30 propositions€¦ · nous multiplions les propositions de modernisation de notre environnement...

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Des dirigeants d’entreprise qui interviennent dans la cam-pagne électorale et qui publient un « Manifeste »… « Mais de quoi se mêlent-ils ? » diront les esprits chagrins… Justement, nous nous mêlons de l’essentiel : réen-clencher en France le cercle vertueux de la croissance, de l’innovation, de l’entrepreneuriat ; aider notre pays à gagner en compétitivité, en souplesse, en capacité d’adaptation.

En fondant CroissancePlus en 1997, nous voulions nous battre pour proposer un nouveau modèle entre-preneurial, basé sur la croissance, la réactivité et le par-tage de la valeur. Cela fait donc plus de quinze ans que nous multiplions les propositions de modernisation de notre environnement social, fiscal, réglementaire pour que le modèle de développement économique et social français donne toute sa place aux entreprises de crois-sance, à ceux qui les créent et à ceux qui y travaillent. Beaucoup de nos propositions ont d’ailleurs été re-prises par les gouvernements en place, quelle que soit leur couleur politique.

À l’heure où la France et bien d’autres pays européens sont confrontés à une crise économique et financière de grande ampleur, le débat politique autour d’échéances électorales cruciales pour l’avenir de notre pays s’em-pare des sujets de la compétitivité, de la croissance et du modèle social. Il nous a donc paru nécessaire que CroissancePlus prenne part à ces débats, sans esprit de polémique, mais avec pour objectif d’éclairer

RÉDACTION ET DOCUMENTATION : Antoine Bayle • • • • • • • • • • • •

DIRECTION ARTISTIQUE – GRAPHISME : Alexandra Roucheray • • • • •

Olivia Grandperrin • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

COMITÉ ÉDITORIAL : Florence Dépret, Clothilde Hervouet • • • • • •

Gwennaelle Pierre, Emmanuelle Skowron • • • • • • • • • • • • • •

UN JOURNAL RÉALISÉ PAR Les Rois Mages - www.lesroismages.fr -

téléphone : 01 41 10 08 08 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

Quelques mots sur CroissancePlus

Première associat ion f rançaise des entrepre-neurs de cro issance, CroissancePlus réunit une nouvelle génération de 350 entrepreneurs innovants afin de réformer l’environnement économique, social, juridique et fiscal, et favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France. Présidée par Ol iv ier Duha , CroissancePlus agit au quotidien comme force de pro-positions et de lobbying en formulant de nombreuses recommandations auprès des pouvoirs publics et des leaders d’opinion. Lieu d’échanges et de networking, CroissancePlus s’impose également dans le débat pu-blic à travers l’organisation de nombreux événements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan.

Porter toujours p lus haut l ’espr i t d ’entre-pr ise et fa i re entendre la voix des entre-preneurs dans les médias, telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les dirigeants d’entreprise dans leur développement en France et à l’international.

30 propositionspour transformer la France

—l’ensemble des candidats sur la nature des enjeux et sur la cohérence de nos propositions. C’est la raison d’être de ce Petit Manifeste de Campagne. Nous y for-mulons 30 propositions pour changer la France, pour restaurer notre compétitivité fiscale et sociale, favori-ser l’émergence d’Entreprises de Taille Intermédiaire afin de dynamiser notre tissu économique et faire de la France le pays de la connaissance, de l’innovation et de l’entrepreneuriat.

Ces 30 propositions doivent nourrir le débat et faire prendre conscience à l’ensemble de nos concitoyens que la croissance économique ne se décrète pas mais qu’elle est le fruit d’une politique d’ensemble dont les entreprises doivent représenter le cœur. Notre ambition est de faire partager nos convictions et de proposer un cadre de réflexion et d’action à ceux qui auront la lourde charge de gouverner la France dans les années qui viennent. Les entrepreneurs de CroissancePlus sont des créateurs combatifs qui ont une volonté de croissance inépuisable. Nous espérons au travers de ce petit manifeste que nous rendrons notre esprit de conquête contagieux.

Olivier Duha, Président de CroissancePlusLes trois vice-présidents de CroissancePlus :• Stanislas de Bentzmann, Dirigeant de Devoteam• Sandra Le Grand, Dirigeante de Kalidea• Laurent Vronski, Dirigeant d’Ervor

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Restaurer la compétitivitésociale et fiscale

de la France—

La France est en panne de croissance. Pour expliquer cette atonie, il est facile d’invoquer des éléments extérieurs, comme la mondialisation, la hausse du prix des matières premières ou la concurrence déloyale de la Chine… Ce ne sont là que des prétextes qui masquent la dure réalité. Les origines du mal sont chez nous. La France est victime de son modèle. Nos dépenses publiques massives ont généré un endettement incontrôlé et une pression fiscale insupportable. Notre droit du travail est trop rigide et d’une extrême complexité, tout comme notre fiscalité. Tout cela étouffe nos perspectives de croissance, sans compter le poids des conséquences des 35 heures et les dérives de l’assistanat.

Les entrepreneurs le savent, la France ne retrouvera pas le chemin de la croissance sans remettre de l’ordre dans ses finances et sans réinventer son modèle social. C’est un défi essentiel pour le pays qui consiste à rebâtir un socle solide et vertueux, à réviser notre modèle social et son financement, à mettre en place une fiscalité plus équitable, à assainir nos finances publiques et à éradiquer les obs-tacles à la croissance par une remise en cause de nos avantages sociaux. L’heure n’est pas aux idées nouvelles : les solutions sont connues et même éprouvées. Il s’agit de se réveiller et de les faire accepter par la conscience collective.

Les 10 propositions de CroissancePlus pour restaurer la compétitivité :

1 - Réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’euros sur cinq ans 2 - Externaliser les fonctions non régaliennes de l’Etat3 - Détaxer durablement le travail par un transfert des charges et l’utilisation d’un barème progressif pour les allégements4 - Augmenter le temps de travail5 - Pour une fiscalité d’entrepreneurs… et pas de collectionneurs6 - Rendre la rupture conventionnelle de groupe possible pour les PME7 - Instaurer une annualisation nationale du temps de travail8 - Mettre en place un SMIC progressif9 - Créer un Contrat de Travail Unique aux droits progressifs10 - Encourager l’actionnariat salarié pour une juste répartition de la valeur

Réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’eurossur cinq ans

Les dépenses publiques ont atteint en France un niveau insupportable à 56% du PIB. Cela représente un écart annuel de 200 milliards avec l’Allemagne, ce qui se traduit inéluctablement par une pression fis-cale parmi les plus élevées au monde.La dépense publique est un fardeau très lourd pour nos entreprises, nos concitoyens et l’Etat. Les entre-prises sont étranglées par un niveau de charges et d’impôts qui handicape leur capacité d’investisse-ment et de financement. Des ménages voient bais-ser leur pouvoir d’achat, ce qui est préjudiciable à la croissance. L’Etat, qui a financé à crédit pendant 35 ans son déficit structurel, se retrouve privé de toute marge de manœuvre.L’assainissement durable des finances publiques est un préalable à tout retour à une croissance pérenne : ce doit être une priorité absolue de la prochaine législature.

