7/31/2019 2012.06.19 La Libert 2

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LA LIBERT MARDI 19 JUIN 2012

MAGAZINEMARDI

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MIGRAINE

De nouveauxgnes localissDes chercheurs europens etaustraliens ont indiqu rcem-ment quils avaient localis qua-tre nouveaux gnes associs laforme la plus rpandue de mi-graine, soulignant ainsi son ca-ractre hrditaire. La migrainetouche environ une femme sursix et un homme sur huit.Ces variants gntiques ont tdcels au sein du gnome de4800 personnes souffrant de mi-graine sans aura (sans signesneurologiques prcurseurs: trou-bles visuels, par exemple), uneforme qui reprsente les troisquarts des crises de migraine.

Ces variations taient absentesdans le groupe tmoin de 7000personnes indemnes de cette pa-thologie.

Ltude confirme par ailleurslexistence de deux autres gnesde prdisposition sur un trio degnes dj connus. Les nouveauxgnes identifis dans ltude ren-forcent les arguments selon les-quels des dysfonctionnementsde molcules, charges de trans-mettre des signaux entre les cel-lules nerveuses dans le cerveau,contribuent la survenue de mi-graines. De plus, deux de cesgnes confortent lhypothsedun rle possible des vaisseaux,et donc des perturbations du flux

sanguin. Ltude a t conduitepar le consortium internationalddi la recherche sur la gn-tique de la migraine. Elle est pu-blie dans le journal spcialisNature Genetics. ATS

La dernire Soupe FribourgMISSION SATIRIQUE Elle cartonnait mais elle sen va. Dimanche, le conseiller fdral AlainBerset sera le dernier invit de La Soupe. La satire renatra, dans un nouvel emballage.CLAUDINE DUBOIS

Les moi je dis que moi je pensede Micheline Calmy-Rey, lesfautes de franais de Pascal Cou-chepin, cest fini. Dimanche, LaSoupe, le rendez-vous satiriquede la RTS, va concocter son der-nier potage, en public, au thtreEquilibre, Fribourg. Les humo-ristes cuisineront petit feu leconseiller fdral Alain Berset.Le Belfagien qui avait dj t

invit en 2007 et 2009, dsole leschroniqueurs. Le drame, avoueLaurent Flutsch, cest que depuisle dpart de Couchepin de la po-litique, il ny a plus que des per-sonnages gris. On ne sait pasquoi faire avec un Burkhalter ouun Berset, qui prtent peu leflanc la satire. Si les chroni-queurs se grattent la tte, la pro-ductrice et animatrice de LaSoupe, la Fribourgeoise dadop-tion Anne Baecher, est loin dan-goisser: jcoute les gens, jen-tends mon mdecin, il y a descentaines de questions que jaienvie de poser Alain Berset.

La Soupe est pleine, deve-nue La Soupe, restera la plusclbre cration du remuant ani-

mateur Yvan Frsard, en lan2000. Laurent Flutsch se sou-vient: On tait tous des enfantsde Au fond gauche et deCinq sur cinq, avec Lova Go-lovtchiner, Patrick Lapp, PatrickNordmann... Depuis la fin de cesmissions, plus personne ne fai-sait de la satire.

Un humour plus piquantA La Soupe, on a un autre

style dhumour, plus piquant,abonde Yann Lambiel, qui a ttrejoint lmission lance parYvan Frsard. Ce dernier cher-chait un imitateur prt parodierles personnages suisses. YannLambiel a rapidement euquelques personnages en joue.

Cest grce cette mission quejai merg dans le paysage m-diatique romand, reconnatlhumoriste, qui, comme San-drine Viglino, a t fidle lmission durant ses treize ans.

Arrive un moment o lepublic romand regardait les Gui-

gnols de linfo sur une chanefranaise, rappelle Yann Lambiel,la Soupe a trs vite trouv son au-dience, et de bons clients: despoliticiens ftiches, commeClaude Frei Ecoutez!, DanielBrlaz au souffle court, Adolfformidable Ogi ou encore RuthDreifuss, que Yann Lambiel imite la perfection. Les conseillers f-draux, cest la crme de LaSoupe: Ctait un privilge quede pouvoir se payer leur tte endirect. Leur balancer des vannes,les tenir serrs comme on aime-rait que les journalistes le fassent,les mettre en contradiction, afait trs plaisir, et a soulage, ex-

prime Laurent Flutsch.Caricatures, billets dhumeur,

sketches, chansons, tout est milli-mtr: Le fil conducteur de laSoupe, cest quarante pages,pose Anne Baecher, animatricede lmission depuis quatre ans.

