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N°6800 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : H. LYES PHOTO : H. LYES PUBLICITÉ Non convaincue de la crédibilité des conclusions auxquelles il est arrivé, la famille de Chokri Belaïd a ainsi décidé de se passer des services de son avocat, M e Faouzi Ben Mrad. La direction générale des Douanes a sommé 64 opérateurs spécialisés dans l’importation de produits sidérurgiques de payer environ 15 milliards de dinars représentant le manque à gagner en droits et taxes depuis 2009. DOUZE TERRORISTES ABATTUS, HUIT À BOUMERDÈS ET QUATRE À CHLEF L’EFFET IN AMENAS L’EFFET IN AMENAS IMPORTATEURS DE PRODUITS SIDÉRURGIQUES ET DOUANES BRAS DE FER AUTOUR D’UNE TAXE A u moins douze terroristes ont été abattus par les forces de l’ANP ces deux derniers jours à travers le pays. Quatre éléments armés ont été neutralisés vendredi à Chlef et huit autres abattus, hier, dans une opération antiterroriste au sud de la wilaya de Boumerdès. Ces engagements militaires en différents endroits du pays donnant des résultats probants annoncent un durcissement de la lutte contre les maquis islamistes qui, au vu des bilans des opérations, paraissent encore potentiellement fournis en hommes et en matériel, en dépit d’une fausse accalmie observée ces derniers temps dans certaines régions du pays. Djaffar Tamani (Suite page 3, lire également en page 2) Dans un message à l’occasion de la célébration du 24 Février, il a déclaré être «révolté» par les révélations faites par la presse sur les scandales de corruption ayant affecté Sonatrach Va-t-il ordonner à la justice et aux services de sécurité de toucher aux hautes personnalités citées par les affaires et bénéficiant jusque-là de l’impunité ? LIRE L’ARTICLE DE M.-F. GAÏDI EN PAGE 7 LIRE L’ARTICLE DE ANISS ZINEDDINE EN PAGE 13 LIRE L’ARTICLE DE NADJIA BOUARICHA EN PAGE 3 El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 24 février 2013 ÉDITION DU CENTRE ALGER LIRE L’ARTICLE DE ALI TITOUCHE EN PAGE 8 Détournement de devises dans une agence BEA ASSASSINAT DE CHOKRI BELAÏD LES FAUSSES ACCUSATIONS CONTRE L’ALGÉRIE LES DOSSIERS DE CORRUPTION DE SONATRACH Bouteflika ira-t-il jusqu’au bout ? LIRE EN PAGES 24 ET 25 CONTRIBUTION PhD en anthropologie africaine de l’université Bayreuth (Allemagne) et auteur. Genèse et évolution du «problème touareg» Par Dida Badi Ag Khammadine

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Page 1: 20130224

N°6800 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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■ Non convaincue de la crédibilité des conclusions auxquelles il est arrivé, la famille de Chokri Belaïd a ainsi décidé de se passer

des services de son avocat, Me Faouzi Ben Mrad.

● La direction générale des Douanes a sommé 64 opérateurs spécialisés dans l’importation de

produits sidérurgiques de payer environ 15 milliards de dinars représentant le manque

à gagner en droits et taxes depuis 2009.

DOUZE TERRORISTES ABATTUS, HUIT À BOUMERDÈS ET QUATRE À CHLEF

L’EFFET IN AMENASL’EFFET IN AMENAS

IMPORTATEURS DE PRODUITS SIDÉRURGIQUES ET DOUANES

BRAS DE FER AUTOUR D’UNE TAXE

Au moins douze terroristes ont été abattus par les forces de l’ANP ces deux derniers jours à travers le pays. Quatre

éléments armés ont été neutralisés vendredi à Chlef et huit autres abattus, hier, dans une opération antiterroriste au sud de la wilaya de Boumerdès. Ces engagements militaires en différents endroits du pays donnant des résultats probants

annoncent un durcissement de la lutte contre les maquis islamistes qui, au vu des bilans des opérations, paraissent encore potentiellement fournis en hommes et en matériel, en dépit d’une fausse accalmie observée ces derniers temps dans certaines régions du pays. Djaffar Tamani

(Suite page 3, lire également en page 2)

■ Dans un message à l’occasion de la célébration du 24 Février, il a déclaré être «révolté» par les révélations faites par la presse sur les scandales de corruption ayant affecté Sonatrach

■ Va-t-il ordonner à la justice et aux services de sécurité de toucher aux hautes personnalités citées par les affaires et bénéfi ciant jusque-là de l’impunité ?

LIRE L’ARTICLE DE M.-F. GAÏDI EN PAGE 7

LIRE L’ARTICLE DE ANISS ZINEDDINE EN PAGE 13

LIRE L’ARTICLE DE NADJIA BOUARICHA EN PAGE 3

El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 24 février 2013 ÉDITION DU CENTRE

■ ALGER

LIRE L’ARTICLE DE ALI TITOUCHE EN PAGE 8

Détournement de devises dans une agence BEA

ASSASSINAT DE CHOKRI BELAÏD

LES FAUSSES ACCUSATIONS CONTRE L’ALGÉRIE

LES DOSSIERS DE CORRUPTION DE SONATRACH

Boutefl ika ira-t-il jusqu’au bout ?

LIRE EN PAGES 24 ET 25

CONTRIBUTION

PhD en anthropologie africaine de l’université Bayreuth (Allemagne) et auteur.

Genèse et évolution du «problème touareg»

Par Dida Badi Ag Khammadine

Page 2: 20130224

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 2

L ’ A C T U A L I T É

Vicence (Italie)De notre envoyée spéciale

C ’est une histoire incroyable, que celle qui a vu la vie de quatre

Algériens, résidant au nord de l’Italie, basculer dans un cauchemar noir, à cause d’une traduction erronée, de leur conversation téléphonique, écoutée par les policiers.Farid, Nabil, Ali et Khaled étaient loin, en ce 21 juillet 2006, de s’attendre à voir leur domicile perquisitionné et leur liberté confisquée sans raison. Même l’imagination du cinéaste le plus créatif n’aurait pu enfanter la trame d’un drame aussi poignant. Le calvaire de Ali Touati, Khaled As, Nabil et Farid Gaad commence à cause d’un interprète égyptien peu scrupuleux. Une banale conversation téléphonique écoutée et enregistrée par les enquê-teurs italiens et lors de laquelle l’un d’eux, gérant d’un centre de taxiphone à Vicence (600 km de Rome), informe son ami qu’il allait rencontrer la «dj-ma’â», c’est-à-dire «la bande de co-pains» en dialecte algérois. Mais le tra-ducteur égyptien, par légèreté ou pour

une autre raison, assure aux policiers que les deux Algériens se réfèrent au «Groupe salafiste pour la prédication et le combat». Cela a suffi pour que le Raggruppamento Operativo Speciale (ROS) des Carabinieri de la Vénétie et de la Lombardie déclenche une opération antiterroriste pompeusement baptisée «Numidia» qui a abouti à l’ar-restation et l’incarcération des quatre malheureux. L’information avait fait la une des journaux, avec en gros titre : «Quatre Algériens appartenant à Al Qaîda arrêtés». Transférés dans deux prisons, loin de leur lieu de résidence, à Padova et à Monza, ils sont placés en isolement carcéral. D’audience en au-dience, les quatre détenus clament sans cesse leur innocence et seront finale-ment reconnus non coupables après douze longs mois d’emprisonnement. Les accusations d’appartenance à une organisation terroriste et de soutien logistique aux candidats «à la guerre sainte» qui fournirait de faux docu-ments, tomberont comme un château de cartes, en dernière instance, le 4 août 2007, grâce à la clairvoyance d’un juge du tribunal de Venise. Le procureur

de la République avait requis 3 ans et demi de prison contre eux, arguant que d’autres conversations mises sur écoute attestent de la compassion des quatre pour les «musulmans arrêtés après les attentats de Londres de 2005». A cela, la défense avait répliqué : «On ne peut condamner des idées. Nous sommes dans un Etat de droit et la Constitution nous l’interdit.»

UNE TERRIBLE INJUSTICE«Notre réputation est désormais com-promise. Qui va nous recruter ? Je ne réalise toujours pas ce qui m’est arrivé», déplore Khaled As, 37 ans, originaire de Djelfa, en Italie depuis 20 ans. «Contrairement à nos deux conci-toyens, Khaled et moi n’avons pas obtenu l’indemnisation. C’est absurde, nous sommes victimes de la même erreur judiciaire et pourtant la justice nous a exclus de la réparation», nous explique Ali Touati, 40 ans, originaire de Baraki, qui avait été contraint à lais-ser sa femme et ses deux enfants sans subsistance pendant plus d’un an, à cause de cette arrestation arbitraire. Les deux frères Gaad, Farid 43 ans et Nabil

31 ans, qui se sont déplacés à Brescia depuis, recevront chacun 50 000 euros environ. «Nos concitoyens ont subi un tort. Nous sommes soulagés que leur innocence ait été établie et espérons que tous auront droit à une juste com-pensation», nous confie le vice-pré-sident de l’Association des Algériens de Vicence, Salim Meknassi. Quelques dizaines d’Algériens sont établis dans la province de Vicence. Pour leur part, les responsables consulaires de Milan nous affirment avoir été informés par les autorités italiennes, y compris du refus d’indemniser Khaled et Ali, sans toutefois que les raisons ayant motivé cette décision leur soient com-muniquées. Les deux victimes ont été jusqu’à saisir la Cour européenne des droits de l’homme qui leur a communi-qué, dans une lettre au contenu curieu-sement sec et brutal, le rejet de leur requête. Datée du 5 novembre 2012 et adressée à l’avocat des Algériens, Paolo Meli, la lettre énonce sur un ton laconique : «La décision de la cour est définitive et ne peut faire objet de recours. La chancellerie de la cour ne sera pas en mesure de vous fournir des

précisions sur la délibération du juge unique…» Ali nous confie avoir été très déçu par cette réponse qui dénote, selon lui, «tout le poids des préjugés qui pèsent sur nous autres musulmans, même quand nous sommes innocents et victimes d’abus».Les avocats italiens assurent avoir épui-sé tous les recours prévus par la justice pour défendre le droit des deux ex-dé-tenus à une juste indemnisation. «Ils nous invitent à saisir les autorités de notre pays», nous raconte Khaled très amer. «Nous avons subi un grave pré-judice moral, physique et existentiel. Nous espérons que le gouvernement algérien, par la voie du ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères, s’activera en saisissant les autorités italiennes afin que cette injustice soit réparée», espère Ali. Pour d’autres Al-gériens, Redouane, Abdelkader (tous deux ex-imams du centre islamique de Vicence), «arbitrairement expulsés», selon leurs proches, à la même période, aucune indemnisation ne saurait com-penser le tort qui a bouleversé à jamais leur vie et celle de leurs enfants nés en Italie. Nacéra Benali

ACCUSÉS EN ITALIE D’APPARTENANCE AUX GROUPES TERRORISTES

Deux Algériens, injustement incarcérés, indemnisés● La cour d’appel italienne a reconnu le droit à une indemnisation à deux Algériens injustement accusés d’appartenir à une cellule terroriste

● Leurs deux autres concitoyens, incarcérés pour la même affaire, attendent encore réparation.

L ex-GSPC a subi un véritable coup de boutoir hier dans les maquis surplombant la localité de Bordj Menaïel, à 50 km à l’est de Bou-

merdès. Cette sinistre organisation terroriste a perdu huit de ses éléments lors d’une importante opération de ratissage enclenchée depuis cinq jours sur les hauteurs de Tizi n’Ali n’Slimane. Ce coup de filet, le premier depuis le début de l’année en cours, s’est soldé également par la récupération de 8 kalachnikovs, 2 Seminov et la destruction d’une casemate contenant 27 lits et des produits entrant dans la fabrication de bombes artisanales, a-t-on appris de source locale. Un militaire a été tué et trois autres blessés au cours d’un violent accrochage avec les islamistes armés, ajoute la même source. L’opération a eu lieu près des villages Idjlouahen, Aït Meziane, Boumissra et Mezgida, situés à la limite frontalière avec la commune de Timezrite. Ces bourgs ont été pratiquement totalement désertés par les leurs

durant la décennie noire à cause de l’insécurité et des affres du sous-développement. Les terroristes ont été éliminés hier vers 5h dans une casemate découverte non loin d’Idjlouahen, un village qui compte une école primaire fermée et plusieurs maisons inhabitées. «Il n’y a que 2 ou 3 familles qui y survivent encore», dira un habitant de la région. Selon nos sources, le ratissage des forces de l’ANP a été préparé minutieusement grâce aux informations soutirées à un terroriste arrêté une semaine auparavant dans un fast-food à Bachdjer-rah, relevant de la wilaya d’Alger. C’était lui, précisent nos sources, qui a donné aux services de sécurité le premier fil et l’endroit exact où se retranchaient les islamistes qui ont été neutralisés. L’opération a vu la mobilisation d’importants moyens humains et matériels. Les maquis avoisinant les localités susmentionnées ont été bouclés depuis lundi dernier. L’assaut final a été donné hier à l’aube après

l’échec des tentatives menées par des officiers de l’ANP pour inciter les terroristes à se rendre. Ces derniers, qui sévissaient sous la bannière de la kati-bet El Ansar, sont à l’origine de plusieurs attentats perpétrés dans différentes localités de la région. Généralement, ils s’en prenaient aux citoyens qui refusaient de collaborer avec eux et ceux suspec-tés d’avoir des liens avec les services de sécurité, indique un observateur de la situation sécuritaire. Ce groupe, qui sèmait la mort dans la région de Bordj Menaïel et ses environs, avait déjà assassiné pas moins de 7 personnes depuis juillet 2012, dont un chauffeur d’ambulance, un gardien de l’usine BCR, deux policiers ainsi que deux jeunes de Ghmorassa et Ouanougha, dans la commune des Issers. L’un de ces dangereux éléments, Lakhel Adel, figurait parmi ceux qui ont été éliminés par les soldats de l’ANP. Ce terroriste avait rejoint les maquis pour la première fois en 2009, alors qu’il était âgé de 19

ans. Il s’était rendu aux services de sécurité en 2010 avant de reprendre les armes six mois plus tard. Sa dépouille ainsi que celles de ses acolytes ont été acheminées vers la morgue de l’hôpital de Bordj Menaïel. L’un d’entre eux serait le dénommé Mimeche Seif Eddine ; il avait rejoint l’ex-GSPC en 2006. Le tribunal criminel près la cour de Boumerdès l’a condamné par contumace en ce début du mois en cours, à une peine capitale pour avoir participé à l’assassinat du jeune C. Kamel le 6 octobre 2012 à Ouanougha. Les autres cadavres sont en cours d’identification. L’opération d’hier est la première du genre depuis le début de l’année. L’an 2012 a été marqué par la neutralisation d’une soixantaine de sbires de Ab-delmalek Droukdel dans les maquis de la wilaya. Une vingtaine d’entre eux ont été mis hors d’état de nuire près des villages fantômes de Djerrah, Aït Oulmou, Aït Dahmane, sur les hauteurs d’Ammal. R. Koubabi

COUP DUR POUR L’EX-GSPC À BOUMERDÈS

Huit terroristes abattus sur les hauteurs de Bordj Menaïel

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 3

L ’ A C T U A L I T É

L a compagnie nationale des hy-drocarbures, Sonatrach, fête ses 50 années d’existence sous

une pluie de scandales dévoilant les méthodes frauduleuses d’octroi des marchés sous l’ère Chakib Khelil. C’est à la veille de cette célébration, qui aura lieu aujourd’hui sur le site gazier de Tiguentourine, que le pré-sident de la République a choisi de réagir au feuilleton des révélations scandaleuses en disant : «Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach.» Bouteflika affirme que ces informa-tions «soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appli-quer avec rigueur et fermeté les sanc-tions prévues par notre législation». Les mots sont lâchés : «Situer les res-ponsabilités» et «rigueur et fermeté», dit-il à l’adresse des juges algériens, mais comment peuvent se traduire de telles déclarations dans un contexte où la justice est connue pour être aux ordres ? Jusqu’où ira Bouteflika pour faire la lumière sur ces scabreuses affaires touchant de hauts dignitaires du régime jouissant jusqu’alors d’impunité ? On est en droit de nous poser ces questions, car le scandale Sonatrach ne date pas du jour où les médias italiens et cana-diens s’en sont saisi. Sonatrach est la boîte à scandales depuis janvier 2010, lorsqu’une enquête judiciaire diligentée par le DRS a conduit à décapiter le staff

managérial de la compagnie, sans tou-tefois toucher au ministre de l’époque, en l’occurrence Chakib Khelil, qu’on disait derrière toutes les décisions prises par ces mêmes cadres aujourd’hui en prison. Ce même ministre, invoquant son appartenance au «clan présiden-tiel», jurait ne pas quitter le gouverne-ment, mais il a fini par le faire, car son nom revenait de manière récurrente et «gênante» dans les plaidoyers des avo-cats des cadres dirigeants de Sonatrach impliqués dans le scandale. En aucun cas, toutefois, il n’a été inquiété par la justice algérienne. Cette dernière, faisant fi, comme à son accoutumée, d’ignorer la responsabilité politique et donc épargner toute poursuite aux mi-nistres comme c’est le cas dans la série de scandales de l’autoroute Est-Ouest, Khalifa, le secteur de la pêche, etc. Aujourd’hui, Bouteflika affirme faire confiance à la justice algérienne, qui est connue pour être dépourvue de toute autonomie et dépendant du pou-voir exécutif et de ses ramifications. Le Président étant à la tête du pouvoir exécutif va-t-il enfin donner son feu vert et ordonner à la justice de faire ce qu’elle devait faire il y a déjà deux ans, c’est-à-dire convoquer Chakib Khelil, Mohamed Bedjaoui et d’autres membres de la nomenklatura pour répondre comme tout autre justiciable des faits qui leur sont reprochés ? La décision du parquet de s’autosaisir de l’affaire Saipem-ENI-Sonatrach, après que la justice italienne ait montré la voie «normale» qu’une telle affaire devait prendre dans un contexte de justice indépendante, n’a pas été accueillie

avec un tonnerre d’applaudissements. Car d’aucuns savent que la justice algé-rienne n’a pas encore trouvé la voie de son indépendance. Pourquoi d’ailleurs

avoir attendu que ces scandales aient éclaté outre Méditerranée pour se dire : «Finalement, oui on va enquêter.» Les enquêteurs du DRS n’ont-ils pas été en

mesure de dévoiler tous les tenants et les aboutissants des transactions dou-teuses menées par Sonatrach du temps de Khelil ? Le nom de Farid Bedjaoui circulait déjà à l’époque, autant que celui de Khelil, de Hemch, etc. Ne fallait-il pas déjà à l’époque que la justice civile s’autosaisisse et mène sa propre enquête loin de toute chapelle ou influence ? Sonatrach, le plus gros patrimoine économique de ce pays, fête aujourd’hui son cinquantième anniver-saire et dévoile, à lui seul, une gestion calamiteuse et prédatrice des richesses de ce pays. Son ancien dirigeant Hocine Malti a même interpellé, dans une lettre ou-verte, le premier chef du Département de renseignement et de sécurité (DRS), sans toutefois que cela ne fasse réagir grand monde. La sortie de Bouteflika signe-t-elle réellement la volonté d’aller jusqu’au bout pour rendre justice aux Algériens dont le bien a été spolié et dilapidé, ou est-ce juste un discours de circonstance pour montrer à l’opinion internationale que de telles pratiques frauduleuses sont «punies» ? Ce qui est de l’ordre de la certitude en tout cas, c’est que le patrimoine éner-gétique nationalisé en grande pompe un certain 24 février 1971 a été livré des années durant à des aventuriers sans foi ni loi qui ont amassé des fortunes sur le dos des Algériens, et servant le sous-sol algérien en pompes à sous aux multinationales. Il est plus qu’impératif aujourd’hui de situer les responsabilités d’un tel gâchis programmé, et que cha-cun réponde de son implication directe ou indirecte. Nadjia Bouaricha

Suite de la page 1

Des pertes aussi lourdes au sein des hordes islamistes n’ont pas été annoncées depuis

bien longtemps au point où la menace terroriste a fini par être intériorisée comme une sorte de fatalité dans un pays qui n’a pas pu, en 20 ans, se débarrasser d’une nébuleuse ayant mué à plusieurs reprises (AIS, GIA, GSPC, AQMI…).L’attaque de Tiguentourine, en janvier dernier, si elle était clairement suicidaire pour le groupe l’ayant perpétrée, pourra l’être aussi pour les orga-nisations commanditaires, y compris celles qui sévissent au nord du pays. Mokhtar Belmokhtar, l’émir borgne de l’organisation terroriste ayant lancé un groupe armé sur le site gazier à In Ame-

nas, est l’une des cibles militaires des drones de la CIA. Une centaine de soldats américains viennent d’être déployés au Niger, pays frontalier avec la Libye, l’Algérie et le Mali, avec pour mission de coordonner le renseignement et la surveillance et d’éventuelles «missions spéciales». Dans cette guerre mondiale contre le terrorisme islamiste, l’Algérie se retrouve dans l’impérieuse néces-sité de réadapter sa stratégie de démantèlement des maquis islamistes, de réapprendre la lutte antiter-roriste. Insaisissable après chaque attentat specta-culaire, Abdelmalek Droukdel protège depuis dix ans sa sanglante couronne d’émir du GSPC puis d’Al Qaîda au Maghreb. Cet échec permanent de la lutte antiterroriste que représente la fuite sans fin de Droukdel est incompréhensible dans un pays

qui rappelle à chaque occasion qu’il dispose d’une expérience sans égal dans ce métier exténuant qui consiste à pourchasser les terroristes. L’épisode de Tiguentourine, où la menace avait atteint des in-frastructures névralgiques du pays, est un tournant décisif qui montre clairement que l’échec n’est pas permis en matière de lutte contre des criminels portés par une doctrine obscurantiste et suicidaire. Pourtant, le combat contre les terroristes était presque gagné en Algérie au temps de la résistance populaire, au milieu des années 1990, lorsque les services de sécurité étaient épaulés dans leur mission par des pans entiers de la population. Les patriotes étaient, en ces temps-là, en opérations permanentes dans les moindres maquis, ne laissant aucune capacité de mouvement ou d’approvision-

nement pour les terroristes. On sait, aujourd’hui, le sort réservé à ces milliers de résistants réduits à la protesta dans les rues pour quémander leurs droits. Les différentes politiques de «réconciliation et de concorde», lancées unilatéralement en direction des maquis terroristes, ont sapé les capacités de défense de la société, réduit dangereusement l’efficacité des dispositifs militaires mis en place pourtant en nombre à travers le pays. La remise en marche de la machine de guerre, qui est le chemin le plus court pour résoudre le problème du terro-risme, prendra certainement un peu de temps, mais il apparaît à tous aujourd’hui qu’une société ne peut «cohabiter» pendant des décennies avec des groupes extrémistes sans mettre en péril sa propre survie. D. T.

DOUZE TERRORISTES ABATTUS, HUIT À BOUMERDÈS ET QUATRE À CHLEF

L’eff et In Amenas

LES DOSSIERS DE CORRUPTION DE SONATRACH

Boutefl ika ira-t-il jusqu’au bout ?

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Bouteflika réagit au scandale Sonatrach en exigeant rigueur et fermeté

«NOTRE SÉCURITÉ EST EN DANGER», SELON LE CHEF DE L’ÉTAT

Le président de la République a rendu hier un hommage «particulier» aux services de sécurité qui ont mis fin à l’attaque terroriste perpétrée en janvier dernier contre l’installation gazière de Tiguentourine à In Amenas (Illizi).«Je veux rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la Protection civile, dont l’intervention a fait notre admiration et celle de l’opinion internationale», a affirmé le président de la République dans un message au secrétaire général de l’UGTA, à l’occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures.«Cependant, nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que nous n’avons de cesse de combattre», a-t-il ajouté, relevant que «ce qui s’est passé dernièrement à In Amenas en est une illustration édifiante, qui a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l’une des installations les plus importantes de notre pays», a-t-il soutenu. (APS)

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 4

L ’ A C T U A L I T É

MSP

Préparatifs du 5e congrès

FFS

Un débat national sur les choix du parti

Réunis hier au siège du parti à Alger, les cadres du

Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont ouvert les travaux de la préparation du 5e congrès qui se tiendra avant le mois de juin. La date exacte sera rendue publique mercredi prochain. La commission de préparation est présidée par le chef du groupe parlemen-taire de l’Alliance de l’Algérie verte, Naâmane Laouer.Lors de son intervention, Bouguerra Soltani, président du MSP, a indiqué que «les révoltes dans les pays arabes ont donné naissance à de nou-velles conjonctures politiques, mais les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas permis l’émergence d’une vision éco-nomique pouvant apporter des solutions d’urgence». Selon lui, concernant l’Algérie, «la sécurité du pays vient de la stabilité socioéconomique des régions frontalières et du sud du pays».Soltani estime que «le poli-tique s’ingère dans le sec-teur économique, engendrant un mauvais climat d’affaires et impose la bureaucratie».

De son côté, l’ex-ministre du Commerce, El Hachemi Djaâ-boub, a déclaré : «Le MSP pro-posera, avant la révision de la Constitution, la limitation des budgets de fonctionnement et la réglementation d’une manière définitive des prix des denrées alimentaires». Dans le même sillage, il indique que «le MSP demandera l’instau-ration d’un système déclaratif pour la création d’entreprises et la fin du système de déroga-tion dans lequel un wali peut accorder un terrain de gré à gré».Par ailleurs, Djaâboub consi-dère que «les accords d’asso-ciation signés avec l’Union européenne (UE) en 2005 sont une tromperie et une atteinte à l’économie nationale». «L’UE bloque, poursuit-il, l’accès de l’Algérie à l’Organisa-tion mondiale du commerce (OMC)». L’ancien ministre du Commerce juge que «l’UE pratique un commerce trian-gulaire vers l’Algérie». «L’UE achète des marchandises de pays tiers et les vend à l’Algé-rie sans payer de taxes doua-nières.» M. B.

ALI FAWZI REBAÏNE

«Il faut plus de transparence dans la gestion de Sonatrach»

Le président de Ahd 54, Ali Fawzi Re-baïne, était, hier à Constantine, au centre

culturel Ibn Badis (ex-UP) pour une réunion organique du bureau de wilaya en vue de la préparation du prochain congrès de son parti. En marge des travaux, il a déclaré : «Le pouvoir est responsable de toutes les catas-trophes qu’a vécues et vit le pays depuis 50 ans ; les querelles de clans ne nous inté-ressent pas, nous voulons la transparence

dans la gestion du pays et celle de Sonatrach qui est le bien de tous.» Et d’ajouter : «L’Etat de droit ne peut se construire que par le biais des institutions qui doivent être indé-pendantes, comme la justice, les finances, les Douanes, et non des individus.» Selon Rebaïne, le président de la République doit reconnaître ses erreurs, que ce soit sur ses différents programmes ou sur les personnes qu’il a désignées qui, selon lui, «jouissent

de l’impunité». Il a, en outre, plaidé pour la révision de la Constitution et pour un régime semi-présidentiel, dont le Premier ministre serait responsable devant l’APN. Il a, par ail-leurs, désapprouvé la politique de l’Algérie concernant le Sahel et plus particulièrement le Mali, estimant que «l’Algérie n’a pas joué son rôle sur le plan diplomatique» et qu’«elle en subira les conséquences».

Farida Hamadou

Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ali Las-

kri, a affirmé hier à Sétif que le congrès de cette formation politique «se prépare dans un climat marqué par la sérénité et la cohésion». S’exprimant lors du congrès fédéral du FFS, à la maison de la culture Houari Boumediène, M. Laskri a indiqué qu’en prévision du prochain congrès, un «débat national sur les choix et les orientations du parti, au regard de la conjoncture nationale, sera ouvert avec la participation des militants et des élus du parti ainsi que des citoyens». Le premier secrétaire national du FFS a ajouté, à ce propos, qu’une commis-sion nationale de préparation du pro-chain congrès du parti, composée de 27 membres, a été «récemment» installée.

M. Laskri a également indiqué que des mesures ont été prises lors du dernier conseil national du parti pour «garantir une bonne participation des délégués» des différentes régions du pays, afin de «consolider la nouvelle dynamique que connaît le parti depuis près d’une année». La constitution d’un «groupe parlementaire actif» et d’un réseau d’élus locaux «défendant le choix d’une véri-table alternative démocratique et paci-fique» illustre cette nouvelle dynamique du parti, a-t-il ajouté. Estimant que les faits qui se déroulent actuellement dans les régions du Sahel et du Maghreb arabe «menacent la sécurité et la stabilité de l’Algérie», le premier secrétaire national du FFS a particulièrement insisté sur «la stabilité» du pays qu’il faut, a-t-il dit,

«préserver par un changement à même de favoriser l’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption». M. Laskri a également estimé que le terme Printemps arabe est «trompeur et ne fait que sou-tenir d’obscures manœuvres internatio-nales fomentées dans l’ombre». Il a ajouté, dans ce contexte, que l’attentat qui a visé le complexe gazier de Tiguen-tourine a été «exécuté par des merce-naires de diverses nationalités dans le but de déstabiliser l’Algérie». Les participants doivent procéder au-jourd’hui, «dans le cadre des opérations de restructuration de ce parti en cours à travers tout le pays», à l’élection du nouveau premier secrétaire fédéral et du conseil de wilaya de la fédération du FFS, a-t-on indiqué. APS

LE PROJET DE LOI SUR L’AUDIOVISUEL EN DÉBAT AU NIVEAU DU GOUVERNEMENT

«Des chaînes thématiques avec des capitaux à 100% algériens»

L es intentions du gouvernement concernant l’ouverture, promise, de l’audiovisuel au privé com-

mencent à se dessiner. Les autori-sations se limiteront à la création de chaînes thématiques, dont les capitaux doivent être à 100% algériens. C’est ce qu’a révélé le ministre de la Com-munication, Mohamed Saïd, lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Selon lui, la première mouture du projet de loi sur l’audiovisuel, qui devrait consacrer cette ouverture, est actuellement en débat au niveau du gouvernement. «Je ne peux pas donner plus de détails sur le contenu du projet, tant que le gou-vernement n’a pas donné son accord. Le texte n’est pas définitif et peut être modifié ou amendé», déclare-t-il. Affirmant que l’ouverture du secteur audiovisuel est une décision politique annoncée par le chef de l’Etat dans son discours du 15 avril 2011, le ministre précise que la création de nouvelles chaînes se fera conformément à un ca-hier des charges bien précis. Le premier responsable du secteur de la communi-cation, qui s’est montré peu loquace sur le contenu de ce texte tant attendu par l’opinion nationale, s’est contenté de donner seulement un second message. Celui-ci concerne les financements des futures chaînes privées algériennes. Selon lui, le projet, qui devrait atterrir sur le bureau de l’APN au mois de

juin prochain, codifiera ce volet afin de barrer la route aux financements étrangers. «Les capitaux de ces chaînes doivent être à 100% algériens», lance-t-il. Ainsi ce texte risque de décevoir, encore une fois, les professionnels et l’opinion publique qui attendaient depuis des années la naissance de nou-velles chaînes généralistes pour en finir avec le monopole de l’Etat sur le sec-teur. Pour Mohamed Saïd, l’audiovisuel public restera «la colonne vertébrale».

