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PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 19 avril 2012 N° 6539 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE El Watan PHOTO : H. LYES 18 ASSOCIATIONS POUR LE PLAFONNEMENT DES PRIX PRODUITS ALIMENTAIRES LIRE L’ARTICLE DE LYES MECHTI EN PAGE 9 Regroupées au sein de la Confédération des consommateurs, elles appellent les pouvoirs publics au plafonnement des prix et des marges de certains produits de base pour freiner la hausse des prix devenue inquiétante. LIRE EN PAGE 26 ÉQUIPE NATIONALE LE Vahid Halilhodzic explicite ses choix de joueurs 44 partis avec leurs 25 000 candidats vont se disputer les 462 sièges de la Chambre basse du Parlement dans une ambiance morne Les traficotages électoraux à répétition qui ont jalonné les scrutins précédents n’ont pas été sans laisser des séquelles sur le comportement des électeurs. P anneaux d’affichage vierges, salles de meeting pratiquement désertes et des partis politiques discrets. La première semaine de campagne électorale est sans couleur, sans tambour ni trompette. Elle peine vraiment à démarrer. Les 44 partis politiques qui concourent aux élections législatives du 10 mai prochain s’avèrent incapables de lever les masses. L’engouement populaire n’est pas perceptible, tandis que le spectre de l’abstention hante les esprits. Tout semble réduit à cette bataille mal entamée contre ce redoutable adversaire. (Suite page 5) Hacen Ouali CANDIDATS INVISIBLES, PANNEAUX VIDES Une semaine Une semaine de campagne de campagne sans relief sans relief PHOTO : SAMI K. L’introduction de tamazight dans le système éducatif en 1995, sa constitutionnalisation en tant que langue nationale en 2002 n’ont, évidemment, pas suffi à son développement. Sur les 16 wilayas choisies initialement pour piloter la nouvelle expérience, il n’en reste que 9 où l’enseignement de cette langue se poursuit encore, notamment à Bouira, Béjaïa, Boumerdès et Tizi Ouzou. LE PRINTEMPS BERBÈRE L’ENSEIGNEMENT DE TAMAZIGHT EN RECUL LIRE LES ARTICLES EN PAGES 2, 3, 4 ET 28 LA CONTRIBUTION DE MOULOUD LOUNAOUCI EN PAGE 18 À LIRE DANS NOTRE DOSSIER Qui se souvient du MCB ? Par Hafid Azzouzi Salah Belaïd (linguiste) : «Les caractères tifinagh, élément unificateur» Entretien réalisé par Saïd Gada Langue amazighe : essor dans l’édition et le cinéma Par Ahcène Tahraoui Arezki Abboute, détenu d’Avril 1980 «Les résultats sont bien loin des sacrifices consentis» Entretien réalisé par Ahcène Tahraoui Commentaire Génération Avril 1980 Par Djaffar Tamani Les étudiants réclament l’officialisation de tamazight Par Djedjiga Rahmani

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 19 avril 2012N° 6539 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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18 ASSOCIATIONS POUR LE PLAFONNEMENT DES PRIX

PRODUITS ALIMENTAIRES

LIRE L’ARTICLE DE LYES MECHTI EN PAGE 9

■ Regroupées au sein de la Confédération des consommateurs, elles appellent les pouvoirs publics au plafonnement des prix et des marges de certains produits de base pour freiner la hausse des prix devenue inquiétante.

LIRE EN PAGE 26

■ ÉQUIPE NATIONALELE

Vahid Halilhodzic explicite ses choix

de joueurs

■ 44 partis avec leurs 25 000 candidats vont se disputer les 462 sièges de la Chambre basse du Parlement dans une ambiance morne

■ Les trafi cotages électoraux à répétition qui ont jalonné les scrutins précédents n’ont pas été sans laisser des séquelles sur le comportement

des électeurs.

Panneaux d’affi chage vierges, salles de meeting pratiquement désertes et des partis politiques discrets. La première semaine de campagne électorale est sans

couleur, sans tambour ni trompette. Elle peine vraiment à démarrer. Les 44 partis politiques qui concourent aux élections

législatives du 10 mai prochain s’avèrent incapables de lever les masses. L’engouement populaire n’est pas perceptible, tandis que le spectre de l’abstention hante les esprits. Tout semble réduit à cette bataille mal entamée contre ce redoutable adversaire. (Suite page 5) Hacen Ouali

CANDIDATS INVISIBLES, PANNEAUX VIDES

Une semaine Une semaine de campagne de campagne

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● L’introduction de tamazight dans le système éducatif en 1995, sa constitutionnalisation en tant que langue nationale en 2002 n’ont, évidemment, pas suffi à son développement. Sur les 16

wilayas choisies initialement pour piloter la nouvelle expérience, il n’en reste que 9 où l’enseignement de cette langue se poursuit encore, notamment à Bouira, Béjaïa, Boumerdès et Tizi Ouzou.

LE PRINTEMPS BERBÈRE

L’ENSEIGNEMENT DE TAMAZIGHT EN RECUL

LIRE LES ARTICLES EN PAGES 2, 3, 4 ET 28LA CONTRIBUTION DE MOULOUD LOUNAOUCI EN PAGE 18

À LIRE DANS NOTRE DOSSIER

❚ Qui se souvient du MCB ?Par Hafi d Azzouzi

❚ Salah Belaïd (linguiste) :«Les caractères tifi nagh, élément unifi cateur»

Entretien réalisé par Saïd Gada

❚ Langue amazighe : essor dans l’édition et le cinéma

Par Ahcène Tahraoui

❚ Arezki Abboute, détenu d’Avril 1980«Les résultats sont bien loin des sacrifi ces consentis»

Entretien réalisé par Ahcène Tahraoui

❚ CommentaireGénération Avril 1980

Par Djaffar Tamani

❚ Les étudiants réclament l’offi cialisation de tamazight

Par Djedjiga Rahmani

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 2

D O S S I E R

ENSEIGNEMENT DE TAMAZIGHT

Le grand bond en arrière ● Pour cette année scolaire, 225 210 élèves suivent des cours de tamazight ● En 1995, ils étaient 352 256 exactement

● Alger compte 40 apprenants de Tamazight.

Depuis son introduction à l’éco-le, le tamazight perd du «ter-rain», un peu plus chaque

année. Le «territoire» de son ensei-gnement se rétrécit comme peau de chagrin. Les statistiques fournies par le Haut-Commissariat à l’Amazi-ghité (HCA) indiquent un net recul du nombre d’élèves recevant des cours de tamazight. Ils sont 225 210 apprenants enregistrés cette année scolaire, alors qu’au lancement de la première promotion, durant l’année scolaire 1995/1996, ils étaient pres-que le double, 352 256, exactement.Dans plusieurs wilayas, l’enseigne-ment du tamazight a carrément cessé, s’inquiète Mme Cherifa Bilek, direc-trice chargée de l’enseignement et de la formation au HCA. C’est le cas à Tipasa, où le tamazight a disparu du programme en 1999, Illizi, en 2000, Oran en 2002. A Ghardaïa, une timi-de relance des cours a été enregistrée en 2003, après une rupture de l’ensei-gnement en 2000, mais cette reprise s’est éteinte en 2009. A Biskra, plus aucune trace du tamazight depuis 2010. L’enseignement de cette ma-tière est en voie de disparition à Alger et à Bordj Bou Arréridj. Au niveau de la capitale, 349 élèves suivaient des cours de tamazight en 1995, ils ne sont plus que 40 aujourd’hui. Sur les 16 wilayas ayant connu le lancement de la première promotion d’apprenants de cette langue, elles ne sont plus que 11 à poursuivre la formation aujourd’hui. Le chiffre est appelé à la baisse, vu les indicateurs au rouge dans certaines wilayas, même s’il y a lieu de noter que la wilaya de Bordj Bou Arréridj a vu le lancement de l’enseignement de cette matière en 2010, avec 9 classes. Le caractère facultatif de cette matière pèse lourdement quant à ce résultat. Le maintien de cette spécificité est en train d’affaiblir les résultats positifs qu’enregistre l’enseignement de cette langue. «Rien de concret n’a été fait sur le terrain pour promouvoir cette langue et son enseignement.

FACULTATIVE ET AU BAS DE L’ÉCHELLE

Le caractère facultatif place le tama-zight au bas de l’échelle des matiè-res enseignées à l’école algérienne et met les enseignants dans une mauvaise posture», constate Hamid

Deradj, représentant du collectif des enseignants de tamazight. «Un prof de tamazight ne peut rien faire devant un élève qui n’est pas intéressé et dont les parents sont soucieux des notes obtenues par leurs enfants à la fin de l’année. Des parents n’hésitent pas à sacrifier le tamazight, qui n’est pas obligatoire. Il arrive souvent que ces derniers décident de dispenser leur enfant de cette matière, juste par peur que sa moyenne générale ne soit altérée, le coefficient de tamazight pouvant influencer…», explique le professeur. La résistance des ensei-gnants de tamazight est freinée aussi par l’absence de volonté des pouvoirs publics à répondre aux besoins en matière de moyens. «Les cours sont tributaires de la bonne volonté des enseignants. Dans certains cas, on trouve plusieurs établissements à ‘’se partager‘’ un seul professeur qui effectue les déplacements au quotidien. Cette situation n’a aucun risque d’arriver par exemple à un professeur d’histoire- géographie, ou de maths… Les enseignants ac-ceptent, puisqu’ils sont motivés, mais des efforts doivent être faits dans ce sens pour pallier à la situation d’insuffisance des effectifs», indique une enseignante de cette matière. «Il suffit de traiter cette matière comme n’importe quelle autre au niveau des établissements où elle est dispensée pour lever une partie des obstacles entravant le bon déroulement de son enseignement», estime M. Deradj. L’Association de l’enseignement de tamazight, dissoute, qui renaît à tra-vers cet effectif est en train de mener un mouvement pour «l’amélioration» des conditions d’enseignement. Il faut savoir que pour absence d’ensei-gnants, l’enseignement de tamazight a été interrompu pour une durée de 4 ans, (de 2001/2002 à 2004/2005) à Batna , contraignant les élèves à abandonner cette matière. Cette ab-sence s’explique par le départ des en-seignants contractuels après le refus de la tutelle de leur intégration. Les apprenants sont également confron-tés à la rupture du cursus d’appren-tissage de cette langue, se traduisant par une disponibilité partielle des cours pour un seul palier. «Ce n’est qu’en Kabylie que l’enseignement se fait dans tous les paliers», explique Mme Bilek du HCA, dans les autres

wilayas, il n’y a pas de pérennité. Les cours dispensés au CEM ne sont pas suivis au lycée et ne commencent pas forcément au primaire, ce qui créé une sorte de «coupure». Ainsi, ce n’est que dans les wilayas de la Ka-bylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et quelques établissements de Boumer-dès) que le tamazight est enseigné dans les trois paliers. Le problème de l’absence de l’accompagnement des enseignants à travers les forma-tions et les inspections se pose avec acuité. Les aménagements faits par le HCA, les efforts des linguistes et les modules enseignés par l’institut de langue et de culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri ne sont pas accompagnés d’une for-mation pédagogique, permettant aux enseignants de cerner tous les enjeux pédagogiques pour mener à bien leur mission.

«ON SE DÉBROUILLE COMME ON PEUT»

Le HCA rappelle d’ailleurs que les promesses faites par les pouvoirs pu-blics d’inclure le tamazight comme matière d’enseignement au niveau de l’Ecole normale supérieure (ENS) et de l’Institut technique d’enseigne-ment (ITE) ne sont pas concrétisées. L’Institut de la langue et la culture amazighes de Tizi Ouzou forme des licenciés, à recruter sur concours. Les enseignants du tamazight re-présentent 80% de ces diplômés,

«mais ils nécessitent un suivi et des formations, notamment, en ce qui concernent des aspects liés aux rap-ports avec les élèves et aux méthodes didactiques», notent les représentants des enseignants. Selon le collectif des enseignants du tamazight, un grand nombre d’instructeurs issus d’autres formations «se débattent seuls aujourd’hui pour trouver une issue aux difficultés rencontrées. Une prise en charge a pourtant été prévue au lancement de l’enseignement de tamazight pour cerner ce genre de difficultés, mais force est de constater qu’ils n’y a aucune volonté politique pour régler le problème», insiste M. Deradj. Le collectif des ensei-gnants pointe du doigt le ministère de l’Education nationale accusé de «ne pas faire d’effort en matière de promotion des enseignants de cette langue». Les enseignants dénoncent l’absence d’un inspecteur de tama-zight. Seuls les chargés d’inspection assurent le suivi. «Les enseignants ne répondent pas actuellement aux critères pour postuler aux concours à l’ouverture des postes d’inspecteur», explique M. Deradj. Les enseignants sont contraints de se débrouiller concernant les difficultés techni-ques rencontrées. «On se débrouille comme on peut pour corriger les fautes ou pour illustrer des leçons, alors que pour les autres matières, il y a des corrections et des instruc-tions nouvelles chaque année pour corriger des fautes dans les manuels ou, introduire de nouveaux moyens», explique le même enseignant. Un cri de détresse est lancé à l’adresse des pouvoirs publics pour palier des situations «humiliantes». Des pro-fesseurs de tamazight sont classés à la catégorie «OP» (ouvrier profes-sionnel) avec un salaire inférieur au SNMG. Ces lacunes résultent des problèmes liés à l’intégration des professeurs ne répondant plus aux critères exigés pour leur classifica-tion au grade d’enseignant. «Cela concerne des enseignants d’autres matières également, mais, à un degré moindre. Puisque le nouveau statut prévoit des brèches pour intégrer les autres profs, mais pas pour ceux de tamazight», explique le représentant des enseignants. «Nous posons aussi le problème des enseignants issus de la conversion de poste. Il s’agit

de professeurs d’autres matières qui ont choisi de se convertir, durant les premières années de l’enseignement de tamazight mais 15 ans après, ils sont toujours considérés dans leur ancienne spécialité», soutient M.Deradj.

ALGER, ZONE «INTERDITE»

Si le nombre des élèves suivant des cours de tamazight dans la wi-laya d’Alger a démarré avec 349 élèves en 1995, et a pu atteindre 1643 apprenants durant l’année sco-laire 2006/2007, ce nombre n’est aujourd’hui que de 40, «trois élèves de plus par rapport à l’an dernier, où l’on a eu que 37 élèves», indique-t-on au HCA. Deux établissements seule-ment disposent d’enseignants de ta-mazight, Ali Ammar dans la commu-ne de Bab El Oued, et Frantz fanon à Alger-Centre. Selon le ministère de l’Education nationale, l’ouverture de classes pour dispenser des cours de tamazight se fait «selon la demande». «Il suffirait de trois demandes pour l’ouverture d’une classe», atteste, un responsables du département de Ben-bouzid. Les défenseurs de tamazight accusent la tutelle de ne pas avoir pro-cédé au recrutement des enseignants qui ne sont que 4 à assurer ces cours dans la capitale, et avec leur départ, «ce sera le néant», s’alarment des parents d’élèves. «Il n y a eu aucune demande signée de la part des pa-rents d’élèves», atteste une source du ministère, ayant requis l’anonymat. Le collectif des enseignants de tama-zight dénonce «le pouvoir» de certai-nes associations de parents d’élèves ayant pu obtenir la cession des cours de tamazight au niveau de deux éta-blissements. Dans un CEM, au chef-lieu de la wi-laya de Bouira, ayant vu le démarrage des classes de tamazight en 2006, les cours ont cessé en 2009 après le forcing exercé par l’association des parents d’élèves. Un autre établis-sement, situé non loin de là, a eu le même sort. «Les parents acharnés justifient leur action par leur souci d’épargner à leurs enfants les efforts d’une matière facultative à coeffi-cient 2. Dans leur action, ces parents ne voulaient pas prendre en consi-dération l’avis de ceux favorables à l’enseignement de cette matière.» Fatima Arab

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 3

D O S S I E R

Loin de l’enthousiasme d’antan, le Printemps berbère est célébré, ces dernières années, dans une

frappante démobilisation. Les gran-dioses marches du 20 avril ne sont, aujourd’hui, qu’un lointain souvenir. La mobilisation pour des actions, dans le sillage de la revendication identitaire, est retombée dans la mesure où la célé-bration de cette date ne draine plus les foules. A l’université de Tizi Ouzou, qui était à l’avant-garde de toutes les luttes démocratiques, les étudiants ont peu de repères sur les événements d’avril 1980. C’est le cas de ce futur médecin qui n’a pas beaucoup de réponses à propos du Printemps berbère : «Depuis mon arri-vée à la fac, il y a trois ans, je vois qu’il y a seulement des actions d’étudiants pour des revendications beaucoup plus sociopédagogiques qu’autre.» Moha-med, professeur d’enseignement se-condaire à Tizi Ouzou, relève : «Le Printemps berbère est célébré par les institutions publiques qui avaient, des années durant, muselé le combat iden-titaire.» Jadis, le 20 avril était l’occasion de revi-siter l’itinéraire de la revendication ama-zighe. Une semaine durant, la Kabylie et plusieurs régions du pays s’animaient au rythme des activités qui occupaient le devant de la scène. Aujourd’hui, par contre, cette mobilisation s’est émous-sée. Ainsi, à l’exception du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et du Comité national des étudiants démocrates et amazighs (une structure nouvellement créée) qui annoncent, en rangs dispersés, une marche pour de-main dans la ville de Tizi Ouzou, aucun autre appel ou programme sous le sigle du MCB n’est au menu de la semaine

de l’amazighité dans la région. Le MCB aurait-il disparu ? «A partir de 2001, le MCB est en reflux. Les citoyens de la région de Kabylie étaient mobilisés autour du mouvement citoyen des archs né au lendemain des événements qui ont secoué la région. Mais, quelques années plus tard, on ne voit ni la mobi-lisation des archs ni celle du MCB qui s’est fragmenté en plusieurs fractions», commente Boudjemâa, cadre dans une entreprise publique, qui ajoute : «Il faut dire que plusieurs militants et anima-teurs du MCB, d’anciens étudiants, par exemple, ont quitté le pays. Ils sont actuellement à l’étranger où ils font même dans la promotion de la culture amazigh. D’ailleurs, aujourd’hui, le Printemps berbère est célébré France et au Canada beaucoup plus qu’ici.» Pour Kamel, animateur associatif, «le pouvoir s’est approprié le 20 avril. Je viens de voir une banderole accrochée par la direction de la culture où on peut lire ‘Pour l’officialisation de tamazi-ght’. C’est vraiment contradictoire». Amar, jeune militant politique, estime que «le MCB, en tant qu’organisation, a disparu mais on constate une reprise de la revendication identitaire dans un autre cadre, celui de la production intellectuelle à travers le travail des départements de langue et de culture amazighs. Le mouvement existe, mais sous une autre forme». Saïd Chemakh, enseignant à l’uni-versité de Tizi Ouzou, voit les choses autrement. Selon lui, le MCB n’est pas un mouvement, il est devenu une mouvance. «Tous les Berbères, les écrivains, les artistes et les chercheurs qui font quelque chose pour tamazigh peuvent se revendiquer du MCB qui

n’appartient à personne», nous a-t-il expliqué. Dans son côté, Djamel Zenati, ancien responsable du MCB (commis-sion nationale), a souligné, mardi, lors d’une conférence animée à l’univer-sité Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, que «l’esprit du Printemps berbère a

tendance à disparaître et à être oublié alors qu’il est l’esprit d’un combat dé-mocratique». Il a également rappelé la genèse des événements du Printemps berbère. «Le Printemps berbère n’est pas le fruit du hasard ni le produit d’une génération

spontanée. L’esprit du MCB, c’est la convergence et l’irruption de la popula-tion dans la rue. Aujourd’hui, il faut un travail de longue haleine pour réinven-ter le militantisme car, on assiste à une perversion des valeurs», a-t-il déclaré. Hafi d Azzouzi

Propos recueillis par Ahcène Tahraoui

Vous avez été un des 24 détenus d’Avril 1980. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le combat identitaire en Algérie ?

J’aurais tellement voulu vous donner une réponse de quelqu’un qui, après de nombreu-ses années de lutte et de sacrifices, voit enfin son combat, qui fut également celui de milliers d’autres citoyens, aboutir. Mais telle ne sera pas ma réponse, hélas. Car 32 années après le massacre commis par des CNS sur des étudiants de l’université de Tizi Ouzou surpris dans leur sommeil, un certain 20 avril 1980, quinze années après le boycott scolaire décrété, en 1994, par la coordination et les commissions nationales du MCB, et onze années après l’assassinat de plus de 120 jeunes et de milliers d’autres blessés suite aux manifestations pacifiques, faut-il encore le rappeler, qui ont suivi la mort, par balle, du lycéen Guermah Massinissa à l’intérieur de la brigade de gendarmerie de Beni Douala, les résultats sont bien loin des sacrifices qui ont été consentis, quand bien même je dois reconnaître que tamazight est aujourd’hui introduite dans le système scolaire, qu’elle est langue nationale depuis 2002, et qu’un Haut-Commissariat à l’amazighité, sensé promou-voir cette langue, a été institué depuis 1995. Des acquis que, bien entendu, je ne cherche nullement à réfuter, mais que je considère, pour ma part, très insuffisants au regard des avancées considérables enregistrées par nos frères du Maroc sans qu’ils n’aient eu, fort heureusement, à payer le prix que nous, nous avons toujours consenti sans, toutefois,

parvenir encore à la constitutionnalisation de ta-mazight comme langue officielle comme c’est le cas, depuis peu, au Maroc.

Qu’est-ce que le Printemps berbère a ap-porté à la revendication amazighe et au combat démocratique ?

Je ne crois pas qu’il y a là une quelconque contradiction entre ce que j’ai dit dans ma ré-ponse à votre première question et le fait d’af-firmer maintenant que le Printemps amazigh a incontestablement fait avancer la revendication identitaire. J’en veux pour preuves que les acquis que j’ai énumérés dans ma réponse précédente, en précisant, une fois de plus, que pour moi, ces acquis sont en deçà des sacrifices consentis tout au long des nombreuses années de lutte. Quant à ce que le Printemps amazigh a apporté au combat dé-mocratique, je pense que pour cela, il suffit juste de se rappeler toutes les manifestations qui ont secoué plusieurs villes du pays, et ce, quelques mois à pei-ne après celles qu’avait connues la Kabylie après l’interdiction de la conférence que devait animer Mouloud Mammeri au campus universitaire de Oued Aïssi, le 10 mars 1980. Ceci d’un côté. De l’autre, la création de la première Ligue algérienne des droits de l’homme, où s’investirent nombre de militants du MCB avant d’être arrêtés et traduits devant la cour de Sûreté de l’Etat de Médéa, a été incontestablement le point de départ pour un débat sur une des questions les plus sensibles et les plus urgentes du moment : le débat sur les droits de l’homme.

Le MCB est absent sur le terrain depuis des années. A quoi est due, selon vous, cette démo-bilisation ?

En effet, après avoir été considéré, dans les an-nées 1980, comme unique porte-parole et seul re-présentant de presque toute une population, la po-pulation berbérophone, le MCB, qui fut un creuset pour de nombreux militants et sympathisants de la cause amazigh, n’est plus sur le terrain depuis de longues années déjà. Cette absence est, de mon point de vue, due à une succession de crises qui l’avaient secoué et dont la première remonte à la création du RCD dont un nombre important de ses dirigeants constituaient une composante non moins importante des animateurs du MCB. Par ailleurs, je pense que ce n’est pas faire un procès en sorcellerie que de rappeler cette malheureuse phrase, et dont beaucoup se souviennent encore, prononcée par le porte-parole des assises et dé-crétant la mort du MCB. Une phrase inopportune dont les conséquences n’avaient pas tardé à se ma-nifester puisque, quelque temps seulement après, le mouvement connut une première fracture qui avait donné naissance à deux MCB : le MCB/Coordination nationale proche du RCD, le MCB/ Commissions nationales, proche du FFS, avant d’enregistrer un troisième MCB (le MCB/Ras-semblement national) initié par Ferhat Mhenni, quelques années plus tard, alors qu’il venait de claquer la porte du RCD. Ainsi, à ces deux crises, qui avaient largement entamé la déstructuration d’un mouvement que beaucoup croyaient promis à un bel avenir, s’était ajoutée une violence qui n’avait d’égale que la haine semée par ceux dont l’unique obsession est de sauver le système et de se maintenir au pouvoir.

Le principe des droits de l’homme a été l’un des combats portés par les anciens du MCB. L’Algérie a-t-elle connu des avancées dans ce domaine ?

Je pense que vous avez bien fait de le rappe-ler, effectivement, au MCB, de nombreux militants n’ont jamais dissocié le combat pour notre langue

et notre culture du combat pour le respect des droits de l’homme, comme d’ailleurs le confirment de nombreux textes internationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention sur le droit des minorités... Et c’était cette façon de concevoir les choses qui avait naturellement amené certains d’entre nous à nous investir dans la création, en 1985, de la première Ligue algérienne des droits de l’homme, dont plus de la moitié des membres du comité directeur était issus du MCB. Cela leur avait valu, bien entendu, arrestation, traduction devant la cour de Sûreté de l’Etat de Médéa et condamnation à de la prison ferme dans un pays qui prétendait être la Mecque des révolu-tionnaires. Concernant le deuxième volet de votre question, à savoir si l’Algérie a connu des avancées dans le domaine des droits humains, je crois que ma réponse ne sera pas différente de celle portant sur les acquis dans le domaine de la revendication identitaire, car dans un domaine comme dans l’autre, de nombreux acquis, et à chaque fois que nous unissons nos forces, des résultats ont été au bout des sacrifices et des efforts. Et exactement, comme furent arrachés la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale, son intro-duction dans le système éducatif, l’institution du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), dans le domaine des droits de l’homme, l’Algérie a aussi connu des avancées considérables. A titre d’exem-ple, nous pouvons citer la ratification du Pacte re-latif aux droits civils et politiques, celui des droits économiques sociaux et culturels, la Convention sur les droits de l’enfant..., mais et hélas, comme dans le cas de tamazight et de tant d’autres domai-nes encore, ces avancées restent du seul domaine théorique puisque dans la pratique, nous ne voyons rien sur le terrain, ce qui nous motive davantage à continuer de nous mobiliser et de militer. A. T..

AREZKI ABBOUTE. Détenu d’Avril 1980

«Les résultats sont bien loin des sacrifi ces consentis»

IL Y A 32 ANS, LE PRINTEMPS BERBÈRE

Qui se souvient du MCB ?

Dans cet entretien, Arezki Abboute, un des 24 détenus d’Avril 1980 et militant des droits de l’homme, nous livre ses impressions sur le cheminement du mouvement berbère.

Le Mouvement culturel berbère, le 20 avril 1980

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Les étudiants réclament l’offi cialisation de tamazight L

es étudiants relancent leur combat pour l’officialisation de la langue amazighe. A

l’occasion de la commémoration du 32e anniversaire du Printemps berbère, les étudiants d’Alger ont initié un projet pour faire sortir la journée du 20 avril de l’emprise du folklore. Ils ont tenté de marcher hier à Alger. L’itinéraire choisi pour cette marche – de la fac centrale vers le Palais du gouver-nement – ne leur a pas permis de bouger d’un pas. Un groupe d’étu-diants hissant le drapeau national à côté de l’emblème de la culture berbère a été confiné devant le por-tail de l’actuelle université d’Alger 1. C’est le Comité national des étudiants démocratique amazigh (Cneda), créé le 5 avril, qui a pris l’initiative de redonner son sens au 20 Avril. Le Cneda est constitué d’étudiants de dix universités, à savoir Alger, Tébessa, Batna, Bou-merdès, Tizi Ouzou, Bouira, Bé-jaïa, Sétif, Chlef et Bordj Bou Ar-réridj. Ces étudiants ont décidé de célébrer le Printemps berbère sur le terrain avec des revendications identitaires. Mais le nombre im-pressionnant de policiers présents à Alger, bien avant le lancement de

la campagne électorale, a décidé autrement. Les forces de l’ordre ont adopté une nouvelle stratégie, ils fractionnent les protestatai-res. Ils étouffent leur mouvement sans les tabasser. C’est la loi du nombre qui l’a emporté hier. La DGSN a mobilisé des centaines de policiers pour un groupe d’étu-diants dont le nombre est limité. Les passagers empruntant la rue Didouche Mourad ne voyaient

des manifestants que leurs têtes. C’est grâce à leurs cris qu’ils ont pu s’imposer. Les étudiants récla-ment l’officialisation de la langue amazighe, la diversité culturelle et le plurilinguisme. «Nous som-mes pour une Algérie plurielle et démocratique. Nous sommes pour la diversité linguistique. Nous sommes pour la justice, l’égalité et la dignité. Gommer une langue est un crime», avertit Mouloud, étu-

diant au département de français à l’université de Bouzaréah. Avez-vous des liens avec des partis politiques, demande l’un des re-présentants des médias se trouvant sur place ? «Nous avons des liens avec l’Algérie», répond Nadjib, qui explique le projet du Cneda. Et d’ajouter : «La langue amazighe est reconnue comme étant lan-gue nationale sans lui donner les moyens nécessaires.» Les forces de l’ordre ordonnent aux curieux de quitter les lieux. Mais aucun d’eux n’a jugé utile de sommer ce jeune à la coupe à blanc ayant tenu un discours injurieux à l’égard de l’identité berbère et ceux qui la réclament, à continuer son che-min. Il incombe la responsabilité de ce que les Algériens ont enduré durant la décennie noire aux mi-litants de l’identité amazighe. Ils les accusent de vouloir diviser le pays, bien que la langue ber-bère soit reconnue comme étant la langue nationale en Algérie. Le jeune à la coupe à blanc revient d’ailleurs d’où il vient. Ce qui laisse entendre qu’il s’est déplacé spécialement pour contrecarrer le mouvement des étudiants.

Djedjiga Rahmani

Propos recueillis par Saïd Gada

Au moment où des militants de tamazight notent une relative évolution de la question, vous affirmez au contraire que tamazight est en danger. Pouvez-vous, vous en expliquer ?

La Constitution reconnaît que tamazight est langue nationale, des colloques, des jour-nées d’étude et des rencontres scientifiques sont consacrées à la question, une chaîne de télévision diffuse dans cette langue, mais le constat de régression dans l’enseignement est fait par tout le monde. Des 18 wilayas où était enseignée la langue amazighe durant les années 1990, il n’en reste que 8 aujourd’hui. Pour moi, cette voie vers l’échec est tracée par la manière de prodiguer les enseignements et la formation des formateurs au niveau de l’université déjà. Mon constat a choqué bon nombre de person-nes, mais la réalité est là, douloureuse : dans les départements de tamazight, l’enseignement se fait en langue française. Ils devraient donner l’exemple. L’affichage, les rencontres, les cours

se font dans la langue de Voltaire. On n’utilise pas tamazight. J’ai mené une étude dans ce sens et le résultat est que tamazight est en danger, d’où le titre de mon ouvrage.

Les enseignants universitaires ne sont quand même pas responsables de la régres-sion. Ne pensez-vous pas que c’est à cause du fait que l’enseignement soit facultatif ?

A mon sens, tout le monde est responsable ; les universitaires au même titre que l’Etat. Des considérations idéologiques ont déclassé l’inté-rêt propre de tamazight. La controverse sur les caractères de transcription freine l’essor de cette langue. Pour certains chercheurs, les débats sur la transcription sont clos. Les caractères latins se sont imposés. C’est là, la grosse erreur, une supercherie même. Ils disent que ces caractères sont universels. Ce n’est pas vrai. Qu’est-ce qu’utilisent les Chinois, les Grecs, les Hindous ? Ce sont les caractères originels et cela a contri-bué au développement de ces pays. Nous aussi, nous avons nos caractères tifinagh et il faut les utiliser. C’est vrai qu’ils sont archaïques, mais je suis persuadé que tamazight gagnera plus

à les développer qu’à persister à débattre des caractères à utiliser, arabes ou latins. Il faut en convenir que de part et d’autre, il y a rejet, et c’est bien sûr au détriment de tamazight. Dans ce sens, il faut suivre l’exemple marocain. Un dahir royal a définitivement réglé le problème ; écrire tamazight en tifinagh. C’est une question politique et j’estime que l’Etat doit intervenir pour régler cette question. Il faut dire aussi que les caractères latins n’ont pas permis à tamazi-ght d’avoir une acceptation nationale et que les caractères arabes ne vont pas la développer non plus, car elle reste une langue des sciences hu-maines et des oraisons funèbres, pas une langue des sciences et des technologies.

