27 déformation prévisible lors des fractures du tibia traitées de manière orthopédique chez les...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S43 donne d’excellents résultats fonctionnels. Dans les autres cas, l’intervention est généralement indispensable et permet de répa- rer les lésions fréquemment associées. Les auteurs décrivent le deuxième cas de récurvatum et d’inégalité de longueur dans les suites d’une fracture de la tubérosité tibiale. CONCLUSION. Les fractures déplacées de la tubérosité tibiale antérieure chez l’adolescent sont souvent associées à des lésions des parties molles. L’intervention chirurgicale est indis- pensable et permet d’obtenir de bons résultats fonctionnels. 27 Déformation prévisible lors des fractures du tibia traitées de manière orthopédique chez les enfants et les adolescents Pedro GUTIERREZ*, Pedro DOMENECH, Javier ROCA INTRODUCTION. Les fractures du tibia traitées par plâtre ont souvent des déformations résiduelles. L’objet du travail est d´étudier la déformation lors de la consolidation des fractures du tibia traitées de manière orthopédique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Étude prospective de 40 cas de fractures du tibia traitées par plâtre entre 1996 et 2003. L’âge moyen était de 8,8 ans. La durée moyenne du suivi a été de 59,6 mois (13 à 96). Dix-huit fractures touchaient le tiers moyen 279 (45 %) et 22 (55 %) le tiers distal. Le trait de fracture était spiroïde dans 15 cas (62,5 %), oblique dans 9 cas (21,9 %) et transverse dans 6 cas (15,6 %). Dans 17 cas (42,9 %), il y avait également une fracture du péroné. Facteurs d’exclusion : fractu- res antérieures, déformation angulaire inférieure à 5° et fractures traitées chirurgicalement. L’année de la consolidation, ont été réalisées des radiographies de face et de profil, et si l’angle de déformation était supérieur à 5°, un scanner tibial afin de mesu- rer la rotation dans le plan axial. Il y avait une étude descriptive et des analyses non paramétrées (Wilcoxon et U Mann-Whitney) avec un niveau de signification p < 0,05. RÉSULTATS. Dans 21 cas (52,5 %), il y avait une association varus-recurvatum, dans 9 cas un valgus-recurvatum (22,5 %), dans 5 cas un varus-antecurvatum et dans 5 cas un valgus-antecurvatum (12,5 %). Pour les fractures du tiers moyen, la rotation externe était augmentée de 6,1° (8 cas soit 44,4 %) et diminuée de 8,3° (10 cas soit 55,6 %). Dans celles du tiers distal, elle était augmentée de 6,2° (10 cas soit 45,5 %) et diminuée de 7,6° (12 cas soit 54,5 %). Avec intégrité du péroné, la rotation externe était augmentée de 6,4º (16 cas soit 40 %) et diminuée de 8,7º (7 cas soit 17,5 %), et avec fracture du péroné elle était augmentée de 3,8° (5 cas soit 12,5 %) et diminuée de 6,5° (12 cas soit 30 %). La localisation et le type de trait de fracture n’avaient pas d’influence significative. En cas d’intégrité du péroné, il y avait une plus importante rotation externe tibiale (p = 0,03) et moindre s’il était fracturé (p = 0,03). CONCLUSION. Les fractures du tibia traitées de manière orthopédique consolident dans la majorité des cas en varus ou val- gus-recurvatum. L’atteinte ou non du péroné, respectivement, aug- mente ou diminue la consolidation en rotation externe du tibia. Séance du 9 novembre matin RACHIS 28 Troubles de l’équilibre sagittal dans le syndrome de Marfan Christian GARREAU DE LOUBRESSE*, Bertrand MOURA, Jean-Marie LE PARC, Thierry JUDET INTRODUCTION. Le syndrome de Marfan est l’une des plus fréquentes dystrophies du tissu conjonctif. Le but de cette étude est de rapporter les mesures rachidiennes effectuées sur une population de patients associant un syndrome de Marfan et une scoliose non opérée et de rechercher des caractéristiques à cette affection. MATÉRIELS. Par une consultation spécialisée, 498 patients sont diagnostiqués et suivis pour un syndrome de Marfan ; 279 présentent une scoliose d’au moins 10 degrés (56 % des cas). Les 31 patients opérés et ceux âgés de moins de 15 ans (10 cas) sont écartés. Seules les radiographies réalisées dans le service ont été archivées et étaient disponibles. Finalement, 58 dossiers complets ont pu être analysés. MÉTHODE. Il s’agit d’une étude rétrospective. Les anoma- lies cliniques des systèmes sont répertoriées en critères majeurs ou mineurs selon la conférence de consensus. Les radiographies étaient numérisées et mesurées à l’aide d’un logiciel. Les cour- bures rachidiennes et les paramètres pelviens (incidence pel- vienne, version pelvienne et pente sacrée) sont quantifiés. Selon la classification morphologique (Sponseller), 2 types de profils rachidiens sont identifiés avec 5 sous-groupes. RÉSULTATS. Les patients présentaient un ou plusieurs critè- res majeurs d’une atteinte du système locomoteur (76 %), car- diaque (81 %), neurologique (69 %) et ophtalmologique (74 %). Dans le plan frontal, les courbures sont diverses. L’aspect et le *Thomas Bauer, Service d’Orthopédie et Traumatologie Pédia- triques, Hôpital des Enfants-Malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris. *Pedro Gutierrez, S. de COT Infantil, Hospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109, 03010 Alicante, Espagne.