1.

2. Externaliser les fonctions non régaliennes de l’Etat

Un plan d’externalisation de toutes les fonctions non régaliennes de l’Etat doit être lancé pour les années à venir. Cette proposition a un triple avantage ! Les PME disposeront d’une nouvelle source d’activités et pourront bâtir des stratégies de développement dans ces métiers. L’Etat obtiendra une meilleure qualité de service pour un coût maîtrisé, grâce au jeu naturel de la concurrence. Enfin, le mouvement d’externalisation générera aussi des économies via les systèmes d’appels d’offres, contribuant plus encore à la nécessaire réduction des dépenses publiques.

Part de la dépense publique dans le PIB en Suède, en France, en Italie,en Allemagne, au Royaume-Uni et au Danemark (Source : Eurostat)

60%

55%

50%

45%

40%

35%

30%

1998

Suède Danemark

France

Italie

Allemagne

Royaume-Uni

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

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Détaxer durablement le travail par un transfert des charges et l’utilisation d’un barème progres-sif pour les allègements

Le coût du financement de la protection sociale ne peut plus être supporté seulement par le travail. Ce fardeau doit être allégé pour renforcer la com-pétitivité de nos entreprises. La TVA dite « sociale », qui vise à répartir de façon équitable le coût du travail sur l’ensemble de ses bénéficiaires, est une urgence. Nos entreprises souffrent d’une fiscalité sur le travail excessive. Les conséquences sont connues : les produits « Made in France » sont chers, notamment par rapport aux produits allemands.

CroissancePlus appelle les responsables politiques à sécuriser les dispo-sitifs d’allègements de charges via l’utilisation d’un barème progressif qui permet aussi d’éviter les effets de seuils. Les entrepreneurs ont besoin de stabilité, notamment fiscale. Les allègements « Fillon » ont prouvé leur effica-cité en matière de sauvegarde d’emplois. Il est indispensable de garantir aux entrepreneurs la pérennité de cette fiscalité sur les bas salaires. Il ne s’agit pas d’une « niche » mais d’une mesure de compétitivité cruciale qui doit être stable.

I l est temps de mener deux act ions paral lè les : baisser les charges so-cia les pour d iminuer le coût du t ra-vai l e t dynamiser l ’emploi et fa i re prendre conscience aux salar iés du poids des charges pesant sur les sala i res . Aujourd’hui , cet te act ion pédagogique est v ic iée car e l le est perçue comme une at taque contre la “protect ion socia le à la f rançaise”. Pourtant , i l sera i t intéressant que les salar iés a ient une v is ib i l i té cla i re des charges supportées par leur employeur et par eux-mêmes en fonct ion de leur rémunérat ion. »—GUILLAUME RICHARD, Dir igeant d’O2

Guillaume Richard (DR)

4. Augmenter le temps de travail

Les 35 heures ont considérablement réduit la compé-titivité de nos entreprises. Cela a créé une « France du travail à deux vitesses » : d’une part les salariés béné-ficiant des 35 heures et d’autre part les artisans, tra-vailleurs indépendants, chefs d’entreprise ou cadres qui travaillent souvent 50 heures par semaine.

3.

Durée effective annuelle de travail des salariés à temps plein 2010 (en heures)(Source : Eurostat)

Enquête ECMO 2000, 2004, 2008 et enquête 2008 prolongée au 3e trimestre 2011 (Source : Eurostat)NIVEAU DE COÛT DE L’HEURE DE TRAVAIL (pour l’ensemble des salariés à l’exclusion des apprentis

*Zone Euro à 11 en 2000, à 13 en 2004, à 17 en 2008

Industrie et services marchands Industrie manufacturière2000 20002004 20042008 20082011-13 2011-13

Zone Euro* 20,78 21,93

15,12

28,48

24,01

18,38

26,34

14,22

24,42

18,99

24,44 25,60

17,42

30,80

29,26

22,23

27,76

16,25

23,67

22,81

26,13 27,69

20,28

33,37

33,16

24,02

29,34

18,94

32,19

24,86

28,06 29,57

22,04

34,94

35,71

26,49

30,95

20,68

34,54

27,22

Allemagne

Espagne

France

Italie

Nous devons impérativement effacer cette erreur historique et réouvrir le débat sur la durée légale du travail. Afin de renforcer la compétitivité de nos entre-prises, ainsi que leur capacité à créer des emplois, CroissancePlus propose de revenir à une durée légale du temps de travail de 39 heures et à une suppression des RTT. Cette mesure serait compensée par une aug-mentation des salaires de 10%, financée à 50% par les entreprises et à 50% par un mécanisme de « TVA emploi ».

1600

1700

1800

1900

2000

1650

1750

1850

1950

France Suède Espagne Italie Royaume-Uni Allemagne Grèce

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Instaurer une annualisation nationale du temps de travail

En parallèle du retour aux 39 heures, une annualisation du temps de travail s’impose. Cela permettrait à la fois de sécuriser l’emploi des salariés et de donner une marge de manœuvre aux entrepreneurs dans les périodes diffi-ciles en leur permettant d’éviter de recourir à des licenciements ou au chô-mage partiel ; deux solutions coûteuses pour l’Etat. CroissancePlus propose que le référentiel de la durée légale du travail varie de 32 heures à 42 heures hebdomadaires maximum, sur une base de 39 heures annualisée, afin de conserver une stabilité pour les salariés et créer la souplesse dont les entreprises ont besoin.

