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GRATUIT Ne peut être vendu 1960-2015 INDÉPENDANCE ? Communales 2015 • Pèlerinage • finanCement de l’ éConomie 55 ans après, la situation politique, économique et militaire du Mali interpelle. Journal du Mali www.journaldumali.com L’hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 2015

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GRATUITNe peut être vendu

1960-2015

Indépendance ?

Communales 2015 • Pèlerinage • finanCement de l’ éConomie

55 ans après, la situation politique, économique et militaire du Mali interpelle.

Journal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 2015

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ÉDITOCrise d’adolescence

Cinquante cinq ans, c’est l’âge où l’on est considéré comme un « jeune vieux », voire un

senior. Pour beaucoup, c’est déjà l’âge de la pré-retraite, celui où l’on peut enfin relâcher la pression et profiter de son temps libre pour savourer les petits plaisirs de la vie, après un parcours professionnel bien rempli. Mais à l’échelle d’un État, cinquante cinq ans c’est un autre âge. Celui de l’adolescence. L’âge où l’on traverse des crises, parfois existentielles, où l’on se remet en question, souvent doulou-reusement, avant d’entrer de plein pied dans l’âge adulte. Le Mali de 2015 est à la croisée des chemins. Il se trouve justement dans cette période trouble, où il voit sa souve-raineté mise à mal, son avenir qui lui échappe car décidé ailleurs, son ar-mée en reconstruction après avoir subit le pire, le spectre de la division planer, ses valeurs attaquées par un obscurantisme plus que daté, et ses citoyens en plein doute sur l’exis-tence même de la nation malienne. Finalement peu réjouissant, ce cin-quante cinquième anniversaire a de singulier le fait qu’il correspond à l’année du centenaire du père de l’indépendance, Modibo Keïta. Les commentaires des observateurs de notre vie nationale ne manque-ront pas d’insister sur le contraste entre l’euphorie des premières an-nées, et la morosité ambiante plus d’un demi siècle plus tard… Qu’à cela ne tienne, la vie des nations est faite de hauts et de bas. Comme le montrent tant d’exemples dans l’Histoire du monde, un pays qui doute est un pays sur la bonne voie. À condition qu’il tire les leçons du passé, se concentre sur l’avenir, et puise au fond de son âme, grâce à un leadership éclairé, la force né-cessaire pour un rebond salutaire. Impossible n’est pas malien.

MahaMadou [email protected]

ILS ONT DIT...• « Il n’y a pas un autre type de retour à la normale que nous attendons que celui qui a été proposé par la commu-nauté internationale... Tant que ce re-tour à ces positions n’est pas effectif, il n’est pas question pour nous d’en-tamer quoi que ce soit ». almou ag Mohamed, porte-parole du HCUa, membre de la CMa au Studio Tamani.

• « Nous nageons en pleine ignorance délibérée des droits de la défense et en pleine violation du secret de l’ins-truction doublées de cachoteries in-dignes d’un État de droit ». Mohamed Tabouré, leader du MP22.

RENDEZ-VOUS

Forum de l’Entrepreneuriat malien à Paris (FEMAP 2015).

19 septembre 2015 :1

Fête de Tabaski.24 septembre 2015 :2

26 septembre 2015 :3Concert de Serge Beynaud au Stade Modibo Keita, par Global Com.

27 septembre 2015 :427ème édition de la Traversée Gorée-Dakar à la nage.

UN jOUR, UNE DaTE16 septembre 2003 : Alpha Oumar Konaré prend ses fonctions à Addis-Abeba comme  Président de la commission de l’Union africaine.

Youssouf Bathily, élu nouveau président de la CCIM (Chambre de commerce et d’industrie du Mali) le 14 sep-tembre. Il a battu son challenger Ousmane Djiteye par 108 voix contre 93.

UP

L’armée égyptienne qui a ouvert le feu « par erreur » le di-manche 13 septembre sur quatre pick ups qui transportaient des touristes mexicains, les confondant avec des djihadistes qu’ils poursuivaient. Bilan: 8 morts. D

OWN

le nombre d’attaques contre la MINUSMa depuis son déploiement en juillet 2013.

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La PHOTO DE La SEMaINE

Le prêcheur malien El Hadj Issa Sacko alias Karamoko Bêfo, a perdu la vie lors de l’effondrement d’une grue à la Mecque le 11 septembre 2015.

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Aux yeux de beaucoup d’observa-teurs africains, 55 ans paraissent bien peu pour acquérir une réelle indépendance. Que se soit sur les plans politique, militaire, ou économique, de nombreux États africains demeurent sous tutelle. Qu’en est-il du Mali ?

Le 22 septembre marque la date symbolique de l’accession du Mali à l’indépendance sous la fé-

rule de feu Modibo Keïta, dont le cen-tenaire vient d’être fêté le 4 juin 2015. Mais que reste-t-il de cet héritage célé-bré chaque année par un simple dépôt de gerbe de fleurs au pied du monu-ment éponyme ? Un témoin, parmi les anciens compagnons de Modibo Keita, l’emblématique Amadou Seydou Trao-ré, dit Amadou Djicoroni, évoque avec nostalgie cette époque glorieuse, qui vit l’éclatement de la Fédération puis la proclamation de l’indépendance du Mali: « Ce fut un moment très poi-gnant. Pour un pays pauvre et encla-vé, prendre une telle décision était un acte courageux, qui a donné lieu à des scènes d’enthousiasme extraor-dinaires », narre-t-il a l’hebdomadaire Jeune Afrique. Dès lors, le Soudan français devenait Mali, juridiquement indépendant, et membre à part entière de l’Organisation des Nations unies. Pourtant, « comme la plupart des États africains d’Afrique francophone, le Mali n’est indépendant que de nom », sou-ligne Assane Koné, rédacteur en chef du site Notrenation.com.

Indépendance de façade ?Que signifie être indépendant pour un pays libéré de la colonisation en 1960, dont la souveraineté est aujourd’hui remise en question par la présence de forces étrangères venues le secourir ? 52 ans après le départ de l’armée fran-çaise, elle était déjà de retour ! Non pas en tant que force d’occupation ou coloniale, mais suite à l’appel des au-torités maliennes en janvier 2013, pour contrer l’avancée djihadiste qui mena-çait le sud du pays, après avoir occupé le nord. Tout un symbole, qui illustre l’échec des dirigeants successifs dans la construction d’une armée nationale

digne de ce nom, principal outil aux mains d’un État pour préserver sa souveraineté et ainsi garantir son indépendance. La présence de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), dont les décisions apparaissent parfois en contradiction avec l’idée même de souve-raineté nationale, est « un crève-cœur pour nombre de patriotes, et une insulte à notre indépendance », témoigne un diplomate malien à la retraite.

