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Le magazine du tango argentin Danse et danseurs d’aujourd’hui N° 21 Décembre 2000 - Janvier 2001 10 francs ou 1,52 euros La Salida La Salida

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Le magazine du tango argentinDanse et

danseurs d’aujourd’hui

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Sommaire Editorial

Éditorial, par Fabrice Hatem

Histoire des styles de danse,

par Eduardo Arquimbau Tango, Qi Gong

et intelligence de notre corps animal,

par Gilles KobzetchoukArts martiaux et tango,

par Virginia GiftAutour d’un tango :

“Llama oscura”de Acho Manzi

Interview de Catherine Berbessou et

Federico MorenoChronique tanguera,

par Claudia Rosenblatt Don Juan ou

l’air du catalogue, par Virginia GiftRenouveau de la

Chacarera en Argentine,interview d’Ana et Ricardo

Le Candombe aujourd’hui à Buenos Aires,

par Virginia GiftDe la fioriture…

par Valérie Sanchou Visite au studio de

Rodolfo Dinzel, par Virginia GiftL’enseignement

du tango : une pédagogieen constante évolution,

par Pierre LehagreAgenda

Disques pour danser, par Philippe Stainvurcel

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Le film Zardoz, réalisé en 1973 par John Boorman, nous transportevers un futur mythique où régnent violence et barbarie. Dans unebulle paradisiaque magiquement protégée, des demi-dieux immortelsjouissent d’une jeunesse et d’une beauté éternelles. Parfois, certainsd’entre eux se révoltent et demandent à mourir. La punition estterrible : ils sont sur le champ transformés en vieillards, et condamnésà danser le tango pour toujours. Pour tous ceux qui ont vu danserChicho, Leo et Eugenia ou Pablo Verón, cette identification du tangoau passé et à la vieillesse semblera évidemment absurde. Même s’il,a derrière lui, une longue histoire retracée ici par Eduardo Arquimbau,c’est aujourd’hui une danse jeune, d’une sensualité infinie, enévolution permanente, et dont le potentiel expressif commence àpeine à être exploré par les milieux de la danse contemporaine.

Les jeunes professionnels multiplient aujourd’hui à travers le mondeles expériences novatrices : rapprochement avec les art martiaux,tenté à Seattle par Mike Hamilton ; exploration des affinités avec lesdisciplines orientales – Qi Gong, Taï chi – comme le fait GillesKobzetchouk en France ; utilisation du tango pour la créationcontemporaine, comme Catherine Berbessou ou Camilla Saraceni…Et la danse fascine plus que jamais les écrivains, comme en témoignele magnifique poème d’Acho Manzi, Llama oscura, mis en musiquerécemment par Juan Cedrón.

Mais le tango de bal est également en pleine expansion. À BuenosAires, il accueille aujourd’hui toute une nouvelle générationd’amateurs, sans pour autant que l’esprit traditionnel des milongas,porté par les vieux aficionados comme David Derman, s’en trouvedévoyé. Cet attachement des argentins à leur patrimoine culturels’exprime également par la vitalité des danses et musiquesfolkloriques, comme la Chacarera ou le Candombe.

Pour que le tango se développe, encore faut-il qu’il soit bien enseigné.Virginia Gift nous emmène dans l’un des hauts lieux del’enseignement portègne, chez Rodolfo Dinzel. Pierre Lehagre fait lepoint sur l’acquis des dernières années d’enseignement en France.L’évocation de ces expériences ne peut conduire qu’à un souhait : queles danseurs et leurs professeurs acceptent de se livrer à une véritabledémarche culturelle, passant par la découverte de la musique et de lalittérature tangueras, par la connaissance claire des différents styles dedanse qui se sont succédés au cours d’un siècle d’évolution, parl’exploration des similitudes existant entre le tango et des disciplinestelles que le Taï chi ou le Zen. Il n’y a peut-être pas besoin d’être ungrand érudit pour bien danser, mais ce n’est pas une raison pour resteréternellement un cancre !!!!

Fabrice Hatem

Photo de couvertureCouleurs Tango 2000

Photo : Pascal Xicluna

rØservations au 01 43 13 50 50

Samedi 20 janvier 2001SOIREE ARGENTINE

20 h 30 THÉÂTRERien pour Pehuajo du grand auteur argentin Julio Cortázar

mis en scène par Jean Boillot avec 16 comédiens

21 h 30 GRAND BAL T A N G OanimØ par le Sexteto Ve ritango d Alfredo Marcucci

organisØ pa r Le Temps du Tango jusqu 3h du matin

Une salle de restaurant dont le rituel se dérègle et qui devient la métaphored’un pays en plein chaos.

Soirée théâtre + Bal : 150 F (120 F pour les adhérents)Bal seul : 100 F (80F pour les adhérents)

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Histoire des styles de danse

En 1850, la population blanche deBuenos Aires pratique des dansesd’origine européenne – Polka,Scottish, Zarzuella, Habanera -tandis que les noirs maintiennent

de leur côté la tradition des ritesCandombe dans leurs lieux deréunion. A partir de 1875, lacroissance urbaine et l’immigra-tion font apparaître dans les fau-bourgs de nouveaux typeshumains – compadritos, com-padres, gauchos déracinés - quiadoptent des styles et des rythmesmusicaux propres, dits “orille-ros”, produits d’un métissage cul-turel entre populations d’originestrès diverses. On danse déjà unpré-tango, inspiré par les dansesfolkloriques et noires, ainsi quepar les différentes formes demilonga. Cette danse improvisée,avec un guidage par la taille, rap-pelle un peu la polka par son côtétrès “sauté”, avec des piqués depied. Mais on y trouve déjà des“cortes”, des “quebradas”, des“ochos”, et les couples dansent enmiroir, dans la continuité desdanses noires.

Puis la danse se transforme,s’enfonce dans le sol. La choré-graphie se calme, se “blanchit”,se ralentit, et la musique suit.Les corps se rapprochent, ladanse, qui est maintenantappelée le tango-milonga, reste,vers 1895 drôle, joyeuse. Maisc’est aussi une danse sensuelle etdangereuse, qui reste encore can-tonnée aux marges de la ville.Près des abattoirs et des zones deparquage du bétail (coralleras etmataderos), les éleveurs de pro-vince viennent se distraire et

danser, dans les épiceries, lescafés, les petits bordels, lieuxévidemment très mal vus par labonne société. Dans le sud de laville, on trouve des zones maré-cageuses, où survit une sociétéde marginaux : chiffonniers, brû-leurs d’ordures, “grenouilleux”habitant des quartiers insalubres,abandonnés par la bourgeoisieaprès 1871 pour échapper auxépidémies de malaria. C’est là,dans ce milieu d’immigrants, demafieux, de compadritos, qu’estné le tango, dont la chorégraphierépondait, à travers la fusion descorps, à un besoin de communi-cation entre des gens qui ne maî-trisaient pas bien, en général, lalangue espagnole.

Peu à peu, le tango se diffuse versdes quartiers populaires moinsmarginaux. Au début du siècle, ondanse déjà dans les “conventillos”,dans les bals populaires dits “for-mativos” où les voyous viennentse bagarrer, et dont les journaux del’époque parlent encore demanière très négative. Le tangodevient à cette époque une danseplus lourde, qui rentre dans le sol,suit presque pesamment la marquerythmique. C’est le temps du“cayengue” (“fatigué”).

Puis, à partir de 1910, les choseschangent. Le tango, ayant triom-phé en Europe (tournées interna-tionales de Villoldo, Pizzaro, ElGarrón..), peut désormais sortirdes faubourgs. Il se “polit”, s’é-dulcore pour plaire à la hautesociété. A l’étranger, il se “folk-lorise” (danseurs et chanteurshabillés en gauchos). La danse

entre hommes est interditeen 1917. Au centre de BuenosAires, on enseigne maintenant letango dans les “academias” dedanse de salon, où il commenceà être codifié. Des danseurs-pro-fesseurs accèdent au vedettariat,comme El Cachafaz, ErnestoSaborido, La moreira, Olga. Letango est accepté, triomphemême dans les carnavals, lessaynètes, les music-halls. Lachorégraphie s’affine, se stylise,les corps se séparent, les dan-seurs recherchent l’élégance. Letango perd son essence origi-nelle, se complique, desconcours apparaissent, avec desvedettes : El Mocho, El Lento,El Rey del firulete. Il devient enmême temps plus tranquille, plustriste. Le style dit “de salon”, très“lisse”, solennel et sans beau-coup de figures, s’impose dans lecentre, tandis qu’on danse dansles bals de quartier un tango“populaire”, plus vif et inventif.

Le tango de salon va lui-mêmeconnaître des évolutions. Dans lapremière formule, les partenairesdansent assez éloignés l’un del’autre, la femme sur le côté del’homme, sans véritable contactcorporel. Puis, à partir desannées 1935/1940, les corps serapprochent quelque peu. Lafemme se met à danser en facede l’homme, ce qui rend néces-saire l’apparition du croisé. Enmême temps, les figures devien-nent plus nombreuses, plusvariées, peut-être sous l’in-fluence du tango “populaire”.Enfin, le style dit “milonguero”,très collé, simple, intériorisé,apparaît au cours desannées 1950. Il témoigne d’uneliberté nouvelle de la femme,désormais autorisée à exprimerdans la danse ses affects et sasensualité.

Le tango entre ensuite dans unepériode de décadence dans lesannées 1960, se marginalise,n’est plus dansé par les jeunes. Iltrouve cependant refuge dans lesmilieux artistiques et de la danseprofessionnelle, qui vont jouer

Abrazo : position d’enlacemententre l’homme et la femme, servantde base à la danseAdelante : en avantAdorno : ornement, fioritureApurarse : se presserAtras : en arrrièreBarrida : action de pousser le pieddu partenaire avec le sienCabecear : inviter d’un mouvementde têteCadena : “chaîne”, enchaînementde saccadas réciproques etsymétriques entre les partenaires Calecita : mouvement où l’hommetourne autour de la femme quipivote sur un seul piedChacarera : danse folkloriqueargentine. On peut également citer legato, la zamba, le chamamé,l’escondidoCompas : pulsation rythmiqueCortado : mouvement coupéCorte : pauseCorrida : double pas de l’hommependant que la femme fait un seul pasCortina : petit intermède musicalséparant deux tendasDerecha : droiteFirulete : “truc”, “machin”, toutefigure de tango un peu originale etsans nom bien définiGiro : tourIzquierda : gaucheLapiz : mouvement du pied sur lesol évoquant un dessin au crayonMarca : guidageMilonga : bal tango, lieu où sedanse le tango

Milonguero : habitué des milongasMordida : action de prendre le pieddu partenaire entre ses deux pieds(dit aussi “sandwich”)Ocho : figure évoquant un huitParada : action de bloquer(notamment avec le pied) lemouvement de sa (son) partenairePaso : pasPecho : poitrinePierna : jambePisada : manière dont on pose lepied, dont on marche Piso : solPivot : pivotPractica : pratique, lieu où l’onvient pour travailler la danseQuebrada : marche sur le côté, unpeu chaloupée Retenerse : se retenirRodilla : genouSaccada : mouvement de chassé dela jambe d’un partenaire par celle del’autreSalida : sortie, entrée, pas de basedu tangoSentada (ancien) : lever du pied del’homme vers l’avant qui soulèveainsi celui de la femmeSentada (contemporain) : figure oùla femme semble s’asseoir sur lajambe de l‘hommeTenda : ensemble homogène de 4ou 5 thèmes joués à la suite dansun balTraspié : contretemps, danse encontretempsCruzado : croiséTaconéo : fait de taper le talon

Termes chorégraphiques en espagnolLexique élaboré par Fabrice Hatem

un rôle important dans sa survieet sa renaissance. Ce sont eneffet les revues internationalesdes années 1980, comme TangoArgentino, qui vont permettre laredécouverte du tango par lepublic mondial. Celui-ci cherched’abord à danser un “tango fan-tasia”, très ouvert, extraverti,

avec beaucoup de figures, ins-piré de ces revues. Mais, plusrécemment se produit une redé-couverte des milongas popu-laires et du style milonguero.Aujourdhui, on voit apparaîtreun “néo-style” qui intègre un peutoutes ces étapes successives.

Eduardo Arquimbau

À l’occasion d‘un passage à Paris en avril dernier,Eduardo Arquimbau a réalisé un exposé sur l’histoire desstyles de danse, dont nous vous proposons ici un résumé.

Danseurs populaires au début du siècle

(sculpture murale à La Boca)

Danseurs mondains dans les années 1930

(illustration de l’époque)

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Tango, Qi Gong et intelligence de notre corps animal

Le Qi Gong tire son histoire desprincipes taoïstes. Il est né del’étude empirique des mouve-ments énergétiques internes denotre corps et également de l’ob-servation des animaux, de leurjustesse d’être dans l’instant dela sensation-mouvement. Le chatest un bon exemple et s’il atrouvé une place dans nos foyers,c’est sans doute pour nous rap-peler une part importante denotre “nature”, notre état animal.Voir un cheval se rouler à terre etd’un seul coup se remettre surses jambes; c’est stupéfiant dejustesse. Marcher, saisir, s’as-seoir, changer de direction, cou-rir ou descendre des esca-liers, (…) sont devenus des actesordinaires, pourtant empruntsd’un grand savoir-faire. Lors-

qu’il est question de s’initier àune pratique corporelle, l’ondevient souvent maladroit, etl’on bute sur des problèmes d’é-quilibre, de fluidité, de relation àl’autre, au sol, à l’espace. Leterme “attitude” me sert àdétailler les paramètres fixesindépendants des formes, essen-tiels à la justesse. Comme lesprincipes sont limités et les pro-blèmes récurrents, c’est impor-tant de les aborder en priorité.J’entends souvent : ma difficulté,c’est l’équilibre ou bien j’ai desproblèmes d’axe (…).Tombez-vous souvent dans la rue en mar-chant ? Non, bien sûr ! En fait, ilest vraiment question de sedébarrasser de fausses concep-tions qui empêchent le corpsd’agir librement.

