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  • 7/21/2019 20140918_QUO

    1/20

    Jeudi 18 septembre 2014 - 70e anne - N21669 - 2 - Francemtropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Mry

    Cest son temprament, et saqualit premire. ManuelVallsprendsesresponsabili-ts. Et les risques qui vont

    avec. Cinq mois aprs sa nomina-tion, enbutte autroubleet auxcriti-ques dans son camp et jusque danssonquipe,lepremierministrevou-lait uneclarification.

    Illaobtenue,endeuxtemps.A lafin du mois daot, il a constitu undeuxime gouvernement, homog-ne et dlest de ses contestataires.Mardi16septembre,devantlAssem-ble nationale, il a recueilli laconfiancedune majoritgalementhomogne.Maisrtrcie, triqueetinquite.

    LoppositiondesdputsFrontdegauche tait connue. Labstentionunanime des cologistes confirmeleur participation de plus en plusrtive lamajorit. Surtout,le campdesfrondeurssocialistessestlar-giet sdiment:le 8avril,ils taient

    11 refuserla confiance; mardi,prsde trois fois plus (31). Le premierministre peut se rjouir quil ny ait

    pasde majorit alternative. Ilsaitdsormais quil devra gouverneravecunemajoritrelative:269dpu-tslont soutenu,quand la majoritabsolueest de289 voix.

    Dans la situation de crise cono-miqueosetrouvelepayscroissan-celarrt,interminablecrueduch-mage, overdose fiscale, dficitsincompressibles,dette record, celane laisse gure de marge pourlaudaceetlarforme,lesdeuxtendards de M.Valls. Au contraire,celaimposeprcautionset compro-mis,au risquede laparalysie.

    Le premier ministre en a fait ladmonstration devant lAssemblenationale: offensif dans le ton, surles principes et les vux pieux, il atdfensifsur lefond,les contenuset les engagements concrets. Entreson Jaime lentreprise, devant lespatrons le26aot,et sonJaime les

    socialistes cinq jours plus tard LaRochelle,ilsestefforclasynth-se, laquelle est toujours plus terne,moins emballante que les dclara-tionsdamour.

    Quantsonespoiraffichdenga-ger, demain, une vraie confronta-tionavecladroiteet,pournepaslenommer, un Nicolas Sarkozy sur leretour,ilestlgitime,maisconstitueaussiunaveudefaiblesse.Brandirlerepoussoirde ladroitepourdmon-trerquonest degauche,cestrecon-natre quece nest pasune videncepourtout le monde, y comprisdanssoncamp.

    Cestl,en effet,auseinmme desa majorit, que la confrontationsera dsormais incessante. Avec unrendez-vous majeur et redoutable:ladiscussionbudgtairede lautom-ne.Cestalorsquilfaudradtailleretengager, enfin, les rductions dedpensesmaintesfoisannonces.Laussiquil faudradonnerdesgagescommela suppressionde la premi-re tranche de limpt sur le revenu,sortieduchapeaucemercredipourtenter de circonscrire la fronde. Lencore quil faudraconvaincre ou, dfaut,contraindre.Plusquejamais,ceseralheuredevritpourManuelValls,cepremierministredsormaisentrav.p

    Faut-ilpayerpourobtenirlalibrationdesotages?INTERNATIONALLIREPAGE5

    3COEURSU N F I L M D E B E N O I T J A C Q U O T

    DENEUVECATHERINE

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    2 0 1 4 R E CT AN G L E P R O D U CT IO N S W IL D B U N CH P AN D O R A F I LM P R O D U KT IO N S CO P E P I CT U R E S AR T E F R AN CE C IN EM A AR T E + W D R R H O N E S AL P E S C IN EM A CAN AL + CIN E + S O F I C IN EM A 1 0 P AL AT IN E E T O I L E 1 1 C IN EM AG E 8 R EG IO N I L E D E F R AN CE F I LM U N D M ED I EN S T I F T U N G CN C F I LM F O R D ER U N G S AN S T AL T

    ACTUELLEMENTAU CINMA

    BENOIT JACQUOTFILME LAMOURTEL UN THRILLER HITCHCOCKIEN.TLCINOBS

    sss LEXPRESS sss SUD OUESTssssSTUDIO CIN LIVE

    Soficinma 10

    OBAMA LANCE LA MOBILISATIONGNRALE CONTRE LE VIRUS EBOLAPLANTELIREPAGE6

    LES COURTISANS FONTLA QUEUE CHEZ SARKOZYFRANCELIREPAGE8

    Les inquitudesdespilotesdAirFranceLesngociationssont aupointmort entrela directionet les

    pilotes.Les conditions detransfertversla filialelowcostsontau cur desreven-dicationsdes navigants.CAHIERCOPAGE4

    Lafraude auxcotisationssocialesunniveau recordSelonunrapportdelaCourdescomptes,entre20 et

    25milliardsdeuros ontchapp laScuritsocialeen2012, enraisonprincipale-mentdutravailau noir.FRANCEPAGE9

    Lesnaufragsde lAdmissionpost-bacDe nombreuxbacheliersnontpasobtenula forma-

    tionquilssouhaitaient lis-suede la procdure dAdmissi-onpost-bac.Le bacproest par-ticulirementconcern.CAHIERCOPAGE9

    Vallsveutsupprimer lapremiretranchedelimptsurlerevenu

    DITORIAL

    AUJOURDHUI

    tAprs un votede confiance triqu,le premierministrefaitungeste pourles classespopulaires

    tLamesure doit pallierla censure de lallgementdes cotisationssalariales parleConseilconstitutionnel

    tM.Valls na pasdtaillcette rforme, quirisquede faire peser davantagela chargede limptsurles classesmoyennes

    tAlaveilledelaconfrencede presseprsidentielle, lexcutiflchedulestlailegauche duPSLIREP.7-8

    UK

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    LE REGARD DEPLANTU

    EdMiliband,leadertravailliste,Edimbourg,le16 septembre.

    BENSTANSALL/AFP

    Unpremierministreentrav

    COSSE: LES ADVERSAIRES DE LINDPENDANCE VEULENT SAUVER LEROYAUME-UNILIREP. 2-3

    Algrie 180DA, Allemagne 2,40, Andorre 2,20, Autriche 2,50, Belgique 2, Cameroun 1 800FCFA, Canada 4,50$, CtedIvoire 1 800FCFA, Croatie 19,50Kn,Danemark 30KRD, Espagne 2,30, Finlande 3,80, Gabon 1 800FCFA, Grande-Bretagne 1,90, Grce 2,40, Guadeloupe-Martinique 2,20, Guyane 2,50, Hongrie 950HUF, Irlande 2,40,Italie 2,40, Liban 6500LBP,Luxembourg 2, Malte 2,50, Maroc 12DH, Norvge 28KRN, Pays-Bas 2,40, Portugal cont. 2,30, LaRunion2,20, Sngal 1 800FCFA, Slovnie 2,50, Saint-Martin 2,50, Sude 35KRS, Suisse 3,40CHF,TOMAvion 450XPF,Tunisie 2,40DT, Turquie 9TL, USA 4,50$, AfriqueCFA autres1 800FC FA

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    international

    EdimbourgEnvoy spcial

    Longtemps, la fracture que

    provoqueraitun votefavora-blelindpendancedelEcos-

    se na pas t srieusement va-luedanslescerclesdirigeantsbri-tanniques, tant cette perspectiveparaissaitreleverdunevuedeles-prit. Cauchemar Westminster,rve Holyrood (le sige du gou-vernementcossais Edimbourg),la rupture de lunion scelle voicitrois cents sept ans est dsormaisperuesinoncommeuneprobabi-lit, du moins comme une srieu-se possibilit. LEcosse, lune desquatre nations composant leRoyaume-Uni, pourrait fairepaci-fiquement scession.

    Alaveilledurfrendumdujeu-di 18septembre, ni les sondagesqui prdisent la victoire du nonavecuneavanceinfrieurelamar-ge derreurstatistique, ni lobser-

    vation du terrain o lespartisansdu oui sont nettement plus visi-bles, incitant leurs adversaires ladiscrtionnepermettentdantici-

    per le verdict des urnes.Mais laconvergence des courbes dinten-tions de vote est spectaculaire: lespartisans de lindpendance, quiplafonnaient 40% voici un an,fontdsormaisquasimentjeugalaveclesNo,thanks.

    La revendication nationaliste

    est longtemps reste confine descerclesultraminoritaires. Fon-d en 1934, le Parti nationalistecossais(SNP),ferdelancedurf-rendum, a t disqualifiaprsguerre pour avoir refus laconscription et donc la luttecontre le nazisme. Il na cessdtre folklorique que dans lesannes 1970, aprs la dcouvertedu ptrole en merdu Nord,reven-diqucommeunerichesseaccapa-repar lAngleterre.

    Mais cest surtout MargaretThatcher qui, en refusant toutcompromisavecuneEcosseacqui-seau Labour, enbrisantles organi-sationsouvrireset enchoisissantcetteprovincedfavorisecommelieudexprimentationdesapolltax, a donn vigueur au dis-coursnationaliste. Le dmantle-ment des services publics, le gri-

    gnotage des conqutes sociales delaprs-guerre par les gouverne-

    ments successifs, en affaiblissantleslienstisssentrelescomposan-tes du Royaume ont acclr larenaissance dune aspirationenfouie chez les Ecossais: lehome rule , ou gouvernementautonome.

    Mais le rfrendum sur lind-pendance naurait jamais priscorpssansTonyBlair,DavidCame-ron et Alex Salmond. Aprs sa vic-toire lectorale de 1997, M.Blairremercie leslecteurscossaisquinont pas lu un seul dputconservateur. Il organise un rf-rendumsur lacrationdun parle-ment Edimbourg, qui emporteplus de 74% des voix. Dot dunemajoritrelativedanscetteinstan-ce nouvelle aprs 2007, le SNPmultiplielesrformespopulaires:gratuit des universits et desprescriptionsm dicales.

    En 2011, fort dune majoritabsolue, le parti dAlex Salmond

    abat son atout: le rfrendum surlindpendance. Tout juste lu etpersuad de la victoire crasantedu non, David Cameron accepte leprojet. Le premier ministre est sisrdesonfaitquilrejettelidedeconsulter les lecteurs sur unealternative, la devolution maxi-mumou devomax(maxi-transfertde pouvoir), qui aurait plus sre-ment remport ladhsion desEcossais. Le premier ministre, quivoulaitsansdoutefaireboirelatas-se M.Salmond, doit sen mordreles doigts aujourdhui.Certains deses amis tories lui reprochent cepari incertain dont il pourrait trelapremirevictime.

    Car si une majorit dEcossaisdit oui jeudi, le premier ministre,tenu pour responsable de lclate-ment du pays, devra peut-tredmissionner. Quant aux tra-

    vaillistes, ils seraient privs deleurs40 sigescossais.

    Pour rassurer les lecteurs, lespartisans de lindpendance ontmodrlexpressionde leurnatio-nalisme et dploy unecampagnepolitiqueanti-Westminster.Uti-lisant lhostilit des Ecossais lgard des conservateurs, ils ontmartel queseule lindpendance,taye par les revenus du ptrole,pouvait sauver les acquis sociauxcomme le service national de san-t (NHS). Nombre dlecteurs duLabour semblent avoir t sduitspar ces sirnes, promettant aussilabandon du nuclaire militaireau profit de dpenses ducativeset sociales.

    En face, le camp du Bettertogether (mieux ensemble) apointlesfailles:laffaiblissementauxyeuxdumondedelensemblebritannique au dtriment de tou-tes ses composantes; le risque

    dune fuite des emplois et desinvestissements, conscutive

    lrectiondefrontiresetladisso-ciationdes rgimesfiscaux.Et sur-tout, les incertitudes montaireslieslapromesse,seloneuxfalla-

    cieuse, dAlex Salmond de conser-verlalivresterling,contrelavolon-

    t de Londres. Pointant la montedu terrorisme, les unionistesont aussi mis en garde les lec-teurs contre linscurit qui rsul-

    terait de la perte de la protectionmilitaire britannique.

    Complexe, long, incertain, ledmantlementdelabasedesous-marinsnuclairesbritanniquesdeFaslane(Ecosse),seraitlundesdos-siers les plus pineux ouverts parla victoire du oui. La scession delEcosse, plus europhile que le res-te du Royaume-Uni, renforceraitaussile risquedunesortiede Lon-dres de lUnion europenne. Sanscompter lencouragement auxnationalismes basqueet catalan.

    Mme en cas de succs du non,les turbulences cossaises seraientloin de sapaiser. Si les trois grandspartis de Westminster tiennentleurspromessesduntransfertmas-sif de pouvoirs, ils encouragerontles aspirations autonomistes desautres composantes du Royaume,qui exigeront une redistributiondes comptences. Dj contesteparles Ecossais, la tradition britan-nique dune Constitution noncri-teseraitaussiremiseen cause.