Pour ce qui est de l’écono-mie, la domination moné-taire de l’ancienne puis-sance coloniale continue à travers le franc CFA, malgré des tentatives d’autono-misation dans les années soixante. Pour preuve, la monnaie des anciennes colonies fran-çaises porte encore aujourd’hui le nom de « Franc », abandonné depuis 2001 par… l’ancienne colonie ! Avec une monnaie indexée à l’euro, le Mali, comme tous les pays de la zone franc, est tributaire de la politique monétaire décidée à Francfort par la Banque centrale européenne. Le débat sur le maintien ou pas du franc CFA est régulièrement posé, comme l’a fait en août dernier Idriss Deby Itno, président du Tchad. Quant au secteur productif, les

grandes entreprises nationales lancées par Modibo Keïta pour développer le tissu industriel, telles que la Compagnie ma-lienne des textiles (COMATEX), la Société nationale des tabacs et allumettes (SONA-TAM) ou l’Huilerie cotonnière du Mali (Hui-coma), ont été reprises par des capitaux étrangers, ou ont périclité pour raison de mauvaise gestion. Le partenariat écono-mique, autrefois dominé par la France, a certes largement été diversifié au profit de la Lybie (hôtellerie), de la Chine (com-

merce, infrastructures), des Anglo-Saxons (mines), ou du Maroc (finance), mais le fait que des pans entiers de l’économie échappent aux acteurs nationaux, qui manquent de capitaux et parfois de compétences,

révèle une certaine forme de dépendance. Conséquence, le Mali possède peu de leviers pour orienter sa politique écono-mique, un constat accentué par la forte implication des institutions de Bretton Woods et des bailleurs bilatéraux, qui fi-nancent une part non négligeable du bud-get national (voir page 6).

Sur le plan politique, à la différence des pays anglophones, comme le Ghana, le Nigeria ou l’Afrique du Sud libérée de

Modibo Kéïta signant la proclamation de la République du Mali décidée par le congrès extraordinaire de l’US-RDA.

« Le Mali comme la plu-part des États africains, notamment de l’afrique francophone, ne sont in-dépendants que de nom. »

1960–2015 : 55 aNS aPRèS, LE MaLI EST-IL INDÉPENDaNT ?

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l’Apartheid, où l’ancienne puissance co-loniale s’est véritablement désengagée, les pays francophones ont, en dehors de quelques exceptions, subit la tutelle fran-çaise. « Système basé sur l’ensemble des relations, des réseaux d’influence et des mécanismes politiques, économiques et militaires », la Françafrique a permis à la France de continuer de désigner les dirigeants des pays africains, pourtant indépendants, tout en gardant la main mise sur les ressources naturelles. L’arri-vée d’une nouvelle génération de leaders africains et français a toutefois atténué ces relations depuis plusieurs années. Et pourtant, aucune élection dans l’ancien pré-carré ne se fait sans que les prin-cipaux candidats n’entreprennent des tournées à Paris pour tenter d’obtenir un soutien, parfois décisif. Le Mali n’y fait pas exception.

Sortir des schémas mentaux…Le discours du président Ibrahim Bou-bacar Keïta (IBK), lors de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation le 15 mai 2015, a montré toute l’irritation d’un chef d’État suite aux propos pater-nalistes tenus par Hervé Ladsous, secré-taire général adjoint des Nations unies. Conscient des enjeux de l’heure et de la faiblesse militaire du Mali, IBK a laissé jaillir quelques vérités. « Le Mali n’est ni le Ghana, ni l’Afrique du Sud, anciens élèves des puissances anglo-saxonnes, analyse cet éditorialiste. Il me semble voir en chaque Malien un fort désir de sou-veraineté héritée du passé glorieux des empires songhaï, mandingues et peuls, mais d’un autre côté, il existe cet asser-vissement économique si fort envers les bailleurs, de ceux qui prétendent vouloir développer le pays. »

Pour beaucoup, l’indépendance reste donc une illusion. D’autant plus que la dépendance est avant tout culturelle. Lorsque les élites d’un pays ont majo-ritairement été formées en France et y passent une bonne partie de leur temps libre, elles gardent des réflexes parfois inconscients, qui ont la vie dure. Pour acquérir la véritable indépendance, un changement de mentalité s’impose donc.

MaMe diarra dioP

22 septembre 1960 :Modibo Keïta proclame l’indépen-dance du Mali après l’éclatement de la Fédération du Mali, regrou-pant le Sénégal et le Soudan.19 novembre 1968 :le lieutenant Moussa Traoré orga-nise un coup d’État et renverse Modibo Keïta.16 mai 1977 :Modibo Keïta meurt en détention à Bamako à l’âge de 62 ans dans des circonstances non élucidées.26 mars 1991 :La révolution démocratique conduit à la chute du Général Moussa Traoré, destitué par le lieutenant Amadou Toumani Touré.22 mars 2012 :À son tour Amadou Toumani Touré est renversé par les putschistes d’Amadou Haya Sanogo, entraî-nant l’occupation des 2/3 du territoire national.11 janvier 2013 :L’opération Serval, orchestrée par la France, stoppe l’avancée des djihadistes au centre du Mali mais empêche l’armée malienne d’accé-der à Kidal.

REPÈRES

Modibo Kéïta signant la proclamation de la République du Mali décidée par le congrès extraordinaire de l’US-RDA.

1960–2015 : 55 aNS aPRèS, LE MaLI EST-IL INDÉPENDaNT ? 3 QUESTIONS À

Bakary Kamian : Juridiquement, je me sens dans un pays souverain. La souveraineté juridique du Mali n’est pas à remettre en cause. Le Mali est constitutionnellement une nation souveraine. Pour d’autres aspects, je préfère que vous demandiez aux hommes politiques de vous édifier. Je ne suis pas politicien pour m’attarder sur la question.

B.K : Je sais d’où nous venons, mais je ne sais pas où nous allons. Deman-dez aux politiques ce qu’ils ont fait de l’indépendance jusqu’à nos jours et pour la souveraineté du Mali. Moi, j’ai renoncé à ma nationalité française pour le Mali, parce que je voulais être citoyen d’un pays indépendant.

