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1 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES Dr Moussa Thior, PNLP Dr Sylla THIAM, PNLP Dr Ibnou Dème, OOAS Dr Bakary Sambou, OMS Dr Tiéman Diarra, OMS

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1La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

La Prise en Chargedes Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal :

LEÇONS APPRISES

Dr Moussa Thior, PNLPDr Sylla THIAM, PNLP Dr Ibnou Dème, OOAS Dr Bakary Sambou, OMS Dr Tiéman Diarra, OMS

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La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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3La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

PREFACE

Lorsque l’OOAS a développé son plan stratégique 2009 - 2013, elle a inscrit au nombre de ses

priorités l’identifi cation et la dissémination des meilleures pratiques dans les interventions en santé.

Assurer la bonne exécution de cette mission, c’est aussi permettre une avancée notoire dans le

cadre de l’harmonisation des actions, des stratégies, voire des politiques.

Dans ce contexte, l’identifi cation et la dissémination des bonnes pratiques s’imposent à notre institution,

comme un rôle clé dans notre démarche de formation et donc de renforcement des capacités.

Par conséquent, il est de notoriété que le partage d’informations entre entités est une source

d’apprentissage de nouvelles connaissances et de pratiques par le biais de la réplication, de l’adop-

tion et de l’adaptation.

La documentation de la PECADOM au Sénégal, identifi ée par tous les acteurs comme une pratique

réussie dans le cadre de la lutte contre le paludisme, s’inscrit dans ce contexte et justifi e la volonté

de l’OOAS de la partager avec les autres pays de l’espace et bien au delà.

Ce manuel est le résultat d’un travail de collaboration, d’une synergie multidisciplinaire, qui en assure

la rigueur, la clarté ainsi que la cohérence des stratégies proposées.

Il se veut avant tout, un guide pour accompagner l’effort des gouvernants dans l’implication des

populations dans la prise en charge de leur santé ; le cas d’espèce étant le paludisme dont on

retiendra que les résultats probants obtenus au plan thérapeutique, sont en partie liés à l’implication

des communautés dans l’utilisation de nouvelles molécules effi caces.

Je formule le vœu que l’appropriation et l’exploitation judicieuse du contenu de ce document par nos

pays puisse contribuer à l’effort de lutte contre le paludisme dans la sous – région ouest africaine, et

par delà, au développement harmonieux de notre espace communautaire.

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4 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

En décidant d’apporter, à travers la PECADOM, une réponse au problème d’accès aux soins

dans les zones reculées, le Sénégal fait sienne les directives de l’OMS afi n que tout patient

où qu’il réside puisse bénéfi cier dans les 24 heures d’un diagnostic rapide et d’un traitement

précoce et effi cace.

La PECADOM de par son essence répond à un souci d’équité à travers le prolongement des

services de santé publics jusqu’à l’intérieur des domiciles. Elle constitue, également à travers

sa mise en œuvre, un moyen effi cace de renforcement du système communautaire par le biais

d’un processus d’implication et de responsabilisation des populations locales. L’appropriation

communautaire qui a en résulté témoigne de l’intérêt qu’elle a suscité auprès des populations

bénéfi ciaires, auxquelles elle permet de se soigner à moindre coût.

La satisfaction exprimée à différents niveaux par les acteurs et les bénéfi ciaires ouvrent des

perspectives réelles qui rejettent l’immobilisme et invitent à l’action. Ces actions doivent s’inscrire

dans un nouveau paradigme qui veut que la santé soit d’abord l’affaire des communautés, et à

ce titre le bénéfi ciaire doit être au centre de toute action. Gageons que ce paradigme fera tâche

d’huile dans tous les programmes prioritaires et dans la résolution des problèmes de santé

publique.

Des initiatives communautaires similaires ayant un impact positif sur la santé publique doivent

être continuellement développées et mises en œuvre. C’est à ce prix seulement que les

nombreux défi s sanitaires qui se posent à nos pays à ressources limitées, pourrons être résolus

pour accélérer ainsi l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

AVANT PROPOS

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5La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

SOMMAIRE

LISTES DE TABLEAUX ET FIGURES 8

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES 9

RESUME 11

CHAPITRE I : CADRE DE LA DOCUMENTATION/EVALUATION 12

1.1. PRESENTATION DU SENEGAL 12

1.1.1. Données physiques 12

1.1.2. Données de population 12

1.1.3. Données administratives 12

1.2. SYSTEME NATIONAL DE SANTE 12

1.2.1. Organisation du système de santé 12

1.2.2. Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) 13

1.3. LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME AU SÉNÉGAL 13

1.3.1. Mise en place du PNLP 14

1.3.2. Les interventions de lutte contre le paludisme 14

1.4. LA PECADOM AU SENEGAL 16

1.5. JUSTIFICATION DE LA DOCUMENTATION/EVALUATION DE LA PECADOM 17

CHAPITRE II : OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE 18

2.1. OBJECTIFS 18

2.1.1. Objectif général 18

2.1.2. Objectifs spécifi ques 18

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6 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

2.2. METHODOLOGIE 18

2.2.1. Type d’étude 18

2.2.2. Population d’étude 18

2.2.3. Echantillonnage et sites de collecte sur le terrain 18

2.2.4. Collecte des données 19

2.2.5. Exploitation et analyse des données 20

2.2.6. Aspects éthiques 20

2.3. ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ETUDE 20

CHAPITRE III : RESULTATS 22

3.1. Caractéristiques de l’échantillon 22

3.2. La mise en place de la PEDADOM au Sénégal 23

3.3. Le système de santé dans la mise en œuvre. 28

3.4. La lutte contre le paludisme à la porte et au sein des communautés 29

3.5. La PECADOM : ce qu’en disent les membres de la communauté. 30

3.6. Les communautés dans la mise en œuvre de la PECADOM 31

3.7. L’habileté, la compétence et les performances des DSDOM 31

3.8. La PECADOM pour réduire et fermer l’écart entre les résultats

et les objectifs de santé 37

3.9. La PECADOM : les voix d’un nouvel espoir des communautés. 38

3.10. Perspectives pour la mise à l’échelle nationale et le renforcement

de la PECADOM 39

CHAPITRE IV : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 41

BIBLIOGRAPHIE 44

ANNEXES 46

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7La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

REMERCIEMENTS

Le présent document a été élaboré sous la coordination du Programme National de Lutte contre

le Paludisme (PNLP) en collaboration avec l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et

le Bureau Régional Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS/AFRO)

Le Ministère de la Santé et L’OOAS remercient toutes les personnes qui ont participé à la

réalisation de ce travail. Il s’agit :

Des personnes suivantes qui ont participé à l’élaboration du document : Dr Ibrahima Diallo,

Dr Fatou Ba Fall, Dr Mame Birame Diouf, Dr Lamine Diouf, Dr Moustapha Cissé, Mr Médoune

Ndiop, Mme Oulèye Bèye, Mr Moussa Ndour, Dr Abdoulaye Diop, Mme Raky Diagne, Mr Cheikh

Thiam (PNLP Sénégal), Dr Ousseynou Noba, Mr Malick Badiane (Ministère de la Santé du

Sénégal), Mr Mamadou Moustapha Diaw (consultant), Mr El Hadji Diop (Réseau communautaire

de lutte contre le paludisme) Dr Robert Perry (USAID/CDC/PMI), Dr El Hadji Babacar Guèye

(IntraHealth Sénégal) et Dr Abderrahmane Kharchi (OMS, équipe interpays Afrique de l’Ouest)

Des autorités sanitaires des zones d’intervention (régions médicales de Thiès, Matam et Fatick,

et districts sanitaires de Mékhé, Ranérou et Dioffi or

Des autorités administratives et locales des districts de Mékhé, Ranérou et Dioffi or ainsi que des

réseaux d’appui communautaires à la lutte contre le Paludisme

Des dispensateurs de soins à domicile

Des chefs de villages, leaders communautaires et populations des zones pilotes

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8 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Répartition des chefs de ménages par sexe et par âge

Tableau II : Scolarisation des chefs de ménages

Tableau III : Niveau de premier recours des membres des ménages en fonction

des services

Tableau IV : Délai de premier recours des ménages quel que soit le prestataire de service

Tableau V : Délai de consultation des ménages ayant recours aux DSDOM

Tableau VI : Actions entreprises par le ménage et lieu de prise en charge quand un

enfant est malade

Tableau VII : Délai de consultation des enfants qui ont recours aux DSDOM

Tableau VIII : Répartition des cas vus au niveau des sites

Tableau IX : Situation des cas référés par les DSDOM

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Organisation de la pyramide sanitaire au Sénégal

Figure 2 : Niveau de scolarisation des chefs de ménages

Figure 3 : Situation géographique des districts pilotes

Figure 4 : Symptomatologie des enfants malades

Figure 5 : Evolution des cas vus durant l’année

Figure 6 : Évolution de la morbidité entre octobre 2007-septembre 2008 et octobre 2008-sep-

tembre 2009

Figure 7 : Évolution du nombre de cas de paludisme dans les postes de santé entre octobre

2007-septembre 2008 et octobre 2008-septembre 2009

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9La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ABCD : Atteindre les Bénéfi ciaires Communautaires à travers les Districts

ACT : Combinaison Thérapeutique à base de dérivés d’Artémisinine

CCDD : Centre de Capacitation pour le Développement Durable

CDD : Comité Départemental de Développement

CLD : Comité Local de Développement

CPN : Consultation Prénatale

DLM : Division de la Lutte contre la Maladie

DS : Direction de la Santé

DSDOM : Dispensateurs de Soins à Domicile

ECD : Equipe Cadre de District

ECR : Equipe Cadre de Région

FRP : Faire Reculer le Paludisme

ICP : Infi rmier Chef de Poste

IEC/CCC : Information-Education-Communication/Communication pour le Changement de

Comportement

MCD : Médecin-Chef de District

MCR : Médecin-Chef de Région

MII : Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide

MSP : Ministère de la Santé et de la Prévention

OCB : Organisation Communautaire de Base

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé

PECADOM : Prise en Charge des Cas de paludisme à Domicile

PMI : Initiative du Président Américain contre le Paludisme

PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme

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10 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES10

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PS : Poste de Santé

RAC : Réseau d’Appui Communautaire à la lutte contre le paludisme

RBM : Roll Back Malaria

SNEIPS : Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé

SSSP : Superviseur de Soins de Santé Primaires

TDR : Test de Diagnostic Rapide

TPI : Traitement Préventif Intermittent

USAID : Agence Internationale des Etats-Unis pour le Développement

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11La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

INTRODUCTION :

Malgré la mise à l’échelle des ACT et des TDR dans toutes les structures sanitaires publiques, il existe encore des défi s liés à l’accès à une prise en charge précoce et adéquate des cas de paludisme au Sénégal, en particulier dans les zones rurales éloignées. C’est pourquoi le PNLP s’inspirant des expériences passées et actuelles ainsi que des directives de l’OMS a initié la mise en œuvre d’un projet pilote de prise en charge des cas de paludisme à domicile (PECADOM) dans des communautés dépourvues d’une structure sanitaire.

OBJECTIF :

Déterminer la faisabilité et l’acceptabilité de la mise en œuvre de la PECADOM au Sénégal à travers une documentation et une évaluation du projet pilote.

MÉTHODOLOGIE :

Cette intervention a été menée entre juillet 2007 et septembre 2009 dans 20 vil lages enclavés ou situés à plus de 5 km de la structure sanitaire la plus proche. Dans chaque vil lage, un dispensateur de soins, volontaire, sachant lire et écrire a été choisi par le village. Les dispensateurs de soins à domicile (DSDOM) ont été formés par les équipes de districts à la prise en charge du paludisme avec les TDR et les ACT et à la référence des cas graves et des patients ayant un test négatif. Un système de suivi et d’approvisionnement assuré par le district sanitaire à travers le poste de santé a été mis en place.

L’évaluation post intervention a été effectuée dans 15 villages choisis au hasard par tirage (sur un total 20). Elle s’est appuyée sur une approche quantitative et qualitative utilisant, des collectes de données, des entretiens structurés, des focus groupes et des enquêtes auprès des ménages.

RÉSULTATS :

La performance des dispensateurs de soins s’est traduite par une bonne qualité de la prise en charge des cas avec 93% des patients suspects qui ont bénéfi cié d’un test diagnostic et 100% des cas de paludisme confi rmé qui ont reçu un traitement adéquat. Il s’y ajoute une bonne tenue des outils de gestion et des stocks chez 13 DSDOM sur les 15 visités.

Soixante quinze pour cent (75%) des ménages enquêtés ont eu recours en premier lieu aux DSDOM quand un de leurs membres était malade. Et ce recours se faisait, dans 96% des cas, dans les 24 heures. Ce niveau de recours des ménages est renforcé par la disponibilité permanente du DSDOM, d’où la satisfaction exprimée par 95% des ménages visités. En outre l’implication et l’adhésion des acteurs du système de santé et des communautés ont été notées à tous les niveaux.

CONCLUSION :

L’évaluation a montré la faisabilité de l’utilisation des TDR et des ACT par les DSDOM dans le cadre de la PECADOM au Sénégal. Il s’agit d’une intervention acceptée par les populations et adaptée à l’organisation du système de santé dans laquelle elle s’intègre parfaitement. Par conséquent, il serait opportun de l’étendre dans toutes les zones rurales éloignées dépourvues de formations sanitaires.

RESUME

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12 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

CHAPITRE I :

CADRE DE LA DOCUMENTATION/EVALUATION

1.1. PRESENTATION DU SENEGAL

1.1.1. Données physiques

Le Sénégal se situe à l’extrême ouest du continent africain au sud du Sahara. Il est limité au Nord par la Mauritanie, au Sud par la Guinée Bissau et la Guinée Conakry, à l’Est par le Mali et à l’Ouest par l’océan atlantique. Il couvre une superfi cie de 196 772 Km². Dakar est la capitale économique et administrative.

Le pays est divisé en trois zones climatiques de forte, moyenne et faible pluviométrie correspondant à la forêt au sud, à la savane arborée au centre, et à la zone désertique au nord. Le climat se caractérise par une sécheresse au nord qui s’aggrave d’année en année, par des pluies abondantes dans le sud et l’est du pays et par l’alternance de deux saisons : une saison sèche de novembre à juin et une saison des pluies de juillet à octobre.

La différence observée dans la distribution du paludisme trouve son explication dans l’existence dans ces trois zones bioclimatiques. Sur le plan hydrographique, le Sénégal est limité par l’océan atlantique et est traversé par plusieurs bassins hydrographiques notamment le fl euve Sénégal au nord, le fl euve Gambie au centre et au sud est et le fl euve Casamance au sud qui forment deux systèmes importants.

1.1.2. Données de population

La population du Sénégal était estimée à 11 615 586 habitants en 2008. Cette population est caractérisée par une croissance de 2,5% par an et un taux de natalité de 36 pour mille. Les femmes représentent 53% de la population totale et la population est relativement jeune, 56% ont moins de vingt ans et 19% ont moins de 5 ans. La densité est de 54 habitants au km2. Prés de 60% de la population vit en milieu rural.

1.1.3. Données administrativesLe Sénégal compte sur le plan administratif 14 régions, 45 départements et 121 arrondissements. Afi n de mieux répondre à l’exigence du développement local, il a été mis en place, dans le cadre de la décentralisation, des collectivités locales qui sont des démembrements de l’Etat destinés à servir de cadre de programmation économique, sociale et culturelle de base. Il existe ainsi 113 communes, 46 communes d’arrondissement et 370 communautés rurales.

