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« Réseaux sociaux et e-collecte : quelle stratégie web pour les organisations caritatives ? » par JY Bodin - Master 2 Web éditorial - 2011 P 73 2 Mobilité et fundraising, quelles perspectives ? L'évolution constatée des usages en faveur des réseaux sociaux, l'évolution des pratiques et de la technologie appliquées à la téléphonie mobile conduisent à faire l'hypothèse que la collecte de fonds pour les organisations caritatives est en passe de trouver un nouveau canal à travers le téléphone mobile. On parle alors de m-collecte. Le téléphone mobile fait partie de ces objets les plus intégrés dans le quotidien des Français et il n'est jamais très loin, dans une poche ou dans un sac. Selon une étude 108 réalisée par FigaroMedia et publiée le 23 février 2011, il est considéré comme le média le plus personnel, celui que les utilisateurs portent sur eux. Ils déclarent plus stressant de le perdre que ses clefs de domicile. La place qu'occupe le téléphone portable s'explique par ses usages multiples, en complément de la téléphonie. Ils sont de deux types : des services matériels : messages textes (SMS), messages multimédias (MMS), baladeur musical, dictaphone, appareil photo, enregistreur vidéo, visionneur d'images et de films, récepteur télé, récepteur radio, horloge, chronomètre, sonnerie, connexion internet, connexion bluetooth, modem, géolocalisation; des services logiciels : utiliser un répertoire, un agenda, la messagerie instantanée, consulter ses e-mails, surfer sur le web, jouer, le guidage GPS et la cartographie, les outils de bureautique, et l'ensemble des applications mobiles (mobile app). L'usage des applications mobiles est un phénomène en soi. Une application mobile est un programme téléchargeable de façon gratuite ou payante et exécutable à partir du système d’exploitation du téléphone. Elles permettent généralement un accès plus confortable et plus efficace à des services Internet accessibles par ailleurs en versions mobile ou web. Les applications mobiles sont adaptées aux différents environnements techniques des portables et à leurs contraintes et possibilités ergonomiques. 2.1 Le smartphone : une implantation en cours Selon une étude réalisée en juin 2010 par l'Observatoire de l'Internet Mobile 109 , 11% des possesseurs de mobiles se connectent quotidiennement à Internet, soit 4 millions de mobinautes en France. Si l'internet mobile n'est pas encore un usage généralisé, sa progression est forte : + 110% en un an. Son usage arrive en 3e position, après la téléphonie et l'envoi de SMS. La navigation sur mobile est passée devant d'autres fonctionnalités comme écouter de la musique, jouer, prendre des photos, échanger des MMS. Et Facebook se 108 Affluent mobile first. Figaro medias affluent people, janvier 2011, 26 p. http://www.figaromedias.fr/emailing/Etude_FigaroMedias_Mobile_First.pdf 109 Observatoire de l'Internet Mobile. 2e édition, groupm et SFR Régie, juin 2010, 40 p. http://www.avicca.org/IMG/pdf/10_06_Observatoireinternet_Mobile.pdf

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« Réseaux sociaux et e-collecte : quelle stratégie web pour les organisations caritatives ? » par JY Bodin - Master 2 Web éditorial - 2011 P 73

2 Mobilité et fundraising, quelles perspectives ?

L'évolution constatée des usages en faveur des réseaux sociaux, l'évolution des pratiques et de la technologie

appliquées à la téléphonie mobile conduisent à faire l'hypothèse que la collecte de fonds pour les

organisations caritatives est en passe de trouver un nouveau canal à travers le téléphone mobile. On parle

alors de m-collecte.

Le téléphone mobile fait partie de ces objets les plus intégrés dans le quotidien des Français et il n'est jamais

très loin, dans une poche ou dans un sac. Selon une étude108 réalisée par FigaroMedia et publiée le 23 février

2011, il est considéré comme le média le plus personnel, celui que les utilisateurs portent sur eux. Ils

déclarent plus stressant de le perdre que ses clefs de domicile. La place qu'occupe le téléphone portable

s'explique par ses usages multiples, en complément de la téléphonie. Ils sont de deux types :

• des services matériels : messages textes (SMS), messages multimédias (MMS), baladeur musical,

dictaphone, appareil photo, enregistreur vidéo, visionneur d'images et de films, récepteur télé, récepteur

radio, horloge, chronomètre, sonnerie, connexion internet, connexion bluetooth, modem, géolocalisation;

• des services logiciels : utiliser un répertoire, un agenda, la messagerie instantanée, consulter ses e-mails,

surfer sur le web, jouer, le guidage GPS et la cartographie, les outils de bureautique, et l'ensemble des

applications mobiles (mobile app).