B.K : L’indépendance du Mali a été proclamée le jeudi 22 septembre 1960 au Lycée technique. J’étais là dans la salle. C’est Drissa Diarra, secrétaire politique de l’Union sou-danaise – Rassemblement démo-cratique africain (US-RDA) qui a fait la première intervention. Ensuite Modibo Keïta, Secrétaire général de l’US-RDA, est intervenu pour procla-mer l’indépendance du Mali en ces termes : « La République du Mali est née. Le Mali continue ». C’était à l’oc-casion du Congrès national du Mali. Ainsi est né le Mali indépendant.

Modibo FoFaNa

1 JDM-L’hebdo : Le Mali est-il un État souverain ?

2 Beaucoup pensent que le Mali est aujourd’hui sous

tutelle suite aux événements de 2012, partagez-vous ce constat ?

Historien, écrivain et agrégé de géographie, Bakary Kamian est un témoin des premières heures de l’Indépendance. Il jette un regard circonspect sur le Mali 55 ans après.

Bakary KAMiAn

3 Comment avez-vous person-nellement vécu l’indépen-

dance du Mali en 1960 ?

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LE DÉBaT

Le Mali peut-il retrouver sa souveraineté sur Kidal ?

CONTREPOUR aBDOULayE GUINDO

rÉDaCTeUr eN CHeF DU JoUrNaL Le ProCèS-verBaLJ’estime qu’au vu de ce qui se passe sur le terrain, notre pays a de moins en moins de chances de récupérer la région de Kidal. En effet, le MNLA fait la loi dans la région, après avoir chassé l’armée de

Kidal. Ajouté à cela, la région faisant l’objet d’enjeux géos-tratégiques, elle est verrouillée à double tour par les forces française et onusienne. Avec l’absence de l’armée et de l’administration dans toute la région, en dépit de l’accord de paix, on assiste à une autonomie de fait. Pourquoi, alors ne pas croire qu’elle sera transformée en autonomie de droit ?

ProPos recueillis Par Moussa MaGassa

aLExaNDRE CaPRON

JoUrNaLISTe-rÉDaCTeUr PoUr FraNCe24.CoM eT LeS oBServa-TeUrSDifficile de faire un pronostic sur la ques-tion. Cette ville est une vraie cocotte-minute, où la situation évolue aussi vite qu’elle ne se stabilise. Le vivre-en-

semble est une notion qui a été écorchée dans la région, et je crois que c’est en dépassant les notions de territoire et d’État que cette question pourra se régler, ce qui n’est pas évident. Il faudra du temps à Kidal.

TUTELLE ÉCONOMIQUE : LE MaLI, SUPER ÉLèVE ?

L’aide est-elle toujours fatale ? Pour l’économiste zambienne Dam-bisa Moyo, la réponse est oui.

En maintenant leur appui financier, les institutions de Bretton Woods, Banque mondiale et Fonds monétaire internatio-nal (FMI), de même que les partenaires bilatéraux, empêcheraient les États en développement de décoller sur le plan économique, car l’aide créérait une cer-taine forme de dépendance aliénant toute initiative pour créer des richesses localement. À regarder de près le cas du Mali, l’aide des bailleurs est une constante, qui s’explique par plusieurs facteurs. D’abord un budget déficitaire du fait de recettes fiscales faibles qui peinent à couvrir les dépenses de l’État. Ensuite, une bonne partie du bud-get est absorbée par les salaires et le fonctionnement, laissant peu de marge pour les dépenses d’investissement. C’est pourquoi « une grande partie de l’aide extérieure est allouée aux projets de développement », nous explique cet économiste à la BCEAO. Dès lors, le processus de dépendance s’enclenche,

car il oblige les États à orienter leur poli-tique dans le sens voulu par les bailleurs/payeurs, mais aussi à devoir rembour-ser la dette et les intérêts, pour obtenir d’autres aides. Redoutable cercle vi-cieux…

Pour ce qui est du budget malien, l’ap-port des partenaires représente entre 15 et 20%. De 18,14% en 2011, il a chuté à 1,2% en 2012 pour cause de coup d’État, avant de remonter à 15% en 2015. « Si cette aide n’existait pas, il serait difficile de boucler le budget », renchérit notre économiste. L’année dernière, l’aide bud-gétaire s’élevait à 157 milliards de francs CFA, contre 286 milliards en 2015, sur un budget de 1 881,168 milliards.

Le Mali est encore dépendant des bailleurs comme le FMI pour soutenir son budget.

Le fardeau des pays africains a souvent été la dette financière due à l’ancienne puissance coloniale, et aux bailleurs multilatéraux. Un engrenage difficile à arrêter.

Pour limiter la dépendance aux bailleurs, une solution serait d’émettre des bons du trésor ou des obligations d’État placées sur les marchés internationaux, auprès d’investisseurs institutionnels, moins re-gardants sur la manière dont l’argent ain-si levé est dépensé. Malheureusement, ces modes de financement ne sont pas encore très ancrés dans les pratiques financières maliennes, contrairement à la Côte d’Ivoire ou le Sénégal. La préfé-rence nationale va encore au prêt clas-sique, qu’il faut payer un jour ou l’autre, ce qui contribue à maintenir la dépen-dance financière, et donc politique.

MaMe diarra dioP

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TENUE DE ÉLECTIONS COMMUNaLES : POUR-QUOI MOUSSa MaRa y TIENT

Les nombreuses voix qui s’élèvent pour réclamer un report des élections com-

munales et régionales prévues le 25 octobre avancent comme principaux arguments l’insécu-rité qui règne dans le nord du pays, et l’impossibilité pour des milliers de réfugiés et déplacés de prendre part à un scrutin de proximité. L’unanimité des partis politiques, de même que l’hostilité des groupes armés, ont poussé le gouvernement à recevoir de nouveau les partis et la société civile le mardi 15 sep-tembre. Il est fort probable qu’il annonce, soit un report intégral, soit un report dans les zones du pays qui échappent au contrôle de l’État. Cette dernière posi-tion est soutenue par Moussa Mara, ancien Premier ministre, qui s’est fendu d’une tribune dans la presse pour défendre son point de vue. « (…) Faut-il remettre en cause des consul-tations électorales concernant près de 720 circonscriptions car une cinquantaine d’entre elles présentent des risques ? Des scrutins mobilisant plus de

La date de dépôt des listes est close depuis le jeudi 10 septembre pour les

candidats aux élections com-munales. Les élections du 25 octobre seront couplées aux régionales, une première au Mali. Sur tout le territoire, ce sont 3 324 listes de candidats aux élections communales et

