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  • 14/05/2008 1 Notre site web : http://www.chatranjali.fr Le site web de Guy Vincent : http://www.utqueant.org/webhttp://www.chatranjali.frhttp://www.utqueant.org/web
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  • 3 Pice de thtre en hindi de Dharamvir Bharati (1926-1997)
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  • Traduction franaise et lecture de la scne 1 Muriel Calvet, Jacqueline Cass, Annie Heulin et Claire Vincent Prsentation : Guy Vincent et Jyoti Garin Aix-en-Provence 14/05/2008 4
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  • Dharamvir Bharati (1926-1997) 14/05/2008 5
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  • Ses crits clbres Le septime cheval du soleil sraj k stav(n) gho , roman Knupriya, recueil de pomes la gloire de Krishna Lpoque aveugle andh yug, thtre (1955) Thme privilgi : dfense des valeurs humaines 14/05/2008 6
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  • Le cadre Fond sur un pisode de la grande guerre mythologique du Mahbhrata, la pice commence le dernier soir de la bataille de Kouroukchetra et se culmine par linstant du dpart de Krishna pour son ultime voyage dans la lumire. Chaque acte de violence rabaisse invitablement la socit dans son ensemble. 14/05/2008 7
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  • Les personnages Le camp des kauravasLe camp des pandavas Dhritarachtra, le roi aveugle Mata Gandhari, la reine Sandjay, le cocher du roi et le narrateur Vidour, le frre cadet du roi et son ministre Kripatcharya, le chapelain royal Drona, brhmane et matre darmes des kauravas et des pandavas Achvatthama, fils de Drona Youyoutsou, frre de Douryodhana Garde 1 Garde 2 Le mendiant muet Le vieux mendiant Krishna, le Seigneur Youdhichtir, le frre ain des pandavas et neveu de Dhritarachtra et de Gandhari (kauravas) Vyasa Balarama, frre de Krishna 14/05/2008 8
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  • Droulement de la pice 7 tableaux peints en camaeu Prologue : Invocation et annonce Scne 1 : La cit des Kauravas Scne 2 : Le rveil de la bte Scne 3 : La demi-vrit dAchvatthama Interlude : Des plumes, des roues et des bandeaux ! Scne 4 : La maldiction de Gandhari Scne 5 : La victoire, une srie de suicides pilogue : La mort du Seigneur 14/05/2008 9
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  • Lecture de la scne 1 (extrait) Muriel Calvet, Jacqueline Cass, Jyoti Garin, Annie Heulin et Claire Vincent Nous vous souhaitons une belle coute ! 14/05/2008 10
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  • 14/05/2008 11 La cit des Kauravas Aprs trois coups de trompette Chant narratif Brise, lthique a vol en clats Les deux clans lont brise Les Pandava, un peu moins, les Kauravas, un peu plus. Ce bain de sang, quand va-t-il cesser ? Cest une guerre trange, la victoire nest personne Pour les deux clans, cest perte sur perte Le trne de lpoque est occup, vain ornement, par des aveugles. Dans les deux clans, la clairvoyance a perdu. Dans les deux clans, laveuglement a gagn : Laveuglement de la peur et laveuglement de lamour des parents. Laveuglement des privilges a gagn ! Le beau, le juste, ce quil y avait de plus tendre Ont perdu lpoque dvpar sen est alle. Le rideau commence se lever Lpoque aveugle Scne 1
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  • 14/05/2008 12 Au lever du rideau, la scne est vide. De droite et de gauche, arrivent deux gardes avec des lances et des boucliers. Ils marchent de long en large en maniant leurs armes. Garde 1Nous sommes fatigus, mais nous continuons monter la garde en dambulant dans cette galerie dserte. Garde 2Dans cette galerie dserte incruste de pierres prcieuses o dans une insouciante gaiet flnaient, telles des effluves parfumes, les belles-filles des Kauravas Aujourdhui, elles sont veuves. Garde 1 Nous sommes fatigus, non pas parce que, quelque part dans les combats, nous aussi nous avons dploy nos forces. Nous n'tions que des gardes. Durant ces dix-sept jours de bataille palpitante, nos lances, nos boucliers, nous ont t inutiles : ils sont rests peser sur nos bras tel un fardeau. Nous n'tions que des dfenseurs, mais rien ntait digne dtre dfendu.