    Et si lestablishment politiquedeLondresvenaitoublierlesser-mentssolennelsdedevomaxrp-ts ces jours-ci aux Ecossais pourquils rejettent lindpendance, ilsusciterait la revendication dunnouveau rfrendum, voire lacolre.p

    PhilippeBernard

    LePartinationalistecossaisacessdtrefolkloriquedansles

    annes1970,aprsladcouverteduptrole

    enmerduNord

    Unchiffre recorddinscriptionssur les listeslectorales

    LEcosseindciselheuredechoisirsondestinAlaveilledurfrendumdu18septembresur lindpendance, lenonestlgremententte

    Onsetrouvedevantunnomanslandjuridiqueeuropen

    Inscrits4,3millions dlecteurscossaissesont inscritssurles

    listeslectoralespour rpondre

    laquestionqui faitlobjetdu rf-

    rendumdu jeudi 18septembre:

    LEcossedevrait-elletre un

    paysindpendant ?

    Jeunes Lechiffrerecorddesins-

    critsreprsente97 %de llecto-

    ratpotentiel. 300 000 lecteurs

    quinavaientpasvotaux derni-

    reslectionsnationalesse sont

    cettefois enregistrs. Parmieux,

    109 000jeunesde 16 18ans,

    auxquelsle Parlement cossaisa

    ouvertle rfrendum.

    ParticipationLetauxde partici-pationdevrait battredes records.

    Estim 80%,il devrait tresup-

    rieuraux 63,8%deslgislatives

    de2010et aux50,4% deslec-

    tionsauParlementcossaisen

    2011.

    OrganisationPourvoter, ilfaut

    rsiderenEcosse.Le voteest

    ouvertaux ressortissants de lUE

    et ceuxdepaysmembres du

    Commonwealthen situationrgu-

    lire.Les 2 608bureauxde vote

    serontouvertsjeudide 7h 22h.

    Lersultat final nest pasattendu

    avant lelendemain 7h.

    DesEcossaispartisansdu oui, le14 septembre, Glasgow. Surle terrain, lesmilitantsde lindpendancesontnettementplus visibles queleurs adversaires.ANDYBUCHANAN/AFP

    Entretien

    BruxellesBureaueuropen

    Lajuriste MarianneDony, titulai-rede lachaire JeanMonnetdedroiteuropen lUniversit librede Bruxelles,analyseles cons-quencespossibles pourlUnionduneindpendance de lEcosse.Quellesseraient les consquen-

    cespourles institutionsde lUE,

    dunouicossais?

    Unergion quiprendraitsonindpendanceseraitun nouveaupayset, mmesiriennestprvu,ilsera difficile,pourlui, dchap-per une demandedadhsion.Maison setrouve,en ralit,devantun nomansland.Les trai-tseuropensont envisag lesprocduresdadhsion, maisrienquiconcernelindpendancedunergionvoulant demeurerdanslUnion.Les textesactuelsserfrent aux Etatstelsquils sontdfinis constitutionnellement.Lespartisansdu ouidisentclai-

    rementvouloirresterdanslEu-

    rope, voiredsirerplus dEurope

    quelactuelRoyaume-Uni.Cela

    nechangerien ladonne?

    Lesconsquencesde larrivedunvingt-neuvime Etatmem-breseraienttelles,pour la Com-mission,le Parlement et lesautresEtats,quejaide lapeine imagi-nerquelonsorteducadredestraitsqui, je lerpte,ne connais-sentquedesEtatsbiendfinis.

    Ona ditque,pourlex-Allema-gnede lEst,onpouvaitse passerdunedemandedadhsionparcequela dfinition mmedelaRpublique fdraledAllemagnedevenait lAllemagnerunifie,donclemmepays.A linverse,onne peutpasdire quelEcosseferait,en casdeoui,partie deladfinitionconstitutionnelle duRoyaume-Uni,puisquelleauraitdcid densortirPourrait-onimaginer uneformu-

    ledadhsionsimplifie pour

    lEcosse?

    Une procduretrs simplifieestpossible.Rouvrir les35 chapi-

    tresde ladhsionnauraitaucunsens.Onpourrait estimerquelEcosse,actuellement danslUE,satisfait tous sescritres.Il reste-raittoutefois dterminersi,unefoisindpendante,elle lesrempli-raitencore.Quel statutdonnerait-elleaux Britanniquesvivantsursonsol,respecterait-elle ledroitdesminorits,etc.? Maislevraiproblmeseraitdefaireaccepterladhsiondune Ecossedevenueindpendantepar dautresEtats,quiredoutent untel prcdentDesjuristesestimentque,ds

    linstantquuncitoyeneuropen

    a bnficide droits,on nepeutleslui retirer,quoi quiladvienne

    deson Etat

    Cestvraietil faudrait, toutlemoins,un traitentre lUE etcetEtat afinque lesdroitsde sescitoyenssoient prservs.Maison ne pourraittirer argument decetteanalysepour affirmerquelEcosse parexemple,ou uneautrergiondemain,devraitdevenirdu coup,de manireautomatique,le 29e Etat-membre.

    Ledbatnest-ilpas dabordpolitique?

    Silexiste unevolontpolitiquedetrouverunesolutionsimple,au-delde quelqueslments juri-diquesincontournables,toutestpossible.Cecidit,un traitexiste,pourvu de28 signatures, maispasdecelle delEcosse. Letraitnon-cequunEtatqui nestpasdanslaliste dessignatairesdoitfaireunedemande dadhsion.Mais endehors deces points,tout pourraitallertrsvite.Ou trslentement,sicertaines capitalesveulentblo-querle processusCommentexpliquerquil nyaitapparemmentaucun scnario

    prtaumomentdaffronterun

    telrfrendum?

    Laccentest dsormaismis surle respect de lidentitnationaleet constitutionnellede chaqueEtat.On nadoncpasvouluanticiperune ventuellesparation,parceque celaauraitdonn lesignal quunEtatpourraitfinalementtrecontraintdaccepter quelque

    chosedontil napasenvie.Parailleurs,de plusen plusde

    petitsEtatsentrantdanslUEyjouissentdesmmesdroitsquelesgrands.Et finalement,de grandesrgions,commelEcosseoudautres,qui nontpasde relleexistencedanslUnion,peuventsedire queleur situationestinjusteetque lecadrenationallesforcerester larrire-plan.Lerfrendumcossais inspire-

    ra-t-illes Catalans,les Flamands

    oules Italiensdu Nord?

    LEcosseest un casparticulier.Cenestpasunede cesrgionsriches quiveulent cesserdtresolidairesavecle restede leurpays.Nousassistons unecrisegnralisedes Etatset, un peupartout,certainsse disentquechanger de cadrerendrales cho-sesplus aises. LEcossaisestconvaincuque cestLondresquiestresponsable de sesmaux. PourlesFlamands,cestlEtatfdral.Pourdautres,cestlEuropep

    Proposrecueillispar

    Jean-Pierre Stroobants

    2 0123Jeudi18 septembre2014

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    Une victoire du oui lind-

    pendance lors du rfren-dumenEcosse,jeudi18sep-

    tembre, ne marquerait pas seule-mentlafindunecampagneachar-ne,maisledbutdelonguesngo-ciations entre Londres et Edim-bourg. Avec un objectif: rsoudrelincroyable casse-tte conomi-que de la sparation. De la detteauxrservesptrolires,toutferaitlobjet dun vaste marchandage,rsume David Cobham, cono-miste luniversit Heriot-WattdEdimbourg.

    LEcosse pourrait, par exemple,accepter de conserver plus long-tempslarmementnuclaire,quel-le dsire transfrer en Angleterre,en change de la signature duneunion montaire. En thorie, lesngociations devraient tre bou-cles dici au 24mars 2016, la date

    vise par le premier ministre,AlexSalmond, pour mettre enuvre lindpendance en cas devictoire du oui. Un dlai serr, auvu de la complexit des questions rgler.

    Conserver ou non la livre ster-

    ling LaviabilitduneEcosse ind-

    pendante dpendrait en grande

    partie des modalits choisies enmatire montaire. Le ScottishNational Party (SNP), parti ind-pendantiste au pouvoir, souhaiteconserver la livre sterling au seindune union montaire avec leRoyaume-Uni, comparable lazone euro option la moins ris-queetla plusprobable.

    LEcossedevraitnanmoinsres-pecterdestrictscritresdeconver-gence de ses finances publiquesavec Londres. Son autonomiebudgtaire serait donc limite,explique Nathalie Dezeure, chezNatixis.Deplus,labanquedAngle-terre a dj fait savoir quellerefuseraitune telleoption.

    Dans ce cas, le plan B deM.Salmond serait de conserver lalivre, mais au sein dune unionmontaire informelle un peu

    comme lEquateur, qui utilise ledollaramricainsanscadre prcis.Pour que cela fonctionne, le paysdevrait accumuler dimmensesrserves de change afin dtre enmesure de lutter contre dven-tuelles attaques sur sa devise. Passrquil en soitcapable.

    Ladernireoption,moinscrdi-

    ble, serait de crer une nouvelle

    monnaie.Problme: le temps quecelle-ci construise sa crdibilit,lEcosse devrait surmonter unesvre crise de dfiance sur lesmarchs,tandisquelavaleurdesadevise seffondrerait.

    La phase de transition seraitchaotique et trsrisque, rsumeRayPerman,leprsidentdelInsti-tut David Hume, un think tankdEdimbourg. Cest bien pour celaque le SNP, galement rticent lidedadopterleuro, ne veutpasen entendreparler.

    Reprendreune partiedela dettebritanniqueLenouvelEtatrepren-drait une partie de la dette publi-que du Royaume-Uni sa charge.Deux critres de rpartitionseraient envisageables: selon lepoidsdelEcossedanslesdpenses

    duRoyaume-Unicequiporteraitladettecossaise55%duproduitintrieur brut (PIB) , ou selon lepoids de sa population. Lendet-tement du nouveau pays seraitalors de 87% du PIB, selon lescalculs de Natixis.

    Dans les deux cas, lEcossedevrait crer sa propre agence

    dmission de la dette. Puisque lestock dobligations souverainesdj mises serait toujours sousdroitbritannique,elle rembourse-rait dabord le Royaume-Uni, qui

    rembourseraitsontourlescran-ciersconcerns.Dans le mme temps, lagence

    commencerait mettre de nou-veaux titres, cette fois sous droitcossais. Les marchs feraientautomatiquement payer une pri-mederisquepluslevecenouvelmetteur, prvient Martin Beck,chezOxfordEconomics.Lestauxdix ans seraient ainsi de 0,70 1,70% plus levs que ceux desobligations britanniques (2,50 %),selon les estimations. Ce qui, pareffet domino, ferait grimper lescotsdempruntpourlesentrepri-sesetlesmnages.

    Un secteur bancaire hyper-

    trophi En ltat, la taille du sec-teur bancaire de lEcosse indpen-dante atteindrait 1254 % du PIB,dont800%pourlaprincipaleban-

    que cossaise, Royal Bank of Scot-land (RBS). Cest plus encore quepourChypre (700%) avant le nau-frage de ses banques! Autant direquen cas de choc financier lEcos-seseraitincapablederenflouerlestablissements en difficult, cequi inquite dj les agences denotation.Aprslarcentecrisedessubprimes,cestdailleursLondresqui a vol au secours des tablis-sements cossais.

    Nanmoins, la donne seraitpeut-tre diffrente dici 2016,car nombre dtablissementsmenacent de partir pour Londresen cas dindpendance: RBS,Standard Life ou encore LloydsBanking Group. Une vague dedlocalisations serait probable,analyse Ray Perman. Limpactserait nanmoins limit car, dansles faits, les centres de dcision de

    cestablissementssontdj Lon-dres, et leurs effectifs cossais ontbeaucoupfondupendantlacrise,ajoute M.Perman. Priv dun cen-tre financier fort, le pays verraitnanmoins fondre une partie desesrecettesfiscales.

    Des finances publiques dans lerouge LEcosse, hors ptrole, estactuellement subventionnepar Londres. Les dpenses publi-quesparhabitantysontenmoyen-

    ne de 1300livres (1600 euros)plus leves quen Angleterre. Surcette base, le dficit de lEtat cos-sais aurait t de 14% du PIB en2012-2013.

    Tout change avec les revenusdu ptrole. Le dficit publictomberaitalors 8% du PIB,selonles calculs des conomistes dugestionnaire dactifs Schroders,soit peu prs celui du Royaume-Uni aujourdhui (7%). Un niveautout de mme lev, qui laisseraitpeu de marges de manuvrebudgtaires une Ecosse devenueindpendante.