L'usage des applications mobiles est un phénomène en soi. Une application mobile est un programme

téléchargeable de façon gratuite ou payante et exécutable à partir du système d’exploitation du téléphone.

Elles permettent généralement un accès plus confortable et plus efficace à des services Internet accessibles

par ailleurs en versions mobile ou web. Les applications mobiles sont adaptées aux différents environnements

techniques des portables et à leurs contraintes et possibilités ergonomiques.

2.1 Le smartphone : une implantation en coursSelon une étude réalisée en juin 2010 par l'Observatoire de l'Internet Mobile109, 11% des possesseurs de

mobiles se connectent quotidiennement à Internet, soit 4 millions de mobinautes en France. Si l'internet

mobile n'est pas encore un usage généralisé, sa progression est forte : + 110% en un an. Son usage arrive en

3e position, après la téléphonie et l'envoi de SMS. La navigation sur mobile est passée devant d'autres

fonctionnalités comme écouter de la musique, jouer, prendre des photos, échanger des MMS. Et Facebook se

108 Affluent mobile first. Figaro medias affluent people, janvier 2011, 26 p. http://www.figaromedias.fr/emailing/Etude_FigaroMedias_Mobile_First.pdf

109 Observatoire de l'Internet Mobile. 2e édition, groupm et SFR Régie, juin 2010, 40 p. http://www.avicca.org/IMG/pdf/10_06_Observatoireinternet_Mobile.pdf

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place en tête de l'application la plus souvent citée lors des connexions à l'Internet mobile : 21% des

personnes interrogées.

Pour illustrer cette tendance dans un cadre plus large, le nombre de possesseurs de mobiles connectés à

internet ayant échangé sur les réseaux sociaux a augmenté de 75% en 2010 en Europe. Un cap vient d'être

franchi : les ventes mondiales de smartphones ont dépassé celles des ordinateurs au 4ème trimestre 2010.

Selon Hans Vestberg, le PDG d'Ericsson, (numéro un mondial des infrastructures pour les équipements

mobiles), « nous allons passer cette année le cap du milliard de clients à l'Internet mobile. En 2016, le nombre de ces

abonnés sera de 5 milliards ».110

L'engouement pour l'internet mobile est à l'image du Congrès annuel mondial du mobile qui s'est déroulé du

14 au 17 février 2011 à Barcelone : 135 délégations et 55 000 professionnels étaient au rendez-vous.

2.2 Les applications : un marché prometteurPrès de 10 milliards d’applications ont été téléchargées dans le monde dont environ un tiers payantes, entre

2008 et 2010. Le marché des applications prend de l'ampleur. « De 3,5 milliards de dollars en 2010, il devrait

atteindre entre 20 et 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2013 », estime Pierre Péladeau, partenaire de

Booz & Company, la plus ancienne société américaine en consulting et management. Il souligne que le modèle

économique pour la vente directe d'applications a fortement évolué en un an, avec des systèmes

d'abonnement et de paiement après essai de l'application110. Les jeux sur mobile représentaient 4,7 milliards

de dollars de chiffre d'affaires en 2009111. 70 à 80 % des applications mobiles téléchargées seraient ainsi des

jeux, dont 60 à 70 % seraient entièrement gratuits. L'institut d'études Gartner estimait en 2010 que le marché

mondial des jeux sur mobiles pourrait atteindre le chiffre d'affaires de 11,4 milliards de dollars en 2014, soit

une croissance de 242 % en 5 ans.112

Pour résumer, le succès des smartphones est lié aux jeux, aux applications et aux réseaux sociaux. Dans un

futur proche, ils bénéficieront d'une nouvelle fonctionnalité : les services sans contact et le mobile utilisé

comme moyen de paiement.