«PLUS DE 30% D’INVENDUS POUR LA PRESSE QUOTIDIENNE»Evoquant la situation de la presse écrite, publique et privée, Mohamed Saïd donne de nouvelles informa-tions, concernant le nombre de titres quotidiens, le tirage et les invendus. Jamais annoncé par un officiel algé-rien, le taux d’invendus des journaux en Algérie dépasse de loin la norme. Sur les trois millions d’exemplaires tirés quotidiennement par les 130 quotidiens, 30% sont des invendus. «C’est un taux très important. La norme internationale est de moins de 15% d’invendus», explique-t-il. Dans ce sens, Mohamed Saïd accuse direc-tement les distributeurs et les vendeurs qui, selon lui, combinent pour avoir un tel taux d’invendus afin de pouvoir revendre le papier journal au kilo. «Ils sont bénéficiaires de cette situation. C’est pour cela que nous avons décidé

de réduire de 25% le tirage de la presse publique», dit-il. L’orateur parle également de la suprématie de trois à quatre journaux qui totalisent, à eux seuls, 50% des tirages quotidiens (1,5 million d’exemplaires/jour). «Le reste est réparti entre les différents titres. Il y a un déséquilibre dans les tirages», reconnaît-il. Ce faisant, Mohamed Saïd revient sur la distribution de la

manne publicitaire. Il insinue, à cet effet, un changement de politique. «La presse publique capte actuellement moins de 50% de cette manne. Le reste va à la presse privée (…) Les nou-veaux journaux seront aidés dans un premier temps pour leur permettre de se placer sur le marché. Mais au bout d’un certain temps, s’ils n’arrivent pas à grandir, ils n’auront pas de pu-

blicité», soutient-il, en affirmant que les projets de loi sur la publicité et sur les sondages d’opinion seront élaborés au courant de l’année en cours.

REMÉDIER AU HANDICAP DE LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE Toujours concernant l’organisation du secteur de la presse écrite, le ministre reconnaît également l’existence des difficultés dans l’installation de l’ins-tance de régulation, de la commission de la carte nationale de presse et du conseil d’éthique et de déontologie. «Les journalistes doivent s’organiser», lance-t-il. S’agissant de l’éternel han-dicap de la communication institution-nelle qui s’est fait ressentir, notamment lors de l’attaque terroriste d’In Ame-nas, l’orateur promet des changements. Ces derniers interviendront, peut-être, après l’organisation d’un séminaire national sur la communication institu-tionnelle. «Ce séminaire sera organisé dans deux ou trois mois afin d’amélio-rer notre communication et de définir les difficultés qui font que l’adminis-tration algérienne ne communique pas avec la presse», dit-il. Il rappelle, dans ce sens, que le gouvernement avait examiné, en 2011, un plan de commu-nication institutionnelle. «Mais, mal-heureusement, il n’a pas été mis en application», dit-il.

Madjid Makedhi

● Affirmant que l’ouverture du secteur audiovisuel est une décision politique annoncée par le chef de l’Etat dans son discours du 15 avril 2011, le ministre précise que la création de nouvelles chaînes se fera conformément à un cahier des charges bien précis.

Mohamed Saïd, ministre de la Communication

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ÉVALUATION DE LA RÉFORME DU SYSTÈME ÉDUCATIF

La surcharge des programmes comme première préoccupation

P rès de trois semaines après le lancement du débat sur l’évaluation de la réforme du

système éducatif, les propositions commencent à prendre forme. La surcharge des programmes est la pre-mière préoccupation exprimée dans les établissements où sont organisées les débats auxquels prennent part des enseignants, des représentants des parents d’élèves, des représentants de l’administration et les délégués des élèves pour les lycéens. Ces préoccu-pations exprimées sont accompagnées de propositions allant dans le sens de l’allègement du volume horaire et de la révision des programmes. «Tout le monde s’accorde à dire que le pro-gramme est long et que trois trimestres scolaires par an sont insuffisants pour terminer les cours prévus», explique un enseignant ayant participé à la réunion dans son établissement du secondaire, à Alger. «La surcharge est beaucoup plus préoccupante sachant que l’élève n’a plus de temps pour récupérer. Il n’a aucun moment pour souffler ou pratiquer du sport ou autre loisir. Après les cours, il a juste le temps de solutionner les exercices qu’il doit absolument montrer à son professeur le lendemain», s’inquiètent des parents d’élèves. Des représentants des enseignants craignent «une décision de révision des programmes sans réflexion pré-alable. Nous redoutons qu’il y ait un ajustement opéré par la tutelle sans faire appel aux experts et aux scien-tifiques qui devraient s’exprimer sur

la pertinence de chaque point du pro-gramme. Amputer le programme juste pour satisfaire une revendication pres-sante ne réglerait en rien ce problème, bien au contraire, ce sera d’autres conséquences encore plus fâcheuses», soutient un professeur de français. Les propos recueillis auprès des parents reflètent les préoccupations liées aussi aux programmes du primaire. Les élèves sont «brouillés» par le nombre important de matières. Trop de matières pour des enfants qui viennent à peine de franchir le seuil de l’école. Des parents s’interrogent sur la pertinence d’introduire l’éduca-tion technologique en première année primaire, alors que l’élève a appris à peine à se servir d’un crayon ; d’autres si le cartable n’est pas trop lourd pour ces enfants. Pour les parents d’élèves, il est indispensable de revoir la répar-tition du volume horaire des matières et ne retenir que les plus importantes. «Les échos que nous avons eus indiquent que les mathématiques, l’arabe et les langues étrangères restent les matières les plus impor-tantes pour la progression pédago-gique de l’enfant durant les premières années de sa scolarité. Il est important pour nous que les capacités d’assimi-lation et d’apprentissage de l’enfant soient concentrées durant cette pé-riode sur ces trois matières. Il est donc souhaitable que les autres matières, à savoir l’éducation civique, l’éduca-tion islamique, l’éducation technolo-gique, entre autres, soient fusionnées à ces trois matières principales»,

explique Nouar Larbi, coordonnateur national du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest). Le ministère devrait également revoir l’âge d’accès à l’apprentissage des langues étrangères. Certes, le débat est ouvert, mais nous devons nous interro-ger sur les raisons de la faillite de l’ap-prentissage des langues. Est-ce une question d’âge, ou s’agit-il de lacunes dans la formation des enseignants ou encore de changement du support d’apprentissage ? La question la plus importante devrait être liée à ce qui est attendu de l’apprentissage d’une langue étrangère. «Notre objectif est de communiquer avec autrui ou d’ac-céder à des informations ou encore d’autres finalités qui ne sont pas pré-cisées», soutient le même enseignant, qui estime que même les enseignants ont subi la réforme de 2003.

PLUS DE 90% DES ENSEIGNANTS SONT HORS SPÉCIALITÉ«Il n’y a pas eu de transit entre l’ancien programme et ceux introduits dans le cadre la réforme de 2003. Les enseignants n’ont pas reçu de forma-tion sur ces programmes et beaucoup de lacunes sont en train d’être enre-

gistrées dans ce qui est transmis aux élèves ; à long terme, cela aura des répercussions néfastes», s’inquiète un enseignant affilié au Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). La qualité de la formation reçue par les étudiants à l’université ne répond pas, pour une grande partie des ensei-gnants, aux attentes de l’enseignement en matière de transmission de connais-sances, de contact avec les élèves ou encore des réflexes à avoir en cas de difficulté d’assimilation. Ces lacunes sont dues, selon les spécialistes, au fait que toutes les recrues ne sont pas issues des instituts spécialisés destinés à la formation des enseignants. Près de 90% des enseignants détiennent des diplômes hors spécialité. C’est le cas, par exemple, de ceux issus des insti-tuts de littérature et langues étrangères et des ingénieurs recrutés pour pallier au manque en professeurs de mathé-matiques ou autres matières scienti-fiques. Le ministère a eu recours à ce procédé pour combler le manque en enseignants spécialisés et les efforts fournis pour les doter d’une formation supplémentaire ne peuvent pas régler le problème. Des dispositions ont été prises dans le cadre du dernier statut

particulier des travailleurs du secteur de l’éducation, qui accorde un volet important à la formation des ensei-gnants, «mais c’est loin de combler les lacunes enregistrées dans la formation universitaire», estiment les ensei-gnants affiliés à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), dans leur critique du statut révisé récemment.

ÉGALITÉ DES CHANCES, DITES-VOUS ?Si le principe de base de l’orienta-tion scolaire repose sur l’égalité des chances d’accès à l’école,de réussite et de progression, sur le terrain, c’est une toute autre réalité, atteste Hakem Bachir, syndicaliste au Conseil des lycées d’Algérie et professeur de maths, dans une étude évaluative des réformes. «Ce principe de base est de moins en moins mis en application sur le terrain. On note le manque accordé à ceux dont les besoins éducatifs sont particuliers. Des cursus spé-ciaux doivent être mis en place pour les personnes handicapées, pour les immigrés, pour les doués… Dans les écoles, les collèges et les lycées, il de-vrait y avoir une section ouverte pour accueillir certains jeunes handica-pés», estime le même enseignant. Les problèmes de transport, l’absence de cantines scolaires, la défaillance des APC dans la prise en charge de l’entre-tien et la fourniture d’équipement et de sécurisation des établissements ont des conséquences sur le rendement des élèves qui gênent leur progression. Le débat ouvert par la tutelle donne certainement aux parties concernées la chance de s’exprimer sur les em-bûches rencontrées et les attentes. Mais c’est loin de constituer une tribune d’expression pour tous, car organisé presque «clandestinement» dans certains établissements. Les pro-positions ont été notées par écrit par leurs auteurs. «Elles seront remises à la direction de l’éducation, puis à la commission chargée de collecter les propositions qu’elle notera dans son rapport final. Nous craignons que la démarche de la commission ne soit pas suffisamment objective et remette fidèlement les doléances des uns et des autres, loin de toute considération po-litique ou idéologique», s’inquiètent des parents d’élèves.

Fatima Arab

FÉDÉRATION SNAPAP DES TRAVAUX PUBLICSLa justice juge la grève de demain «illégale»

REVALORISATION DES PRIMES DE ZONEL’Unpef appelle à une grève de trois jours

à partir de demainL ’Union nationale des personnels de l’éducation et

de la formation (Unpef) appelle à une grève de trois jours à partir de demain dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, pour exiger la majoration de la prime de zone et autres indemnités liées au poste et aux condi-tions d’exercice des fonctions dans les zones enclavées. Dans un communiqué rendu public à l’issue d’une réu-nion tenue par les instances du syndicat, l’Unpef exige la révision des primes précitées et leur alignement sur le nouveau salaire de base. «Ces primes, qui sont accor-dées aux travailleurs de la Fonction publique exerçant

dans les zones du Sud et des Hauts-Plateaux, sont fixées en fonction du salaire de base de 1989, alors que ce salaire a été revue plusieurs fois à la hausse», précise le syndicat. L’Unpef explique aussi que le dossier des primes de zone ne relève pas des prérogatives du ministère de l’Education, mais de celles du Premier ministre qui gère toute la Fonction publique. Nous avons saisi, le 4 décembre 2012, le ministère de l’Education pour accélérer la démarche auprès du Pre-mier ministre, en vain, explique l’Unpef. F. Arab

Le tribunal administratif d’Alger a rendu, mercredi dernier, en audience publique, la décision dans laquelle il a jugé «illégale» la grève à laquelle a appelé, pour demain, la Fédération nationale du secteur des travaux publics relevant du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap, aile Malaoui). Cette sentence de justice s’appuie, selon la même ordonnance, sur «le défaut de qualité du nommé Ghoul Saâdeddine (représentant de cette fédération), du fait que le secrétaire général du Snapap et celui qui a la qualité juridique est bien Felfoul Belkacem et non pas Ghoul Saâddedine». La Fédération du secteur des travaux publics a réuni hier ses instances pour décider du maintien ou non de la grève. «C’est une décision qui s’appuie sur des dimensions politiques, loin de toute éthique syndicale», commentent les syndicalistes du secteur. Au Snapap, la décision de justice est considérée comme étant «un des moyens de répression de toute forme de protestation. Déjà que la direction a imposé à ses employés de n’être adhérents que dans le syndicat UGTA ou au Snapap (aile Felfoul)». Il faut

savoir que le Snapap est divisé, depuis plusieurs années, en deux ailes, Felfoul et Malaoui. Plusieurs aff aires en justice ont donné le dernier mot à Felfoul. Le syndicat géré par la direction de Malaoui dispose pourtant de plusieurs fédérations dans tous les secteurs, d’un siège national et a mené plusieurs actions de protestation et su mobiliser des foules, «sans que la justice ne s’en mêle», font remarquer les syndicalistes. Le syndicat avait appelé à une grève de trois jours, les 25, 26 et 27 février, suite à «l’échec du processus de dialogue avec la tutelle». La plateforme des revendications du Snapap concerne la révision du statut général de la Fonction publique ainsi que le statut particulier des travailleurs du secteur des travaux publics. Le syndicat exige l’intégration sans condition de tous les travailleurs contractuels ainsi que la suppression de l’article 87 bis relatif au SNMG. Le syndicat réclame une meilleure prise en charge des travailleurs victimes d’accidents de travail, notamment ceux qui interviennent sur les autoroutes. F. A.

● Des parents s’interrogent sur la pertinence d’introduire l’éducation technologique en première année primaire, alors que l’élève a appris à peine à se servir d’un crayon.

Abdelatif Baba Ahmed, ministre de l’Education nationale

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JOURNÉE D’ÉTUDES «LA PROMOTION IMMOBILIÈRE DE DEMAIN EN DEVENIR»

COMMUNIQUE

P/LE COMITÉ DE PRÉPARATION

Dans le cadre du renouvèlement des instances de l’U.N.P.I, notamment la mise en conformité de ses instances par rapport aux nouvelles dispositions régissants le mouvement associative, le bureau provisoire organise une rencontre le 28 février 2013 à l’hôtel El Aurassi à 9h00

Cette journée se projette également d’être un appel à tous les acteurs pour lever les entraves qui freinent l’action des promoteurs immobiliers nationaux qui se sont engagés à prendre en charge les différents programmes de logements actuels et à venir.A cet effet, nous demandons aux promoteurs immobiliers inscrits au Fonds de garantie (FGCMPI) de confi rmer leurs participations avant le 26/02/2013.

Non de la Société : ………………………………………………………………................

Non et prénom du Promoteur : ……………………………………………………….........

N°d’adhésion FGCMPI : ……………………………………………………………….......

(Par souci de places, la liste des autres promoteurs membres à l'UNPI reste ouverte)

Je confi rme ma participation (Frais de participation 3.000 DA/ par personne

A transmettre par fax : 021.33.5068/021/.33.50.76 / E-mail : unpialgé[email protected]

UNION NATIONALE DES PROMOTEURS IMMOBILIERS U.N.P.I

L es 245 agents de So-natrach abusivement licenciés observeront,

aujourd’hui, un sit-in devant la direction générale à Hydra, Alger. Ces agents réclament leur réintégration. Une reven-dication soutenue et défendue par le syndicat d’entreprise et par la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNT-PGC). Ces agents veulent faire pression sur la direction dans ce contexte particulier marqué par le retour de la menace terroriste sur les sites pétroliers et gaziers. Ayant essentiellement servi dans la sécurité, ils mettent en avant leur longue expérience, ac-quise durant les années du terrorisme.Le syndicat de Sonatrach a saisi plusieurs fois le PDG du groupe, Abdelhamid Zer-guine, sur ce dossier sans pour autant obtenir de réponse satisfaisante. La direction de Sonatrach veut injecter ces agents dans des filiales du groupe. Ce que ni la FNTPGC ni le syndicat d’entreprise n’ont accepté. Dans une cor-

respondance adressée le 11 février au syndicat de Sona-trach, la FNTPGC a souligné le caractère arbitraire de cette rupture de relation de travail avec des agents qui ont exercé, pour leur majorité, plus de dix ans au sein de ce groupe pétrolier. «Ces agents dont le nombre dépasse la centaine ne font que revendiquer leur droit légitime et absolu à re-prendre leur poste de travail», précise cette fédération qui espère un règlement rapide de ce problème qui perdure

depuis 2011. De son côté, le syndicat d’entreprise dit n’avoir ménagé aucun effort pour prendre en charge le dossier. Il rappelle n’avoir eu aucune réponse à ses lettres de doléances. Le syndicat affirme qu’il ne ménagera au-cun effort pour «défendre ces agents pour qu’ils recouvrent leur droit bafoué après tant d’années de sacrifices au pro-fit de notre entreprise». La dernière lettre en date remonte au 30 janvier. Il estime que la direction de Sonatrach n’a

pas à imposer aux filiales de régler cette situation qui ne les concerne ni de près ni de loin. Le syndicat précise que les postes de ces agents restent vacants et le groupe a toujours besoin d’eux. Il demande ain-si au PDG d’intervenir «dans les plus brefs délais» pour «apporter un règlement juste à ce dossier, et ce, en instrui-sant les services concernés pour procéder à la réintégra-tion desdits agents dans leur poste de travail». Son appel sera-t-il entendu ? M. A. O.

PRODUCTIONCÉRÉALIÈRELes rendementsencore insuffi sants

L a cérémonie de célébration du cinquantième anniversaire de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a été mise à profit, hier, par les responsables du secteur de l’agricul-

ture pour faire le bilan de la filière céréalière. Selon les échos recueillis hier en marge de la cérémonie organisée aux Palais des expositions, «il y a une marge de productivité à rattraper» concernant les rendements à l’hectare de la filière. L’avis est celui de M. Benamor, président du Conseil interprofessionnel des céréales (CIC), qui rappelle que la moyenne nationale de productivité est de 17% à l’hectare, alors que dans d’autres pays producteurs, elle est de 45 q pour le blé dur et jusqu’à 67 à l’hectare pour le blé tendre. Des rendements que certains producteurs nationaux arrivent à avoir, selon M. Benamor, ce qui dénote que l’amélioration de la production est possible. Pour le président du CIC, le challenge est important, car il s’agit de sortir d’une «zone d’insécurité» due à l’obligation d’importation d’une denrée stratégique pour notre pays. M. Benamor établit son constat à partir du diagnostic de la filière dont les insuffisances sont notamment dues, selon lui, au manque de maîtrise technologique et à l’inadap-tation de la formation qui a besoin d’une opération de réhabilitation profonde pour coller aux exigences actuelles en matière de production et rattraper les niveaux de rendement dans le bassin méditerranéen. Redonner aux coopératives leur véritable vocation dans l’accompa-gnement des producteurs et la connexion entre les pôles universitaires et les producteurs ainsi que les centres de formation permettrait par ailleurs, selon notre interlocuteur, de «développer la recherche et de créer notamment des variétés de semences résistantes et adaptées aux conditions climatiques». M. Benamor note également un décalage entre les différentes régions en termes de productivité, citant dans ce cadre «les excellents résultats obtenus sur des parcelles de l’est du pays, comme à Constantine par exemple». Le ministre de l’Agricul-ture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a signalé pour sa part que des producteurs arrivent à obtenir jusqu’à 85 q à l’hectare, ce qui dénote des possibilités offertes aux autres producteurs pour arriver à améliorer leurs rendements avec l’appui de l’Etat. Le ministre cite aussi en exemple des producteurs parvenus à intégrer le «Club 50» des meilleurs producteurs de céréales à l’échelle nationale. Une instance qui favorise l’émulation, selon le ministre, pour tous les producteurs qui ne réalisent pas encore les résultats escomptés. Z. H.

SONATRACH

Sit-in aujourd’huides agents licenciés

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Rassemblement des agents de Sonatrach en juin 2012 devant le ministère de l’Enérgie

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L ’ A C T U A L I T É

Demain, le FLN Par Abdelkader CherrarMembre du comité central du FLN

POINT DE VUE

IMPORTATEURS DE PRODUITS SIDÉRURGIQUES ET DOUANE

Bras de fer autour d’une taxe

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L e service du contrôle a poste-riori des Douanes algériennes est depuis quelques jours en

effervescence. En effet, à l’insti-gation de la direction générale, ce service a sommé quelque 64 opéra-teurs spécialisés dans l’importation de produits sidérurgiques de payer environ 15 milliards de dinars repré-sentant un manque à gagner en droits et taxes depuis 2009. Ce déficit concerne un seul article : la tôle galvanisée.Forte de neuf filiales, Capromet, une société algéro-tunisienne de droit algérien dont le siège est à Annaba, figure parmi les 46 entreprises «in-criminées». Son directeur général a déposé, avant-hier, une plainte devant le procureur près le tribunal de Annaba à la suite d’un contentieux de 170 millions de dinars réclamé par le service du contrôle a posteriori via la justice. Pour Belhadj Mohamed Daïra, directeur général de Capro-met, son entreprise est victime d’un abus flagrant. Selon lui, «la première opération d’importation de tôle gal-

vanisée remonte à 2009. Non posi-tionnée parmi les articles soumis au dédouanement, notre commissaire en douane avait choisi le code 72.10.30.00 – la plus importante marge de droits et taxes, respective-ment 30 et 17% – pour éviter tout litige avec l’administration doua-nière. Après l’opération, l’inspecteur de visite, n’ayant pas reconnu ce code, renvoie notre commissaire en douane à la position 72.10.90.00 qui est moins importante que la pre-mière. Une transaction portant la ré-férence 2009/001196 du 7 mars 2009 avait été signée par 7 inspecteurs des Douanes et notre entreprise, où l’inspecteur de visite nous imposait le code cité supra». Depuis, cette entreprise qui emploie 500 travail-leurs, a appliqué cette dénomination tarifaire jusqu’à fin 2012. A partir de là, le même service des Douanes a notifié cette entreprise d’une autre position – 72.10.49.00 – laquelle doit être appliquée sur l’article importé avec effet rétroactif. C’est-à-dire depuis 2009. Même la franchise douanière à laquelle est

soumise la tôle galvanisée depuis 2010 dans le cadre des dispositions de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) est concernée. «C’est un abus caractérisé. Nous n’avons rien compris. Est-ce que nous sommes dans le tort pour nous être confor-més aux dispositions imposées par les Douanes algériennes ? Ces der-nières nous dictent une conduite à suivre pour nous punir après avoir suivi leurs orientations», s’interroge le directeur général de Capromet.Pour mieux comprendre ce pro-blème complexe, nous avons tenté de prendre attache avec le directeur régional des Douanes qui n’a pas voulu nous recevoir. Contacté, M. Labed a tenté de s’ex-pliquer. En présence d’un autre officier, il nous a déclaré : «Nous avons été sai-sis par la direction générale via un télégramme nous appelant à plus de vigilance concernant l’importation de la tôle galvanisée. C’est à partir de là que nous avons commencé à éplucher les dossiers d’importation de cet article. Il s’est avéré que la

position tarifaire indiquée n’était pas la bonne. Nous avons alors sommé les importateurs relevant de notre compétence à se conformer au nouveau code –72.10.49.00 – et payer le manque à gagner depuis la première opération d’importa-tion de ce produit.» A la ques-tion «qui endosse la responsabilité concernant l’ancienne orientation imposée par l’inspecteur de visite et signée par 7 officiers des Douanes ?», l’officier du contrôle a poste-riori a évité de répondre, qualifiant néanmoins ses collègues signataires d’«incompétents».Concernant la responsabilité du tran-sitaire dans la fausse déclaration, le même responsable a insisté que même l’entreprise est responsable. Dans ce cas de figure, le code des Douanes, dans ses articles 306 et 307, stipule que «la responsabilité des irrégularités relevées dans une déclaration en douane incombe au signataire de la déclaration (…) et les commissaires en douane agréés sont responsables des opérations en douane effectuées par leurs soins et

doivent répondre des irrégularités relevées dans les déclarations de douane». S’interrogeant sur la vali-dité de la délivrance du certificat de franchise par les services de la direc-tion du contrôle des prix (DCP) à la veille de chaque opération d’impor-tation, le douanier accuse Capromet d’avoir trompé cette institution. Or, selon cette dernière, «toute de-mande de franchise est soumise à une étude d’au moins un mois avant toute opération d’importation. Une durée qui nous permet d’étudier minutieusement le dossier pour évi-ter toute mauvaise appréciation permettant un manque à gagner au Trésor public. En résumé, toutes les franchises délivrées par la DCP sont valides». Actuellement, le dossier est entre les mains de la justice. Force est de souligner que cette nouvelle position tarifaire imposée n’est pas appli-quée, selon les documents en notre possession, pour ArcelorMittal An-naba et plusieurs autres importateurs et exportateurs du même produit. M.-F. Gaïdi

Le rideau est tombé. L’urne a rendu son verdict, comme dans un match de football à élimination directe. Le

score importe peu, un but à zéro ou dix à zéro, le résultat est le même, sauf le goût de l’amertume pour l’éliminé, disqualifié pour le prochain tour. Le FLN va devoir retrouver une unité perdue : unité des rangs, mais aussi unité de vision. La tâche est certes ardue, les facteurs de division subsistent encore, qu’ils soient des facteurs idéels ou humains. La première question sera de savoir quel FLN nous voulons et pour quelle mission. En fonction de la réponse, l’on saura quelle équipe sera chargée de piloter le parti. Il est aujourd’hui indispensable, sinon vital, de procéder à une analyse lucide de la crise et de ses origines pour pouvoir se prémunir à l’avenir des déviations de la ligne idéologique originelle. Le FLN sort d’une entreprise de privatisation éhontée, jamais vécue depuis sa création, d’une maladie infantile de culte de la personnalité de l’ancien secrétaire général et d’un monopole interne de la parole annihilant tout débat de fond sur les questions doctrinales et programmatiques.A avoir trop éludé le débat et tergiversé sur les décisions méthodologiques, le FLN a été dénaturé, falsifié dans ses fondements et tra-vesti dans son discours. La pérennité du FLN passe par un retour sans aucune nostalgie, à ses actes fondateurs, la Déclaration du 1er Novembre et la plateforme de la Soummam. Il doit retrouver son âme et ses valeurs qui lui ont permis de bénéficier d’une large adhésion des citoyens par le passé tant qu’il se faisait le porte-drapeau des aspirations et le porte-

parole des revendications des Algériens. Nous sommes conscients qu’il est difficile de retrouver ses marques après une longue période de délitement, de dégénérescence, de compromissions et parfois de reniement. Les appétits de pouvoir de certains ont ainsi fait du FLN un parti inqualifiable et inclassable sur l’échiquier politique national, un magma de personnes qu’aucune idée, aucune doc-trine, aucun idéal ne rapproche sinon, pour la majorité, un affect particulier pour le sigle. Le FLN doit cesser sa dérive pour redevenir, sphinx renaissant de ses cendres, le grand parti populaire ancré dans les valeurs natio-nalistes et patriotiques qu’il a été, républicain dans sa démarche, démocratique dans ses pratiques internes et son positionnement politique, moderniste dans sa vision, son approche et son projet de société, humaniste et universaliste dans sa compréhension du monde, défenseur et héraut de la citoyen-neté. Il devra nécessairement retrouver son discours social de défense des droits des travailleurs, du monde paysan et des couches les plus défavorisées et les plus fragiles de la société, discours que ses dirigeants récents ont abandonné pour se consacrer uniquement à draguer les nouveaux riches issus de l’affai-risme, de la corruption et autres trafics, leur servant de machine à laver et d’intermédiaires auprès des pouvoirs publics. Pour ce faire, il nous faudra conceptualiser et théoriser la doctrine du FLN et en faire une charte écrite, socle de tout programme politique, électoral ou de gouvernement, à charge pour sa future direction de négocier avec les gouvernements actuel et futurs une base minimale à partir

de ce programme pour tout soutien ou toute participation à l’exécutif. Les programmes, politique, économique, social, culturel, etc. se déclineront en accord avec cette doctrine. Ceux-ci tiendront évidemment compte des évolutions de la société et des impératifs du moment. Le FLN a omis depuis 1996, date de son retour aux affaires en participant au gou-vernement sous le règne du président Zeroual, qu’il fallait négocier le programme et non uni-quement le nombre de portefeuilles ministé-riels et les noms des personnes proposées. Et il a fini par oublier son identité intrinsèque et ses objectifs, confondant le programme prési-dentiel et le sien et s’appropriant le bilan d’un gouvernement multipartisan qu’il ne dirige pas. On dit que les crises sont le moteur de l’histoire, le parti sortira de celle qu’il a vécu récemment plus soudé et plus fort. Aussi bien dans l’aile qui a réussi à destituer l’ancien secrétaire général que dans celle qui l’a sou-tenu, il existe un grand nombre de militants imbus des idéaux du FLN, comme coexistent dans l’une et l’autre des opportunistes, des arrivistes et aussi leur lot d’extrémistes, avec une proportion plus grande, bien sûr, dans ce qui a été la cour de l’ancien maître de céans. Il s’agira pour les premiers de se reconnaître et de se retrouver dans une seule tranchée pour mener le même combat après que le temps eu fait son œuvre, que les passions se soient éteintes et les rancœurs estompées. Nous avons un peu moins de deux ans pour re-construire sur le plan organique un parti livré à des féodalités locales qui ont poussé vers la sortie les militants les plus propres et les plus réfractaires à l’allégeance, qui ont verrouillé

l’accès à des vagues de jeunes, notamment les universitaires et diplômés. Vingt-deux mois pour extirper la violence physique érigée en méthode de gestion et d’embrigadement afin de faire taire les voix de ceux qui ne voulaient pas se prosterner devant l’autoproclamé zaïm et avaliser ses décisions erratiques, et qui refusaient l’inexorable descente aux enfers de leur parti, cette violence physique qui s’est exercée aussi bien contre les militants dans les structures locales qu’au plus haut niveau de la hiérarchie. Il ne faudra pas occulter aussi le fait que cette violence ait été instrumentalisée contre les autres formations politiques lors des deux derniers scrutins. Elle rappelle tris-tement celle utilisée par les hordes fascistes du FIS entre 1990 et 1992, qui fut la matrice du terrorisme. Si nous ne prenons pas garde, elle deviendra le seul mode d’expression dans un champ politique où le plus fort dictera sa loi et poussera ses concurrents, sur lesquels il déteindra, à adopter son style et son modus operandi. Réintroduire les règles de la morale et de l’éthique en politique est avant tout de la res-ponsabilité du FLN et de ses dirigeants. Il est impératif de bannir la violence, de définir les rapports entre l’argent et le politique, de réha-biliter le sens du militantisme au service d’une cause, d’accepter l’arbitrage des électeurs, de respecter les autres formations politiques, de protéger l’islam de la politique, des politiciens et des mouvements sectaires importés du Moyen-Orient. Ce sont là quelques principes basiques à codifier en ligne de conduite pour pouvoir participer à l’édification d’une socié-té apaisée, réconciliée avec elle-même. A. C.

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É C O N O M I E

PÉTROCHIMIE

Un nouveauprojet à Skikda

L a région de Guerbès, à l’est de Skikda, a été retenue par Sonatrach pour abriter un mégaprojet de pétro-

chimie. L’information a été révélée, jeudi dernier, par Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach, lors d’une ren-contre qu’il a tenue avec l’ensemble des responsables des différentes unités du pôle hydrocarbures de Skikda. Selon une source proche du complexe pétrochimique de Skikda (CP1K), M. Zerguine s’est même déplacé à Guer-bès pour inspecter le site devant abriter les nouvelles installations pétrochimiques. «C’est un mégaprojet inté-gré dédié à la pétrochimie qui comprendra pas moins de 20 unités à implanter sur une assiette foncière de 600 ha», explique notre source, ajoutant qu’il générera 20 000 postes d’emploi direct. «Pour le moment, le pro-jet est à sa phase de gestation et à ce jour, l’option de Guerbès reste la plus plausible, vu que la plateforme pétrochimique de Skikda, qui s’étale sur 1200 ha, est arrivée à saturation et ne peut plus dégager d’assiettes conséquentes pour accueillir de telles installations.»L’information qui a vite fait le tour de la ville a été très commentée vu que le site retenu par Sonatrach jouxtera le périmètre de la zone humide Guerbès-Sanhaja classée dans la convention de Ramsar et qui, en plus, bénéficie d’un projet de développement financé, entre autres, par le Pro-gramme des Nations unies pour le développement (PNUD) et aussi par le Fonds mondial de la nature (WWF). D’au-cuns estiment que l’implantation d’une industrie pétrochi-mique près de ce biotope risque de le fragiliser davantage.Contacté, Redouane Souames, président de l’association Ecologica pour la protection de l’environnement, s’est dit «inquiet». «Même si d’après les informations dont nous disposons, le projet de Sonatrach n’aura pas à empiéter sur l’espace de la zone humide, il n’en demeure pas moins que ce genre d’installation risque de représenter un vecteur potentiel de pollution. Nous craignons d’éventuelles conséquences de ce projet sur le devenir d’une zone protégée et qui abrite tout de même plus de 14% de la biodiversité nationale», a-t-il ajouté. Khider Ouahab

L a célébration du 24 Février, date an-niversaire de la nationalisation des

hydrocarbures en 1971, est l’occasion de rappeler, à chaque fois, que les objectifs de cette étatisation étaient le prolongement du processus d’indépendance. Pourtant, cette célébration laisse, cette année, un goût amer. La multiplication des scandales et des affaires de corruption entachant la com-pagnie nationale des hydrocarbures, fer de lance d’une politique qui devait conduire, à terme, à amorcer le cours du développement économique et social, indépendamment du secteur des hydrocarbures, jette une ombre au tableau. Le secteur des hydrocarbures en-registre depuis quelques années des contre-performances et Sonatrach, en particulier, reflète une bien piètre image. La compagnie pétrolière nationale, qui fête, cette année, ses cinquante années, a perdu aujourd’hui de sa superbe et a égaré sa réputation de compagnie imperméable à la corruption. Un bien triste constat qui pousse d’anciens responsables du secteur à regretter la ma-nière dont les choses tournent au sein de la compagnie. C’est le cas notamment de l’ancien ministre de l’Energie, Noureddine Aït Laoussine, qui a rappelé, hier, en marge du forum du cabinet Emergy consacré au 24 Février, que l’ancienne génération était immunisée car «imbibée de l’esprit révo-lutionnaire». Et d’ajouter que cela forçait le respect des partenaires à l’étranger. Cependant, il considère qu’aujourd’hui, pour freiner et endiguer le phénomène de

la corruption, il est nécessaire d’ériger un véritable «Etat de droit, une démocratie, des institutions et des règlements». Un point de vue que partage l’ancien direc-teur général de la compagnie nationale des hydrocarbures, durant les années 1990, Na-zim Zouiouèche, dans la mesure où il consi-dère que Sonatrach travaillait mieux à une certaine époque «car les gens étaient plus engagés» et qu’«ils se sentaient responsabi-lisés de bas en haut afin d’atteindre un cer-tain nombre d’objectifs». L’ex-responsable attribue néanmoins les contre-performances enregistrées par la compagnie nationale à des problèmes de management et de com-pétence. Il se dit regretter d’ailleurs le fait que toutes les belles actions de formation initiées au départ par Sonatrach aient été arrêtées. M. Zouiouèche affirme dans ce sens que l’alibi de la fuite des compétences du secteur des hydrocarbures à l’étranger ne peut en aucun cas justifier l’interruption de la formation au bénéfice des travailleurs du secteur.