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  • 14/05/2008 13 Garde 2Rien ntait digne dtre dfendu Voil les murs d'un vieillard aveugle dont la progniture a proclam les terribles batailles. Un vieillard dont laveuglement, lthique, telle une courtisane au corps dchu, a contamin mme les sujets. Ces murs aveugles, cette thique malade, ils ont t dfendus pendant dix-sept jours. Garde 1Voil ce qui nous a fatigus ! Nos efforts taient vains. Notre loyaut, notre tmrit, notre labeur, notre existence mme navaient pas de sens, aucun sens. Garde 2Aucun sens, pas de sens.
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  • 14/05/2008 14 Garde 2Dans les galeries vaines et dsertes de la vie, force de monter la garde, maintenant nous sommes fatigus, maintenant nous sommes puiss. Muets, ils reprennent leur dambulation. Soudain la lumire baisse sur entend un bruit de tonnerre dans les coulisses. Un garde tend l'oreille, la main en visire, il tourne son regard vers le ciel. Garde 1Entends-tu ? Quel est ce bruit si terrifiant ? Garde 2Pourquoi cette soudaine obscurit ? Regarde donc, Vois-tu quelque chose ? Garde 1Jusqu'o peut voir le sujet d'un roi aveugle ? On ne distingue rien. Oui, c'est peut-tre un nuage. Le deuxime garde s'approche. Il regarde et lui aussi est terrifi. Garde 2Ce n'est pas un nuage. Ce sont des vautours par centaines, par milliers, aux ailes dployes Au bruit des ailes, la scne s'obscurcit encore.
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  • 14/05/2008 15 Garde 1Regarde ! Le ciel tout entier de la cit des Kauravas, les vautours l'ont envahi. Garde 2Baisse-toi, Baisse-toi ! Sous les boucliers, cache-toi ! Ce sont des charognards, ces vautours sont affams ! La lumire revient peu peu. Garde 1Tiens, ils font demi-tour vers Kouroukchetra ! Les coups de tonnerre s'loignent. Garde 2Comme si la mort s'tait carte Garde 1Quel funeste prsage Cest terrifiant ! Qui sait ce qui va advenir d'ici demain dans cette cit ? Vidour entre ct cour. Garde 1Qui va l ? VidourC'est moi, Vidour Dhritarachtra a-t-il vu ? A-t-il vu cette scne terrifiante ?
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  • 14/05/2008 16 Garde 1Comment pourrait-il voir ? Il est aveugle. A-t-il dj pu voir quelque chose jusqu' maintenant ? VidourJe vais le rencontrer. Le prsage est terrifiant ! Qui sait quelles nouvelles Sandjay va apporter aujourdhui Les gardes s'en vont. Vidour est debout. Il reste immobile, plong dans ses penses. Le rideau du fond de scne se lve. Chant narratif Pas de nouvelles du champ de bataille de Kouroukchetra. Ce qui reste de larme des Kauravas, a-t-elle gagn ou perdu ? Qui sait sur quels cadavres va fondre ce nuage de vautours, de charognards affams ? Dans la salle daudience, on dirait un silence des champs de crmations. Dcharne, Gandhari est assise, la tte baisse. Sur le trne, Dhritarachtra est assis, muet. Sandjay n'a encore rapport aucune nouvelle. Au lever de rideau, le quartier des femmes. Gandhari est assise sur un tabouret sur une natte droule. Dhritarachtra est assis sur un petit trne, plong dans ses penses. Vidour s'avance vers lui.