Pour une fiscalité d’entrepreneurs… et pas de collectionneurs

La fiscalité est un formidable outil de création de valeurs. Un système fiscal bien conçu est déterminant dans l’attractivité d’un pays pour attirer de nouvelles entreprises, drainer des investissements étrangers et favoriser la venue de talents (entrepreneurs, cher-cheurs, investisseurs…). La France est aujourd’hui « hors course » entre un taux d’IS de 33,33%, le main-tien de l’ISF, un impôt sur le revenu élevé et une taxation du capital 15% supérieure à l’Allemagne. La pression fiscale confisque donc 49% des richesses produites par le pays. De plus, l’efficacité de l’appareil fiscal s’apprécie aussi sur sa capacité à générer des com-portements vertueux. Dans nos économies où l’inno-vation entrepreneuriale est le moteur de la croissance future, le système d’imposition devrait ainsi intégrer la prise de risque des entrepreneurs et des investisseurs. Il n’y a pas de vertu à taxer de la même manière des revenus issus de la prise de risque et ceux nés de la rente. Or, aujourd’hui, un entrepreneur qui réinves-tit le produit de cession de son entreprise dans une nouvelle création verra la valeur de son investisse-ment assujettie à l’ISF, alors que s’il choisit de l’in-vestir dans des œuvres d’art il en sera exonéré. Dans le même registre l’actionnariat de long terme devrait être encouragé par une fiscalité dégressive pour sus-citer une motivation fiscale à s’inscrire dans la durée. Non seulement la France n’est pas un territoire fiscalement attractif mais elle souffre aussi d’insta-bilité fiscale chronique. Une réforme «globale» s’im-pose pour définir un cadre compétitif, favorisant l’au-dace et l’investissement dans l’appareil productif. CroissancePlus appelle de tous ses vœux cette réforme dans une logique de simplicité et de stabilité.

7.

5.

Pour faciliter le recrutement des jeunes sans expérience ni diplôme, CroissancePlus propose la création d’un salaire brut différencié à l’em-bauche pour les jeunes de 17 à 21 ans. Le taux d’emploi des jeunes non qualifiés a progressé dans tous les pays où cette mesure a été instaurée, notamment en Grande-Bretagne. D’un montant inférieur au revenu minimum brut, il permettra d’obtenir un montant net équivalent grâce à une baisse des charges

Rendre la rupture conventionnelle de groupe possible pour les PME

L’impossibilité d’ajuster facilement la capacité de production en cas de retour-nement économique est un frein puissant à l’embauche. Les chefs d’entreprise hésitent trop souvent à recruter mas-sivement de peur de ne pouvoir faire marche arrière en cas de dégradation de la conjoncture ou de pertes de parts de marché. Les PSE sont coûteux et d’une lourdeur administrative insupportable pour les PME. La rupture conventionnelle de groupe permettrait de lever cet obs-tacle à l’embauche et de fluidifier le mar-ché du travail qui souffre de son extrême rigidité.

6.

Le débat récurrent sur le temps de t ravai l en France démontre que les 35 heures restent un sujet pour lequel une vra ie réforme est at tendue et non des aménagements successi fs et i l l is ib les . Les 35 heures sont un f re in au développement de l ’act i-v i té économique, surtout pour des entrepr ises en concurrence internat ionale . Les cadres, premiers créateurs de valeur en France, devraient avoir le choix de t ravai l ler autant que leurs col lègues a l le-mands ou angla is… »—LAURENT VRONSKI , Di r igeant d’Ervor et v ice-président de CroissancePlus

Laurent Vronski (DR)

8. Mettre en place un SMIC progressif

salariales. Le taux de chômage des jeunes atteint 25% en France, bien au-delà de la moyenne des pays occidentaux. Cette mesure de salaire différencié est indispensable pour le diminuer. Les contrats aidés, primes à l’embauche ou relance de l’apprentissage n’ont pas été suffi-samment efficaces : on dénombre toujours entre 120 000 et 170 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans formation ou qualification.

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Encourager l’actionnariat salarié pour une juste répartition de la valeur

Il faut convaincre les Français que le principal capi-tal de notre pays est notre tissu de PME et nos grands groupes internationaux. Il ne peut y avoir d’employés sans employeurs et il n’y aura pas de croissance sans recherche permanente de compétitivité pour nos entre-prises. La focalisation du débat politique sur la répartition des richesses est très largement due au manque de considération des Français pour l’économie de marché, lui-même entretenu par l’idée que l’enrichissement par le capital est un privilège réservé aux grands patrons

10.

et cadres dirigeants. Il est temps d’initier une vaste réforme de l’actionnariat salarié. Réconcilier les Français avec l’économie de marché c’est aussi leur faire profiter des vertus de l’investissement, de l’innovation et plus largement de la création de valeur. Il faut encourager la mise en place et le déploiement massif d’instruments de partage de la valeur dans nos entreprises comme l’inté-ressement, les BSPCE, stock options, les plans d’actions gratuites, les Plans d’Epargne Entreprise…

Améliorons encore les dispositifs existants pour combattre les effets d’aubaine et créons de nouveaux instruments permettant une distribution plus facile de la valeur.

Créer un Contrat de Travail Unique aux droits progressifs

À trop vouloir protéger les salariés, la France est devenue une usine à fabriquer des chô-meurs de longue durée et des contrats précaires. CroissancePlus propose l’aban-don du CDD et la création d’un nouveau « Contrat de Travail Unique ». Ce CTU offrira des droits progressifs dans le temps. Pour les salariés, ce nouveau contrat aura deux avantages : il diminuera la précarité et l’insé-curité de l’emploi et des revenus.

Pour la compétitivité des entreprises, ce contrat de travail unique permettra d’accé-lérer la création d’emplois en simplifiant les procédures administratives et en introdui-sant davantage de flexibilité dans la gestion des ressources humaines. Cette souplesse contractuelle sécurisera les deux parties.

9.

Sandra Legrand (DR)

U n e d e s p r i o r i t é s d e CroissancePlus est de favori-ser le partage des fruits de la croissance avec les salariés. Dynamiser l ’act ionnariat sa-lar ié permet aux entrepr ises f rança ises de s ’appuyer sur d e s a c t i o n n a i r e s p l u s n o m -breux , souc ieux de la bonne marche de l’entreprise car im-pliqués au quotidien dans son d é v e l o p p e m e n t e t s a c r o i s -s a n c e . I l ex i s t e d i f f é r e n t e s f o r m e s d e p a r t a g e ( B S P C E , act ions gratui tes, intéresse-ment…). I l faut engager une simplif ication des disposit i fs d ’ac t ionnar ia t sa la r i é e t un assoupl issement de la f isca-l i té qui leur est applicable. »—SANDRA LEGRAND, Dirigeante de Kalidea

Jean-René Boidron (DR)

