moins les chances qu’une université ou une autre institution bénéfi cie de la présence d’une femme rectrice sont grandes », af-fi rme-t-elle.

Recteurs 33 - Rectrices 0Actualitésle 4 mars 2008

Dessins par Francis Chartrand

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Actualités

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le 3 mars 2008

8 • www.larotonde.ca

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» RECTEUR

Comité de sélection

L e comité de sélection du rec-teur comprend 11 membres, dont cinq ont été élus parmi les membres du Sénat, alors

que six autres proviennent du Bu-reau des gouverneurs. Parmi les membres, on retrouve deux étu-diants, dont Kelly McClellan, an-cienne vice-présidente aux affaires internes de l’Association étudiante des étudiants diplômés.

La Rotonde a tenté de la joindre, ainsi que deux autres membres du Sénat siégeant au comité de sé-lection, mais personne n’a voulu commenter le processus.

Selon le site Internet, une fois la recherche des candidats termi-née, le comité devra conduire des entrevues avec ceux qui auront été retenus, pour ensuite dresser une liste des candidats. Le prési-dent, Marc Jolicoeur, demandera ensuite « l’opinion personnelle » des membres du Sénat ainsi que des vice-recteurs par rapport aux candidatures pour en dresser une courte liste classée par ordre de priorité.

Celle-ci sera présentée au co-mité exécutif du Bureau des gou-verneurs, qui recommandera la nomination d’un candidat au res-te de ses membres. Il est à noter que ce comité exécutif, formé de 12 membres, ne comprend qu’un représentant étudiant diplômé et aucun étudiant au niveau du pre-mier cycle.

« Quand le recteur aura été trouvé, il y aura une annonce ! », promet pour l’instant Pamela Har-rod. Et si le comité de sélection ou le Bureau des gouverneurs ne réussit pas à s’entendre sur un suc-cesseur de Gilles Patry avant la fin du mandat de ce dernier ? « Cette question n’a pas encore été traitée. On en discutera en temps et lieu », admet Marc Jolicoeur.

Suite de la page 6

Suite de la page 5

L es étudiants ont la responsabi-lité d’être au premier plan pour manifester contre la guerre, et plus particulièrement contre la

mission canadienne en Afghanistan », a lancé un intervenant.

Journée mondiale d’actionle 15 mars 2008

Durant la fi n de semaine du 15 mars, des protestations auront lieu partout dans le monde, en réponse à une résolution qui a été prise lors de la conférence « Le monde contre la guerre », qui a eu lieu à Londres en décembre 2007. Le 15 mars représente plus que le cinquième anniversaire de l’invasion en Irak, il s’agit d’une mobilisation plus

grande qu’une simple manifestation provinciale. Ce sera une journée de mobilisation pancanadienne contre la guerre, mobilisant différentes factions du mouvement étudiant contre la guerre d’Ottawa, d’Edmonton, d’Halifax et de Victoria.

La manifestation étudiante d’Ottawa débutera à midi sur la terrasse Morisset, où aura lieu une brève allocution, et se poursuivra jusqu’à la statue de l’araignée géante devant le Musée des Beaux-Arts du Canada. Les manifestants se regrouperont ensuite devant l’araignée géante au coin de la rue St-Patrick et Sussex, pour protester dans les rues, et ce jusqu’au Parlement.

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Andréanne Baribeau

Les employés de l’Université repré-sentés par le Syndicat canadien de la fonction publique locale (SCFP2626) étaient invités à voter, jeudi et ven-dredi derniers, la ratifi cation de leur nouvelle convention collective. Bien que certains changements apportés à la convention aient soulevé de vives critiques de la part d’un délégué du syndicat, la nouvelle convention a été ratifi ée avec l’appui de 86,15% de ses membres.

Les négociations entre le syndi-cat et l’employeur pour la nouvelle convention collective ont été enta-mées le 27 juillet dernier, pour se terminer début février, bien que le travail du comité de négociation ait commencé il y a un an. « Nous avons tenu des rencontres chaque semaine entre mai et fi n juillet afi n de faire l’ébauche de la proposition de négociation du syndicat », expli-que Michael Urminsky, président du comité de négociation pour le SCFP2626. Au total, 31 modifi ca-tions ont été conclues entre les deux parties et il ne restait aux employés et à l’employeur qu’à ratifi er les changements.

Parmi les changements considé-

rés comme des victoires par le syn-dicat, on compte une augmentation salariale des employés. Celle-ci, qui se chiffre à 3% pour la première an-née d’embauche et à 3,25% pour les deuxième et troisième années, sera rétroactive, remontant jusqu’en sep-tembre 2007. « Ce qui est vraiment remarquable, c’est que cette hausse salariale affectera les employés de toutes les catégories, qu’ils soient pré-diplômés ou diplômés », com-mente Urminsky.

Donnant-donnant

Bien que la convention collective ap-porte plusieurs nouveaux avantages pour les employés du SCFP2626, certains autres changements sont venus toucher des cordes sensibles de l’un des délégués du syndicat. Sean Kelly, assistant à l’enseigne-ment au département de physique et également délégué du même dé-partement au syndicat, a tenté de convaincre les autres délégués de rejeter la nouvelle convention col-lective, en vain.

Entre autres, celui-ci n’était pas satisfait des amendements apportés à la procédure de grief. Cette procé-dure permet aux employés de porter

plainte auprès du syndicat dans les cas où ils jugent que l’employeur aurait agi contre ce que prescrit la convention collective. Kelly critique le fait que plusieurs limites de temps imposées à l’employeur tout au long du processus de grief aient été al-longées alors que celles de l’employé ont été raccourcies. « Le grief est la méthode par laquelle peut être as-suré le respect de la convention collective. Affaiblir cette procédure, c’est affaiblir la convention en son entier ».

Angelika Welte, présidente du SCFP2626, n’est pas d’avis que ces changements aux délais désavanta-geront l’employé : « Si l’employeur est sous pression à cause de limites de temps trop sévères, il y a plus de chances qu’il réagisse négative-ment lors du processus de grief ». Michael Urminsky, quant à lui, rappelle que ce genre de négocia-tion nécessite des concessions de la part des deux parties, en soulignant que les demandes de l’employeur par rapport au processus de grief étaient à l’origine beaucoup plus drastiques : « L’employeur voulait couper tous les délais de l’employé de moitié et doubler tous leurs dé-lais à eux ».

Les employés de l’U d’O ont ratifi é leur nouvelle convention collective. Photo par Karine Desjardins

Les employés de l’U d’O rati� ent leur nouvelle convention collectiveSCFP2626

Sean Kelly invitait donc les em-ployés à voter contre la ratifi cation de la convention collective, sans toute-fois discréditer le travail de négocia-tion du syndicat. « Voter contre les changements proposés ne veut pas dire qu’on ne respecte pas le travail du comité de négociation. Nous som-mes conscients du fait qu’ils négo-cient avec des gens bornés du côté de l’employeur et que certains de leurs points visaient à limiter le dommage.

Toutefois, si vous votez non, ceci veut dire que vous êtes prêts à mettre de la pression sur l’Université pour de-mander plus », a-t-il expliqué dans un courriel envoyé aux délégués du syndicat jeudi soir dernier.

Welte et Urminsky voient cette opposition d’un bon œil, puisqu’elle démontre l’intérêt qu‘ont les em-ployés pour leurs conditions de tra-vail et leur syndicat. Toutefois, ils expliquent que la négociation d’une convention collective est un long processus et qu’il est interdit pour une partie comme pour l’autre de modifi er les changements proposés en cours de route. Il aurait donc été impossible de mettre sur la glace la ratifi cation de la convention collec-tive en espérant obtenir davantage de l’employeur.

Le SCFP2626 est le syndicat qui représente tous les assistants à l’en-seignement et à la recherche, les tu-teurs, les correcteurs, les moniteurs de laboratoires, les démonstrateurs ainsi que les surveillants d’examen. Leur nouvelle convention collective, ratifi ée par les employés vendredi dernier, entrera en vigueur au mo-ment où elle aura été également ra-tifi ée par l’employeur.

Étant au centre-ville de Montréal, il est inévitable que l’UQAM rencontre quelques problèmes avec les toxicomanes et sans-abri, ces derniers souillant les toilettes et laissant leurs seringues un peu partout. Et le problème n’est pas nouveau, selon le service de sécurité.

Dans le Journal l’UQAM, on rapporte qu’en effet, la proximité du centre-ville est propice aux visites incongrues sur le campus. À cet effet, des dispositifs de récupération de seringues ont été installés à l’extérieur des pavillons, côté Berri et Maisonneuve. Seulement, il semblerait que les visites dans les toilettes du campus se soient accrues ces derniers temps, principalement à cause des grands froids et des interventions policières dans les métros et lieux publics. De nouveaux dispositifs ont donc été ajoutés dans certaines toilettes des pavillons les plus fréquentés.

Rappelons que l’Université d’Ottawa a aussi eu affaire à un problème de seringues au pavillon de théâtre l’an dernier, où depuis,

dans les toilettes de Séraphin-Marion, sont affi chés des messages conseillant de ne pas écraser le contenu des poubelles.

À l’Université de Calgary, le problème est légèrement différent. The Gauntlet explique que depuis quelques semaines, certaines étudiantes ont remarqué la présence répétée d’un homme dans les salles de bains des femmes. Le 10 janvier dernier, une étudiante, remarquant les souliers masculins dans le cubicule voisin au sien, a téléphoné au service de sécurité, ce qui a fait partir l’homme des salles de bains. Celui-ci a été arrêté à une heure du matin, exactement au même endroit, deux semaines plus tard, le 31 janvier dernier.

La sécurité de l’Université de Calgary confi rme qu’il s’agit d’un cas isolé, d’une personne souffrant de problèmes mentaux, et que la situation est réglée depuis. Ce qui nous pousse à nous demander, en tant qu’étudiants, si nous serions en mesure de réagir adéquatement dans des situations similaires. Combien d’entre nous avons le numéro de la sécurité dans le carnet

d’adresses de notre cellulaire ? Pour ceux qui ne l’ont pas, il se trouve à la fi n de l’article.

Plagiat : nouveau record

À l’Université du Manitoba, les chiffres viennent de tomber : l’université a battu un nouveau record de nombre de cas de plagiat recensés, soit 95 pour l’année scolaire 2006-2007, tel que le rapporte The Manitoban. En comparaison, les cas de plagiat à cette université se chiffraient à 76 en 2006-2005 et 47 en 2002-2003. Et ce ne sont que les cas rapportés, où les étudiants se sont fait prendre. Imaginons un peu les véritables chiffres, si l’on compte ceux qui n’ont pas été pris en fl agrant délit.

Le plagiat, soit le fait de prendre les idées d’un autre et les faire passer pour siennes, que ce soit pour un travail écrit, une recherche ou un oral, une présentation de diagrammes et d’images, est sévèrement puni, peu importe l’institution d’enseignement. Vanessa Warne,

l’assistante-professeure du cours d’anglais de l’Université du Manitoba, affi rme dans The Manitoban que depuis sept ans, elle remarque que c’est le plagiat électronique qui est le plus à la hausse. « C’est facile de plagier, mais c’est facile aussi de se faire prendre », nous dit-elle.

Et le prix à payer peut être cher, menant dans des cas extrêmes, à l’expulsion du cours, voire de l’université. Pour remédier au problème, certaines universités canadiennes, telles que Ryerson, l’Université de Toronto et celle de Victoria ont pensé utiliser un système de détection du plagiat : Turnitin.com. Les étudiants doivent envoyer par courrier électronique leurs travaux aux professeurs, qui sont fi ltrés dans ce système électronique. Plus de 50 millions de documents seront ainsi emmagasinés, et il sera facile de reconnaître les textes similaires ou identiques.

Pour le moment, les professeurs de l’Université du Manitoba doivent se contenter d’examiner les copies une par une, à la main.

Revue de Presse

Piquants problèmesGlorianne Pelletier

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Actualités

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10 • www.larotonde.ca

UN DIPLÔME UNIVERSITAIRE –FORMATIF ET PORTATIFLe Centre de l’éducation permanente de l’Université Laurentienne offrira des cours crédités sur le campus et par formation à distance durant le trimestre du printemps 2008.

Les cours débuteront le 5 mai 2008. Inscrivez-vous d’ici le 11 avril 2008.