On dénombre au total 14000 villages et hameaux. Plus de 75% de ces villages ne disposent d’aucune infrastructure sanitaire. Certains de ces villages restent enclavés soit toute l’année soit pendant la saison pluvieuse. Il ressort de la seconde Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM 2) que l’accès aux services de santé est encore diffi cile au Sénégal, surtout pour les soins d’urgence. Selon les résultats de l’enquête, seuls 57% des populations sont à moins de 30 mn d’un service de santé. Le taux est à 86,5% à Dakar mais chute à 41,2% en milieu rural du fait des diffi cultés de déplacement (Direction de la Prévision et de la Statistique, ESAM 2, 2004). Cette situation constitue un obstacle majeur à l’accès des populations à une prise en charge précoce et adéquate.

1.2. SYSTEME NATIONAL DE SANTE

1.2.1. Organisation du système de santé

Le système de santé du Sénégal se présente sous forme d’une pyramide à trois niveaux : l’échelon périphérique (district), l’échelon régional (région médicale) et l’échelon central (Ministère de la Santé). Au niveau central, le Ministère de la Santé et de la Prévention comprend outre le cabinet et les services rattachés, les directions nationales, les services nationaux et les hôpitaux de référence. Chaque direction comprend des divisions et des programmes de santé.

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13La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Au niveau régional, la structure de coordination est la région médicale. Il existe une région médicale dans chaque région administrative. On y trouve également des services régionaux et un hôpital régional. Le niveau périphérique se trouve à la base et correspond au district sanitaire. Il est chargé de mettre en œuvre tous les programmes de santé. Chaque district comprend au minimum un centre de santé, dirigé par un médecin, et un réseau de postes de santé gérés par des infi rmiers. Les postes de santé sont implantés au niveau des chefs-lieux des communautés rurales ou parfois dans certains villages-centres relativement peuplés ; ce qui fait que la population de la zone de responsabilité se situe autour de 10 000 habitants et que chaque village puisse avoir accès à un poste à moins de 15 Km. Le poste de santé s’appuie sur des infrastructures communautaires de villages que sont les cases de santé et les maternités rurales, créées par les populations qui en assurent également la gestion à travers des agents de santé communautaires. Les sites PECADOM viennent après les cases et constituent un prolongement de la pyramide sanitaire au niveau le plus périphérique c’est à dire les domiciles. La PECADOM élargit ainsi le rayon d’action des services de santé publics en s’implantant au sein des ménages qui ont un accès diffi cile au premier maillon de contact du système de santé.

Figure 1 : organisation de la pyramide sanitaire au Sénégal

Ces trois niveaux doivent travailler en synergie pour que le système national de santé soit accessible, effi cace et effi cient afi n d’arriver à réduire les taux de morbidité et de mortalité. Il existe 14 Régions Médicales et 69 Districts sanitaires. Ces structures administratives polarisent 22 hôpitaux, 76 centres de santé, 1014 Postes de santé et 1640 cases de santé.

1.2.2. Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP)

Le Programme National de Lutte contre le Paludisme est l’unité de coordination chargée de la politique de lutte contre le paludisme. A ce titre, il défi nit les orientations stratégiques et veille à leur mise en œuvre à tous les niveaux. Il est logé à la Division de la Lutte contre la Maladie qui dépend de la Direction de la Santé du Ministère de la Santé et de la Prévention.

Le PNLP est dirigé par un Coordonnateur national assisté d’un adjoint et d’une assistante. Il est structuré en 4 subdivisions ou Bureaux: (i) Prise en charge, Recherche et Pharmacovigilance, (ii) Prévention et Partenariat (iii) Suivi/Evaluation et (iv) Administration et Finances. Chaque bureau est dirigé par un chef de bureau. Au sein de chaque bureau, il existe des points focaux qui sont responsables d’un volet spécifi que de la lutte contre le paludisme (cf. organigramme PNLP en annexes) L’unité de coordination du PNLP est appuyée par un comité de pilotage multisectoriel qui dispose en son sein de commissions techniques pluridisciplinaires et qui apportent leur expertise dans la mise en œuvre des interventions.

1.3. LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME AU SENEGAL

Au Sénégal, le paludisme sévit de manière endémique avec une recrudescence saisonnière durant la saison des pluies. En fonction des conditions climatiques et des facteurs écologiques qui imposent un certain niveau de transmission, on distingue au Sénégal, deux principaux faciès

NATIONAL

INTERMEDIAIRE

PERIPHERIQUE

MSP- C.H.U/Hôpitaux Référence

Région MédicaleRégional

District Sanitaire- Centre De Santé Référence- Centre et Postes de Santé

- Hôpital

- Cases de santé

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14 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

épidémiologiques : le faciès tropical et le faciès sahélien. Le plasmodium falciparum représente prés de 95% des espèces parasitaires responsables du paludisme au Sénégal.

1.3.1. Mise en place du PNLP

Le gouvernement du Sénégal est, depuis longtemps, conscient du rôle que joue la santé dans le processus de développement national. A ce titre, le paludisme qui constitue un fardeau socio économique et sanitaire est une des priorités dans la politique de santé au Sénégal. En 1995, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a été créé en vue de contrôler la maladie.

En juin 1999, le Sénégal a adhéré à l’initiative Roll Back Malaria (Faire Reculer le Paludisme), lancée conjointement par l’OMS, la Banque Mondiale, l’UNICEF et le PNUD en 1998. La déclaration d’Abuja (WHO 2005) issue du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement est venue renforcer cette initiative mondiale. Enfi n, les assises nationales de la santé de Juillet 2000, ont identifi é le paludisme comme une des principales priorités du Gouvernement sénégalais.

Cet engagement politique au niveau national et international a permis à la lutte contre le paludisme de bénéfi cier d’un soutien fi nancier sans précédent notamment avec l’’avènement du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et de l’initiative du président américain en faveur de la lutte contre le paludisme.

1.3.2. Les interventions de lutte contre le paludisme

C’est dans l’optique de l’atteinte des objectifs d’Abuja que le premier plan stratégique 2001-2005 a été élaboré. La mise en œuvre de ce plan a été marquée par l’adoption de nouveaux protocoles de traitement et de prévention et par la mise en place des interventions de lutte recommandées par l’OMS.

L’évaluation de ce plan a permis, au Sénégal, de défi nir dans une approche multisectorielle et pluridisciplinaire, un cadre de prévention et de contrôle du paludisme pour la période 2006 – 2010. Ce plan stratégique conforme aux orientations de l’Initiative «Faire Reculer le Paludisme» et aux objectifs globaux de l’OMS pour lutter contre le paludisme, vise la mise à l’échelle des interventions à effi cacité prouvée afi n de réduire de 50 % la morbidité et la mortalité liées au paludisme d’ici 2010. Pour atteindre ces objectifs, la politique nationale de lutte contre le paludisme est axée sur deux orientations stratégiques majeures que sont le renforcement de la prévention et l’amélioration de la prise en charge des cas, avec des interventions de soutien essentielles.

Le renforcement de la prévention repose sur le Traitement Préventif Intermittent (TPI) chez la femme enceinte et la lutte anti-vectorielle (LAV) par la promotion de l’utilisation des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide à Longue Durée d’Action (MIILDA), l’aspersion intra- domiciliaire d’insecticide à effet rémanent (AID) et la destruction des gîtes larvaires des vecteurs.

L’amélioration de la prise en charge des cas repose sur le diagnostic précoce et le traitement rapide et correct des cas à tous les niveaux. Pour améliorer le niveau de confi rmation des cas de paludisme, les Tests de Diagnostic Rapide (TDR) ont été introduits, depuis 2007, dans tous les centres et postes de santé. Actuellement, les TDR sont progressivement mis en place au niveau communautaire. La microscopie est toujours de mise dans les laboratoires des centres de santé et des hôpitaux qui bénéfi cient d’un appui en équipements et matériels pour la réalisation de la goutte épaisse à moindre coût.Le traitement des cas de paludisme simple fait appel, depuis 2006 aux Combinaisons Thérapeutiques à base de dérivés d’Artémisinine (ACT) disponibles dans toutes les structures de soins, de l’hôpital à la case de santé. Les cas graves ainsi que les cas de paludisme chez la femme enceinte sont pris en charge au niveau des structures hospitalières avec

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15La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

de la quinine par voie parentérale. Ces deux axes stratégiques majeurs de lutte contre le paludisme au Sénégal s’appuient sur un certain nombre d’interventions de soutien pour être mises en œuvre de façon adéquate. Il s’agit (i) de l’IEC/CCC, (ii) du suivi & évaluation, (iii) de la recherche opérationnelle, (iv) de la collaboration multisectorielle, (v) du renforcement des capacités et (vi) des interventions à base communautaire.

1.3.3. Les interventions à base communautaire

L’accès des populations, surtout des couches vulnérables à des soins de qualité, est une préoccupation du gouvernement du Sénégal. A ce titre, plusieurs réformes institutionnelles et sectorielles ont ainsi été entreprises dans le système de santé afi n de mieux répondre aux préoccupations des populations. Ces réformes se sont appuyées sur le processus de décentralisation dans lequel s’est inscrit le pays depuis 1972 avec la loi 72-02 portant réforme de l’administration territoriale et locale. Cette décentralisation a été renforcée en 1996 par la loi 96–07 du 22 mars 1996 portant sur le transfert de nouveaux domaines de compétences, comme la santé, aux collectivités locales de base.

Ce contexte de décentralisation et de participation communautaire a été le cadre de développement d’expériences communautaires qui ont eu des répercussions favorables dans la santé des populations. Ainsi, face aux défi s de réduction de la mortalité et de la morbidité des groupes vulnérables, la santé communautaire qui permet aux populations d’être actrices principales dans la résolution des problèmes de santé constitue une réponse aux enjeux de santé en général et du paludisme en particulier. Aussi, à travers la participation communautaire les populations se sont appropriées la plupart des interventions de santé notamment dans le domaine de la lutte contre le paludisme.

C’est pour ces raisons que l’approche communautaire constitue une option stratégique majeure du PNLP notamment avec la mise en place de réseaux communautaires d’appui à la lutte contre le paludisme au niveau des districts sanitaires, dans le cadre des projets P15 et ABCD (Atteindre les Bénéfi ciaires Communautaires à travers les Districts). Il s’agit de responsabiliser la communauté et de décentraliser les moyens afi n de permettre à celle-ci d’élaborer et de mettre en œuvre des activités préventives : causeries, visites à domicile, destruction de gîtes larvaires, distribution et ré imprégnation de moustiquaires. Ces initiatives ont permis de créer dans chaque district sanitaire un réseau d’organisations communautaires de base qui appuie le district dans la planifi cation, l’exécution et le suivi des activités de lutte contre le paludisme au sein de la communauté.

A cela s’ajoute le réseau dense des Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales comme internationales présentes sur toute l’étendue du territoire. Celles ci travaillent avec la communauté dans le cadre de la prévention en utilisant des relais locaux.

Au plan curatif, les ONG appuient les districts sanitaires dans la prise en charge du paludisme au niveau des cases de santé. Aussi, conformément aux recommandations du PNLP, les ACT et les TDR ont été introduits dans 1297 cases de santé. Les agents de santé communautaires des cases de santé prennent en charge les cas de paludisme simple et assurent la référence des cas graves. Avec la mise à l’échelle des interventions de prise en charge, en particulier l’introduction des ACT et des TDR dans les structures sanitaires jusqu’au niveau communautaire, le Sénégal a franchi un grand pas dans l’accès aux soins. Toutefois, il existe de nombreux villages qui sont soit dépourvus de structures sanitaires soit inaccessibles de manière permanente ou temporaire et dont les populations éprouvent d’énormes diffi cultés pour accéder à une structure de santé.

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16 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

1.4. LA PECADOM AU SENEGAL

L’inaccessibilité des moyens de diagnostic et de traitement du paludisme pour certaines communautés pose de sérieux problèmes dans la prise en charge effi cace et précoce des cas de paludisme et par conséquent favorise les décès liés au paludisme. Ce constat commun aux pays à faibles ressources est préoccupant dans de nombreux pays au sud du Sahara, région qui notifi e 90% des cas de paludisme dans le monde.

En effet, une étude faite au Ghana a montré que seuls 11% des enfants suspects de paludisme reçoivent un traitement adéquat dans les 24h (Ahorlu 2006). De même, une étude menée au Sénégal a révélé que plus de 90% des enfants malades en zone rurale reçoivent leur premier traitement à domicile. La plupart du temps il s’agit d’une automédication inappropriée (Franckel 2008).

Cette situation s’explique en partie par l’éloignement des villages par rapport aux services de santé et les coûts qu’engendre la recherche de soins dans ces zones. Ces contraintes ont poussé l’OMS à recommander aux pays d’adopter la stratégie de prise à charge des cas au niveau de la communauté et en particulier à domicile afi n de garantir l’accès aux soins aux populations des pays endémiques (WHO, 2006). Cette proximité des soins améliore le délai de recours dans les 24 heures et donc favorise la prise en charge précoce (Nsungwa-Sabiti 2005)

Des expériences encourageantes existent sur la prise en charge à domicile des cas de paludisme, jadis avec la chloroquine et récemment avec les ACT. En effet, depuis longtemps les stratégies de prise en charge à domicile des cas de paludisme ont montré leur effi cacité, surtout avec la chloroquine (Kidane 2000; Okonkwo 2001; Sirirma 2003; Hopkins 2007). Au Sénégal, depuis la mise en place du PNLP en 1995, de nombreuses tentatives ont été menées dans ce sens. D’abord par la mise en place d’un programme de « chloroquinisation » pendant l’hivernage, ensuite par la dispensation de traitements curatifs par les mères en cas de fi èvre chez les jeunes enfants, dans

le cadre du système d’orientation – recours mis en place par le PNLP à l’époque. Cependant, force est de reconnaître que ces initiatives bien que louables de par leur existence, n’ont pas produit les résultats escomptés.

Des études ont montré la faisabilité et l’acceptabilité de l’utilisation des ACT pour le traitement du paludisme simple à domicile (Pagnoni 2005; Chinbuah 2006; Ajayi 2008). Cependant toutes ces études se sont uniquement basées sur le diagnostic présomptif utilisant la fi èvre pour traiter les cas de paludisme et seulement chez les enfants de moins de 5 ans. Or, le diagnostic fi able des cas conditionne, entre autres, l’usage rationnel des ACT en évitant d’administrer le traitement aux patients qui ne souffrent pas de paludisme et par conséquent retarde l’émergence de résistance (d’Alessandro 2005). Des travaux récents menés au Sénégal ont montré que la prise en charge avec les TDR et les ACT est en pratique faisable et favorise un usage plus rationnel des ACT et une meilleure appréciation des taux d’incidence (Faye et al. in press). Il s’y ajoute que les ACT et les TDR sont d’usage facile et qu’ils pouvaient être très bien utilisés par des volontaires communautaires bien formés et régulièrement supervisés (GMP 2008 ; Hawkes 2009; Harvey 2008).

C’est pourquoi, le PNLP s’inspirant des expériences passées et actuelles ainsi que des directives de l’OMS (WHO 2006) a initié la mise en œuvre d’un projet pilote de prise en charge des cas de paludisme à domicile (PECADOM) dans des communautés dépourvues de structure sanitaires au niveau de trois districts sanitaires (Ranérou, Dioffi or et Mékhé).

