2006-journal-annuel

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D’Stëmm vun Ärer HëlleF Regard sur la Palestine Août|2006 Edito Urgence humanitaire & accompagnement global 2 Zoom Regard sur la Palestine 3 Projets Questions & Interview 4-5 Dossier Rapport Annuel 2005 6-7 Evénement « Liberté, Egalité, Handicapés » 8 Course solidaire Le 2 juin dernier à Walferdange (c) J. Bobin pour HILux Spécial Rap Annuel 20 (c) JB. Richardier pour Handicap International

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Zoom RegardsurlaPalestine Dossier RapportAnnuel2005 Projets Questions&Interview Evénement «Liberté,Egalité, Handicapés» Edito Urgencehumanitaire& accompagnementglobal Le2juindernieràWalferdange 4-5 6-7 2 3 8 (c)J.BobinpourHILux ( c ) JB . R i c h a r d ie r po ur H a n d i ca p I n t e r n a t ion a l

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Page 1: 2006-journal-annuel

D’Stëmm vun Ärer HëlleF

Regard sur la

Palestine

Août|2006

EditoUrgence humanitaire &accompagnement global 2

ZoomRegard sur la Palestine 3

ProjetsQuestions & Interview 4-5

DossierRapport Annuel 2005 6-7

Evénement« Liberté, Egalité,Handicapés » 8

Course solidaire

Le 2 juin dernier à Walferdange(c) J. Bobin pour HILux

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MERC INos pensées et nos remerciements vont aux familles quiont souffertde ladisparitiond’unproche :FamilleBeckene-Niessen de Bettembourg, Famille Neu de Pétange, FamilleStrock deWaldbillig, FamilleValenne de Helmsange, FamilleSchmit-Lion de Stegen, Famille Reuter de Esch/Alzette.

Nos sincères remerciements à ceux qui partagent la joiede leur anniversaire :Monsieur Peter Faure de Luxembourg,Madame Liette Hansen de Luxembourg, Monsieur JosephThill de Esch/Alzette.

Toutes nos félicitations pour la communion de PacoLombardi et nos remerciements pour cette belle action desolidarité.

Merci à Madame Gottlib Vilstrub pour sa fête de départ duLuxembourg et son soutien à Handicap International

Merci à Madame et Monsieur Marc de Luxembourg pour lafête de l’été au profit de Handicap International.

FélicitationsàDanielleetJeanMichelSchmitdeLuxembourgpour leur mariage et aussi pour leur action de solidarité àcette occasion.

Madame etMonsieur Sinner-Warnier de Bereldange ont fêtéleur anniversaire de mariage en pensant aux plus démunis.Merci et félicitations pour cette action.

Nos remerciements à Monsieur John Larsen de Capellen quinous a fait un don à l’occasion de sa retraite.

Témoignage Par Célia MERCIER (

Suite au tremblement de terre (7,6 sur l’échelle de Richter)qui a touché le nord du Pakistan le 8 octobre 2005,HandicapInternational et Atlas Logistique ont dépêché une missionconjointe sur le terrain dès le 13 octobre.

Près de1.500 rescapés du séismed’octobre sont paraplégiquesou ont subi une amputation. A l’Institut national pour leshandicapés d’Islamabad, quatre-vingt-dix femmes sontsoignées dans des préfabriqués. C’est la nouvelle unité pourparaplégiques,crééepouraccueillirdesblessésdutremblementde terre. Il y a encore des arrivées quotidiennes, comme lajeune Aisha, couvée des yeux par son père. Squelettique, ellesemble bien plus jeune que ses 15 ans. Son père soupire : « Ilfallait que je reste au village avec mes enfants, ma femme aété tuée. Je ne pouvais pas descendre pour aller récupérer desrations de nourriture. »

Bilan considérable, le séisme du 8 octobre dernier dans le norddu Pakistan a fait plus de 70 000 blessés. Parmi eux, prèsde 1 500, dont 60 % de femmes, sont désormais handicapésaprès une amputation ou une blessure à la colonne vertébrale.