Pour une liste complète des cours, veuillez visiter http://cep.laurentienne.ca

Centre d’éducation permanente Université LaurentienneSudbury (Ontario) P3E 2C6Tél: (705) 673-6569Téléc.: (705) [email protected]

Les Monologues

du vaginÀ La Nouvelle Scène

333, avenue King Edward, Ottawa

Du 4 au 15 mars 2008, 20 h

Billetterie : 613.241.2727

À la salle Jean-Despréz de la Maison du Citoyen

25, rue Laurier, Gatineau

Les 27 et 28 mars, 3 et 4 avril 2008, 20 hLes 29 mars et 5 avril 2008, 18 h et 21 h 30

Les 30 mars et 6 avril 2008, 15 h

Billetterie : 819.243.8000

www.ovation.qc.ca www.gatineau.ca/arts-spectacles

Traduction : Louise Marleau

Mise en scène :

Sylvie Dufour

Distribution : Lyette Goyette, Annick Léger

et Nathalie Nadon

Concepteurs : Josiane Emond,

Julie Giroux, Élise Lefebvre, Magali Lemèle, Mylène Ménard, Louise Poirier, Gilles Provost

et France St-Pierre

d’Eve Ensler

cafenostalgica.gsaed.ca

Vendredis - Artistes invités

7 mars Peter Storzenecker

14 mars Amy Brandon

21 mars Linsey Wellman et Mike Essoudry

28 mars SOIRÉE DES DIPLÔMÉ.E.S

SPECTACLES À VENIR - ENTRÉE LIBRE

Tous les mardisPeople Project

Les mercredisSouper Jazz

Les jeudisScène ouverte

LaRotondeLe journal étudiant francophone de l’Université d’Ottawa

75ans

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Actualités

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Jean-François Caron

L’opposition à la commercialisation des universités se généralise. Sur la côte Ouest, à UBC, le groupe Stu-dents for a Democratic Society ré-siste à ce phénomène en organisant cinq jours de conférences et d’ate-liers qui porteront sur le change-ment social et l’activisme étudiant.

Évidemment, ce mouvement n’est pas né du jour au lendemain. À l’Université d’Ottawa, plusieurs inquiétudes ont été soulevées ces derniers temps face à la conjoncture universitaire actuelle, particulière-ment en ce qui concerne la commer-cialisation du campus, la transpa-rence au niveau du fi nancement de la recherche et même au sujet des donateurs de l’Université. Ce sont des enjeux similaires, souligne Phi-lippe Marchand, membre du groupe Notre campus qui s’est récemment formé à l’Université d’Ottawa.

On s’aperçoit qu’à l’UBC, les étu-diants font également face à des appréhensions semblables, et que certains groupes d’action directe tels que le Students for a Democra-tic Society (SDS) et le Wreath Un-derground s’engagent à faire valoir leurs points de vue à une adminis-tration qui, selon eux, tente d’exclure les étudiants des différents processus décisionnels, ne répond pas aux in-vitations aux discussions publiques portant sur de nombreux enjeux et décide unilatéralement de ce en quoi consiste un espace étudiant.

« Notre Campus » s’inspire-t-il de SDS-UBC ?

À l’opposé de Notre campus, le col-lectif SDS a connu ses débuts en tant que club sous la tutelle du syndicat étudiant de l’UBC et qui depuis s’en est dissocié. D’après l’un des mem-bres fondateurs de l’organisme, Steven Klein, on y retrouve des ac-tivistes étudiants qui s’identifi ent à différentes causes et particulière-ment issus des groupes qui prônent la réduction de la dette étudiante et l’augmentation des programmes so-ciaux universitaires.

« Il s’agit », selon Philippe Mar-chand, « d’un grand défi de regrou-per plusieurs personnes qui ont dif-férentes causes, différentes priorités et des nuances au niveau des points de vue, dans une grande campa-gne ». Marchand ajoute que « c’est vrai qu’on peut tirer des liens entre SDS-UBC et le groupe Notre cam-pus, par le fait que ces groupes exis-tent un peu en marge des structures offi cielles ». Cependant, il nuance ses propos : « Dans le cas de Notre campus, plusieurs membres des fé-dérations étudiantes sont impliqués. De plus, la FÉUO et la GSAÉD ont appuyé les demandes générales de Notre campus et fournissent des res-sources pour certaines initiatives ».

Pendant que le groupe Notre cam-

Le mouvement étudiant reprend du poil de la bête

CONFÉRENCE SUR L’ACTIVISME À UBC

Au bureau du groupe Student for a Democratic Society, les organisateurs Jasmine Ramze (milieu) et Nathan Crompton (droite) se préparent à la conférence sur l’activisme qui se tiendra cette semaine à UBC

pus en est à ses premiers balbutie-ments, le SDS-UBC a déjà quelques campagnes d’entamées, notamment concernant la protection des droits territoriaux de la Première Nation Musqueam, l’accélération de la dé-mocratisation des processus déci-sionnels universitaires ainsi que le développement des espaces publics sur le campus même. D’ailleurs, les activistes de Students for a Demo-cratic Society ont fait les manchet-tes dans l’Ouest pour avoir occupé pendant la session d’automne 2007 un espace vert du campus sur lequel l’administration s’était engagée à développer de l’immobilier, aug-menter les espaces commerciaux et construire un tunnel.

Steven Klein mentionne que cette tactique d’occupation leur a permis d’entrer en discussion avec les hauts responsables de l’université et de faire valoir certains de leurs points de vue, mais qu’aussitôt que ces der-niers ont pu, ils ont saisi la chance de raser le parc à l’aide de bulldo-zers. Un autre groupe a répondu à cet acte de démolition, le Wreath Underground.

Une frange plus radicale

À la veille de la période de fête, cer-tains pavillons ont été vandalisés en

guise de réponse à l’administration. Le Wreath Underground, un grou-pe anonyme décidément plus radi-cal que Student for a Democratic Society, en a revendiqué la paternité sous la forme d’une lettre. « Nous avons été complètement surpris par leurs actions », soutient Klein, qui assure qu’il s’agit d’un groupe sé-paré du leur. « Nous pouvons com-prendre la frustration de ces gens, mais nous ne cautionnons pas des tactiques violentes » soutient-il.

Pour sa part, Frederico Carvajal un autre membre de Notre campus, croit que ces actes de vandalisme viennent renforcer le SDS. « L’ad-ministration de UBC sera beaucoup plus encline à négocier avec SDS qu’avec un groupe plus radical com-me Wreath Underground, Kudos au groupe Students for Democratic Society! Il faut casser le mythe de l’étudiant impuissant ».

Denis Rancourt, professeur de physique à l’Université d’Ottawa, se dit quant à lui « très en faveur de cellules plus radicales qui peu-vent faire avancer les causes pro-gressistes ». Pour lui, il s’agit d’un sujet qui mérite débat et qu’il faut en souligner l’importance dans cer-tains contextes.

Dîner d’initiation à l’étiquetteQuand ? Le 5 mars de 18h à 21h (anglais) et le 6 mars de 18h

à 21h (français)Où ? Pavillon Tabaret, salle 112Combien ? 20 $ étudiants et 30 $ invités

Film Series - Death in the Water and Ryan’s Well (Water Issues) (Bilingue – Sous-titres en français)

Quand ? Le 6 mars de 17h à 18h30Où ? À déterminer

ACTIVITÉS CAMPUS

CALENDRIER DU 4-11 FÉVRIER 2008

Café réseau étudiant Quoi ? Venez faire du réseautage avec des experts en

communicationsQuand ? Le 5 mars de 8h à 12hOù ? Salle principale, Centre des conférences du

gouvernement, 2, rue Rideau

Conférence de droit internationalQuand ? Le 5 mars de 11h30 à 13hOù ? Pavillon Fauteux, salle 351

Salon des carrièresQuand ? Le 6 mars de 9h à 16hOù ? Centre des Congrès

Rencontre littéraire avec Éric Charlebois : « Élémensonges ou la poésie du cynisme »

Quand ? Le 6 mars de 10h à 11h30Où ? Pavillon Vanier, salle 531

Colloque en Physique; Costel Flueraru; National Research Council of Canada

Quand ? Le 6 mars de 14h30 à 16hOù ? Pavillon MacDonald, salle 121

Petit déjeuner-causerie annuel Michel BastaracheQuand ? Le 7 mars de 7h30 à 9hOù ? Rideau Club, 99, rue Bank, 15e étageCombien ? 20 $Site web : www.alumboutique.ca

Psychopathology and CreativityQuand ? Le 7 février de 12h30 à 13h30Où ? Associates in Psychiatry Auditorium, 1145 avenue

Carling, salle 1410Détails : contacter [email protected]

Colloque sur les droits linguistiques du CanadaQuand ? Le 7 mars de 13h à 17hOù ? Pavillon Fauteux, salle 147

CONFÉRENCES

Atelier sur les emplois à temps plein de l’U de OQuand ? Le 4 mars de 14h30 à 15h30Où ? Pavillon Simard, salle 224

Vision et exigences fondamentales/urbanitéQuoi ? Explorer les questions urbaines liées à

l’agrandissement du pavillon FauteuxQuand ? Le 5 mars de 12h30 à 16hOù ? Pavillon Fauteux, salle 371

Vous pensez à une carrière comme professeur de l’Université d’Ottawa ?

Quand ? Le 6 mars de 14 à 15hOù ? Pavillon Fauteux, salle 361

Intéressé à rencontrer un mentor de carrière qui travaille dans le domaine de la gestion ?

Quand ? Le 7 mars de 9h à 10hOù ? Pavillon Fautex, salle 137

Ce qu’il faut savoir de la rédaction de thèseQuand ? Le 7 mars de 13h à 114hOù ? 110 Université

Journée portes ouvertes 2008 du programme anglais de Common Law

Quand ? Le 8 mars de 9h à 17hOù ? Pavillon Fauteux

ATELIERS

Lire la suite en page 13

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Actualités

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le 3 mars 2008

12 • www.larotonde.ca

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Céline Basto

Le Groupe de recherche d’intérêt public de l’Ontario ajoute une nouvelle case dans son budget. Le GRIPO sépare ainsi la subvention des événements francophones des événements anglophones et bilingues, attribuant 500 dollars pour le fi nancement de tout étudiant ou groupe d’étudiants qui organiserait des événements en français uniquement.

Voté à la fi n janvier et entré en vigueur depuis, cet amendement était, selon le conseil d’administration du GRIPO, nécessaire. « Nous remarquons que les événements se tiennent surtout en anglais et pour cette raison, nous avons réservé une case dans notre budget pour garantir une place aux francophones » affi rme Crystel Hajjar, membre du conseil d’administration. Selon elle, il s’agit d’un incitatif pour appeler les francophones, qui sont nombreux sur le campus et dans la communauté, à organiser des événements subventionnés par GRIPO.

Cette case du budget a été mise en place afi n de garantir un montant d’argent aux événements francophones. « Si le montant réservé pour les événements francophones dépasse les 500 dollars, on peut aller chercher de l’argent dans le budget des événements anglophones et bilingues. Par contre, le contraire n’est pas possible » assure Hajjar. Actuellement, les événements

Carole Eyram Amoussou

Les courriels indésirables font dé-sormais partie du quotidien. Si certains se font prendre en y répon-dant, d’autres, plus prudents, les suppriment tout simplement. Les polluposteurs ne manquent toute-fois pas d’imagination. Leur der-nière trouvaille : utiliser l’adresse courriel des étudiants pour envoyer des pourriels.

Selon Peter Hickey, agent de la sé-curité des systèmes d’information à l’U d’O, les polluposteurs ont besoin d’un ordinateur autre que le leur pour envoyer des pourriels. En utili-sant leur propre ordinateur connecté à Internet, ils pourraient facilement se faire repérer et bloquer.

Le plus souvent, pour accéder à un ordinateur, les polluposteurs y envoient un virus. Depuis janvier dernier, leur nouvelle technique consiste à utiliser un logiciel proche de celui utilisé par les services de l’informatique des universités pour entrer dans les comptes courriels des étudiants.

« Avec ce logiciel, ils envoient des courriels aux étudiants en se faisant passer pour des agents du service de

l’informatique de leur université et leur font croire qu’il y a un problè-me avec leur compte courriel. Les étudiants sont alors dirigés vers un site frauduleux où ils sont invités à entrer leur nom d’usager et leur mot de passe », explique Peter Hickey.

Une fois ces informations obte-nues, les polluposteurs peuvent uti-liser l’adresse courriel des étudiants soit pour envoyer des pourriels à d’autres personnes, soit pour avoir accès aux informations person-nelles des étudiants et les utiliser à d’autres fi ns.

Les étudiants de certaines uni-versités américaines dont la North Carolina State University et l’Uni-versité de Cincinnati ont déjà été victimes de ce nouveau mode de ha-meçonnage par Internet.

L’U d’O est-elle à l’abri ?

D’après l’agent de la sécurité des systèmes d’information de l’U d’O, c’est justement parce que le site In-ternet des universités est sécurisé que les polluposteurs utilisent des moyens détournés pour y accéder.

Il révèle que sur tous les pour-riels envoyés aux étudiants, profes-

seurs ou employés de l’U d’O, et qui proviennent surtout des banques, d’eBay et des compagnies de crédit, seulement 1% ne sont pas identifi és par le service de l’informatique et parviennent dans les comptes cour-riels de l’Université.

