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Les diffrents fac daccumulations calcaires
dans la rgion orientale de la pninsule du Cap-Bon
(Tunisie septentrionale)
P. BLANCANEAUX (1) (2), B. HOUMANE (2), T. GALLALI (2)
(1)
Pologue ORSTOM - (2) Labor at oi re de P& dol ogie, acul t e des Sciences de Tuni s.
RSUM
A part i r dobserv at i ons morphol ogiques et danal yses mi croscopi ques, l es aut eurs dri vent l es organi sati ons vert i -
cal es et l atal es de di ffents facis daccumulat i ons calcai res dans des siments dori gine mari ne du M io-Pl i oce
au Quat ernai re. Les rel at i ons Faci daccumul at i ons - M atiaux sont udis, en sit uant ces derni ers dans le
contexte gmorpho-pedologi que l ocal,
Les dynamiques - passe et actuelle -
du carbonat e de calci um sont esquis-
ss. La gene pol yphas des croes cal cai res observs est propos dans un mi l i eu o al t ernent l es pheno-
mes de siment at i on et de pedogese.
MOTS-CLS :Accumulations calcaires - Analyse morphologique - Facis microscopiques - Organisations vertica-
les et latrales - Dunes consolides - Sables - Marnes - Terrasse doued - Pdognse -
Sdimentognse.
ABSTRACT
THE DIFFERENT FACIES OF CALCAREOUS ACCUMULATIONS IN THE EASTERN REGION
OF THE CAP-BON PENINSULA NORTH TUNESIA)
From morphol ogical observat ions, the authors descri be the vert i cal and lat eral arrangements of dt fferent
facis
of calcareous accumulat ions in mari ne deposi ts from M iopl i ocene to Quat ernary . The relat i onships betw een Facies
of
calcareous accumulat ions/M aterial s are studied by sit uati ng the l att er in a l ocal and geomorpho-pedological con-
text. The dynamics - past and present - of calci um carbonat e are out l i ned. The pol yphased genesis of t he cal-
cret es studi ed i s put forw ard i n a sit uat i on w here characteri sti cs of sedimentat i on and pedogenesis al t ernat e.
KEY WORDS
:
Calcareous accumulations - Morphological analysis - Microscopic Facies - Vertical and lateral arran-
gements - Consolidated dunes - Sand - Marl - Wadi terrace - Pedogenesis - Sedimento genesis.
RESUMEN
LOS VARIOS ASPECTOS DE LA ACUMULACION DE CARBONATOS EN EL SECTOR ORIENTAL
DE LA PENINSULA DE CAP-BON TUNEZ DEL NORTE)
A part i r de observ aciones morf ol ogicas, 10s aut ores descri ben l as organi zaciones vert i cales y l at eral es de di ferent es
facies e
acumuiaciones calcareas en materi al es sedimentari os de ori g mar i no, desde el Mi o-pl i oceno hasta el
Cuart ernar i o. Se estudi an las relaci ones M at eri al es - Facies de acumulaciones calcdreas sit uando estas Ul t imas en
el contexte geomor fo - edafol ogico l ocal. Se esbozan las dinamicas - pasada y actual - del carbonat a de calci o.
Se propone l a gesis pol i fasi ca de las Cast ras cal careas observ adas en un medio donde al t ernan 10s enomenos
de sediment aci on y de pedogesi s.
PALABRAS ~LAVES :
Acumulaciones calcareas - Analisis morfologico - Facies microscopicas - Organizaciones verti-
cal y lateral - Medanos consolidados - Margas - Terraza - Edafognesis - Sedimentognesis.
Cah. ORSTOM , . Pedol ., vo l . XX I I I , no 4, 1987: 253-273 253
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P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLALI
INTRODUCTION
La
partie orientale de la pninsule du Cap-Bon a t
retenue comme lun des quatre sites dtudes
du pro-
gramme de recherches sur les accumulations calcaires
de Tunisie (fig. 1).
Cette tude concerne la rgion comprise entre le lit-
toral actuel au niveau de lestuaire de loued Chiba (S.
Othman) au SE, la rgion dE1 Midda au SO, le pla-
teau de Nekhla au NO et lestuaire de loued Lebna
au NE (fig. 2). Dans cette rgion, toutes les formations
sdimentaires prsentes, dates du Quaternaire rcent
jusquau Miocne en passant par les dpts ctiers du
Tyrrhnien et la mollasse jaune fossilifre de lAstien,
sont affectes des degrs divers par llment calcaire
qui sindividualise et/ou saccumule au sein de ces dif-
frentes formations suivant des facis divers et organiss.
Les travaux dordre gologique (ARNOULD M., 1950),
pdologique (CHAUVEL A., 1961
;
BUREAU P., 1959)
au gomorphologique (GROSSE M., 1969
;
PASKOFF et
SANLAVILLE, 1983) ont montr la grande extension de
ces accumulations calcaires. Toutefois, si, en ce qui
concerne la pdologie, des indications sont gnra-
lement donnes sur la profondeur de ces accumula-
tions, le terme de crote calcaire , utilis par les
diffrents auteurs, prte la plus grande confusion
;
il englobe en effet indistinctement diffrents facis
daccumulations.
Une analyse morphologique dtaille de profils de sols
rpartis suivant un transect SE/NO depuis la bordure
littorale et orientale de la pninsule (S. OTHMAN)
jusquaux grands plateaux tabulaires de la rgion dEl
Midda, nous a permis de caractriser et de distinguer
plusieurs types daccumulations (1) dont lorganisation
et les variations - verticale et latrale - des facis,
paraissent lies la nature lithologique des roches-mres,
lge quaternaire et la position topographique des
matriaux au sein desquels elles se manifestent. Paral-
llement, plusieurs formes de cristallisation du carbo-
nate de calcium ont pu tre observes au microscope
optique et lectronique.
c
I
LES REGIONS NATURELLh
Limitedcstmis grandes rigions -
Limite. des rigions
FIG. 1. - Situation des diffrents sites dtudes des
accumulations calcaires, gypseuses ou salines de Tunisie
1) et 2) Accumulations calcaires. 3) Accumulations mixtes,
calcaires,
gypseuses et salines. 4) Transition calcaire (gypse)
daltitude, limit par un cordon ctier fossile. Ce sont
partout des rgions basses qui ne dpassent pas 50 m
daltitude et qui voquent lexistence dun ancien golfe
assch. Dans ce systme ctier nous distinguerons suc-
cessivement dest en ouest
:
ORGANISATIONS VERTICALES ET LATRALES
DES FACIS DACCUMULATIONS CALCAIRES
Les accumulations calcaires dans les sables du Tyrrh-
nien (fig. 3)
LES ACCUMULATIONS CALCAIRES DE LA CTE FOSSILE
Il sagit dun littoral trs bien conserv topographi-
quement avec sa dune consolide parallle au rivage
actuel surmontant les plages encrotes dites
strombes.
Douest en est, le paysage a lallure dun plateau
a)
La pl age st rombes
inclin jusquau rivage o il se termine vers 15 m
Elle est marque par la prsence dune crote
1) La
nomenclature propose par
RUELLAN A.), 1970-1980, GILE,
et al.,
1965-1966,
est utilise pour la caractrisation mor-
phologique des accumulations calcaires.
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Cah. ORSTOM , s. Pol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273
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Accumu lati ons calcair es en Tun isie sevtentrional e
Keli bia
Lgende
/Si othmane FJ
51
I-1
Dunes vives ,plage actuelle
Zone
inonde, Sebkha
Formations
ricentes indiffe,rencides
sableuses, argileuses, alluvions
Dnes consoliddes
Plages tyrrhCnicnnes rcentes
slrombes 1
Plages lyrrhniennes anciennes
d
cardium pectoncles)
Mollasse
ableuse aslicnne pliocine)
Marnes du Miocne
Vindobonien)
Burdigdi4n
Oligocine
Eocne
2Km
-
Korba
m Formations Nurmiennes, rouges
@ Accumulations calcaires
/ Failles
-Escarpement drosion
* Crt
FIG. 2. - Extension et rpartition des accumulations calcaires dans la rgion orientale de la pninsule du Cap-Bon.
DaprPs
les travaux de ARNOULD, 1950 ; CHAUVEL1961 ; GROSSE 1969 ; complt
calcaire qui affleure par endroits entre des zones
dcamtriques de sols rouges mditerranens, selon
CHAUVEL 1961), ou anciens sols isohumiques brun-
rouge plus ou moins tronqus et recalcarifis pour
FOURNET 1981-1982). Profil BPS,.
La crote parat discontinue et prsente un
aspect mamelonn, avec des poches de dissolution
et des placages de matriaux rouges entre les blocs. A
sa surface, sobservent de trs nombreux Cwdium,
htromtriques diamtre de lordre de 5 cm) dont
les tests sont partiellement dissous. On constate une
desquamation et une perforation des coquilles avec
des zones de dissolution prfrentielle. Ces diffrents
lments figurs sont lis entre eux par une phase
bruntre, carbonate, de texture sablo-limoneuse. Le
matriau dans son ensemble est trs dur et compact.
