2017-07-27-la semaine metz thionville moselle-27 … · le soir samedi 28 et dimanche 29 octobre...

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Date : 08 DEC 17

Pays : FrancePériodicité : Hebdomadaire

Page de l'article : p.7Journaliste : NOURHANEMAHMOUDI

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LIANALEVI 4079603500503Tous droits réservés à l'éditeur

Critiques LttératureSANS OUBLIER

Les dernières béguines de ParisA l'aube du XIV6 siècle, au cœur du Marais, des centaines defemmes cohabitent et mènent leur vie librement au seindu grand béguinage royal de Paris. Nous sommes en 1310quand s'ouvre le troisième roman dAline Kiner, alors qu'estbrûlée vive en place de Grève l'une de ces béguines, ces«femmes inclassables, ni épouses, ni nonnes, ni totalementcontemplatives ni totalement actives, ces femmes mi chair mipoisson » -. Marguerite Purete, auteure d'un texte mystiquecondamné par l'Eglise. Tandis que le procès des Templiers seprofile et qu'est envisagée une nouvelle croisade, les bégui-nes suscitent de plus en plus la désapprobation. Tissantensemble avec finesse l'histoire (Marguerite Purete a bienexisté) et une intrigue fictive (qui met en scène des béguinesaccueillant une jeune fille enceinte, fuyant un mari violent),Aline Kiner renvoie, sans anachronisme, à des questions

contemporaines, tels le fanatisme et la condi-tion féminine. Mais La Nuit des béguines estd'abord un roman d'une minutie admirable,tout en descriptions qui propulsent le lecteurdans le Paris médiéval, et dans ce béguinage quioffre un répit aux protagonistes mais vit sesderniers temps. •NOURHANE MAHMOUDI+-La Nuit des béguines,d'Aline Kiner,Liana Levi, 336 p., 22 €.

Date : NOV 17

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 52113

Page de l'article : p.57Journaliste : Estelle Lenartowicz

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LIANALEVI 7439662500505Tous droits réservés à l'éditeur

Autant en emportele couventAline KINERLe quotidien d'une communauté religieuse féminineau xiv6 siècle décrit avec une grande minutie.

3•i

I SIO, quartier du Marais. Au GrandBéguinage de Pans, un lieu uniquefondé par Saint-Louis, plus de quatre

cents femmes vivent ensemble, formantune étrange communauté religieuse etlaïque Chose extrêmement rare pourl'époque elles ne sont ni mariées ni nonnes.Pieuses sans pour autant avoir prononcéleurs vœux, elles vaquent à leurs activitésen toute indépendance, libres ici de travail-ler, de méditer, d'étudier, tandis que der-rière l'enclos grouillent les rues fétides etdangereuses de la capitale Dans La Nuitdes béguines, l'écrivame Aline Kmer pro-pose une captivante immersion dans l'at-mosphère feutrée de cet espace rude, silen-cieux et hors du temps.

Campé autour des murs du Béguinage,ce roman historique commence avec l'ir-ruption de Maheut, une jeune femmemutique et apeurée, que l'on devine bientôt

en fuite, violentée et traquée par sa proprefamille. Elle sera d'abord recueillie par lavieille Ysabel, herboriste et guérisseuse ausem de la communaute Maîs sa présenceva rapidement mettre en branle l'équilibrede la soronte A travers une galerie de por-traits de femmes aux caractères bien trem-pés, l'auteur nous dévoile l'organisation decette drôle de société, à la fois fervente etsolidaire, subversive et emprunte d'unegrande réserve Tout en douceur, par petitestouches, la narration donne à voir la rudesseet l'âpreté de la vie médiévale

Sur fond de lourds conflits religieux -notamment avec la traque des hérétiqueset le procès de l'ordre des Templiers -,Aline Kmer mêle petite et grande histoirepour interroger la condition des femmeset leurs moyens de résistance au MoyenAge. En filigrane, elle rend aussi hommageà Marguerite Purete, poétesse mystiqueméconnue, brûlée vive en 1310 à la suitede la publication controversée de sonunique ouvrage, Le Miroir des âmes simples.Par son écriture fluide et soignée, la roman-cière parvient à conjuguer émotion et éru-dition. Pour un résultat d'une étonnantemodernité. Estelle Lenartowicz*•*- La Nuit des béguines par Aline Kiner,336 p, Liana Levi, 22 €

Date : 01/02 SEPT 17

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 388700

Page de l'article : p.68,72Journaliste : MARIE ROGATIEN

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LIANALEVI 7946612500503Tous droits réservés à l'éditeur

NT RLITTERAIRNOS COUPS DE CŒURComme tous les ans, Hy a beaucoup de candidats aux succès de librairie et aux

prix (390 romans français recensés) mais Hy aurapeu d'élus. Voici notre sélection

pour vous aider à trouver votre chemin dans la jungle littéraire automnale.

ALICE KINER SECRETS DE FEMMES

Pans, quartier du Marais, ISIO Veuvesou célibataires, les moniales laïques dugrand béguinage royal fonde par Saint

Louis étudient et travaillent C'est la que la jeuneet mutique Maheut, a la chevelure flamboyantecomme les yeux du diable, a trouve refuge apresavoir fui un man violent Découverte a moitiémorte un matin devant le portail de l'enceinte,elle a ete recueillie par la sage Ysabel, celle quisoigne les plaies du corps et des âmes Choyée,Maheut, se rétablit vite. Sa beauté insolente,sa fougue et son caractère rebelle inquiètentles béguines. D'autant qu'un moine franciscainmissionné par sa famille est a sa rechercheMaheut doit partir, elle met la communaute en

danger ' Maîs Ysabel refuse de livrer sa protégéemalgre les temps troubles (arrestation desTempliers, Inquisition), propices a la remise en

cause de l'indépendance des béguinesTres documentée s'appuyant sur de solidesreferences, Alice Kmer jongle brillamment avec

" l'Histoire et la fiction Dans son roman sesuccèdent complots, trahisons et poursuitesdans un Paris medieval remarquablementreconstitue Lauteur tisse une intrigue palpitanteet dévoile l'existence méconnue de ces femmesaffranchies de l'autorité des hommes et quivivaient selon des regles monastiques sans avoirfait vœu d'appartenance a aucun ordreecclésiastique Des femmes persécutées pourleur désir de liberte Des femmes modernes

MARIE ROGATIENLa Nuit des béguines, Liana Levi, 336 p., 22 €.

Le Soir Samedi 28 et dimanche 29 octobre 2017

42 leslivres

O n est dans le Paris qu’ona connu avec la saga desRois maudits de Mau-

rice Druon. Le roi Philippe leBel règne en 1310. Il s’attaqueaux Templiers. Bientôt, aidé parl’Eglise, il fait brûler les grandsmaîtres de l’ordre. Le royaumede France tombe dans la noir-ceur de temps troublés. Mêmedans cette oasis de calme, de sé-rénité, de paix du béguinage deParis, dont il ne reste aujour-d’hui rien d’autre que quelquesvestiges dans le quartier duMarais.

Les béguines sont célibatairesou veuves, elles vivent dans unclos fermé de maisons rassem-

blées autour d’une petite égliseet d’un hôpital. Ce ne sont pasdes nonnes, elles ne prononcentpas de vœux, elles sont libres desortir du clos, de travailler horsle béguinage, elles se ras-semblent pour mieux s’entraideret mieux vivre leur foi.

Elles ne sont pour autant pasindifférentes aux bruits de la ci-té. D’autant que les rumeurs sefont menaçantes. L’Eglise nevoit pas d’un bon œil la libertéde ces femmes. Marguerite Po-rete, du béguinage de Valen-ciennes, est brûlée vive commeson livre, interdit, Le miroir desâmes simples anéanties, quiprône la liberté de l’âme et del’amour et la fusion spirituelleet immédiate avec le Seigneur.

C’est dans cette atmosphèreparticulière que se déroule leroman. Au centre, Ysabel, lavieille béguine, soigne les corpsdans le clos de Paris. Une sage.Autour d’elle, Maheut la jeunerousse libertaire qu’elle a re-cueillie, Ade, la jeune veuve,Jeanne du Faut, la béguine quia ouvert un commerce de tissus,

Humbert le franciscain, qui estinvesti d’une mission dont onne connaîtra la teneur que petità petit.

Jeanne du Faut a vraiment vé-cu, comme Perrenelle la Chane-vacière, la maîtresse du bégui-nage, ou Jeanne la Brichardequi lui succédera. CommeGuillaume de Paris, l’inquisiteurgénéral. Et il y a Paris, la villegéante, magnifique et redou-

table, odorante et dangereuse.Si l’intrigue elle-même est un

peu lâche, distendue, on prendbeaucoup de plaisir à voyagerdans ces ruelles tantôt radieusestantôt sordides, à suivre lesmouvements de l’histoire, à ad-mirer l’audace de ces mystiquesqui défient l’Eglise, à apprécierla sagesse d’Ysabel et la beautéde Maheut, à applaudir la soli-darité de ces femmes.