L’officialisation de la langue amazighe demeure posée. Quelle démarche entrepren-dre pour faire aboutir cette revendication ?

Je suis d’avis contraire. Nous avons six lan-gues nationales, le targui, le chaoui, le chenoui, le kabyle, le mozabite et le chleuh. Chaque langue doit être enseignée dans la région où elle est pratiquée. C’est le cas du catalan, du basque et la langue qui unifie les Espagnols, c’est le castillino. Pour que tamazight soit lan-gue officielle, il faudrait des siècles et peut-être des guerres, des exterminations de milliers de personnes, comme l’a fait Louis XI pour impo-ser la langue de l’Île de France. La langue arabe avait 191 variétés et c’est l’islam qui l’a unifiée. Aucun pays développé sur le plan industriel ne dispose de plusieurs langues officielles. S. G.

PROFESSEUR SALAH BELAÏD. Linguiste

«Les caractères tifi nagh, élément unifi cateur»Professeur Salah Belaïd est enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Spécialiste en linguistique arabe, il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur tamazight, dont Au fond de la question berbère (1996) et Tamazight en danger (2011). Dans l’entretien qui suit, il apporte son appréciation sur la question amazighe.

Langue amazighe : essor dans l’édition et le cinéma

Première secousse ayant ébranlé le système dicta-torial mis en place par le FLN, les événements de Kabylie d’avril 1980 sont le point de départ d’une

revendication de démocratie qui a éclos en octobre 1988. «Le Printemps berbère a été une révolution», a estimé Djamel Zenati, membre fondateur du Mouvement culturel berbère(MCB), lors d’une conférence-débat animée le 17 avril à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Trente-deux ans après, la revendication aura incontes-tablement fait du chemin même si la reconnaissance du tamazight comme langue officielle tarde encore à se réaliser. Culturellement, cette formidable quête identitaire a été accompagnée d’une profusion littéraire et cinémato-graphique sans précédent. Rachid Alliche (deux romans Asfel et Faffa), Saïd Sadi (Askuti), Idir Ahmed Zaïd et Amar Mezdad sont les premiers à ouvrir la brèche dans le domaine de l’écriture en langue amazighe. Une nouvelle génération d’écrivains, comme Abdennour Abdeslam, Sa-lem Zenia, Boualem Rabia, Brahim Tazaghart, Ramdane Lasheb, Lynda Koudache, entre autres, prendra le relais à travers des œuvres diversifiées. Plusieurs maisons d’édition ont vu le jour pour se lancer dans la publication de travaux de recherche portant sur tamazight. Romans, nouvelles, pièces de théâtre, recueils de poésie, manuels scolaires et scientifiques, traduction d’œuvres universelles, études et contes populaires sont périodiquement mis sur le marché. Beaucoup de librairies disposent aujourd’hui d’un rayon de livres en tamazight, publiés malheureusement dans la plupart des cas à compte d’auteur. Le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) s’est lancé, pour sa part, dans l’édition à partir de 1999 en publiant ou en traduisant de nombreux ouvrages comme Le Fils du pauvre, de Mouloud Feraoun ainsi que des pièces de théâtre, des romans, des lexiques et autres recueils de poésie et de contes kabyles. En revanche, la présence de tamazight dans les médias est très timide. Sur quelque 300 titres édités en Algérie, aucun n’est en langue berbère. Pour un pays qui compte 25% de berbéro-phones, il n’existe qu’un semblant de chaîne de télévision s’exprimant dans cette langue. S’agissant du secteur de la production cinématographique, le premier film en tamazi-ght La Colline oubliée, de Abderrahmane Bouguermouh, sorti sur les écrans en 1995, a tracé le chemin à d’autres longs métrages de qualité tels que Machaho, de Belkacem Hadjadj et La Montagne de Baya, de Azzedine Meddour. La liste des productions réalisées est très longue. «D’année en année, le cinéma d’expression amazighe ne cesse de s’étoffer et de s’améliorer, non seulement du point de vue thématique et linguistique, mais également du point de vue technique, narratif et esthétique. Trop longtemps ignorée, l’amazighité à l’écran a fini par émerger au grand jour. Son incursion, remarquable et remarquée ces dernières années sur la scène nationale et internationale, ne peut que consti-tuer un plus pour la cinématographie nationale», souligne le commissaire du Festival national annuel du film ama-zigh, Si Hachemi Assad. Pour Tahar Yami, ex-directeur des programmes à Berbère Télévision (BRTV) et réalisateur de documentaires, «parler d’un cinéma national suppose l’existence d’une industrie cinématographique avec tout ce que cela comprend comme infrastructures : salles, labora-toires, studios, personnels technique et artistique, écoles de formation, etc., Partant de ce postulat, on voit clairement que le cinéma algérien n’est pas bien loti et encore moins le cinéma amazigh», dit-il. Selon lui, le cinéma d’expression amazighe ne dispose pas de moyens public ou privé qui lui permettront d’exister en tant que tel. Et d’ajouter :«Ce qui a été réalisé jusque-là est plus le résultat d’initiatives individuelles, de groupes et parfois d’accompagnement de quelques institutions que d’un travail structuré, organisé et porté par une volonté politique pour réellement créer un véritable cinéma. (…) Les films s’exprimant en tama-zight ont apporté la preuve que tamazight comme toutes les autres langues peut être parlée au cinéma ou plutôt le cinéma peut parler en tamazight.» Ahcène Tahraoui

IL Y A 32 ANS, LE PRINTEMPS BERBÈRE

Tentative de marche des étudiants empêchée hier par les forces de l’ordreP

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 5

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OUYAHIA À EL OUED «L’Algérie n’est pas à l’abri des tentatives de déstabilisation» Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a déclaré hier, lors d’un meeting à la maison de la culture d’El Oued, que la stabilité, l’unité nationale et la cohésion sociale sont la soupape de sécurité de l’Algérie. M. Ouyahia a appelé également, concernant les législatives du 10 mai, le peuple algérien à être vigilant pour la préservation de l’Algérie et de ses richesses. «Notre pays n’est pas à l’abri des dangers et des bouleversements politiques que connaissent d’autres pays, notamment nos voisins», a-t-il souligné. Le secrétaire général du RND a saisi l’occasion pour insister sur le fait que «des pays tentent de déstabiliser la situation en Algérie», tout en qualifi ant le Printemps arabe de «déluge arabe». Dans le même contexte, M. Ouyahia a indiqué, en évoquant les émeutes dites du sucre et de l’huile ayant secoué le pays, que les jeunes Algériens ne sont pas sortis dans la rue du fait de la hausse de leurs prix, mais «parce qu’ils ont été trompés par ceux qui espéraient déstabiliser l’Algérie». Rezzag Salem Youcef

CANDIDATS INVISIBLES, PANNEAUX VIDES

Une semaine de campagne sans relief

Suite de la page 1

Au lâchage hâtif d’une fournée de partis politiques à seulement trois mois des élections s’ajoute ainsi le

grand cafouillage qui prolonge la période préélectorale. Quarante-quatre partis avec leurs 25 000 candidats vont se disputer les 462 sièges de la Chambre basse du Parlement dans une ambiance morne. Bien plus, la vie au sein des partis, qui a repris à la faveur de ce rendez-vous du 10 mai prochain, évolue au rythme de la contestation tous azimuts. Des batailles d’arrière-garde et des luttes pour se placer sur les listes électorales ont fait mauvaise impression sur les électeurs. «Ils ont juste besoin de nos voix qui leur permettront de s’enrichir», murmurent-ils. Les traficota-ges électoraux à répétition qui ont jalonné les scrutins précédents n’ont pas été sans laisser de séquelles sur le comportement des électeurs. Les promesses jamais tenues font per-dre du crédit aux partis politiques, no-tamment ceux ayant exercé le pouvoir comme le FLN, le RND et le MSP. Autant d’éléments qui laissent planer un doute sur l’issue de ces élections, dont il faut surtout souligner le déficit flagrant en ter-mes de communication du gouvernement en tant qu’administration.En dehors des partisans et des courtisans, il est à parier qu’il serait extrêmement difficile de réussir l’adhésion massive des Algériens à une démarche politique à

laquelle ils ne sont pas associés. Le débat qu’a tenté d’imposer la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) autour d’un bulletin de vote unique est loin d’être une question techni-que que le ministère de l’Intérieur a bien fait d’évacuer en un tournemain. Car au-delà de la technicité à laquelle ren-voie le choix de ce bulletin unique en lieu et place de la multiplicité des bulletins,

se pose la question de la transparence. Celle-ci même qui mesure le degré de crédibilité de toute une démarche politi-que sur laquelle est censée reposer de tout son poids la promesse de changement qui sonne pourtant comme une rupture dans l’opinion commune. Le scrutin du 10 mai s’annonce déjà comme un rendez-vous manqué qui s’ajoute au cortège des ratages politiques. H. O.

Indifférence de la population à l’égard des prochaines élections législatives du 10 mai 2012

PHOTO : H. LYES

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 7

L ’ A C T U A L I T É

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Des bulletins de vote de couleur uniforme

L e blanc est la couleur choisie pour les bulletins de vote aux élections législatives du 10

mai prochain. Ces bulletins seront de type et de couleur uniformes ; leur format varie en fonction du nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription électorale. C’est ce qu’énonce un décret exécutif publié, hier, dans le Journal offi ciel. Quant aux caractéristiques tech-niques de ces bulletins, elles sont précisées dans un arrêté du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, publié dans le même JO.Ce décret exécutif ainsi que l’arrêté ministériel ont été promulgués en application des dispositions de l’ar-ticle 32 de la loi organique 12-01 du

12 janvier 2012 relative au régime électoral, qui stipule : «Il est mis à la disposition de l’électeur, le jour du scrutin, des bulletins de vote dont le libellé et les caractéristi-ques techniques sont défi nis par voie réglementaire.» Ceci étant, le bulletin de vote pour l’élection des membres de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) est confectionné sur papier de couleur blanche de 72 grammes, selon l’arrêté, qui dis-tingue deux formats de bulletins : le premier est celui de 21 cm x 27 cm, à deux volets, établi pour la wilaya d’Alger qui compte le plus grand nombre de sièges à pourvoir, à savoir 37. Le second format du bulletin de vote, destiné pour les 47

autres wilayas ainsi que les circons-criptions électorales diplomatiques ou consulaires, est de 21 cm x 13,5 cm à un seul volet. Ce bulletin, selon la même source, porte plusieurs indications en langue arabe et en caractères d’im-primerie. Il s’agit plus précisément de mentionner la nature du scrutin (élection des membres de l’APN), la date du vote, la circonscription concernée (ou la zone géogra-phique pour les circonscriptions électorales à l’étranger). Il est ques-tion, en outre, de mentionner la dénomination du parti politique (ou de plusieurs partis) sous l’égide du-quel la liste est présentée, en langue arabe et en caractères latins. Les listes indépendantes pour les pro-

chaines législatives sont identifi ées par la mention «liste indépendante» suivie d’un numéro d’identifi cation «suivant l’ordre chronologique de dépôt», explique l’arrêté du dépar-tement de Ould Kablia. Le bulletin de vote comporte par ailleurs la photo d’identité en noir et blanc du candidat tête de liste et les noms et prénoms des candidats, en carac-tères arabes et latins, suivant leur classement sur la liste. Dans chaque bureau de vote, expli-que cet article, des bulletins de vote de chaque liste, pour l’élection des membres de l’APN, sont disposés selon un ordre établi par un tirage au sort, au niveau local, par la com-mission nationale de surveillance des élections. Nabila A.

● Le bulletin de vote mentionne la nature du scrutin la date du vote, la circonscription concernée ou la zone géographique pour les circonscriptions électorales à l’étranger.

La campagne électorale pour les élections législatives semble diffi cilement démarrer

dans la zone 1 (France Nord), les partis poli-tiques en lice pour le scrutin prévu à compter du 8 mai en France et à l’étranger n’ayant à ce jour animé aucun meeting. Les panneaux pu-blicitaires installés dans l’enceinte du consulat général d’Algérie à Paris depuis samedi dernier, ne comptent que les programmes et la photo des têtes de liste de deux partis seulement sur les 23 engagés dans la course aux législatives pour représenter la communauté nationale de cette zone. Le consulat général d’Algérie a distribué un «dossier composé de textes législatifs aux tê-tes de liste des partis politiques, leur expliquant leur obligations en matière de réglementation et de préparation de cette campagne électorale», a expliqué le consul général, Rachid Ouali, à l’APS. Des membres de la communauté, appro-

chés sur les lieux, ont fait part de l’intérêt qu’ils portent à ce scrutin, notamment pour la prise en charge de leurs préoccupations «foncièrement pertinentes». Venue consulter les programmes électoraux des partis supposés être affi chés sur les panneaux prévus à cet effet, une dame, pré-sidente d’une association de prise en charge de malades, dit qu’elle va «effectivement voter mais reste indécise sur le choix des candidats». «Mais pour qui devrais-je voter ?», s’est-elle demandé ajoutant, dubitative : «Je voterai certes pour un programme, mais je n’en connais aucun. Les candidats devraient être plus communicatifs et faire un travail de proximité auprès de la com-munauté, sans cela, ils ne seront jamais élus.» Et de souligner que les Algériens en France ont besoin d’être représentés par des députés «effi -caces et volontaires et non pas par ceux qui, dès qu’ils sont élus, disparaissent à jamais jusqu’à

la prochaine mandature». Un homme, Rabah, la soixantaine, affi rme pour sa part que les problè-mes que vit la communauté nationale en France «se sont aggravés sans être pour autant pris en charge». «Les attentes des Algériens en France ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ou vingt ans. Nous sommes en présence d’une autre géné-ration, plus exigeante, qui sait ce qu’elle veut, or personne ne semble s’en préoccuper», a-t-il estimé. «Nous aimons tous l’Algérie et tous les Algériens de France veulent se mobiliser pour elle, mais nous avons pour cela besoin de per-sonnes courageuses qui relaient nos préoccupa-tions et soient nos porte-voix, mais ce n’est pas le cas», dit-il avec regret. L’intérêt de dispenser à la communauté nationale établie en France des cours d’arabe a été évoqué par un père de famille qui désespère de voir ses enfants s’exprimer dans cette langue. APS

FRANCE

Diffi cile démarrage de la campagne électorale dans la zone Nord

MASCARA

Facebook hante l’esprit de Belkhadem

BATNA

Moussa Touati fait dans la surenchère

Le secrétaire général du FLN, Ab-delaziz Belkhadem, lors de son

meeting à Mascara, n’a pas souffl é mot sur le programme ou autres propositions de son parti. Son discours devant ses «mili-tants», venus dans leur majorité des régions rurales, encadrés par un important dispositif sécuritaire, a été axé sur ce qu’il a qualifi é d’«ennemi de l’extérieur» et l’ap-pel pressant à se rendre en masse

aux urnes. A. Belkhadem, après avoir annoncé que les prochaines élections législatives diffèrent des précédentes car «elles revêtent un intérêt particulier puisque tous les regards sont braqués dessus», a annoncé que son parti «respecte les voix émanant de l’intérieur qui appellent au changement. Mais il redoute celles qui viennent de l’extérieur dont l’objectif est de déstabiliser le pays». Il n’hésite

pas, dans ce contexte, à évoquer à maintes reprises les réseaux so-ciaux, plus précisément facebook et Twitter, qui sont utilisés, a-t-il dit, par les ennemis de l’Algérie afi n d’aboutir dans leurs projets, notam-ment l’installation d’un système dont ils tireront profi t. «L’appel du 17 septembre dernier est un exemple. Les ennemis de l’Algérie ont appelé nos jeunes à envahir les rues. Heureusement

que leur objectif a été voué à l’échec», a-t-il dit. Et d’ajouter : «J’appelle les jeunes de se dresser en obstacle contre les usagers de facebook qui incitent au soulève-ment populaire.» Le second point important pour Belkhadem est le vote massif : «En cas de forte abstention, l’occasion sera donnée à nos ennemis qui œuvrent par tous les moyens à dés-tabiliser notre Algérie.» A. Souag

L e drapeau en berne en signe de deuil suite au décès de Ben Bella, accroché au fronton de la maison de la culture Mohamed Laïd Al

Khalifa de Batna, n’a pas empêché, hier en milieu de journée, les militants du FNA d’user de tambours, de derboukas et même d’esquisser quelques pas de danse pour accueillir leur président. Ils étaient nombreux, venus de plusieurs daïras, pour écouter un discours débordant d’accusations à l’encontre du pouvoir. Le premier responsable du FNA, se lançant dans des conjectures, est allé jusqu’à déclarer que «le pouvoir est composé de 100% de voleurs et de corrompus», fustigeant les députés, les accusant d’avoir cautionné la violation de la Constitution. Interrogé par El Watan sur qui a appelé les députés à l’assentiment de cette violation, Moussa Touati

répond, en usant de diplomatie et en évitant le lèse-majesté : «Les forces oc-cultes.» Entrecoupé d’ovations et de youyous, il se plaisait à s’attarder sur des déclarations du style «celui qui vole des milliards n’est pas touché et celui qui vole un portable écope de 5 ans de prison». Enfi n, Touati remet en cause les 50 ans d’indépendance en rappelant, avec beaucoup de modestie, que si la fraude ne commandait pas les élections, le FNA aurait été la pre-mière force du pays. Après une longue standing ovation, il cède le podium à Ayach Khenchali, tête de liste FNA de Batna, qui insiste sur le taux de participation en appelant les militants à aller aux urnes le 10 mai, chacun avec toute sa famille, comme au bon vieux temps : le chef de famille prend les cartes de vote de la smala et décide à leur place. Lounes Gribissa

BOUIRA

La population totalement indiff érente

Comme il fallait s’y attendre, la campagne élec-torale pour les législatives du 10 mai prochain n’a pas connu d’engouement à Bouira. La po-

pulation ne fait pas montre d’un grand enthousiasme. Au quatrième jour, la campagne n’a toujours pas atteint son rythme de croisière. Face à une population totalement indifférente par la chose politique, les 51 têtes de liste représentant 39 partis politiques et 12 listes indépendantes, engagés dans ces joutes électo-rales, en course pour les 9 sièges de député, tentent tant bien que mal de faire du neuf avec du retapé. Hormis quelques affi ches placardées çà et là, rien ne semble indiquer qu’un rendez-vous politique qualifi é d’«historique» approche. Les panneaux d’affi chage restent vides. C’est une entame morose, comme en témoignent d’ailleurs des citoyens et même des candidats. A travers toute la région, aucun signe n’indique que la wilaya de Bouira vit au rythme d’une campagne électorale. En outre, les salles et les places publiques, mises à la disposition des nouveaux «postulants» à la députation par les autorités locales pour abriter leurs meetings et essayer de convaincre et inciter les élec-teurs d’aller voter le 10 mai, sont pratiquement vides. «Les citoyens ne sont pas intéressés», dit un candidat d’une liste indépendante, qui ajoute : «Même le pré-sident de la République ne pourra pas remplir une salle...» Notre interlocuteur indique que le meilleur moyen de sensibiliser les gens est le travail de proxi-mité. Il est utile de souligner que plusieurs panneaux d’affi chage ont été dégradés dans plusieurs régions de la wilaya. Une situation qui justifi e de plus en plus un taux re-cord d’abstention au prochain scrutin. Afi n de mieux sensibiliser le citoyen à mettre son bulletin dans l’ur-ne, certains candidats ont opté pour la campagne de proximité, jusque-là appelée «porte-à-porte». «Une candidate a sillonné à une heure tardive de la nuit tous les quartiers de Sour El Ghozlane pour tenter de convaincre les citoyens de son programme», a déclaré un citoyen de la ville. «C’est un véritable cirque. Ils ne nous ont jamais rendu visite durant le dernier mandat et maintenant ils viennent comme des mendiants qui demandent l’aumône nous solliciter afi n d’aller voter. Nous avons déjà entendu ce discours», se désole un cadre dans une entreprise. A. Fedjkhi

DJABALLAH À MAGHNIA

«Rien ne s’oppose à la réouverture de la frontière avec le Maroc»Lors de son meeting, hier à la salle Douniazad de

Maghnia, le chef du parti Justice et développement a, sans doute, cru titiller les sentiments des autochto-nes en incitant les pouvoirs publics à rouvrir la fron-tière terrestre avec le Maroc et «constituer une force régionale avec les pays voisins». Quant à l’affaire du Sahara occidental, il rappellera que cela relève des Nations unies. Et d’ajouter : «Au Polisario de régler ce problème en organisant un référendum.» Concernant la démocratie en Algérie, il s’interrogera quelque peu sarcastique : «Comment parler de démocratie, alors que toutes les formations politiques disent exécuter le programme du président de la République ?» Et d’enchaîner sur le même ton : «Nous n’avons pas de pouvoir législatif, mais une fonction législative. Moi, j’avais un projet de société, qui n’a pas fait long feu. On a comploté contre moi pour m’empêcher de faire de la politique et vous en savez quelque chose.» Dans le même ordre d’idées, il lâchera : «L’Algérie n’a jamais eu une gouvernance civile.» M. Djaballah parlera, aussi, de la pauvreté, de la cherté de la vie, du chômage et du problème relatif au logement… C. Berriah

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 8

L ’ A C T U A L I T É

ENTREPRISE DE GESTION AÉROPORTUAIRE

Les travailleurs menacent de recourir à la grève

Les Etablissements de ges-tion des services aéropor-tuaires (EGSA) d’Alger,

Constantine et Oran vivent une situation d’instabilité en rai-son d’un confl it opposant la direction et les représentants des travailleurs. Si à Oran, les travailleurs ont déclenché une grève de la faim, à Alger et Constantine, les fonctionnaires de ces établissements menacent de recourir à une grève illimitée, et ce, avec l’approbation de leur tutelle syndicale, l’UGTA. Les représentants des travailleurs de l’EGSA d’Alger, élus démo-cratiquement, dénoncent l’at-titude du directeur de l’entre-prise qui refuse de reconnaître leur statut de représentants du syndicat de l’entreprise affi lié à l’UGTA. Ce problème remonte à juin 2011, date du renouvelle-ment des instances syndicales avec l’élection de nouveaux représentants et l’installation du nouveau conseil syndical, un fait constaté et attesté par la Fédération nationale des tra-vailleurs des transports (FNTT) dont dépend le syndicat d’en-treprise de l’EGSA. En effet,

dans un document détenu par les plaignants, la FNTT a, dans un courrier adressé à la direc-tion générale, expliqué qu’elle a procédé, le 3 juin 2011, à l’installation du conseil syndi-cal et du secrétariat exécutif de l’EGSA-Alger pour un mandat syndical de trois ans prenant effet le 27 juin 2011 et expirant en juin 2014. Cette décision n’a apparemment pas été du goût de Mohamed Ouadias, premier responsable de l’entreprise. Ce dernier ne s’oppose pas au renouvellement des instances de la section syndicale, mais récuse les membres élus à la tête de cette instance. «Nous avons tenu une réunion avec l’ensemble des travailleurs. Ces derniers ont voté en notre faveur pour diriger le syndicat. Un procès-verbal du conseil syndical a été signé. Nous som-mes les représentants légitimes. Pourquoi le directeur général conteste-t-il notre élection et s’ingère-t-il dans nos affai-res ?», s’insurge M. Bensalah, responsable du syndicat d’en-treprise, qui dit avoir informé et saisi par écrit la FNTT et

le patron de la centrale, ainsi que l’inspection du Travail pour statuer sur leur problème. «L’inspection du Travail nous a confortés dans nos droits et a rappelé à l’ordre le directeur de l’entreprise via une mise en demeure et une audition, mais notre directeur ne s’est pas plié à ces injonctions. Un P-V d’in-fraction a été envoyé par l’ins-pection du Travail à la justice, en vain», note M. Bensalah, intrigué par le comportement de M. Ouadias. M. Bensalah relève que M. Ouadias a été interpellé à maintes reprises par le secrétaire fédéral chargé de l’organique de la FNTT. Dans une de ses correspondances, il hausse le ton : «Faisant suite à votre correspondance citée en objet, nous vous rappelons encore une fois nos précédentes correspondances aux termes desquelles nous vous affi rmons que votre statut d’employeur ne vous permet en aucune manière de vous ingérer dans les préro-gatives de notre organisation syndicale et surtout celle ayant trait à la constitution du syndi-cat d’entreprise.» La FNTT va

plus loin encore : «Vous com-prendrez que la FNTT ne peut enfreindre au contexte de la loi 90/14 et du règlement intérieur de l’UGTA pour satisfaire vos souhaits d’avoir un syndicat d’entreprise qui réponde à vos aspirations», lit-on dans les documents dont nous détenons une copie. En dépit de ces correspondances, de nombreux rappels à l’ordre et de mena-ces, le directeur de l’entre-prise reste infl exible et la haute hiérarchie n’a pas réagi pour trancher ce confl it qui péna-lise les travailleurs en premier lieu. «Nous ne comprenons pas le silence de M. Affane, inspecteur général au niveau du ministère des Transports. M. Affane est responsable des trois EGSA confrontées à des problèmes internes, notamment à Alger, Constantine et Oran», explique M. Bensalah. De leur côté, les travailleurs de l’EG-SA de Constantine demandent l’ouverture d’un dialogue se-rein et la création d’un syndi-cat représentatif. Nous avons tenté, vainement, de contacter M. Ouadias… Nabila Amir

Les belles intentions ne suffi sent pas

Par A. Merad

Pour cause de deuil national de huit jours déclaré après le décès du prési-dent Ben Bella, les débats politiques à l’Unique ont été mis en veilleuse cette semaine. Mais la campagne électorale pour les prochaines législa-

tives, ouverte aux représentants des 43 partis en liste, ne s’est pas arrêtée pour autant. A croire que les futurs députés ne sont pas invités pour faire… de la politique. Les obliger à reporter leurs communications aurait-il pu être consi-déré comme un point négatif dans le carnet de route du projet présidentiel ? Allez savoir… Qu’à cela ne tienne ! les candidats, anciens et nouveaux, connus du grand public ou carrément anonymes, expérimentés des médias ou novices, n’ont donc pas été privés de leurs temps de passage sur les trois chaînes natio-nales pour venir exposer les grandes lignes (…) de leurs programmes respec-tifs. Constituant pratiquement le seul pôle d’intérêt au cours de cette semaine cathodique en berne remplie de vieux documentaires sur la Révolution algé-rienne et de témoignages sur la vie du premier président de la République algé-rienne, les interventions des postulants à la députation à force d’être répétitives, par trop évasives, et très incohérentes ou irréalistes pour certaines, n’ont pas vraiment réussi à capter l’attention du public sur une opération électorale qui peine à s’installer dans le quotidien des Algériens alors que l’échéance appro-che à grands pas. C’est qu’en plus de la diffi culté à convaincre une masse de téléspectateurs sur les sujets qui les touchent directement, celle-ci est pour ainsi mal tombée puisqu’elle a à affronter une certaine concurrence par petit écran interposé qui la prive d’une audience plus conséquente dans une période cru-ciale où il faut brasser large. Comparée, en effet, à l’élection présidentielle dans l’Hexagone qui connaîtra dimanche ses premières estimations offi cielles avec les résultats du premier tour, après une campagne folle et furieuse qui a duré de longs mois et qui aura passionné de bout en bout l’opinion publique française, la nôtre fait grise mine. Bien sûr que les deux scrutins sont différents l’un de l’autre. Que les contextes dans lesquels ils se déroulent ne sont pas les mêmes. Que les sociétés et les enjeux politiques ne se ressemblent pas. Mais si de l’autre côté de la Méditerranée, les médias lourds, les plus infl uents sur la vie sociale et politique, ont réussi à faire évoluer la campagne électorale dans une ambiance prenante, chez nous c’est plutôt terne avec un fonctionnement de l’appareil audiovisuel qui reste très archaïque aussi bien dans la forme que dans le fond. Comment dès lors s’étonner que les Algériens ne subissent pas, eux aussi, l’ascendant médiatique de l’élection française qui a, dans son der-nier virage, atteint une intensité et un suspense dramatique, même si le Parti socialiste version Hollande est donné favori par tous les sondeurs profession-nels. Sans mener une enquête d’opinion, on est pratiquement certain d’affi rmer qu’en Algérie la campagne française est très suivie. Aussi bien par les diri-geants, les cadres que par toutes les catégories de travailleurs, jeunes et moins jeu- nes, hommes et femmes, qui majoritairement ont un penchant naturel pour le combat de la gauche contre l’idéologie d’extrême droite incarnée per-sonnellement par le Président sortant. Dans l’absolu, les Algériens qui sont re-présentés par une forte communauté d’émigrés en France souhaitent que la gauche l’emporte, mais entre Hollande qui reste malgré lui très dépendant du capitalisme dominant et Jean-Luc Mélenchon qui veut redonner plus d’huma-nisme à l’image de la France, il y a une réelle sympathie pour ce dernier qui a promis, dans une émission télé, qu’il effectuerait son premier voyage offi ciel en Algérie s’il était élu Président. Pour lui, notre pays reste stratégiquement incontournable dans la construction des nouveaux rapports avec les pays du bassin méditerranéen. L’homme ne fait pas dans la démagogie, c’est pourquoi on pense ici qu’avec l’avancée de ses idées, les choses changeront sûrement pour tous les laissés-pour-compte, autour desquels l’étau de la droite s’est encore resserré. En fait, pour le public algérien, l’intérêt de l’élection présidentielle réside dans les vrais changements qu’est appelée à apporter la gauche pour améliorer le sort de la communauté algérienne émigrée trop longtemps exposée à la virulence xénophobe de la majorité en place qui n’a pas trouvé mieux pour se maintenir au pouvoir que d’aller encore plus loin que la Marine fi lle du papa tortionnaire. En voulant re-voir à la baisse les accords sur l’immigration avec l’Algérie, en instrumentali-sant outrageusement l’affaire Merah, en remettant sur le tapis le problème des harkis, Sarkozy a voulu indirectement se relancer dans la campagne sur le dos de notre pays. Il a ainsi perdu le peu d’estime qui lui restait, renforçant en tout cas le sentiment que son départ est la meilleure chose qui puisse arriver à une France avec laquelle l’Algérie à intérêt à développer des relations plus cordia-les, moins passionnées. Cela dit, on aurait aimé que notre campagne électorale à nous soit plus vivante, plus enthousiasmante. Mais avec quoi, et avec qui ? A voir la pléthore de partis créés à la va-vite pour faire le plein, c’est le risque de décrédibiliser notre scrutin qui pointe à l’horizon, surtout si on s’acharne à vouloir pousser le citoyen au bureau de vote sans le convaincre sur les raisons qui le motiveraient à le faire. Peut-on construire la démocratie parlementaire avec seulement de belles intentions ? Si donc la campagne paraît grippée, c’est faute de l’inexistence d’un vrai code de campagne qui mettrait, comme l’a dit Boutefl ika, les partis politiques et les citoyens face à leurs responsabilités. Pour l’heure, chacun chante sa partition dans une musique où les fausses notes sont légion. Et en matière de pédagogie politique, c’est Mohammed Harbi, l’histo-rien, avec quelques-uns de ses pairs qui paraissent les mieux avertis pour dis-cerner les scories en affi rmant que «la tendance à l’enfermement et l’obsession du contrôle de la société paraissent dangereuses pour une société composée majoritairement de jeunes et qui aspire à être dans un monde en mouvement. Ces pratiques visent à sacraliser la pensée monolithique dominante et à empê-cher le développement de l’esprit critique…» A. M.