Depuis sa création,HandicapInternationala été impliquée dansde nombreuses actionsd’aide d’urgence.Son positionnementparticulier à lafois d’ONG de

développement et urgentiste répond àune préoccupation simple : placer lesbénéficiaires au cœur de ses actions.

Notre stratégied’interventionauprèsdespopulations vulnérables s’est construiteautour de deux tendances :– la première est la volonté d’agir surle front de l’urgence humanitaire etd’être là où l’on nous attend, là où lesgestes les plus simples pour prévenirle handicap ou en soigner les séquellessont d’autant plus nécessaires qu’ilssont rarement proposés par les autresacteurs urgentistes.– la deuxième nous permet de réaffirmerla nécessité d’agir aussi sur les causesmatérielles, sociales et économiques,des processus de vulnérabilité et demarginalisation.

Nous souhaitons mettre en œuvre desprojets qui prennent en compte les

besoins hétérogènes des populations,dans un continuum, un accompagnementau long cours parfois complexe.

Ainsi nos actions 2005, suite auTsunamien Asie du Sud-Est, avaient démarrésans délai par des projets de mise enplace d’équipes médicales mobiles, desprojets de kinésithérapie respiratoire,des projets de renforcement descapacités locales de prise en charge despersonnes handicapées jusqu’à travaillerl’environnement de celles-ci par unprojet « habitat » en collaboration avecl’ONU.Elles se poursuivent toujours dans uneoptique de formation des partenaireslocaux.A côté des catastrophes naturellesimpliquant des interventions rapides,se comptent aussi les actes de guerre,de terrorisme, en témoigne la situationactuelle au Proche-Orient. Les faits noustouchentd’autantplusqu’ilsviennentavecbrutalité et que des victimes innocentessont prises pour cible. L’avenir de nosprojets de soutien, en Palestine et auLiban, à des opérateurs actifs auprès despersonnes handicapées risque de passerpar des phases de stand-by, de secours etde renforcement plus structurel.

Mais pour ce faire, répondre rapidementsur plusieurs fronts, garder unepermanence des actions indispensables,prévoir « l’après urgence », l’associationa besoin de flexibilité dans sa gestionfinancière.La levée de fonds se fait généralementsur une courte période tandis quela durée des interventions peut êtrebeaucoup plus longue. Les besoins liésà une catastrophe particulièrementmédiatisée vont être rapidementcouverts alors que d’autres accuserontun déficit important.

C’est pourquoi les fonds collectés pourl’aide d’urgence sont affectés en prioritéà l’objet de l’appel. Mais si le montantdes dons dépassait les besoins de lamission en question, l’aide serait alorsrépartie sur d’autres projets pour portersecours aux victimes les plus démunies,sans considération politique ou autre.

Marie-Paule Planchard

Sur les fronts de l’urgence humanitaireet de l’accompagnement global

EDITO

(c) Handicap International

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Alors que l’année 2005 montrait des signes d’accalmiedans le conflit entre les Territoires Palestiniens Occupéset Israël, l’écrasante victoire du Hamas aux élections dejanvier 2006 a de nouveau considérablement changé ladonne, entraînantnotammentungeldessoutiensfinanciersde l’UE et des Etats-Unis envers l’Autorité Palestinienne.

Pour autant, de nombreuses victimes du conflit de Gazarestent en attente de soins pour éviter que leurs séquelles setransforment en handicap et de nombreux habitants du districtd’Hébron ne peuvent plus accéder aux installations de santé deBethléem en raison de la construction dumur.Les principales victimes de cette situation sont une fois de pluslescivils,etplusparticulièrement lespersonneshandicapées :lesniveaux de pauvreté restent alarmants, le taux de malnutritionest élevé, les femmes en âge de procréer sont anémiées, lesinvalidités sont souventmal diagnostiquées et l’accès aux soinsreste difficile dans tous les territoires.

Handicap Internationala soutenudepuis2002 l’hôpitalElWafa,dans la Bande de Gaza, pour le financement et la formationd’équipes mobiles de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes etd’infirmiers dans les districts de KhanYounis et DeirAl Balah.Les résultats de ces opérations sont positifs en terme de priseen charge médicale pour les personnes blessées et en situationde handicap. Dans les zones rurales (en ce qui concerne ledistrict d’Hébron) et les zones pauvres (camps de réfugiés deGaza), l’accès aux soins et à l’information restent encore tropaléatoires, dépendant des institutions centrales de soins.