« Lors de notre dernière

conversation, Jacques Le Goff,l’historien du Moyen Age, m’aconfié un regret, explique AlineKiner : dans les études consa-crées au Moyen Age, on parlebeaucoup des hommes mais onaurait dû s’intéresser davantageaux femmes. Sans doute est-ce lepoint de départ de l’écriture dece roman. »

C’est d’ailleurs pour cela qu’ilnous parle, ce roman. Onconnaît mal le Moyen Age. Onle prend pour un âge obscur,alors que le XIVe siècle est celuidu gothique, du commerce, del’art. « C’est belliqueux certes, re-prend Aline Kiner, mais aussiinventif, joyeux, subversif, ex-trêmement subtil. »

C’est aussi un livre féministe :« Comme le dit un de mes per-sonnages, lorsque le monde vamal, ce sont les plus fragiles quisouffrent. Et trop souvent en-core, les plus fragiles, ce sont lesfemmes. » Cette parole n’est pasobsolète, on le voit aujourd’huiavec l’affaire Weinstein et sessuites.

JEAN-CLAUDE VANTROYEN

Une oasis de femmes en 1310 à Paris

Aline Kiner a voulu s’intéresser aux femmes du Moyen Age. ©

PHILIPPE MATSAS/LEEMAGE/LIANA LEVI.

romanLa nuitdes béguines✶✶ALINE KINERLiana Levi330 p., 22€,ebook 16,99€

« Le XIVe siècle est belli-queux certes, mais aussiinventif, joyeux, subversif,extrêmement subtil »

Date : 28 SEPT 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 91467

Journaliste : Stéphanie Janicot

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LIANALEVI 9643042500506Tous droits réservés à l'éditeur

Roman. Tandis que l'Europese radicalise sous la houlette del'Inquisition, le grand béguinageroyal vit ses dernières annéesde liberté...

L'esprit des ténèbres

La Nuit des béguinesd'Aline KinerLiana Levi, 330p., 22 €

J uin 1310 : une femme est brû-lée vive en place de Grève àParis. Elle s'appelle Margue-

rite Porete, elle vient d'une ré-gion frontalière avec la Belgiqueet appartient à la mouvance desbéguines. Son crime? Avoir écritun manuscrit intitulé Le Miroirdes âmes simples et anéanties,un texte qui deviendra capitalpour la littérature mystique. Elley loue l'amour direct pour Dieu,en dehors de toute institution.La France, menée par le très ri-gide Philippe le Bel, est dans unephase de grand nettoyage, les tem-pliers viennent d'être arrêtés, lesbéguines, ces femmes pieuses quiont choisi de vivre célibatairesdans une forme de communautélaïque, sont dans le collimateurde l'Inquisition: elles sont troplibres, trop cultivées, trop indé-pendantes.

C'est dans ce contexte queprend place l'histoire de ce ro-man, située dans le grand bégui-nage royal créé par le roi Louis IX(Saint Louis) dans le quartier duMarais à Paris. On va y croiserquèlques héroïnes de caractère,notamment Ysabel la doyenne,herboriste et guérisseuse, et Adela lettrée, belle et noble que lavie a rendue amère. Lorsqu'ellesrecueillent Maheut, une adoles-cente rousse révoltée fuyant unmariage arrangé et une nuit denoces brutale, elles comprennentvite que leur tranquillité va s'entrouver perturbée. D'autant quejaillit dans le paysage un inquié-

tant moine franciscain qui sembleà la fois traquer Maheut et avoirété en relation avec la béguinesuppliciée Marguerite Porete.

Si cet ouvrage a la forme d'unroman historique classique, tantpar sa narration que par la manièredont l'auteure mène l'intrigue enalliant le suspense, les émotionset les retournements, le lecteurne manquera pas de distingueren sous-texte une seconde trame,celle du manuscrit disparu, véri-table enjeu de cette histoire.

Les changements d'époques,qu'il s'agisse du passé ou du futur,permettent parfois aux roman-ciers de porter sur leur temps unregard acerbe avec l'air de ne pasy toucher. On aura bien comprisque ces temps obscurcis par l'in-transigeance religieuse nous obli-gent à nous regarder nous-mêmes.Et que constate-t-on? Lorsque lesténèbres commencent à enva-hir les esprits, les premières vic-times sont, comme chaque fois,les femmes, dont on va brider laliberté pour mieux les contrôler, etles intellectuels, que l'on va s'effor-cer de museler.

L'expérience du béguinage a ététrès exceptionnelle en Europe, caril a permis à des femmes d'existeren dehors du mariage, en dehorsdu couvent, des femmes qui sesont assumées seules, ont dû tra-vailler pour la plupart, et ont misen place une organisation non hié-rarchisée basée sur la coopérationet l'autogestion. On peut considé-rer ce roman, qui nous fait vivrecette expérience sociale et spiri-tuelle de l'intérieur, comme unbel hommage rendu à ces femmesd'exception.Stéphanie Janicot

PELERINDate : 19 OCT 17Pays : France

Périodicité : HebdomadaireOJD : 158215

Page de l'article : p.52-53Journaliste : Christophe Henning

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LIANALEVI 6845062500501Tous droits réservés à l'éditeur

LE l' U LT I KE

Notre sélectioncle romans historiques

La nuit dett béguines,d'Aline Kiner

' I NONNES NI ÉPOUSES, les béguinesétaient des femmes libres à uneépoque particulièrement rude

Pieuses et indépendantes, elles travaillaientpour subvenir à leurs besoins et vivaientensemble C'est à ces femmes étonnantesqu'Aline Kmer rend hommage à travers unroman haletant Lom de perturber l'intrigue,la precision documentaire nous fait revivrele Pans du XIII6 siècle Sage béguine, savanteet douce, la vieille Ysabel ne s'affole pasquand surgit la jeune et rebelle Maheut,frappant à la porte du béguinage Maîs queldanger fuit cette jeune femme aux cheveuxde feu ' Poursuivie par les autorités religieu-ses, ne va-t-elle pas entraîner les béguines àleur perte ' La lutte de ces femmes d'un autretemps est le combat intemporel pourune humanité libre Un roman historiquepour aujourd'hui on en sort bouleverséChristophe HenningÉd. Liana Levi, 336 p.; 22 €. Notre avis : CGG

AXELLE HORS SERIEDate : JAN/FEV 18Pays : Belgique

Périodicité : Parution Irrégulière Page de l'article : p.90Journaliste : S.P.

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LIANALEVI 6961813500504Tous droits réservés à l'éditeur

LA NUIT DES BÉGUINES

Voici un très beau roman dans lequel se pelotonnerpour l'hiver Non pas en raison de sa douceur - mal-gré l'évidente affection d'Aline Kiner pour ses person-nages -, ni parce que les bûchers dressés dans ce Paris

médiéval nous réchauffent - bien à l'inverse, ils nous glacent.Mais parce que ce texte, une fois saisi, ne nous lâche pas, têtucomme ces béguines qui, dans un temps (reculé, vraiment ?)où « toute femme n'étant ni épouse ni nonne est suspecte »,rejettent à la fois le mariage et le cloître Intellectuelles,penseuses, guérisseuses parfois, les béguines jouissent d'un

statut hors normes et font l'objet de toutes les suspicions,en particulier de la part de l'Inquisition, qui n'hésite pas,

en 1310, au beau milieu de notre roman, à faire périr l'uned'elles dans les flammes. Marguerite Purete avait écrit, et

refusé de renier, Le miroir des âmes simples et anéanties,essai dans lequel elle glorifiait la proximité directe avec Dieu.

Pendant qu'elle se consumait, les héro'mes d'Aline Kiner tentent de rester en vie,luttant à la fois contre leur famille, contre les confréries hostiles, bêchant, malgré laboue, leur jardin d'herbes fraîches. (S.P.)

La nuit des béguinesAline Kiner, Liana Levi 2017

336 p, 22 eur.