Abdelmalek Sellal, ministre des Ressour-ces en eau, prendra part aux travaux de

la 4e session de l’assemblée générale de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) qui auront lieu aujourd’hui et demain à Tu-nis, selon un communiqué du ministère. Les participants devront adopter la stra-tégie de l’Observatoire à l’horizon 2020 et procéder à l’examen des projets et pro-grammes qui portent sur l’environnement, la lutte contre la désertification et l’eau en Afrique. Il sera également question de l’élection du secrétaire exécutif de l’OSS. L’accent sera particulièrement mis sur la «mise en place d’une stratégie portant sur le développe-

ment de l’OSS et de son action au service des partenariats Nord-Sud et Sud-Sud, ain-si que du placement de cette organisation dans un nouveau contexte international», poursuit-on de même source. Cette réunion est précédée par les travaux de la 15e session du conseil d’administra-tion de l’Observatoire qui se tiennent de-puis mardi en Tunisie, selon le ministère. L’OSS, qui a son siège à Tunis, est une organisation internationale comprenant 27 membres dont 22 pays africains et 5 occidentaux (Canada, Allemagne, Fran-ce, Italie et Suisse). Elle lutte, aux côtés des autres organisa-tions régionales et internationales, contre la

désertification et œuvre à sédentariser les populations dans les pays du Sud, notam-ment. L’OSS se spécialise dans les domai-nes de la surveillance environnementale et la gestion concertée des ressources en eau souterraine partagées. L’Observatoire œuvre pour l’amélioration des connaissances sur les écosystèmes et les changements environnementaux et travaille avec ses Etats membres pour une mise en œuvre efficace des accords multi-latéraux sur l’environnement dans la région circumsaharienne 1, sa zone d’action. Son principe d’action est d’œuvrer aux cô-tés des Etats et organisations membres sans jamais se substituer à eux. K. B.

Trente-cinq directeurs de lycée de la wilaya de Annaba ont ob-servé, hier, un sit-in de protestation devant la direction de l’édu-

cation, a-t-on constaté sur place. Ils dénonçaient, à travers cet acte, certains articles de l’arrêté exécutif 315/08 du 11 octobre 2008 dans son volet relatif à la clas-sifi cation des directeurs de lycée qui sont positionnés au même titre que leurs subalternes. Les protestataires demandent, dans un communiqué rendu public, au ministère de tutelle de revoir ce volet

conformément aux responsabilités et missions des concernés. Pour faire entendre leurs voix, ils n’écartent pas le recours à un large mouvement de protestation qui englobera le boycott des examens offi ciels et autres travaux de fi n d’année. Les manifestants ont rappelé que «le directeur de lycée est le premier et dernier responsable concernant les affaires de l’établis-sement éducatif, assumant même la responsabilité pénale et crimi-nelle». M.-F. G.

OBSERVATOIRE DU SAHARA ET DU SAHEL

Sellal prend part à l’assemblée générale

ANNABA Sit-in des directeurs de lycée devant

la direction de l’éducation

Les belles intentionsVU À LA TÉLÉ

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TRANSFERT DE TECHNOLOGIE

Schneider Electric mise sur la formation

La société Schneider Electric Algérie célèbre, cette année, le dixième anniversaire de la créa-tion de son institut de formation en Algérie. Un centre certifié ISO 9001 qui met en place des pro-grammes de formation de haut niveau adaptés au marché algérien. En 2011, l’Institut Schneider Electric Algérie (ISFA), second du genre en Algérie à avoir obtenu l’agrément de l’Etat, a formé plus d’un millier de professionnels à travers des programmes adaptés dans le cadre du transfert de technologie et de savoir-faire. Les responsables de Schneider Electric Algérie relèvent, dans un communiqué, que les forma-tions professionnelles qualifiantes dispensées par l’ISFA s’articulent principalement autour de la sécurité, la distribution électrique, l’auto-matisme et le contrôle industriel. La société, installée en Algérie depuis 1994, travaille dans le domaine de l’hydraulique à travers une exper-tise et des solutions couvrant le cycle complet de la gestion de l’eau. Présent au Salon interna-tional des équipements, des technologies et des services de l’environnement (Pollutec), qui se déroule du 16 au 19 avril à l’hôtel Hilton, à Alger, Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion de l’énergie, projette de poursuivre son déploiement en Algérie en développant ses offres relatives au fonctionnement dynamique des systèmes, la consommation électrique des équipements, les audits sur les dysfonctionne-ments et les prestations d’études. Schneider Electric Algérie emploie 200 personnes à travers cinq agences régionales et dispose d’un réseau d’une quarantaine de par-tenaires, notamment pour la distribution de ses équipements et solutions, ainsi que d’un site industriel pour le montage de cellules moyenne tension. Zhor Hadjam

El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 9

É C O N O M I E

MARCHÉ DES PRODUITS ALIMENTAIRES

18 associations pour le plafonnement des prix

Pas moins de 18 associations de défense des droits des consommateurs, regrou-

pées au sein de la Confédération des consommateurs algériens, ap-pellent les pouvoirs publics à faire appliquer les dispositions conte-nues dans la loi sur la concurrence pour plafonner les prix, ou les marges bénéfi ciaires, de certains produits de large consommation afi n de mettre un terme, ainsi, à la fl ambée des prix des denrées ali-mentaires, particulièrement ceux des fruits et légumes. La confédération souligne, en effet, que «suite aux perturbations constatées sur le marché et à la montée excessive et non justifi ée des prix des produits de large consommation, notamment ceux des légumes, fruits, légumes secs, viandes et poissons, ainsi que de certains services de base des secteurs de la santé et des trans-ports (…), le bureau exécutif de la Fédération des consommateurs algériens invite le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mettre fi n à la fl ambée des prix à travers l’activation des dispositions de l’article 5 de la loi n°10-05 du 15 août 2010, modifi é et complété par l’ordonnance 03-03 sur la concurrence». Celui-ci stipule qu’en applica-tion des dispositions de l’article 4, il peut être procédé, par voie réglementaire, à la fi xation, au plafonnement ou à l’homologa-tion des marges et des prix des

biens et services ou de familles homogènes de biens et services. Les mesures de fi xation, de pla-fonnement ou d’homologation des marges et des prix des biens et services sont prises sur la base de propositions des secteurs concer-nés pour les principaux motifs qui sont «la stabilisation des niveaux de prix des biens et services de première nécessité ou de large consommation, en cas de pertur-bation sensible du marché, ainsi que la lutte contre la spéculation sous toutes ses formes, et la pré-servation du pouvoir d’achat du consommateur». La Confédéra-

tion rappelle aussi que des mesu-res temporaires de fi xation ou de plafonnement des marges et des prix des biens et services peuvent être également prises, dans les mê-mes formes, «en cas de hausses excessives et injustifi ées des prix, provoquées, notamment, par une grave perturbation du marché, une calamité, des diffi cultés du-rables d’approvisionnement dans un secteur d’activité donné ou une zone géographique déterminée ou par des situations de monopoles naturels». Tout en insistant sur l’urgence de l’installation du Conseil de la

concurrence, qui sera l’autorité de régulation du marché dont la mission première est l’instaura-tion d’une concurrence loyale, réglementée entre les opérateurs économiques, les associations de défense des droits des consom-mateurs appellent également au «renforcement du contrôle in-tersectoriel afi n de réduire les effets de la spéculation, du recours à l’importation temporaire afi n d’inonder le marché de produits qui connaissent une augmentation non justifi ée, et à revoir le plafon-nement des prix de certains pro-duits de base qui connaissent une nette diminution dans la Bourse mondiale.» Interrogé sur l’utilité de telles mesures dans la régulation du marché, le porte-parole de l’Union générale des commerçants et ar-tisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, pense qu’une intervention sur les marges béné-fi ciaires et non pas sur les prix, peut réduire, un tant soit peu, la pression exercée sur le marché, mais ne résoudra pas de façon défi nitive le problème, tant que les actions du gouvernement ne sont pas orientées vers la production. «Il faut agir sur la production, l’in-formel, les circuits de distribution et les infrastructures (marchés de proximité, ndlr) pour espérer avoir un résultat sur les prix à la consommation», explique le re-présentant des commerçants.

Lyes Mechti

Henri Sterdyniak est directeur du département écono-mie de la mondialisation de l’OFCE, organisme indépen-dant de prévision, de recherche et d’évaluation des poli-tiques publiques basé à Paris. Spécialiste des politiques monétaires et des politiques budgétaires ainsi que de la mondialisation et de l’économie financière internatio-nale, il livre dans cet entretien un regard critique de la gouvernance actuelle des institutions de Bretton Woods. Cela dans la mesure où les BRICS, dont le poids est de plus en plus important, devraient prendre pleine-ment leur place.

Propos recueillis par Melissa Roumadi

Le conseil de la Banque mondiale a opté pour l’Américain d’origine coréenne, Jim Yong Kim, pour suc-céder à Robert Zoellick au poste de président. Cette nomination serait-elle la traduction d’un statu quo qui se perpétue, malgré le fait que les pays émergents se soient battus cette fois pour changer l’ordre des choses ?

Certes, nous sommes restés dans une problématique où c’est le président des Etats-Unis qui choisit le président de la Banque mondiale. Ceci pouvait

se concevoir, il y a très longtemps, dans la mesure où la Banque mondiale était un instrument par lequel les pays riches aidaient les pays pauvres et que les Etats-Unis étaient le leader des pays ri-ches. Mais cela ne tient pas compte de l’évolution de l’économie mondiale, où les pays émergents prennent de plus en plus d’importance et où les pays riches (les Etats-Unis et l’Europe) ont des diffi cultés fi nancières.

Il est clair, aujourd’hui, que cette nomination obéit à la règle tacite selon laquelle le directeur général du FMI doit être Européen et le pré-sident de la BM Américain. Croyez-vous qu’il est temps, et ce dans

l’intérêt de tous, que le système de nomination soit plus ouvert et plus transparent, de telle sorte à favoriser la compétence des candidats plutôt que leur nationalité ?

Le monde a besoin d’une gouver-nance organisée en matière d’équi-libre macroéconomique, de stabilité fi nancière, de taux de change, de commerce international, d’aide au développement, de protection de l’en-vironnement. Les BRICS doivent prendre toute leur place dans cette gouvernance. Cela suppose que les

postes dirigeants soient partagés équi-tablement entre tous les pays du monde et que les BRICS, les pays émergents et les pays en développement fassent preuve de plus d’unité. Quels que soient leurs mérites, il faut espérer que Mme Lagarde et M. Jim Kim seront les derniers Occidentaux à bénéfi cier de la «règle tacite».

Le fait que le conseil de la BM ait écarté la candidature la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, candidature soutenue par les BRICS, cela ne ris-que-t-il pas d’infl uencer les rapports entre l’institution de Bretton Woods et ces derniers pays qui pensent déjà à la création d’une banque de déve-loppement ?

Le risque est grand que l’importan-ce de la Banque mondiale ne décline à l’avenir. Les pays qui disposent de plus de capacité de prêts (la Chine, les pays arabes…) ont déjà la tentation de passer par des relations bilatérales, qui leur permettent d’augmenter leur poids politique, de s’assurer des débouchés pour leurs industries ou d’obtenir des contrats à long terme de fourniture de matières premières. Aussi, les Occi-dentaux auraient dû faire des conces-sions pour préserver l’avenir des orga-nisations internationales.

Croyez-vous que les revendica-tions pour plus de transparence et d’ouverture dans la gouvernance des institutions de Bretton Woods puissent être concrétisées par la nou-velle puissance de frappe fi nancière des BRICS en ces temps de crise ?

Les pays de la zone euro sont ac-tuellement empêtrés dans une crise dont ils sont incapables d’en sortir. Ils se sont crus obligés de faire appel au FMI et aux capitaux des pays émergents. Les Etats-Unis continuent à avoir des défi cits extérieurs impor-tants ; ils dépendent donc de la bonne volonté des pays asiatiques et arabes de détenir des dollars. Tout cela donne de plus en plus de poids aux BRICS. Un compromis fructueux est néces-saire à l’échelle mondiale. Les BRICS doivent prendre de plus en plus de res-ponsabilités dans la gouvernance mon-diale. Il faut, en échange, que tous les pays pensent «global» : que les Etats-Unis limitent leur défi cit extérieur, que le poids de la fi nance soit réduit, que la zone euro mette de l’ordre dans ses affaires intérieures, que la Chine accepte une réévaluation du renminbi, que sa croissance soit plus basée sur la demande intérieure, que tous aient le souci écologique. M. R.

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HENRI STERDYNIAK. Directeur du département économie de la mondialisation de l’OFCE

«Les BRICS doivent prendre toute leur place dans la gouvernance mondiale»

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Les consommateurs auront des structures pour défendre leur pouvoir d’achat

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Les agressions à main armée sont légion : tous les quartiers de la ca-pitale, ou presque, connaissent ce

phénomène. Les histoires de personnes malmenées par de jeunes agresseurs se répètent avec souvent le même procédé. Sous la menace d’une arme blanche, les délinquants forcent leur victime du jour à leur remettre tout ce qu’elle a de précieux sur elle : portable, bijoux ou argent. «Un jeune, sous l’effet de psychotropes, est venu derrière moi et m’a mis un couteau sur la nuque. Je ne pouvais pas bouger. J’étais pétrifié. Il m’a contraint de lui donner, sans rouspéter, tout le contenu de ma saco-che. Il y avait ce jour-là mon portable et une petite somme d’argent. Sourire en coin, il est reparti en courant. Je me suis rendu compte, après coup, que j’avais eu de la chance. D’autres victi-mes ont fini à l’hôpital, ou carrément à la morgue», raconte un quadragénaire d’El Magharia, agressé par un «jeunot, à peine plus haut qu’un manche à balai» dans un cul-de-sac à Hussein Dey, où d’ordinaire «ne rodent pas les jeunes voyous». Les agressions dans cette partie de la ville ont été signalées, plus particulièrement aux alentours des bidonvilles qui ceinturent les quartiers de la wilaya déléguée de Hussein Dey, où la police a enregistré une hausse des agressions à l’arme blanche. Des citoyens de la cité «Fico» avaient été traumatisés, il y a près d’une année, lorsqu’un jeune trentenaire a perdu la vie en s’accrochant à son véhicule que des délinquants étaient en train de lui voler, alors qu’il était sorti pour jeter des sachets dans une niche à ordures. Les agresseurs ont été arrêtés en-de-hors de la wilaya d’Alger, mais l’afflic-tion de la famille est toujours profonde. Cet acte n’a pas incité les autorités à renforcer le dispositif dans ces quar-

tiers abandonnés aux délinquants. Des quartiers entiers de la capitale vivent sous la menace. Au centre-ville, à la périphérie ou dans les nouveaux sites d’habitation de l’AADL, personne n’est épargné. A Aïn Naâdja (Gué de Constantine), ce sont des batailles ran-gées jusque tard dans la nuit entre des groupes venus des anciens quartiers d’El Madania, Oued Korich ou encore Bab El Oued. «C’est la guerre civile ! Après quelques jours d’accalmie, les jeunes se retrouvent chaque soir, et bonjour les dégâts ! Les familles ne se sentent plus en sécurité. A Birkhadem, Birtouta et maintenant chez nous à Aïn Malha, les jeunes se comportent comme des caïds qui veulent délimiter leur territoire et y imposer leur loi. La petite délinquance s’est installée progressivement. La gendarmerie mais surtout la police, dont l’effectif est très réduit, n’y peut rien», se désole un ancien résidant de Aïn Melha, où les

jeunes, des nouveaux relogés du site AADL se battent à l’aide de sabres, de bâtons, de sabres et de pierres. «Les jeunes ne s’arment pas encore. A Oued Korich, des jeunes ont failli verser dans le grand banditisme. Mais je crains que dans quelque temps, ces jeunes vont s’armer et obliger l’Etat à faire appel à l’armée pour entrer dans ce qui de-viendra de véritables favelas», ajoute cet habitant de ce quartier de Gué de Constantine, où les bidonvilles occu-pent plus de la moitié de la superficie générale de la commune. Des habitants réclament une présence policière im-portante mais discrète. A Ouled Fayet, les résidants de l’AADL et de la cité so-ciale voisine assistent à des agressions sans pouvoir rien faire. «Nous avons réclamé avec insistance l’installation d’une sûreté urbaine de proximité, les autorités parlent d’un manque de terrains. Pourtant, les assiettes ne manquent pas. Il suffit de les chercher,

il y a une ancienne base de vie des Chinois qu’il suffit juste d’aménager», relève un habitant de la cité AADL. Des citoyens expliquent la prolifération des agressions par l’absence et la dé-mission de l’autorité parentale et d’une politique sécuritaire efficace dans les quartiers. La justice est aussi évoquée dans les discussions avec des citoyens ou des policiers mis en confiance. «La justice travaille-t-elle en toute liberté ? A chaque échéance électorale, on fait sortir les jeunes délinquants qui se pavanent dans les rues, sans craindre aucune autorité. La police les arrête et le procureur du coin les libère et les voilà qu’ils recommencent à agresser de paisibles citoyens. Les repris de justice font la loi», s’indigne un résidant d’El Harrach dont la com-mune a acquis une mauvaise réputation en raison de la présence de plus en plus importante de groupes de jeunes sans foi ni loi. Nadir Iddir

El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 10

ALGER INFO

● La petite délinquance s’installe dans des quartiers de la capitale. Partout des agressions sont signalées aux services de sécurité souvent dépassés par l’ampleur de la tâche.

L’image d’une cohabitationDécidément, certains réflexes

antisociaux donnent le haut-le-corps et le haut-le-cœur au sein de la communauté citadine, tant ils s’écartent du bon sens civique, celui tout simplement de l’esprit citoyen. Ne pas adhérer à un certain way of life, cela pourrait se comprendre, mais refuser d’obéir à un canevas que dictent les règles de la cohabitation, cela demeure répréhensible à plus d’un titre. C’est l’image que nous offre, en tout cas, la vie commune que partagent les administrés, dont l’esprit individualiste supplante l’aspect de la vision collective. Chaque locataire d’un immeuble fait à sa tête et gère le patrimoine dans lequel il évolue comme bon lui semble, piétinant les règles censées préserver son cadre de vie et, par ricochet, celui des autres. Le hic, c’est lorsque la remarque lui est adressée, il monte sur ses ergots pour désigner l’autre, s’il ne justifie tout bonnement son comportement cassant, raide et brutal – aux antipodes du savoir-vivre – par le mépris qu’ affiche à son égard, selon lui, la puissance publique. Et au

diable la politique du bon voisinage et la liberté qui, toujours selon lui, ne doit pas être circonscrite, même au péril de sa vie. L’esprit coopératif, supposé l’animer pour prendre soin des parties communes d’un immeuble, d’une aire publique partagée, d’une dépendance voisine, est loin de constituer son occupation favorite. Cela dénote on ne peut plus clairement de l’esprit «beylik» qui prévaut et dont on a peine à se défaire. Un réflexe viscéral, sommes-nous tenus de croire. Et passe de la ménagère qui embellit sa véranda de fleurs, par-dessus laquelle – comble de l’ironie – elle n’hésite pas à balancer son ballot d’ordures dégoulinant, donnant du fil à retordre à l’éboueur qu’on appelle à tort «zabbal». Cette même ménagère qui prend un malin plaisir à laver son balcon à grande eau non sans «doucher» le quidam de passage. Cela fait partie, depuis des lustres, de notre quotidien amer. On compose avec ce «beau décor» au moment où on continue impunément à implanter des cagibis sur des terrasses pour amocher davantage la cité.

INSTANTANÉ

P lusieurs véhicules ont été saccagés dans la nuit de mardi à mercredi à la rue Ahmed Chaïb,

ex-rue Tanger, dans la commune d’Alger-Cen-tre. L’incident s’est produit vers 22h, lorsqu’un groupe de voyous a investi les lieux et procédé au saccage systématique des voitures en stationne-ment. L’irruption de ces individus a semé la peur et la panique parmi les citoyens, qui ne compre-naient pas les raisons de cette descente punitive. Les délinquants, qui ont opéré rapidement avant de prendre la fuite, sont des étrangers au quartier, apprend-on. «Nous ne les connaissons pas, ils ont dû venir d’autres cités de la capitale», dira un habitué des lieux. Notre interlocuteur dit craindre une opération de «vendetta entre gangs», cela

d’autant qu’à la rue Tanger, des groupes de jeunes délinquants ont de tout temps semé la peur parmi les citoyens, notamment ceux qui rentrent tard et qui sont la cible de ces individus. Dans la matinée d’hier, les morceaux de pare-brise qui avaient volé en éclats étaient encore visibles. Les victimes de ces actes injustifiables étaient encore sous le choc. Il est à préciser que le centre-ville de la capitale n’est pas totalement sécurisé, notamment la nuit et ce, malgré la forte présence policière. Au tunnel des Facultés, pas loin de la place Audin, des actes d’agressions ont été enregistrés la nuit. Des voyous, apprend-on, suivent leurs victimes à l’in-térieur du tunnel et les délaissent, sous la menace, de leur argent et téléphones portables. D. G.

Inquiétante montéede l’insécurité dans la capitale

LA PETITE DÉLINQUANCE PREND DE L’AMPLEURPARKING ALI MELLAH : 25 TRAVAILLEURS LICENCIÉS

Vingt-cinq employés, travaillant au niveau du parking à étages de Ali Mellah, ont été licenciés après la récupération du parking par l’Egctu. Géré jusqu’ici par un privé, le parking a été mis sous la tutelle de l’établissement, qui n’a pas jugé nécessaire de reprendre les travailleurs. Néanmoins, d’après les travailleurs, qui ont organisé un rassemblement devant le parking, «les responsables de l’Egctu nous ont promis qu’ils allaient reprendre 10 employés. Jusqu’ici, rien n’a été fait. Pis encore, nous n’avons même pas été reçus par le directeur de l’Egctu», déplorent les travailleurs.

BABA HASSEN : ROUTE DE «SERRURIER», ÉTERNEL CASSE-TÊTE

La route de «Serrurier», dans la commune de Baba Hassen, est un véritable cauchemar pour les automobilistes, notamment après chaque chute de pluie. Les crues de l’oued y sont fréquentes, au grand dam des citoyens. Les travaux entamés par les autorités permettent certes d’améliorer la situation, mais pour l’instant, le passage reste plutôt impraticable à chaque précipitation. Des usagers de cette route demandent sa réhabilitation en urgence. Avant-hier, des centaines d’automobilistes sont restés bloqués pendant des dizaines de minutes, suite aux averses qu’a connues la capitale.

Les policiers doivent faire face à la montée de la petite délinquance

RUE TANGER (ALGER-CENTRE)UNE DIZAINE DE VÉHICULES SACCAGÉE

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KOUBAEXTENSION DE L’HÔPITAL BACHIR MENTOURILa proposition de l’extension de l’hôpital de Kouba est passée en délibération au niveau de l’APC.

D’après la présidente, deux lots de terrain ont été affectés à ce projet d’utilité publique. «Comme le pavillon des urgences connaît une affluence considérable de patients, nous avons sollicité la wilaya pour l’affectation de deux lots de terrain afin de permettre au secteur concerné de procéder à l’exten-sion de l’hôpital. Cette opération permettra la réalisation d’une nouvelle infrastructure susceptible de réduire la tension exercée et, en même temps, d’améliorer le service», a-t-elle précisé. L’élue locale a cependant indiqué que la polyclinique, située en contre-bas de l’hôpital, sera annexée à l’infrastruc-ture hospitalière. Lamine B.

M. Tchoubane

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Les habitants de la cité Mars Amar sont en colère à cause de l’installation dans leur

cité d’un parc de camions et d’en-gins de travaux publics qui leur a généré des désagréments. Ils ne savent plus à quelle porte frapper pour délocaliser cette source de nuisance. Dans une lettre de dénonciation, appuyée d’une pétition, adressée au wali de Annaba et au président de l’APC d’El Hadjar, l’associa-tion de leur quartier sollicite une intervention rapide pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de spolia-tion d’un espace public. «Cet es-

pace relevant du domaine public a été squatté par un entrepreneur qui a installé depuis 2011 un parc pour ses camions et engins de tra-vaux publics. Tous les jours nous sommes contraints de supporter le ronflement des engins, la pol-lution de l’atmosphère et autres crasses causées par les opérations de maintenance de ces engins. Pis, ce parc est installé en face d’un lycée dont les élèvent souf-frent des conséquences que génère l’installation de ce parc. A cet effet, nous vous exhortons de bien vouloir intervenir pour mettre fin à ce dépassement», est-il écrit

dans ce document dont une copie a été transmise à notre rédaction. Auparavant, les plaignants avaient pris attache avec la direction des Domaines pour identifier la na-ture de l’assiette du terrain. «Cet espace relève de la propriété des domaines publics» a répondu le directeur des Domaines par correspondance officielle adres-sée à l’avocat des résidants, qui ne décolèrent pas, d’autant plus qu’ils comptent ériger une école coranique pour leurs enfants, une fois l’endroit libéré de son exploi-tation, qu’ils estiment illégale.

L. Azzouz

El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 10

ANNABA INFO

● L’association de quartier sollicite une intervention des autorités pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de spoliation d’un espace public.

Un parc d’engins à la cité Mars Amar

EHS EL BOUNI

Le service de pédiatrie poursuivi pour négligenceLe nourrisson, Souilah Mahfoud,

7 mois, risque de ne plus voir ses parents et son corps ne connaî-tra pas un développement normal. Ses parents qui ont déposé plainte contre le service de pédiatrie de l’EHS El Bouni pour négligence ayant entraîné un handicap per-manent, sont déprimés, d’autant plus que Mahfoud est le premier né de leur union. Selon eux, ils ont emmené leur bébé à l’EHS El Bouni, en février, pour une fièvre persistante. Le lendemain, ils ont

constaté que l’enfant présentait un hématome à l’arrière de la boîte crânienne. Cette anomalie a généré des complications, à telle enseigne que le nourrisson a convulsé à plusieurs reprises. Devant la dégra-dation de son état de santé, ils l’ont transféré à la clinique pédiatrique, Sainte Thérèse, de Annaba. La prise en charge n’aurait pas été d’un grand secours pour le nour-risson, puisque le compte rendu du Pr. N.Tourab Bouchaïr est peu réconfortant. «Souilah Mahfoud

a été hospitalisé pour un état de mal convulsif sur hémorragie mé-

ningée avec hématome sous dural bilatéral et une fracture occipitale. L’évolution est marquée par la persistance des convulsions qui a nécessité l’association de trois an-ti-convulsivants. Il existe un mau-vais contact; une absence de la poursuite oculaire et probablement une hémiplégie gauche», constate le professeur en pédiatrie. Actuel-lement, le chérubin est chez lui, alité et presque inerte. Un état qui a réduit à néant tous les espoirs du couple Souilah. L. A.

UNIVERSITÉ BADJI MOKHTAR LANCEMENT DES PROJETS D’EXTENSION

L ’université Badji Mokhtar est en pleine expansion. Les infrastructures, autant péda-

gogiques que celle d’hébergement, se renforcent notamment dans les deux nouveaux pôles de Sidi Achour et d’El Bouni. Au titre du quinquen-nal, le secteur local de l’enseignement supérieur a été doté d’une enveloppe de 11 548 565 000 DA pour l’étude et la réalisation de 9 000 places pédagogiques et 6 000 lits. Il faut souligner que l’aménagement du nouveau pôle d’El Bouni, dans sa deuxième tranche, est à un stade très avancé. Sur ce site s’érigent à un rythme appré-ciable les projets de 4 000 places pédagogiques pour la faculté des sciences juridiques et 4000 autres pour celle de médecine. L’infrastructure des sciences juridiques est consistante notamment avec 6 amphithéâtres d’une capacité globale de 1 800 places, un bloc pédagogique de 1700 sièges et un auditorium de 500 places. La faculté des sciences médicales dispose 3 amphithéâtres et un bloc totalisant 2 580 places pédagogiques. Sur le site de Sidi Amar, la construction de cités universitaires de 2 000 lits à ex-Chlef et 2000 à CEFOS, va bon train. Les structures d’hébergement, en voie de réalisation au profit du campus de Sidi Achour, d’une capacité de 3000 lits connaissent un bon rythme, puisque des structures de 1500 lits sont achevées. Les travaux du projet de l’école préparatoire des sciences et techniques ont été lancés récemment lors d’une visite du ministre de l’Enseignement supérieur. L’université Badji Mokhtar a béné-ficié, rappelle-t-on, de quelque 15 milliards de dinars à la faveur des deux derniers plans quinquennaux. Avec trois grands sites, que sont le campus de Sidi Achour, le nouveau pôle d’El Bouni et celui de Sidi Amar ainsi que les multi-ples réalisations qui ont y ont vu le jour, l’univer-sité Badji Mokhtar a conquis un statut d’enver-gure régionale. Depuis sa création en 1975, elle s’est hissée à un rang digne de la grande métro-pole qu’est Annaba. A. S.

CONCESSION DES TERRES AGRICOLES PUBLIQUES 485 ACTES DE PROPRIÉTÉ REMIS AUX EXPLOITANTS

Au titre de l’opération de conversion des droits de jouissance en droits de concession

des terres agricoles publiques, relevant du do-maine privé de l’Etat, 485 actes de propriété ont été délivrés à des exploitants agricoles. C’est ce qui a été révélé avant-hier lors de l’installation du conseil exécutif de wilaya pour l’agricul-ture et le développement rural. Par ailleurs, 2267 autres postulants ont déposé des dossiers auprès de l’Office national des terres agricole à Annaba pour bénéficier de ces mêmes droits. Ce chiffre représente 99% du nombre d’exploitants recen-sés et inscrits sur le fichier des exploitations agricoles collectives et individuelles. Il y a lieu de signaler que 149 exploitations agricoles aux mains de 537 bénéficiaires, ne sont pas enregis-trées sur le fichier, constate l’Office national des terres agricoles qui fait état d’une opération de vérification, de la nature juridique des terres et de l’exploitation effective des terres publiques, vient d’être menée en collaboration avec les services du cadastre, des forêts et la direction des services agricoles (DSA). Celle-ci a révélé que 170 exploitations agricoles sont intégrées dans le périmètre de mise en valeur des terres du lac de fetzara (El Eulma-Chorfa), 57 installées sur de terres récupérées par le propriétaire initial nationalisé dans le cadre de la révolution agraire, 17 recensées sur les terres du domaine public, 72 disposant d’un arrêté sans terre et 30 identifiées sur des terres de forêts à Aïn Berda. T. G.

UNE CAMPAGNE QUI N’INTÉRESSE PERSONNE

L’événement électoral ne requiert pas l’intérêt qui est traditionnellement le sien.La campagne pour les législatives qui a démarré timidement, n’a pas atteint encore sa vitesse de croisière, au regard de l’affluence très faible aux différents meetings. Le regroupement de quelques personnes devant les espaces réservés à l’affichage des listes reste le fait de quelques curieux. Toutefois, la Coquette a ses traditions «électorales» que certains rompus aux commentaires de la chose politique, comme des choses de la vie tout court, tentent de perpétuer. Les composantes des différentes listes des candidats sont passées par leurs soins au peigne fin, et ils s’essaient dans l’exercice difficile d’anticiper sur les chances des prétendants à un siège à l’APN, sans pour autant battre campagne pour un parti ou une personnalité précise. C’est que les commentaires vont bien et leurs auteurs ont assurément du painsur la planche, eu égard à la prolifération des listes de candidats au nombre de 44 dont 5 d’indépendants. A.S.

ADOPTION DES STATUTS DE LA SIL

Les statuts d’une nouvelle unité économique publique, en l’occurrence la société intermodale de logistique (SIL), créée à la faveur d’un partenariat entre les 2 entreprises portuaires de Annaba et de Skikda, et la société de transport intermodal de marchandises (STIM), filiale de la SNTF, ont été récemment adoptés en assemblée générale constitutive de cette entité, dont les organes de gestion ont été également installés. «La création de cette société va très certainement contribuer au développement du trafic des conteneurs des ports concernés et à l’essor économique de la région Est du pays», a estimé le directeur général de l’entreprise portuaire de Annaba, Ahmed Djebbar qui a précisé que la mission principale de la SIL concerne «la gestion des ports secs, la gestion et l’exploitation des bases logistiques, la réception,le magasinage et la livraison de conteneurs,véhicules, engins et marchandises de toute nature en mode libre et sous douanes». T. G.