« Cela m’étonnerait que 99% des courriels indésirables soient interceptés par le service de l’informatique », indique Ma-ryse Traoré, étudiante à l’Écolede gestion Telfer. « Je reçois sou-vent des spams venant surtout de labanque Desjardins dans mon cour-riel UOttawa », ajoute-elle. Même si elle avoue supprimer ces courriels, elle pense que l’Université devrait renforcer son système de sécurité pour éviter cela.

De son côté, le message de Peter Hickey à l’endroit des étudiants estassez clair : « pour éviter de se faire prendre par les polluposteurs, lesétudiants ne doivent jamais entrer leur mot de passe ou informationspersonnelles sur des sites où ils sont dirigés. L’Université ne leurdemandera jamais ces informations par courriels. Ils doivent être prudentslorsqu’ils reçoivent un courriel même s’il vient de leur mère ».

ESCROQUERIE PAR HAMEÇONNAGE

Nouvelle cible: les étudiants

FRANCOPHONIE À L’U D’O

GRIPO donne une place aux francophones

anglophones et bilingues sont dotés d’un budget de 2000 dollars.

Le GRIPO peut apporter des changements à son budget une fois par an même si celui-ci est soumis à une révision à trois reprises dans le même laps de temps. « Il ne reste pas beaucoup de temps pour la fi n de l’année, je le sais, mais le but de ce budget est de lancer la promotion des événements francophones en espérant qu’un jour le même montant

soit attribué tant aux événements anglophones et bilingues qu’aux événements francophones » explique Hajjar.

GRIPO a comme mandat la sensibilisation de la communauté à la justice sociale, économique et environnementale. Plusieurs groupes de travail impliqués dans le campus font partie de GRIPO tels que Réduisez les frais et Campus vert.

GRIPO a comme mandat la sensibilisation de la communauté à la justice sociale, économique et environnementale. Photo par Alain Dupuis

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Actualités

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le 3 mars 2008

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Houda Souissi

Copie privée, redevances, licence Ac-cess copyright, usage équitable… La Rotonde démêle le tout et vous dit ce qu’il y a à savoir sur le droit d’auteur et les recueils de textes.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la législation fédérale en matière de propriété intellectuelle ne pèche pas par excès de clarté. Ajoutons à cela la licence Access copyright que détient l’Université et les exceptions – très techniques – s’appliquant au domaine spécifi que de l’éducation. On s’y perd rapidement.

« La première chose qu’il convient de souligner, c’est que les membres de la communauté [universitaire] sont à la fois auteurs et usagers », constate Mistrale Goudreau, pro-fesseure de droit civil à l’Université d’Ottawa. Il découle de ce double statut une tension, qui s’est exacer-bée avec l’émergence des nouveaux médiums et outils de diffusion.

L’étudiant passe à la caisse…

Notons tout d’abord que chaque étudiant débourse 3.38$ par an-née pour couvrir les frais de droits d’auteur pour les photocopieuses gérées par le Service de la reprogra-phie – ce montant est inclus dans les droits de scolarité payés en début de session – et 0.11$ de redevances par page pour chaque photocopie d’un document protégé par des droits d’auteur. À cela s’ajoute une cotisation pour l’accès aux bases de données mises à la disposition des étudiants et professeurs via le site de la bibliothèque de l’Université, également payée à même les frais d’inscription.

…deux fois plutôt qu’une !

Il importe également de comprendre que sous la législation canadienne, les formats papier et électronique constituent deux marchés distincts. Selon Goudreau, « les usagers com-prennent mal que les titulaires de droits d’auteur veuillent être payés quand [le document] passe d’un marché à l’autre ».

C’est ce qui explique notam-ment que les textes disponibles sur les bases de données soient également soumis au paiement de redevances lorsqu’ils sont repro-duits dans les recueils de textes. En revanche, un étudiant peut fai-re imprimer une copie du même texte – que ce soit chez lui ou au Service de la reprographie – pour son usage personnel, et ce, sans avoir à payer de frais de droits d’auteur. Pourtant, un professeur qui mettrait le matériel pédagogi-que à la disposition des étudiants en les encourageant à imprimer ce « recueil électronique » eux-mêmes agirait en violation de la loi, à en croire la professeure Goudreau. « On ne peut faire in-directement ce que la loi nous interdit de faire directement. [Le professeur] ne respecterait pas l’esprit du droit d’auteur. »

Certains étudiants s’inquiètent également de voir des professeurs inclure leurs propres textes dans les recueils : « C’est malhonnête, forcer les étudiants à acheter leurs textes […] Ça devient un moyen détourné de vendre leurs propres livres ou ar-ticles », considère Sébastien Foisy, étudiant en histoire.

Suzanne Lévesque, coordonna-trice en droit d’auteur au Service

de la reprographie, est pourtant catégorique : « On n’accepte pas ça ici. Les professeurs ne peuvent pas exiger de redevances dans ce cas. » Néanmoins, dans le cas où l’ouvra-ge a été publié, il est possible que ce soit la maison d’édition et non le professeur qui détienne les droits. « Certaines maisons d’édition exi-gent que l’auteur se dépossède du droit d’auteur », explique Gou-dreau. Le cas échéant, l’étudiant devra payer les royautés, qui seront versées directement à la maison d’édition.

Le moyen le plus simple de limi-ter les coûts pour l’étudiant est évi-demment de sélectionner des textes libres de droits ou reproductibles gratuitement à des fi ns d’éduca-tion. Il revient alors au professeur de prendre en considération cet élément au moment de choisir le contenu des recueils.

Selon la matière du cours, il pourra décider d’inclure dans le re-cueil les écrits d’auteurs décédés de-puis plus de 50 ans – les droits sur l’œuvre sont alors échus – ou des textes relevant du domaine public. Lévesque note aussi que les textes disponibles sur la Toile sont géné-ralement reproductibles sans frais, bien que l’on ne puisse le présumer et que l’approbation du titulaire des droits demeure requise.

Double statut

À une plus large échelle, plusieurs étudiants militent également pour une réforme de la législation cana-dienne en matière de propriété in-tellectuelle. Bien que celle-ci soit ef-fectivement envisagée actuellement, c’est plutôt vers un resserrement de la loi que semble se diriger le gou-vernement Harper.

Michael Geist, professeur à la sec-tion de Common Law de l’Univer-sité d’Ottawa et ardent promoteur du mouvement Creative Commons, plaide au contraire pour une loi plus favorable aux usagers, notamment dans le contexte éducatif. Il propose ainsi un élargissement des disposi-tions relatives à l’utilisation équi-table, principe limitant le champ d’application du droit d’auteur. Une position qui est toutefois loin de faire l’unanimité au sein de la com-munauté universitaire.

On revient toujours à ce double statut donc, à ce désir qu’ont beau-coup d’universitaires d’avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre, de bénéfi cier d’un accès libre aux travaux de leurs collègues tout en exigeant des redevances pour leur propre travail.

Droits d’auteur, mode d’emploiDROITS D’AUTEUR SUR LE CAMPUS »

Dessin par Marc André Bourgon

L’Université d’Ottawa souffrirait-elle d’un complexe d’infériorité ? C’est du moins ce qu’on pourrait penser après avoir été saturé d’affi ches publicitaires arborant le slogan « Ça part d’ici », placardées jusque dans les campus montréalais. Car il semble que quand on est bon et qu’on le sait, on n’a pas besoin d’aller le crier sur tous les toits. La réputation d’une institution se fonde sur ses accomplis-sements, sur son bon fonctionnement interne et sur la satisfaction qu’en retirent les gens qui la fréquentent et qui en vanteront les mérites de leur propre gré.

La bonne réputation d’une université ne peut être autoproclamée, comme tente de le faire l’Université d’Ottawa qui, à chaque occa-sion donnée, ne se gêne surtout pas pour cé-lébrer son plan Vision 2010, ses accomplisse-ments en termes de recrutement de dons et de partenariats, son recrutement sans précédent d’étudiants diplômés, sa « suprématie » dans le domaine de la recherche et sa réputation à l’échelle mondiale.

Le recteur actuel, Gilles Patry, est devenu le visage de cette campagne narcissique où est

continuellement passée sous silence la ques-tion du bon fonctionnement interne de l’Uni-versité et des saines relations entre l’adminis-tration et les étudiants.

Car rien ne sert de le cacher, tout ne tourne pas rond à l’Université d’Ottawa. Les relations au sein de la Faculté des sciences sont en dé-crépitude et l’Université fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires. L’administra-tion doit jongler avec des plaintes d’étudiants ayant subi des discriminations et du harcèle-ment et avec des griefs de professeurs dénon-çant de mauvaises relations de travail avec leurs supérieurs. Il y a un manque d’espace pour accueillir tous les étudiants diplômés et un manque de fi nancement gouvernemental, alors que les étudiants sont de plus en plus mécontents de la direction que prend l’admi-nistration vers le fi nancement privé pour re-médier au problème.

Mot au prochain recteur

Je souhaite donc bonne chance au prochain recteur qui aura à mettre de l’ordre dans toute

cette pagaille. En fait, je n’ai pas vraiment à lui souhaiter bonne chance, car cela ne semble pas faire partie du mandat du recteur que de veiller au bon fonctionnement interne de son insti-tution. Savoir maintenir de bonnes relations avec les étudiants ne semble pas non plus être un critère au poste du prochain recteur. On ne retrouve cette mention nulle part dans la sec-tion « Profi l du recteur », sur le site Internet concernant la sélection du nouveau recteur.

Dans ce profi l, on présente plutôt le recteur comme « l’ambassadeur de l’Université », qui s’assure de toujours en « faire la promotion auprès d’organismes publics, du secteur pri-vé et de la population en général ». Il devra « propager et mettre en valeur la réputation de l’Université » et « embrasser les visées de Vision 2010 ».

On ajoute que « les très variés partenaires et intervenants – internes et externes – auront de hautes attentes quant à la qualité de leur relation avec le recteur », lequel devra « sa-tisfaire ces attentes afi n de consolider l’esprit d’engagement et le sentiment d’appartenance (des partenaires et intervenants) envers l’Uni-

versité ». On va même jusqu’à mentionner les fameux dons de Paul Desmarais et de Ian Tel-fer comme exemples à suivre.

En d’autres mots, on veut un recteur capa-ble de faire mille et une courbettes devant les partenaires fi nanciers tout en maintenant so-lidement intacte la « bonne réputation » dont l’Université canadienne se vante sur la scène mondiale. Je trouve cela malheureux qu’on ne cherche pas explicitement un recteur dont le mandat principal serait de voir au bon fonc-tionnement interne de son institution et aux relations saines entre l’administration et les étudiants, un recteur à l’écoute de sa vraieclientèle, quoi.

Si seulement on cherchait un recteur capa-ble de s’unir avec les autres universités dans un front commun dont le but serait de faire pression auprès du gouvernement. Peut-être serait-ce un pas vers une solution au pro-blème du sous-fi nancement des institutions post-secondaires, le fameux bouc émissaire que l’U d’O utilise sans relâche pour justifi er son recours aux fi nancements privés?

actualité[email protected]

J’écris donc je pense

Profi l du prochain recteur Andréanne Baribeau, chef de pupitre, Actualities

Une conférence pour faire le point

D ’autre part, Rancourt est le conférencier de clôture pour Resisting the Univer-sity, la séance de cinq jours

qu’organise SDS-UBC. D’autres professeurs activistes donne-ront des ateliers au cours de ce rassemblement, comme c’est le cas du professeur de l’Université York, David Noble, connu pour ses recherches sur la rationalisa-tion des études postsecondaires, en plus de sa critique du lobby israélien.

De nombreux sujets seront abordés pendant cette conférence, qui se déroule du 3 au 7 mars. Il sera question des campagnes de recrutement militaire sur les campus, de pédagogie critique, de l’apathie qui affecte le corps étu-diant. Un autre dossier qui semble plus pressant dans l’Ouest semble être les Jeux Olympiques de Van-couver et leurs conséquences sur une panoplie de domaines, tant sur les droits des Premières Na-tions que sur la commercialisation des espaces publics. Décidément, le mouvement étudiant semble être en bonne santé de l’autre côté du Canada.

À l’Université d’Ottawa, on se rend compte que les choses bou-gent ailleurs. Enfi n, Steven Klein pense qu’il est encore trop tôt pour dire qu’il existe déjà une cohésion nationale du mouvement étudiant, et pour Frederico Carvajal il faut s’inspirer de ce que fait Students for a Democratic Society. « Je les admire », dit-il.

Suite de la page11

» CONFÉRENCE

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Wassim Garzouzi [email protected] Arts et Culture

Roman Bernard

L’été dernier, l’interdiction de Tin-tin au Congo pour les mineurs du Royaume-Uni a commencé à faire des émules dans tous les pays du monde occidental, dont la France.