C’estpourquoiHandicap InternationalLuxembourg proposedecontinueràagirautourdedeuxaxesmajeurs : ledéveloppementen urgence d’actions de réadaptation à base communautairevisant à améliorer l’offre et l’accès aux services médicauxet sociaux (publics et privés) dans la bande de Gaza et lerenforcement des acteurs locaux du handicap sur la zone deYatta (district de Hébron).

Dans la bande de Gaza, notre volonté est de nous focalisersur la fourniture de services pour les personnes extrêmementvulnérables. Il s’agit concrètement de développer le rôle deséquipes de soins mobiles de nos partenaires locaux en leurdonnant les capacités d’évaluer les besoins de ces personneshandicapées en soins médicaux pour les aider dans leur viequotidienne, de développer les compétences professionnellesdes personnels pour délivrer, maintenir, adapter et réparerl’équipement et les aides techniques délivrés aux personneshandicapées. En outre, il s’agira de réaliser des formationstechniques auprès des professionnels, notamment dans ledomaine de l’ergothérapie et du petit appareillage, pouraméliorer la délivrance d’équipements et d’adaptations à coûtsréduits avec la possibilité de réaliser des adaptations à domicilebasiques (rampes de traction et d’accès, adaptation des sallesde bains…) et de travailler sur l’implication des familles lorsdes différentes interventions décrites ci-dessus.

Dans le district d’Hébron, l’objectif est double : il s’agitde renforcer les capacités des associations de personneshandicapées à délivrer de meilleurs services tout en favorisantle travail de coordination entre ces derniers et les autoritésautour de l’élaboration de plusieurs concrétisations locales.Notre stratégie est d’arriver àmoyen terme (3 ans) à une netteamélioration de l’accès à l’information et aux services pour lespersonneshandicapéesde lazonedeYatta.Il s’agitdeconstituerun comité de coordination (autour des organismes de personneshandicapées déjà existants) qui sera en charge de la créationet l’animation d’un centre de coordination et d’informationpour personnes handicapées. Il sera préférablement situé dansla municipalité deYatta.Au sein de ce centre, des formations,des actions de sensibilisation et des prestations de servicesdans le domaine de la prévention du handicap seront menées.Des publications sur la question du handicap, sur le travail àbase communautaire, et sur les ressources existantes dans lacommunauté seront réalisées par les acteurs du projet, sous leregard du comité et du coordinateur Handicap International.

Ce projet est prévu pour une durée préliminaire d’un an avec unbudget de 250.000 euros.

3MERCIER (Libération, 5 avril 2006)

Certains sont soignés dans les centres spécialisés de la capitaleet de Muzaffarabad, d’autres ont disparu dans la nature.

Dans l’unité des paraplégiques, presque toutes les patientesont un proche auprès d’elles. Le mari d’Asma aide sa femme,allongée sur le ventre,à boire un verre d’eau.Elle a été opéréeil y a peu. « Il n’y a personne qui soit vraiment abandonnéconstate une volontaire qui manipule la jambe d’une vieilledame, pour éviter les escarres.

Atelier de prothèsesA Mansehra, à deux heures de route d’Islamabad, dans unerégion très affectée par le tremblement de terre, l’hôpital dudistrict fonctionne toujours sous tentes, lebâtiment, lézardéparles secousses, est inutilisable.Dans la cour,un petit préfabriquéoù travaille une équipe de Handicap International. L’une despièces sert d’atelier pour les prothèses, fabriquées en quelquesheures. « Cet atelier va devenir permanent, espère ArnaudQuemin, car il faut changer les prothèses régulièrement,surtout pour les enfants, qui grandissent. Nous avons un petitde 2 ans, par exemple, il apprendra à marcher avec. » Le butest d’appareiller les patients le plus vite possible, pour qu’ilsne perdent pas l’habitude de la marche.

