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  • 7/25/2019 26029

    1/21

    Les diffrents fac daccumulations calcaires

    dans la rgion orientale de la pninsule du Cap-Bon

    (Tunisie septentrionale)

    P. BLANCANEAUX (1) (2), B. HOUMANE (2), T. GALLALI (2)

    (1)

    Pologue ORSTOM - (2) Labor at oi re de P& dol ogie, acul t e des Sciences de Tuni s.

    RSUM

    A part i r dobserv at i ons morphol ogiques et danal yses mi croscopi ques, l es aut eurs dri vent l es organi sati ons vert i -

    cal es et l atal es de di ffents facis daccumulat i ons calcai res dans des siments dori gine mari ne du M io-Pl i oce

    au Quat ernai re. Les rel at i ons Faci daccumul at i ons - M atiaux sont udis, en sit uant ces derni ers dans le

    contexte gmorpho-pedologi que l ocal,

    Les dynamiques - passe et actuelle -

    du carbonat e de calci um sont esquis-

    ss. La gene pol yphas des croes cal cai res observs est propos dans un mi l i eu o al t ernent l es pheno-

    mes de siment at i on et de pedogese.

    MOTS-CLS :Accumulations calcaires - Analyse morphologique - Facis microscopiques - Organisations vertica-

    les et latrales - Dunes consolides - Sables - Marnes - Terrasse doued - Pdognse -

    Sdimentognse.

    ABSTRACT

    THE DIFFERENT FACIES OF CALCAREOUS ACCUMULATIONS IN THE EASTERN REGION

    OF THE CAP-BON PENINSULA NORTH TUNESIA)

    From morphol ogical observat ions, the authors descri be the vert i cal and lat eral arrangements of dt fferent

    facis

    of calcareous accumulat ions in mari ne deposi ts from M iopl i ocene to Quat ernary . The relat i onships betw een Facies

    of

    calcareous accumulat ions/M aterial s are studied by sit uati ng the l att er in a l ocal and geomorpho-pedological con-

    text. The dynamics - past and present - of calci um carbonat e are out l i ned. The pol yphased genesis of t he cal-

    cret es studi ed i s put forw ard i n a sit uat i on w here characteri sti cs of sedimentat i on and pedogenesis al t ernat e.

    KEY WORDS

    :

    Calcareous accumulations - Morphological analysis - Microscopic Facies - Vertical and lateral arran-

    gements - Consolidated dunes - Sand - Marl - Wadi terrace - Pedogenesis - Sedimento genesis.

    RESUMEN

    LOS VARIOS ASPECTOS DE LA ACUMULACION DE CARBONATOS EN EL SECTOR ORIENTAL

    DE LA PENINSULA DE CAP-BON TUNEZ DEL NORTE)

    A part i r de observ aciones morf ol ogicas, 10s aut ores descri ben l as organi zaciones vert i cales y l at eral es de di ferent es

    facies e

    acumuiaciones calcareas en materi al es sedimentari os de ori g mar i no, desde el Mi o-pl i oceno hasta el

    Cuart ernar i o. Se estudi an las relaci ones M at eri al es - Facies de acumulaciones calcdreas sit uando estas Ul t imas en

    el contexte geomor fo - edafol ogico l ocal. Se esbozan las dinamicas - pasada y actual - del carbonat a de calci o.

    Se propone l a gesis pol i fasi ca de las Cast ras cal careas observ adas en un medio donde al t ernan 10s enomenos

    de sediment aci on y de pedogesi s.

    PALABRAS ~LAVES :

    Acumulaciones calcareas - Analisis morfologico - Facies microscopicas - Organizaciones verti-

    cal y lateral - Medanos consolidados - Margas - Terraza - Edafognesis - Sedimentognesis.

    Cah. ORSTOM , . Pedol ., vo l . XX I I I , no 4, 1987: 253-273 253

  • 7/25/2019 26029

    2/21

    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLALI

    INTRODUCTION

    La

    partie orientale de la pninsule du Cap-Bon a t

    retenue comme lun des quatre sites dtudes

    du pro-

    gramme de recherches sur les accumulations calcaires

    de Tunisie (fig. 1).

    Cette tude concerne la rgion comprise entre le lit-

    toral actuel au niveau de lestuaire de loued Chiba (S.

    Othman) au SE, la rgion dE1 Midda au SO, le pla-

    teau de Nekhla au NO et lestuaire de loued Lebna

    au NE (fig. 2). Dans cette rgion, toutes les formations

    sdimentaires prsentes, dates du Quaternaire rcent

    jusquau Miocne en passant par les dpts ctiers du

    Tyrrhnien et la mollasse jaune fossilifre de lAstien,

    sont affectes des degrs divers par llment calcaire

    qui sindividualise et/ou saccumule au sein de ces dif-

    frentes formations suivant des facis divers et organiss.

    Les travaux dordre gologique (ARNOULD M., 1950),

    pdologique (CHAUVEL A., 1961

    ;

    BUREAU P., 1959)

    au gomorphologique (GROSSE M., 1969

    ;

    PASKOFF et

    SANLAVILLE, 1983) ont montr la grande extension de

    ces accumulations calcaires. Toutefois, si, en ce qui

    concerne la pdologie, des indications sont gnra-

    lement donnes sur la profondeur de ces accumula-

    tions, le terme de crote calcaire , utilis par les

    diffrents auteurs, prte la plus grande confusion

    ;

    il englobe en effet indistinctement diffrents facis

    daccumulations.

    Une analyse morphologique dtaille de profils de sols

    rpartis suivant un transect SE/NO depuis la bordure

    littorale et orientale de la pninsule (S. OTHMAN)

    jusquaux grands plateaux tabulaires de la rgion dEl

    Midda, nous a permis de caractriser et de distinguer

    plusieurs types daccumulations (1) dont lorganisation

    et les variations - verticale et latrale - des facis,

    paraissent lies la nature lithologique des roches-mres,

    lge quaternaire et la position topographique des

    matriaux au sein desquels elles se manifestent. Paral-

    llement, plusieurs formes de cristallisation du carbo-

    nate de calcium ont pu tre observes au microscope

    optique et lectronique.

    c

    I

    LES REGIONS NATURELLh

    Limitedcstmis grandes rigions -

    Limite. des rigions

    FIG. 1. - Situation des diffrents sites dtudes des

    accumulations calcaires, gypseuses ou salines de Tunisie

    1) et 2) Accumulations calcaires. 3) Accumulations mixtes,

    calcaires,

    gypseuses et salines. 4) Transition calcaire (gypse)

    daltitude, limit par un cordon ctier fossile. Ce sont

    partout des rgions basses qui ne dpassent pas 50 m

    daltitude et qui voquent lexistence dun ancien golfe

    assch. Dans ce systme ctier nous distinguerons suc-

    cessivement dest en ouest

    :

    ORGANISATIONS VERTICALES ET LATRALES

    DES FACIS DACCUMULATIONS CALCAIRES

    Les accumulations calcaires dans les sables du Tyrrh-

    nien (fig. 3)

    LES ACCUMULATIONS CALCAIRES DE LA CTE FOSSILE

    Il sagit dun littoral trs bien conserv topographi-

    quement avec sa dune consolide parallle au rivage

    actuel surmontant les plages encrotes dites

    strombes.

    Douest en est, le paysage a lallure dun plateau

    a)

    La pl age st rombes

    inclin jusquau rivage o il se termine vers 15 m

    Elle est marque par la prsence dune crote

    1) La

    nomenclature propose par

    RUELLAN A.), 1970-1980, GILE,

    et al.,

    1965-1966,

    est utilise pour la caractrisation mor-

    phologique des accumulations calcaires.

    254

    Cah. ORSTOM , s. Pol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273

  • 7/25/2019 26029

    3/21

    Accumu lati ons calcair es en Tun isie sevtentrional e

    Keli bia

    Lgende

    /Si othmane FJ

    51

    I-1

    Dunes vives ,plage actuelle

    Zone

    inonde, Sebkha

    Formations

    ricentes indiffe,rencides

    sableuses, argileuses, alluvions

    Dnes consoliddes

    Plages tyrrhCnicnnes rcentes

    slrombes 1

    Plages lyrrhniennes anciennes

    d

    cardium pectoncles)

    Mollasse

    ableuse aslicnne pliocine)

    Marnes du Miocne

    Vindobonien)

    Burdigdi4n

    Oligocine

    Eocne

    2Km

    -

    Korba

    m Formations Nurmiennes, rouges

    @ Accumulations calcaires

    / Failles

    -Escarpement drosion

    * Crt

    FIG. 2. - Extension et rpartition des accumulations calcaires dans la rgion orientale de la pninsule du Cap-Bon.

    DaprPs

    les travaux de ARNOULD, 1950 ; CHAUVEL1961 ; GROSSE 1969 ; complt

    calcaire qui affleure par endroits entre des zones

    dcamtriques de sols rouges mditerranens, selon

    CHAUVEL 1961), ou anciens sols isohumiques brun-

    rouge plus ou moins tronqus et recalcarifis pour

    FOURNET 1981-1982). Profil BPS,.

    La crote parat discontinue et prsente un

    aspect mamelonn, avec des poches de dissolution

    et des placages de matriaux rouges entre les blocs. A

    sa surface, sobservent de trs nombreux Cwdium,

    htromtriques diamtre de lordre de 5 cm) dont

    les tests sont partiellement dissous. On constate une

    desquamation et une perforation des coquilles avec

    des zones de dissolution prfrentielle. Ces diffrents

    lments figurs sont lis entre eux par une phase

    bruntre, carbonate, de texture sablo-limoneuse. Le

    matriau dans son ensemble est trs dur et compact.