    Celle-ci naurait donc pas lesmoyens de financer lEtat-provi-dence la scandinave, avec unhaut niveau de protection sociale,dontrventles indpendantistes,explique David Cobham. Dumoinsau dbut.

    Partager des ressources ptro-

    lires incertaines Selon lesexperts, 96 % de la production deptroleduRoyaume-Uniet52%decelle de gaz se situent dans leseaux territoriales cossaises, enmer du Nord. Le pays rclamedonc lessentiel de ces rserves, etsurtout des revenusquellesdga-gent,essentielles la prennit desesfinancespubliques.

    Mais, l aussi, les ngociationssurlarpartitionseraientdautant

    plus serres que lavenir du sec-teurest incertain.Si la productionenmerduNordaatteintunpiclafin des annes 1990, elle a depuist divise partrois.

    Ces prochaines annes, la pro-duction devrait de nouveau aug-menter, lasuite dercentsinves-tissementsdes compagniesptro-lires.Maislampleurdecerebondfait dbat, et les recettes fiscalesdpendront du prix du baril, trsvolatil.

    Rsultat,les projectionsvarientfortement. Le scnario le plusoptimiste des indpendantistesaffirme que les revenus ptroliersseront de 6% du PIB en 2017, tan-dis que Londres prdit quilsseronttroisfois moindres.

    Se dbarrasser du nuclai-

    re Cest lune des revendicationsles plus symboliques des nationa-listes: aller vers une Ecossesansnuclaire. M.Salmond a nan-moins assur EDF, lexploitantdesdeux centrales cossaises, que

    celles-ci seraient maintenuesouvertesetquelextensiondeleurdure de vie sera possible. Enrevanche, il est hors de questiondenconstruire de nouvelles.

    Quantlarsenalnuclairemili-taire britannique, qui est actuelle-ment bas sur la cte ouest delEcosse, les nationalistes dsirentle transfrer en Angleterre. Unchantier particulirement dlicatet onreux.p

    MarieCharreletEric Albert (Londres)

    DesluscorsesEdimbourgpoursoutenirleoui

    Dette,monnaie,ptrolelecasse-ttedelasparationLedivorce lamiable, encasdindpendancedelEcosse,feraitlobjetdpresngociationsentreEdimbourgetLondres

    MobilisparDavidCameron,lepatronatbritanniquefaitdulobbyingpourlenon

    PIB EN 2012-2013,EN MILLIARDS DELIVRES STERLING

    PARHABITANTEN2012EN DOLLARS

    DETTEPUBLIQUE2013,EN MILLIARDS DELIVRES STERLING

    TAILLE DUSECTEURBANCAIREEN%DUPIB

    PARTDES RSERVES PTROLIRESGOGRAPHIQUEMENT, EN%

    Reste du Royaume-Uni

    Soit 9,2%du PIBdu Royaume-Uni(enincluantleptroleoffshore)

    1 428,8

    35 671(27 534 euros)

    39 642(30 600 euros)Ecosse

    144,7

    Ecosse

    106

    Reste du Royaume-Uni

    1 166

    RECETTES FISCALES 2013,EN %

    Reste du Royaume-Uni

    90,9

    Ecosse

    9,1

    Royaume-Uniaujourdhui

    Royaume-Uniaujourdhui Ecosse

    492 %

    Ecosseen casdindpendance

    1 254 %

    4 %

    96 %

    ResteduR.-U.

    Ecosse

    Un quilibre conomique en question

    SOURCES:NATIXIS

    ;OCDE

    Londres

    Correspondance

    Depuisla publication, samedi6septembre,dunsondagepla-antle oui lindpendanceen

    tte,les grandesentreprises sontmobilises.RoyalBank ofScot-land(RBS),LloydsBankingGroup,StandardLife,Marks &Spencer,BP: toutesontfaitpartde leurpr-occupation, menaantde dmna-gerleur sigesocial, avertissantdunepossible haussedesprix,soulignantque lesrservesdeptrole sonten fortebaisseMikeRake,le prsidentdu CBI,lorgani-sation patronalebritannique,apesde toutson poids,affirmantque 90% desentreprises cossai-sessopposaient lindpendan-ce: les incertitudesvont durer aumoins dixans, a-t-ilprvenu .

    Cettesoudaine offensivetran-cheavecle longsilence entretenupendantpresquetoutela campa-gneparles milieuxdaffaires,quiseretranchaientderrireuneneu-tralitde faade.Si lesentreprises

    ontlongtemps faitparten privdeleursinquitudes, elles prfraientviterde choisirtropouvertementleurcamp,dautantque lessonda-gesdonnaientle non lindpen-dance largementen tte.

    Leurbrusqueengagementdoit

    beaucoup la pressionexerceparle gouvernementbritannique.Notammmentlors duncocktailDowningStreet,le 8septembreausoir,deux joursaprsle fameuxsondage donnantle ouivain-

    queur. Lepremierministreconser-vateur,DavidCameron,qui rece-vaitce jour-lune centainedegrandspatrons,leur a lancunappelurgentlaction. Ilestalljusquvoquerlespritdu Blitzetdela victoire desBritanniquesunis face Hitlerpourleurdemander de sexprimer.

    FairepeurMaisla rhtoriquene suffisait

    pas.Le gouvernementbritanni-quea alorsutilissonpouvoirdactionnaire.A la suitedes plansdesauvetage de lacrise financi-re,ilpossde25% deLloydsBan-kingGroupet80%deRBS.Etsem-bleavoir faitpressionpourquelesdeux banquespublientdescommuniqustrs explicites,affirmantquellesdmnage-raientleursige socialplusausud

    en casdindpendancede lEcosse.Le casde RBSest particulire-

    mentexplicite.Le 10septembre22h16, leTrsor britannique aenvoyun courrier lectroniquequelquesjournalistesbritanni-quespourannoncerquela

    banqueallaitmettre,lelendemain matin,son communi-qusurla question cossaise.A lammeheure pourtant,le conseildadministrationde RBSdbat-tantdu sujetntaitpas termin,

    donnantlimpressionque Dow-ningStreet avaittlguidlasquence.

    Laficelletaittrop grosse.AlexSalmond,le premierministre cos-sais,a sautsurloccasion: Ilestmaintenantclairquily aune cam-

    pagnecoordonnede Westmins-ter,orchestre parDowning Street,

    pourdiffuser deshistoiresconomi-quesdestines fairepeur.

    Lechefde file desindpendan-tistesjoue surdu velours. Lagace-mentface Londres et laCityesttrsforten Ecosse.Le soudaindferlement davertissementsvenantde personnalits non rsi-dentescertesinfluentes,maisquinontpas ledroitdevote lorsdurfrendum,peut facilementser-virde repoussoir.

    Pourtant,lessondagessem-blentindiquerquelecalculde

    DowningStreetpourrait avoirpor-t: 48% desEcossaisestimentqueleurpaysy perdraitfinancire-menten casdindpendance,contre37%quipensentlecontraire.p

    E.A.

    Ilssaventque levotesera ric-rac, maisquimporte.LesCor-sesen seront.GillesSimeoni,

    mairede Bastia,et FranoisAlfonsi,ancieneurodput,deuxfiguresdu nationalismesur lledeBeaut,ferontlevoyagejus-quEdimbourgpour soutenir,jeudi18 septembre, lesindpen-dantistescossais.Jusquauboutdela nuitsille faut.On nest pasforcmentpour

    lindpendancede laCorse, recon-natM.Simeoni.Onnapasdeptrole,on napas lammedmo-graphie,mais onaunmmefilconducteur: lattachementauxidentitslocaleset larevendica-tionde politiquesplusproches despeuples!

    Auxctsde Bretons,deCata-lans, deBasques, deFlamands etmmedeQubcois, runisauseinde lAlliance libreeuropen-

    ne(ALE),la fdrationdepartisnationalistes europens,la dl-gationcorseprsenteenEcosse,composede cinqou sixperson-nalitspolitiques, nentendpasrater cemoment.Jevoislem-pressement,cest unvnementdeportehistoriquepourlEuro-pe,expliqueM.Alfonsi.Lamobili-sation,elleest cheznous.Ladyna-mique offensive,cestla ntre!

    NationssansEtatsQuandbienmmelenonlin-

    dpendancelemporterait,cesCor-sesquise battentdepuisplusdetrenteanspourfaire reconnatrelasingularitculturelleet politi-quedeleurle sententquunedynamiqueestlance.Quoi quiladvienne, lEcosseobtiendraplusdepouvoirs.Et cetteperspectivefaitrver lesinsulaires.Quonappelle advolutionouautre-

    ment,il ya aussicheznouscettevolontde sapproprierplusdepouvoirsdans diffrentsdomai-nes,indiqueldiledeBastia.

    Pourlheure,mmesi lenatio-nalismecorsequittepeu peu laclandestinitet laviolence,il res-tedifficiledimaginerlle dispo-serdunpremierministre lima-gedAlexSalmondenEcosse, chefdefiledu ouiau rfrendum.Mais,sansalleraussiloin,onaunespoir,avoueM.Simeoni,vo-quantla vague progressistequitraverselEurope.Aprs levotecossaisviendra,en novembre,celui desCatalans,que legouver-nementcentral espagnolrefusedavaliser.En dpitde salgitimi-t incontestable,rle lemaire.

    Pourles deuxcompres,lin-transigeancedeMadridne faitquillustrerune tendancedefond.CelledEtats enpleine rtracta-

    tionjacobine.LesEtats-nationssontdesEtatsmorts, appuieFran-oisAlfonsi.Pour lancieneurod-put,les revendicationsdesnationssansEtatssontdesappels plusdEurope.PluttBruxelles queParis, LondresouMadrid.Nous,onjoue fond lacarte

    europenne, souligneM.Simeo-ni,qui futlavocatdYvanColon-na,lassassin duprfetErignac.Le manquedEurope,cest cau-se desEtats-nations,insisteM.Alfonsi.

    AuxyeuxdesCorses, voildoncla leon quilfaudraittirerduscrutincossais: lecampduouiauraitt galvanisparlidequele Royaume-Uni quittelUnioneuropenne.EtM.Alfonsidassurer: Toutlemondeveut aller Bruxelles! p

    ClaireGatinois

    30123Jeudi18 septembre2014

  • 7/21/2019 20140918_QUO

    4/20

    charlinevanhoenacker

    Si tu coutes, jannule tout17:00 - 18:00

    la marche de lhistoire13:30 - 14:00

    jeanlebrun

    un jour dans le monde18:15 - 19:00

    nicolasdemorand

    soire spciale21:00 - 23:00

    nicolas

    demorand-rbeccamanzoni

    fte

    8)5,31 7,'1) *5)'1,5/)1 2& 6+,21 81('/%5.:

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    le 7/9patrickcohen

    international&europe

    O nzejoursaprslasignaturedun cessez-le-feu ngocidirectementavec VladimirPoutine, lUkraine esquisse lescontours de ce quelle espre treune sortie de crise durable auconflitquiladchire.Elmentprin-cipal decette stratgie, la loiadop-te,mardi16septembre,parlePar-lement ukrainien, qui garantitplusdautonomieauxrgionspro-russes du Donbassen rbellion.

    Letexte,adoptpar277voixsur450, offre unstatutspcial aux

    zones tenues par les rebelles, quireoivent pour une dure de troisansledroitdecrerleurproprefor-ce de police, de nommer procu-reurs et juges et de grer lcono-mie et le budget locaux. Selon letexte,deslectionsseraientorgani-sesle7dcembredanslesrgionsconcernes, afinquellesse dotentdexcutifslocaux.Lalanguerussey obtient un statut quivalent celui de lukrainien, et Kiev pro-

    met de favoriser la cooprationtransfrontalire entre ces zonesetla Russie.

    Une autre loi, adopte gale-mentmardi,prvoit une amnistiepourlescombattantsayantprislesarmescontrelarmeukrainienne, lexception de ceux stant ren-duscoupablesdecrimes,de meur-tresoudeviolsetdesresponsablesdeladestructionenvol,le17juillet,dunavionde laMalaysiaAirlines.

    Avec ces textes, le prsidentukrainien, Petro Porochenko, sen-gage sur la voie dune rsolutionpolitique dun conflit qui duredepuis cinq moiset a djfaitprsde3000morts.Cettevoieesttroi-te.Dabordparcequeleprojetasus-

    cit de vives critiques Kiev, jus-quedanslesrangsdelacoalitionaupouvoir.Lesprincipauxpartispoli-tiques saccordent sur la ncessitde ngocier avec M.Poutine, maisdivergentsurlampleurdesconces-sions faire. Et la perspective deslections lgislatives anticipes, le26octobre, radicaliseles positions.