Avant que le petit centre de Handicap International n’ouvre, iln’y avait rien pour les handicapés de la région, souffrant d’unpied-bot, malades de la polio, amputés, etc. Et les prothèseslocales tiennent plus de l’antique jambe de bois.C’est pourquoile centre va bénéficier à tous, victimes du séisme et autres.Au total, le nombre de patients dans la province est, du coup,évalué à 15.000.

Regard sur laPalestine

ZOOM

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Vos questionssur les programmes

Quelles sont les raisons quimotivent une intervention surle terrain ?Tout d’abord, il y a les situationsd’urgence auxquelles il faut bien sûrrépondre rapidement. Le Népal parexemple, avec les récents événementspolitiques, le Rwanda, l’Indonésie etson tremblement de terre ou encoretous les conflits oubliés qui ont fait denombreuses victimes qu’il faut aidercomme, la Sierra Leone entre autres.Au-delà de ces situations, nous essayonsde ne pas nous focaliser sur une zonegéographique en particulier maisd’intervenir dans toutes les régions oùdesbesoinsd’aideetd’accompagnementse font ressentir. C’est pourquoi nousavons des projets en Amérique Latine,en Afrique, au Moyen-Orient et enAsie.Dès lors, ce qui engendre uneintervention peut être une demandesupplémentaire d’un programme encours qu’il faut continuer à développer.C’est le cas à Cuba où la réussited’un projet de réhabilitation à basecommunautaire dans une province nousamène à le poursuivre sur d’autresprovinces nécessiteuses.Pour les nouveaux projets, en fonctiondecequenousconnaissonsde l’actualitéou de la situation, nous mandatons desexperts pour une mission exploratoireafin de définir les besoins exacts et lesmoyens nécessaires à mettre en œuvrepour y répondre.En terme de financement, nousavons la chance au Luxembourg deconclure avec le Ministère desAffairesEtrangères des « accords cadre » de3 ans qui assurent la pérennité desprojets que nous finançons.Cela permet

de bien installer sur placeles bases qui permettrontau pays de continuer lui-même efficacement l’actionaprès notre départ, carnos interventions doiventtoujours rester temporaires.Lefinancementduministèrene se fait que si HandicapInternational est capabled’apporter des fondspropres ; des fonds qui sontconstitués des dons que nousrecevons, d’où l’importance

de la générosité des donateurs.

Je donne régulièrement à votreONGetjereçoistoutdemêmedescourriers m’invitant à donnerdavantage, est-ce normal ?Comme expliqué unpeu plus haut, HandicapInternational a besoinde fonds propres pourpouvoirproposerde l’aideaux pays nécessiteux. Enfonction des actualités,l’envoi de courriers à nosdonateurs, qu’ils donnentrégulièrement ou moinssouvent, a deux buts : lepremier objectif est trèsclairement de demanderun effort supplémentaireà ceux qui le peuvent.Mais l’autre objectifest aussi d’informer notre public surl’actualité humanitaire du monde telleque nous la connaissons.Ainsi, il ne fautpas prendre cette démarche commeuniquement incitative. Certains de nosdonateurs ont même choisi de devenirparrains pour l’Asie ou l’Afrique endonnant tous lesmois.Ceux-ci reçoiventdes informations tous les deux moispour les tenir au courant de nos actionssur place, sans pour autant réclamerdes dons supplémentaires.

Quels ont été vos principauxdomaines d’intervention en2005 ?Nous avons beaucoup agi dans lesecteur de la réadaptation physique despersonnes handicapées (kinésithérapie,

orthopédie), classique et à basecommunautaire, en équipant parexemple des centres de réadaptationou en formant du personnel local àl’utilisation de matériel médical et à lapratique de gestes, comme au Laos, àCuba ou auMali.En ce qui concerne les mines et lesbombes à sous-munitions, nous avonspoursuivi un important travail enBosnie en terme d’éducation et depréventionaurisquedesmines (enfants,adultes), et de marquage des zonescontaminées. La grande nouveautéfut aussi la création d’un programmed’éducation validé au niveau nationalpar le Ministère de l’Education etintégré au cursus scolaire des élèvesde ce pays. De plus, les autoritésresponsables du déminage en BosnieHerzégovine ont aussi proposé de

prendre comme exemple nos travauxafin de les réaliser elles-mêmes par lasuite.Nous avons aussi agi au niveau del’éducation inclusive en formant dupersonnel enseignant à la prise encharge d’enfants handicapés dans leursclasses au Burkina, auNicaragua et auCambodge. Il s’agit d’un programmequi passeaussi par la sensibilisation desélèves valides,de leur familleet de toute lacommunautétout en mettantl’accent sur lesaménagementsd’accessibilitéau niveau desétablissements.