La pensée chinoiseparle de Wu-Weipour exprimer lenon-agir, le ne-pas-faire. Comme le jar-dinier prépare laterre, plante lesgraines et s’en vafaire autre chose,laissant la naturefaire. C’est par res-pect de l’alternancedes forces opposées,Yin-Yang, qui fonc-tionnent par paire :nuit-jour ; féminin-masculin, inspira-t i o n - e x p i r a t i o n ,dedans-dehors, ten-sion-détente,(…) quel’on unifie l’esprit etle corps dans sa pra-tique. On écoute(Yin), on donne une

intention interne (Yang) et onattend la réponse du corps (Yin).À partir de ce point, la pratiquenous amène à agir en accorddepuis “l’interne”, sans brusquerle corps ou lutter contre lui. Sil’on ne peut penser et sentir aumême moment, on doit jouer àl’équilibriste entre vouloir et“laisser agir”, afin qu’émerge lajustesse corporelle.

Le calme, l’écoute de son corps,de son environnement et ducorps de sa (son) partenairedéveloppe la présence, mariagede concentration et de détente.S’offrir de multiples occasionsde comprendre et de sentir une“naturalité” dans sa manièred’être debout, de marcher et devivre en musique le mouvementdansé à deux, en juste tension,est source de plaisir. Ainsi, dessynthèses naissent spontané-ment dans le corps et la créati-vité se développe. Dans la pra-tique du Taï Chi Chuan, l’onrappelle souvent aux prati-quants que le mouvement justeest global et régulier, sans à-coups. Si une partie du corpsbouge, toutes les autres partiessont en mouvement. Lorsquel’on saisit un verre pour boireou une fourchette pour manger,l’action du corps est sansdétours, économe d’énergie etglobale. Il est vraiment rare dese faire des tendinites en man-geant. À ce propos, nos dou-leurs physiques sont révéla-trices de notre relation à notrecorps. Je ne parle pas des cour-batures suite à un entraînementprolongé mais plutôt des dou-leurs sourdes qui lentement

s’installent. Mal aux pieds, auxgenoux, aux hanches, au dos,aux épaules. Elles sont vraimentlà pour nous dire et nousapprendre de nous-mêmes, denotre relation à notre corps.Elles sont sans doute aussi despromesses de douceur et deplaisir à venir. C’est vraimentlié à notre schéma corporel, ànotre conscience physio-psy-chologique. Par exemple, lesconnections de nos nerfs, “cesmilliers de cheveux” servant lamobilité et la sensation, ontsuivi un processus d’éducationdans notre corps en grandissant.Cette lente constitution estinterdépendante de la manière,c’est une façon de le dire, donton a été aimé, éduqué, du milieufamilial et culturel dans lequelnous avons grandi. Ainsi, nos“mémoires” génétiques, cultu-relles et affectives sont en cesens déterminantes de notrecapacité d’apprentissage, denotre “nervosité”.

Observer ces mémoires en actioncomme l’on peut observer lesmouvements de notre pensée, cequi nous distingue des animaux,et nourrir une autre mémoire àcôté à partir d’intentions finespermet de tracer des nouveauxchemins. Par la pratique, l’on secrée de nouveaux comporte-ments, une autre habitude. Lapratique du Qi Gong consiste parexemple à rester debout untemps prolongé, entrer dans lasensation des pieds en situant laprojection du centre de gravitédans la plante des pieds, sedétendre les hanches en s’as-seyant légèrement pour connec-ter les pieds aux hanches et,dans le mouvement d’assise,laisser la rétroversion naturelledu bassin détendre les lombes,

puis ouvrir la ceinture scapulairepour relier lombes et nuque etlaisser émerger l’énergie au som-met de la tête. Il y a un doublemouvement de poids et de sus-pension. Le bas est lourd et vavers la terre et le léger est en hautet va vers le ciel. On se rap-proche de la charpente osseuse,ce qui détend les muscles et aug-mente les mouvements desfluides et la respiration énergé-tique. Plus le poids est donné ausol, plus le sol nous porte et nousdonne l’impression d’être enapesanteur. La plante de pied estamoureuse et le regard animal.

En dansant, nous avons besoind’harmoniser nos rythmesinternes avec la musique, avec lepartenaire, de poser notre poidsdans le sol et d’entrer dans l’al-ternance, dans la vague. J’en-seigne cela dans mes stages detango parce que c’est vraimentcaptivant et que c’est une entréesavoureuse pour sentir et obser-ver les mouvements de l’énergieet comprendre l’attitude quiamène à les vivre de nouveau.C’est également faire l’expé-rience de notre état le plussimple, notre commune huma-nité. Quand l’esprit se calme etlaisse la place au corps et à lapensée perceptive. Quel luxeque de prendre ce temps, devivre cela à l’intérieur et d’at-tendre… Cette attitude interne,renouvelée à plusieurs momentsdu morceau va nourrir l’énergieet la communication du couple,sans quoi en un rien de tempson se retrouve à “faire desfigures” au lieu, d’être à deux,en écriture instantanée, en co-création. C’est bon “d’êtredansé” sur un chemin d’accom-plissement de soi.

Gilles Kotzebtchouk

La musique commence. L’esprit veut se précipiter mais le corps n’est pas prêt. Letango peut être vécu comme un Qi Gong. À Buenos Aires beaucoup de milonguerosfont du Qi Gong sans le savoir, certains danseurs le vivent en conscience.

N° 21 La Salidabimestriel publié par

l’association LE TEMPS DU

TANGODirecteur de la publication :responsable des abonnements :Marc Pianko : 01 46 55 22 20

Membres fondateurs :Solange BazelyMarc Pianko

Rédacteur en chef :Fabrice Hatem

Comité de rédaction : Fabrice HatemPierre LehagreVirginia GiftMartine Peyrot

Responsable publicité :Francine PigetContactez nous avant le 10/11Tél. : 01 43 54 18 14Fax : 01 43 54 04 66

Maquette initiale : Alex Rumolinomodifiée par Nicole Dessagnes

Photos, illutrations :Catherine Charmont

Mise en page :Pierre-Henri Fabre

Imprimeur : Opag 37, rue de Fontenay92220 Bagneux

Les informations de l’agendasont gratuites et publiées sansautre critère que de nous par-venir avant le 10/01. Envoyezles à Fabrice Hatem45, rue Vauvenargues75018 ParisTél./Fax : 01 42 29 00 91 oue-mail : [email protected]

Tirage n° 20 : 1 500 exemplairesCommission paritaire

n° 0201G78597

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Instantanés Instantanés

1/ Ricardo Daloi et Ana Gutierrez - Photo Soledad Sanchez

2/ Rebecca Schulman - Photo Anne Krause

3/ Silvina et Federico

4/ Catherine - Photo Frédéric Langard

GennevilliersCours de Tango Argentin - Avec Emmanuelle Ponthieux

Mercredi niveau débutant (20 heures à 21 heures)niveau intermédiaire (21 heures à 22 heures)

Association EUPALINOS 21, rue du Puisard - 92230 GennevilliersRenseignements : 01 47 92 33 22

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Arts martiaux et tango Brèves

Un couple de danseurs deSeattle, l’actrice Kerry Chris-tianson et son partenaire, MikeHamilton, ceinture noire dekaraté, ont donné vie à cetteidée en chorégraphiant un spec-tacle unissant le tango et lesarts martiaux.

Mike Hamilton, acteur et casca-deur, a derrière lui une longueexpérience des sports de com-bat. Il danse depuis 1997 letango qu’il enseigne aujour-d’hui à San Diego. « Le tango etles sports de combats ont defortes affinités, explique-il.Tous deux constituent une formetrès intime de communicationphysique. Ces deux stylisationsde la haine et l’amour ne sonten fait séparées, dans le mondedes émotions, que par une lignebien étroite. Dans une de noscréations, l’un des couples sebat à l’épée pendant que l’autredanse. Dans une autre, unvoyou “danse” ses techniquesde combat…. Tout cela sur de lamusique tango ».

« Notre travail suscite des polé-miques, dit Kerry Christianson.Certains disent que la violencene devrait pas être mêlée à la

danse, ni même montrée surune scène. Mais elle existe bien.Ouvrir nos yeux à cette réalitéet à la complexité des relationshumaines peut apporter un plusà notre vision du monde et à lafaçon dont nous interagissonsavec lui ».

« Certains styles d’aïkido peu-vent pratiquement devenir unedanse, dit Mike Hamilton : il ya un “guideur”, un “suiveur”,et le premier offre au seconddes espaces pour se mouvoiravec harmonie. Bien sûr, dansl‘aikido, l’un des deux prota-gonistes finit par terre, ce quin’est pas très “tango”. Mais,conceptuellement, il y a dessimilitudes ». Rodolfo Dinzelpropose une comparaison simi-laire, cette fois avec le Tai-chi : « Le taï-chi et le tangosont fortement liés : tous deuxdemandent de la discipline etun respect du corps. Le tangoest une manière d’être, commele Tai chi. Tous les deux jouentsur l’équilibre ».

Les tangueros qui pratiquentégalement les arts martiaux, laméditation Zen ou le yogaexpriment souvent un point devue analogue. Certains notentdes similitudes dans l’appren-tissage : « au début, on mémo-rise la technique. Ensuite, onla pratique de manièreconsciente, mais sans cérébra-lité. À la fin, on “vit lemoment” sans technique etsans cérébralité ». Comme ledit un professeur d’arts mar-tiaux de l’Oregon, « si vouspensez à ce que vous faites,alors, l’Ego est impliqué. Sil’Ego est impliqué, vous n’êtesplus vraiment vous-même ».Sur la tango-list d’internet,Roberto Pambieri a égalementécrit à propos de ces troisétapes de l’apprentissage :« Pensez sans penser que vousêtes en train de penser : c’estcela le Zen ; dansez sans pen-ser que vous êtes en train dedanser : c’est cela, le tango, àson plus haut niveau ! ».

Virginia Gift

Selon le metteur en scène SallyPotter, auteur de “La leçon de tango”,« le tango argentin tient une place uniquedans la danse de couple. Le corps est plusproche, plus intime que dans aucune autredanse. Et cependant, les jambes bougentplus vite et avec une efficacitØ plus redou-table. C est la combinaison d un contactsensuel, mØditatif, rel chØ entre leshauts des corps et d un Øchange rapide,presque comp arable aux arts mar tiauxdans le bas des corps qui donne au t angoson identitØ unique ».

Nouveautés

•Nouvelle association à Toulouse : Tango argentino,14 rue Guergnal, Toulouse. Tél. : 05 61 13 83 30.

•Nouvelle association à Laval : Tango Bueno.45 rue Vincent Auriol. Tél. : 02 43 69 23 47.

•Création de l’association Harmonie à Bayonne.Cours, stages, pratiques, bals. Rens. : Mlle Erna Dol-cet, 38 avenue Camayau, 64100 Bayonne.Tél : 05 59 50 03 68.

•Nouveau lieu de danse à Montpellier : la Maison dutango argentin, 6 rue Favre de Saint-Castor, Tél. : 04 6775 69 68, 180 m2 de piste tous les vendredis, sauf le2ème vendredi du mois. Pratique, stage, séminaires, etc.

•Adresse de la nouvelle Maison du tango à Tou-louse : 51 rue Bayard. Tél. : 05 62 73 10 62. Elle offredésormais une grande piste de danse qui manquait à laprécédente maison.

•Nouvelle Milonga à Aix-en-Provence, organiséepar l’association “El tango’’ : “Milonga Sentimental”,tous les mercredis soir à partir de 21 h, restaurant “Lefilet”, place Jeanne d’Arc, Aix-en-Provence, Paf 10 F.

•Rappel sur Toulouse. La milonga “A media luz”vous accueille tous les mardis au café du midi, 27 bldLascrosses, Toulouse, avec atelier de 20 h 30 à 21 h 30et bal de 21 h 30 à 1 h. Rens. : 05 61 99 23 07.

•Rappel sur Marseille. La Milonga “La nocturna”vous accueille (presque) tous les samedis soir à par-tir de 22 h, 8 rue du Lieutenant Meschi. Rens. : 0491 31 19 04 (vérifier les dates).

•Nouvelles coordonnées de So Tango ! : 21 rue duGrand-Prieuré, 11ème. Tél. : 01 43 38 56 26.Fax : 01 43 38 56 63.

Brèves

•Sable, soleil, tango et excursions étaient au rendez-vous du premier festival de tango à Marmaris en Tur-quie du 16 au 21 septembre. 120 participants dont10 français ont apprécié les cours d’Imed Chemam,Eric Jorissen, Ully Barth, les pratiques et les visitesdont un mémorable bain de boue….La télévisionturque s’est fait l’écho de cet événement en consacrantchaque jour un reportage à ce festival qui sera recon-duit l’année prochaine, sans doute en juin…

•On reverra bientôt Pablo Verón au cinéma dans unnouveau film de Sally Potter mais dont le tango ne serapas le thème central… À suivre.

•Le tango musique du futur ? Au pavillon de laVienne au futuroscope de Poitiers, on peut entendreentre autres musiques d’accompagnement un extrait de“Coquetta” de l’orchestre Tipica Victor dans un filmvantant les mérites de la région…

•Le tango sur les quais a joué les prolongations à laTV dans un excellent reportage de Philippe Constan-tini “Tango, le temps d’une danse” diffusé le11 novembre sur France 3. On y retrouve les témoi-gnages très intéressants, loin des clichés habituels, detangueros parisiens et des images de lieux tango…

•Christian Glaize vous propose son exposition dephotos sur Buenos Aires “Un Tango de Buenos Aires”,déjà présentée au museo de la Cuidad de Buenos Airesen 1999, au deuxième festival de tango argentin deParis et dans divers lieux d’exposition en France(Nantes, Nyons, Die…). Tél. : 06 12 92 85 21

•Un atelier de recherche et d’échange sur le tangofonctionne le lundi de 20 h à 21 h 30, à l’institut de for-mation Christian Dubar, 6 impasse Marestan. Contac-ter Christine Caminade, au 05 61 99 23 07.