Parfois linvit est fig,

comme la t Christiane Brun-ner, ou laconique, linstar delancien ambassadeur FranoisNordmann, tellement rompu la diplomatie quil ne voulait riendire, se souvient Anne Baecher.

Garder la ligne droiteLes bavards impnitents ne

sont pas plus faciles. Difficile dereprendre le micro Adolf Ogi,ou pire encore, au BroyardPierre-Andr Tombez. Monrle, cest de garder la lignedroite, le timing. Si a se dcalede trois minutes, un sketchsaute, poursuit Anne Baecher.Elle-mme prpare une quaran-

taine de questions, dans les-quelles elle va piocher au feeling,en fonction de lhumeur de lin-vit et des ractions du public.

Certains invits repartent d-faits. Cest le cas du NeuchteloisYvan Perrin. On lavait coincsur les statistiques de lUDC,

confront la malhonnt quiltait oblig de cautionner, alorsque cest un homme trs droit,se rappelle Laurent Flutsch.

Quelques-uns ont rsist lappel des sirnes. Jaurais bienvoulu accueillir Christophe Dar-bellay, voque Anne Baecher.Les politiciens Urs Schwaller etMoritz Leuenberg ainsi que lan-cien procureur gnral genevoisBernard Bertossa ne se sont paslaiss convaincre non plus.

90 000 auditeursDautres en revanche ont fait

des pieds et des mains pour sefaire inviter: dont lavocat gene-

vois Dominique Warluzel et lejeune pdc fribourgeois Emma-nuel Kilchenmann. Pour le bro-carder, les chroniqueurs se sontjoyeusement inspirs des mailsde ce dernier la productrice. Ladernire mission, pour la quin-zaine de chroniqueurs de La

Soupe, va tre un peu un crve-cur, reconnat Laurent Flutsch.Nous sommes une sorte de fa-mille, trs hrroclite, avec desdons et des talents diffrents, re-lve Anne Baecher, qui espre nepas pleurer. Treize ans quonest ensemble tous les dimanches.Les copains et le ct satirique deLa Soupe vont me manquer,glisse Yann Lambiel.

La Soupe avait ses aficio-nados (90000 auditeurs enmoyenne ces deux dernires an-nes), quelques dtracteurs fi-dles (ci-dessous) et le mritedavoir intress les Romands lactualit. Les enfants ont ap-

pris la politique grce elle,soutient Yann Lambiel. I

> Sur les ondes de la RTS, ds 10h. pourune rtrospective, puis La Soupe de11h. 12 h30.

Yann Lambiel et Laurent Flutsch (de g. dr.) ou le sel et le poivre de La Soupe ALEXANDRE CHATTON

Arrtez vos saloperies, orduresArrtez vos conneries et vos salope-ries, ordures... Cette affable missivemane dun partisan anonyme de lUDC,bien reprsente dans les auteurs de pro-testation adresses La Soupe qui sex-

priment sur le thme de latteinte la pa-trie. Le plus souvent, la patrie et lUDCsamalgament, avec une bonne dose dexnophobie comme liant.Entre divertissement et dfoulement,quel rle peut bien jouer un programmesatirique? Laurent Flutsch a tent dy r-pondre, sollicit par le Muse dethno-graphie de Neuchtel pour lexpositionHelvetia Park (2009-2010).

Plus argumentes mais pas toujoursmoins viscrales, dautres critiques rel-vent de gens qui soffusquent des at-taques contre le premier parti de Suisse.Ils voient dans La Soupe un repaire demilitants acharns, porte-flingue embus-qus dune extrme gauche enrage oualors dune gauche caviar, cest selon. Lesatiriste rpond que par dfinition, le rlede la satire est de brocarder le pouvoir, et

quen Suisse, cest indniablement ladroite qui est au pouvoir. Sa principalefaction est une cible toute dsigne. Maisque la gauche, ses drives et ses compro-mis apparaissent galement souvent au

menu de La Soupe.