    Mardi, PetroPorochenkoauraitexpliqu ceux qui menaaientdenepasvoterlaloiavoirenper-manence au tlphone M.Pouti-ne, qui lui aurait clairement ditquesesforcesprendraientMariou-pol (la grande ville ctire du sudduDonbass)etiraientjusquenCri-mesi leprojetntaitpas adopt.

    Ensuite, le cessez-le-feu est cha-que jour plus fragile. Ces trois der-niers jours, au moins une dizainedecivilset trois soldatsukrainienssontmortsdansdesaffrontementsDonetsk.Chaquecampserenvoielaresponsabilitdesviolations.

    Laccueilrserv ladoption dela loi par les rebelles de lest a tmitig. Si le chef sparatiste de largion de Louhansk a voqu unepremire tape vers une solution

    pacifique, lenumrodeuxdespro-russesde Donetsk a, lui,rejet tou-

    teformuleinstitutionnellequilais-serait le Donbass dans le giron deKiev. Moscou,par lavoix du porte-paroledu Kremlin,a prudemmentvoqu le dbut dunrglement.

    Malgr ces obstacles, Kiev veutcroire dans le succs de son plan.Cette loi offre lavantage dtreacceptablepar VladimirPoutine,explique un haut responsable desservices de scurit. Formelle-ment, les demandes de Moscou neconcernentque lalangueet lauto-nomie. M.Poutine peut dire son

    peuple quil a gagn , et se sortirdune aventure qui na pas si bientourn pourlui.

    Cetteconfiancedansla capacitdu prsident ukrainien ngocier

    une sortie de crise sappuie suruneconvictionapparemmentsur-prenante pour qui a vu les routesdu Donbass jonches de colonnesde tanks ukrainiens dtruits dansla contre-offensive rebelle de laseconde moiti du mois daot:lUkrainena pasperdula guerre.

    Selon ce responsable du rensei-gnement, les forces ukrainienneset les forces russes auraient perduau cours des combats daot unnombre dhommes quivalent autourdunmillier.Deplus,lester-ritoires sur lesquels loffensivemdiatique puis militaire de Mos-cou a fonctionn sont infinimentplusrduitsqueleterritoirethori-que de la Novorossia, lensem-bledusud-estukrainien,surlequelnacessdinsisterle Kremlin.

    Enfin,leffetdessanctionsinter-nationalesseferaitsentirassezfort

    pour contraindre le prsident rus-se revoir labaissesonambitionde conserver lUkraine, de gr oudeforce,danslorbite deMoscou.

    PetroPorochenkonabordepasles ngociations avec la Russie en

    positiondefaiblesse,rsumelepoli-tologue Volodymyr Fessenko. Surle fond des sujets qui intressentrellementMoscou,lesdeuxpartiesserontcontraintesdefairedescom-

    promis: M. Porochenko devra don-nerdesgagesM.Poutinesurlefaitque Kiev ne cherchera pas adhrerlOTAN,maisilauraassezdeforce

    pour le convaincre que lengage-mentde lUkraine sur la voie euro-

    penneest inluctable.La mfiance reste toutefois lar-

    gementdemise,ycomprisdanslecamp de M.Porochenko. La plu-part des responsables ukrainienssattendentunereprisedeshosti-

    lits militaires chance plus oumoins brve. Et aucun nimagineM.Poutine cesser son entreprisede dstabilisation, que ce soit surle champ de bataille ou en profi-tantdesfaiblessesconomiquesetpolitiquesde lUkraine.

    En proposant de vraies ngo-ciations,nous suivonsla seulevoieque nos forces nous permettent desuivre, explique une source ausein du ministre des affairestrangres.Si celafonctionne,tantmieux. Sinon, nous devons exploi-ter cette pause, dabord pouressayer de passer lhiver sereine-ment, puispour reconstruire notrearme, rparer notre conomie,nousassurerdusoutiendenospar-tenaires trangers. Pendant cetemps, Vladimir Poutine va aussi

    prparerle coup daprs.pBenotVitkine

    Leszonestenuesparlesrebellesaurontledroit

    decrerleurforcedepoliceetdenommerprocureursetjuges

    Letraitdassociationentre lUkraineetlUEratifienduplexStrasbourgetKiev

    Kiev

    RUSSIE

    MOLDAVIE

    ROUMANIETransnistrie

    POLOGNE

    Mer Noire

    Donetsk

    Kharkiv

    Simferopol

    Odessa

    Lviv

    Crime

    Louhansk

    Zone sous contrle des rebelles prorusses

    100 kmRgion rattache la Russieaprs le rfrendum du 16 mars

    UKRAINE

    DONBASS

    Leprsidentukrainien,PetroPorochenko,devantles dputs,Kiev, le 16septembre. VALENTYN OGIRENKO/REUTERS

    KievproposeunstatutspcialpourlestdelUkraineLeprsidentPorochenkosengagesurla voie

    delarsolutionpolitiqueduconflit

    CEDEVAITTREUNVOTE.Cefutun spectacle. Du cinma com-mele prsidentdu parlementeuropen,MartinSchulz, laime.Pourratifier, mardi16septembre,laccord dassociationentrelUnion europenne(UE)etlUkraine,lhmicyclede Stras-bourgsestdot duncrangantpourassisteren duplexen simul-tanau votedu Parlementukrai-nien.Une premirepourunvnement historique,sestenthousiasmM. Schulz.Une cr-monieun peugrandiloquentevisant faireoublierle report janvier2016 delaccordde libre-change? Peut-tre.Le reportvisant nepasfroisserlaRussie,ilfallait aussique lUEfasseun ges-tesymboliqueenverslUkraine.

    MessagereucinqsurcinqKiev.Lesyeux rivssurlcran,leseurodputsont pu couterlesproposeuro-enflamms duprsidentukrainien, PetroPoro-chenko. Qui aprscecioserafer-merla portede lEurope lUkrai-

    ne?, a-t-il lanc, ponctuantsonmessagede promessesvisantrformerlepaysetenradiquerlacorruption.

    NilaguerredanslEstnilestur-bulencespolitiquesne peuventservirde prtextes empchercesrformes,a-t-ilassur. GloirelUkraine,gloire lEurope!Standingovationdans lhmicy-cle.MmechoseKiev.Levoteestremport lunanimiten Ukrai-ne;etpar535voixpour,127contreet35 abstentions Strasbourg.

    Parmiles opposants, ontrouvedesmembresdelagaucheradica-le,delextrmedroitedontleFrontnational etdes euroscepti-ques,deux Vertset un social-dmo-crate,le TchqueJan Keller.Maisdanstousles groupes(hormis lesnon-inscrits)on sestabstenu.

    Pasdedbat

    Quelques dputs nontpasgotla thtralit dela sance.Gilles Pargneaux estde ceux-l.Pendantla standing ovation,le

    socialistene sest paslev.Il avotpourlaccord,maisdnonceun simulacrede Parlement.SonhomologueGuillaumeBalasappuie:Onest lpourfairede la

    politique.Je nai pas adhr unereligion! Cenestpas dunctlebien(lUkraine)et delautrele mal(laRussie). Ily atrop daspectsdog-matiques.Cest une provocation.Sion veutcombattrelextrmis-me,cesten acceptantle dbat.

    Maisdedbat,cejour-l,M.Schulznevoulaitpas.Leprsi-dentdu Parlementa feintde nepasentendreune question dePabloIglesias,dputde la gau-cheradicale. Schulza manqu detact. Cenestpas unclimatdignedece Parlement, estime PhilippeLamberts,chezlesVertseuro-pens,avouant ne pastre fanati-quedecettemiseen scne.Cer-tainseurodputsnont paseuautantde retenue.En quittant lasalle, lundeux aurait ainsilch:bandedenazis!p

    ClaireGatinois

    4 0123Jeudi18 septembre2014

  • 7/21/2019 20140918_QUO

    5/20

    international

    MARCVOINCHETETLARDACTION

    DULUNDIAUVENDREDI/

    6H30-9H

    Retrouvezlachronique

    deJeanBirnbaum

    chaquejeudi8h55

    coute,rcouteet

    podcast

    surfrancecultu

    re.frenpartenar

    iatavec

    Lesparentsde James Foley,journalisteamricaintupar lEtatislamique,le20 aot Rochester,dansleNewHampshire.JIM COLE/AP

    WashingtonCorrespondant

    Officiellement, il ne sagitpasdelannoncedunchan-gement de stratgie. Les

    propos tenus mardi 16septembredevant leSnat par le gnralMartin Dempsey, chef dtat-majorinterarmesamricain,sou-lignent cependant les faiblessesprsumes de la stratgie arrtejusqu prsent par WashingtoncontrelEtat islamique.

    Depuis le dbut des oprationsariennes amricaines en Irak, le8aot, le prsident Barack Obamaa ritr, plusieurs reprises,devant ses concitoyens sonenga-gementdenepasdployerdetrou-pes au sol. Les hommes dpchssur place depuis le dbut de lt(plusde1500cejour)nontpourmissionofficiellequedassisterles

    troupesdu gouvernementde Bag-dadainsiquelesforcesdescuritkurdesirakiennes.

    LegnralDempsey,quisexpri-maitm ardidevant la commissionsnatoriale des forces armes, apourtant ouvert une brche.Pour tre clair, si je parviens laconclusion que nos conseillers doi-vent accompagner les troupes ira-kiennes pour attaquer certainescibles de lEtat islamique,je lerecommanderaiau prsident.

    Pressdequestionsparlessna-teurs,le hautgrada ajoutque,sila stratgie amricaine ne produi-saitpasdersultats,ilretourneraitdevant le prsident pour recom-mander de recourir des troupesausol.

    La Maison Blanche a ragi enassurant que lengagement prsi-dentielrestaittoujoursen vigueuret que Martin Dempsey navait

    fait quenvisager des scnarios aucoursde sonaudition.

    DepuisqueM.Obamaaprsen-

    t sa stratgie contre lEtat islami-que le 10septembre (appuyer pardes frappes ariennes les forcessyriennesetirakiennesrallieslalutte contre les djihadistes), de

    nombreuxresponsablessinterro-gentouvertementsur sapertinen-ce. Sans aller jusqu plaider pourle retour de forces combattantesenpremirelignedansle bourbierirakien moins de deux mois deslections de mi-mandat, les rpu-blicains, qui ne cessent de plaiderpouruneinterventionplusnergi-que des Etats-Unis, ont t nom-breuxestimerquelesbombarde-mentsnesuffiraientpaspourvain-cre lEtatislamique.

    Danciensresponsables militai-res ont estim de leur ct que laprsence sur le terrain de forcesspciales amricaines deviendraitvite une ncessit pour optimiserles bombardements. Une recom-mandation soumise initialement

    M. Obama, selon Martin Demp-sey,maisqueleprsidentarepous-se. Selon les experts militaires,

    cetteprsence serait crucialedansla partie de la Syrie contrle parles djihadistes, compte tenu de lafaiblesse de lopposition non ral-lie lEtat islamique, puisque laMaison Blanche a formellementexclu de cooprer avec le rgimede BacharAl-Assad.

    Sagissant de lEtat islamique,MartinDempseyestenfaitunrci-diviste. Le chef dtat-major avaitmis lpreuve, le 21aot, la pr-sentation minimaliste de la mis-sion amricaine en Irak dfenduejusqualors par le prsident. Cejour-l, le gnralDempsey, quisexprimait au Pentagone auxcts du secrtaire la dfense,Chuck Hagel,avaitabord laques-tionreste lessemaines prcden-tesdanslanglemortdesinterven-tionsprsidentielles.LEtatislami-que peut-il tre vaincu sans quelon soccupe aussi de la partie quise trouve en Syrie? La rponse estnon.Il vafalloirsoccuperdesdeuxcts de ce qui nest pas aujour-dhui une frontire,avait assnMartinDempsey.

    M.Obama avait finalement faitsienne publiquement cette analy-sele10septembreenassurantqueles Etats-Unis sattaqueraient auxdjihadistes o quils se trouvent,enIrakcommeen Syrie.p

    GillesParis

    P our la premire fois, unefamille dotage amricain aexprim publiquement sondsaccord avec son gouverne-mentsurla questiondu paiementde ranons. Dans le monde anglo-saxon,o lopinionet lespouvoirspublics ont toujours accept leprincipe de ne pas verser dargentaux ravisseurs pour dcouragerles enlvements, cest un dbatindit.

    La famille du journaliste JamesFoley, dont la dcapitation avaitt renduepublique le 19 aot parlEtat islamique (EI), a rvl aux

    mdias amricains quun militai-re travaillant pour le Conseil descuritnationalelavaitavertie,

    trois reprises, quelle risquait uneinculpation pnale si elle versaitdelargentauxravisseurs. Ilnousa intimids, a expliqu DianeFoley,lamredujournaliste. Noustions horrifis quil nous dise a(), nous savions, nous, que nousdevionssauvernotre fils.