CHANTERLE TA N G O

Atelier pour apprendre et pratiquerensemble le tango chanté, en langue“originelle” et sans souci de solfège.

Animé par GEORGINA AGUERRE,

un samedi sur deux de 12h à 14h30La Milonga

18 rue GuisardeParis 6ème

métro Mabillon ou St-Germain-des-Prés

Renseignements et inscriptionsAssociation 7 nadirs

tél/fax 01 45 84 15 29e-mail : [email protected]

Kerry Christianson et Mike Harrlton

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Autour d’un tango : ”Llama oscura”

Flamme obscure

Un jour une danseuse de bastringueM’a raconté ce qu’elle sentaitLorsque la danse du tangoEn brasier la transformaitElle avoua son émoi…Ainsi que vous l’entendrez.

Je sais déjà que, lui face à moi, et moi face à lui,Sa main s’emparera de la mienne.Nous entrons dans une mesure qui bat,Dans une ombre obscure et partagée.

Lorsqu’à mon oreille il glissera son élogeEt que ses mots feront battre plus vite mon cœur,Haletant dans l’emprise de la danse,À nouveau je vais y croire, bandonéon !Et nous voilà partis de manière “milongueuse”,Et nous traçons des cercles tricotés d’histoires.J’ai tellement de passion que j’en deviens démente,Tant de plaisir à offrir, et si seule pourtant.

Nous passons par des voies mystérieusesInventant les plus belles couleurs,Et tandis que je bascule dans son corpsNous convergeons en un centre et un seul.

Je sais déjà qu’à force de tendresse il va me séduire,Jamais personne ne m’avait remuée ainsi.Et me voici flamme ardente en folie,Et notre flamme se fait peau, elle se fait nid.

Et sa furie me porte et je danseJusqu’à être, dans ses pirouettes, apaisée.Tout haletants d‘amour alors nous nous quittonsJusqu’à ce que l’orchestre joue un autre tango !

Traduction de Gilberte Gensel

Llama oscura

Una milonguera un diàme contò lo que sentiacuando la danza tanguerala transformaba en hoguera.Y confesò su sentir…como me lo van a oir.

Se que m’enfrentará, voy a enfrentarlo,su mano se apodera de la mía.Y entramos al compás que está sonando,en una oscura sombra compartida.

Cuando susurre a mi oído su alavanza,y su palabra me acelere el corazón,jadeando en el abrazzo de la danza,le creeré de nuevo, bandonéon !!Y ya nos vamos milongueramente,en circulos tejidos con historia.Tengo tanta pasiòn que estoy demente,tanto placer que dar, y estoy tan sola.

Pasamos por caminos misteriososcreando los colores mas hermosos,Y cayéndome adentro de su cuerponos convertimos en un solo centro.

Sé que va a compadrear con su ternura,me mueve como nunca me ha movido.Soy una llama ardiendo, en la locura,y nuestra llama se hace piel, y se hace nido.

Así me lleva su furia y voy bailandohasta que me sosiego en sus piruetas.Y jadeando de amor nos separamos,hasta algun otro tango de la orchesta !!

Poème de Acho Manzi

Selon Juan Cedron, Llamaoscura est une description trèsjuste de la sensualité et des ritesde la danse. Le langage de Achoest digne des plus hauts som-mets de la poésie argentine, aupremier rang duquel figure biensûr l’œuvre de son pèreHomero ». Cette chanson faitpartie d’un ensemble de poèmesd’Acho Manzi que j’ai mis enmusique au cours des trois der-nières années. Un de mes amism’avait envoyé des poèmesd’Acho, que j’ai tout de suitebeaucoup aimé. J’ai été toutparticulièrement ému par sonpoème Padre, qui conte les der-niers instants de son pèreHomero Manzi. J’ai alorscontacté Acho qui vivait alorsen Californie, et j’ai commencéà composer fiévreusement desmusiques, d’abord celle dePadre, puis les autres. J’en fai-sais parfois deux par jour, aupoint que ma femme me disait :mais ne te précipite pas commeça !!! Ne lui envoie donc pastout d’un coup !!! Acho Manzis’est aussi passionné pour cetravail, au point que nous pas-sions nos journées à nousenvoyer des fax. Nous étionsdevenus des “faxistes” !!! Celaa finalement débouché sur leCD “Para que vos y yo”, dontles textes sont presque tous deAcho Manzi.

La musique de Llama oscuram’est venue très naturellement.Je me suis mis dans le poème, j’aipris ma guitare, j’ai essayé dechanter une mélodie, de la cadrerrythmiquement, de danser avec lachanson. Je l’ai jouée pour lapremière fois en public à l’audito-rium des Halles avec le Cuartetoet Gustavo Beytelmann en 1998.

Depuis, j’ai noué avec Acho uneamitié profonde, et nous commu-nions tous les deux dans le sou-venir de son père, un militant,un citoyen, un artiste, un hommeexemplaire. Je me souviens denotre pèlerinage à Pompeya, oùnous avons pu revoir le décorintact de ses poèmes, commesur : la boutique du ferronnier,

le fameux mur (“parredon y des-pues”) dont il ne reste aujour-d’hui qu’une vingtaine demètres et qui va bientôt êtreclassé monument historique, lamaison de Juana la rubia’’(Jeanne la Blonde, amour dejeunesse de Homero Manzi…).

Propos recueillis parFabrice Hatem

Tata Cedrón et Acho Manzi devant la porte de “Juana La Rubia”

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Interview de Catherine Berbessou et Federico Moreno

Comment se noue la relationentre danse et musique dansvos créations ?

C’est une relation à double sens,qui peut varier selon les cas.D’une façon générale, le corps estpour nous prioritaire, et lamusique vient pour renforcer leclimat créé par la danse. Mais l’é-coute de la musique peut aussialimenter notre imaginaire. Enfin,pour certains tangos bien précis,la chorégraphie peut être inspiréepar la musique. Pour “A fuegolento”, on a choisi des musiquesexistantes, d’une sensualité médi-terranéenne, pour trouver une

harmonie avec nos choix choré-graphiques. Pour “Valser”, nousavons travaillé avec un composi-teur, Anita Pratz, qui, à partir duspectacle en gestation a composédes musiques rentrant dans notreunivers. Autre expérience du rap-port à la musique : lors de la pré-sentation du film “Intrusions” deSébastien Jaudeau au théâtre desGémeaux, nous avons improviséen direct sur la musique de l’or-chestre Marcucci. C’était uneexpérience très forte, très spon-tanée, en relation directe avec lesmusiciens présents sur la scène,avec des résultats très différentsd’un soir à l’autre.

Qu’est-ce qui vous intéressedans le tango en tant quecréateurs ?

Outre ma rencontre avec Federico,ma fascination pour le tango vientde sa richesse technique et expres-sive. C’est une danse très inten-tionnelle, passionnelle, où transpi-rent divers sentiments : la vio-lence, le désir, la sensualité. Ellejoue également beaucoup sur lesrapports humains. C’est aussi unedanse d’improvisation, dont lespossibilités sont immenses. C’estdonc une source d’inspiration fon-damentale pour nos spectacles.

Quelle est la limite entrespectacle de tango et dedanse contemporaine ?

Nous cherchons avant tout à faireun spectacle. Le tango fait partie denotre vocabulaire expressif parcequ’il permet de décrire cet universde la relation homme-femme quiest au cœur de notre recherche.

Nous créons donc nous-mêmes nos règles,contrairement à ce qui sepasse dans un bal où toutest codifié. La question“est-ce un spectacle detango ou non ?” importepeu pour nous. Ce qui estvraiment important à nosyeux, c’est la possibilitéde créer sans s’imposerdes barrières ou descodes figés.

Comment naissent vos spec-tacles ?

Dans un premier temps, c’estun état de recherche person-nelle : lire, écrire, écouter ,voir des choses. Cela demandebeaucoup de temps. Une foisque le projet est suffisamentavancé, on choisit des inter-prètes pour celui-ci. Après,l’aventure commence. C’est unpuzzle qui se construit peu àpeu. On fait évoluer chaquedanseur selon sa personnalitéet ses possibilités. Il y a un tra-vail d’improvisation dirigé.L’interprète doit oser se lâcher,être maladroit, se surprendre etne pas se donner de limites. Ce

Cie Quat’zartsCatherine BerbessouA Fuego Lento Photo Nathalie Sternalski

« Nous p arlons de l univers du t ango travers une dramatur-gie contemporaine ». C’est ainsi que Catherine Ber-bessou et Federico Moreno définissent leurrecherche. Après “A fuego lento” et ‘’Valser’’, LaSalida leur a demandé de tirer quelques enseigne-ments de leur démarche, notamment dans ledomaine de l’association danse-musique, de l’im-provisation, et de l’apport du tango à la créationchorégraphique.

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travail permet de faire évoluerle canevas initial pour aboutirau spectacle. Pendant troismois, on baigne ainsi dans lamême atmosphère, avec desmoments de tension, de bon-heur, de doutes, de craintes.

Y-a-t-il une recette pourapprendre à bien danser letango ?

Une recette, non. Il s’agit d’undémarche très personnelle, quidépend des objectifs que l’ona, du style que l’on veut prati-quer. La danse s’adresse àtous les âges, à toutes les mor-phologies, à tous les milieux.

C’est cela qui fait sa qualité.Le tout est d’être cohérentpar rapport à ce que l’onveut faire. Il y a un travailtechnique indéniable, et untemps d’assimilation très long.On est continuellement dansla découverte.

D’ailleurs, c’est quoi, “Biendanser le tango ?” La beauté netient pas seulement à descritères techniques, ou à lamorphologie, mais également àla relation à l’autre, à l’écoutedu partenaire et de la musique.Si l’on cherche à bien dansertout seul, cela ne fonctionnepas.

Propos recueillis

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Chronique tanguera Don Juan ou l’air du catalogue

On entend les premiers accordsd’un tango de Di Sarli avecRoberto Rufino, cette voix simpleet sensuelle comme un quartier deBuenos Aires. Je lève automatique-ment les yeux et je croise les siens,comme si nous nous étions passé lemot. À son signe de tête presqueimperceptible à l’autre bout de lapiste, je réponds en baissant lesyeux. Je le connais depuis toujours,c’est la énième fois qu’il m’invite,mais nous faisons comme si c’étaitla première. Il traverse le salon pourvenir me chercher en boutonnant saveste d’un geste galant. J’attendscomme si ce n’était pas pour moi,peut-être ne fera-t-il que passer.Puis, il est là devant ma table. C’estseulement à ce moment là que jeme lève pour aller vers lui. Ce sontdes secondes interminables jus-qu’au moment où il me prend dansses bras. Son étreinte est puissanteet douce à la fois, c’est celle d’unhomme de ma ville, totale. Rufinochante “Le Ciel dans tes yeux” etnous évoluons sur la piste commedans un rêve. Le temps du tango,des quelques tangos que nousallons danser ensemble, il medonne sa vie entière et je puisededans pour lui rendre la pareille.C’est au delà de l’érotisme, au delàdes sentiments, c’est un instantessentiel où mon histoire, la sienne,celle de nos ancêtres se dessine surla piste. Nous nous enracinons dansce tango. Cet homme de BuenosAires m’offre sa maison, la mienne,le tango. Quand la musique s’arrêteet que sonne la cortina, il me rac-

compagne à ma table sans un mot.Il n’a fait que les quatre ou cinqfigures qu’il répète depuis 40 ans.Sans doute à ses débuts, il enconnaissait bien plus, mais, avecl’âge, la mémoire se perd et on vade plus en plus à l’essentiel.

Les milongueros ne dansent pas surn’importe quelle musique etlorsque l’orchestre leur plaît, ilschoisissent avec soin leur parte-naire. Parfois, ils ne dansent quequatre tangos dans la soirée, parfoisaucun. Ils ne peuvent pas danserpour rien. Chaque tango doit êtreabsolu, l’espace de trois minutes.C’est pour cela que l’ambiancedans les milongas de Buenos Airesest si particulière, c’est pour celaque lorsqu’on “marche” avec unmilonguero, on se sent si près de laterre. Le pari du tango c’est la“répétition” sans routine. Et on peutdire sans hésiter qu’il tient son pari,pourvu qu’on l’aide.

Je me souviens, il y a quelquesannées, du Club Almagro, lorsqu’iln’était encore qu’un salon vétuste etdélabré. À chaque tango, la pisteavait l’air de vibrer, les danseurs ydéferlaient, tels des vagues régu-lières sur la mer. Les instants d’ab-solu se multipliaient à l’infini. Àcette époque, on disait encore que letango avait fait son temps, qu’il étaità l’agonie. Puis, de jeunes danseurssont arrivés qui, de par leur inexpé-rience, ne perçaient pas encore lemystère, et la piste a perdu cetteprofondeur enracinée. Mais ces

nouveaux venus font très vite leurplace. Un jour, en réponse à maquestion « Pourquoi tu danses ? »,un jeune homme de 25 ans m’a dit :« Parce que je suis de La Paternal(quartier de Buenos Aires) et que jene peux pas faire autrement ».

La différence entre ici et là-bas, jecrois que ce jeune milonguero l’aparfaitement définie : « Je ne peuxpas faire autrement ». Le tangoc’est mon identité.