DE L’USAGE DE LA RENTE…Considérant que les services pétroliers sont au centre de l’activité hydrocarbures, l’ex-DG de Sonatrach a rappelé les réalisations opérées par la compagnie par le passé. Il a ainsi indiqué qu’au plus fort du terrorisme, l’Algérie était toujours l’un des plus grands découvreurs d’hydrocarbures au monde. Insistant sur la vocation pétrolière du pays, il a estimé que Hassi Messaoud est aussi

l’un des plus grands champs d’accumula-tion d’hydrocarbures. Cependant, il pointe du doigt un certain laisser-aller au niveau de la compagnie, alimenté, selon son point de vue, par l’augmentation des cours du baril, qui rassurent, d’un côté, mais qui ne poussent plus à réduire les coûts. Pourtant, la compagnie pétrolière nationale est le fer de lance de toute la politique économique du pays. Un rôle attribué à la firme dès sa création et plus encore au lendemain de la nationalisation des hydrocarbures. A ce titre, M. Aït Laoussine rappelle que «l’objectif des nationalisations a été d’uti-liser le pétrole pour sortir du sous-dévelop-pement». Et d’expliquer que pour cela, il fallait prendre le contrôle des hydrocarbures et augmenter les prix du pétrole. Ce qui a été fait. Néanmoins, ajoute-t-il, «nous n’avons, malheureusement, pas utilisé convenable-ment les revenus pétroliers pour sortir le pays du sous-développement», évoquant ainsi des problèmes de gouvernance. Les mêmes problèmes de gouvernance écono-mique évoqués par l’ex-DG de Sonatrach, M. Zouiouèche pour expliquer l’échec. Celui-ci rappelle à ce titre que Sonatrach est un démembrement de l’Etat, c’est un accu-mulateur de devises qui a joué, «durant un certain moment, le rôle de leader de l’indus-trie algérienne». Il considère néanmoins qu’aujourd’hui, Sonatrach «n’est plus au centre des décisions», et qu’au lieu d’être la locomotive, «elle est en train de suivre».

Melissa Roumadi

U n scandale à la Banque extérieure d’Algérie (BEA) ! Des opérations de malversations sur les comptes devises

et dans la caisse espèces devises de l’agence Zi-ghout Youcef (ex-Hamani) de la BEA viennent d’être décelées. Les montants, objet de détour-nements, ne sont pas des moindres. Le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, vient d’être informé de ce scandale, par un courrier classé «urgent et confidentiel» dans lequel la direction de l’inspection générale détaille la forme de cette affaire très simplement. «Des opérations de malversations sur les comptes devises et dans la caisse espèces devises ont été détectées ce jour par nos inspecteurs au niveau de notre agence Zighout Youcef (ex-Hamani», lit-on dans la missive soumise au PDG de la BEA, dont nous avons pu obtenir une copie. Des investigations ont été déclenchées suite à une alerte donnée par l’une des relations de l’agence en question. Cette enquête qui a évolué en catimini dans les coulisses de l’agence a abouti «à la confir-mation du bien-fondé de la réclamation et le compte du client a été bel et bien débité à tort

d’un montant de 60 000 euros», lit-on dans le courrier adressé par le directeur de l’inspection générale au PDG de la BEA. Cette correspon-dance qui retraçait les contours de ce détour-nement fait constater que les 60 000 euros qui alimentaient le compte du client n’étaient, en réalité, que la face visible de l’iceberg. Après avoir démasqué l’auteur du crime qui n’était

qu’un salarié de cette banque, «la vérification de la caisse espèces devises du manipulateur de fonds incriminé (en congé de maladie depuis le 17 du mois courant) fait ressortir un déficit de 1 200 000 euros et de 180 000 dollars», précise encore le directeur de l’inspection générale dans son courrier adressé à Mohamed Loukal. Le coup est rude pour sa banque qui s’illustre

par cette affaire qui vient défrayer la chronique. Bien que les mouvements et le trafic frauduleux ne cessent d’émailler le quotidien des banques sur la place d’Alger. L’équipe d’enquêteurs qui s’est saisie de cette affaire n’en a pas encore fini avec les investigations. «Une équipe de 4 inspecteurs est actuellement à pied d’œuvre au niveau de ce siège à l’effet d’analyser et de vérifier les réclamations de la clientèle qui sont pour le moment au nombre de 14», lit-on égale-ment dans le courrier n°147/2013 de la direction de l’inspection générale, signé par Mohamed Megrad. Ce dernier n’entend pas abandonner la partie, fait-il savoir, avant que toute la lumière soit faite sur ces opérations de malversation qui ont entaché la «banque de Sonatrach» par laquelle transitent les devises et les cash-flows de la compagnie publique des hydrocarbures. «Une plainte a été introduite auprès des ins-tances concernées pour le montant provisoire sus indiqué et un rapport détaillé sur cette af-faire vous parviendra dès sa finalisation», écrit le directeur de l’inspection générale au PDG de la BEA. Ali Titouche

CORRUPTION ET DÉCLIN DE LA PRODUCTIONDES HYDROCARBURES

«Sonatrach n’est plus au centrede la décision économique»

BANQUES

Un scandale de détournement à la BEA ● Le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, vient d’être informé de ce scandale, par un courrier classé «urgent et confidentiel» dans lequel

la direction de l’inspection générale détaille la forme de cette affaire très simplement.

L’IGF A SÉJOURNÉ À LA CNEP-BANQUE

Une équipe d’enquêteurs a été dépêchée récemment par l’Inspection générale des finances (IGF) au niveau des locaux de la CNEP-Banque pour une mission de contrôle. C’est ce

que nous avons appris, hier, auprès de sources proches de cette institution relevant du ministère des Finances, chargée du contrôle de la gestion des deniers publics. Nos sources nous ont pré-cisé que cette équipe de l’IGF a séjourné à la CNEP-Banque depuis le 9 décembre dernier et a été conduite par Abdelaziz Djamel Daâlèche. L’IGF, en plus de ses prérogatives en matière de contrôle des entreprises publiques économiques (EPE) et d’évaluation de la mise en œuvre des politiques publiques, a vu ses pouvoirs renforcés récemment en étant impliquée dans l’œuvre d’évaluation des grands projets initiés au titre des différents plans quinquennaux. La CNEP-Banque s’est spécialisée dans le financement du logement, un pilier sur lequel repose l’investis-sement public et pour lequel de gros montants ont été mobilisés. A. T.

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La cité des 500 Logements, dans la commune de Baraki, ne dispose d’aucun local commercial. Réa-

lisée ces dernières années et appelée à grandir encore davantage, d’autres bâtiments étant en chantier, cette agglomération urbaine forme une véritable cité-dortoir. Les habitants, bénéficiaires d’appartements dans le cadre d’opérations de relogement, se disent sérieusement pénalisés. Hormis deux ou trois commerces implantés dans une cité limitrophe, situés de l’autre côté de la rue, les résidents éprouvent toutes les peines du monde à faire leurs emplettes. «Les quelques commerces existants sont loin de répondre aux besoins de milliers d’habitants. Chaque jour que Dieu fait, nous sommes obligés de nous déplacer vers le chef-lieu de la commune», raconte un père de fa-mille. Si notre interlocuteur reconnaît le caractère urgent de la démarche de l’Etat — reloger le maximum de citoyens dans les plus brefs délais, d’où les carences relevées dans les nouvelles cités — il reproche tou-tefois aux autorités «leur manque d’imagination» et la «lenteur dans la prise de décision».En fait, dans cette cité où vivent de centaines de familles venues des habitations précaires de Der-gana, des Eucalyptus et de cer-tains quartiers de Baraki, les jeunes sont tenaillés par le chômage. «Nous avons déjà essayé d’instal-ler des étals pour nous occuper et répondre aux besoins des habitants, mais la réaction des autorités a été ferme et rapide. Ils nous ont interdit

de créer des espaces anarchiques et ont menacé de nous saisir notre mar-chandise», indique un jeune homme. Pourtant, ajoute-t-il, «les services de l’ordre ferment les yeux concer-nant les marchands ambulants qui viennent, à bord de leurs camion-nettes, proposer leurs services à lon-gueur de journée». Les jeunes chômeurs soulignent cependant qu’une solution existe : «Nous demandons aux autorités de nous octroyer des autorisations pour l’installation de marchés ‘parisiens’, comme dans plusieurs communes

du centre de la capitale». Mieux encore, un groupe d’habitants a émis le souhait de voir «le marché réalisé à l’entrée de la cité et les locaux attri-bués à des résidents».Ce marché, faut-il le préci-ser, est fin prêt depuis des mois sans pour autant être exploité. Des habitants ont exprimé la crainte que cette infrastructure ne soit uti-lisée à d’autres fins, d’autant que sur le plan architectural, elle est attrayante et répond à toutes les normes d’hygiène et de sécurité.«L’urgence est l’ouverture d’un mar-

ché», insiste-t-on. En fait, hormis ce bloc, la réalisation de locaux commerciaux risque d’être compro-mise d’autant que les rez-de-chaussée des immeubles ont été aménagés en appartements et que les quelques espaces existants devraient servir d’aires de jeu ou d’espaces verts.Des habitants ont cependant souli-gné l’urgence, pour les responsables locaux, d’agir rapidement, avant que de nouveaux relogements ne soient effectués, ce qui risque de compliquer encore davantage la situation.

Djamel G.

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 9

ALGER INFO

Casbah : le délitement ?M. Tchoubane

La Journée nationale de La Casbah d’Alger a été célébrée, hier, dans une atmosphère similaire à celle des années précédentes. Sans faste ni pompe. Ni apparat ni mani-

festation à la hauteur de la médina de Sidi Abderrahmane Etthâalibi. Sans tambour ni trompette sur ses terrasses mornes. A quoi cela rime-t-il lorsque la cité accuse un énorme retard en matière de restauration ? Lorsque quelques voix seulement montent au créneau pour dire leur colère quant à la décrépitude du cadre bâti, notamment le volet traditionnel dans son double aspect, matériel et immatériel ? Quand les pouvoirs publics annoncent l’imminence de sa réhabilitation à travers un programme de sauvegarde qui semble faire du surplace depuis des lustres. Lorsque des douérate emmurées continuent à faire l’objet de squat. Lorsque le touriste arpente le dédale de la médina de Bologhine Menad Ibn Ziri, non sans enjamber des monticules d’ordures et de gravats, des eaux usées qui ruissellent le long de ses venelles dépavées. Lorsque ses artisans ferment boutique pour laisser place au commerce de la fripe, de la mangeaille et de la delala. Lorsque les nostalgiques convoquent, l’espace d’une qaâda, des bribes de réminiscences, tout en faisant preuve d’ impuissance devant la déferlante de pensionnaires insouciants et autres goinfres de mauvais goût. Lorsque la Fondation Casbah y croit peu, se confinant dans l’organisation ici et là de rencontres pour méditer sur l’état des lieux d’un patrimoine séculaire qui va à vau-l’eau. Lorsqu’on s’échine à perte de salive à revendiquer la restitution du canon Baba Merzoug qui trône sur le port de Brest, au moment où l’on se montre évasif sur les doué-rate menaçant ruine avant qu’elles ne s’écroulent. Lorsque des maîtres d’œuvre, dont bon nombre d’entre eux sont engagés sans qualification en matière de restauration du vieux bâti, font du colmatage. Des opérations antérieures menées dans la cité nous ont édifiés sur «des travaux viciés à la livraison de l’ouvrage», relèvent amèrement des architectes restaurateurs. Hormis quelques entreprises cotées qui se comptent sur les doigts d’une seule main, dont l’Ecotrabeo qui a fait ses preuves dans le domaine de la restauration d’édifices culturels, l’on est en droit de s’interroger si les dizaines d’intervenants, actuellement à pied d’œuvre, sauront honorer le cahier des charges pour la réhabilitation de notre mémoire. Espérons que l’avenir démentira ceux qui ont avancé qu’«il est déjà trop tard». Ce titre qui ne nous rappelle pas moins l’opus de Frédéric François, dans les seventies du siècle dernier.

INSTANTANÉ

Aucun commerce à la cité des 500 Logements

BARAKI

La localité de Dergana, à l’est de la capitale, n’est

pas dotée du nombre suffisant d’établissements scolaires pour répondre aux besoins de la population locale. En dépit du nombre d’habitants qui est passé du simple au double, le nombre d’écoles, lui, n’a pas bougé d’un iota. Pour cette année scolaire, les parents d’élèves affirment que les élèves sont plus de 40 dans les classes. Cette situation de surcharge pénalise les élèves, notamment les plus assidus

d’entres eux. Les parents d’élèves n’ont pas manqué de soulever ce problème au niveau de la direction de l’éducation de l’est de la capi-tale, en espérant trouver une solution. Néanmoins, les responsables de l’académie n’ont rien en-trepris en vue d’améliorer la scolarisation des enfants de la localité. Voyant que rien n’a été fait, les parents d’élèves réitèrent leur demande, en espérant plus d’entrain dans le traitement de ce problème

de surpopulation scolaire. En plus de la surcharge des classes, les élèves subissent une panoplie d’autres dif-ficultés liées au manque de moyens et équipements péda-gogiques. «Nous enseignons l’informatique mais sans faire de la pratique faute d’ordina-teurs», assure un professeur. En outre, les laboratoires des établissements scolaires sont tous dans un état lamentable car leurs matériels n’ont pas été renouvelés depuis des années. K. S.

● Les résidents éprouvent toutes les peines du monde à faire leurs emplettes.

DERGANALES ÉCOLES SURCHARGÉES

En dépit des opérations de nettoyage lancées par les pouvoirs publics, la localité d’El

Hamiz continue de crouler sous des tonnes de détritus. Tous les endroits nettoyés ont vite repris leur aspect sale et insalubre. Les habitants de la localité sont en partie responsables de cette situation car ils jettent leurs ordures partout et en dehors des horaires prévus à cet effet. Aussi, le service de la voirie de l’APC de Dar El Beïda,

dont dépend administrativement la localité, ne fait pas son travail de manière accomplie. «Les camions de l’APC ne passent que rarement et quand ils passent, ils ne collectent pas toutes les ordures», assurent les habitants d’El Hamiz. Ces derniers lancent un appel aux responsables locaux pour qu’ils prennent en charge ce pro-blème, qui altère considérablement leur cadre de vie. K. S.

EL HAMIZ L’INSALUBRITÉ REPREND DE PLUS BELLE

TRIPOLI : TRAVAUX SUR LE TRAM Les travaux sur le tronçon du tramway à la rue Tripoli sont toujours en cours. Assainissement, électricité et carrelage, des opérations qui sont menées par des sous-traitants de l’entreprise du Métro d’Alger (EMA). Selon le président de l’APC d’Hussein Dey, M. Sedrati, «les travaux ne sont pas encore réceptionnés à 100%. Il reste des travaux à accomplir comme l’électricité avec Sonelgaz.» Selon l’édile, les avaloirs sont obstrués à cause des eaux qui descendent du bassin versant de Kouba. L’effort des citoyens est aussi réclamé par M. Sedrati, qui souhaite plus d’engagement de leur part.

MARCHÉ REDHA HOUHOU : LA BENNE TOUJOURS À RAS BORDLes ordures encerclent le marché Redha Houhou, dans la commune de Sidi M’hamed. La benne installée par l’APC à l’entrée du marché communal est toujours remplie par les ordures. Les commerçants et les clients sont irrités par un tel décor : les agents de Netcom et de l’APC sont dépassés par l’ampleur de la tâche. Une solution est réclamée par les riverains et les habitués de ce marché aux autorités locales.

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D écidée il y a plus d’un mois par le ministère des Transports, la nouvelle

tarification dans les moyens de transports, notamment chez les chauffeurs de taxi, ne cesse de susciter la colère des usagers qui la jugent excessive. «Pour une simple course en intra-mu-ros sur un trajet court, l’on est obligé de débourser 150 DA, ce qui est vraiment inacceptable», s’indigne une dame habitant la cité Filali. La cacophonie qui règne parmi les chauffeurs de taxi est un autre facteur qui continue de provoquer le cour-roux des clients. Un autre client affirme qu’il lui arrive de payer entre 200 et 300 DA rien que pour se déplacer du centre-ville à la cité Fadila Saâdane, distante de moins de 4 km. Par ailleurs, les déplacements vers les autres communes sont devenus plus onéreux. Ainsi, le prix d’une course par taxi de Constantine à d’autres communes périphé-riques, vont de 350 à 900 DA. «Le prix d’une course du centre-ville vers le pôle universitaire de Ali Mendjeli a été fixé à 500

DA», affirme une étudiante. Cette dernière notera que la plu-part des usagers sont contraints de se déplacer par course en l’absence de taxis collectifs.

Une situation qui pénalise énor-mément les étudiants, mais aussi les citoyens à bas revenu. «De nombreux chauffeurs de taxis refusent aussi de prendre des

clients à la place et imposent leur diktat, notamment pendant les heures de pointe», nous dira un fonctionnaire. Interro-gés, des chauffeurs de taxi se défendent et soutiennent que le récent réajustement tarifaire les pénalise à leur tour. Selon leurs dires, ce dernier n’a nul-lement pris en considération les recommandations émises par la commission technique chargée d’arrêter les nouvelles tarifications conformément à la récente instruction du ministre des Transports fixant la grille des augmentations par kilomé-trage. «Il s’agit d’une augmen-tation qui n’a rien d’illégal au vu des hausses observées dans la plupart des produits de base et des services», répliquent certains chauffeurs. Pour les responsables de la direction des transports, le contrôle de la situation n’est guère une chose facile, mais si le client estime que le tarif qui lui est proposé est exagéré, ou qu’il est victime d’une infraction, il n’a qu’à dé-poser plainte auprès des services concernés. A bon entendeur !

Les usagers contestent la nouvelle tarifi cation

ARTS PLASTIQUESRÉOUVERTURE DE LA GALERIE AHMED ISSIAKHEMLa galerie d’art Ahmed Issiakhem est rouverte à nou-

veau au public après treize longues années de fer-meture injustifiée. Pour l’évènement, cette grande salle illuminée, bien située, - à la place des Martyrs-, abrite une exposition collective depuis mercredi dernier, et jusqu’au 28 du mois en cours, avec la participation d’une vingtaine d’artistes plasticiens constantinois qui ont ex-posé deux tableaux chacun. Citons à titre non exhaustif, Mohamed-Salah Ghemired, Amar Allalouche, Karim Dellouche, Farida Benmahmoud, Mimia Lichani, Latifa Boulfoul, Yasmine Saâdoune, Souheila Mellari, Badis Bendilmi…(toutes nos excuses aux autres artistes). «C’est une véritable résurrection pour nous ; j’ai vu que les artistes étaient sincèrement heureux mercredi lors du vernissage», s’enthousiasme Mimia Lichani. «C’est un acquis pour les artistes et le public ; regardez, les gens entrent spontanément ici», renchérit Latifa Boulfoul. Il faut insister sur le fait que les artistes plasticiens s’étaient longtemps contentés du hall lugubre et inapproprié de la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa. L’on évoque souvent «l’inculture» des gens, leur absence d’intérêt pour l’art, mais qu’a-t-on fait pour l’ancrage de cette culture ? La plupart des artistes que nous avons rencontrés jeudi à la galerie ont déploré l’inexistence, à Constantine, d’un marché de l’art. «Comment voulez-vous qu’on achète du matériel pour peindre si nous ne vendons pas nos œuvres ? Nous ne parlons même pas du public, car même les institutions ne jouent pas le jeu, il n’y a qu’à voir leurs sièges ils sont ornés d’œuvres étrangères, de copies, ou carrément de pacotille», se désolent quelques artistes. Pourtant, beaucoup de nos artistes détiennent un talent réel, qui reste le plus souvent méconnu. N’omettons pas de signaler que l’initiative de cette exposition revient à Djoudi Hocine, avec l’accord bienveillant du directeur de la culture. Espérons que cette galerie sera toujours un abri douillet pour la création ar-tistique. F. H.

AÏN EL BEYUN CADRE DE VIE QUI LAISSE À DÉSIRERLes représentants de l’association de quartier 500

Logements évolutifs sis à Aïn à El Bey, les Quatre-Chemins, ne cessent d’user de tous les moyens pour faire parvenir leurs doléances aux autorités de wilaya. Dans une lettre adressée au wali de Constantine, au chef de daïra et au président de l’APC d’El Khroub, dont une copie nous a été transmise, les habitants du quartier s’insurgent devant la lenteur des travaux de réhabilitation de la chaussée et d’aménagement des trottoirs entamés dans leur cité qui s’éternisent, constituant une source de tracas permanent pour les bordiers notamment en raison de la boue et l’impraticabilité actuelle des différentes voies d’accès à la cité à cause de ces mêmes travaux. Les habitants évoquent également des fuites persistantes dans le réseau AEP lesquelles ont été signalées aux services d’assainissement, précisent-ils. Ces derniers ne sont pas intervenus, ajoutent les re-présentants de l’association de quartier, en raison d’un désaccord avec l’entreprise en charge de la réhabilitation de la chaussée concernant l’origine de ces fuites. Parmi les autres problèmes cités par les habitants, celui de l’ab-sence d’éclairage public et le sentiment d’insécurité qui en découle dès la nuit tombée. F. Raoui

DES IMPRIMÉS OFFICIELS EN VENTE DANS LA RUEDe nombreux citoyens ont signalé la disparition in-

compréhensible ces derniers jours des imprimés de la résidence dans les guichets d’état civil de certains sec-teurs urbains. «Cela fait plusieurs jours qu’on me signifie que ces imprimés ne sont plus disponibles à chaque fois que je sollicite l’établissement d’une résidence au sec-teur de Sidi Rached», déplore un père de famille. Comble de l’ironie, ces imprimés se vendent curieu-sement chez un taxiphone au centre-ville, non loin d’ailleurs du secteur urbain, pour 5 DA la pièce. L’on ne sait pas comment ce gérant de taxiphone a pu se procurer cette pièce très demandée, notamment pour la constitu-tion des dossiers de logements. Une question qui restera sans réponse. S. A.

● Les chauffeurs de taxi agissent en opportunistes insatiables, et ce dans l’impunité totale.

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CONSTANTINE INFO

Une course vers les communes limitrophes peut aller jusqu’à 900 DA

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LUTTE CONTRE LA TOXICOMANIE

Plaidoyer pour la création d’un centre de désintoxication

Pour tenter de lutter contre les ravages de la toxicomanie au sein de la population,

l’Algérie a mis en œuvre un plan de lutte contre la drogue auquel contribuent qua-torze ministères, en sus de la Police et de la Gendarmerie nationales et ce, en élaborant une stratégie quinquennale (2011-2015) pour traiter plus efficacement les problè-mes relatifs à la consommation de drogue, notamment en ce qui concerne le dispositif législatif comprenant des lois plus sévères s’agissant des infractions liées aux drogues. Mais, a priori, cela reste insuffisant si l’on tient compte de l’avis de certains spécialis-tes, dont des médecins psychologues, qui préconisent de se rapprocher davantage des adolescents, lesquels représentent plus de la moitié des consommateurs de drogue, en revoyant notamment les mécanismes de

prise en charge de ces personnes dépendan-tes. C’est du moins ce que souhaitent des psychologues, réunis dernièrement au CHU Benbadis de Constantine, pour débattre de ce fléau, appelant à ce titre les autorités concernées à créer un centre de lutte contre la toxicomanie au sein de cet hôpital pour une meilleure prise en charge de ces person-nes en détresse. En attendant, c’est l’unité de soutien psychologique du CHUC qui conti-nue d’accueillir les toxicomanes, dont la majorité sont des adolescents. Ces derniers sont, en effet, très tôt, précipités dans l’enfer de la drogue puisque celle-ci est commercia-lisée à proximité des établissements scolai-res. Selon des statistiques élaborées par l’of-fice national de lutte contre la toxicomanie, 45 % des lycéens algériens consomment de la drogue. Eu égard à ce constat accablant,

le ministre de l’éducation nationale avait annoncé en décembre 2012 son intention de proposer au gouvernement l’affectation de policiers pour la surveillance des lycées et des CEM et de jeunes chômeurs, payés par les collectivités locales, pour veiller à la sécurité des écoliers du cycle primaire. A cet effet, il s’agira essentiellement pour ces vigiles de veiller à la sécurité des élèves dont les établissements sont, soit situés dans des quartiers sensibles, soit pas assez sécurisés et, partant, régulièrement investis par de jeu-nes délinquants qui s’y introduisent en plein jour en toute impunité, terrorisant élèves et enseignants. Mais le temps que cette propo-sition devienne effective, les dealers de dro-gue continueront d’entraîner des élèves pas assez informés des conséquences, dans les abîmes de la toxicomanie. L. R.

TAXI COLLECTIF, TAXI À LA COURSE

ADJOINTS D’ÉDUCATION

Grève en vueLa coordination nationale des adjoints d’éducation, sous l’égide du

syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) annonce à travers un communiqué de presse, que l’ensemble de la corpora-tion observera simultanément une grève générale et un sit-in à 10 h devant l’annexe de la tutelle, à Ruisseau (Alger) le 6 mars prochain. Cette décision est la résultante «des tergiversations du ministère de l’Education dans le traitement de la plateforme des revendications des adjoints d’éducation, et de sa persistance à ignorer leurs justes et légitimes requêtes, en dépit des multiples appels de la coordina-tion», peut-on lire dans le document en question. Cette action, prévient la corporation, sera réitérée suivant le même processus le 26 mars prochain dans le cas où la tutelle ne prendrait

pas en considération ses revendications. Ces dernières, pour rappel, sont l’intégration de tous les adjoints d’éducation à l’échelle de base 10, en tenant compte de l’expérience et des différents diplômes détenus par les concernés notamment ceux issus de l’enseignement, le maintien de la décision relative à la répartition des fonctions des adjoints d’éducation du 30-03-2011 et le droit aux primes d’examen, à l’instar des enseignants. La coordination indique en outre qu’elle recourra à une autre grève les 2 et 3 avril prochain avec sit-in devant l’annexe de la tutelle si celle-ci persiste à ignorer leurs requêtes. Elle menace également d’instaurer divers mouvements de protestation, dont le boycott des examens officiels et la rentrée scolaire. Farida Hamadou

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 9

R É G I O N O U E S T

AÏN TÉMOUCHENT

La chirurgie de pointe pratiquée à l’hôpital

Benzerdjeb● Dans sa déclaration à l’issue de sa visite, le ministre a estimé

que Témouchent s’est érigée en wilaya pilote dans la prise en charge des soins de base.

L ’aspect le plus contes-table dans la gestion du secteur de la Santé à tra-

vers la wilaya de Témouchent a été matérialisé par le premier point de la visite d’inspec-tion effectuée par Abdelaziz Ziari, le ministre en charge du secteur. Par contre, le second en est l’antithèse, considéré qu’il a été comme un modèle à l’échelle nationale tant en termes de modernisation du système de santé que d’ap-propriation et de maîtrise des nouvelles technologies. Dans sa déclaration à l’issue de sa visite, le ministre a également estimé que Témouchent s’est érigée en wilaya pilote dans la prise en charge des soins de base, ce qui décharge avan-tageusement les hôpitaux de missions secondaires. La mau-vaise note est revenu au projet de réalisation d’un l’hôpital à El Amria, dont les travaux avaient débuté en 2009 pour s’achever théoriquement 20 mois plus tard. Ils ont connu 14 mois d’arrêt en raison d’un litige avec l’une des deux entre-prises réalisatrices. Le retard accusé n’est pas imputable à l’entreprise locale engagée aux côtés d’une société ibérique mais le fait de cette dernière. Elle a été reconnue coupable de malfaçons, ce qui a néces-sité de recourir à la justice pour obtenir gain de cause dans la résiliation du marché passé

avec elle. Mais, outre cela et ce qui est pis, il a été relevé des défauts dans la conception de l’architecture et la fonction-nalité de cet hôpital de 60 lits, extensible à 80. Actuellement à 85% de taux de réalisation, il faudra attendre fin 2013 pour qu’il devienne opération-nel. Au niveau du chef-lieu de wilaya, l’EH Benzerdjeb a étalé ses performances : 14 524 malades hospitalisés en 2012, soit 60% de taux d’utilisation contre 42% de moyenne natio-nale, sachant cependant que les 60% de Benzerdjeb auraient pu être décuplés s’il disposait d’un service de maternité qui, ailleurs, est celui qui gonfle les pourcentages de rentabilisation des hôpitaux.