La PECADOM est une stratégie de prise en charge du paludisme visant à améliorer l’accès aux soins pour les populations vivant dans les zones où les structures sanitaires sont diffi ciles à atteindre. Elle a pour but de faire en sorte que les populations puissent bénéfi cier précocement de soins de qualité en cas d’accès palustre. Elle fait du domicile le « premier hôpital ».

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17La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Au Sénégal, la PECADOM repose sur l’introduction à domicile des ACT et des TDR afi n de garantir une prise en charge rationnelle des cas avérés de paludisme. Elle part du principe que les ACT et les TDR sont d’usage facile et qu’ils peuvent être bien manipulés par des volontaires communautaires bien formés et bien supervisés. Des villages éloignés d’au moins 5 km des structures sanitaires ont été identifi és par les équipes de districts. Dans chacun des villages, les populations ont choisi un volontaire sachant lire et écrire en français ou en langues nationales. Un DSDOM étant responsable d’un seul village.

Après une formation théorique et pratique, ces volontaires appelés Dispensateurs de Soins à Domicile (DSDOM) ont été équipés en ACT, TDR, sac, dossard, casquette, gants, boites de sécurité avant d’être offi ciellement installés par les autorités administratives et sanitaires locales. Ces DSDOM sont chargés de prendre en charge les cas de paludisme simple. Ainsi, dans chaque village enrôlé, les cas suspects de paludisme sont vus par le DSDOM qui les enregistre sur son carnet avant de réaliser un TDR.

Tout cas testé positif est traité aux ACT en fonction de l’âge et les cas diagnostiqués négatifs sont référés au poste de santé qui polarise le village. De même, les cas graves ainsi que les femmes enceintes et les nouveau-nés suspects de paludisme sont systématiquement référés au poste de santé par le DSDOM.

Un dispositif de suivi et d’évaluation a accompagné la mise en œuvre de la PECADOM. Il s’agit d’activités de suivi post-formation et de supervisions effectuées par les équipes de district, les ICP et le PNLP, ainsi que des réunions de coordination mensuelles et d’une réunion de coordination semestrielle qui a servi de cadre d’évaluation à mi-parcours de la stratégie.

1.5. JUSTIFICATION DE LA DOCUMENTATION/EVALUATION DE LA PECADOM

L’objectif de ce projet pilote est d’étudier la faisabilité de la mise en œuvre de la PECADOM telle que défi nie au Sénégal. Ce projet devrait permettre de développer une méthode effi ciente de prise en charge à domicile qui soit acceptable par les populations et adaptée aux contraintes des services de santé et enfi n de défi nir un cadre opérationnel de mise à l’échelle de cette stratégie.

C’est dans cette perspective qu’une documentation/évaluation de la mise en œuvre de la PECADOM a été planifi ée au bout d’une année d’exécution du projet. Ainsi, le Ministère de la Santé a sollicité des partenaires - entre autres l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - pour mener cette documentation et l’évaluation de cette intervention.

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18 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

CHAPITRE II :

OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

Les termes de référence et les objectifs de l’évaluation ont été élaborés et validés dans un processus de consultation entre le Programme National de Lutte contre le Paludisme au Sénégal et ses partenaires.

2.1. OBJECTIFS

Ils se présentent comme suit :

2.1.1.Objectif général

Procéder à la documentation/évaluation de la PECADOM en vue d’en apprécier la faisabilité et de formuler des recommandations pour le passage à l’échelle ;

2.1.2.Objectifs spécifi ques

De manière plus spécifi que, il s’agit de :• Documenter le processus de mise en œuvre ;• Déterminer la faisabilité de cette intervention ;• Mesurer la qualité de la prise en charge des cas

par les DSDOM• Apprécier l’acceptabilité de l’intervention par

les populations et les agents de santé

2.2. METHODOLOGIE

Il s’agit d’une évaluation participative impliquant le PNLP, certains partenaires en l’occurrence l’OMS et l’OOAS, les communautés au sein desquelles est mise en œuvre la stratégie pilote et les régions médicales, districts sanitaires et postes de santé qui les polarisent.

2.2.1. Type d’étude

Il s’agit d’une étude transversale à un seul passage.

2.2.2. Population d’étude

L’évaluation a été faite auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la PECADOM : personnel de santé de différents niveaux de responsabilité des niveaux national, régional et périphérique, des dispensateurs de soins à domicile, des leaders communautaires, des responsables d’organisation communautaire de base, des chefs de ménages, des membres de la communauté (hommes et femmes).

2.2.3. Echantillonnage et sites de collecte sur le terrain.

L’échantillonnage a été fait de manière stratifi ée à différents degrés. Toutes les régions ayant fait l’objet de la mise en œuvre pilote de la PECADOM ont été retenues à savoir Fatick, Thiès et Matam. L’évaluation a été faite dans tous les trois districts pilotes : Dioffi or, Meckhé et Ranérou.La documentation/évaluation a porté sur 75% des DSDOM dans chacun des trois districts soit 5 DSDOM par district. Le tirage des DSDOM a été fait sur le terrain par l’équipe d’investigation et l’équipe cadre de district.

Pour chaque zone d’intervention de DSDOM, 20 ménages ont été tirés au sort. Le tirage des ménages a été fait suite à un déplacement sur le terrain en entrant dans la première maison à droite dans une direction choisie puis dans la troisième maison toujours à droite en sautant la deuxième maison. Ensuite, la troisième et la cinquième maison à gauche dans la même direction sont visitées avant de venir à la cinquième maison à droite et cela, en fonction de la taille du village. Ainsi les membres de l’équipe d’investigation partaient dans des directions différentes.

Lorsque le nombre total de ménages était inférieur à 20, l’enquête devenait exhaustive. L’équivalent du défi cit dans une communauté était comblé dans les autres communautés.Ainsi, il était prévu de tirer 100 ménages dans chaque district, ce qui devait donner un total de 300.

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19La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

2.2.4. Collecte des données

Deux méthodes de collecte de données ont été couplées afi n d’atteindre les objectifs :

• Une revue documentaire portant sur divers documents en rapport avec la planifi cation et le suivi de la mise en œuvre des activités. Cette option a permis de disposer des données déjà existantes. Ces documents ont été exploités sur la base d’une analyse de contenu.

• L’enquête de terrain afi n de disposer de données nouvelles en complément des données de suivi.

Au titre de la revue documentaire deux séries de documents ont été utilisés. Il s’agit de documents sur la prise en charge à domicile du paludisme notamment le document de projet et les documents sur le processus de mise en œuvre de la PECADOM au Sénégal. Les documents suivants ont été consultés : • Document du projet PECADOM ;• Rapports des ateliers d’orientation, de

formation et de coordination de la PECADOM• Procès verbaux de réunions sur la mise en

œuvre de la PECADOM à différents niveaux (niveau district, niveau national) ;

• Supports dans la mise en œuvre de la PECADOM (grilles de supervision des DSDOM, outils de travail des DSDOM) ;

• Rapports de supervision de la mise en œuvre de la PECADOM à différents niveaux : supervision des infi rmiers chefs de poste, supervision du district, supervision du niveau national ;

• Directives et outils d’information et de formation, y compris la production audio-visuelle ;

• Fiches de référence des cas ;• Canevas de rapports ;• Fiches de mouvement de stock ;• Manuels de formation ;• Document d’évaluation à mi-parcours sur la

mise en œuvre de la PECADOM au Sénégal

La deuxième série de documents a porté sur des résultats antérieurs à la mise en œuvre de la PECADOM. Ils ont comporté des :• Registres au niveau district, poste de santé et au

niveau communautaire (registre du DSDOM) ;• Rapports mensuels à différents niveaux

(rapports au niveau national, au niveau du district, au niveau du poste de santé, niveau communautaire) etc.

Des données primaires ont été collectées auprès des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la PECADOM sur le terrain et auprès des bénéfi ciaires à travers des enquêtes quantitatives et des enquêtes qualitatives (cf. annexes).

a) Outils pour la collecte des données quantitatives

Deux outils ont été utilisés :• Le questionnaire ménage : Il a porté sur le

niveau d’information, de connaissance et les expériences de recours des chefs de ménage à la PECADOM ainsi que sur le niveau de satisfaction, les attentes qu’ils ont de la PECADOM, etc…

• Le questionnaire recours précoce aux soins : cet outil était destiné à apprécier de façon indirecte, à travers les bénéfi ciaires, les performances et l’habileté des DSDOM dans la prise en charge de cas de fi èvre d’enfants de moins de cinq ans survenus dans les 15 jours qui ont précédé la documentation/évaluation.

b) Outils pour la collecte des données qualitatives

Les informations ont été collectées auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la PECADOM. Les enquêtes ont été faites par exploitation des outils de travail, examen des registres de consultations à différents niveaux, observation du DSDOM à la tâche dans certains cas, entretiens auprès des personnes ressources à différents niveaux et par des discussions en focus groupes.

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20 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Les guides ont été élaborés pour les différents entretiens ci- dessous de même qu’un guide de discussions en focus groupes:• Entretien au niveau national ;• Entretien au niveau régional ;• Entretien au niveau district ;• Entretien avec l’infi rmier chef de poste ;• Entretien avec le DSDOM ;• Entretien avec leaders communautaires ;• Entretien avec les responsables d’organisation

à base communautaire et d’ONG au niveau district et communautaire ;

• Les discussions en focus groupes au niveau communautaire

Les différents outils de collecte ont été discutés et validés lors d’un atelier méthodologique de deux jours à l’issue duquel les dispositions pratiques ont été prises pour la collecte sur le terrain.

2.2.5. Exploitation et analyse des données

Les données collectées par questionnaire ont été saisies dans des maquettes élaborées à ce sujet. Les données quantitatives ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel EPI Info 2000 version 3.5.1. Elles ont fait l’objet d’un traitement suivant des plans d’analyse élaborés. Les données qualitatives ont été aussi saisies selon des plans d’analyse pour permettre d’en tirer des synthèses qui ont été utilisées dans la rédaction du présent rapport.

Toutes les données ont fait l’objet d’une exploitation et d’une analyse et sont utilisées dans ce rapport. Les discussions en focus groupe ont fait l’objet d’une synthèse. Ainsi l’essentiel des informations collectées par cette méthode a été utilisé.

2.2.6. Aspects éthiques

Aucune personne n’a été obligée, par un moyen ou un autre, de participer à cette documentation/évaluation et de donner des informations contre son gré. Tous les participants à l’étude des niveaux national, régional, opérationnel et communautaire, ont été volontaires et ont répondu aux questions

en toute liberté. Au début de chaque enquête, l’information était donnée sur les raisons de la documentation/évaluation et sur les autorités nationales de qui relevait le travail. Chaque participant avait la possibilité de demander des renseignements complémentaires. En l’absence d’une fi che de consentement éclairé, ce consentement était donné oralement. La nature de l’étude n’exposait aucun participant à un risque particulier. Du fait que l’étude était initiée par les autorités nationales elles-mêmes, cette situation est par défaut une autorisation de sa réalisation. Le refus éventuel de participer n’aboutirait nullement à un préjudice à l’endroit du participant. La confi dentialité des informations recueillies auprès des ménages était garantie par l’utilisation d’un système de codage approprié.

2.3. ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’EVALUATION

La documentation/évaluation a été faite par une équipe comprenant les partenaires du Programme National de Lutte contre le Paludisme au Sénégal. Ceux-ci ont été associés depuis les premières phases. Ils ont contribué à l’élaboration et à l’adoption des termes de référence de la documentation/évaluation. Ils ont participé à l’atelier méthodologique, à la collecte, à l’analyse des données et à la rédaction du rapport.

Après l’atelier méthodologique, trois équipes ont été constituées pour la collecte sur le terrain : une équipe par région et par district. Chaque équipe sur le terrain s’est organisée pour faire la collecte. Le contact était aussi établi entre les différentes équipes sur le terrain pour échanger sur l’état d’avancement du travail. Chaque équipe était autonome. Les membres des différentes équipes ont été impliqués dans l’analyse des données et la rédaction du rapport. Les différentes parties du document ont été reparties et chaque rédacteur a préparé un premier projet de texte qui a fait l’objet d’un atelier d’harmonisation et de fi nalisation. Le document issu de cet atelier a été soumis à des

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personnes ressources parmi lesquelles on notait des professionnels de la santé des régions et districts de l’intervention.

Les différents apports ont été intégrés au document qui a fait l’objet d’une réunion nationale de validation.

Ensuite le document fi nalisé a été édité pour diffusion. De l’atelier méthodologique à la dissémination du rapport, les différentes activités clés ont été planifi ées et réalisées selon un chronogramme établi (cf annexes).

un DSDOM de Ranérou

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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22 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

CHAPITRE III :

RESULTATS DE L’EVALUATION

3.1.1. Au niveau des ménages

L’évaluation a porté sur un effectif de 298 ménages, car le nombre de ménages tirés dans le district de Ranérou était de 98 vue la densité de peuplement très faible dans cette zone. Pour l’enquête sur le recours aux soins chez les enfants de moins de 5 ans, 300 cas de recours étaient visés dans l’hypothèse d’avoir au moins un cas de recours par ménage. Mais cette taille n’a pas été atteinte. Les ménages tirés pour l’enquête ménage l’ont été aussi pour l’enquête sur les recours aux soins. Ainsi l’enquête sur les cas de recours a porté en tout sur 48 cas. Au total 298 chefs de ménages ont été enquêtés. Cependant, pour certaines questions, toutes les réponses n’ont pas été obtenues. Les tableaux ci- après donnent les caractéristiques de ces chefs de ménages.

Tableau I : Répartition des chefs de ménages par sexe et par âge

Répartition des chefs de ménage par sexe et par âge

L’âge moyen des chefs de ménages est de 43 ans. Avec des extrêmes allant de 16 à 82 ans La répartition par âge montre que 54,36 % des

enquêtés sont âgés de plus 40 ans. Il existe une prédominance féminine avec un sexe ratio de 1,3.

Répartition des chefs de ménages selon le niveau de scolarisation

Parmi les chefs de ménage seules 128 personnes, soit 43 %, sont scolarisées. Sur les 128 scolarisés 53.13% ont été scolarisés à l’école coranique et 25,78 % à l’école française et la plupart ont le niveau du primaire (ou élémentaire) comme indiqué dans la fi gure ci dessous :

Répartition des chefs de ménages selon la profession

Un peu plus de 62% des chefs de ménage (185 / 298) ont une profession. Parmi les 185 chefs de ménage ayant une profession ; 55,7% sont des agriculteurs ; 30,3% sont des éleveurs et 13% des commerçants

3.1.2. Au niveau des DSDOM

Au total 15 DSDOM ont été tirés au sort et visités. L’âge moyen des DSDOM enquêtés était de 21,8

Figure 2 : Niveau de scolarisation des chefs de ménages

Fréquence Pourcentage

Scolarisés 128 43%

Non scolarisés 159 53.3%

Inconnu 11 3.7%

Total 298 100.00%

Tranche d’âge Mascu-lin

Fémi-nin

TOTAL

40 ans et plus 9458 %

6842%

16254.36%

Compris entre 25 et 40 ans

2226.5 %

6173.5 %

8327.85%

Moins de 25 ans 615.0 %

3485.0 %

4013.42%

Non précisé 134.36%

TOTAL 12242.8 %

16357.2 %

298100.0 %

Tableau II : scolarisation des chefs de ménages

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23La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

ans avec des extrêmes allant de 18 à 61 ans. Les hommes représentaient 60% de l’effectif (9 sur 15). Ils ont des niveaux scolaires différents : 33% des DSDOM ont le niveau du moyen secondaire, 13% le niveau de l’élémentaire et 47% sont alphabétisés en langues locales ou ont fréquenté l’école coranique (cf annexes).