    Briss, les blocs de crotes montrent au sommet

    une cassure conchodale tranchante, particulirement au

    contact dune pellicule trs dure, rose-saumon, dpais-

    seur millimtrique pellicule rubane) ;

    131o cette

    pel-

    licule est prsente, laccumulation calcaire se montre lite

    avec une

    alternance de pelli cules Zon es

    gris jauntre

    gris, dans des plages de matriau fin ; ces lits sont

    disposs le plus souvent horizontalement, mais on en

    observe aussi dobliques voire mme de verticaux avec

    des ondulations.

    Cest principalement l o sobservent les placages

    de sols rouges au contact de la crote calcaire

    que la surface de cette dernire parat la plus altre.

    On distingue alors une zone de transition avec des

    Cah.

    ORSTOM , s .

    Pedol., vol. XXI II , no 4, 1987 : 253-273

    255

  • 7/25/2019 26029

    4/21

    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLALI

    invaginations de matriau rougetre qui pntrent la

    crote sous forme de micro-poches.

    En rsum, les observations faites, ltat des coquil-

    les, indiquent un remaniement sdimentaire en bord de

    mer en pleine rgression avec apport de sdiments con-

    tinentaux proches

    ;

    il y a colluvionnement sur beach-

    rock avec aussi un dbut de karstification ctire visi-

    ble tout le long de la cte.

    b) Les dunes consol i ds (fig. 3 et 4)

    Le cordon dunaire fossilis et consolid, sobserve

    paralllement au rivage actuel, depuis Korba jusqu

    Kelibia ; il est, par endroits, morcell en une srie de

    petites buttes. Une observation attentive montre que

    pendant le maximum transgressif le trait de la cte na

    pas t fixe et quil a connu des oscillations comme en

    tmoignent les coupes observes, avec au moins deux

    1orn

    J-

    65 m

    OUeSt

    Est

    FIG.

    3. -

    Coupe schmatique ouest-est dans les formations tyrrhniennes du systme ctier au niveau de loued Chiba

    FIG.

    4. -

    Coupe dans le Tyrrhnien

    au niveau de lestuaire de loued Chiba

    sries rptitives de grs

    de

    plages coquillers surmonts

    par des grs oliens a Helix.

    Dune faon gnrale le matriau dunaire consolid

    est constitu de grs trs calcaire, dbris dH&ix non

    marin ou de coquilles marines ; il est trs compact et

    sert de matriau de construction, dou lexistence de

    nombreuses carrires.

    Le profil type des sols accumulations calcaires dans

    les dunes consolides est reprsent par BDC2 qui pr-

    sente la succession verticale suivante (fig. 2 et 5).

    Horizon A + Kh :

    de 0 a 20 cm

    ;

    colluvion - brun

    (IOYR4/3)

    ;

    texture sablo-limoneuse, structure polydrique

    mousse nuciforme, moyenne fine

    ;

    peu nette

    ;

    riche en

    cailloutis calcaire

    ;

    fragments de crote

    ;

    racines nombreuses.

    Transition nette, ondule.

    Hori zon KI : pellicule rubane, discontinue de quelques milli-

    256

    mtres 3 cm dpaisseur

    ;

    constitue la o elle existe, un plan-

    cher irregulier au systme racinaire qui la pntre grce un

    rseau dtroites fissures.

    Transition nette, ondule.

    Horizon KCr

    :

    de 20 a 70 cm

    ;

    crote calcaire constitue

    par un grs coquiller ciment calcaire

    ;

    blanc rostre

    (7,5YR8/2)

    ;

    plus ou moins structure en feuillets

    ;

    matriau

    trs compact

    ;

    fissures verticales et subhorizontales; microca-

    vits et poches de dissolution dordre centimtrique, frquen-

    tes

    ;

    quelques racines, verticales.

    Transition graduelle, ondule.

    Horizon Ke

    :

    de 70 180 cm

    ;

    matriau grso-calcaire, cons-

    titu de grains de quartz blancs (lOYR8/2) a ciment calcaire

    rostre (7,5YR7/4)

    ;

    trs riche en Curdium disposs en lits sub-

    horizontaux, avec classement granulomtrique

    ;

    strates jaune

    rougetre, sableuses, plus ou moins consolides

    ;

    stratifications

    entrecroises avec passes sableuses moins consolides o le

    matriau a tendance a sbouler

    ;

    quelques racines calcarifies

    ;

    taches calcaires.

    Transition diffuse, peu nette.

    Hori zon CCu :

    de

    180 A 250

    cm

    ;

    matriau grso-calcaire

    ;

    passes sableuses ; peu consolid ; blanchtre (lOYR8/2) ; trs

    riche en Cardium ;

    gros

    amas calcaires, frquents ; pas de

    racines.

    En rsum, les diffrentes formes daccumulations

    observes rendent compte dune individualisation rela-

    tivement marque du calcaire ;

    cet

    lment joue gale-

    ment un rle essentiel dans la

    cimentation

    des sables

    et des coquilles. On retiendra aussi la prsence dHelix

    non marin et laspect de beach-rock du matriau.

    Cah.

    ORSTOM, sd?.

    Pedol., v ol. XX I I I , no 4, 1987 253-273

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    5/21

    Accumulat i ons cal caires en Tuni sie sept ent ri onal e

    Dautre part, et en accord avec de nombreux auteurs,

    entre autres

    RUELLAN A. (1970), POUGET M. (1980-Sl),

    VOGT T. (1984),

    on assiste actuellement une destruc-

    tion (litholyse) de la crote calcaire dans les hori-

    zons suprieurs ;

    cette dgradation est lie au rle des

    A . Kh

    KI

    CI ca

    Encrotement

    -

    - - -

    - - -

    c2

    m Strotlfications entrecroises

    _-- -

    Pcm

    l iolhrotiono pl~ ge

    Transitions :

    - Netle

    -__

    Distincle

    et ondule

    = =_ Graduelle

    -.- Diffuse

    FIG. 5. - Profi l BDC -

    Organisation verticale des facis

    daccumulations calcaires

    racines et la dynamique actuelle de leau ; le bilan

    global tant incontestablement li ici un dpart de cal-

    caire. La remobilisation de cet lment se remarque ga-

    lement par la prsence de nombreuses figures de disso-

    lution ainsi que de racines plus ou moins calcarifies.

    Au point de vue pdologique, ces grs-calcaires con-

    solids, l o ils naffleurent pas, sont recouverts par

    des sols calcimorphes, calcaires, soit des rendzines bru-

    nes, soit des sols bruns calcaires.

    LES PLAGES

    A

    CARDIUM

    Elles couvrent de larges surfaces dans la rgion orien-

    tale du Cap-Bon. Il sagit de dpts marins coquillers

    quaternaires trs riches en Cardium et pectoncles qui

    dateraient du Tyrrhnien ancien et qui auraient t loca-

    lement dforms par une tectonique ultrieure

    (GROSSE M., 1969 ; FOURNET A., 1981-82 ; COL-

    LEUIL B., 1976). Ces dpts reposent toujours sur la

    mollasse astienne qui nest pas partout visible. La

    Cah. ORSTOM . s& . Ppdol., vol . XX I I I , no 4, 1987 253-273

    faune quils renferment est caractristique des espces

    capables de vivre dans des milieux marins littoraux ou

    lagunaires susceptibles de supporter de fortes variations

    de salinit. Par ailleurs, la prsence de Crithes parmi

    les fossiles marque la ligne mme de lancien rivage,

    la plage ici tant antrieure au cordon Rejiche.

    Cest dans ces matriaux sableux supportant des sols

    rouges (mditerranens), que se dveloppent les accu-

    mulations calcaires les plus puissantes observes sur la

    bordure orientale de la pninsule. Lexistence dune tran-

    che de quelques kilomtres de long sur une profon-

    deur moyenne de 3 mtres nous a permis dobserver

    les organisations verticales et latrales de ces accumu-

    lations calcaires dont le profil type peut tre reprsent

    par LEB, (fig. 2 et 6).

    Le profil LEB5 prsente la succession des horizons

    suivante

    :

    Horizon A :

    de 0 40 cm

    ;

    brun-rougetre (5YR3/3)

    ;

    argilo-

    sableux

    ;

    structure polydrique mousse subanguleuse,

    moyenne

    ; -

    macro et micro-porosit fortes -

    ;

    dbris de

    crote

    ;

    nombreuses racines

    ;

    matire organique frquente.

    Transition diffuse.

    Hori zon Kh :

    de 40 g 110 cm

    ;

    nombreux fragments de

    crote dans une matrice sablo-argileuse g limono-sableuse

    ;

    rouge (2,5YR3/6)

    ;

    nombreuses taches dindividualisation du

    carbonate de calcium

    ;

    pseudomycliums, filaments et nodu-

    les calcaires infrieurs au millimtre

    ;

    structure polydrique

    subanguleuse

    ;

    meuble

    ;

    forte macroporosit tubulaire, gale-

    ries racinaires anciennes ; fentes et fissures de dessiccation ;

    nombreuses racines, fines et moyennes, dvies horizontale-

    ment la base de lhorizon

    ;

    matire organique directement

    dcelable.

    Transition nette, ondule, millimtrique.

    Horizon Kf, :

    de 110 113 cm

    ;

    premier horizon laminaire

    (pellicule rubane)

    ;

    empilement de lamelles fines, roses

    (7,5Y8/4), gris-clair (2,5Y7/0) et rouge jauntre (5YR5/8),

    constituant un plancher irrgulier plus ou moins continu au-

    dessus de la crote sous-jacente.

    Transition nette, ondule, millimtrique.

    Horizon KCrI :

    de 113 145 cm

    ;

    crote calcaire , beige-

    ros blanchtre (lOYR8/1) avec des plages rougetres

    2,5YR5/8 ~35/6), structure en strates subhorizontales a allure

    de feuillets

    ;

    blocs htromtriques, dcimtriques

    ;

    matriau

    trs compact

    ;

    les racines se localisent dans les espaces sub-

    horizontaux et/ou verticaux qui sparent les blocs de dalle et

    de crote . Les interfaces sol/blocs de dalle sont tapisses

    par des pellicules rubanes, plus ou moins paisses, disposes

    principalement sur leurs faces suprieures mais galement sur

    les bords latraux et mme infrieurs de ces blocs. Lindura-

    tion de la crote dcrot avec la profondeur.