Merci à tous les donateurs qui ont accepté de participer à ce jeu de questions-réponses. Pour des raisons de place, il nous a été impossible de répondre à toutesles quesitonsmais nous sommes à la disposition de chacun d’entre vous pour vous

apporter des réponses personnalisées au 42 80 60-1.

PROJETS

(c)U.

Meissner

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international

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Qu’est-ce qui motive undéplacement sur le terrain ?«En tant que correspondantprogrammes d’une section commeHandicap International Luxembourg,il est strictement nécessaire de serendre sur le terrain pour faire lesuivi et le contrôle de l’utilisation denos financements. Est-ce que leurutilisation est conforme au cahier descharges établi ? Est-ce que les projetsavancent correctement ? Y’a-t-il desaméliorations à effectuer ? Toutes cesquestions sont primordiales, d’une partpour assurer un lien constant avec lespersonnes sur le terrain et,d’autre part,pour justifier aux bailleurs de fonds(les donateurs, le MAE…) l’utilisationefficace de leur argent.»

Dans ce contexte, quels sontles étapes indispensables del’organisation d’une missiontype ?« En premier lieu, avant de partir,il convient d’établir un cahier descharges complet et précis. Ensuite,une fois sur place, je demande àrencontrer toute l’équipe, selonleurs domaines d’activités, ainsique le responsable du programme.Vient ensuite la visite des activités

proposées aux bénéficiaires selonnos différents modes d’interventionscomme, par exemple, la préventionaux dangers desmines antipersonnel, laréadaptation fonctionnelle, l’éducationinclusive ou la lutte contre les maladiesinvalidantes. Cela implique que je merende directement là où se situent lesbénéficiaires, y compris lorsqu’ils viventà plusieurs jours de marche dans dessituations bien souvent difficiles. Jerencontre aussi les partenaires locauxet leurs structures afin de vérifierl’adéquation de leurs actions avec notrephilosophie. Bien sûr, comme expriméprécédemment, je contrôle l’affectationdes fonds au travers de vérificationscomptables. Enfin, à l’issue de lamission, je rédige un rapport qui évalueles réussites et les axes d’améliorationpossibles afin d’ajuster, si besoin, notrestratégie. »

Quelle est la fréquence devos missions ?«En ce qui me concerne,enmoyenne surun an,il faut compter10missions.Il s’agitdegarder unœil sur 27projets situésdans20 pays à travers la planète ! »

Qu’est-ce que vous retenez devos missions ?«Chaquemissionestdifférenteselonsoncontexte. Tout dépend de la mentalitédu pays, des données géopolitiques. Achaque fois, c’est un nouveau challengequi réclame une capacité d’adaptationet une ouverture d’esprit large pourpouvoir se mettre rapidement dansle bain ! Sans oublier que les pays enguerre sont les plus sensibles. Danstoute mission, le contact avec lesbénéficiaires est primordial, il faut lesécouter, comprendre leurs besoins pourmieux les aider. »

Justement, quel est le pointde vue des bénéficiaires ?« Même s’ils vivent des situationshautement difficiles, étant handicapésdans des pays en développement ouen crise, bon nombre d’entre euxexpriment une immense gratitudeenvers nos actions. Plus encore, malgréleurmisère, ils ne se laissent pas aller etgardent espoir. La plus belle preuve, cesont les sourires qu’ils nous adressent,

des sourires que l’on croise rarementdans nos régions dites privilégiées. »