Le second album des Aventures de Tintin et Milou avait en effet été jugé raciste par la commission bri-tannique pour l’égalité raciale. Il est vrai que le périple de Tintin dans le Congo belge, dans le contexte de 1930, affi che un colonialisme com-parable à celui qui a prévalu un an après lors de l’Exposition coloniale de Paris, de la même manière que le premier tome des aventures du jeu-ne journaliste, Tintin au Pays des Soviets, est un brûlot anticommu-niste qui ne brille ni par sa connais-sance de l’Union soviétique, ni par sa neutralité idéologique.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Hergé avait refusé de rééditer ce premier album controversé, précau-tion qu’il n’a pas cru devoir prendre pour le deuxième, Tintin au Congo, ni pour le troisième, Tintin en Amé-rique.

Cela aurait pourtant été louable,

car l’aventure en deux albums Les Cigares du pharaon/Le Lotus bleu marque le début des vraies Aventu-res de Tintin et Milou, celles d’un idéaliste internationaliste en butte à l’injustice, et qui parcourt le monde en quête d’aventures et de torts à redresser.

Dans ce premier chef-d’oeuvre, Tintin, de l’Egypte à la Chine en passant par la Péninsule arabique et les Indes, remonte la piste d’un réseau mondial de trafi c de stupé-fi ants. Si le premier tome, qui pré-cède l’arrivée de Tintin à Shanghaï, n’est pas révolutionnaire, le second démontre le courage et la tolérance de son auteur : Hergé, sans doute infl uencé par son amitié - sa liaison ? - avec Tchang, un jeune Chinois émigré - qui lui inspirera le person-nage éponyme que Tintin sauve à deux reprises -, condamne claire-ment l’occupation de la Chine par les troupes japonaises.

Entre ces deux Tintins en appa-rence inconciliables, c’est le second, humaniste, qui doit être retenu puisque c’est lui qui a rencontré un succès mondial, et non le premier, anticommuniste et colonialiste, ain-

si qu’anti-américain, anti-capitaliste et plein de mépris pour les Amérin-diens dans Tintin en Amérique.

Mais il est vrai aussi que quel-ques réminiscences du premier Tintin apparaissent dans la suite de ses aventures, par exemple dans l’album qui suit, L’Oreille cassée, où l’on peut voir Tintin, revenu bredouille d’Amérique latine de sa quête de fétiche sacré, s’adresser à un marchand qui présente toutes les apparences du cliché du Juif colporté par les milieux antisémites des années 30 : nez crochu, cheveux huilés et crépus, petites bésicles et frottage de mains en signe manifeste d’avarice. Même type de représen-tation troublante pour le banquier Blumenstein, fi nancier new-yorkais du « Peary », l’expédition concur-rente de celle de l’« Aurore », dans L’Etoile mystérieuse. Il convient de noter que cet album a été écrit sous occupation allemande. Si cette équi-pée européenne concurrente d’une formation américaine fi nancée par un Juif peut choquer, il ne faut pas oublier le contexte. La bande dessinée, comme toute forme d’ex-pression culturelle, était soumise à

la censure dans une Belgique assu-jettie plus durement que la France aux nazis.

Le Crabe aux pinces d’or, dont une grande partie se déroule dans un Maroc alors sous protectorat français, fait apparaître, pour la dernière fois, un Tintin colonial : l’aventurier à la houpette tutoie en effet un petit boutiquier marocain, lui qui est d’ordinaire si respectueux et ouvert aux autres cultures.

Le vrai message de Tintin

Passons sur les rééditions ultérieu-res, qui ont voulu gommer, à la de-mande de certains pays, les signes qui font apparaître une mauvaise connaissance de la langue française par certains protagonistes. L’émir Ben Kalish Ezab, par exemple, envoie au début de Coke en stock une lettre au capitaine Haddock par laquelle il lui confi e le prince Abdallah « pour son langage française perfectiser » (sic)-en fait pour le mettre à l’abri des troubles qui agitent l’émirat ima-ginaire du Khemed. Dans l’édition postérieure, les fautes de français de l’émir ont été corrigées.

Tout cela ne peut de toute fa-çon pas faire oublier le Tintin qui empêche l’invasion du royaume de Syldavie, démocratique, par la Bordurie militariste et dictatoria-le, dans Le Sceptre d’Ottokar, qui prend la défense du petit Quechua Zorrino contre des Latino-Amé-ricains qui le brutalisent dans Le Temple du Soleil, évite que la ma-chine à ultrasons du professeur Tournesol ne tombe aux mains de la même Bordurie, dans L’Affaire Tournesol, et surtout qui déman-tèle un réseau esclavagiste dans Coke en stock.

C’est ce Tintin-là qui a fait rêver des millions de lecteurs de tous les pays, de toutes les langues, et ceux qui s’emparent de cette interdiction -qui ne démontre d’ailleurs pas un grand souci de liberté d’expression chez eux- pour tenter de faire le pro-cès de Tintin n’ont manifestement pas compris son message. Non, Tintin n’est pas raciste. Quand bien même les tout premiers albums pourraient le laisser supposer, la vingtaine qui suit rachète largement les errements qui ont marqué les débuts de l’aventurier.

Non, Tintin n’est pas raciste

TINTIN

Photo par Anthony Lien

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Arts et Culture

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le 3 mars 2008

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Roman Bernard

Faut-il être francophone pour com-prendre les aventures d’Astérix le Gaulois ? Le succès mondial des al-bums mettant en scène le guerrier aux moustaches jaunes, consacré l’an dernier par son choix comme ambassadeur de la Convention in-ternationale des droits de l’enfant de l’ONU, tendrait au contraire à prouver son universalité.

Les albums ont été traduits dans plus d’une centaine de langues, na-tionales, régionales, ou universelles, comme l’esperanto ou le volapük, et sont diffusés dans le monde entier.

Pourtant, le choix de l’ONU avait été contesté à l’époque, Astérix ayant été jugé trop Gaulois, juste-ment. Trop Gaulois, donc trop Fran-çais. Ce reproche n’était pas dénué de justesse.

Pour comprendre l’humour et le sens caché de la saga scénarisée par Goscinny et dessinée par Uderzo, il semble qu’il faille bien connaître la France, son histoire, sa langue et sa culture, ce qui est le cas – en princi-pe – des Français, et l’est, par exten-sion, des francophones de Belgique, de Suisse, du Maghreb, d’Afrique noire et du Canada, qui ont tous reçu, pour leur bonheur ou non, la culture française par les livres, les fi lms, les chansons.

Astérix, la Gaule sous de Gaulle

Si de Gaule il est question dans les aventures d’Astérix et Obélix, c’est plus de celle du général De Gaulle – hasard des sonorités -, sous la présidence duquel elles ont com-mencé (1959, un an après le retour de l’homme du 18 juin au pouvoir), que de la Gaule du temps de la conquête romaine, dont on ne re-tient aujourd’hui que la fi gure qua-si-légendaire de Vercingétorix et sa tragique défaite à Alésia contre les légions romaines de Jules César.

Les écrits de ce dernier consti-tuent d’ailleurs l’un des rares té-moignages historiques de première main de ce qu’était la Gaule avant sa romanisation. On ne sait pas grand-chose des Gaulois, et si la France, du temps de la Troisième République, enseignait, jusque dans ses lointai-nes colonies, que les ancêtres des Français étaient les Gaulois, c’était vraisemblablement moins par atta-chement à cette civilisation disparue que pour minimiser les apports des conquêtes romaine et franque, dont les effets bénéfi ques sont pourtant incontestables.

Comment être vraiment attaché, du reste, à une culture qui autorisait le sacrifi ce humain par les druides, sans doute moins sympathiques que ne l’est le vénérable Panoramix ? À vrai dire, Goscinny ne parle, dans les

albums d’Astérix, que de la France. Rectifi cation : il parle aussi des pays voisins, mais toujours vus au prisme des préjugés français.

Ainsi des Goths, coiffés de « cas-ques à pointe » comme les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale. Des Bretons, chez lesquels quatre bardes aux cheveux longs font fureur, dans un album publié en 1966, à l’apogée des Beat-les. Des Helvètes, spécialisés dans les banques, les horloges et le fro-mage. Des habitants de l’Hispanie, machos, ombrageux et querelleurs. Ou encore des Belges, séparés en deux peuples concomitants, qui lors de leurs « frugaux » banquets, se disputent la langue à table.

Même lorsque Astérix et Obélix ne parcourent que la Gaule, tous les clichés régionaux sont présents. Dans le chef-d’œuvre de la saga, Le Tour de Gaule, les Normands – alors que les peuples scandinaves, les Vi-kings, ne donneront leur surnom d’ « hommes du Nord » à la Nor-mandie qu’un millénaire plus tard – disent « p’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non » comme le veut la tradition, et Camaracum (actuelle Cambrai) est spécialisée dans les « bêtises », fameux bonbons acidulés qui font la renommée – franco-française - de la bourgade de Cambrai.

Meilleur exemple de ces anachro-nismes historiques, le deuxième album, La Serpe d’Or, se déroule à Lutèce (ancêtre de Paris), présen-tée comme une capitale de la Gaule romaine, alors qu’elle n’est à cette époque qu’un village de pêcheurs installés sur l’actuelle Île de la Cité, les Parisii, qui donneront plus tard leur nom à ce qui deviendra au fi l des siècles la capitale de la France. Sans connaître l’ambiance colorée des embouteillages sur les grands boulevards parisiens, diffi cile éga-lement de comprendre les apostro-phes entre conducteurs de chars, dans les rues de Lutèce.

Si Astérix n’est pas le héros ex-clusif des francophones, il est tout du moins celui des francophiles. Alors, si Astérix est trop Gaulois, trop Français, où réside donc son universalité ?

Deux lectures opposées

Astérix, c’est aussi la résistance dé-sespérée des petits contre les grands. Deux lectures antagonistes peuvent être faites de l’omniprésence de ce thème dans les aventures du guer-rier gaulois.

La première, gaullienne et donc française, interprète la lutte du vil-lage comme la résistance obstinée de la France à toute intrusion, sym-bolique ou physique, de l’étranger. Dans le contexte de la République gaullienne (1958-1969), l’Empire

romain, c’est bien sûr l’Amérique, contre l’hégémonie de laquelle le général De Gaulle n’a eu de cesse de s’insurger, tout en la soutenant, Guerre froide obligeant, contre l’Union soviétique. Mais plutôt que de s’identifi er à Astérix, dont le succès était naissant, il se compa-rait plus volontiers à Tintin, dont la gloire était déjà installée, qu’il considérait d’ailleurs comme son « seul rival ».

La seconde lecture, universaliste, est celle des régionalistes ou des al-ter-mondialistes, qui font là aussi d’Astérix le héraut de la lutte des petits contre les grands, mais en le dépouillant – sacrilège – de son at-tribut gaulois, donc français.

C’est ce qui conduit certains à dépeindre José Bové en Astérix des temps modernes. La similitude s’arrête pourtant aux moustaches blondes et fournies. Astérix lutte véritablement, dans une guerre asy-métrique, contre un ennemi supé-rieur en nombre et en force. Seule la potion magique, qui symbolise plus l’« exception française » que l’agri-culture bio, permet de préserver l’intégrité de l’irréductible village gaulois. Il n’est pas, contrairement à M. Bové, l’histrion d’une nomen-klatura prétendument mondialisée, qui confond résistance à l’oppres-sion et refus de la civilisation et du progrès.

Astérix le Québécois

De façon surprenante, les Québé-cois, et les francophones des autres provinces canadiennes avec eux, ont réuni ces deux lectures a priori in-conciliables pour défendre la cause de la Francophonie au Canada, qui s’apparente également à la défense d’un village assiégé.

Puisque Astérix symbolise la ré-sistance de la France aux intrusions étrangères, ils défendent ce qu’ils appellent le « fait français » au Ca-nada, tout en ayant une approche régionaliste –pour les simples auto-nomistes- ou alter-mondialiste de leur combat : en ouvrant le Québec au monde, et notamment aux fran-cophones d’Europe, d’Afrique noire et du Maghreb, les souverainistes québécois espèrent distinguer, puis séparer la Belle Province du reste du Canada.

À travers cette fusion des deux lectures d’Astérix, c’est toute la modernité du souverainisme qué-bécois qui transparaît, en réconci-liant, après une séparation que l’on croyait défi nitive, le patriotisme et l’ouverture au monde, la nation et la gauche. Voilà une nouvelle réus-site québécoise dont la France et les Français pourraient peut-être s’ins-pirer.

l’irréductible village gaulois et le Québec

Ligne du temps compilée et réalisée par Peter Raaymakers.

2008

1959: Astérix le gaulois est créé par René Goscinny et Albert Uderzo.

1999

1989

1979

1969

1959

1963: Introduction du chien Idé� x.

1967: Parution du premier � lm d’Astérix, Astérix le Gaulois.

1965: Le premier satellite français est lancé, baptisé Astérix-1 en l’honneur du person-nage

1971: Lancement du premier jeu de société d’Astérix, Astérix en Égypte.

1977: Décès de René Goscinny.

1983: Un jeu vidé d’Astérix est lancé pour la plate-forme Atari.

1989: Ouverture du Parc Astérix à Oise.