Briss, les blocs de crotes montrent au sommet
une cassure conchodale tranchante, particulirement au
contact dune pellicule trs dure, rose-saumon, dpais-
seur millimtrique pellicule rubane) ;
131o cette
pel-
licule est prsente, laccumulation calcaire se montre lite
avec une
alternance de pelli cules Zon es
gris jauntre
gris, dans des plages de matriau fin ; ces lits sont
disposs le plus souvent horizontalement, mais on en
observe aussi dobliques voire mme de verticaux avec
des ondulations.
Cest principalement l o sobservent les placages
de sols rouges au contact de la crote calcaire
que la surface de cette dernire parat la plus altre.
On distingue alors une zone de transition avec des
Cah.
ORSTOM , s .
Pedol., vol. XXI II , no 4, 1987 : 253-273
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P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLALI
invaginations de matriau rougetre qui pntrent la
crote sous forme de micro-poches.
En rsum, les observations faites, ltat des coquil-
les, indiquent un remaniement sdimentaire en bord de
mer en pleine rgression avec apport de sdiments con-
tinentaux proches
;
il y a colluvionnement sur beach-
rock avec aussi un dbut de karstification ctire visi-
ble tout le long de la cte.
b) Les dunes consol i ds (fig. 3 et 4)
Le cordon dunaire fossilis et consolid, sobserve
paralllement au rivage actuel, depuis Korba jusqu
Kelibia ; il est, par endroits, morcell en une srie de
petites buttes. Une observation attentive montre que
pendant le maximum transgressif le trait de la cte na
pas t fixe et quil a connu des oscillations comme en
tmoignent les coupes observes, avec au moins deux
1orn
J-
65 m
OUeSt
Est
FIG.
3. -
Coupe schmatique ouest-est dans les formations tyrrhniennes du systme ctier au niveau de loued Chiba
FIG.
4. -
Coupe dans le Tyrrhnien
au niveau de lestuaire de loued Chiba
sries rptitives de grs
de
plages coquillers surmonts
par des grs oliens a Helix.
Dune faon gnrale le matriau dunaire consolid
est constitu de grs trs calcaire, dbris dH&ix non
marin ou de coquilles marines ; il est trs compact et
sert de matriau de construction, dou lexistence de
nombreuses carrires.
Le profil type des sols accumulations calcaires dans
les dunes consolides est reprsent par BDC2 qui pr-
sente la succession verticale suivante (fig. 2 et 5).
Horizon A + Kh :
de 0 a 20 cm
;
colluvion - brun
(IOYR4/3)
;
texture sablo-limoneuse, structure polydrique
mousse nuciforme, moyenne fine
;
peu nette
;
riche en
cailloutis calcaire
;
fragments de crote
;
racines nombreuses.
Transition nette, ondule.
Hori zon KI : pellicule rubane, discontinue de quelques milli-
256
mtres 3 cm dpaisseur
;
constitue la o elle existe, un plan-
cher irregulier au systme racinaire qui la pntre grce un
rseau dtroites fissures.
Transition nette, ondule.
Horizon KCr
:
de 20 a 70 cm
;
crote calcaire constitue
par un grs coquiller ciment calcaire
;
blanc rostre
(7,5YR8/2)
;
plus ou moins structure en feuillets
;
matriau
trs compact
;
fissures verticales et subhorizontales; microca-
vits et poches de dissolution dordre centimtrique, frquen-
tes
;
quelques racines, verticales.
Transition graduelle, ondule.
Horizon Ke
:
de 70 180 cm
;
matriau grso-calcaire, cons-
titu de grains de quartz blancs (lOYR8/2) a ciment calcaire
rostre (7,5YR7/4)
;
trs riche en Curdium disposs en lits sub-
horizontaux, avec classement granulomtrique
;
strates jaune
rougetre, sableuses, plus ou moins consolides
;
stratifications
entrecroises avec passes sableuses moins consolides o le
matriau a tendance a sbouler
;
quelques racines calcarifies
;
taches calcaires.
Transition diffuse, peu nette.
Hori zon CCu :
de
180 A 250
cm
;
matriau grso-calcaire
;
passes sableuses ; peu consolid ; blanchtre (lOYR8/2) ; trs
riche en Cardium ;
gros
amas calcaires, frquents ; pas de
racines.
En rsum, les diffrentes formes daccumulations
observes rendent compte dune individualisation rela-
tivement marque du calcaire ;
cet
lment joue gale-
ment un rle essentiel dans la
cimentation
des sables
et des coquilles. On retiendra aussi la prsence dHelix
non marin et laspect de beach-rock du matriau.
Cah.
ORSTOM, sd?.
Pedol., v ol. XX I I I , no 4, 1987 253-273
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Accumulat i ons cal caires en Tuni sie sept ent ri onal e
Dautre part, et en accord avec de nombreux auteurs,
entre autres
RUELLAN A. (1970), POUGET M. (1980-Sl),
VOGT T. (1984),
on assiste actuellement une destruc-
tion (litholyse) de la crote calcaire dans les hori-
zons suprieurs ;
cette dgradation est lie au rle des
A . Kh
KI
CI ca
Encrotement
-
- - -
- - -
c2
m Strotlfications entrecroises
_-- -
Pcm
l iolhrotiono pl~ ge
Transitions :
- Netle
-__
Distincle
et ondule
= =_ Graduelle
-.- Diffuse
FIG. 5. - Profi l BDC -
Organisation verticale des facis
daccumulations calcaires
racines et la dynamique actuelle de leau ; le bilan
global tant incontestablement li ici un dpart de cal-
caire. La remobilisation de cet lment se remarque ga-
lement par la prsence de nombreuses figures de disso-
lution ainsi que de racines plus ou moins calcarifies.
Au point de vue pdologique, ces grs-calcaires con-
solids, l o ils naffleurent pas, sont recouverts par
des sols calcimorphes, calcaires, soit des rendzines bru-
nes, soit des sols bruns calcaires.
LES PLAGES
A
CARDIUM
Elles couvrent de larges surfaces dans la rgion orien-
tale du Cap-Bon. Il sagit de dpts marins coquillers
quaternaires trs riches en Cardium et pectoncles qui
dateraient du Tyrrhnien ancien et qui auraient t loca-
lement dforms par une tectonique ultrieure
(GROSSE M., 1969 ; FOURNET A., 1981-82 ; COL-
LEUIL B., 1976). Ces dpts reposent toujours sur la
mollasse astienne qui nest pas partout visible. La
Cah. ORSTOM . s& . Ppdol., vol . XX I I I , no 4, 1987 253-273
faune quils renferment est caractristique des espces
capables de vivre dans des milieux marins littoraux ou
lagunaires susceptibles de supporter de fortes variations
de salinit. Par ailleurs, la prsence de Crithes parmi
les fossiles marque la ligne mme de lancien rivage,
la plage ici tant antrieure au cordon Rejiche.
Cest dans ces matriaux sableux supportant des sols
rouges (mditerranens), que se dveloppent les accu-
mulations calcaires les plus puissantes observes sur la
bordure orientale de la pninsule. Lexistence dune tran-
che de quelques kilomtres de long sur une profon-
deur moyenne de 3 mtres nous a permis dobserver
les organisations verticales et latrales de ces accumu-
lations calcaires dont le profil type peut tre reprsent
par LEB, (fig. 2 et 6).
Le profil LEB5 prsente la succession des horizons
suivante
:
Horizon A :
de 0 40 cm
;
brun-rougetre (5YR3/3)
;
argilo-
sableux
;
structure polydrique mousse subanguleuse,
moyenne
; -
macro et micro-porosit fortes -
;
dbris de
crote
;
nombreuses racines
;
matire organique frquente.
Transition diffuse.
Hori zon Kh :
de 40 g 110 cm
;
nombreux fragments de
crote dans une matrice sablo-argileuse g limono-sableuse
;
rouge (2,5YR3/6)
;
nombreuses taches dindividualisation du
carbonate de calcium
;
pseudomycliums, filaments et nodu-
les calcaires infrieurs au millimtre
;
structure polydrique
subanguleuse
;
meuble
;
forte macroporosit tubulaire, gale-
ries racinaires anciennes ; fentes et fissures de dessiccation ;
nombreuses racines, fines et moyennes, dvies horizontale-
ment la base de lhorizon
;
matire organique directement
dcelable.
Transition nette, ondule, millimtrique.
Horizon Kf, :
de 110 113 cm
;
premier horizon laminaire
(pellicule rubane)
;
empilement de lamelles fines, roses
(7,5Y8/4), gris-clair (2,5Y7/0) et rouge jauntre (5YR5/8),
constituant un plancher irrgulier plus ou moins continu au-
dessus de la crote sous-jacente.
Transition nette, ondule, millimtrique.
Horizon KCrI :
de 113 145 cm
;
crote calcaire , beige-
ros blanchtre (lOYR8/1) avec des plages rougetres
2,5YR5/8 ~35/6), structure en strates subhorizontales a allure
de feuillets
;
blocs htromtriques, dcimtriques
;
matriau
trs compact
;
les racines se localisent dans les espaces sub-
horizontaux et/ou verticaux qui sparent les blocs de dalle et
de crote . Les interfaces sol/blocs de dalle sont tapisses
par des pellicules rubanes, plus ou moins paisses, disposes
principalement sur leurs faces suprieures mais galement sur
les bords latraux et mme infrieurs de ces blocs. Lindura-
tion de la crote dcrot avec la profondeur.