Comment devient-oncorrespondant programmes ?« J’ai toujours souhaité travailler dansle développement. Après des étudesen droit, j’ai fait une spécialisationuniversitaire dans l’aide humanitaire,l’urgence et la réhabilitation à la suitede quoi j’ai travaillé au Mali. Lorsquej’ai eu connaissance de ce poste quimélangeait travail au siège et missionssur le terrain,j’ai toutde suite considéréque c’était un formidable moyend’assurer le lien entre le pays qui aideet le pays qui reçoit.C’est d’autant plusmotivant que les donateurs ont souventdes craintes sur l’utilisation de leurargentet qu’il faut,dès lors,les rassurer,et leur démontrer le bien-fondé de leurengagement. Et d’un point de vue pluspersonnel, rencontrer des personnesissues de cultures différentes est trèsenrichissant. »

Quel avenir pour vos actions ?« Il y a tout d’abord les situationsd’urgence sur lesquelles nous allonscontinuer à mettre l’accent comme enCôte d’Ivoire, au Rwanda, en SierraLeone, au Népal ou en Palestine. Puis,en terme de développement, noussouhaitons renforcer nos actions dansles thématiques de la réadaptationet des maladies invalidantes. Carla prévention etles soins sontprimordiaux pouréviter le handicapet, par voie deconséquence, lessituations futuresdifficiles. C’estdonc du travail àla source du malqui se renforce,tout en souhaitantélargir notre actionà d’autres pays àpartir de 2007, sitous les donateurscontinuent à noussoutenir bienévidemment, carvraiment rien neserait possible sanseux ! »

Interview Alexandre Hippert,CORRESPONDANT programmes

Alexandre Hippert a 28 ans.

Il a rejoint HILux début 2005.

PROJETS

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(c) HandicapInternational

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Rapport annuel 2005Compte emplois ressources au 31/12/2005

EMPLOIS RESSOURCESen EUR en % en EUR en %

Réalisation des programmes 4 033 862 91,35% Financements Institutionnels 2 958 589 62,00%

Financement des programmes à l’étranger 3 862 978 87,48% Affectés programme de développement 2 836 984 59,15%

Bosnie 201 930 FinancementMAE 2 823 484Brésil 51 913 Subsides Communes 13 500Burkina 363 039Burkina 20 000Cambodge 100 559Cambodge (HILux) 50 000Côte d’Ivoire 21 694Cuba 103 668CapVert 192 228Egypte 143 420Indonésie 50 000Laos 92 528Liban 327 263Mali 506 962Maroc 100 656Népal 193 765Nicaragua 335 333Palestine 1 827Pakistan 2 000Rwanda 34 636Sri lanka 58 365Tibet 148 138Togo 204 738Vietnam 370 458Gestion du secteur 187 858

Campagne de sensibilisation 170 884 3,87% Affectés programme de sensibilisation 121 605 2,54%

Campagne «Pour un monde plus juste» 115 137 FinancementMAE 121 605Gestion du secteur 55 746

Information et recherche de fonds 177 532 4,02% Collecte de Dons 1 466 025 30,57%

Prospection et fidélisation 166 609 3,77% Prospection et fidélisation 1 462 158Prospection et fidélisation 117 800 Ventes 3 868Autres frais 11 281Achats d’artisanat 1 179Gestion des donateurs 36 349

Information 10 922 0,25%

Frais de Fonctionnement 204 426 4,63% Autres Ressources 371 739 7,75%

Frais de personnel 93 946 MAE-frais administratifs 245 124Frais Généraux 52 902 SoutienHandicap InternationalBelgique 990Charges exceptionnelles 57 577 Subv. d’investissement immeuble 31 622

Autres produits de gestion (dont loyer) 38 259Produits financiers 55 743

TOTAL DES EMPLOIS 4 415 819 100% TOTAL DES RESSOURCES 4 796 354 100%

EXCEDENT DE L’EXERCICE 380 535

MéthodologieLes emplois sont répartis analytiquement sur les différentssecteurs, suivant leur destination.Les ressources sont présentées suivant leur provenance etnature.