9 555 PME en activitéCe sont au total 9 555 petites et moyennes entrepri-

ses (PME) qui sont actuellement en activité sur le territoire de la wilaya. Ce nombre arrêté à la fin du mois de décembre 2011, a été déterminé sur la base de déclarations faites à la caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) et au centre national de registre du commerce (CNRC) au niveau de la wilaya de An-naba, révèle la direction de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissements. Sur ces 9 555 unités employant 55 322 personnes, près de 2 000 ont été créées durant l’année 2011 en générant 1055 pos-tes de travail, ont précisé les mêmes sources, qui font état de la disparition de 86 d’entre elles pour des rai-

sons liées notamment à leur inadaptation au marché. A préciser que le secteur des services occupe 5605 PME développant des activités de sous-traitance, celui du bâtiment et travaux publics enregistre 1 833, tandis que les branches de l’industrie, de l’agricul-ture, de la pêche et autres, totalisent 2117. D’autres possibilités de création de nouvelles PME dans divers créneaux, tels la chimie, l’industrie du plastique, l’agroalimentaire et la pêche, existent à l’échelle de la wilaya qui a bénéficié, au titre du plan quinquennal 2010-2014, d’opérations portant sur le réaménage-ment et le développement des zones industrielles et d’activités commerciales. T. G.

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Le ministre de la Santé et de la Réfor-me hospitalière, Djamel Ould Ab-bès, en compagnie du wali d’Oran,

a donné, dans la matinée de mercredi, le coup d’envoi officiel de la 15ème édition du Salon international du médicament et de l’équipement Médical (SIMEM), au niveau du Centre de Conventions d’Oran (CCO). Cette nouvelle édition, prévue jusqu’au 21 avril prochain, regroupe quelque 250 firmes nationales et internationales spé-cialisées, en provenance de 22 pays. Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Santé n’a pas manqué de situer l’im-portance qu’accorde l’Etat depuis 2000 au secteur du médicament et aux équi-pements médicaux. Il a annoncé que 360 millions de dollars ont été investis pour le développement pharmaceutique en Algérie. Pour ce qui est des équipements médicaux, «l’Algérie, qui dispose d’un ambitieux programme d’investissement dans le secteur de la santé publique, est très courtisée dans ce domaine par les multinationales», souligne-t-il. Sur ce plan, son département ministériel a désormais établi des cahiers des charges où il est mentionné une obligation pour les multinationales d’assurer une for-mation des techniciens en maintenance ainsi qu’un service après la fourniture du matériel. Et ce, pour assurer le bon fonc-tionnement des équipements de radiolo-

gie ou autres qui sont installés dans les 7 800 structures sanitaires dont dispose le pays. Pour Oran, le ministre a donné son accord pour la proposition faite par le wali de créer un pôle pharmaceutique qui regroupera tous les producteurs. Il a

appuyé cette demande en annonçant la création, dans la capitale de l’Ouest du pays, d’un pôle biotechnique pour la lutte contre le cancer, en partenariat avec un service médical d’un hôpital français de renom. T. K.

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250 fi rmes multinationales au rendez-vous

ORAN INFO

● Des multinationales issues de 22 pays ont participé à ce salon pour décrocher des parts de marchés.

CHEMINOTS LA RÉGULARISATION DESLOGEMENTS RÉCLAMÉE

ANSEJ L’ACTIVITÉ DES TRANSPORTS EST GELÉE

Les cheminots d’Oran, attributaires des logements dans le cadre du projet immobilier de «Bab Esseka» situé près de

l’Hôtel Houna (secteur urbain d’El Hamri), sont dans l’attente de l’attribution d’actes de propriété, depuis plus de 20 ans. C’est ce qu’ont indiqué les représentants des cheminots. Lancé, en 1989, dans le cadre d’une convention signée entre la SNTF et la Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance (CNEP), le projet consistait, selon un cheminot à la retraite, en la réalisation de 250 logements de types F3, F4 et F5 sur une assiette de terrain, propriété de la Société de chemins de fer. Une assiette située dans le dos du cimetière chrétien d’El Hamri, à proximité de l’Hôtel Houna. Un litige financier opposait la SNTF à la CNEP. Le projet a été abandonné par les entrepre-neurs. «En 1999, alors que les grands ouvrages étaient finis et qu’il ne restait plus que les travaux de finition, dont notamment le réseau d’eau, les fenêtres et les portes, l’entrepreneur a dé-cidé unilatéralement de stopper les travaux au prétexte que ses arriérés ne lui auraient pas été réglés», relate un des concernés. «Une situation pénalisante pour nous les attributaires qui avons de ce fait décidé d’occuper les logements encore en chan-tier», poursuit-il. Et d’ajouter: «Chacun a tenté d’aménager son appartement selon ses moyens. Nous avons occupé des appar-tements non peints, ne disposant ni de portes ni de fenêtres, ni de sanitaires, bref, nous avons tout effectué nous-mêmes, soit grâce à des prêts auprès des banques, soit par nos économies, le tout moyennant des sommes estimées à plusieurs millions de centimes». «Nous souhaitons que ce litige soit au plus vite réglé afin de pouvoir récupérer nos titres de propriétés et se sentir enfin chez nous», conclut-il. Hadj Sahraoui

Une rencontre sera tenue prochainement à la wilaya avec les directeurs d’exécutif, pour la consécration de 20% des

marchés publics aux entreprises créées dans le cadre de l’AN-SEJ, apprend-on auprès du directeur de wilaya de l’ANSEJ, M.Naoum. Selon lui, «ces 20% constituent un plan de charge prévu par le gouvernement pour aider les jeunes promoteurs à faire prospérer leurs micro-entreprises. Le texte relatif à cette décision a paru dans le Journal officiel et l’ensemble des insti-tutions publiques sont tenues de l’appliquer». Pour ce qui est du plan de charge, on saura que les jeunes pro-moteurs ont été informés de ce droit et qu’ils devront présenter leurs offres aux communes, à la DLEP, DUC et à la wilaya pour bénéficier de marchés. Ainsi, ce sont les entreprises en BTPH qui ont le plus de chance. La Direction de wilaya d’Oran présentera ainsi la liste des jeunes promoteurs aux instances habilitées, wilaya et autres, pour que les petites en-treprises aient un plan de charge pouvant garantir sa continuité et son développement. Le plan de charge concerne particulièrement les entreprises du BTPH et de l’hydraulique. Toutefois, ce type d’entreprise n’est pas prisé par les promoteurs qui se sont toujours intéressés au secteur du transport. «Nous avons enregistré des demandes de médecins et de plombiers et soudeurs pour l’activité de trans-port alors qu’ils ont la possibilité de créer des entreprises dans leurs spécialités et gagner encore plus que dans le secteur du transport qui est d’ailleurs actuellement saturé et gelé», précise le directeur de wilaya de l’ANSEJ. Une cellule de suivi et d’accompagnement des porteurs de projets a été créée au niveau de l’ANSEJ. «Le jeune promoteur est accompagné depuis le dépôt du dossier jusqu’à la phase d’exploitation. Il bénéficie d’une formation dans la gestion de l’entreprise», fait savoir le chargé de communication et de l’écoute sociale au niveau de l’ANSEJ, Bessei Brahim. Selon le bilan du 1er trimestre 2012, l’ANSEJ a financé 552 projets de transport de voyageurs, frigorifique et de marchan-dises. Par ailleurs, pour les services, on notera 336 projets, l’industrie 81, l’artisanat 13. Quant au BTPH et à l’hydrauli-que, ils ont tout juste 13 projets. Dans le secteur de l’agriculture et la pêche, 5 projets ont été financés. Le montant global de ce financement est de l’ordre de 3, 6 milliards de dinars. Selon le bilan de l’ANSEJ à Oran, durant le 1er trimestre 2012, 1 000 entreprises ont été créées, ce qui engendrera la création de 1 889 postes d’emplois. «Les portes de l’ANSEJ restent ouvertes à tous les jeunes promo-teurs et tous les dossiers sont traités de manière équitable», dira M.Bessei. Signalons qu’une moyenne de 300 personnes est reçue chaque jour à la direction de l’ANSEJ de la wilaya d’Oran. «Nous faisons de notre mieux pour répondre à la demande des jeunes promoteurs auxquels nous demandons un peu de compréhension», lance un accompagnateur au niveau de l’ANSEJ. Hafidha Bennarmas

SALON DU MÉDICAMENT ET DE L’ÉQUIPEMENT MÉDICAL

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Le Salon international du médicament et de l’équipement médical (SIMEM) se tient au Centre de Conventions d’Oran (CCO)

TRANSPORT

De nouvelles stations pour les taxis

Les nouvelles dispositions prévues dans l’arrêté du

28 septembre 2009, modi-fiant l’arrêté du 8 août 1993 réglementant le transport ef-fectué par taxi, étaient à l’ori-gine de la création de nouvel-les sociétés de taxis. Au total, 35 dossiers de demandes de création de nouvelles sociétés de taxi ont été déposés et sont en attente d’être agréés, selon

des sources de la direction des transports de la wilaya d’Oran. Actuellement, une vingtaine de compagnies de taxi sont sur le terrain à Oran. Les Oranais sont, contre tou-te attente, heureux de voir des dizaines de taxis sillonner leur ville. Mais leur décep-tion est souvent grande lors-que ces mêmes taxis limitent les itinéraires qu´ils assurent

aux quelques quartiers de la ville, sans plus. Le marché de services est véritablement ouvert tandis que la bataille est loin d´être gagnée, vu la qualité du service qui laisse à désirer. D’autres taxieurs boudent carrément la ville et préfèrent travailler avec les sociétés où des clients biens précis. Pour faire face à cette anarchie

qui caractérise ce secteur, des stations de taxis seront aménagées sur les grands boulevards et les places pu-bliques. Une fiche technique sera élaborée pour désigner les sites où seront installées ces stations de taxi. Maintes fois, les usagers ont réclamé la mise en place de stations spéciales aux taxis de per-manence ou tout au moins de réhabiliter les points exis-tants qui sont au nombre de 50 stations. Ces dernières sont, dans leur totalité, squat-tées par les clandestins. Par ailleurs, on apprend que près de 3 000 licences de taxi seront prochainement distri-buées. Cette mesure va sûre-ment réjouir les chauffeurs de taxi qui, depuis plus de trois ans, souffrent du manque de ces licences. La licence de taxi est un document qui n’est attribué qu’aux anciens moudjahidin et ayants droit et exigé pour l’exercice de ce métier. Cette situation a laissé place à un débat autour de ces licences et sur les prix de leur location. Pris en otage par les aléas de l’offre et de la demande dans ce marché, près de 600 chauffeurs de taxi sont à l’arrêt, en «chô-mage technique». Cherifa K.

Les usagers réclament l’aménagement de stations pour les taxis de permanence et la réhabilitation des cinquante aires existantes

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La station régionale de la ra-dio de Aïn Defla a mobilisé tous les moyens humains

et matériels pour le bon dérou-lement de la campagne électo-rale en vue du scrutin du 10 mai prochain, a déclaré son directeur, Belkacem Toumi. Déjà, bien avant le démarra-ge officiel de ladite campagne, journalistes et animateurs ont consacré plusieurs émissions à l’événement, en invitant des uni-versitaires et des représentants de la société civile à débattre de thèmes relatifs à l’acte de voter. Avec l’entame officielle de la campagne électorale, la cadence a pris une courbe ascendante suivant un calendrier spécial élections, prenant en considé-ration le comptage du passage

des candidats à l’antenne. «Tout a été préparé dans le moindre détail, a ajouté la même source, en veillant à accorder les mêmes temps de parole à tous les pos-tulants à la députation.» Pour rappel, 50 partis et 10 listes d’in-

dépendants sont en lice dans la wilaya de Aïn Defla, où 10 sièges sont à conquérir. Signalons en outre qu’une émission spéciale pour les candidates intitulée «Les dames de Aïn Defla» fait partie de la grille spéciale élections

législatives 2012. Cette première expérience sur les ondes de la ra-dio locale est, faut-il le souligner, menée d’une manière profession-nelle, mettant à contribution tous les talents de la jeune station. Aussi, des émissions et spots sur le même sujet sont diffusés en tamazight par la jeune journa-liste, Bakhta Tehni, qui, ainsi que ses confrères, ne ménage aucun effort pour faire parvenir les échos de la campagne électorale au fin fond du Dahra Zaccar et de l’Ouarsenis, où réside une large population berbère. Opti-miste quant au travail mené par son équipe, le directeur confie cependant à El Watan que toutes les critiques émanant des autres confrères sont les bienvenues. Aziza L.

● Avant même le lancement officiel de la campagne électorale, plusieurs émissions et reportages ont été réalisés sur le sujet ● Des universitaires et des représentants de la société

civile sont invités à débattre de l’acte de vote.

La radio de Aïn Defla à l’ère des élections législatives

AÏN DEFLA

La radio de plain-pied dans la campagne

DÉSARROI DES PARENTS D’ENFANTS AUTISTES À BLIDA

Manque d’infrastructures spécialisées Les parents d’enfants autistes vivent un

vrai calvaire. Plusieurs d’entre eux, selon Fethia Aïad, orthophoniste exerçant en libé-ral à Blida, ont remarqué que leurs enfants sont différents, mais ils n’ont pas trouvé une oreille médicale qui puisse les orienter en temps réel et répondre conséquemment à leurs inquiétudes. A Blida, il existe tout un service de pédo-psychiatrie au niveau de l’hôpital Frantz Fanon, composé de médecins spécialistes, de psychologues et d’éducateurs spécialisés, chargés de la prise en charge de cette catégo-rie de malades. Cependant, l’insuffisance d’infrastructures spécialisées à travers le pays et le manque de personnel qualifié ne plaident pas pour une meilleure prise en charge des enfants autis-tes. Le traitement essentiel de l’autisme est, en premier lieu, l’éducation en continu et le contact avec l’enfant. Au niveau national, «ils sont un peu plus de 65 000 personnes atteintes d’autisme, dont un peu plus de la moitié sont des enfants. La majorité d’entre eux ne bénéficie pas de soins adéquats, puisqu’il n’existe pas d’institution digne de ce nom pour la prise

en charge de ces enfants autistes», affirme un psychologue clinicien. Le problème du manque d’effectif du personnel médical formé pour dépister précocement la mala-die, le manque aussi de formation continue dans le cursus des médecins et le diagnostic des troubles autistiques qui se fait tardi-vement, vers l’âge de la scolarité, lorsque survient un échec scolaire font que «l’on se retrouve devant des situations de type ‘‘fait accompli’’, nécessitant un travail intense et sur une longue durée pour pouvoir aboutir à une intégration scolaire et sociale positive de l’autiste», explique-t-il. Si le manque est flagrant en matière de prise en charge des enfants autistes en Algérie, qu’il s’agisse de la wilaya de Blida ou même à l’échelle na-tionale, il n’existe aucune structure pour la prise en charge des enfants autistes ayant dé-passé l’âge de l’adolescence, 15 ans et plus. «Les enfants autistes n’ont même pas le droit d’être scolarisés. Ils sont systématiquement rejetés par toutes les structures éducatives et pédagogiques, juste parce qu’ils sont diffé-rents. Encore une fois, je me trouve toujours obligée d’aller supplier les directeurs des crèches ou d’écoles pour accepter l’intégra-

tion de ces enfants, surtout pour ceux qui ont de grandes chances de réussir à l’école», se désole Fethia Aïad. Si l’enfant autiste se renferme systématiquement sur lui-même en refusant le contact avec le monde exté-rieur, certaines situations présentent d’inex-tricables difficultés à la famille de l’enfant autiste et exigent des reflexes adaptés et une sensibilisation des personnes qui auront à in-tervenir sur l’enfant autiste pour une raison ou une autre. «Je me trouve contrainte de me déplacer plusieurs fois avec mes patients pour la consultation médicale (ophtalmologues, dentistes...) et ce, pour expliquer les cas aux médecins intervenant et comment se com-porter face à un enfant autiste. J’essaye de-puis quelque temps de créer un petit réseau de professionnels de santé pour orienter les parents directement vers eux», assure notre interlocutrice, qui se désole du fait qu’«il existe des méthodes éducatives développées avec succès dans le traitement des enfants autistes, mais qui, paradoxalement, restent très peu pratiquées en Algérie, comme la méthode ABA et les méthodes Teach et PECS.» A. Lazreg/M. Abdelli

L ’inauguration, avant-hier, d’un centre commercial dans la wilaya de Aïn Defla a permis aux seuls invités de profiter

au maximum de l’achat de la pomme de terre, cédée à 69 DA le kilogramme. Des personnes ont acheté plusieurs kilos, ce qui n’a pas été du goût de certains responsables du centre, selon des témoignages. Un responsable de la direction du commerce, présent à la cérémonie d’ouverture, a confié à El Watan qu’il était là pour avoir une idée sur les prix affichés dans le but de veiller à la protection du consommateur. Sur les étals, le prix du tubercule a atteint les 120 DA/kg. Est-ce à dire que Cevital, qui a réalisé l’hypermarché de Aïn Defla, veuille casser les prix pour plaire aux premiers visiteurs ? Les prochains jours nous le diront A. L.

CHLEF Lâcher d’insectes pour protéger la tomate La station régionale de protection des végétaux de Chlef

a procédé, jeudi dernier, à une opération de lâcher d’un insecte nommé «nesidiocoris tenuis» dans le cadre de la lutte biologique contre la mineuse de la tomate (tuta absoluta), dans la commune d’El Abadia (ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla) au niveau de l’exploitation privée Ouffa Benche-rki, a-t-on appris auprès du directeur de l’institut. Lors de cette journée de vulgarisation, l’ingénieur, chargé du programme au niveau de la station régionale de Chlef, Ali Arous, a rap-pelé l’objectif de cette opération et a expliqué les méthodes d’élevage de ces insectes utiles pour lutter contre la maladie qui touche la tomate, cultivée au niveau de plus de 1000 serres dans la région d’El Abadia. Pour rappel, un premier lâcher expérimental avait été effectué en mars dernier à Souk El Tnine, qui a permis aux agriculteurs concernés d’économiser l’équivalent de sept traitements insecticides, a indiqué encore la même source. A noter que la station régionale compte ef-fectuer, dans le cadre de la campagne de 2012, 6 à 8 lâchers au niveau des localités d’El Abadia, Aïn Bouyahia et Souk El Tnine.

BOUFARIK409 logements précaires recencés409 habitations précaires ont été récencées à Boufarik et ses environs. Cette opération, effectuée il y a quelques années, concerne les cités Bouchebri, Mimoune, Amiar, Bellouche, Soummam, les domaines Medjadji, Safta, Messous et la gare routière. Les familles installées sur ces sites après la date du recensement ne seront pas relogées. Certaines constructions en parpaing ont même été démolies par les autorités locales, comme celles qui ont été érigées à la cité Amiar au mois d’oc-tobre dernier. Certaines familles ne supportent plus leur mode de vie, surtout celles qui disposent d’une seule pièce dans un environnement malsain où les conditions d’hygiène font défaut, alors elles s’impatientent et veulent être relogées en priorité. Cependant, une instruction ministérielle n’autorise plus les attributions partielles avec la programmation des cas les plus urgents puisés dans chacun des sites. Cela permet d’éviter que de nouveaux prétendants au logement social ne viennent remplacer les familles partantes. Aussi, raser tout un site est une mesure prise pour éradiquer de manière définitive l’habitat précaire. Anis B.

UNIVERSITÉ DE MÉDÉAInstallation d’un nouveau recteur Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement

supérieur et de la Recherche scientifique a procédé, ce matin, à l’installation d’un nouveau recteur à l’université Yahia Fares de Médéa. Il s’agit, en l’occurrence, du Docteur Ahmed Zeghdar, qui a remplacé le Dr Saâdedine Chebiaki. Ce dernier a présenté sa démission pour des «raisons person-nelles». Ce changement brusque et inattendu, qui intervient à un moment «inopportun» (fin d’année universitaire, examens, préparatifs pour la prochaine rentrée…), a surpris plus d’un, notamment dans les milieux des étudiants et des enseignants. A. Teta

Ruée sur la pomme de terre au centre commercial

Belkacem Lamamri, ou «le facteur de Aïn Defla», comme on l’appelle communément, a décidé de prendre part à la course pour la députation au sein de la liste du Parti du renouveau algérien (PRA). Le parcours sera-t-il plus simple vers l’hémicycle, sachant que le concerné a l’habitude d’être le premier à franchir la ligne d’arrivée lors des marathons des facteurs, organisés chaque année par Algérie-Poste au niveau local ? En outre, ce dernier est également réputé dans sa région en raison de son engouement pour le bénévolat, notamment au profit des SDF et autres personnes en situation de détresse. A. L.

UN FACTEUR PARMI LES CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES

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MILAProtestation de salariés de l’agence foncière

Une cinquantaine de salariés sur un total de 83 que compte l’agence de wilaya de gestion et de régulation foncière et urbaine (AWGRFU), ont investi, hier, les abords de la

wilaya pour protester contre l’inexécution des modalités d’ap-plication de l’augmentation salariale découlant de la dernière tripartie. «Nous demandons explicitement la mise en appli-cation de l’avenant n°2 concernant la révision des salaires à partir de 2010», explique le secrétaire de la section syndicale affiliée à l’UGTA. Et d’ajouter: «Or, cette préoccupation ne semble nullement intéresser le conseil d’administration (CA), qui s’est réuni une seule fois à ce sujet, courant juillet 2011, pour ensuite différer sine die cette revendication majeure.» Des travailleurs affirment également qu’ils n’ont pas bénéficié des œuvres sociales depuis 2005, tout comme ils nous ont fait part de problèmes de classification suite à la dissolution, la même année, des 7 agences foncières locales. M. Boumelih

Une jeune fi lle se donne la mort à Chigara

Accablée par des problèmes sociaux, selon certaines infor-mations, une jeune fille de 30 ans, B.A., s’est donné la mort

dans la soirée d’avant-hier en se pendant à l’aide d’une corde. Le drame s’est produit dans sa maison, à mechta Lamzalmat, dans la commune de Chigara, au nord de Mila. Transportée par la Protection civile de Grarem Gouga aux urgences médicales de la même localité, elle succombera à ses blessures. Son corps sera acheminé vers la morgue de l’hôpital Meghlaoua de Mila. M. B.

SOUK AHRASSit-in des travailleurs de l’ex-Souk El Fellah

Des dizaines de personnes ont observé, hier matin, un sit-in devant les locaux de l’ex-Souk El Fellah de Souk Ahras en

signe de protestation contre une récente décision de transformer cet espace commercial en salle omnisports. Les contestataires, au nombre de 252 se disent victimes d’une contre-décision qui viendrait, selon eux, outrepasser une dé-cision de justice. «Nous sommes propriétaires de ces stands conformément aux clauses contenues dans des documents officiels signés conjointement par les responsables et nos repré-sentants», estime l’un d’eux. Un autre met en relief un verdict de la justice prononcé en fa-veur des travailleurs compressés du défunt espace commercial. «Tous nos documents, une décision de justice entre autres, plaident en faveur de l’incessibilité de ce bien des travailleurs, lésés une première fois lors de la politique antisociale des an-nées 1990 et une seconde fois à cause d’une décision illégale». Un responsable administratif a été dépêché sur les lieux pour s’enquérir du problème et dialoguer avec les contestataires. Des promesses leur ont été faites pour une prise en charge de leur préoccupation. A. Djafri

TÉBESSA Le personnel de l’ONAAPH crie son ras-le-bol

Une quinzaine de travailleurs de l’office national d’ap-pareillage et accessoires pour personnes handicapées

(ONAAPH), ont observé, hier, un sit-in à l’intérieur de leur cen-tre pour protester «contre la «hogra» dont ils se disent victimes. Brandissant des banderoles sur lesquelles on peut lire: «Nous voulons une commission ministérielle pour ces chauve-souris», ils dénoncent «le mutisme» de la direction générale, à Alger, concernant leurs doléances, émises il y a longtemps. Dans un communiqué transmis à El Watan, les protestataires rapportent, outre leur situation catastrophique, la marginalisation et l’ex-clusion du personnel du centre de toute promotion. Ils récla-ment une revalorisation de la grille des salaires et des primes, selon les dispositions de la convention collective. Les salariés de onze centres à travers l’est algérien, ont envoyé une motion de soutien en guise de solidarité avec leurs collègues du l’unité de Tébessa. Ce centre, actuellement dans un état de dégradation totale, est, rappelons-le, opérationnel depuis 1985; il est classé 3ème au niveau de l’Est en matière de fabrication de prothèses orthopédique et auditives. A la direction du centre, on nous a déclaré qu’actuellement une commission est en train d’étudier les doléances de ces travailleurs. Lakehal Samir

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R É G I O N E S T

L’incinérateur de tous les dangers

HÔPITAL IBN ZOHR DE GUELMA

● Les habitants inhalent au quotidien des particules toxiques qui peuvent, à terme, provoquer des maladies très graves.

Depuis la mise en ser-vice, il y a deux mois, de l’incinérateur des

déchets hospitaliers de l’EPH Ibn Zohr, situé dans l’enceinte de l’ex-caserne, en plein cen-tre-ville de Guelma, les rive-rains n’ont cessé de porter de vive voix leur inquiétude au directeur de cette hôpital. La fumée et les odeurs que dégage la cheminé de cet incinérateur, sont tellement fortes qu’elles asphyxient tout être au bout de quelques minutes. Ne trouvant pas d’écho pro-bant aux multiples requêtes, des protestataires se sont rap-prochés de notre bureau pour exposer le problème et par là même nous remettre une péti-tion, dans laquelle ils saisissent officiellement les autorités compétentes pour délocaliser la machine. «Nous habitons un immeuble situé à quelques mètres de l’incinérateur; nous

sommes contraints de fermer hermétiquement nos fenêtres, au risque d’étouffer», nous déclare un médecin. Et d’ajou-ter: «24 familles avec enfants inhalent tous les jours des particules toxiques en suspen-sion. Je crains que ce poison, au bout de quelques années, ne rende nos enfants cancéreux ou dans le meilleur des cas, ils développent un asthme chroni-que.» Notons également, qu’à proximité immédiate de l’inci-nérateur, se trouve la direction des Douanes. Une dizaine d’éléments de ce corps n’ont pas manqué de soutenir l’action des pé-titionnaires en joignant leur signature. Quant au directeur de l’hôpital Ibn Zohr, la situa-tion mérite d’être étudiée. A ce sujet, il assure: «Avant toute chose je tiens à dire que nous sommes uniquement un organe utilisateur. Nous ne faisons

qu’exécuter les directives de la DSP.» Mais comble de l’ironie, nous constatons, sur place, que l’incinérateur a été installé dans l’aille réservée au service d’hémodialyse. Il crache son poison dans la salle d’attente, de consultation et d’hémo-dialyse. C’est une honte ! Ou plutôt un crime crapuleux en direction des malades. Fina-lement, les riverains sont for-mels: «Personnes ne nous a demandé notre avis pour ce projet.» En clair, les habi-tants se posent des questions. Une étude préalable a-t-elle été faite pour mesurer l’impact de toxicité sur le voisinage ? La direction de l’environnement, a-t-elle été consultée à ce su-jet ? Vraisemblablement non, puisque le directeur de l’en-vironnement est aussi formel: «Personne ne nous a informé de cette mise en service.»

Karim Dadci

CONSTANTINELe syndicat de la SNTA interpelle l’employeur sur la santé des travailleurs Après que le directeur de la société nationale de tabac et allumettes du complexe Ibn Badis, sis à la zone industrielle Tarf, a été mis à l’index par les travailleurs, notamment pour «son silence complice» autour de certains abus d’ordre disciplinaire, - il a d’ailleurs été condamné par le tribunal correctionnel d’El Khroub pour avoir proféré des insultes à l’endroit d’un cuisinier-, la section syndicale tente de se repositionner. L’on apprend de sources sûres que ce syndicat a interpellé par correspondance ce responsable sur le payement des heures supplémentaires effectuées par les travailleurs, qui ont accompli plus de 40 heures de travail par semaine.Il s’agit du personnel exerçant dans le régime du quart(2X8 ou 3X8), ou posté, qui est, par ailleurs, rémunéré sous la formule d’une indemnité de travail posté (ITP). «Cette prime ne concerne pas les heures supplémentaires mais constitue une forme de compensation des bouleversements induits sur le repos et la santé du travailleur par ce régime de travail, tantôt le matin, tantôt l’après-midi ou la nuit», explique un inspecteur de travail. Dans ce même registre, le syndicat demande à l’employeur d’appliquer la réglementation relative à la médecine du travail, d’autant que la nocivité des produits tabagiques a été attestée. Pour rappel, il y a quelques années, deux ouvriers sont décédés à la suite de l’inhalation d’un tabac périmé importé d’Inde.

M. D.

Les bus de l’université bloquent la route à ZouaghiLes citoyens résidant du côté de Aïn El Bey, qui se trouvaient hier matin sur l’axe routier de l’université Mentouri, en direction du centre-ville (un passage déjà très difficile à cause des chantiers), ont été bloqués par une cinquantaine de bus de transport des étudiants stationnés le long de la route. Sur les lieux, nous saurons que les travailleurs de l’université de Constantine, ceux des œuvres sociales et des résidences universitaires ont organisé une grève d’une journée. Selon des syndicalistes, que nous avons rencontrés, cette action a été engagée pour interpeller la tutelle qui, selon eux, «fait la sourde oreille quant à l’entame de pourparlers sur le statut particulier de cette catégorie de travailleurs ». Les protestataires revendiquent, entre autres, l’augmentation des salaires, le droit à la prime et aux indemnités, une meilleure prise en charge des retraités et la régularisation des promotions.

O. -S. Merrouche

De mémoire collective, jamais une campagne

électorale n’a connu un dé-sintérêt aussi significatif que celle qui vient d’être lancée. Au 3e jour du coup d’en-voi de l’opération, les pan-neauxd’affichage sont restés quasiment vides. Les partis en lice, soit 39 listes dont une indépendante, ayant pro-cédé à l’affichage de la com-posante de leurs candidats se comptent sur les doigts d’une seule main. Bon nom-bre d’observateurs attribuent cette posture «à la crainte de voir les listes lacérées,

arrachées ou recevoir des graffitis désobligeants». Sur quelques espaces réservés à l’affichage, on peut lire des remarques porteuses de mes-sages forts du genre : «La pomme de terre à 120DA», ou encore «Non aux op-portunistes et aux voleurs». Dans plusieurs localités les listes sont vandalisées parce que, semble-t-il, les premiè-res loges sont attribuées à des personnes qui ne sont pas natives de la région. Du citoyen lambda, aux cadres et universitaires, tous pen-sent qu’ «on reconduit pra-

tiquement les mêmes têtes et on repart à la course aux strapontins et aux privilèges. Le système ne veut pas que le changement s’opère dès lors qu’il continue à privilégier le pouvoir de la ‘chkara’ et des influences occultes aux dépens des critères de com-pétence et de militantisme». Un médecin spécialiste in-terrogé considère qu’«attri-buer l’agrément à une ving-taine de partis à un mois du scrutin est une plaisanterie, sinon une parodie grotesque d’ouverture démocratique».