Au plan professionnel, les hommes sont pour l’essentiel des cultivateurs et les femmes sont des ménagères.

3.2. La mise en place de la PECADOM au Sénégal

La revue documentaire et les entretiens réalisés aux niveaux national, régional, opérationnel et communautaire renseignent sur le processus de mise en place de la PECADOM au Sénégal à travers la disponibilité de différentes sources: les documents techniques, les outils de travail, les rapports et d’autres supports. L’objectif de cette stratégie était de prendre en charge, au moins 80 % des cas de paludisme simple vus à domicile selon les directives du PNLP en vue de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme grave. Pour ce faire , plusieurs activités ont été développées et organisées autour quatre volets: (i) l’IEC/CCC, (ii) la formation, (iii) la prise en charge et (iv) le suivi/évaluation. Leur mise en œuvre s’est faite de manière intégrée en deux phases : une phase préparatoire et une phase de mise en œuvre.

3.2.1. La phase préparatoire

a. Partage des concepts et des recommandations de l’OMS sur la PECADOM

Consciente de l’importance et de l’opportunité de développer des stratégies novatrices pour améliorer l’accès au diagnostic et au traitement du paludisme dans les zones rurales éloignées, l’unité de coordination du PNLP à démarré la réfl exion sur la mise en place de la stratégie PECADOM au Sénégal en juin 2007. Quelques semaines plus tard, en juillet 2007 une réunion a été tenue au siège du PNLP entre les techniciens du programme en présence du point focal paludisme du bureau de l’OMS à Dakar. Cette première rencontre a été mise à profi t pour

partager le document de référence de l’OMS intitulé : « Stratégie pour améliorer l’accès au traitement par la prise en charge du paludisme à domicile » (WHO 2006). Mais aussi pour réfl échir sur les modalités de contextualiser les recommandations de l’OMS par rapport au système de santé du Sénégal. C’est ainsi qu’à l’issue de cette première réunion, un cadre stratégique de la PECADOM adapté au contexte sénégalais a été défi ni. Il a été également retenu de passer par une phase pilote afi n de recueillir le maximum d’enseignements avant d’envisager une éventuelle extension.

b. Elaboration du document de projet PECADOM

Sur la base du cadre stratégique qui a été défi ni, un premier draft du document de projet intitulé « Stratégie de prise en charge des cas de paludisme à domicile, au Sénégal » a été élaboré par l’unité de coordination du PNLP en mars 2008. Ce document a été par la suite partagé avec les principaux partenaires techniques du PNLP parmi lesquels l’OMS, l’UNICEF, l’USAID/PMI, l’ONG Intrahealth, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ainsi que les autres services du Ministère de la Santé en particulier les régions médicales. Ces échanges avec les partenaires ont enrichi le document initial à travers d’importantes contributions et suggestions. Le document de projet établit la justifi cation de la stratégie, défi nit la PECADOM, énonce les principes, buts et objectifs, défi nit les critères de sélection des sites et des acteurs.Il décline aussi les rôles et responsabilités de chaque acteur, identifi e les composantes et les activités pertinentes à développer et dégage un cadre logique de mise en œuvre.

c. Sélection des districts sanitaires

Le document stratégique élaboré, l’étape suivante consistait à identifi er les zones d’intervention. A cet effet, le Coordonnateur du PNLP a adressé en mai 2008 une correspondance aux Médecins Chefs de Région. Ce courrier invitait ces derniers à faire parvenir au PNLP la liste des districts de chaque région classés selon le niveau d’accessibilité géographique.

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24 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Sur la base des listes reçues, le PNLP a introduit deux nouveaux critères, à savoir l’existence d’un Réseau d’Appui Communautaire à la lutte contre le paludisme (RAC) et d’une équipe-cadre dynamique et motivée pour choisir trois districts. Les districts de Dioffi or (région de Fatick), de Mekhé (région de Thiès) et de Ranérou (région de Matam) ont alors été choisis en juin 2008 pour servir de zones pilotes.

d. Atelier d’orientation et de planifi cation avec les districts sanitaires

La sélection des districts faite, le PNLP a invité les districts saintaires de Dioffi or, Meckhé et Ranérou en atelier d’orientation et de planifi cation du 16 au 17 Juillet 2008.

Cette rencontre a réuni pendant deux jours une trentaine de participants provenant du Ministère de la Santé (DS, DLM, PNLP, SNEIPS), des régions médicales et des districts sanitaires cibles, des RAC, des institutions partenaires tels que l’OMS, l’UNICEF, l’USAID, le PMI, l’UCAD et les ONG comme IntraHEALTH, MSH, CCF et ENDA Santé ainsi que l’association communautaire « Sopey Naby ».

L’objectif de l’atelier était de partager avec les équipes cadres des districts et régions cibles le projet PECADOM en vue d’élaborer et de valider les plans de mise en œuvre des districts. Ainsi au terme de cet atelier, un plan opérationnel avec des activités défi nies, des délais précis de réalisation ainsi qu’un budget validé étaient disponibles pour chaque district.

e. Information et sélection des villages et des DSDOM

La mise en oeuvre des plans opérationnels prévoyait d’abord le partage de l’information avec les autorités administratives et locales (préfets, sous-préfets, présidents de communautés rurales, chefs de villages), les leaders communautaires et les ICP. Ces derniers étaient chargés ensuite d’identifi er et de sélectionner des villages se trouvant dans l’ aire de responsabilité du poste de santé sur la base de trois

principaux critères : tout village (i) situé dans l’aire du district, (ii) sans infrastructure sanitaire et (iii) situé à plus de 5 Km de la structure sanitaire la plus proche ou inaccessible de manière permanente ou temporaire (zones d’accès diffi cile ou zones insulaires). Aprés information des villages choisis, les habitants se sont réunis autour du chef de village pour procéder au choix des DSDOM selon les critères ci-après : tout homme ou femme (i) résidant dans le village depuis au moins un an, (ii) volontaire, (iii) disponible et engagé, (iv) pouvant lire et écrire en français ou en langues nationales et (v) choisi par le village. Il appartenait à chaque district de proposer le nombre de villages à enrôler en fonction des ses capacités de mise en oeuvre. Vingt (20) villages ont été alors sélectionnés de même que 20 DSDOM, car il était prévu d’avoir un seul DSDOM par village.

Bignona

Oussouye

SédhiouKolda

Ziguinchor

Vélingara

Nioro du Rip

Foundiougne Kaolack

Rufisque Thiès BambeyDiourbel

Mbacké

Kébémer

Louga

Saint-Louis

Dagana Podor

Matam

Kanel

Bakel

Kédougou

DIOFFIOR ( 7 villages)

MECKHE ( 6 villages)RANEROU ( 7 villages)

Kaffrine

Ranérou

Mbour

Tivaouane

Linguère

Bassin arachidier

Littoral et Niayes

Delta et fleuve et valléedu fleuve sénégal

Agro - sylvo-pastoraledu Centre - est et sud - est

Casamance

Sylvo pastorale du ferlo

Limite de département

Zones Éco-géographiques

Figure 3 : Situation géographique des districts pilotes

Village de Singh Boyard dans le district de Dioffi or

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25La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

b. Equipement des DSDOM et suivi post formation

A l’issue de la formation, les DSDOM ont reçu du PNLP des équipements (dossards, casquettes, sacs, outils de gestion) et des attestations de formation. Les dotations en matériels de prise en charge (TDR, ACT, paracétamol, boîtes de sécurité et gants) ont été fournies par les districts sanitaires. La mise en place du matériel par les équipes de districts et du PNLP a été l’occasion de faire un suivi post formation pour s’assurer des compétences acquises par chaque DSDOM. C’est ainsi qu’un DSDOM de Mékhé dans le village de Ndiott qui présentait des insuffi sances a dû retourner au poste de santé pour reprendre son stage.Ce suivi post a également permis au médecin du district de Ranérou de constater que la sélection de 3 des 7 DSDOM n’était pas conforme à l’esprit du projet PECADOM et aux critères de choix défi nis par le PNLP concernant particulièrement la résidence et l’appartenance du DSDOM au village choisi. Les ICP avaient choisi à la place des villageois. Il a été alors décidé le remplacement des trois DSDOM concernés en reprenant tout le processus de selection et de tenir la formation des nouveaux DSDOM au niveau du district de Ranérou par le MCD.

3.2.2. La phase de mise en oeuvre

a. formation des DSDOM

Elle a comporté 2 volets : un volet théorique et un volet pratique.Un manuel de formation sur la PECADOM élaboré à l’intention des DSDOM a servi de support pour la partie théorique de la formation. L’atelier de formation a réuni du 17 au 19 Septembre 2008 l’ensemble des 20 DSDOM. L’objectif général de cette formation était d’amener les DSDOM à acquérir les connaissances et aptitudes nécessaires pour mettre en œuvre la stratégie PECADOM au niveau des villages cibles. La formation était axée sur la transmission du paludisme, la reconnaissance des signes de paludisme simple et de paludisme grave, l’utilisation des TDR, le traitement par ACT, la référence des cas, la tenue des outils de gestion (registre, fi che de stock, support de rapport mensuel) et la mise en œuvre de la PECADOM.Après la formation théorique, chaque DSDOM a effectué un stage pratique de 15 jours au niveau du poste de santé dont dépend son village. Ce stage a été l’occasion pour les DSDOM de se familiariser à l’environnement des soins, à l’accueil des malades mais surtout de maîtriser davantage la technique de TDR, l’administration du traitement et le remplissage des outils de gestion.

Photo de groupe lors de l’atelier de formation des DSDOM

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26 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

c. Installation des DSDOM

L’installation offi cielle des DSDOM est une activité qui a connu un retard (un mois en moyenne) du point de vue de sa tenue par rapport au chronogramme initial. Elle s’est effectuée après que la plupart des DSDOM aient reçu la caution de la part de leur encadrement de démarrer la PEC. Elle a eu lieu en fi n octobre 2008 à Meckhé et au début du mois de novembre 2008 à Dioffi or. A Ranerou, du fait des problemes de choix des DSDOM dans 3 villages, l’installation s’est faite en octobre et en décembre 2008.

Les populations bénéfi ciaires et les différentes autorités administratives et locales sans oublier les RCALP ont pris part à ces manifestations. Ces cérémonies organisées sous la direction des sous préfets avaient par but de valoriser les DSDOM aux yeux de leurs communautés et de communiquer avec les populations sur les objectifs de la stratégie.

d. Prise en charge des cas

Le démarrage des activités de prise en charge à domicile fut effectif dès la réception des produits et matériels par le village. Les modalités de prise en charge des cas de paludisme par les DSDOM ont été défi nies lors de la formation à l’aide d’un arbre de décisions. Dans chaque village, les patients présentant une fi èvre ou une histoire de fi èvre dans les 24 heures vont consulter le DSDOM. Celui-ci confi rme la notion de fi èvre par l’interrogatoire avant de réaliser un TDR. Si le test est positif un traitement à base d’ACT est institué et si le test est négatif le patient est référé au poste de santé le plus proche. Les patients présentant des signes de gravité, les femmes enceintes ainsi que les nouveaux nés étaient systématiquement référés au poste de santé. Des registres de consultations et de soins ont été mis à la disposition des DSDOM pour recueillir les informations sur les malades vus, les TDR réalisés, les cas de paludisme confi rmé, les malades traités, les cas référés, l’issue du traitement et les décès enregistrés.

Installation offi cielle du DSDOM de Nekhé Niane par le Sous préfet de Mérina Dakhar (District de Mékhé)

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27La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Le Paracheck* était utilisé pour le diagnostic alors que le traitement faisait appel au falcimon* (association artesunate-amodiaquine en co-blister).

Le principe du recouvrement des coûts en vigueur dans les structures publiques de santé fut appliqué durant cette stratégie. Les TDR étaient gratuits tandis que les médicaments étaient cédés à 150 Fcfa (0,23 euros) pour les enfants et 300 Fcfa (0,46 euros) pour les adultes. La référence des cas était à la charge du malade.

e. Coordination et suivi/ évaluation

La coordination des activités PECADOM était structurée à 2 niveaux. D’une part au niveau du district sanitaire où tous les DSDOM participaient aux réunions de coordination mensuelles en présence des équipes-cadres de districts et des infi rmiers chefs de poste. D’autre part, au niveau communautaire à

travers la collaboration avec le chef de village et la communauté dans la mise en œuvre des activités. Ceci d’autant plus que l’ensemble des DSDOM avait été désigné par leur communauté.

En plus des réunions de coordination mensuelles qui permettaient de suivre le travail des DSDOM, il y avait des supervisions qui étaient organisées régulièrement. Ainsi tous les DSDOM ont reçu plusieurs missions de supervisions depuis le début de la mise en œuvre. Ces supervisions étaient faites mensuellement par les ICP et de façon trimestrielle par les équipes de district et l’équipe du PNLP. Excepté le DSDOM de Boki Mbonno dans le district de Ranérou, dont la dernière supervision remonte à mars 2009, tous les autres DSDOM ont reçu leur dernière visite entre août et octobre 2009. Il faut préciser que le DSDOM de cette localité est enseignant dans un autre village et qu’il n’est pas toujours présent la journée dans le village (excepté les weekends), ce qui limite sa disponibilité pour recevoir les missions de supervisions régulières durant la journée et pendant les jours ouvrables.

DSDOM réalisant un TDR

Supervision d’un DSDOM par les équipes du PNLP et de district

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28 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Aussi, un atelier de coordination semestrielle de tous les acteurs de la stratégie s’est tenu le 26 Février 2009 au CCDD de Thiès. Cette rencontre a regroupé une cinquantaine de participants provenant du niveau central (PNLP, SNEIPS), du niveau opérationnel (MCD, SSP, ICP, DSDOM, présidents de réseau communautaire et présidents de comité de santé provenant des districts pilotes de Ranérou, Mékhé et Dioffi or), des institutions et organisations partenaires. L’objectif de cet l’atelier était de partager avec l’ensemble des acteurs et partenaires le niveau de mise en œuvre du projet afi n d’identifi er les goulots d’étranglement en vue de proposer des solutions pour une bonne mise en œuvre de l’intervention.

3.3 Le système de santé dans la mise en œuvre

Le système de santé, à travers le PNLP, est l’initiateur de la PECADOM. Dans le processus de mise en œuvre, des documents de travail décrivant tout le processus ont été élaborés et sont disponibles aux niveaux : national, régional et périphérique. Chaque niveau de la pyramide sanitaire a un rôle précis qui lui est dévolu.

Le PNLP avait nommé un point focal chargé de la PECADOM au sein de l’équipe de coordination. Celui ci etant chargé du suivi de la mise en oeuvre et de la coordination avec le le niveau opérationnel.

Le choix des districts devant abriter la PECADOM était du ressort de la région. L’engagement du niveau régional s’est également traduit par la nomination d’un point focal régional à Fatick et à l’octroi d’un appui permanent à la sensibilisation des populations à Matam.