I l faudrai t tendre vers un contrat de t ra-vai l synonyme de moins de précar i té pour les employés et p lus de f lex ib i l i té pour les entrepreneurs . Pour le dro i t du t ravai l , les mots d’ordre sont : s impl i f icat ion, souplesse et sécur i té . Les entrepreneurs amenés à br ider volontairement leurs ambit ions de cro issance af in de ne pas t rop s ’exposer aux incert i tudes du marché du t ravai l regagne-raient conf iance et embaucheraient davan-tage. »—JEAN-RENÉ BOIDRON, Dirigeant de DL Santé et co-président de la commission Sociale et Emploi de CroissancePlus

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1312

La France qui crée des emplois et qui innove est aujourd’hui celle des PME et des entrepreneurs. Alors que les administrations et les grands groupes rationa-lisent leurs effectifs pour les adapter aux nouvelles réalités économiques, 82% des emplois en France ont été créés par les PME ces vingt dernières années. C’est un signe très encourageant et nous devons nous en réjouir. Mais les contraintes qui pèsent sur les PME sont nombreuses et freinent leur développement. Signe révé-lateur de la stagnation des équilibres économiques et de la difficulté de nos PME à se développer : la France ne compte qu’environ 4 000 ETI, alors que l’Allemagne et l’Italie ont dépassé les 10 000.

Au cours des vingt dernières années, la composition du CAC 40 n’a que très peu évolué. Et seules 10 entreprises ont moins de 40 ans parmi les 100 premières capitalisations boursières en France. Elles sont 40 dans cette catégorie aux Etats-Unis. Le décalage est flagrant ! Les responsables politiques doivent prendre toutes les mesures permettant de créer un terreau fertile pour l’éclosion de nos champions de demain.

Les 10 propositions de CroissancePlus pour faire grandir nos entreprises :

Les PME sont des machines à créer des emplois : les entreprises de moins de 250 salariés représentent 82% des emplois créés sur les vingt dernières années. Actuellement, elles sont en panne sèche de fonds notam-ment parce qu’elles sont trop peu rentables. Selon l’ins-titut Eurostat, leur rentabilité est inférieure d’un tiers à celle de leurs homologues allemandes, britanniques et italiennes. Mais la panne a aussi d’autres raisons : les capacités d’autofinancement sont beaucoup trop limi-tées, l’accès au crédit bancaire se réduit de jour en jour et les problèmes de trésorerie se multiplient sous l’ef-fet de l’allongement des délais de paiement. Pour qu’il y ait davantage de PME, qu’elles grandissent plus vite et qu’elles soient fortes, CroissancePlus propose de :

• Baisser l’impôt sur les sociétés (IS) de 34% à 25% « à coût zéro », c’est-à-dire en supprimant en parallèle les niches fiscales inutiles dont bénéficient surtout les grands groupes et en instaurant un plancher fiscal à 15%.• Instaurer un taux d’IS à 15% pour toutes les entre-prises réalisant un résultat d’exploitation inférieur à un million d’euros, avec obligation de mise en réserve du différentiel.

L’industrie française est trop souvent présentée comme un dinosaure en voie de disparition. À tort ! La France dispose de nombreux savoir-faire industriels que nos concurrents étrangers nous reconnaissent et nous envient. CroissancePlus propose de mettre fin au fatalisme en lançant un plan de ré-industrialisation de la France en cinq étapes et en faisant le choix de secteurs indus-triels d’excellence :

• Créer une « positive attitude » autour de l’indus-trie : mettre en avant le savoir-faire industriel de la France par une campagne de communication internationale. • Construire les écosystèmes favorisant l’éclosion et la croissance des activités industrielles : zones industrielles modernes (urbanisme attractif, trans-

Faire grandir les PMEet créer 10 000 Entreprisesde Taille Intermédiaire

2.

1 - Initier un grand élan national de réindustrialisation 2 - Mieux répartir la pression fiscale entre PME, ETI et grands groupes3 - Passer d’une épargne stérile à une épargne fertile4 - Limiter par la loi les délais de paiement à 30 jours5 - Développer les fonds d’investissement « Corporate » grâce au dispositif de CIR6 - Créer un véritable Big Bang de l’externalisation7 - Créer un « Label PME Responsable » pour assainir les relations entre les grands groupes et les PME8 - Adapter la représentativité du personnel aux réalités des PME9 - Favoriser les opérations de croissance externe par une fiscalité adaptée10 - Mettre en place un Crédit d’Impôt Export pour les PME

ports en commun, crèches, restaurants d’entre-prises), accès routiers, proximité des centres uni-versitaires.• Encourager en amont les vocations d’entrepre-neur chez les ingénieurs et les scientifiques pour que ces derniers retrouvent le chemin de la pro-duction plutôt que celui de la finance.• Mettre en place une politique d’incitation fiscale et d’aide à la transmission des entreprises, accor-dant autant de facilités à un entrepreneur prêt à reprendre une entreprise existante qu’au créateur d’une start-up.• Ouvrir les marchés publics aux petites entre-prises (s’inspirant du Small Business Act améri-cain) et encourager les politiques vertueuses de la part des grands groupes : charte PME, médiation, respect de la LME…

1. Initier un grand élan national de réindustrialisation

Mieux répartir la pression fiscale entre PME, ETI et grands groupes

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1514

Passer d’une épargne stérile à une épargne fertile

4. Limiter par la loi les délais de paiement à 30 jours

Trop de PME voient leur trésorerie asséchée par les factures impayées. Beaucoup ne s’en remettent jamais et disparaissent sous l’effet de comportements irresponsables des donneurs d’ordre. L’encours du crédit inter-entreprise est deux fois supérieur à celui du crédit bancaire. Il est la première source de finance-ment des PME. Le délai contractuel de paiement en Allemagne est de 30 jours : 65% des entreprises le respectent scrupuleusement et le nombre moyen de jours de retard est de 8 jours. En France, le délai contractuel est de 60 jours : seules 37% des entreprises le respectent et le nombre moyen de jours de retard est de 12. Les PME françaises sont donc payées en moyenne à 72 jours contre 38 jours en Allemagne.

Les Français épargnent près de 17% de leurs revenus, contre 5% pour les Britanniques. L’épargne financière accumulée en France représente 5 000 milliards d’eu-ros, pour un PIB d’un peu moins de 2 000 milliards d’euros et une dette publique de quasiment 1 600 mil-liards. Cette épargne ferait un levier de croissance formidable, notamment à travers l’investissement de long terme dans les PME et les ETI… si elle n’était pas captée par des produits d’épargne stériles. La crise aggrave encore la situation en poussant les Français à privilégier l’épargne de précaution réglementée du type Livret A, même s’il plafonne à 2,25% de rende-ment.