DOSSIER

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Commentaires et Faits marquants 2005

L’année 2005 a connu son lot decatastrophes naturelles avec endébut d’année le Tsunami en Asiedu Sud-Est. Ce séisme a mobilisétoutes les énergies et capté lesmédias induisant des dons sansprécédent. La collecte de fondss’est accrue exceptionnellement deplus de 50 %.L’association a pu intervenir trèsrapidement sur place grâce à laprésence d’expatriés au Sri Lanka.Près de 15.000 consultations yont été faites en réadaptationphysique.En Indonésie, nous sommesintervenus notamment dans 7hôpitaux pour réduire les séquellesdes traumatismes. Des visites àdomicile ont été organisées dansles zones les plus isolées.

L’Afrique n’a pas été oubliéepar un nouveau projet d’aidehumanitaire en Côte d’Ivoirevia le soutien aux services deréadaptation de l’hôpital deBouaké; ainsi qu’au Rwanda parle renforcement de l’accès despatients aux soins orthopédiques etde physiothérapie.

Les actions de développementse sontpoursuiviesdans lacontinuitéavec une augmentation de plus de50%dueaureportde2004sur2005de travaux de construction : nouveaucentre national de réadaptation auMali, centre de réhabilitation deTanaayel au Liban.

Deux nouveaux projets ont pris del’ampleur :

– au CapVert, nous avons inauguréle premier établissement nationald’orthopédie et de réadaptationdes personnes handicapées àPraia. Les personnes nécessitantun appareillage ne doivent plusse rendre à l’étranger pour lafourniture d’orthèse ou de prothèse.La rééducation des patients et leuraccompagnement sont assumés pardu personnel local.– à Cuba, les activités deréhabilitationàbase communautairese sont développées.Ce pays a une bonne politique« d’égalité des chances » pourles personnes handicapées visantl’octroi prioritaire de maison, desoins à domicile, l’encadrement desenfants handicapés, le revenu desubstitution aux accompagnants.Notre rôle est un rôle d’expert etde catalyseur des forces vives desacteurs nationaux dans les régionsles plus reculées du pays.

Les actions de développement fontl’objet d’un Accord Cadre avec leMinistère des Affaires Etrangères(MAE) garantissant 80 % dufinancement, le solde devant êtreconstitué de dons privés.

Auniveaude la sensibilisationetdel’éducationaudéveloppementdu public luxembourgeois,parties intégrantes du mandat del’association, le schéma annuel a étésuivi avec :

– l’organisation d’une campagnethématique sur les MaladiesInvalidantes (diabète, noma, polio,

filariose lymphatique) au premiersemestre, action qui a mobiliséune dizaine d’écoles et qui s’estclôturée par deux conférencesdu Dr Bertrand Piccard célèbreaéronaute sur l’engagementhumanitaire.

– une campagne de lobbyingau second semestre qui a été axéesur l’interdiction des Bombes àSous-Munitions BASM. Un sitespécial européen a été ouvert pourinformer le public et pour accueillirdes pétitions visuelles :www.sousmunitions.org .

– la continuité des activitéspermanentes liées à l’EspaceAssociatif, situé au 140 rueAdolphe Fischer. Il est sous le HautPatronage de SAR la Grande-Duchesse. Les cuisines du Mondequi ont lieu les deuxième jeudi dechaque mois sont désormais bienconnues.

L’Espace Associatif a été renduaccessible aux personnes enfauteuils roulants par des travauxd’aménagement du rez-de-chaussée.

Un rapport complet sur lesopérations et financements liés auTsunami peut être demandé au siègede l’association.De même, les documents financiers,bilan et compte de résultat,finalisés et audités par Deloitte SA,peuvent être demandés auprès del’association.

HANDICAP INTERNATIONALASBLCo-PrixNobel de laPaix 1997ONGagrée auprès duMinistère desAffairesEtrangères140 rueAdolpheFischerL-1521LuxembourgTél 42 80 60 1 - Fax 26 43 10 60www.handicap-international.luhilux@pt.luCCPIBANLU471111001420620000

Comitéde rédaction :Marie-PaulePlanchard,JérômeBobin,FrançoiseDastroy,AlexandreHippertLay-out : J.BobinImpression :ImprimerieCentrale s.a.,