2.3 Les transactions connectées, la nouvelle fonctionnalité

La prochaine grande fonction des smartphones, déjà active au Japon ou en Corée, sera la transaction

connectée ou e-ticketing. Deux approches nécessitent d'être distinguées : d'une part le paiement et les

services sans contact grâce à la technologie Near Field Communication ou NFC ; d'autre part la facturation

110 Marie-Cécile Renault. Salon de Barcelone : ruée des téléphones et tablettes 4G. Le Figaro.fr , février 2011. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/02/09/04016-20110209ARTFIG00744-salon-de-barcelone-ruee-des-telephones-et-tablettes-4g.php (consulté en avril 2011)

111 Monde : le marché des jeux sur mobile. Le Journal du Net, juin 2010. http://www.journaldunet.com/cc/05_mobile/mobile_jeu_mde.shtml (consulté en avril 2011)

112 Gartner : http://www.gartner.com

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opérateur qui permet à l'utilisateur d'acheter des applications et de régler des petits montant en étant

facturé par son opérateur mobile.

En France le chiffre d'affaires du e-commerce via mobile ou "m-commerce" est estimé à un peu plus de 6

milliards d'Euros selon Eric Gontier, directeur général de Buyster. Le m-commerce pourrait atteindre 23,8

milliards de dollars aux Etats-Unis en 2015 selon Coda Research Consultancy. Le m-commerce américain

représenterait 8,5 % du commerce électronique aux Etats-Unis113. In-app, le nouvel outil de paiement en ligne

de Google, prévu en mai 2011 aux Etats-Unis devrait contribuer à cet essor114. Tout comme la nouvelle

solution de Paypal "Digital Goods" qui permet le règlement de petites sommes à l’achat de contenus

numériques. Pour convaincre les internautes, PayPal mise sur des frais de transaction nettement inférieurs à

ceux généralement pratiqués sur Internet. Cette solution s'adresse aux développeurs de jeu, aux éditeurs de

média, ou toute personne voulant vendre du contenu numérique dans le monde entier.115

Au moment où la technologie, les marchés et les utilisateurs sont prêts à utiliser le mobile comme moyen de

paiement, une abondance de solutions voit le jour. La multiplication des offres souligne l'enjeu économique

des transactions connectées : actuellement, celui qui a la maîtrise du moyen de paiement peut s'octroyer

jusqu'à 60 % de commissions sur les ventes.

2.4 Les solutions de m-paiement existantesNous proposons ici un aperçu des solutions qui existent déjà où qui seront proposées dans les mois à venir,

avec un préambule sur le cadre réglementaire du micro-paiement, format actuellement dominant pour la

mobilité.

Le cadre réglementaire

Le micro-paiement est un service de paiement permettant d'acheter des services ou des contenus de faible

valeur unitaire. Il est encadré par la directive européenne sur les services de paiement. Elle vise, entre autres,

via son article 34 à faciliter l'émergence de solutions, en particulier, des dérogations pour les services de

paiement de montant limité : montants unitaires inférieurs à 30€ ou limite de dépense inférieure à 150€.

Cette directive s'appuie, en particulier, sur l'Espace unique de paiement en euros (SEPA - Single Euro Payments

Area) qui prévoit une harmonisation de certains moyens de paiement. L'ambition est de créer une gamme

unique de moyens de paiement en euros, commune à l'ensemble des pays européens : les consommateurs, les

113 Monde : le marché du m-commerce. Le Journal du Net, avril 2010. http://www.journaldunet.com/cc/05_mobile/mobile_mcomm_mde.shtml (consulté en avril 2011)

114 Robin Wauters. Google's New In-App Payments Product Set For Launch In May 2011. TechCrunch, mars 2011. http://techcrunch.com/2011/03/01/googles-new-in-app-payments-product-set-for-launch-in-may-2011/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed:+Techcrunch+(TechCrunch) (consulté en avril 2011)

115 PayPal lance son service de micro-paiement Digital Goods. ZDNet.fr, février 2011. http://www.zdnet.fr/actualites/paypal-lance-son-service-de-micro-paiement-digital-goods-39758226.htm consulté en avril 2011)

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entreprises, les commerçants et les administrations doivent pouvoir effectuer des paiements dans les mêmes

conditions partout dans l'espace européen, aussi facilement que dans leur pays. Cet environnement

réglementaire favorise l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché du paiement.116 117