2005: Parution du plus récent volume d’Astérix, Le ciel lui tombe sur la tête.

1999: Lancement du premier � lm live, Astérix et Obélix contre César.

1994: Astérix et les indiens, produit en Allemagne, est le premier � lm d’Astérix à ne pas être fait en France.

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Arts et Culture

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Houda Souissi

L’enthousiasme suscité par l’enten-te conclue entre l’Offi ce québécois de la langue française et l’Associa-tion canadienne du logiciel de di-vertissement en septembre dernier en vue de la francisation du marché vidéoludique a rapidement pris des allures de feu de paille.

L’Offi ce québécois de la langue française (OQLF) estimait à 10 % la proportion des jeux vidéo dis-ponibles en français sur le marché québécois. En concluant en 2007 une entente avec l’Association ca-nadienne du logiciel de divertisse-ment (ACLD), l’OQLF prévoit de faire grimper ce chiffre à 80%.

Or, loin de clore le dossier de la francisation des jeux vidéo, l’enten-te a plutôt relancé le débat quant à divers aspects entourant la ques-tion.

Dans les années 1990, devant l’ex-pansion fulgurante de l’industrie vi-déoludique, les pressions publiques exigeant l’élargissement de la législa-tion linguistique au marché des jeux vidéo – largement dominé par des entreprises américaines, britanni-ques et japonaises – se multiplient. Il faudra toutefois attendre novem-bre 2003 pour que le gouvernement québécois adopte les premières me-sures visant à réglementer la vente de ludiciels : des modifi cations à la loi sur l’affi chage forceront doréna-vant les commerces à distribuer les produits dans un emballage bilingue et accompagnés d’une documenta-tion en français. Une telle législation, on s’en doute, ne mettra pas fi n aux protestations, s’attirant même les foudres de certains consommateurs, qui avanceront que l’emballage bilin-gue est trompeur.

En septembre 2007, une entente est conclue entre l’Offi ce québécois de la langue française (OQLF) et l’Asso-ciation canadienne du logiciel de di-vertissement (ACLD). Celle-ci prévoit que les jeux disponibles en français ailleurs dans le monde – ce qui repré-sente 80% des jeux vendus au Québec – devront également l’être dans la Belle Province. Cette francisation du

marché québécois devrait se faire pro-gressivement d’ici avril 2009.

Déjà, plusieurs entreprises mem-bres de l’ACLD annoncent des me-sures afi n de se conformer à l’en-tente. Alors que les nouveaux bu-reaux montréalais d’Eidos mettent en place un « comité de la francisa-tion », Beenox – fi liale québécoise du géant américain Activision – dit développer d’ores et déjà tous ses jeux dans la langue de Molière. Vir-ginie Faucher, de Beenox, souligne par ailleurs qu’il arrive que les ver-sions françaises des jeux développés par leurs studios sortent plus tôt au Québec qu’en France, comme ce fut le cas avec Drôle d’abeille : « C’est une question de marketing. Le jeu devait accompagner la sortie en salles du fi lm, qui sortait plus tôt en Amérique du Nord qu’en France. »

Impératif français :« un premier pas »

L’organisme de défense de la lan-gue française Impératif français a mené en 2007 une large campa-gne visant l’industrie vidéoludique. « Impératif français a invité l’OQLF à intervenir auprès des distribu-teurs et des fabricants afi n que l’on rende disponible les jeux vidéo en version française sur le marché québécois et probablement par conséquent, souhaitons-le, sur le marché canadien », explique Jean-Paul Perreault, président de l’or-ganisme. Plus de 22 500 plaintes pour violation de la loi 101 ont ainsi été déposées auprès de l’OQLF, qui avait à traiter un nombre record de plaintes depuis sa création.

Impératif français affi che tout de même des réserves au lendemain de la signature de l’entente. « C’est une très grande victoire. Toutefois, elle est incomplète puisque [l’entente] permet à certains produits dispo-nibles uniquement en anglais de se faufi ler sur le marché québécois », souligne Perreault, qui déplore par ailleurs le manque d’engagement de la France dans le dossier. « On doit dépendre de la francophonie internationale pour vivre en fran-

çais en Amérique du Nord. »

Super Mario Gaspésie

De même, l’entente n’annonce pas forcément l’émergence d’un nou-veau créneau pour l’industrie du doublage au Canada. Notons qu’ac-tuellement le doublage francophone des ludiciels se fait exclusivement sur le Vieux Continent. Tristan Harvey, qui était jusqu’à récem-ment responsable du Comité dou-blage de l’Union des artistes (UDA), avait d’ailleurs dénoncé cette situa-tion dans les pages du Journal de Montréal en novembre dernier et demandé que les doubleurs québé-cois aient « droit à [leur] juste part du marché ».

Des inquiétudes quant à la qua-lité de la langue dans les versions traduites subsistent également. On n’a qu’à penser à la sortie récente de Super Mario Galaxy et The Legend of Zelda : Phantom Hourglass, développés par Nintendo et tous deux truffés d’expressions familiè-res – frette, icitte, catché, loqué et plusieurs autres.

Et sur les tablettes?

Enfi n, l’entente n’engageant que les fabricants, il reste à voir le trai-tement que réserveront les com-merçants aux nouvelles versions françaises. Certains consomma-teurs déplorent notamment le fait que celles-ci soient parfois vendues dans une section en retrait et moins visible.

Rien ne permet de savoir non plus si les versions françaises se-ront vendues à un prix plus élevé que les versions anglaises, comme cela arrive actuellement.

« On voit que dans certains éta-blissements, ils banalisent les ver-sions françaises, accordant plus d’importance aux versions anglai-ses. C’est une mise en marché car-rément inacceptable. [Les jeux en version française] doivent être dis-ponibles à des prix comparables à ceux dans les autres langues », sou-tient Perreault.

Laurent JuvanonPresse universitaire canidienne

C’est une vraie lueur d’espoir ! », commente Mark Abley en décou-vrant que, chez les membres des Premières Nations, près du quart des jeunes de 15 à 24 ans sont en-core capables de communiquer dans leur langue ancestrale. Selon ce journaliste, auteur du livre Par-lez-vous boro ? Voyage aux pays des langues menacées, les don-nées du recensement de 2006 sont moins sombres que prévu : « On dirait que beaucoup de peuples du Canada perdent leur langue moins vite que dans les dernières décen-nies. » D’autres observateurs sont moins enchantés par ce dernier re-censement. « Ces chiffres ne nous apprennent rien, déplore Daniel Wilson, conseiller spécial auprès de l’Assemblée des Premières Na-tions (APN), seules deux de nos langues autochtones sont viables à long terme » Il s’agit du cri, parlé de l’Alberta jusqu’au Québec, et de l’ojibway, répandu dans la région des Grands Lacs et plus à l’ouest. Les autres sont menacées d’une disparition plus ou moins rapide. À noter que l’inuktitut reste lui aussi viable avec 50 % de la population inuit qui déclare le parler à la mai-son (Statistique Canada).

Résolument critique, Daniel Wil-son conteste la fi abilité de l’enquête et doute de l’aptitude des agents du recensement à évaluer la capacité des personnes interrogées à s’expri-mer dans une langue autochtone. Son opinion rejoint celle d’Amos Key, un membre de la nation Cayu-ga qui se bat depuis 25 ans pour la survie de ces langues. Celui-ci sou-ligne les limites d’une enquête boy-cottée par de nombreux résidants des réserves indiennes.

Di� cultés à interpréter les chi� res

« Le décompte des autochtones au Canada a toujours été un défi », reconnaît Jean-Pierre Corbeil, spécialiste en chef des statistiques linguistiques de Statistique Cana-da. Ces données, aussi imparfaites soient elles, permettent néanmoins de vérifi er des tendances connues comme l’usage des langues ances-trales qui demeure peu présent. Ainsi, plus de 70 % des membres des Premières Nations se disent in-capables de soutenir une conversa-

tion dans l’une d’entre elles.Des quelque 60 langues autoch-

tones du Canada, bon nombre seraient menacées à des degrés différents. Pour certaines, comme le haida ou le kutenai, parlées en Colombie-Britannique, la situation serait quasi désespérée. « Pour ces langues très rares, le silence semble de plus en plus inévitable », s’attris-te Mark Abley. Mary Jane Norris, démographe au ministère des Affai-res indiennes et du Nord canadien, se refuse à porter un jugement de valeur sur ces chiffres. Elle souligne cependant qu’ils sont relativement stables et qu’ils «suggèrent un engag elle, mais seconde. Cette proportion atteint même 40 % pour certains idiomes comptant très peu de lo-cuteurs comme le tsimsh ian et le tlingit – en Colombie-Britannique. « Le nombre croissant de locuteurs, de langue seconde s’inscrit dans un processus de redynamisation de la langue », précise Mary Jane Norris.

« Cet engouement pour nos lan-gues ancestrales est le signe d’une renaissance en cours que j’observe sur le terrain », déclare Amos Key qui considère ce mode de transmis-sion des langues autochtones com-me l’une des clés de leur survie.

Le Québec comme modèle

Balayant cette solution, Daniel Wilson préfère mettre en avant les revendications de l’Assemblée des Premières Nations : « Ce dont ces langues ont besoin, c’est d’une pro-tection réelle et appropriée, comme cela s’est fait pour le français au Québec. Elles doivent être utilisées dans nos écoles comme de vérita-bles langues d’enseignement, sous le contrôle des Premières Nations elles-mêmes, à l’aide d’un fi nance-ment accru. »

Une opinion partagée par Amos Key, qui souligne que la préserva-tion du trésor linguistique cana-dien nécessite un véritable effort, à commencer par la conduite d’étu-des approfondies sur les conditions de la transmission de ces langues. Un espoir qui pourrait être comblé en partie : Jean-Pierre Corbeil an-nonce la publication prochaine de deux grandes enquêtes portant sur les peuples autochtones. Celles-ci devraient permettre de compren-dre de façon encore un peu plus ap-profondie la réalité méconnue des Premières Nations.

Francisation, le feu de paille

JEUX VIDEO

Une entente conclue en septembre dernier prévoit la francisation de 80% des ludiciels disponibles sur le marché québécois d’ici avril 2009. Dessin par Francis Chartrand.

Langues autochtones :extinction de voix

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Arts et Culture

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le 3 mars 2008

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Exposition d’arts visuels des étudiants de l’Université d’OttawaQuand ? Vernissage le 6 mars à 22h, exposition jusqu’au 13 marsOù ? Galerie « La Petite mort », 306, rue Cumberland, Ottawa

Lord Dalhousie. Mécène et collectionneurQuand ? Jusqu’au 11 maiOù ? Musée des Beaux-Arts du Canada, 380, promenade Sussex,

Ottawa

Le langage de la natureQuand ? Jusqu’au 4 maiOù ? Musée canadien de la nature, 240, rue McLeod, Ottawa

ARTS VISUELS

CALENDRIER DU 3 AU 9 MARS 2008

Ce qui meurt en dernierQuand ? Du 4 au 8 marsOù ? Centre national des Arts, 53, rue , Elgin, Ottawa

THÉÂTRE

Steve Hill et BluestoneQuand ? Le 9 mars, Où ? Zaphod Beeblebrox, 27, rue York, Ottawa

Celso MachadoQuand ? Le 7 mars à 20hOù ? La Basoche, 120, rue Principale, Gatineau (secteur Aylmer)

Lancement de disque de Norbert LepageQuand ? Le 4 mars à 19hOù ? Le petit Chicago, 50, rue du Portage, Gatineau (secteur Hull)

MUSIQUE

Réal BélandQuand ? Le 6 mars à 20hOù ? Salle Odyssée, 855, boulevard de la Gappe, Gatineau

AUTRES

Dîner d’initiation à l’étiquetteQuand ? Le 6 mars à 18hOù ? Pavillon Tabaret, pièce 112

Rencontre littéraire avec Éric Charlebois : « Élémensonges ou la poésie du cynisme »

Quand ? Le 6 mars à 10hOù ? Pavillon Vanier, pièce 531

SUR LE CAMPUS

CRITIQUES »Fratelli’s À toujours avaler des masses de pâtes

dégoulinantes d’huile que l’on retrouve dans les meilleures pizzerias de la rue, un amateur de pizza se surprend parfois à rêver de pâte mince et croustillante, de tomate fraîche et goûteuse, de fromage en quantité modérée et de longues feuilles de basilic. C’est pourquoi quand cet ama-teur de pizza trouve un endroit où il peut apaiser sa faim, il la conserve dans son carnet et y retourne quand plus aucune pizza ne lui paraîtra appétissante.

Que dire de plus d’une telle pizza qu’elle se trouve bel et bien dans un petit resto ita-lien, situé à quelques endroits dans la ville (Bank, Beechwood, Richmond). Chez Fra-telli, la Margherita (tomate, mozzarella, basilic) en est une à faire rêver de pauvres Ottaviens victimes d’un hiver qui traîne.