CHIRURGIE INTERVENTIONNELLEPar ailleurs, 30% des hospi-talisés proviennent d’autres wilayas, parfois très éloignées. Ils sont évacués sur Benzer-djeb tant par des CHU de l’Ouest que des autres régions. De la sorte, quelques services connaissent un taux d’occu-pation de 120%, ce qui les oblige à occuper des lits dans d’autres services. C’est le cas des services d’oncologie, de cardiologie et de neurochirur-gie, ces deux derniers étant les seuls à travers l’Ouest du pays à pratiquer certaines interven-tions chirurgicales et à réus-

sir des premières nationales dans des domaines de pointe. Cette réputation fait que les demandes de mutation vers cet hôpital sont nombreuses. En neurochirurgie, l’on use de la neuro-navigation en 3 D, ce qui permet de n’endommager aucun nerf lors des délicates interventions sur la colonne vertébrale. De la sorte, on compte 172 interventions réus-sies sur les 172 entreprises sur le rachis en 2012, certaines ayant par exemple permis de remplacer un disque lombaire dégénéré par une prothèse. En chirurgie pédiatrique, la scoliose qui nécessite ailleurs des transferts à l’étranger, y est prise en charge. En chirurgie cardiaque, depuis 2010, 60 interventions à cœur ouvert ont été réalisées. En termes de perspectives, on table sur la livraison prochaine d’un scanner d’images à résonance magnétique (IRM) pour dé-multiplier les réussites. En chirurgie interventionnelle, une spécialité n’existant qu’à Témouchent dans tout l’Ouest, il est nationalement reconnu qu’à Benzerdjeb, il se réalise des prouesses médicales en an-gioplastie, dilatations mitrales et placement de pacemakers. Toutefois, d’aucuns déplorent le nombre réduit de logements de fonction, ce qui fait que seulement 50 spécialistes sont logés. M. Kali

TISSEMSILT L’OPGI s’apprête à livrer 171 logements

TIARETLa raffi nerie sera mise en service dans 4 ans

RELIZANE 61 postes budgétaires seront ouverts l’an prochain

SAÏDA Abdelrahmane Zakat invité

au café littéraire

171 arrêtés d’attribution de logements sont au stade d’élaboration au niveau de l’OPGI de Tissemsilt selon le directeur de l’Office, M. Adjrad, au profit des demandeurs de la commune de Khe-misti. Ce chiffre définitif a été arrêté après la période réservée au recours, dont 13 ont été déclarés recevables par la commission. Toujours selon Madjar, pour l’année en cours, un parc de 4 182 logements sociaux sera mis à la disposition des commissions de daïra. Ce même quota devra satisfaire également, du moins pour une partie, la résorption de l’habitat précaire, la répartition défini-tive devant être faite selon les priorités établies par le wali. Rappelons, d’autre part, qu’un quota de 400 logements environ est en phase d’étude finale au profit des demandeurs de la commune de Tissemsilt qui attendent les décisions d’attribution pour la fin du premier semestre de l’année en cours. Signalons, enfin, qu’un quota de 201 logements pourrait être distribué d’ici juin à Theniet El Had où l’éradication de l’habitat précaire se poursuivra avec le relogement de 95 familles, toujours dans la même période. Ali Benmoussa

C réé en 2008, le centre universitaire de Relizane a réalisé, en moins de trois ans, de grandes avancées dans sa structura-

tion. En matière d’encadrement, le nombre des enseignants est passé de 100 en 2009 à 251 en 2012 dont 36 docteurs. «Cet essor nous a permis de multiplier les domaines de formation pour les quelque 9 600 étudiants actuellement inscrits», a souligné le directeur du centre. Tout en affirmant que chaque domaine s’évase sur toute une brochure de filières et autres spécialités, notre interlocuteur ajou-tera que les efforts consentis par le staff administratif ont abouti à la réalisation de 23 projets de recherche, tous qualifiés par la tutelle. Au sujet de la documentation, l’on apprend que la capa-cité de la bibliothèque universitaire s’est grandement renforcée et est passée de 3 439 exemplaires en 2009 pour atteindre les 21 538 en 2012. Cela dit, l’on apprend que les perspectives sont tou-jours revues à la hausse et l’on s’attend, selon notre source, à pas moins de 23 projets Master et autant pour le Magister. Enfin, l’on signale que le centre a bénéficié de 61 postes budgétaires pour la prochaine rentrée. Ce renfort considérable et de choix ne pourra qu’améliorer nos potentialités, a conclu le directeur. Issac B.

L e ministre de l’Energie et des Mines, monsieur Youssef Yousfi, a été l’hôte de Tiaret, jeudi dernier, où il a inspecté

plusieurs projets gaziers et électriques devant permettre une meilleure couverture et augmenter, par là même, les taux de pénétration. Si pour le gaz, on parle de 75%, pour l’énergie élec-trique c’est plutôt en deçà de la demande locale, d’où les travaux d’extension entrepris par la société de gestion du réseau trans-port. Le ministre, après avoir visité le site situé à Sidi Abed où de-vrait s’implanter la future raffinerie de Tiaret d’une capacité de 5 millions de tonnes par an, a déclaré que «Sonatrach va procéder aux indemnisations des fellahs qui ont leurs actes de propriété» et que «l’eau (2 millions de m3/an) pour les besoins du complexe sera acheminée depuis le barrage de Dahmouni». A ce propos, il y a revirement puisque les autorités ont parlé par un passé récent de l’acheminement de l’eau de mer dessalée à partir de la Macta. Le membre du gouvernement, dans sa première escale dans la nouvelle zone industrielle pétrochimique, a fait savoir que «la mise en service de ce projet grandiose entrera en production à partir du 2e semestre de 2017» et s’est vu expliquer la réalisation d’un dépôt de stockage stratégique d’une capacité de 300 000 m3 destinés à la région Ouest des Hauts-Plateaux. Le terrain se trouvant à 70 km de la raffinerie dans la commune d’Aïn Kermès là où devait passer la ligne ferroviaire Saida-Tia-ret. La levée topographique et les études géotechniques pour la nouvelle zone industrielle pétrochimique entreprises par l’ENGCB étant en cours. A Tagdempt, l’ex-capitale de l’Etat de l’émir Abdelkader, à 7 km de Tiaret, le ministre a procédé à la mise en service d’un DP Gaz d’une longueur de plus 16 km. 210 branchements ont été effectués dans cette localité. A la fin de son périple, monsieur Youssef Yousfi s’est déplacé à Rahouia pour voir de visu les travaux de réfection du gazoduc GZ 3 sur une longueur de 100 km. Les travaux entrepris par l’ENAC, bien que s’étendant sur 24 mois, vont connaître une réduction de temps de l’ordre de 6 mois selon les engagements pris par les responsables de cette filiale de Sonatrach. A. Fawzi

Deux suicides en une semaine

Un voleur se fait passer pour un agent de la SDO

Une femme âgée de 51 ans a été retrouvée pendue, avant-hier jeudi, au domicile fami-lial à El Marsa, sur le littoral ouest. Le corps a été trans-porté à la morgue de l’hôpital de Ténès pour autopsie et une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour faire la lumière sur ce drame. Les causes de cet acte demeurent inconnues pour le moment. C’est le deuxième suicide en l’espace d’une semaine. Le 14 février dernier, un homme, âgé de 32 ans et père de 3 en-fants, s’est immolé par le feu devant le siège de l’APC de Chettia. Il réclamait son droit de jouissance sur un terrain attenant à une école primaire située au centre de Bartali, à Chettia. La victime a été enterrée, mer-credi dernier, au cimetière de Sidi Djabelazreg, dans la com-mune d’Oued Sly. A. Y.

Des bijoux et une somme d’argent ont été volés par un individu qui se faisait passer pour un agent de la Société de distribution de l’électri-cité «SDO» chez une famille résidant dans une villa, à la cité Kharrouba, dans la wilaya de Mostaganem. C’est ce qu’on a appris d’une source crédible. Une fois l’individu entré dans le domicile, il menace la propriétaire avec une arme blanche. Celle-ci était toute seule, ses enfants ayant rejoint les bancs de la classe et travaillant dans une autre wilaya, ajoute notre source d’information. La propriétaire, qui n’a pas senti le danger qui la guettait par cette personne, a ouvert la porte au voleur qui s’est fait passer pour un agent de la Sonelgaz désirant prendre le relevé du compteur d’élec-tricité et de gaz, et n’a pas hésité à faire sortir une arme blanche. Après s’être emparé des documents du mari, des chèques, la somme de 25 millions de centimes et une grande quantité de bijoux, le malfrat a pris la fuite. Malgré les cris de la dame, aucun se-cours n’a eu lieu, vu qu’il était 14h30, heure durant laquelle tout le monde profite d’une sieste, indique notre source d’information. A. T.

CHLEF

MOSTAGANEM

D ans le cadre de ses activités culturelles, le café littéraire a accueilli l’écrivain Ab-

delrahmane Zakat au niveau du théâtre régional de Saïda. Urbaniste de formation, Zakat est doué d’une imagination débordante, partant des problèmes sociaux, il les exhibe sous le signe de la fiction avec réalisme et humour. Tel un habile chirurgien, il dissèque la société algérienne sans toutefois entraîner d’hémorragie. «Dans mes

romans, on parle de nous, j’ai écrit beaucoup sur les jeunes, vous voyez à 75 ans, je suis tou-jours jeune». L’auteur use d’une langue claire, limpide, mais parfois avec des charges séman-tiques et des dérives. A travers ses romans, Zakat considère qu’il existe un conflit entre tradition et modernité et que l’on utilise une modernité de surface où l’on se regarde avec les yeux de l’Occident. Sid Ahmed

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Dans le service de neurochirurgie à Témouchent, on use de la neuro-navigation en 3D

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L e parc communal de Annaba est considéré comme une plaie béante

qui n’arrive pas à se cicatriser. Un dossier lourd que l’APC a «osé» prendre en charge. Et le nouveau président de la commune de Annaba en est conscient, lorsqu’il déclare: «J’ai constaté une anarchie totale dans le parc et une désorganisation entre ce der-nier et le service d’environ-nement. Tout le matériel est en panne. La commune de Annaba doit être dotée de dix camions pour le ramassage de ses ordures. Insuffisance à laquelle il faut ajouter un manque de personnel. Nous devons recruter des agents de nettoiement avant la sai-son estivale. La commune de Annaba a enregistré un très grand retard dans la réalisa-tion de ses projets. Je suis en train de gérer les problèmes de mes prédécesseurs.» Pour bien commencer, la com-mune de Annaba doit régler ses dettes avec Sonacome qui datent depuis 1995 d’un mon-tant de 1 milliard de dinars et signer une convention avec la société SNVI pour les besoins de la maintenance de tout le matériel actuellement en panne. Sur un autre registre, l’APC se prépare pour élimi-ner les constructions illicites qui occupent d’importantes assiettes foncières. Le pro-

blème se pose sur les 100 logements programmés pour des habitants de Sidi Harb. Ces 100 logements inclus dans un programme de 500 logements (aide de la Banque mondiale) construits par l’agence foncière et la direc-tion de l’urbanisme. Les 400 ont été construits et habités. L’assiette foncière se pose pour ces 100 logements qui restent. «Nous nous sommes déplacés à Sidi Harb avec les services concernés et les deux associations de Sidi Harb 1 et 2, pour dégager un ter-rain qui abritera le reste de ce programme ; celui que

nous avons trouvé ne peut contenir que la moitié», a déclaré un des élus. Une autre bonne nouvelle concerne les élèves des écoles primaires de la ville de Annaba. La mai-rie a annoncé une opération d’envergure portant sur la réhabilitation des écoles pri-maires affichant un manque de commodités. En effet, les écoles concernées seront dotées d’appareils de chauf-fage et réhabilité par des tra-vaux de rénovation. L’école primaire Benbadis qui date de l’ère coloniale en sera la première à bénéficier des bienfaits de cette opération.

«Chaque année, cette école est programmée pour une opération de rénovation mais la DLEP chargée de l’opé-ration ne suit pas», dénonce Merabet Farid, le président de la commune de Annaba. Sujet à critiques par les parents d’élèves, l’école primaire Kermadi de Sidi Achour verra la construction de sa clôture, tant réclamée. Pour ce faire, une enveloppe de 12 millions de dinars a été dégagée qui prendra également en charge les travaux de réfection de l’école primaire de Seybouse au grand bonheur de ses po-taches.

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 11

ANNABA INFO

● C’est toujours comme ça : quand il y a la volonté, il n’y a pas de moyens ; quand ces derniers sont disponibles, ils sont défectueux ou en panne…

● Puis, quand les moyens existent, flambant neufs, comme par hasard, la volonté…

HYGIÈNE DU MILIEUL’INCIVISME CAUSE BEAUCOUP DE DÉGÂTSAnnaba, pointée du doigt il y a quelques années par l’association

de défense de l’environnement et des citoyens habitant notam-ment les cités ouvrières et celles avoisinant les entreprises indus-trielles polluantes, n’est pas cette ville que l’on croyait «achevée» par la pollution industrielle. Les différents plans de dépollution ont permis de réduire le phénomène d’une manière significative. Mais d’autres nuisances sont venues suppléer celles de la pollution générée par les unités industrielles. Ces nuisances ont un rapport direct avec la gestion des communes particulièrement dans le segment de prise en charge de l’hygiène dans les quartiers. Ces derniers pâtissent sérieusement du manque d’hygiène en dépit des efforts consentis. Cela, en dépit du fait que les communes soient dotées de moyens pour s’acquitter de cette mission parallèlement à l’existence d’un centre d’enfouissement. Un léger mieux commence, certes, à se sentir avec la lutte contre la prolifération des marchés informels des fruits et légumes et des marchands à la sauvette. Les sites informels nettoyés donnent l’image d’espaces vivables. Mais beaucoup reste à faire pour que la propreté reprenne droit de cité les actions de nettoiement qui ont lieu dans plusieurs sites doivent s’inscrire dans la durée pour que les résultats soient conséquents. Le centre d’enfouissement technique de Berka Zerga créé à la faveur de la mise en œuvre de la politique environnementale est conçu pour accueillir les déchets de tout genre. Avec une capacité de 13 000m3, le centre est censé traiter les déchets collectés selon les normes internationales et des techniques très avancés. Il ne faut pas oublier que l’incivisme est à l’origine de tous les maux en matière d’hygiène du milieu A. S.

EL BOUNI UNE CITÉ QUI POUSSEE l Bouni, créée de toutes pièces il y a quelques années pour venir

en aide à Annaba qui étouffait sous le poids de l’exode rural ayant favorisé la prolifération de bidonvilles alentours de la ville, est en passe de devenir un véritable pôle urbain. Les programmes d’équipements réalisés au titre des différents plans quinquennaux dessinent à grands traits le futur El Bouni qui cessera certainement d’être ce réceptacle de sites précaires. A proximité du campus universitaire qui est la concrétisation de sa deuxième tranche, la cité pousse à un rythme effréné. Parallèlement à la construction du pôle universitaire, la commune d’El Bouni a tenté, autant que faire se peut, de hisser son image à la hauteur de sa nouvelle vocation. Les travaux de réaménagement urbains ont métamorphosé notam-ment le centre du chef- lieu de commune. Toutefois et en dépit de ses atouts multiples, la commune qui occupe une place stratégique et dotée d’un tissu potentiel industriel non négligeable, est loin de pouvoir répondre aux attentes multiples de ses habitants. Beau-coup de ses agglomérations offrent l’image de foyers de pauvreté. C’est aussi la commune qui abrite le plus d’habitations précaires qui prolifèrent depuis la délocalisation dans les années 1980 des constructions illicites qui ceinturaient la commune de Annaba. El Bouni est appelée dans ce sens à devenir un grand centre urbain «cosmopolite» pour recevoir des familles venant de différents ho-rizons à la faveur des différentes actions de relogement. D’aucuns appréhendent de ce fait les risques d’insécurité que peuvent encou-rir ses habitants et appellent au renforcement des services de police pour éviter que la cité ne fasse le lit de la délinquance et de la crimi-nalité sous toutes ses formes. A. S.

TOURNOI DES ANCIENS HANDBALLEURS DE ANNABA ET ALGERL ’amicale des anciens handballeurs de Annaba organise demain

un tournoi à la salle Brahimi de Pont-blanc. Cette manifes-tation sportive, qui coïncide avec le 24 février, double fête, celle de la nationalisation des hydrocarbures et celle de la création de l’UGTA, est la première action de cette association créée à peine fin décembre 2012. L’amicale de la même discipline d’Alger par-ticipera à ce tournoi à l’invitation de Melle Farah Nadia, ancienne handballeuse internationale. Prendront part également à cet évène-ment, l’ancien ministre des sports Aziz Derouez et l’internationale Salima Souakri. «L’objectif est de renouer avec l’espace hand-ball pour se regrouper afin de converger toutes nos forces pour aider à relancer cette discipline dans la wilaya et mener des actions à caractère social et d’intérêt général pour toute la famille du hand-ball», explique Melle Farah, vice-présidente de l’amicale des anciens handballeurs de Annaba. Au programme, quatre rencon-tres que disputeront les benjamins, benjamines, vétérans hommes de Annaba et les femmes de l’amicale de Annaba et d’Alger. Des cadeaux symboliques seront remis à la fin de la manifestation aux vainqueurs. M. -F. G.

Le parc, le logement et l’école à la loupe

TOURISME

Cinq nouveaux hôtels classés à Seraïdi et Chetaïbi

Selon des sources proches de la wilaya de Annaba, la plus importante zone

d’extension touristique (ZET) de Oued Bekrat va abriter trois hôtels classés de 5, 4 et 3 étoiles et 5 ensembles résidentiels haut standing. D’une capacité d’accueil cumulée de 1824 lits, ces derniers vont créer 5046 emplois. Des projets de mise sur pied d’une zone d’activité commer-ciale (ZAC) de proximité et de zones de détente et divers parkings, sont proposés à l’investissement au niveau de la même ZET. Cet investissement à court et moyen terme nécessite un aménagement qui sera entamé incessamment. La ZET Chétaïbi n’est pas en reste. D’une superficie de 328 HA, il y est programmé de réaliser deux hôtels classé chacun 4 étoiles. La capacité d’accueil des deux hôtels est 600 lits auxquels il faut ajouter des appartements-hôtels de 300 lits, 59 bun-galows de 354 lits, un pôle d’animations

et de loisirs qui s’étend sur 11 544 m² et autres commerces. Cet intérêt a animé le représentant du ministère du Tourisme lors de sa dernière visite, où il a exposé l’étude de deux zones d’extension tou-ristique (ZET) en question. C’est à juste titre que le ministre du Tourisme sera de-main à Annaba pour confirmer ces pro-jets. Chetaibi et Oued Bekrat (Séraïdi) sont les principaux atouts sur lesquels repose la stratégie de revalorisation et de relance du tourisme dans la wilaya de Annaba. En ce qui concerne Annaba, elle vient d’être amputée de deux importantes zones touristiques, celle de Sidi Salem et celle de la Corniche de Annaba. Deux sites touristiques et archéologiques d’une grande beauté allant de Chapuis à Ras El Hamra. «C’est une zone parsemée de terres privées. Il faut que nous réglions le problème avec les propriétaires dans le cadre de l’utilité publique. L’ANDT

(agence nationale de développement touristique) est sur le dossier», affirme le wali de Annaba. Force est de souligner que plusieurs opérateurs touristiques, notamment ceux du Moyen-Orient se sont déplacés sur les lieux pour rien. Le manque d’approvisionnement en eau po-table, la cherté du transport et l’absence d’une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine du tourisme sont entre autres handicaps qui bloquent l’investissement étranger dans ce domaine. Pour rappel, la wilaya de Annaba dispose d’une quaran-taine d’hôtels avec une capacité d’accueil de plus de 3 000 lits, dont quatorze déjà classés. La majorité de ces infrastructu-res touristiques sont équipés de piscines. Parmi celles-ci, se trouvent 5 hôtels urbains et balnéaires. Dernièrement, An-naba a bénéficié d’un projet d’hôtel de la chaîne Sheraton, qui sera implanté en plein centre-ville. L. A.

LA COMMUNE DU CHEF-LIEU DE WILAYA DÉTERRE SES DOSSIERS LOURDS

Toutes les écoles en manque de commodités seront réhabilitées

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KABYLIE INFOKABYLIE INFOEl Watan - Dimanche 24 février 2013 - 11

KABYLIE INFOFRONT SOCIALCOLÈRE AU LYCÉE DE BARBACHA Les enseignants et les élèves du lycée Chahid

Ben Yahia Mohand Ameziane, de la commune de Barbacha, ont organisé mercredi dernier un sit-in devant le siège de la direction de l’Education de Bé-jaïa pour dénoncer la situation de dégradation de leur établissement. L’association des parents d’élèves de l’établissement et la section syndicale Cnapest, ont également rendu publique une déclaration pour exiger des pouvoirs publics la prise en charge immé-diate des préoccupations des élèves et du personnel du lycée.Le lycée de Barbacha est, selon les contestataires, en état de dégradation qui met en péril la santé des élèves et du personnel. Construit en préfabriqué et en amiante depuis 20 ans, ce lycée n’est plus en état d’accueillir les lycéens de la commune, selon la déclaration. «Le lycée de Barbacha représente un danger réel sur la santé des élèves, des enseignants et de tout le personnel, étant donné que cet établis-sement est construit de matériaux en amiante, une matière cancérigène», lit-on dans la déclaration. Les signataires précisent encore que la construction de l’établissement en préfabriqué remonte à plus d’une vingtaine d’année et n’est plus d’aucune utilité.Abdelouahab Kasmi, un des enseignants du lycée de Barbacha présents devant le siège de la DE, a mis en garde les pouvoirs publics sur les conséquences que peut avoir cette situation sur l’ensemble des élèves et du personnel du lycée. Les protestataires exigent l’accélération des travaux du nouveau lycée en construction dans la commune et l’affectation du personnel et des élèves avant la rentrée prochaine. «Si les autorités ne répondent pas à nos exigences, la rentrée scolaire prochaine n’aura pas lieu car nous ne pouvons pas continuer à travailler dans de telles conditions», dit notre interlocuteur. T. Illoulen

GRÈVE DANS LES ŒUVRES UNIVERSITAIRESLes travailleurs des œuvres universitaires de Béjaïa

maintiennent le pressing. Au troisième jour de grève décrétée par la fédération de wilaya du secteur de l’enseignement supérieur, affiliée au Snapap, les travailleurs des œuvres sociales de cinq résidences universitaires de la wilaya ont battu le pavé jeudi matin, du centre universitaire de Targa Ouzemour jusqu’au siège de la wilaya où un rassemblement a été tenu. Dans son appel, le syndicat requérait à «tous les travailleurs» de la fonction publique à être de la partie. Le mot d’ordre commun étant, si l’on se réfère en substance au communiqué du Snapap, de dénoncer la politique de la sourde oreille que «conti-nue» de mener le pouvoir alors que les travailleurs «subissent seuls» l’impact de la cherté et de la dégra-dation du pouvoir d’achat. Cependant la marche de jeudi est surtout voulue comme le moyen de réaffirmer une «détermination» des travailleurs des cités U de maintenir la protes-tation «jusqu’à satisfaction pleine et entière de la plateforme de revendications» qui, rappelons le, s’articule principalement autour de l’intégration des contractuels et de revendications statutaires. Autre-ment dit, ce qui doit se traduire par une revalorisation des salaires et l’octroi de primes inhérentes aux fonctions exercées. Les contestataires sont ainsi à leur deuxième grève observée en moins d’un mois. On remarquera aussi en dépit des contrecoups de la grève, la présence au cours du sit in de membres de collectifs d’associa-tions estudiantines. R. Oussada

Prochain transfert pour huit autres communes

● Pour l’avenir, le souci reste essentiellement dirigé vers Adekar et accessoirement vers Draâ-El-Gaid, deux régions un tantinet en retard sur ce plan.

Deux morts dans une explosion de cumulus Deux jeunes hommes de la région

Seddouk ont trouvé la mort dans l’après-midi de jeudi dernier, vers 15h30, lors d’un accident de travail survenu dans un atelier de fabrication de chauffe-eau électriques situé à quelque encablure du centre ville de Seddouk. Les deux victimes, B. Abderra-

him, 38 ans, habitant à Sidi Saïd (commune de M’cisna), et B. Atmane, 34 ans, habitant dans la commune de Bouhamza, ont été mortellement touchées par la forte explo-sion d’une bouteille d’oxygène (cumulus). Une explosion ressentie à quelques kilomè-tres du lieu de l’accident.

L’une des victimes est décédée sur le coup, l’autre a succombé à ses blessu-res quelques dizaines de minutes après son transfert au pavillon des urgences de la polyclinique de Seddouk. Les deux jeunes employés étaient mariés et pères de familles. Irbah Rabah

L e ministre de l’hydraulique et des ressources en eau, Hocine Necib, a annoncé,

mardi dernier, dans la foulée de sa visite de travail effectuée dans la wilaya de Béjaïa, la mise en œuvre prochaine de la troisième tranche du projet du transfert des eaux de Tichi-Haf, visant l’alimentation en eau potable, de huit nouvelles communes. Sa concrétisation va permettre à une large partie des localités de la vallée de la Soummam, depuis Tazmalt jusqu’à Béjaïa, d’en finir avec les pénuries d’eau et les sevrages hydriques dont elles souffrent. L’essentiel de la région, bénéficiant déjà, après la phase I et II, d’une connexion à partir de ce barrage.Le ministre n’a pas donné de dé-lais fixes pour se faire, mais reste

persuadé que d’ici 2014, «les choses iront nettement mieux dans la wilaya» qui, en matière de disponibilité et de mobilisa-tion de la ressource, reste une des plus privilégiées du pays. Pour autant, dira-t-il, l’effort doit être poursuivi en la matière pour faire parvenir l’eau jusqu’aux montagnes les plus reculées, soit en procédant à de nouveaux forages, soit tout bonnement en «piquant» sur les conduites d’adductions principales, de sorte à satisfaire un maximum de demandes et d’attentes. En fait, pour l’avenir, le souci reste essentiellement dirigé vers Adekar et accessoirement vers Draâ-El-Gaid, deux régions un tantinet en retard sur ce plan et qui méritent une prise en charge meilleure, voire plus vigoureuse,

surtout pour la première, desti-natrice d’un projet de réalisation d’un barrage dont la mise en œuvre n’est pas a priori pour demain. En revanche, pour la partie Ouest de Kherrata, l’espoir est per-mis. Les choses semblent mieux engagées, puisqu’il est question d’inaugurer dés cet été un nou-veau réseau d’adduction à partir du barrage d’Ighil Emda, destiné autant à l’eau potable qu’a l’irri-gation. Une vingtaine de localités en sont concernés, avec en prime la prise en charge de tout le réseau d’assainissement de la région, la rive gauche en l’occurrence. De quoi rasséréner les populations locales qui n’ont que trop souffert du manque d’eau certes, mais aussi de

tous les aléas de l’enclavement.Marquant une halte sur les lieux, Hocine Nécib a tenu à rassurer que la mobilisation de la res-source n’est pas un problème, soulignant en revanche l’impor-tance de passer à une autre étape, celle en rapport avec la gestion des services publics qui lui sont dédiés, leur qualité et leur temps de réaction. «C’est là où vous at-tendent désormais les citoyens», dira-t-il à l’adresse des cadres du secteur, les exhortant à faire un surcroît d’effort en la matière.En vérité, pour le ministre, il s’agit tout bonnement de changer de mentalité et de se mettre au diapason des standards d’exploi-tation et de gestion universels. Seuls à même de garantir la per-formance et l’efficacité. Tout un programme. A. Semaoun

L’essentiel de la région de la Soummam bénéficie d’une connexion à partir du barrage de Tichi-Haf

Célébration de la journée du chahidDans le cadre de la célébration

de la journée du chahid, l’association culturelle Tatrara a organisé, vendredi dernier, en collaboration avec la section lo-cale de la Coordination Natio-nale des Enfants de Chouhada (CNEC), une conférence-témoi-gnages animée principalement par Sekouchi Abderrahmane de l’ONM (Béjaïa) et Bouabcha Abdelahamid ex-aspirant de l’ALN et commandant en retraite

de l’ANP. Axée notamment sur le rôle joué par la région de Tifra pendant la guerre d’indépendance et le parcours respectif des confé-renciers durant les années de braises, cette conférence, traver-sée par des moments de passion, en plus de la foule de renseigne-ments précieux qu’elle a appor-tés, a eu comme conséquence heureuse d’exciter davantage la curiosité de l’assistance sur les épisodes peu connus

de la guerre de la révolution. Recueillir les témoignages des acteurs encore vivants et écrire honnêtement l’histoire de la ré-gion pour la léguer aux nouvelles générations a été le consensus dégagé par cette rencontre.«Cet hommage à la mémoire de nos glorieux chouhada est en lui-même une façon d’écri-re l’histoire. Nous contribuons modestement par ce genre d’activités à préserver et trans-

mettre le legs précieux que nos martyrs nous ont laissés» nous déclare dans ce sens Khellaf Zaidi, le responsable de la CNEC locale. Dans le cadre de ces festivités, un concours à des-tination des collégiens portant sur la rédaction de textes sur la révolution a été organisé par la CNEC en collaboration avec l’APC avec, en prime, remise des prix pour les six meilleurs textes. Boualem B.

TIFRA

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 11

L’APC recrutera des ingénieurs et des techniciens

ORAN INFOPRODUCTION ANIMALE L’INSÉMINATION ARTIFICIELLE EN NETTE PROGRESSION

ÉCOLE DES AVEUGLES LE PERSONNEL RÉCLAME UN MEILLEUR PLAN DE CARRIÈRE

TRAVAUX PUBLICS DES CHANTIERS SANS SIGNALISATION !

CULTURE

Oran immortalisée sous diff érentes facettes

ZONES RURALES

Une cinquantaine de projets réalisés

Quelque 2400 vaches ont été fécondées, durant l’année 2012, à l’aide de l’insémination artificielle par les 38

vétérinaires relevant du centre régional de l’insémination artificielle et de l’amélioration génétique, situé à Hassi Ameur à l’Est d’Oran. C’est ce qu’a indiqué jeudi dernier M. Bouchia Mohamed Azzedine, ingénieur et zootechnicien au sein de cette structure, en marge du déroulement au Palais des expositions de l’EMEC, de la première édition du Salon international des produits laitiers, dont l’ouverture officielle a eu lieu mercredi dernier. S’agissant du procédé d’insémination du cheptel bovin, l’ingénieur a signalé que, durant l’année dernière, le programme sanitaire initié par le Centre national à partir de celui de Hassi Ameur, prévu pour les éleveurs bovins des dix wilayas de l’Ouest du pays, a été réalisé à plus de 80%. Sur les 3 000 opérations d’insémination, 2 400 ont été posi-tives, ce qui a permis la fécondation du cheptel concerné. Ce procédé a eu un écho favorable auprès des éleveurs bovins, grâce à la vulgarisation des techniques de l’insémination arti-ficielle ainsi que l’amélioration génétique, qui sont organisées à longueur de l’année par des séminaires de formation et d’information au profit des vétérinaires et des éleveurs, et cela, avec le concours des chambres régionales de l’agriculture. L’on saura que «pour toute insémination artificielle réussie, le vétérinaire recevra une prime de 1 800 DA», a révélé M. Bou-chia Med-Azzedine. Tegguer Kaddour

Après une grève qui aura duré trois jours, le personnel et encadrement pédagogique de l’Ecole des aveugles de

Bouisseville a décidé de reprendre, en cette fin de semaine, le travail, tout en attendant les résultats des négociations pro-chaines avec la tutelle, en l’occurence le ministère de la Famille et de la Solidarité. Pas moins de 11 revendications socioprofessionnelles ont constitué le motif de ce débrayage suivi à l’échelle nationale, faut-il le souligner. L’un des points importants cités dans la plateforme de revendications des grévistes porte sur le régime indemnitaire et le plan de carrière. Selon le représentant syndi-cal de l’Ecole des aveugles, M. Hadid Mohamed, «l’expérience et l’ancienneté ne profitent pas aux travailleurs, alors que nous demandons la promotion automatique dès 10 ans d’exercice, de même que nous réclamons la revalorisation des salaires ain-si que le calcul de la retraite sur la base des 3 dernières années, entre autres». Selon le représentant syndical, leur mouvement a été largement suivi au niveau national. L’issue des négociations, prévues le moins prochain avec la tutelle, déterminera la démarche à suivre pour faire aboutir leurs revendications. Karim Benacef

Quatre nouvelles trémies renforceront le réseau routier à Oran et devront désengorger la circulation automobile.

C’est ce qui a été annoncé par la Direction des travaux publics (DTP) de la wilaya. Cette annonce a réjoui les Oranais, en premier lieu les auto-mobilistes. Toutefois, une fois les travaux de réalisation de deux trémies lancées, celle de la cité Emir Abd El Kader et des Amandiers, ils se sont retrouvés face au même problème, l’absence de signalisation des déviations. «On dirait que les responsables des chantiers routiers ne tirent pas les leçons des projets réalisés. Il y a, comme toujours, absence de signalisa-tion», se désolera un automobiliste. Il expliquera : «Le tronçon du troisième boulevard périphérique, longeant la cité Emir Ab-delkader, a été fermé à la circulation. On ne s’en rend compte qu’une fois arrivé au rond-point de l’ENSEP et ceci n’est pas signalé au préalable, d’où le courroux des centaines d’auto-mobilistes». Au niveau du rond-point des Amandiers, c’est la même situation pour ceux qui se rendent à El Hassi et ceux qui en arrivent. «La DTP aurait pu signaler les travaux de la trémie des Amandiers en conseillant le 4e bd périphérique à ceux qui se rendent à Oran et à ceux qui en sortent. Le 4e bd périphérique peut également être conseillé aux usagers du 3ème bd périphé-rique, par le biais de plaques de signalisation annonçant les travaux et les routes bloquées à la circulation», dira un autre automobiliste. Ce dernier affirme être resté bloqué pendant une heure au niveau du quartier des Amandiers, à cause d’une déviation non annoncée. Ces ouvrages routiers devront être réceptionnés durant la saison estivale 2013, au rythme où vont les travaux, cela semble possible. Reste à espérer que la même cadence soit maintenue. Hafida B.