Le sans-contact mobile

Il suffit d’approcher le téléphone d’une borne, d'un validateur ou d'un terminal de paiement NFC pour

déclencher une action (valider une entrée, payer un achat) ou pour accéder à de l’information (via l’Internet

mobile, des données multimédia ou l’envoi d’un SMS). Les services « sans contact mobiles » utilisent une

technologie radio à très courte portée, le Near Field Communication. Cette technologie, qui est une application

de la technologie RFID (Radio Frequency IDentifcation), permet l’échange de données à une distance de

quelques centimètres. Les téléphones intégrant la technologie NFC vont simplifier de manière spectaculaire la

façon dont les appareils interagissent les uns avec les autres et de la sorte simplifier l’accessibilité des services

pour les clients. La technologie NFC rend possible une communication intuitive et sécurisée entre appareils

électroniques.118

Les premiers mobiles équipés de cette technologie apparaissent sur le marché Français en 2011 : prévu pour

l'iPhone 5 d'Apple puis reporté sine die, elle devrait équiper les prochains mobiles des marques Google

Phone, BlackBerry, Nokia, Samsung. Le premier février 2011, Visa, le géant de la carte de paiement a annoncé

le lancement d'une clef permettant de se connecter à un réseau, avec le dongle iCarte, une solution transitoire

de paiement sans contact depuis un iPhone en attendant la sortie du prochain iPhone équipé NFC. Le dongle,

se branche à l’arrière de l’iPhone, c’est à dire sur le port de synchronisation et nécessite une application pour

son installation.119

Témoin de la diffusion imminente de la technologie NFC, Eric Besson, Ministre de l’Economie Numérique, a

annoncé le 7 janvier 2011 que le nombre de villes labellisées NFC sera porté à neuf. Après Nice et Caen à

l'avoir expérimenté, les villes de Bordeaux, Lille, Marseille, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse vont installer

les infrastructures nécessaires au développement des services sans contact.120

116 Sepa France http://www.sepafrance.fr/ 117 Directive 2007/64/CE du parlement Européen et du Conseil du 13 novembre 2007 concernant les services de paiement

dans le marché intérieur. Journal officiel de l'Union européenne, 2007, 36 p. http://www.dgtpe.bercy.gouv.fr/secteur_financier/dir2007-64-ce/dsp200764ce.pdf

118 Sans Contact Mobile. Association Française de Sans Contact Mobile. sd. http://www.afscm.org/fr/sans-contact-mobile/presentation/index.php?rubrique=1&srub=5 (consulté en avril 2011)

119 Visa Mobile pour iPhone, la solution de paiement sans contact en attendant la puce NFC. Un simple clic, février 2011. http://www.unsimpleclic.com/visa-mobile-pour-iphone-la-solution-de-paiement-sans-contact-en-attendant-la-puce-nfc_7451.html (consulté en avril 2011)

120 Cyrille Chausson. Sans-contact : 9 projets pilotes en France pour développer les usages. LeMagIT, janvier 2011. http://www.lemagit.fr/article/france-sans-contact-deploiement-nfc/7892/1/sans-contact-projets-pilotes-france-pour-developper-les-usages/ (consulté en avril 2011)

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La facturation opérateur

Lors d’un achat de contenu (sur un market comme sur des sites internet mobiles), la phase de paiement est

l'étape la plus délicate. Ce n'est pas forcément simple et la question de la confiance se pose pour l'utilisateur.

A défaut d'une facturation opérateur, pour chaque "store" (Samsung App, VOD, Gameloft, etc…), le client doit

à chaque fois créer un compte de paiement et entrer les numéros de sa carte bancaire. Ce modèle n'est pas

très rassurant et complexifie l'acte d'achat. A contrario, plus cette phase est rapide et rassurante, moins elle

conduit à une réticence de l’utilisateur à valider son achat. La facturation opérateur rassure l'utilisateur : un

parcours de paiement rapide (peu de pages, peu de clics) et cautionné, car il n’a pas de doutes sur l’origine du

service ou du contenu fourni. Par ailleurs, en termes de gestion de ses achats, voire de réclamation, il sait qu’il

pourra se tourner vers son opérateur, sa facturation et son service client 121. En Europe, les opérateurs,

habitués à la facturation et au contact avec le client final, se sont déjà lancés sur la transaction mobile

connectée.