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  • 14/05/2008 17 DhritarachtraQui est-ce ? Sandjay ? VidourNon, c'est Vidour Maharadj. Aujourd'hui, toute la ville est en moi. Les quelques habitants qui sont rests dans le royaume des Kauravas, le regard fixe, attendent larrive de Sandjay. Attendant quelques instants la rponse de Maharadj. VidourMaharadj, pourquoi tes-vous si taciturne Mata Gandhari aussi a fait vu de silence. DhritarachtraVidour, dans ma vie, pour la premire fois, le doute m'envahit. VidourLe doute ? Ce qui vous envahit aujourd'hui, il y a bien des annes que d'autres l'ont ressenti. DhritarachtraMais tu ne m'en as jamais parl auparavant !
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  • 14/05/2008 18 VidourBishma lavait dit, Le matre Drona lavait dit. Dans cette mme salle daudience, Krishna tait venu le dire : Ne brise pas lthique. Lthique brise est tel un python bless, qui dans ses spires enroule le clan des Kauravas, et le brise comme du bois sec. DhritarachtraToi, Vidour, tu ne peux pas comprendre. Je suis n aveugle. Comment aurais-je pu connatre les rgles thiques de la socit ? VidourComme vous lavez fait, malgr votre ccit, pour ce monde.
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  • 14/05/2008 19 DhritarachtraMais ce monde tait lui-mme n de mon aveuglement. Ce que j'avais appris grce mes seuls sens, cela seulement, fut pour moi le monde matriel. Dans mon obscurit profonde, partir dun point noir, mon cur a dvelopp tous mes sentiments. Toutes mes attitudes en taient mues, mon amour, mes haines, ma morale, mes principes, voil ce qutait toute ma personnalit. Il ny avait l aucun repre extrieur. Les Kauravas sont ns de ma chair, eux seuls taient mon ultime vrit. Seul lattachement filial tait ma morale, ctait mon thique. VidourMais, depuis le tout premier jour Cette vrit ultime, la force arme des Kauravas, sest rvle un total mensonge. Depuis les dix-sept derniers jours, lun aprs lautre, lanantissement de toute une ligne, voil les nouvelles que vous ne cessez dentendre.
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  • 14/05/2008 20 DhritarachtraMais pour moi, toutes ces nouvelles taient sans vritable signification. Je suis n aveugle. Je ne peux quentendre. Sandjay ne me donne que des mots Et les images dessines dans mon esprit partir de ces mots, jusqu maintenant, jy suis rest tranger. Il ne mest pas possible dimaginer comment de la poitrine blesse de Douchassan, le sang peut bouillonner. Comment, le cruel Bhim, le recueillant dans le creux de sa main, aurait pu y tremper ses lvres. GandhariMettant ses mains sur ses oreilles. Ah Maharadj, ne rptez pas cela ! Je ne pourrai le supporter. DhritarachtraAujourdhui, je suis conscient quen dehors de mes limites personnelles aussi, la vrit existe. Aujourdhui, jen suis conscient
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  • 14/05/2008 21 DhritarachtraSoudain, jai limpression quun barrage a cd. Rugissant sur des milliers de miles, avalant de ses vagues, telles des langues, mon univers personnel, fictif et limit, un ocan a fait irruption dans mon esprit. Tout a t balay : mes valeurs individuelles, ma foi, mes ignorantes croyances. VidourCe que la douleur, la dfaite donne connatre, cela donnera de la force. DhritarachtraMais ce savoir Na apport que lpouvante, Vidour. Pour la premire fois dans ma vie, aujourdhui le doute me pntre.
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  • 14/05/2008 22 VidourSi la crainte est l, alors le savoir est incomplet encore. Le Seigneur la dit : Le savoir qui nest pas soumis est incomplet. Fais-moi loffrande de ton esprit et libr de la crainte, tu me trouveras. En cela, il ny a pas de doute. GandhariEmporte. Justement, il y a un doute ! Peut-tre pas pour les autres, mais pour moi, si. Offre-moi ton cur et ton esprit. Il a dit a, celui qui, bless par les flches de Bhishma, avait perdu cur et esprit ? Il a dit a, celui qui ne cesse de transgresser les rgles thiques, encore et encore ?