Transition graduelle, ondule.
Horizon Kez: de 145 165 cm
;
encrotement nodulaire,
calcaire ; structure polydrique nodulaire en assemblage mas-
sif
;
allure stratifie et feuillete
;
matrice sablo-limoneuse ii
sable grossier
;
riche en petits lments calcaires qui ont ten-
dance constituer de petits nodules plus ou moins durcis
;
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P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAL I
pseudomycliums calcaires ; macropores tubulaires ; quelques
de Cardium, prises dans des amas calcaires plus ou moins
racines.
durcis.
Transition nette, ondule, millimetrique.
Horizon Kf2 : de 165 a 167 cm ; deuxime horizon laminaire ;
pellicule rubane identique a celle decrite dans le premier
niveau, plus ou moins continue la surface des blocs de dalle
et/ou de crote.
Transition distincte, irrgulire, avec poches.
Hor izon RCu : de 210 300 cm ; sable grossier, coquiller
Cardium prdominant ; rostre (5YRW4) jaune rougetre
(5YR7/6) avec des passes sableuses blanchtres
;
taches et
accumulations diffuses de calcaire.
Transition nette, ondule, millimtrique.
Horizon KCr2 : de 167 180 cm ; deuxime niveau daccu-
mulation calcaire ; facis de dalle et de crote feuillete plus
ou moins indure ; idem KCr, ; pellicules rubanes aux
interfaces avec Ket et sur les bords latraux ; rares racines,
localises dans les espaces interfeuillets.
Transition graduelle, ondule.
Hori zon Ke2 : de 180 210cm;
encrotement calcaire
nodulaire ; structure plus massive au sommet ; de moins en
moins dur en profondeur
;
matrice sableuse sablo-faiblement
limoneuse sable grossier ; rouge jauntre (2,5Y4/8) ; trs
riche en nodules et poupes calcaires, htromtriques
(les plus gros atteignent 10 cm) qui ont tendance a se
disposer en strates subhorizontales ; frquentes coquilles
Latralement, un mtre de distance, de part et
dautre du profil LEBs, en LEB4 et LEBe (fig. 6), on
nobserve plus quun seul niveau KC, de crote
calcaire surmontant un encrotement nodulaire Ke
en tous points semblable aux horizons Ker et Ke2
prcdemment dcrits. On note par ailleurs en KCr,
le passage latral de la dalle une crote cons-
titue par la superposition de feuillets dune dizaine
de centimtres dpaisseurs, spars par des espaces
subhorizontaux o se concentrent les racines ; chaque
feuillet pouvant tre partiellement ou totalement indur
en dalle ; on rejoint l les descriptions faites en KCrr
et KCr2.
LEBL
LEB5
LEB6
I
I I
258
Kh
KI
110
KCr
A
Kh
KI
KCr
FIG. 6. - Organisations verticales et variations latrales des accumulations calcaires au niveau du profil LEB,.
Prsence de deux niveaux de crotes horizons laminaires,
structures en feuillets en LEB,, nexistant pas en LEB4 ou LEBs
Cah. ORSTOM , se?. Pol., vol. XXI I I , nD 4, 1987: 253-273
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Accumulat i ons cal caires en Tuni sie sept ent ri onal e
Les accumulations calcaires dans la mollasse astienne
Les sables jaunes trs fossilifres de lAstien (mol-
lasse) constituent le soubassement gologique de la majo-
rit des grands plateaux tabulaires
(Oum Douil, El
Midda, Tamzrat...) de la rgion tudie (fig. 2). Ces
plateaux, dune dizaine de kilomtres de longueur et de
quelques centaines de mtres prs de dix kilomtres
de largeur se prsentent sous la forme de tables incli-
nes qui dominent nettement les vallons qui les dlimi-
tent et les entaillent. Face aux jebels de lOuest, ils pr-
sentent des corniches raccordes aux vallons par un talus
concave et continu sur 60 m de dnivellation en
moyenne. Tous ces plateaux sont coiffs leur partie
suprieure par des accumulations calcaires plus ou moins
indures (dalles, crotes et/ou encrotements, etc.).
Ces formations superficielles plus ou moins rsistantes
ont toutefois permis la prservation du relief et la pro-
tection des matriaux gologiques aussi facilement ro-
dibles que le sont les mollasses sablo-argileuses de
lAstien. Elles dterminent ainsi la configuration topo-
graphique actuelle des grands plateaux qui se prsen-
tent sous la forme de grands plans inclins sur leur sou-
bassement gologique - allure de glacis - secon-
dairement morcels par le jeu des entailles progressives
du rseau hydrographique.
A la mollasse astienne, sont associs soit des sols
bruns calcaires, sablo-argileux sur accumulations calcai-
res diverses ( crote et/ou encrotements) soit des
rendzines, brunifies sur crote rode . Les couleurs
observes se diffrencient nettement du brun rouge des
sols rencontrs dans les matriaux sableux tyrrhniens
du systme ctier. Le profil HNB, localis sur la bor-
dure nord du plateau dE1 Midda (Henchir en Naoulat)
prsente les organisations suivantes des diffrents facis
daccumulations calcaires (fig. 7) :
Hori zon A :
de 0
20
cm
;
brun fonc (7,5YR3/2)
;
argilo-
sableux ii sable grossier
;
structure polydrique mousse g
subanguleuse
;
nombreux cailloutis calcaires et fragments de
crote , htromtriques, jauntres (lOYR7/8), brun trs
ple (lOYR8/4) et blanchtres (lOYR8/2)
;
macro- et micro-
porosit trs fortes
;
nombreuses racines
;
matire organique
frquente
;
rompus, les gros agrtgats montrent des fissures
et
des fentes de dessiccation ainsi que des placages argileux
autour des micronodules calcaires qui les remplissent.
Transition diffuse.
Hori zon Kh : de 20 55 cm ; brun fonc brun (7,5YR3/4) ;
argilo-sableux sable grossier
;
structure polydrique suban-
guleuse
;
trs nombreux fragments de crote plus ou moins
indurs, pellicules rubantes ou non
;
htromtriques (jusquA
20 cm)
;
matriau forte macro- et microporosit
;
coquilles
descargots, frquentes
;
racines nombreuses
;
ont tendance
tre dvies horizontalement a la base de lhorizon Kh, au
contact de la crote feuillete .
Transition nette, ondule.
Cah. ORSTOM , st+. Pkdol ., vol . XX I I I , no 4, 1987: 253-273
Horizon KI : de 55 ii 57 cm ; pellicule rubane, discontinue,
constituant localement un plancher irrgulier au-dessus de la
crote . Un rseau de fissures troites permet aux racines
de simmiscer en profondeur dans la crote .
Transition nette, ondule, millimtrique.
Horizon KCr :
de 57 & 75 cm
;
crote calcaire plus ou
moins indure en dalle et constitue par un empilement de
feuillets calcaires
(crote feuillete)
;
barriole, jaune
(lOYR7/8), brun trs ple (lOYR7/4) et blanc (lOYRS/l)
;
les feuillets les plus rsistants se trouvent vers la surface
;
ils sont spars par des espaces interfeuillets, disposs sub-
horizontalement, remplis de sols bruntres o se localisent les
racines et qui donnent une allure lamellaire la crote
;
cest
aux interfaces sol/feuillets que sindividualisent les pellicules
ruban& aussi bien verticalement quhorizontalement. Les inter-
feuillets prsentent et l des noyaux calcarifis compacts
et durs. Par ailleurs, les blocs de crote observs mon-
trent ii Iil nu des pores dordre millimtrique qui tradui-
sent une certaine porosit de cette dernire. La stratification
subhorizontale de lensemble encrot est soulign par les cou-
leurs diffrentes des feuillets qui le constituent.
Transition diffuse.
Hori zon Ke :
de 75 150 cm
;
encrotement nodulaire. Ce
qui ressort immkdiatement g lexamen du profil, cest la pr-
sence de gros nodul es calcai res (rognons) qui semblent dispo-
ss subhorizontalement & certains niveaux, mais qui ont une
nette tendance g sorganiser verticalement sous la forme de
filons nodulaires ; les plus gros nodules se trouvent la
base des filons, leur taille diminuant vers le sommet de lhori-
zon o ils se fondent dans lencrotement feuillet sus-
jacent plus ou moins indur ( crote ). Il semble donc y
avoir ici une
fi li ati on olut iv e dir ecte
entre les nodules cal-
caires et la crote feuillete . Cette transition diffuse et peu
perceptible lil nu est souligne par la continuit des fis-
sures verticales de la crote feuilletee qui se prolongent dans
lencrotement nodulaire au contact direct des filons nodulai-
res. Les nodules calcaires, htromtriques (les plus gros attei-
gnent 20 cm de diamtre), gnralement sous forme de bou-
les , sont composs de petits polydres fissurs, de couleur
blanche g trs blanche lorsquils sont frachement casss
;
ils
sont emballs dans un matkriau sablo-limoneux sable fin,
marbr de taches blanchtres et de plages gris clair (lOYR7/2)
alternant avec des plages jaune bruntre ou jaune (lOYR7/8)
constituant 50 % de la matrice. On note labondance de tra-
nes blanchtres, de pseudomycliums et de filaments calcai-
res qui traduisent la mobil isati on du carbonate de calcium dans
un pseudogley calcaire. Ces filaments sont localement indurs
et donnent, par rosion diffrentielle, laspect dune grille
calcaire au milieu.
