2. la république, les religions et la...
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II La République, les religions et la
laïcité
Comment la République a-t-elle imposé
le principe de la laïcité ?
A la loi de 1905: Un combat républicain
Discours de Gambetta (1875)
L’Etat doit être laïc (…). Les affaires religieuses sont affaire de
conscience et par conséquent de liberté. Le grand effort de la
Révolution française a été pour affranchir la politique et le
gouvernement du joug des diverses confessions religieuses (…)
Nous continuons l’œuvre de nos pères, la Révolution française
préparée par les hommes de la France du 18ème siècle, par la
France de la raison, du libre examen (…). Je le dis et je le répète,
ce que nous voulons c’est la liberté partout et en 1er lieu la
liberté de conscience assurée pour tous ; mais avant tout, par-
dessus tout, nous considérons que la mise en œuvre de la
liberté de conscience consiste d’abord à mettre l’Etat, les
pouvoirs publics en dehors et au-dessus des dogmes et des
pratiques des différentes confessions religieuses.
Le combat de
Marianne tentant de
délivrer les domaines
des usines , de
l’armée , des colonies
et de la magistrature
Pieuvre = clergé cf chapeau
Animal négatif donc
document anticlérical
1ère victoire avec les
lois de j Ferry ,
l’enseignement n’est
plus aux mains du
clergé
Deux lois fondatrices La loi du 28 mars 1882 Article 2 Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse en dehors des édifices scolaires. L’enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées. Article 3 Sont abrogées les dispositions des articles 18 et 44 de la loi du 15 mars 1850, en ce qu’elles donnent aux ministres des cultes un droit d’inspection, de surveillance et de direction dans les écoles primaires publiques et privées La loi du 30 octobre 1886 Article 2 Les établissements d’enseignement primaire de tout ordre peuvent être publics, c’est-à-dire fondés et entretenus par l’État, les départements ou les communes, ou privés, c’est-à-dire fondés et entretenus par des particuliers ou des associations. Article 17 Dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque.
Retrait des crucifix dans
les écoles
Présence de
la
gendarmerie
nationale
Sœur semblant protéger
les enfants
Sœur en
prière
La loi de 1905: séparation de l’Eglise et de l’Etat
Lithographie de 1905, anonyme
La loi de séparation des Eglises et de
l’Etat (9 décembre 1906)
Art. 1 . - La République assure la liberté de
conscience. Elle garantit le libre exercice
des cultes sous les seules restrictions
édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre
public.
Art. 2.- La République ne reconnaît, ne
salarie ni ne subventionne aucun culte. En
conséquence, à partir du 1er janvier qui
suivra la promulgation de la présente loi,
seront supprimées des budgets de l'État, des
départements et des communes, toutes
dépenses relatives à l'exercice des cultes
(…)
Art. 3.- (…) Dès la promulgation de la
présente loi, il sera procédé par les agents
de l'administration des domaines à
l'inventaire descriptif et estimatif :
1° Des biens mobiliers et immobiliers
desdits établissements ;
2° Des biens de l'État, des départements et
des communes dont les mêmes
établissements ont la jouissance.
La réaction du pape Pie X Le 18 février 1906, le journal catholique La Croix publie le texte intégral de l’encyclique Véhementer nos où le pape Pie X condamne à la fois le principe et les modalités de la séparation Aux archevêques, évêques, au clergé et au peuple français, à nos bien aimés fils (…) Notre âme est pleine d'une douloureuse sollicitude et notre cœur se remplit d'angoisse quand notre pensée s'arrête sur vous. Et comment en pourrait-il être autrement, en vérité, au lendemain de la promulgation de la loi qui, en brisant violemment les liens séculaires par lesquels votre nation était unie au siège apostolique, crée à l'Eglise catholique, en France, une situation indigne d'elle et lamentable à jamais (…) Nous réprouvons et Nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu, qu’elle renie officiellement, en posant le principe q la République ne reconnait aucun culte. Nous la réprouvons et condamnons, comme violant le droit naturel, le droit des gens et la fidélité publiques dues aux traités ; comme contraire à la constitution divine de l’Eglise, à ses droits essentiels et à sa liberté, comme renversant la justice et foulant aux pieds les droits de propriétés que l’Eglise a acquis à des titres multiples et, en outre, en vertu du concordat.
Allusion au Concordat , 1801,
signé entre Napoléon 1er et la
papauté reconnaissant la
religion catholique comme
étant la religion majoritaire
Après avoir resituer le document dans son contexte , vous expliquerez en quoi consiste la loi de 1905, et en quoi ce document est révélateur des débats qui suivirent au sein de la société , pour enfin montrez les limites de ce type de document .
les relations de la France avec le Saint-Siège
s’enveniment du fait de la politique anticléricale
menée par Emile Combes et de l’intransigeance du
nouveau pape Pie X. Le 29 juillet 1904, le
gouvernement décide de rompre les relations
diplomatiques avec le Vatican. Dès lors, la voie est
ouverte à la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Il s’agit en fait d’une revendication ancienne (et
essentielle) des républicains dont l’anticléricalisme
s’apparentait à une " foi laïque ", rationaliste et
positiviste, en partie issue des Lumières. Le progrès,
la science, l’éducation devaient faire reculer
l’ignorance, l’obscurantisme et la superstition. Le
pouvoir civil devait soumettre le pouvoir religieux
et l’exclure de la vie politique et de la société.