    Transition graduelle, ondule.

    Horizon Kez: de 145 165 cm

    ;

    encrotement nodulaire,

    calcaire ; structure polydrique nodulaire en assemblage mas-

    sif

    ;

    allure stratifie et feuillete

    ;

    matrice sablo-limoneuse ii

    sable grossier

    ;

    riche en petits lments calcaires qui ont ten-

    dance constituer de petits nodules plus ou moins durcis

    ;

    257

  • 7/25/2019 26029

    6/21

    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAL I

    pseudomycliums calcaires ; macropores tubulaires ; quelques

    de Cardium, prises dans des amas calcaires plus ou moins

    racines.

    durcis.

    Transition nette, ondule, millimetrique.

    Horizon Kf2 : de 165 a 167 cm ; deuxime horizon laminaire ;

    pellicule rubane identique a celle decrite dans le premier

    niveau, plus ou moins continue la surface des blocs de dalle

    et/ou de crote.

    Transition distincte, irrgulire, avec poches.

    Hor izon RCu : de 210 300 cm ; sable grossier, coquiller

    Cardium prdominant ; rostre (5YRW4) jaune rougetre

    (5YR7/6) avec des passes sableuses blanchtres

    ;

    taches et

    accumulations diffuses de calcaire.

    Transition nette, ondule, millimtrique.

    Horizon KCr2 : de 167 180 cm ; deuxime niveau daccu-

    mulation calcaire ; facis de dalle et de crote feuillete plus

    ou moins indure ; idem KCr, ; pellicules rubanes aux

    interfaces avec Ket et sur les bords latraux ; rares racines,

    localises dans les espaces interfeuillets.

    Transition graduelle, ondule.

    Hori zon Ke2 : de 180 210cm;

    encrotement calcaire

    nodulaire ; structure plus massive au sommet ; de moins en

    moins dur en profondeur

    ;

    matrice sableuse sablo-faiblement

    limoneuse sable grossier ; rouge jauntre (2,5Y4/8) ; trs

    riche en nodules et poupes calcaires, htromtriques

    (les plus gros atteignent 10 cm) qui ont tendance a se

    disposer en strates subhorizontales ; frquentes coquilles

    Latralement, un mtre de distance, de part et

    dautre du profil LEBs, en LEB4 et LEBe (fig. 6), on

    nobserve plus quun seul niveau KC, de crote

    calcaire surmontant un encrotement nodulaire Ke

    en tous points semblable aux horizons Ker et Ke2

    prcdemment dcrits. On note par ailleurs en KCr,

    le passage latral de la dalle une crote cons-

    titue par la superposition de feuillets dune dizaine

    de centimtres dpaisseurs, spars par des espaces

    subhorizontaux o se concentrent les racines ; chaque

    feuillet pouvant tre partiellement ou totalement indur

    en dalle ; on rejoint l les descriptions faites en KCrr

    et KCr2.

    LEBL

    LEB5

    LEB6

    I

    I I

    258

    Kh

    KI

    110

    KCr

    A

    Kh

    KI

    KCr

    FIG. 6. - Organisations verticales et variations latrales des accumulations calcaires au niveau du profil LEB,.

    Prsence de deux niveaux de crotes horizons laminaires,

    structures en feuillets en LEB,, nexistant pas en LEB4 ou LEBs

    Cah. ORSTOM , se?. Pol., vol. XXI I I , nD 4, 1987: 253-273

  • 7/25/2019 26029

    7/21

    Accumulat i ons cal caires en Tuni sie sept ent ri onal e

    Les accumulations calcaires dans la mollasse astienne

    Les sables jaunes trs fossilifres de lAstien (mol-

    lasse) constituent le soubassement gologique de la majo-

    rit des grands plateaux tabulaires

    (Oum Douil, El

    Midda, Tamzrat...) de la rgion tudie (fig. 2). Ces

    plateaux, dune dizaine de kilomtres de longueur et de

    quelques centaines de mtres prs de dix kilomtres

    de largeur se prsentent sous la forme de tables incli-

    nes qui dominent nettement les vallons qui les dlimi-

    tent et les entaillent. Face aux jebels de lOuest, ils pr-

    sentent des corniches raccordes aux vallons par un talus

    concave et continu sur 60 m de dnivellation en

    moyenne. Tous ces plateaux sont coiffs leur partie

    suprieure par des accumulations calcaires plus ou moins

    indures (dalles, crotes et/ou encrotements, etc.).

    Ces formations superficielles plus ou moins rsistantes

    ont toutefois permis la prservation du relief et la pro-

    tection des matriaux gologiques aussi facilement ro-

    dibles que le sont les mollasses sablo-argileuses de

    lAstien. Elles dterminent ainsi la configuration topo-

    graphique actuelle des grands plateaux qui se prsen-

    tent sous la forme de grands plans inclins sur leur sou-

    bassement gologique - allure de glacis - secon-

    dairement morcels par le jeu des entailles progressives

    du rseau hydrographique.

    A la mollasse astienne, sont associs soit des sols

    bruns calcaires, sablo-argileux sur accumulations calcai-

    res diverses ( crote et/ou encrotements) soit des

    rendzines, brunifies sur crote rode . Les couleurs

    observes se diffrencient nettement du brun rouge des

    sols rencontrs dans les matriaux sableux tyrrhniens

    du systme ctier. Le profil HNB, localis sur la bor-

    dure nord du plateau dE1 Midda (Henchir en Naoulat)

    prsente les organisations suivantes des diffrents facis

    daccumulations calcaires (fig. 7) :

    Hori zon A :

    de 0

    20

    cm

    ;

    brun fonc (7,5YR3/2)

    ;

    argilo-

    sableux ii sable grossier

    ;

    structure polydrique mousse g

    subanguleuse

    ;

    nombreux cailloutis calcaires et fragments de

    crote , htromtriques, jauntres (lOYR7/8), brun trs

    ple (lOYR8/4) et blanchtres (lOYR8/2)

    ;

    macro- et micro-

    porosit trs fortes

    ;

    nombreuses racines

    ;

    matire organique

    frquente

    ;

    rompus, les gros agrtgats montrent des fissures

    et

    des fentes de dessiccation ainsi que des placages argileux

    autour des micronodules calcaires qui les remplissent.

    Transition diffuse.

    Hori zon Kh : de 20 55 cm ; brun fonc brun (7,5YR3/4) ;

    argilo-sableux sable grossier

    ;

    structure polydrique suban-

    guleuse

    ;

    trs nombreux fragments de crote plus ou moins

    indurs, pellicules rubantes ou non

    ;

    htromtriques (jusquA

    20 cm)

    ;

    matriau forte macro- et microporosit

    ;

    coquilles

    descargots, frquentes

    ;

    racines nombreuses

    ;

    ont tendance

    tre dvies horizontalement a la base de lhorizon Kh, au

    contact de la crote feuillete .

    Transition nette, ondule.

    Cah. ORSTOM , st+. Pkdol ., vol . XX I I I , no 4, 1987: 253-273

    Horizon KI : de 55 ii 57 cm ; pellicule rubane, discontinue,

    constituant localement un plancher irrgulier au-dessus de la

    crote . Un rseau de fissures troites permet aux racines

    de simmiscer en profondeur dans la crote .

    Transition nette, ondule, millimtrique.

    Horizon KCr :

    de 57 & 75 cm

    ;

    crote calcaire plus ou

    moins indure en dalle et constitue par un empilement de

    feuillets calcaires

    (crote feuillete)

    ;

    barriole, jaune

    (lOYR7/8), brun trs ple (lOYR7/4) et blanc (lOYRS/l)

    ;

    les feuillets les plus rsistants se trouvent vers la surface

    ;

    ils sont spars par des espaces interfeuillets, disposs sub-

    horizontalement, remplis de sols bruntres o se localisent les

    racines et qui donnent une allure lamellaire la crote

    ;

    cest

    aux interfaces sol/feuillets que sindividualisent les pellicules

    ruban& aussi bien verticalement quhorizontalement. Les inter-

    feuillets prsentent et l des noyaux calcarifis compacts

    et durs. Par ailleurs, les blocs de crote observs mon-

    trent ii Iil nu des pores dordre millimtrique qui tradui-

    sent une certaine porosit de cette dernire. La stratification

    subhorizontale de lensemble encrot est soulign par les cou-

    leurs diffrentes des feuillets qui le constituent.

    Transition diffuse.

    Hori zon Ke :

    de 75 150 cm

    ;

    encrotement nodulaire. Ce

    qui ressort immkdiatement g lexamen du profil, cest la pr-

    sence de gros nodul es calcai res (rognons) qui semblent dispo-

    ss subhorizontalement & certains niveaux, mais qui ont une

    nette tendance g sorganiser verticalement sous la forme de

    filons nodulaires ; les plus gros nodules se trouvent la

    base des filons, leur taille diminuant vers le sommet de lhori-

    zon o ils se fondent dans lencrotement feuillet sus-

    jacent plus ou moins indur ( crote ). Il semble donc y

    avoir ici une

    fi li ati on olut iv e dir ecte

    entre les nodules cal-

    caires et la crote feuillete . Cette transition diffuse et peu

    perceptible lil nu est souligne par la continuit des fis-

    sures verticales de la crote feuilletee qui se prolongent dans

    lencrotement nodulaire au contact direct des filons nodulai-

    res. Les nodules calcaires, htromtriques (les plus gros attei-

    gnent 20 cm de diamtre), gnralement sous forme de bou-

    les , sont composs de petits polydres fissurs, de couleur

    blanche g trs blanche lorsquils sont frachement casss

    ;

    ils

    sont emballs dans un matkriau sablo-limoneux sable fin,

    marbr de taches blanchtres et de plages gris clair (lOYR7/2)

    alternant avec des plages jaune bruntre ou jaune (lOYR7/8)

    constituant 50 % de la matrice. On note labondance de tra-

    nes blanchtres, de pseudomycliums et de filaments calcai-

    res qui traduisent la mobil isati on du carbonate de calcium dans

    un pseudogley calcaire. Ces filaments sont localement indurs

    et donnent, par rosion diffrentielle, laspect dune grille

    calcaire au milieu.