    La mre de James Foley a gale-

    ment t informe quaucun pri-sonnier ne serait chang contresonfilsetquilnyauraitpasdop-rationpour tenter de le sauver.Enfait, une opration a t menedans le plus grand secret en Syriedbutjuillet.Envain. Nousavonst dissuads, a-t-elle dit, de parleraux mdias. Nos efforts pour faire

    librerJim ontreprsentune gnepourle gouvernement.LaMaisonBlancheetlepremierministrebri-tannique, David Cameron, ontmartel que les dcapitations nechangeraientrien leurligne.

    Lmergence de la parole desfamille dotages aux Etats-Unis et,dans une moindre mesure auRoyaume-Uni, brise un tabou etrappelle que, derrire les dclara-tions officielles, rgne une certai-ne confusion.

    Enjuin2013,lorsdunerunionduG8,enIrlandeduNord,lesdiri-geants avaient affirm leur refus

    depayerdesranonsencasdenl-vements de leurs ressortissants.En janvier, linitiative de Lon-dres, trs offensif sur cette ques-tion, le Conseil de scurit delONU a adopt une rsolutioninterdisant aux Etats de verser delargent.Un message peine voiladress par les Anglo-Saxons auxEuropens.

    Pourtant, selon Reporters sansFrontires, douze journalistestrangers ont t librs en Syrie.Unegrandepart,sicenestlatotali-t,lat grce desranons.Mar-di 16septembre, le vice-ministreitalien des affaires trangres,Lapo Pistelli, a admis, mi-mots,cette pratique. Nous navons

    jamais effectu de blitz militaire,maiscelaneveutpasdirequenousavons toujours mis la main au

    portefeuille, a-t-il assur.

    Federico Mokta, un humanitai-re italien travaillant en Syrie avecle Britannique David Haines, eten lev a vec ce d ern ier , enmars2013, a retrouv la libert le26mai.SiRomeadmentiofficiel-lement avoir pay pour sa libra-tion,lensembledespartiesconcer-nes par la question des otages en

    Syrie considre quune ranon abientverse.

    LEtat islamique a revendiqu,en revanche, le 13septembre, ladcapitation de M.Haines. Nan-moins, dans le cas de ce dernier,comme dans celuide JamesFoley,le versement d une ranonnaurait pas ncessairementconduit sa libration. Selon unesource franaise de haut niveauissue du monde du renseigne-ment,pour MM. Foley et Haines,lEIdemandait100 millionsde dol-larspour chacun,une sommedli-rante, qui nous a toujours fait direquils [lesdjihadistes]nontjamaisenvisagde leslibrer.

    De plus, la politique des grou-pes radicaux islamistes vis visdes otages anglo-saxons nest pas

    uniforme. La branche syriennedAl-Qaida,leFrontAl-Nosra,arel-ch, fin aot, grce, notamment lintervention du Qatar, le journa-liste amricain Peter Theo Curtis,dtenupendant vingt-deux mois.

    Dans ce dbat, la doctrine fran-aisealongtempstcontrairelaligne anglo-saxonne. Depuis les

    enlvements de Franaisau Liban,au milieu des annes 1980, le dis-cours officiel sur le refus de ngo-cier avec les ravisseurs tranchaitaveclaralit,admiseenpriv,surle versementde ranons.

    Franois Hollande, a tent,dbut 2013, de mettre fin ce dou-ble discours, lors de linterventiondes soldats franais au nord duMali contre Al-Qaida au Maghrebislamique (AQMI). Le 13 janvier, ilavait reu, lElyse, les famillesdotagesauSahelpourexpliquercechangement. La France, selon lui,nepouvaitfinancerdesdjihadistescontre lesquels les soldats franaissebattaientauMali.

    Le 7 mars 2013, alors ambassa-deurdeFranceenAfghanistan,Ber-nard Bajolet, devenu depuis

    patron de la Direction gnrale delascuritextrieure(DGSE),avaitruni les Franais travaillant danslhumanitaire. Dsormais, leuravait-il dit, selon deux tmoins,soyez bienconscientsquela Francenepaieraplusetayezbienlespritla nature des risques encourus.Deux Franais, Pierre Borghi et

    Charles Ballard, taient alors ota-ges en Afghanistan. Les diploma-tes, les militaires et la DGSEavaient reu lordre de se mettreen retrait.Le 11 mars 2013, M.Bajo-let, au fait des affaires dotagespouravoirtambassadeurBag-dad,rencontraitla familleBallard, Paris, et lui indiquait que lEtatsopposerait,dsormais,toutver-sement dargent do quil vien-ne . Cette ligne dure a tendu lesrelations entre lemployeur deM.Ballard, qui avait mal acceptmaldtrelepremiersubircet-te nouvelle politique, et les repr-sentants de lEtatqui ne voulaientplus sacrifier lintrt du pays descas individuels.

    Le 22juin 2013, la grogne staittendue aux familles des otages

    au Sahel, qui avaient organis desrassemblements publics. Notredevoirderservenousatimpos

    jusqu ce que nous comprenions,au bout de deux annesde silence,que la discrtion cachait une pro-

    fonde inaction, dclaraient-elles.Cettenouvellepolitiquefranai-

    se ne va pourtant pas tenir. Souci

    defficacit, pression de lopinion,respect de la valeur humaine?M.Hollande va contredire sa pro-pre doctrineet donneson feu vertau versement de ranons, que cesoit directement par lEtat ou parlesentreprisespour lesquellestra-vaillentles personnesenleves.Le29octobre 20123,les quatreotagesdArlit, enlevs, en 2010, au Niger,retrouvent la libert. Le 20avril2014, les quatre journalistes fran-aisdtenusenSyrieparlEtatisla-mique quittent leur gele. Danslesdeuxcas,dessommesallantjus-qu plusieurs millions deurosavaientt verses.

    Pour Jean-Louis Normandin,ex-otage au Liban et prsident delassociationOtagesdu monde,le

    problme nest pas ranon ou pas

    ranon, cette question est depuislongtemps caduque . Selon lui,les Anglo-Saxons disent quils ne

    payentpasmais ona vu,comme auLiban, mon poque, quils ngo-cient dune autre manire. Lesenjeux sont avant tout politi-ques.p

    JacquesFollorou

    ISRAL PALESTINE

    AccordsurlareconstructiondanslabandedeGazaNEWYORKET JRUSALEM.LesNationsunies,Isral etlAutoritpalestinienneont concluun accordsur ledbutde lareconstruc-tiondanslabandede Gaza, aprs lescinquante joursde bombar-dementsisralienscet tlorsde loprationBordureprotec-trice, aannonc,mardi16 septembre,au Conseilde scurit,lmissairede lONUau Proche-Orient,Robert Serry.Cet accordprvoitunesurveillancedes Nationsuniesafindviterqueles

    matriauxde constructionne servent desfins militaires,a-t-ilajout.Isralcraint undtournementpar leHamaspourbtirdesbunkers ou creuserdes tunnelstransfrontaliers.LAutoritpalestinienneestime 7,8milliardsde dollars(6milliards deu-ros) lecotde lareconstruction Gaza. (Reuters.)p

    Selonlesexpertsmilitaires,cetteprsenceserait

    crucialedanslapartiedelaSyriecontrleparlesdjihadistes

    LeParlement irakiena rejet,

    mardi16 septembre, lesperson-

    nalitsproposes parle premier

    ministrepour lespostesde minis-

    trede ladfenseetde lintrieur,

    laissantainsivacantesces posi-

    tionsclsaumomentole pays

    luttecontre lesdjihadistesde

    lEtatislamique.Lesparlementai-

    resavaientapprouv, le8 septem-

    bre,un nouveaugouvernement

    dirigparHadarAl-Abadi. Ceder-

    nieravaitdemandundlai

    dunesemainepour proposerdes

    candidats. LeParlementatoute-

    foisaccept lanomination,mar-

    di,de MehsenHassouncomme

    ministredes ressourceshydrauli-

    ques.Le prsidentduParlement,

    SalimAl-Joubouri,a annonc

    quela prochainesessionparle-

    mentaire setiendrait jeudi.

    Enjuin2013,lesdirigeantsduG8avaientaffirmleur

    refusdepayerdesranonsencas

    denlvements

    Etatislamique:lapolitiqueenmatiredotagesconteste

    auxEtats-UnisLesparentsdeJamesFoleyontthorrifisparlespressionsexercesparlaMaisonBlanche

    Lescandidatsdu premierministreirakienpourla dfense et lintrieur rejets par le Parlement

    Lechefdeltat-majoramricainvoquelhypothsede troupes ausolen Iraket enSyrieMartinDempseya soulignles faiblessesdelastratgiedappuiarienauxforcesdeBagdad

    50123Jeudi18 septembre2014

  • 7/21/2019 20140918_QUO

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    AMonrovia,dbutseptembre. TANGO

    plante

    AMonrovia,rongeparlapeurduvirus,manger,travailler,apprendre:toutdevientdfiReportage

    MonroviaEnvoyspcial

    Commentpleurerses mortsMonrovia? Lo plusriennetour-nerond.Depuissix mois,le virusEbolaa plongprogressivementlepays dansla peur.Manger,tra-vailler,apprendre,aimertoutestun dfi.Mourir aussi.

    GracePynea lesjouesinondesdelarmesdun chagrinsilen-cieux.Elle estl, dsempare, auxportesde lhpitalJohn-F.-Ken-nedy,le plus grandde laville.Savieillemre diabtiqueestmortelaveille, leurdomicile,en partie

    parfautede soins.Tous leshpi-tauxde lavilleont eneffetfermleursportes aprslapparition,enmars,de cettepidmiesans pr-cdent auLiberia.Unepidmiedclenchepar unvirusidentifiauZareen 1976, maisqui ntaitpasencorevenufaucherlesviessurces ctes occidentalesde lAfri-que.Inexprimentsen cedomai-ne,les hpitauxsontdevenusdescentresde contamination.

    Certes,lhpital JFKa rouvertfinaot.Mais leschambres sontvides. Les couloirsfantomatiques,lo grouillaient800 malades etdinnombrablesvisiteurs. Seule lamaternitaffiche unsemblantdactivit. Maisles Libriens ontperdule peude confiance quilsavaientdans leursystmede san-t.Un systmequi, avantla crise,taitdjlun desplus prcaires

    dumonde.Parles temps quicourent,les

    fivreset migrainesdunecrisedepaludisme,les vomissementsdunesrieuse gastro-entritevoustransformentun maladeordinaire ensuspectporteurduvirusEbola. Celapeut vouscondui-reversun centrede transitoudisolationdEbolapourun voya-ge,peut-tre,sansretour.Encoreplusquede coutume,au Liberia,onprfre doncmourir chezsoi.

    Cest ceque GracePynea vcu.Avant, la jeune femmeauraitaus-sibeaucoup pleurla disparitiondesa maman. Elleauraitmmepaydespleureusespourlaccom-pagner lejour desobsquesorga-nisesdix jours aprs lamort. Sur-tout,avantla miseen terre,onaurait chant,dans,loulammoirede ladfunte,anticiple

    retourfamilierde sonespritunefoisquittsonenveloppecharnel-

    le.GracePynese serait sansdouteendettepourlogeret nourrirunefamillenombreusevenueassister lacrmonie,dontle fas-terefltevotrestatutsocial.

    Mais,ence mercredi10septem-bre,elledemandelimpensableetlimpossible: Venirprendrelecorpsdema mre,au plusvite.Jai appella hotlineEbola

    pour annoncerla mortet venirrcuprerle corps, etje naieuaucune rponse, murmu-re-t-elle.Lesfemmes laccueildeJFKla refoulerontaussi.

    Lamanipulationdes corps,detouslescorps,est devenueuneactivit hautrisquerservedepuis le23 juilletaux burialteams, lesservices deramassagespcialissde la Croix-Rougelib-rienne.Ils filent envilleau sonhurlantdes sirnesde police,depuis quelonsait queles mortsdEbolasont lesplus contami-nants, lesplus dangereux. Il a ain-sifallu convaincreles imamsdeprier leursfidlesde renoncerauritede lavage desdfunts;auxchrtiens ouaux animistesde neplusles toucherni lesretoucherlors des crmoniesfunbres.

    Leproblmeestque lessixburial teams dela capitalesontdbordes,comme toutle mondedailleurs,par cettepidmiequi

    chappe toutcontrleet a djfoudroyau moins 1200 person-

    nesdans lepays.Lenombrede burial teams sera

    bienttdoubl. En attendant, onfait ce quonpeut, on ne peut pasallerplusvite , concdeFridayKowyee,coordinateur dunequi-pe.Quelques minutesplus tt,ilavaittreu dansle quartierCapitolBy Pass pardes jetsdepier-reslancespardes habitantsduquartierexcds dattendreleurarrivedepuisplus dequatrejours. Cestquoi lalogique? sem-portele frre dudfunt,FredickNywante. Onnousditdene pastoucherles corps, maispersonnenevient.Pendantce temps,on vito?Onfaitquoi?