L’investissement dans les PME et les ETI constitue un placement d’épargne très rentable sur le long terme, mais la prise de risque doit être encouragée par des mécanismes fiscaux compensatoires. Dans cet esprit, CroissancePlus propose notamment de :

• Fusionner les dispositifs ISF PME et Madelin et rele-ver très largement les plafonds pour flécher une par-tie de l’épargne vers l’appareil productif.• Faire évoluer le plafond du PEA de 132 000 euros à 300 000 euros en aiguillant le différentiel exclusive-ment vers l’investissement dans les PME.

5.

La LME a réformé les déla is de paiement . I l

faut maintenant les respecter ! En p lus, i l

reste une zone gr ise que la lo i ne t ra i te pas

et qui se s i tue entre le moment où le four-

nisseur reçoi t un accord et la s ignature du

bon de commande. Ce contournement de la lo i

peut durer p lusieurs semaines et i l est extrê-

mement pré judic iable . Les PME en cro issance

ont besoin de t résorer ie et ne sont pas les

banquiers des grands comptes ! I l est urgent

que ces derniers s ’engagent vra iment sur ce

sujet . »

STANISLAS DE BENTZMANN,

Dir igeant de Devoteam et v ice-président

de CroissancePlus

Stan

isla

s de

Ben

tzm

ann

(DR

)

3. La Commission Européenne, qui est à l’origine de la directive 2 000 sur les retards de paiement, a noté qu’une défaillance d’entreprise sur quatre est liée à des retards de paiement.

CroissancePlus propose de réduire immédiatement le délai de paie-ment légal à 30 jours et de fixer le début effectif d’une prestation comme déclencheur de ce délai sans attendre l’émission d’un bon de commande. Le médiateur du crédit inter-entreprises serait en parallèle doté d’un pouvoir de contrôle et pourrait infliger des sanctions immédiates aux mauvais payeurs.

Développer les fonds d’investissement « Corporate » grâce au dispositif de CIR

Les PME françaises souffrent de difficultés struc-turelles à s’autofinancer et le contexte de restric-tion du marché du crédit accentue encore ces dif-ficultés. Les fonds d’investissement « Corporate » sont une source de financement alternative. Mais, s’ils jouent un rôle essentiel dans la crois-sance des entreprises aux Etats-Unis, leur capa-cité d’investissement est encore trop faible en France. CroissancePlus propose que l’ensemble des grands groupes bénéficiaires du Crédit d’Impôt Recherche réservent 20% du montant perçu pour abonder ces fonds d’investissements « Corporate » et alimenter ainsi l’écosystème du financement de nos entreprises.

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1716

6. Créer un véritable Big Bang de l’externalisation

Afin de créer les NGE (Nouvelles Grandes Entreprises) de demain, il faut utiliser la puis-sance de commande et de sous-traitance des administrations et des grandes entreprises. L’externalisation est à la fois source de crois-sance et de performance. En France, les secteurs de la communication ou de l’aviation en sont de parfaites illustrations. Le Big Bang de l’externali-sation exige une mutation « culturelle » des grands groupes qui doivent favoriser « l’intrapreneurship » dans leurs rangs.

Ce label “PME Responsable” serai t décerné aux grands groupes et aux administrat ions qui respectent un certa in nombre de règles de fonct ionnement équi-tables v is-à-v is des PME. Les condi t ions à sat isfa i re pour son obtent ion seraient : des condi t ions de réfé-rencement publ iées, un engagement for t sur les dé-la is de paiement , le respect des contrats existants , des contrats équi tables , des médiateurs cla i rement ident i f iés et un sout ien à l ’exportat ion. Ce serai t un vra i booster de cro issance ! »—BRICE PINEAU, Dir igeant d’HarvestBrice Pineau (DR)

Créer un « Label PME Responsable » pour assainir les relations entre les grands groupes et les PME

Adapter la représentativité du personnel aux réalités des PME

Le taux de syndicalisation de la France a été divisé par trois en trente ans et plafonne à 5% dans le secteur privé. Cette évolution a rendu obsolètes les modes de représentativité du personnel, au point qu’ils sont devenus des freins à la croissance des entreprises. Le dialogue social doit faire l’objet d’une refonte en profondeur et CroissancePlus appelle de ses vœux l’ou-verture d’un débat sur la syndicalisation obligatoire des salariés. Les syn-dicats doivent renouer avec les origines de leur fonction : porter la voix de l’ensemble des salariés et non pas donner à une minorité une capacité de blocage surdimensionnée pour protéger des privilèges.À plus court terme, il est urgent d’adapter la représentativité du personnel aux réalités des PME. Dans cet esprit, CroissancePlus milite pour :

• Fixer à une par trimestre la fréquence des réunions avec les représentants du personnel• Fusionner le Comité d’entreprise et le CHSCT• Rendre le nombre d’élus proportionnel au nombre de salariés• Encadrer les contestations au sein de dispositifs plus clairs

La réforme de la représentativité des salariés serait l’occasion d’en finir avec les effets de seuil et de réformer le statut des salariés protégés par la fonc-tion syndicale.

7.

8.

Les déséquilibres dans la relation entre les grands groupes et les PME créent des dérives. Si certaines peuvent être involontaires, d’autres expriment le mépris de certains grands comptes pour les PME : manque de clarté dans les condi-tions des appels d’offres, non-res-pect des délais de paiement, non-respect des contrats existants, contrats inéquitables faisant porter à la PME la plus grande partie des risques, etc.

Afin d’assainir la relation entre grandes entreprises et PME, et d’as-surer la pérennité de ces dernières, CroissancePlus propose la création d’un « Label PME Responsable » décerné aux groupes et aux admi-nistrations respectant des règles de fonctionnement équitables vis-à-vis des PME.

Un chal lenge pour créer les NGE (Nouvel le

Grandes Entrepr ises) de demain: ut i l iser la

puissance de commande et de sous-tra i tance

des administrat ions et des grandes entre-

pr ises que la France a la chance d’avoir.

Pour lancer ce mouvement d’external isat ion

i l faut de la volonté et de l ’e f f icaci té . Ces NGE

pourront à leur tour devenir des championnes

dans leur domaine, mutual iseront les budgets

de leurs cl ients pour innover, et at te indront

la ta i l le cr i t ique pour exporter et capter a ins i

à leur tour une part de la cro issance mon-

dia le . »

FRÉDÉRIC BEDIN,

Dir igeant du Publ ic Système-Hopscotch

et ancien Président de CroissancePlus

Fréd

éric

Bed

in (D

R)

Le renforcement des critères d’éligi-bilité aux appels d’offres et le pou-voir grandissant des directions des achats pénalisent autant les grands groupes que les petites entreprises innovantes. Ces dernières sont sys-tématiquement exclues des mar-chés importants par insuffisance de « track record » et de références. De ce fait, les grandes entreprises passent à côté d’opportunités de contact avec des entrepreneurs créateurs et innovants.