Les ECD ont eu à choisir de concert avec leurs ICP les villages éligibles à la PECADOM et elles ont également travaillé avec les communautés pour le choix de DSDOM. La formation théorique était assurée par les ECD de Dioffi or, Meckhé et Ranérou sous la supervision du PNLP et avec la participation des partenaires. Ensuite des stages pratiques de 15 jours, sous la direction des ICP, ont été organisés au niveau des postes de santé polariseurs. Cependant

dans le cadre de cet encadrement, 7 sur les 11 ICP enquêtés ont estimé n’avoir reçu aucune formation préalable relative à la nouvelle stratégie et l’ont souligné comme une contrainte dans la mise en œuvre de la PECADOM.

Tous les niveaux du système ont été impliqués dans la supervision et l’installation des DSDOM au sein de leur communauté. Il faut noter, que les ICP ont mis à profi t les stratégies avancées de vaccination et de consultation curative pour superviser les DSDOM et pour mieux vulgariser et faire la promotion de la PECADOM en informant les leaders communautaires.

Dans le cadre de cette promotion , certains ICP dans le district de Mékhé permettent aux malades référés par les DSDOM de bénéfi cier de la consultation sans perdre du temps au niveau des fi les d’attente. Ils ont aussi instauré une gratuité des soins pour le DSDOM. Il a été noté partout de bonnes relations entre la communauté et les agents de santé dans la mise en œuvre de la PECADOM.

En plus des supervisions faites par les équipes de district, le PNLP a eu à organiser trois supervisions conjointes avec le niveau régional, les ECD et les ICP. Les DSDOM, dans leur majorité, ont été régulièrement supervisés par les agents de santé même si on a noté quelques insuffi sances avec 168 supervisions réalisées sur 180 prévues (soit 93%). Cependant , les ICP ont posé le problème de l’appui en carburant qui leur permettrait d’être plus réguliers dans la supervision.

Les réunions de coordination axées sur la PECADOM au niveau des districts, malgré leur importance capitale dans le dispositif de suivi, étaient rarement tenues. Il ya eu seulement 5 rencontres organisées sur 36 prévues (14% de réalisation). Cette situation s’explique en partie par la diffi culté des équipes de district à mobiliser tous les acteurs dans les délais mais surtout des DSDOM qui sont très diffi ciles à joindre à cause de l’enclavement et l’éloignement des villages en particulier durant la saison des pluies.

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29La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Le Ministère de la Santé à travers le PNLP a assuré l’équipement des DSDOM et le fi nancement de toute la mise en œuvre de la PECADOM. Néanmoins, des demandes ont été formulées par les agents de santé et la communauté pour améliorer les conditions des DSDOM en les dotant par exemple de vélos et en les impliquant dans les activités rémunérées du district telles que la vente de MILDA et les Journées Nationales de Micronutriments (JNM) à défaut de leur assurer une prise en charge fi nancière.

Les rapports d’activités des DSDOM sont envoyés mensuellement aux ICP dont certains n’ont pas gardé des archives. Les ICP les transmettent aux districts qui, après analyse, les envoient au PNLP qui fait la compilation et rend compte régulièrement à la tutelle.

3.4. La lutte contre le paludisme à la porte et au sein des communautés

La mise en œuvre des activités au sein de la communauté fait appel à plusieurs catégories de personnes ou de groupes à savoir les agents de santé, les membres de la communauté, les leaders communautaires, les organisations communautaires de base (OCB) et les DSDOM.

Les communautés participent activement aux activités de lutte contre le paludisme, comme en attestent les données recueillies auprès des ménages et les entretiens avec les leaders communautaires. En effet 96,7% des ménages sont informés des activités de lutte contre le paludisme menées dans leur communauté. Aussi 75.35% des ménages sont impliqués dans des activités telles que l’utilisation de la MII, la promotion du TPI, l’IEC et la prise en charge des cas par le DSDOM.

Les DSDOM sont impliqués dans 65.23% des activités de lutte contre le paludisme menées dans les communautés, tandis que les agents de santé n’y sont impliqués que dans 48.8% des cas.

Les présidents de réseaux communautaires contribuent à l’information des communautés sur la lutte contre le paludisme et la PECADOM dans le

district lors des réunions périodiques avec les OCB, des émissions radios et des activités IEC.

Le rapprochement des services de soins à travers la PECADOM a facilité l’implication des populations dans les activités communautaires de lutte contre le paludisme. En effet 99,6 % des ménages enquêtés résident dans un village très éloigné du poste de santé de la zone. En témoigne la distance moyenne entre les sites de PECADOM et les postes de santé qui est en moyenne de 8,6 km. Cette distance moyenne est plus importante dans le district de Ranérou (12,3 km), où un des villages est situé à 45 km de son poste de référence.

Les membres de la communauté sont très impliqués dans la PECADOM comme l’atteste leur rôle dans la prise de décision, le choix du DSDOM et dans la sensibilisation pour le recours au DSDOM. Ils affi rment suivre les directives du DSDOM et lui rendent visite chaque fois que de besoin. De plus, ils participent aux réunions qu’il convoque et chaque fois que le DSDOM reçoit des visiteurs, il en informe les populations qui participent à la rencontre.

Les causeries organisées par les femmes et pour les femmes, les réunions et visites à domicile par le DSDOM constituent les principales sources d’informations de la population sur la PECADOM. Le DSDOM est invité dans la sensibilisation pour la référence précoce, l’observance du traitement et les séances de nettoiement du village.

Lors des entretiens, certains leaders communautaires disent « avoir sensibilisé la communauté sur le recours à la PECADOM quand il y a des malades qui restent à domicile » et « ils encouragent le DSDOM dans son travail et sensibilisent régulièrement les ménages». Cependant la communauté est présentement absente du fi nancement de la PECADOM malgré quelques engagements exprimés sur la disposition à contribuer fi nancièrement en cas de besoin dans la mise en œuvre de la PECADOM. En effet, il n’existe pratiquement pas de système de motivation du DSDOM au sein de la communauté à part quelques initiatives pas très structurées au sein de quelques

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30 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

villages. De plus, les mécanismes de fi nancement communautaire de la PECADOM sont inexistants pour le moment malgré l’intérêt et la satisfaction éprouvée par rapport au travail effectué par le DSDOM.

3.5. La PECADOM : ce qu’en disent les membres de la communauté.

Les données issues des entretiens avec les ménages et les propos recueillis des focus groupes révèlent que dans les trois districts, toutes les communautés sont informées sur la PECADOM. Elles sont toutes informées de l’existence de la stratégie dans leur communauté et de la personne qui a été désignée pour la mettre en œuvre. Sur ce point, il y a une concordance de point de vue entre les hommes et les femmes. Les hommes comme les femmes, lors des focus groupe, ont affi rmé avoir pris part à la désignation du DSDOM dans les districts de Meckhé et de Dioffi or. Dans le district de Ranérou, cette affi rmation pourrait être plus nuancée puisque dans le village de Tekkinguel, les femmes ont déclaré n’avoir pas été associées au choix du DSDOM ; les raisons pourraient être recherchées à un niveau sociologique.Unanimement, les communautés disent que la PECADOM est très utile et plusieurs explications sont avancées : la rareté des déplacements vers les postes de santé, la proximité du service, l’effi cacité du service vu les cas de guérison enregistrés, la forte diminution des cas de paludisme. Les femmes, en particulier, l’assimilent à une aide pour tout le village surtout pour elles qui ont en charge la famille en matière de santé. Elles expliquent aussi l’utilité, la valeur de la PECADOM par comparaison à la situation d’avant la mise en place de la stratégie. Et elles évoquent à cet effet les diffi cultés auxquelles elles étaient confrontées auparavant avec beaucoup de cas graves et de décès dus au paludisme surtout chez les enfants. Cette période, selon elles, était marquée par les cas de convulsions chez les enfants.

De plus, les focus groupes ont relevé que la PECADOM apporte un avantage économique parcequ’il y a moins de dépenses consenties pour emmener les malades au poste de santé. A ce propos, une femme du village de Sing Boyard dans

le district de Dioffi or affi rme «Le DSDOM permet une économie de temps et d’argent car il fallait, pour aller au poste de santé, marcher des kilomètres ou atteler une charrette, acheter le ticket au poste , faire la queue avant d’être consulté et acheter l’ordonnance ».

Une autre femme du village de Dame Ndiaga dans le district de Mékhé renchérit : «C’est une bonne chose la PECADOM dans la mesure où il y a moins de cas de paludisme. Nous avons quelqu’un pour nous aider à prendre en charge les cas de paludisme et qui nous dit ce que l’on doit faire si ce n’est pas le paludisme. Le DSDOM nous remet en plus un papier pour le poste de santé ».

Dans le village de Dack (district de Dioffi or) une dame lors des focus groupes dit : «La présence du DSDOM dans le village a permis la référence précoce en évitant les cas de convulsion »

Tous ces propos sont bien résumés par la présidente du groupement de promotion féminine de Khassine dans le district de Mékhé qui dit : «la PECADOM, il n y a que des avantages»

La satisfaction des membres de la communauté est exprimée très fortement dans les focus groupes et entretiens mais aussi lors des supervisions du niveau central. Ils ont souligné l’importance de la PECADOM et le bénéfi ce qu’elles en tirent. L’avantage est perçu un peu partout par les membres de la communauté. En défi nitive, tous les groupes communautaires, sans exception, dans les trois districts, pensent que la PECADOM est une bonne initiative. Elle est aussi perçue comme une porte d’entrée pour la distribution des MILDA dans le village et la sensibilisation sur les mesures de prévention du paludisme.

Dans tous les districts, le DSDOM a l’appui de la communauté pour l’information et la sensibilisation des populations. Ce qui explique que dans la plupart des cas, il y a une bonne maitrise des principales activités menées par le DSDOM.

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31La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Les focus groupes, l’entretien avec les leaders et aussi avec les chefs de ménages ont montré effectivement que la constante est que le DSDOM a les compétences pour soigner le paludisme et non les autres pathologies.

Les données recueillies auprès de ménages montrent que les membres de la communauté savent ce que fait le DSDOM et ont eu recours à ses services pour eux-mêmes ou pour un membre de leur famille. Ainsi 89% des ménages enquêtés (265/298) ont eu à consulter au moins une fois le DSDOM.

La disponibilité, l’engagement des DSDOM et les échanges avec la communauté sont des constantes dans les propos des communautés et constituent à leurs yeux des conditions de succès de la PECADOM. Cette disponibilité et ce dévouement du DSDOM sont corroborés par 2 citations tirées des focus groupe : « Le DSDOM se déplace dès qu’on l’appelle » et « Le DSDOM se préoccupe de l’état de santé de l’ensemble des populations et surtout des enfants »

Aussi, les leaders communautaires pensent que la PECADOM a apporté une amélioration à la situation sanitaire au niveau de leurs villages notamment avec la diminution des cas de paludisme grave et des cas de décès liés au paludisme. Il s’y ajoute que cette stratégie améliore la prise en charge précoce des cas du fait de la proximité des soins mais aussi de la référence des cas graves et des autres pathologies.

3.6. Les communautés dans la mise en œuvre de la PECADOM

L’entretien avec le personnel des régions médicales a montré que la communauté est fortement engagée dans la PECADOM. Cet engagement est noté à travers la participation effective au choix des DSDOM et à la sensibilisation de la population, mais aussi dans la mise en œuvre de la PECADOM. L’enquête a montré que 78% des chefs de ménages sont impliqués dans un paquet d’activités comprenant : (i) l’IEC, (ii) la prise en charge avec les TDR et ACT par les DSDOM, (iii) la référence des cas graves, (iv) les visites à domicile par le DSDOM et (v) l’hygiène et l’assainissement.

La participation communautaire dans la mise en œuvre de la PECADOM est manifeste avec l’implication de groupes spécifi ques tels que les différents chefs de villages dans la fréquentation du DSDOM par les communautés et l’adhésion massive des groupes de femmes à la sensibilisation sur la PECADOM. Selon les équipes de district, l’implication de la communauté est également notée dans l’appui des chefs de village et des présidents de conseils ruraux pour la référence des cas, la sensibilisation sur l’importance de la PECADOM, et le feedback aux autorités sanitaires locales sur l’utilité des DSDOM.

Les leaders communautaires interrogés affi rment être impliqués dans la PECADOM et en majorité avec d’autres acteurs que sont les agents de santé et les communautés. Ils contribuent à l’information des communautés sur la PECADOM lors des regroupements communautaires en particulier les réunions mais aussi quelquefois par des entretiens individuels pour le recours aux DSDOM en cas de fi èvre.

Les relations entre les agents de santé et les membres de la communauté, dans le cadre de la mise en œuvre de la PECADOM, sont unanimement perçues comme satisfaisantes. Toutefois certains acteurs se distinguent de par leur implication : il s’agit généralement des chefs de village et des femmes à travers leurs Groupements de Promotion Féminine (GPF).

Des institutions telles que la sous-préfecture et le conseil rural sont également impliqués dans la mise en œuvre de la PECADOM et participent activement à l’installation des DSDOM et à la sensibilisation des populations.

3.7. L’habileté, la compétence et les performances des DSDOM

Dans le cadre de l’évaluation de la PECADOM, un entretien et une analyse des prestations ont été réalisés auprès de 15 DSDOM de la première génération dans les 3 districts sanitaires ciblés L’analyse des données collectées auprès des DSDOM fait ressortir les éléments essentiels suivants:

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32 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

3.7.1. Habileté des DSDOM

La formation

L’ensemble des 15 DSDOM ont été formés à la PECADOM entre septembre et décembre 2008. Plus des 2/3 ont été formés entre septembre et octobre 2008. Cette formation comportait une partie théorique et un stage pratique au niveau des postes de santé de référence. Les activités de prise en charge ont ainsi démarré de manière effective au niveau des villages entre octobre 2008 et janvier 2009 (9 sur 15 DSDOM ont débuté leurs activités en octobre 2008). Les DSDOM mènent essentiellement des activités pour lesquelles ils ont été formés

La prise en charge des cas

Tous les DSDOM prennent en charge des patients suspects de paludisme. Ils procèdent à des consultations, à la réalisation de TDR, à la dispensation du traitement ACT pour les cas de paludisme confi rmés, au suivi à domicile des cas sous traitement ACT et à la référence des cas qui le nécessitent.

La tenue des outils de gestion de la PECADOM

Les outils et matériels tels que le guide de formation, le registre de consultation, le sac pour les documents et le dossard sont encore conservés en bon état par tous les 15 DSDOM visités. Par contre 2 DSDOM sur les 15 n’avaient pas de fi ches de stock notamment pour les ACT.

Tous les registres de consultation étaient correctement tenus avec enregistrement de toutes les informations requises : nom, âge, sexe, symptômes, examen TDR, traitement reçu et issue du traitement.

La tenue des fi ches de stock était globalement satisfaisante. En effet, 13 des DSDOM avaient des fi ches de stocks d’ACT bien tenues, mises à jour avec un suivi régulier des sorties ACT. Concernant les fi ches de stocks de TDR, 12 DSDOM avaient des fi ches bien tenues avec un suivi régulier des sorties de TDR.

De même 12 DSDOM déclarent avoir élaboré des rapports mensuels qu’ils ont transmis aux ICP. Seuls 3 DSDOM du district de Meckhé semblent n’avoir jamais élaboré de rapports d’activités. Ceci serait lié au fait que le superviseur du district collecte directement les données au niveau des villages lors des supervisions.

L’archivage des rapports mensuels a été constaté chez 5 DSDOM qui disposent de copies des rapports élaborés.

La gestion des ACT et TDR

Tous les DSDOM ont été trouvés en possession de stocks d’ACT et de TDR lors de l’enquête à l’exception de celui de Boki Mbonno dans le district de Ranérou qui était en rupture totale de médicaments et TDR depuis plus d’une semaine, par défaut de supervision régulière.