Claudia Rosenblatt

Les milongas de Buenos-Aires vues par

Claudia Rosenblatt« Il y a actuellement un afflux degens nouveaux dans les milongasde Buenos Aires. Contrairement àce que l’on aurait pu craindre il yencore deux ans, ces nouveauxvenus se sont bien intégrés et lesbals n’ont pas perdu leur âme etleur charme. Tous, jeunes etvieux, partagent le même besoinexistentiel, profond, de danser letango, comme s’il s’agissaitd’une question vitale. Tous veu-lent que le tango continue à vivre.Il existe des lieux plus spécifi-quement fréquentés par lesjeunes, comme la Catedral, leParakultural, le Torquato Tassoou l’Estrella… Des styles plus“ouverts” y côtoient le style“milonguero”. On y voit desorchestres actuels qui jouent unemusique plus contemporaine. Parcontre, dans des lieux tels quePavadita ou Canning, seregroupe une clientèle un peuplus âgée qui danse exclusive-ment le style milonguero. Enfin,dans les milongas telles que ElBeso, Gricel ou Niño Bien, lesgénérations se mélangent ».

David Derman fréquente lesmilongas depuis plus de 50 anset tient à jour une liste de toutesses partenaires. Même si sonphysique ne ressemble en rien àcelui du séducteur latin stéréo-typé – il est très rebondi et fortdéplumé –, ses talents de tan-guero attirent vers lui lesmeilleures et les plus belles dan-seuses, qui guettent sa table dansl’espoir d’une invitation. Tou-jours impeccablement habilléavec ses chaussures brillantes,son costume et sa chemise frai-chement repassés, c’est unefigure familière des milongas deBuenos Aires.

Il écrit le nom de chaque nou-velle partenaire dans son petitcarnet noir, notant soigneuse-ment leur nationalité, le lieu et ladate de rencontre, et donnant àchacune un numéro. Il connaîtpar cœur les noms des pluscélèbres, et ouvre fièrement soncarnet pour montrer la page oùelle est répertoriée.

Après avoir inscrit les informa-tions nécessaires, il remet à cha-cune une feuille imprimée, pliéeen deux, où il remplit conscien-cieusement dans les cases pré-vues à cet effet le nom, la date,la ville où a eu lieu la rencontre.Puis il inscrit le numéro d’ordrederrière la formule « vous êtesma danseuse numéro… Mercipour avoir dansé avec moi », ditle document, en anglais, françaiset espagnol, où figure également

une photo de David Derman,identifié comme un “milongueroargentin”. suivi de son adresse etde son numéro de téléphone. Surla page arrière figure un poèmesur le tango et le dessin d’unerose rouge.

Comme d’autres danseurs de sagénération, David Derman aappris le tango dans les “acade-

mias” de Buenos Aires, en dan-sant avec d’autres garçons, et,plus tard, avec d’autres hommes.À cette époque, se souvient-il,les jeunes femmes apprenaient àdanser à la maison, avec unhomme de la famille, avec desamies, ou encore, comme dans lecas de la fameuse danseuseMaria Nieves, avec un balai.

David est venu quelques fois enEurope et aux États-Unis pour ydanser et enseigner. Il comptecontinuer à le faire dans les annéesà venir. Gare à l’émeute prochainechez les tangueras françaises…

Virginia Gift

Née en Argentine, Claudia Rosenblatt a joué un rôleimportant dans la diffusion en France du style dit“milonguero”. Elle effectue de nombreux déplace-ments en Argentine. Elle nous livre ici une visiontrès personnelle et poétique du “sentiment milon-guero”, tel qu’il peut être vécu “de l’intérieur” parune danseuse portègne.

Le 6 avril 2000, à la milonga Niño Bien de Buenos Aires,je suis devenue la 7 163ème partenaire de David Derman.Après la fin de la danse, il m’a en effet informée que j’é-tais la dernière inscrite dans son petit carnet noir. C’é-tait un danseur délicieux, j’aurais volontiers acceptén’importe quel autre numéro.

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Renouveau de la Chacarera en Argentine

Les tangueros européenscommencent à danser unpeu la Chacarera. Pouvez-vous la décrire ?

La Chacarera est une dansegaie, aux pas agiles, auxmouvements vifs. Elle estdansée par plusieurscouples séparés et indépen-dants, les hommes et lesfemmes étant alignés face àface. Les deux danseurssimulent les jeux de lagalanterie et de l’amour :l’homme s’approche de lafemme avec l’intention del’enlacer (“abrazo”), va à sa ren-contre dans le “Giro” et la poursuitdans les “vueltas”, lui fait un hom-mage avec habileté et élégancedans les “mudanzas” des sonores“zapateos”, sortes de séquences declaquettes. À chaque moment dela danse il la courtise, la compli-mente, pour gagner sa sympathie.

Un peu d’histoire….

L’origine et l’histoire de la Cha-carera restent à maints égards malconnues. Le musicologue CarlosVega la rattache, avec d’autresdanses telles que El Gato, LaZamba ou La Vidala, au style« ternario colonial », issu de l’hé-ritage culturel espagnol, qui s’estdiffusé dans toute l’Amérique duSud à partir du Pérou (...). Ety-mologiquement, le mot évoque la“chacarere”, la femme deschamps, terme lui-même dérivéde la langue quechua « Chacra »qui signifie un lieu de semence etde culture agricole.

Selon Carlos Vega, la Chacarera,après avoir été dansée dans prati-quement toute l’Argentine (Pata-gonie exceptée), se replia ensuitedans le Nord-est, à Tucuman,Catamarca, Salta et surtout San-tiago del Estero. Elle se convertiten style “urbain”, éloignée de sonhéritage rural primitif (…).

Dans les années 60, la Chacareraparticipa au “boom du folklore”,sans connaître toutefois le mêmesuccès que la Zamba, alors pri-vilégiée par les plus grands com-positeurs et interprètes de Salta.Ce n’est qu’au cours des quinzedernières années qu’elle s’estimposée comme la “reine”incontestée du folklore commer-cial argentin. Ses principauxinterprètes sont, comme autre-fois, originaires de Santiago,comme Carabajal, Saaedra, Pala-vecino et les frères Abalos (…).

Extraits d’un article de RicardoSalton “Chacarera, Chacarera,

Chacarera de Tandil”.Traduction de Christian Oury

Le Candombe aujourd’hui à Buenos Aires

Ils sont en moyenne 30 à40 joueurs de tambours, tousd’ascendance africaine, à para-der à travers le parc, précédésd’une douzaine de danseurs et dedanseuses, qui font passer le cha-peau pour les dons. La sessionhebdomadaire commence par unpetit feu allumé dans un coin duparc. Les musiciens chauffentleurs instruments pour accroîtrela tension sur les peaux de tam-bours. C’est un rituel anciendans les communautés afri-caines, dont beaucoup considé-raient le feu comme sacré.

« Il y a environ une douzaine deprofesseurs de tambours Can-dombe dans l’agglomération deBuenos Aires. Ceux qui viennentici sont des étudiants et des pro-fesseurs, des professionnels etdes amateurs, qui se rencontrentinformellement chaque semainepour pratiquer ». Mais lesjoueurs de Candombe sont plusnombreux à Montevideo, peut-être parce que la proportion depopulation d’ascendance afri-caine y est plus élevée…

Le Candombe est arrivé dans lesports du Rio de la Plata avec lesesclaves noirs qui y étaientamenés pour être vendus danstoute l’Amérique du sud. SanTelmo était le centre du com-merce des esclaves, monopolisépar les anglais et les français.Entassés dans ce qui est aujour-d’hui le parc de Lazema, ils

affrontaient des conditions de vieépouvantables qui conduisaientbeaucoup d‘entre eux à la mala-die, au désespoir et à la mort. Pourdonner un dérivatif à la frustrationet à la colère, les propriétairesdécidèrent de ne pas empêcher lesesclaves de se réfugier dans leurscérémonies et leurs dansesrituelles.

En 1810, après l’abolition del’esclavage, les noirs émigrèrentvers les faubourgs de la ville, etformèrent des organisations dansplus d’une demi-douzaine dequartiers. Le plus connu, celui deMondongo, aussi appelé le quar-tier du Tambour, est localisédans ce qui est aujourd’hui lazone de Montserrat.

Plus tard, lors des célébrations decarnaval, les associations afro-argentines participèrent à des

Tous les dimanches après-midi, dans le parc deLazema à San Telmo, l’esprit du Candombe revit grâceaux “Lonjas de San Telmo”, qui réunit des écoles deCandombe de San Telmo, La Boca et La Plata. Commele dit un joueur de tambour, « San T elmo est le seul quartierde Buenos Aires qui peut accueillir l esprit noir du Candombe. C estl que la milonga et le t ango sont nØs ».

parades de rue, en jouant du tam-bour et en dansant le Candombe.Les jeunes immigrantseuropéens, fascinés, mais nonautorisés à participer aux clubsociaux africains, commencèrentà se moquer de ceux-ci en paro-diant leurs danses, paradant dansles carnavals la figure peinte ennoir, et dansant leur propre ver-sion du Candombe, apprises dansleurs propres clubs ou au coindes rues.

De nombreux historiens pen-sent que ces associations noiresont joué un rôle important pourl’intégration du Candombedans la musique et la danse desimmigrants européens et dansle tango-milonga des gauchos,à la fin du XIXème siècle. Lesmouvements déhanchés et lespostures “simiesques” du Can-dombe furent mélangés avecles pas de danse européens ducorte et de la quebrada. Mêmesi le bruit des tambours afri-cains fut rapidement étouffé auprofit d‘une identité plus espa-gnole et blanche, la milongad’aujourd’hui peut donc êtreconsidérée comme une descen-dante du Candombe.

Interview de Ana GutiØrrez et Ricardo Daloi

Si vous souhaitez lire des ouvragessur la Chacarera, Ana et Ricardonous recommandent “Origines dedanzas folkloricas” de CarlosVega, ainsi que “Manual de danzasnativas” du professeur Pedro Ber-ruti. Si vous souhaitez écouter unbon disque : “Chacarera cada diate quiero mas”, pot pourri de plu-sieurs interprètes, chez UniversalUMD 50143, ainsi que “Quesuerte ser Santiagueño” de Cuti yRoberto Carabajal, chez Colum-bia, 2-484595 Parmi les versionsmusicales les plus anciennes, onpeut citer entre autres : Andrés A.Chazareta (1911, 1916 et 1920),Manuel Gomez Carillo (1920 à1923), V.Forte et A Beltrame(1924), Ana S. de Cabrera (1925)et Juan A. Perez (1929). À bientôttous ensemble sur la piste…

Compagnie Los Indianos

Tango Candombe au parc Lazema - Photo Virginia Gift

Il y parvient à la fin de la danse, la“coronacion”, symbole final del’”abrazo”, de la conquête, del’acceptation ou simple salutgalant. La Chacarera se danseégalement en “double” (surtout àSantiago del Estero, son berceau)et en “longue”.

Quelle est la structure de ladanse ?

La Chacarera simple comporte2 fois 7 séquences : 1) Avance, en4 temps : les danseurs se font face,avancent l’un vers l’autre et repar-tent vers leur point de départ. 2)Giro, en 4 temps : même chose,mais en effectuant un tour. 3)Vuelta Entera, en 8 temps ; les dan-seurs se croisent, échangent leurplace et reviennent. 4) Zapatéos yZarandéos, en 8 temps : séquencesde claquettes, pendant que lafemme joue avec sa jupe. 5) VueltaEntera, en 8 temps. 6) Zapateos yZarandéos, en 8 temps. 8) MediaVuelta, en 4 temps : les danseursvont à la rencontre l’un de l’autre,tournent sur eux mêmes et finissentenlacés ou très proches.

Propos recueillis par Martine Peyrot

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De la fioriture…

Un animal à quatre pattes, voilàcomment on décrit parfois lecouple de tango argentin. Pour-quoi ? Certainement à cause del’unité entre les deux parte-naires que nécessite cettedanse. Un couple enlacé neforme plus qu’un bloc, et,seules les jambes, sous lesbustes soudés, se déplacent, secroisent, s’entremêlent.On parlera d’unité, defusion… L’objectif estde ne faire qu’un avecson partenaire, de sefondre en lui. Mais si ladanse est l’interpréta-tion d’une musique,peut-on dire pour autantque deux partenairesqui s’entendent bien ontla même interprétationd’une musique ? Pasforcément…

L’entente du couplepasse par une écoutetrès attentive de l’autre,une synchronisation desmouvements. La syn-chronisation ne sous-entend pourtant pasforcément la pré-construction par chacund’une chorégraphie, etune réalisation simul-tanée. Il s’agirait plutôtde l’interaction de deuxcorps, qui entraîne desmouvements synchronesentre les partenaire, et lamusique.

Par exemple, le couple marche ;ils sont tous deux sur le tempsfort, si l’homme guide à sa parte-naire un contretemps, même s’ilsne posent pas le pied au sol aumême moment, ils restent tousdeux en accord avec la musique,et ils se retrouveront sur untemps suivant. Même s’ils nefont pas toujours les mêmes pas,

en même temps, il y a une unitéde mouvement, de déplacement,en accord avec la musique.

Pourtant, quelque chose vientrompre cette unité de mouvementdes deux partenaires…, c’est lafioriture. Parfois, à un momentprécis du thème musical, l’un desdeux partenaires éprouve lebesoin, ou le désir de réaliser unmouvement qui lui sera person-nel. La fioriture correspondraitainsi à un moment où l’écoutedifférenciée de la musique seraitvisible. Souvent, elle survient lorsd’une pause, elle accentue une

mise en tension. Elle metde la couleur à un mou-vement, précise ce qui esten train de “se dire” entreles deux partenaires.

Comment la définirtechniquement ? Der-rière ce terme secachent des figures trèsvariées, aussi bien pourl’homme que pour lafemme. Quel est doncle point commun àtoutes ces figures ? Onpourrait dire que c’estchoisir de ne pasprendre le plus courtchemin pour aller de Aà B. Mais cela paraîttout de même un peuinsuffisant. Consultonssimplement le diction-naire (Firulete, Adorno,choisissons “ornement”)nous trouvons entreautres : « Détail ou objetsans utilité pratique, quis’ajoute à un ensemblepour l’embellir ou luidonner un certaincaractère. En musique,

note ou ensemble de notes, traitinstrumental ou vocal, quis’ajoute à une mélodie, sansmodifier la ligne mélodique ».