D eux nouvelles brigades chargées de l’environnement et de l’hy-giène seront installées incessam-

ment au niveau de la commune de Bir El Djir, apprend-on de source autorisée. Ces nouvelles structures seront effec-tives après le recrutement d’ingénieurs et de techniciens supérieurs en la matière. L’embauche se fera sur concours, croit savoir notre source, et une fois les can-didats recrutés, ils seront répartis en deux groupes. Le premier se chargera de tout ce qui est «hors du tissu urbain»

et l’autre s’occupera de l’hygiène à l’intérieur du territoire de la commune et d’une manière continue et contrôlée. L’information a été accueillie avec une grande satisfaction par la population de Bir El Djir qui, au demeurant, est lasse de voir leur commune devenir une décharge publique, non seulement pour ce qui concerne les déchets ménagers mais aussi les déchets solides. Pour ces derniers, une opération d’enver-gure sera lancée une fois les futurs cadres recrutés. Le concours, qui s’ouvrira dans

les tout prochains jours, verra la par-ticipation de plusieurs candidats dans d’autres domaines, telle l’administration et les services techniques, rapporte notre source. Il faut noter enfin que la nouvelle équipe de l’APC de Bir El Djir accorde une importance particulière au domaine de l’environnement et de l’hygiène de la cité, ce qui a fait dire à l’un des respon-sables que les 30% du budget de l’APC accordé par la loi seront utilisés à bon escient. A. Belkedrouci

● Les habitants de Bir El Djir sont las de voir leur commune devenir une décharge publique. L’installation de deux nouvelles brigades chargées de l’environnement et de

l’hygiène devra quelque peu atténuer cet état de fait.

BIR EL DJIR

«Deviner» la ville d’Oran à travers des photographies en mouvement. Tel est le thème d’une exposition de photos, donnée la fin de semaine der-nière à l’Institut Cervantès d’Oran. La vingtaine d’œuvres exposées l’a été au préalable d’un atelier, «fondement de photographies avec Oran en arrière-plan», présidé par le photographe professionnel Il-ies Guebbal, et où ont pris part beaucoup de jeunes artistes

en herbe. Autant dire que les visiteurs ont été émerveillés, tant les œuvres étaient à la fois originales et de qualité. Les artistes ont décortiqué El Bahia, l’immortalisant sous de nombreuses formes. Oran en nocturne, avec les néons blafards du Front de mer et l’avenue Loubet. Oran en noir et blanc, où est mis en relief un vieux magasin de disques tout délabré, éveillant la nostalgie d’une époque. Oran vu, ou

plutôt aperçu, au travers des vitres d’un bus en mouvement. Bref, la ville a été «mitrail-lée» de flashs, et autant dire, à voir le résultat, qu’elle est assez «photogénique». Mer-credi dernier, à l’occasion de la journée de la ville, un ver-nissage a été donné au sein de l’Institut Cervantès, où ont été accrochées une vingtaine d’œuvres. Au cours du vernis-sage, des prix ont été remis aux auteurs des trois meilleures

photographies, et cela, suite à un concours dont le jury a été présidé par David Alvarado, directeur du Cervantès d’Oran, Kouider Métaïr, président de l’association Bel Horizon et David Herrero, directeur de la Société pétrochimique Fertial. À noter que le premier prix a été remis au jeune photographe en herbe Amine Fertas, pour une œuvre où on voit la Place des Victoires en nocturne. Akram El Kébir

Un total de 26 projets de dévelop-pement rural va être réceptionné

d’ici la fin du premier trimestre 2013, apprend-on de sources proches de la Conservation des forêts de la wilaya d’Oran. Les opérations en question ont connu leur lancement entre 2010 et 2011, à tra-vers plusieurs zones rurales de la wilaya, où les taux de réalisation dépassent

actuellement les 80%, tandis que les 14 projets de proximité lancés en 2012 sont à 20% de leur taux de réalisation. Les mêmes sources d’information ont signalé également que plus d’une cin-quantaine de projets de développement rural ont connu leur concrétisation entre 2009 et 2012 dans 6 daïras de la wilaya d’Oran, englobant 18 communes et 53 zones rurales occupés par quelque 15

500 foyers. Parmi les travaux qui ont été exécutés dans le cadre des projets de développement rural, on cite l’ouverture des pistes, l’installation des brise-vent, la plantation d’oliviers tout au long des che-mins ruraux, la correction torrentielle, mais encore le nettoyage et la désinfec-tion des forêts des détritus engendrés par les rejets des déchets ménagers et solides. A. Yacine

Une foule de visiteurs à l’exposition «Oran en mouvement»

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ASSASSINAT DE CHOKRI BELAÏD

Les fausses accusations contre l'Algérie

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A lors que des journalistes tunisiens désignent un haut fonctionnaire du ministère de

l’Intérieur comme étant le principal commanditaire du meurtre de Cho-kri Belaïd, le responsable du Front populaire, le porte-parole du collectif des avocats désigné par la famille du défunt pour suivre l’affaire a surpris vendredi les observateurs en accusant, sans fournir de preuves, «trois Algériens» d’avoir assassiné le leader politique. «J’ai reçu un appel téléphonique qui m’a confirmé que les tueurs du défunt sont des Algériens. Ces derniers ont franchi le territoire tunisien pour commettre leur crime (…)», a soutenu Faouzi Ben Mrad lors d’une conférence de presse animée à Tunis. Celui-ci a assuré détenir «des infor-mations obtenues d’un témoin selon lesquelles une personne originaire de Gafsa aurait fait entrer en Tunisie trois individus ayant la nationalité algérienne la veille de l’assassinat de Chokri Belaïd». Ces derniers auraient, a-t-il pour-suivi, quitté le territoire tunisien le jour même du meurtre. Cet avocat – dont les déclarations ont suscité le courroux de la famille de Chokri Belaïd – accusera, en outre, un parti politique (tunisien) d’avoir comman-dé le meurtre du leader de la gauche tunisienne, cela sans toutefois dire

de quelle formation il s’agit. Faouzi Ben Mrad a soutenu, par ailleurs, que «l’assassinat du militant d’Al Watad est une décision purement tunisienne». Non convaincue de la crédibilité des conclusions (impli-cation d’Algériens, ndlr) auxquelles il est arrivé, la famille de Chokri Belaïd a ainsi décidé de se passer des services de maître Faouzi Ben Mrad. Devant la réaction de la famille, celui-ci serait vite revenu sur ses propos. En mettant en doute l’indé-pendance et l’intégrité de la justice tunisienne et sa capacité à dévoiler

la vérité, Me Faouzi Ben Mrad s’est entre-temps aussi attiré les foudres du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) qui a tenu à exprimer son indignation et à dénoncer «la cam-pagne de dénigrement» qui vise les juges. Ainsi qu’il fallait s’y attendre, l’Algérie a également réagi avec véhémence à ses propos.

LE MÉCONTENTEMENT D’ALGER Dans une déclaration rendue pu-blique hier, le porte-parole du mi-nistère algérien des Affaires étran-gères, Amar Belani, a ainsi qualifié

d’«extravagants» les propos de cet avocat. «Bien que nous n’ayons pas pour habitude de commenter les informations de presse, je me dois de réagir aux propos extravagants attri-bués à l’ex porte-parole du comité de défense du martyr Chokri Belaïd, sur une prétendue implication de l’Algérie dans l’odieux assassinat de cette figure politique emblématique de la Tunisie que nous étions parmi les premiers à condamner énergi-quement», a indiqué Amar Belani. Et de poursuivre : «Je remarque que cet ex-porte-parole a rectifié lui-même ses propos et que ces derniers ont été récusés par la propre famille du défunt.» M. Belani n’a ainsi pas raté l’oppor-tunité pour mettre les points sur les i aux détracteurs de l’Algérie, surtout que cette affaire rappelle l’épisode récent durant lequel les Libyens avaient accusé à tort l’Algérie de soutenir El Gueddafi. A ce propos, il insistera particulièrement sur le fait que l’Algérie refuse de faire «l’objet d’une quelconque opération de mys-tification ou de diversion à travers ce genre d’élucubrations irrespon-sables et qu’elle reste résolument aux côtés du peuple tunisien frère qu’elle assure de toute sa solidarité dans ses efforts pour faire triompher ses idéaux et ses aspirations». Plu-sieurs cen- taines de personnes

ont, signale-t-on, manifesté hier sur l’avenue Habib Bourguiba, au centre de Tunis pour réclamer que l’assas-sinat de l’opposant Chokri Belaïd soit élucidé. Ce rassemblement, lar-gement organisé sur les réseaux so-ciaux, intervient au lendemain de la désignation du ministre de l’Intérieur sortant Ali Laârayedh pour former un nouveau gouvernement à même de sortir le pays d’une profonde crise politique. Les proches de l’opposant Chokri Belaïd accusent Ennahda d’être responsable de son assassinat le 6 février, un crime qui a profondé-ment déstabilisé la Tunisie. M. Laârayedh, qui a jusqu’au 8 mars pour former un cabinet de coalition, a annoncé jeudi l’arresta-tion de suspects de l’assassinat sans donner de précisions supplémen-taires. «L’enquête a bien progressé au point d’arriver à l’arrestation de suspects», a-t-il déclaré à la presse, sans toutefois préciser l’identité ou le nombre des personnes arrêtées. Les compagnons de Chokri Belaïd s’inquiètent pour leur part du fait que les ministres de l’Intérieur et de la Justice, deux dirigeants du parti isla-miste Ennahda au pouvoir, puissent contrôler l’enquête. C’est la raison pour laquelle des organisations internationales ont de-mandé que soit menée une enquête indépendante. A. Z.

Propos recueillis par Mehdi Bsikri

Quelle est votre analyse concernant l’as-sassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates tunisiens ?

Depuis les premières manifestations, après les bouleversements de décembre 2010, janvier 2011, qui ont conduit à la fuite de Ben Ali et de sa famille ; la Tunisie est restée dans l’œil du cyclone. Comme si l’avenir était inféodé à une vision figée de la démocratie à construire. Au-delà de la Tunisie, les mobilisations popu-laires constituent un défi pour les élites arabes qui doivent, collectivement, inventer un nou-veau modèle de gouvernance et de gestion de l’espace public. Depuis les élections d’octobre 2011, remportées par les islamistes, le gouver-nement dominé par Ennahda n’est pas parvenu à créer un lien avec la population, au-delà de son électorat, c’est de cette connivence que l’ac-tion politique tire sa légitimité. Cette histoire n’a pas été écrite. Au lieu de cela, on a assisté progressivement à un glissement de l’action publique vers une nouvelle forme d’arbitraire.

Comment cela ?Les manifestations du 9 avril 2012 ont été

violemment réprimées, avec leur cortège de

questions sur le déroulement des événements. Les protestations des chômeurs matraqués. Les réunions publiques de l’opposition attaquée par des milices dites de protection de la révolution. Les exactions commises par des groupuscules salafistes… Autant d’actes restés sans suite judiciaire et impunis. C’est dans ce contexte qu’intervient l’assassinat de Chokri Belaïd. Un choc, une rupture, un séisme. Naturellement, il n’est pas question ici d’accuser Ennahda d’avoir commandité ce crime. Il faut garder la raison et éviter les amalgames. En revanche, on peut légitimement réclamer au gouvernement d’assurer la sécurité de ses citoyens, de tous ses citoyens. De toute évidence, il a failli dans cette mission. La question à présent est de savoir comment rétablir le lien avec le pays réel, et quelle sera la capacité des islamistes et de leurs alliés au sein de la troïka, d’être les vrais acteurs du changement ?

Quels sont les scénarios à craindre pou-vant compromettre le processus de transition en Tunisie ?

Compte tenu de la nouvelle donne, créée par la mort de Chokri Belaïd, le tout nouveau Premier ministre, Ali Laarayedh, aura la charge de former un gouvernement qui devra renforcer la transition en cours, et surtout garantir une démocratisation réelle et non formelle. Il ne

suffit pas d’avoir remporté les premières élec-tions libres de l’histoire du pays. La démocratie est d’abord une pratique. L’autre aspect de la transition est la faiblesse de l’opposition. Sans programme, sans discours autre que celui de combattre les islamistes, sans réelle capacité de mobilisation. Elle n’apparaît pas comme une alternative crédible. Seul le syndicat UGTT incarne un contrepouvoir.

Le risque est qu’il sorte de son rôle de défense des intérêts des travailleurs pour se jeter dans l’arène politique, ce qui a été le cas, notamment, pour la journée de grève générale décrétée à l’occasion des funérailles de Chokri Belaïd.

Et puis, il y a les raisons exogènes, l’envi-ronnement régional dominé par l’instabilité politique et institutionnelle : Libye, Algérie, Mali ou Niger. La circulation des armes et les réseaux de contrebande qui profitent de cette situation pour prospérer… Enfin, il me semble que rien ne sera fondamentalement remis en cause, tant que les acteurs de la transition accep-teront l’idée du dialogue et de la confrontation d’idées.

La classe politique tunisienne risque-t-elle de basculer dans la violence ?

Non, je ne vois pas aujourd’hui de risque de cette nature. Il existe des groupuscules ten-

tés par la violence. Ils sont ultra minoritaires et sous surveillance. Je suis convaincu que le prochain gouvernement se focalisera sur les questions sociales. C’est son intérêt et celui de la Tunisie. Par ailleurs, les dirigeants d’Ennahda ont bien compris qu’une partie des Tunisiens, qui se sont retrouvés lors des obsèques de Cho-kri Belaïd, est leur base sociale, leur électorat. Pas question de laisser s’éloigner ceux qui ont permis la victoire et qui pourraient demain devenir moins conciliants.

Peut-on craindre un scénario similaire à celui des années 1990 en Algérie ?

Je ne crois pas. La situation est différente, le contexte international a changé et la nature du système politique devrait préserver, a priori, la Tunisie de ce genre de danger.

Pour autant, le risque d’une instabilité chronique, avec pour effet une forme de décon-nexion d’une partie de la société, par rapport aux élites politiques, serait un danger plus grand encore. La Tunisie pourrait devenir un pays sans avenir, car sans projet. Et la défiance pourrait se transformer en nihilisme social. D’où l’impor-tance pour l’opposition de travailler à un pro-gramme politique réaliste et crédible.

Ce serait le meilleur moyen de mettre la Tunisie à l’abri des soubresauts de la politique et de ses aléas. M. B.

KADER A. ABDERRAHIM. Chercheur à l’Iris

«Seul le syndicat UGTT incarne un contre-pouvoir»

Basma Khalfaoui veut poursuivre le combat de son défunt époux C. Belaïd

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L a prévention du cancer gas-trique par l’éradication de la bactérie helicobacter pylori

(HP) et le dépistage précoce chez les sujets à risque sont, entre autres, les recommandations retenues lors du 7e Colloque international consacré à helicobacter organisé, hier, par le Laboratoire algérien de recherche sur Helicobacter et le service de méde-cine interne de l’hôpital de Kouba et dédié à la mémoire du Pr Touchène ex-chef de service et le Pr Nadia Matougui. Les spécialistes ont souli-gné que 90% de la population algé-rienne est porteuse de cette bactérie mais qui n’évolue pas systématique-ment vers des maladies. La bactérie est par contre impliquée dans l’appa-rition du cancer gastrique. Elle est placée en tête des facteurs déclen-cheurs du cancer de l’estomac, selon les même spécialistes. Parmi les fac-teurs de risque, les spécialistes ont cité une alimentation déséquilibrée riche en graisse, protéines, sel et glu-cides et pauvre en légumes et fruits outre le tabagisme, l’alcool et l’héré-dité. La prise en charge de cette maladie passe, a-t-on précisé par la combinaison d’antibiotiques qui donne de bons résultats à hauteur de 70 à 80%. A noter que les travaux de la première thèse pour l'obtention du grade de docteur en sciences médi-

cales (DESM), portant sur le traite-ment thérapeutique pour l'éradication de l'helicobacter pylori, un germe qui vit dans l'estomac et à l'origine de gastrites, d'ulcères et de certains can-cers gastriques, ont été présentés en 2008 par le docteur Nadia Matougui du service de médecine interne de l'hôpital de Kouba. Cette première étude, contrôlée et randomisée, jugée de haute qualité pédagogique et thérapeutique, a été lancée en 2002 sur un échantillon de 772 malades (les femmes sont prédo-minantes dans cet échantillon) dans le cadre du laboratoire de recherche. L'auteur de ces travaux de longue

haleine et l'équipe de l'hôpital de Kouba peuvent s'en féliciter puisqu'un schéma thérapeutique est aujourd'hui établi pour traiter les malades algé-riens. Le docteur Matougui a précisé que l'objectif de cette thèse est d'éva-luer l'efficacité de cinq régimes théra-peutiques de première ligne dans l'éradication de l'Helicobacter pylori. Cette étude prospective randomisée a démontré que les malades présen-taient une gastrite dans tous les cas. «Nous sommes partis sur les schémas thérapeutiques les plus réputés dans le monde et nous avons conclu que le schéma le mieux adapté aux malades concernés dans l'étude est la trithéra-

pie (oméparazole, amoxiciline et métronidazole) à dose élevée», a-t-elle indiqué. La résistance très élevée des souches algériennes du germe aux antibiotiques, élément-clé de l'efficacité du traitement anti-helico-bacter pylori, a été démontrée par le Dr Matougui, en particulier vis-à-vis de la Clarithromycine qui a atteint des niveaux interdisant sa prescrip-tion dans ce cas. Le Dr Matougui a signalé que les principaux facteurs d'échec du traitement sont la mau-vaise observance et la résistance aux antibiotiques. Pour le directeur de thèse, le professeur Touchène, un tra-vail qui «constitue aujourd'hui une base scientifique pour traiter les malades algériens». Pour le e directeur du Laboratoire algérien de recherche sur helicobac-ter, le Pr Boudjela, de nombreux projets d’étude sont en cours. Quatre thèmes sont actuellement retenus, dont «l’helicobacter pylori et le can-cer», «HP et carence en fer» et autres. Le Laboratoire de recherche a atteint, depuis sa création en 2002, tous ses objectifs et «nous sommes aujourd’hui fier de ce travail que nous avons entamé avec le Pr Touchène», nous a confié le Pr Boudjela.

Djamila Kourta

PRÉVENTION DU CANCER GASTRIQUE

Eradiquer la bactérie helicobacter pylori, sa principale cause

Cesser de fumer réduit rapidement le risque cardiovasculaireL e risque cardiovasculaire pour les

fumeurs est deux fois plus impor-tant que celui des non-fumeurs. Cependant, les fumeurs repentis ont pratiquement un risque aussi faible que les personnes du même âge qui n'ont jamais fumé. Plus encore, les fumeurs sont affectés par la maladie cardiovas-culaire à un âge beaucoup plus précoce que les personnes qui n'ont jamais fumé ou qui ont fumé mais ont arrêté. Cette étude de l’Helmholtz Association of German Research Centre, publiée dans l’édition de février de l’European Journal of Epidemiology montre que l'effet positif de l'abandon du tabac est perceptible extrêmement rapidement. «En synthèse, un fumeur de 60 ans a le même risque d'infarctus du myocarde qu’un non-fumeur de 80 ans et le même risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) qu’un non-fumeur de 70 ans. La dose et la durée du taba-gisme ont aussi leur impact sur le risque de maladie. Ainsi, plus un fumeur consomme de cigarettes quoti-diennement, sur une période de temps prolongée, plus élevé est son risque cardiaque.» L’étude a porté sur les données de la cohorte allemande Esther dont les participants, au départ, n'avaient pas subi de crise cardiaque ou d’AVC avant le début de l'étude et dont l'état de santé a été évalué 10 années plus tard. Les scientifiques ont égale-ment pris en compte les autres facteurs de confusion tels que l'âge, le sexe, la consommation d'alcool, le niveau d’éducation, la pratique de l'exercice physique ainsi que la pression arté-rielle, le diabète, le taux de cholestérol, la taille et le poids. La cohorte était composée de 17,2% de fumeurs actuels, 31,7% d’anciens fumeurs et 51,1% de personnes qui n'avaient jamais fumé. A la fin de l’étude, 261 participants avaient subi une crise car-diaque, 456 un AVC et 274 un décès avec cause cardiovasculaire. La plupart de l'excès de risque disparaît dans les 5 ans qui suivent l'abandon du tabac. «Comparativement aux personnes qui continuent de fumer, le risque d'infarc-tus du myocarde et d'AVC est réduit de plus de 40% déjà dans les 5 premières années qui suivent la dernière ciga-rette», explique Carolin Gellert, auteur principal de l'étude. L'arrêt du tabac apparaît donc fortement et rapidement bénéfique, même à un âge avancé.

Source: European Journal ofEpidemiology (February 2013)

L es enfants souffrant d’un rétinoblastome (can-cer de la rétine) seront désormais pris en charge

en Jordanie après accord de l’expertise du minis-tère de la Santé, selon le directeur général de la Caisse de sécurité sociale, Fadhel Chokri Bouziane. «La CNAS est disposée à conclure un contrat d’une année avec l’hôpital Roi-Hussein en Jordanie, pour une prise en charge des enfants atteints de rétinoblastome dans l’attente de la formation de spécialistes et l’ouverture de centres spécialisés», a indiqué M. Bouziane dans une déclaration à l’APS. La CNAS avait procédé à des transferts d’enfants malades vers deux hôpitaux européens, en vertu d’un contrat qui a été résilié suite à une décision de la Commission nationale des transferts des malades à l’étranger. Il a démenti, en outre, l’existence de

différends avec les hôpitaux européens concernant les dettes de la caisse, affirmant que celle-ci prenait à ses frais les soins et se soumettait aux décisions de la commission sus-citée (qu’il a qualifiée d’«indépendante») et de l’expertise du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospita-lière. Le rétinoblastome chez l’enfant est considéré comme une maladie rare qui mène à la cécité et au décès, a précisé Dr Fatiha Ghachi, du service du cancer des enfants au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC). Cette maladie apparaît chez l’enfant de moins de deux ans, qui présente une prédisposition génétique de 60%, notamment la consanguinité, a-t-elle dit, avant de relever l’existence de plusieurs cas au sein d’une même famille. Elle a déploré

cependant le non-respect par les familles, au sein desquelles un rétinoblastome a été diagnostiqué, des recommandations du Conseil des maladies génétiques du CPMC pour éviter l’apparition d’autres cas. En cas de rétinoblastome unilatéral, a-t-elle poursuivi, le CPMC opte pour l’énucléation (ablation chirurgicale de l’œil) ou la radiothérapie mais en cas de rétinoblastome bilatéral, il procède à l’énucléation d’un œil et au traitement de l’autre. Certains cas ont nécessité des transferts vers des hôpitaux européens en raison de l’absence de moyens indispensables pour une bonne prise en charge, a ajouté Dr Ghachi. Il est à signaler que le CPMC prend en charge 25 cas dont 17 graves ; presqu'autant de patients sont traités à Oran. D. K.

CANCER DE LA RÉTINE

Les enfants seront pris en charge en Jordanie

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Brazzaville (République du Congo)

De notre envoyé spécial

Après Saint-Malo, en France, la manifestation a largué ses amarres en Afrique centrale. Au pays d’Alain Mabanckou. 80 écrivains (dont les Algériens Boualem Sansal et Yahia Be-

laskri), des réalisateurs de cinéma, des hommes de théâtre et des artistes peintres connus à l’échelle planétaire ont exposé, confronté leurs idées, imaginé et raconté leur continent avec éloquence, sans tabou ni stéréotype. Sans complexe. «Un monde meurt et avec lui bien de nos repères… Un autre monde naît, dans le tumulte et le chaos, mais avec une formidable énergie. Crises, convulsions, terribles crispations… Surgissement de nouvelles générations imposant d’autres sons, d’autres rythmes, d’autres voix, un nouveau monde. Et une nouvelle Afrique qui entend prendre sa place dans le siècle qui commence…» Ont présenté le festival, à son ouverture, ses deux directeurs, les écrivains congolais Alain Mabanckou et français Michel le Bris. Une présentation d’un festival de diversités, haut en couleur, en idées… Une Afrique ou des Afriques racontées dans leurs pa-radoxes par ses penseurs respirant dans ses tripes ou ailleurs, par des intellectuels occidentaux ayant un lien avec le continent. Des états généraux de

littératures africaines d’expression francophone, anglophone et lusophone. Les nationalités ont dis-paru, laissant la place et la parole aux arts. Sansal et Belaskri ont raconté leur Algérie. Le peintre Frantz Zéphirin a peint son Haïti. L’écrivain Agua-lusa José Eduardo a décrit son Angola. Le contes-tataire de l’apartheid André Brink a fait le récit de ses décennies d’engagement. La voix de la littéra-ture égyptienne, Khaled Al Khamissi, a dit la crise qui traverse son pays. Alain Mabanckou, l’un des chefs de file de la jeune génération d’écrivains africains, a plaidé pour une littérature monde. Le romancier et éditeur Michel Le Bris a défendu l’idée d’une littérature ouverte sur le monde. Le «troubadour» breton, Yvon Le Men, a lu son existence marginale. Leïla Kilani, la réalisatrice

marocaine, a exploré l’enlise-ment et les fantasmes d’une jeunesse marocaine avide de brûler sa vie. Et il y avait aussi le Tanzanien Abdulrazak Gur-nah, le Béninois Florent Couao-Zotti, le Nigérian Hélon Habila, les Maliens Ousmane Diarra et Sami Tchak, la néerlandophone Lieve Joris et les autres, et les autres… De ce bouillonnement d’univers culturels est née une anthologie reprenant les meil-leurs textes des auteurs afri-

cains. Yahia Belaskri a clôturé le festival, dans le magnifique jardin

du Palais des congrès, avec un beau poème de Georges Séféris, intitulé Reniement : «Sur la plage secrèteComme blanche colombeNous mourions de soif à midiMais l’eau était saumâtre.Sur le sable d’orNous avons écrit son nomMais la brise marine a souffléEt les mots furent effacés.Avec quel élan, quel cœurQuel désir et ferveurNous vécûmes notre vie : une erreur!Ainsi nous avons changé notre vie!

Chahredine Berriah

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 17

C U L T U R E

MUSIQUEFESTIVAL «ÉTONNANTS VOYAGEURS» DE BRAZZAVILLE (RÉPUBLIQUE DU CONGO)

Un bouillonnement d’univers culturels

● Brazzaville, la capitale politique de la République du Congo, a abrité du 13 au 17 février le festival culturel international Etonnants Voyageurs ● Une rencontre sur le thème «L’Afrique qui vient»

● Un véritable dialogue de nations, de cultures…

Inayen revient avec un best of■ Aussitôt dans les bacs, aussitôt épuisé. Le meilleur du cru Inayen n’a donc pris aucune ride. Un premier jet du dernier album, Aka Kan, distribué à Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira et Alger, est vite parti en dépit de la concurrence, quasi sans relâche, des sorties de produits spécialisés dans le déhanchement. Dans son dernier album, Inayen nous propose des reprises de ses meilleurs tubes qui ont fait les folles années des inénarrables émissions cultes Rock Dialna, Qabsa Chema et Bled Music. Mais Nacer Aftis, alias Inayen, ne veut pas se contenter de replonger dans le souvenir de ses fans des années 1980, il veut aussi conquérir un public plus jeune. A côté de ses anciens titres, il propose de nouvelles chansons travaillées sur un autre tempo, sur des sonorités plus actuelles. Aka Kan, pour dire que, même dans les nouvelles chansons, Nacer signe et persiste toutefois dans le même style, celui qui l’a hissé dans les premières loges des hits parades des années 1980 et que les Aziz Smati, Mohamed Ali Allalou et Hakim Laroussi montaient en vrais pros. Le «best of» repropose Dela, resté en tête des hit parades 10 semaines en 1986, et dans le même classement Fkankem, se hissant à la troisième place derrière le tube de Mami, Ma Andi Hadja Fenass. Il met au goût salsa deux autres anciens tubes Takhatemt et Andalats. Tandis que le nouveau tube S’high Imaniw est enjolivé de rythme chaâbi au mode zidane. C’est une complainte qui prend sa source dans la bohème de son auteur. Une pointe de déhanchement est enfin proposée dans Gouraya, une ballade invoquant la sainte patronne de Béjaïa dans la réalisation de l’amour idyllique. Toujours dans le thème de l’amour difficile, deux chansons inédites, Ray n’vavam et Adane Oussène. Les thématiques ne sont pas toutefois arrêtées, elles vont de la chanson engagée Inayen ou Lahwa n’tuber au drame social avec Tighri, l’appel d’un handicapé visuel. Voilà donc un album qui nous replonge dans les fabuleux eighties des T34, Inasliyen, Polyphène, Raïna Raï et nous dit en même temps que le lien avec ce qui se fait aujourd’hui est possible. En tout cas, Inayen a su remettre au goût du jour son cocktail de reggae, folk et free jazz. Avec des arrangements signés Boualem Bouzouzou et Bazou. R. Oussada

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L’auteur algérien Boualem Sansal (à gauche)

C’était pour mettre en avant la difficulté qu’il y a à cerner une problématique dont

le débat est considéré, d’emblée, comme infini. «Il est pratiquement impossible de parler de la carte linguistique sans poser, par essence, un problème politique», ajoute l’universitaire de la section anglais du département des langues étrangères d’Oran. Néanmoins, l’objet de son intervention est plus circonspect avec «Les stratégies de langues dans les textes fondateurs (et fondamentaux) en Algérie». Par textes fon-dateurs et fondamentaux, on entend la proclama-tion du 1er Novembre 1954, la plateforme de la Soummam, le Projet de programme pour la réa-lisation de la Révolution démocratique populaire (Tripoli, CNRA, juin 1962), la Charte de 1963 et 1976, la charte pour la paix et la réconciliation nationale de 2005, la plateforme d’El Kseur de 2001 et, enfin, les Constitutions. Les textes fon-dateurs se distinguent des Lois fondamentales par le fait que les premiers sont produits par les acteurs de l’histoire (généralement un groupe restreint) afin d’expliquer une action (le cas de la proclamation du 1er Novembre), alors que les secondes répondent ou devraient répondre à un consensus social, telle la Constitution qui est censée traduire l’esprit d’organisation d’une na-tion autour d’un ensemble de valeurs partagées. En analysant son corpus, le professeur Lakh-dar Barka fait ressortir trois âges liés à cette idée de langue. En précisant que les frontières temporelles sont difficiles à cerner, il distingue un âge de la crispation identitaire, un âge de la crispation liée à la graphie et, enfin, un âge de la communication et de la conscience discursive.

Même si les évolutions ne sont pas forcément linéaires, ce triptyque rend compte et donne une idée de la manière avec laquelle le statut des langues a été traité en Algérie. La référence à la civilisation arabo-musulmane, comme élé-ment identitaire qu’on va opposer au départ aux valeurs imposées par la colonisation, a conféré une dimension sacrée à la langue arabe qui va se retrouver dans certaines décisions prises ulté-rieurement, alors que le pays avait déjà recouvré sa souveraineté. Le chercheur évoque la loi promulguée, dans les années 1970, prohibant la transcription de cette langue avec des caractères autres que les siens et les interdictions liées à l’usage des autres langues dans certains secteurs, au fur et à mesure que la politique d’arabisation avançait. L’aspect autoritaire et le caractère non négociable inhérents au ton utilisé dans la for-mulation des textes ont été soulignés, passages à l’appui, par le conférencier qui explique que cette attitude a eu comme conséquence d’éva-cuer tout débat sur le statut des langues étran-gères d’une part, et celui de l’arabe parlé et de la langue amazighe d’autre part. Durant la guerre de Libération, il y a eu pourtant une évolution remarquable entre la Déclaration de Novembre et la Plateforme de la Soummam, la première étant une déclaration d’action et la seconde un consen-sus intellectuel (il cite Abane Ramdane) avec une capacité d’abstraction basée sur un référentiel idéologique qui, sans aller jusqu’à proposer des statuts particuliers, fait clairement référence à la culture populaire, sous entendant, en résumé, la prise en charge de l’arabe parlé et de la langue amazighe. Djamel Benachour

CENTRE D’ÉTUDES MAGHRÉBINES

Stratégie des langues dans les textes fondateurs

● «Parler des langues, c’est aussi faire de la politique», admet le professeur Lakhdar Barka Sidi Mohamed en préambule à la conférence qu’il a

donnée au Centre d’études maghrébines (CEMA).