6 millions d’électeurs car moins de 10% d’entre eux risquent d’avoir des difficultés de voter? Assurément non si les condi-tions permettent que ces élec-tions se tiennent à peu près normalement et si cette assu-rance est donnée par les autori-tés », écrit-il dans un long texte qui s’appuie sur certaines dis-positions de l’accord de paix.Pourquoi l’ancien maire de la Commune IV de Bamako, et président du parti Yelema, prend-il le contre-pied de la classe politique ? La réponse se trouve sans doute dans sa volonté de conquérir la mairie de la capitale. Candidat déclaré depuis plusieurs mois, Moussa Mara fait face à Issa Guindo, à la tête de la liste du Rassemble-ment pour le Mali (RPM), qu’il a déjà écarté de la mairie de la Commune IV en 2009, Demba Fané, candidat du principal parti d’opposition, l’Union pour la ré-publique et la démocratie (URD)

35 pour celles des régionales. La capitale malienne a enre-gistré 112 listes pour l’élection des conseillers communaux et 9 listes pour la mairie du Dis-trict de Bamako. À Kayes, en première région, on compte 569 listes pour les commu-nales et 4 pour l’élection régio-nale. À Koulikoro, 718 contre

Malgré la quasi unanimité sur le report des élections régionales et communales du mois prochain, quelques irréductibles plaident en-core pour le respect du calendrier. C’est le cas de Moussa Mara, candidat dé-claré à la mairie du District de Bamako.

8, Sikasso 825 contre 7, Ségou 555 contre 7, Mopti 407 contre 3, Tombouctou 130 contre 0, Gao 57 contre 4 Kidal 5 contre 2. À noter, que seule la com-mune de Tombouctou n’a pas fourni de listes pour les deux élections communale et régio-nale. Cela dit, la probabilité d’un report des élections étant

forte, beaucoup de correc-tions sont à envisager sur les futures listes. L’impli-cation des mouvements armés risque de fortement changer la configuration des listes dans les régions du nord.

Modibo FoFaNa

Élections : 3 324 listes aux communales et 35 pour les régionales

EN BREFMISSIoN eUTM : IBK vISITe PoUr La Pre-MIere FoIS Le CeNTre De KoULIKoro

et ancien maire de la Commune V, et le sortant Adama Sangaré, plusieurs fois emprisonné pour malversations présumées, et actuellement suspendu. Au-trement dit, des poids légers face à un jeune ambitieux, qui bénéficie de son aura d’ancien Premier ministre et sans doute de moyens importants. Redou-tablement organisé, Mara, qui n’a cessé de mener campagne depuis son limogeage de la Pri-mature en janvier 2015, est allié à d’autres partis de la majorité. Si les élections devaient se te-nir le 25 octobre, il a, selon de nombreux observateurs, « de grandes chances de l’emporter car les autres candidats auront peu de temps pour battre cam-pagne ». Un report leur permet-trait de mieux se préparer, voire de désigner de nouvelles têtes de liste, moins marqués par les scandales de corruption fon-cière.

M. c

Moussa Mara est candidat à la mairie du District pour les communales 2015.

Le président de la Répu-blique du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keïta, visitera ce jeudi 17 septembre, pour la première fois, la mission EUTM Mali qui a signé avec notre pays plusieurs conventions de formation des forces militaires maliennes de-puis les évènements de 2012. Au cours de sa visite, Ibrahim Boubacar Keïta se penchera, entre autres, sur la formation des commandants de compagnie et le batail-lon GTIA 5 “DEBO” en entrainement depuis plu-sieurs semaines avec la mission européenne. Le président malien sera reçu et accompagné lors de cette visite par le com-mandant de la mission, le général de brigade Franz Pfrengle (DEU). Une visite symbolique qui marque la volonté du chef de l’État de poursuivre l’oeuvre de refondation de l’armée malienne.

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Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 20158 9Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 2015

Jean-Marie Idrissa SAngArÉ

au quartier Hippodrome, les jeunes connaissent tous celui qu’ils consi-

dèrent comme un « grand frère ». Ouvert, disponible, «il a nos idées et partage nos visions », apprécie Idrissa Sangaré, jeune habitant de la Commune II et fier de son homonyme qui a réalisé de nombreuses infrastructures sociales dans cette circons-cription.Né à Bamako il y a 50 ans, le ministre de la Communication du premier gouvernement de l’ère IBK, a fait des études en ingénierie du génie électrique au Canada avant de rentrer au Mali en 1991. Recruté à EDM S.A, il y passe quinze ans avant de partir s’investir dans le privé. Il crée une société et gère un projet de production électrique privée à Sirakoro (Bamako). En 2012, « quand tous les problèmes du Mali se sont étalés aux yeux du monde, avec certains jeunes, nous avons décidé de nous impliquer dans la politique ». Un engagement qui avait en fait débuté quinze ans plus tôt, au sein du parti US-RDA, pour lequel il a été candidat lors de législatives de 2007, finissant au second tour.De l’expérience Convergence d’actions pour le peuple (CAP), dont il est membre fondateur, il retient une leçon: « il faut se préparer si l’on veut aller loin». Des dissensions au sein du

parti au moment de la prési-dentielle entraînent la scission, et avec un groupe d’amis, il quitte la CAP pour soutenir le candidat IBK, dont il sera le directeur adjoint de cam-pagne. En septembre 2013, c’est l’entrée au gouverne-ment, où Jean-Marie occupe le département de la commu-nication et des nouvelles tech-nologies, à la grande surprise de ses nombreux soutiens, qui le voyaient plutôt à l’éner-gie. Dans la foulée, nait en novembre Jamaa qui, opposé à la liste conduite par Karim Keïta, échoue à faire élire des députés en Commune II. « La particularité de notre parti, au-delà des discours, c’est le comportement, explique le président qui estime qu’il faut refaire l’éducation politique du peuple (Jamaa, en bambara). « Jamaa s’adressant surtout à la tranche jeune de la popu-lation, nous devons permettre que cette population soit à niveau de responsabilité pour assurer ses charges futures. Dans le réarmement moral du Malien, l’encadrement est très important pour ancrer les leaders de demain», assure-t-il. « On a suffisamment donné dans la médiocrité dans ce pays, tâchons à présent de cultiver l’excellence » conclut-il. Un crédo qui le pousse à s’investir depuis 2014 dans le projet de construction d’une centrale électrique privée, en partenariat avec un groupe chinois et EDM. « Rassembleur », « à cheval sur ses principes », les avis sont quasi unanimes quand on interroge ceux qui l’ont côtoyé. Lui-même se recon-nait têtu, « si on le prend dans le sens de quelqu’un qui ne lâche pas facilement prise». Avec JAMAA, Jean-Marie Sangaré entend bien aller le plus loin possible, avec en ligne de mire, les prochaines communales.

célia d’alMeida

En 2013, il prenait le lead d’un groupe de jeunes pour créer un parti poli-tique. Trois ans plus tard, l’ancien ministre de la Communication se veut le porte-parole d’une géné-ration « real politik ».