    Lesplaintes etles gmisse-mentsremplaantla colre,lecorps enveloppdansun sacenplastiquenoirest dispospar leshommes dela Croix-Rouge,vtusdecombinaisonstanches,sur laplate-formearrire dun pick-up.Cesera laseule crmoniedadieupourla famillede FredickNywan-te.Un deuil tronqu.

    Probablementque lamre deGracePynesubirale mmesort.Soncorpsfinirasur unbcher,arros dessence, unevingtainedekilomtresde Monrovia, aucr-matorium habituellementutilisparla petite communautindien-nedela ville.

    Ence moment,prsde cinquan-temorts y brlentquotidienne-

    ment,horsduregardet delamourde leursproches,cendresmlanges, pelletes lahte.Pourquelle spulture?

    Beaucoupde ceuxquifinissentlsont mortsdEbola.Dautrespas,ceuxqui nont pasobtenulecertificatde dcs dlivrentempsnormal parles lgistesdeshpitauxde laville,aujourdhuiaux abonnsabsents. Onpartdu

    principe que tous ont pu mourirdEbola, confirmeLewisG.Brown,le ministrelibrien delinformation.

    Cecertificatne donneraitpasseulementle droit dorganiserunecrmoniedigne.Il serait aus-sile ssamequi lveauprsde voi-sinsdevenus mfiantsle terriblesouponqui pseaujourdhui surlesfamillesde gensquitrpas-sent: tait-il,ou elle,maladedE-bola? Unerponse positive,undoutequiflotte,et cest laquaran-tainede vingt etun jours,duremaximale dincubation, imposeparle voisinage. Cest la viesus-pendue.

    Lasanctionsestabattue surLopard,un quartierdu grosbourgde MountBarclay, unevingtaine de kilomtres de Monro-via.L, desdizainesde familles,autrementdit plusieurscentainesdepersonnes,viventdansune

    rclusion cielouvertdepuis quedix-septcas ontt dcouvertsil

    ya unequinzainede jours dansdeuxmaisons toutesproches.Onestcoincsl,en ville,toutlemonde seconnat.Lesgens nousregardentde traverset lescommer-ants neveulentplus nousservir.

    Onfaitlamanchepourunpeu deriz, confieMauriceTomey.Onnepeut plustravaillernon plus,ajoutece plombierdunetrentai-

    nedannes.Mme sortpoursonamiSuah,chauffeur detaxi, etpourtoutle quartier.A quelquesmtres deux, dixpersonnesprouventencore davantageliso-lement,invisibles derriredesvoletset desportesferms.Onleura ditdene plussortir,cestlqueles autres deleur famillesontmorts, avoue MauriceTomey.

    Desgensqui nepeuventplustravailler,une conomieau ralen-ti,des marchsmoins densesqu

    laccoutume,une villedserteetparalyseparun couvre-feu.Cesontdautreseffetscollatrauxdelpidmiequinenfinit pasde

    mettre lepays genoux.Bienpeuy chappent.RebeccaDerrick,institutricede 55ans l-gammentvtue dansun ensem-bleen linbeige,sestimproviseenpetitecommerantesur lepasdesa porte Slipway,un bidonvil-lede lacapitale.Unebassinede rizetdes basmorceaux depoulet,venduspourquelquecentsde dol-larslibriens,sontdisposs suruntal improvisautourduquelses petits-enfantsjouent. Interditde sloigner.

    Lescolessontfermes,a limi-tela contagion,mais nosenfantsoublientce quilsont appriset il

    faut sanscesse les surveiller.Levirusestl, desgensmeurentdon-ne-sait-quoi.Etje nai plusde salai-re ,dit-elle.Lesclientsnese bous-culentpas nonplus.Ils limitentleurssorties,moiaussi.Et puis,

    Slipway,lesgenssont pauvres,orlesprix augmentent, expli-que-t-elle.Et ane faitsansdoutequecommencer.

    DansleszonesnourriciresdeNimbaet Lofa,beaucoup de fer-miersont abandonnles champso ilstravaillaienten groupe. Ilsvi-tentdese rassembler.Le maniocatramass,maispersonnene sestdplacpourlacheterdansces

    zones risques.Il pourrit, num-reAdamaDiopFaye,directricenationaledu Programmealimen-tairemondial (PAM,agence onu-sienne). Lesrcoltessontenretard,et certainsprixontt mul-tiplispardeux, ajoute-t-elle.

    Loffreintrieure diminue.Ilenvade mmepourlesimporta-tions.Lepaysendpend 60%pourlesproduitsde premirencessit,mais djbeaucoupdebateauxcontournent Monrovia,inscritsur laliste noire desportsdela rgion. Une crisealimen-tairesrieusemenacedexploser,prvoitAdama DiopFaye.

    Sur leplan conomique etsocial,plus rienne seracommeavant auLiberia,conclutPierreMendiharat,responsable des pro-grammes Mdecinssansfronti-res-Paris, il y aura un avantet unaprsEbola.p

    ChristopheChtelot

    Washington,NewYork(Nationsunies)Correspondants

    Unecoalition pouragir,cestce que le prsident desEtats-Unis, Barack Obama,

    aappeldesesvux,mardi16sep-tembre,en prsentant lesgrandeslignes du plan daction arrt parla Maison Blanche contreles rava-gescausspar levirusEbola,quiafait 2461 morts en Afrique delOuest. La plus importante de cesdispositions avait circul sansattendre le discours prononc auCentre pour le contrle et la pr-ventiondes maladies(CDC)instal-lprs dAtlanta(Gorgie): lenvoisur place de 3000 soldats pourconstruire des centres de traite-ment des malades et former despersonnels desant.

    Cesmilitairesserontprincipale-mentdploys au Liberia,lundes

    trois pays les plus touchs avec laGuine et la Sierra Leone. Monro-via entretient de trs anciennesrelations avec les Etats-Unis, du

    temps de la constitution de cetEtat par des colons amricains en1822.Cestdanslacapitalelibrien-nequeseracruncentrede com-mandementmilitaire poursoute-nirles efforts traversla rgion.

    Lenvoi de personnel sanitaireetdematrielseferala foisgrcela miseen placedunpontarienet dun poste avanc au Sngal,pargnpar lapandmie.

    Associ la coalitionde linac-tion dnonce le 2septembreauxNationsuniesparla prsiden-te de Mdecins sans frontires,Joanne Liu,BarackObamaa voulurpondre aux critiques en assu-rantavoirprislamesurede lapan-dmie ds le printemps. Lundi,son porte-parole, Josh Earnest,avait dj indiqu que le dploie-

    mentdupersonnelduCDCsurpla-cetait sansprcdent.

    Lopinion publique amricainenavaitcependantmesurlagravi-

    t de lpidmie que dbut aot,aprslhospitalisationAtlantadedeux mdecins amricains conta-mins au Liberia alors quils soi-gnaient des malades. Ils taientsortis guris des units de soinsdeuxsemainesplus tard.

    Mardi, M.Obama,qui avait ren-contr Washington, le matinmme,lun de ces mdecins,KentBrantly, sest montr alarmiste:Laralit,cestquecettepidmievasaggraveravantquelonpuisseconstaterdesamliorations ,a-t-ilassur, insistant sur le fait quelletait dune ampleur indite. Cenest pas seulement une menace

    pourla scuritrgionale.Cest unemenacepotentiellepourlascuritmondiale si ces pays seffondrent,leurs conomies seffondrent, et si

    leurs populations sont prises depanique,aajoutleprsidentdesEtats-Unis avant de sonner lamobilisation gnrale et dinviter

    les organisations non gouverne-mentales et les fondations phi-lanthropiques se joindre auxgouvernementspour maximiser

    limpactde notrerponse.Car, dans cette course contre la

    montre,lesbesoinssont considra-bles. LONU demande dsormais988 millions de dollars (763mil-lions deuros) pour lutter contrele

    virus,soitprsdu doubledesfondsdj demands il y a moins dunmois. Cest un norme dfi finan-cier(),maisnous devonsempcher

    le complet effondrement des syst-mesdesant desprincipauxpaysaffects, a reconnu la responsabledes oprations humanitaires desNationsunies, ValrieAmos. Selonlorganisation internationale,22,3millions de personnes viventdans des rgions touches par leviruset 20000dentreelles serontinfectesdici lafinde lanne.

    Chargedentretenirlamobilisa-tion aux Nations unies, SamanthaPower, la reprsentante des Etats-Unis qui prsident le Conseil descuritpendantlemoisdeseptem-bre,aconvoquuneruniondur-gence de cette instance jeudi. Mme

    Powerajugquelonne pouv[ait]contenir[lamaladie] etquilfautviterde cder lapanique()mais[que la]rponse collective na pas

    t suffisante . Elle a prcis queWashingtonattendait desengage-mentsconcrets.

    Les Amricains font circuler un

    projet de rsolution qui devraittremis au votejeudien prsencedusecrtairegnral delONU, BanKi-moon, de la directrice gnralede lOrganisation mondiale de lasant etdes reprsentants deshuitpays les plus touchs. Le textereprend les lments dveloppspar M.Obama mardi, dont lam-pleur de lpidmie et ses effetsdltres pour la stabilit des paystouchs.Ilappelletouslesacteursconcerns fournir de manireurgente les moyens humains et

    financiers pourenrayerla propa-gation.LpidmieEbola seraaussiau centre des dbats de lAssem-ble gnrale de lONU, le 25sep-tembre, NewYork.p

    Gilles Paris

    etAlexandra Geneste

    Ebola:Obamaenvoie3000militairesauLiberiaLeprsidentamricainaprsentunvasteplandaction,quiprvoitunpostedecommandementMonrovia

    Lamoindrefivre,migraineou

    vomissementtransforme

    unmaladeordinaire

    ensuspectporteurduvirusEbola

    Lpidmieestunemenacepotentielle

    pourlascuritmondialesilespays

    touchs seffondrentBarackObama

    DansunquartierdugrosbourgdeMountBarclay,desdizaines

    defamillesviventdansune rclusioncielouvertdepuis

    ladcouvertede17cas

    CTE

    D' IVOIRE

    SIERRA

    LEONE

    GUINE

    Monrovia

    OCANATLANTIQUE

    150 km

    LIBERIA

    6 0123Jeudi18 septembre2014

  • 7/21/2019 20140918_QUO

    7/20

    france

    ManuelValls lorsde sadclarationde politiquegnrale, lAssemblenationale,mardi16 septembre.J.-C.COUTAUSSE/FRENCH-POLITICSPOURLE MONDE

    The Royal Embassy of SaudiArabia In ParisIs calling for a

    TENDERFor the Restoration of the Embassy

    5Avenue Hoche,Paris Only general Contractors, who have recently completed work similar in typeand scope to this project, need to applyThe scope of Work includes:

    Construction of New Basement levels below the ExistingBuilding

    Renewal of all Building services Interior Fit-out to a very high standard of nish, Il all

    trades Security Works

    Details of company structure, evidence of previous works and capability toundertake the project are required in specic format, which will be ready forpick up by all interested General Contractors at the Embassy during its workinghours, starting from the date of this advertisement.Pre-qualication document should be returned within weeks from the date ofthis advertisement to the followingAddress :

    Francois Le Grix13-15 Rue Lamennais

    75008 Paristender documents will be available as from 15 October 2014 to qualiedbidders only which are to be purchased for a non-refundable amount of ( 3000 )and to be collected from the Embassy at the following address:

    The Royal Embassy of SaudiArabia in Paris5avenue Hoche,75008 Paris

    Bids should be submitted in a sealed to the Embassy at the above address by nolater than 12.00 noon on 21 of November 2014Bidders shall be required to submit together with their bids a tender bond inan amount equivalents to (1%) of the bid sum ( bid bond guarantee) ( withmonths) validity starting from the date of submittal, which will be releasedback after the selected bid has been announced

    The Embassy reserves the right to accept or rejectAny or all submissions at its sole discretion

    Le Gouvernementdu Royaume dArabie Saoudite reprsent parLAmbassade Royale dArabi e Saoudite Paris

    lance un appel candidatures pour les travaux de rnovation de lambas-sade

    Seules les entreprises gnrales qui ont rcemment achev des travaux de typesimilaire ceux de ce projet peuvent prsenter leur candidature.Les travaux comprennent :

    Construction de sous-sols sous le btiment existant Remplacement de toutes les installations techniques Amnagement intrieur dun trs haut niveau de nition,

    en tous corps dtat Tra va ux d e s c urit

    Les entreprises fourniront un dossier, retirer auprs de lAmbassade durantles heures douverture au public partir de la date de cette annonce, donnant unedescription dtaille de la structure de la socit, et des rfrences permettant aumatre de louvrage dapprcier les capacits du candidat raliser les presta-tions demandes.Les documents de pr-qualication devront tre retourns dans une enveloppescelle dans un dlai de deux semaines compter de la date de cette annonce, ladresse suivante :

    Franois Le Grix Dcoration13-15 rue Lamennais75008 Paris

    Le dossier dappel doffres sera disponible partir du 15 octobre 2014, pour lesentreprises pr-qualies uniquement, et sera retirer auprs de lAmbassade ladresse suivante :

    LAmbassade Royale dAra bie Saoudite5 avenue Hoche

    75008 Parismoyennant le paiement dune somme de trois mille euros non remboursable.Les offres devront tre retournes dans une enveloppe scelle lAmbassade ladresse ci-dessus indique avant le 21 novembre 2014 midi.Les entreprises fourniront avec leur offre une caution dun montant quivalent 1% du total de loffre (caution bancaire) dune validit de 4 mois.LAmbassade se rserve le droit daccepter ou de refuser l une ou la totalit dessoumissions sa seule discrtion.