Chaque DSDOM s’est approvisionné en ACT et TDR en moyenne 2 fois depuis le début de la PECADOM, avec des écarts allant d’1 à 6 approvisionnements par DSDOM. Le recouvrement sur les ACT était satisfaisant car 10 DSDOM avaient des recettes pour le réapprovisionnement en ACT, les autres venaient de faire de nouvelles commandes avec les fonds qu’ils avaient collectés.

L’IEC

Sur les 15 DSDOM enquêtés, 12 DSDOM interviennent dans des activités comme la sensibilisation sur l’importance de la consultation précoce et l’observance du traitement.

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33La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

3.7.2. Habileté des DSDOM

Le recours aux soins • Recours des membres des ménages

Soixante quinze pour cent (75%) des ménages

enquêtés ont recours en premier lieu aux DSDOM

quand un de leur membres est malade. Dans 69% des

cas le recours se fait exclusivement chez le DSDOM

et dans 6% des cas à la fois auprès du DSOM et du

centre de santé

Tableau IV : Délai de premier recours des ménages quel que soit le prestataire de service ;

Tableau V : Délai de consultation des ménages ayant recours aux DSDOM

Globalement 62% des patients malades ont recours à

des soins dans les 24 heures quel que soit le prestataire

de service. Mais en réalité la plupart des ménages qui

ont eu recours aux soins dans les 24 heures se sont

adressés aux DSDOM. En effet, sur un effectif de 185

ménages ayant consulté avant 24 heures, 142 sont

partis chez le DSDOM (77%).

Parmi ceux qui consultent exclusivement en premier

lieu chez le DSDOM, on note que la majorité d’entre

eux (96%) ont recours dans les 24 heures comme

l’atteste les résultats ci-dessus.

Niveau de premier recours

Fré-quence

Pourcen-tage

Chez un DSDOM

Chez un DSDOM 184 69%

A la fois au centre de santé et chez le DS-

DOM

15 6%

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de

l’Etat

55 21%

Poste ou Centre de santé et hôpitaux

privés

7 3%

A la fois par la méde-cine conventionnelle et

traditionnelle

6 2%

Chez un tradipraticien 1 0.4%

Autre 30 11%

Total 268 100%

Délais de recours quel que soit le

prestataire

Fré-quence

Pour-cen-tage

Cumul

<24 heures

24 à 48 heures

185

52

62%

17%

62%

80%

49 à 72 heures

> 72 heures

10

18

3%

6%

83%

89%

Non précisé

Total

33

298

11%

100%

100%

100%

Délais de recours Fré-quence

Pour-cen-tage

Cumul Pour-cen-tage

<24 heures

24 à 48 heures

142

35

77%

19%

77%

96%

49 à 72 heures

> 72 heures

1

2

1%

1%

97%

98%

Non précisé

Total

4

184

2%

100%

100%

100%

Tableau III : niveau de premier recours des membres des ménages en fonction des services

Tableau IV : Délai de premier recours des ménages quel que soit le prestataire de service

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34 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Recours chez les enfants malades •Symptomatologie des enfants malades

La fi èvre constitue le principal motif de consultation chez les enfants. Et en moyenne les enfants étaient malades depuis 2,3 jours avec une médiane à 5 jours.

• Niveau de premier recours

Tableau VI : Actions entreprises par le ménage et lieu de prise

en charge quand un enfant est malade

Le DSDOM constitue de loin le premier niveau de recours pour les enfants malades. En outre, prés des 2/3 des enfants ont été traités par les DSDOM comme mentionné dans le tableau ci-dessus.

Tableau VII : délais de consultation des enfants qui ont

recours aux DSDOM

Le recours aux DSDOM chez les enfants malades

se fait dans les 24 heures chez 94% des enfants.

Ce niveau de recours précoce est renforcé par la

disponibilité du DSDOM. En effet, l’ensemble des

ménages ayant eu recours aux services du DSDOM

déclarent l’avoir toujours trouvé sur place dans

100% des cas. La disponibilité des services fait

que prés de la moitié des ménages et environ 2/3

des enfants ont bénéfi cié d’un traitement auprès du

DSDOM.

Les activités de prise en charge que le DSDOM

mène, donnent entièrement satisfaction aux

populations qui affi rment dans 95% être satisfaites

de ses prestations. C’est la raison pour laquelle

ils conseilleraient, tous, à leur entourage d’aller

consulter le DSDOM.

100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%

0%

FièvreTo

ux

Rhinite

Anorexie

Vomissement

Céphalées

Diarrhées

Pourcentage

Proportion des signes

Recours aux

soins

Actions entre-prises en pre-mière intention

Lieu où le traite-ment a été reçu

Fré-quence

Pour-centage

Fré-quence

Pour-centage

DSDOM 34 74% 29 63%

Poste santé

2 4% 10 22%

Automé-dication

2 4% 2 4%

Aucune action

2 4% 0 0%

Tradi praticien

1 2 % 1 2%

Autres 5 11 % 4 9%

Total 46 100% 46 100 %

Délai de re-cours chez le

DSDOM

Fré-quence

Pour-centage

Cumul Pourcen-

tage

Moins de 24h 26 76% 76%

24h à moins

de 48h

6 18% 94%

48h à moins

de 72h

1 3% 97%

Non précisé 1 3% 100%

Total 34 100,0% 100,0%

Figure 4: symptomatologie des enfants malades

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35La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

La prise en charge des cas •Données de routine

Les données recueillies sur la base des registres et des rapports, montrent que 939 patients suspects ont été vus durant la période allant d’octobre 2008 à septembre 2009. Il y a eu 290 cas de paludisme simple diagnostiqués, soit en moyenne 33% des cas testés.

Tous ces patients ont été traités avec l’association Artésunate-Amodiaquine, avec un taux de guérison

100%. Aucun cas de décès lié au paludisme n‘a été enregistré durant la période.

En moyenne, chaque DSDOM a vu 63 patients durant toute l’année. Ce qui représente 5 patients reçus par mois et par DSDOM. En outre, chaque DSDOM a diagnostiqué en moyenne 19 cas de paludisme simple (soit environ 1 cas par mois).

DIS-TRICTS

SITES Total consulta-tions (cas de fi èvre

vus)

TDR réalisés

TDR négatif

TDR positif

Cas de paludismes

traités et guéris

Cas d’ef-fets indé-sirables

Décès pour Pa-ludisme

MEKHE Nekhe Niane

38 38 35 3 3 0 0

Keur Ya-mar

70 70 50 20 20 0 0

Ndiott 29 29 25 4 4 0 0

Khassine 73 73 45 28 28 0 0

Dame Ndiaga

29 29 24 5 5 0 0

DIOFFIOR Dack 68 64 47 17 17 0 0

Fouah Mbeignard

57 53 39 14 14 0 0

Boyard Ndio-diome

120 79 49 30 30 0 0

Sing Boyard

113 107 73 34 34 0 0

Boyard Tock

111 96 48 48 48 0 0

RANE-ROU

Gassé diabé

43 43 20 23 23 0 0

Gassé Doro

49 49 45 4 4 0 0

Bokki Mbonno

44 44 25 19 19 0 0

Barkatou 59 59 22 37 37 0 0

Tékinguél 36 36 32 4 4 0 0

TOTAL 939 869 579 290 290 0 0

Tableau VIII: Répartition des cas vus au niveau des sites

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36 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

En moyenne 56% des cas vus en consultation par les DSDOM ont été référés vers les postes de santé et centre de référence. L’essentiel des patients concernés

par la référence sont les cas avec TDR négatif (521/525). Les femmes enceintes, les nouveaux nés et les cas de paludisme grave représentent une très faible proportion parmi les cas référés.

Cas Réfé-rés pour

TDR Néga-tif

Cas Réfé-rés pour Ages in-

férieur à 2 mois

Cas Femmes

Enceintes Référés

Cas Graves Référés

Total Cas Référés

MEKHE Nekhe Niane

35 0 0 0 35

Keur Ya-mar

49 0 2 1 52

Ndiott 25 0 0 0 25

Khassine 45 0 0 0 45Dame

Ndiaga23 0 0 0 23

DIOFFIOR Dack 38 0 0 0 38Fouah

Mbeignard34 0 0 0 34

Boyard Ndiodiome

49 0 0 0 49

Sing Boyard

74 0 0 0 74

Boyard Tock

46 0 0 0 46

RANE-ROU

gassé diabé

17 0 0 0 17

Gassé Doro

29 1 0 0 30

Bokki Mbonno

23 0 0 0 23

Barkatou 13 0 0 0 13Tékinguél 21 0 0 0 21

TOTAL 521 1 2 1 525

Tableau IX: Situation des cas référés par les DSDOM

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37La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

3.8 La PECADOM pour réduire et fermer l’écart entre les résultats et les objectifs de santé

La morbidité totale toutes causes confondues a connu une baisse entre octobre 2007-septembre 2008 et octobre 2008-septembre 2009. Elle est passée de 41 501 à 30 648 cas, soit une réduction de 26%. Cette diminution a été observée dans 10 des 11 postes de santé concernés. La baisse la plus importante à été notée dans le poste de Djilass. Seul le poste de santé de Pékésse n’a pas enregistré de réduction de la morbidité globale.

Sur les 939 patients vus entre octobre 2008 et septembre 2009, il y a eu 869 cas qui ont bénéfi cié d’un test de confi rmation, soit un taux de réalisation de 93%. L’évolution des cas suspects et celle des cas confi rmés suivent la même tendance durant les différentes périodes de l’année. La période de forte transmission se situant entre septembre et décembre.

Revue des registres et observations

La performance des DSDOM a été aussi appréciée par la mesure de la qualité de la prise en charge des cas sur la base de 124 cas de paludisme tirés au hasard dans les registres. Il y a eu 109 cas de paludisme sur un total de 124 qui ont été correctement pris en charge, soit 88%. Cette revue a été couplée à une observation du DSDOM en pratique qui a montré un niveau de réalisation des TDR, d’administration du traitement et d’enregistrement en conformité dans 95,5% avec les directives chez 5 DSDOM sur 5 observés. L’absence de la posologie et de la durée du traitement (dans la partie traitement du registre) étaient les principales erreurs observées. En effet, les médicaments ACT étant pré conditionnés par tranche d’âge (enfant, adolescent, adulte) et pour 3 jours, les DSDOM avaient tendance parfois à mentionner uniquement dans la partie traitement : « ACT enfant » ou bien « ACT adolescent » sans préciser le nombre de comprimés à prendre par jour et le nombre de jours de traitement.

250

200

150

100

50

0

oct.-

08no

v.-0

8dé

c.-0

8ja

nv.-0

9

févr

.-09

mar

s.-09

avr.-

09m

ai.-0

9ju

in.-0

9ju

il.-0

9ao

ût.-0

9se

pt.-0

9

Total consultations(cas de fièvre vus)

TDR réalisés

TDR positifs

CS Ranérou

PS Lomboul Samba Abdoul

Ps Younouféré

PS Oudalaye

PS Thionokh

PS Pekesse

PS Ngandiouf

PS Mbakiss

PS Khandane

PS Djilass

PS Loul Sessene

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000Nombre de cas vus toutes affections confondues

Oct 07 - Sept 08 Oct 08 - Sept 09

Post

es d

e Sa

nté

CS Ranérou

Lomboul Samba Abdoul

Ps Younouféré

PS Oudalaye

PS Thionokh

PS Pekesse

PS Ngandiouf

PS Mbakiss

PS Khandane

PS Djilass

PS Loul Sessene

0 500 1000 1500 2000 2500 3000

Oct 07 - Sept 08 Oct 08 - Sept 09

Post

es d

e Sa

nté

Figure 6: évolution de la morbidité entre octobre 2007-sep-tembre 2008 et octobre 2008-septembre 2009

Figure 7: évolution du nombre de cas de paludisme dans les postes de santé entre octobre 2007 - septembre 2008 et

octobre 2008 - septembre 2009

Figure 5: évolution des cas vus durant l’année

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38 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

Cette même tendance à la baisse a été observée pour les cas de paludisme enregistrés dans les postes de santé. Le cas le plus notable est le poste de Djilass (district de Dioffi or) où le nombre de cas de paludisme est passé de 2617 à 91 alors qu’à Mbakhiss (district de Meckhé) le nombre de cas a plutôt augmenté de 76 à 83. Les autres indicateurs en rapport avec le nombre de cas de paludisme grave diagnostiqués et les décès ont connu aussi une évolution favorable. En effet, durant la même période le nombre de cas graves reçus est passé de 1377 à 366 soit une baisse de 73%. Un seul décès lié au paludisme a été notifi é pendant les deux périodes dans les 11 postes de santé concernés par l’enquête (cf annexe).

Ce constat est corroboré par les sentiments exprimés par les infi rmiers chef de poste quant à l’impact de la PECADOM sur la maladie.

Tous les contacts faits par les agents de santé dans leur diversité d’expression se ramènent à une même réalité. L’impact positif de la mise en œuvre de la PECADOM dans les districts est perçu et reconnu par les professionnels de la santé. La mise en œuvre de la PECADOM a eu un impact sur leur travail. Ils sont moins chargés et peuvent s’occuper d’autres choses. L’infi rmier chef de poste de Djilass a déclaré ceci : «Auparavant je travaillais jusqu’à 16 heures. La salle de consultation n’était jamais vide. Maintenant grâce à la mise en œuvre de la PECADOM, je n’ai plus de malade à midi et souvent même avant midi je n’ai plus de consultation.»

3.9 La PECADOM : les voix d’un nouvel espoir des communautés.

Les espoirs exprimés au sein des communautés trouvent leurs échos dans ceux exprimés par les responsables au niveau régional et au niveau opérationnel. C’est ainsi que les autorités régionales chargées de la santé à Matam ont déjà évoqué l’institutionnalisation de la stratégie au niveau national avec la possibilité d’établir les liens entre les villages bénéfi ciaires de la stratégie. L’intérêt suscité fait que les autorités de la région de Fatick voudraient désormais s’impliquer davantage dans la mise en œuvre.

Il ressort des entretiens avec les responsables de la santé dans les trois districts de l’intervention, une volonté plus grande pour une plus grande implication dans la mise en œuvre de la prise en charge à domicile. Les districts jouent un rôle très important. Ils collectent les rapports venant des postes de santé dont ils font la compilation pour transmission au Programme National de Lutte contre le Paludisme. Ainsi, toutes les données relatives aux activités de prise en charge à domicile sont transmises au niveau national par les trois districts : Dioffi or, Meckhé et Ranérou. Sans revenir sur les rôles des districts dans la mise en œuvre, évoqués dans le chapitre 3.3, il est important de constater qu’ils veulent se consacrer davantage à la mise en œuvre de la PECADOM et proposent des mesures pour la renforcer.

C’est ainsi que les responsables de la santé dans le district de Dioffi or proposent qu’il puisse être mis à la disposition des dispensateurs de soins à domicile une source d’éclairage pour leur faciliter la tâche lorsque que la prise en charge se fait la nuit. Cette même proposition a été faite par certains DSDOM dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de travail.

Ils pensent que la communauté doit davantage prendre en compte la motivation du DSDOM pour lui permettre de jouer pleinement son rôle.

A Fatick, il a été proposé de soutenir davantage la stratégie par l’institution d’un système de motivation qui consisterait en un témoignage publique de reconnaissance à l’endroit des dispensateurs les plus méritants en présence des autorités sanitaires et administratives.