Le
matriau dans son ensemble est com-
pact ;
il est
cribl de micropores, mais de frquents macropo-
res dactivit biologique (galeries racinaires, faune
du sol)
dordre centimtrique dcimtrique sont observs.
Des infiltrations de matire organique le long de galeries
plongeant verticalement jusquA plus de 2 m sont visibles.
Lencrotement nodulaire prsente un gradient de consistance
vertical
; il est de
plus en plus compact et dur vers le som-
met. Lhtrognit texturale se remarque localement au sein
de cet horizon par lexistence de poches sableuses trs riches
259
-
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8/21
P. BLANCANEAUX, B. HOUM ANE, T. GALL ALZ
Kh
FIG. 7. -
Organisations verticales et variations latrales des accumulations calcaires au niveau du profil HNBl.
Disparition de la crote feuillete a horizon laminaire
en dbris coquillers (hutres, etc.) o sobservent des concen-
trations diffuses de carbonates. Certains nodules calcaires sont
intimement lis aux coquilles
;
des lamelles (5 cm) plus ou
moins horizontales dencrotements calcaires plus durcis ont
tendance a sindividualiser et la dans le matriau sabieux.
Quelques racines.
Transition diffuse, ondule.
Hor izon CCa :
de 150 a 200 cm
;
horizon daccumulation et
a distributions diffuses du calcaire sous la forme de particu-
les trs fines
;
certaines concentrations discontinues, taches et
plages poudreuses trs blanches de carbonate de calcium,
aspect de talc
;
nodules calcaires trs tendres, htrom-
triques mais dordre centimtrique. Matriau limono-sableux
sable grossier ; structure polydrique grossire ; couleur den-
semble jauntre tachet de blanc. Rares racines.
Latralement, comme pour les sables du Tyrrhnien,
les facis daccumulations calcaires dcrits varient sur
de trs courtes distances, parfois infrieures au mtre.
La figure no 7 illustre la disparition rapide de la
crote feuillete et des encrotements rubans obser-
vs en HNBt et qui font place un encrotement nodu-
laire plus ou moins indur directement au contact du
sol qui le surmonte. Cette variation des facis est sou-
ligne par le microrelief qui prsente des ondulations ;
les bosses tant dtermines localement par la
crote et/ou la dalle subaffleurente.
260
Les accumulations calcaires des marnes vindoboniennes
(fig. 8)
Dans le synclinal de la Dakhla (fig. 2), le Vindobo-
nien est recouvert en discordance par les formations
mollassiques du Pliocne (Astien). La puissance
moyenne de lAstien qui atteint 15 20 m lest
nest plus que de 2 3 m dans les affleurements plus
Encrotement calcaire nodutnire, stratifi
Marne enrichie en catcairo.
Accumulations catcaires discontinues
et diffuses
FI G. 8. - Profil NEK, -
Organisation verticale des facis
daccumulations calcaires
Cah. ORSTOM , s. Pol.. vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273
-
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9/21
Accumu lati ons calcair es en Tunisie septentri onale
occidentaux jusqu disparatre pour faire place aux
marnes.
Les marnes sont alors localement protges par des
encrotements calcaires qui les
coiffent
comme le rvle
le profil NEKL qui prsente la succession verticale des
horizons daccumulations calcaires suivante
:
Hori zon A + Kh : de 0 20
cm ; brun rougetre fonce
(lOYR4/4) ; argilo-limoneux ; 60 Vode cailloutis calcaires (frag-
ments de crote D), htromtriques (jusqua
20 cm)
; poly-
drique subanguleux a mouss ; matire organique directement
dcelable
;
poreux
;
activit biologique forte
;
racines
nombreuses.
Transition nette, ondule, millimtrique, discontinue.
Horizon KI : de 2 ii 3 mm dpaisseur
;
pellicule rubane, dis-
continue ; jaune (lOYR8/8) gris rostre (7,5YR8/2) ; dure.
Transition nette, ondule, millimtrique, discontinue.
Hori zon KCr : de
20 40 cm en moyenne ; crote cal-
caire ; trs dure ; surface pellicule rubane creuse de fines
cannelures et de petites cavits de dissolution ; matriau trs
compact, plus ou moins indur en dalle ; barriol de plages
gris rostre (7,5YR6/2) et blanc rostre (7,5YR8/2) ; nodules
calcaires lis par un ciment trs dur ; racines nombreuses, che-
minant verticalement entre les blocs discontinus.
Transition distincte, ondule.
Hori zon Ke :
de
40 60 cm ; encrotement calcaire, nodu-
laire ; jauntre (lOYR7/6) avec des plages gris rostre
(7,5YR6/2) et blanc rostre (7,5YR8/2)
;
plus ou moins
indur ; feuillet ; stratifi en lamelles riches en nodules cal-
caires durs, hterometriques, centimtriques (allure de billes) ;
matrice limono-argileuse ; assemblage massif ; ciment calcaire
cribl de pores millimtriques imprgn dun fin chevelu raci-
naire
;
pseudomycliums calcaires, blanchtres.
Transition graduelle, plane.
Horizon CCa :
de 60 a 100 cm
;
marne enrichie en carbonate
de calcium sous forme damas, de taches et de nodules plus
ou moins indurs. Materiau limoneux ; frais ; structure poly-
drique subanguleuse ; gros agrgats dcimtriques se rsolvant
en plaquettes, centimtriques ; structure feuillete lamellaire ;
fentes et fissures de dessiccation ; couleur densemble gris-olive
(5Y5/2) avec de nombreuses plages brunes, jaunes (lOYR7/6),
gristres et blanc rostre ; pseudomycliums calcaires trs
abondants.
Latralement sur
une dizaine de mtres partir du profil
NEK, en longeant la bordure mridionale du plateau et en
se dirigeant vers le SE on observe la disparition rapide de la
crote calcaire feuillete. Elle fait tout dabord place un
encrotement nodulaire plus ou moins indur, puis tendre,
enfin a des affleurement de bancs grseux redresss intercals
dans les marnes ; l o affleurent les grs, ils dterminent alors
directement le relief tabulaire structural
du plateau.
En rsum, on remarque donc sous un sol constitu
de deux horizons A et Kh, non diffrencis (A + Kh),
la crote calcaire paisse dune dizaine de centimtres
et prsentant dans sa partie suprieure la pellicule ruba-
ne (Kl) de quelques millimtres 3 cm, formant un
plancher plus ou moins continu au-dessus de la crote
;
elle est constitue de fines pellicules alternativement
Cah. ORSTOM, sPr. Ppdol., vol. XXI I I , no 4, 1987 253-273
grises et blanches empiles, formant
une carapace
hache par de nombreuses fissures et prsentant a et
l de nombreuses poches terreuses. Cette carapace dite
parfois zonaire est discontinue et prsente en de
nombreux sites des indices daltration et de dissolu-
tion (litholyse).
Sous-jacent cette pellicule rubane sobserve la
crote calcaire proprement dite, structure en feuillets
spars par des espaces interfeuillets subhorizontaux plus
ou moins anastomoss. Quelques racines sobservent
dans ces espaces et ont tendance former un filon con-
tinu subhorizontal la base de l horizon KCr . Ce
niveau repose lui-mme sur un encrotement calcaire
(Ke) si structure massive, localement stratifi et plus ou
moins finement feuillet sa partie suprieure
; cette
structure devient polydrique nodulaire plus en profon-
deur
;
les nodules calcaires htromtriques mais centi-
mtriques, durs, sont emballs dans une matrice cal-
caire crible de pores millimtriques, de couleur blanc
rostre plus ou moins tendre, pulvrulente ltat sec.
On passe ensuite une zone o les niveaux daccumu-
lations calcaires et la roche-mre simbriquent. La struc-
ture gologique du matriau marneux qui tait encore
plus ou moins perceptible dans lencrotement suprieur
se remarque nettement ici
;
la concentration calcaire
diminue progressivement avec la profondeur mais se voit
dans cet horizon CCa sous la forme de gros amas, de
taches et de nodules calcaires dans le matriau
marno/calcaire pulvrulent ltat sec, plus ou moins
pteux ltat humide. Cest bien la roche-mre mar-
neuse qui se trouve charge en calcaire dans ses niveaux
suprieurs.