Nous avons bien là de quoidécrire la fioriture dans le tangodansé : sa vocation esthétique,sa capacité à donner ducaractère et à préciser la danse,mais surtout, ce qui est le plusintéressant pour nous : la fiori-ture se rajoute, sans modifier lemouvement général. En effet,lorsque l’homme ou la femmeréalisent une fioriture, cela nedoit par perturber ou romprel’unité, le mouvement généralde la danse. L’ornement del’homme ne doit pas gêner lacompréhension des éléments deconduite qu’il est en train dedonner à sa partenaire. De soncôté, la femme doit sentir à quelmoment elle peut réaliser unefioriture, sans imposer unrythme que son partenaire n’estpas prêt à suivre. Si c’est pourelle un moment où elle est indé-pendante et peut faire “cequ’elle veut”, elle ne doit pasnon plus faire “n’importe quoi”.La fioriture, c’est la manifesta-tion d’une interprétation per-sonnelle de la musique, maisqui reste synchronisée à celle del’autre. Il y aurait ainsi desmoments de la danse où lesdeux partenaires auraient uneinterprétation commune de lamusique, ou qui, du moins,paraîtrait commune, et, detemps en temps, une interpréta-tion différenciée, qui serait“révélée” par la fioriture.

Attardons nous un peu sur lafioriture de la femme. Celle-ciétant habituellement “guidée par

l’homme”, c’est en quelque sorteson moment de liberté. Il y a desinstants privilégiés pour les fiori-tures de la femme : les suspensionspar exemple, ou les paradas. C’estgénéralement sur ceux-là que l’onexerce ! Mais on se rend compteavec un peu d’expérience que l’onpourrait presque en faire à tous lespas(1)… L’intention de l’homme,transmise par la conduite concernefinalement le point où il s’agitd’arriver : il propose un lieu et unmoment d’arrivée, mais là encore,ce qui se passe entretemps est rela-tivement libre. Si la femme le faitsuffisamment rapidement, rien nel’empêche de croiser rapidementsa jambe devant l’autre avant determiner son pas en arrière…

Par ailleurs, l’intention del’homme n’est pas si figée.L’improvisation que l’on reven-dique pour le tango, c’est aussipour l’homme, se rendre compteque sa partenaire a “pris laparole” et lui laisser terminerson mouvement avec le tempsqu’elle désire. À vous mes-dames qui trouvez que le tangoest une danse où la femme estdominée par l’homme j’ai enviede dire « il existe la fioriture ».La fioriture présente un moyenpour elle de s’exprimer, indé-pendamment de l’homme, enrespectant la règle sine qua nonde la danse de couple : l’hommeconduit, et la femme suit. La fio-riture, c’est un moyen pour elled’exprimer son interprétationpersonnelle, de mettre en valeurun moment, mais aussi unemanière de surprendre son par-tenaire en faisant quelque chosequ’il n’attendait pas, et qui pour-tant répond à son intention, unemanière de jouer avec lui…

Valérie prépare à Toulouse un doctorat en Sciences dulangage sur le tango. Elle y décrit le rapport entre lesdeux partenaires de danse comme une forme de com-munication, un langage. Elle nous livre ici son analysede l’un des éléments de ce langage : la fioriture.

Nous pourrions dire pour conclureque la fioriture est un moment àpart, qui joue un rôle bien intéres-sant dans la relation qui s’établitentre les deux partenaires. Elleprésuppose nécessairement l’é-coute de la musique, mais surtoutl’écoute attentive de l’autre. Lafioriture représente une marque durespect et de la prise en compte del’interprétation de l’autre.

Valérie Sanchou

(1) Même si en faire à tous les pasn’est pas non plus le but du jeu. Sila fioriture vient mettre quelquechose en valeur, en mettre partoutreviendrait à aplatir à nouveau ladanse, parce que “trop chargée”en quelque sorte…

Une fioriture de la danseuse Christine Caminade

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Visite au studio de Rodolfo Dinzel

J’avais rendez-vous à 10 heuresavec Rodolfo Dinzel à son

studio, mais quand j’arrivai, jecrus m’être trompée. Considé-rant la stature de Rodolfo Dinzeldans le monde du tango, j’avaispensé à quelque chose d’un peuplus grand. Pas de plaque sur laporte, un couloir long et étroitdonnant sur un patio de la tailled’un mouchoir de poche avecune demi- douzaine de per-sonnes en train de causer ou des’échauffer. Certains préparaientle maté dans une minuscule cui-sine, ou se changeaient dans lasalle de bains. Deux couloirsouvraient sur deux petites sallesde danse avec un parquet debois. Les murs un peu miteuxsont couverts de photographiesencadrées de Rodolfo et de safemme Gloria, souvent en com-pagnie de célébrités comme MrBaryshnikov, d’articles de jour-naux : toute une vie de succès,depuis les tournées de 1984 avecTango Argentino jusqu’àaujourdhui. L’atmosphère estamicale et détendue, avec par-tage du maté et aide mutuelleentre les danseurs.

Monsieur Dinzel estun homme trèsoccupé. Il passe 8 à12 heures chaquejour dans un coin dustudio assis derrièreun bureau trèsencombré, à fumerdes cigarettes à lachaîne, à boire unsempiternel maté,ou à évoquer l’undes millions de projets qu’il a encours. Il y a toujours plusieurspersonnes en train d’attendre depouvoir parler avec lui. Le télé-phone sonne souvent et parfois,après avoir répondu, il passe lecombiné à l’un des nombreuxassistants qui se trouvent en per-manence autour de son bureau. Àpeu près toutes les heures, il cir-cule dans les deux pièces pourobserver les danseurs, les criti-quer, leur donner des conseils, ouleur montrer un pas. Ses assistants– une demi-douzaine – passentleur temps à danser avec les étu-diants, faisant des corrections, dessuggestions et expliquant de nou-veaux pas. L’atmophère est trèsdétendue et amicale.

Danser pour soi-même : c’est un butpour tout danseur de tango “sérieux”.Mais c’est une nécessité pour le petitnombre de ceux qui sont aveugles.Certains enseignants ont cherché àouvrir le monde du tango à ceux quine peuvent le voir, mais seulementsentir sa magie.

Rodolfo Dinzel a été en la matièreun précurseur. Depuis plusieursannées, il enseigne le tango auxaveugles, dans le cadre d’un pro-gramme gouvernemental destiné àl’intégration des handicapés. Lui etson équipe donnent actuellementdes cours dans 8 écoles de BuenosAires. Il a également pour projet deformer des instituteurs et des profes-seurs des écoles pour aveugles afinqu’ils puissent eux-mêmes ensei-gner le tango à leurs élèves.

L’exemple a fait des émules enFrance. Au début de l’an 2000,Coco Diaz a été sollicité pour ensei-gner le tango à l’école de l’associa-tion Valentin Haüy, la plus impor-tante organisation d’aveugles enFrance. « Cela demande beaucoupde patience et j’ai dû totalementchanger de méthode d‘enseigne-ment. Je commence par parler del’histoire du tango, je leur fais écou-ter beaucoup de musique et je décrisles différents types de tango. Puisvient le cours pratique. Les dan-seurs joignent les mains et formentun cercle. Je leur enseigne comment

marcher en suivant la musique etpositionner leur poids et leur axe.Ensuite, je les fais danser en couple,et je leur enseigne le style milon-guero, plus stable. Les aveugles ontune sensibilité supérieure aux autrespour ce qui est de leur propre corpset de leur environnement. Une foisqu’ils sont familiarisés avec l’es-pace, ils peuvent bien s’intégrerdans la ligne de danse. C’est commes’ils avaient un sixième sens ».

Chaque pas est enseigné individuel-lement aux couples. Coco place lesmains des élèves sur chacune desparties de son corps et de celui deson assistante pour leur faire com-prendre ce qu’ils sont supposésreproduire. Au bout d’un semestre,la plupart ont appris à marcher, àchanger d’axe et de direction, et àpratiquer les huit avant et arrière.

« Le tango peut apporter beaucoupaux aveugles car cela leur offre lapossibilité d’être plus ouverts auxautres, d’être plus intimes qu’ils nele sont normalement, et cela enri-chit leurs vies. Ils peuvent expri-mer leurs émotions et leus énergiessans l’aide du regard. Les dan-seurs voyants ont beaucoup àapprendre des aveugles, dont lamotivation n’est pas de maîtriserdes figures compliquées, mais dejouir de l’euphorie que procure lecontact de couple noué à travers ladanse et la musique ».

L’enseignement du tango aux aveugles

Rodolfo Dinzelprend le maté

(en haut)

Entraînement au studio de Rodolfo Dinzel(ci-contre)Photos Virginia Gift

La recherche constitue un aspectfondamental de cet effort. MrDinzel a actuellement 14 livres enchantier, eux-mêmes partie d’unprojet plus vaste de 24 livresconsacrés au tango. Sa recherchepersonnelle inclut la lecture et l’é-valuation de plusieurs dizaines demilliers de chansons pour identi-fier les thèmes de la littératuretanguera. « J’ai déjà accumuléplus de 500 pages de références.Mais travailler sur 14 livres à lafois, c’est trop pour moi tout seul,et j’ai donc 14 associés. Lessujets de recherche sont les sui-vants : la psychologie du tango,le tango comme thérapie, l’inté-gration des handicapés dans lasociété à travers le tango, l’esthé-tique, l’histoire des clubs et desspectacles de tango, etc. ». MrDinzel dirige également un projetd’archivage de tout ce qui a étéécrit, photographié, enregistré etfilmé sur le monde du tango.« Par exemple, nous étudions desfilms avec des scènes de tango, etgrâce aux progrès de l’informa-tique, nous allons pouvoir isolerles scènes de tango du reste dufilm ».

En plus de son activité d’en-seignement à temps plein austudio, Mr Dinzel donne descours de tango gratuits dansdes écoles pour aveugles,sourds et retardés mentaux(voir encadré). Il gère desprogrammes d’enseignementdans les écoles publiques,auxquels participent l’Or-chestre national de tango,ainsi que des chanteurs et desdanseurs professionnels.

Mr Dinzel a actuellement desaccords avec 24 écoles de danseaffiliées qui enseignent laméthode Dinzel (avec sa femmeGloria, il a écrit 3 livres sur la

technique du tango où ont été codi-fiés plus de 3 000 pas). En 2002 ilorganisera un congrès internatio-nal de tango à Buenos Aires, des-tiné à des enseignants et des cher-cheurs intéressés par l’étude dutango comme forme d’expressionartistique. « J’espère organiser un

congrès tous les deux ans, financépar mon organisation internatio-nale, qui réunira des fonds en pré-sentant des spectacles de tango eten organisant des séminaires etdes stages en Argentine et dans lemonde entier ».

Virginia Gift

« Le tango est pratiquement mortdans les années 1960 et 1970,note Mr Dinzel. En 78/79, il yavait à peine trois couples dedanseurs professionnels à BuenosAires. Gloria et moi avons danséau Viejo Almacen et commencé àdonner des leçons de tango dansun sous-sol de San Telmo. Nousavons commencé avec 4 étu-diants, dont un français. Je penseque, depuis lors, nous avons per-sonnellement enseigné le tango àau moins 20 000 personnes, etindirectement touché, à travers laméthode d’enseignement Dinzel,plus de 100 000 personnes ». MrDinzel travaille avec la ferveur dequelqu’un qui a décidé de prendreen mains les choses de façon que

l’on n’ait jamaisplus à craindre quele mot tango dispa-raisse du vocabu-laire de la danse.

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L'enseignement du tango argentin : une pédagogie en constante évolution

Est-ce que cette appréciationserait encore de mise maintenant,et comment le niveau de danse a-t-il évolué durant ces années ? Laréponse à cette question renvoieau mode de transmission de cettedanse et donc à la pédagogieemployée. Force est de constaterque nous avons collectivementaccumulé un certain nombred’erreurs, en raison de notre iso-lement culturel plus ou moinsvolontaire. On peut supposer quele tango étant une danse decouple, exécutée (souvent ausens propre !) sur une musique,les techniques ayant déjà fait leurpreuve dans l’enseignement de lamusique et d’autres formes dedanses, auraient pu être avanta-geusement réutilisées.

Un enseignement trop souventbasé sur le seul apprentissagede figures

Si l’accent est mis sur le guidagedans le tango argentin en raisondu caractère constant de l’im-provisation, en revanche lesméthodes ont souvent été peuinnovantes et peu efficaces : parexemple, lors de l’apprentissagede “la salida” présentée commeun “pas de base” immuable auxdébutants (de nombreux profes-seurs argentins n’étant déjà pasd’accord entre eux sur ce qu’estla salida !).

Cet enseignement basé unique-ment sur l’apprentissage defigures aboutit à une robotisation

des danseursanalogue à celleque l’on peutobserver chezles danseurs“sportifs” issusde la compéti-tion. Il est diffi-cile, voireimpossible pourdes élèves ayantsubi ce typed ’ e n s e i g n e -ment, d’évoluer

sur une piste sans automatisme.Ceci se traduit par exemple dansle bal, par une danse commencéesystématiquement en reculant lepremier pas ! Il est alors illusoired’essayer d’enseigner la gestionde l’espace et l’improvisationavec ce genre de méthode.