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Page 1: 27 Déformation prévisible lors des fractures du tibia traitées de manière orthopédique chez les enfants et les adolescents

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S43

donne d’excellents résultats fonctionnels. Dans les autres cas,l’intervention est généralement indispensable et permet de répa-rer les lésions fréquemment associées. Les auteurs décrivent ledeuxième cas de récurvatum et d’inégalité de longueur dans lessuites d’une fracture de la tubérosité tibiale.

CONCLUSION. Les fractures déplacées de la tubérositétibiale antérieure chez l’adolescent sont souvent associées à deslésions des parties molles. L’intervention chirurgicale est indis-pensable et permet d’obtenir de bons résultats fonctionnels.

27 Déformation prévisible lors desfractures du tibia traitées demanière orthopédique chez lesenfants et les adolescents

Pedro GUTIERREZ*, Pedro DOMENECH,Javier ROCA

INTRODUCTION. Les fractures du tibia traitées par plâtreont souvent des déformations résiduelles. L’objet du travail estd´étudier la déformation lors de la consolidation des fractures dutibia traitées de manière orthopédique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Étude prospective de 40 casde fractures du tibia traitées par plâtre entre 1996 et 2003. L’âgemoyen était de 8,8 ans. La durée moyenne du suivi a été de59,6 mois (13 à 96). Dix-huit fractures touchaient le tiers moyen

279 (45 %) et 22 (55 %) le tiers distal. Le trait de fracture étaitspiroïde dans 15 cas (62,5 %), oblique dans 9 cas (21,9 %) ettransverse dans 6 cas (15,6 %). Dans 17 cas (42,9 %), il y avaitégalement une fracture du péroné. Facteurs d’exclusion : fractu-res antérieures, déformation angulaire inférieure à 5° et fracturestraitées chirurgicalement. L’année de la consolidation, ont étéréalisées des radiographies de face et de profil, et si l’angle dedéformation était supérieur à 5°, un scanner tibial afin de mesu-rer la rotation dans le plan axial. Il y avait une étude descriptiveet des analyses non paramétrées (Wilcoxon et U Mann-Whitney)avec un niveau de signification p < 0,05.

RÉSULTATS. Dans 21 cas (52,5 %), il y avait une associationvarus-recurvatum, dans 9 cas un valgus-recurvatum (22,5 %), dans5 cas un varus-antecurvatum et dans 5 cas un valgus-antecurvatum(12,5 %). Pour les fractures du tiers moyen, la rotation externe étaitaugmentée de 6,1° (8 cas soit 44,4 %) et diminuée de 8,3° (10 cassoit 55,6 %). Dans celles du tiers distal, elle était augmentée de6,2° (10 cas soit 45,5 %) et diminuée de 7,6° (12 cas soit 54,5 %).Avec intégrité du péroné, la rotation externe était augmentée de6,4º (16 cas soit 40 %) et diminuée de 8,7º (7 cas soit 17,5 %), etavec fracture du péroné elle était augmentée de 3,8° (5 cas soit12,5 %) et diminuée de 6,5° (12 cas soit 30 %). La localisation etle type de trait de fracture n’avaient pas d’influence significative.En cas d’intégrité du péroné, il y avait une plus importante rotationexterne tibiale (p = 0,03) et moindre s’il était fracturé (p = 0,03).

CONCLUSION. Les fractures du tibia traitées de manièreorthopédique consolident dans la majorité des cas en varus ou val-gus-recurvatum. L’atteinte ou non du péroné, respectivement, aug-mente ou diminue la consolidation en rotation externe du tibia.

Séance du 9 novembre matin

RACHIS

28 Troubles de l’équilibre sagittal dansle syndrome de Marfan

Christian GARREAU DE LOUBRESSE*,Bertrand MOURA, Jean-Marie LE PARC,Thierry JUDET

INTRODUCTION. Le syndrome de Marfan est l’une des plusfréquentes dystrophies du tissu conjonctif. Le but de cette étudeest de rapporter les mesures rachidiennes effectuées sur unepopulation de patients associant un syndrome de Marfan et unescoliose non opérée et de rechercher des caractéristiques à cetteaffection.

MATÉRIELS. Par une consultation spécialisée, 498 patientssont diagnostiqués et suivis pour un syndrome de Marfan ;

279 présentent une scoliose d’au moins 10 degrés (56 % descas). Les 31 patients opérés et ceux âgés de moins de 15 ans(10 cas) sont écartés. Seules les radiographies réalisées dans leservice ont été archivées et étaient disponibles. Finalement,58 dossiers complets ont pu être analysés.

MÉTHODE. Il s’agit d’une étude rétrospective. Les anoma-lies cliniques des systèmes sont répertoriées en critères majeursou mineurs selon la conférence de consensus. Les radiographiesétaient numérisées et mesurées à l’aide d’un logiciel. Les cour-bures rachidiennes et les paramètres pelviens (incidence pel-vienne, version pelvienne et pente sacrée) sont quantifiés. Selonla classification morphologique (Sponseller), 2 types de profilsrachidiens sont identifiés avec 5 sous-groupes.

RÉSULTATS. Les patients présentaient un ou plusieurs critè-res majeurs d’une atteinte du système locomoteur (76 %), car-diaque (81 %), neurologique (69 %) et ophtalmologique (74 %).Dans le plan frontal, les courbures sont diverses. L’aspect et le

*Thomas Bauer, Service d’Orthopédie et Traumatologie Pédia-triques, Hôpital des Enfants-Malades,

149, rue de Sèvres, 75015 Paris.

*Pedro Gutierrez, S. de COT Infantil,Hospital General

Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109, 03010 Alicante,Espagne.