    Le

    matriau dans son ensemble est com-

    pact ;

    il est

    cribl de micropores, mais de frquents macropo-

    res dactivit biologique (galeries racinaires, faune

    du sol)

    dordre centimtrique dcimtrique sont observs.

    Des infiltrations de matire organique le long de galeries

    plongeant verticalement jusquA plus de 2 m sont visibles.

    Lencrotement nodulaire prsente un gradient de consistance

    vertical

    ; il est de

    plus en plus compact et dur vers le som-

    met. Lhtrognit texturale se remarque localement au sein

    de cet horizon par lexistence de poches sableuses trs riches

    259

  • 7/25/2019 26029

    8/21

    P. BLANCANEAUX, B. HOUM ANE, T. GALL ALZ

    Kh

    FIG. 7. -

    Organisations verticales et variations latrales des accumulations calcaires au niveau du profil HNBl.

    Disparition de la crote feuillete a horizon laminaire

    en dbris coquillers (hutres, etc.) o sobservent des concen-

    trations diffuses de carbonates. Certains nodules calcaires sont

    intimement lis aux coquilles

    ;

    des lamelles (5 cm) plus ou

    moins horizontales dencrotements calcaires plus durcis ont

    tendance a sindividualiser et la dans le matriau sabieux.

    Quelques racines.

    Transition diffuse, ondule.

    Hor izon CCa :

    de 150 a 200 cm

    ;

    horizon daccumulation et

    a distributions diffuses du calcaire sous la forme de particu-

    les trs fines

    ;

    certaines concentrations discontinues, taches et

    plages poudreuses trs blanches de carbonate de calcium,

    aspect de talc

    ;

    nodules calcaires trs tendres, htrom-

    triques mais dordre centimtrique. Matriau limono-sableux

    sable grossier ; structure polydrique grossire ; couleur den-

    semble jauntre tachet de blanc. Rares racines.

    Latralement, comme pour les sables du Tyrrhnien,

    les facis daccumulations calcaires dcrits varient sur

    de trs courtes distances, parfois infrieures au mtre.

    La figure no 7 illustre la disparition rapide de la

    crote feuillete et des encrotements rubans obser-

    vs en HNBt et qui font place un encrotement nodu-

    laire plus ou moins indur directement au contact du

    sol qui le surmonte. Cette variation des facis est sou-

    ligne par le microrelief qui prsente des ondulations ;

    les bosses tant dtermines localement par la

    crote et/ou la dalle subaffleurente.

    260

    Les accumulations calcaires des marnes vindoboniennes

    (fig. 8)

    Dans le synclinal de la Dakhla (fig. 2), le Vindobo-

    nien est recouvert en discordance par les formations

    mollassiques du Pliocne (Astien). La puissance

    moyenne de lAstien qui atteint 15 20 m lest

    nest plus que de 2 3 m dans les affleurements plus

    Encrotement calcaire nodutnire, stratifi

    Marne enrichie en catcairo.

    Accumulations catcaires discontinues

    et diffuses

    FI G. 8. - Profil NEK, -

    Organisation verticale des facis

    daccumulations calcaires

    Cah. ORSTOM , s. Pol.. vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273

  • 7/25/2019 26029

    9/21

    Accumu lati ons calcair es en Tunisie septentri onale

    occidentaux jusqu disparatre pour faire place aux

    marnes.

    Les marnes sont alors localement protges par des

    encrotements calcaires qui les

    coiffent

    comme le rvle

    le profil NEKL qui prsente la succession verticale des

    horizons daccumulations calcaires suivante

    :

    Hori zon A + Kh : de 0 20

    cm ; brun rougetre fonce

    (lOYR4/4) ; argilo-limoneux ; 60 Vode cailloutis calcaires (frag-

    ments de crote D), htromtriques (jusqua

    20 cm)

    ; poly-

    drique subanguleux a mouss ; matire organique directement

    dcelable

    ;

    poreux

    ;

    activit biologique forte

    ;

    racines

    nombreuses.

    Transition nette, ondule, millimtrique, discontinue.

    Horizon KI : de 2 ii 3 mm dpaisseur

    ;

    pellicule rubane, dis-

    continue ; jaune (lOYR8/8) gris rostre (7,5YR8/2) ; dure.

    Transition nette, ondule, millimtrique, discontinue.

    Hori zon KCr : de

    20 40 cm en moyenne ; crote cal-

    caire ; trs dure ; surface pellicule rubane creuse de fines

    cannelures et de petites cavits de dissolution ; matriau trs

    compact, plus ou moins indur en dalle ; barriol de plages

    gris rostre (7,5YR6/2) et blanc rostre (7,5YR8/2) ; nodules

    calcaires lis par un ciment trs dur ; racines nombreuses, che-

    minant verticalement entre les blocs discontinus.

    Transition distincte, ondule.

    Hori zon Ke :

    de

    40 60 cm ; encrotement calcaire, nodu-

    laire ; jauntre (lOYR7/6) avec des plages gris rostre

    (7,5YR6/2) et blanc rostre (7,5YR8/2)

    ;

    plus ou moins

    indur ; feuillet ; stratifi en lamelles riches en nodules cal-

    caires durs, hterometriques, centimtriques (allure de billes) ;

    matrice limono-argileuse ; assemblage massif ; ciment calcaire

    cribl de pores millimtriques imprgn dun fin chevelu raci-

    naire

    ;

    pseudomycliums calcaires, blanchtres.

    Transition graduelle, plane.

    Horizon CCa :

    de 60 a 100 cm

    ;

    marne enrichie en carbonate

    de calcium sous forme damas, de taches et de nodules plus

    ou moins indurs. Materiau limoneux ; frais ; structure poly-

    drique subanguleuse ; gros agrgats dcimtriques se rsolvant

    en plaquettes, centimtriques ; structure feuillete lamellaire ;

    fentes et fissures de dessiccation ; couleur densemble gris-olive

    (5Y5/2) avec de nombreuses plages brunes, jaunes (lOYR7/6),

    gristres et blanc rostre ; pseudomycliums calcaires trs

    abondants.

    Latralement sur

    une dizaine de mtres partir du profil

    NEK, en longeant la bordure mridionale du plateau et en

    se dirigeant vers le SE on observe la disparition rapide de la

    crote calcaire feuillete. Elle fait tout dabord place un

    encrotement nodulaire plus ou moins indur, puis tendre,

    enfin a des affleurement de bancs grseux redresss intercals

    dans les marnes ; l o affleurent les grs, ils dterminent alors

    directement le relief tabulaire structural

    du plateau.

    En rsum, on remarque donc sous un sol constitu

    de deux horizons A et Kh, non diffrencis (A + Kh),

    la crote calcaire paisse dune dizaine de centimtres

    et prsentant dans sa partie suprieure la pellicule ruba-

    ne (Kl) de quelques millimtres 3 cm, formant un

    plancher plus ou moins continu au-dessus de la crote

    ;

    elle est constitue de fines pellicules alternativement

    Cah. ORSTOM, sPr. Ppdol., vol. XXI I I , no 4, 1987 253-273

    grises et blanches empiles, formant

    une carapace

    hache par de nombreuses fissures et prsentant a et

    l de nombreuses poches terreuses. Cette carapace dite

    parfois zonaire est discontinue et prsente en de

    nombreux sites des indices daltration et de dissolu-

    tion (litholyse).

    Sous-jacent cette pellicule rubane sobserve la

    crote calcaire proprement dite, structure en feuillets

    spars par des espaces interfeuillets subhorizontaux plus

    ou moins anastomoss. Quelques racines sobservent

    dans ces espaces et ont tendance former un filon con-

    tinu subhorizontal la base de l horizon KCr . Ce

    niveau repose lui-mme sur un encrotement calcaire

    (Ke) si structure massive, localement stratifi et plus ou

    moins finement feuillet sa partie suprieure

    ; cette

    structure devient polydrique nodulaire plus en profon-

    deur

    ;

    les nodules calcaires htromtriques mais centi-

    mtriques, durs, sont emballs dans une matrice cal-

    caire crible de pores millimtriques, de couleur blanc

    rostre plus ou moins tendre, pulvrulente ltat sec.

    On passe ensuite une zone o les niveaux daccumu-

    lations calcaires et la roche-mre simbriquent. La struc-

    ture gologique du matriau marneux qui tait encore

    plus ou moins perceptible dans lencrotement suprieur

    se remarque nettement ici

    ;

    la concentration calcaire

    diminue progressivement avec la profondeur mais se voit

    dans cet horizon CCa sous la forme de gros amas, de

    taches et de nodules calcaires dans le matriau

    marno/calcaire pulvrulent ltat sec, plus ou moins

    pteux ltat humide. Cest bien la roche-mre mar-

    neuse qui se trouve charge en calcaire dans ses niveaux

    suprieurs.

