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PAR LES VILLAGES

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TEXTE DE PETER HANDKE

Par les villages / Über die Dörfer

Traduit de l’allemand par Georges-Arthur Goldschmidt « Le Manteau d’Arlequin – Théâtre

français et du monde entier », Gallimard, 1983

Une production de la Cie F.A.C.T en coproduction avec le théâtre Océan Nord , Le Théâtre

95 et la Cie Hamadryade ainsi qu’ avec le soutien de la Résidence international de création

Probedones d’Abaigt

Mise en scène : Jean-Baptiste Delcourt

Avec :

Angèle Baux

Jeanne Dailler

Aurélien Labruyère

Taila Onraedt

Anne-Marie Loop

Pablo Stella

Assistante à la mise en scène : Nina Lombardo

Création Lumière : Samuel Ponceblanc

Création sonore et plastique : Matthieu Delcourt

Création costume : Marine Vanhaesendonck

Production : François Gillerot

Diffusion : Audrey Brooking

Consultante Diffusion : Catherine Hance

HAMADRYADE

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Distribution

La compagnie Fact

L’auteur

La pièce

Note d’intention

Premières étapes de création

Résidence Probedones d’Abaigt

Festival Courants d’Airs

Feuille de Route

Public et Lieux de représentations

Note Dramaturgique

Une parole de l’instant

La ligne dramatique

Le poème dramatique

Théâtralité

Scénographie

Création technique

L’ éclairage

L’ environnement sonore

Les Costumes

Extraits

Biographies

Remerciements

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SOMMAIRE

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LA COMPAGNIE

La compagnie F.A.C.T est née de la rencontre

de quatre jeunes artistes à l’occasion de leurs

parcours au sein de l’Institut National des Arts

du Spectacle (INSAS).

Aurélien Labruyère, François Gillerot, Clément

Goethals et Jean-Baptiste Delcourt, deux ac-

teurs et deux metteurs en scène.

Au delà d’une affinité humaine et artistique,

c’est le positionnement et l’envie de pratiquer

ce métier de manière différente qui est à l’ori-

gine de cette formation. C’est aussi, et d’abord,

la volonté de créer une famille dans laquelle

chacun puisse exister individuellement aussi

bien que collectivement.

La F.A.C.T encourage l’initiative singulière en

offrant une structure solide basée sur l’en-

traide du groupe et la multiplicité des compé-

tences. Développer une pensée singulière et

collective nourrie des différences de chacun.

C’est avec cette volonté de se rassembler que

la F.A.C.T souhaite s’inscrire dans l’instant du

monde où nous sommes.

Nous ne croyons ni à la nostalgie, ni aux len-

demains qui chantent, mais au possible du

présent, à sa saveur et à son risque. Nous

voulons aller à la rencontre, des œuvres, des

spectateurs, des autres artistes, des autres dis-

ciplines. Entrechoquons nos inspirations, nos

rejets et nos questions. L’art, dans les décen-

nies et les siècles à venir a sa responsabilité à

prendre, et selon le grand mot de Camus, éviter

que le monde ne se défasse.

Dans l’année qui a suivi la naissance de la

compagnie, Clément et Jean-Baptiste lancent

leur projet respectif ; Et la Tendresse ? et Par

les Villages.

La Compagnie soutient également BOLERO

de et par Lucile Charnier et Manger des épi-

nards c’est bien ; conduire une voiture c’est

mieux d’Eline Schumacher. Désireux de ne pas

se limiter par des frontières, tant territoriales

que thématiques, l’objectif de la F.A.C.T est,

entre autres, de découvrir et de collaborer à

l’étranger. Un premier pas a été fait dans ce

sens en coopérant avec la résidence d’artistes

Probedones d’Abaigt basée dans les Pyrénées

Orientales.

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L’AUTEUR

Poète, romancier, essayiste, auteur de théâtre et cinéaste autrichien. Il a construit

une œuvre littéraire et théâtrale qui fait de lui l’un des principaux écrivains de

langue allemande aujourd’hui.

Né à Griffin, en Autriche, en 1942, Peter Handke vit actuellement à Paris. Son

oeuvre romanesque lui a valu le prix Büchner, l’un des prix littéraires allemands

les plus importants. Il est l’auteur de pièces de théâtre comme «Le pupille veut

être tuteur», «La chevauchée sur le Lac de Constance», « Outrage aux publics ». Il

a porté lui-même à l’écran son roman «La femme gauchère».

Le théâtre de Peter Handke est dans ce refus d’un héritage du spectacle tradi-

tionnel, du théâtre mimétique, fonctionnant à la fable. Il est avant tout affaire de

langage : on méconnaît encore que la littérature est faite avec la langue, et non

avec les objets décrits par la langue. Le théâtre de Handke tente d’épuiser cette

question : qu’est-ce que parler ? La parole doit rendre visible ce qui est perdu,

faire revenir ce qui est oublié, enfoui sous le quotidien... Cette pensée est le socle

dramaturgique de Par les villages .