Les espoirs suscités par la mise en œuvre de la PECADOM ne sont pas exprimés seulement au niveau des trois régions et des districts. Les leaders communautaires sont unanimes sur l’apport de la PECADOM dans leurs communautés. Pour eux, elle a contribué à la baisse des cas de paludisme grave et des cas de décès. La proximité des soins a favorisé la prise en charge précoce des cas de paludisme. Les avantages constatés et évoqués par les leaders communautaires dans les trois districts ont contribué

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39La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

à une forte adhésion des populations à la stratégie. La mise en œuvre de la PECADOM a suscité des espoirs exprimés à travers les propositions pour sa consolidation mais aussi pour la diversifi cation du paquet d’interventions.

Les membres des communautés ont émis les mêmes vœux. Ils ont fait des propositions concrètes - dans certaines communautés - pour motiver les DSDOM. C’est ainsi que les femmes du village de Sing Boyard dans le district de Dioffi or ont proposé de contribuer au fi nancement de la PECADOM. Elles ont proposé de consacrer une partie de la récolte au fi nancement de la PECADOM. De même à Tekkinguel (district de Ranénou) et à Khassine (district de Méckhé) , les populations ont proposé de trouver à partir des ressources locales un moyen de motiver le DSDOM.

Cet engagement en faveur de la PECADOM vient de la satisfaction que les communautés en ont tirée. L’avantage est perçu un peu partout par les membres de la communauté. A Boyard Tock dans le district de Dioffi or une femme a souligné ceci lors de la discussion en groupe : «Depuis un an, nous ne nous déplaçons plus au poste de santé de Djilass ; aucun sou n’est dépensé pour acheter un ticket au poste de santé ». Les femmes de ce village voudraient une disponibilité permanente en médicaments et la mise en place d’une case de santé ou d’un poste de santé au sein de leur communauté.

Tous les dispensateurs de soins à domicile rencontrés aiment le travail qu’ils font et veulent continuer à le faire. Certains d’entre eux ont d’autres responsabilités au niveau de leur communauté. Ils sont des agents communautaires et s’occupent d’autres activités. Certains sont des relais PAPIL (Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale) notamment dans le district de Dioffi or. D’autres sont impliqués dans un programme de santé sur la nutrition. Ils ne bénéfi cient d’aucune autre forme de motivation de la part des membres de la communauté si ce sont que les remerciements et les félicitations.

3.10. Perspectives pour la mise à l’échelle nationale et le renforcement de la PECADOM

La satisfaction tirée de la mise en œuvre de la PECADOM dans les différents sites a incité les leaders communautaires et les agents de santé à évoquer son élargissement dans d’autres zones. Tous les entretiens qui ont été menés dans les trois régions et districts montrent l’adhésion des acteurs à la mise à l’échelle. C’est pourquoi, des suggestions par niveau ont été notées pour renforcer et améliorer la mise en œuvre de la PECADOM.

Les responsables des régions médicales proposent des mesures pour consolider la mise en œuvre de la stratégie à l’élargissement à d’autres pathologies dans une approche intégrée. Ainsi, la malnutrition, la tuberculose et la lèpre pourraient faire partie du paquet d’interventions des dispensateurs de soins à domicile. Aussi, à Thiès, les responsables proposent une amélioration de la coordination pour permettre aux régions de mieux suivre et d’être impliquées dans la supervision.

Pour une meilleure mise en œuvre, les responsables du district de Dioffi or ont suggéré de doter le district d’un véhicule pour la supervision et de mettre des motos à la disposition des infi rmiers chefs de postes pour faciliter le travail d’appui sur le terrain. Les responsables de la santé du district de Meckhé vont dans le même sens. Quant aux responsables du district de Ranérou, ils veulent voir les DSDOM jouer un grand rôle dans la communication sur les problèmes de santé à travers des causeries. Ils veulent aussi que les DSDOM jouent d’autres responsabilités en particulier dans les journées nationales de vaccination. Pour eux, les DSDOM pourraient aussi jouer un rôle dans la lutte contre les maladies diarrhéiques.

Les infi rmiers chefs de poste souhaitent que la PECADOM soit renforcée et étendue à d’autres communautés de leurs aires de santé. Pour cela, ils ont proposé de faire des supervisions rapprochées et régulières, d’impliquer d’autres partenaires, d’instituer des réunions au niveau des postes de santé, d’élargir le champ de compétence des DSDOM, d’organiser

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40 La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

spécialement des réunions avec les DSDOM à l’approche de la saison des pluies, de former un second DSDOM pour chaque site, de contribuer à motiver les DSDOM par le renforcement de la supervision, et d’assurer la motivation des DSDOM par les membres de leurs communautés.

Quant aux DSDOM, ils voudraient bénéfi cier d’un appui technique par le personnel de santé lors des causeries qu’ils organisent pour mieux sensibiliser la population sur la lutte contre le paludisme. La moitié des DSDOM (7/15) souhaiterait être formée à la prise en charge d’autres pathologies. D’autres (4/15) voudraient disposer d’une case de santé et qu’on les forme à acquerir les responsabilités dévolues à une case de santé. Certains (4/15) ont évoqué la nécessité de disposer d’un moyen de déplacement dans le cas de villages avec des hameaux ou pour faciliter leur déplacement quand ils vont s’approvisionner au poste de santé ou lors de leur participation à des réunions au niveau du poste de santé ou du district.

La communauté, à travers les focus groupes et entretiens individuels, a apporté des suggestions pour le renforcement de cette intervention. Il s’agit pour elle de rendre d’abord disponible en permanence les produits (médicaments et tests de diagnostic rapide), l’appui en matériel et en équipements (local, moto, source de lumière, chaise pour le DSDOM). L’institution de formes de motivation pour les DSDOM a été abordée par la communauté et son opinion est de trouver un système de motivation. Toujours est-il que les populations lors des focus groupes ont estimé

que la communauté, le district et le PNLP doivent chacun faire des efforts pour appuyer le DSDOM. Les leaders vont au-delà de la proposition d’amélioration de la PECADOM et demandent l’élargissement du paquet d’interventions des DSDOM à d’autres pathologies. Ils souhaitent que la PECADOM serve de tremplin à l’édifi cation d’une case de santé au sein de leur communauté. Ils donnent des précisions sur l’extension du paquet d’interventions du DSDOM et veulent que la PECADOM prenne en compte d’autres affections courantes comme les diarrhées de l’enfant, l’anémie, les affections respiratoires chez l’enfant. Une participante l’a souligné lors du focus à Méckhé en disant: «Il faut former le DSDOM à soigner d’autres maladies »

Les hommes de Tekkinguel dans le district de Ranérou vont dans le même sens et proposent qu’en plus de la prise en charge des cas de diarrhées que le DSDOM puisse faire des pansements. L’inclusion d’autres pathologies dans le paquet d’interventions du DSDOM a été aussi exprimée par les femmes de cette même communauté.

Sur la base des informations recueillies, il a été noté non seulement une volonté et un besoin accrus des communautés à continuer la mise en œuvre de la PECADOM mais surtout l’adhésion à la mise à l’échelle. Il faut dire aussi comme l’a souligné le responsable de la région médicale de Matam que cette stratégie reste actuellement la seule solution permettant à toutes les populations des zones enclavées d’accéder de façon précoce aux soins.

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41

CHAPITRE IV :

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

L’évaluation de cette intervention a montré la faisabilité et l’acceptabilité de l’utilisation des TDR et des ACT pour la prise en charge du paludisme à domicile, par des dispensateurs communautaires dans un pays d’endémie palustre. Cette même constatation a été récemment rapportée par une étude soudanaise (Elmardi 2009).

Le traitement précoce et effi cace des cas demeure l’une des stratégies majeures de la lutte contre le paludisme. Plusieurs interventions ont été développées pour améliorer l’accès à une prise en charge précoce et adéquate. Il s’agit principalement de la prise en charge à domicile utilisant en particulier les ACT (Chinbuah 2006 ; Ajayi 2008) ou de vendeurs de médicaments privés (Abuya 2007; Okeke 2009). Ces études ont certes montré leur effi cacité mais elles posent le problème de l’utilisation rationnelle des médicaments car le traitement repose sur un diagnostic présomptif. L’ étude faite au Sénégal montre l’apport de la confi rmation des cas dans la qualité de la prise en charge car l’utilisation des tests a permis de ne pas traiter à tort 579 patients suspects et dont le test était négatif. Elle confi rme ainsi l’effi cience de l’utilisation des TDR par rapport au diagnostic présomptif (GMP 2008).

La bonne qualité dans la prise en charge des cas de paludisme est un réel motif de satisfaction d’autant qu’elle s’effectue dans les 24 h pour l’essentiel des patients qui consultent chez le DSDOM. Ainsi, elle participe grandement à la réalisation de l’objectif de la prise en charge précoce des cas qui est un objectif majeur des programmes de lutte contre le paludisme (WHO 2005) En effet, le DSDOM constitue le premier niveau de recours aux soins par la population (Onwuyekwé 2007; NCMP Rwanda 2008; Deressa 2009; Perez 2009). La PECADOM facilite ainsi le recours aux soins des ménages et réduit considérablement les délais de consultations qui se font généralement dans les 24 premières

heures (Ajayi 2008, Elmardi 2009). Aussi, la mise en route du traitement est plus précoce chez les enfants traités à domicile (Okeke 2009).

Tous les 15 DSDOM enquêtés ont été choisis par leur communauté. La marque de confi ance dont ils font l’objet est la raison de leur détermination à satisfaire les membres de la communauté et à ne pas décevoir (Haines 2007). Cette détermination s’est traduite par une prise en charge adéquate des cas (Malimbo 2006; NCMP Rwanda 2008). Ceci a été rendu possible grâce à une formation de qualité et l’utilisation d’un guide de prise en charge avec un ordinogramme clair et simple soutenus par une supervision régulière (Pagnoni 2005; Ajayi 2008; Harvey 2008; Okeke 2009).

La performance des DSDOM a réduit la charge de travail au niveau des services de santé. Les infi rmiers chefs de postes dans les districts pilotes ont noté une diminution des cas de paludisme, une réduction des cas graves par la prise en charge précoce et la référence à temps des cas (Tonio 2008; GMP 2008). Cette situation montre que les structures publiques de santé et le niveau communautaire sont complémentaires et opérationnellement liés. Par conséquent, il est nécessaire d’intégrer la PECADOM dans le système national de santé et de la mettre à l’échelle pour avoir un impact (Pagnoni 2009).

La prise en charge du paludisme à domicile a été faite avec l’implication de plusieurs acteurs. Elle a eu un impact non seulement sur la lutte contre le paludisme dans les zones pilotes d’intervention mais le plus grand impact vient du processus d’appropriation par les communautés. Celles-ci ont bien perçu les avantages et les bénéfi ces tirés de la prise en charge du paludisme à domicile. Les membres des communautés n’ont pas seulement parlé des succès de la mise en œuvre de cette stratégie mais elles ont aussi exprimé les vœux qu’elle continue et qu’elle soit renforcée. Leur implication dans la prise en charge à domicile a ouvert la voie à d’autres ambitions qui sont exprimées dans des propositions pour renforcer les acquis et pour aussi étendre la compétence curative des dispensateurs de soins à

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES42

domicile à d’autres pathologies. En effet, l’extension de la PECADOM à d’autres maladies telles que la diarrhée et la pneumonie améliore la prise en charge précoce et effi cace des enfants (Kallander 2006).

Partout les membres des communautés expriment leurs voix et parlent presque tous d’une même voix. Les suggestions faites par les membres des différentes communautés ne sont que le témoignage d’une adhésion pour une stratégie dont les avantages sont pleinement perçus par les uns et les autres. L’implication des communautés dans la prise en charge à domicile les a déjà préparées à assurer d’autres responsabilités ou du moins à l’envisager. C’est sur la base des bénéfi ces tirés de la PECADOM que celle-ci est vue et perçue par les membres des communautés comme la première porte d’entrée pour l’amélioration de leur situation sanitaire. Les succès de la prise en charge du paludisme à domicile ont alors ouvert la voie d’une plus grande responsabilisation et d’une appropriation des autres problèmes de santé par les membres de la communauté.

La satisfaction tirée de la mise en œuvre de la PECADOM au sein des communautés et l’intérêt porté au travail du DSDOM sont manifestes partout. Cependant, il n’existe pas un système de rémunération fi nancière des DSDOM par les communautés. Mais déjà la perspective de l’implication des membres de la communauté dans le fi nancement de la PECADOM et en particulier dans la motivation du DSDOM est déjà envisagée dans certains villages. Cependant l’absence de rémunération des DSDOM n’a pas empêché ces derniers de faire correctement leur travail contrairement à d’autres auteurs qui ont affi rmé qu’elle constitue un facteur clef de succès (Pérez 2009).

Dans la présente étude, l’accent a été plutôt mis sur d’autres facteurs de motivation comme la reconnaissance sociale, la formation, la supervision, la gratuité des soins pour le DSDOM au niveau du poste de santé et la participation aux campagnes de vaccination ou de distribution de moustiquaires avec une petite rémunération journalière.

Le fait que les DSDOM s’acquittent bien de leur travail a fait naître d’autres espoirs qui sont exprimés à tous les niveaux notamment au niveau des agents de santé. Ces derniers ont également proposé des mesures pour consolider et maintenir les acquis actuels tirés de la mise en œuvre de la PECADOM dans leurs aires de responsabilité. C’est dans cet ordre d’idées que la nécessité d’étendre la stratégie à d’autres communautés de zones éloignées ou enclavées a été plusieurs fois évoquée. Cette mise à l’échelle de la PECADOM ainsi que la diversifi cation du paquet d’activités du DSDOM trouve toute leur pertinence dans le renforcement du rôle des agents communautaires face au défi de l’accès aux services de santé (Tipke 2009) mais aussi dans le souci d’avoir un impact dans les interventions à base communautaire (Pagnoni 2009).

CONCLUSION

La PECADOM est une approche incontournable pour un contrôle effectif du paludisme dans un contexte marqué par la faiblesse de la couverture sanitaire et des ressources.

A travers le rapprochement des services de soins au profi t des communautés enclavées ou éloignées et la disponibilité des médicaments et produits antipaludiques, la PECADOM a amélioré d’une manière perceptible l’accès des populations rurales à une prise en charge précoce et adéquate. Elle devient ainsi un instrument important pour garantir l’équité dans l’accès aux soins.

En assurant d’une manière remarquable les soins au sein de la communauté, les dispensateurs de soins contribuent à réduire le fardeau du paludisme dans les structures sanitaires, libérant ainsi les énergies et ressources utilisables pour d’autres problèmes de santé prioritaires.

Cette expérience pilote doit servir de tremplin pour la mise à l’échelle de la PECADOM dans l’ensemble des zones éloignées ou enclavées où l’accès aux soins demeure problématique.

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Enfi n, cette intervention mérite d’être renforcée avec l’élargissement du paquet d’activités proposé à domicile. Ainsi dans le futur, les recherches doivent explorer la possibilité d’intégrer la prise en charge du paludisme avec d’autres endémies courantes telles que les infections respiratoires aiguës et la diarrhée qui constituent des causes importantes de mortalité des enfants au Sénégal.