M. Boumelih

Désaff ection et indiff érence

JIJEL

Des Qataris en prospection à Bellara

Dans le cadre des visites de prospection de la zone de Bellara pour la mise en œuvre d’un

projet sidérurgique initié par des Qataris, une délégation composée du groupe Qatar mining, de deux experts du cabinet anglais ATKINS (re-tenu pour l’étude de fiabilité) et d’un représen-tant de Sider, s’est rendu, lundi dernier, sur les lieux du site, dans la ville d’El Milia, à 60 km au sud-est de Jijel. Accompagnés des directeurs de wilaya des secteurs concernés, les prospecteurs qataris se sont d’abord rendus au gigantesque ouvrage hydrique de Beni Haroun, situé dans la wilaya de Mila, en amont de la zone de Bellara, non loin des limites administratives avec celle de Jijel. Ils ont ensuite visité le port de Djendjen avant de prendre part à une séance de travail au siège de la wilaya, où ils discuté des atouts

de la zone de Bellara pour la réalisation de grands projets sidérurgiques. Les négociations ont abouti à la création d’un nouveau groupe dénommé «Qatar Steel international», dans lequel la partie algérienne est représentée par le groupe Sider, qui sera détendeur de 51% des ac-tions avec le fonds national des investissements (FNI). Deux sociétés qataries, Qatar mining et Industrie Qatar, détiendront 49%, à hauteur, respectivement, de 25 et 24%. Lors de sa visite dans cette zone au mois de juillet dernier, le chef exécutif de Qatar mining avait eu des discus-sions techniques avec les responsables locaux sur les questions d’approvisionnement en gaz et en électricité et sur les capacités portuaires et des dessertes routières de la région.

Zouikri A.

QUELLE CAMPAGNE?

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 11

R É G I O N O U E S T

ADRAR

Actes de vandalisme sur les distributeurs de billets

● Les manifestants se sont regroupés devant la résidence du wali pour réclamer de meilleures conditions de vie.

Sur six distributeurs automatiques de billets de banque (DAB), mis au service du ci-

toyen, installés au niveau des institutions ban-caires et bureaux de postes à Adrar, seuls deux d’entre eux sont actuellement en service, où l’on notera au passage que, momentanément, ils sont à l’arrêt pour des raisons parfois de dé-faillance de réseau informatique et parfois par manque d’approvisionnement en liquidités, mais tout de même lorsqu’ils fonctionnent, ils rendent un fier service aux usagers. Ceux qui n’ont pas le temps de faire la chaîne devant les guichets ou qui ont un besoin pres-sant d’argent en dehors des heures de travail. Cependant, ces machines ont fait l’objet d’agressions physiques de la part d’individus qui ignorent ou sous-estiment le bienfait et l’utilité de cette invention. Ce sont là les conséquences d’une société où la notion de civisme et de respect pour le bien public n’a aucun sens. En effet, ces appareils sont littéralement sac-cagés et endommagés et certainement mis à la réforme. Questionné sur ce sujet, un passant d’un certain âge nous lança : «N’allons pas loin, j’ai visité le Maroc et la Tunisie, pays voisins

avec lesquels on partage la même culture et la même religion. Et j’ai eu à constater le bon état de leurs ins-tallations financières. Qui, de nuit comme de jour, sans gardiennage ni policiers pour les surveiller, sont intactes et opérationnelles». Un responsable de banque, pour sa part, nous confia : «C’est pour la troisième fois que notre distributeur a fait l’objet d’acte de vanda-lisme… Souvent, ce sont des clients que le distributeur refuse de servir pour tel ou tel motif, alors là, ils s’en prennent à la machine et parfois c’est l’acte d’un aliéné…Toutefois, nous voulons préciser aux citoyens que chaque réparation nous revient à 150 000 DA… Enfin, pour nous prémunir de cette situation, dernièrement, nous avons conçu un système de protection métallique avec des grillages et des barreaux, mais, malgré ce dispositif préventif, on a en-core subi des dommages». Il serait sans doute nécessaire de faire fonc-tionner les caméras placées sur les DAB et aussi diffuser des spots publicitaires et de sen-sibilisation à la TV afin d’éradiquer ce phéno-mène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. A. A.

CHLEF

Algérie Télécom se solidarise avec les enfants assistés

La direction opérationnelle des télécoms de Chlef a choisi le centre de l’enfance assistée de Ténès pour y célébrer le 10e anniversaire de la création de l’entreprise Algérie Télécom.

C’est ainsi qu’une cérémonie a été organisée, avant-hier, au siège de l’établissement à Ténès, en présence du secrétaire général de la wilaya, du directeur de la com-munication au niveau de la DG d’Algérie Télécom, de l’ex-in-ternational Fodhil Megharia, re-présentant la société civile, ainsi que des responsables du centre et des dirigeants de la direction opérationnelle des télécoms. La célébration, qui a coïncidé avec la Journée du Savoir, a été marquée par une action de solidarité en faveur des enfants assistés, pro-venant de différentes régions du pays. Le choix des cadeaux s’est donc porté sur des instruments ayant une particularité scien-tifique et instructive, selon les organisateurs. Il s’agit d’un accès ADSL gratuit, de deux micro-ordinateurs avec une imprimante couleur, de livres instructifs, de distraction et de loisirs, ainsi que de manuels de jeux et d’objets de peinture. Le geste de la direction opérationnelle des télécoms a été bien accueilli par le collectif du centre de l’enfance assistée de Ténès. En effet, responsables, éducateurs et pensionnaires ont tenu à remercier les initiateurs de cette opération. De son côté, la Direction des télécoms a souligné que son action est avant tout une «démarche humaine consistant à faire la lumière sur cette enfance fragilisée». A. Yechkour

La population se plaint des insuffi sances Tinerkouk est une localité de 20 590 habitants rele-vant de la circonscription de Timimoun. Elle com-porte deux communes, celle du chef-lieu et ksar Kaddour, englobant une dizaine de ksour où vivent en communauté au fond des dunes de l’erg occiden-tal plus de 1 000 familles oasiennes. Environ 300 km séparent ces localités d’Adrar sur le côté nord-est. Les habi-tants des zones enclavées surtout se plaignent des problèmes de l’eau, de l’électricité rurale, du transport, de l’emploi, des routes inter ksour, de la réalisation de nouveaux CEM où pas moins de 5 collèges et 2 lycées sont fonctionnels avec tous les moyens pédagogiques nécessaires. Mis à part une ou deux salles de soins, implantées au cœur des oasis, toutes les autres structures sanitaires dis-posent d’un médecin, d’in-firmier et d’accoucheuse avec une ambulance par district. Le goudron relie la dernière habitation à la civilisation ainsi que l’éclairage. On notera une carence flagrante dans les moyens de télécommuni-cation au niveau de ksar Anjalou où même le télé-phone fixe fait défaut. Pour finir, on signalera les chantiers qui, pour la plupart, sont à moitié achevés, un CFPA de 250 places pédagogiques et 60 lits pour 210 MDA, la réha-bilitation d’un CEM B6, 90 logts socio-locatifs OPGI pour une AP de 338 MDA à Tinerkouk, d’un CEM B4 pour 205 MDA à ksar Aïn Hamou. A cela s’ajoutent un groupe scolaire de 6 classes pour 20 MDA à ksar Tabelkoza, un complexe sportif de proximité à 60 MDA à ksar Kaddour, 40 logts d’ensei-gnants à travers la daïra pour 98 MDA, une salle de soins à Taghamet et la réalisation de 3 chemins communaux sur 8 km reliant Anjalou et El Hadj Guelmane au réseau rou-tier départemental. A. A.

TIMIMOUN

MUSIQUE Fourssène Maghnia perpétue les traditions

Ils sont sept jeunes artistes issus de milieux différents à Maghnia, mais que l’amour de la chanson a réunis. Leur

créneau, c’est de perpétuer les traditions dans un style gnaoui, «karkabou» plus précisément. Très cotée, la troupe Fourssène Maghnia sillonne les villes d’Algérie pour préserver ce genre de musique. «Notre seul ob-jectif est de promouvoir, mais aussi préserver un genre musi-cal qui a tendance à être oublié, voire marginalisé. Pour notre part, pour ne pas dévoyer cette musique, nous avons gardé les instruments traditionnels, comme le goumbri, par exemple. C’est vrai, cependant, que, de temps en temps, on introduit une touche moderne à nos chansons et cela donne un beau rythme, une belle «symphonie» sans que cela altère l’authenticité du gnaoui», indique le chef du groupe, Hamidou Amami. A son actif, plusieurs albums, dont le dernier sera mis sur le marché au courant de cette semaine (enregistré dans les stu-dios de Sid Ahmed à Nedroma). El Fourssène a été sollicitée dernièrement par un producteur algérien en France pour se produire dans des villes de l’hexa-gone. «Nos CD sont diffusés en Europe, d’où la proposition de nous produire en France, d’abord, pour le reste, on verra», renchérit le jeune Hamidou. Ecouter cette troupe est un vérita-ble régal : la voix, le rythme, la gestuelle, les habits tradition-nels… Chahreddine B.

La police enquête sur les meneurs d’une récente manifestation des fa-

milles vivant sur les berges de l’Oued Sfa, qui se sont regroupées devant la résiden-ce du wali pour réclamer de meilleures conditions de vie. Ces familles, menacées par les fortes crues charriées par l’oued suite aux fortes préci-pitations s’étant abattues sur la région, ces derniers jours,

ont vivement exprimé leur désarroi. «Nous vivons dans une zone à haut risque», sou-lignent-elles, en précisant être «menacées par les inonda-tions et les risques du courant électrique puisque la majorité des foyers disposent de bran-chements illicites». Les locataires du bâtiment dit «Chouk», au chef-lieu de la wilaya, sont eux aussi montés au créneau pour dénoncer la

dégradation de leurs toitures. Les fortes pluies de ces der-niers jours ont enclenché des égouttements qui nous ont contraints à quitter nos domi-ciles, a déploré une dame en sollicitant les autorités locales d’intervenir pour les sous-traire de ce danger imminent. «Trouvez-nous une solution», a lancé une femme, les larmes aux yeux. Issac B.

RELIZANE

La police enquête sur des protestataires

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La troupe Fourssène Maghnia est composée de sept jeunes talentueux musiciens

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Les manifestants crient leur désarroi

La célébration de la journée du savoir a été marquée par une action de solidarité en faveur des enfants assistés provenant de différentes régions du pays.

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 13

Détresse des insuffi sants rénaux

GLISSEMENT DETERRAIN À ATH LAÂZIZDES ROUTES COUPÉES ET HABITATIONS EN DANGER Les fortes chutes de pluies qui se sont abattues sur le centre

du pays ces derniers jours ont encore une fois engendré des dégâts, notamment sur le réseau routier. Dans les com-munes rurales, à l’instar des localités d’Ath Laâziz, une région connue pour son relief montagneux et accidenté, plu-sieurs glissements de terrain ont été enregistrés, et ce, après ceux ayant été signalés durant la tempête de neige de février dernier. Le CW 05, reliant Bouira à Ath Laâziz est coupé au niveau du village Ighil Oumanchar. Le village en question est cerné par un important affaisse-ment de terrain enregistré sur une large surface. La circu-lation automobile est quasiment interdite sur ce tronçon. Les automobilistes et les transporteurs ont été contraints de rester chez eux. La route est aussi coupée au niveau du village Ath Hmidane. Un important affaissement de terrain est enregistré et qui menace même certaines habitations. Le même cas est également signalé au village Amen Greur. En outre, ce phénomène a rendu la circulation routière délicate et dangereuse sur la route reliant la localité de Beni Fouda à Ibourassen, où de nombreux affaissements de terrain sont enregistrés sur cette route de plus de 3km. Notons que ce chemin avait coûté une enveloppe de plus de 5 milliards de centimes, mais la qualité des travaux laisse à désirer. Puisque, une année après sa mise en service, des malfaçons ont fait leur apparition et des glissements de ter-rain ont été enregistrés. La responsabilité incombe aux services de la subdivision des travaux publics qui, de l’avis des citoyens et de spécialis-tes en travaux publics, n’a pas veillé sur le bon déroulement des opérations de revêtement. Notons par ailleurs que même les chemins desservant les villages de la commune sont dé-gradés à cause des glissements de terrain. A. Fedjkhi

FUITES D’EAU AUX «200 LOGEMENTS»Une importante fuite d’eau potable a été signalée à la cité

des 200 logements, communément appelée «Les Alle-mands», au nord de la ville de Bouira. Depuis plus de trois mois, les eaux jaillissent de la conduite AEP de ce quartier pour couler directement dans des avaloirs des eaux pluvia-les. «Même si les services concernés sont intervenus, le problème persiste toujours. C’est inadmissible qu’une aussi importante quantité d’eau continue à se perdre en plein

chef-lieu de wilaya sans que cela ne suscite inquiétude chez les services de l’ADE !», se demande un habitant, déplorant que pendant ce temps, des villageois à Bouira achètent de l’eau potable par citernes et à un prix onéreux auprès de particuliers. Sur le point de la fuite d’eau où des agents d’entretien sont intervenus les lieux ont été laissés béants en plus, sans la moindre remise en l’état des traces du chantier. Dans la même zone, une autre importante fuite de ce liquide vital continue d’aller à vau-l’eau. C’est dire l’impérative nécessité de la réfection du réseau AEP de ce quartier des 200 logements pour éviter des fuites d’eau en cette veille de la saison chaude où la moindre gout-te reste précieuse. S. Recham

KABYLIE INFOWILAYA DE BOUIRA

● L’association des insuffisants rénaux de Bouira, qui compte 350 membres, tire la sonnette d’alarme sur la situation vécue par les malades.

L’association d’aide aux in-suffisants rénaux (AAIR) de Bouira se débat dans

de nombreuses difficultés. Les problèmes existant au niveau des hôpitaux compliquent da-vantage la situation des mala-des qui sont plus de 350 actuel-lement qui ont adhéré à cette association, contre seulement 40 en 2000. L’on cite entre autre le man-que d’appareils d’hémodialyse, comme les générateurs d’épu-ration du sang. Cette carence met en danger la vie de ceux qui sont asujettis à une dialyse trois fois par semaine. Plus gra-ve encore, l’inexistence d’un médecin spécialiste en néphro-logie empire la situation pour les malades. D’où la traîne dans le temps pour ceux qui ont des dossiers de greffes rénales. Pourtant la greffe reste la seule solution pour le rétablissement d’un insuffisant rénal. «De nom-breux dossiers de greffes sont toujours dans l’attente, et ce, malgré l’existence de donneurs volontaires de rein pour cer-tains patients. On ne sait plus où se situe le blocage», dira Ra-bah Izem, président de l’AAIR de Bouira.D’autre part, les patients sont obligés de se rabattre sur les cliniques privées pour faire une simple chirurgie d’implanta-tion de la fistule avec des prix

exorbitants, dépassant les 20 000 DA. Or, les hôpitaux pu-blics sont aptes à faire ce genre d’intervention. Toujours dans les établissements hospitaliers, les repas destinés aux malades ne sont pas de bonne qualité. Selon le président de l’AAIR, «certaines agences de la CNAS au niveau de la wilaya de Boui-ra ne remboursent pas les frais des repas servis lors des séan-ces de dialyse à de nombreux patients, alors que d’autres agences le font normalement. On ne comprend pas pourquoi ce deux poids deux mesures». Le transport des malades fait aussi défaut. Excepté le chef-lieu de wilaya et la daïra de

Mechdallah, les autres centres d’hémodialyse n’en disposent pas. De son côté, l’associa-tion d’aide aux insuffisants rénaux, en activité depuis 15 ans, manque de moyens. Son rôle se limite essentiellement à aider financièrement, de ma-nière directe ou indirecte, les malades nécessiteux, notam-ment lorsqu’il s’agit de faire une chirurgie d’implantation de la fistule, d’un cathéter ou de leur payer les frais des radios et d’analyses. Néanmoins avec le peu de moyens dont elle dispose et la faible subvention accordée par l’Etat, l’AAIR n’est plus en mesure d’accomplir sa mission

face au nombre de malades qui ne cesse d’augmenter. «Cette maladie touche en particulier les couches sociales les plus démunies, parce qu’elles ne disposent pas de moyens fi-nanciers suffisants pour être suivies dans leurs soins avant d’atteindre le stade terminal de l’insuffisance rénale. A l’as-sociation, avec nos moyens de bord, nous n’arrivons pas à sa-tisfaire toutes les demandes», rappelle notre interlocuteur. Cernés au quotidien par toutes ces difficultés, les insuffisants rénaux interpellent les auto-rités ainsi que les particuliers bénévoles à venir en aide à ces malades. Omar Arbane

Les appareils de dialyse ne sont pas en nombre suffisant

Le manque d’hygiène en milieu hospi-talier dans la wilaya de Bouira menace

la vie des patients au même titre que celle des soignants. Un sérieux problème auquel doivent faire face avec fermeté les profes-sionnels de la santé et les pouvoirs publics. C’est dans le but d’interpeller les uns et les autres que la direction de la santé et de la population (DSP) de Bouira en collabo-ration avec le laboratoire Nosoclean ont organisé, jeudi dernier, le 1er colloque sur l’hygiène hospitalière à l’auditorium de l’université de Bouira sous le thème «Qua-lité et sécurité des soins : quels enjeux ?». Dans sa communication intitulée «l’Hôpi-tal de demain, enjeux et perspectives», le

Dr N. Timsiline, représentant du laboratoire Nosoclean, a mis l’accent sur plusieurs points qui devraient êtres pris en charge avant même de réaliser une structure de santé. Pour que les normes d’hygiène soient respectées à la lettre dans un hôpital, il faut que ce dernier réponde aux normes, que ce soit sur plan architectural ou dans les mesures à prendre pour éviter que la vie des employés et des malades ne soit mena-cée. «L’architecture de l’hôpital doit être confiée à des spécialistes», dira le même médecin.De son côté, le Pr Soukehal Abdelkrim, chef de service d’épidémiologie au CHU de Beni Messous (Alger), a axé sa com-

munication sur le même sujet, rapportant que «l’infection nosocomiale est un réel problème de santé publique», regrettant «l’inefficacité des conseils nationaux de lutte contre les infections nosocomiales (Clin), installés depuis plus de 10 ans au sein de chaque hôpital». La majorité d’entre eux, affirme le profes-seur, ne sont pas opérationnels pour diffé-rentes raisons. Les hémodialysés, ajoute le Pr Soukehal, sont les patients les plus exposés aux infections nosocomiales. Dans une étude datant de 2007, l’on a relevé que 20 à 40 % de personnes hémo-dialysées en Algérie ont été infectées par le VHB/VHC. A. Cherarak

LES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN DÉBAT

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Les employés de Carravic protestentRien ne va plus à Carravic,

une entreprise spécialisée dans l’élevage avicole dans la wilaya de Bouira. Les tra-vailleurs des unités d’El Asnam et de Ain Laloui, ont organisé dimanche dernier une journée de protestation pour revendi-quer leurs droits socioprofes-sionnels. Les grévistes font remarquer qu’il existe de nombreux tra-vailleurs exerçant depuis plus de 20 ans au sein de ces entre-

prises mais qui ne perçoivent pas plus que le SNMG (salaire national minimum garanti). «On demande l’ouverture des négociations concernant l’aug-mentation des salaires», sou-ligne le coordinateur syndical du groupe avicole du Centre, M. Mecili. D’autres doléances exigeant l’envoi d’une mission d’audit et d’une commission d’enquête sont restées lettre morte, et ce, depuis une ving-taine de jours. «Depuis près

d’un mois, on demande au groupe un audit et à dépêcher une commission d’enquête, mais à ce jour aucune suite n’a été donnée», ajoute un autre syndicaliste. Au niveau local, la relation en-tre l’administration et les repré-sentants des employés ne cesse de se détériorer. «La direction ne reçoit pas les syndicalistes et en plus de tout cela elle charge des agents de sécurité pour dé-chirer les affiches», déplorent

encore les syndicalistes. De son côté, le président du directoire du groupe, M.Afroukh, affirme que la situation financière de l’entreprise ne permet pas une quelconque révision des salai-res. Pour rappel, les revendica-tions salariales des employés de cette entreprise remontent aux cinq dernières années. Plusieurs mouvements de pro-testation ont eu lieu mais sans aboutir à la satisfaction des re-vendications. Ali C.

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 13

2 000 baraques ceinturent la capitale des Hauts-Plateaux

SÉTIF INFO

● Les habitants creusent des fosses pour évacuer les eaux usées, avec tout ce que cela représente comme risque pour leur santé.

Des dizaines de constructions illicites sont érigées anarchi-

quement dans les quartiers de la périphérie de Sétif. Et les résidants ne cessent de tirer la sonnette d’alarme quant aux risques qu’ils encourent. Le phénomène a pris des pro-portions tellement alarmantes depuis une dizaine d’années, qu’il est devenu difficile de le résoudre dans l’immédiat. Des milliers de familles vi-vent entassées dans près de 2 000 baraques construites avec du parpaing et des pla-ques de métal. Répandus entre

Aïn Trik, avec 600 baraques de fortune, Ouled H’chich, Chouf Lekded, Gaoua et Fer-matou, ces bidonvilles en-laidissent l’image de Sétif, qui n’est plus aussi belle et propre, comme elle l’était au bon vieux temps. Les services de Sonelgaz ont encouragé, de manière indirecte, l’extension du bi-donville en installant à des dizaines de foyers l’électricité. Pour l’évacuation des eaux usées, les gens creusent des trous dans le sol. Avec tout ce que cela peut engendrer sur la santé humaine, et les risques

de maladies. Tandis que ces gens-là n’ont pas vraiment d’autre choix que d’y habi-ter, d’autres «opportunistes» construisent ces habitations de fortune pour les vendre en-suite à coups de millions aux gens nécessiteux. Une action immédiate de la part des auto-rités est plus que nécessaire. Les anciens députés qui ont promis monts et merveilles aux habitants de ces bidon-villes ont bouclé leur mandat sans que la situation des infor-tunés citoyens qui pataugeant dans des endroits insalubres, ne change d’un iota. Azza R.

La descente dans une fabrique de pâtisserie industrielle a permis aux éléments du 11e

arrondissement de la sûreté de wilaya de met-tre la main sur 13 900 pièces de gâteaux, des sablés impropres à la consommation. L’analyse d’un échantillon du produit en question, a fait ressortir que la pâtisserie qui devait être com-mercialisée était infestée de germes aérobies. L’on apprend que les policiers ont été choqués par l’insalubrité qui caractérisait la fabrique située à Laârarssa, non loin de l’«unité» de vinaigre, saisi dernièrement par les mêmes services. Pour se dédouaner, le mis en cause aurait dit aux enquêteurs que cette marchandise était destinée aux bovins. Informé de la chose, le président de l’association de la protection du consommateur de la wilaya s’est constitué par-tie civile. «Faisant de la protection du consom-mateur son autre cheval de bataille, la police qui traque ces faux commerçants n’ayant ni

foi ni loi, mérite un chapeau bas. L’histoire du «cachir» avarié qui a fait plus de 40 morts au début des années 2000 n’a pas apparemment donné à réfléchir à ces vendeurs de poison», dira en préambule, Azzedine Chenafa, le pré-sident de l’association pour la promotion de la qualité et de la protection du consommateur (APQPCS), qui martèle, outré: «Pour pouvoir mesurer l’ampleur des dégâts, il faut voir les photos de l’espace où était fabriqué ce gâteau. Le moment est venu pour mettre un terme à ces pratiques privilégiant le gain facile sur le dos de la santé d’autrui. Pour ces gens-là, la vie du citoyen consommateur ne pèse pas lourd. Je profite de l’opportunité pour interpeller les services d’hygiène des communes et de la répression de la fraude pour multiplier les contrôles et descentes dans les cafés, les res-taurants, hôtels et ces dortoirs qui prolifèrent tels des champignons». K. B.

HABITAT PRÉCAIRE

13 900 pièces de sablés impropres à la consommation confi squées

CITÉ DE L’AVENIR DES QUARTIERS TRANSFORMÉS EN OUED

I l y a deux mois, une fuite d’eau potable s’est déclarée au niveau de la rue Hocine Zahraoui (quartier Pierre

Gallet plus connu sous Berguai). Le temps passe et la flotte continue de se perdre dans la nature des dizaines de m3 causant au fil du temps une importante crevasse d’une superficie d’environ 12 m2 faisant rétrécir la lar-geur de la chaussée d’au moins 4 m, obligeant les auto-mobilistes à faire parfois de dangereuses manœuvres », dira Mokhtar, un habitant du quartier qui tire la sonnette d’alarme. «Cette situation ne semble pas inquiéter du tout les autorités concernées par le problème qui agis-sent par tâtonnement car plusieurs travaux ont été faits au même endroit pour essayer de venir à bout de cette fuite. Un peu plus loin, une autre fuite, à la rue Cherif Fellahi, coule H/24, au pied des remparts dont elle ris-que de fragiliser une partie et provoquer à la longue un affaissement», précise notre interlocuteur, qui n’a pas manqué de pointer du doigt les gestionnaires de la cité: «Cet état de fait met en relief le mode de gestion de la ville de Sétif, Alors que les citoyens éprouvent parfois des difficultés à s’approvisionner en eau, ce précieux liquide se déverse dans les caniveaux sans que cela offusque outre mesure nos responsables, à l’abri de la moindre pénurie.» K. B.

EL EULMA17 ENTREPRENEURS DANS L’EXPECTATIVE

I ls sont au moins 17 entrepreneurs ayant effectué divers travaux pour le compte de la commune d’El

Eulma, qui attendent le paiement de leurs factures. Une attente qui perdure, selon leur représentant, depuis une année au moins et ne semble pas connaître son dénouement en dépit des multiples démarches entre-prises au niveau de toutes les parties concernées. En effet, après avoir épuisé tous moyens de recours, ils se sont rapprochés de la presse pour faire connaître leur problème. Une situation qui selon certains d’entre eux s’est répercutée d’une manière dramatique sur leurs entreprises dont certaines sont aujourd’hui à l’arrêt faute de moyens pour faire face à leurs dettes qui se sont accumulées, notamment les salaires de leurs employés. Pour leur représentant, la genèse de cette affaire qui leur empoisonne la vie depuis, est le fait d’une erreur d’ordonnancement au niveau de l’APC. Contacté à ce sujet, le P/APC réfute purement et simplement ces al-légations tout en reconnaissant l’existence du litige qui selon lui incombe aux intéressés qui ont présenté des si-tuations non conformes à la réglementation en vigueur, notamment le code des marchés. Un argument rejeté par les entrepreneurs, estimant qu’il s’agit d’une erreur délibérée de l’APC. Face à cette situation de blocage, l’affaire a été portée devant le tribunal administratif le 6 avril du mois en cours; elle a été ajournée en raison de la grève des magistrats ayant ébranlé le secteur. Il convient de souligner que trois d’entre eux ont été régularisés, a-t-on appris auprès du maire, après avoir présenté leurs documents en règle, alors que les autres ne cessent de faire la navette entre l’APC, le receveur et le comptable de la commune en vue de leur paiement. Il est à signaler qu’en dépit de ce litige, l’APC n’a pas hé-sité un seul instant à faire appel à eux de nouveau pour l’attribution d’autres marchée, et ce dans le cadre de cette vaste opération de réhabilitation du réseau routier de la ville pour laquelle une enveloppe financière de 38 MDA a été mobilisée. L. Bourdim

DES AFFICHES SACCAGÉES

S itôt installées, sitôt disparues. Les affiches des can-didats en lice placardées au petit matin en différents

endroits réservés à cet effet à travers la ville, ont été tout simplement arrachées pour ne pas dire carrément saccagées. Les citoyens n’ont même pas eu le temps de les voir. Ces actes répréhensibles sont condamnés par les candidats ainsi que par les citoyens. Il convient de noter par ailleurs, qu’un panneau d’affi-chage au niveau de la nouvelle cité Abdelhafid Bous-souf, à la sortie ouest de la ville a été totalement arraché et mis à terre. L. B.

DÉBUT TIMIDE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE

Lancée officiellement le 15 du mois en cours, la campagne des

législatives marque le pas du côté des hautes plaines sétifiennes, disposant du deuxième corps électoral à l’échelle nationale. Les panneaux mis à la disposition des 39 listes des formations politiques ne sont toujours pas «ornés» par les photos des candidats qui ne s’affichent pas en public, pour certains d’entre eux. La présence des partis se limite pour l’heure à des rencontres ou à l’ouverture ici et là de permanence faisant l’affaire et le bonheur des «professionnels» de la sous-location qui rapporte gros en pareilles périodes. Les meetings de présentation des programmes ou les rencontres avec la population qui vaque à ses occupations quotidiennes ne sont pas à l’ordre du jour. Pour connaître les avis des uns et des autres, on a dans un premier temps, tendu l’oreille à des retraités qui ont pris l’habitude de se rencontrer au centre-ville, plus précisément à côté de la grande poste située en face du siège de la ville paré par une nouvelle devanture en verre, sujet à discussions pour ne pas dire polémique. «Soyons sérieux, ce n’est pas avec ces gens-là qu’on va fonder la 2e République exigeant la probité, l’honnêteté, une formation politique saine et unbagage intellectuel digne d’un député ne courant pas derrière 30 millions et pour une place au harem du wali», dira Amor, un retraité del’éducation nationale, qui fustige la nouvelle classe politique: «Au moment où nos voisins tirent vers le haut, les Algériens font le contraire. La nouvelle constitution ne peut être conçue et rédigée par ces partis éprouvette ne disposant d’aucune assise populaire. C’est cette fuite vers l’avant qui mène tout droit vers la catastrophe et non le discours prônant le boycott. On veut faire peur aux gens pour qu’ils aillent voter. Non, la formule est consommée.» Abdelhamid, un ex-cadre dirigeant d’une entreprise publique enfonce quant à lui le clou: «L’argent sale a souillé la politique dévoyée et dépravée par des trabendistes qui veulent se payer une immunité pour régler les problèmes du fisc ou avoir un quota de logements et une autre parcelle dans une zone industrielle.Il ne faut pas se voiler la face car la majorité silencieuse ne s’identifie pas à ces vendeurs de mauvais et faux rêves.» Nabila, une universitairepointe du doigt certains diplômés. «Je suis outrée par la manière de faire de ces pseudo-lettrés qui se mettent derrière des illettrés faisant de la «Bolitique» et non la politique un métier. Nous vivons dans un monde à l’envers. Une aussi grande wilaya comme Sétif mérite mieux. Je ne me fais d’illusions. Rien ne changera après le 10 mai. Ce n’est pas ce nouveau personnel qui plaidera la cause de la région, à la quête d’un deuxième CHU, d’une bibliothèque nationale, d’un théâtre de verdure, l’inscription d’une nouvelle aérogare de l’aéroport, l’extension de la piste à 3200 m, comme demandé par le président de la République en 2009, la réalisation de double voie Sétif-Bougaâ-Beni Ouartilane et j’en passe», souligne l’enseignante qui grince des dents à l’instar d’une bonne partie des 878 717 électeurs, pas dupes.

Kamel Beniaiche

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Des opportunistes construisent ces gourbis pour les revendre à coups de millions

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«Dans le cadre des efforts consentis par l’Etat pour va-loir une amélioration de l’ali-

mentation en eau potable dans certaines communes de la wilaya, insuffisamment pourvues, un important projet consistant en le forage de trois nouveaux puits a été

lancé pour renforcer le réseau de distribu-tion dans l’Est et le Sud-est de la wilaya, notamment à Mahdia», fait savoir un communiqué de la wilaya adressé à notre rédaction. C’est dans ce cadre que le chef de l’exécutif local a inspecté les lieuxdits «Souslem» et «Semina», ajoute la même

source qui indique que, «vu l’urgence de l’opération, l’entreprise a été priée d’ac-célérer la cadence des travaux pour que l’eau coulera dans les robinets avant l’été, a fortiori dès la fin du mois courant». Selon la teneur du communiqué, «le wali aurait averti l’entrepreneur des retombées d’éventuels retards», ce qui impliquera de facto «l’application des dispositions régle-mentaires». En plus de la ville de Mahdia, ce renforcement permettra à quelques localités de la commune de Sougueur d’en bénéficier. Cela intervient à un moment où dans la commune de Sidi Bakhti, il a été inscrit, à l’indicatif du PCD 2011, un pro-jet visant le forage de deux puits au niveau du lieudit «Alaouna», d’un débit global de 48 litres par seconde. Le projet, qui est doté d’un budget globale de 70 millions de dinars, devra être achevé d’ici la fin de l’année et est destiné aux populations de cette région qui comprend Sidi Allel, Aïn Beida et les différents douars de Sidi Bakhti. Pour rappel, 22 des 42 communes de la wilaya bénéficient de l’eau quoti-diennement avec une plage horaire de 6 à 8 heures par jour. Onze autres communes bénéficient, un jour sur deux jours, du précieux liquide à raison de six heures. Les huit communes restantes continuent de pâtir quelque peu de la disponibilité puisqu’elles n’en bénéficient qu’un jour sur trois, voire quatre jours. A. Fawzi

Tiaret, à l’instar de beaucoup de régions du pays, a connu

d’importantes précipitations et par conséquent d’importants apports pour les deux principaux barrages de la wilaya qui en compte trois. Les cumuls enregistrés durant ces derniers jours ont été estimés, par des cadres du secteur de l’hydrau-lique, à plus de 11 millions de m3 pour les barrages de Benkhada qui passe de 33 à 37,6 millions de m3 et celui de Dahmouni desti-né à l’irrigation, qui passe de 22,5 à 29,5 millions de m3. Pour ce-lui de Bougara, situé à l’extrême est de la wilaya et qui alimente une partie de la population de Tissemsilt, l’apport hydrique reste important mais non quantifié. Située à l’ouest de la wilaya dans la commune de Mechraa Sfa, à une altitude de 665 mètres, le

barrage Benkhada a une capacité potentielle de 45 millions de m3. Celui de Dahmouni, situé au nord de la wilaya dans la commune de Sebaine, à une altitude de 925 mè-tres, a une capacité de 42 hm3. Le barrage de Bougara est de moindre importance puisque sa capacité théorique est de 13 millions de m3.