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C’est devant une assistance relativement clairsemée — week-end oblige et manque de stationne-ment — que les lampions de Rock Belda se sont

éteints, avec le passage sur scène des groupes Charly Fiasco, D’zaïr ainsi que les talentueux musiciens et chanteurs Joe Batoury et Samir Farès. L’ambiance était des plus explosives. Le coup d’envoi de ce quatrième et dernier spectacle a été donné par Samir Farès. A la fois auteur-compositeur et interprète, cet artiste à la musique aux sonorités folk et rock a enivré l’assistance de belles ballades musicales, tirées de ses derniers enregistrements dont, entre autres, Sourires de Rym, Win telkay kifi et l’incontournable titre Li sar issir. D’une voix cristalline, il a parlé d’amour, d’amitié, de la beauté du monde et aussi de ses travers. Maniant aussi bien le guem-bri que les percussions, Joe Batoury, chan-teur traditionnel de la confrérie gnawie d’Alger, a présenté de sa voix douce des chants sacrés et des reprises sur des riddims roots reaggae. Hey Joe de Jimmy Hendrix, Aïcha, Soudani Madyou sont, entre autres, les titres interprétés. Le groupe toulousain de punk rock français Charly Fiasco a, lui aussi, fait un tabac sur scène avec des chansons de leur dernier album intitulé Un brin d’essence dans la déroute. Parmi ces titres, citons Les bonnes questions, La poésie au bout d’une corde, juste une question d’amour propre ou encore Elo-cution sentimentale. Le légendaire groupe algérien de rock, Dzaïr qui, signalons-le au passage, a acquis maturité et profession-nalisme depuis une quinzaine d’années, a conquis l’assistance avec cette synthèse de sons rock, blues, châabi et gnawi, chantés en arabe dialectal. Le groupe a revisité certains anciens et présenté de nouveaux titres. Comme attendu et souhaité par tous, la soirée s’est clôturée par un bœuf auréolé de succès, reprenant l’incontournable Ha-lou el bibène, un hommage à la jeunesse algérienne en quête d’ailleurs... En somme, ce rendez-vous musical, dédié à plusieurs styles musicaux, a permis à six groupes de jeunes musiciens toulousains et à dix groupes algériens de partager des moments musicaux et humains à la fois. L’idée du projet Rock Belda date de deux ans déjà. C’est à la suite d’une rencontre

entre les initiateurs, Taher Ali de Dynamo de Toulouse et Hakim Lâadjel du groupe D’zaïr, que le projet s’est concrétisé. Pour rappel, Dynamo de Toulouse est une salle de 400 personnes avec 340 dates de concerts sur l’année. C’est une petite entre-prise dirigée par un collectif toulousain, composé de plusieurs associations acti-vant dans de nombreuses manifestations culturelles, regroupant des artistes locaux nationaux et internationaux. Hakim, du groupe D’zaïr, se rappelle que le premier contact avec Ali a été via la Toile. Le premier responsable de Dynamo est venu ensuite à Alger où le groupe D’zaïr lui a proposé des groupes. «Nous voulions faire un échange réciproque de concerts dans nos pays respectifs. Nous nous nous sommes produits en décembre dernier à Toulouse. A Alger, c’était beaucoup plus complexe. Il fallait solliciter un organisme pour la faisabilité.... Dieu merci, l’ONCI a répondu favorablement à notre demande», confie Hakim. Le bilan, selon notre inter-locuteur, est plutôt positif : «Je suis content de ce rendez-vous musical. L’échange et le partage étaient au rendez-vous. Nous voulons, par ailleurs, que Rock Belda reste à Alger tout au long de l’année, afin de pro-mouvoir les jeunes artistes et se produire à la salle Atlas. Nous voulons donner la chance à des groupes pas connus et ce, à travers le territoire national. Il ne faut pas

oublier que l’Algérie n’a pas encore son festival de rock.» Abondant dans le même sens, Taher Ali estime que le but a été atteint, l’échange musical et humain réussi : «Après avoir été invité à un voyage initiatique à travers Alger suivi de quatre fabuleux concerts dans une salle mythique, les musiciens tou-lousains sont repartis chez eux avec l’idée d’une Algérie contemporaine.» De son côté; le leader du groupe Charly Fiasco, Romain Boule; révèle que les musi-ciens toulousains ont profité de chaque se-conde de leur séjour à Alger : «L’ensemble des musiciens invités au Rock Belda se sont produits en respectant la ligne musi-cale. J’ai beaucoup apprécié la soirée de hip-hop où j’ai découvert une énergie revendicative de la jeunesse algéroise. Une jeunesse ouverte d’esprit, musicalement et culturellement. J’espère que Rock Belda se pérennisera dans le temps.» Rock Belda est marqué par trois moments forts. Le premier en décembre dernier, quand des groupes algériens et toulousains se sont produits à Toulouse. Le deuxième à Alger la semaine dernière, et le dernier, dit «match retour», est fixé en juin prochain à Toulouse, avec la présence d’artistes algérois en différents lieux de la scène tou-lousaine. Ce dernier rendez-vous musical coïncidera avec la Semaine algérienne. Nacima Chabani

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 19

C U L T U R E

BLOC-NOTESCLÔTURE DU RENDEZ-VOUS MUSICAL ROCK BELDA

Partage musical et humain

● Après quatre soirées bien pleines, la manifestation musicale Rock Belda s’est clôturée vendredi soir, à la salle Atlas de Bab El Oued, sur un satisfecit partagé par les organisateurs et le public.

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■ MUSIQUESalle El MougarJeudi 28 février 2013 à 18h : spectacle Comedia del arte, en collaboration avec le Centre culturel italien.

■ ATELIERS DE LECTURE SCÉNIQUEDu lundi au samedi 16 mars 2013 à l’Institut français d’Alger. Si vous êtes comédien, lecteur déjà confi rmés (niveau amateur, bon lecteur, semi-professionnel), envoyez un mail avec nom, prénom, date de naissance, portable et adresse internet à l’adresse : [email protected] : Jean-Paul Delore, comédien et metteur en scène, en présence de ses musiciens.Restitution de l’atelier (récital de poésie) : samedi 16 mars à 19h, à la salle de spectacles de l’Institut français d’Alger.Merci aux personnes voulant s’inscrire de s’assurer de leur disponibilité pendant toute la durée de l’atelier :lundi 11 (journée), mardi 12 (matin), mercredi 13 (journée), jeudi 14 (matin), et samedi 16 jusqu’au soir (restitution de l’atelier).Ateliers gratuits.

■ CONCOURS DE POÉSIE l’Etablissement arts et culture de la wilaya d’Alger relance le concours de la meilleure poésie dans sa 11e édition. Cette compétition littéraire, qui coïncide avec la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance, est ouverte du 27 janvier jusqu’au 27 mars 2013 sous le thème «Mémoire et poésie». Ce concours, qui est un espace d’expression libre off ert aux amoureux du verbe, s’adresse à toutes catégories, dans toutes les langues en usage en Algérie : arabe classique

et dialectal, tamazight et le français. Les participants doivent envoyer trois œuvres inédites en cinq exemplaires chacune, accompagnées d’une fi che de renseignement à l’adresse suivante :Etablissement arts et cultureBibliothèque multimédia de jeunesse38-40, rue Didouche Mourad. AlgerTél.: 021 63 20 4606 61 59 01 04Les œuvres des candidats seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et de poètes. Trois grand prix pour chaque langue seront décernés.

■ CINÉMAPoursuite jusqu’au 25 février de la projection du fi lm Palmier blessé de Abdellatif Ben Amar, à raison de 3 séances/jour à 14h, 17h et 20h.Le 26/27 et 28 février 2013, artiste à l’affi che : Hassen El Hassani avec la projection des fi lms suivants :Mardi 26 février 2013, à 14h et 18h : Les Portes du silence. A 16h et 20 h : Les Déracinés.Mercredi 27 février 2013 à 14h et 18h : Les Portes du silence. A 16h et 20 h : Les Déracinés.Jeudi 28 février 2013 : à 14h Les Portes du silence.

■ ARCHIVESLes archives du Fonds Jacques Berque ont été transférées, le 21 février, de Belfort à Frenda.Cette partie du fonds était hébergée, depuis une douzaine d’années, au Centre des archives de Belfort. Avant sa disparition en juin 1995, J. Berque avait chargé son épouse, Ju-lia, de faire don à la ville de Frenda de sa bibliothèque et de celle de son père Augustin.Après de longues tractations, les livres imprimés ont pu être transférés à Frenda.

L’amitié franco-algérienne musicalement parlant

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L e village de Beni Lalam, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, se distingue non seulement

par sa position géographique mais aussi par son histoire riche en événements, notamment sur le plan de la résistance à l’occupation étrangère dans notre pays. Une succession de faits historiques qui fait de cette contrée un lieu symbolique, qui rime avec combat. Depuis 1871 et la bataille de Lechbour, au cours de laquelle est tombé le héros Ali Ben Belkacem, jusqu’au déclenchement de la lutte de Libération nationale, le arch des Beni Yalam s’est illustré par sa bravoure et son patriotisme en livrant plusieurs batailles à l’ennemi, comme celle de Ikherbane en 1956, ou celle de Ighil Imoula en 1958, ou encore celle de Resfa dirigée par Si Hmimi et certains membres de la famille Belazoug. En 1956, le village a été le théâtre d’une bataille farouche où l’ennemi, sous la conduite du lieutenant Fallan, y a laissé des plumes et des pertes considérables. Les représailles ne tarderont pas puisque

le 17 février de la même année, l’occupant fera des lieux une base semant la terreur et la désolation parmi la population «indigène». La riposte a été fulgurante et le mois de mars 1956 a été marquant, puisque l’organisation de la révolution s’est dotée, en ces lieux, d’un commandement dirigé par Belazoug Mohamed, secondé par Boukedjar Bachir et Belazoug Abdelkader et un groupe important de moussabiline de la région. a famille Belazoug, pour rappel, a payé un lourd tribut lors de l’insurrection contre l’occupation française et ce n’est pas un hasard, si le nom de cette famille conservatrice et révolutionnaire figure en bonne place dans la stèle dédiée aux chouhada. Les rares rescapés de la période de feu vous conteront les faits d’armes accomplis par les fils de cette région, en mettant en avant le rôle de Tayeb Belazoug, le vétéran, né en 1907. Le premier qui a rejoint les rangs de l’ALN en 1955, et qui a eu l’insigne honneur de lancer la révolution dans cette contrée, en la dotant de l’armement nécessaire et qui a pris une part active, avec son épouse,

née Redjal, aux batailles de Beni Lalam en 1955, de Tila en mai 1956. Tayeb a été membre du commissariat politique. Sa connaissance de l’armement, il la doit au fait qu’il commerçait dans ce domaine et qu’il n’a pas hésité, dès son engagement dans la révolution, à doter ses pairs

d’un lot important d’armes. Tayeb

tomba au champ d’honneur en 1958,

non sans avoir semé cette graine qui

enflamma cette contrée, insufflant en

elle le goût du sacrifice et de la lutte.

Le village de Beni Lalam, qui a

donné ses meilleurs enfants à la

patrie, est fier de son passé, truffé

d’actes héroïques qui font la fierté

de la génération montante, qui se

rappelle au souvenir de ses aînés, là-

haut sur la montagne où son gravés

à jamais les exemples éternels de la

résistance …

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 21

H I S T O I R E

Manseur Saïd, le résistant de Tifrit1830-1930, un siècle de colonisation. Cette année est fêtée en grande pompe par les colons. Toute l’Algérie est en effervescence. Aussi, comment se douter que deux années plus tard, l’Algérie allait donner naissance à un enfant qui deviendra le pire ennemi de ces fêtards ? A Alger, rue de la Marine, le 8 février 1932, Saïd Manseur voit le jour dans une famille modeste. «Libérer le pays» sera son cheval de bataille durant toute sa jeunesse et ce, jusqu’à l’indépendance en 1962, à ses 30 ans. A peine a-t-il vu le jour, que la rue est son terrain de jeux. Il n’y a pas de place à l’école pour le petit indigène qu’il est, comme pour tous les petits Algériens d’ailleurs. A neuf ans, alors que les petits Européens jouent aux billes, à cache-cache, aux gendarmes et aux voleurs, Saïd «s’amuse» à travailler au port. A neuf ans, il gagne sa vie, plutôt celle de sa famille et, comme une fourmi, il dépose au creux de la main, qui l’a nourri et bercé, le pécule rudement gagné. A 13 ans, Saïd s’intéresse au sport de com-bat, comme tous les jeunes de son âge. Il pratique la boxe, un sport bien prisé par les jeunes Algériens. Les «événements» du 8 Mai 1945 éclatent comme une poudrière. Et d’un seul cri, le peuple opprimé réclame sa liberté. Saïd y prend part, ayant déjà pris conscience de cette injustice qui sévit sur ses terres. C’est un petit homme du haut de ses 13 ans, et cette manifestation, c’est avant tout la sienne. 1945 le voit se transformer en homme, lorsque son sang arrose cette terre tellement chérie : deux balles ont transpercé sa jambe. Il lui faut continuer de vivre, mais il n’a pas fait d’études. A 14 ans, il se doit de survivre avec son physique de sportif. C’est ainsi qu’il devient scaphandrier car ayant plusieurs bouches à nourrir. Il s’en sort bien pour un illettré. Seize ans, un âge trop avancé pour faire de la boxe, alors que le pays a besoin de tous ses hommes pour se faire entendre, se libérer. Saïd s’engage corps et âme pour la cause nationale : combattre l’occupant par les armes. Il est dénoncé par les cagoulés et arrêté dans un barrage à Port Saïd, un endroit qui porte aussi, ironie du sort, son nom. Emmené au centre de tri de Beni Messous, il est torturé et suspendu à un arbre par les pieds, la tête en bas. Pour ac-croître son supplice, on lui écarte les jambes. Il restera, dans cette position, plusieurs jours d’affilée, mais c’était sans comp-

ter sur cette fougue de jeune avide de li-berté, du droit de vivre en toute liberté. Relâché après quelques mois, Saïd reprend le combat pour la cause qu’il a épousée le jour de sa naissance. Avait-il entendu ce jour-là la tris-tesse de sa mère, alors que les colons jouissaient de la belle Algérie ? Cette fois, il est agent de liaison et, est chargé de récupérer des armes. Après plusieurs missions bien accomplies, accompagné d’un camarade de combat, il doit traverser un barrage. Les militaires lui intiment l’ordre de s’arrêter. Les armes sont cachées dans le châssis de sa voiture, et il n’a pas d’autre choix que de forcer le barrage. Il est pris en chasse. Une course-poursuite s’annonce fatale pour les deux jeunes Algériens. Pour sauver la vie à son camarade, il le pousse et le jette hors de son véhicule. Son ami s’en sort indemne, mais Saïd est malheureusement blessé. Cette blessure indélébile, c’est le prix de sa liberté, puisqu’il la traînera pour toujours, lui causant une invalidité à vie. Saïd tombe entre les mains de ses pires ennemis. Il est arrêté et torturé. La prison est encore un rempart à franchir pour atteindre cette liberté tant espérée. Il y subit les pires sévices. Les tortures sont de plus en plus atroces. Meurtri dans sa chair, Saïd ne laisse pas son rêve se briser. Même si, parfois, le doute le ronge lorsque les êtres qui torturent n’ont plus rien d’humain. Les décharges électriques s’emparent de son corps, l’atteignant au plus

profond de ses blessures. Emprisonné, Saïd «s’évade» en apprenant à lire et à écrire. De cette geôle, il sort blessé dans sa chair et dans son âme, mais toujours aussi fier. 1962 voit se réaliser le rêve de millions d’Algériens. C’est au tour des «indigènes» de fêter dans la liesse, cette Algérie libre. Cette indépendance tant attendue a un arrière- goût amer pour Saïd, car beaucoup de ses amis ne sont plus là, ayant sacrifié leur jeunesse pour l’amour de la patrie. Les années passent. Il travaille dur pour élever ses huit enfants, sans se ménager, malgré son invalidité. Les amis et les compagnons d’armes de Saïd partent les uns après les autres, et ce chagrin le ronge, l’use lentement… Il perd goût à la vie. Le 8 février 2012, pour ses 80 ans, Saïd Manseur est triste. Il pense tout haut : «Je suis fatigué, je veux partir…». Il faut dire que Dieu était à l’écoute, car, trois jours plus tard, il est parti.Aujourd’hui, Saïd Manseur repose sur une colline de son village adoré, Tifrit Naït El Hadj, à quelques kilomètres d’Azzefoun. Le 11 février 2012, tous les villageois ont œuvré pour dégager les routes bloquées par la neige, afin qu’il repose au cime-tière de Taramacht. C’était son dernier souhait.

Voilà déjà une année qui passe sans lui, sans sa présence, sans son fameux rire à gorge déployée qui s’entendait à des kilomètres, sans ses fameuses phrases si particulières chargées de bon sens. Ses enfants sont fiers de lui, de son parcours. Saïd Manseur a accompli son devoir envers sa patrie. Le premier anniversaire de sa disparition coïncide avec le cinquantième anni-versaire de l’indépendance, une indépendance douloureusement arrachée.

AIMER MON PÈREAimer tes cheveux blancs que les ans ont décolorésAimer ton visage que la souffrance de la vie a modeléAimer tes ridules que le temps a creusées Aimer ton cœur, noyé dans la candeurAimer ton rire et tes qualitésEncore plus tes défauts, car ils font ta singularitéAimer ton invalidité que ta bravoure a générée On t’aime, depuis que la vie coule dans nos veines,Jusqu’à ce qu’elle s’éteigne, ce sera toujours idem. Les enfants de feu Manseur Saïd

VILLAGE BENI LALAM (BORDJ BOU ARRÉRIDJ)

Un symbole de résistance

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penséePour notre mère MALIKA ZERA RILe 23 février 2012 fut une très belle journée. Nous t'avons accompagnée à ta dernière demeure en silence et avec beaucoup d'émotion. Tu es partie sans bruit ; tu t'es éclipsée comme le font les astres, juste pour une éternité sabbatique. Le mal, c'est l'absence que tu as laissé. Ce qui reste, ce sont nos souvenirs. Tout ce qui nous a échappé et que l'on croyait éternel sera ancré à jamais dans nos mémoires et dans nos cœurs. Et peut-être le temps estompera cett e profonde douleur... Je te rassure, nous sommes toujours aussi unis et chacun de nous continue de poursuivre son bonhomme de chemin. Maman, Mamy, Mimi, pour toi, là où tu es, nous prions Dieu pour que tu puisses reposer en paix.

Tes enfants (Lilia, Hédia, Slim, Nabil et Myriam), tes petits-enfants (Milou, Rimène, Rosa, Yacine et Sara) et tous ceux qui,

un an après, pensent très fort à toi

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 25

C O N T R I B U T I O N

du «problème touareg»La situation s’est compliquée lorsque les élé-ments de l’ADC quittèrent leur cantonnement de Kidal pour rejoindre la montagne, suite à l’assassinat d’un de leurs compagnons d’armes. Cette détérioration de la situation sécuritaire suscita les craintes de voir la région au bord du gouffre, d’autant plus que l’Algérie suspendit sa médiation pour protester contre les accusa-tions de soutien à la rébellion formulées contre elle par certains organes de presse maliens. Toutefois, suite à l’insistance des deux parties, gouvernement et rebelles, l’Algérie reprit sa médiation mais posa ses conditions : elle aurait souhaité être le seul médiateur et prési-der la commission de suivi de l’application de l’Accord d’Alger. Ces deux conditions peuvent être comprises comme une allusion faite aux interférences du voisin libyen dans le dossier touareg et le laxisme des autorités de Bamako quant à l’application effective de cet accord. Le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines dira : «l’Algérie a suspendu sa médiation dans le conflit du Nord-Mali pour montrer à ceux qui l’accusent qu’elle est désin-téressée et que sa seule motivation était de rapprocher les frères du nord Mali.»(29)

La confusion que fit planer Ag Bahanga quant à son adhésion à l’application des Accords d’Alger n’était pas pour faciliter la tâche des autorités algériennes. Sa déclaration depuis Tripoli, le 13 octobre 2008(30), selon laquelle il ne se sentait plus représenter par le porte-parole de l’ADC pouvait être comprise comme une manière de se démarquer des accords passés et d’aller vers de nouvelles négociations avec le gouvernement malien. Cependant, l’ATNMC, n’ayant pas réussi à amener le Mali, et ce, malgré des contacts informels, notamment à Tripoli, à la table de négociation n’a pas pu obtenir une reconnais-sance officielle. Toutefois, l’organisation d’Ag Bahanga resta le seul mouvement armé qui continua à poser le problème des rapports entre les Touaregs maliens à leur Etat par la voie des armes, et ce, jusqu’à l’avènement de l’actuelle rébellion.

V- LE CONFLIT LIBYEN ET LE PROBLÈME TOUAREGLes Touaregs sahéliens, installés en terres libyennes depuis des décennies et qui avaient presque perdu tout lien avec leur pays d’ori-gine, ont été les premiers à servir de chair à ca-non et à être envoyés en première ligne du front à Misratah, Zaouia et Tripoli, pour défendre le

régime d’El Gueddafi. De l’avis des observa-teurs, ils ont contribué, par leur engagement militaire, à retarder de plusieurs mois l’issue de la guerre et cela malgré les bombardements de l’aviation de l’OTAN. Deux tendances ont vu le jour au sein des Toua-regs sahéliens lors d’une réunion qui eut lieu à Sebha, au mois d’août 2011, suite à la défaite de l’armée libyenne : ceux qui considéraient que leur installation en Libye n’avait plus de sens après la chute d’El Gueddafi et que le moment était venu de rentrer chez eux, et ceux qui estimaient qu’ils ne pouvaient pas quitter ce pays auquel ils avaient tout donné. Désormais, ces deux tendances connaîtront deux destins différents. Si l’avenir de ceux qui sont restés en Libye dépendra de leur aptitude à nouer des alliances politiques avec les différents clans de ce pays, qu’ils connaissent désormais très bien, ceux qui sont rentrés dans leur pays d’origine avec armes et bagages, compte tenu de leur statut de combattants et de la nature de l’armement dont ils disposaient, ont fait parler d’eux.

VI- LA RÉBELLION DE 2012 ET L’ÉMERGENCE DE DEUX PROJETS POLITIQUES OPPOSÉSL’adhésion d’une frange du mouvement toua-reg à l’idéologie islamiste et l’intervention de forces étrangères sont à appréhender dans le sens de l’internationalisation de la question touareg qui se nouait et se dénouait, jusque-là, dans un cadre régional restreint. Ainsi, le sort réservé au mouvement nationaliste touareg (MNLA), qui a éclaté quelques semaines seu-lement après la réalisation de son objectif de chasser l’armée malienne de territoires dont il se réclamait, a conforté ses détracteurs parmi les islamistes dans leur conviction que seul le projet islamique était à même de constituer l’élément fédérateur entre non seulement les différents clans touaregs, mais aussi les diffé-rentes composantes ethniques de la région de l’Azawad, voire de tout le Mali. Cette conviction s’apparente à un projet de société alternatif, à la fois, à celui de l’Etat-nation malien (rongé par la corruption et le népotisme) et les programmes politiques de différents mouvements politico-militaires touaregs, qui se sont tous heurtés à l’organisa-tion lignagère de leur société et d’un manque évident d’un ciment idéologique. Ainsi, Iyad Ag Ghali, leader et fondateur d’An-çar Eddine, l’un des principaux protagonistes de la situation actuelle, a fait l’expérience de cette amère réalité. Son désenchantement, suite à l’échec de son projet initial de fédérer les

Touaregs au sein d’une nation unie, explique-rait son adhésion au mouvement de prédication de la Tablighi Jama’at, qui a fait le lit du sala-fisme jihadiste actuel.Alors qu’en adhérant à la Tablighi Jama’at, Iyad a opté pour un projet de prédication religieuse qui visait la transformation pacifique mais profonde et progressive de la société touareg malienne en vue de son intégration dans le cadre plus global de la Nation musul-mane (oumma islamya), une autre frange de la rébellion touareg historique, sous la houlette du feu Ibrahim Ag Bahanga, ambitionnait de poursuivre le combat initial à travers la création de l’ATNMC. Cependant, le déclenchement de la rébellion du MNLA, le 17 janvier 2012, a pris de court le projet d’islamisation progressive entrepris par Iyad Ag Ghali et l’a poussé à franchir une nou-velle étape en créant un mouvement djihadiste, Ancar Eddine. Il apparaît dès lors que deux projets politiques antagoniques ont vu le jour au sein de Touaregs maliens : le premier, bien que conçu localement à partir de la conversion de certains réseaux locaux de la secte islamiste pakistanaise de la Tablighi Jama’at en un salafisme jihadiste, qui se rattache au projet islamique mondial ; le second projet, plus ancré dans l’histoire de la contestation des Touaregs maliens. Celui-ci, des élites scolarisées, contribuant ainsi à la re-formulation de la contestation touareg dans un discours en adéquation avec le langage des ins-titutions internationales de droit des minorités. Ainsi, ce qui s’apparente à des tentatives de rapprochement entre le MNLA et Ançar Eddine, ne serait en réalité que l’expression du désire de certains acteurs de la rébellion tradi-tionnelle, à joindre les deux projets de société ; mais surtout l’expression de la volonté d’Iyad Ag Aghali à phagocyter le MNLA, seule orga-nisation qui fait obstacle à son ambition d’ins-crire la question touarègue dans une dimension islamique. Jusqu’à récemment, certains obser-vateurs de la scène sahélienne privilégiaient l’hypothèse selon laquelle Iyad Ag Ghali adop-terait la même politique d’entrisme à l’égard des autres organisations islamistes (Mujao et AQMI) afin de présenter Ançar Eddine comme la seule entité islamique fréquentable, dans le but de les supplanter. Ainsi, Iyad semblait être à la recherche de deux légitimités : l’autoch-tonie ou l’enracinement dans le local. Une légitimité historique. Ces deux légitimités lui sont indispensables pour asseoir son projet, alors qu’elles ne peuvent être acquises qu’au détriment, à la fois, du MNLA et des autres

organisations islamistes (AQMI et Mujao). En effet, outre le MNLA qui, en plus d’incarner la légitimité historique de la rébellion touareg, il y a la chefferie traditionnelle, particulièrement celle des Ifoghas, dont l’idéologie est basée sur le chérifisme. A cela s’ajoute le religieux populaire. Les tenants de ces deux dernières institutions traditionnelles se sont manifestés par des prises de position tranchées contre les salafistes tout en appelant, dans une allusion à AQMI, les groupes armés non azawadiens à quitter la région. Cet appel fait suite à deux réunions, tenues par les savants et érudits les plus en vue dans l’Azawad, à Gao et Kidal les 24, 25 et 26 avril et 17, 18, 19 et 20 juin 2012. Les observateurs de la scène malienne recon-naissent que le leader d’Ançar Eddine avait non seulement les moyens de sa stratégie, mais que celle-ci ne manquait pas de cohérence s’il n’avait pas sous-estimé les enjeux mondiaux qui ont poussé l’ancienne puissance coloniale à réagir à sa manœuvre de faire bouger les lignes de front, en le poussant davantage dans le giron de ses alliés islamistes qui deviennent ses seuls soutiens après qu’il ait été lâché par l’aile modérée de son mouvement, qui créa, sous la pression de la chefferie traditionnelle des Ifo-ghas, une nouvelle organisation, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). A l’issue de cette sixième rébellion en cin-quante ans d’indépendance du Mali, on voit bien que le «problème touareg», qui n’était au départ qu’une question de bonne gouver-nance, interne au système politique de ce pays, s’est non seulement internationalisé après son examen par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a émis la décision n°2085 ayant ouvert la voie à l’intervention militaire des puissances étrangères, mais il s’est également globalisé après l’introduction de la dimension religieuse dans sa revendication traditionnelle.Mais si le Mali, dans cette phase de réfondation de l’Etat, s’entête à vouloir rétablir la situation antérieure en refusant un dialogue sincère et inclusif en vue d’une solution durable et défini-tive avec ses populations touaregs, il sera alors difficile de prédire ce que sera le Sahel tout entier dans les années à venir. D. B.

* Dida Badi Ag Khammadine est détenteur d’un PhD en anthropologie africaine de l’université Bayreuth (Allemagne). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et études sur les Touareg édités aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. [email protected] .

1-La publication du livre de H. Barth ( 1860) et les informations qu’il a

livrées sur le pays touareg vont influencer et orienter, pendant

longtemps, la vision des Européens vis-à-vis du Sahara et de ses

habitants.

2- La mission du colonel P. Flatters fut stoppée et son escorte

massacrée par les Kel Ahaggar, en février 1881.

3-C’est Henry Duveyrier qui fit connaître les Touareg de l’Ajjer et de

l’Ahaggar, dans son livre Les Touareg du Nord (Edit. Challamel Ainé,

libraire-éditeur. 1864 Paris).

4- E. Grégoire (1999) : Touareg du Niger :le destin d’un mythe (Paris,

Karthala).

5-C. Ag Baye et R. Bellil (1986) : Awal, Cahiers d’études berbères, n°2,

Edit. Paris MSH. 49-84.

6-Ch. Grémont (2010) : Les Touareg Iwellemmedan (1947-1896) : un

ensemble politique de la boucle du Niger. Paris, Karthala.

7-C. Cortier (1908) : D’une rive à l’autre du Sahara.(Paris. Emile

Larose).

8-A. Bourgeot, (1986) : les Mouvements de résistance et de

collaboration en Ahaggar (Algérie) de 1880 à 1920. Annuaire de

l’Afrique du Nord XXIII 1984 édit. Paris, CNRS. 479-499.

9-D. Badi (2010) : Les Touaregs de l’Adagh des Ifoghas : études des

traditions orales. Mémoires du CNRPAH. Nlle série n°13 cnrpah, alger.

10- P. Boilley, (1999) : Les Touaregs Kel Adagh : dépendances et

révoltes : du Soudan français au Mali contemporain (Paris, Karthala).

11- A. Bourgeot, (1986) : les Mouvements de résistance et de

collaboration en Ahaggar (Algérie) de 1880 à 1920. Annuaire de

l’Afrique du Nord XXIII 1984 édit. Paris, CNRS. 479-499.

12- A. Bourgeot : Sahara : espace géostratégique et enjeux politiques

(Niger). In horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/.../010023773.pdf.

13-A. Bourgeot, (1989) : Le Lion et la Gazelle : Etat et Touareg.

Politique africaine, n°34, pp. 19-29. CNRS - Paris. France

14-R. Bellil, et D. Badi, (1993) : Evolution de la relation entre Kel

Ahaggar et Kel Adagh. Les Cahiers de l’Iremam n°4, 95-110. Aix-en-

Provence.

15- C’était pour éviter à la deuxième rébellion de connaître le même

sort que la première que les rebelles avaient repoussé la médiation

de l’aménokal Intalla Ag Attaher, en 1990.

16-Zeid Ag Attaher, le chef des rebelles a été arrêté et remis aux

autorités de Bamako, en compagnie de Mohamed Ali Al Aansari et

d’Elyas Ag Ayyouba, par le gouvernement de Ben Bella qui les a

emprisonnés.

17-R. Bellil et D. Badi 1993, op. cit.

18-Il s’agissait de Zeid Ag Attaher, l’aménokal de l’Adagh des Ifughas

et deux de ses compagnons.

19-R. Bellil et D. Badi (1995) : Les migrations des Touareg maliens en

Algérie, études et documents berbères, n°13, Paris, Inalco, pp. 79-98.