On ne compte aujourd’hui en France qu’un peu plus de 4 000 ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Ce nombre est dramatiquement faible, alors que ces ETI sont les piliers de la croissance et des emplois de demain. Si l’on doit compter seu-lement sur la croissance organique des PME existantes, doter la France d’un tissu d’ETI plus fort prendrait des décennies. La croissance externe

doit être favorisée pour atteindre plus rapidement cet objectif. Exercice risqué par nature, les fusions-acqui-sitions doivent être encouragées par un dispositif fiscal vertueux.

Favoriser les opérations de croissance externe par une fiscalité adaptée

9.

L’objectif est à la fois de réduire le risque pour les entreprises ache-teuses et d’augmenter les recettes fiscales pour l’Etat. Deux dispositifs structureraient cette fiscalité :

• Une déductibilité totale des inté-rêts d’emprunts (déjà en place en France mais constamment remise en cause par certains courants politiques).• L’amortissement du goodwill d’ac-quisition (différence entre le coût d’acquisition d’une entreprise et la somme des valeurs des éléments identifiables de l’entité acquise) sous forme d’amortissement sur une durée de 15 ans comme en Allemagne ou aux Etats-Unis.

Page 10: 30 propositions€¦ · nous multiplions les propositions de modernisation de notre environnement social, fiscal, réglementaire pour que le modèle de développement économique

1918

10. Mettre en place un Crédit d’Impôt Export pour les PME

Les entrepr ises v ivent dans un monde à 2

v i tesses : ce lu i des mult inat ionales qui , en

général , s ’en sortent b ien ; ce lu i des PME/

PMI et ETI qui , t rop souvent , souffrent . Dans

l ’ idéal , e t pour encourager les entrepr ises à

exporter et à grandir, i l sera i t intéressant de

les inci ter à débuter d i rectement à l ’ inter-

nat ional . Car n’oubl ions pas que le marché

hexagonal ne représente que 5% du business

internat ional… »

JOSÉ JACQUES-GUSTAVE,

Dir igeant de G2J Global

José

-Jac

ques

Gus

tave

(DR

)

Le développement des PME dépasse désormais le cadre des frontières nationales. Or, si les PME françaises sont encore trop petites, c’est aussi parce qu’elles sont trop nationales et que la part de l’export ne décolle que trop peu. Les barrières culturelles et linguistiques expliquent en partie cette absence à l’international, mais les coûts liés à l’exportation peuvent aussi constituer un frein à la croissance internationale de nos jeunes entre-prises. Comme on le sait, les PME souffrent d’une rentabilité insuffisante qui limite la prise de risque, l’investissement et la conquête de nouveaux ter-ritoires et de nouveaux marchés.

96,5%

0

50

1006%0,3%0,2%

Part des catégories d’entreprise dans l’économie française en 2007 (Source : INSEE)

Grandes entreprises

ETI

PME

Micro entreprises

La qualité de l’enseignement, notre capacité à entreprendre et à innover seront les piliers de la croissance de demain. Les classements mondiaux dans ces domaines sont autant de signaux d’alarme que la France doit prendre en compte pour agir et se réformer :• L’étude PISA réalisée pour mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays de l’OCDE place la France en dessous de la moyenne des autres pays ;• La première université française du classement mondial (réalisé chaque année par l’université Jiao Tong de Shanghai) n’arrive qu’en quarantième position ;• Enfin, la France n’a pas atteint les objectifs européens qui fixaient les dépenses de R&D à l’équivalent de 3% du PIB…

La liste de ces données est longue et édifiante. Elles démontrent que la France est à la traine dans tous les domaines et ne s’organise pas pour combler ces retards. Pourtant il n’y a pas d’alternatives. La création de richesses futures dépendra de notre capacité à maîtriser le savoir et à mieux l’exploiter. La multipli-cation des aventures entrepreneuriales et l’exploitation des énergies créatrices à l’échelle planétaire seront des déterminants essentiels aux grandes nations du XXIe siècle. La société toute entière doit être convaincue de cet impératif. Les entrepre-neurs de demain sont nos élèves d’aujourd’hui. Repensons nos écoles pour qu’elles deviennent des « fabriques » d’entrepreneurs ; favorisons les relations grands groupes/entrepreneurs/universités et la fertilisation transverse des savoirs ; assu-rons le financement de ceux qui osent et prennent des risques ; valorisons l’échec au lieu de le stigmatiser ; faisons de la France un pays de vocations entrepreneuriales.

Les 10 propositions de CroissancePlus pour faire de la France le pays de la connaissance :

Faire de la Francele pays de la connaissance,

de l’innovation et de l’entrepreneuriat

1 - Créer un statut « d’auto-investisseur » 2 - Établir un vaste programme national d’amorçage technologique3 - Faire évoluer le statut de la JEI vers un statut d’Entreprise de Croissance et d’Avenir (ECA)4 - Créer un programme de Volontariat pour la Recherche en Entreprise (VRE)5 - Passer du CIR au Crédit d’Impôt Innovation 6 - Lancer une Assurance Innovation7 - Tous bilingue en 2020 !8 - Rendre les stages en entreprises obligatoires pour les enseignants 9 - Du stage « photocopieuse » au stage « entrepreneur »10 - Enseigner la culture entrepreneuriale du primaire à l’enseignement supérieur

Sur le même principe que le Crédit d’Impôt Recherche, un Crédit d’Impôt Export permettrait d’inciter les entreprises à franchir le cap de l’in-ternational. Il serait réservé aux entreprises ayant un résultat d’exploitation inférieur à 10 millions d’euros. Une entreprise qui exporte est une entre-prise qui grandit et dont les recettes fiscales à la hausse suffisent à rendre les dispositifs d’aide rentables pour l’Etat.

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2120

Principaux secteurs d’investissement des business angels français (Source : France Angels)

1. Créer un statut « d’auto-investisseur »

Les business angels jouent un rôle prépondérant dans la chaîne de financement des nouveaux projets et des aventures entrepreneuriales. Family, Friends or Fools, les business angels qui interviennent au tout début d’un projet sont essentiels car les alternatives sont quasi inexistantes (crédits bancaires, financements publics, financements par fonds externes n’ont pas d’offres en la matière).