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  • 14/05/2008 23 DhritarachtraCalme-toi, calme-toi, Gandhari, calme-toi. N'accuse personne. J'tais aveugle GandhariMais moi, je n'tais pas aveugle. Je le connaissais bien ce monde superficiel. Ordre, moralit, thique, ce ne sont l que simples dcors Maintes fois, je lai vu Au moment de prendre une dcision, le discernement et l'thique se sont toujours avrs inutiles. Quelque part en nous, tous, nous avons une part obscure. L'animal barbare, l'animal aveugle se terre l, matre de notre discernement. Moralit, thique, dtachement, soumission Krishna Nos instincts aveugles ne sont que les vtements d'apparat. Dans leur toffe, la place des yeux reste cousue. Je dtestais ce dcorum mensonger ! C'est pourquoi j'avais volontairement pos un bandeau sur mes yeux
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  • 14/05/2008 24 VidourTu es devenue amre, Gandhari ! Le deuil de la perte de tes fils ta affaiblie. Mais c'est toi qui avais dit Douryodhan GandhariJ'avais dit Douryodhan : imbcile, l o rgnera l'Ordre, l sera la victoire ! Mais lOrdre n'tait dans aucun camp ! Ils taient tous livrs des instincts aveugles. Celui que tu appelles Seigneur , son bon vouloir, celui-l a chang la rgle thique en sa faveur. C'est un imposteur ! DhritarachtraCalme-toi Gandhari. VidourVoil que lamer dsespoir te fait perdre la foi. Pardonne-moi, Seigneur ! Cette amre mcrance aussi, accepte-la tes pieds ! Tu accueilles la foi, qui donc va accueillir la mcrance ?
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  • 14/05/2008 25 VidourPardonne-moi, Seigneur ! Depuis la perte de ses fils, Mata Gandhari est affaiblie. GandhariNe m'appelle pas Mata, mre . Celui que tu appelles Seigneur , lui aussi, m'appelle Mata . Ce mot, tel un glaive de feu, me transperce. En dix-sept jours, tous mes fils, lun aprs l'autre, ont t tus. De ces mains, jai enlev les bracelets des poignets de leurs pouses, telles des fleurs. Avec le rebord de mon sari, jai essuy leurs marques de vermillon. Dans les coulisses Victoire ! Victoire Douryodhan ! Victoire Gandhari ! Que le bien soit ! Que le bien soit pour le protecteur des hommes, Dhritarachtra !
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  • 14/05/2008 26 DhritarachtraRegarde, regarde Vidour si Sandjay est arriv... GandhariIl a gagn, mon fils Douryodhan ! Je l'avais prdit. Il gagnera certainement aujourd'hui. Un garde entre. Le gardeUn mendiant est l, Maharadj ! Le mendiant entre. C'est un vieux mendiant. VidourUn mendiant ? Au front noble, aux cheveux blancs et aux bras qui touchent les genoux ? Le mendiantJe suis cet avenir qui sest avr mensonger aujourdhui dans la cit des Kauravas. J'avais mesur le mouvement des toiles. Je lavais calcul. De la destine de lhomme, javais tudi les caractres non inscrits. Jtais lastrologue dun pays lointain.
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  • 14/05/2008 27 DhritarachtraJe me souviens, tu avais dit, le conflit est invitable car cest de lui que proviendra la victoire du clan des Kauravas. Le mendiantEn effet, je suis celui-l, Mais aujourd'hui, ma science toute entire sest avre mensongre. Soudain, un homme prodigieux est arriv, qui sest avr plus puissant que le mouvement des astres. Sur le champ de bataille, il dit Arjuna : Je suis lAu-del. Fais ce que je te demande, la Vrit triomphera. Tiens la Vrit de moi, naies pas peur. VidourCtait le Seigneur ! Gandhari Certainement pas ! Vidour Cest Son mouvement qui englobe lHistoire toute entire, le mouvement divin qui embrasse tous les mouvements des astres.