    A partir du profil NEKt reprsentatif du profil type

    complet, on observe latdralement toute une gamme de

    profils incomplets

    ;

    le passage de lun lautre se fai-

    sant sur des distances relativement courtes, variables

    mais parfois dordre mtrique. Dans tous les cas obser-

    vs, cest toujours (paradoxalement) la partie suprieure

    la plus dure et la plus rsistante, constitue par les

    crotes calcaires plus ou moins indures en dalles

    compactes pellicules rubanes, qui fait dfaut. Ces

    observations morphologiques nous incitent concevoir

    que dans le cas de profils incomplets, il sagirait de pro-

    fils qui, pour des raisons de fonctionnement - sans

    doute dtermines par les caractristiques hydrodyna-

    miques locales propres au milieu - nont pas pu arri-

    ver au stade volutif final des accumulations cal-

    caires ; ce dernier tant caractris par la crote cal-

    caire a carapace zonaire durcie telle quelle apparat

    en NEKt.

    Comme pour les accumulations calcaires dveloppes

    dans les matriaux prcdents, les diffrents facis

    dj observs et leurs organisations tant verticale que

    261

  • 7/25/2019 26029

    10/21

    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLA LI

    latrale ont pu tre reconnus ; toutefois, le degr de dif-

    frenciation est globalement moins perceptible dans les

    marnes que dans les sables de lAstien.

    On assiste galement et actuellement, la fonte

    (litholyse) des horizons suprieurs les plus riches en cal-

    caire et ZI une remobilisation du carbonate de calcium

    au sein du matriau. De par leur position topographi-

    que (rl lamont du paysage gomorpho-pdologique

    rgional sur le versant oriental de lanticlinal du jebel

    Abderrahmane, dans la zone de soutirage du rseau

    hydrographique), le bilan global est actuellement une

    perte de calcaire par vacuation hors des profils

    pdologiques.

    Au point de vue pdologique, les marnes plus ou

    moins encrotes sont recouvertes soit par des sols bruns

    calcaires plus ou moins hydromorphes, amas, nodu-

    les, taches et concrtions calcaires dans les bas-reliefs,

    tandis que se dveloppent localement des rendzines bru-

    nes l o affleurent la crote calcaire plus ou moins

    brode (NEKl).

    Les accumulations calcaires des anciens lits doueds fos-

    siliss

    (fig. 9)

    Localement les marnes sont ravines par des dpts

    grossiers dallure conglomratique puissamment encro-

    ts, en disposition linaire, qui sont les tmoins danciens

    lits doueds fossiliss. Ces conglomrats traversent

    parfois les crotes et/ou encrotements calcaires de cer-

    tains grands plateaux comme celui de Tamzrat. Le

    passage latral de la crote au matriau conglom-

    ratique encrot est brutal et se fait lchelle mtrique.

    ESE

    ON0

    1

    P.Cfll

    lm

    -

    262

    Le principal tmoin de ces formations est observ en

    bordure N du plateau dE1 Midda Henchir en Naou-

    lat (profil HNB .

    Ce profil prsente la succession des horizons suivante :

    Horizons A, +Kh :

    de 0 A

    20

    cm

    ;

    brun (7,5YR4/4)

    ;

    argilo-

    limoneux

    ;

    structure grumeleuse polydrique subanguleuse

    ;

    cailloutis calcaire, htromtriques, trs nombreux

    ;

    meuble

    ;

    macro- et microporosit fortes

    ;

    permable

    ;

    matire organi-

    que directement dcelable

    ;

    racines, fines et moyennes

    ;

    acti-

    vit biologique forte.

    Transition graduelle, ondule.

    Hor izon A,, (K e) :

    de 20 A 80 cm. Encrotement calcaire,

    stratifi

    ;

    brun jauntre (lOYR5/4)

    ;

    argilo-limoneux

    ;

    struc-

    ture polydrique subanguleuse

    ;

    cailloutis calcaires, htrom-

    triques, nombreux

    ;

    taches et nodules calcaires, htromtri-

    ques (1 mm 10 cm), blanchtres (lOYR8/2), disposs en stra-

    tes subhorizontales

    ;

    les lits superposs atteignent chacun une

    paisseur moyenne de 10 cm environ

    ;

    matriau A forte macro-

    et microporosit ; bourr de calcaire ; filaments calcaires, pseu-

    domycliums, taches et nodules ; se dsagrge en petits blocs

    polydriques

    ;

    assemblage compact

    ;

    ferme

    ;

    racines nombreu-

    ses, verticales.

    Transition nette, plane.

    Hor izon Cg,(e) :

    de

    80 g 180

    cm

    ;

    dpt conglomratique

    encrot

    ;

    brun ple (lOYRW3) constell de plages blanches

    (lOYR8/2) et brun jauntre (lOYRV8)

    ;

    blocs et galets de grs

    htromtriques (jusqu 50 cm de diamtre), rouls mais peu

    uss, mousss, de couleurs varies (gris, vert, rougetre, brun),

    classement granulomtrique montrant plusieurs phases

    dapports

    ;

    emballs dans un matriau marno-calcaire, limono-

    argileux

    ;

    accumulations calcaires de facis trs divers (pseu-

    domycliums, filaments, taches, plages, amas, nodules ht-

    romtriques, blancs)

    ;

    disposs en strates subhorizontales

    ;

    matriau trs forte macroporosit, tubulaire

    ;

    microporosit

    trs forte dans les blocs polydriques marno-calcaires

    ;

    fentes

    de dessiccation imprgnes de calcaire (pellicules et films).

    Transition nette, plane.

    Hor izon RCa :

    de 180 250 cm

    ;

    marne

    ;

    gris-olive (5Y6/2)

    avec plages gris clair (5Y7/1) et pellicules fines, jaune brun-

    tre sur les bordures externes des blocs structure lamellaire

    ;

    matriau se dbitant trs facilement en petits blocs polydri-

    ques et/ou cubiques ; allure feuillete ; fentes verticales, cen-

    timtriques

    ;

    quelques nodules calcaires, htromtriques,

    sindividualisant au contact du dpt encrot qui surmonte

    la marne

    ;

    trs friable, boulant ltat sec.

    Latralement, le matriau trs consolid peut tre suivi sur

    une trentaine de mtres de distance

    ;

    vers le NO il se termine

    en corniche surplombant les marnes vindoboniennes du syncli-

    nal de la Dakhla

    ;

    vers le SE il disparat brutalement au con-

    tact du matriau pliocne qui le surmonte. Il atteint partout

    o on lobserve une paisseur plus ou moins rgulire denvi-

    ron un mtre.

    En rsum, le dpt est constitu de gros galets

    htromtriques de grs oligo-miocnes, dallure roule,

    peu us&, simplement mousss sur les bords qui

    tmoignent dun transport sur courtes distances sous

    linfluence de dcharges fluviatiles caractre torrentiel.

    Cah. ORSTOM. s. Pedol., vol. XXI I I , no 4, 1987 : 253-273

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    Accumu lati ons calcair es en Tun isie septentri onale

    Ces gros galets sont fortement consolids par un ciment

    calcaire riche en grains de quartz (jusqu 2 cm de dia-

    mtre) qui proviennent de la dsagrgation des grs qui

    en sont bourrs. Le calcaire se manifeste par lindivi-

    dualisation des facis trs varis daccumulations qui

    vont depuis les concentrations diffuses et discontinues

    (peusomycliums, revtements, amas, taches, nodules).

    Dans le matriau colluvial qui surmonte le dpt con-

    glomratique encrot, le bicarbonate de calcium se con-

    centre dans des lits subhorizontaux superposs ; cette

    stratification des accumulations calcaires est parallle

    a celle qui sobserve dans le niveau conglomratique o

    nodules, amas et taches salignent galement en bandes

    subhorizontales. Nous avons l les indices dapports lat

    raux notoires du calcaire par les eaux essentiellement

    charges en bicarbonate de calcium. Cet lment,

    mis en solution lamont du paysage pdologique

    rgional riche en formations calcaires, a pu chemi-

    ner dans les dpts alluviaux grossiers (dynamique

    longitudinale) ;

    la trs forte macroporosit du ma-

    triau, sige dune intense vaporation a permis, lors

    des phases de dessiccations, le dpt du CO a au sein

    du matriau.

    Horizon A

    La

    microstructure

    est

    pelliculaire

    avec

    ped spho

    dal granulaire ; le degr de pdalit est dvelopp ;

    le squelette est essentiellement constitu de grains de

    quartz (40 50 Vo) enrobs dune gangue argileuse ;

    les grains sont de couleur gristre (voils), de forme

    anhdrale, arrondis et mousss. Lassemblage plas-

    mique est de type squelsique; de nombreux (20

    30 Vo) mso- et macrovides dentassement (30

    1000 p), incurvs doublement incurvs apparaissent

    entre les grains de quartz.

    Les lithoreliques de crote calcaire (0,2 a 2 mm) qui

    correspondent aux accumulations calcaires les plus den-

    ses et les plus indures (pellicules rubanes, dalles frag-

    ments de crote...) prsentent un cortex d altation

    argilo-ferreux (particules argileuses et oxydes de fer),

    qui lil nu, donne laspect terreux et sali lint-

    rieur des poches de dissolution des fragments de crote.

    Leur taille varie de quelques centimtres quelques

    dizimes de millimtres jusquaux

    spholithes de cal -

    cite rparties a et 11 dans lhorizon (calcite microcris-

    tallise de 20 100 p de diamtre environ).

    Horizon Kh

    Par ailleurs, les crotes calcaires plus ou moins

    dmanteles dveloppes dans les sables de lAstien

    (HNBl) en position de corniche dominant de quel-

    ques mtres le dpt conglomratique et situes

    une centaine de mtres de distance ont t et sont

    actuellement le sige dune mise en solution du cal-

    caire qui, par une

    dynamique transversale

    contribue

    a la formation de nouvelles accumulations calcaires ;

    ces dernires se manifestent plus particulirement au

    sein du matriau colluvial qui surmonte le dpt gros-

    sier. Ces interprtations dduites de nos observations

    morphologiques rejoignent celles qui ont t faites

    en Tunisie Centrale par BONVALLOT et DELHOUME

    (1978).