• Pour le marché des applications :

Que ce soit pour le Windows Marketplace, l'Android Market, le BlackBerry App World, l'App Catalog de HP

webOS, ou l'Application Store de Samsung, en fonction des opérateurs et des téléphones, la facturation

opérateur existe déjà.

• Pour les petits montants :

Avec un plafonnement mensuel à 10 euros pour un abonnement et à 8 euros pour un achat à l'acte, la

solution Micro Paiement Mobile & Enablers (MPME)122 permet de facturer en 2 clics, via la facture de l'opérateur

mobile, les services et contenus des sites Internet mobiles, du web et des applications mobiles. Elle permet de

s'adresser à 56 millions de clients potentiels en France grâce à la participation des opérateurs mobiles SFR,

Orange et Bouygues Telecom, soit l'ensemble des clients abonnés et prépayés mobile, sans création de

compte, ni nécessité de posséder une carte bancaire. Cette solution de paiement s'avère néanmoins onéreuse

pour le client avec par exemple des frais reversés variant entre 50 et 62% du montant de la transaction chez

le partenaire Paydoo par exemple. La commission intègre la part opérateur (entre 20 et 40% selon les

moyens de paiement), les frais de ressources Telecom et d'hébergement ainsi que la prestation de paiement et

de gestion des abonnés.

• Une nouvelle solution attendue :

Dans un contexte de croissance soutenue du e-Commerce, les principaux opérateurs mobiles français et

Atos Origin le leader européen des transactions électroniques de paiements sécurisés, unissent leurs

121 Le Samsung Application Store propose la facturation opérateur chez SFR. Le Journal du Smartphone, décembre 2010 http://www.lejournaldusmartphone.fr/smartphone/samsung-application-store-facturation-operateur-sfr.html (consulté en avril 2011)

122 Micro-Paiement Mobile & Enablers. Association Française du Multimédia Mobile, sd http://www.afmm.fr/Solutions/Micro-Paiement-Mobile--amp-Enablers/Principes/Principes (consulté en avril 2011)

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expertises télécom et monétique pour lancer Buyster, une solution innovante de paiement à distance. Ayant

reçu en avril 2011 son agrément par la Banque de France, Buyster sera officiellement lancé en septembre

2011.123

Le cas particulier de l'environnement iPhone

• Le paiement sur l'App Store d'iPhone

Pour télécharger une application sur une tablette ou un téléphone mobile de la marque Apple, l'utilisateur

doit avoir au préalable ouvert un compte sur iTunes, la plateforme de téléchargement musical d'Apple. La

création d'un compte se fait en 11 étapes, avec en option le non-enregistrement de ses coordonnées

bancaires si l'utilisateur ne compte pas se procurer d'application payante sur l'App Store. Dans ce cas son

compte lui permettra de télécharger des applications gratuites. S'il a choisi l'enregistrement de ses

coordonnées bancaires, il pourra acheter les applications avec une procédure simplifiée, sans avoir à ressaisir

son numéro de carte bancaire. 124 125

Il est à noter que depuis début 2011 Apple renforce son emprise sur l’environnement des applications

proposées sur son App Store et destinées à ses terminaux mobiles. En rejetant systématiquement les

applications faisant appel à un système de paiement tiers, iTunes App Stores obligerait les éditeurs et

développeurs à intégrer In-App Purchase (son API - Interface de Programmation d'Applications), et donc sa

solution de paiement via iTunes. Ainsi par exemple Sony s'est vu refuser son application sur l’App Store, qui

aurait permis de consulter et d’acheter des e-books sur le Sony Reader Store, via l’ouverture d’une page Web.