Date : MARS 18

Pays : FrancePériodicité : Trimestriel

Journaliste : Edwige LeForestier

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LIANALEVI 4298383500507Tous droits réservés à l'éditeur

Aline Kiner La nuit des Béguines

Dans la lignée de la Chambre desDames de Jeanne Bourin, qui nous a

quittes, il y a peu, ce livre d'Aline Kmerretrace la vie de certaines femmes vo-lontaires qui, protégées par le statut dugrand béguinage royal fonde par le RoiLouis IX (Saint-Louis), essaient de vivreen communautés, libérées de la tutelledes hommes, y compris ceux d'égliseVie libre, maîs vie édifiante elles travail-lent, font du commerce, étudient Maîsnous sommes a l'époque du Roi de fer,Philippe IV le Bel, qui, certes, respectela fondation de son grand-père, le saintRoi, maîs se trouve en conflit avecl'Eglise, lesTemphers L'époque est rude

pour qui transgresse les re-gles, les dogmes certainsmembres des ordres men-diants, les Dominicains parexemple, surveillent cesfemmes qui ne sont pasnonnes, trop indépendanteset qui sont soupçonnées detomber dans l'hérésie Lelivre est le récit justementd'une déviation doctrinale qui a conduitune béguine au bûcher et dont les écritssont traques par les gardiens sourcilleuxde la foi Lauteur qui connaît bien sonMoyen-Âge nous fait le récit de cet epi-sode insolite de la vie de certaines

femmes en un temps oule pouvoir était masculinjaloux de sa supérioritéproclamée, ne pouvant ac-cepter la liberte de tons(maîs non de mœurs) deces laïques inclassables etque l'Eglise voulait contrô-ler Ce qu'elle parvint afaire, sauf peut-être dans

les provinces du nord de la France (Hai-naut, Artois, Flandre) ou l'on a vu s'epa-nouirdes béguinages, que l'on visite en-core aujourd'hui comme a Bruges

Edwige Le Forestier

Date : 03 DEC 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 119278

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LIANALEVI 5483203500501Tous droits réservés à l'éditeur

Culture7 Grand Est

L'auteur de la semaineLA NUIT DES BÉGUINESpar Aline Kiner

Lhistoire se déroule entre 1310 et 1314. Si le royaume cfe France est encore le pluspuissant de la chrétienté, les équilibres féodaux ont basculé. Le clergé tente doncde mettre au pas tous ceux qui échappent à son autorité : le statut des béguines vaètre condamné. Pour des centaines de femmes seules, pieuses mais laïques, cetteinstitution offrait une alternative au mariage et au cloitre. Ne subsisterontque quèlques rares survivances dans les Flandres. Anne Kiner, passionnéede Moyen Âge née en Moselle, fait de cette aventure un passionnant suspense.La dernière béguine est morte en 2013 à Courtrai.

I Ed L/anaLevi 336 pages 22 €

Date : 22 NOV 17

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 8469

Page de l'article : p.30

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LIANALEVI 8663192500509Tous droits réservés à l'éditeur

CÔTÉ LECTURE.

La nuit des béguinesSi vous aimez l'Histoire et plus

précisément le Moyen-Âge, alorsprécipitez-vous sur ce roman iCeux qui ne connaissent pas,c'est le moment d'essayer carvous allez faire un voyage dans letemps sur les traces des béguinesparisiennes au temps de Philippele Bel

Nous sommes à Par is en1310 Les béguines sont cescommunautés de femmes ni reli-gieuses, ni épouses qui avaientlibre « circulation » à Paris oùelles vivaient en groupe, com-merçaient et cultivaient leur jar-din Bien souvent, elles confec-tionnaient leurs remèdes maîsaccueillaient surtout les jeunes filles en détresse

C'est une immersion en plein Paris au Moyen-Age, en prome-nade dans les ruelles, les commerces du moment Nous y vivronsles aventures de la jeune Maheut la Rousse qui, poursuivie par unmoine franciscain, va trouver refuge auprès de la vieille YsabelSaura-t-elle trouver son salut auprès de la communauté ? C'est sanscompter sur l'influence des Templiers qui sévissaient à cette époque

Voici un roman très moderne et un bel hommage aux béguinesde Paris maîs aussi aux femmes libres quelles qu'elles soient Leroman est très documenté et nous fait vibrer avec ces femmes quipourtant ont vécu et lutté quelque sept siècles avant nous Unebelle parenthèse qui transmet force et émotion

A La nuit des béguines, d'Aline Kiner, éd. Liana Levi, 22 €.A Lin roman conseillé par Valérie Diot de la librairie Al'Eure des livres, à Bernay.

Date : 12 NOV 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 749258Edition : Toutes éditions

Journaliste : Karin Cherioneix

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Libres avant l'heure

Aline KinerLa nuitdes béguinesLiana Levi,336 pages, 22 €.

Roman. A Pans, au Moyen Age, Isa-bel et plein d'autres femmes instruitesvivent lom de l'autorité masculine.Elles prient, jardinent, lisent, commer-cent a leur guise. Le béguinage royalest une communauté hors norme.Maîs le nouveau roi et le pape veulentdompter ces esprits libres. L'auteure,tres documentée sur cette période,dévoile un beau portrait de ces bé-guines, qui ont vraiment existé et sonttombées dans l'oubli. Leur modernité,leur intelligence de cœur et de raisonsont impressionnantes et rappellentque l'inquisition est toujours d'actuali-té quand il s'agit de canaliser les pen-sées. (Karin Cherloneix)

Date : AUTOMNE 2017

Pays : FrancePériodicité : Trimestriel

Page de l'article : p.31

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LIANALEVI 7405562500501Tous droits réservés à l'éditeur

INTERVIEW

Sur les tracesdes béguinesDans son livre, Aline Kinermêle histoire et fictionet revient sur les tracesdes béguines parisiennesau XIVe siècle.

Qui étaient ces béguinesqui ont inspire votre livre?Des femmes pieusesau statut exceptionnel,car elles n'étaient passoumises à l'autorité masculineou religieuse. Instruites,autonomes et commerçantes,elles avaient une influenceintellectuelle telleque la Sorbonnea conserve les sermonsde maîtresses béguines.

Où vivaient-elles?Beaucoup résidaient dansle Marais (4e), le quartier dutextile et de la soie au MoyenÂge. Elles étaient fileuses ounégociantes comme Jeanne duFaut, l'un de mes personnages,

qui a véritablement existé.Le grand béguinage, fondépar saint Louis, accueillaitau moins 400 femmes. Ce lieuse situait sur l'emplacementde l'actuel lycée Charlemagne(4e) et au XIVe siècle, la ruede l'Ave-Maria s'appelaitd'ailleurs rue des Béguines.Les béguinages étaient desespaces de vie en communautéoù régnaient la solidarité,le partage et l'entraide.

Trouve-t-on encoredes traces des béguinesà Paris?La ville est encore imprégnéede l'âme des béguines. J'airepéré toutes les promenadesqu'elles faisaient sur unecarte, et le lecteur peut fairede même pour explorerla capitale à partir des lieuxque je cite. Par exemple,la béguine Marguerite Puretefut la première femme brûléevive pour hérésie placede Grève, aujourd'hui placede l'Hôtel-de-Ville (4e).

\-> La nuit desbéguines. Éd. LianaLevi, 336 pages,22 €. Aline Kinera également publiéLa vie sur le fil,Éd. Liana Levi.

Lll nuitdM béguin»

Date : 15 OCT 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 89089Edition : Toutes éditions

Journaliste : S.H.

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LIANALEVI 7533752500502Tous droits réservés à l'éditeur

Nonnesatypiques

« La nuit des béguines », Aline Kiner,éditions Liana Levi, 325 p., 22 €.

Des femmes formaient des béguina-ges en vivant ensemble, dans un cloî-tre. Elles priaient ettravaillaient, sousla protection du souverain. Ces cou-vents atypiques existaient notam-ment en France au Moyen-Age. AlineKiner rouvre les portes du grand bé-guinage royalduMaraisà Pa ris. Passeen revue ses pensionnaires. Ysabel,qui soude cette communauté en char-ge d'un hôpital pour les plus pauvres.Ade, une jeune veuve passionnée delectures, et chargée de traduire un li-vre interdit par l'Inquisition. Maheut,une jeune femme rousse recueilliedans un état de grande faiblesse.Après avoir repris des forces et racon-té son passé douloureux, elle sera re-cueillie après la naissance de sa filleLéonor par la confrérie desfileuses di-rigée par une ancienne béguine, Da-me Alice. Mais les jours du béguinagesont comptés, l'Inquisition tranche.Car, en cette période trouble : « Toutefemme n'étant ni épouse, ni nonneest suspecte. » Les procès sont la neés,l'ordre des Templiers est exterminé.Un roman passionnant sur une spiri-tualité médiévale méconnue.

S.H.

Date : 24 SEPT 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 163692Edition : Toutes éditions

Journaliste : FRANÇOISMONTPEZAT

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LIANALEVI 4939632500502Tous droits réservés à l'éditeur

ALINE KINER Roman

La parenthèse des béguinesAu XIV6 siècle, Paris eut,au cœur du Marais, sonbéguinage, communautéde femmes pieuses etlibres en marge des ordresmonastiques comme il enprospérait en Belgique, auxPays-Bas, en Rhénanie.Aline Kim er le fait revivre defaçon érudite et romancée.