Peter Handke - crédit: Jacob Benavoune

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LA PIÈCEPar les villages / Über die Dörfer, dans la

version originale en allemand se déroule

dans le cadre de retrouvailles entre frères et

sœurs, au moment de l’héritage et du partage

de la maison familiale alors que les parents

viennent de mourir.

Gregor, qui est l’aîné, parti depuis de nom-

breuses années, s’est établi en ville où il est

devenu écrivain. Ses frères et sœurs sont res-

tés au village et mènent une vie tout autre.

Son frère Hans devenu ouvrier lui demande

de renoncer à la maison pour que leur sœur

Sophie puisse y rester et ouvrir un commerce.

Ce sont les derniers jours d’un chantier dans

un village de montagne. Les ouvriers Hanz,

Ignaz, Albin et l’Intendante racontent leur

histoire : ils font surgir par leurs paroles, cet

autre monde auquel nous ne prêtons pas at-

tention. Sophie retrouve Gregor et lui fait part

de ses aspirations et de ses rêves. Son frère

aîné, qu’elle a autrefois aimé d’un amour vé-

ritable, ne la comprend plus et essaie de la

faire renoncer à ce projet qui pour lui n’est que

vanité. La vieille femme, elle, sait tout de ce

monde ancien qui est en train de disparaître.

À la fin du chemin les frères et sœurs se

trouvent irréconciliables, mais un autre per-

sonnage : Nova nous rattrape au bord du

précipice, à la clôture de la tragédie. Dans

un grand monologue, elle fait l’éloge de la vie

réelle, à laquelle on ne prête aucune attention

et qui se révèle dans toute sa puissance. Les

mots reprennent de leur force et nous dé-

voilent un large champ poétique.

Pour Georges-Arthur Goldschmidt,

« C’est un théâtre du langage le plus simple et le plus ample qui soit. Dix personnages, des

gens ordinaires pour peu qu’on les entende, sont porteurs de mondes inépuisables et toujours

inattendus. La parole, ici, fait voir l’intime des choses, des faits et des gestes. Il y est parlé de ce

qu’on néglige, de cet essentiel que l’on élude et qui fonde tout ce qui a lieu ; les mots deviennent

des images et le théâtre se fait récit. Le quotidien devient monumental, l’insignifiant se fait

grand. Une épopée du quotidien où chacun des personnages parle par et pour les autres. »

Par les Villages, poème dramatique : C’est une référence antique, car il s’agit bien ici d’assauts

fratricides violents, de torrents d’amours déçus, et de sagesse spectrale universelle.

Au-delà du déroulement de la fiction, se projettent dans ce conflit infini, les universels ressen-

timents humains, la tentation du pouvoir, la volonté de nuire, et par-dessus tout l’incompré-

hension des égos.

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Aurélien Labruyère (Gregor), Lors de la première résidence de créationau Mas Probedones d’Abaigt août 2013

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NOTE D’INTENTIONPlus que tout, Par les villages est d’abord por-

teur d’un instinct de vie extraordinaire. C’est

une vague sensible et poétique porteuse de

sens dans une époque où nous en cherchons

cruellement tous. Je veux travailler à partir de

ce chant émancipateur qui nous donne une

chance de créer une ouverture vers les secrets

les plus enracinés de l’être et qui par sa puis-

sance redresse ce qu’il y a de plus intime en

nous.

C’est un texte où le regard se promène lente-

ment dans la contemplation de ce qui est vrai-

ment. Un regard dressé vers l’introspection

qui exulte à prendre en considération la réa-

lité extérieure et la nécessité active de l’autre.

Avec ce spectacle, j’aimerai libérer le spec-

tateur d’un système d’obligations et d’idées

préconçues, lui faire redécouvrir à travers ces

mots des vérités oubliées ou perdues.

Je cherche un passage, une exploration des

liens entre les personnages et les personnes

à travers cette fable qui intègre le passé et le

présent dans une perspective ouverte à l’infini

sur l’avenir. Je veux passer par les villages pour

parler de la violence de ce monde confus où

nous échappe ce qui peut nous rendre heu-

reux, ainsi que nos moyens de lutter. C’est à

la fois une confrontation et une réconciliation

entre deux mondes qui permet peut-être d’ou-

vrir une porte, de retrouver une pensée singu-

lière pour ne pas se perdre trop vite.