20-R. Bellil, et D. Badi (1993) : Evolution de la relation entre Kel

Ahaggar et Kel Adagh, Les cahiers de l’Iremam, n°4, CNRS. Aix-En-

Provence, pp. 95–110

21- B. Lecocq (2010) : Disputed desert : Decolonization, Competing

Nationalisms and Tuareg Rebellions in Northern Mali. Leiden-Boston,

Brill.

22- On peut citer Elladi Ag Alla, Isuf Ag Cheikh, Amera ag Cherif,

Yunes Ag Ayyouba…

23-G. Klute, (1995) : Hostilités et alliances. Archéologie de la

dissidence des Touareg au Mali. Cahiers d’études africaines. Vol. 35,

n° 137, pp. 55-71.

24- Le rôle joué par le mouvement touareg dans la chute du régime

du général Moussa Traoré a souvent été passé sous silence par les

intellectuels du sud et la presse de Bamako qui ne font référence

qu’aux émeutes de mars 1990.

25-L’appellation Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) est né au

lendemain des Accords de Tamanrasset sous l’impulsion des

autorités algériennes en remplacement de celle du Mouvement

populaire de libération de l’Azawad (MPLA) pour, dit-on, donner une

dimension plus sociale que militaire aux revendications du

mouvement touareg. Ce fut là la première manifestation de

l’influence de l’Algérie sur le mouvement touareg qui est surtout né

et s’est développé en Libye.

Ceci constitue une première intervention des autorités algériennes

dans les affaires internes du mouvement touareg et présage de

l’orientation future de cette intervention.

26-Certains spécialistes, notamment B. Lecocq (2010, op.cit.)

hésitent à qualifier ce dernier mouvement de rébellion du fait qu’il

n’a pas mobilisé l’ensemble des Touaregs maliens.

27-Lecocq B. 2007 : La guerre contre la terreur dans un nuage de

poussière : pièges et fondrières sur le front saharien, version

électronique de l’article publié dans Journal of Contemporary African

Studies, 25, 1, pp. 141-166. http://www.informaworld.com/smpp/titl

e~content=t713429127~db=all.

28-Pan Sahel Initiative (PSI) et Trans-Sahara Counterterrorism

Initiative (TSCTI): http://www.mondialisation.ca/index.

php?context=va&aid=9071.

29-Cf. « Le président Bouteflika, un rôle majeur pour la paix en

Afrique », in Al Moudjahid, 23 juin 2008, Alger.

30-Boukary-Daou : Crise du Nord : les autorités manquent-elles des

réponses ? In Le républicain du 23 décembre 2008.

NOTES

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C O N T R I B U T I O N

Par Dida Badi Ag Khammadine(*)

L a révolution industrielle qu’a connue l’Europe vers le XVIIIe siècle a engendré le besoin, chez les grandes puissances

coloniales, de trouver de nouveaux débouchés à leurs produits manufacturés. C’était dans cette ambiance de compétition coloniale que les ex-plorateurs européens livrèrent des informations sur les voies de passage, ainsi que sur les tribus touareg à l’intérieur du Sahara. Le sort réservé à la mission Flatters(2) en 1881 par les Touareg du Hoggar retarda la pénétration coloniale de vingt ans. Pendant ce temps, le Sahara touareg se présente comme la dernière tache blanche sur les cartes coloniales de l’Afrique de l’Ouest. Cette situa-tion n’a fait que mythifier davantage l’image du Sahara et de ses habitants dans l’imaginaire des Européens et à inciter à sa conquête. Cette pé-riode s’est caractérisée par la prise de Tombouc-tou (1893), d’In Salah (1900), deux comptoirs commerciaux importants situés, respectivement à l’ouest et au nord du monde touareg. Comme conséquence de l’occupation du pays touareg, l’établissement de «la paix coloniale», l’orga-nisation de territoires sahariens en ceux dépen-dant de l’Afrique du Nord ou les «Touareg du Nord»(3) et les autres d’Afrique occidentale française (AOF), le Niger et le Mali. Seuls les Touareg maliens feront l’objet de ce texte. Nous analyserons, dans une perspective histo-rique, l’évolution de rapports entre l’Etat indé-pendant du Mali et ses populations touareg à la faveur de l’apparition, au cours de ces dernières décennies, de mouvements de contestation politico-militaires touaregs. Pour cela, nous relaterons dans un premier temps la genèse et l’évolution de ce qu’il est convenu maintenant d’appeler «le problème touareg». Nous évoque-rons, tout le long du texte, la médiation algé-rienne, étant donné le rôle important joué par l’Algérie afin de trouver une solution négociée aux différentes rébellions touareg du Mali.Enfin nous proposerons, à la lumière de don-nées exposées, une lecture prospective des mutations sociopolitiques, au sein des Touareg maliens, dans un contexte marqué par la globa-lisation qui implique la présence de nouveaux acteurs étrangers dans la région sahélo-saha-rienne.

I - GENÈSE DU PROBLÈME TOUAREG (4) A- La première confrontation 1963-64Le premier contact violent entre un groupe touareg et un Etat-nation né de la décolonisa-tion est intervenu suite au déclenchement, dans l’Adagh, d’une première rébellion touareg en 1963-64 soit trois ans seulement après l’indé-pendance du Mali, en 1960. Les raisons profondes qui pourraient expli-quer pourquoi seuls les Touaregs maliens ont choisi la voie de la confrontation dans leurs relations avec l’Etat-nation né de l’indé-pendance, pourraient remonter au temps de l’imposition des frontières et de l’annexion, le 16 avril 1904, de la partie malienne de leur territoire au gouvernement du Soudan français, et ce, malgré leur refus. En effet, les Kel Adagh avaient, en 1901, envoyé une députation à In Salah pour faire leur soumission aux autorités coloniales de Tidikelt (C. Ag Baye et R. Bel-lil, 1986)(5). Leur rattachement au Maghreb permettait aux Kel Adagh de s’affranchir des Iwallemmedan dont ils étaient dépendants (Grémont, 2010)(6) et de suivre Moussa Ag Amastan qui était leur allié dans la lutte contre les razzias des Réguibat du Sahara occidental (Cor-tier, 1908)(7). Moussa, qui voulait représenter une alternative à la démarche de l’aménokal de l’Ahaggar, Ahitaghel, puis son neveu, Attici, qui choisirent la confrontation ouverte pour contrer l’avancée des troupes françaises, devait prendre la tête du «Parti de la paix» (A. Bour-geot, 1986)(8). Selon la tradition orale (D. Badi, 2010)(9), les Kel Adagh furent conseillés par Baye Al Kun-tin, moqadem de la Qadiria, de ne pas s’affron-

ter à l’armée française. Ainsi, en choisissant de ne pas s’opposer par la force à la pénétra-tion coloniale, les Kel Adagh surent tirer les enseignements de la défaite des Iwallemmedan, (P. Boilley, 1999)(10). Toutefois, les rapports de force entre les armées coloniales firent que ni la stratégie de Moussa Ag Amastan d’annexer l’Adagh à l’Ahaggar ni celle des Kel Adagh de se rattacher au Maghreb ne virent le jour (A. Bourgeot, 1986)(11). Leur attitude pacifique envers les autorités françaises, après la défaite de Fihrun Ag Alinsar des Iwallemmdan (1916) permit aux Kel Adagh d’asseoir leur confé-dération sous l’œil bienveillant des autorités militaires de la région. Ainsi, la chefferie des Kel Adagh était bien assise lorsque vint l’indépendance du Mali. A la différence de leur attitude pacifique à l’égard des autorités coloniales, les Kel Adagh choi-sirent la confrontation à l’endroit de l’avancée vers le Nord des troupes militaires du nouvel Etat-nation du Mali indépendant.

B- Projet politique de la première rébellion, contours géographiques du pays revendiquéMalgré la présence de certains chefs touaregs de la boucle du Niger aux côtés de l’aménokal de l’Adagh, Zeid Ag Attaher, la rébellion de 1963-64 était une affaire des seuls Kel Adagh, (Lecocq, 2010). Ainsi, le projet politique de cette première rébellion était de maintenir, au sein du nouvel Etat national, le rôle prépondé-rant dont la chefferie des Kel Adagh bénéfi-ciait sous l’autorité française. Un système de gouvernance similaire à celui mis en place par les autorités coloniales qui se sont appuyées sur les chefs traditionnels dans la gestion des territoires sahariens (A. Bourgeot)(12). Ce sys-tème était proche de l’Indirect Rule adoptée par les Anglais pour leurs colonies. Mais la nature révolutionnaire du système politique du nouveau régime socialisant malien supposait la conquête de l’ensemble de son territoire et le recouvrement de son autorité au sein de ses frontières (A. Bourgeot, 1989(13) ; R. Bellil et D. Badi, 1993)(14). Cette logique de l’Etat-nation justifiait donc l’éradication de toute contesta-tion, comme ce fut le cas en 1963-64.

C- La «paix des braves» d’Intalla Ag Attaher Intalla Ag Attaher, qui remplaça à la tête de la chefferie des Kel Adagh son frère aîné Zeid, qui prit la tête de la révolte, adopta une posture plus conciliante vis-à-vis des nouvelles autorités. C’est ainsi que, pour dénouer la crise née de la confrontation violente en 1963-64, il offrit ses bons offices. Il réussit à amener les combattants touaregs à déposer les armes contre une «paix des braves», contribuant à vider leur contes-tation de sa dimension politique. Ce faisant, il conféra la légitimité à l’action de l’armée qui devient ainsi une opération ordinaire de main-tien de l’ordre(15). Ce geste d’Intalla en faveur de la paix permit à la chefferie des Kel Adagh de maintenir tant bien que mal son rôle d’intermé-diaire entre l’administration et les tribus touarè-

gues. Toutefois, le sentiment né de la défaite de 1964 que nourrissait le maintien en prison des chefs rebelles(16) contribua à entretenir vivace la flamme de la révolte.

D- Les crises écologiques et l’exil des années 1970-80 L’option éradicatrice, choisie par l’armée à l’en-contre de la rébellion, n’a pas laissé place à une paix négociée qui aurait permis de désamorcer la crise et d’installer un climat de confiance entre les autorités et la population. Dans cette ambiance de méfiance réciproque, l’Etat est mis en cause pour expliquer toutes les crises et les catastrophes (sécheresses, épidémies, famines, etc.) qui s’abattaient sur la région.

E- Réactivation de la contestation dans l’exil et médiation algérienne La relation de l’Algérie avec le «problème toua-reg» remonte à la guerre de Libération nationale lorsque certains militants de l’ALN s’étaient réfugiés dans la région de Kidal(17). Cependant, deux événements qui se sont déroulés au début de l’indépendance du Mali ont constitué les points saillants de cette relation. Il s’agit, d’une part, de l’octroi à l’armée malienne, par le pré-sident Ahmed Ben Bella, du droit de poursuite à l’intérieur du territoire algérien et, d’autre part, de la remise à Bamako des chefs rebelles(18). Ces événements poussèrent les premiers réfu-giés touaregs maliens à se rendre à Tamanrasset et à la base nucléaire française d’In Ekker(19). Ainsi, lorsque survint la sécheresse de 1973, l’économie nomade se trouvait déjà fragilisée. La sécheresse entraîna de graves famines qui poussèrent des familles entières sur le chemin de l’exil vers l’Algérie et la Libye où elles trou-vèrent refuge (R. Bellil et D. Badi, 1993)(20). Les conditions de précarité dans lesquelles vivaient ces réfugiés étaient perçues comme une consé-quence de leur exil dont le gouvernement de Bamako se serait rendu responsable. Des idées circulaient et une nouvelle organi-sation politique vit le jour. Ainsi, ce sentiment contribua à cristalliser le projet politique de la deuxième rébellion. Il était fondé sur la ven-geance (egha) à prendre sur l’armée malienne après la défaite de 1964 (B. Lecocq, 2010)(21).

II- DEUXIÈME RÉBELLION, 1990Le travail de sensibilisation fait autour des lea-ders historiques de la première rébellion instal-lée dans l’exil(22) aboutit au déclenchement, en 1990, de la deuxième rébellion au Nord-Mali. En janvier 1991 furent signés, à Tamanrasset, les premiers accords entre le gouvernement du général Moussa Traoré et le Mouvement populaire de l’Azawad d’Iyad Ag Ghali, après six mois de combat (G. Klute, 1995)(23). Les accords mirent fin aux hostilités et consacrèrent l’Algérie, qui réussit à amener les deux parties à la table de négociations, comme médiateur. Ces accords, qui portaient sur l’autonomie de gestion des régions du Nord Mali, précipitèrent la chute du général Moussa Traoré(24) et n’ont jamais été véritablement appliqués sur le ter-rain en raison de l’éclatement du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA(25)) en plusieurs fronts et mouvements. Cet éclatement tradui-sait l’échec du projet politique de la deuxième rébellion qui envisageait la construction d’une nation touareg «Tumast n’Kel Tamasheq» au sein d’une entité territoriale Azawad dont les limites politiques devaient épouser celles du territoire touareg malien.Le hasard voulut que la cité historique et mul-tiethnique de Tombouctou vive la fin d’une guerre ethnique la plus douloureuse, à l’issue de la signature du Pacte national, en 1992. Fin que marqua la cérémonie de «la flamme de la paix» qui rassembla les «fronts et mouvements unifiés de l’Azawad» et le mouvement des Songhaïs (Ganda Koy). Il fut alors convenu non seulement de déposer les armes, mais de les brûler dans un impressionnant brasier. Cette opération a été perçue comme un franc succès qui venait couronner les efforts de la médiation internationale sous l’égide de l’Algérie. L’adhésion, par les mouvements et fronts politico-militaires touaregs, au Pacte national

et au programme d’intégration impliquait en même temps leur abandon de la dimension politique et géographique de l’Azawad et son remplacement par celle de République du Mali. Autrement dit, l’abandon de toute revendication sécessionniste.

III- TROISIÈME RÉBELLION, 2006Malgré des gros efforts en matière de déve-loppement et d’intégration des ex-combattants dans les corps de sécurité, l’application du Pacte national n’a pas convaincu certains leaders de la rébellion, qui reprochèrent au pouvoir de Bama-ko son laxisme dans sa traduction sur le terrain. C’est dans ces conditions qu’éclata, le 23 mai 2006, la troisième rébellion malienne (B. Lecocq, 2010)(26), l’Alliance démocratique pour le changement (ADC). Cette rébellion, tout comme celle des années 1963-64, fut encadrée et animée par les seuls Kel Adagh. Toutefois, la principale différence était que, cette fois, la chefferie traditionnelle n’y joua aucun rôle no-table. L’utilisation du terme «région de Kidal» dans sa plateforme de revendications au lieu d’«Azawad» semble indiquer que la troisième rébellion inscrit son action dans le cadre de l’Etat malien dont elle ne remet pas en cause les frontières et l’organisation administrative.Son déclenchement, à un moment particulière-ment sensible du fait de la présence des groupes terroristes du GSPC au Sahel, a fait que la médiation internationale devenait une question d’urgence. En effet, la prise d’otages autrichiens et allemands par des éléments du GSPC basés au Mali, en 2003, justifia l’élargissement à la région du Sahel(27) de la lutte internationale contre le terrorisme conduite par les Etats- Unis. C’est ainsi qu’ont vu le jour les initiatives Pansahel et TSCTI(28). Là encore, les regards de deux parties, gouvernement et rebelles, se sont tournés vers l’Algérie pour solliciter sa média-tion. Comme pour exprimer son attachement aux accords passés, l’Algérie a posé, d’entrée de jeu, des conditions aux futures négociations. Elle exigea et obtint de la partie touareg de renoncer à toute revendication territoriale ou sécessionniste. L’implication de certains leaders de la rébellion touareg dans la libération des otages occiden-taux attira l’attention des acteurs étrangers sur le rôle que ces anciens chefs rebelles peuvent jouer dans les nouveaux jeux politiques et sécu-ritaires qui se dessinent dans la zone. L’ADC, soucieuse de l’image de sa lutte sur la scène internationale, s’est démarquée des groupes terroristes du GSPC. L’Alliance leva ainsi les craintes et les appréhensions de l’opinion publique et de certains gouvernements quant à l’éventualité de ses connexions avec les militants islamistes. Plus encore, les rebelles touaregs entrèrent en conflit ouvert avec eux et les chassèrent de la zone qu’ils contrôlaient, en faisant des victimes. L’un des points les plus importants des Accords d’Alger était lié à la mise en place d’unités combattantes placées sous le commandement de l’armée et formées d’anciens rebelles toua-regs. Si cette clause satisfait les rebelles qui y voyaient une possibilité de s’assurer la gestion sécuritaire de leur territoire, elle ne semble pas avoir eu l’adhésion de Bamako, même si on y clame haut et fort que ces accords sont devenus une loi depuis que le Parlement les a cautionnés. Cependant, pour nombre d’observateurs, les unités spéciales pouvaient être bénéfiques dans la mesure où elles permettaient de mettre à contribution le dynamisme guerrier des combattants touaregs dans la lutte contre les terrorisme.

IV- QUATRIÈME RÉBELLION, 2008Tout comme ceux de Tamanrasset, les Accords d’Alger n’ont pas pu trouver une voie d’appli-cation, ce qui encouragea Ibrahim Ag Bahanga à faire dissidence et à fonder l’Alliance des Touaregs du Nord-Mali pour le changement (ATNMC) entrant en guerre contre l’armée malienne.

Genèse et évolution

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 28

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : ARDEMMENT / TROUILLE / FIOLE / LIT / CIERGES / BUTS / OSER / LU / AL / EO / PARAGES / TERRAINS / AI / AEDE / OP / SONGE / UNE / SR / LU / SURE / DUR.VERTICALEMENT : ARTICULATIONS / DROITURE / PEU / GEOLES / ARA / MUER / AGRESSE / AMI / GOLEADOR / ELLES / SIEN / ENLISEE / GLU / TET / ROUSSEUR.

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TNEICIFEDNEHTSE

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONTraiter sans respect,

avec mépris une chose sacrée. (8 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

RÉTORSION

ANCHOIS - AUDIT - BISE - BOUFFANT - CHETIF - CHEVILLE - DECELERER - DIFICIENT - DOUBLE - EPISODE - ETALON - FERMEMENT - FLEUVE - GAGNER - GRUE - HEROISME - HUMER - IRISE - LEPRE - LUCIOLE - MENOTTE - MUSCAT - NITRATE - NUMEROTER - OPTIMISME - OUVERTURE - PARAVENT - PREUVE - RIPOSTER - RATELIER - SERENITE - SIDERANT - TOAST.

Biffe Tout N° 3440

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Evénement imprévu, surprenant.

Définitiondu mot encadré

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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HORIZONTALEMENT : 1.Figées 2.Nymphe de la Mer. Arbre fruitier 3.Mit parmi d'autres choses. Arrêt de travail. Molybdène 4.Ancêtre de l'UE. Pose. Incroyable 5.Sont bien beaux. Conifère. Mortelle 6.Changement de peau. Glisser son bulletin dans l'urne. Sifflantes 7.Chatoyer. C'est-à-dire 8.Berge. Puissance. Exérèse 9.Appendice de mollusque. Défense de ruminant 10.Noir en Arabie. Interjection. Admise 11.Atroce. Pare 12.Attaques. Sans éclat 13.Méprise. Poème. Possessif 14.Réfléchi. Mettre au point. Homme d'Etat portu-gais 15.Clôtures. Affluent de l'Oubangui.

VERTICALEMENT : 1.Caractérisé par une réaction post-traumatique 2.Marque la nouveauté. Ravager. Moyen de lutte 3.Roter. Lustrer 4.Vin espagnol. Echassier au corps lourd 5.(Le) plus mauvais. Convoita. Dégradation progressive 6.Ancienne république. Collégien. Rejet de gaz sonore 7.Fin de journée. Arthropode. Cours noir. De devoir 8.Haut gradé. Annélide 9.Va dehors. Couvre-chef. Note 10.Terre ceinte. Personnel. Points opposés 11.Pépinière. Adapte 12.Narine de cétacé. Jeune étourdi 13.Note. Organisation criminelle. Impératrice d'Orient. Négation 14.Préparation sensible à la lumière. Pareil à 15.Triture. Prince troyen. Assise.

Quinze sur N° 344015

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.INTERRUPTIONS 2.NORME. SOUTIENNE 3.ERIE. BUT. EN. AUX 4.XI. RE. TIC 5.PATIBULAIRE. KO 6.STALLE. USA. RC 7.ON. ERNE. IM. LAIE 8.ISBA. CRIMINEL 9.TAN. EIRE. NATALE 10.ARASER. EPATER 11.BANC. ER. UNE. SAI 12.EPITRE 13.ERMITAGES. ALE 14.IE. RIAL. IPSO 15.ISERE. LEVANTINS.

VERTICALEMENT : 1.INEXPLOITABLE 2.NORIA. ARA. RIS 3.TRI. TS. INANIMEE 4.EMERITES. SC 5.RE. EBARBEE. ETRE 6.ULNAIRE. AI 7.USUELLE. REGAL 8.POT. AE. CEE. PELE 9.TU. CI. IR. PUIS 10.ITE. RUMINANT. VA 11.OINTES. MATERA 12.NE. ALITE. ELIT 13.SNACK. ANARS. EPI 14.NU. ORIEL. AU. SN 15.SEXE. CELERI. SOS.

Fléchés Express

savant

expert

refus puéril

repaire

tradition

oiseaux

tente decirque

nourriture

ingéniosité

toile defond

relatifau Coran

ville deSicile

en plus

stère

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N° 3440

SOLUTION N° 3438 HORIZONTALEMENTI- PESTIFERES. II- EPERDUMENT. III- TA - IENA - SA. IV- IGUE - EIN. V- TNT - OBLIGE. VI- EE - TIR - LES. VII- MUSELER. VIII- ELIS - SEVRE. IX. NETTE - NIET. X- EETION.

VERTICALEMENT1- PETITEMENT. 2- EPAGNEULE. 3- SE - UT - SITE. 4- TRIE - TESTE. 5- IDE - OIL - ET. 6- FU-NEBRES. 7- EMAIL - RENO. 8- RE - NIL - VIN. 9- ENS - GENRE. X- STAGES - ETC.

HORIZONTALEMENTI- Jeune fille moche. II- Titre négociable. III- Coefficient de matière grise - Enfant des rues - Charnière utile. IV- Rivière d’Afrique - Vraiment pas gâté. V- Faciès culturel propre au Maghreb - A des points noirs. VI- Dupe - Ballot. VII- Ses ailes le trahirent - A sec. VIII- Règle de conduite - Servait comme isolant. IX- Père d’Andromaque - Ecorce de chêne. X- S’affaiblit ‘s’…).

VERTICALEMENT1- Dispositions à parler beaucoup. 2- Pinacée. 3- Avant nous - Dressa - Pronom. 4- Assimilerait par la réflexion. 5- C’est bibi - Trouble. 6- D’une odeur forte et d’une saveur âcre - Déesse marine. 7- Extirpe - Remarqua. 8- Conjonction - De la famille. 9- Unité de vitesse - Ancienne ENTV. 10- Conversations suivies.

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Mots Croisés N°3439Par M. IRATNI

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 29

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

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Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.

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Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

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Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

HORAIRES DES PRIÈRES

Alger et ses environs

Dohr………… 13:01 Asser……….. 16:11 Maghreb….. 18:38 Îcha…….......20:02

Fadjr……..05:50 Chorouk......07:23

DIMANCHE 24 FÉVRIER 2013

UNDII 25 FÉVRIER 2013

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BRAZZAVILLE (RÉPUBLIQUE DU CONGO)

LE PLUS VIEUX MARATHONIEN DU MONDE

Une décision énigmatiqueà l’Actel de KoubaLa directrice par intérim de l’Actel de Kouba aurait été confirmée dans son poste au détour d’une réunion de la commission chargée de l’étude du dossier. Cette promotion a été bien accueillie par l’ensemble des travailleurs, sachant que la directrice est une «ancienne» de la boîte puisqu’elle cumule plusieurs années d’ancienneté et d’expérience. Mais cette nomination a été de courte durée puisque cette même commission a annulé sa décision et doit nommer un responsable. Un revirement qui laisse pantois les travailleurs, qui ne comprennent pas cette mesure, et se solidarisent avec leur collègue.

Le poète de Bou Saâda n’est plusBachir Meftah, le chantre du Hodna, n’est plus. Il vient de décéder suite à une brève maladie. Il a été inhumé dans la terre de ses ancêtres, à Bou Saâda. Zahi Kamel, qui compte parmi ses innombrables amis, ne tarit pas d’éloges sur ce poète bilingue, qui a eu l’idée ingénieuse de traduire en arabe les Fables de La Fontaine et autres œuvres universellement . Meftah a aussi chanté sur tous les tons sa ville natale, la cité du bonheur, parfois dépité de la voir tomber en désuétude, à l’instar d’ailleurs de nombreuses villes algériennes. Homme affable et courtois, Bachir incarnait la modestie et la bonne humeur, qu’il transmettait à son entourage avec le talent qui est le sien. «Le poète a toujours raison», dit le vieil adage et Meftah n’a pas dérogé à la règle en disant tout haut ce que tout le monde pensait tous bas. A sa famille éplorée El Watan présente ses sincères condoléances.

Enième appel du SNPSSP ! Le service civil des spécialistes de santé publique, fortement dénoncé par le corps médical, maintenu par les pouvoirs publics, perturbe le fonctionnement harmonieux du secteur, estime le docteur Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Il serait utilisé, selon lui, par les pouvoirs publics à des fins populistes. «L’expérience a prouvé son inefficacité sur le terrain. Il a un caractère discriminatoire et son coût demeure colossal. Il s’agit là d’un véritable désastre sanitaire», a t-il déclaré. La solution idoine serait son abrogation et son remplacement par des mesures incitatives en lieu et place de mesures répressives, insiste-t-il. Celles-ci devraient viser une bonne couverture sanitaire, initiée dans le cadre d’une vraie politique de développement durable.

Explosion dans une usine de chauffe-bains à SeddoukLexplosion d’un cumulus dans une entreprise de fabrication de chauffe-eau à Seddouk, jeudi après-midi, a causé la mort de deux employés, indique une source locale. Les victimes étaient âgées de 34 et 38 ans. L’une des victimes est décédée sur le coup et l’autre a succombé à ses blessures à l’hôpital Akloul Ali d’Akbou. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.

Il raccroche les chaussures à... 101 ans

C oiffé de son éternel turban, le plus vieux marathonien

du monde, un Britannique, Sikh d’origine, participera dimanche à Hong Kong à sa dernière course. A 101 ans, il commence à trouver la compétition «difficile». Fauja Singh, surnommé «la tornade en turban», a commencé à courir à 89 ans et a terminé, depuis, neuf marathons, dont ceux de Londres et New York. Il a réussi son meilleur temps à Toronto : 5h 40mn et 4 sec. Di-manche, il courra sur 10 km, en parallèle du marathon de Hong Kong. Singh, qui fêtera ses 102 ans le 1er avril, indique qu’il n’est pas malade, mais que la course devient «diffi-cile» à son âge : «Je crois que je dois me retirer alors que je suis encore en forme.» Pesant à peine 52 kg, le visage orné d’une longue barbe blanche et la tête coiffée d’un tur-ban orange imposant, le vieil homme apprécie la notoriété. «J’ai peur que, si je m’arrête

de courir, plus personne ne m’aime. Pour le moment, tout le monde m’aime... J’espère qu’on ne m’oubliera pas», déclare-t-il avec un brin de coquetterie aux journalistes. Il parle en pendjabi, un traduc-teur à ses côtés. Cet arrière-arrière-grand-père était agriculteur dans l’Etat du Pendjab (nord de l’Inde) avant de s’installer en Grande-Bretagne, à Ilford, au nord-est de Londres. Pas homologué, il a découvert le marathon à travers une émission télévisée, peu après la mort de sa femme et d’un fils, à un moment où il avait besoin de se trouver

un centre d’intérêt. «Turba-ned Tornado» est considéré comme le plus vieux maratho-nien au monde, mais le Livre des records ne peut homo-loguer le record, car le vieil homme n’a pas... de certificat de naissance. Il a été porteur de la flamme olympique aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004 et à nouveau aux JO de Londres en 2012. Il a également participé à des spots publicitaires. Son entraî-neur, Harmander Singh, se dit toujours «intrigué et impres-sionné» par «son poulain», au bout de 13 ans de collabora-tion. «Il a toujours eu une atti-tude positive. Si je lui dis ‘on fait 10 km aujourd’hui ?’, il ré-pond ‘pourquoi pas 20 km ?’», raconte-t-il.Fauja Singh ne participera plus aux compétitions, mais pas question de s’arrêter de courir : il continuera d’aligner les foulées pour «prendre soin de sa santé». AFP

Brazzaville De notre envoyé spécial

T rois femmes de contrées différentes, mais appartenant à un même continent, disent leurs vérités. Leïla Kilani, réalisatrice

marocaine, décrit son Maroc sans fioriture. Elle explore l’enlisement et les fantasmes d’une jeunesse marocaine avide de brûler sa vie. Elle confesse faire du cinéma avec la méthodolo-gie d’une chercheuse. «Je mets en branle ma matrice émotionnelle. Je suis une cérébrale totalement assumée. J’aime les films qui ont un côté tube à essai», déclare-t-elle. Elle n’a pas de frontières. Elle ne ressent pas la peur, malgré la susceptibilité des tenants du pouvoir. «J’étais une littéraire. Je sacralisais l’écrit, mais pas l’image. En devenant cinéaste, j’ai quitté la neutralité du chercheur pour livrer toute ma subjectivité et dire ‘je’». Une subjectivité, peut-être, mais le fond de ses œuvres est vrai.Ne laissant personne indifférent, Rama Thiaw, cinéaste sénégalaise, fait parler d’elle à tous les coups. «Notre regard à nous est à chercher», pense-t-elle. A 33 ans, elle s’attaque aux sujets

qui fâchent. Elle filme Dakar, ses quartiers, son village avec un ton libre, avec amertume. «C’est la dernière partie de Dakar, peuplée par les plus pauvres. Il n’y avait pas de courant jusqu’à deux ou trois ans, pas d’eau avant 2004-2005 et nous devions nous approvisionner à un robi-net public», tient-elle à rappeler. Léonora Miano, écrivaine camerounaise, ex-plose d’un flot de mots non contenus. Au-delà de l’esprit féministe, elle brise le mythe, la conception de la supériorité de l’homme. «Dans ma littérature, on trouve les hommes moins valorisés. J’ai créé des femmes en fonction de ce que j’ai vécu. J’ai le sentiment que la masculinité est née dans le désordre. Le pouvoir donné au masculin est donné pour s’amuser, pas pour décider. Je n’ai pas encore rencontré l’homme puissant dont on parle. Pour moi, c’est la femme qui protège l’homme, C’est ce que mon expérience m’a appris, d’où la création dans mon œuvre de figures féminines puissantes». Ainsi est l’Afrique, ainsi sont ses femmes. Bra-vant les interdits. Libres dans leur esprit… Chahreddine Berriah

Nedjma lance sa tablette 3G+ à un prix exceptionnel

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16:20 Les experts : Miami - Tirs groupés. 17:10 Les experts : Miami - Pluie d’ennuis. 18:00 Sept à huit20:00 Journal20:50 Moi, moche et méchant22:40 Les experts : Manhattan - Terminus. 23:25 Les experts : Manhattan - Promenade nocturne. 01:05 DexterDémystification.02:50 Reportages

13:50 La semaine des Guignols14:25 Dimanche +15:15 Les nouveaux explorateurs16:15 La caméra planquée de François Damiens16:20 Insoupçonnable 4 Un silence assourdissant18:30 Zapping de la semaine19:10 Canal Football20:55 Plateau L121:00 Football00:10 85e cérémonie des Oscars

13:30 Ghaltate hayati15:00 League anglaise de football16:00 : Cirque russe16:30 Loulou17:00 Kaoukab El Ardh17:30 Biatouna18:00 Journal télévisé18:20 Taqdar tarbah19:00 Macharie Ilmiya19:25 Alhan wa Chabab (El Madrassa)20:00 Journal télévisé 20:45 Chahid wa mouchahid22:00 The Wild22:30 Hiwar El Saâ