AUSSI CLOS qu'il fût, le grandbéguinage de Paris était traver-sé par les turbulences d'unMoyen Âge qui n'en était pasavare. Il en sera même la victi-me, comme le raconte La nuitdes béguines.En ces années 1310-1314, la ca-pitale s'étend, les marchandss'activent, les savants éclosent,les gueux errent sans cesseplus nombreux. Le mondechange. Et s'alarme : ce débutde siècle a connu de terribleshivers et des sécheresses, uneéclipse même. Les ordres men-diants prospèrent, l'Eglise seraidit. On excommunie, on brû-le en place de Grève : les Tem-pliers, cibles du roi Philippe leBel, mais pas qu'eux.Au cœur dè ce maelstrôm, Ali-ne Kiner, rédactrice en chef àSciences et Avenir et passionnéed'histoire médiévale, a installeces personnages : Ysabel lavieille herboriste, Ade la veuvecopiste, Maheut la Rousse vio-

Sur la pierre tombale d'unebéguine de Paris. DR

lentée par son seigneur de ma-ri. Béguines par choix ou parbesoin de refuge, bringueba-lées par les soubresauts del'époque, poursuivies par lesinquisiteurs et par un francis-cain en proie au doute.

« Tantôt elle se garde,tantôt elle se marie »C'est Saint-Louis le fervent quia introduit le béguinage vers1260 ; des communautés sesont établies à travers le royau-

me, Louis a inséré celle de Parisdans le domaine royal pour as-surer son indépendance desautorités ecclésiastiques.Des femmes - veuves, commeles croisades en produisentbeaucoup, ou célibataires - yvivent entre une maison com-mune, un hôpital, leurs habita-tions, line maîtresse élue diri-ge, entourée d'un conseil defemmes. Des béguines viventaussi dans la cité, commerçan-tes, entrepreneuses. Toutesréunies dans un idéal de foi etde solidarité mais li-bres, maîtresses deleurs biens et deleurs finances, nedépendant que duroi.Etonnante émanci-pa t ion en p le inMoyen Âge qu'ontaxe si volontiersd'âge obscur. La sin-gularité des bégui-nes, religieuses sansrègle, divise. Lethéologien Robert deSorbon les nommebegninae, les bienfaisantes ; lepoète Rutebeuf les raille :« Tantôt elle est Marthe, tantôtelle est Marie/Tantôt elle segarde, tantôt elle se marie ».Cette liberté, une béguine, Mar-guerite Purete, l'exerce dans unlivre à l'odeur de soufre quicircule sous le manteau : Le Mi-

la nuitdes béguines,Aline Kiner,éditionsLiana Levi,330 pages,22 €

Aline Kiner.

mir des âmes simples. Le livre etl'auteure - personnage réel -sont brûlés en place de Grève.Les rumeurs enflent, commecelle courant sur des soeurs qui

se livreraient àdes prêches pu-blics dans leHaut-Rhin. Plusque n'en peuttolérer l'Eglise.Avant que Phi-lippe Le Bel nemeure, laissantun royaume rui-ne et déchiré, leconcile de Vien-ne puis les dé-crets de 1314mettent fin austatut particu-

lier de ces femmes. « La nuitdes béguines va tomber. »Le roman se referme comme laparenthèse du béguinage deParis, « ville-ogre » dont AlineKiner offre un saisissant por-trait nourri d'odeurs, de bruitset de fureurs. •

FRANÇOIS MONTPEZAT

PHILIPPE MATSAS/LEEMAGE

Date : 21 SEPT 17

Périodicité : QuotidienOJD : 50074Edition : Toutes éditions

Journaliste : Franck Boitelle

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LIANALEVI 1685432500503Tous droits réservés à l'éditeur

Dans ce livre dense et remar-quablement documenté, véritable immersion dans

un Paris médiéval fidèlement re-constitué, Aline Kiner pousse dis-crètement la porte d’une enclave protégée au cœur de la cité, où vit une communauté de femmes libres, solidaires et instruites, riches ou pau-vres, pieuses, et qui ont trouvé dans le grand béguinage royal fondé par saint Louis une alternative au ma-riage et au cloître. Mais en cette année 1310, tandis que Philippe Le Bel s’acharne contre les Templiers et que l’Église observe avec mé-fiance ces femmes indépendantes, l’exécution publique d’une béguine de Valenciennes, Marguerite Po-rete, brûlée vive pour avoir écrit un livre remettant en cause l’ordre établi, vient menacer le fragile équi-libre, entre tolérance et défiance, sur lequel leur existence repose. La sage Ysabel, intendante de l’hô-

pital et qui connaît tous les secrets des plantes, est l’une des premières à percevoir le ris-que, que les âmes superstitieuses ont eu tôt fait de relier à l’arrivée d’une jeune fille à cheve-lure teinte en roux par le diable en personne, venue chercher refuge dans la communauté et se soustraire à un mariage forcé. Hébergée par l’érudite Dame Ade, pas franche-ment ravie de voir sa tranquillité perturbée, Maheut la Rousse est re-cherchée par un inquiétant moine franciscain, Humbert. Cette menace contraindra Ysabel à lui trouver un autre refuge, hors de l’enclos. Partant de cette trame, Aline Kiner éprouve la réalité et la force des

liens entre toutes ces femmes, objets de suspicion, sou-mises à la rigueur des temps et aux regards sans com-plaisance d’une so-ciété inquiète, mu-selée par ses peurs, écrasée par ses croyances. Elle les observe dans leur vie quo-tidienne, à l’abri

des murs que l’on devine hauts de cette « oasis » bien défendue au cœur d’une ville à l’activité trépi-dante, « ogre à la robe chatoyante, d’une vitalité allègre », monstre écrasant au « souffle fétide ». Elle les suit aussi, auprès de bégui-nes installées dans le quartier du textile, où elles sont tisserandes, dra-pières, mercières, tiennent bouti-que et y font la démonstration de

leur indépendance et de leur éner-gie. Il y a là aussi, avec celui de Jeanne du Faut, prétexte à un joli portrait de femme. Et puis, au centre de l’intrigue, se trouve le texte, ce Miroir des âmes simples et anéanties de Marguerite Porete, « texte majeur de la mystique médiévale » dont l’auteure dévoile de courts passages. Appels à la li-berté, encouragements au libre arbi-tre, ils résonnent encore de nos jours, face à l’intégrisme et au fon-damentalisme, au fanatisme, d’une brûlante actualité. « L’âme est libre, tout à fait libre, absolument libre, par ses racines et son tronc et toutes ses bran-ches, pour tous les fruits que portent ses branches ». C’était d’une audace folle hier. Nul ne souhaite que ça le re-devienne aujourd’hui.

FRANCK BOITELLE

« La nuit des béguines », par Aline Kiner (ed

Liana Levi) 22 €

Femmes en liberté surveillée

Date : N 185/2017

Pays : FrancePériodicité : Bimestriel

Page de l'article : p.19Journaliste : Gaëlle Maindron

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LIANALEVI 1506902500505Tous droits réservés à l'éditeur

Libres et follesd'amourMaheut avait pris de gros risques pour fuirl'assaut répété des étreintes d'un époux qu'onavait choisi pour elle. Elle avait chevauchélongtemps, troqué ses belles étoffes contrequèlques lieues en charrette et se trouvait là,en ce matin de 1310, en plein coeur de Paris,une ville assez grande pour la faire disparaître.