Apple tente d'imposer sa plateforme de paiement aux fournisseurs de contenus sur le système d'exploitation

d'iPhone, iOS. Pour rester dans l'App Store d'iPhone, le fournisseur doit désormais passer par les achats In-

App et donc reverser 30 % à Apple sur les transactions.126

• Une application pour les marchands en situation de mobilité

Sortie le 3 février 2011, l'application m-Terminal vendue par Ogone offre aux marchands utilisant un iPhone

une application permettant de visualiser et d’effectuer des transactions pendant leurs déplacements. Le

commerçant peut accepter des paiements par carte bancaire ou prélèvement quel que soit le lieu où il se

trouve. Le service permet d’encaisser des paiements - et de procéder à des remboursements - par carte

(Visa, MasterCard, American Express) et par prélèvement (ELV), à partir d’un iPhone. Un paiement par carte

123 Buyster : enfin une solution de paiement mobile qui devrait tenir la route. ITRnews.com, février 2011. http://www.itrnews.com/articles/114821/buyster-solution-paiement-mobile-devrait-tenir-route.html (consulté en avril 2011)

124 Créer un compte et télécharger dans l'Appstore. Orange, sd. http://assistance.orange.fr/applications-iphone-creer-un-compte-et-telecharger-dans-l-appstore-3549.php (consulté en avril 2011)

125 Créer un compte iTunes App Store sans carte bancaire. Support Apple, sd http://support.apple.com/kb/HT2534?viewlocale=fr_FR&locale=fr_FR (consulté en avril 2011)

126 Anne Confolant. AppStore : Apple veut imposer sa solution de paiement In App Purchase. Itexpresso.fr, février 2011. http://www.itespresso.fr/appstore-apple-veut-imposer-sa-solution-paiement-in-app-purchase-41128.html (consulté en avril 2011)

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via l'application sur iPhone (ou iPad) est très proche d'un paiement en ligne : après avoir saisi son code PIN

spécifique, le commerçant saisit le numéro, la date d'expiration et le cryptogramme de la carte bancaire à

débiter puis les données de la transaction sont transférées de façon sécurisée. Disponible sur l'iTunes Store et

déclinée en 5 langues, m-Terminal permet d’effectuer des transactions dans 4 devises. Le fournisseur français

de la solution ne précise pas le montant des commissions qu'il perçoit à travers ce dispositif.127

Une solution de paiement direct commune aux iPhone et Android

L’un des fondateurs de Twitter, Jack Dorsey, a dévoilé début mai 2010 une solution de terminal de paiement

pour iPhone et Android : un petit accessoire de la taille d’un dé à coudre et une application gratuite baptisés

Square. Pour l’heure, seuls les Etats-Unis sont concernés par l’invention. Elle se compose d’une application

pour iPhone et Android et d’un lecteur de carte branché sur le port “jack 3,5 mm” du smartphone. Après

enregistrement et désignation d’un compte bancaire, les utilisateurs reçoivent le capteur permettant de lire

une carte bancaire. Les acheteurs se contentent ensuite de signer d’un geste sur l’écran tactile pour

confirmer le paiement, méthode déjà bien connue dans les Apple Store. Les fonds sont transférés en un jour

ou deux. Un système de commission a été mis en place : 2,75 % et 15 cents ($) par transaction. Si le numéro

de carte bancaire est entré manuellement, la commission est alors de 3,5 %. La solution peut convenir à tout

type de commerce (boutique, restaurateur, snack), aux brocanteurs, commerçants ambulants et même aux

particuliers pour leurs transactions eBay. Les Etats-Unis sont une première étape dans le développement de la

solution, prometteuse et simple.128

L'absence d'Apple au Congrès annuel mondial du mobile qui s'est tenu en février 2011 à Barcelone atteste de

la compétition entre les systèmes d'exploitations mobiles iOS (iPhone) et Android, propriété de Google. Avec

un avantage à ce dernier qui domine depuis 2011 le marché mondial avec son OS. Face au succès des

applications mobiles, huit grands opérateurs et une soixantaine de partenaires ont ouvert cette semaine au

public leur plate-forme commune d’applications (WAC), lancée l’an dernier, pour lutter contre la

fragmentation des formats et éviter qu’un ou deux géants (Apple et Google) ne contrôlent le marché.