14:00 Les SimpsonUn atome de bon sens.14:25 Les SimpsonLa chorale des péquenots.14:55 Les SimpsonMariage plus vieux, mariage heureux15:25 Cauchemar en cuisine17:50 Soda20:45 Talent tout neuf20:50 Le séminaire22:25 Espace détente00:25 Génération Top 50

14:55 L’impossible pardon16:30 L’esprit d’une autre17:55 Une femme d’honneur19:45 Les mystères de l’amour20:50 New York police judiciaire - Une bombe peut en cacher une autre. 21:35 New York police judiciaire - Tradition oblige23:10 Fan des années 2000

18:30 Bienvenue en Ligurie19:00 Arcadi Volodos au Musikverein de Vienne19:45 Arte journal20:10 Le blogueur20:40 Portraits de voyage20:45 Vincere22:45 Hitler, Mussolini et moi00:05 Gustavo Dudamel dirige la «Symphonie fantastique» 01:10 Philosophie

15:00 En course sur France 315:35 Maigret se défend 17:00 Chabada17:55 Questions pour un super champion19:00 19/2020:00 Tout le sport20:15 Zorro20:45 Inspecteur Lewis - Effrayante symétrie22:40 Inspecteur LewisLes fils de la résurrection 00:15 Les garçons02:10 Les grands du rire

13:05 Maison à vendre16:20 D&CO17:15 66 minutes18:30 66 minutes : les histoires qui font l’actu19:45 Le 19.4520:05 E=M620:30 Sport 620:50 Zone interdite23:00 Enquête exclusive00:30 Zemmour et Naulleau01:45 Urgence disparitions - Nick02:40 M6 Music

16:52 Civilisations disparues17:48 Et si on changeait le monde17:51 C politique19:07 On n’est pas que des cobayes !20:03 Le vinvinteur20:43 Thaïlande, eldorado ou mirage 21:37 C’est notre affaire22:10 Raymond Aubrac, les années de guerre23:55 La grande librairie

15:00 Rugby17:00 Stade 218:50 Vivement dimanche prochain20:00 Journal20:30 20h30 le dimanche20:45 Je vous trouve très beau22:20 Non élucidé00:05 Histoires courtes01:25 Vivement dimanche prochain02:20 13h15, le samedi...02:50 Thé ou café04:05 Stade 2

● Elles se battent pour occuper le territoire de l’imaginaire● Réalisatrices, écrivaines, elles montrent les femmes au travail,

dans leur refus, leurs révoltes…

Regards de femmes africainesRegards de femmes africaines

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● JSK 1 - USMA 0En première mi-tempsStade du 1er Novembre de Tizi OuzouArbitres : Achouri, Amri et ZidBut : Belkalem (45’+2) JSKAverts : Camara, Belkalem, Boulaïncer (JSK). Bouchema, Djediat (USMA)JSK : Asselah, Benlamri, Bencherifa, Remache, Belkalem, Rial, Camara, Ziad (Maroci 59’), Messaâdia (Boulaïncer 83’), Chalali (Bouaïcha 78’), MokdadEntr. : SandjakUSMA : Zemmamouche, Meftah, Benmoussa, Chafaï, El Orfi, Bouchema (Gasmi 46’), Djediat (Betrouni 84’), Tedjar (Hanifi 73’), Khoualed, Koudri, ZiayaEntr. : Courbis

Le clasico a tenu toutes ses promesses. Les deux équipes ont fait un match pratiquement plein, notamment en 1re période où les Canaris ont do-miné les débats. Une légère domination qui s’est concrétisée avec ce heading rageur de Belkalem dans le temps additionnel (45’+2). Une réalisa-tion qui ponctue une multitude d’actions devant les buts de Zemmaouche sous une pluie battante.Au retour des vestiaires, les Usmistes évolueront plus haut avec un pressing constant sur le porteur du ballon. Les protégés de Sandjak tentaient de les contenir avec un jeu de zone qui a souvent piégé les attaques adverses. A ce jeu-là, ce sont les Kabyles qui en sont sortis vainqueurs d’un match intense. Il reste que la joie des locaux a eu comme un goût d’inachevé avec ce comportement pour le moins irresponsable de Belakhdar qui a quitté le banc des remplaçants sans l’aval de son coach. M. Rachid

● USMH 1 - WAT 2El Harrach piégéStade du 1er Novembre (El Harrach)Arbitres : Necib, Boudebouz et BoutaganeButs : Bounedjah (55’ sp) USMH. Ghazzali (4’), Rechrouche (57’) WATAverts : Belkheïr, Belkaroui, Bounedjah (USMH). Zouak, Sidhoum, Rechrouche, Boushaba (WAT)USMH : Limane, Boulekhouiya, Belkheïr, Demou, Belkaroui, Amada, Hendou, Tatem (Abid 81’), Bounedjah, Younès (Touahri 75’), ElamaliEntr. : BechoucheWAT : Briksi, Zouak, Renane, Sidhoum, Boudjekdji (Dif 80’), Boulemdaïs, Rechrouche, Benay (Samer 89’), Boushaba, Ghazzali, Belgheri (Djerbou 73’)Entr. : Benyellès

L’USMH a été battue contre toute attente par le WA Tlemcen, un des mal classés du cham-pionnat de Ligue 1, et semble faire du surplace en cette fin de saison après sa lourde défaite concédée à l’ASO la semaine passée. L’USMH qui avait dominé la partie s’est inclinée sur deux erreurs défensives. En effet, suite à un mauvais renvoi de la défense (4’), Ghazzali ouvre le score d’un tir puissant à l’intérieur de la surface de réparation. Bounedjah ratera deux fois l’égalisa-tion. Le poteau a supplié le portier tlemcénien à deux reprises. L’attaquant parviendra néanmoins à égaliser, dix minutes après l’entame de la se-conde mi-temps, sur un penalty bien transformé. La joie des Harrachis fut de courte durée puisque deux minutes après, Rechrouche profite d’une autre erreur défensive pour adresser un tir tendu qui finira dans les filets de Limane. La partie s’est terminée en queue de poisson. Y. T.

● CSC 2 - JSS 1Les Sanafi r rassurentStade Chahid Hamlaoui (Constantine)Arbitres : Hallalchi, Brahim et DoulachButs: Tiaïba (45’+3), Bezzaz (81’) (CSC). Kamiliou (90’+5) (JSS) Averts : Tiaïba, Allag (CSC),Tchikou, Merbah (JSS)CSC : Natèche, Belakhdar, Boulahia, Djilali, Gil Ngomo, Allag, Boucherit, Bahloul, Bezzaz, Tiaïba, Boulemdaïs (Hadiouche 65’)Entr. : Lemerre JSS : Laouti, Terbah, Merbah, Sebie (Benmohamed 60’), Bakayoko, Bousmaha, Fethi (Amri 46’), Beldjilali, Belkheir, Tchikou, Kamiliou Entr. : Hadjar

Ce fut une victoire laborieuse qui a mis du temps à se dessiner. Les capés de Lemerre ont éprouvé beaucoup de mal pour trouver des solutions face une formation de la Saoura bien compacte et accrocheuse à merci. Il a fallu attendre le temps additionnel de la première période pour voir la première réalisation des locaux, grâce à la nouvelle recrue hivernal Tiaïba qui, d’une tête imparable, ouvre le score. Après la pause-citron, les visiteurs ont jeté toutes leurs forces en attaque dans l’espoir de revenir au score, ce qui a créé des brèches derrière, cela a facilité la tâche aux attaquants du CSC qui ont ajouté le deuxième but, avant le coup de sifflé final, signé Bezzaz. Kamiliou réduit le score pour la Saoura dans les temps morts de la rencontre qui ne change rien à la donne. A. H.

● CABBA 0 - ASO 1Une défaite amèreStade du 20 Août 1955 (BB Arréridj)Arbitres : Miali, Gourari et SemsoumBut: Messaoud (68’) ASOAverts. : Saâdi, Chebira (CABBA). Aoumri, Bouhafer, Zazou, Farhi, Zaoui, Gharbi (ASO)Expuls. : Benchergui (68’) CABBACABBA: Naïli, Benchergui, Bendahmane, Saâdi, Djerrar, Mohamed Rabah (Ammour 46’), Mesfar (Ziani 53’), Mosrati (Essifi 78’), Belkheir, Chebira, Ali GuechiEntr. : AmraniASO : Ghalem, Bouhafer, Zazou, Aouamri, Zaoui, Zaouche, Mellouli, Bentoucha, Farhi (Djabous 80’), Messaoud, Gharbi (Youcef 87’)Entr. : Benchouia

Le CABBA a été surpris par son invité l’ASO Chlef qui semble se refaire une santé depuis l’arri-vée de Benchouia à la barre technique. L’équipe bordjienne s’est inclinée à domicile sur le score de 1 à 0 au grand dam du public présent. Néanmoins,

il a fallu attendre la seconde période pour voir les visiteurs prendre le dessus. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir bataillé ferme jusqu’au bout, avec beaucoup d’enthousiasme, un état d’esprit que tient d’ailleurs à saluer le coach Amrani. Il faut dire que la tâche n’était pas aisée, puisque les Bordjiens ont pratiquement joué une mi-temps complète dans le camp adverse et les visiteurs. En deuxième période, les visiteurs ont réussi à obtenir un penalty suite à une faute de Benchergui sur Fa-rhi dans les 18 m, transformé magistralement par Messaoud. Malgré les changements par Amrani, le CABBA n’a pas réussi à revenir au score. Y. B.

● CAB 1 - USMBA 0La victoire de l’espoirStade du 1er Novembre de BatnaArbitres : Houasnia, Hamou et BadacheButs : Bouraba 37’ (CAB)Averts : Daïra, Mani-Sapol, Debih, Heriet (CAB). Hamiche, Benatia, Ghodbane, Bounoua (USMBA)CAB : Babouche, Daïra, Ghassiri, Bendoukha, Bella, Mani Sapol, Hadi Adel, Bouraba (Debih 63’), Benayada, Boukemacha (Heriet 74’), HadjidjEntr. : FerganiUSMBA : El Ghoul, Saïm, Belhadi, Maâziz, Khali, Benatia, Ziad, Hamiche (Ghodbane 71’), Slimane (Aïssaoui 64’), Boukhari, El Bahari (Bounoua 46’)Entr. : Assas

La rencontre des mal-classés est revenue à la formation locale, qui enchaîne avec un second succès de suite, après la victoire arrachée en déplacement à Tlemcen, redonnant ainsi espoir à la formation des Aurès qui aspire à sauver sa peau parmi l’élite. Pour ce qui est du match face à l’USMBA, les poulains de Fergani ont réussi à faire la différence durant le premier half, grâce à une réalisation signée Bouraba à la 37’, sur pra-tiquement la première réelle occasion du match. Les visiteurs tenteront de revenir à la marque en seconde période, en vain. A. N.

● ESS 4 - MCO 1 L’Entente solide leader Stade du 8 Mai 1945 Arbitres : Amalou, Azrine et BounouaButs : Madouni (23’), Delhoum (30’), Lakhdari (73’), Nadji (78’) ESS. Hichem-Cherif (16’) MCOAverts : Delhoum et Karaoui, Legraa (ESS). Bouterbiat (MCO)ESS : Khedairia, Ziti, Legraâ, Lakhdari, Belkaïd, Karaoui, Delhoum, Madouni (Nadji 77’), Aoudia (Ammour 81’), Gourmi, Djahnit (Ferahi70’) Entr. VeludMCO: Ferradji, Sebbah, Ayati, Belabbès, Zidane,

Bouterbiat, Bentaleb, Achiou (Boumachra56’), Aouedj, Hichem-Cherif (Aoued 76’), Kouriba (Bouguerra67’) Entr. Slimani

Malgré les nombreuses absences, les Mouloudéens donnent du fil à retordre aux locaux et ouvrent le score (16’) par l’intermédiaire de ce diable de Hi-chem-Cherif. Ce coup secoue les noir et blanc. Sur une très bonne action individuelle, Madouni remet les pendules à l’heure, six minutes après. D’un tir rageur de plus de 30 m, Delhoum, le revenant, trompe, son ex-coéquipier Ferradji. Animés des mêmes intentions, les deux formations reprennent les débats avec la même intention, au grand bonheur des présents qui s’expliquent mal les innombrables ratages des attaquants, notamment les Ententistes qui parviennent à secouer les filets à deux reprises par Lakhdari (73’) et Nadji (78’), pour embraser le chaudron et permettre à son team de prendre ses distances avec ses poursuivants. K. B.

● MCEE 0 - JSMB 0Un nul glacialStade Messaoud Zeggar (El Eulma)Arbitres : Arab, Belakhal et Guessoum.Averts : Zeghidi, Oussalah, Derrardja (MCEE). Bangoura, Zerara (JSMB)MCEE : Berrefane, Oussalah, Naâmane, Zeghidi, Berchiche, Gherbi, Hemmami, Derrardja, Bourekba (Hamiti 67’), Kadri (Coulibaly 83’), Pangwah (Akkouche 56’) Entr. : BelhoutJSMB : Si Mohammed, Laribi (Bensayeh 67’), Megateli, Zafour, Zeghli, Coulibaly, Zerara, Niati, Aït Fergane, Bangoura, Derrag (Bessaha 46’)Entr. : Solinas.

Match à mettre aux oubliettes tant les deux for-mations n’ont pas été à la hauteur de leur statut. Les deux équipes ont fourni un piètre spectacle au grand dam des supporters qui ont fait le dépla-cement. Les actions de but étaient rares. Résultat des courses, un match à oublier. El Eulma concède un autre faux pas à domicile tandis que Béjaïa retourne chez elle avec un point avant son départ pour Niamey. A. B.

El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 30

S P O R T S

22e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 1

L’Entente se rapproche du titre

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Le clasico kabylo-algérois a souri aux Canaris de la JSK

■ Ligue 1 (22e J)MCA - CRB 2-1 CAB - USMBA 1-0 USMH - WAT 1-2 JSK - USMA 1-0 CSC - JSS 2-1 CABBA - ASO 0-1 ESS - MCO 4-1MCEE - JSMB 0-0

■ Classement Pts J 1. ES Sétif 49 22 2. USM Harrach 42 22 3. MC Alger 39 22 4. USM Alger 37 22 5. CS Constantine 36 22 6. CR Belouizdad 33 22 7. JS Kabylie 31 22 8 . JSM Béjaïa 28 22 9. JS Saoura 27 22 10. ASO Chlef 25 22 11. MC El Eulma 24 21 --. CABB Arrèridj 24 22 13. WA Tlemcen 21 21 14. MC Oran 20 22 -- . USM Bel Abbès 20 22 16. CA Batna 18 22

Résultats et classement

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El Watan - Dimanche 24 février 2013 - 31

S P O R T S

MO BÉJAÏALe soulagement de Rahmouni

Le premier responsable à la barre technique du MO Béjaïa, Mourad Rahmouni, n’a pas caché son soulagement après la victoire arrachée par son équipe face à l’AS Khroub, en déclarant à la fi n du match : «Je ne vous cache pas que nous sommes soulagés après notre victoire face à l’AS Khroub, et ce, après ce que nous avons vécu durant la semaine, suite aux incidents qui ont émaillé la séance de la reprise. Cela dit, les joueurs ont bien réagi, remportant ce succès qui sera d’un grand apport pour la suite de la compétition étant donné que nous avons conservé notre place sur le podium et nos chances pour l’accession. Mieux encore, nous allons aborder la Coupe d’Algérie avec un bon moral pour tenter d’arracher la qualifi cation au prochain tour et aller le plus loin possible en dépit de la diffi culté de la tâche.» A l’occasion, les Béjaouis seront appelés à reprendre le chemin des terrains dès demain afi n de préparer le déplacement de ce week-end à Alger pour aff ronter le NA Hussein Dey dans le cadre des 8es de fi nale de la Coupe d’Algérie. Néanmoins, le staff technique sera privé des services du milieu de terrain Malek Ferhat qui a contracté une blessure à la cheville vendredi dernier, une absence qui s’ajoute à celle du défenseur Kheddis pour le même motif. L. Hama

L a brillante et méritoire victoire aux dépens du CRB permet au Doyen de reprendre son souffle,

après sa déconvenue une semaine plus tôt face à un relégable, l’USM-BA, en attendant des jours meilleurs.Yachir, en net progrès et désormais canonnier grâce à son doublé, relance donc son équipe dans la course pour une place sur le podium, à condition, évidemment, qu’il n’y ait plus de faux pas pour ce qui reste de l’exer-cice. Cependant, l’attitude négative de l’attaquant Hadj Bouguèche en-vers son coach en chef, en guise de protestation contre son remplace-ment, laisse supposer que la maî-trise du groupe devrait être revue et corrigée. Le numéro 99 du MCA n’a d’ailleurs pas mâché ses mots en fin de match, en plus du fait qu’il n’ait pas serré la main de son coéquipier qui a pris sa place et n’a pas rejoint le banc «C’est la troisième fois que cet entraîneur me fait le coup. Il n’a aucune justification à me donner à propos de mon remplacement. Pour-tant, on jouait bien en attaque avec des buts et un pressing qui a porté ses fruits. Rien ne pourrait justifier ma sortie.» Et de contredire son staff technique par la voix de Farid Zemiti qui lui a déclaré : «Bouguèche a été remplacé car c’est un choix tactique et c’est un garçon qui a compris le message.»De l’avis de tous, la sortie de Bou-guèche n’a pas eu l’effet escompté,

dans la mesure où la ligne offensive s’est endormie et cela a permis au Chabab de reprendre le contrôle du jeu et d’être à deux doigts de l’égali-sation n’était la vigilance accrue du rempart mouloudéen.Pour Farid Zemiti, «nous savions que la match allait être difficile, pour preuve pendant 40 minutes les joueurs étaient à côté de la plaque, mais heureusement le premier but a été marqué au bon moment. Par la suite nous leur avons demandé de jouer plus haut et de maintenir le pressing et c’est ce qui nous a permis d’en ajouter un second. C’est vrai, nous avons opéré des changements

pour renforcer l’aspect défensif face à un dangereux adversaire». Quant au mécontentement des joueurs qui continuent à chauffer le banc, Zemiti dira : «Il faudrait qu’ils acceptent la concurrence, car nous avons 25 joueurs et nous faisons tourner le groupe en fonction de l’adversaire, des blessés, de l’enjeu et de la nature du match. On est conscients que tous veulent jouer.»Enfin, nous terminerons par cette information digne de foi émanant de la direction du club qui annonce que tous les joueurs percevront leurs arriérés de salaire et primes, ce lundi.

Abdelmadjid Riad

Les partenaires de Babouche se sont refait une santé après leur victoire face au CRB

décèsLa rédaction sportive d’El Watan, très peinée par le décès de Ali Biskri (dit Bachir), père de l’entraîneur Mustapha Biskri, à l’âge de 79 ans des suites d’une

longue maladie, présente à ce dernier ainsi qu’à toute sa famille ses sincères condoléances et implore Dieu Le

Tout-Puissant d’accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. L’enterrement aura lieu aujourd’hui au cimetière de

Aïn Benian. «A Dieu nous appartenons et à Lui

nous retournons.»

MOULOUDIA D’ALGER

Le Doyen reprend son souffl e

TENNIS2 trophées pour Inès Ibbou à Tlemcen

Le tournoi international ITF juniors de Tlemcen, qui a

pris fin hier après-midi sur les courts du Tennis Club de Mansourah (TCM), a répondu aux attentes du public local qui a, enfin, assisté à une victoire algérienne et même deux. En effet, la minime Inès Ibbou (14 ans), membre du «Midoun Tennis Academy» de Zéral-da, a remporté non seulement le simple, mais également le double où elle était associée à la Marocaine Ghita Nassik.

Cette paire maghrébine avait remporté le double de l’ITF de Tunis, il y a une semaine. En simple, Inès Ibbou n’a pas fait dans la demi-mesure en gagnant ses cinq rencontres en deux manches chaque fois. C’est dire la supériorité de notre jeune joueuse qui a ter-miné son tournoi comme une grande en infligeant un net 6-0 et 6-1 à la Tunisienne Farah Baklouti.En double, Ibbou et Nassik, qui ont renouvelé leur expé-

rience de Tunis, ont enlevé leur second trophée dans cette for-mule de jeu en s’imposant face à la paire formée de Federica Gardella (Italie) et India San-ders (Grande-Bretagne), sur le score de 6-1 et 3-6 (10-4).A l’issue du tournoi, le pré-sident de la Fédération algé-rienne de tennis, le Dr Moha-med Bouabdallah, présent sur les lieux pour son premier bureau fédéral, a déclaré vou-loir «aider cette joueuse qui promet beaucoup». L. O. B.

FAGBouchiha élu présidentSalah Bouchiha est le nouveau président de la Fédération algérienne de gymnastique (FAG), après l’assemblée générale élective qui a eu lieu, hier matin, à l’hôtel Mehdi de Staouéli. Bouchiha (52 ans) qui n’est plus à présenter, lui qui est un ancien gymnaste de l’équipe nationale et ancien DEN et DTN de la FAG, a récolté 49 voix sur les 56 des membres présents. A noter que Rabah Amaouche, qui était en course pour le poste de président, s’est retiré le jour même. C. B.

FAEBernaoui reconduitLe président sortant et unique candidat pour la présidence de la Fédération algérienne d’escrime (FAE), Raouf Bernaoui, a été réélu, hier, au centre sportif de Ghermoul, pour un second mandat lors de l’assemblée générale élective. Bernaoui a été plébiscité à l’unanimité par les membres de l’AG. L’ancien champion d’Afrique du sabre, très touché par cette confi ance, avoue : «Je suis très comblé par cette confi ance qui est une immense responsabilité». Pour ce qui est de l’élection du bureau, tous les membres sortants ont été reconduits. C. B.

FATLes bilans adoptésLes bilans moral et fi nancier de la Fédération algérienne de taekwondo (FAT) de l’exercice 2012 et ceux du quadriennal (mandat de quatre ans) ont été adoptés à la majorité écrasante au cours de l’assemblée générale ordinaire (AGO) qui s’est déroulé, vendredi dernier, au centre sportif de Ghermoul. A l’issue de cette AGO, l’assemblée générale élective est prévue pour le 7 mars prochain. La date limite de dépôt des candidatures est fi xée au 2 mars. Rien n’a fi ltré sur la candidature ou pas du président sortant, Mohamed Daïmallah. C. B.

L’université Hassiba Ben Bouali de Chlef vient de perdre son premier responsable et l’un des fondateurs de l’Institut national d’éducation physique et sportive dans la région. Le défunt, Hadj-Cherif Kouider, docteur en sport, est mort avec sa nièce dans un accident de la circulation survenu samedi dernier près de Chlef qui avait également coûté la vie à trois supporters de l’USM El Harrach. Ses collègues, ses étudiants et de simples citoyens ont tenu à lui rendre un vibrant hommage lors de l’enterrement qui s’est déroulé en présence d’une

foule nombreuse. «C’est une grande perte pour l’université de Chlef et le monde universitaire en général, car Hadj-Cherif Kouider était à la fois un gestionnaire compétent et un enseignant brillant», témoignent des dirigeants et enseignants de l’université de Chlef. Le défunt laisse une veuve et des enfants, mais aussi une série de travaux de recherche sur l’éducation physique et sportive dans le pays, car son objectif principal était de former des «éducateurs capables de transmettre les valeurs morales, à l’instar de la tolérance, de l’esprit sportif et de la loyauté». A. Yechkour

CHLEFL’université perd un docteur

en sport

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 24 février 2013El WatanComportement irresponsable

Par Tayeb Belghiche

S candaleux comportement des autorités maliennes à l’égard de leur propre peuple. Dans le nord du pays libéré par les forces françaises de l’emprise des narco-

islamistes, l’armée de Bamako n’a pas trouvé mieux à faire pour redorer son blason terni par son incompétence que de s’en prendre aveuglément aux populations civiles. En effet, des ONG et des journalistes notamment ont révélé que les militaires se livrent à des exécutions sommaires, à des viols de femmes, sans parler des arrestations arbitraires et des disparitions de citoyens dont le seul crime est d’être Arabe ou Targui.Le plus grave dans cette affaire est que le gouvernement malien pratique la politique de l’autruche et aucune arrestation n’a été opérée dans ce qui a été transformé en une véritable zone de non-droit.Ce comportement irresponsable, loin de contribuer à l’apaisement, va encore mettre de l’huile sur le feu et invitera les jeunes de la région à aller élargir les rangs de la rébellion. Un comportement qui ferme la porte à tout dialogue entre les forces en présence et encourage les éléments qui cherchent l’indépendance du Nord.Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui avait parlé à un moment d’indépendance de l’Azawad, est revenu à des sentiments responsables en se prononçant pour l’intégrité territoriale du Mali. Pour preuve de son honnêteté, ses forces aident les troupes françaises dans la traque des trafiquants d’AQMI, du Mujao et d'Ançar Eddine.Or, à la surprise générale, le Premier ministre malien a refusé de tendre la main au MNLA, fermant ainsi la porte à toute solution politique. Et tous les efforts des pays œuvrant pour la restauration de la paix au Mali pourraient tomber à l’eau.La France, dont l’intervention a incontestablement sauvé le Mali de l’anarchie et de la désintégration, est en mesure de mettre un frein à l’attitude belliqueuse de Bamako. Son action pour l’éradication du terrorisme ne peut laisser place à un terrorisme d’Etat qui rendrait nul tout son engagement si elle ne fait rien rapidement. Elle aura perdu du temps et de l’argent pour rien et le Mali deviendra le nouvel Afghanistan d’Afrique avant de disparaître totalement. Une telle éventualité portera un coup dur aux équilibres déjà fragiles de l’Afrique.

COMMENTAIRE

Le théoriquement pratiqueD ans le malpropre océan des silences complices, le

Président a parlé. Ou plutôt il a écrit, si c'est bien lui qui a écrit un texte lu par un consciencieux anonyme à

destination de la communauté. Délivrant des messages au compte-gouttes comme s'il s'agissait de subventions étatiques ou de précieuses gouttes de son propre sang, le Président refuse encore de parler, à tel point que cette même communauté commence à se demander si ses cordes vocales n'ont pas été volées par un Bedjaoui et détournées au Canada. L'essentiel n'est pas là, dirait un PDG de Sonatrach, il est dans ce message présidentiel, à l'intérieur duquel il y en avait d'ailleurs deux, comme un shampoing et un après-shampoing dissimulés dans la même bouteille. D'abord, le Président s'est dit confiant en la justice qui va attraper les voleurs par les oreilles, ce qui est théoriquement très réconfortant. Sauf que le Président est lui-même premier magistrat du pays et adepte

d'une justice soumise à l'Exécutif où les juges n'ont pas de marge de manœuvre sur les grosses affaires. Le deuxième message est plus éloquent, le Président s'est dit révolté par ces agissements. Là aussi, il est très bien qu'en théorie, le Président puisse encore se révolter à son âge. Mais il y a aussi quelque chose qui ne fonctionne pas, pourquoi avoir effacé les accusations à l'encontre de Amar Saïdani sur son détournement de plusieurs milliards de dinars pour finalement le soutenir afin de diriger le FLN ? En théorie comme en pratique, ce serait à nous d'être révoltés. Sauf qu'il faut savoir que la théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne, et la pratique quand tout fonctionne alors que personne ne sait pourquoi. Mais quand rien ne fonctionne et que chacun sait très bien pourquoi, est-on dans la pratique ou la théorie ? En pratique, on est en Algérie. En théorie, on y est aussi. C'est d'ailleurs très pratique pour nous.

Par Chawki Amari

POINT ZÉRO

Le 19 mars, le maire de Nice brise le cessez-le-feu

Lyon

De notre correspondant

D epuis que la loi du 6 décembre 2012 a instauré le 19 mars

comme Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, on savait qu’il y aurait des réticences. Certains maires ont déjà fait savoir que cette date ne leur convient pas, sans pour a u t a n t d i r e q u ' i l s n e respecteraient pas la loi. Le maire de Nice, Christian Estrosi, est le premier à franchir le pas en a n n o n ç a n t d e v a n t d e s a s s o c i a t i o n s d ’ a n c i e n s combattants qu’il n’appliquerait pas la disposition légale, en réponse à une circulaire préfectorale d’application qui demande l’organisation des

cérémonies commémoratives et le pavoisement des bâtiments publics. Reprenant un terme qui qualif iait jadis ceux qui ne voulaient pas partir combattre en Algérie, au péril de leur avenir, le maire se dit «prêt à supporter toutes les conséquences» que son «insoumission» pourrait entraîner, suivant l'argumentaire de l’OAS : «La signature des Accords d'Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d'enlèvements et du massacre de plus de 3000 civils européens et 60 000

harkis.» Pourtant, la discussion à l’Assemblée nationale, en 2002, puis au Sénat en 2012 avait épuisé ce sujet et force était r e s t é e à l a m a j o r i t é parlementaire. Le rapporteur de la loi nous avait d’ailleurs indiqué dans nos colonnes que si «la guerre d’Algérie fut un rude choc pour le pays, il est temps qu’on rende hommage avec sérieux et qu’on œuvre à la réconciliation entre nos deux pays». On attend maintenant de voir d’autres maires, surtout dans le Sud-Est, briser le cessez-

le-feu, 51 ans après le 19 Mars 1962. Dans le Midi, un certain nombre de communes françaises sont tenues par des nostalgiques de l’Algérie française, élus de droite ou d’extrême droite, ou complaisants vis-à-vis d’une frange de la population toujours r e v a n c h a r d e . Po u r t a n t , paradoxalement, cette nouvelle journée du souvenir instaurée le 19 mars n’abroge pas l’autre date, celle du 5 décembre, voulue par Jacques Chirac et qui ne correspond à aucune date anniversaire en Afrique du Nord. Parmi les associations, la Fédération nationale des anciens combattants en Afrique du Nord (Fnaca) a toujours respecté le 19 mars comme journée de commémoration. Si quelques élus avaient critiqué la nouvelle loi, personne n’avait encore a n n o n c é l a f r o n d e antirépublicaine. W. M.

COMMÉMORATION DE LA FIN DE LA GUERRE D’ALGÉRIE

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

3°11°

6°16°-2°9°6°19°

3°10°

3°14°-2°10°4°

22°

Aujourd’hui Demain

■ Cent quatre-vingt-treize nouveaux postes d'examinateur du permis de conduire ont été ouverts à l'échelle nationale par la Fonction publique, a indiqué, hier à Batna, le ministre des Transports, Amar Tou, au cours d’une visite de travail dans cette wilaya. Lors de l'inspection du circuit d'examen du permis de conduire de la ville de Aïn Touta, le ministre a indiqué que les 100 examinateurs actuellement en formation

à l'Ecole nationale d'application des techniques de transport terrestre (Enatt) de Batna seront rejoints par 93 autres examinateurs. M. Tou a cependant estimé que les besoins en la matière exigent 100 autres postes supplémentaires pour résorber le déficit enregistré et pour remplacer les examinateurs qui partiront à la retraite parmi le total de 300 fonctionnaires actuellement en exercice dans le pays. Le

ministre a également estimé «impératif» de renforcer les effectifs des examinateurs pour répondre aux besoins des jeunes désireux d’obtenir leur permis de conduire et des 7000 auto-écoles en activité en Algérie et dont le nombre est en constante augmentation. M. Tou doit notamment inspecter, au cours de sa visite dans la wilaya, les gares routières de Batna et de Barika et le siège de l'Enatt au chef-lieu de wilaya. (APS)

OUVERTURE DE 193 NOUVEAUX POSTESEXAMINATEURS DU PERMIS DE CONDUIRE

SECOUSSE DE MAGNITUDE 3,7■ Une secousse tellurique de magnitude 3,7 sur l'échelle ouverte de Richter a été enregistrée, hier à 16h30, dans la wilaya de Béjaïa, a indiqué le Centre de recherche en

astronomie, astrophysique et géophysique (Craag). L'épicentre de la secousse a été localisé à 23 km au nord-est en mer de cette wilaya, précise la même source.

BÉJAÏA

● Ce 19 mars, on comptera les municipalités refusant d’appliquer la loi de décembre 2012

qui instaure ce jour-là, en France, une journée nationale du souvenir de la guerre

d’Algérie. Avant tireur ou sniper, le maire de Nice a dégainé le premier.