ALINE KINERPour La Nuit des béguines

Liana Levi

ParCAËLLE MAINDRON

Librairie Livres in room

(Samt-Pol-de-Leon)

Au MOYEN ÂGE, alors qu'être une femme n'était, en général,pas une position très enviable, vivaient des femmes libres. lesbéguines. Ferventes croyantes, le plus souvent issues de famillesaisées, veuves, mariées ou encore vierges, ces femmes choisis-saient de dédier leur vie à la prière, à l'entraide et la charité sanspour autant former de vœux perpétuels. À une époque où la reli-gion dictait les conduites et les politiques nationales, ces femmesont un temps bénéficié de la protection du roi et c'est donc SaintLouis qui installe le Béguinage Royal au cœur du Marais. Ysa-bel, Ade, Jeanne, Guillaumette, Perrenelle et bien d'autres ontrejoint ce havre de paix, de spiritualité, de réflexion et d'entraideChacune y a sa place, ses connaissances et un savoir-faire quiprofitent à la communauté. Certaines travaillent, d'autres, tropâgées, dédient leurs journées à la prière Elles y ont coulé desjours heureux Au fil des saisons, l'hôpital qu'elles administrentde main de maître a vu passer de nombreux patients, mais lestemps changent, elles le sentent bien. Philippe le Bel est au pou-voir et il s'interroge sur ces sectes qui prennent de plus en plusd'importance dans son royaume. Des communautés catholiquessoit, mais leur approche de la religion, leur interprétation des

écritures et le pouvoir qu'elles pourraient prendre inquiètent etquestionnent le roi. Il est, après tout, le représentant de Dieu surterre. Le grand procès des Templiers a décidé de la dissolution decet ordre jugé décadent et hérétique. Les frères sont recherches,arrêtés, persécutés, et une des béguines, Marguerite Porete, a étéarrêtée et emprisonnée. C'est en ces temps troubles, alors queleur liberté dérange et qu'elles craignent d'être sous surveillance,que nous allons passer derrière les hauts murs du béguinage,ce froid matin de janvier, avec Maheut la rousse, jeune femmemutique et affaiblie, apeurée peut-être, recueillie par Ysabel. Àquoi devront-elles faire face afin de protéger la jeune femme etleur communauté ? Aline Kiner nous entraîne avec brio dans unMoyen Âge méconnu auprès de ces femmes fortes, érudites, soli-daires et généreuses Laissez-vous prendre par l'ambiance duParis du xrve siècle, sa foule qui grouille, ses métiers oubliés,ses odeurs et son histoire, surtout. Un roman historique incroya-blement documenté et des personnages si attachants que vousn'aurez pas envie qu'il se termine ! •

Aline Kiner -mLn Nuit des béguinesLiana Levi I336p., 22 €

Libres et follesd'amour est letitre d'un livre deDieudonne Dufrasneconsacre auxbéguines (editionsThomas Mois, 2007).

^ E» Lu Ec conseil le par7 M.Callot^ Lib. L'Intranquille

Plazza (Besançon)M. Hirigoyen Lib.Hingoyen (Bayonne)F. Franco Lib. Le Coûtdes mots (Mortagne-au-Perche)C. ChevalierLib Mota mot(Fontenay-sous-Bois)

SCIENCES ET AVENIRDate : OCT 17Pays : France

Périodicité : MensuelOJD : 262622

Page de l'article : p.106-107Journaliste : Rachel Mulot

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RENDEZ-VOUS

Livres

LE LIVRE DE NOTRECOLLABORATRICE I

Femmes libresdu Moyen Âge

HISTOIRE Paris 1310 Alabn du grand béguinage,par faveur de Saint Louis, depieuses refractaires au cloîtrecomme au mariage sontlibres de travailler, circuler,soigner ou étudier Maîsleur independance dérange,et leur quiétude est bientôttroublée Ont elles eu tortde donner asile a Maheutla Rousse, une adolescentefuyant des noces imposées etun inquiétant franciscain ?

Les bûchers qui menacentles templiers, maîs aussil'une d'entre elles, MargueritePorete, jugée pour avoirécrit un manuscritmystique, annoncent ils

leur mise au pas, voired'autres persécutions ?

Ysabel l'hospitalière etAde la quasi recluse devrontlutter solidairement pourdéjouer les chausse trapesC'est un suspense nourrid'histoire rigoureuse sur unecommunaute méconnue quetisse Aline Kiner, redactriceen chef des hors serie deSciences et Avenir Ce romantrès sensuel restitue les sons,les odeurs, les textures etmême les saveurs du MoyenAge de Philippe le Bel,dans une langue jolimentaccordée avec l'époque •

Rachel MulotLa Nuit des béguines, Aline Kiner

Liana Levi 336 p 22 €

Date : 21 AOUT 17

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 1093603

Page de l'article : p.105

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Bruno d Epenoux

La Nuit cles béguinesun roman d'Aline KinerA Pans, au XIV6 siecle, dans le quartier duMarais, le grand béguinage royal fondepar Saint-Louis, en 1260, abritait toujoursune communaute de femmes mi-reli-gieuses, mi-laïques Ces béguines, veuvesou célibataires, nobles ou ouvrières,étudiaient, travaillaient et circulaientlibrement dans la cite Une «maîtresse»,entourée d'un conseil, les dirigeait

Certaines béguines vivaient en dehors de l'enclos Ces inclassables,solidaires, subversives et féministes, ne plaisaient guère a l'Eglisequi cherchait a mettre au pas celles ou ceux qui échappaient a sonautorite En 1310, la sérénité du béguinage fut troublée par l'exécution,en place de Greve, de Marguerite Rareté, une béguine deValenciennesbrûlée sur le bûcher pour avoir écrit un livre hérétiqueLa vieilleYsabel qui connaissait aussi bien les secrets des plantes queceux des cœurs, depuis 20 ans, veillait toujours sur les lieux lorsqu'unejeune fille, Maheut la Rousse, silencieuse et rebelle, se réfugia dans lebéguinage Elle fuyait des noces que voulaient lui imposer son frereet la traque d'un moine franciscain charge de la ramener Son arrivéefut mal vue par la majorité des femmes la rousseur deses cheveux était réputée être l'œuvre du diable Ysabeldut la cacher ailleurs Commence alors un suspense quirend captivant ce roman historique consacre a un sujetpeu connu dont les héroïnes sont remarquablementcampées dans cette epoque agitée, sous Philippe Le BelLiana Levi, 330 pages, 22 €

La nuitdes béguines

Date : 01 JUIN 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 203298Edition : Concarneau

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Prix du roman Cezam Inter-CE.Aux lecteurs de voter

Les représentantes des médiathèques et du Prix Cezam, au cote de jean Marie Lebret vice president de CCA, en charge de laculture

Dix romans en lice. Et unseul vainqueur au final 'Du y juin au 18 juillet, leslecteurs sont invités àfranchir les portes desmédiathèques duterritoire communautaire.Et a désigner leur livrepréfére.

Huit médiathèques du territoirecommunautaire (Concarneau, Tregunc, Pont Aven, Nevez, Melgven,Tourc'h, Elliant, SaintYvi) participent au Prix du roman CezamInter CE 2018 Dans le Sud Finistere, quelque 200 comites d'entreprises sont adhérents de ce reseau

qui entend developper la lectureau sem des entreprises

Rencontre-dédicace le 5 juinDix romans ont ete sélectionnes« Ma reine », de lean BaptisteAndrea (editions L'Iconoclaste) ,« Le dernier arrive », de Marco Balzano (editions Philippe Rey) ,« Dans l'épaisseur de la chair », delean Marie Blas de Robles (Zulma) , « Avant que les ombres s'effacent », de Louis Philippe Dalembert (Sabine Wespieser) , « lusqu'a la bête », de TimotheeDemeillers (Asphalte) , « Dans laforêt », de lean Hegland (Gallmeister) , « La nuit des béguines »,d'Aline Kmer (Liana Levi) , « Marxet la poupée », de Maryam Madjidi (Le Nouvel Attila) , « Seules lesbêtes », de Colin Miel (LeRouergue) et « La baleine the

baide » de Pierre Raufast (Alma)Une selection de ces dix titres esta disposition dans les mediatheques partenairesLe vote aura lieu du 7 juin au18 juillet, sur bulletin papier ousur Internet ll suffit d'avoir lutrois ouvrages pour pouvoir partielperLouis Philippe Dalembert, l'un desauteurs en lice pour ce prix, animera une rencontre dedicace, mardi5 juin, a 18 h, au Pôle culturel deConcarneau Ce natif de Port auPrince évoquera l'histoire du docteur Schwartzberg, personnage deson roman « Avant que les ombress'effacent », qui a pu fuir la barbane nazie en devenant citoyen haitien

T Contactwww médiathèques cea bzh

Date : 16 SEPT 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 280453Edition : Lot et Garonne

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LA PEPITE DE DELBERT

Combat de femmesRENDEZ-VOUS Chaquevendredi, retrouvez le coupde cœur de la librairieMartin-Delbert et gagnezun exemplaire du livresur notre page Facebook

Commencer la lecture de « LaNuit des béguines », c'est s'offrirle spectacle d'une époque tropméconnue.

Des figures féminines évoluentdans le microcosme du bégui-nage. Singulières, captivantes, Ysa-bel la Sage, Ade l'érudite, Maheutla Rousse, font découvrir l'espaceclos qui accueille des femmes sou-haitant échapper au mariage ouau cloître, tout en ayant une cer-taine liberté, loin du joug deshommes. Cela est possible grâceà Louis IX, fondateur de ce lieu enplein Paris.