La satire se nourrit dinsolence, poseLaurent Flutsch. Elle tire avec dlices surles vaches sacres, larme et lEglise entte. Ce qui entrane les ractions outresdun autre groupe de gens parfois rtifs la drision, les catholiques. Ce sont avanttout des allusions au pape et aux posi-tions vaticanes qui dclenchent leursfoudres. Le rejet se dcline en condes-cendance chagrine je prie pour vous,pauvres mes gares mais surtout enanathmes o ne rsonne gure la cha-rit chrtienne: honte vous, jespre detout cur que vous brlerez en enfer...

Un sketch sur lavortement a valu en2007 Laurent Flutsch une violente mis-sive dans laquelle lauteur regrettait queMadame votre mre ne vous ait pas

lourd dans les chiottes alors que voustiez embryon.

Ces pourfendeurs de lirrvrence seposent en porte-parole dune entit col-lective. Une gnralisation abusive selon

le satiriste. Une sur octognaire et fer-vente croyante adresse rgulirement sesflicitations La Soupe lorsque cettedernire pingle un Vatican aveugle etfig qui blesse sa foi et sa conscience. Leplus tonnant, constate le chroniqueur,cest que des auditeurs rgulirementchoqus par un programme satiriquecontinuent de lcouter, religieusement.

Certains reprochent aux humoristesactuels dtre achets: la satire est offi-cielle, confortable. Micheline Calmy-Reyparle mme de cabarettistes dEtat.

Reste que les protestations restenttrs marginales: cest lexception quiconfirme la rgle et la validation dunexercice satirique qui, sil ne heurtait per-sonne, serait nul et non avenu, exprimeLaurent Flutsch. CDB

LA RELVE EST PRTELannonce simultane des dparts deAnne Baecher et de Yann Lambiel, audbut de lanne, a jet un gros cheveu surla soupe. La productrice et animatricesouhaite revenir au journalisme de terrainet au reportage, toujours la RTS.Yann Lambiel a besoin dune parenthse:

Quand je rentre en scne et que je faisBrlaz ou Couchepin, je sais que amarche. Jai envie de me mettre en danger,face dautres publics, dautres formesdhumour. Lhumoriste veut aussi consa-crer ses futurs dimanches son fils de 4ans, qui commence lcole en aot.Du ct de la RTS, la relve de La Soupeest presque prte. Deux projets restent enlice, ports entre autres par des chroni-queurs de lactuelle mission, confirmeJean-Marc Bguin, rdacteur en chef de larubrique Socit et Divertissement laRTS. La nouvelle mission reprendra lesmmes ingrdients, mais dans un nouvelemballage, promet Jean-Marc Bguin.Les chroniqueurs auront carte blanche,tant que leurs propos ne prtent pas leflanc des plaintes. CDB

EN BREF

PROCURATION MOINSCHRE MODE DEMPLOILA POSTE La FRC donne desconseils pour chapper auxcots prohibitifs des procura-tions de la Poste, jusquici gra-tuites et qui prennent depuis le1er avril la forme dun abonne-ment annuel au prix exorbitantde 24 francs par anne. Ellemet la disposition du publicun modle de procuration queles consommateurs peuventensuite faire lgaliser, soit parun service tatique, soit par unnotaire. A Fribourg, les secrta-riats de certaines communespeuvent effectuer cette lgali-sation pour une somme allantde 10 25 francs. Dans lecanton de Vaud, le tarif prvuest de 20 50 francs. CDB> www.frc.ch

DANS LE HAUT-VALAISAVEC UNE POUSSETTEBALADE Les itinraires de

rando sadressent souvent auxmarcheurs entrans. CarolePierrehumbert Heuri proposedes itinraires en montagneadapts une poussette et auxtrs jeunes marcheurs. Aprs leChablais vaudois et le Bas-Valais, puis le Valais central,Elose dcouvre le Haut-Valais,en vingt itinraires de un huitkm, la plupart en circuit. Descuriosits jalonnent chaquebalade: marmites glaciaires,chteaux, rserves naturelles...Les places de jeu et de pique-nique sont aussi signales. CDB> Carole Pierrehumbert Heuri, Lesrandonnes dElose en Haut-Valais,Ed. Slatkine, 155 p.

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