La longueur du réseau hydrographique de la wilaya s’élève, pour rappel, à 1 938 km dont 889 km pour les oueds permanents et 1 049 km pour les oueds inter mi-temps. Les principaux oueds sont: oued Touil, oued Mina, oued El Abed, Nahr Ouassel. En pé-riode normale, la wilaya de Tiaret reçoit 300 à 500 mm de pluies par an, avec une fluctuation saisonnière de la pluviométrie allant de 157 mm en hiver à 31 mm en été. A. F.

Profitant de la célébration de la Journée nationale du Savoir «Youm El Ilm»,

l’école El Kadiria de formation et de la communication, un établissement privé créé en 2006, a pris l’initiative d’honorer, lundi, certains de ses lauréats, membres du forum, qui activent sur la toile depuis voilà deux mois. Le clou de la manifestation, sobre et symbolique, a été la remise de cadeaux aux trois premiers de chaque langue. Un festival des langues qui a suscité l’entrain sur le forum au point de réunir en un laps

de temps pas moins de 732 membres actifs de diverses nationalités. Le forum, selon ses concepteurs, vise à «promouvoir la citoyenneté à travers l’apprentissage des langues». Il est à caractère social et la culture pour finalité. Ce forum est «non lucratif et compte sur l’apport des bienfaiteurs volontaires». M. Abdeldjabar Boukanoun, le directeur qui n’a pas tari d’éloges lors de son al-locution sur les progrès accomplis tant par les élèves, nombreux qui suivent des cours divers, qu’aux deux webmasters

que sont Kadi Houari et Abed Saïd, «a promis un journal en ligne pour bientôt». Ces derniers sont accompagnés dans leur quête sur le net par vingt-six modératrices. Parmi les langues usitées sur le forum, il y a le français, l’arabe, l’anglais, l’espagnol et l’allemand. La cérémonie a été animée par le présentateur de «Radio-Tiaret», M. Khaled Bouhai, avec collation et distri-bution de présents aux invités. Pour ceux qui s’y intéressent, consultez le site www.t14ret.com, ainsi que le Forum sur www.t14ret.com/vb. A. F.

El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 13

Mahdia et Sidi Bakhti seront alimentés en eau

TIARET INFO

● Le renforcement de l’alimentation en eau potable soulagera la population de la commune de Sougueur.

SERVICE MILITAIRE PORTES OUVERTES AUX JEUNES

MADNA UN TRACTEUR DE LA COMMUNE VOLÉ

FOOTBALL VERS LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES FINANCIERS DE LA JSMT

RESSOURCES HYDRIQUES

Les barrages sont bien remplis

ECOLE EL KADIRIA

Un forum dédié aux langues suscite un succès sur la toile

Le centre du service national de Tiaret, relevant de la 2ème Région Militaire, organise, depuis le 16 avril jusqu’au 23

du mois courant, des journées portes ouvertes à destination des citoyens, notamment les jeunes à même de mieux s’imprégner de la donne et des réalités d’un service qui fête ses 44 années d’existence. Les organisateurs, qui tentent, par ces journées, de rendre hom-mage aux martyrs, aux nombreuses promotions et à l’Algérie indépendante qui célèbre, en cette année 2012, le cinquantenai-re de sa victoire contre le colonialisme, mettent à la disposition des visiteurs, nombreux déjà, des films documentaires retra-çant les principaux projets d’envergure réalisés par les jeunes dont le barrage vert, une exposition-photos et des communica-tions directes avec les jeunes pour leur faire prendre conscience du rôle du service national. A. F.

Un tracteur neuf, récemment acquis par l’Assemblée po-pulaire communale de Madna, 75 km au sud de Tiaret,

a été volé au cours de la nuit du lundi à mardi en l’absence des gardiens. Madna, une commune steppique et déshéritée, ne dispose pas d’une brigade de gendarmerie nationale. Une enquête a été ouverte pour élucider ce vol. A. F.

Les héritiers Drif nous écrivent

Suite à l’article paru le 1er mars 2012 sous le titre «Nous avons été lésés par une expertise discutable», nous vous prions d’ap-porter les précisions suivantes : Les frères cités dans l’article sont des ACEB dans la succession du grand-père des héritiers Drif. Deux expertises ordonnées par la cour de Tiaret ont dé-gagé la part minime revenant aux ACEB. La contre-expertise a été demandée aux juges de la chambre foncière de la cour de Tiaret par les personnes citées dans l’article. La cour a statué ce que de droit.

«Le staff technique et les joueurs de la JSM Tiaret ont été reçus avant-hier après-midi par le wali en présence

du DJS (Directeur de la jeunesse et des sports), du chargé des affaires de la commune de Tiaret et du DAL (Directeur de l’ad-ministration locale) pour aplanir certaines difficultés, dont celle financière où se débat le club», indique un communiqué de la wilaya. Selon cette source, le wali a promis aux joueurs le règlement de tous les problèmes qu’ils rencontrent à l’orée d’un championnat où le club local joue son accession au palier supérieur. Le chef de l’exécutif, ajoute le communiqué, a, après avoir écouté les doléances, «invité les joueurs à redonner ses lettres de noblesse à un club qui fait la fierté de toute une région». Pour rappel, le club fétiche des Tiarétis joue gros cette semaine face au club oranais, Medioni, et sa caisse accuse un déficit de plusieurs dizaines de millions de dinars en dépit de son renflouement par l’apport d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires. A. F.

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22 des 42 communes de la wilaya bénéficient de l’eau quotidiennement avec une plage horaire de 6 à 8 heures par jour

COMMODITÉS DE BASE

Les cumuls enregistrés ont été estimés à plus de 11 millions de m3 d’eau pour les barrages de

Benkhada qui passe de 33 à 37,6 millions de m3 et celui de Dahmouni destiné à l’irrigation, qui passe de 22,5 à 29,5 millions de m3 d’eau.

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REPÈRE

Le cinéma d’horreur du Pentagone

Une fois de plus, une fois de trop, l’armée américaine se distingue de manière minable par un comportement pour le

moins voyou. Le Los Angeles Times a publié hier des photos choquantes sur lesquelles on pouvait voir des soldats américains posant, souriants, aux côtés de cadavres et de restes humains d’in-surgés afghans… Quelle fierté ! Ce n’est hélas pas la première fois que les Mari-nes, prétendument redresseurs des torts et «libé-rateurs», descendent aussi bas dans l’ignominie. Mais cette fois, ils ont touché le fond de la bêtise humaine en brandissant toute honte bue des bras et des jambes de morts comme un trophée de leur sale guerre. Par ces images exécrables et inhumaines mon-trées au monde, ces soldats voyous ont souillé toute l’armée américaine. Le communiqué faus-

sement froissé du Pentagone, qui promettait une «enquête» sur ces images honteuses, ne peut effacer cette détestable réputation d’une armée américaine arrogante et peuplée de bidasses qui traînent leur cervelle dans les rangers. Il ne s’agit plus de cas d’indiscipline marginaux de quelques soldats qui ont le moral dans les chaussettes. Le Pentagone de Leon Panetta a beau essayer de mettre en avant «les valeurs ou le professionnalisme» de son armée, cela ne dis-sipera pas pour autant l’image hideuse offerte au monde entier par ses troupes en Afghanistan.

MACABRE TROPHÉE DE GUERRE

On aurait pu le croire et croire ses prédécesseurs n’était le fait que ce triste spectacle tourne en boucle depuis le lancement de la «guerre mon-diale contre le terrorisme» par le sinistre George

Bush. Il y a en effet un continuum dans cette pratique peu glorieuse des GI’s qui consiste à piétiner la dignité humaine – y compris celle des morts – dans une posture jouissive. C’est encore plus choquant et rageant de savoir que ce sont les soldats de la première puissance mondiale qui s’adonnent à ces pitoyables exhibitions. On pensait, naïvement, qu’après les horribles images d’Abou Ghrib en Irak, le Pentagone allait tout faire pour redonner quelque respecta-bilité – humanité plutôt – à ses troupes lâchées dans la nature dans les quatre coins du monde. Force est de constater que leur arrogance maca-bre est devenue proverbiale. Il y a quelques semaines, d’autres marines sur la base de Bagram, au nord de l’Afghanistan, avaient assassiné froidement 17 villageois dans leur sommeil, dont de nombreuses femmes et

des enfants. Le massacre est «casé» dans la ru-brique des dommages collatéraux… Autres images qui ont choqué le monde : des soldats américains qui pissaient sur des cadavres d’Afghans ou encore l’autodafé du Saint Coran. Les forfaits sont donc aussi innombrables qu’in-nommables en Afghanistan et ailleurs. Et qu’en pense le Pentagone ? Il craint que ces images «soient utilisées par l’ennemi pour provoquer des violences contre les soldats américains et afghans». Dixit Leon Panetta. Il aurait certainement voulu qu’elles ne soient pas étalées sur les pages du Los Angeles Times pour étouffer l’affaire. Rideau, et au prochain épisode de cette série noire conçue et produite par le cinéma d’horreur du Pentagone.

H. M.

Par Hassan Moali

I N T E R N A T I O N A L EEl Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 15

SITUATION HUMANITAIRE AU SAHEL

Le PAM tire la sonnette d’alarme

Dans un point de situa-tion présenté hier, le PAM met en garde contre la

propagation de la faim dans beaucoup de pays du Sahel où les perspectives s’annoncent sombre pour des centaines de milliers de personnes. Au Niger, il a été enregistré «un déficit céréalier de plus de 500 000 tonnes», a indiqué le PAM, ajoutant que dans ce pays, les prix des céréa-les sont «bien plus supérieurs à la moyenne saisonnière sur les 5 dernières années». C’est pourquoi, l’organisation a lancé «une opération d’urgence pour venir en aide à 3,3 millions de personnes». En Mauritanie, «en-viron un quart des ménages sont en état d’insécurité alimentaire (environ 700 000 personnes)», a-t-il indiqué, ajoutant que «l’opé-ration d’urgence du PAM vise à soutenir 510 000 personnes à travers plusieurs programmes» outre, «plus de 30 000 réfugiés maliens dans le pays». Au Tchad, «plus d’un million de personnes sont en état d’insécurité alimen-

taire, alors que 2,5 millions de personnes supplémentaires sont menacées», a estimé le PAM, en faisant savoir que son «opéra-tion principale, qui sera mise en place ce mois-ci, vise à atteindre 1,5 million de personnes». Au Mali, «1,7 million de personnes pourraient être victimes de la faim. La situation est exacerbée à cause des mouvements rebelles au nord du pays», alors qu’«en-viron 200 000 personnes ont fui les combats, dont certaines vers les pays voisins». Le PAM

a affirmé qu’il évaluait «atten-tivement la situation sécuritaire au Mali, notamment au nord du pays où les activités du PAM ont été perturbées». «Dès que les activités reprendront», l’orga-nisation compte mettre en place une opération d’urgence pour soutenir 1,2 million de personnes en 2012.

RISQUES

Au Burkina Faso, près de 1,7 mil-lion de personnes sont menacées par la faim, selon le programme,

qui prévoyait de «fournir une assistance à 870 000 personnes» et «distribuer l’assistance ali-mentaire aux familles sur quatre mois, de juillet à octobre, ce qui coïncide avec la période de soudure». Au Sénégal, plus d’un million de personnes sont également menacées par la faim, a-t-il af-firmé, précisant qu’«environ 335 000 personnes» sont tou-chées par le biais de ses pro-grammes existants d’assistance alimentaire et qu’il prévoit d’en atteindre «850 000 dans les mois à venir». Au Cameroun, «les taux de malnutrition aiguë glo-bale sont au-dessus du seuil criti-que de 10%», a encore fait savoir le PAM, assurant qu’il mettait en place «une opération d’urgence pour soutenir plus de 300 000 personnes». Enfin, en Gambie, et après l’appel du gouvernement à l’assistance internationale, le PAM a dit qu’il travaillait pour mettre en place une opération similaire en faveur de 240 000 personnes. AFP

● Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti, hier, que la faim s’aggravait dans huit pays de la région du Sahel.

CANDIDATURES À LA PRÉSIDENTIELLE ÉGYPTIENNE

Un casting préparé de main de maître...

L’invalidation des candidatures les plus polémiques pour l’élection présidentielle égyptienne place désormais au premier plan des personnalités islamistes ou laïques

plus consensuelles et susceptibles de calmer le jeu politique, relèvent des analystes. La commission électorale a confirmé mardi soir l’élimina-tion de dix candidats sur 23, en raison de dossiers de candida-ture irréguliers ou incomplets pour ce scrutin dont le premier tour est prévu le 23 mai. Parmi eux, trois hommes très en vue, mais divisant profondément l’opinion : Omar Souleimane, ancien chef des redoutables services secrets du président déchu Hosni Moubarak, Khairat Al Chater, riche homme d’affaires et éminence grise des Frères musulmans, et Hazem Abou Ismaïl, un salafiste au discours populiste. Leur inva-lidation «est très importante, car elle élimine les candidats les plus controversés», relève Moustafa Kamel Sayed, pro-fesseur des sciences politiques à l’université du Caire. «La candidature de Souleimane se heurtait à l’opposition des révolutionnaires et des islamistes, celle de Chater dérangeait une grande partie de l’électorat», ajoute-t-il. Quant au salafiste Abou Ismaïl, «il a suscité beaucoup d’en-thousiasme chez certains, mais aussi la consternation d’une grande partie de l’opinion».

AMR MOUSSA SUR ORBITE

Ces invalidations «pourraient ramener le calme dans le pays, permettant ainsi de préserver la révolution, adopter une Constitution, élire un président et renvoyer l’armée (au pou-voir depuis la chute de M. Moubarak) dans ses casernes», estimait dès mardi dans le journal Al Chourouq l’éditorialiste Fahmy Howeidy. Un récent sondage publié par le quotidien Al Ahram montrait que ces retraits profiteraient largement à des personnalités moins controversées, notamment l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa pour le camp laïque et l’islamiste modéré Abdelmoneim Aboul Foutouh. Ancien ministre des Affaires étrangères de M. Moubarak, M. Moussa a néanmoins pris soin d’afficher de la compréhen-sion pour les révoltes du Printemps arabe. Il récupèrerait une bonne partie des voix de M. Souleimane, mais sans être un épouvantail pour l’électorat islamiste et «révolutionnaire». M. Aboul Foutouh, lui-même ancien cadre dirigeant des Frères musulmans, évincé l’an dernier, devrait profiter des éliminations des deux autres grands candidats islamistes, Chater et Abou Ismaïl. Réputé modéré, il a le soutien de nombreux jeunes Frères musulmans en conflit avec la ligne conservatrice de la confrérie, et bénéficie d’une bonne image parmi les mouvements issus de la révolte anti-Moubarak. La nouvelle donne politique pourrait aussi profiter à Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de M. Moubarak, au profil de technicien. Il pourrait toutefois être éliminé en cas de pro-mulgation d’une loi interdisant aux anciens Premiers minis-tres de l’ère Moubarak de se présenter. Mohammed Morsi, patron du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu des Frères musulmans et «candidat de rechange» de la confrérie, pourrait récupérer une partie du vote islamiste. Avec son profil d’homme d’appareil sans grand charisme, il pourrait toutefois avoir du mal à s’imposer. R. I.

ILS SE SONT RÉFUGIÉS CHEZ LES VOISINS

268 000 Maliens ont fui leur paysP lus de 268 000 personnes ont fuit leurs

domiciles depuis la mi-janvier au Mali, et cherché refuge ailleurs dans le pays ou à l’étranger, a estimé jeudi le bureau des Nations unies pour la coordination des Af-faires humanitaires (Ocha). Il y a eu «plus de 268 000 déplacés suite à la crise au nord du Mali, dont plus de 161 000 réfugiés au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et en Algérie», affirme dans un bulletin d’infor-mation Ocha pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar. Selon ce document, les «mouvements de populations» enregistrés au 15 avril concernent précisément 268 561 personnes. Sur ce total, 107 000 sont des dé-placés internes au Mali, qui sont sans doute plus nombreux, en raison des difficultés de travail sur le terrain depuis «la conquête du Nord» par différents mouvements armés. Le Niger accueille plus de 29 000 réfugiés, le

Burkina Faso plus de 46 000, la Mauritanie plus de 56 000 et l’Algérie, 30 000. Les premiers déplacements ont été provoqués par des attaques lancées le 17 janvier par des rebelles touareg et d’autres groupes contre l’armée dans plusieurs localités dans le nord du Mali.

LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN POINTILLÉ…

Ces mouvements armés, dont des islamistes, ont profité d’un coup d’Etat militaire, le 22 mars, pour mener une offensive foudroyante et prendre en trois jours le contrôle des trois régions administratives composant le Nord : Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le Mali en deux. Selon divers témoignages, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans ces zones où ont eu lieu des pillages, des saccages et des violations

des droits de l’homme dont des viols. «La réponse humanitaire à l’intérieur du Mali a été rendue plus difficile après la conquête complète du Nord par la rébellion», indique Ocha, relevant que cette crise survient alors que le Sahel, incluant le Mali, est confronté à une grave crise alimentaire. «Avec l’avan-cement dans la saison sèche, la sécurité alimentaire continue de se dégrader dans les pays du Sahel», et «les conséquences de la crise au Mali vont rendre encore plus difficile la réponse dans ce pays, mais aussi dans la région, du fait des mouvements de populations», note Ocha. «Par ailleurs, le conflit au Mali tend parfois à éclipser l’ur-gence de la réponse plus générale à la crise alimentaire et nutritionnelle dans la région, alors que les financements internationaux (...) restent très insuffisants par rapport aux besoins», affirme-t-il. AFP

Distribution d’aide alimentaire au Sahel

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P endant trois jours, du 14 au 16 avril, un riche program-me culturel a accompagné le vernissage d’une statue à l’effigie du poète universel Jean Amrouche, sur la principale place publique du village. Edifier cette sta-tue n’a pas été une sinécure comme certains pourraient se l’imaginer. Elle s’est faite en dépit d’une volonté

officielle qui ne s’est jamais démentie, même à quelques heures de l’inauguration, de faire capoter ou reculer ce projet. Il n’est pas complètement inutile de souligner que la statue de Jean Amrouche est l’aboutissement d’un long et âpre combat populaire mené par l’association culturelle Jean et Taos Amrouche d’Ighil Ali et sou-tenu par tout ce que compte l’Algérie et la Kabylie de militants de l’identité et de la culture. C’est ce contexte d’adversité officielle qui a donné toute sa saveur à un événement qui a tôt fait de pren-dre des allures de plébiscite populaire envers et contre une volonté d’Etat. A une époque où le matérialisme du plus bas étage ravage la société, c’est un honneur trop rare et trop précieux pour ne pas être souligné, que cette population qui se mobilise et se bat pour qu’un poète soit reconnu. Ce fut là un hommage humble, sincère et désintéressé d’un peuple qui revendique fièrement l’héritage culturel d’un homme perçu comme un repère identitaire impor-tant. Au-delà de l’événement lui-même, c’est une véritable réha-bilitation pour un Jean Amrouche honni par l’idéologie d’un Etat sectaire, excommunié des références culturelles algériennes et banni des honneurs officiels. Amrouche a été excommunié parce que Kabyle exhumant ses racines berbères, parce que francopho-ne assumant une culture héritée de la France des lumières, parce qu’enfin chrétien à l’heure où il est de bon ton de se revendiquer de la religion wahhabite. Son prénom, Jean El Mouhoub, symbili-sant sa double culture, était déjà une double condamnation à l’exil culturel. Ce n’est pas seulement sa stature de brillant intellectuel et d’homme de lettres qui a côtoyé les plus grands de ses contem-porains que l’on a tenté de gommer, même son engagement pour l’indépendance de son pays et ce rôle d’intermédiaire, pourtant connu et reconnu, qu’il a joué entre le général de Gaulle et les dirigeants du FLN, car il jouissait de la confiance et du respect des deux côtés, lui a été dénié. Pour en revenir aux festivités qui ont accompagné le cinquantenaire de Jean El Mouhoub Amrouche, elles ont été entamées par une visite organisée au profit de tous les invités, de la maison natale de la famille Amrouche située dans la vieille Casbah d’Ighil Ali. Des visiteurs qui se sont certainement remémorés des pans entiers de ce poignant récit écrit par Fadhma Ath Mansour Amouche, mère de Taos et Jean et première femme écrivain algérienne, faut-il le souligner, et intitulé Histoire de ma vie. Les festivités se sont également articulées autour de pièces théâtrales, de récitals poétiques, d’expositions diverses, ainsi que de conférences animées, notamment par la critique littéraire et ro-mancière Djouher Amhis Ouksel autour de la personnalité de Jean Amrouche. Le Café littéraire de Béjaïa, qui, d’habitude prend ses quartiers au TRB, s’est également, en la circonstance, délocalisé à Ighil Ali pour soutenir Djohar Amhis dans une conférence inti-tulée «Voix d’un homme, voix des hommes, voix d’une peuple». Le moment fort de la célébration a sans doute été cette journée du

16 avril et ce moment empreint d’émotion, où l’emblème national a été retiré par les mains de deux jolies demoiselles pour dévoiler la statue d’un Jean Amrouche une main ouverte et l’autre fermée sur un livre. La place publique, noire de monde, a longuement applaudi cette renaissance symbolique de l’éternel Jugurtha. Bien avant la séance du vernissage, une gerbe de fleurs a été déposée au monument aux morts au cimetière des chouhada de la guerre de Libération nationale. En plus de tous les citoyens anonymes qui ont tenu à assister à cet événement culturel, plusieurs per-sonnalités politiques et culturelles ainsi que des représentants de plusieurs associations venues d’Alger ou des quatre coins de la Kabylie ont tenu à marquer autant leur présence que leur adhésion à la réhabilitation symbolique de Jean Amrouche. Quelques minu-tes seulement après son inauguration, la stèle de Jean Amrouche, pavoisée de drapeaux, est devenue un lieu de pèlerinage et une attraction touristique où l’on se fait prendre en photo. Cinquante ans après sa mort, à l’aube d’une indépendance qu’il n’a pas eu le privilège de vivre, Jean El Mouhoub retrouve les siens.

Djamel Alilat

«Nous sommes prêts à assumer toutes les charges à nos frais si vous consentez à déplacer la statue de Jean Amrouche dans un lieu autre que cette place publique sur laquelle elle est érigée.» Voilà, en substance, le principal message délivré par les plus hautes autorités de la wilaya de Béjaïa au président de l’association Jean et Taos Amrouche d’Ighil Ali, convoqué quelques heures seulement avant l’inauguration de la stèle, devant un conseil de sécurité de la wilaya réuni au grand complet. Le prétexte est tout trouvé : Jean Amrouche ne saurait habiter une place publique dont on s’est rappelé qu’elle avait été, un jour, hâtivement baptisée place des Martyrs, même si tout le monde ne désigne et ne

connaît cette fameuse place que par son nom d’origine «Essouq», car elle abrite le marché hebdomadaire communal. Bien avant le wali, c’est l’ONM (Organisation des anciens moudjahidine) qui a sonné la charge contre l’association initiatrice du projet de la stèle, en assignant ses membres devant la justice, pour on ne sait quelle obscure raison. Selon l’avocat de l’association Me Amar Oussalah, l’APC d’Ighil Ali a également assigné son client devant la chambre administrative. Un demi-siècle après l’indépendance, cette famille d’intellectuels et d’artistes que forment Jean El Mouhoub Amrouche, sa sœur Taos et leur mère Fadhma Ath Mansour Amrouche, dérange toujours autant. Dans un

communiqué rendu public la veille de l’inauguration de la stèle, l’association dénonçait les «innombrables tracasseries et embûches de toutes sortes visant à saborder l’hommage» qu’elle avait initié. Plus loin, elle ajoutait, à propos de la convocation de son président devant le conseil de sécurité de la wilaya : «Ainsi, la situation de paralysie quotidienne que vit la wilaya de Béjaïa avec des routes nationales coupées à la circulation, des grèves et des mouvements de contestation sociale répétitifs n’a pas fait réagir cet auguste conseil de la sécurité. C’est la statue d’un poète universel, un humaniste, un homme de lettres, mort il y a cinquante ans, qui le met en état d’alerte.» D. A.

El Watan - Jeudi 19 avril 2012- 17

C U L T U R E

UNE STATUE À L’EFFIGIE DE JEAN EL MOUHOUB AMROUCHE À BÉJAÏA

L’éternel Jugurtha de retour parmi les siens

● Cinquante ans, jour pour jour, après la disparition du poète, journaliste et écrivain engagé qu’était Jean El Mouhoub Amrouche, un vibrant hommage lui a été rendu dans son village na-tal, Ighil Ali, au sud de la wilaya de Béjaïa, depuis toujours carrefour culturel, idéalement situé

entre le massif du Djurdjura, la vallée de la Soummam et la chaîne des Biban.

Juste un mot

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La statue érigée en hommage à Jean El Mouhoub Amrouche

QUI A PEUR DE JEAN EL MOUHOUB AMROUCHE ?

Sembène, un enfant du Sénégal

Par Boudjemaâ Karèche

■ Le Sénégal, ce pays qui n’est petit que par la superficie et le nombre d’habitants, nous donne espoir encore une fois et nous permet de croire en l’avenir, ce qui est important et vital de nos jours. Il y a seulement quelques mois, nous avions pensé que c’était la catastrophe dans ce pays, avec son vieux Président qui voulait un troisième mandat coûte que coûte, qui voulait imposer son fils comme son successeur, qui a manipulé et arrangé la Constitution, qui a tenté de ruser et de tricher pour arriver à ses sales fins. Heureusement, aujourd’hui, tout a changé, et le vieillard président a finalement accepté sa défaite, le résultat des urnes que lui a imposé ce merveilleux peuple sénégalais. A notre avis, si la catastrophe n’est pas arrivée, si le drame ne s’est pas produit, c’est grâce à la vigilance, l’engagement, la lutte des enfants du Sénégal, de tous les enfants du Sénégal et il nous faut le dire, le redire et le souligner. A notre avis encore une fois, c’est grâce à l’histoire de ce pays, à l’histoire de ce peuple qui a donné et nous a donné des enfants, des citoyens qui ont semé depuis des années et même des décennies. Ils sont nombreux ces enfants du Sénégal, prodiges et prodigieux, mais en ce qui nous concerne, nous nous arrêterons à l’un d’entre eux qui, depuis un demi-siècle, cinquante ans au moins, a apporté à son peuple et à toute l’Afrique, par ses films et par ses livres, les mots justes, la parole courageuse, et nous pensons bien sûr à l’ami Sembène Ousmane. Quelques événements vécus en sa présence et avec lui permettront à nos lecteurs de comprendre, de saisir le sens de notre propos et d’apprécier les nombreuses qualités d’un meneur d’hommes, d’un libre penseur, d’une lumière de chez nous. Le premier s’est tenu à Ouagadougou, fin des années 1970, à l’occasion du Festival panafricain du cinéma, le Fespaco , quand Thomas Sankara, président du Faso de l’époque, avait donné rendez-vous à tous les participants du festival pour la pose du premier rail de la ligne de chemin de fer Ouagadougou-Bobodilasso. Une belle photo représentant Bouamari dans son bleu «shangaï» et sa coupe «banane», Sembène avec sa casquette de docker et sa légendaire pipe à la bouche, soulevant tous deux ce rail, était le symbole de cet immense événement. Elle devint par la suite un timbre-poste du Burkina Faso. Durant tout ce festival, nos deux amis passèrent toutes leurs journées et quelques-unes de leurs nuits à présenter des films, mener des débats, donner des conférences, sans aucun signe de fatigue, et Sembène n’arrêtait pas de répéter qu’il était bien entraîné, car il menait ce travail tout le temps au Sénégal pour les siens. Le deuxième, est celui à l’occasion de la leçon de cinéma qu’il a donnée à Cannes, où, amusé et rieur, il introduisit son sujet de la façon suivante : «Lorsque j’ai reçu l’invitation pour dispenser ‘‘une leçon de cinéma’’ dans le plus grand festival du monde, j’ai vite accepté, car j’avais deux choses fondamentales à dire en ces lieux. La première est que je suis très content de donner enfin une leçon à nos cousins français qui nous en donnent depuis plus d’un siècle. La seconde est d’avertir encore une fois les critiques et les journalistes pour qu’ils n’écrivent plus que je suis auprès de mon peuple, moi qui suis à l’intérieur de mon peuple, qui vis sa vie, son rythme et ressens ses palpitations». Le troisième événement nous le ramène à la Cinémathèque, à Alger, pour présenter son dernier film Moolaade, qui traite de l’excision, cette pratique des temps anciens, barbare, insupportable, qui cause encore tant de ravages sur notre continent. Il est vrai que notre ami aurait certainement préféré mettre en images l’épopée de Samory Touré, le héros, le Abdelkader des peuples de l’Afrique subsaharienne, lorsque celle-ci était unie. Malheureusement pour nous tous, ce projet n’a jamais abouti, donc le film n’a jamais vu le jour pour des raisons financières, donc sordides. Les chefs d’Etat africains n’ayant jamais voulu jouer le jeu et assumer leurs responsabilités. Disons tout de même à Sembène qu’en luttant contre l’excision, il lutte encore et aussi pour la libération et l’indépendance de notre continent. Enfin, le dernier moment fort, vécu avec cet immense cinéaste et auteur, se rapporte à une scène, c’est le cas de le dire, que nous n’oublierons jamais. Il s’agit de sa rencontre à Alger dans un restaurant du bord de mer, le fameux «Sauveur» à La Madrague, avec un autre combattant malheureusement disparu, lui aussi, aujourd’hui, Arezki Bouzida, cet authentique fidaï et avocat courageux. Comme ils sont faits de la même pâte, ils se reconnurent, se jaugèrent, s’apprécièrent, et tous deux debout l’un face à l’autre, se lancèrent avec leurs voix fortes et puissantes dans un procès public du colonialisme, au nord et au sud du Sahara, qui nous impressionna fortement. Pendant plus d’une demi-heure, les mots cognaient et disaient leur vérité. Tous les clients du restaurant, fort nombreux, cessèrent de manier fourchettes et couteaux pour suivre avec curiosité d’abord, intérêt ensuite, admiration enfin, cet échange pour leur adresser, tous heureux, applaudissements et remerciements. Nous regretterons toujours de n’avoir pas enregistré ce moment fabuleux entre le griot et le meddah, tant nous aurions aimé le publier aujourd’hui, alors que des voix révisionnistes et mensongères s’élèvent pour faire croire, on ne sait à qui, que la colonisation nous a apporté des bienfaits et aurait même soulagé nos peuples… B. K.