L'auteur, Aline Kiner, éveille lescuriosités en partageant des épi-sodes historiques marquants :l'abolition de l'ordre des Tem-pliers, la remise en cause du bé-guinage etc. Ainsi, la fresque quis'élabore dans cet ouvrage met enlumière le passé de ces femmesqui ont choisi de vivre à la lisière dela société.

Fortes, elles ne se sont pas lais-sées accabler par le poids de leurs

Aline Kiner partage clesépisodes historiques dans sonOuvrage. PHOTO DR

destins, mais elles le prennent enmain, actrices de leur vie. Les sai-sons rythment leur quotidien. Lerideau est prêt à laisser dans l'om-bre les béguines qui ne sont ni re-ligieuses, ni laïques. Elles vont de-voir céder au pouvoir royal maisayant l'indépendance pourvaleur,leur combat se poursuivra à l'exté-rieur. Un roman historique capti-vant, intense et savoureux quel'on voudrait prolonger pour re-trouver Ysabel ou Ade et Maheut.

« La nuit des béguines », Aline Kiner (ed.Liana Levi)

Date : 31 AOUT 17

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 12249

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.a librairie del'Indépendant

de livres Ide la semaine

Quatre beautés à perdre latête. Quatre déesses qui par-tagent tout, les amants, les fousrires, les coupes de champagne.Si Lana Turner, Ava Gardner,Grace Kelly et Lena Home ontdes vies de légende, l'histoirede leur bande tient du conte de

À Paris, au Moyen Âge, unbâtiment singulier borde larue de l'Ave Maria, dans le ma-_ • _ i . . . . . . i i. /. • . _ _ i

fondé par saint Louis. Dans sesmurs, vit une communauté defemmes hors normes. Veuvesou célibataires, nobles ou où-

troublant que poé-tique, best-seller dès sawution aux États-Unis, leiremier roman d'Emily Fri-Jlund a été acclamé par la:ritique et reconnu commel'oeuvre d'un nouveau talent

Dossier : Quand l'amourChange le cours de l'his-loire. « Nous aimons ces"euilletons amoureux qui«mentent la vie politique »

^mour, gloire et pouvoir :Jean d'Ormesson passe en•evue les passions des puis-sants. De Cléopâtre auxprésidents de la Ve Répu-blique, l'académicien nous! !.. i J.inviie a une proiiieiiauegalante dans les coulissesde l'histoire.

LA SEMAINE METZ THIONVILLEMOSELLE Date : 27 JUIL 17Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 3471

Journaliste : Béatrice Arvet

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la Senrtoï me

LES AVANT Bio d'Aline Hlm^ Née en Moselle dans une famille de mineurs, AlineKiner a fait des études de lettres. Après plusieurs annéesà FR 3 Île-de-France, elle travaille pour la revue Thalassa,puis intègre le magazine Science et Avenir. Elle est actuel-lement rédactrice en chef des hors-séries du magazine.Elle a publié " La cathédrale, livre de pierre " en 2004(Presses de la Renaissance), " Le jeu du pendu " en 2011(Liana Levi) et " Lavie sur le fil " (Liana Levi, 2014).

Jun attend la sortie

y «TA NUIT DES BEGUINES »EDITIONS LIANA LEVI

ALINE KINER1 Ont-elles conscienceque leur statut irrite de nombreuxclercs et ecclésiastiques ? "

Paris regorge d'histoires oubliées,ensevelies au fil des siècles sous les

différents aménagements urbains. AlineKiner réveille celle du Béguinage royal,institué par Louis IX afin de permettre àdes centaines de femmes d'étudier, detravailler ou simplement de vivre seulessans se marier ou entrer dans les ordres.En place de l'actuel lycée Charlemagne,derrière le rempart qui abritait un hôpi-tal, une chapelle, leurs maisons elles lieux

communs, celles-ci exerçaient une li-berté étonnante pour l'époque. Cepen-dant, en ce début du XIV" siècle, en plei-ne inquisition, au moment du procèscontre les Templiers et du scandaleconcernant Marguerite Purete - une bé-guine de Valenciennes, auteur d'un ma-nuscrit prônant une relation directe àDieu - leur quiétude est sérieusementmenacée.Dans ce contexte, la vieille Isabel a fort àfaire pour protéger Maheut, une jeune fu-gueuse dont les cheveux roux enflam-ment les superstitions. D'autant qu'unfranciscain en mission secrète est à ses

trousses et que l'enceinte du clos recèletout de même quèlques rivalités. Au-delàde l'intrigue habilement tissée dans lecontexte économico-religieux, AlineKiner fait revivre un Paris joyeux le jour,menaçant la nuit. Elle nous promènedans les quartiers animés de la capitalequi se réveillent au son des roues à aubeet vibrent aux cris des chalands, des col-porteurs ou des bateliers. Voici les pre-mières pages de ce roman très documen-té dont le suspens fonctionne de bout enbout.

# Béatrice Arvet

Date : MARS 18

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.125Journaliste : François Marxer

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L I T T É R A T U R E

Aline Kiner

La nuitdes béguinesLiana Levi, 2017,336 pages, 22 €.

• Roman médiéval : la référenceabsolue, hormis les chefs-d'œuvredu XIXe siècle, n'est-elle pas Le nomde la rose d'Umberto Eco (Grasset,1982) qui mêle, pour notre plusgrand plaisir, érudition subtile etrebondissements d'une intriguequasi policière, tout orientée versun enjeu philosophique ? L'ouvraged'Aline Kiner soutient la compa-raison, d'autant mieux qu'il met enlumière la coïncidence entre troisfaits historiques qu'on a coutume dedissocier : le procès des Templiers,l'affaire Marguerite Porète et ledébat autour des béguines, le toutmené et patronné par l'inquiétudesuperstitieuse du roi Philippe le Bel.La question que pose l'autonomiedes béguines est intelligemmentévoquée : dans le monde médiéval,chacun doit trouver place dans unordo où il jouira d'un status qui luioctroie une libertas en échange d'unservitus auquel il est astreint. Or lesbéguines, vivant librement en com-munauté hors de toute contraintemonastique, ne relèvent d'aucunordo et bénéficient d'une libertassans acquitter un quelconque ser-vitus. Elles occupent un entre-deuxinstable et problématique. Mêmesous le patronage des franciscains,elles se voient reprocher leur indé-pendance à lire et commenterl'Écriture et à théologiser, sans lapatente d'une autorité cléricale ou

universitaire. En fera les frais Mar-guerite Porète, exécutée le 1er juin1310 (l'intrigue du roman tourneautour du sort de son ouvragecondamné, Le miroir des âmessimples et anéanties). Les péripétiesbien menées de ce roman laissententrevoir la question, qui se poseà toute société, de la place de l'êtreféminin en sa spécificité, manièrede faire signe à notre époque quiinspire la psychologie de bien despersonnages.

• François Marxer

Date : 06/06/2018Heure : 10:11:22

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Remise du Prix FulbertEn ce moment à Chartres

Le 29 juin 2018

Le Prix Fulbert est un prix littéraire distinguant une œuvre relative au Moyen Âge parmi la production éditorialerécente pour les adultes et pour les jeunes.

La 13e édition aura lieu en présence de la lauréate du prix adultes Aline Kiner et de la lauréate du prixjeunesses, Danielle Martinigol, choisie par des élèves chartrains. Vendredi 29 juin à 17h à la médiathèqueL'Apostrophe.

Sélection des livres adultes :

→ Le drame d'Azincourt de Valérie Toureille, éditions Albin Michel, 2015

→ Le Serment de Compostelle de Brigitte Piedfer, éditions Ouest France, 2016

→ La Nuit des Béguines d'Aline Kiner, éditions Liana Lévi, 2017

Sélection des livres jeunesses :

→ Le mystère Guillaumin de Bernard Gallent, éditions Oskar, 2016

→ Les pierres qui pleurent de Danielle Martinigol, éditions Actu SF, 2016

→ Pendant la guerre de Cent Ans de Brigitte Coppin, éditions Gallimard, 2016

Renseignements :

→ Vendredi 29 juin à 17h00

→ Médiathèque L'Apostrophe, 1 bd Maurice Viollette, 28000 Chartres

→ Tél. : 02 37 23 42 00

→ Site : https://mediatheque.chartres.fr/Default/accueil-portal.aspx

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Date : 30/05/2018Heure : 05:23:34

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Aline Kiner - La nuit des béguines

La nuit des béguines

Aline Kiner

Editions Liana Levi

Août 2017

336 pages

ISBN : 9782867469466

4ème de couverture :

Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre,étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l'autorité deshommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, quiconnaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l'arrivée d'une jeune inconnuetrouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d'un inquiétantfranciscain… Alors que le spectre de l'hérésie hante le royaume, qu'on s'acharne contre les Templiers et qu'enplace de Grève on brûle l'une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre.Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté.