A partir du profil NEKt reprsentatif du profil type
complet, on observe latdralement toute une gamme de
profils incomplets
;
le passage de lun lautre se fai-
sant sur des distances relativement courtes, variables
mais parfois dordre mtrique. Dans tous les cas obser-
vs, cest toujours (paradoxalement) la partie suprieure
la plus dure et la plus rsistante, constitue par les
crotes calcaires plus ou moins indures en dalles
compactes pellicules rubanes, qui fait dfaut. Ces
observations morphologiques nous incitent concevoir
que dans le cas de profils incomplets, il sagirait de pro-
fils qui, pour des raisons de fonctionnement - sans
doute dtermines par les caractristiques hydrodyna-
miques locales propres au milieu - nont pas pu arri-
ver au stade volutif final des accumulations cal-
caires ; ce dernier tant caractris par la crote cal-
caire a carapace zonaire durcie telle quelle apparat
en NEKt.
Comme pour les accumulations calcaires dveloppes
dans les matriaux prcdents, les diffrents facis
dj observs et leurs organisations tant verticale que
261
-
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10/21
P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLA LI
latrale ont pu tre reconnus ; toutefois, le degr de dif-
frenciation est globalement moins perceptible dans les
marnes que dans les sables de lAstien.
On assiste galement et actuellement, la fonte
(litholyse) des horizons suprieurs les plus riches en cal-
caire et ZI une remobilisation du carbonate de calcium
au sein du matriau. De par leur position topographi-
que (rl lamont du paysage gomorpho-pdologique
rgional sur le versant oriental de lanticlinal du jebel
Abderrahmane, dans la zone de soutirage du rseau
hydrographique), le bilan global est actuellement une
perte de calcaire par vacuation hors des profils
pdologiques.
Au point de vue pdologique, les marnes plus ou
moins encrotes sont recouvertes soit par des sols bruns
calcaires plus ou moins hydromorphes, amas, nodu-
les, taches et concrtions calcaires dans les bas-reliefs,
tandis que se dveloppent localement des rendzines bru-
nes l o affleurent la crote calcaire plus ou moins
brode (NEKl).
Les accumulations calcaires des anciens lits doueds fos-
siliss
(fig. 9)
Localement les marnes sont ravines par des dpts
grossiers dallure conglomratique puissamment encro-
ts, en disposition linaire, qui sont les tmoins danciens
lits doueds fossiliss. Ces conglomrats traversent
parfois les crotes et/ou encrotements calcaires de cer-
tains grands plateaux comme celui de Tamzrat. Le
passage latral de la crote au matriau conglom-
ratique encrot est brutal et se fait lchelle mtrique.
ESE
ON0
1
P.Cfll
lm
-
262
Le principal tmoin de ces formations est observ en
bordure N du plateau dE1 Midda Henchir en Naou-
lat (profil HNB .
Ce profil prsente la succession des horizons suivante :
Horizons A, +Kh :
de 0 A
20
cm
;
brun (7,5YR4/4)
;
argilo-
limoneux
;
structure grumeleuse polydrique subanguleuse
;
cailloutis calcaire, htromtriques, trs nombreux
;
meuble
;
macro- et microporosit fortes
;
permable
;
matire organi-
que directement dcelable
;
racines, fines et moyennes
;
acti-
vit biologique forte.
Transition graduelle, ondule.
Hor izon A,, (K e) :
de 20 A 80 cm. Encrotement calcaire,
stratifi
;
brun jauntre (lOYR5/4)
;
argilo-limoneux
;
struc-
ture polydrique subanguleuse
;
cailloutis calcaires, htrom-
triques, nombreux
;
taches et nodules calcaires, htromtri-
ques (1 mm 10 cm), blanchtres (lOYR8/2), disposs en stra-
tes subhorizontales
;
les lits superposs atteignent chacun une
paisseur moyenne de 10 cm environ
;
matriau A forte macro-
et microporosit ; bourr de calcaire ; filaments calcaires, pseu-
domycliums, taches et nodules ; se dsagrge en petits blocs
polydriques
;
assemblage compact
;
ferme
;
racines nombreu-
ses, verticales.
Transition nette, plane.
Hor izon Cg,(e) :
de
80 g 180
cm
;
dpt conglomratique
encrot
;
brun ple (lOYRW3) constell de plages blanches
(lOYR8/2) et brun jauntre (lOYRV8)
;
blocs et galets de grs
htromtriques (jusqu 50 cm de diamtre), rouls mais peu
uss, mousss, de couleurs varies (gris, vert, rougetre, brun),
classement granulomtrique montrant plusieurs phases
dapports
;
emballs dans un matriau marno-calcaire, limono-
argileux
;
accumulations calcaires de facis trs divers (pseu-
domycliums, filaments, taches, plages, amas, nodules ht-
romtriques, blancs)
;
disposs en strates subhorizontales
;
matriau trs forte macroporosit, tubulaire
;
microporosit
trs forte dans les blocs polydriques marno-calcaires
;
fentes
de dessiccation imprgnes de calcaire (pellicules et films).
Transition nette, plane.
Hor izon RCa :
de 180 250 cm
;
marne
;
gris-olive (5Y6/2)
avec plages gris clair (5Y7/1) et pellicules fines, jaune brun-
tre sur les bordures externes des blocs structure lamellaire
;
matriau se dbitant trs facilement en petits blocs polydri-
ques et/ou cubiques ; allure feuillete ; fentes verticales, cen-
timtriques
;
quelques nodules calcaires, htromtriques,
sindividualisant au contact du dpt encrot qui surmonte
la marne
;
trs friable, boulant ltat sec.
Latralement, le matriau trs consolid peut tre suivi sur
une trentaine de mtres de distance
;
vers le NO il se termine
en corniche surplombant les marnes vindoboniennes du syncli-
nal de la Dakhla
;
vers le SE il disparat brutalement au con-
tact du matriau pliocne qui le surmonte. Il atteint partout
o on lobserve une paisseur plus ou moins rgulire denvi-
ron un mtre.
En rsum, le dpt est constitu de gros galets
htromtriques de grs oligo-miocnes, dallure roule,
peu us&, simplement mousss sur les bords qui
tmoignent dun transport sur courtes distances sous
linfluence de dcharges fluviatiles caractre torrentiel.
Cah. ORSTOM. s. Pedol., vol. XXI I I , no 4, 1987 : 253-273
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11/21
Accumu lati ons calcair es en Tun isie septentri onale
Ces gros galets sont fortement consolids par un ciment
calcaire riche en grains de quartz (jusqu 2 cm de dia-
mtre) qui proviennent de la dsagrgation des grs qui
en sont bourrs. Le calcaire se manifeste par lindivi-
dualisation des facis trs varis daccumulations qui
vont depuis les concentrations diffuses et discontinues
(peusomycliums, revtements, amas, taches, nodules).
Dans le matriau colluvial qui surmonte le dpt con-
glomratique encrot, le bicarbonate de calcium se con-
centre dans des lits subhorizontaux superposs ; cette
stratification des accumulations calcaires est parallle
a celle qui sobserve dans le niveau conglomratique o
nodules, amas et taches salignent galement en bandes
subhorizontales. Nous avons l les indices dapports lat
raux notoires du calcaire par les eaux essentiellement
charges en bicarbonate de calcium. Cet lment,
mis en solution lamont du paysage pdologique
rgional riche en formations calcaires, a pu chemi-
ner dans les dpts alluviaux grossiers (dynamique
longitudinale) ;
la trs forte macroporosit du ma-
triau, sige dune intense vaporation a permis, lors
des phases de dessiccations, le dpt du CO a au sein
du matriau.
Horizon A
La
microstructure
est
pelliculaire
avec
ped spho
dal granulaire ; le degr de pdalit est dvelopp ;
le squelette est essentiellement constitu de grains de
quartz (40 50 Vo) enrobs dune gangue argileuse ;
les grains sont de couleur gristre (voils), de forme
anhdrale, arrondis et mousss. Lassemblage plas-
mique est de type squelsique; de nombreux (20
30 Vo) mso- et macrovides dentassement (30
1000 p), incurvs doublement incurvs apparaissent
entre les grains de quartz.
Les lithoreliques de crote calcaire (0,2 a 2 mm) qui
correspondent aux accumulations calcaires les plus den-
ses et les plus indures (pellicules rubanes, dalles frag-
ments de crote...) prsentent un cortex d altation
argilo-ferreux (particules argileuses et oxydes de fer),
qui lil nu, donne laspect terreux et sali lint-
rieur des poches de dissolution des fragments de crote.
Leur taille varie de quelques centimtres quelques
dizimes de millimtres jusquaux
spholithes de cal -
cite rparties a et 11 dans lhorizon (calcite microcris-
tallise de 20 100 p de diamtre environ).
Horizon Kh
Par ailleurs, les crotes calcaires plus ou moins
dmanteles dveloppes dans les sables de lAstien
(HNBl) en position de corniche dominant de quel-
ques mtres le dpt conglomratique et situes
une centaine de mtres de distance ont t et sont
actuellement le sige dune mise en solution du cal-
caire qui, par une
dynamique transversale
contribue
a la formation de nouvelles accumulations calcaires ;
ces dernires se manifestent plus particulirement au
sein du matriau colluvial qui surmonte le dpt gros-
sier. Ces interprtations dduites de nos observations
morphologiques rejoignent celles qui ont t faites
en Tunisie Centrale par BONVALLOT et DELHOUME
(1978).
Les grains de quartz occupent ici une place gale-
ment importante. Localement, le plasma argileux se
concentre dans des zones plus denses, plus rougetres.