« avec JaMaa, former les leaders de demain »

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Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 201510 11Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 2015

FINaNCEMENT DE L’ÉCONOMIE : DES OUTILS POUR INVESTIRPour financer leurs éco-nomies, les États comme les entreprises ont à leur disposition plusieurs ou-tils. Ceux-ci permettent de mobiliser des fonds pour mettre en œuvre les projets de développement ou parer à des situations d’urgence. Décryptage.

Le Mali sort lentement d’une crise qui aura eu un impact certain sur

son développement. La crois-sance a fortement ralenti en 2012, avant de reprendre en 2013, avec des institutions reconnues par la communauté internationale. Cette dernière a été le principal pourvoyeur de fonds du « retour » du Mali. Mais, il existe d’autres sources de financements qu’utilisent les États pour attirer des fonds. Les principales sont les bons du Trésor et les emprunts obli-gataires.

Les bons du Trésor sont des titres d’emprunts émis par l’État, par l’intermédiaire du Trésor public. L’acheteur d’un bon du Trésor se retrouve donc créancier de l’État, qui s’engage alors à rembourser l’acheteur à une échéance dé-terminée, au maximum deux ans, et avant cette échéance, à lui verser régulièrement des intérêts. L’État du Mali a régu-lièrement recours à cet outil. La dernière émission de titres publics du Mali a permis en juin dernier de lever près de 82 milliards de francs CFA, pour une durée de 24 mois. C’est le moyen le plus simple de mobi-liser des fonds pour faire face à des dépenses, explique Ama-dou Cissé, Directeur général de la Société générale d’inter-médiation (SGI-Mali). Le défi-cit du budget 2015, de 70,920 milliards, a ainsi été financé par des ressources provenant

entre autre de la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunts émis par le Trésor.

« Mais ce n’est pas l’opération la plus intéressante, car elle n’est pas sur le long terme», tempère-t-il. Selon lui, les emprunts obligataires « per-mettent d’aller chercher de l’argent, de faire connaitre la signature du pays et de valo-riser cette destination auprès des investisseurs ». Il s’agit d’un instrument financier émis par une personne morale (État, collectivité publique, entreprise publique ou privée), qui reçoit en prêt une certaine somme d’argent de la part des souscripteurs. Contrai-rement à des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, qui à elle seule a levé plus de 1 000 milliards de francs CFA ces dernières années, le Mali n’utilise guère cet outil. Ama-dou Cissé estime que le Mali doit impérativement se tour-ner vers cette solution, pour financer les nombreux projets en cours, sur du long terme, les échéances des emprunts allant de trois à dix ans. Il faut toutefois noter que plusieurs entreprises maliennes y ont recours, à l’exemple d’établis-sements financiers tels que la Banque de l’habitat pour le Mali et la Banque nationale

pour le développement agri-cole ou encore la SOMAPP.Sur les marchés financiers sous-régionaux, les entre-prises privées maliennes brillent par leur absence. Au-cune n’est à ce jour cotée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), contre une trentaine pour la Côte d’Ivoire, trois pour le Sénégal ou encore une pour le Bénin. « Être coté à la Bourse est pourtant une très bonne chose. Car pour lancer une opération, il faut l’aval du Conseil régional à Abidjan, et avoir des comptes sains et structurés. Les sociétés ma-liennes devraient s’adonner à cet exercice qui leur permet-trait de mobiliser des sommes que les banques peuvent dif-ficilement mettre à leur dis-position, et à des taux défiant toute concurrence ! », explique M. Cissé. En ce qui concerne les investisseurs privés qui achètent des actions à la BRVM, Amadou Cissé assure qu’il est inutile de « prêcher des convertis. Ils sont nom-breux, les Maliens au capital de sociétés comme la Sona-tel ou l’Onatel », les Télécoms étant un secteur très prisé. Un investissement beaucoup plus rentable que de construire des immeubles…

célia d’alMeida

EN BREF

Dans le cadre du plan national d’investissement de l’agriculture, le gou-vernement du Mali va in-jecter une enveloppe de quatre milliards de francs CFA dans le secteur agri-cole. Cette mesure a été prise à l’issue d’une rencontre, lundi 14 sep-tembre, entre les cadres du ministère de l’Agri-culture et le représentant Afrique de l’Ouest et du Centre de l’agriculture au sein de la Banque mon-diale, en visite au Mali. Le plan national d’inves-tissement de l’agricul-ture compte renforcer les capacités des 50 % de la population rurale ainsi que la mise en œuvre de mesures visant à assu-rer la compétitivité des filières agro-pastorales.

4 MILLIarDS PoUr L’agrICULTUre MaLIeNNe

Le Mali aurait tout intérêt à lever plus de fonds sur les marchés financiers.

L’ex-président de la Banque africaine de développement, le Rwandais Donald Kabe-ruka, est désormais à l’Université d’Harvard. Il y officiera au sein du Centre pour le leader-ship public (Center for public leadership – CPL). Fondé en 2000, le CPL forme chaque année de talentueux profils avec l’ambition de les prépa-rer à devenir des leaders capables de prendre des décisions dans des envi-ronnements complexes et changeants.

KaBerUKa À Har-varD

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Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 201510 11Journal du Mali - l’Hebdo N° 23 du 17 au 23 septembre 2015

Depuis l’enfance, Amina Sidibé a toujours été passionnée par l’éle-

vage et la nature. Pour débu-ter, elle commence à exploiter une ferme familiale de 2,5 hec-tares sur fonds propres, avec deux basse-cours et emploie un vétérinaire à temps partiel en plus d’un chauffeur. Avec la ponte d’œufs, le poulet de chair, et la production de fruits dans le verger contigu, principalement des mangues, oranges et papayes de sai-son, Amina a tout de suite diversifié ses activités. « Notre chaîne de distribution s’ap-puie essentiellement sur des femmes qui revendent nos

poulets sur les marchés de la capitale ». En 2014, la ferme, qui compte 5 poulaillers, a produit environ 15 000 sujets. Pour les œufs, le rendement journalier varie entre 100 et 150 alvéoles, et pour le poulet de chair, environ 1 000 sujets par mois selon les périodes. Un chiffre que veut doubler la jeune entrepreneure dès l’an prochain.Si l’élevage reste très informel en matière de distribution, de conditionnement et d’achemi-nement des poulets, le coût des aliments, environ 70% du coût de revient, pèse lourd sur les charges, explique Amina. Et avec les fluctuations du prix du poulet, entre 1 800 francs CFA et 2 300 francs CFA le kilo, la marge bénéficiaire varie et est souvent réduite. Cela dit, « Chez la fermière » on parvient tout de même à réaliser un chiffre d’affaires en millions de francs CFA par mois.