Un clônage du style du profes-seur et non un développementde la personnalité

L’enseignement a souvent consistéà imposer un clônage plus quel’apprentissage d’une autonomiepermettant de s’affranchir d’unmodèle. L’idéal étant d’amenerles élèves à découvrir et créerleur propre style. Souvent, nousnous sommes cantonnés à n’en-seigner qu’une forme unique, unseul style (milonguero ououvert) sans montrer les liensexistants entre ces différentsstyles, leur possibilité ou leurlimite respective…

Absence d’information musicale

Bien que tous les professeurssans exception insistent surl’importance de la musique dansla danse, nous n’avons pas indi-qué les moyens nécessaires poury parvenir. Les figures sontgénéralement montrées sansmusique, à charge pour lesélèves d’intégrer comme bonleur semble la musique au mou-vement. Quant à l’utilisation duvocabulaire musical, il souffresouvent, quand il existe, d’im-précision ou de confusion (parexemple entre temps, temps fortet mesure). Souvent le comptagerythmique est effectué sousforme d’onomatopée parexemple pour un rythme “crochecroche noire” on va entendre

“pam pam pam” ou bien “un dostres” alors que le comptage“1 et 2” par exemple utilisé dansles autres formes de danse, parles musiciens, ou les “vite vitelent” des écoles de danses desociété est beaucoup plus effi-cace. Ce phénomène est encoreaggravé par la confusion existantentre les numéros de pas corres-pondant à des positions (parexemple les 8 pas d’une salida)et la juxtaposition du comptaged’un rythme qui sont desconcepts radicalement diffé-rents. La notion de phrase musi-cale est, elle aussi, rarementabordée. On assiste à un déca-lage flagrant entre la qualité dumouvement qui peut être bonne,et une musicalité déficiente. Onvoit ainsi quelques “figuriers”autistes faire leur gymnastiquesans se soucier le moins dumonde de la musique qui devraitpourtant servir de support à leuractivité sportive…

Manque de rigueur dans le res-pect des niveaux

Tout apprentissage se doit derespecter un cheminementvalable quel que soit ledomaine enseigné. L’efficacitéde cette méthode consiste à nepasser à une étape suivantequ’après avoir assimilé les élé-ments fondamentaux de l’étapeprécédente. Cette carence estparticulièrement probante dansla différence que l’on peutconstater entre la dénominationdu niveau du cours et le niveauréel des participants. Souvent,les élèves se surestiment ets’inscrivent dans des cours necorrespondant pas à leurniveau, pour pouvoir danseravec de “bons partenaires” !!! *

Manque de rigueur dans lespriorités à définir dans l’ap-prentissage

Pour des raisons commerciales,nous avons vendu (souventcher) aux “clients” un mauvaisprêt-à-porter, généralement tapeà l’œil, correspondant à leurenvie supposée** mais pas dutout à leur besoin. Nous avonssouvent commencé par ensei-gner un tango de scène, inappli-cable en bal, alors que les élé-ments fondamentaux d’équi-libre, de posture, de marche etde rythme n’étaient pas intégrés.La première priorité à accorderaurait dû être la gestion de l’es-pace, la danse dans le bal enharmonie avec les autres parti-cipants, et non l’apprentissagede figures… Ceci aurait néces-sité d’accorder d’abord unepriorité à la marche, élémentfondamental du tango. PupyCastello avait d’ailleurs dit àl’occasion d’un stage : « quandje vous montre des figures, j’ail’impression de vous voler, carce dont vous avez besoin, c’estd’apprendre à marcher… ».

Des cours destinés auxhommes et non aux femmes

Compte tenu du mode d’ensei-gnement pratiqué dans la majoritédes cours et basé uniquement surl’apprentissage de figures, leshommes passent le cours entier àessayer d’apprendre la “géogra-phie” du pas tandis que leur par-tenaire leur sert souvent d’instru-ment passif dans ce processussans qu’elles bénéficient d’uneseule correction… Si correction ily a, souvent celle-ci ne porte quesur des détails mineurs et rare-ment sur les problèmes de fond(équilibre et travail sur l’axe,non-anticipation, respiration,décontraction, travail du poids enrelation avec le partenaire…).

Est-ce que néanmoins la situationest aussi catastrophique que celledécrite en 1994 ? Heureusementnon, il y a des progrès visibles surl’ensemble du territoire. On dansetrès bien dans des villes de pro-vince comme Nantes, Lyon, Lille,Marseille…et il suffit d’aller à lapratique d’Augusto, ou au studio

Le tango argentin connaît depuis une dizaine d’annéesun fort développement, tant en France qu’à l’étranger.On peut se rappeler le jugement fort pertinent qu’unedanseuse sportive, Isabelle R., portait en 1994 dans larevue “Dansons Magazine” sur les danseurs de tango :« La plup art des pas de t ango qui se pratiquent dans les dancingssont rarement structurØs sur des multiple de quatre. Quant aux dan-seurs de tango argentin, ils ont ØvacuØ le problŁme autrement, car,pour la plup art, je ne parle pas des meilleurs, ils se soucient fort peude danser en rythme, se content ant d exØcuter avec ou sans les bat-tements musicaux, l enchevŒtrement cabalistique de leurs figures cro-chantes et trØbuchantes, avec des physionomies aussi sinistres quesi le sort du monde en dØpendait ».

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Peter Goss à Paris pour consta-ter que le niveau de danse peuty être très bon et ne corres-pond plus forcément à la situa-tion qui prévalait en France ily a six ans…Cette lente amé-lioration résulte du travail defond qu’effectuent un certainnombre d’acteurs.

Une nouvelle générationd’enseignants argentins etune relève européenne

Les jeunes générations deprofesseurs argentins ne secontentent plus d’un ensei-gnement par imitation, maisont réfléchi à des méthodespédagogiques mieux adaptéesà une mentalité européennecartésienne. Les cours sontconstruits en fonction d’unobjectif à atteindre, orientévers la danse de bal et non plusvers la scène. On peut citer parexemple Léo et Eugénia,Ricardo et Marisa avec unexcellent cours de rythme, pos-ture et marche, Javier et Geral-dine et de nombreux autres…

Mais l’enseignement du tangoargentin ne relève plus dudomaine exclusif des argen-tins. On peut également men-tionner des professeurseuropéens dont la renomméeest grandissante, par exempleEric Jorissen qui a apporté unrenouveau dans l’enseigne-ment en mettant l’accent sur lacommunication à l’intérieur ducouple… ,Teresa Cunha avecun travail de fond remarquablesur la posture individuelle et leplacement dans le couple…,Imed Chemam qui a déve-loppé un enseignement person-nel très structuré, et égalementde nombreux autres…

Des initiatives pédagogiques intéressantes

L’invitation en résidencepermanente de très bonsprofesseurs parl ’ a s soc ia t ion“Tango de soie”à Lyon, participede cette qualitécroissante. Denombreux profes-seurs ou organisa-tions innoventsur le planpédagogique,par exemple : Gilles Kot-zebtchouk dans son travail surles similitudes entre tango et taï-chi-chuan, Sandra Messina avecun travail corporel mêlant kino-michi de maître Noro et tango,approfondissement de la trans-versalité musique-danse avecdes stages mixtes musique etdanse (rencontres du Sud à Tou-louse, association “Octaèdre”,conférences musicales et histo-riques diverses de l’association“le temps du tango”…), descours “spécial homme” ou “spé-cial femme” (Nathalie Clouet,Encuentro con los grandes àMadrid en 1999…), etc…

Le tango est à un tournant dansson développement et toutlaisse à penser que s’il n’estpas récupéré et dénaturé com-mercialement, il pourra conti-nuer à croître dans le futur tanten qualité qu’en quantité.

Pierre LehagreIllustrations de Benoît

* Pour se rendre compte de cephénomène, il est intéressantd’aller lire certaines petitesannonces sur le site internet dutemps du tango : www.club-internet.fr/perso/tango

Selon Juan Cedrón, l’éloigne-ment entre danseurs et musiciensétait déjà perceptible dans lesannées 1960 (désintérêt desmusiciens pour l’animation des

bals, déclin de la danse elle-même). La situation

contemporaine serait plutôtcaractérisée par une redécouverteprogressive, par certains jeunesmusiciens, du bal comme d’unlieu d’expression artistique digned’intérêt. La création de La Tipicas’inscrit dans cette démarche.

Les danseurs Claudio Asprea etAgustina Videla soulignent la trèsgrande diversité des styles et lelarge spectre émotionnel couvertpar la musique et la poésie tan-guera, elles-mêmes reflets de l’im-mense aventure humaine que

Débat

représente l’histoire de BuenosAires. Les danseurs doiventprendre la mesure de cette diver-sité, non seulement dans sadimension musicale (caractéris-tiques rythmiques, mélodiques,harmoniques..) mais égalementhistorique et culturelle (typeshumains, époques, lieux associésà chaque orchestre). Cela lesaidera à interpréter correctementla musique entendue.

Jean-Claude Serres, président deSud-tango, souligne les difficultésfinancières qui font obstacle, pourles petites associations, à un recourstrop fréquent aux orchestres. Ilconstate d’autre part que le publicse contente souvent de la musiqueenregistrée. Plusieurs intervenantsont cependant souligné, par la suite,le caractère irremplaçable de lamusique vivante pour stimuler lacréativité des danseurs.

Ces interventions ont été suiviesd’un débat qui a permis de dégager

Un débat au bal LouisLumière le 18 novembredernier à Paris : “Com-ment rapprocher dan-seurs et musiciens detango ?”.

Tous les samedis soir sauf le troisième samedi du mois

Milongade la

Ported’Orléansanimée en alternance parSol Bustelo, Christophe etJudith, Philippe Leygue,

Philippe Stainvurcel, Pierre.

25 bis, av. de la républiqueMontrouge. M° Pte d’Orléans

à trois minutes de marche dumétro Porte d'Orléans

Entrée : 40 Fboissons incluses à volonté

01 46 55 22 20

certaines pistes d’actions pour unrapprochement entre danseurs,musique et musiciens vivants. Laresponsabilité des professeurs dedanse, tout d’abord, a été soulignée,plusieurs intervenants soulignant lanécessité d’un meilleure sensibili-sation des élèves à la musique (rap-pel des noms des compositions etdes orchestres entendus, brève pré-sentation des musiciens…). Les“disc jockeys” pourraient égale-ment mener une démarche simi-laire au cours des bals. Au niveaudes associations de danse, plusieursinitiatives ont été évoquées : orga-nisations de conférences musicalesou littéraires, de stages de musiqueou d’interprétation de la musiquepar les danseurs… Selon certainsintervenants, des demandes desubvention pourraient éventuelle-ment être envisagées de manièreplus systématique pour assurerl’organisation d’un plus grandnombre de concerts.

Compte-rendu de Fabrice Hatem

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Renvoyer ce formulaire accompagné du chèque bancaire ou postal à l’association

** À ce sujet, se rapporter à ladiscussion sur le forum du siteinternet du temps du tango, mon-trant que les élèves ne souhaitentpas forcément se gaver defigures mais recherchent un tra-vail plus approfondi…

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DÉCEMBRE

Vendredi 1er - Bordeaux (33)Bal Tangueando, de 21 h à 24 h, café La Balouette, Barrièrede Toulouse. Rens. : 05 56 77 70 68

Vendredi 1er et samedi 2 - Avignon (84)Concert du Cuarteto Cedrón, 20 h 30 Théâtre du Chêne noir,8bis rue sainte-Catherine. Rens. : 04 90 82 40 57

Vendredis 1er, 8 et 15 - Charenton (94)Cours de tango, animé par Chiché, de 19 h 30 à 21 h,studio “Liberté”, suivi d’une démonstration à la pra-tique d’Augusto le 1er, 195bis rue de Paris, 70 F le cours.Rens. : 01 48 06 99 24

Samedi 2 - Blois (41)Spectacle “A fuego lento”, compagnie Catherine Berbes-sou, 20 h 30, la Halle aux grains, 1 place de la République.Rens. : 02 54 90 44 00

Samedi 2 - Le Mans (72)Stage tango, animé par Juanito Juarez, avec bal le soir àla Guinguette “Le petit Robinson” à Trehet.Rens. : 02 43 78 18 49

Samedi 2 - Nantes (44)Bal tango avec l’orchestre “La mariposa”, de 21 h 30 à 1 h,au Pannonica, 9 rue Basse-Porte.Rens. : 02 40 46 99 27

Samedi 2 - Paris (75)Stage tango, animé par Carolina Boselli, 16 h à 19 h, centreJean Verdier, 11 rue de Lancry 10ème. Rens. : 01 42 51 08 12

Samedi 2 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, 21 h à 2h, avec démonstra-tions par Chiche et Mirela, DJ Philippe Leygue, 25bis avenuede la République-Montrouge. M° Pte d’Orléans. 40 F ycompris boissons. Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 2 - Paris (75)Bal tango “guardia vieja”, de 21 h 00 à 1 h 30, école deDanse de Paris, 17 rue du fbg du Temple 10ème, 50 F bois-son comprise. Rens. : 03 86 36 93 56 ou 01 43 79 80 87(attention au code !!!)

Samedi 2 - Vincennes (94)Journée tango argentin, stages initiation, débutants etintermédiaires, avec Philippe Stainvurcel et Sol Bustello,récital de Sol et bal le soir, espace Sorano, 16 rue CharlesPathé. Inscription préalable obligatoire.Rens. : 01 43 65 51 72

Samedi 2 et dimanche 3 - Lille (59)Stage tango animé par Rolán Van Lorr et Leah Rosen-blum, avec bal et démonstration le samedi à 21 h 30, à laTango Factory, 154 rue d’Anvers, Tourcoing.Rens. : 03 20 04 44 38 (Tango ? tango !)