La France souffre d’un déficit chronique de business angels et plusieurs centaines de projets chaque an-née ne voient jamais le jour faute de financeurs. On ne compte plus les exemples de champions de la crois-sance et de success stories planétaires qui ont rencon-tré beaucoup de difficultés à réunir les premiers capi-taux pour démarrer leur aventure. Forts de ce constat, les pays les plus dynamiques en financement de la première heure, partent du principe qu’il faut financer un maximum de projets entrepreneuriaux, sans préju-ger trop tôt du potentiel. Plus il y aura d’entrepreneurs sur la ligne de départ, plus nous aurons sur le podium des success stories.

CroissancePlus propose de créer un statut d’auto in-vestisseur, dans le même esprit que celui d’auto-entre-preneur. Un statut juridique, assorti d’un statut fiscal avantageux à la sortie (exonération totale de l’imposi-tion sur les plus-values étant donné le caractère très risqué de l’investissement, déduction fiscale en cas de pertes), permettrait à des milliers de citoyens de diriger une partie de leur épargne vers le financement de jeunes pousses.

4%12%

13%

20%

28%

23%

Internet

Télécoms

Services

Industries

Sciences de la vie

Autres

Les « auto-investisseurs » choisiraient de rejoindre des réseaux existants afin de s’assurer de la compé-tence et du sourcing des réseaux déjà expérimentés.

Établir un vaste programme national d’amorçage technologique

La France doit imiter les modèles d’amorçage les plus efficaces et notamment s’inspirer du modèle américain. Le Small Business Innovation Research (SBIR) sera ainsi doté de 3,5 milliards de dollars en 2020 : c’est le plus important programme public d’amorçage technologique au monde.

Les chercheurs sont encouragés à créer des jeunes pousses sur des produits qui n’existent pas et qui ont un fort potentiel technologique. 4 000 entreprises ont bénéficié de ce programme depuis sa création, 300 entreprises sont désor-mais cotées en Bourse et certaines sont des lea-ders mondiaux dans leur catégorie.

À l’échelle de la France, l’équivalent serait un fonds de 400 millions d’euros. Un co-finance-ment privé-public permettrait de démultiplier son potentiel et d’engager un mouvement national d’envergure à destination des start-ups de tech-nologies de demain.

2.

Dans ses univers i tés , la France manque de

format ions centrées sur l ’ innovat ion et l ’en-

trepreneur iat . Les chercheurs ont des idées

sur la technologie , mais aucune cul ture du

cl ient , de l ’ innovat ion et de ses appl icat ions

commercia les . I l nous manque des cursus

univers i ta i res p lur id isc ip l inaires . Un étu-

diant doi t pouvoir fa i re de l ’ informat ique, du

design, de la gest ion mais aussi prendre des

cours d’ergonomie et de créat iv i té . »

HUGUES SOUPARIS

Dir igeant d’Hologram Industr ies ,

co-Président de la Commission Recherche &

Innovat ion de CroissancePlus

Hug

ues

Soup

aris

(DR

)

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2322

Certaines entreprises ont un poten-tiel de croissance important. Les origines en sont multiples : innova-tion dans le produit, le service ou le business model, brevets dépo-sés et prometteurs, dépenses R&D importantes, volonté des dirigeants de placer la croissance au cœur de leur stratégie… Ces entreprises de croissance et d’avenir doivent pou-voir bénéficier d’une attention toute particulière et le cadre réglementé, qu’il soit fiscal, social ou juridique doit tenir compte de leurs spécifi-cités. A l’instar du statut des gazelles ou des JEI, il convient de définir des règles qui maximisent les chances

de réussite de ces entreprises : fléchage des sources de finance-ments privés et publics, défiscali-sation des profits réinvestis dans la croissance, allègements de charges sociales sur les profils de chercheurs, remboursement anti-cipé sur le CIR, aides et soutiens à l’export prioritaires. CroissancePlus propose de créer un guichet unique de l’ECA. Ce bureau d’orientation permettrait de concentrer toutes les informations relatives aux dis-positifs existants dans le domaine du financement, d’aides à l’export, d’exceptions fiscales et autres dérogations qui bénéficieraient aux ECA.

Créer un programme de Volontariat pour la Recherche en Entreprise(VRE)

Les doctorants universitaires sont aujourd’hui une ressource insuffisamment exploitée par les entre-prises qui ont des besoins importants en matière de R&D. Afin de créer de nouveaux débouchés professionnels pour les doctorants et de renfor-cer la compétitivité des départements R&D des entreprises françaises, CroissancePlus propose de créer un programme de Volontariat pour la Recherche en Entreprise sur le même format que les VIE. Ce programme permettrait aux PME de proposer des postes de 6 à 24 mois à des doc-torants n’ayant qu’une très faible connaissance de l’entreprise. A l’issue de cette période, l’entre-prise pourra embaucher le doctorant ; le VRE fai-sant alors office de période d’essai.

3.

4.

Faire évoluer le statut de la JEI vers un statut d’Entreprise de Croissance et d’Avenir (ECA)

Passer du CIR au Crédit d’Impôt Innovation

Le Crédit d’Impôt Recherche est un succès unanime. Il permet de démultiplier les ressources financières à destination de la recherche et du développement. Il est essentiel de le pérenniser mais aussi d’en optimi-ser le fonctionnement. CroissancePlus propose trois évolutions majeures, à coût zéro pour l’Etat :

• Limiter l’effet d’aubaine pour les grands groupes qui bénéficient plus du dispositif que les PME et les ETI. Le plafond des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires peut être contourné dès lors que les demandes de CIR sont dispersées sur plusieurs filiales. CroissancePlus propose que le plafond s’entende en montant conso-lidé de toutes les filiales.• Les PME innovantes ont beaucoup de mal à commer-cialiser leurs nouveaux produits issus de la recherche. Pour que la recherche ne soit pas que fondamentale mais aussi commercialisable, il convient d’inclure dans l’assiette du CIR les dépenses liées au dévelop-pement et au test des services associés à des pro-duits innovants, les dépenses liées au marketing de lancement et à la commercialisation.• Les PME hésitent à engager des dépenses en R&D et des demandes de CIR de peur d’un redressement fiscal. La mise en place d’un rescrit fiscal permettrait de contourner cette hantise et de libérer les entrepre-neurs de toute incertitude juridique.

5.