Ambitieuse, Amina Sidibé tend vers la modernisation de son entreprise, constituée d’une dizaine d’employés.

Aération des poulaillers, hy-giène et stockage, véhicule de livraison, deux plumeuses, ainsi que l’installation d’un système basé sur l’énergie solaire, figurent dans son pro-gramme de développement. L’idée est d’avoir également un point de distribution fixe où viendront s’approvision-ner les femmes en attendant un circuit plus large, notam-ment les supermarchés et les restaurants. À terme, Amina, que la concurrence de gros exploitants comme Sodouf stimule, rêve que « Chez la fermière » devienne leader sur le marché. Pour la fin d’année, elle a prévu de lancer un nou-veau produit : du poulet fumé 100% malien…

MaMe diarra dioP

« Chez la fermière » : l’élevage autrement

retrouvez tous les entrepreneurs

sur

En 2008, Maïga Amina Sidi-bé se lance dans l’élevage de poulets fermiers. Des projets plein la tête, elle envisage de moderniser son affaire pour en faire une entreprise leader sur le marché.

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Après la tragédie du ven-dredi 11 à la Mecque, les autorités religieuses et celles du royaume saoudien ont cependant maintenu le pèlerinage. D’autres grues planent pourtant au dessus des pèlerins…

TRaGÉDIE aU HaDj, La SÉCURITÉ EN QUESTION

Le hadj est le cinquième pilier de l’Islam. Dans le Coran, sourate 3, verset

97, on peut lire : « Et à Dieu le devoir sur les êtres d’accomplir le pèlerinage de la demeure, pour quiconque en a les moyens (...) ». Chaque année, plus de 2 millions de fidèles accomplissent ainsi ce devoir. Environ huit cent mille pèlerins étrangers sont déjà arrivés à la Mecque pour le hadj, qui débu-tera le 21 ou le 22 septembre.Il est certain que cette édition 2015 se déroulera sous des auspices particuliers, depuis le tragique accident qui a causé la mort de 107 personnes, dont le célèbre prêcheur malien, l’imam El Hadj Issa Sacko, dit Karamoko Bêfo. Le ven-dredi 11 septembre, aux envi-rons de 17 heures, peu avant la prière de 18h, une grue s’abat sur la grande mosquée de la Mecque. Les blessés se comptent par centaines et tous se posent la même question : pourquoi et comment cet engin est-il tombé sur le lieu saint ? Les autorités saoudiennes ex-pliquent l’accident par le fait du mauvais temps. La grande mosquée, en travaux pour aug-

menter sa capacité d’accueil de 400 000 m2, pour accueil-lir 2,2 millions de pèlerins, est entourée d’une forêt d’écha-faudages et autres matériels. « Il est difficile de comprendre qu’une grue tombe sur la mos-quée dans laquelle les pèlerins sont en prière. Il faut situer les responsabilités, une telle situa-tion n’est pas normale », décla-rait un blessé algérien sur les antennes de France 24.Alors que le hadj proprement dit débute la semaine prochaine et qu’une affluence record est at-tendue, cet accident remet en cause les conditions dans les-quelles se tient le pèlerinage. Les autorités saoudiennes ont tenté de rassurer : « Nous al-lons enquêter sur les causes, et ensuite nous annoncerons les résultats aux citoyens », a déclaré le roi Salmane. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le souverain a annoncé mardi l’exclusion du groupe Bin Laden, l’entreprise qui effectuait les travaux, des appels d’offres et des nou-veaux projets publics. En outre,

ECHO REGIONS

Après les violences subies pendant l’occupation des régions nord du Mali, un projet d’appui au renforcement des capacités de résilience aux conflits des femmes et des filles dans les zones de Tombouctou et Gao voit le jour. Financé conjointement par le PNUD, le gouvernement du Mali, le Fonds pour la consolidation de la paix et l’ONUDI, il a été lancé le 15 septembre au Centre Ahmed Baba de Tombouctou. Doté d’un montant de 2 millions de dollars, soit plus d’un milliard de francs CFA, le fonds permettra de mettre en œuvre des actions dans dix communes des régions de Gao et Tombouctou. Elles porteront sur la réconciliation nationale, la réforme du sec-teur de la justice et de la sécurité, la restauration de l’autorité de l’État et la gouvernance locale inclusive, ainsi que sur la réintégration communautaire des réfugiés et des déplacés internes.

MaMe diarra dioP

les membres de son conseil d’administration sont interdits de quitter le pays jusqu’à la fin des poursuites judiciaires qui seront engagées contre le constructeur, propriété de la famille de l’ancien leader d’Al Qaeda, Oussama Ben Laden. Selon le rapport d’enquête, le groupe, pourtant mondiale-ment réputé, serait en « partie responsable », pour n’avoir «pas respecté les normes de sécurité ».Nul doute que les pèlerins auront une pensée pour les victimes. Selon Mouhama-dou Konta, imam adjoint de la mosquée du Haut conseil islamique, située à l’ACI 2000, « c’est la volonté de Dieu et nul ne peut aller contre elle ». Il ajoutera qu’il est dit dans le Livre Saint que celui qui meurt sur la voie de Dieu est promu au paradis. Mourir à la Mecque pendant le pèlerinage est donc perçu comme une grâce.

Moussa MaGassa

SoUTIeN aUx FeMMeS eT FILLeS De gao eT ToMBoUCToU

EN BREF

La toute première com-pétition de photogra-phies panafricaines autour de l’Afrique mo-derne, a invité les pho-tographes amateurs et professionnels à propo-ser des prises de vue symbolisant la crois-sance et le développe-ment de l’Afrique, qui se matérialisent par des investissements records, l’augmentation des reve-nus, et l’amélioration des conditions de vie. Les photographies récom-pensées illustrent la ville de Luanda en Angola, des champs de blé au Kenya, et un enfant tenant un téléphone cellulaire à la main. Elles ont été sélec-tionnées parmi plus de 700 images proposées par des photographes de 33 pays dans trois catégories : l’industrie, la technologie et les villes. Un prix de 2 000 dollars US a été remis à chaque gagnant de sa catégorie : à Carlos Aguiar d’An-gola (villes), à Ahmed A Osman du Kenya (indus-trie) et à Mohsen Taha d’Ouganda (technologie). Taha a reçu un Grand prix supplémentaire de 2 000 dollars US pour sa photo de l’enfant tenant un télé-phone cellulaire à la main et devient le grand vain-queur du concours. Les photos gagnantes seront diffusées sur la chaine télévisée CNBC Africa, et publiées dans les maga-zines Forbes Africa et Forbes Africa Woman.