    APPEL DOFFRES - AVIS DENQUETE

    01.49.04.01.85 - [email protected]

    Une communication en troistemps.Mardi 16septembre,danssadclarationdepoliti-

    que gnrale,ManuelValls annon-

    ceauxdputsque,en2015, 6mil-lions de mnages seront concerns

    par la baisse de limpt sur le reve-nu . Il nen dira pas plus. A cemoment, personne nest en mesu-re de donner plus de dtails sur laformequelle devraitprendre. Ontravaille sur le bas du barme, ladcote sera modifie, mais il fautattendre un peu, indique Bercy,qui renvoie vers Matignon pourplus dexplications.

    Deuxime service, 20heures,aujournaldeTF1.Lepremierminis-trene dtaillepas plusle dispositifprvu dans la prochaine loi definances mais il indique que, en2015, 1million de foyers suppl-mentaires seront exempts dim-ptsur lerevenu(IR).

    Cest mercredi matin, interrogsur France Inter, que M.Valls indi-

    que que la premire tranche dubarme de limpt sur le revenupourrait tre supprime.[...] Celafait partie des propositions quenous soumettrons au Parlement.Cest--dire,pourunepersonneseu-le, que les revenus compris entre6011 et 11 991euros, sur lesquelssapplique un taux de 5,5 %,seraient exonrs. Ainsi, les foyersdontlesrevenusannuelssontinf-rieurs 11991euros ne paierontplus dIR, les autres bnficierontdune baisse.

    En 2009, Nicolas Sarkozy avaitenvisag une mesure semblable. Ily avait renonc, le cot dune tellebaissetantvalu entre3 et5 mil-

    liardsdeuros.Amoinsquelasup-pression de la premire tranchene concerne que les contribuablesdont les revenus se situent dans lapremire tranche. Le cot, alors,seraitinfrieur,mais le nombre de

    bnficiaires aussi. Visiblement,cette annonce prcipite na pasencore faitlobjetdune valuationprcise. M.Valls sest content dedireque le ministredesfinancesetle secrtaire dEtat au budget en

    diraient plus prochainement.Lesmesuresde baisse dimptquele gouvernement sapprte pren-dre dans le prochain budget sonten fait loin dtre arrtes. Aprsavoir dcid dans le budget rectifi-

    catif une rduction dimpt, appli-queds septembre,pourles reve-nusinfrieurs1,1smic,ilaindiququelle serait amplifie en 2015,pour compenser, notamment, lacensureparleConseilconstitution-nel de la rduction des cotisationssociales des salaris. M.Valls, enoutre,veutviterquesereproduiseune fronde fiscale. Lui-mme aparl,mercredi matin,dun haut-

    le-cur fiscal .

    Porte symboliqueLe premier ministre, se dfen-

    dantvis--visdesamajoritde fai-re de laustrit , a galementannonc, lors de sa dclaration depolitique gnrale, une revalorisa-tion du minimum vieillesse et leversementdune primeexception-nelle aux retraits percevantmoinsde1200eurosparmois.

    Le soir, sur TF1, il a apport desprcisions. Le minimum vieillesse,queperoivent565000personnes,va passer partir du 1 er octobre de792 800euros par mois: 8eurospar mois. Conscient, probable-ment, de la porte toute symboli-quedecegeste,lepremierministrea prfr parler dune hausse de

    96euros par an, ce qui rend lemontantmoins drisoire.

    Quant laprime exceptionnel-le , dont M.Valls na pas prcis quelle date elle sera verse, sonmontantserade40euros.Cenest

    pas grand-chose,40 euros, a recon-nu le premier ministre,mais cela

    permet de maintenir les petitesretraitesauniveauducotdelavie.Celapermetdenepasvoirlespetites

    retraites baisser, conformment lengagementque javaispris.M.Vallstenteainsidemettreun

    point final au feuilleton qui avaitdmarr cet t, avec la prsenta-tion du budget rectificatif de laScuritsocialequi prvoyait legeldes pensions de retraite jusquenoctobre2015, pour une conomiede1,3 milliarddeuros.Sousla pres-siondesa majorit,ilstaitengag pargner les retraits les plusmodestes.Jusquceque,vendredi,leministrede lasantfassesavoirque,enraisondelatrsfaibleinfla-tion, les petites pensions neseraient finalement pas revalori-ses le 1eroctobre. Dcidment, lacommunication de ce gouverne-mentest bienchaotique.p

    PatrickRoger

    Lexcutifsoffreunebouffedairprovisoire

    BONNEnouvellepour ManuelVallset FranoisHollande: ilsdis-posentencoredune majoritlAssemblenationale.Mauvaisenouvellepour eux: celle-ci nestplusabsolue,et sertrcitaufildesmoiscomme peau dechagrin.Mardi16septembre,le premierministrea obtenula confiancedesdputspar269voixcontre244.Le8 avril,lorsdupremiervotedeconfiance demandparlegouvernementValls 1,306 dpu-tsstaientexprimsen safaveur.Ensixmois,les fron-deurs socialistesont vu slargirleursocle dabstentionnistesde11voix,enavril, 32, mardi.

    Cenest,il estvrai,gureplusqueleurscorelorsduvoteducol-lectifbudgtaire en juillet. Maislexcutifse trouvedsormaisconfront,dans sapropremajori-

    t, uneoppositiondurableetenkyste. A lissue du vote,M.Vallssestrefus procderdes comptes dapothicaire, pr-frantexpliquerquila dsormaisles moyensde poursuivre [sa]mission.

    Lepremierministrenest cer-tespas encoredansla positiondunMichel Rocard,contraintensontempsde gouverner grandsrenfortsde 49.3,pourcausedemajorit introuvable.Mais politi-quement,et moyenterme,laf-fairese rvleplus embarrassantepourun gouvernementValls 2quine peut pluscompter,entresessoutienset sesopposantsdanslHmicycle,que sur25 voixdcart.

    Pourquoiavoirprisle risquedunrsultatqui sonnecommeunaveude faiblessepolitique?PourlElyseet Matignon,ce votede confiance,intervenutroissemaines aprsun remaniementimpromptu,prsentelavantagede confrer, quarante-huitheu-resdela confrence depresse deFranoisHollande,un minimumde dynamique un prsidentengludans une rentre cauche-mardesque et mitraillpar sonpropre camp.

    Ilpermet galement dhabilleret de clturerlpisodeen raffir-

    mantla ligneconomiquedelexcutif. Il nepouvaitentreautrement,explique-t-on Mati-gnon.Il y a eu une crisepolitique,cest normalque lenombredabs-tentionsaugmente,maisce quicompte, cestquily a euuneclarifi-cationau sein delexcutif,du gou-vernement etdsormais delamajorit. Laclarificationa soncot,mais celui-citait invitableet ncessaire, ajoute CarlosDa Sil-va,dput socialistede lEssonne,proche de M.Valls.

    RepositionnementMardi,commedjfinaot

    luniversitdt duPS LaRochel-le,M.Valls abiententdanssondiscoursde retisserdes liensaveclesfrondeurssocialistes,en multi-pliant lesrfrencessociales-dmocrates.Il a ainsivantlac-

    tion de la mainvisiblede lEtatdanslconomie, rappel lesvaleurschres lagauche delin-tgrationou de lgalit,et raffir-m quilny auraitpas deremiseencausedes 35heures. Surtout,ilsenest pris,sansle citer,auMedefet sonprsident,PierreGattaz,qui nedoitpas,selon lui,prendrele risquedaffaiblir par

    je ne saisquelle provocation ousurenchrele dialogue socialquiestla marquede cequinquennat.

    Parce repositionnementsmantique,le chefdu gouverne-menta voulu effaceren partiesadclarationdamour lentreprisele27aot,jugetroplibrale parbeaucoup de socialistes. Cessignessonttoutefoisinsuffisantspourapaiserles frondeurs.Les rfrences,cestbien,maiscesontdesannoncessanslendemaintantqueManuelVallsrefusederevoirses objectifsconomiques.Onne faitpasde la politiquequavecdela rhtorique, rpondle dputsocialistede laNivreChristianPaul, un desporte-paro-le descontestataires,qui en appel-le dsormais M.Hollandepourque le prsident cesse desenfer-mer dansune politiquesuicidaireetfasseenfinles bonschoix.

    Lon voitcependantmalle pr-sidentconcderquelqueamna-

    gementque cesoit lalignevali-dece mardi.Quellesmargesdemanuvrereste-t-ilau premierministre etau chef delEtat? Auregardde lasituationconomi-que et budgtaire,celles-ci sontbienminces.En ralit,lexcutifsemblese raccrocher deuxbouesde sauvetage.Dun ct,ilcompte, droite,sur leretourannoncde Nicolas Sarkozypourraffirmerle clivage droite-gau-cheet permettreainsila majori-t socialistede se ressouderpourfairefront. Delautre, gauche,lepremier ministreplaide pourunenouvelle donne europennepourrelancerlinvestissementdanslazoneeuroet permettrededesserrerltau austritaire.

    Gouverner, cestrsister , a

    martel M.Vallsmardi.Mais ilsetrouvede faitdans unesituationdesplus inconfortablesavantdimportanteschances venir.Lamajoritdoit prochainemententamerlexamendu projetde loidefinancesetdu projetde loidefinancesde laScuritsocialepour2015.Lesdbatssurcesdeuxtextescruciaux pourla suiteduquinquennat serontun combatentrelexcutif et lesdputssocialistesrcalcitrants.Rien nestdoncgarantipour le gouverne-ment.Un conseillerdu premierministreen convient: Celavatre une bataillepermanente,mais ony arrivera chaquefois.Ilnyaurapas daccident.p

    BastienBonnefous

    etDavid RevaultdAllonnes

    Professionsrglementes:Macrondminele terrain

    Impts,retraitesM.VallsgrnesesannoncesLepremierministreaannonc,mercredi,sonintentiondesupprimerlapremiretranchedelimptsurlerevenu

    Leprojetdeloi rformantles pro-fessionsrglementes sera pr-

    senten conseildes ministres

    avantla findelannepuis

    examinpar leParlementen

    dbutdanneprochaine,aindi-

    qu,mercredi 17septembre,

    EmmanuelMacron, le ministre

    delconomie,sur Europe 1. Ila

    prcisque cetterforme serait

    laboreen concertationavec

    cesprofessions.Onnevapas

    rsoudrele problmedes Fran-

    aisen sacrifiant lesnotaires ou

    lespharmaciens, a-t-il ajout.

    Leministre delconomiea pris

    sesdistances avecson prdces-

    seur,Arnaud Montebourg, qui

    avaitdclarque leprojetde loi

    permettraitde restituer6 mil-

    liards deurosde pouvoirdachat

    auxmnages: Ce nest pasvrai,

    cestuneillusion, a-t-il dit.

    Desonct,le prsidentdela

    Chambrenationale deshuis-

    siers, Me PatrickSannino, sest

    dclarsatisfait desa rencon-

    tre,mercredi matin, avec

    M.Macronet laministrede lajus-

    tice,ChristianeTaubira. Les

    revendicationsde la profession

    ontt entendues, a-t-il prcis.

    70123Jeudi18 septembre2014

  • 7/21/2019 20140918_QUO

    8/20

    NicolasSarkozynapasenco-re officiellement effectuson retour. Pourtant, sans

    attendrela fin dece faux suspenseque lex-prsident devrait levervendredi en publiant une tribune

    dans la presse rgionale, le baldes courtisans a dj dmarr lUMP.