En fait, rien n’évoque la cuisine de l’Italie comme la tomate de la pizza de chez Fra-telli.

Mis à part une excellente pizza, le menu reste assez traditionnellement italien : de nombreuses pâtes, des plats principaux composés de viande et de riz, et plusieurs soupes. L’ambiance bistro en fait un endroit agréable à fréquenter, et la liste des vins se prête bien à des dîners ou soupers en bonne compagnie. Les prix sont par contre un peu au-dessus du budget étudiant, ce qui en fait une sor-tie pour les occasions spéciales. Et le fait d’avoir froid et de vouloir se réchauffer avec un bon repas et un verre de vin, est-ce une occasion suffisamment spéciale? À vous d’en juger.

Roxanne Dubois

» RESTO

Juno, le dernier fi lm du réalisateur cana-dien Jason Reitman, qui a travaillé sur Thank You for Smoking, est un petit fi lm qui offre un intéressant contraste par rap-port à d’autres qui ont été présentés sur nos écrans ces derniers mois. Plutôt que de présenter une histoire sombre et san-glante, le fi lm raconte l’histoire de Juno (Ellen Page), une adolescente de 16 ans qui se retrouve enceinte après avoir cou-ché avec son meilleur ami Paulie (Michael Cera). Elle décide, plutôt que de se faire avorter ou de garder l’enfant, de le donner en adoption à un couple (Jennifer Garner et Jason Bateman) qui semble être le cou-ple parfait. Bien évidemment, tout ne se déroulera pas comme prévu, le fi lm est quand même une comédie. Et c’est ce qui fait la magie de Juno. Plutôt que de traiter l’idée de la grossesse d’une adolescente de façon tragique, comme c’est souvent fait à Hollywood, le fi lm traite le sujet avec hu-

mour, panache et simplicité. Un autre élé-ment qui frappe dans Juno est la perfor-mance d’Ellen Page. Elle interprète Juno avec une sincérité qui rayonne à travers tout le fi lm. Si le personnage est si crédi-ble, c’est qu’Ellen Page y a mis beaucoup d’elle-même. Tous les autres acteurs sui-vent la trace d’Ellen Page et offrent de so-lides performances, ce qui aurait été im-possible à faire sans le scénario hilarant et original, gagnant d’un Oscar. Autant le fi lm possède toutes ces qualités, autant un défaut sort du lot. Autant l’interprétation d’Ellen Page est sincère, autant le specta-teur a des diffi cultés à croire qu’une ado-lescente de 16 ans d’une petite ville améri-caine ait des goûts si sophistiqués en ma-tière de musique et de cinéma, ou qu’elle soit si mature pour son âge. Malgré tout, Juno est un fi lm à voir, pour se sortir de la grisaille des derniers jours de l’hiver.

Vickie Perreault

Juno» FILM

Monsieur Mono

« Mono » est un préfi xe qui, en grec, signi-fi e « unique ». À savoir si Monsieur Mono se basait sur cette signifi cation pour se défi nir ou s’il voulait abréger un mot com-me monocorde ou monologue (tous des termes qui collent au personnage), nul ne le sait. Chose certaine, Petite musique de pluie est le deuxième album de Monsieur Mono et sous ce pseudonyme se cache un artiste, Éric Goulet, dont les preuves ne sont plus à faire au Québec. Son premier album en tant que Monsieur Mono, Pleu-rer la mer morte, découlait d’une diffi cile rupture amoureuse et malgré les trois an-nées qui ont passé, la mélancolie semble toujours présente. Avec son groupe « Les Chiens », l’auteur-compositeur-interprète se défoule avec un son rock. En réalisant des albums pour, entre autres, Vincent

Vallières et Yann Perreau, il se permet de planer entre le pop-rock et la nouvelle chanson. Ici, avec des paroles emprein-tes de sensibilité mêlées à des mélodies de piano et de violons, tout porte à croire que cet artiste possède de multiples per-sonnalités. Ariane Moffatt embellit de sa délicate voix la pièce Comme en temps de guerre en ajoutant une note de romance à cette chanson qui associe le mot « guer-re » à la déception affective.

S’écoutant d’un bout à l’autre comme étant une seule pièce, l’album nous berce et nous repose l’esprit, idéal lors de mi-ses-sions intenses !

Si Petite musique de pluie n’ensoleille pas nos journées, elle sympathise toutefois avec nos cœurs blessés.

Véronique Strasbourg

» DISQUE

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Arts et Culture

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le 3 mars 2008

18 • www.larotonde.ca

Emeric Sallon

D eux jours, deux cérémonies, deux ambiances. Encore une célébration du cinéma fran-çais où l’animateur (Antoine

De Caunes) a peiné à dynamiser la salle, pas vraiment réactive aux ten-tatives humoristiques, alors que l’as-sistance répondait favorablement aux plaisanteries de Jon Stewart. Qu’en est-il du palmarès ?

La grande gagnante aura cer-tainement été Marion Cotillard (meilleure actrice) avec son doublé attendrissant, ses larmes, son sou-rire et son anglais parfait. Certains diront qu’on récompense plus la performance que le jeu d’acteur, mais en l’occurrence, il serait diffi ci-

le de ne pas reconnaître le mérite de la comédienne dans son incarnation d’Edith Piaf. Autre point commun entre les deux palmarès, des résul-tats assez prévisibles.

Côté français, La Graine et le Mulet (nouveau fi lm d’A. Kechiche, déjà cé-sarisé pour L’Esquive en 2005 ) rafl e quatre récompenses : meilleur fi lm, meilleur réalisateur, meilleur scéna-rio original et meilleur espoir féminin. La vie en rose d’O. Dahan (biopic de la vie d’Edith Piaf) et ses cinq récom-penses dont celle des meilleurs costu-mes et décors récolte ce qu’elle avait semé. Persépolis et ses deux Césars (meilleure adaptation et meilleure première œuvre) confi rme les atten-tes nées au dernier festival de Can-nes, et La vie des Autres (succès Al-

lemand 2007) est primé meilleur fi lm étranger. Mathieu Amalric reçoit la récompense du meilleur acteur pour sa performance dans Le Scaphandre et le Papillon. Seul vrai perdant de la soirée, Un Secret, nommé onze fois, ne rapporte qu’une seule récompen-se, celle du second rôle féminin pour Julie Depardieu.

Les Oscars n’auront pas oublié le cinéma français cette année en le gra-tifi ant de trois Oscars dont meilleure actrice, meilleur maquillage (La Vie en Rose) et Court Métrage. Par contre, Persépolis s’incline devant Rata-touille, fi lm Pixar esthétiquement splendide, pour l’Oscar du meilleur fi lm d’animation ; et le Scaphandre et le Papillon, pourtant nommé qua-tre fois, n’obtient aucune statuette.

Grand champion de la cérémonie, No Country For Old Men des Frères Co-hen reçoit quatre Oscars dont celui de meilleur fi lm, meilleur réalisateur et meilleur second rôle masculin pour un Javier Bardem époustoufl ant. There will be blood (fi lm sensation de P. T. Anderson) gagne deux statuettes dont celle de meilleur acteur pour un Daniel D. Lewis grandiose. Enfi n, The Bourne Ultimatum surprend en obtenant trois récompenses techniques dont meilleur montage, son et mixage. Les autres fi lms n’emportent qu’un Oscar chacun, Juno pour son scénario, La Boussole d’or pour les effets visuels, Atonement pour la musique, Elizabeth :l’âge d’or pour les costumes, Sweeney Todd (le dernier de Tim Burton) pour la direc-tion artistique et Michael Clayton pour

Tilda Swinton en second rôle féminin. L’académie a ainsi réparti les récom-penses de manière équitable face à un cru plutôt bon, ne laissant que peu de déceptions, dont Into the Wild de Sean Penn et The Assassination of Jesse Ja-mes by the Coward Robert Redfordqui n’obtiennent malheureusement rien.

Pas de coup de théâtre donc cette année, mais des fi lms de bonne qua-lité primés à leur juste valeur. Espé-rons que 2009 sera aussi éblouis-sant. Et pour ceux qui auraient raté certains des fi lms, le Bytowne Cine-ma repasse dès mars la grande ma-jorité des fi lms nominés. Alors cou-rez voir Juno, There will be blood et tous les autres, il y en a pour tous les goûts.

Césars et Oscars 2008, un bon cru

Kimberley Jean-Pharuns

Un peu d’alcool, de la musique en-gagée, une ambiance festive, que demander de plus un vendredi soir sur notre cher campus? La Semai-ne givrée qui se déroulait du 23 au 29 février a été close par un concert du très populaire groupe Vulgaires Machins. Le spectacle se déroulait au terminus du campus en face du bar 1848, vendredi dernier. Après une attente désagréable due à des problèmes techniques, le public d’un peu plus d’une centaine de personnes a eu droit à un concert très satisfaisant. Beaucoup de dy-namisme de la part des musiciens et une interaction chaleureuse en-tre le public et la scène.

La majorité des spectateurs connaissait déjà le groupe et sem-blait ravie de la performance des quatre musiciens. Les non-franco-phones ont pu malgré tout appré-cier la qualité sonore et le talent incontestable des musiciens.

Vulgaires Machins est un grou-pe québécois qui existe depuis plus de 10 ans avec cinq albums en liste. Leur musique est souvent qualifi ée de « punk engagé » et les membres s’efforcent d’assumer pleinement leurs responsabilités sociales. Il n’est donc pas rare d’entendre des messages à caractère politique du-rant leur concert. « Je suis natio-naliste, mais j’aime beaucoup les Anglais », dit le chanteur principal du groupe, Guillaume Beaure-gard, pour se présenter au public. L’indépendance du Québec est un sujet qui les intéresse beaucoup. Cependant, ils se disent « très per-plexes face aux nationalistes ex-trémistes » qui ne savent rien des francophones. Selon la chanteuse et pianiste de la formation, Vul-gaires Machins se veut ouvert à la francophonie hors Québec, et don-ne des concerts à Ottawa, à Hearst, ou à Winnipeg. C’est une occasion

d’enrichir ses connaissances de ces communautés.

Le spectacle de clôture de la Semaine givrée a aussi permis de découvrir le groupe Magenta Lanede North York. L’une des rares for-mation rock majoritairement com-posée de femmes. Un son brut, des paroles assez cliché, et une bonne présence sur scène; Magenta Lanea tout ce qu’il faut pour percer dans le pop-rock anglophone !

Il est intéressant de constater que le concert mettait en scène deux groupes dans lesquels les femmes sont très bien représen-tées, ce qui est assez rare dans le rock. Était-ce prémédité? Nom-breux sont ceux qui seraient ravis si la FÉUO avait à coeur de pro-mouvoir une plus grande partici-pation des femmes dans le rock.

D’une manière générale, le concert de la Semaine givrée a été un succès.

Blaise D. Guillotte

L’Observatoire des nouvelles pra-tiques symboliques (ONUPS) ne pouvait choisir un meilleur moment pour lancer le livre de l’intellectuel anarchiste et enseignant à l’Univer-sité du Québec à Montréal, Francis Dupuis-Déri. « L’Éthique du Vam-pire », manifeste contre la guerre en Afghanistan, arrive quelques jours seulement après qu’une entente sur la prolongation de la mission canadienne entre les deux princi-paux partis politiques canadiens a eu lieu.

« Encore une fois, l’Afghanistan est instrumentalisé, instrumentali-sé pour servir les intérêts politiques des partis politiques nationaux ». La petite salle du pavillon Desmarais était bondée en ce vendredi après-midi de la fi n février pour entendre Francis Dupuis-Déri y aller d’af-fi rmations polémiques et acerbes contre les gouvernants qui nous en-voient en guerre. « Je suis en colère parce que j’ai l’impression qu’on me ment ». En colère également envers les médias qui colportent les nou-velles qu’on leur dit de colporter, sans trop poser de questions, sans trop remettre en cause le bien par-ler militaire. Le tout n’est cepen-dant pas qu’une série d’affi rmations gratuites et cliché d’une gauche anti-guerre qui tenterait par tous les moyens de se faire entendre. La conférence de Dupuis-Déri, présen-tée dans le cadre du Salon du Livre de l’Outaouais, était appuyée sur un livre fort bien documenté.

Quelques horreurs du temps présent

« L’Éthique du vampire » porte le sous-titre suivant : « De la guerre en Afghanistan et quelques horreurs du temps présent ». Le titre a de quoi surprendre. Qui est le vampire dans cette histoire ? Pour un vampi-

Vulgaires Machins à l’U d’OLancement canadien de « L’Éthique du Vampire »

Le lancement du livre « L’Éthique du Vampire » de Francis Dupuis-Déri, était présenté par l’Observatoire des nouvelles pratiques symboliques (ONUPS).

Photo par Karine Desjardins.

re ? La référence est subtile. Il s’agit en fait des vEmpires, ces États qui vont sucer le sang des autres pour en faire des cadavres, ou au mieux, des morts-vivants. « Sans doute, personne ne prendrait au sérieux un vampire qui prétendrait agir pour le bien de sa victime alors même qu’il la saigne à mort ». C’est pourtant bien ce que l’on fait en Afghanistan, alors que nos soldats prétendent y établir la paix tout en larguant des bombes.