    Les grains de quartz occupent ici une place gale-

    ment importante. Localement, le plasma argileux se

    concentre dans des zones plus denses, plus rougetres.

    Par rapport a lhorizon A, on assiste globalement

    l envahissement du squelette quartzeux par une

    matrice argileuse rougetre. lassemblage plasmique

    reste de type

    squelsique.

    Des

    cutanes

    de

    tension

    et des ncutanes lis aux parois des nombreux vides

    apparaissent.

    La matr ice pul vul ente est principalement consti-

    tue de sphoii thes de calci te microcristallise (20 ii

    100 a) pris dans une gangue rougetre (oxydes de fer

    et argiles). Des reliques de crote calcaire et quelques

    quartz sont galement observs a ce niveau.

    ANALYSE MICROSCOPIQUE

    Accumulations calcaires dans les plages h Cardium

    (Profil LEBs)

    CARACTRISTIQUE~MICRO-MORPHOLOGIQUES1).

    TUDE

    DE LAMES MINCES AU MICROSCOPE OPTIQUE ET LA

    LOUPE BINOCULAIRE

    Certaines

    reliques

    de croe montrent un aspect peu

    dense, trs poreux ; elles sont constitues par un cris-

    talliplasma micritique (infrieur 4 p) - calcite micro-

    cristallise

    A partir duquel semble sindividualiser,

    puis se dtacher les sphrolithes de calcite.

    Des pseudomyckliums calcaires apparaissent isols

    de la matrice argilo-ferrique

    ;

    localiss dans la micro-

    porosit interagrgats.

    Horizon laminaire (Kl)

    Lobservation de nombreuses lames minces dchan-

    Cet horizon trs dense, avec peu de quartz, se mon-

    tillons non remanis nous permet de prciser lorgani- tre constitu par un empilement de strates diversement

    sation micromorphologique des principaux horizons.

    colores de calcite trs finement microcristallise

    (1) Pour la description des lames minces, nous nous sommes rfrs au

    Handbook for Soi1 thin Section Description,

    Wain

    Research Publications, International Society of Soi1 Science, 1985.

    Cah. ORSTOM, s . Pedol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273

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    P . BLAN CANEAVX 8 . HOVMAN E T . GALL AL I

    (micrite) ; il prsente une grande analogie avec les pel-

    li cul es rubans.

    Dalle calcaire

    En lame mince, elle se montre constitue par une

    masse micritique trs dense avec de rares quartz, loca-

    liss. De nombreuses fissures se recoupent et semblent

    disloquer le matriau.

    Croe calcaire

    Le matriau se montre constitu par un assemblage

    de plages plus ou moins denses et colores, rougetres

    rouge dlav.

    Les plages les plus denses sont

    rem-

    plies de quartz fragments, corrods, aux bords plus

    ou moins anguleux recouverts de calcite. Elles prsen-

    tent galement de nombreuses fissures tapisses de cris-

    taux de calcite (microsparite). A ct de ces plages, des

    zones plus poreuses et plus claires prsentent de nom-

    breux vides, parfois allongs, remplis de calcite en

    aiguille (lublinite) avec relativement moins de quartz.

    Encroement calcaire

    Au microscope optique, le matriau, trs complexe,

    prsente un fond matriciel au cristalliplasma micritique

    rempli de vides o la calcite semble recristalliser sous

    des facis trs varis (sparite, aiguilles, etc.).

    Horizon CcU

    Divers processus de calcitisation peuvent tre recon-

    nus par observation en lame mince tels la calcitisation

    micritique ou en aiguille dans la microporosit, ou lpi-

    gnisation des quartz qui dans la masse de lhorizon

    laisse la place des plages micritiques.

    OBSERVATION AU MICROSCOPE

    LECTRONIQUE A

    BALAYAGE (M.E.B.)

    Lobservation au microscope lectronique

    balayage (1) (M.E.B.) de nombreux agrgats mtalliss,

    correspondant aux diffrents horizons prcdemment

    dcrits, nous permet de prciser quelques facis de

    calcite microcristallise dans les principaux horizons

    daccumulation calcaire ainsi que dans les

    traits

    pologiques rvls par les observations morphologi-

    ques (macro- et micromorphologie).

    Elle nous permet galement dapprhender quelques

    processus de transformation en cours au sein de ces

    accumulations calcaires et dapprocher lambiance

    physico-chimique et le cadre dvolution gochimique

    de ces dernires. Cest plus particulirement dans les

    zones de transition

    des diffrents facis daccumulations

    calcaires (dalle, pellicule ruban&, crote, encrotement,

    amas, taches, nodules pseudomycliums...) que les

    observations ont t multiplies et que les analyses

    la microsonde ont permis de prciser les transforma-

    tions en cours.

    La cristallisation de la calcite (microcristalline) est

    observe sous des formes et des tailles variables

    qui

    paraissent re en relati on trPs roite

    avec les caract-

    ristiques physiques (texture, porosit.. .) des diffrents

    facis daccumulations calcaires, et des matriaux au sein

    desquels elles sindividualisent.

    Cest ainsi que :

    -

    La calcite sparitique,

    de taille suprieure 10 p, qui

    comporte un facis de calcite en aiguilles appel par-

    fois lublinite est frquemment observe dans la poro-

    sit de la croe calcaire, dans les nombreux vides des

    encroements calcaires ainsi que dans les fissures et

    les poches de dissolution microkarstiques de la

    crote calcaire. Ces aiguilles de calcite avec leur arran-

    gement dsordonn prsentent parfois des formes ana-

    logues aux nids de pie signals par POUGET (1980)

    (photos 1 et

    2).

    Les

    aiguilles de calcite

    sont galement prsentes dans

    la porosit interagrgats (photos 3, 4 et 5).

    Des formes flexueuses de prcipitation de calcite

    (photo 6) considres par ESWARAN et SHOBA (1981)

    comme le rsultat daccumulations biogniques dues aux

    champignons, ont t galement observes dans les

    micropores de la crote calcaire.

    La calcite en aiguilles qui suppose une vitesse de

    PHOTO 1. - LEB,, (105-115 cm). Calcite en aiguilles dans les facis forte porosit dun fragment de crote calcaire en voie

    de

    dissolution. Larrangement dsordonn des aiguilles

    autour des micropores constitue des nids de Pie reconnus par Pou-

    GET

    (1980) pour la calcite en btonnets.

    PHOTO 2. - Agrandissement de la photo 9. Calcite en aiguilles.

    PHOTO 3. - Trs forte porosit inter- et intra- agrgats du complexe organo-argilo-ferrique du sol rouge fersiallitique LEB,.

    PHOTO 4.

    - LEB,, (50-60 cm). Aiguilles de calcite constituant les pseudomycliums dvelopps dans la microporositk inter-

    agrgats dun sol rouge. Reprcipitation du calcaire ;

    les pseudomycliums apparaissent isols de la matrice argiloferrique.

    PHOTO 5. - Agrandissement de la photo 11. Assemblage daiguilles de calcite dans un pseudomyclium.

    PHOTO 6. - LEB,, (105-115 cm). Formes flexueuses de prcipitation de calcite localises dans la microporosit de la crote

    calcaire altre.

    (1) Laboratoire de Ptrologie de la Surface. Ateliers de Bondy, juillet-aot 1987.

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    Cah . ORSTOM se?. Ppd o l . vo l . XXI I I no 4 1987: 253-273

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    Accumulat ions calcaires en Tunisie septentri onale

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    Cah. ORSTOM . s. Pedoi., vol . XX II I, no 4, 1987: 253-273

    6

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    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAW

    cristallisation trs rapide dans des solutions fortement micro-rhombodres paraissent disjoints et prsentent sur

    sursatures peut se produire dans les macropores (dia-

    leurs bordures et les faces des microcavits de dissolu-

    mtre suprieur a 10 p) o lvaporation est intense et tion ; les faces externes paraissent taraudes par des

    o la diffusion est rapide vers la microporosit (diam-

    micropores. A trs fort grossissement, le cristalliplasma

    tre infrieur a 0,2 PL) ces conditions sont runies essen-

    micritique montre qu partir des faces de dissolution

    tiellement dans les niveaux les plus poreux de la crote des

    microsphrolithes de calcite

    semblent sindividuali-

    calcaire.

    ser puis se dtacher (photo 9).

    -

    La calcite micritique de taille infrieure 4 p a t

    observe sous deux facis principaux distincts :

    La calcite en btonnets constitue de petits cristaux

    (jusqu 2-3 p) allongs reste prsente en abondance dans

    la forte porosit des fragments de crote en voie de

    dissolution (photo 7). Les btonnets, de forme plus ou

    moins aplaties ont des tailles variables ; leur arrange-

    ment est dsordonn. Ils sont galement rencontrs dans

    les spherolithes de calcite et dans la porosit de la

    matrice pulvrulente de lhorizon Kh. Ils nont pas t

    observs dans la crote calcaire compacte, ni dans les

    dalles les plus dures.

    Lorganisation densemble fait ressortir laspect

    de fonte globale des rhombodres de calcite sou-

    mis une dissolution de bordure et des faces, puis

    disjoints ce qui entrane une diminution de la cohsion

    densemble. Il y a affaissement des structures

    gomtriques mesure que diminue linduration de

    laccumulation calcaire et que lon passe aux matriaux

    pulvrulents.

    Ces structures gomtriques mousses se retrouvent

    aussi dans les

    gaines calcitiques

    qui enrobent les grains

    de quartz dans les zones o la crote calcaire est en

    voie daltration (photo 10).

    La calcite en rhombodres. Cest le facis le plus

    rpandu de la calcite micritique. Les microcristaux, de

    tailles variables, frquemment de lordre du micron ont

    une structure gomtrique plus ou moins nette suivant

    les facis daccumulations calcaires quils constituent.