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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ANNEXES :

Annexe 1 : Questionnaire ménage

Annexe 2 : Tableau de répartition des chefs de ménages par profession

Annexe 3 Caractéristiques socio-démographiquesdes DSDOM et des sites

Annexe 4 : Symptomatologie des enfants malades au niveau des ménages

Annexe 5 : Données de morbidité au niveau des postes de santé

Annexe 6 : Chronogramme du processus de documentation et d’évaluation

Annexe 7 : Liste des personnes ayant participé à l’élaboration du document

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Annexe 1 :

Questionnaire ménage

Partie 1: Information Socio-démographique

Tout d’abord je voudrais avoir des informations sur vous-même et sur votre ménage.

QUESTION CODES ALLER A Q.

101 Notez le sexe Masculin 1Feminin 2

102 Quel est votre âge? Mettre en années revolues

103 Avez-vous été scolarisé? OUI 1NON 2

105

104 Quel est votre niveau de scolarité ? Enseignement primaire 01Sécondaire 02Supérieur 03Cours du soir 04Ecole coranique 05Autre 97 (A spécifi er)

OUI 1NON 2

105 Avez vous une profession? Agriculture 01Pêche 02Elevage 03commerce 04Salarié 05Artisan 06Affaires 07Autre 97(A spécifi er

107

106 Laquelle?

107 Situation matrimoniale Célibataire 1Marié 2Veuf 3Divorcé 4Instance de divorce 5

108 Depuis combien de temps vous habi-tez dans cette communauté/village?

Mette le nombre d’années révolues

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Partie 2 : Informations et connaissances sur la prise en charger à domicile du Paludisme

Je voudrais maintenant vous poser quelques questions sur la lutte contre le paludisme dans votre communauté

Q. # QUESTION CODES GO TO Q.

201 La lutte contre le paludisme est elle menée dans votre communauté?

Oui 01Non 02Ne sait pas 98

202 Par qui elle est menée [Possibilité de réponses multiles]

Par les agents de santé 01Par les tradithérapeutes 02Par les membres des communautés .03Agents de santé et membres des communautés 04Les leaders communautaires 05Les associations et groupements 06Les agents de santé communautaire et les relais 07Par tous ceux-ci 08Autre 97(A préciser)

203 Quelles sont les activités menées dans le cadre de la lutte contre le paludisme

Utilisation des moustiquaires imprégnées 01Traitement préventif intermittent 02Prise en charge par les agents de santé 03Prise en charge par les relais et agents de santé com-munautaire 04Prise en charge par les dispensateurs de soins à do-micile 05Prise en charge par les tradithérapeutes 06Pulvérisation intradomiciliaire 07Autre 97(A préciser)

204 Quelles sont les activités menées dans le cadre de la prise en charge à domicile

Information des membres de la communauté 01Traitement avec les ACTs par les DSDOM 02Utilisations des TDRs par les DSDOM 03Référence aux formations sanitaires des cas graves par les DSDOM 04Prise en charge par les agents de santé 05Prise en charge par les tradithérapeutes 06Visites à domicile par les DSDOM 07Autre 97(A préciser)

Avez-vous été particulièrement im-pliquées dans une ou plusieurs de ces activités ?

Oui 01Non 02

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206 Laquelle ou lesquelles Information des membres de la communauté 01Traitement avec les ACTs par les DSDOM 02Utilisations des TDRs par les DSDOM 03Référence aux formations sanitaires des cas graves par les DSDOM 04Prise en charge par les agents de santé 05Prise en charge par les tradithérapeutes 06Visites à domicile par les DSDOM 07Autre 97(A préciser)

207 Quelles sont les autres personnes impliquées dans la prise en charge à domicile

Par les agents de santé 01Par les tradithérapeutes 02Par les membres des communautés 03Agents de santé et membres des communautés 04Les leaders communautaires 05Les associations et groupements 06Les agents de santé communautaire et les relais 07Par tous ceux-ci 08Autre 97(A préciser)

208 Dans quelles activités elles sont particulièrement impliquées

Information des membres de la communauté 01Traitement avec les ACTs par les DSDOM 02Utilisations des TDRs par les DSDOM 03Référence aux formations sanitaires des cas graves par les DSDOM 04Prise en charge par les agents de santé 05Prise en charge par les tradithérapeutes 06Visites à domicile par les DSDOM 07Autre 97(A préciser)

209 Existe-il des lieux où les membres de votre ménage vont pour se trai-ter en cas de paludisme

Oui 01Non 02

210 Où vont-ils Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeutes 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Autre 97(A specifi er)

211 Si non que font-ils

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Partie 3: EXPERIENCE ET PERCEPTION DE LA PECADOM

Je voudrais vous poser des questions sur votre expérience de la prise en charge à domicile du paludisme ici.

Q. # QUESTION CODES GOTO Q.

301 La dernière fois qu’un membre de votre ménage est tombé malade où a-t-il été traité en premier lieu

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeutes 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Autre 97(A spécifi er)

302 Il y a de cela combien de temps

Nombre de jours Nombre de semaines Nombre de mois

303 Vous y êtes allés combien de temps après le début de la maladie

<24 heures 0124 à 48 heures 0249 à 72 heures 03> 72 heures 04

304 De quoi souffrait-il ? Fièvre 01Paludisme 02Autres 97

305 Le malade a-t-il reçu des mé-dicaments

Oui 01Non 02

306 Si oui où ? Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeute 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Ils ont été donnés 07Autre 97(A specifi er)

307 Le malade a-t-il été piqué avant le traitement (TDR)

Oui 01Non 02

308 Si le malade n’a pas été piqué, le DSDOM a-t-il dit

Le DSDOM a dit que ce n’était pas nécessair 01Le DSDOM n’avait pas le materiel pour cela 02Autre 97(A specifi er)

309 Le DSDOM vous a-til dit que le malade avait le paludisme ?

Oui 01Non 02

310 Le malade a-t-il reçu un ACT Oui 01Non 02

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311 Le malade a-t-il été transféré à une formation sanitaire

Oui 01Non 02

312 Le malade est-il été guéri après la prise du médicament

Oui 01Non 02

313 Si non qu’est que vous avez fait après

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeutes 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Autre 97(A specifi er)

314 La dernière fois qu’un enfant de votre ménage est tombé malade où a-t-il été traité en premiere action

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeutes 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la medecine conventionelle et traditionnelle 06Autre 97 (A specifi er)

315 Il avait à peu près quel âge Age en jourAge en moisAge en année

316 Il y a de cela combien de temps

Nombre de joursNombre de semainesNombre de mois

317 Vous y êtes allés combien de temps après le début de la maladie

<24 heures 0124 à 48 heures 0249 à 72 heures 03> 72 heures 04

318 Avez-vous eu à utiliser des médicaments

Oui 01Non 02

319 Si oui où les avez-vous trou-vés ou bien achetés

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un DSDOM 03Chez un tradithérapeute 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Ils ont été donnés 07Autre 97(A specifi er)

320 L’enfant a-t’il été piqué avant le traitement par le DSDOM (TDR)

Oui 01Non 02

321 Si l ‘enfant n’a pas été piqué, le DSDOM a-t-il dit

Le DSDOM a dit que ce n’était pas nécessaire 01Le DSDOM n’avait pas le matériel pour cela 02Autre 97(A spécifi er)

322 Le DSDOM vous a-til dit que l’enfant avait le paludisme ?

Oui 01Non 02

L’enfant a-t-il reçu un ACT Oui 01Non 02

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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327 Un membre de votre ménage ou vous-même avez-vous jamais consulté un DSDOM

Oui 01Non 02

328 Combien de fois Mettre en chiffre

329 Il y a combien de temps la dernière fois

Nombre de joursNombre de semainesNombre de mois

330 C’était à quelle occasion Pour ma maladie 01Maladie d’un enfant 02Pour la maladie d’un autre membre du ménage 03Pour avoir un conseil 04Autre 97(A spécifi er)

331 Avez-vous été satisfait Oui 01Non 02

332 Si non pourquoi Il était absent 01Il ne s’est pas bien occupé de moi ou du malade 02Il n’avait pas de médicaments 03Il ne m’a pas piqué 04Je n’ai pas pu payer les médicaments 05Autre 97(A spécifi er)

333 Etes-vous prêt à consulter un DSDOM

Oui 01Non 02

334 Si non pourquoi Il était absent 01Il ne s’est pas bien occupé de moi ou du malade 02Il n’avait pas de médicaments 03Il ne m’a pas piqué 04Je n’ai pas pu payer les médicaments 05Autre 97(A spécifi er)

335 Est-ce que le traitement par les DSDOM a apporté quelque chose à votre ménage

Oui 01Non 02

324 L’enfant a-t-il été transféré à une formation sanitaire

Oui 01Non 02

325 A-t-il été guéri Oui 01Non 02

326 Si non qu’est que vous avez fait après, êtes vous allé au :

Poste ou Centre de santé et hôpitaux de l’Etat 01Poste ou Centre de santé et hôpitaux privés 02Chez un autre DSDOM 03Chez un tradithérapeutes 04A la fois au centre de santé et chez le DSDOM 05A la fois par la médecine conventionnelle et traditionnelle 06Autre 97(A specifi er)

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ANNEXE 2 :

Tableau répartition des chefs de ménages par profession

336 Si non pourquoi Cela n’a rien changé 01Perte de temps car il renvoie au poste de santé 02On dépense plus 03 Le DSDOM qui vient de notre ménage consacre trop de temps à ce travail 04Autre 97(A spécifi er)

337 Voulez-vous que le traitement par des DSDOM continue dans votre communauté?

Oui 01Non 02

338 Si non pourquoi Cela n’a rien changé 01Perte de temps car il renvoie au poste de santé 02On dépense plus 03 Le DSDOM qui vient de notre ménage consacre trop de temps à ce travail 04Autre 97(A spécifi er)

Profession Fréquence Pourcentage

Agriculteur 103 55.7%

Eleveur 56 30.2%

Commerçant 24 13%

Autres 2 1.1%

Total 185 100.00%

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La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES54

ANNEXE 3

Caractéristiques socio-démographiques des DSDOM et des sites

SITES Caractéristiques des sites Caractéristiques des DSDOM

Population Distance du poste de santé

(Km)

Nom Age (années) Sexe Scolarisation

Nekhe Niane

285 10 F Niane 25 F Autres :langues locales

Keur Yamar

324 10 G Mbaye 25 F Elémentaire

Ndiott 213 10 D Ndiaye 25 M Autres : arabe/école coranique

Khassine 722 10 M Seck 31 M Moyen secon-daire

Dame Ndiaga

125 10 M Lô 61 M Autres : arabe/école coranique

Dack 345 5 A Bâ 24 M Moyen secon-daire

Fouah Mbeignard

1053 14 G Ngom 25 F Moyen secon-daire

Boyard Ndiodiome

2023 6 O Ndong 30 F Moyen secon-daire

Sing Boyard

650 4 F Niakh 35 F Elémentaire

Boyard Tock

650 7.5 S Diop 19 M Moyen secon-daire

gassé diabé 630 45 A Sy 18 M Autres : arabe/école coranique

Gassé Doro 276 8.5 K Ndiaye 30 F Elémentaire

Bokki Mbonno

325 5 Y Diaw 24 M Autres : arabe/école coranique

Barkatou 256 22 AS Sow 30 M Autres : arabe/école coranique

Tékinguél 253 5.5 AI Diallo 25 M Autres : Langues locales

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ANNEXE 4

symptomatologie des enfants malades au niveau des ménages

Symptômes Fréquence Pourcentage

Fièvre 43 93%

Toux 14 31%

Rhinite 10 22%

Anorexie 7 14%

Vomissements 7 14%

Céphalées 6 13%

Diarrhées 6 13%

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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ANNEXE 5 :

Données de morbidité au niveau des postes de santé

SITES POSTE DE SANTE

Nombre de consultations

Nombre de cas de paludisme

Cas graves Re-çus

Cas décès par paludisme

oct 07-sept08

oct 08-sept09

oct 07-sept08

oct 08-sept09

oct 07-sept08

oct 08-sept09

oct07-sept08

oct 08-sept09

Nekhe Niane

PEKESSE 5293 6900 172 34 166 39 0 0Keur Yamar

Ndiott NGANDIOUF 2473 1806 23 8 6 3 0 0

Khassine MBAKHISS 2119 2214 79 83 35 36 0 0

Dame Ndiaga

KHANDANE NP* 1702 NP 11 NP 2 NP 0

DackLOUL SES-

SENE4911 4822 804 248 61 25 1 0

Fouah Mbeignard

Boyard Ndiodiome

DJILASS 8059 4629 2617 91 57 6 0 0Sing

Boyard

Boyard Tock

gassé diabé

YOUNOU-FERE

3021 1099 433 47 150 9 0 0

Gassé Doro

RANEROU 9381 3143 2077 213 631 66 0 0

Bokki Mbonno

THIONOKH 1637 1474 370 108 110 29 0 0

Barkatou OUDALAYE 2031 1552 616 59 95 41 0 0

Tékinguél L SAMBA ABDOUL

2576 1307 147 244 66 110 0 0

TOTAL 41501 30648 7338 1146 1377 366 1 0

*NP : Non précisé

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ANNEXE 6 :

Chronogramme du processus de documentation et d’évaluation

Année 2007 2008 2009 2010

Trimestres Juil-Sept

Oct-Dec

Jan-Mar

Av-Juin

Juil-Sept

Oct-Dec

Jan-Mar

Av-Juin

Juil-Sept

Oct-Dec

Jan-Mar

Av-Juin

Juil-Sept

Oct-Dec

Conception du projet pilote et élaboration du document de

protocole

* * *

Sélection des zones d’intervention

*

Mise en place de l’intervention

*

Prise en charge des cas, collecte des données et

supervision

* * * *

Elaboration et validation termes de

références de l’évaluation

*

Elaboration méthodologie d’évaluation et questionnaires

*

Enquête de terrain *

Traitement et ana-lyse des données

*

Atelier de rédac-tion du rapport

d’évaluation

*

Partage du rapport avec les personnes

ressources

* *

Finalisation et vali-dation du rapport

*

Publication et dissémination du

rapport et Ré-daction d’articles

scientifi ques

* * *

La Prise en Charge des Cas de Paludisme à Domicile au Sénégal : LEÇONS APPRISES

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ANNEXE 7 :

Liste des personnes ayant participé à l’élaboration du document

Prénom Nom Structure Contact email

Moussa Thior PNLP/MSP [email protected]

Sylla Thiam PNLP/MSP [email protected]

Ibrahima Diallo PNLP/MSP [email protected]

Fatou Ba Fall PNLP/MSP [email protected]

Mame Birame Diouf PNLP/MSP [email protected]

Médoune Ndiop PNLP/MSP [email protected]

Oulèye Bèye PNLP/MSP [email protected]

Lamine Diouf PNLP/MSP [email protected]

Moustapha Cissé PNLP/MSP [email protected]

Moussa Ndour PNLP/MSP [email protected]

Abdoulaye Diop PNLP/MSP [email protected]

Raky Diagne PNLP/MSP [email protected]

Cheikh Thiam PNLP/MSP [email protected]

Malick Badiane MSP [email protected]

Ousseynou Noba DLM/MSP [email protected]

Ibnou Dème OOAS [email protected]

Abderrahmane Kharchi OMS/AFRO [email protected]

Tieman Diarra OMS/AFRO [email protected]

Bakary Sambou OMS/Sénégal [email protected]

Robert Perry USAID/CDC/PMI [email protected]

El H Babacar Guèye IntraHealth [email protected]

Mamadou Moustapha Diaw Consultant [email protected]

El Hadji Diop Association Sopey Nabi

[email protected]

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