Qu’on le dise d’emblée, ceux qui ont déjà une bonne connaissance de l’argumentaire anarchiste an-ti-guerre ne retrouveront rien de particulier dans cet ouvrage, ne se-rait-ce que l’application concrète à

un cas qu’est celui du Canada et de l’Afghanistan. L’auteur lui-même ne prétend pas à l’originalité, au contraire. C’est bien la preuve que l’argumentaire est cohérent et solide s’il est demeuré le même aussi long-temps. Pour une application concrè-te, c’en est toute une cependant. On peut être d’accord ou non, force est d’admettre que Dupuis-Déri ne se lance pas dans des déclarations pamphlétaires sorties de nulle part. Documentée, appuyée, tout à la fois historique, politique et économi-que, la recherche de l’auteur a tout pour rendre à cet argumentaire une crédibilité et une rigueur. Le Qué-bec aurait-il enfi n trouvé son Noam Chomsky ?

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le 25 février 2008

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Simon [email protected]

Sports

Romain Guibert

Le championnat de hockey féminin du SIC (Sport interuniversitaire cana-dien) arrive à grands pas et il est temps d’en faire une présentation. Les Gee-Gees, qui sont les hôtes du tournoi qui a lieu du 7 au 10 mars, ont bénéfi cié d’un laissez-passer. L’entraîneur d’Ot-tawa fait part de ses prédictions et de sa confi ance face aux grosses cylin-drées du hockey canadien.

La troupe de Shelley Coolidge n’a pas réussi à atteindre la fi nale de la confé-rence québécoise et n’entrera pas par la grande porte. Elle refuse cependant d’employer le terme de négligées, alors que leur fi che (7-8-0-3) fera fi gure d’in-truse par rapport aux autres.

« Négligées est un terme que les autres équipes utilisent. Nous savons que nous sommes un groupe de bons athlètes. Nous ne nous voyons pas comme des négligées et nous apprêtons à être compétitifs », atteste Coolidge.

Est-ce donc une bonne idée d’ac-corder un billet pour les nationaux à l’équipe hôtesse, surtout quand elle se risque à affronter des équipes de très haut niveau ? L’an dernier, Ottawa s’était fait battre 5-0 à deux reprises et avait perdu 6-5 dans le match pour la 5e place contre Moncton.

Cette décision vient de l’association des entraîneurs, afi n de promouvoir le hockey féminin. Si l’équipe locale ne joue pas, comment attirer les foules ? «Notre but est d’être à guichet fermé, afi n d’attirer la foule. Et nos joueuses ont fait un bon travail en s’impliquant dans la communauté » pour vendre le tournoi, confi rme Coolidge.

« On a construit la saison sachant qu’on serait aux nationaux, donc toutes les étapes dans notre prépa-ration servaient à s’améliorer chaque jour pour atteindre un sommet le 10 mars », expliquait Coolidge. Elles se sont pourtant fait refroidir prématu-rément par Carleton en demi-fi nale, étant balayées en deux matchs.

Bien qu’elles aient eu une semaine de repos supplémentaire, elles n’ont pas eu à affronter McGill. Cette série aurait été une belle préparation avant de jouer contre les meneurs du SIC.

L’entraîneur s’attend à rencontrer McGill, l’Alberta, Laurier, St. Fran-cis-Xavier et le Manitoba; soit les cinq têtes de séries au classement du SIC. Seul St. Francis-Xavier était absent l’an dernier au profi t de Moncton. L’équipe néo-écossaise a déjà son billet pour l’édition 2008, tout comme la formation albertaine et le Manitoba. Les Martlets de McGill et les Golden

Hawks de l’Université Wilfrid Laurier ont obtenu leur place dans le cham-pionnat national cette dernière semai-ne, en battant Carleton et Toronto.

À l’exception de McGill, ces équi-pes semblent méconnues pour le Gris et Grenat, puisque les affrontements entre conférences sont rares. Mais Ottawa était déjà au tournoi l’an der-nier et plusieurs joueuses seront de retour avec davantage d’expérience.

« On a l’avantage d’avoir des vidéos et des dépisteurs . On a joué contre des équipes d’autres conférences et on a eu une opportunité de voir leur program-me. Si on ne les a pas déjà affrontées, on aura des vidéos », confi e la pilote otta-vienne sur la préparation de son équipe à la veille de rivaliser avec l’élite.

L’entraîneur des Gee-Gees s’est donc livrée au jeu des prédictions. « Dans l’Ouest, l’Université d’Alberta est très compétitive. Dans la conférence Atlantique, St. Francis-Xavier est en tête, c’est une équipe similaire à Mc-Gill. En Ontario, Toronto et Laurier sont au coude-à-coude. Laurier est la seule équipe qui ait réussi à contrôler le jeu face à McGill. D’un autre côté, l’Alberta est la seule équipe à avoir battu McGill », dans la dernière fi nale nationale par la marque de 4-0. La re-vanche sera donc à l’honneur.

HOCKEY FÉMININ » SIC NATIONAUX

En prévision des nationauxBDV. Photo par George Ngo.

GROUPES

GROUPE A GROUPE B

P

26

21

15

M

1,05

P

17

14

18

M

1,83

ALBERTA » 2E

JOUEUSE PJ B

NEWTON 20 20

CABANA 24 12

COPELAND 24 8

GARDIENNE V D

VINGE 13 2

ST. F-X » 4E

JOUEUSE PJ B

FERGUSON 21 25

SHANAHAN 21 17

DAVIS 21 19

GARDIENNE V D

HARVIEUX 8 2

P

12

6

13

M

1,57

MANITOBA » 5E

JOUEUSE PJ B

MILES 24 10

ROSS 23 14

LAROCQUE 20 7

GARDIENNE V D

CORFIELD 14 5

P

16

19

12

M

0,53

LAURIER » 3E

JOUEUSE PJ B

BARCH 27 15

MESCHINO 27 7

SHIRRIFF 27 11

GARDIENNE V D

WIELGOSZ 6 1

OTTAWA » 6E

JOUEUSE PJ B P

KERR 18 8 4

CHARLEBOIS 18 2 8

BURRILL 17 2 6

GARDIENNE V D M

AUDET 4 6 2,30

P

15

14

12

M

0,47

MCGILL » 1ER

JOUEUSE PJ B

DAVIDSON 18 14

BETTEZ 18 15

DENIS 18 9

GARDIENNE V D

LABONTÉ 17 0

Photo par George Ngo

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Sports

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Sports le 3 mars 2008

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BASKETBALL MASCULIN » CARLETON 75 OTTAWA 56

Simon Cremer

Les Ravens ont gagné un match lourd de conséquences, samedi soir, dans la Bataille de Bytowne. La fi na-le de l’Est du SUO s’est conclue par une victoire 75-56 des Ravens, qui affronteront les Mustangs de Wes-tern pour le titre ontarien, tandis qu’Ottawa devra se rendre à Brock pour la troisième place du SUO, qualifi cative pour le championnat national du SIC.

Ottawa avait une chance de par-venir au Tournoi des huit national par la grande porte avec une vic-toire contre Carleton. Malgré la dé-faite face aux Ravens, la troupe de Dave Deaveiro peut encore espérer obtenir un billet pour le champion-nat national avec une victoire contre les Badgers de Brock, ou par la place wildcard, déterminée par le Top 10 national.

Mais après trois quarts chaude-ment disputés, les fautes ont péna-lisé les Gee-Gees.

Le match a commencé par un échange de panier entre les centres Aaron Doornekamp, des Ravens, et Dax Dessureault, d’Ottawa. Les deux géants se sont suivis de près pendant tout le match, Dessureault étant chargé de surveiller l’atta-quant-étoile de Carleton sous le pa-nier.

Carleton a pris les premiers le contrôle du match, Doornekamp donnant une avance de 8-2 en dé-but de premier quart. Donnie Gib-son et Sean Peter ont enchaîné deux paniers de trois points consécutifs pour ramener les deux équipes à égalité, avant qu’à nouveau, les Ra-vens ne prennent l’avantage.

Ce sont deux équipes très ner-veuses qui s’affrontaient au Ravens’ Nest : le premier quart a vu les deux formations manquer plusieurs bel-les chances, sous la pression d’une salle pleine.

Quelques instants plus tard, Ot-tawa prenait à nouveau la tête du match, avec un lancer-franc de Dax Dessureault. Donnie Gibson renché-rissait avec un panier à trois points, en route vers une avance de 22-16 à la fi n du premier quart-temps.

L’histoire se répétait au deuxième quart. Les deux formations se sont talonnées de très près. Josh Gib-son-Bascombe, qui a fait preuve d’une incroyable détermination

Carleton a le meilleur sur Ottawa avant les Nationaux

La Bataille de Bytowne battait son plein, au

Ravens’ Nest, samedi soir. Ottawa devra se battre

pour la troisième place dans l’Ontario, quali� cative

pour le championnat national SIC.

pour prendre possession d’un bal-lon libre, créait l’égalité à 28 en fi n d’engagement, les Gee-Gees termi-nant la première demie avec un seul point d’écart, après un panier de Ryan Kenny faisant 31-30.

Sean Peter redonnait l’avantage aux Gee-Gees au retour des vestiai-res, quelques instants avant que le match ne prenne défi nitivement un tournant.

L’intensité a monté d’un cran, quand Dessureault et Aaron Door-nekamp sont tous deux tombés après un panier de l’attaquant-étoile de Carleton. En se relevant, Dessu-reault a donné un coup en réplique à un coup de coude de son homo-logue. L’offi ciel, intraitable, et mal-gré un Deaveiro furieux, donnait la chance à Doornekamp de redonner l’avantage aux siens, chose qu’il a faite.

Le pilote ottavien ne pouvant contenir son mécontentement, il s’est vu infl iger une faute technique, ce qui a permis à Doornekamp de creuser d’autant plus l’écart en fa-veur des Ravens.

À partir de là, les Gee-Gees ont semblé avoir le souffl e coupé.

Alors que Gibson et Gibson-Bas-combe ont tenté d’orchestrer une remontée, Doornekamp et Stuart Turnbull ont assuré la réplique pour Carleton. Donnie Gibson a pu rame-ner les siens à trois points des Ra-vens, mais sans suite.

Turnbull donnait une avance de 55-43 à Carleton pour clore le troi-sième quart.

Les Ravens n’ont eu qu’à conti-nuer sur leur lancée pour s’assurer la victoire. Malgré plusieurs points sur faute réussis par Sean Peter, nommé joueur du match pour Ot-tawa, les Gee-Gees n’ont pas été en mesure de trouver la bonne réponse au jeu rapide et aux tireurs précis des Ravens. Neal Dawson effaçait tout espoir d’un come-back pour Ottawa avec trois paniers et deux lancers-francs dans les derniers ins-tants.Sean Peter a été le plus productif pour les Gee-Gees, avec un total de 14 points et cinq rebonds. Alors qu’Aaron Doornekamp a quant à lui remis une fi che de 19 points et 4 re-bonds.

Aaron Doornekamp (42) tente de soutirer le ballon à Dax Dessureault (44), d’Ottawa. C’est l’attaquant-étoile des Ravens qui a eu le meilleur de ce duel de titans, samedi. Photo par Francis Chartrand.

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Carleton

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Carleton

Ottawa

Un fan qui n’a pas froid aux yeux

Le march a été ponctué du passage fort remarqué d’un partisan des Gee-Gees, qui est passé devant le banc des Ravens pour montrer son méconten-tement face à l’issue du match.

Dax Dessureault était le premier à se dire déçu de l’issue d’un match qui aurait pu tourner en faveur des siens : « On a encore un match pour se qualifi er pour les Nationaux, mais c’est ce match qu’on voulait gagner. On a eu du mal à jouer en offensive. Il y avait beaucoup de pénétration dans notre défense; arrêter la péné-tration, c’était notre plan de match et c’est ça qui a fait la différence. »

Mais malgré la défaite, encore une fois, les Gee-Gees ont trouvé le moyen de mettre à jour des failles importantes dans le jeu des Ravens, qui sont toujours invaincus cette saison. « Si ce n’est pas la deuxième meilleure équipe au pays, elle joue de cette façon quand elle nous af-fronte », reconnaissait Dave Smart, le pilote de Carleton.

Quand à son homologue ottavien, Dave Deaveiro, il préférait ne pas accorder trop d’importance à l’inci-dent au troisième quart. « Je pour-rais en parler, de l’arbitrage, mais c’est la meilleure équipe qui a gagné ce soir. »

Pour accéder aux Nationaux, les Gee-Gees devront donc faire un dé-tour par Brock, dans l’espoir d’obte-nir la troisième place du champion-nat du SUO. « Ça sera un match dif-fi cile, mais il ne faut pas s’en faire, on y sera! », lançait un Sean Peter confi ant.