    Cest ainsi que dans les dalles compactes, les pellicu-

    les rubanees

    ainsi que dans les crotes calcaires les plus

    indures, ils prsentent des formes gomtriques trs net-

    tes, anguleuses (photo 8). Dans ces facis, les cristaux

    de 1 5 p apparaissent trs fortement imbriqus les uns

    aux autres ce qui assure une grande cohsion densem-

    ble au matriau. Des structures analogues correspon-

    dant la

    calcite primaire,

    ont t reconnues par RICHE

    et al. (1982), au sein de roches calcaires saines au Br-

    sil (rgion dIrce, Bahia).

    Cette gaine de calcite micritique apparat, trs fort

    grossissement (photo 1 l), constitue de microrhombo-

    dres disjoints, en forme dboulis ; les cristaux se spa-

    rent ; la porosit crot, la consistance est pulvrulente.

    De telles figures caractrisent les encrotements mas-

    sifs, friables et peu friables ainsi que les zones dalt-

    ration de la crote calcaire o la consistance devient

    pulvrulente.

    Accumulations calcaires dans la mollasse astienne

    (Profil

    HNB,)

    Dans les niveaux sous-jacents moins indurs tels que

    les encrottements calcaires nodulaires (Ke) ainsi que

    dans la matrice pulvrulente des encrotements massifs

    plus ou moins friables, on reconnat galement lorga-

    nisation micritique, rhombodrique ; toutefois, les

    Bien que tous les facis daccumulations calcaires

    dcrits dans les sables du Tyrrhnien aient t gale-

    ment observs dans la mollasse astienne, nos observa-

    tions microscopiques ont surtout port sur lorganisa-

    tion et la constitution des encrotements nodulaires;

    en effet, lindividualisation trs nette de macronodules

    calcaires constitu par lassemblage de petits polydres

    reste le fait saillant et distinct des accumulations cal-

    caires dans ces matriaux sableux fossilifres.

    PHOTO 7. - Btonnets de calcite de forme aplatie et dsordonns, enchevtrs et les sphrolithes de calcite.

    PHOTO 8.

    - LEB5.4 (105-l 15 cm). Calcite micritique en rhombodres dans un fragment de crote calcaire non altre, compacte

    et dure. Noter la structure gomtrique parfaite des cristaux, leur allure anguleuse nette

    ; lexistence de

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    Accumulat ions calcaires en Tunisie septentri onale

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    P. BLANCANEAUX, B. HOUMANE, T. GALLAL I

    Lexamen au M.E.B. de ces petits polydres montre

    quils sont eux-mmes constitus par un assemblage

    dt ments nodu l ai res (photo 12) atteignant en moyenne

    50 p, disjoints ; chacun de ces micronodules est en ra-

    lit le rsultat dun amalgame dsordonn de baguet-

    tes de calcite enchevtres les unes dans les autres et

    formant une pelote de calcite (photo 13). Ces

    baguettes sont plus ou moins relies entre elles par des

    barreaux intermdiaires qui contribuent ainsi assurer

    une certaine cohsion lensemble. Il ressort toutefois

    dun tel chafaudage ultramicroscopique une micro- et

    ultramicroporosit intranodulaire extrmement forte. A

    plus fort grossissement, ces baguettes de calcite se mon-

    trent elles-mmes constitues dun assemblage de

    f ib r i l -

    l es de calcite - diamtre de lordre du micron -

    plus ou moins torsades et lies les unes aux autres

    la manire dune fibre (photo 14). Ces fibres cal-

    ci t i ques sont plus particulirement dveloppes la

    priphrie des micronodules calcaires o elles ont ten-

    dance a sarticuler entre elles pour constituer des

    pont s

    (photo 15), ce qui contribue galement la

    cohsion de lensemble et la consistance globale du

    nodule ; toutefois en de nombreux points, cette coh-

    sion demeure trs fragile, le choc des lectrons lors de

    lexamen trs fort grossissement - focalisation du

    faisceau dlectrons - tant suffisant pour rompre ces

    chafaudages.

    Toutes ces

    for mes al l ongs

    (baguettes, fibrilles,

    fibres, etc.) de cristallisation de la calcite rendent compte

    dun mi l i eu extrmement por eux et tr & s iche en cal-

    cai re o les alternances rapides de phases de dissolu-

    t i on et de dt

    crent des conditions favorables a la

    prcipitation des cristaux et a une vitesse de croissance

    leve de ces derniers.

    A la base de

    l horizon Ke

    et dans

    l horizon C,

    des

    figures

    digie calcai re

    ont t observes (photos 16

    et 17) - quartz pigniss par la calcite - dans un

    matriau carbonat constitu par un assemblage de

    microrhombodres mousss de calcite micritique, plus

    ou moins disjoints avec des aiguilles de calcite dans la

    microporosit intercristalline photo 18). Lensemble du

    matriau se caractrise par une consistance poudreuse

    et pulvrulente.

    SYNTHESE DES OBSERVATIONS MORPHOLO-

    GIQUES (MACRO- et MICRO-) ET DISCUSSION

    Les diffrentes formes de cristallisation de la calcite

    reconnues par observations microscopiques, de mme

    que la taille des cristaux, semblent tre essentiellement

    sous la dpendance trs troite des caractristiques tex-

    turales des horizons, et particulirement de la

    por osi t;

    elle conditionne en effet la plus ou moins grande rapi-

    dit des alternances de phase de dissolution et de dpt.

    Cest ainsi que la prcipitation de calcit e en ai guil les

    ou en btonnets se manifeste toujours dans les hori-

    zons trs calcaires les plus poreux o la forte macropo-

    rosit favorise une vaporation trs intense ainsi quune

    diffusion rapide dans la microporosit. La vitesse de

    cristallisation de la calcite partir de solutions forte-

    ment sursatures en Ca serait donc leve dans une telle

    ambiance physico-chimique.

    La calci t e en rhombores

    est particulirement reconnue dans les niveaux les plus

    indurs - crote compacte, dalle - o la diffusion

    des solutions de calcite proches de la saturation se fait

    lentement, les quilibres tant longs stablir tra-

    vers la microporosit (C 0,2 CL).La vitesse de cristalli-

    sation de la calcite serait donc trs lente dans une telle

    ambiance physicochimique.

    A mesure que dcrot la duret des facis daccumu-

    lation dans les encrotements calcaires plus ou moins

    friables, on assiste un affaissement des structures

    gomtriques, la dissolution des rhombodres qui, en

    se disjoignant crent une augmentation de la micropo-

    rosit du milieu ; la diffusion plus rapide des solutions

    riches en calcite provoque alors la recristall isat ion de

    cristaux de formes allonges et de tailles variables

    (aiguilles...).

    Dautres facteurs pourraient intervenir sur la taille et

    la forme des cristaux de calcite tels que linfluence du

    systme

    racinaire

    (POUGET, 1980), la prsence dions

    PHOTO 13. - HNB,, (70-80 cm). Agrandissement dun micronodule de la photo 12. Assemblage de baguettes de calcite

    constituant une pelote .

    PHOTO 14. - Dtail dune baguette de calcite. Allure de G fibre constitue de fibrilles )) de calcite torsades.

    PHOTO 15. - Articulation des fibres de calcite la manire de ponts assurant la cohsion densemble dans le nodule.

    PHOTO 16. - HNB,, (90-100 cm). Quartz calcitis (< flottant D dans une matrice carbonate pulvrulente de calcite micritique

    en rhombodres mousss. Noter les golfes de dissolution.

    PHOTO 17. - Agrandissement de la photo 16. Epignie du quartz par la calcite. Naissance de calcite en aiguilles dans la micro-

    porosit de dissolution du quartz.

    PHOTO 18. - HNB,, (90-100 cm), Calcite micritique en rhombodres mousss et cristallisation de calcite en aiguilles dans la

    microporosit interstitielle de la matrice pulvrulente de lhorizon K,.

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    Cah. ORSTOM , s. Pedol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273

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    Accumulations calcaires en Tunisie septentrionale

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    P. BLANCANEAUX , B. HOUMANE~ T. GALLAL I

    trangers (Mg) et de composs organiques (DURAND,

    1978).

    Les observations microscopiques faites dans les dif-

    frents facis daccumulations calcaires particulirement

    au niveau du profil LEB, rendent compte de transfor-

    mations gochimiques et microcristallines en cours dans

    ces derniers. Globalement, trois niveaux de transforma-

    tions peuvent tre dgags dans ce profil, savoir :

    1) les horizons meubles suprieurs, rouges, plus ou

    moins riches en fragments de crote calcaire (Horizons

    A et Kh) ;

    2) les

    accumulations calcaires indures

    (dalle avec pelli-

    cule rubane, crote compacte) ;

    3) les

    encroitements calcaires, massifs, plus ou moins

    friables et les encroitements nodulaires (Ke).

    1 - Dans les horizons meubles suprieurs A et Kh,

    plus ou moins riches en fragments de crote calcaire,

    on assiste ci la litholyse (RUELLAN, 1970) de ces der-

    niers. La trs forte porosit (macroporosit fissurale)

    et microporosit, la prsence dun systme racinaire

    bien dvelopp, la libration dune quantit impor-

    tante dacides organiques, font que la terre fine de

    lhorizon A est peu calcaire et que lon ne trouve

    gnralement pas ce niveau de figures de recristal-

    lisation secondaire de la calcite. Lambiance physico-

    chimique tant celle dun milieu plutt calcique que

    calcaire. La tendance globale est g la lixiviation du car-

    bonate de calcium.

    La dissolution des fragments de crote, dont la struc-

    ture feuillete est plus ou moins conserve, sobserve

    plus nettement encore au niveau de lhorizon Kh. Les

    fragments de crote, plus poreux, montrent de trs nom-

    breux golfes de dissolution remplis dune matrice pul-

    vrulente o sinsrent les racines.