PHoTograPHIe aFrICa 2015: UN CoNCoUrS PoUr rÉCoMPeNSer LeS JeUNeS TaLeNTS aFrICaINS

L’effondrement d’une grue à la Mecque a causé la mort de 107 pèlerins.

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Dimanche 13 septembre, coup de tonnerre dans le ciel algérien : Mo-hamed Médiène dit Tawfik, chef

des services de renseignements (DRS) depuis un quart de siècle, a été mis à la retraite. Départ par consentement ou limogeage ? Pour les commentateurs les plus avisés, ce qui est sûr, c’est que c’était prévisible. « Il est difficile de ne pas y voir le signe de la fin d’un très long cycle », estime Saïd Djaffer, éditorialiste au Huffington Post Algérie. Pour beau-coup, « Boutef », 76 ans, diminué par un accident vasculaire cardiaque (AVC) depuis le printemps 2013, est en train de « mettre ses proches à l’abri d’éventuels règlements de compte après son départ». Autrement dit, celui qui est au pouvoir

depuis 1999 serait en train d’envisager une sortie par la petite porte. Du coup, l’hypothèse selon laquelle il préparerait son frère Saïd Bouteflika pour lui succé-der, semble écartée.

b.s

Algérie : Bouteflika, par la petite porte ?

Le double attentat-suicide à Kolo-fata, qui a tué sept personnes et fait une vingtaine de blessés le di-manche 13 septembre, a montré à quel point la violence de la secte islamiste Boko Haram culmine au nord du Cameroun.

NORD CaMEROUN, LE NOUVEaU TERRaIN DE BOkO HaRaM

Maroua, Ashigachia, Mora, Kolo-fata, Kerawa, les populations de ces localités fuient les exactions

de la secte. Pour faire face, une Force d’intervention conjointe multinationale (Multinational Joint Task Force, MNJTF), composée de 8 700 militaires, policiers et civils, à laquelle doivent participer le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, a été mise en place pour mieux coordonner les efforts des diffé-rentes armées.

À en croire le ministre camerounais de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, près de 100 000 per-sonnes ont abandonné les villages visés par Boko Haram. Dans un récent article

émaillé de témoignages, la reporter Jo-siane Kouagheu raconte le calvaire des réfugiés : difficultés pour se nourrir, en-voyer les enfants à l’école, se soigner…

Interrogée, celle qui a rencontré au nord du Cameroun maires et réfugiés, confie qu’ « à Maroua, capitale régionale de l’extrême-nord, frappée à deux reprises, les populations vivent avec la peur au ventre. C’est une réalité pour elles car, ils ont des frères et des sœurs, oncles, tantes, décédés dans les attaques. Il faut ajouter que les mesures de sécurité sont

là pour le leur rappeler : interdiction des motos dans les rues après 20 h ». En ef-fet, peu après l’attentat du 3 septembre à Kerawa, le Cameroun a prévu de dé-ployer 2 000 soldats supplémentaires dans le Nord. « C’est difficile, leur vie a tellement changée. Du jour au lende-main, leur quotidien est devenu infernal. Moi, je suis retournée au Pont vert où il y a eu l’attentat suicide. Les bars étaient vides. Seuls quelques clients osaient s’y aventurer », a-t-elle ajouté.

boubacar saNGare

La secte islamiste radicale Boko Haram gagne du terrain dans le nord du Cameroun.

UNE SEMaINE DaNS LE MONDE

La crise migratoire que traverse l’Europe n’en finit pas. Aucun accord n’a été trouvé lundi 14 septembre à Bruxelles, d’autant que plusieurs pays ont décidé de suivre l’exemple allemand en rétablissant leurs fron-tières, voire en les fermant et en y déployant leur armée. Il était pour-tant question de répartir les 120 000 réfugiés présents en Grèce, en Hongrie et en Italie. Rendez-vous est donc pris le 8 octobre prochain pour de nouvelles discussions. En attendant, quelques mesures ont été arrêtées, telles que la mise en route rapide de « hot spots » en Italie et en Grèce, des structures chargées d’enregistrer les demandes d’asile, la distinction rapide des réfugiés et des migrants irréguliers, et la répar-tition de quelques 40 000 réfugiés présents dans les deux pays médi-terranéens.

QUoTaS MIgraToIreS, La QUeSTIoN QUI DIvISe L’eUroPe

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S P O N S O R I S É Pa R

CaRTONS DE La SEMaINE

La Fédération malienne de handball n’a versé que la somme de 40 000 francs CFA de prime aux joueuses de l’équipe nationale lors des Jeux africains en terre congo-laise.

L’athlète Mamadou Chérif Dia remporte la médaille de bronze aux Jeux africains de Brazzaville. Un nouveau record pour le Mali en triple saut homme, soit 16,55m.

jEUx aFRICaINS À BRaZZaVILLE : LE MaLI DÉFEND SES COULEURS

Depuis le 4 septembre, plus de 8 000 athlètes prennent part à la 11ème édition des Jeux africains

de Brazzaville. Le Mali y est présent avec une délégation de 156 personnes dans dix disciplines. Il s’agit de l’athlétisme, du taekwondo, du karaté, du handball, de l’handisport, de la natation, de l’es-crime, du judo, du basket-ball (hommes et dames) et de la boxe. En effet, il faut rappeler que le Mali avait remporté 8 mé-dailles lors des derniers Jeux à Maputo en 2013. Pour l’instant, le Mali n’a enre-gistré que deux médailles de bronze en escrime et athlétisme avec un nouveau record du Mali en triple saut avec 16m55 dont l’auteur est l’athlète Mamadou Ché-rif Dia. Côté basketball, les Aigles dames et hommes sont en course pour arracher une autre médaille. Le Mali fera-t-il mieux qu’à Maputo ?

Couac chez les handballeuses…

Chou blanc en revanche pour les hand-balleuses du Mali, déjà éliminées après avoir été battues à deux reprises. Évo-luant pour la majorité en Europe, notam-ment en France, les Aigles dames se disent déshonorées par la Fédération malienne de handball qui n’a jusque-là pas versé leur prime. L’une des joueuses évoluant au PSG, exprime son mécon-

De la déception, des couacs mais aussi des sensations fortes pour les Maliens aux Jeux de Brazzaville.