Emile Combe ,
auteur de la loi avec
sa francisque
s’apprête à trancher
le nœud gordien
(central) aux
robustes entrelacs
forgés par des siècles
d’histoire.
La loi de 1905,
prévoit la
séparation de
l’Eglise (catholique
, car majoritaire )
et de l’Etat , c’est-
à-dire que l’Etat
ne subventionne
plus aucun culte
Voltaire lui donne
la force nécessaire.
Nouveau " Dieu "
dont la pureté
laïque et franc-
maçonne ne saurait
être mise en doute,
le philosophe des
Lumières envoie
ses rayons
bénéfiques à
l’exécuteur.
Marianne est
consentante , et
tend la corde afin
de faciliter le
travail , tout en
hésitant à
regarder
L’Eglise,
représentée par
le pape,aveuglé
par sa tiare
semble titubé .
Fort mécontente
de l’opération,
elle subit,
incapable
d’apprécier la
situation à sa
juste valeur
Le pape Pie X s’est
opposé à la loi de
1905, les inventaires
dans les lieux de
cultes ont souvent
été l’occasion de
manifestations contre
la loi de 1905
un moine
grassouillet au
nez rouge (un
chartreux ?) cuve
son vin, une
bouteille pleine
dans les bras, une
croix dans la main
(croix sur laquelle
un verre est
gravé…).
Le thème de la
séparation de l’Eglise
et de l’Etat a maintes
fois été traité de cette
façon-là par les
caricaturistes, mais
avec des tonalités
partisanes plus ou
moins républicaines et
plus ou moins
anticléricales.
L’anticléricalisme de
cette lithographie riche
en symboles est par
exemple très accentué.
Le moine à terre en
est une preuve tout
comme les détails de la
tenue du pape, qui
relèvent de la
moquerie pure et
simple, tout en
insistant sur l’opulence
de l’Eglise, son
étrangeté et son
extériorité par rapport
à la société civile
Extraits du préambule de la Constitutions de 1946 Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat.
B la sécularisation de la société
après 1945
17
1952-2006 : Une érosion surtout sensible parmi les catholiques
réguliers
Catholiques
dont Catholiques « messalisants »
Ifop - Le catholicisme en France en 2009 – Novembre 2009
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/loidebre/sommaire.asp
La loi Debré A côté de l'éducation nationale et de l'enseignement public, il existe un enseignement privé (….). L'enseignement privé représente aussi une forme de collaboration à la mission d'éducation nationale qui le fait ainsi participer à un service public, Le fait même de participer à cette tâche pose, nous le savons tous, un problème, car la plus grande part de cet enseignement a un caractère spécifique qui est d'être un enseignement religieux ou, plus exactement, un enseignement délivré dans des établissements dont le caractère et la raison d'être sont d'être des établissements religieux. Nous devons juger ce fait avec un esprit moderne. Nous ne sommes plus à la fin du dix-neuvième siècle, où l'État luttait contre la religion pour être l'État. Quand les représentants du pouvoir, et non des moindres, s'exclamaient : « Le cléricalisme, voilà l'ennemi ! » (…) Cette reconnaissance de la part de l'État a une contrepartie (….) le principe du libre accès des enfants de toutes les familles et le principe du respect fondamental de la liberté de conscience. (Applaudissements à gauche, au centre et sur de nombreux bancs à droite.) A l'extrême gauche : Vive l'école laïque ! Discours à l’Assemblée nationale du 1er ministre M. Debré, Journal officiel, 23 décembre 1959
http://www.live2times.com/1984-manifestation-d-ecoles-privees-a-versailles-e--10498/
En 1984, Le ministre de l’Éducation nationale Savary prévoyait d’intégrer les écoles privées catholiques dans un grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale
http://www.live2times.com/1994-un-million-de-personnes-manifestent-en-france-contre-la-loi-bayrou-e--6411/
En 1993, le ministre de l’éducation nationale F Bayrou fait adopter une loi permettant aux collectivités territoriales de financer plus librement les écoles privées , ce qui provoque la colère des partisans de l’école publique
C l’évolution de la laïcité aujourd’hui
Quel problème nouveau est posé à l’école publique ? Est-ce le signe religieux en lui-même qui pose problème ?
En quoi ce discours montre-t-il que la religion musulmane est aujourd'hui au cœur des enjeux liés à la laïcité en France ?
Montrez que ce discours du ministre de l’intérieur défend la tradition républicaine de la laïcité
Les ultra-catholiques sont parvenus pour la première fois, dimanche 20 novembre 2011, à perturber Golgota Picnic (pièce de théatre) lors de leur dernière manifestation à Toulouse, avant de nouvelles protestations à Paris contre ce spectacle qu'ils jugent blasphématoire
Pourquoi ces musulmans prient-ils dans la rue ?