    Depuisunedizainedejours,tou-teunesriederesponsablesdedroi-teontmanifestleursoutienlan-cien prsident de la Rpublique,vantant les qualits dun hommequils nont pourtant pas mnagpar le pass. Ainsi, plusieurs chira-quienssesontrallislacandidatu-re laprsidencede lUMPde lan-cien balladurien, avec qui les rela-tions ont parfois t glaciales, auprixdunremarquableexerciced-quilibrisme.

    Leprixdusoutienleplussurpre-nantrevient Dominiquede Ville-pin. Lancien premier ministre deM.Chirac(2005-2007) aainsichan-g radicalement de discours surcelui qui fut son ennemi jur pen-

    dant prs de quinze ans. NicolasSarkozya chang.Il atir lesleonsde lexprience du pouvoir,a-t-ildclar le 12septembre sur RMC,aprs avoir apport son soutien M.Sarkozy dbutjuin.

    LahaineentrelesdeuxhommesavaitexploslorsdelaffaireClears-tream, lafin durgne chiraquien,lorsquils se disputaient la relve.

    Je le pendrai un croc de bou-cher, disaitalorsNicolasSarkozypropos de son rival, persuad quilavaitcomplotcontrelui.M.deVil-lepin, qui jugeait fin 2010 queM.Sarkozy tait un des probl-mes de la France, dit aujourdhuiavoir tourn la page pour quelUMPsorte de laquerelle perma-nente.

    Un peu court pour les poidslourds de la droite, qui voquentun pacte de non-agression entredeux hommes ayant chacun deslienstrstroitsavecleQataretdesrelations communes, notammentle riche hommedaffaires, Alexan-dre Djouhri. Autre explication:M.de Villepin ne supporte pas devoir son ex-directeur de cabinet,Bruno Le Maire, se lancer dans lacourse pour la prsidence delUMP. Parego,il nepeutpassup-

    porterquecelui quila crle dpas-se,expliqueunprochedelex-pre-mier ministre.

    Autre ralliement non moinstonnant chez les chiraquiens,celuideFranoisBaroin.Dimanche14septembre, le maire de Troyes aannonc dansleJDD quil apporte-ra naturellementson soutien M.Sarkozy si celui-ci se prsente laprsidencede lUMP.

    Si lex-ministre de lconomiestaitrapprochde M.Sarkozy cesderniersmois, il a longtempseu ladent dure contre lui, critiquantnotamment le dbat sur lidentitnationale et la droitisation delUMP. De sensibilit gaulliste,M.Baroin a toujours eu dans sonviseur Patrick Buisson, lex-conseiller de M.Sarkozy venu delextrme droite, inspirateur de lacampagne de 2012. Son influence

    est nocive, nous devons le combat-tre, affirmait M.Baroin enmai2013 dans un entretien LEx-

    press.Aprs avoir soutenu Franois

    Fillondans soncombatface Jean-Franois Cop pour la prsidencede lUMP, fin 2012, il a donc dciddechangerdecampensereplaantdans lorbite de M.Sarkozy. AveclespoirdtrebienplacpourMati-gnon en cas de rlection de lan-cien prsident. Pour lheure, sonsoutienM.Sarkozynevauttoute-fois pas pour la prsidentielle de2017, laquelleil compteavoirunechancede concourir.

    La palme du soutien le moinscohrentrevientnanmoinsLau-rent Wauquiez. Depuis 2012, ledput et maire du Puy-en-Velaynavaitpasdemotsassezdurspourdnoncerlesinsuffisancesduquin-

    quennat de M.Sarkozy, dont il futle ministre. Il reprochait notam-ment lex-prsident de ne pas

    avoirralisla rupture promise.Cette conviction la amen, en

    aot2013, fustigerles rformet-tes du quinquennat Sarkozy.On nchoue pas pour deuxmoisde meetings, on choue sur cequon na pas fait pendant cinqans.Le problme,cene sont pas les

    paroles tr op fortes, cest linsuffi-sance des actes, avait-il alorsdclar, suscitant la fureur ducamp Sarkozy. Un an aprs,M.Wauquiez soutient celui quilcritiquait hier, vantant, dans

    LeMonde du 11septembre, sonautoritet sonnergie, dans les-poir datterrir Matignon en 2017ou dobtenirun grosministre.

    Quedire enfindu soutien tacitede Jean-Pierre Raffarin Nicolas

    Sarkozy?Cesderniersjours,lesna-teurdelaVienneamultiplilespri-ses de position en faveur de lan-cienchef de lEtat. On a besoin deluiparcequilaunvraileadership,a-t-il affirm mardi 16septembresur Europe1. Neuf jours plus tt, ilavaitdjdress Niceunportrait-robot du futur prsident de lUMPcorrespondant M.Sarkozy.

    LancienpremierministredeJac-ques Chirac (2002-2005) navait

    pourtant pas mnag NicolasSarkozydepuissadfaitelaprsi-dentiellede2012.Sopposantimpli-

    citement sonretour,il lavaitcar-rmentaccus,en 2013,davoirfaitperdre son camp cause de sastratgie de droitisation, de sonexercice solitaire du pouvoir etde quelques faiblesses comporte-mentales.Aujourdhui,illuilancedes fleurs,en faisant le pari que cesoutien le renforcera dans sabataille contre Grard Larcherpour la prsidence du Snat.Quand un tank arrive sur la plai-ne, il ne sert rien de se dresserdevant lui. Il vaut mieux lui direbienvenue,philosopheunprochedeM. Raffarin.

    Les dtracteurs de M.Sarkozyraillent, dans cette srie de dbau-chages,unemaniredefairede la

    politique lancienne. Jai lim-

    pressionderevivrela guerreChirac-Balladur, il y a vingt ans. Sarkozytait dj la manuvre poursduire les chiraquiens, mais celana pas empc h C hirac de

    gagner,serappelleledputPier-re Lellouche, proche de FranoisFillon. LUMP nest pas une caser-ne. Je mprise la caporalisation, adailleurs attaqu lancienpremierministre, mardi lors dune conf-rencedepresse.Moi,jesuisfierdela cohrence des personnes qui mesoutiennent,soulignede sonctBruno Le Maire.

    Quimporte,pourlecampSarko-zy: la valse des ralliements nestfinalement quune opration decommunication savammentorchestre, ne visant qu faireapparatre lex-prsident commele grand rassembleur de la droite.Celui qui serait capable dans sa

    grande mansutude de renoueravecses ennemis dhier.p

    AlexandreLemari

    france

    M.deVillepin,quijugeaitfin2010que

    M. Sarkozytaitundesproblmes

    delaFrance,ditaujourdhui avoirtournlapage

    Deuxlectionslocalesen2015,doubleclaqueenvue

    Quanduntankarrivesurlaplaine,ilnesertriende

    sedresserdevantlui,philosophe un prochedeJean-PierreRaffarin

    FrdricPchenard,unex-policierauctdelex-prsident

    Profil

    Ilfaut croirequily prend got:aprs avoirmencampagneauxctsde NathalieKosciusko-Mori-zetlorsdes municipales Paris,FrdricPchenard franchitunnouveau cap.Lancien directeurgnralde lapolicenationale(DGPN)devraitdevenirdanslesprochainsjoursdirecteurde cam-pagnedeson amidenfanceNico-las Sarkozy.

    Sociologiquementde droite,cebourgeois comme ilse dfinitlui-mmenilya57ansNeuilly-sur-Seine(Hauts-de-Seine) a gran-didans lesbeauxquartiersdu 17e

    arrondissement deParis,quilnajamaisquitt.Filsdungrandavo-catdaffaires,il setarguede navoirjamaispossdquunecarte,celledepolicier.Manirede dire quilnajamaistadhrentde lUMP.

    Nommprfetpar NicolasSarkozyen 2009,cetex-commis-saire depolicenajamaisdissimu-lsa proximitaveclancienchef

    delEtat.Nous ntionspascom-pagnonde jeu,crit-il dansGar-diende lapaix(d.MichelLafon,2007).Maisje laicroisde manirergulire.()LesSarkozyont tou-

    joursfaitpartie demon environne-mentfamilial.

    Cest en1993, lorsduneprisedotagedansune colematernelledeNeuilly,queles deuxhommesseretrouvent.Pchenard estchefadjointde lantigang,et Sarkozymairede laville.Maiscest partirde2002,quand celui-cisinstalleauministre delintrieur,quilsserapprochent.Dslors,la carrirede Pche,commele surnom-mentsescollgues,prend unenou-velledimension.Celuiquidiri-geait sesquipessurle terrain lacrimendosse le costume-cravatedespatrons dela police.

    De1983, datede sapremireaffectationdans un commissariatparisienau sortirde lcolenatio-nalesuprieurede lapolice,jus-quenmai2012,FrdricPche-nardafaittoutesacarrirelapoli-

    cejudiciaire(PJ),sansquitterlacapitale.Enjuin2007,un moisaprslarrivede M.Sarkozy lEly-se,ildevientDGPN.Il occupaitjus-qualorslundes poste lesplusprestigieuxpour unflic: directeurdelaPJlaprfecturedepolice.Ilfinit sacarrirede policierenmai2012, larrivede lagaucheaupouvoir,quilenvoie lascuri-t routire.

    Desa propreinitiativeEnjuillet2011,le DGPNPche-

    nardavaitordonn didentifierunhaut fonctionnairesuspect derenseignerles journalistes duMon-de dans laffaire Bettencourt.Mais,len croire,Sarkozy nelui auraitriendemand.Le patronde lapoli-cequtait alors FrdricPche-nardaurait ordonncette enqutedesa propreinitiative; ellemettraencauseles servicesde renseigne-mentet vaudra sonpatron,Ber-nardSquarcini, une condamna-tion 8000 eurosdamendepourcollectede donnes caractre

    personnel parun moyenfraudu-leux,dloyalou illicite .

    Prfethorscadre linspectiongnrale de ladministrationdepuisdcembre2013,FrdricPchenard nestpas le premierhautfonctionnaire issudu minis-trede lintrieur rejoindrelan-cienchef de lEtat.Michel Gaudin,ex-prfetde policede2007 2012et ex-DGPN, commePchenard,dirige,depuis fin2012, le cabinetde M.Sarkozy,rue Miromesnil.

    Avanteux,lorsde laprsiden-tiellede 2007,un certain ClaudeGuant,quifutlui aussiDGPNavantde devenirministre delin-trieur, avaitt choisi pourdiri-gerla campagnedu futurprsi-dent.Maireadjointdu 17e arron-dissementde Paris, charg de lascurit et conseillerde Parisdepuismars,lancienflicPche-nardparachveune reconversionqui,encasde retourde sonmen-tor lElyse,pourraitfairede luiun ministrede lintrieur.p

    YvesBordenave

    Cest dsormais certifi parlesurnes:ManuelVallsaper-duunpeuplusde12%deses

    soutiens lAssemblenationaleen cinqmois. Mardi16 septembre,le premier ministre na reu que269 voix favorables lissue de sadclaration de politique gnrale,luipermettantcertesde conserverla confiance du Parlement, maisavec 37 voix de moins que lors deson premier exercice du genre,le8avril.

    Surtout, le vote a permis demontrer que le gouvernement nedisposaitplusdunemajoritabso-lue l Assemble, s i tue 289voix. Les proches de M. Vallsont bien essay de minimiser ceconstat, en se flicitant surtoutque les seules voix favorablessocialistes (253) permettent de

    constituer une majorit relativefaceau blocdopposition(cristalli-s 244 voix). Maigre consolation,lorsquonsaitquecestlapremirefois depuis 1962 et 36dclarationsde politique gnrale quun gou-vernementnobtientpas demajo-ritabsolue lAssemble.

    LoppositionsestraidieDans le dtail des votes, peu de

    surprises. Comme ils lavaientannonc unesemaineauparavant,la grande majorit des dputscontestatairesde laligne conomi-que, rassembls sous le collectifVivelagauche,sesonteffective-ment abstenus. Aprs enregistre-mentdes correctifs de voteet sanscompter les trois lus du Mouve-ment rpublicain et citoyen,29lus ont finalement refus devoter la confiance: cest presque

    troisfoisplusqueles11abstention-nistesdu8avrilmaismoinsqueles41duvotesurleprogrammedesta-

    bilitet leprincipe du pacte de res-ponsabilit,le29avril.Desdputsfrondeurs comme ArnaudLeroyou RgisJuanico, respective-ment proches dArnaud Monte-bourgetdeMartineAubry,oucom-me Philippe Baumel ont finale-ment vot pour tout en promet-tantde se donnerrendez-vouslorsde lexamen du texte budgtaire,attendu ces prochaines semainesau Parlement.

    Et ce sont justement les votessurcestextesquiinquitentlesdiri-geants socialistes.Certains parlentouvertementdelapossibilitdelesf ai re a do p te r e n 4 9 -3 ,cest--diresansvotelAssemble.

    C