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  • 14/05/2008 28 Le mendiantJe ne sais pas si cest le Seigneur ou pas mais, ce jour-l, il a t prouv que lorsquun homme, dtach, lance un dfi lHistoire, ce jour-l, la trajectoire des astres est dvie. Sa lance nest pas prdestine chaque instant, la dcision humaine la fait ou la dfait. Gandhari Garde, donnez-lui une poigne de pierres prcieuses Tu as dit, Douryodhan sera vainqueur. Le mendiant Je suis un simple avenir mensonger. En ce prsent, ces paroles nont aucune valeur. Comme moi, qui sait combien davenirs mensongers, de rves tombs, de principes puiss, sont disperss dans la cit des Kauravas, dans chaque ruelle. Gandhari est mre et son amour maternel nous protge tous. Le garde apporte des pierres prcieuses. Victoire Douryodhan ! Victoire Gandhari !
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  • 14/05/2008 29 Il part. Gandhari Oui, la victoire est certaine. Si cet espoir est aveugle, alors quil le soit ! Il gagnera, Douryodhan gagnera. Le deuxime garde vient allumer les lampes. Vidour Le jour a disparu Dhritarachtra Mais Sandjay nest pas arriv. cette heure-ci, tous les guerriers ont d se retirer dans leurs tentes Qui a gagn ? Qui a perdu ? Vidour Maharadj ! Ne doutez point. La nouvelle quapportera Sandjay sera favorable. Mata, allez donc vous reposer maintenant. Les portes de la cit restent ouvertes. Sans fermer les paupires, elles guettent Sandjay. Vidour part dun ct, Dhritarachtra et Gandhari, de lautre. De nouveau, les gardes arpentent la scne.
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  • 14/05/2008 30 Garde 1Lthique ! Garde 2La mcrance ! Garde 1Le chagrin de la perte des fils ! Garde 2Lavenir ! Garde 1L ce sont les ornements de la vie des rois. Garde 2Celui que tous ces gens-l appellent Seigneur , Il les prend tous en charge ! Garde 1Mais, la vie, la ntre, passe dans ces couloirs dserts Garde 2Qui va la prendre en charge ? Garde 1Nous navons pas franchi lthique car nous navions aucune thique propre. Garde 2Jamais la mcrance ne nous a titills car nous navions aucune croyance profonde. Garde 1Nous n'avons pas subi de deuil. Garde 2Nous n'avons pas connu de douleur. Garde 1Comme ces galeries dsertes, cette vie de service aussi a fait son temps. Garde 2Parce que nous tions des serviteurs. Garde 1Nous ne faisions quexcuter les ordres du roi aveugle.
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  • 14/05/2008 31 Garde 2Nous navions jamais davis personnel, aucune initiative personnelle. Garde 1C'est pourquoi dans cette galerie dsertique, sans but, sans but, nous avons toujours continu dambuler de droite gauche et de gauche droite. Garde 2Mme aprs la mort, dans les galeries de Yama, nous continuerons toujours dambuler de droite gauche et de gauche droite. Ils marchent et disparaissent dans les coulisses. La scne s'obscurcit pendant que le rideau tombe.
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  • 14/05/2008 32 Chant narratif Dans cette cit proche de la dfaite, toutes les traditions se sont corrompues peu peu, un crpuscule de dfaite, de terreur et de doute rgne... Ces galeries dsertes sont plonges dans lobscurit o lAvenir, tel un vieux mendiant flon, erre, la main tendue, qumandant une bouche. Seuls demeurent deux lueurs vanescentes : ltroitesse de la vision aveugle du roi et lespoir aveugle de Mata Gandhari. Sandjay, qui a reu le don, il est immortel et atteindra la rive. Celui qui, dou de la vision divine, voit tout, comprend tout, celui-l dira toute la vrit au roi aveugle. Celui qui est libre de la crainte des armes clestes de Brahma celui qui est libre de tourments et de doutes, mme lui, Sandjay, plong dans cette nuit de lattachement erre, qui sait sur quel chemin dpines
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