Samedi 2 et dimanche 3 - Paris (75)Stage tango animé par Orlando Diaz et Delphine Robin,14 h à 17 h, La Boca, 12 rue de la Fidélité 10ème , M° Garede l’est. Pré-inscription obligatoire. Rens. : 01 40 28 98 70

Samedi 2 et dimanche 3 - Toulouse (31)Stage tango animé par Christine Caminade et Laurent deChanterac, école Elizabeth Béclier, 6 impasse Marestan.Rens. : 05 61 99 23 07

Samedi 2 et dimanche 3 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine et Dorella, avec pra-tique le samedi de 21 à 24 h, caserne Vauban, 11 rue duJardin des Hespérides. Rens. : 01 48 05 00 60

Samedi 2 et dimanche 3 - Tarbes (65)Stage avec Pablo Ojeda et Béatrix Romero.Rens. : 05 62 91 76 22

Du Samedi 2 au jeudi 7 - Nantes (44)Stage et ateliers tango, animés par Eric Muller et JeusaVasconcelos. Rens. : 02 40 46 99 27

Dimanche 3 - Béziers (34)Bal tango animé par Sylvie et Bruno, de 17 h à 1 h, théâtredu Minotaure, 15 rue Solférino. Rens. : 04 67 96 14 26

Dimanche 3 - Poitiers (86)Stage tango animé par Valérie Favre et Vincent Lacombe,Centre Socio-culturel de Beaulieu, 10 Boulevard SavaryRens. : 05 49 03 36 96

Dimanches 3 et 10 - Paris (75)Stage d’initiation au tango argentin, par l’équipe du Tempsdu Tango, 5 rue du Moulin Vert 14ème, 350 F adhésionincluse. Rens. : 01 46 55 22 20.

Lundi 4 - Marseille (13)Pratique-apéritif , le Webbar, à partir de 19 h.Rens. : 04 91 48 09 29

Mardi 5 - Douai (59)Spectacle “Valser”, à 20 h 30, par la compagnie CatherineBerbessou, l’Hippodrome, Place du Barlet. Rens. : 03 27 99 66 60

Mardi 5 - Paris (75)Concert du groupe Moderato Tangabile, à 21 h, péniche Six-huit, 3 quai Malaquais M° Pont-neuf ou Saint-Germain.Rens. : 01 46 34 53 05

Mercredi 6 et jeudi 7 - Paris (75)Spectacle “Voyage soufi en terre tango”, à 20 h, théâtredu Kibélé, 12 rue de l’échiquier 10ème. Rens. : 48 87 14 52

Jeudi 7 - Ibos (65)Spectacles “Encore” et “Solo”, par la compagnie MichèleRust, le Parvis. Rens. : 05 62 90 06 03

Jeudi 7 - Paris (75)Concert Haydée Alba, à 20 h, Maison de Radio-France,salle Olivier Messiaen, 116 avenue du Président Ken-nedy, 16ème. Rens. : 01 56 40 15 16

Vendredi 8 - Bordeaux (33)Bal Tangueando, de 21 h à 24 h, Café “La Concorde”,50 rue du Maréchal Joffre. Rens. : 05 56 77 70 68

Vendredi 8 - Montpellier (34)Bal Tango Panaché, de 20 h à minuit, café de l’Espla-nade, Boulevard Sarrail. Rens. : 04 67 58 12 74

Vendredi 8 et samedi 9 - Angers (49)Spectacle”Valser”, par la compagnie Catherine Berbessou,à 20 h 30, Grand Théâtre d’Angers, Place du Ralliement.Rens. : 02 41 88 90 08

Samedi 9 - Clermont-Ferrand (63)Bal tango, à partir de 22 h, le Comptoir Moderne, 6 placeCarmes Déchaux, entrée libre. Rens. : 04.73.93.73.28

Samedi 9 - Lyon (69)Émission sur radio-Canut, de 10 h 45 à 11 h. Bal tango à21 h 30, précédé d’une initiation gratuite à 20 h, la Scène-sur-Saône, 4ter Quai J.-J. Rousseau, Lyon Mulatière50 F/25 F. Rens. : 04 78 38 39 24 93

Samedi 9 - Orthez (64)Bal tango, 12 rue Moncade. Rens. : 05 59 69 96 22

Samedi 9 - Paris (75)Bal tango, animé par Sol Bustelo et Claudia Rosenblatt,à partir de 21 h, Espace Oxygène, 168 rue Saint-Maur11ème, 50 F. Rens. : 01 48 05 0060

Samedi 9 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Christophe etJudith. (Voir 2 déc.).

Agenda

EUROPA LATINA : LE JOURNAL DES PETITES ANNONCES LATINESTOUS DOMAINES : SERVICES, IMMOBILIER, AMITIE, COURS (LANGUE, DANSE, CUISINE...) ETC

POUR UNE PARUTION : forfait 25 mots : 70 F - option encadrement + caractères gras : 30 F. no de référence pourenvoi des réponses au journal: 40 F - envoi par courrier au journal : 10F

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6, passage Rauch - 75011 Paris - Tél. : 01 43 70 08 08 - fax : 01 43 70 91 91

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Samedi 9 et dimanche 10 - Nimes (30)Stage tango animé par Marc Tomasi et Sylvie Fonzes,Milonga del Angel, 54 route de Beaucaire. Rens. : 06 60 86 97 26

Samedi 9 et dimanche 10 - Paris (75)Stage tango, valse, milonga, animé par Chiché.Rens. : 01 47 07 87 28

Samedi 9 et dimanche 10 - Clermond-Ferrand (63)Stage tango animé par Charlotte Hess et Miguel Gabis,salle Duclos (Saint-Jacques). Rens. : 04.73.93.73.28

Samedi 9 et dimanche 10 - Puylaurens. (81)Stage tango animé par Michèle Rust et Jean-Pascal Gilly,MJC. Rens. : 05 63 77 32 18

Samedi 9 et dimanche 10 - Rennes (35)Stage tango avec Eric et Jeusa, MJC La Paillette, avec balau Pym’s le samedi de 22 h à 1 h. Rens. : 02 99 44 30 22

Samedi 9 et dimanche 11 - Marseille (13)Stage tango et valse animé par Pablo Veron et Noël Strazza,bal le samedi soir au Webbar. Rens. : 04 91 48 09 29

Dimanche 10 - Bergerac (33)Stage tango débutants et intermédiaires, animé par NathalieVigier, de 13 h à 18 h 15, école de danse C. Garcia, 24 rueCondillac. Rens. : 05 56 77 54 77

Dimanche 10 - Paris (75)Bal tango avec l’orchestre La Típica (Juan Cedrón), de 20 hà 1 h 30, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette au bord ducanal, M° Porte de la Villette. Le bal est précédé d’un stagetango niveau moyen (style milonguero) animé par FabianHojman, de 17 h 30 à 19 h. 120 F pour le stage et l’entréeau bal. 60 F pour le stage, 100 F / 80 F pour le bal seul.Rens. : 01 53 79 21 33 / 01 46 55 22 20 / 01 40 03 75 15

Dimanche 10 - Paris (75)Atelier “entre hommes”, de 16 h à 18 h, suivi d’une pra-tique dirigée, de 18 h à 22 h, le tango, 13 rue au Maire3ème, 100 F (pratique seule 25 F + 10 F si orchestre).Rens. : 01 40 18 09 18

Jeudi 14 - Bordeaux (33)Soirée bal “tango Bordeaux”, 22h à 2h, au Café le Chat quipêche, 16 rue Garat, entrée libre. Rens. :05 56 44 06 34

Jeudi 14 - Metz (57)Journée cinéma tango et soirée tango, chapelle des Trinitaires. Rens. : 03 87 38 99 41

Vendredi 15 - Marseille (13)Apéro tango, Brasserie Les Danaïdes, de 20 h à 23 h, squareStalingrad, 20 F (40 F si musiciens). Rens. : 04 91 92 45 97

Vendredi 15 - Orléans (45)Bal-surprise avec démonstration, à partir de 21 h, CouleurCafé, 370 bg Barnier. Rens. : 02 38 75 85 31

Samedi 16 - Cordes-sur-Ciel (81)Stage tango, animé par Flabio Aguilera. Rens. : 05 63 56 85 84

Samedi 16 - Paris (75)Atelier “chanter le tango”, animé par Georgina Aguerre,de 12 h à 14 h 30, à La Milonga, 18 rue Guisarde. Rens. : 01 45 84 15 29

Samedi 16 - Paris (75)Grand bal du Millénaire, de 20 h à 1 h, avec la chanteuse SolBustelo et son orchestre, mairie du 13ème arrdt, place d’Italie,100 F (80 F pour les adhérents de l’association Le temps dutango et les habitants du 13ème). Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 16 – Ville d’Avray (92)Concert Haydée Alba, avec accompagment de guitare,20 h 45, théâtre du Colombier. Rens. : 01 53 06 65 95

Samedi 16 et dimanche 17 - Paris (75)Stage tango animé par Claudia Rosenblatt, style milon-guero, 16 rue de Romainville, 19ème. Rens. : 01 48 05 00 60

Samedi 16 et dimanche 17 - Toulouse (31)Stage tango animé par Domingo Rey et Maria Laborde.Rens. : 05 62 73 10 62

Dimanche 17 - Albi (81)Stage tango, avec Maryse Fabrègue et Stéphane Allirol,de 14 h à 18 h, 30 maison de quartier de Cantepau, ave-nue Mirabeau. Rens. : 05 63 56 15 29

Dimanche 17 - Grenoble (38)Bal tango, à partir de 21 h, école de danse Grimaldi,20 rue Joseph Bouchayer. Rens. : 04 76 72 01 82

Dimanche 17 - La Rochette (74)Bal tangonéon, de 17 h à 22 h, centre d’animation. Rens. : 04 79 28 22 93

Lundi 18 - Béziers (34)Pratique tango animé par Sylvie et Bruno, de 22 h 30 à1 h, Théâtre du Minotaure, 15 rue Solférino, 10 F/20 F. Rens. : 04 67 96 14 26

Lundi 18 - Nantes (44)Bal tango, de 21 h à 1 h, le Lieu Unique, quai FerdinandFâvre. Rens. : 02 40 40 08 08

Mercredi 20 - Bordeaux (33)Bal tango Bordeaux, 20 h 30 à 24 h, au Troisièmehomme, 6 rue Borie. Rens. : 05 56 44 06 34

Samedi 23 - Lyon (69)Emission sur radio-Canut. Bal tango. (Voir 9 déc.).

Samedi 23 - Paris (75)Bal tango à l’Espace Oxygène. (Voir 9 déc.).

Samedi 23 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans. Animation : Sol Bustelo.(Voir 2 déc.).

Du mardi 26 au dimanche 31 - Nimes (30)Stage tango animé par Isabelle de la Preugne et AlfredoPalacios du 26 au 30, avec soirée réveillon le 31, milongaMadame Yvonne, 54 route de Beaucaire. Rens. : 04 66 36 74 21

Du mardi 26 décembre au lundi 1er janvierprès d’Angers (49)Stage (tango, swing, salsa) avec Leo Calvelli et EugeniaUsandivaras, Alejandro Sanguineti et Karin Solana,Pedro et Marcela Monteleone, Henri Vidiella et Cathe-rine de Rochas, Charlotte Hess et Miguel Galis, Joël

Echarri et Gisèle Hiriburu et toute l’équipe de l’associa-tion Le temps du tango. Activités culturelles diverses.Bal avec l’orchestre “Tango Andorinha” tous les soirs.Réveillon tango le 31 décembre.Rens. : 01 46 55 22 20

Jeudi 28 - Bordeaux (33)Bal Tango Bordeaux 18 h 30 à 23 h, salle Son Tay, garesaint-Jean, 47 rue Son Tay. Rens. : 05 56 44 06 34

Du vendredi 29 au dimanche 31La Grande-Motte (34)Stage tango argentin avec option réveillon, animé par RolandMesseca et Maryse Chambert. Rens. : 04 67 54 41 13

Samedi 30 - Paris (75)Bal d’adieu au millénaire tango, espace Oxygène. (Voir 9 déc.).

Dimanche 31 - La Rochette (74)Réveillon tangonéon, centre d’animation de La Rochette. Rens. : 04 79 28 22 93

Dimanche 31 - Montpellier (34)Réveillon tango, par l’association Alegria Latina, Maisondu tango, 6 rue Favre de Saint Castor, 280 F. Rens. : 04 67 71 90 39

Dimanche 31 - Bordeaux (33)Soirée bal “tango Bordeaux”. (Voir 14 déc.).Rens. : 05 56 44 06 34

au Cabaret SauvageParc de la Villette (face au Zénith)les dimanches : 10/12/2000, 07/01, 04/03,01/04/2001 et le lundi 07/02/2001

17h30-19h00 : Stages de tango (cours niveau intermédiaire)20h00-23h00 : Concert de l’Orchestre La Tipica et bal23h00-01h00 : Suite du balPrix : (120F, 100F, 80F)

Réservations :Cabaret Sauvage : 01 40 03 75 15Le Temps du tango : 01 46 55 22 20

Album La Tipica : sortie octobre 2000

Mélodie Distribution Gotan

Le Temps du TangoCabaret Sauvage

JANVIER

Du mercredi 3 au dimanche 7 - Toulouse (33)Stage de monitorat en danses de sociétés, institut de for-mation aux danses de société, 6 impasse Marestan.Rens. : 05 61 40 23 24

Jeudi 4 - Bordeaux (33)Bal Tango Bordeaux, 18 h30 à 23 h. (Voir 14 déc).

Samedi 6 - Paris (75) Bal tango “guardia vieja”. (Voir 2 déc.).

Samedi 6 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Sol Bustelo.(Voir 2 déc.). Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 6 - Saint-Quentin (02)Concert de Haydée Alba “Tango. je t’aime tant !”, avecGustavo Beytelman (piano), Eduardo Garcia (bandonéon),Pierre Mortarelli (Contrebasse), 20 h 30, Théâtre Jean Vilar.Rens. : 01 53 06 65 95

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Samedi 6 et dimanche 7 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine et Dorella, avec pra-tique le samedi de 21 h à 24 h. Rens. : 04 67 74 60 10

Samedi 6 et dimanche 7 - Toulouse (31)Stage animé par Vincent Lacombe et Christine Caminade,école Elizabeth Béclier, impasse Marestan.Rens. : 05 61 99 23 07

Dimanche 7 - Béziers (34)Bal tango animé par Sylvie et Bruno. (Voir 3 déc.).