Page 13: 30 propositions€¦ · nous multiplions les propositions de modernisation de notre environnement social, fiscal, réglementaire pour que le modèle de développement économique

2524

L’innovation est le moteur des entreprises, mais c’est aussi leur principale source d’échec. Innover nécessite des investissements lourds en matière de recherche et développement, de fabrication et de mise sur le marché. Oséo propose aujourd’hui de manière complémentaire des subventions et des avances remboursables sous forme de prêt à taux zéro comportant une assurance en cas d’échec de l’innovation. En revanche, ce système est très lourd à gérer administrativement et les avances remboursables ne peuvent pas être assi-milées à des fonds propres, ce qui désavantage les entrepreneurs dans les cas de constitution de tours de tables.

CroissancePlus propose qu’Oséo crée pour les PME une Assurance Innovation simplifiée :

• L’entreprise financerait en totalité le programme d’innovation sur fonds propres ou en faisant appel au crédit bancaire,• En cas d’échec, Oséo rembourserait un pour-centage contractuel du programme négocié en début de programme et qui pourrait par exemple être proportionnel au prix de l’assurance, au degré d’utilité publique de l’innovation. Le coût de l’assurance serait éligible au CIR.

6. Lancer une Assurance Innovation

7. Tous bilingue en 2020 !

Le retard chronique en matière de maîtrise de l’anglais de nos concitoyens est un handicap majeur pour nos entreprises. Trop d’entrepreneurs freinent leurs ambitions de développement international par manque de maîtrise des langues. Dans toutes les sphères de l’économie (entreprises, professions libérales, pouvoirs publics, enseignants) le déficit est préoccupant tant l’an-glais est vital pour la croissance. Le chantier est vaste et l’effort doit porter autant sur l’Education Nationale que sur les entreprises. CroissancePlus pro-pose donc :

• d’apprendre l’anglais dès la maternelle et d’augmenter le nombre d’heures de cours jusqu’au lycée ;• de développer les filières internationales et d’imposer un quota de cours en anglais dans l’enseignement supérieur ;• de réserver une quote-part obligatoire du DIF à l’apprentissage de l’anglais.

La culture dans votre pays encourage-t-elle l’entrepreneuriat ?Sont d’accord ou plutôt d’accord :(Source : Baromètre Ernst & Young pour le G20 YES)

0

25

50

100

98 % des Chinois

92 % des Indiens

88 % des Canadienset Américains

24 % des Français

Du stage « photocopieuse » au stage « entrepreneur »

De nombreuses écoles et universités ont progres-sivement rendu le stage en entreprise obligatoire. Certaines écoles de commerce proposent même une année de césure permettant à des étudiants d’entrecouper leur cursus d’une véritable immer-sion dans le monde de l’entreprise.

Ces stages sont utiles mais leur efficacité pourrait être améliorée si l’on passait d’un modèle d’inté-gration passive à une véritable mission entrepre-neuriale. Les étudiants sont souvent dotés d’une créativité et d’un enthousiasme qui manquent aux organisations trop aspirées par leur quotidien. Créer le stage « Entrepreneur » c’est laisser des étudiants oser, créer et innover pour le compte d’entreprises qui sous-investissent en talents créatifs. Les entrepreneurs de demain sont les élèves d’aujourd’hui, ouvrons-leur les portes de nos entreprises, aidons-les à s’épanouir et lais-sons courir leur imagination, ce sont eux qui construiront la croissance du monde de demain.

9.

Part du CIR et des financements directs à la R&D dans le total des dépenses de R&D des entreprises

en 2008, en %

0

5

10

15

20

25

30

35

PME

< 250 employés

Grands groupes

> 2 000 employés

40

Aidesdirectes

10 %

Aidesdirectes

16 %

CIR24 %

CIR14 %

(Source : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche)

Florence Bonamy (DR)

D a n s d e n o m b r e u x p a y s , l ’échec exprime posit ivement la prise de r isque et l ’audace c r é a t r i c e , m a i s e n F r a n c e c ’ e s t u n h a n d i c a p s o u v e n t indélébile pour un futur projet d’entreprise. Afin de changer cet état d’esprit , nous recom-mandons de faire la promotion des emplois créés par les en-t repreneurs eux-mêmes. Par exemple, le mentorat est re-connu au sein des pays du G20 comme ayant le p lus contr i -bué à l’amélioration du niveau de soutien aux entrepreneurs au cours des c inq dern ières années . La va lo r i sa t i on des success s tor ies sera i t auss i un moyen e f f i cace pour en-courager les é tud iants dans la voie de l ’entrepreneuriat. »—FLORENCE BONAMY, Dirigeante de Provence Plats

La génération Y ne laissera pas place à la Génération E (Entrepreneurs) sans un ali-gnement parfait des intérêts et des convic-tions de tous les acteurs de la société civile. Les enseignants sont au cœur d’un dispositif de révolution culturelle en la matière. Le contrat générationnel pour faire de la France une grande nation de l’entrepreneuriat trouvera ses racines dans le discours des enseignants. Il est temps de réconcilier le monde de l’éducation et le monde de l’entreprise. Cet impératif passera par l’immersion de tous les pro-fesseurs des écoles, collèges, lycées et de l’enseignement supérieur dans le monde de l’entreprise.

CroissancePlus propose de lancer un vaste programme d’accueil des person-nels de l’Éducation Nationale dans les entreprises. Il prendra la forme de stages obligatoires longs pour les futurs ensei-gnants en formation (de type année de césure) ou de stages courts annuels pour les enseignants en poste, sur le modèle « une semaine en entreprise. »

Rendre les stages en entreprises obligatoires pour les enseignants

8.

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26

Enseigner la culture entrepreneuriale du primaire à l’enseignement supérieur

L’esprit entrepreneurial, la culture du risque et de la création doivent être suscités dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité de nos enfants. L’esprit d’entreprise souffre encore d’une perception négative et le jeune entrepreneur est encore suspect. Suspect d’être original, de travailler à son enrichissement per-sonnel ou d’exploiter des salariés « sous-payés ». La grande majorité des élites politiques et administra-tives n’a jamais vu fonctionner une entreprise de l’inté-rieur. Pourtant la valorisation de l’entrepreneuriat doit relever d’une volonté politique forte. CroissancePlus propose plusieurs idées :

• Actualiser les manuels scolaires pour qu’ils témoignent de la réalité du monde entrepreneurial• Multiplier les témoignages des entrepreneurs dans les collèges et les lycées pour démontrer que dans nos économies modernes, « entreprendre est une vertu » • Valoriser l’échec et la prise de risque tout au long de la scolarité• Ouvrir plus largement les conseils d’administration des universités aux acteurs du monde économique et aux entrepreneurs• Multiplier les filières « entrepreneuriat » dans nos grandes écoles et nos universités.

10.

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