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Date : 30/05/2018Heure : 05:23:34

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Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kinernous entraîne dans un Moyen Âge méconnu. Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l'heure,animent une fresque palpitante, résolument moderne.

L'auteur (site de l'éditeur) :

Aline Kiner est née en Moselle et vit à Paris. Elle est rédactrice en chef des hors-séries du magazine Scienceset Avenir. Passionnée par l'histoire, et en particulier le Moyen Âge, elle publie en 2004 aux Presses de laRenaissance La Cathédrale, livre de pierre. Aux éditions Liana Levi, elle est l'auteur de trois romans: Le Jeudu pendu (2011) et La Vie sur le fil (2014) et La Nuit des béguines (2017).

1310, au grand béguinage royal du Marais à Paris, fondé par Saint-Louis, Ysabel, guérisseuse, qui connaitle pouvoir des plantes, recueille une jeune femme blottie contre la porte d'entrée du béguinage. Cette jeunepersonne a la mauvaise idée d'être rousse, couleur considérée comme appartenant au diable et Ysabel a fortà faire pour ne pas qu'elle soit de nouveau abandonnée. Cette jeune femme a subi des sévices sexuels etdoit être protégée et soignée.

Autour de Maheut, c'est son prénom, se bâtit une intrigue très convaincante. L'atmosphère religieuse del'époque avec l'église catholique qui voudrait voir les béguinages détruits et leurs pensionnaires dans desétablissements religieux cloîtrés. C'est vrai, ces femmes qui vivent seules, et, surtout, libres sans la tutellemasculine à laquelle ces dames et demoiselles se devraient d'être attachées, rattachées à un mâle. « Quoiqu'il en soit, toute femme n'étant ni épouse ni nonne est suspecte. Surtout lorsqu'elle s'acharne à prêcher,usurpant les privilèges du clergé. Et des hommes. »

Philippe le Bel veut purifier la religion catholique. « Philippe est littéralement hanté par la peur de l'hérésie. »Ils'en prend à l'ordre des Templiers « Il est vrai que depuis l'arrestation des Templiers, les rumeurs les pluseffrayantes circulent. Hérésie, sorcellerie, sodomie… Les moines soldats souffrent d'un péché originel : ils ontobtenu de porter les armes et de verser le sang, tout en étant religieux. Ce statut qui contrevient à la strictedivision des clercs et des laïcs dans la communauté des fidèles, à un ordre social voulu par Dieu lui-même, lesexpose à tous les soupçons de déviance. ». Les Templiers ont été soumis à la question « Ils ont été soumis àla question avec beaucoup d'efficacité. Selon l'inquisiteur général, c'est une méthode fiable pour emporter lavérité. Je ne permettrais pas de le contredire. Mais la vérité qu'on obtient est souvent celle que l'on cherche. »Ainsi parle Dame Perrenelle, maîtresse du grand béguinage, une personne qu'Ysabel respecte beaucoup etqui sait gérer le clos et l'extérieur.

Et puis, il y a ce livre qu'a écrit Marguerite Porete, béguine dans le nord de la France. Pour ce livre, « Lemiroir des âmes simples et anéanties », jugé hérétique, Marguerite meurt sur le bûcher en juin 1310. Il nesubsiste aucune trace du manuscrit

Ce même livre sera un des fils rouges du roman d'Aline Kiner. Beaucoup de très belles descriptions quiparaissent réalistes. A travers l'histoire du béguinage du Marais, je découvre la vie parisienne dans les années1300 où, « même dans la mort, les miséreux ne peuvent reposer en paix ». Les autorités religieuses ont fort àfaire avec tous les provinciaux qui montent à Paris pour se louer, qui espèrent trouver une vie meilleure. Lesgueux et les miséreux ne sont plus soumis comme les serfs des campagnes.

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Date : 30/05/2018Heure : 05:23:34

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Le clergé veut absolument assujettir les béguines, ces femmes un peu trop libres et indépendantes, très,trop, cultivées « Du soupçon, ou de l'inquiétude face à la liberté des pieuses laïques, il semble que l'on soitpassé à l'accusation. »

J'ai aimé cette plongée dans le Paris du moyen-âge, appris la présence de béguinages à Paris. Ah, le Parisde cette époque, sale, odorant, bruyant, grouillant, vivant qui s'oppose au calme, à la sérénité, au secret dubéguinage. Les béguines ont le droit de travailler à l'extérieur du béguinage. Ainsi, dans le quartier de lasoie, rue Troussevache très exactement, vit et travaille Jeanne du Faut. Elle possède un atelier où travaillenttisserandes, brodeuses, crépinières.

Le béguinage est un lieu clos protégé où les femmes pieuses mais laïques, célibataires, veuves,s'épanouissent, osent, ont des convictions et peuvent les mettre en valeurs, si elles ne sont pas contrairesaux bonnes mœurs. Je comprends que cela ait chagriné ces messieurs.

Ne nous voilons pas la face, l'hérésie peut revenir et, une fois encore, ce seront les femmes et les érudits qui,en premier, en subiront les conséquences. Les premières car, voyons les femmes se doivent d'être soumises,les intellectuels car, le savoir est contraire à l'obscurantisme.

Aline Kiner a écrit un livre passionnant, un bel hommage aux béguines, femmes libres tellement humaines.

Un livre d'histoires et d'histoire qui pourrait, malheureusement, devenir d'actualité avec la montée de lareligiosité et de l'intégrisme. Veillons ! la nuit des béguines ne dit pas revenir

Tous droits réservés à l'éditeur LIANALEVI 312940680

Date : 18/09/2017Heure : 10:31:55Journaliste : Scott Dominic Carpenter

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Rentrée Littéraire 2017

Aline Kiner La Nuit des béguinesLiana Levi 2017 / 22 € - 144.1 ffr. / 329 pagesISBN : 978-2-86746-946-6FORMAT : 14,2 cm × 21,2 cm

Bataille sourde entre conservateurs et progressistes, débat sur la liberté des femmes (jusqu'aux vêtementsqu'on leur autorise à porter), angoisse concernant la circulation d'idées inflammatoires sous des formesqu'on a du mal à contrôler… Pourtant il ne s'agit nullement de la montée du Trumpisme, du voile intégral, nimême des «fausses nouvelles» qui circulent sur Internet. Il est plutôt question d'une étrange communauté defemmes, dont le statut ambigu commence à poser problème vers le début du 14ème siècle. Les béguines, nifemmes du monde, ni religieuses, vivent retirées dans un clos au cœur de la cité médiévale, où elles jouissentd'une liberté de plus en plus contestée. A l'ouverture du roman, Dame Ysabel, l'herboriste de l'hôpital, accueilleune jeune fille recroquevillée près de la porte d'entrée - événement qui marquera le début de la fin pour cehavre de paix.

Plusieurs intrigues s'entremêlent dans La Nuit des béguines : celle de Maheut-la-Rousse, qui cherche à fuirun mari brutal ; celle d'Ysabel, qui maintient l'ordre dans la communauté ; celle d'Humbert, franciscain chargéd'une étrange mission. Et puis d'autres, qui font une toile de fond politique et sociale : Philippe le Bel peine àmaîtriser les Templiers ; une crise financière fragilise l'Etat ; des textes sont interdits, leurs auteurs brûlés vifs.

Et pourtant, malgré cet écheveau de récits, le plus grand intérêt de La Nuit des béguines ne vient pas desévénements. Ce n'est pas un ''roman historique'' (étiquette souvent condescendante), c'est tout simplement unroman, très bon, riche de personnages complexes, et de facture sophistiquée. Si Aline Kiner possède un donparticulier, c'est celui de maintenir l'équilibre entre le moderne et le médiéval. Ses personnages témoignentd'une psychologie profondément humaine, qui traverse les siècles sans difficulté. Encore plus extraordinaire,elle donne un souffle médiéval à son style, usant d'un vocabulaire qui rappelle les racines de la langue, etd'une syntaxe qui frôle parfois l'archaïsme. La cadence même des phrases s'avère incantatoire, propre à unmonde où le chant et la Bible règlent la semaine.

Si La Nuit des béguines se lit avec la richesse d'une expérience vécue, c'est sans doute grâce en partieà l'érudition considérable de l'auteur (une bibliographie partielle se trouve à la fin du texte). On ne peut

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Date : 18/09/2017Heure : 10:31:55Journaliste : Scott Dominic Carpenter

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qu'admirer la finesse avec laquelle Aline Kiner nous fait découvrir cet autre monde qui n'est pourtant pas sidifférent du nôtre. Quoiqu'on regrette (un peu) la complexité de la conclusion, trop rapide, le pèlerinage dulecteur reste savoureux.