LuxembourgEditeur responsable :M.-P.Planchard

Rendez-vousRendez-vousSamedi 7 Octobre 2006Samedi 7 Octobre 2006

pourdirenonauxpourdirenonauxminesantipersonneletminesantipersonnelet

auxbombesàsous-munitionsauxbombesàsous-munitions

Place d’Armes LuxembourgVillePlace d’Armes LuxembourgVille

DOSSIER

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Cette exposition citoyenne de vingt-deux panneaux proposée dans leslycées du Grand-Duché entre janvieret juin 2006 a été l’occasion de fairedécouvriraux jeunesLuxembourgeoislasituationdespersonneshandicapéesdans lemonde,ainsi que les différentsmécanismes de solidarité dans lecadre des rapports Nord-Sud.

A travers la thématique « Droits del’Homme et Handicap », les élèvesont été invités à découvrir, grâceaux interpellations du personnagede BD Titeuf, la réalité du handicapaujourd’hui et à prendre conscienceque quel que soit leur pays d’origine,et quelle que soit leur différence,tous les êtres humains ont lesmêmes droits fondamentaux : accèsaux soins, à l’éducation, à la vieprofessionnelle, à la vie sociale, à lavie intime ou encore aux loisirs et àla vie culturelle.

Installée dans une dizaine de lycéesdu pays, cette exposition a d’ores et

déjà touché près de 5.000 élèvesavec comme message principal quele handicap et le développementsont l’affaire de tous. Qui plus est,huit établissements ont accepté quenous organisions dans leurs locauxdes séances de sensibilisation, surdeux heures de cours, qui ont permisà près de 350 élèves d’échangerautour du thème des droits despersonnes handicapées. La venuede notre collaboratrice togolaise,MadameViamé d’Almeida,a apportéun éclairage supplémentaire sur lacondition des personnes en situationde handicap dans les pays en voie dedéveloppement.

Les réactions des élèves ont été trèspositives et nous avons pu constaterleur refus de l’injustice et le rejet dela discrimination. Bon nombre d’entreeux se sont sentis concernés par laproblématique et proposent d’ores etdéjà d’adopter des comportementsencore plus citoyens et solidaires àl’égard des personnes en situation dehandicap.

Cette sensibilisation dans les lycéess’est achevée le 2 juin dernier avecl’organisation d’une course intitulée« Courir pour ceux qui ne le peuventpas » où 250 élèves du pays sontvenus courir au stade deWalferdangepour manifester leur engagementpour l’accompagnement et le respectdes personnes handicapées, tout enrécoltant des fonds pour financer nosprogrammes d’aide aux pays en voiede développement.

Nul doute que la jeunesseluxembourgeoise sait s’investirlorsqu’il s’agit de défendre les droitsfondamentaux de chacun !

L’engagement dudessinateur Zep aux côtésd’Handicap International

Handicap International a décidéde surprendre en confiant à Zep,le créateur de Titeuf, le soin de« mettre en dessins » les réalisationsde l’association et ses ambitions pourles vingtansà venir.Cette collaborationinattendue est de nature à exprimer età transmettre un véritable paradoxe :même si le sujet du handicap est unthème réputé grave etdifficile, l’expérience surle terrain nous a apprisque l’action humanitairene gagne rien à seprendre au sérieux.

PourquoiTiteuf ?Parce que, commeTiteuf le fait avec sesparents et dans sonquartier, le jeune publicet les préadolescents

sauront interpeller sans complexeles gouvernants, leur famille, lesassociations ou les élus locaux, pourfavoriser l’émergenced’unmondeplusjuste. Si leur regard sur le handicapchange, c’est à terme, celui de lasociété tout entière qui seramodifié.

L’humour proposé parTiteuf estmédiation,pas désinvoltureC’est la première raison de cepartenariat : le regard porté par Zepsur un sujet sérieux n’en malmène pasla gravité. Ses facéties et son humourdécapant interpellent nos peurs et noscertitudes.Titeuf nous fait regarder lasouffrance en face, mais en refusantla fatalité, la compassion et la pitié,qui créent plus de distance que deproximité.

« Liberté, égalité, handicapés »,une exposition pour prendre conscience

HAN2079974-TITEUFparZep©2005

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