Dimanche 7 - Paris (75)Bal tango avec l’orchestre La Típica (Juan Cedrón), de 20h à 1 h 30, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette au bord ducanal, M° Porte de la Villette. Le bal est précédé d’un stagetango niveau moyen (thème : les tours) animé par ChicoTerto, de 17 h 30 à 19 h. 120 F pour le stage et l’entrée aubal. 60 F pour le stage, 100 F / 80 F pour le bal seul. Rens. :01 53 79 21 33 / 01 46 55 22 20 / 01 40 03 75 15

Dimanches 7 et 14 - Paris (75)Stage d’initiation au tango argentin. (Voir 3 et 10 déc).

Vendredi 12 - Lyon (69) Juan José Mosalini et son grand orchestre, à l’auditoriumde Lyon. Rens. : 04 78 95 95 00

Vendredi 12 - Montpellier (34)Bal Tango Panaché, de 20 h à minuit, café de l’Esplanade,Boulevard Sarrail. Rens. : 04 67 58 12 74

Vendredi 12 - Paris (75)Concert de l’orchestre Moderato tangabile, 21 h, 10 ruedes Islettes, 18ème. Rens. : 01 42 58 63 33

Samedi 13 - Annemasse (74)Spectacle “Valser”, par la compagnie Catherine Berbessou,à 20 h 30, relais culturel du Château Rouge.Rens. : 04 50 43 24 25

Samedi 13 - Lyon (69)Emission sur radio canut. Bal tango. (Voir 9 déc.).

Samedi 13 - Orthez (64)Bal tango. (Voir 9 déc.).

Samedi 13 - Paris (75)Bal tango à l’espace Oxygène. (Voir 9 déc.).

Samedi 13 - Paris (75)Atelier “chanter le tango”, animé par Georgina Aguerre.(Voir 16 déc.).

Samedi 13 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animé par Christophe etJudith. (Voir 2 déc.).

Lundi 15 - Béziers (34)Pratique tango animée par Sylvie et Bruno. (Voir 18 déc).

Mardi 16 - Nantes (44)Concert Juan Carlos Caceres, 21 h, salle Paul-Fort, 9 rueBasse-Porte, suivi d’une milonga au Pannonica.Rens. : 02 40 40 08 08

Mardi 16 - Villefranche-sur-Saône (69)Spectacle “Valser”, par la compagnie Catherine Berbessou,à 20 h 30, Centre culturel. Rens. : 04 74 68 02 89

Mercredi 17 - Bordeaux (33)Bal tango Bordeaux. (Voir 20 déc.). Rens. : 05 56 44 06 34

Vendredi 19 - Les Lilas (93)Concert de Haydée Alba “Tango. je t’aime tant !”, avecGustavo Beytelman (piano), Eduardo Garcia (ban-donéon), Pierre Mortarelli (Contrebasse), 20 h 30,Théâtre du Garde Chasse. Rens. : 01 53 06 65 95

Samedi 20 - Paris (75) Pièce de théâtre “Rien pour Pehuajo” de Julio Cortazar(20 h à 21 h 30) suivie d’un grand bal exceptionnel avecl’ orchestre Marcucci, avec démonstrations par Chris-tophe et Bernie, de 21 h 30 à 3 h 00, théâtre de la CitéInternationale, 21 boulevard Jourdan, 14ème. M° Cité Uni-versitaire, 150 F / 120 F / 90 F pour le théâtre et le bal,100 F / 80 F pour le bal seul. Rens. : 01 43 13 50 50

Samedi 20 et dimanche 21 - Rennes (35)Stage tango avec Pedro et Christiane, MJC La Paillette,avec bal au Pym’s la samedi de 22 h à 1 h.Rens. : 02 99 44 30 22

Samedi 20 et dimanche 21 - Clermont-Ferrand (63)Stage de tango, animé par l’équipe de Tango Volcanique,salle Duclos (Saint-Jacques), gratuit pour les jeunesentre 15 et 25 ans. Rens. : 04.73.93.73.28

Dimanche 21 - Albi (81)Stage tango, avec Maryse Fabrègue et Stéphane Allirol.(Voir 17 déc.).

Lundi 22 - Nantes (44)Bal tango. (Voir 18 déc.).

Jeudi 25 - Bordeaux (33)Bal Tango Bordeaux, 18 h 30 à 23 h. (Voir 14 déc.).

Vendredi 26 et samedi 27 - Metz (57)Concert de Haydée Alba “Tango. je t’aime tant !”, avecGustavo Beytelman (piano), Eduardo Garcia (bandonéon),Pierre Mortarelli (Contrebasse), 20 h 30, salle de l’esplanade,Arsenal. Rens. : 01 53 06 65 95

Samedi 27 - Lyon (69)Emission sur radio-canut. Bal tango. (Voir 9 déc.).

Samedi 27 - Montpellier (34)Grande soirée Tango Panaché, de 18 h 30 à 1 h, salleGuillaume de Nougaret, espace Pitot. Rens. : 04 67 58 12 74

Samedi 27 - Nantes (44)Bal concert au Pannonica, de 21 h 30 à 1 h, 9 rue Basse-Porte. Rens. 02 40 46 99 27

Samedi 27 - Paris (75)Bal tango à l’espace Oxygène. (Voir 9 déc.).

Samedi 27 - Paris (75)Atelier “chanter le tango”, animé par GeorginaAguerre.(Voir 16 déc.). Samedi 27 Janvier de 21 h à 2 h

Samedi 27 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, DJ : Philippe Stainvurcel.(Voir 2 déc.).

Samedi 27 et dimanche 28 - Puylaurens. (81)Stage tango animé par Michèle Rust et Jean Pascal Gilly,MJC. Rens. : 05 63 77 32 18

Samedi 27 et dimanche 28 - Bordeaux (33)Stage tango , animé par Pablo Ojeda et Béatrix Roméro.Rens. : 05 56 77 70 68

Samedi 27 et Dimanche 28 - Toulouse (33)Stage tango animé par Léo Calvelli et Eugenia UsandivarasRens. : 05 62 73 10 62

Dimanche 28 - Rennes (35)Stage tango, animé par Pedro Andrade et Nathalie Prudon.Rens. : 02 99 46 86 01

Dimanche 28 - Tarbes (65)Bal tango, de 18 h à 21 h, Bar le Régent, place de Verdun.Rens. : 05 62 91 76 22

Mercredi 31 - Orléans (45)Bal tango, à partir de 21 h, au Couleur Café.Rens. : 02 38 75 78 31

FÉVRIERSamedi 3 - Le Mans (72)Grand bal tango, avec orchestre et démonstrations, à par-tir de 21 h. Rens. : 02 43 78 18 49

Samedi 3 - Lille (59)Salon tango, par l’association Tango ? tango ! ? Avecdémonstration, à partir de 21 h 30, Tango Factory,154 rue d’Anvers, Tourcoing. Rens. : 03 20 04 44 38

Samedi 3 - Paris (75) Bal tango “guardia vieja”. (Voir 2 déc.).

Samedi 3 et dimanche 4 - Poitiers (86)Stage tango animé par Charlotte Hess et Michel Gabis,Centre socio-culturel de Beaulieu, 10 Boulevard Savary.Rens. : 05 49 03 36 96

Samedi 3 et dimanche 4 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine et Dorella, avec pra-tique le samedi de 21 h à 24 h. Rens. : 04 67 74 60 10

Samedi 3 et dimanche 4 - Lille (59)Stage tango animé par Muzaffer Demiray et Birkit Wil-denburg, avec bal et démonstration le samedi à 21 h 30,Tango factory, 154 rue d’Anvers, Tourcoing.Rens. : 03 20 04 44 38 ( tango ? tango !)

Samedi 3 et dimanche 4 - Toulouse (31)Stage animé par Christine Caminade et ChristopheAppril, école Elizabeth Béclier, 6 impasse Marestan.Rens. : 05 61 99 23 07

Samedi 3 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Sol Bustelo.(Voir 2 déc.).

Dimanches 4 et 11 - Paris (75)Stage d’initiation au tango, l’équipe de l’association Letemps du tango. (Voir 3 et 10 déc.).

Lundi 5 - Paris (75)Bal tango avec l’orchestre La Típica (Juan Cedrón), de20 h à 1 h 30, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette aubord du canal, M° Porte de la Villette. Le bal est précédéd’un stage tango niveau moyen, de 17 h 30 à 19 h. 120 Fpour le stage et l’entrée au bal. 60 F pour le stage,100 F / 80 F pour le bal seul.Rens. : 01 53 79 21 33 / 01 46 55 22 20 / 01 40 03 75 15

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Discographie : musique pour la danse

Des musiques de spectacle

•Le spectacle “Perfumes detango” de Miguel Angel Zotto etMilena Plebs a donné lieu en 1993à la parution d’un CD passé injus-tement inaperçu. L’orchestre,conduit par Daniel Binelli, nouslivre un bel échantillon de tangosanciens et nouveaux que l’on peutécouter ou danser en rêvant d’êtresoi-même sur scène. Des orches-trations dignes des plus grandesformations. “Perfumes de tango”,Tango por dos company, 1993.

•On peut aussi danser sur l’al-bum du spectacle présenté authéâtre des Champs-élysées parAlain de Caro en juin 2000. On yretrouve un ensemble d’or-chestres connus : Pugliese, Sex-teto Mayor, Firpo, etc. Une excel-lente compilation pour danser.Fascinacion de tango, Sherwoodproduction, 2000.

• Plus difficile à danser, avec unchanteur dominant souvent l’or-chestre : la compilation des festi-vals de Grenade des années 1994à 1997. “Life at the festival inGranada, 1994-1997”, Best oftango argentino, Arc Music,EUCD 1592, 2000 (double CD).

Des classiques parmi les indis-pensables

Si vous deviez partir danser letango dans une île déserte, n’ou-bliez pas d’emmener 4 albums

regroupant, de manière équili-brée, tangos, valses et milongas :

•Alfredo de Angelis, “AdiósMarinero”, où vous trouverez7 valses, 2 milongas et des tangos.Ecoutez “Pobre flor” dont le textevous fera pleurer. Collection “Elbandoneón”, EBCD 35, 1993.

• Juan d‘Arienzo, “La cumpar-sita”. Valses, tangos et milongas àvous en étourdir. Collection “Elbandoneón”, EBCD 84, 1996

•Pedro Laurenz : “Milongas demis amores”, avec la forte pré-sence du maître dans chaque com-position. La version de “Milongasde mis amores” est sans douteindépassable. Collection “El ban-doneón”, EBCD 82, 1996.

•Francisco Canaro : “La melo-dia de nuestro adiós”. Belle com-pilation de titres des années 1930,dans les trois genres musicaux.Une mention particulière pour lavalse “El jardin del amor”.Collection “El bandoneón”,EBCD 30, 1991.

•Vers minuit, quand les valses etles milongas vous auront fatigué,il est bon de croiser les tangos deCarlos di Sarli. Une force roman-tique soutenue par le tempo.“Carlos di Sarli”. Collection“Maestros del tango argentino”,BMG 74321 41297-2, 1996.

•Enfin n’oubliez pas d’emporterle maestro dans sa plénitude :

Osvaldo Pugliese, dans une com-pilation de tangos enregistrésentre 1955 et 1977. Pour danser etpour écouter. Une puissance touteen nuances qui laissera pantois lesdanseurs qui n’écoutent pas lamusique et dansent “en lignedroite”. Osvaldo Pugliese :“From Argentina to the world”,8378572, 1996.

Quelques nouveautés

•À l’occasion de la réouverturedu Cabaret sauvage pour une nou-velle année de tango, L’orchestreLa tipíca dirigé par Juan Cedrónnous livre un florilège de tangos,de valses et de milongas dans lagrande tradition. Gotan produc-tion, Mélodie distribution,DK 132 79 627.2, 2000.

•Signalons également la paru-tion de l’album de l’orchestreTango Andorinha Sextet quireprend les classiques du réper-toire dans une orchestrationdestinée à la danse. Une tona-lité douce et rythmée. TangoAndhorina Sextet, “Reliquasporteñas”, Unicor nio. UR34014, 2000.

Philippe StainvurcelRemerciements à Véronique Leper

Nous vous proposons ici un choix, bien entendu nonexhaustif, de CDs adaptés à la danse et permettant enmême temps de découvrir les multiples facettes dutango argentin.

Le temps du Tango

Les activités régulièresPratique de la SourdièreTous les dimanches, de 17 h à 19 h 45 23Rue de la Sourdière Paris 1er

Cours • Le dimanche de 13 h 30 à 16 h 45 à la Sourdière • Le jeudi à l’école de danse d’Alésia 5, rue du Moulin Vert - Paris 14éme

Stage d’initiationSalle d’Alésia les premier et deuxièmedimanches du mois : 350 F les deux. (adhésion LTDT comprise).Paru en octobre“Le Tango Argentin à Paris” brochure avec toutes les activités régulières du tangoargentin à Paris. - (15 F ou 20 F port compris)

Le site de l’association :www.club-internet.fr/perso/tango

Le 24 mars 2001,salle Wagram à Paris

COULEURS TANGOune semaine de fête, grand bal et démonstrations par

Alejandra Mantinan & Gustavo RussoClaudia Codega & Esteban Moreno

Beatriz Romero & Pablo Ojedaet l’orchestre Marcucci

Photo Frédéric Langard

RØveillon duNouvel Anen Anjou

du 26 décembre au 1er janvier

Cours avecLeo Calvelli & Eugenia Usandivaras

Alejandro Sanguineti & Karin SolanaPedro & Marcela Monteleone

Joel Echarri & Gisèle HiriburuCatherine Rochas & Henri Vidiella

Charlotte Hess & Miguel Gabis

Initiation aux dØbutants par l Øquipe du T emps du T ango

avec l orchestre T ango Andorinha Sextett

Grand bal du millØnaire

le 16 décembreà la mairie du 13ème

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