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 18

C O N T R I B U T I O N

Par Mouloud Lounaouci

Universitaire. Membre fondateur du Mouvement culturel berbère.Membre fondateur du Congrès

mondial amazigh.

La mondialisation entraîne iné-vitablement une uniformisation culturelle. Dans un réflexe de

défense, dans une volonté d’échapper à l’anonymat, l’homme recourt au repli sur soi et finit dans un espace sécurisant mais parfois stérilisant que constitue la communauté. Deux extrêmes qui ne participent pas à l’épanouissement de l’humanité. La recherche d’une solution médiane aidera, pensons-nous, à créer des lieux d’autonomie où cha-que individu pourra tisser les liens sociaux qui lui conviennent, ce qui ne l’empêchera pas de participer à la grande aventure de l’humanité, avec des valeurs de plus en plus partagées même si de nombreux couacs persistent encore. Une voie qui permettra, princi-palement aux minorités ou minorés et aux autochtones, d’échapper au joug imposé par une majorité tyrannique. Trop longtemps, la vérité de l’Etat-na-tion s’est imposée à tous les citoyens qui ne sont plus que des individus atomisés, sans liens de solidarité de groupe autre que le dévouement à une hypothétique nation dont il faut épouser les symboles et intérioriser le discours.Aujourd’hui, un autre regard s’impose sur l’organisation de la société humai-ne. Une organisation qui tienne compte de la part de subjectivité et de sensibilité qui sont en chacun de nous. L’homogénéité est rarement le propre d’un pays. Il faut donc placer toutes les passerelles interculturelles pour que s’instaure l’intertolérance. La ten-dance jacobiniste des Etats-nations, qui veulent imposer des cultures, langues et identités uniques désignées sous le commode vocable de constantes natio-nales, ne peut avoir d’avenir dans un monde qui s’ouvre et se découvre.L’intégration citoyenne ne peut se faire aux dépens de la diversité. L’humi-liation, la dévalorisation et la frustra-tion sont de mauvais ingrédients pour construire une unité nationale.De par son histoire, l’Algérie ne peut être que multilingue, multiculturelle et multicultuelle. La démarche outran-cière, qui consiste à vouloir imposer une idéologie arabo-islamiste négatrice des autres, ne peut participer à asseoir une sérénité sociale, seule garante de paix. Ce ne sont pas les multiples dé-clarations de foi, ni les quelques textes sur les droits de l’homme signés dans l’urgence par les autorités algérien-nes pour juguler une contestation, qui permettront l’intégration politique de

ceux qu’on appelle avec dérision les «minoritaires».La construction de mythes fondateurs, à contre-courant de l’histoire, visant à construire un imaginaire «sur-mesure» et à fabriquer un peuple nouveau, ne fait qu’exacerber une tension déjà très gran-de, creusant ainsi un peu plus le fossé qui sépare les populations arabophones des populations amazighophones.Comment, dès lors, espérer une dé-mocratisation dans les pays dont les gouvernants ignorent, voire combattent toute spécificité, tout particularisme ? Comment espérer une démocratisation quand on sait que durant des décennies, on a désigné une catégorie du peuple comme danger à l’unité nationale, dans le cadre d’une stratégie de perpétuation du pouvoir ? Une attitude discriminatoire vis-à-vis d’une communauté (amazighe) mise en position de minoritaire et sur laquelle s’exerce la force du droit ou la force brutale.En quoi la mise en place d’organismes et structures qui prennent en charge ces populations déstabiliserait les insti-tutions de l’Etat ? Le contraire est par contre vrai, l’oppression et l’humilia-tion peuvent amener les groupes domi-nés à des postures figées et conséquem-ment à des actions de désespoir.Ce qui se passe en Kabylie illustre parfaitement nos propos et nul ne sait comment finira l’aventure. Depuis 1962 se sont multipliés les incarcéra-tions, les disparitions, les humiliations, les assassinats (notamment ceux de 2001). Aujourd’hui encore, et malgré quelques avancées, la planification du désordre (indifférence policière ou l’autre extrême, le zèle policier) obéit à une stratégie savamment réfléchie. Pourtant, contrairement à ce qui est escompté, il ne faut pas compter sur la résignation des «minoritaires». Au contraire, la radicalisation des revendi-cations n’en sera que plus grande.Il serait tellement plus simple de gérer politiquement la contestation. La refon-dation de l’Etat, qui prend en compte les régions, aurait permis certainement de faire l’économie de la violence par une territorialisation des questions spécifi-ques. Cela permettrait aux «minorités» ou considérées comme telles, d’être les acteurs de leur propre histoire et de participer, ainsi, à celle d’une nation qui n’écrase pas le citoyen au nom de l’unicité et de l’uniformité.Il faut dire, qu’actuellement, les tabous sont en train de tomber. En Algérie, le

mur de la peur est désormais franchi. Des intellectuels (même s’ils sont en-core peu nombreux) et des partis (for-mels ou informels) préconisent l’Etat-régions. Une administration de la nation qui permet à l’unité et à la diversité d’entrer en adéquation. Les populations auront à assumer, dans ce cadre, pleine-ment leur choix culturels et économi-ques. La maîtrise de leur avenir rendra caduques les revendications et s’instal-lera ainsi une paix sociale durable.Aussi, faut-il amener l’Etat à changer de nature pour devenir un outil au service des différentes communautés nationales. Redéfinir les compétences de l’Etat, transformer les institutions pour aboutir à un consensus national permettront à chacun d’assouvir sa soif d’identification et de participer plei-nement à la vie démocratique du pays. Autrement dit, un Etat respectueux de tous les citoyens et en accord avec les principes fondamentaux des droits de l’homme dont les revendications des minorités que définissent Robert La-fond et Henri Giordan, sociolinguistes français, comme «droit du sujet à l’in-sertion communautaire… une exigence qui représente une condition indispen-sable pour qu’existe la démocratie sur la double instance de l’identité collec-tive et de l’identité individuelle».Une identité collective exprimée par une langue propre et un particularisme culturel. Deux faits qui doivent bénéfi-cier de tous les droits dans une société démocratique. Des spécificités com-munautaires qui permettent d’accéder à l’universel ouvert et tolérant, loin de l’uniformisation et libérant la créativité, mais aussi des particularismes qui ne se confinent pas à un autisme commu-nautaire.La responsabilité de l’Etat est donc directement engagée. Il se doit, pour garantir une égalité de droit, de mettre en place les organismes et institutions qui puissent permettre le développe-ment et la modernisation des langues autochtones. En effet, la politique du laisser-aller ne peut profiter qu’à la langue dominante. Au contraire, une politique volontariste de l’Etat qui ap-pliquera un «coefficient de réparation historique» peut aboutir progressive-ment à une égalité linguistique et par-là même à une égalité sociale. L’intégra-tion à la nation ne peut se faire qu’à ce prix. Avant d’être une revendication, l’amazighité (dans ses composantes identitaire, culturelle et linguistique) a d’abord été une aspiration profonde.

L’Etat-régions permettra précisément de transformer cette aspiration profon-de en droit. Reconnues officiellement, les communautés algériennes n’auront alors plus de raisons d’adversité. Un tel régime politique de type unitaire per-mettrait de créer des régions autonomes basées sur l’autogestion économique mais également linguistique.Le modèle de gestion, actuellement en vigueur, c’est-à-dire celui de l’Etat-nation conçu sur le modèle jacobin français pose évidemment problème. En effet, l’unicité et l’uniformité qui le définissent sont antinomiques de la di-versité nécessaire à l’intertolérance. Malheureusement, cette culture du «un» (une nation, une langue, une reli-gion…) est prégnante dans le pays, et il faut s’attendre à de grandes résistances pour un changement de système de gouvernance.En matière de politique linguistique (et donc idéologique), l’arabe littéraire, voulu comme unificateur, est devenu oppressif et étouffe les langues naturel-les du pays. La cohésion sociale, l’ho-mogénéité sociale invoquée pour jus-tifier la langue unique (celle de l’Etat) ne peuvent suffire pour faire taire une population autochtone dont les spécifi-cités ne sont pas prises en compte, sinon du bout des lèvres. Le statut de langue nationale accordée au tamazight, il y a quelque temps, pour des raisons liées aux événements de Ka-bylie, n’a aucune traduction concrète. La reconnaissance de la composante amazighe de l’identité nationale n’a aucun impact sur le terrain. Tout est pensé en termes de réponse à une conjoncture, à une tension sociale, laquelle, sitôt passée, rend caducs les acquis. L’Académie amazighe et le Conseil supérieur à l’amazighité, pro-mis officiellement par le président de la République, n’ont été qu’un effet d’annonce au service d’une campagne électorale.Dans les faits, l’éradication des idio-mes, autre que l’arabe classique, est programmée. Les textes législatifs al-gériens inspirés largement des textes français rendent hors-la-loi la langue amazighe qui n’a d’autre issue que d’être «clandestine» ou disparaître. Bien entendu, on peut la parler et, depuis quelques années, l’étudier à condition qu’elle n’ait pas la prétention de rivaliser avec la seule langue légi-time, celle du pouvoir. Le HCA (Haut commissariat à l’amazighité), faute de moyens et le CNPLET (Centre natio-nal pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight), sans véritable statut sont devenus par la force des choses des coquilles vides. Confinée dans la sphère privée, la langue amazighe est devenue un faire-valoir démocratique et sert à donner l’illusion de la pluralité. Plutôt qu’une interdiction franche qui desservirait les intérêts des gouvernants, le choix a été porté sur la création d’un environne-ment hostile à son épanouissement. A terme, le pouvoir compte organiser à ta-mazight de belles funérailles. Pourquoi, en effet, s’encombrer d’une langue «attardée» puisque tous les citoyens peuvent accéder à la langue arabe «no-ble et sacrée» ?Cette apocalypse linguistique program-mée n’aura pourtant pas lieu. La de-mande sociale est forte, le nombre de locuteurs importants et dans certaines régions à l’image de la Kabylie, le pays Chaoui et le M’zab, la langue amazighe est véhiculaire. Cette vigueur généra-trice de contestation/revendication gêne le pouvoir qui n’a pas d’autre choix que de répondre aux attentes, à la fois pour

des raisons internes pour se garantir une paix sociale mais aussi pour des raisons externes afin de donner l’illusion d’un régime tolérant. Les réponses du pouvoir se feront donc à minima. Il est bon de rappeler que le monolin-guisme est un des critères qui définis-sent l’Etat centralisé. L’extinction de toute langue autre que celle du pouvoir est l’ultime but. L’assimilation à la culture dominante est encouragée par le biais du statut social que confère la langue arabe. Les médias lourds qui sont le monopole de l’Etat, une politi-que économique qui accentue l’exode vers les villes qui ne laissent aucune place pour les cultures périphériques, le contingent qui permet de déplacer les berbérophones hors de leur territoire naturel, l’école et la mosquée utilisées comme lieux de formation idéologique, sont autant de moyens d’aliénation et de déculturation.C’est pourquoi les droits des peuples autochtones et minorés passent néces-sairement par la redéfinition de l’Etat, par la valorisation des régions naturel-les. Autrement dit, par une refondation nationale basée sur une souveraineté régionale, qui ne soit pas en contradic-tion avec une constitution nationale à reformuler (curieusement, la commis-sion pour la réforme constitutionnelle, présidée par M. Bensalah, n’a pas cru bon d’écouter les doléances des mili-tants amazighs).Peut-être faut-il rappeler qu’à l’opposé de l’Algérie, le multilinguisme est vécu, en Suisse (dans de nombreux autres pays aussi), comme ciment de cohésion sociale puisque l’égalité des langues est un fait constitutionnel. Un exemple dont pourrait s’inspirer l’Algérie, où des régions entières sont linguistique-ment homogènes et où peut s’appliquer le principe de territorialité et un trai-tement linguistique d’autant plus aisé qu’il n’y a que deux langues nationales (arabe nord-africain et tamazight). Une politique qui serait en accord avec, no-tamment, l’article 27 du pacte civil qui stipule : «Dans les Etats où il existe des minorités… les personnes appartenant à des minorités ne peuvent être privées de droits… d’employer leur propre langue.» Une politique qui mettra fin à la discrimination faite au nom de la majorité tyrannique. Le droit citoyen impose nécessairement le respect de la communauté à laquelle on s’identifie, aussi petite soit-elle. Les autochtones, représentés en Algérie par les amazi-ghophones, sont en droit (au même titre que les autres Algériens) de récla-mer une pleine autodétermination, une gestion par eux-mêmes des territoires qu’ils occupent. Un pays où l’auto-nomie régionale, au niveau de toute la nation, deviendrait enfin réalité. La Commission pour la réforme constitu-tionnelle n’a pas attiré foule, parce que les tenants du pouvoir n’ont pas cru bon d’aborder les problèmes de fond (et le sujet abordé dans notre communication en est un). Il faut dire aussi que nombre de promesses faites par les plus hautes autorités n’ont jamais été tenues. Aussi, il est difficile de les croire une nouvelle fois. Le Maroc, monarchique et bien moins pourvu en richesses naturelles, vient de nous faire la leçon en intégrant dans sa nouvelle Constitution des réa-lités jusque-là taboues, notamment le statut de langue officielle à la langue amazighe. Alors, il ne reste au pouvoir algérien, pour prouver sa bonne foi, que de proposer au minimum ce que l’Etat marocain a octroyé à son peuple. Tout le reste n’est que palabres.

M. L.

Amazighité et nature de l’Etat

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 22

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : IMITATION / PRETENDE / CERTAINES / NIE / ST / DETENDU / TA / ORNER / ORBE / EGO / AINE / USA / ABLA / SEIN / LI / EMANA /LET / CALER / SEAU / ESS. VERTICALEMENT : IMPENETRABLES / IRRITABILITE / ETETEE / ENA / ATA / NO / ECU / ETEINDRE / SMA / INN / UNGUEALE / CODES / EOSINES / NESTOR / ANARS.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.COMPOSITION. SAC 2.HUILEUSES. ERINE 3.ATRESIE. ATROCES 4.RI. ITERATIFS. ES 5.CLEAR. EPISSER 6.US. DES. ISO. EURO 7.LE. TIC. NO. DON 8.ETA. ORNAI. UNIT 9.IRREELLE. EMUS 10.IC. CASSE. NIVELE 11.EUE. IS. SATURNE 12.BRISAI. CALOT 13.SERMONNA. MESSIE 14.UNE. NT. ALESE. OS 15.ETRE. SURIR. SENT.

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RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONQui aime à rester chez

soi (8 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

MORALISTE

ABRASION - ACCEDER - BICOLORE - BLANCHE - CHANCRE - CISTUDE - DECISION - DEFAUT - EBERLUE - ECIDIE - ECLOSION - FOUENE - FOUGUE - GIRAFE - GITAN - GLANURE - HALVA - HANAFISME - IMPACTION - IMPUNI - LACHAGE - LEGUME - MUSCADE - MUTUELLE - NEURONE - NICHE - NURSE - OPULENCE - ORANT - PALIER - PANIER - REFUS - REGAL - SNOB - SOCLE

Biffe Tout N° 3179

Quinze sur N° 3179151 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

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HORIZONTALEMENT : 1.Altération de la forme. Hurlement 2.Révélation. Gallinacé 3.Stère. Bac à plongeur. En plus. Liquide organique 4.Attrapée. Parties de bouche. Invitation à sauter 5.Rivière de Suisse. Veto russe. Fin de verbe. Monnaie jaune 6.Joyeux. Lettre grecque. Eructations 7.De naissance. Réapparition d’un astre après occultation 8.Guide de mine. Vague. Ville d’optique. Renforce une affirma-tion 9.Myriapodes. Sur la rose des vents. Edifice à gradins 10.Foncer. Sans vigueur. Imite le marbre 11.Roi légendaire de Pylos. Rayure 12.Marques durables que laisse une plaie. Vieux Tokyo 13.Etroitesse d'un orifice. Ecrémage 14.Façon. Avant Paulo au Brésil. Lettre grecque 15.Apprit. Poissons. Rideaux.

VERTICALEMENT : 1.Mort. Ville d'Allemagne 2.Coaches. Contracté 3.marque le dédain. Pays. Mettant du poids 4.Enlè-ves. Reine d'Egypte 5.Fixent à demeure. En laisse. Gros man-geurs 6.Mois. Lac de Lombardie. Equipera un navire 7.Singe. Sans parole. Personnage biblique 8.Petit cordon. Né 9.Génisse mythologique. Hérétique. Fin de soirées 10.Chère. Légumineu-ses. Crack 11.Rappel flatteur. Divine nounou. De bonne heure 12.Carrosserie sportive 13.Individu spécial. Possessif. Exami-ner 14.Poisson. Monnaie. Pronom 15.Versatilité. Circonstance.

VP

Partie immergée de la coque d’un navire

Définitiondu mot encadré

1

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7

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express N° 3179

achève

planchede relieur

tableau bien chair

petiteportion

modération

repliementsd’organe

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réfléchi

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à bibi

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premierimpair

continent

réellement

ruine

SOLUTION N° 3177HORIZONTALEMENTI- SUBSEQUENT. II- UREE - ORTIE. III- CURIUM. IV- CB - NL - ITEM. V- EUDEMIS - LI. VI- AS - CO-LIN. VII- AIR - PILOTE. VIII- NASES - ETE. IX- ESE-RINE - SI. X- SISE - USE.

VERTICALEMENT1- SUCCEDANES. 2- URUBU - IASI. 3- BER - DAR-SES. 4- SEINES - ERE. 5- ULM - PSI. 6- QOM - ICI - NU. 7- UR - ISOLEES. 8- ETAT - LOT. 9- NI - ELI-TES. 10- TERMINE - IL.

HORIZONTALEMENTI- Elle en connaît des recettes. II- Vagabond. III- Elément d’un cercle. IV- Parler du nez. V- Strontium - Possessif - Accord espagnol. VI- Porta sur lui - Arme de sport. VII- A la page - On finit par la rendre. VIII- Bornée. IX- Dans - Regagnes. X- Garantie. VERTICALEMENT1- Communiquées. 2- Arbuste aromatique - Tableau chair. 3- Mis en circulation. 4- Précède le capital - Personnel - Foyer lumineux. 5- Au bout des doigts - Danseur d’opéra. 6- Pouffé - Bouquiné - Héroïne ravit. 7- Alerte jaune - Elle, est à côté. 8- Interjection - Souffrir. 9- Désert de pierres - Distancée. 10- Article de Madrid - Attachée - Réfléchi.

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Mots Croisés N°3178

Par M. IRATNI

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 23

L ’ É P O Q U E

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse : Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

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Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.

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Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

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ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

ON VOUS LE DIT

Le P/APC de Ténès échappe à la mort Après l’agression dont il a été victime lundi dernier, le président de l’APC de Ténès, d’obédience FLN, a quitté l’hôpital avec quatre points de suture à la tête, avons-nous appris, hier, dans l’entourage du maire. Celui-ci a été agressé par un citoyen alors qu’il tentait, selon nos sources, de faire exécuter une décision de démolition d’une construction illicite.Il a été frappé à coups de pioche à la tête, et n’a dû son salut qu’à la fuite, à en croire les mêmes sources.L’auteur de l’agression ne s’est pas arrêté là, ajoute-t-on, puisqu’il a poursuivi sa victime jusqu’au service des urgences de l’hôpital de Ténès, où il l’a aspergé d’essence avant de tenter de le brûler . Heureusement, il a pu être maîtrisé par les policiers et agents de l’établissement, avant d’être conduit au siège de la sûreté urbaine de la ville.

Une école de langue anglaise à OranUne école de langue anglaise a été ouverte à Oran, dans le cadre du partenariat algéro-britannique, a annoncé l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Martyne Roper, en marge d’une visite à la Chambre du commerce et de l’industrie de l’Oranie (CCIO). Implanté à Bir El Djir, ce premier établissement du genre à Oran est le fruit d’un partenariat entre des opérateurs algériens et le Conseil culturel britannique à Alger, a indiqué l’ambassadeur, qui a souhaité voir s’ouvrir d’autres écoles de ce type.

Le site Footafrique.com hacké à Paris Le site Footafrique.com, qui a été l’auteur de plusieurs scoops sur le football algérien, a été hacké lundi soir. Selon un des responsables du site, Bessol Nazim, «le crime est signé», mais cela n’empêchera pas Footafrique.com de continuer son travail pour une autre information que celle de «la servitude volontaire». Il donne rendez-vous à ses fidèles internautes dans les prochains jours.

A la rencontre des victimes algériennes du 14 juillet 1953 Le réalisateur français, Daniel Kupferstein, a entamé depuis le 15 avril dernier une tournée en Algérie. Il projette de réaliser un film documentaire historique sur la manifestation du 14 juillet 1953, à Paris. Dans sa tournée, Daniel Kupferstein souhaite faire parler des témoins algériens ayant été victimes de la répression de la police française lors de cette manifestation.

53 morts dans 401 accidentsde la circulationCinquante-trois (53) personnes ont trouvé la mort et 696 autres ont été blessées dans 401 accidents de la circulation survenus entre le 10 et le 16 avril 2012 à travers le territoire national, selon un bilan publié hier par la Gendarmerie nationale. Selon le bilan, une hausse a été enregistrée dans le nombre d’accidents (+24), de morts (+9) et de blessés (+77), par rapport à la précédente période. Le plus grand nombre d’accidents a été enregistré dans la wilaya de Sétif (22 accidents), suivie des wilayas de Bouira et Médéa (21 accidents chacune), Oran et Aïn Defla (17 accidents) et enfin la wilaya de Djelfa avec 15 accidents.

HORAIRES DES PRIÈRES ALGER ET SES ENVIRONS

Fedjr………… 04:26 Dohr…………. 12:47

Asser………..16:30 Maghreb……19:31 Icha………....20:57

ALGERIA 2.0Djezzy sponsorDjezzy est le sponsor Gold de l’événement ALGERIA 2.0, qui se tiendra jusqu’au 21 avril 2012 au cyberparc de Sidi Abdallah. ALGERIA 2.0 est un événement Web algérien qui réunit l’élite du Web : entreprises, institutions, étudiants et professionnels pour échanger les expériences et les tendances liées au développement des nouveaux moyens de communications 2.0 dans les technologies de l’information et de la communication. Cette première édition de ALGERIA 2.0 se déroulera sous forme d’un mini festival numérique englobant : la 2e édition du Joomla ! Day Alger, la 3e édition du Start up week-end Alger et la 1re

édition du «Algeria Mobile Challenge», un concours de développement d’applications sous différentes plates-formes (IOS, Android, Blackberry…etc.). Cette manifestation, qui se tient à l’incubateur du cyberparc de Sidi Abdellah, est destinée aux amateurs bien entendu, mais surtout aux étudiants ainsi qu’aux professionnels du Web avec un thème supplémentaire et rénovateur : le e-juridique qui sera mis en exergue sous forme de conférences-débats sur la législation algérienne et le Web, animées par des experts consultants dans le domaine.

Des promotions exceptionnelles à saisir chez Aigle AzurLa compagnie Aigle Azur renouvelle son opération de promotions et propose des liaisons au départ de l’Algérie et à destination de la France à des prix très attractifs. Ces tarifs permettront de relier les grandes villes suivantes : Paris, Mulhouse, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Lille, Marseille pour la France et Alger, Batna, Béjaïa, Biskra, Chlef, Constantine, Oran, Sétif et Tlemcen pour l’Algérie. La France au départ de toute l’Algérie à partir de 11 805 DZD* TTC aller-retour. Ces tarifs sont valables pour des départs jusqu’au 15 juin 2012 et pour des réservations effectuées avant le 30 avril 2012. Pour toutes demandes de renseignements ou de réservations, retrouvez-nous via notre site internet www.aigleazur.fr ou par téléphone au 021 64 2020. Cette offre est également disponible dans toutes les agences de voyages.*Tarifs hors frais de service, soumis à conditions et dans la limite des places disponibles.

LE TOURISME MONDIAL À LA RECHERCHE DE RELANCE

ÉMIGRATION AU CANADA

L e tourisme est au centre d’un intérêt particulier ces derniers

jours au niveau international. Les professionnels du tourisme mondial, réunis au Japon, gardent confiance malgré les incertitudes pesant sur la conjoncture, les yeux rivés sur les nouveaux voyageurs des pays émergents, Chinois en tête. «Notre industrie va se déve-lopper malgré toutes les crises de ces dernières années», a assuré Mi-chael Frenzel, président du géant allemand du tourisme TUI. Crise financière de 2008-2009, éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull en avril 2010, problèmes européens d’endettement et printemps arabe en 2011, le secteur a fait face à de nombreux défis, ont constaté les intervenants du sommet annuel du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC). «L’ambiance n’est cependant pas maussade lors de cette grand-messe du secteur, qui se tient jusqu’à jeudi à Tokyo, après une ouverture symbolique à Sendai (nord-est du Japon), cité endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011», rap-porte les agences de presse. Nombre de participants insistent sur les chiffres encourageants de l’an dernier, où le nombre de voyageurs internationaux a encore augmenté de 4,4%, frôlant le mil-liard, d’après l’Organisation mon-diale du tourisme. Les révolutions des pays arabes ont entraîné une chute dramatique des séjours dans des pays fortement dépendants de

cette manne, comme la Tunisie et l’Egypte. Comme toute crise, celle-ci agit comme un révélateur des forces et faiblesses des produits. Les bons produits retrouveront rapidement le chemin de la reprise. La période actuelle est propice pour s’interro-ger sur les produits : répondent-ils à la demande ? Ne faut-il pas accé-lérer la diversification des activités offertes aux touristes ? A l’heure où les classes moyennes font fortement entendre leur voix dans les changements politiques, il est temps d’offrir aux peuples une autre image que celle de l’art d’ac-cueillir uniquement des étrangers. Le bassin méditerranéen cherche à sauver sa position de leader touristique. «L’avenir du tourisme en Méditerranée» était au menu d’une conférence regroupant sur l’île de Djerba (Tunisie) quelque

400 personnes, dont des ministres et des experts d’une quarantaine de pays, à l’initiative de l’Organisa-tion mondiale du tourisme (OMT). «Le but est de préserver la position de la zone méditerranéenne en tant que première destination mondiale en termes d’arrivées internatio-nales», a déclaré Frédéric Pierret, directeur exécutif de l’OMT. Les 29 pays du pourtour méditerranéen accaparent 33% des flux et 29% des recettes touristiques mondiales. L’Algérie draine 1% de la fréquen-tation touristique en Méditerranée. Dans ce cadre, il faut clairement souligner qu’il faut passer de la pa-role aux actes ou, plus précisément, des concepts à leur mise en œuvre concrète. Les engagements forts et clairs des acteurs doivent donner à tout projet la crédibilité indis-pensable pour passer à une phase opérationnelle. Kamel Benelkadi

Bataille au cœur de la Méditerranée

Le Québec a reçu plus de 20 000 Algériens ces 5 dernières années

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L’émigration au Canada conti-nue à attirer

les Algériens ; 20 664 d’entre eux ont été accueillis par la province du Québec entre 2007 et 2011, selon les chiffres pu-bliés hier par l’institut de la statistique du Québec.L’Algérie a été le deuxième pourvoyeur du Québec en immigrants sur les 5 dernières années ; le Maroc se classe premier avec 21 655. Pour l’année 2011, les Algériens ont été 4067 à émigrer au Québec, soit 9,5% des reçus, selon la même source. Ils se classent troisièmes après les Haïtiens et les Chinois. Les Algériens qui émigrent au Québec appartiennent à deux catégories : les tra-vailleurs qualifiés et ceux relevant du regroupement familial. Un petit nombre continue à être reçu comme réfugiés. En 2011, près de 70% des immigrants reçus par le Québec relevaient de l’immigration économi-que, 20% pour le regroupement familial et le reste entre réfugiés et autres.On n’arrive toujours pas à estimer le nombre d’Algé-riens vivant au Canada, du moins officiellement. Ré-cemment, l’ambassadrice du Canada en Algérie avait annoncé le chiffre de 50 000. Ce chiffre ne reflète pas exactement la réalité si on prend en compte le fait

que rien qu’en 2004, un minis-tre canadien avait annoncé 40 000 Algériens vivant au Canada. Rien ne semble arrêter l’immigration au Québec en dépit d’une hausse de 85% des frais – non remboursa-bles – d’étude de

dossier. Le gouvernement de la province du Québec vient de hausser ces frais depuis le 1er avril 2012. Les candidats à l’immigration au Québec devront payer 750 dollars canadiens pour le demandeur principal (406 dollars canadiens auparavant). Les frais pour les conjoints et les enfants ne changent pas : 156 dollars canadiens chacun.Le gouvernement fédéral, de son côté, vient d’an-noncer l’annulation de 280 000 demandes d’immi-gration. Toutes celles déposées avant le 27 février 2008 doivent être reprises à zéro. Grosse frustration en perspective pour les demandeurs qui attendent de-puis plus de 4 ans. Comme cette annonce ne concer-ne que les demandes déposées directement auprès du gouvernement fédéral canadien, les Algériens ne seraient pas concernés car, dans leur majorité, ils déposent leurs demandes auprès du gouvernement provincial québécois. Samir Ben

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El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 26

S P O R T S

CHAN DE GYMNASTIQUESatisfaction pour les Algériens

La 11e édition du Championnat d’Afrique de gym-nastique artistique, qui s’est déroulée au palais des

sports d’El Menzah, à Tunis, du 9 au 15 de ce mois, a été bénéfique pour nos sélections nationales. Pas moins de 13 médailles ont été récoltées, dont 2 en or, 3 en argent et 1 en bronze pour les juniors garçons, ainsi qu’une en or, 2 en ar-gent et 3 en bronze chez les seniors garçons, et 1 en bronze pour les juniors filles. Pour le président de la Fédération algérienne de gymnastique, Dr Abdelkrim Idriss Khodja, qui était présent à Tunis, le niveau de la compétition était très appréciable. C’est pour cette raison qu’il qualifie la participation algérienne de totalement satisfaisante. Il nous dira également : «De gros efforts ont été faits par les Tuni-siens pour assurer une bonne organisation.» Afin de nous situer la progression de l’Algérie dans la gymnastique continentale, il nous indiquera que lors de la précédente édition en Namibie en 2010, nos athlètes sont revenus avec seulement 2 médailles, 1 en argent et une en bronze. Aussi, le président nous indiquera que l’écart de points entre l’Egypte, tenante du titre en 2010, et l’Algérie était de 12 en juniors et de 18 en seniors. Alors que pour l’édition de 2012, nos juniors n’ont été dépassés que d’un seul point par les Egyptiens et de 8 points en seniors. C’est dire que la progression est concrète. S. R. O.

CHAN DE VOLLEY-BALLLe NRBBA et le MBB à Sousse

Le détenteur du doublé, coupe-championnat d’Algérie de volley-ball, le NR Bordj Bou Arréridj, et le finaliste

de la même édition (2010/2011), Mechaal Baladiat Béjaïa (MBB) qui n’est autre que le leader actuel du champion-nat, s’envoleront ce jeudi le 19 avril 2012 en fin d’après-midi à destination de Tunis (Tunisie) pour prendre part à la 31e édition du Championnat d’Afrique des clubs. La com-pétition commencera à partir du 21 de ce mois et s’étalera jusqu’au 30 du même mois, dans la ville de Sousse avec la participation de 20 équipes qui vont représenter 13 pays. La délégation algérienne sera composée des joueurs, des staffs technique et médical, des dirigeants et de deux arbi-tres internationaux, à savoir Maâmar El Kebboub et Nacer Zabar. L’objectif des clubs algériens, selon la direction du club du NRBBA, Djamel Krissat, et du MBB, Abdelkrim Bouledjloud, est de faire bonne figure afin de représenter dignement le volley-ball algérien en tentant d’aller le plus loin possible dans cette compétition et viser par là même une place sur le podium face aux ténors du volley-ball africain que sont l’ES Sahel, ES Tunis et le Ahly (détenteur 2011). En prévision de ce rendez-vous, les dirigeants du MB Béjaïa ont animé une conférence de presse avant-hier, où ils ont évoqué les préparatifs de leur team en prévision de ce tournoi avec, notamment, l’absence du passeur principal Yassine Hakmi (ablation de l’appendice), qui demeure un élément important dans l’échiquier de Hamou Kaci, le coach de la formation béjaouie. Pour rappel, le MBB a été récemment sacré champion arabe des clubs au Liban. Nacer M.