Par rapport a lhorizon A, on assiste globalement
l envahissement du squelette quartzeux par une
matrice argileuse rougetre. lassemblage plasmique
reste de type
squelsique.
Des
cutanes
de
tension
et des ncutanes lis aux parois des nombreux vides
apparaissent.
La matr ice pul vul ente est principalement consti-
tue de sphoii thes de calci te microcristallise (20 ii
100 a) pris dans une gangue rougetre (oxydes de fer
et argiles). Des reliques de crote calcaire et quelques
quartz sont galement observs a ce niveau.
ANALYSE MICROSCOPIQUE
Accumulations calcaires dans les plages h Cardium
(Profil LEBs)
CARACTRISTIQUE~MICRO-MORPHOLOGIQUES1).
TUDE
DE LAMES MINCES AU MICROSCOPE OPTIQUE ET LA
LOUPE BINOCULAIRE
Certaines
reliques
de croe montrent un aspect peu
dense, trs poreux ; elles sont constitues par un cris-
talliplasma micritique (infrieur 4 p) - calcite micro-
cristallise
A partir duquel semble sindividualiser,
puis se dtacher les sphrolithes de calcite.
Des pseudomyckliums calcaires apparaissent isols
de la matrice argilo-ferrique
;
localiss dans la micro-
porosit interagrgats.
Horizon laminaire (Kl)
Lobservation de nombreuses lames minces dchan-
Cet horizon trs dense, avec peu de quartz, se mon-
tillons non remanis nous permet de prciser lorgani- tre constitu par un empilement de strates diversement
sation micromorphologique des principaux horizons.
colores de calcite trs finement microcristallise
(1) Pour la description des lames minces, nous nous sommes rfrs au
Handbook for Soi1 thin Section Description,
Wain
Research Publications, International Society of Soi1 Science, 1985.
Cah. ORSTOM, s . Pedol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273
263
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12/21
P . BLAN CANEAVX 8 . HOVMAN E T . GALL AL I
(micrite) ; il prsente une grande analogie avec les pel-
li cul es rubans.
Dalle calcaire
En lame mince, elle se montre constitue par une
masse micritique trs dense avec de rares quartz, loca-
liss. De nombreuses fissures se recoupent et semblent
disloquer le matriau.
Croe calcaire
Le matriau se montre constitu par un assemblage
de plages plus ou moins denses et colores, rougetres
rouge dlav.
Les plages les plus denses sont
rem-
plies de quartz fragments, corrods, aux bords plus
ou moins anguleux recouverts de calcite. Elles prsen-
tent galement de nombreuses fissures tapisses de cris-
taux de calcite (microsparite). A ct de ces plages, des
zones plus poreuses et plus claires prsentent de nom-
breux vides, parfois allongs, remplis de calcite en
aiguille (lublinite) avec relativement moins de quartz.
Encroement calcaire
Au microscope optique, le matriau, trs complexe,
prsente un fond matriciel au cristalliplasma micritique
rempli de vides o la calcite semble recristalliser sous
des facis trs varis (sparite, aiguilles, etc.).
Horizon CcU
Divers processus de calcitisation peuvent tre recon-
nus par observation en lame mince tels la calcitisation
micritique ou en aiguille dans la microporosit, ou lpi-
gnisation des quartz qui dans la masse de lhorizon
laisse la place des plages micritiques.
OBSERVATION AU MICROSCOPE
LECTRONIQUE A
BALAYAGE (M.E.B.)
Lobservation au microscope lectronique
balayage (1) (M.E.B.) de nombreux agrgats mtalliss,
correspondant aux diffrents horizons prcdemment
dcrits, nous permet de prciser quelques facis de
calcite microcristallise dans les principaux horizons
daccumulation calcaire ainsi que dans les
traits
pologiques rvls par les observations morphologi-
ques (macro- et micromorphologie).
Elle nous permet galement dapprhender quelques
processus de transformation en cours au sein de ces
accumulations calcaires et dapprocher lambiance
physico-chimique et le cadre dvolution gochimique
de ces dernires. Cest plus particulirement dans les
zones de transition
des diffrents facis daccumulations
calcaires (dalle, pellicule ruban&, crote, encrotement,
amas, taches, nodules pseudomycliums...) que les
observations ont t multiplies et que les analyses
la microsonde ont permis de prciser les transforma-
tions en cours.
La cristallisation de la calcite (microcristalline) est
observe sous des formes et des tailles variables
qui
paraissent re en relati on trPs roite
avec les caract-
ristiques physiques (texture, porosit.. .) des diffrents
facis daccumulations calcaires, et des matriaux au sein
desquels elles sindividualisent.
Cest ainsi que :
-
La calcite sparitique,
de taille suprieure 10 p, qui
comporte un facis de calcite en aiguilles appel par-
fois lublinite est frquemment observe dans la poro-
sit de la croe calcaire, dans les nombreux vides des
encroements calcaires ainsi que dans les fissures et
les poches de dissolution microkarstiques de la
crote calcaire. Ces aiguilles de calcite avec leur arran-
gement dsordonn prsentent parfois des formes ana-
logues aux nids de pie signals par POUGET (1980)
(photos 1 et
2).
Les
aiguilles de calcite
sont galement prsentes dans
la porosit interagrgats (photos 3, 4 et 5).
Des formes flexueuses de prcipitation de calcite
(photo 6) considres par ESWARAN et SHOBA (1981)
comme le rsultat daccumulations biogniques dues aux
champignons, ont t galement observes dans les
micropores de la crote calcaire.
La calcite en aiguilles qui suppose une vitesse de
PHOTO 1. - LEB,, (105-115 cm). Calcite en aiguilles dans les facis forte porosit dun fragment de crote calcaire en voie
de
dissolution. Larrangement dsordonn des aiguilles
autour des micropores constitue des nids de Pie reconnus par Pou-
GET
(1980) pour la calcite en btonnets.
PHOTO 2. - Agrandissement de la photo 9. Calcite en aiguilles.
PHOTO 3. - Trs forte porosit inter- et intra- agrgats du complexe organo-argilo-ferrique du sol rouge fersiallitique LEB,.
PHOTO 4.
- LEB,, (50-60 cm). Aiguilles de calcite constituant les pseudomycliums dvelopps dans la microporositk inter-
agrgats dun sol rouge. Reprcipitation du calcaire ;
les pseudomycliums apparaissent isols de la matrice argiloferrique.
PHOTO 5. - Agrandissement de la photo 11. Assemblage daiguilles de calcite dans un pseudomyclium.
PHOTO 6. - LEB,, (105-115 cm). Formes flexueuses de prcipitation de calcite localises dans la microporosit de la crote
calcaire altre.
(1) Laboratoire de Ptrologie de la Surface. Ateliers de Bondy, juillet-aot 1987.
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Cah . ORSTOM se?. Ppd o l . vo l . XXI I I no 4 1987: 253-273
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Accumulat ions calcaires en Tunisie septentri onale
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Cah. ORSTOM . s. Pedoi., vol . XX II I, no 4, 1987: 253-273
6
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P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAW
cristallisation trs rapide dans des solutions fortement micro-rhombodres paraissent disjoints et prsentent sur
sursatures peut se produire dans les macropores (dia-
leurs bordures et les faces des microcavits de dissolu-
mtre suprieur a 10 p) o lvaporation est intense et tion ; les faces externes paraissent taraudes par des
o la diffusion est rapide vers la microporosit (diam-
micropores. A trs fort grossissement, le cristalliplasma
tre infrieur a 0,2 PL) ces conditions sont runies essen-
micritique montre qu partir des faces de dissolution
tiellement dans les niveaux les plus poreux de la crote des
microsphrolithes de calcite
semblent sindividuali-
calcaire.
ser puis se dtacher (photo 9).
-
La calcite micritique de taille infrieure 4 p a t
observe sous deux facis principaux distincts :
La calcite en btonnets constitue de petits cristaux
(jusqu 2-3 p) allongs reste prsente en abondance dans
la forte porosit des fragments de crote en voie de
dissolution (photo 7). Les btonnets, de forme plus ou
moins aplaties ont des tailles variables ; leur arrange-
ment est dsordonn. Ils sont galement rencontrs dans
les spherolithes de calcite et dans la porosit de la
matrice pulvrulente de lhorizon Kh. Ils nont pas t
observs dans la crote calcaire compacte, ni dans les
dalles les plus dures.
Lorganisation densemble fait ressortir laspect
de fonte globale des rhombodres de calcite sou-
mis une dissolution de bordure et des faces, puis
disjoints ce qui entrane une diminution de la cohsion
densemble. Il y a affaissement des structures
gomtriques mesure que diminue linduration de
laccumulation calcaire et que lon passe aux matriaux
pulvrulents.
Ces structures gomtriques mousses se retrouvent
aussi dans les
gaines calcitiques
qui enrobent les grains
de quartz dans les zones o la crote calcaire est en
voie daltration (photo 10).
La calcite en rhombodres. Cest le facis le plus
rpandu de la calcite micritique. Les microcristaux, de
tailles variables, frquemment de lordre du micron ont
une structure gomtrique plus ou moins nette suivant
les facis daccumulations calcaires quils constituent.