Le Mali est présent à la 11ème édi-tion des Jeux africains qui se dé-roulent du 4 au 19 septembre à Braz-zaville avec deux médailles et des joueuses mécontentes.

tentement: «  franchement ce n’est pas très correct. J’ai lâché mon club où je viens à peine d’arriver, pour le Mali. J’ai dépensé 500 euros pour me rendre ici. Pour nous remercier, c’est 40 000 francs CFA qu’on nous remet ». Et de conclure, qu’elle ne reviendra pas jouer pour le Mali dans ces conditions.

Moussa MaGassa

Pour cette édition du Tour de la Côte d’Ivoire qui se déroulera du 26 sep-tembre au 2 octobre 2015, la Fédé-

ration malienne de cyclisme a dévoilé la liste des coureurs qui y prendront part. Bourama Coulibaly, Issiaka Coulibaly, Sidiki Diarra ainsi que Yaya Diallo de la ligue de Sikasso, et Diakaridia Sangaré et Yacouba Togola de la ligue de Bamako prendront donc le départ le 26 septembre pour courir les 814 km, subdivisés en 6 étapes : Boundiali-Korhogo-Ferké-Ka-

nawolo (étape 1), Dabakala-Bouaké (étape 2), Bouaké-Sakassou (étape 3 course contre la montre individuelle), Bouaké-Daoukro (étape 4), M’Bahiakro-Tiébissou (étape 5) et Yamoussoukro-Yamoussoukro (étape 6). Outre le pays organisateur, 9 autres pays, le Maroc, la France, le Gabon, l’Allemagne, la Bel-gique, le Bénin, le Burkina Faso, le Nige-ria et le Mali, participeront à cette com-pétition.

célia d’alMeida

22ème Tour de Côte d’ivoire : les Aigles sur la ligne de départ

Six cyclistes maliens prendront part au 22ème Tour de Côte d’Ivoire.

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Directeur de publication : Mahamadou CAMARA - Directrice déléguée : Aurélie DUPIN - rédactrice en chef : Mame Diarra DIOP - rédactrice en chef adjointe : Célia D’ALMEIDA - rédaction : Modibo FOFANA - Moussa MAGASSA - Boubacar SANGARÉ - Abou SIDIBÉ - Stagiaires : Anne-Marie KEITA - Photographie : Boub’s SIDIBÉ - Infographiste : Marc DEMBÉLÉ

JoUrNaL DU MaLI L’HeBDo, édité par IMPACT MÉDIA PRESSE, imprimé à Bamako par Imprim ServicesHamdallaye ACI 2000 - Rue 457 - Porte 44 - Bamako - Tél : + 223 44 90 26 40 - www.journaldumali.com - [email protected]

INFO PEOPLELAssy KInG MAssAssy, sA vIe en chAnsons

L’homme aux six noms, Lassine Coulibaly alias « Lassy king Massassy » revient sur son existence dans un spectacle musical qui mélange souvenirs autobiographiques et chansons. Ce spectacle proposé par Blonba aura lieu le 19 septembre à l’Institut français. king Massasy est parmi les initiateurs du mouvement hip hop malien. aujourd’hui, cet art s’est profondément inscrit dans la réalité culturelle du Mali.

Les AMAzones d’AfRIqUeactuellement en résidence, ce nouveau groupe n’est composé que de femmes et pas des moin-dres: Oumou Sangaré, Mariam Bagayoko, la joueuse de kora Madina N’Diaye, Mamani keïta, Pamela Badjogo et Mariam koné sont réunies pour une expérience musicale 100% féminine. Les amazones d’afrique donneront leur premier concert samedi 19 septembre à radio libre. Elles seront ensuite dès le mois d’octobre à la Fiesta des Suds à Marseille.

vIRGInIe deMbéLé soRT Le cLIp « A MI neMe »La chanteuse et animatrice de k2FM, Virginie Dembélé sort un nouveau clip « a mi neme ». Fière de sa culture, elle y fait la promotion d’un pas de danse qui, chez les bwa, permet de démontrer la force de celui qui l’exécute. Très physique, il se danse en faisant vibrer le corps. Virginie Dembélé a remporté le concours national des Talents de la cité 2015.

DICkONET, L’âME D’UNE aRTISTE MULTIMÉDIa

Très tôt, l’image l’appelle. Dicko Traoré débute d’abord sa formation par l’informatique, avant d’entrer

au Conservatoire. En 2009, elle s’essaie à un concours vidéo aux USA. Thème, la démocratie, qui lui donne envie de se perfectionner : « Au Conservatoire multi-média, on vous apprend les techniques mais pas la sensibilité artistique qui est innée », confie-t-elle. Une sensibilité aiguisée grâce à François Deschamps, photographe d’expérience et profes-seur. Chanceuse, Dicko Traoré obtien-dra ensuite une bourse pour l’université d’été de la FEMIS, la prestigieuse école d’images et du son de Paris, avec une quinzaine d’autres jeunes réalisateurs du continent.Dickonet. Ce sera donc désormais son nom d’artiste. Puis naîtront des vidéos

Elle a été formée au Conservatoire des arts et métiers Balla Fasseké Kouyaté en section multimédia. La photo et la vidéo, sont ses modes d’expression favoris. Portrait.

d’art, des clichés osés qui portent un regard singulier. Dans la « Sortie », on peut voir une tortue peinte aux couleurs du Mali qui tente vainement de s’extraire d’une bassine, quand plusieurs mains jointes lui portent secours, un bel écho au chantier de paix et de réconciliation au Mali. « J’ai voulu, à travers cette œuvre, porter un message universel, celui de la solidarité », souligne Dicko,

consciente qu’être une femme artiste n’est pas toujours bien perçu par la so-ciété. Dans «Mounane» (Pourquoi moi ?), un court métrage récent, elle surligne les violences faites aux femmes, non sans occulter les tensions féminines avec « À la recherche d’un mari », des théma-tiques qui ne lui sont pas étrangères. Bien au contraire…Très liée au Centre d’art Soleil, où elle a parfois exposé, Dickonet travaille aujourd’hui sur un projet d’envergure. Celui de photographier une vingtaine de femmes leaders maliennes autour de leur combat. Cette démarche originale don-nera lieu à une exposition au Centre Aoua Keïta dès le début du mois d’octobre. Amoureuse de l’image, Dickonet rêve de reconnaissance artistique et de grands défis audiovisuels. Le prochain ? Un long métrage qui portera haut les couleurs du Mali.

MaMe diarra dioP

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