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Date : 22/08/2017Heure : 17:41:43Journaliste : Philippe Kieffer

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La Nuit des béguines, un drame dense de la rentrée littéraire à nepas raterC'est la chronique d'une piété dangereuse

DRLa Nuit des béguines, un drame dense de la rentrée littéraire à ne pas raterAutant l'admettre et le déplorer d'emblée, voilà un roman qui, sauf interventions divines répétées suivies demiracles en cascade, n'a que peu de chances d'échapper à la noyade au large des côtes de la rentrée littéraire.

Déjà, il y a ce titre... La Nuit des béguines, qui n'évoquera sans doute, et dans le meilleur des cas, que lefugitif souvenir d'un épisode lointain de l'histoire religieuse. Donc, un ouvrage qui relève de ce genre bancal:le roman dit "historique", cette loterie éditoriale, ce mystère imprimé, parfois radieux d'intelligence, le plussouvent frivole par inconsistance ou rendu indigeste par la pesanteur de ses références.

Handicap de départ auquel s'ajoute l'écueil de l'époque en question, ce vaste et si compliqué Moyen Âgequi n'intéresse plus grand monde, à moins d'être numériquement converti en Rois Maudits ou en saisons deGame of Thrones. Tout pour échouer, donc, sans même parler du contexte et du thème, pour le coup tousdeux rédhibitoires: une histoire de vraies-fausses religieuses qui n'en sont pas complètement, à l'orée duXIVe siècle, quelque part sous Philippe le Bel, dans un quartier en lisière du Paris autrefois ceint par PhilippeAuguste (le Marais) et qui a bien changé depuis.

C'est une certitude, au moment d'écrire, et quand tant d'autres de la même promotion de rentrée allaient secontenter de recycler du fait divers ou de travestir en romans des biographies de célébrités, Aline Kiner n'a paschoisi l'option "Facilité". Difficile de concevoir projet romanesque a priori plus rébarbatif et commercialement

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Date : 22/08/2017Heure : 17:41:43Journaliste : Philippe Kieffer

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suicidaire. Et cependant, contre toute attente, ce sont quelques heures de lecture majestueuse qui attendenttous ceux qui franchiront la porte du grand béguinage royal de Paris.

Ceci établi, de quoi s'agit-il? Qu'est-ce qui fait de cette Nuit des béguines un récit à la fois ancré dans uneséquence de l'Histoire de France (tout s'y déroule entre les pages de celle-ci correspondant aux années1310-1317) et une épopée spirituelle "hors temps", aussi rêveusement lointaine que puissamment politiqueet contemporaine?

Grande Histoire et humbles parcours

Bien sûr il y a, pour commencer, la déconcertante et si attachante originalité du statut des béguines, ces"inclassables", ces "insaisissables". Ces pieuses réfractaires, "ni totalement contemplatives ni totalementactives" qui, au cœur d'un monde où "toute femme n'étant ni épouse ni nonne est suspecte", avaientet l'audace et la foi de "refuser le mariage comme le cloître". De vivre dans une sorte de communautésans règle et d'y choisir, librement, de méditer ou travailler, de soigner ou cultiver, de mendier ou prêcher.Sans s'interdire, au besoin, de fabriquer et commercer des étoffes, quand bien même avec de séduisantsmarchands et banquiers venus d'Italie... Dans l'espace à la fois clos (géographiquement) et formidablementouvert (intellectuellement) de cette communauté, Aline Kiner a su installer et faire vivre d'extraordinairesportraits de femmes, de tous âges, de toutes conditions. De toutes convictions, aussi.

On ne dévoilera pas ici par quelle trame romanesque elle invite ses lecteurs à la table et dans le cœur d'uneéblouissante et généreuse Ysabel ou d'une espiègle et imprévisible Maheut. On ne déflorera pas davantage— ce serait pécher en intriguant contre l'intrigue, qu'il importe de laisser découvrir – les rôles masculins qu'ytiennent franciscains et dominicains.

Il devrait suffire à éveiller les curiosités de dire que s'entrelacent, au fil des chapitres, grande Histoire ethumbles parcours, précieux et captivants récits de vies quotidiennes, rebondissements aventureux... LaNuit des béguines brasse la rumeur fétide des ruelles parisiennes, le murmure des prières, les chapeletsd'injustices, l'insolence lugubre de la misère, le paupérisme moral des prélats, l'intégrisme inquisitorial, lessuperstitions...

Exploration du pire, on l'aura compris. Mais le voyage au bout de cette nuit-là se double aussi, tout au long duroman, et comme d'un onguent destiné à l'apaisement de toutes les plaies et malédictions du temps, d'uneinaltérable et vivifiante douceur. Celle de vivre le béguinage dans et par les choses les plus simples: la lecture,les jardins, "la souplesse et la chaleur de l'humus" des potagers, les jours rythmés "par les offices et lespsaumes", l'arôme des saisons, des repas, ou des préparations aux soins où se mêlent fragrances de cerfeuilou gingembre, fumigations "de fenouil et d'aneth", pain bis et cannelle, sans oublier la sauge "qui guérit tout".

Hérésie personnifiée

Pourtant, sans être négligeable, cette intrigue est de modeste intensité au regard de la fresque fervente, del'envoûtante bible intellectuelle et de la minutieuse enluminure historique et sociale que brosse Aline Kinerd'un seul et même élan. La trame fictionnelle se fait charpente. S'y arrime et s'y déploie la grand-voile descontroverses théologiques du temps. Celle des aspirations à de nouvelles valeurs morales, aux libertés etréformes. La Nuit des béguines baigne dans l'obscurité des crises monétaires à répétition, la noirceur desmanipulations bancaires royales, l'opacité d'une Église mercantile, les ténèbres d'un sexisme sédimentédepuis des siècles et, recouvrant tout, dans l'ombre infernale du procès fait aux Templiers. Ces temps sontaussi ceux de la torture et des exécutions en place publique au moindre soupçon d'hérésie naissante.

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Date : 22/08/2017Heure : 17:41:43Journaliste : Philippe Kieffer

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Or, dans ces années-là, l'hérésie n'est pas qu'un mot à vocation accusatoire. Elle est personnifiée. Elle porteun nom. Celui d'une femme exceptionnelle d'indépendance et de modernité pour l'époque : Marguerite Porete.Cette béguine originaire du Nord qui a eu l'outrecuidance d'écrire un livre au titre sublime, Le Miroir des âmessimples et anéanties. Un brûlot mystique où elle ose parler de Dieu comme d'un "amant désiré" et prétendrequ'on peut aimer et croire sans avoir besoin des fastes, hiérarchies et pouvoirs d'une Église richissime... Lacruauté du châtiment se devait d'être à la hauteur du scandale provoqué. Tout comme son livre avait étébrûlé en Flandre à sa parution, Marguerite Porete finit elle-même sur le bûcher, place de Grève, en 1310."Marguerite n'a pas été suppliciée pour perversion (...) Elle est la première femme à avoir été brûlée pour unlivre", rappelle et souligne Aline Kiner.

À partir de cette date, soupçonnées d'hérésie générale par un clergé exclusivement masculin ne les ayantjamais considérées d'un bon œil, et perdant la protection tutélaire d'un Philippe le Bel plus soucieux despéculation monétaire que théologique, le sort des béguines sera progressivement scellé. N'en disons pasdavantage. Quoique... si, encore un mot.

De toutes les raisons et qualités qui font de la Nuit des béguines un roman singulier et sereinementdétonnant cette rentrée, il en est deux autres, indissociables: sa rafraîchissante intelligence de la complexitéhistorique, et sa mélodieuse sobriété d'écriture. Une prose fluide, précise, soyeuse, restituant gestes etodeurs, mouvements des âmes, conflits intérieurs, spiritualité des êtres et saveur des choses inanimées.C'est la chronique d'une piété dangereuse. La descente aux nouveaux enfers d'une société qui mue. Onirismed'un monde où cohabitent démons et merveilles, science et sorcellerie, sermons et prédications, d'un côté.Réalisme, pragmatisme et cruauté, de l'autre, d'une époque qui voit se développer de grandes villes, desmarchés, des corporations, un capitalisme émergent...

Avec pareils sujets et personnages, le risque était omniprésent de recouvrir chaque page d'un épais vernid'érudition. Il n'en est rien. Aline Kiner a su rendre la densité du drame en évitant la pesanteur du didactisme.Sensible et subtil sur le fond, charnel et poétique dans sa forme, cette Nuit est un roman lumineux de douceuret de générosité dans l'assemblage des mots, le mariage des pensées, la communion littéraire avec ce quifut un moment unique de la spiritualité médiévale.

Aline Kiner – La Nuit des béguines. Ed Liana Levi. 340 pp.

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