Cest ainsi que dans les dalles compactes, les pellicu-
les rubanees
ainsi que dans les crotes calcaires les plus
indures, ils prsentent des formes gomtriques trs net-
tes, anguleuses (photo 8). Dans ces facis, les cristaux
de 1 5 p apparaissent trs fortement imbriqus les uns
aux autres ce qui assure une grande cohsion densem-
ble au matriau. Des structures analogues correspon-
dant la
calcite primaire,
ont t reconnues par RICHE
et al. (1982), au sein de roches calcaires saines au Br-
sil (rgion dIrce, Bahia).
Cette gaine de calcite micritique apparat, trs fort
grossissement (photo 1 l), constitue de microrhombo-
dres disjoints, en forme dboulis ; les cristaux se spa-
rent ; la porosit crot, la consistance est pulvrulente.
De telles figures caractrisent les encrotements mas-
sifs, friables et peu friables ainsi que les zones dalt-
ration de la crote calcaire o la consistance devient
pulvrulente.
Accumulations calcaires dans la mollasse astienne
(Profil
HNB,)
Dans les niveaux sous-jacents moins indurs tels que
les encrottements calcaires nodulaires (Ke) ainsi que
dans la matrice pulvrulente des encrotements massifs
plus ou moins friables, on reconnat galement lorga-
nisation micritique, rhombodrique ; toutefois, les
Bien que tous les facis daccumulations calcaires
dcrits dans les sables du Tyrrhnien aient t gale-
ment observs dans la mollasse astienne, nos observa-
tions microscopiques ont surtout port sur lorganisa-
tion et la constitution des encrotements nodulaires;
en effet, lindividualisation trs nette de macronodules
calcaires constitu par lassemblage de petits polydres
reste le fait saillant et distinct des accumulations cal-
caires dans ces matriaux sableux fossilifres.
PHOTO 7. - Btonnets de calcite de forme aplatie et dsordonns, enchevtrs et les sphrolithes de calcite.
PHOTO 8.
- LEB5.4 (105-l 15 cm). Calcite micritique en rhombodres dans un fragment de crote calcaire non altre, compacte
et dure. Noter la structure gomtrique parfaite des cristaux, leur allure anguleuse nette
; lexistence de
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Accumulat ions calcaires en Tunisie septentri onale
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P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAL I
Lexamen au M.E.B. de ces petits polydres montre
quils sont eux-mmes constitus par un assemblage
dt ments nodu l ai res (photo 12) atteignant en moyenne
50 p, disjoints ; chacun de ces micronodules est en ra-
lit le rsultat dun amalgame dsordonn de baguet-
tes de calcite enchevtres les unes dans les autres et
formant une pelote de calcite (photo 13). Ces
baguettes sont plus ou moins relies entre elles par des
barreaux intermdiaires qui contribuent ainsi assurer
une certaine cohsion lensemble. Il ressort toutefois
dun tel chafaudage ultramicroscopique une micro- et
ultramicroporosit intranodulaire extrmement forte. A
plus fort grossissement, ces baguettes de calcite se mon-
trent elles-mmes constitues dun assemblage de
f ib r i l -
l es de calcite - diamtre de lordre du micron -
plus ou moins torsades et lies les unes aux autres
la manire dune fibre (photo 14). Ces fibres cal-
ci t i ques sont plus particulirement dveloppes la
priphrie des micronodules calcaires o elles ont ten-
dance a sarticuler entre elles pour constituer des
pont s
(photo 15), ce qui contribue galement la
cohsion de lensemble et la consistance globale du
nodule ; toutefois en de nombreux points, cette coh-
sion demeure trs fragile, le choc des lectrons lors de
lexamen trs fort grossissement - focalisation du
faisceau dlectrons - tant suffisant pour rompre ces
chafaudages.
Toutes ces
for mes al l ongs
(baguettes, fibrilles,
fibres, etc.) de cristallisation de la calcite rendent compte
dun mi l i eu extrmement por eux et tr & s iche en cal-
cai re o les alternances rapides de phases de dissolu-
t i on et de dt
crent des conditions favorables a la
prcipitation des cristaux et a une vitesse de croissance
leve de ces derniers.
A la base de
l horizon Ke
et dans
l horizon C,
des
figures
digie calcai re
ont t observes (photos 16
et 17) - quartz pigniss par la calcite - dans un
matriau carbonat constitu par un assemblage de
microrhombodres mousss de calcite micritique, plus
ou moins disjoints avec des aiguilles de calcite dans la
microporosit intercristalline photo 18). Lensemble du
matriau se caractrise par une consistance poudreuse
et pulvrulente.
SYNTHESE DES OBSERVATIONS MORPHOLO-
GIQUES (MACRO- et MICRO-) ET DISCUSSION
Les diffrentes formes de cristallisation de la calcite
reconnues par observations microscopiques, de mme
que la taille des cristaux, semblent tre essentiellement
sous la dpendance trs troite des caractristiques tex-
turales des horizons, et particulirement de la
por osi t;
elle conditionne en effet la plus ou moins grande rapi-
dit des alternances de phase de dissolution et de dpt.
Cest ainsi que la prcipitation de calcit e en ai guil les
ou en btonnets se manifeste toujours dans les hori-
zons trs calcaires les plus poreux o la forte macropo-
rosit favorise une vaporation trs intense ainsi quune
diffusion rapide dans la microporosit. La vitesse de
cristallisation de la calcite partir de solutions forte-
ment sursatures en Ca serait donc leve dans une telle
ambiance physico-chimique.
La calci t e en rhombores
est particulirement reconnue dans les niveaux les plus
indurs - crote compacte, dalle - o la diffusion
des solutions de calcite proches de la saturation se fait
lentement, les quilibres tant longs stablir tra-
vers la microporosit (C 0,2 CL).La vitesse de cristalli-
sation de la calcite serait donc trs lente dans une telle
ambiance physicochimique.
A mesure que dcrot la duret des facis daccumu-
lation dans les encrotements calcaires plus ou moins
friables, on assiste un affaissement des structures
gomtriques, la dissolution des rhombodres qui, en
se disjoignant crent une augmentation de la micropo-
rosit du milieu ; la diffusion plus rapide des solutions
riches en calcite provoque alors la recristall isat ion de
cristaux de formes allonges et de tailles variables
(aiguilles...).
Dautres facteurs pourraient intervenir sur la taille et
la forme des cristaux de calcite tels que linfluence du
systme
racinaire
(POUGET, 1980), la prsence dions
PHOTO 13. - HNB,, (70-80 cm). Agrandissement dun micronodule de la photo 12. Assemblage de baguettes de calcite
constituant une pelote .
PHOTO 14. - Dtail dune baguette de calcite. Allure de G fibre constitue de fibrilles )) de calcite torsades.
PHOTO 15. - Articulation des fibres de calcite la manire de ponts assurant la cohsion densemble dans le nodule.
PHOTO 16. - HNB,, (90-100 cm). Quartz calcitis (< flottant D dans une matrice carbonate pulvrulente de calcite micritique
en rhombodres mousss. Noter les golfes de dissolution.
PHOTO 17. - Agrandissement de la photo 16. Epignie du quartz par la calcite. Naissance de calcite en aiguilles dans la micro-
porosit de dissolution du quartz.
PHOTO 18. - HNB,, (90-100 cm), Calcite micritique en rhombodres mousss et cristallisation de calcite en aiguilles dans la
microporosit interstitielle de la matrice pulvrulente de lhorizon K,.
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trangers (Mg) et de composs organiques (DURAND,
1978).
Les observations microscopiques faites dans les dif-
frents facis daccumulations calcaires particulirement
au niveau du profil LEB, rendent compte de transfor-
mations gochimiques et microcristallines en cours dans
ces derniers. Globalement, trois niveaux de transforma-
tions peuvent tre dgags dans ce profil, savoir :
1) les horizons meubles suprieurs, rouges, plus ou
moins riches en fragments de crote calcaire (Horizons
A et Kh) ;
2) les
accumulations calcaires indures
(dalle avec pelli-
cule rubane, crote compacte) ;
3) les
encroitements calcaires, massifs, plus ou moins
friables et les encroitements nodulaires (Ke).
1 - Dans les horizons meubles suprieurs A et Kh,
plus ou moins riches en fragments de crote calcaire,
on assiste ci la litholyse (RUELLAN, 1970) de ces der-
niers. La trs forte porosit (macroporosit fissurale)
et microporosit, la prsence dun systme racinaire
bien dvelopp, la libration dune quantit impor-
tante dacides organiques, font que la terre fine de
lhorizon A est peu calcaire et que lon ne trouve
gnralement pas ce niveau de figures de recristal-
lisation secondaire de la calcite. Lambiance physico-
chimique tant celle dun milieu plutt calcique que
calcaire. La tendance globale est g la lixiviation du car-
bonate de calcium.
La dissolution des fragments de crote, dont la struc-
ture feuillete est plus ou moins conserve, sobserve
plus nettement encore au niveau de lhorizon Kh. Les
fragments de crote, plus poreux, montrent de trs nom-
breux golfes de dissolution remplis dune matrice pul-
vrulente o sinsrent les racines.