SEMI-MARATHON DES MONTAGNES La 2e édition à Ath Yaâla

Dans le cadre des festivités commémoratives du 50e anniversaire de l’indépendance, Sport Events inter-

national organise, sous le haut patronage des deux walis, de Bordj Bou Arréridj et Sétif, la seconde édition du semi-marathon international des montages d’Ath Yâala, le sa-medi 6 juillet prochain. Deux courses sont au programme, le semi-marathon partira de Beni Lalem (BBA) pour tra-verser les villages de la région d’Ath Yâala : Talaouanou, Ouled Sidi Djoudi, Issoummar, Sidi M’hand Ouyahia, Tammast, Guenzet, Taourirt Yaâkoub, Timenkache, Taf-farajt, Tizi Medjber, Dar El Hadj, Harbil, Tijet, Attoubou, Boumakhlouf avec une arrivée à Tittest (22 km) devant la stèle du colonel Bougara M’hamed. Les organisateurs du second semi-marathon international attendent plus de 1000 participants (la première édition avait enregistré 880 participants avec six étrangers au départ). Au cours de cette période sont programmées des conférences sur l’histoire de la région, animées par Kamel Bouchama, Tahar Gaïd et bien d’autres experts, les concours de la chlita au village Tiguert N’adrar et de tikerbabine à Tizi Medjeber et enfin le festival de la zorna qui aura lieu au village Ghodane. K. A.

LIGUE DES CHAMPIONS Le Bayern peut y croire

Munich reste la bête noire du Real. Pas forcément le Bayern. Pour l’affirmer, on

attendra la seconde manche de ce clas-sique parmi les classiques des joutes continentales. Mais Munich, oui, est vraiment une ville maudite pour les Merengue. En neuf déplacements dans la capitale bavaroise, le club espagnol affiche un bilan misérable : huit défaites et un nul. Mardi soir, il y a subi un neuvième revers, concédé sur le fil sur un but de Mario Gomez (90’). Le Real tenait pourtant un score idéal avec ce nul 1-1. Un résultat parfait pour poser les fondations d’une quali-fication pour cette finale de Ligue des champions qui lui échappe depuis tout juste dix ans. Mais le Bayern, égal à lui-même, a lutté jusqu’au bout. C’est lui qui a pris une option, même petite.Ce court succès, les joueurs de Juup Heynckes ne l’ont pas volé. C’est à la fois la victoire du talent, dans un premier temps, puis de l’abnégation. Le Real, lui, a eu le tort de jouer un peu trop par intermittence. Bien en-trés dans le match, à l’image de cette frappe de Benzema bien repoussée par Neuer (7’), les Madrilènes ont été cueillis à froid sur la première occasion du Bayern. Sur un corner mal repoussé, Franck Ribéry a trompé Casillas à bout portant. (18’). Ce but restera comme le point d’orgue d’une rencontre remarquable du milieu de terrain français. Une première période exceptionnelle en termes de rythme et d’intensité. Un vrai bonheur.

GOMEZ, PARFAITE INCARNATION

Le second acte, globalement, allait de-meurer un ton en dessous du premier. Sans pour autant manquer d’intérêt. Et là encore, la mise en action du Real s’est avérée plus rapide. Une impres-sion confirmée avec l’égalisation de Mesut Ozil (53’). Un gros coup de froid pour le Bayern, qui a flotté pen-dant un petit moment après ce but. Le tort du Real a peut-être été alors de ne pas avoir appuyé davantage sur l’accé-lérateur. Offensivement, les joueurs de Mourinho sont restés trop timides. Peu à peu, le Bayern a ressorti la tête de l’eau pour reprendre le contrôle de la partie dans les vingt dernières minu-tes, dont l’homme clé aura été Mario Gomez. A trois reprises (71’, 73’, 86’), l’attaquant allemand a eu le but de la victoire au bout du pied, ou de la tête. Sans réussite. Mais Gomez, parfaite incarnation de son équipe, n’abdique jamais. Et c’est presque logiquement qu’il est venu libérer l’Allianz Arena dans la dernière minute, en reprenant au premier poteau un centre de Philipp Lahm. La victoire de l’espoir pour le Bayern. A voir la tête basse et la mine contrariée de José Mourinho à sa sortie du terrain, le Real, battu pour la première fois cette saison en Ligue des champions, pourrait avoir du mal à digérer ce coup de théâtre final. Le syndrome de la bête noire est tenace...

Laurent Vergne / Eurosport

DÉCÈS La famille Maouche à la douleur de faire part du décès de sa chère et regrettée sœur

MAOUCHE DAOUIASurvenu mardi 17/04/2012.L’enterrement a eu lieu hier au cimetière d’El Alia.«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons»

ÉQUIPE NATIONALE

Vahid Halilhodzic explique ses choix

NIGER

Le Mena attend Courbis

L’entraîneur national, Vahid Halilhodzic, a animé une conférence de presse hier au stade Mustapha Tchaker de Blida, au cours

de laquelle il est revenu sur le stage des joueurs locaux qui vient de s’achever, mais aussi sur les préparatifs des matchs officiels du mois de juin prochain. «La tenue du stage pour les joueurs locaux est une continuité du travail déjà entamé auparavant. Il consiste essentiellement à amé-liorer le côté physique, car les qualités techni-ques sont présentes chez la plupart d’entre eux. Les Belkalem, Benmoussa et autres Seguer ont tout l’avenir devant eux. Ils doivent continuer à travailler pour décrocher leur place», a indiqué le sélectionneur national.Il est également revenu sur la non-convocation de Ziani : «L’arrivée de jeunes joueurs en équipe nationale a bousculé la hiérarchie, à l’image de Feghouli qui a beaucoup apporté sur le plan offensif. Il faut reconnaître que Ziani a beau-coup régressé à cause des blessures, et il revient actuellement à son meilleur niveau. Si un jour je vois qu’il pourra apporter un plus à l’équipe, il sera convoqué de nouveau. Le cas Ziani est un peu spécial, c’est difficile de se retrouver rem-plaçant du jour au lendemain. Pour tout ce qu’il a donné à l’EN, il mérite du respect», a-t-il dit. «Pour Abdoune et Ghilas, qui brillent avec leurs clubs respectifs, leur non-convocation relève purement du domaine tactique. J’ai 4 joueurs qui évoluent sur le flanc droit, Kadir, Matmour, Feghouli et Boudebouz. Pour le moment, Ab-doune n’est pas meilleur qu’eux. En pointe, j’ai besoin de joueurs costauds pour peser sur

les défenses adverses, à l’image d’Aoudia qui, faut-il le souligner, a convenablement rempli sa tâche en Gambie», a-t-il expliqué, avant d’an-noncer que «le prochain stage de l’EN débutera à la mi-mai, et sera scindé en deux parties. Les joueurs arriveront au fur et à mesure que leurs championnats respectifs seront terminés. La première partie du stage sera ponctuée par un match amical contre le Niger le 26 du même mois. La préparation des trois rencontres offi-cielles débutera juste après. Il est clair que ça sera les joueurs les plus en forme et qui répon-dent à la stratégie qu’on va adopter qui seront convoqués. Il est très difficile de prendre des dé-cisions, mais croyez-moi, j’essaye d’être le plus équitable, footballistiquement et humainement.» Invité à faire un premier bilan sur l’EN, il dira : «L’équipe a déjà avancé sur le plan de jeu, et comptable. Il s’agira de rester dans cette dyna-mique et d’enchaîner avec les victoires. L’équipe a une très grande marge de progression.» Et d’ajouter : «J’espère disposer des joueurs prêts surtout physiquement pour ces importantes rencontres, car ce n’est pas évident en fin de saison.» A la fin de cette conférence, l’entraî-neur national n’a pas manqué d’afficher son inquiétude quant à l’avenir du football national, en voyant les images du récent MCS-USMA. «Je suis vraiment attristé par tout ce qui est arrivé. C’est vraiment choquant pour un pays de football comme l’Algérie. Je souhaite vivement que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre des responsables de ces actes», a t-il conclu. H. H.

Le Niger, qui donnera la réplique à l’équipe d’Algérie en match amical le 26 mai pro-

chain à Blida, est toujours sans sélectionneur. Pour rappel, lors de la CAN 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale, le Mena (équipe nationale du Niger) était dirigé par un technicien local, Amadou Diallo, désigné meilleur coach du continent après l’historique qualification du Niger à la CAN 2012. A l’issue du premier match du tournoi, sanctionné par une défaite (0-2) face au Gabon, il a été écarté de la direction de la sélection au profit du Fran-çais Rolland Courbis, qui faisait partie du staff technique avec la fonction de conseiller tech-nique. C’est lui qui a dirigé l’équipe lors des matches face à la Tunisie (1-2) et le Maroc (0-1) au cours desquels le Mena a laissé une bonne impression, malgré les deux défaites.Au soir de l’élimination, les responsables de la Fédération ont entamé les négociations avec le Français, afin qu’il poursuive sa mission à la tête de la sélection, et ce, en prévision des élimi-natoires de la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014. Le président de la Ffédération demeure confiant quant à l’issue de ces négociations. Selon l’officier média de la sélection du Niger,

Yacine Wafi, «la Fédération est toujours en discussions avec le coach Courbis. Les négo-ciations avancent doucement mais sûrement. Nous espérons parvenir à un accord d’ici la fin du mois en cours (avril)». Concernant l’effectif susceptible d’être retenu pour le rendez-vous de Blida, il est probable que celui qui était à la CAN 2012 sera recon-duit dans son intégralité. En parallèle à cette échéance, mais aussi dans la perspective des importantes sorties internationales qui atten-dent le Mena au cours des prochains mois, la Fédération poursuit sa politique de rajeunisse-ment entamée depuis 3 ans et qui commence à porter ses fruits. La sélection U20, qui prépare la double confron-tation face au Liberia pour le compte des éliminatoires du tournoi qu’abritera l’Algérie en 2013, est en regroupement permanent au centre technique de la fédération. Wafi Yacine n’exclut pas que «les meilleurs joueurs de cette sélection puissent être intégrés dans la sélection qui affrontera l’Algérie le 29 mai». Maâzou et ses coéquipiers aimeraient bien renouer avec la compétition internationale par une performance contre les Verts avec ou... sans Courbis. Y. O.

Vahid Halilhodzic, hier lors de la conférence de presse tenue à Blida

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■ COUPE D’ALGÉRIE (1/2 FINALES)Demain CRB - CSC (16h) ES Sétif - USM Harrach (20h30)■ Ligue 2 (29e J)Samedi à 15h00 : PAC - CABBA USB - ESM ASMO - JSS SAM - MOB USMB - MSPB USMAn - RCK OM - USMBA ABM - MOC

Classement Pts J 1. CABBA 56 28 2. JSS 53 28 3. USMBA 46 28 - . MOB 46 28 5. USMAn 40 28 6. USMB 39 28 7. ESM 38 28 - . ASMO 38 28 9. O.M 37 28 10. MSPB 36 28 11. ABM 35 28 --. MOC 35 28 13. SAM 33 28 14. PAC 32 28 15. RCK 29 28 16. USB 21 28

■ CHAMPIONNAT NATIONAL FÉMININ (19 J)Demain (9h): FC Béjaïa - ASN Wahran FC Constantine - UM Djelfa Aff ak Relizane - CLT Belouizdad COTS Tiaret - FC Russicada AS Oran-Centre - USF Béjaïa ASE Alger-Centre - JF Khroub

El Watan - Jeudi 19 avril 2012 - 27

S P O R T S

ESS - USMH Les Noir et Blanc en regroupement

Pour retaper un moral abîmé par les deux contre-performances concé-

dées face au CRB et au MCO, le staff technique ententiste a préféré préparer le match de coupe contre El-Harrach, par le biais d’un stage bloqué. Les Noir et Blanc ont, par ailleurs, effectué les derniers entraînements à huis clos, pour éviter la pression du public qui n’a pas admis les échecs précités. Ces derniers n’ont, en outre, pas apprécié la sortie des organisateurs programmant une telle affiche à 20h30. Celle-ci ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices pour le leader devant se présenter sans Diss et Youssef Sofiane (blessés), tout comme Delhoum ayant écopé de deux matchs de suspension. La participation d’Aoudia demeure tributaire de la décision du staff médical. Perturbés par le nerf de la guerre, qui fait défaut au club, secouru, une énième fois, par la wilaya qui vient d’injecter 40 millions de dinars. Cette bouffée d’oxygène a permis aux camara-des de Belkaïd de percevoir des chèques représentant deux mensualités. Même partielle, la régularisation financière des joueurs a quelque peu détendu l’atmos-phère au sein du groupe. Celui-ci est, par ailleurs, motivé par une forte prime en cas de qualification pour la finale, la 8e du genre. Dans le cas où les hommes de Geiger passeraient l’écueil harrachi, un petit pactole de 500 000 dinars attend chaque ententiste. Ayant en mémoire les derniers incidents qui ont émaillé le dernier MCS-USMA, les organisateurs prévoient un impressionnant cordon de sécurité. L’on apprend qu’un quota de 1500 à 2000 billets est réservé pour les supporters de l’USMH, devant prendre place dans le virage situé à droite des tribunes couvertes. Kamel B.

LIGUE RÉGIONALE DE FOOTBALL AMATEUR (LRFA)

«On demande à la FAF de diligenter une commission d’enquête»

T rois membres de la commission juridictionnelle de discipline (CJD)

de la Ligue régionale de football centre (LRFA), Naman, Fat Chouan et Hadj Moussa, écartés par le bureau de la Ligue à la suite de l’affaire DC Boghni - SS Sidi Aïch (régionale 2) dénoncent «cette décision inique, injuste, drapée de forfaiture et où le mensonge se le dispute à la politique du pire, planifiée, orchestrée et exécutée avec l’assenti-ment de la fédération». Les trois dé-sormais ex-membres de la CJD disent «réfuter en bloc notre mise en accu-sation dans cette affaire. Les vrais res-ponsables des scandales qui secouent la Ligue depuis des années se sont érigés en juges pour condamner des bénévoles dont l’honorabilité et l’inté-grité sont unanimement reconnues au niveau de cette structure». Namane, un élu du bureau de la Ligue et membre de la CJD affirme : «Les membres de la commission n’ont rien à voir avec cette affaire. Ils l’ont traitée conformément au règlement. C’est le président de la LRFA, Nouredine Boulefat, qui a interféré dans le verdict final. Il m’a demandé par téléphone d’infliger au joueur fautif 2 matches de suspension au lieu de 2 ans. Le bureau de la Ligue, comme toujours, s’est rangé à l’avis du ‘‘chef’’. Ni le président de la com-mission d’arbitrage ni le représentant des arbitres, tous deux membres du

bureau de la Ligue, n’ont soufflé mot lorsque la clémente sanction a été prononcée.» Etrange est cette passivité du DTRA qui confine à la complicité. Ferhat Chouiel, homme très respecté au niveau de la LRFA, emboîte le pas à son collègue et souligne : «Nous étions des bénévoles, n’avons jamais pris un dinar de notre activité au sein de la Li-gue et en définitive, on nous a chassés comme des malpropres. Je n’accepte pas qu’on me traîne dans la boue. C’est ceux qui ont terni l’image de la Ligue qui continuent encore à la diri-ger. C’est un comble ! La Fédération, si vraiment elle a le souci de l’intérêt du football, dépêcherait une commis-

sion d’enquête, alors là tout le monde sera bien édifié sur ce qui se passe à la LRFA. Des affaires comme celles de Boghni - Sidi Aïch sont légion à la Li-gue, sans que cela dérange les respon-sables du footbal.» Le troisième mem-bre qui s’est déplacé à la rédaction, Hadj Moussa, a passé plus de 20 ans au sein des différentes commissions de la Ligue. Tout le monde reconnaît son intégrité. Jamais personne n’a remis en cause son travail. «Aujourd’hui, le président de la Ligue veut me faire sor-tir par la petite porte pour cacher ses carences. Il est à l’origine de tous les problèmes vécus par la Ligue depuis son arrivée. Il modifie les décisions

des commissions, se targue d’être un intouchable qui jouit de la protection d’en haut (Fédération). Il interfère dans toutes les décisions. La Ligue est devenue son royaume. Chiche, que la FAF ouvre une enquête et on verra qui sont les fossoyeurs du football au niveau de notre Ligue. Il s’est caché derrière une décision du bureau de la ligue, qui se serait réuni en urgence pour nous ‘‘expulser’’. Il n’y a jamais eu de réunion ce jour-là. Cette déci-sion est un faux.» Le président de la LRFA, Nouredine Boulefat, soutient le contraire et affirme : «La réunion d’urgence a bel et bien eu lieu avec les membres qui étaient présents ce jour-là à la Ligue. La décision de mettre fin à la mission de la CJD a été prise collégialement.» Les trois membres exclus la réfutent totalement et disent «s’inscrire en faux contre ce mensonge grossier qui n’ajoute rien à la ‘‘gloire’’ de cet individu qui a sinistré la Ligue depuis sa prise de fonction.» Selon eux, «aujourd’hui et plus que jamais, la Ligue est en danger». Leur voix sera-t-elle entendue ? Ils le souhaitent vivement et demandent au président de la FAF «d’ouvrir une enquête dans les meilleurs délais pour sauver la Ligue». Cette revendication est loin d’être un luxe devant tout ce qui se dit sur cette structure et ses hommes. Yazid Ouahib

JS SAOURAAccession historique en Ligue 1

Qui l’aurait pensé ? Pratiquement personne à Béchar ou ailleurs n’avait

imaginé, en début de saison, que la JS Saoura allait accéder en Ligue 1, après une saison seulement en ligue 2. Le rêve des Bécharis a commencé à se dessiner à vrai dire durant la phase retour. C’est-à-dire depuis que la JSS a enregistré sa première victoire loin de son fi ef. Historique donc accession, mais surtout phénoménale, car la JSS a été créée en 2008 sur un «coup de tête» de Zerouati Hmimou, un richissime entrepreneur en travaux publics. Pour l’anecdote, Hmimou a choisi Méridja comme lieu de naissance de son club. Il s’agit de la plus petite commune d’Algérie avec ses 300 habitants. Un patelin situé à 70 km au sud-ouest de la capitale de la Saoura. C’est aussi dans cette commune de Méridja que les dirigeants envisagent de fêter offi ciellement leur accession, même si pour les inconditionnels la fête a commencé mardi soir après la victoire face au SAM. Après sa création, l’équipe a joué en championnat local et terminé la saison en tête de classement et réussira ainsi trois autres accessions de suite. Hormis le Paradou, aucune équipe n’a pu réaliser ce que les Sudistes viennent d’entreprendre cette saison. Il faut dire que les autorités ont largement contribué à cette accession. Lorsque le club avait accédé en Ligue 2, le wali avait ordonné le lancement d’un grand projet d’aménagement du stade du 20 Août 1955 qui ne pouvait contenir, à cette époque, qu’un millier de spectateurs. Plusieurs tribunes furent alors érigées autour de la pelouse. Actuellement, sa capacité d’accueil est évaluée à plus de vingt mille places. A noter que les travaux de ce premier projet, lancés depuis deux années, sont toujours en cours. Mais ces vingt mille places ne suffi ront plus désormais. Les autorités n’avaient pas fait ce calcul, et c’est pour cela, semble-t-il, que M. Zaâlane vient d’ordonner la réalisation d’autres tribunes au niveau des virages du stade et en même temps le changement de la pelouse. A. Boutaleb

RÉUNION FAF - PRÉSIDENTS DE CLUBS

La violence et le fi nancement des clubs en débat

La réunion entre les présidents de clubs professionnels qui devait se tenir la semaine passée a eu

lieu hier à l’Hôtel Hilton (Alger) en présence du président de la FAF, Mo-hamed Raouraoua, et celui de la LFP, Mahfoud Kerbadj (sans le représen-tant du MJS et Yahla, président du WAT et du forum des présidents de clubs) au cours de laquelle le finan-cement des clubs professionnels et le phénomène de la violence ont été débattus dans l’espoir d’assurer une fin de saison loyale et sans incidents. Lors de cette réunion qui s’est dérou-lée en présence de neuf représentants de clubs de Ligue 1, les participants ont revendiqué la 2e tranche de la subvention du MJS. Certains clubs risquent de ne pas bénéficier de cette 2e tranche (1 milliard 250 millions) car ils n’ont pas utilisé la première à bon escient, laquelle devait être destinée à l’achat d’un bus pour le club. Les autres représentants de clubs auraient carrément boycotté la réunion, estimant qu’elle a été déviée de son objectif initial, qui était de débattre du professionnalisme et les problèmes rencontrés depuis son lancement il y a 2 ans. Le phénomène de la violence et l’or-ganisation des cinq dernières jour-nées ont été ensuite au centre de la réunion pour assurer une fin de sai-son saine et loyale, surtout après les graves et déplorables incidents ayant émaillé les deux derniers matches USMH - USMA et MCS - USMA au cours desquels des blessures graves et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Le président Raou-

raoua a toutefois rassuré les présents que les sanctions prises à l’encontre du MCS «sont conformes au code disciplinaire et que l’enquête est toujours en cours. Des mesures plus draconiennes seront prises s’il s’avère que des responsables du club sont impliqués dans les incidents», a-t-il expliqué.

PLUS DE STADIERS DEVANT LES VESTIAIRES

Parmi les mesures prises au cours de cette réunion, c’est l’interdiction de la présence des stadiers devant les portes d’accès des stades et devant les vestiaires. Ces derniers (les sta-

diers) auraient eu une part de respon-sabilité dans certains cas de violence enregistrés un peu partout. Cette décision a également relancé le débat entre les participants sur la nécessité de bénéficier de la gestion des stades pour ensuite pouvoir être respon-sables des actes qui se produisent à l’intérieur des enceintes de football. Certains stades doivent également bénéficier d’extensions ou d’aména-gements pour assurer la sécurité des supporters, estiment les participants. Enfin, une autre réunion est prévue aujourd’hui (à la même heure et au même endroit) avec les présidents de clubs de la Ligue 2. S. M.

LNFA : AGO SAMEDI À STAOUELILa Ligue nationale de football amateur (LNFA) tiendra, samedi à 10h, à l’hôtel El Mehdi de Staouéli, son assemblée générale ordinaire pour approbation des bilans moral et fi nancier de l’exercice précédent. La LNFA est présidée depuis une année par Ali Malek.

Deux des trois membres écartés du bureau de la Ligue régionale de football

Les représentant des clubs professionnels lors d’une récente réunion du FCP

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 19 avril 2012El Watan

■ Le journaliste marocain, Ahmed Baddah, en mission en Algérie, a été retrouvé mort dans sa chambre, à l’hôtel El Aurassi (Alger), a indiqué la Sûreté nationale. Le corps du défunt a été transporté à l’hôpital Mustapha pour une autopsie, en présence du consul marocain à Alger. Agé de 56 ans, le journaliste, travaillant pour le compte du quotidien Assahra al Maghribia, était accrédité pour couvrir la participation des entreprises marocaines à la 6e édition du Salon Equip’Auto Algeria, qui se tient

actuellement à Alger. Sitôt informés, «les services de la police judiciaire accompagnés d’éléments de la police scientifi que et en présence de l’ambassadeur et du consul général du royaume du Maroc à Alger ont entrepris les démarches de constat», selon la DGSN. «Le procureur de la République près le tribunal d’Alger a ordonné la mobilisation du médecin légiste à l’eff et de procéder à une expertise pour déterminer les causes du décès.» Le défunt se trouvait en Algérie depuis le 15 avril.

UN JOURNALISTE MAROCAIN RETROUVÉ MORT DANS SA CHAMBRE D’HÔTEL

ALGER

REMERCIEMENTS

La famille Laabas, profondément touchée par les nombreuses marques de sympathie et de compassion qui lui ont été témoignées à la suite du décès, survenu le 18 mars 2012, de leur défunt père, grand-père, frère et oncle, maître Khelifi Ahmed, remercie toutes celles et tous ceux qui ont partagé leur peine et manifesté leur soutien et les prient de trouver ici l’expression de leur sincère et profonde gratitude. Que Dieu leur accorde la miséricorde et les rétribue pour leurs nobles sentiments.

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA12°18°

12°18°

5°17°

16°28°

Génération Avril 1980Par Djaffar Tamani

Il y a 32 ans, le pouvoir algérien reproduisait, par un étrange mimétisme, les pratiques de l’ancienne puissance coloniale. Le 10 mars 1980, Mouloud Mammeri était intercepté par des policiers à

l’entrée de la ville de Tizi Ouzou, alors qu’il se dirigeait vers un campus universitaire où il devait animer une conférence sur le thème «La poésie kabyle ancienne». Cet épisode eut lieu moins d’un quart de siècle après le détournement par l’armée coloniale, en octobre 1956, de l’avion transportant les chefs de la Révolution algérienne à destination de Tunis. L’annulation de la conférence de Mouloud Mammeri, par un pouvoir résolument inscrit à contre-courant de l’histoire, déclencha un mouvement populaire qui, pour la première fois depuis l’indépendance du pays, allait ébranler les bases d’un système politique bâti sur l’exclusion, la terreur et la manipulation. Face à un pouvoir qui affichait au grand jour ses archaïsmes, se manifestait une génération de militants qui allaient poser les jalons de la lutte pacifique pour les droits démocratiques et les libertés politiques et culturelles. Les événements du Printemps berbère qui essaima dans de nombreuses villes du pays, durant plusieurs mois, posaient définitivement à la face d’un régime hégémonique et autoritaire, la quête identitaire amazighe et la question de la démocratie. La dictature n’était plus une fatalité, l’unicité de la pensée et de la culture apparaissait comme une incongruité historique condamnée à être dépassée. 32 ans plus tard, les acquis d’Avril 1980 sont considérables. Le tamazight est reconnu langue nationale et de nombreux partis politiques réclament son officialisation ; elle est enseignée dans les écoles, même si le caractère facultatif tarde à être levé. La production culturelle et intellectuelle en tamazight foisonne et rivalise avec les autres langues disposant de plus de moyens et de soutien politique. Le pouvoir politique, des décennies plus tard, continue à tergiverser, à manœuvrer sur de nombreux aspects. C’est le cas de «l’académie nationale pour l’amazighité» promise lors de la campagne présidentielle de 2009 n’ayant pas encore vu le jour. Le mouvement associatif, comme lors des années de lutte de la décennie 1980, continue d’entretenir la flamme du combat identitaire, intimement lié à celui de la démocratie et des libertés. Même si des sigles comme celui du Mouvement culturel berbère (MCB) se sont évaporés du paysage, de nombreux collectifs d’étudiants, d’universitaires et de simples militants font vivre un legs ancestral et lui promettent une consécration inéluctable.

COMMENTAIRE

Elle devait prendre l’avion aujourd’hui pour se ren-dre à Paris, où elle allait

subir des examens médicaux et une intervention chirurgicale. Mais elle ne le fera pas… faute d’argent. Une nouvelle fois, la grande moudjahida Djamila Bouhired ne pourra pas se soi-gner. Celle qui s’est sacrifiée pour que l’Algérie arrache son indépendance se retrouve dans la précarité la plus totale, cin-quante ans après. «J’ai essayé de préparer ce voyage en ache-tant des devises sur le marché parallèle. Mais à la dernière minute, je me suis rendu comp-te que je n’ai en ma possession que 100 euros. J’ai un rendez-vous pour samedi prochain et je devais part ir demain (aujourd’hui, ndlr). Mais je ne pars pas avec 100 euros. C’est une honte !», nous a-t-elle dé-claré. Rencontrée hier à son domicile à Alger, Djamila Bouhired attire l’attention sur un problème que rencontrent

les Algériens «n’ayant pas une proximité avec les cercles de décision» : la prise en charge post-hospitalisation. «La CNAS a toujours pris en char-ge les frais de mon hospitalisa-tion. Et c’est mon droit, parce que j’ai cotisé à la sécurité so-ciale. J’allais dans un hôtel

moyen, mais il n’y a pas de res-tauration. Et comme j’ai be-soin d’un accompagnateur pour me prendre en charge après l’intervention, il me faut une somme pour régler les frais de nourriture. Le règle-ment de la CNAS, selon ce qu’on m’a expliqué, ne permet pas de donner aux patients de l’argent liquide. En entendant cette réponse, j’ai voulu mar-cher toute seule à Alger. J’ai préparé des pancartes, mais des amis m’en ont dissuadée», explique-t-elle. «Quand il s’agit d’eux et de leurs enfants, les dépenses se font sans comp-ter. Des femmes sont envoyées pour faire de la chirurgie es-thétique avec une prise en charge totale», déplore-t-elle. La moudjahida rappelle, dans ce sens, la mésaventure qu’elle a vécue, il y a deux ans, quand elle a été envoyée pour la pre-mière fois à Paris pour des soins. «J’ai été mise dans un hôtel infect et qui ne dispose

même pas de chauffage. Et ce bien que l’ambassade d’Algé-rie en France et son premier responsable, Missoum Sbih, eurent reçu des instructions pour ma prise en charge », dé-nonce-t-elle. Djamila Bouhi-red précise encore qu’elle ne veut pas «seulement parler de son cas». «Je veux que les moudjahidine et leurs enfants et ceux des chouhada, ainsi que tous les Algériens qui vi-vent avec des maladies qui né-cessitent des interventions lourdes et coûteuses soient pris en charge par l’Etat algé-rien», insiste-t-elle, en versant d’abondantes larmes. Elle se lamente sur la situation du pays libéré du joug du colonialisme grâce aux sacrifices des chou-hada et des moudjahidine. «Quand je pense aux martyrs, je me demande s’ils nous en veulent pas de ne rien faire pour ce pays 50 ans après l’in-dépendance», lance-t-elle.

Madjid Makedhi

L e vol de câbles téléphoniques devient un véritable phénomène à Oran.

Qui plus est un phénomène qui prend de l’ampleur jour après jour, et cela au détriment des abonnés à Algérie Télécom, qui se retrouvent pénalisés, coupés du monde. Au premier trimestre 2012, pas moins de 48 vols de câbles ont été enregistrés à travers les communes de la wilaya, générant ainsi des pertes faramineuses à Algérie Télécom. «En plus du manque à gagner, on a perdu 4 milliards de centimes rien qu’au premier trimestre», nous explique une employée d’Algérie Telecom. «On comprend le dé-sappointement des abonnés, mais il faut savoir que nous-mêmes vivons une vraie hémorragie», dit-elle. Ce sont plus de 12 000 abonnées qui se trouvent pénalisés, sans téléphone

ni connexion à internet. Une vraie ga-lère que doivent vivre non seulement les ménages, mais aussi et surtout les entreprises, étatiques ou privées, pour

lesquelles il est indispensable de dis-poser d’une connexion à internet, de téléphone et de fax. «Sans fax, on ne sait pas ce qui se trame avec nos par-tenaires. Des contrats peuvent nous échapper», déplore le propriétaire d’une agence privée de téléphone. Même son de cloche dans un cybercafé : «Pour un cyber, la moindre des choses est d’avoir la connexion internet. Or, notre connexion est vacillante, ce qui nous occasionne de grosses pertes. Nos clients habituels nous fuient !»Les câbles téléphoniques, importés d’Es-pagne au prix fort, sont très prisés par ceux qu’on appelle «les barons du cuivre», qui procèdent à des opérations de cisaillement généralement la nuit, puis les revendent en déchets ferreux à l’étranger. Akram El Kébir

ELLE ANNULE SON VOYAGE EN FRANCE POUR Y SUBIR UNE INTERVENTION

Le cri de détresse de Djamila Bouhired

12 000 ABONNÉS SANS TÉLÉPHONE NI CONNEXION INTERNET

VOL DE CÂBLES TÉLÉPHONIQUES DANS L’ORANIE

Djamila Bouhired