» PARTISAN DÉSABUSÉ » BASEKETBALL

Un partisan des Gee-Gees a fait un passage plutôt inusité devant le banc des Ravens, pour montrer son mécontentement face à l’issue du match. Photo par Frank Appleyard

Le graphique ci-haut représente l’écart en points entre les deux équipes au travers de la rencontre. Graphique par Peter Raaymakers.

Le graphique ci-haut repreésente la comparaison statistique des deux formations dans quatre aspects. Graphique par Jason Chiu

» INFOGRAPHIQES

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1 2 3Les trois étoiles de La Rotonde

L’équipe de football a connu sa meilleure saison en remportant tous ses matchs en saison régulière. Photo par Karine Desjardins

La Coupe Vanier a peut-être été remise aux Bisons de l’Université du Manitoba depuis longtemps, mais

dans le football du Sport interuniversitaire canadien (SIC), le terme « saison morte » a perdu tout son

sens. Simon Cremer a rencontré Denis Piché, l’entraîneur-chef des Gee-Gees, pour avoir une mise à

jour sur l’état des troupes, et sur la saison prochaine du Gris et Grenat.

FOOTBALL

Les nouvelles du ballon ovale

«On n’arrête pas vraiment, on ne fait que changer de chapeau », ex-plique Piché, dont les troupes sont à l’entraînement individuel sur une base hebdomadaire, en plus de sessions complètes sous dôme et d’ateliers de course en groupe.

Le règlement du SIC impose une limite de 20 entraînements complets pendant la saison mor-te. Faute de financement, les Gee-Gees ne pourront en faire que 14.

Car, en plus du développement de l’équipe, du recrutement et de l’aide académique, l’équipe d’en-traîneurs doit également veiller au financement du programme.

Ce financement se fait en partie par le biais des relations entrete-nues avec les anciens, notamment à l’occasion de réceptions, comme le Dîner du 13e homme, qui avait lieu jeudi dernier.

Josh Sacobie et Ara Tchoba-nian étaient parmi les joueurs à l’honneur lors de la soirée. En huit matchs, Sacobie a passé pour 2320 verges et 21 passes de touché, en ne se faisant intercepter que qua-tre fois. Pendant ses quatre saisons avec les Gee-Gees, le quart origi-naire de Fredericton a accumulé 7714 verges et 63 passes payantes, deux sommets pour l’Université. Tchobanian a pour sa part été ho-noré comme joueur par excellence des unités spéciales. Le botteur de précision et de dégagement a été le meilleur marqueur du SIC avec 106 points, établissant également un record de placements en car-rière (54) de tous les temps des Gee-Gees et pour une saison (21) lors de sa dernière année univer-sitaire.

Le recrutement au cours de l’année

Le recrutement occupe une partie importante du temps des entraî-neurs. Contrairement aux grandes écoles américaines, qui peuvent of-frir des bourses de près de 100 000 $ à leurs athlètes, les équipes in-teruniversitaires canadiennes doi-vent se baser sur des facteurs plus diffi cilement quantifi ables pour rallier à leurs rangs une nouvelle recrue.

« Nous passons de 300 joueurs iden-tifi és en début d’année à 30 qui se joi-gnent à l’équipe », explique Denis Piché.

La compétition entre les équi-pes ne s’arrête pas sur le terrain, puisqu’au cours de l’année, elles sont en compétition pour « vendre leur programme » aux joueurs. En fait, la compétition est telle que les joueurs qui se présentent au camp d’essais comme walk-on ont com-plètement disparu des alignements des meilleures équipes canadien-nes.

Pendant toute l’année, en plus de faire du dépistage « sur le ter-rain », l’équipe d’entraîneurs des Gee-Gees reçoit des dizaines de vidéos de joueurs qui cherchent à se faire recruter, en plus de donner régulièrement des visites du cam-pus et des installations de l’équipe aux parents et athlètes intéressés par le programme de l’Université d’Ottawa.

Piché et ses hommes prévoient une année importante pour le recru-tement. La ligne à l’attaque aura no-tamment une allure bien différente, avec la perte de Naim El-Far et Ke-vin Kelly, deux joueurs nommés à l’équipe-étoile du SUO.

son poste avant de choisir de venir à Ot-tawa, a toutes les qualités de Sacobie et davantage encore. Il est plus athlétique, et serait plus enclin à porter le ballon que le numéro 15 ottavien. « Nous som-mes vraiment choyés d’avoir Bradley parmi nous. C’est lui qui a choisi de venir ici et de passer quelques années à apprendre avec une équipe comme la notre, et derrière Josh. »

Laramee part pour St-Mary’s

L’entraîneur-adjoint et coordonna-teur défensif Danny Laramee a récem-ment quitté le programme de football de l’Université d’Ottawa, pour rejoin-dre les rangs de Huskies de St-Mary’s, dans la conférence Atlantique, où il occupera les mêmes fonctions.

Laramee sera remplacé par Phil Roberts, qui a notamment travaillé avec les Tiger-Cats de Hamilton et les Renegades d’Ottawa.

« Le programme évoluera, a dit Piché. Nous adorons les nouveaux défi s. »

Dopage

Il y a quelques semaines, on annonçait la suspension d’un joueur des Mus-tangs de Western pour avoir utilisé une substance masquante. Signe que le dopage au niveau universitaire est un problème, même si, comme l’in-dique Piché, c’est une décision plus dommageable pour l’individu que pour l’équipe. Décision qui par ailleurs ne change en rien sa perspective de la défaite des siens face aux Mustangs, en demi-fi nale du SUO, cet automne. Les Mustangs ont ensuite remporté la Coupe Yates, avant de s’incliner face aux éventuels champions nationaux, les Bisons du Manitoba.

Les Gee-Gees auront tout le temps pour repenser à cette fi n de saison. L’année prochaine encore, Ottawa devrait être parmi les favo-ris pour remporter les grands hon-neurs. Les Gee-Gees tenteront sans aucun doute de se reprendre après une contre-performance en demi-fi -nales, et ce, dès le premier match de la saison. Le 1er septembre prochain, Piché et ses hommes seront en effet à London pour y rendre visite aux Mustangs.

Le cas Sacobie

Josh Sacobie, le quart-arrière étoile des Gee-Gees, en serait à sa cin-quième et dernière année d’éligibi-lité au niveau interuniversitaire, l’an prochain, dans l’éventualité où il ne serait pas retenu par une équipe professionnelle. Sacobie a été invité au combiné de la Ligue canadienne de football, comme ses coéquipiers Dan Kennedy et Tyler Dawe. Ces trois joueurs pourraient marcher dans les pas de leur ancien coéqui-pier, Adam Nicholson, qui évolue maintenant avec les Lions de la Co-lombie-Britannique.

Le cas de Sacobie est particuliè-rement intéressant, puisque sa po-sition est depuis longtemps exclu-

sivement occupée par des joueurs américains. Sacobie serait l’un des meilleurs espoirs canadiens à démentir cette tendance. « Si un quart-arrière canadien peut jouer dans la LCF, c’est bien lui », de dire Piché. Au moins quatre équipes du circuit Cohon ont démontré leur intérêt, pour avoir Sacobie comme quart, et personne d’autre. « Josh n’a jamais plaqué de sa vie, ce n’est pas au niveau professionnel qu’il commencerait. »

Josh Sacobie ou pas, les Gee-Gees sont bien dotés au poste de quart-arriè-re. Le remplaçant de Sacobie, Bradley Sinopoli, est on ne peut plus qualifi é pour remplacer le néo-brunswickois. Au dire de Piché, Sinopoli, qui a été parmi les athlètes les plus convoités à

Groupe AMatch #A1: No. 1 McGill contre

No. 5 Manitoba, 16h.

Groupe BMatch #B1: No. 2 Alberta contre

No. 6 Ottawa, 19h30.

VENDREDI 7 MARS

CALENDRIER DU HOCKEY FÉMININ

Groupe AMatch #A2: No. 4 St. F-X contre

le perdant du match #A1, 16h.

Groupe BMatch #B2: No. 3 Laurier contre

le perdant du match #B1, 19h30.

SAMEDI 8 MARS

Groupe AMatch #A3: No. 4 St. F-X contre

le gagnant du match #A1, 16h.

Groupe BMatch #B3: No. 3 Laurier contre

le gagnant du match #B1, 19h30.

DIMANCHE 9 MARS

Ronde des médaillesMatch de cinquième place, 10h.

Match de médaille de bronze, 14h.

Match de médaille d’or, 19h.

LUNDI 10 MARSSEAN PETER

Le garde de quatrième année a été le meilleur des siens dans la défaite contre Carleton samedi, avec une récolte de 14 points et cinq rebonds.

DONNIE GIBSON

Sans fanfare, Gibson a été l’un des meilleurs tireurs d’Ottawa contre les Ravens, avec 12 points, dont plusieurs venant à des moments clé.

JOSH GIBSON-BASCOMBE

L’arrière étoile des Gee-Gees était surveillé de près samedi, mais il a tout de même contribué avec 12 points, et complétant 3 interceptions.

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le 3 mars 2008 • Vol. LXXV No.20

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le 3 mars 2008LaRotonde

Le journal étudiant francophone de l’Université d’Ottawa

75ans

Existe-t-il un service qui, alors qu’il reçoit tant de fi nancement, est aussi peu effi cace que celui des sports? Environ 100$ par étu-diant chaque année. Combien d’étudiants étaient au courant que l’équipe masculine

de basketball allait affronter sa rivale d’Ottawa pour le match le plus important de l’année? Mis à part les athlètes eux-mêmes et les lecteurs des sec-tions Sports de La Rotonde et du Fulcrum, peu de gens arrivent à suivre le sport universitaire sur le campus. Est-il normal que le site Internet du Ser-vice des sports ne présente pas de calendrier gé-néral pour tous les évènements sportifs? Ce site ne présente aucun intérêt pour un étudiant qui désire en savoir plus sur les Gee-Gees. Aucune vidéo, aucun compte-rendu quotidien, aucun contenu exclusif et dynamique, comme des entrevues ou des articles approfondis sur les joueurs. Rien du genre.

Le problème ne s’arrête pas là. L’Université d’Ottawa ne fait presque aucune promotion pour nos équipes sportives, tandis que la relation entre les syndicats étudiants et le Service des Sports est à peu près inexistante. Pire, le Service des sports fait très peu pour établir des relations avec les médias. CHUO-FM, la radio universitaire, consacre deux heures chaque semaine aux sports universitaires. Le Service des sports pourrait approfondir l’idée de réa-liser des segments de baladodiffusion accessibles sur son site web, qui pourraient ensuite être transmis sur les ondes de CHUO. Même chose pour les journaux étudiants. Le Service des sports a un photographe rémunéré pour couvrir la plupart des matchs des équipes sportives, mais au lieu d’offrir ces photos aux médias, il semble tout faire pour éviter les couver-tures locales, voire nationales.

Le Service des sports n’a tout simplement pas de vision. Dan Carle, responsable des communica-tions, fait un travail correct, sans plus. Le Service est tout simplement absent de la vie universitaire. Il n’est pas diffi cile d’imaginer que les journaux étudiants puissent cesser la couverture des sports universitaires, tout simplement parce que celle-ci n’est pas pertinente pour l’étudiant lambda.

Soyons honnêtes : rien ne justifi e réellement une couverture aussi exhaustive des sports universitaires dans les journaux étudiants. Ce n’est pas le travail des médias que de « vendre » le sport universitaire aux étudiants. Si la tendance se maintient, et tout indique que ce sera le cas, on se demandera bientôt à quoi sert le fi nancement des Gee-Gees.

Dans certaines universités, le sport universitaire est une source de fi erté. L’Université d’Ottawa est dans une position diffi cile, en étant située dans le centre-ville et en ayant une population étudiante aussi vaste que diverse. Or c’est justement pour ces raisons que le Service des sports devrait être en mesure de convaincre les acteurs principaux sur le campus que la meilleure façon d’unir la population étudiante, c’est à travers le sport.

Trop c’est trop. Il est temps que le Service des sports se prenne en main pour véritablement pren-dre un virage et devenir ce qu’il aurait dû être dès le départ : une source de fi erté pour l’Université. Aujourd’hui, on ne pourrait même pas qualifi er le Service de tache noire; pour ça il faudrait déjà qu’il soit visible et présent. Rien n’est plus faux.

La non-pertinencedu Service des sports

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Université d’Ottawa

Avez-vous une bonne idée ? (pour améliorer l’expérience étudiante à l’Université d’Ottawa)

Soumettez-la avec une explication en 250 mots au moins à www.uOttawa.ca/bonnesidees avant 16 heures le 14 mars 2008.

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Bonne chance! www.uOttawa.ca/bonnesideesL’Université d’Ottawa conservera le droit de propriété intellectuelle sur tous les documents de participation soumis.

Un concours pour vous, ...à propos de vous, étudiantes et étudiants!