La microscopie lectronique rend compte, dans cette
microporosit, de formes allonges de recristallisation
de la calcite (btonnets ou aiguilles). Le milieu, plus
riche en calcaire, la porosit encore trs importante,
la diminution du taux en matire organique sont autant
de facteurs qui permettent la recristallisation secon-
daire de la calcite ;
elle se fait essentiellement dans
une ambiance physico-chimique de milieu trs poreux
et trs calcaire, sous la forme de pseudomy tfiiums
intimement associs la porosit fissurale, interagr-
gats, ou biologique et plus particulirement dans les
galeries racinaires. Le systme racinaire joue ce
niveau un rle fondamental, dja soulign par POUGET
(1980). Il agit en favorisant alternativement, soit la
dissolution du CO a en augmentant soit la tension
en CO2 (respiration des racines et minralisation de la
matire organique), soit la prcipitation des bicarbona-
tes dissous en augmentant la concentration des solutions
(vapotranspiration).
270
Le bilan global restant toutefois un dpart de cal-
caire essentiellement par dynamique latrale au-dessus
des accumulations les plus indures.
2 - Dans les
accumulations calcaires les plus indures,
dalles avec pellicules rubanes, crotes calcaires com-
pactes constitues par une masse trs dense de calcite
microcristallise (micrite rhombodrique), les mcanis-
mes de transformation sont trs lents stablir dans
un milieu o lambiance physico-chimique est trs cal-
caire, peu poreux et o les racines sont quasiment absen-
tes ; elles se localisent au rseau de fissures qui traver-
sent les dalles.
3 - Dans les encrotements calcaires sous-jacents ainsi
que dans les horizons RC, daccumulations calcaires,
on assiste aux transformations diverses des formes
microcristallines de la calcite ; dissolution de la micrite
rhombodrique avec effacement des structures gom-
triques, recristallisation de la calcite sparitique en aiguil-
les de tailles variables dans les lumires de la porosit,
figures dpignie calcaire plus particulirement visible
dans les horizons calcaires de profondeur Rca.
Lobservation morphologique dtaillke
des accumu-
lations calcaires dans les sables fossiiif es riches en Car-
dium,
communment regroupes sous le terme de
crotes calcaires , rvle en premier lieu la grande
h rognit
de cette formation superficielle. on cons-
tate une diffrenciation verticale, parfois progressive des
facis qui sorganisent de la base au sommet de la
manire suivante : dpt sableux riche en Cardium avec
distributions diffuses du carbonate de calcium -
encrotements nodulaires plus ou moins stratifis,
structure massive - crote calcaire structure en
feuillets passant localement des dalles avec pellicules
rubanes ou non. La diffrenciation et lorganisation
verticale de certains facis reconnus dans ces matriaux
rejoignent les descriptions faites par de nombreux
auteurs, entre autres, AUBERT (1947-1960), DURAND
(1953-1959), BOULAINE (1957-1961),
GILE
et af.
(1956-1966), RUELLAN (1970), FOURNET (1974), Pou-
CET
(1980-1981), ELLOY
et ai.
(1981), VOGT (1984)...
Latralement et lchelle mtrique, la disparition rapide
de certains facis daccumulations calcaires comme
KCrl et KCr2 nous permettent de concevoir, dans ce
milieu sdimentaire, des conditions locales particulires
(microrelief ? htrognit texturale ?) ayant favoris soit
le cheminement prfrentiel des eaux charges de
CO a et la prcipitation ultrieure des carbonates, ou
des remaniements par changement isopiezomtrique du
plan dcoulement de leau dimbibition, soit le dpt
direct du calcaire en certains sites privilgis lors de la
sdimentation.
Les
observations micro- et nanomorphologiques
ont
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Accumu lati ons cal cair es en Tunkie septentri onale
mis en vidence les transformations microcristallines et
gochimiques en cours au sein des diffrents facis
daccumulations calcaires
;
elles sont sous la dpendance
des caractristiques physicochimiques des milieux et sont
principalement lies au comportement hydrodynamique
de ces derniers, fonction de leur texture et de leur poro-
sit, dterminant une ambiance physicochimique plus
ou moins sature en calcaire et des conditions de
dissolution-prcipitations variables.
Le caractre remarquable de laccumulation calcaire
observe dans les sables jaunes fossiltfres de IAstien
est la prsence de
macronodules (rognons) composs de
petits polydres. Plus encore que dans les sables du
Tyrrhnien, les diffrents facis daccumulations calcai-
res montrent une organisation verticale nette
;
de la base
vers le sommet, on passe successivement de concentra-
tions diffuses et discontinues
RUELLAN, 970 FOUR-
NET, 974), - pseudomycliums, taches, amas, rev-
tements, nodules - des concentrations calcaires con-
tinues - encrotements nodulaires, feuillets, crote ))
et/ou dalle, pellicule rubane. Ces accumulations deve-
nant de plus en plus dures mesure que lon va vers
le sommet.
Les observations morphologiques faites par ailleurs
dans ces matriaux sableux filtrants et trs forte poro-
sit, rendent compte dune dynamique actuelle trs active
du carbonate de calcium
;
elle se manifeste nettement
par des formes trs varies de concentrations disconti-
nues et/ou diffuses, telles les filaments et autres indi-
ces dentranements comme les revtements calcaires le
long de galeries racinaires anciennes, qui traduisent la
remobilisation du calcaire, le cheminement et le dpt
de ce dernier dans la macro- et la microporosit du
milieu.
Cette dynamique est induite ici par les caractristi-
ques texturales du matriau qui conditionnent le drai-
nage interne trs rapide du milieu et les possibilits de
redistribution du carbonate de calcium.
CONCLUSIONS GNRALES
Les observations morphologiques effectues lchelle
du terrain ont montr la gnralisation des accumula-
tions calcaires dans les diffrents matriaux gologiques
considrs
;
il sagirait plus prcisment ici non pas de
matriaux gologiques au sens de roche en place, mais
de roches-mres issues de remaniements superficiels de
la roche gologique
;
la roche-mre tant dj l un
matriau altr. Llment calcaire envahit tout le pay-
sage geomorphopdologique rgional.
Toutefois, si dune faon gnrale les principaux facis
daccumulations, de mme que leurs organisations -
tant verticale que latrale - sont reconnus dans tous
les matriaux, deux types daccumulations peuvent tre
Cah. ORSTOM, se+-. Pol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273
globalement diffrencis suivant la prdominance de lun
des deux facteurs majeurs ayant contribu la concen-
tration du calcaire au sein du matriau daccueil,
savoir la sdimentation et la pedognse.
Cest ainsi que dans les formations marines sableu-
ses du Tyrrhnien aux sols rouges (mditerranens), la
sdimentation dans un milieu tranquille
et peu profond
et/ou lapport par transport superficiel a permis la con-
centration du calcaire au sein du dpt. Mais cette
sdimentation a connu elle-mme de frquents rema-
niements et la superposition des facis daccumulations
dont lorganisation verticale se rpte en LEB5 tmoi-
gne de plusieurs phases dapports donc de lexistence
de circulations et de dpts conscutifs en des sites
prfrentiels (piges) lis au microrelief lors de la
sdimentognse.
Les observations micromorphologiques ont montr
qu cette phase sdimentaire se surimpose ds la cons-
titution du dpt une volution de type pdogntique
englobant lensemble des processus qui se dveloppent
lintrieur mme du profil calcaire au dpart non
diffrenci et qui sont rgis par les caractristiques
physiques, chimiques et biologiques du milieu. Inter-
viennent ici en premier lieu les caractristiques hydrody-
namiques du matriau daccueil - percolation, vapo-
transpiration, dessiccation - fonctions essentiellement
de sa nature texturale et de sa position topographique
(prsence de nappe ?)
;
en second lieu se manifeste lacti-
vit des micro-organismes et de la vgtation (plantes,
algues...) qui jouent un rle majeur dans les actions
diagntiques en milieu vadose. Chaque phase de dpt
sert de dpart une volution pdogntique o le mat-
riau subit, ds que les conditions le permettent en fonc-
tion des caractristiques prcdemment voques, tout
un ensemble de transformations - y compris lpig-
nie - qui peuvent aboutir a la constitution dune
roche calcaire monominrale et par diagnse la
lithification de la dalle.
Les cycles climatiques qui se sont succds au cours
du Quaternaire avec alternance de phase
:
pluvial/cata-
pluvial/interpluvial/anapluvial, ont conditionn les con-
centrations calcaires au sein des dpts. Durant les
priodes catapluviales (rosion), de mme que lors des
transgressions marines, ce sont les processus sdimen-
taires qui prdominent
;
lvolution pdogntique se fai-
sant par contre prpondrante durant les priodes de
stabilit.
Dans lAstien, moins soumis aux remaniements
priodiques, par la texture sableuse trs filtrante du
matriau et la position topographique dominante des
grands plateaux, cest la pdognse qui apparat
dominante. Elle se traduit par une diffrenciation plus
nette des facis daccumulations calcaires et par une
mobilisation actuelle trs active du carbonate de calcium.
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