2.5 L'usage du paiement par mobile pour les organisations caritatives

Les réseaux sociaux sont devenus un média à part entière, où l'on mesure les audiences. L'usage de ces

réseaux passe par la mobilité à travers les téléphones et les tablettes mobiles. Par ailleurs les téléphones

mobiles commencent à intégrer des moyens de paiement simplifiés. Pour les organisations caritatives il reste à

franchir le pas de solliciter leurs cibles notamment via leurs réseaux sociaux pour l'acte de don depuis un

127 Ogone m-Terminal. iTunes Apple, sd http://itunes.apple.com/fr/app/ogone-m-terminal/id415651604 (consulté en avril 2011)

128 Square, le terminal de paiement sur smartphone, lancé aux Etats-Unis. BeMobile, mai 2010. http://www.bemobile.be/2010/05/14/square-le-terminal-de-paiement-sur-smartphone-lance-aux-etats-unis/ (consulté en avril 2011)

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téléphone mobile. Cette étape nécessite le développement d'applications mobiles, ou de sites web adaptés à

la mobilité.

La Croix Rouge canadienne a lancé cette expérimentation en décembre 2010. « L'application est une extension

complémentaire à la page personnelle de collecte de fonds proposée par la Croix Rouge Canadienne. Fort du succès

des programmes contre le paludisme et des campagnes en faveur d'Haïti et du Pakistan, nous travaillons depuis un

certain temps avec des partenaires pour améliorer nos médias sociaux et nos stratégies de collecte en ligne. Exploiter

la puissance du mobile de masse est la prochaine étape pour nous », d'après Jody Jeffery, responsable national des

sites web de la Croix-Rouge canadienne129.

L'organisation caritative s'est appuyée pour cette opération sur l'application "Artez App", qu'elle a été la

première à utiliser130 131. L'application est conçue comme un outil de viralité que les utilisateurs vont

s'approprier pour diffuser à leurs réseaux sociaux une proposition de soutien par un don à l'association ou la

cause à laquelle ils adhèrent. Ainsi l'utilisateur peut décider de faire passer un message, par exemple : “Bonjour,

j'ai déjà collecté 500 euros pour Haïti, aidez-moi à atteindre mon objectif qui est de 1.000 euros.” La

spécificité toutefois de cette campagne de collecte peer-to-peer est qu'elle reste basée sur une page web

personnalisée hébergée sur le site de l'association canadienne, que l'internaute aura préalablement créée. La

collecte sur cette page est illustrée par un thermomètre qui permet aux utilisateurs de fixer des objectifs de

collecte et d'évaluer son progrès.

Artez App est une application destinée aux associations caritatives. Elle peut être customisée aux couleurs et

logo de chaque organisation avec une description personnalisée. Alors qu'Apple a interdit les applications de

collecte de fonds sur l'App Store d'iPhone, l'application Artez est conforme aux directives de la marque à la

pomme, car la transaction est réalisée sur un site Web en dehors de l'environnement Apple. Cependant avec

le développement des plateformes d'applications concurrentes à l'App Store d'iPhone, il est probable que des

applications permettant la collecte de fonds par paiement sur mobile verront prochainement le jour.

Si l'on considère qu'un nouvel usage, celui de l'utilisation du téléphone mobile comme moyen de paiement est

imminent, alors il devrait intéresser les organisations caritatives. A la fois pour faire venir à elles de nouvelles

ressources, mais aussi pour créer une relation avec une cible plus jeune : 48 % des 12-24 ans et 31 % des 25-

39 ans équipés d'un smartphone se connectent à internet. Quant aux 12/14 ans ils représentent la tranche

d’âge la plus équipée en smartphone soit 33 %. 132

129 Karen Snider. Donate to the red Cross ? There's an App for that ! @REDCROSSTALKS, décembre 2010. http://redcrosstalks.wordpress.com/2010/12/17/donate-to-the-red-cross-there%E2%80%99s-an-app-for-that/ (consulté en avril 2011)

130 Mobile Fundraising for Nonprofits. Artez interactive, sd. http://www.artez.com/mobile (consulté en avril 2011)131 Matt Kwong. Charity mobile app makes donations easier. CBCnews, décembre 2010

http://www.cbc.ca/news/technology/story/2010/12/16/charity-mobile-app-redcross.html (consulté en avril 2011)132 Les Français et leur téléphone mobile. TNS Sofres – AFOM, Observatoire sociétal du téléphone mobile, décembre

2010, 4 p. http://www.afom.fr/sites/default/files/6eme%20DONNEES%20CLES%20AFOM%20MAP%204.pdf