    La microscopie lectronique rend compte, dans cette

    microporosit, de formes allonges de recristallisation

    de la calcite (btonnets ou aiguilles). Le milieu, plus

    riche en calcaire, la porosit encore trs importante,

    la diminution du taux en matire organique sont autant

    de facteurs qui permettent la recristallisation secon-

    daire de la calcite ;

    elle se fait essentiellement dans

    une ambiance physico-chimique de milieu trs poreux

    et trs calcaire, sous la forme de pseudomy tfiiums

    intimement associs la porosit fissurale, interagr-

    gats, ou biologique et plus particulirement dans les

    galeries racinaires. Le systme racinaire joue ce

    niveau un rle fondamental, dja soulign par POUGET

    (1980). Il agit en favorisant alternativement, soit la

    dissolution du CO a en augmentant soit la tension

    en CO2 (respiration des racines et minralisation de la

    matire organique), soit la prcipitation des bicarbona-

    tes dissous en augmentant la concentration des solutions

    (vapotranspiration).

    270

    Le bilan global restant toutefois un dpart de cal-

    caire essentiellement par dynamique latrale au-dessus

    des accumulations les plus indures.

    2 - Dans les

    accumulations calcaires les plus indures,

    dalles avec pellicules rubanes, crotes calcaires com-

    pactes constitues par une masse trs dense de calcite

    microcristallise (micrite rhombodrique), les mcanis-

    mes de transformation sont trs lents stablir dans

    un milieu o lambiance physico-chimique est trs cal-

    caire, peu poreux et o les racines sont quasiment absen-

    tes ; elles se localisent au rseau de fissures qui traver-

    sent les dalles.

    3 - Dans les encrotements calcaires sous-jacents ainsi

    que dans les horizons RC, daccumulations calcaires,

    on assiste aux transformations diverses des formes

    microcristallines de la calcite ; dissolution de la micrite

    rhombodrique avec effacement des structures gom-

    triques, recristallisation de la calcite sparitique en aiguil-

    les de tailles variables dans les lumires de la porosit,

    figures dpignie calcaire plus particulirement visible

    dans les horizons calcaires de profondeur Rca.

    Lobservation morphologique dtaillke

    des accumu-

    lations calcaires dans les sables fossiiif es riches en Car-

    dium,

    communment regroupes sous le terme de

    crotes calcaires , rvle en premier lieu la grande

    h rognit

    de cette formation superficielle. on cons-

    tate une diffrenciation verticale, parfois progressive des

    facis qui sorganisent de la base au sommet de la

    manire suivante : dpt sableux riche en Cardium avec

    distributions diffuses du carbonate de calcium -

    encrotements nodulaires plus ou moins stratifis,

    structure massive - crote calcaire structure en

    feuillets passant localement des dalles avec pellicules

    rubanes ou non. La diffrenciation et lorganisation

    verticale de certains facis reconnus dans ces matriaux

    rejoignent les descriptions faites par de nombreux

    auteurs, entre autres, AUBERT (1947-1960), DURAND

    (1953-1959), BOULAINE (1957-1961),

    GILE

    et af.

    (1956-1966), RUELLAN (1970), FOURNET (1974), Pou-

    CET

    (1980-1981), ELLOY

    et ai.

    (1981), VOGT (1984)...

    Latralement et lchelle mtrique, la disparition rapide

    de certains facis daccumulations calcaires comme

    KCrl et KCr2 nous permettent de concevoir, dans ce

    milieu sdimentaire, des conditions locales particulires

    (microrelief ? htrognit texturale ?) ayant favoris soit

    le cheminement prfrentiel des eaux charges de

    CO a et la prcipitation ultrieure des carbonates, ou

    des remaniements par changement isopiezomtrique du

    plan dcoulement de leau dimbibition, soit le dpt

    direct du calcaire en certains sites privilgis lors de la

    sdimentation.

    Les

    observations micro- et nanomorphologiques

    ont

    Cah. ORSTOM. St+. Pedol., vol. XXI I I, no 4, 1987: 253-273

  • 7/25/2019 26029

    19/21

    Accumu lati ons cal cair es en Tunkie septentri onale

    mis en vidence les transformations microcristallines et

    gochimiques en cours au sein des diffrents facis

    daccumulations calcaires

    ;

    elles sont sous la dpendance

    des caractristiques physicochimiques des milieux et sont

    principalement lies au comportement hydrodynamique

    de ces derniers, fonction de leur texture et de leur poro-

    sit, dterminant une ambiance physicochimique plus

    ou moins sature en calcaire et des conditions de

    dissolution-prcipitations variables.

    Le caractre remarquable de laccumulation calcaire

    observe dans les sables jaunes fossiltfres de IAstien

    est la prsence de

    macronodules (rognons) composs de

    petits polydres. Plus encore que dans les sables du

    Tyrrhnien, les diffrents facis daccumulations calcai-

    res montrent une organisation verticale nette

    ;

    de la base

    vers le sommet, on passe successivement de concentra-

    tions diffuses et discontinues

    RUELLAN, 970 FOUR-

    NET, 974), - pseudomycliums, taches, amas, rev-

    tements, nodules - des concentrations calcaires con-

    tinues - encrotements nodulaires, feuillets, crote ))

    et/ou dalle, pellicule rubane. Ces accumulations deve-

    nant de plus en plus dures mesure que lon va vers

    le sommet.

    Les observations morphologiques faites par ailleurs

    dans ces matriaux sableux filtrants et trs forte poro-

    sit, rendent compte dune dynamique actuelle trs active

    du carbonate de calcium

    ;

    elle se manifeste nettement

    par des formes trs varies de concentrations disconti-

    nues et/ou diffuses, telles les filaments et autres indi-

    ces dentranements comme les revtements calcaires le

    long de galeries racinaires anciennes, qui traduisent la

    remobilisation du calcaire, le cheminement et le dpt

    de ce dernier dans la macro- et la microporosit du

    milieu.

    Cette dynamique est induite ici par les caractristi-

    ques texturales du matriau qui conditionnent le drai-

    nage interne trs rapide du milieu et les possibilits de

    redistribution du carbonate de calcium.

    CONCLUSIONS GNRALES

    Les observations morphologiques effectues lchelle

    du terrain ont montr la gnralisation des accumula-

    tions calcaires dans les diffrents matriaux gologiques

    considrs

    ;

    il sagirait plus prcisment ici non pas de

    matriaux gologiques au sens de roche en place, mais

    de roches-mres issues de remaniements superficiels de

    la roche gologique

    ;

    la roche-mre tant dj l un

    matriau altr. Llment calcaire envahit tout le pay-

    sage geomorphopdologique rgional.

    Toutefois, si dune faon gnrale les principaux facis

    daccumulations, de mme que leurs organisations -

    tant verticale que latrale - sont reconnus dans tous

    les matriaux, deux types daccumulations peuvent tre

    Cah. ORSTOM, se+-. Pol., vol. XXI I I , no 4, 1987: 253-273

    globalement diffrencis suivant la prdominance de lun

    des deux facteurs majeurs ayant contribu la concen-

    tration du calcaire au sein du matriau daccueil,

    savoir la sdimentation et la pedognse.

    Cest ainsi que dans les formations marines sableu-

    ses du Tyrrhnien aux sols rouges (mditerranens), la

    sdimentation dans un milieu tranquille

    et peu profond

    et/ou lapport par transport superficiel a permis la con-

    centration du calcaire au sein du dpt. Mais cette

    sdimentation a connu elle-mme de frquents rema-

    niements et la superposition des facis daccumulations

    dont lorganisation verticale se rpte en LEB5 tmoi-

    gne de plusieurs phases dapports donc de lexistence

    de circulations et de dpts conscutifs en des sites

    prfrentiels (piges) lis au microrelief lors de la

    sdimentognse.

    Les observations micromorphologiques ont montr

    qu cette phase sdimentaire se surimpose ds la cons-

    titution du dpt une volution de type pdogntique

    englobant lensemble des processus qui se dveloppent

    lintrieur mme du profil calcaire au dpart non

    diffrenci et qui sont rgis par les caractristiques

    physiques, chimiques et biologiques du milieu. Inter-

    viennent ici en premier lieu les caractristiques hydrody-

    namiques du matriau daccueil - percolation, vapo-

    transpiration, dessiccation - fonctions essentiellement

    de sa nature texturale et de sa position topographique

    (prsence de nappe ?)

    ;

    en second lieu se manifeste lacti-

    vit des micro-organismes et de la vgtation (plantes,

    algues...) qui jouent un rle majeur dans les actions

    diagntiques en milieu vadose. Chaque phase de dpt

    sert de dpart une volution pdogntique o le mat-

    riau subit, ds que les conditions le permettent en fonc-

    tion des caractristiques prcdemment voques, tout

    un ensemble de transformations - y compris lpig-

    nie - qui peuvent aboutir a la constitution dune

    roche calcaire monominrale et par diagnse la

    lithification de la dalle.

    Les cycles climatiques qui se sont succds au cours

    du Quaternaire avec alternance de phase

    :

    pluvial/cata-

    pluvial/interpluvial/anapluvial, ont conditionn les con-

    centrations calcaires au sein des dpts. Durant les

    priodes catapluviales (rosion), de mme que lors des

    transgressions marines, ce sont les processus sdimen-

    taires qui prdominent

    ;

    lvolution pdogntique se fai-

    sant par contre prpondrante durant les priodes de

    stabilit.

    Dans lAstien, moins soumis aux remaniements

    priodiques, par la texture sableuse trs filtrante du

    matriau et la position topographique dominante des

    grands plateaux, cest la pdognse qui apparat

    dominante. Elle se traduit par une diffrenciation plus

    nette des facis daccumulations calcaires et par une

    mobilisation actuelle trs active du carbonate de calcium.

    271

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    20/21

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    21/21

    Accumu lati ons calcair es en Tuni sie septentri onale

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