On nous signale à l’entrée de chaque village ce

qu’il faut y voir : « L’un des plus beaux villages

de France, village fleuri, village bien-être, point

de vue splendide, balade à couper le souffle »

mais ne peut-on pas nous-mêmes être libres

de voir ce dont nous avons envie ? Sommes-

nous perdus au point que tout nous soit indi-

qué, voire pré-mâché ? Un village, une ville, un

arbre, un être ne peuvent-ils pas être là pour

eux-mêmes ? Nous sommes dans un monde

qui étiquette chaque chose et nous prive de ce

qu’il y a de plus mystérieux, de plus poétique.

Nous sommes dans une société où tout en

uniformisant les goûts, on isole l’individu où

les marchandises peuvent voyager librement

mais pas les hommes .

Je veux travailler sur notre rapport à l’autre

dans ce que cela a de plus fragile et contra-

dictoire, qu’il soit un simple inconnu, un ami,

un amant ou un membre de notre propre fa-

mille. Je crois qu’il faut redonner son poids à

une pensée singulière.

Je veux travailler sur le retour aux origines

et sur notre rapport actuel à la nature, à son

rythme. Travailler à la nécessité active de l’art.

Ce texte est une guerre après les guerres, il pos-

sède une puissante symbolique, qui nous dit

l’urgence de vivre, de désirer, de comprendre,

de tolérer, de dire et d’aimer, avant qu’il ne soit

trop tard.

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Nous voulons, nous, équipe, famille recompo-

sée, faire ce chemin, avec ces mots qui sont

comme un écho ininterrompu dans nos socié-

tés modernes.

Nous y retrouvons le sentiment familial mal-

mené, les individualismes en opposition,

et pourtant toujours ce centre commun des

hommes qui est l’amour et cette nécessité

secrète à la contemplation. Je veux prendre

à contre-pied la distanciation que l’on peut

attendre qui met souvent dos à dos, ouvriers

et intellectuels dans un monde fracturé, que

finalement, seule la poésie peut réunir.

Nous avons voulu ensemble que chaque per-

sonnage soit traité comme si la pièce ne tour-

nait qu’autour de son histoire propre afin de

rendre compte au mieux du conflit. Du moi

premier, fracas de multiples échos, nous che-

minerons vers l’altérité, vers cet autre que

nous désirons comprendre, toucher, atteindre,

voire posséder ou contrôler. Nous tenterons

finalement de se faire heurter ces individua-

lités qui émanent des mots de Peter Handke

jusqu’à ce que Nova nous rattrape au bord du

précipice et nous raccroche à la vie.

Jean-Baptiste Delcourt

«Jouez le jeu mais qu’il ait de l’âme » Nova

Aurélien Labruyère (Gregor), au Festival Courants D’airs avril 2015

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LES DIFFERENTES ÉTAPES DE CRÉATIONPROBEDONES D’ABAIGT

Le projet a débuté en août 2013 à l’occasion

d’une résidence à Probedones d’Abaigt, rési-

dence internationale de recherche et de créa-

tion artistique à Saint-Laurent-De-Cerdans.

Cette résidence permet de partager entre les

différentes compagnies, leurs travaux de re-

cherches, et ouvre la rencontre avec les popu-

lations locales, notamment les habitants du

village. L’objectif a donc aussi été de prendre

en compte le lieu ainsi que le quotidien, les

envies et préoccupations des personnes qui

vivent sur place.

Lorsque j’ai découvert le texte de Par les vil-

lages sa thématique a trouvé écho par rapport

à notre démarche.

La fracture entre frères et sœur est compa-

rable aux préoccupations que nous avons

(sur le théâtre, l’art, etc.) et les attentes des

personnes qui vivent dans un endroit où l’ac-

cès à la culture et à la création est plus difficile

(L’ endroit est très reculé). Essayer de trouver

des moyens pour faire entendre ce texte avec

simplicité. Parler de soi, des autres, mettre en

valeur ce patrimoine, se l’approprier. Ce n’est

pas si facile d’arriver chez des gens et de leur

dire : je vais vous raconter une histoire, notre

histoire.

Le Mas Probedones d’AbaigtDécor naturel de la première résidence de travailaoût 2013

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FESTIVAL COURANTS D’AIRS

Riches de l’expérience d’avoir joué dans une

immense et pleine nature qui nous dépassait.

La montagne faisait écho, et faisait résonner

le texte d’une manière particulière... Comme

au plus près de l’origine de la fable, nous avons

décidé de porter ce texte sur un plateau de

théâtre pour sortir de cette réalité fictionnelle

trouvée lors de la première étape et aller plus

loin dans notre processus. Nous avons donc

commencé un travail non pas d’adaptation

mais de transcription des sensations trouvées

lors de cette première résidence.

Nous avons présenté une deuxième étape au

festival « Courants d’airs » les 25 et 26 avril

2015.

Nous avons amené des éléments techniques

et scénographiques, dont certains étaient pré-

sents dans la scénographie naturelle de l’étape

précédente. Nous voulions décaler l’utilisation

des objets, de leur signification ou utilisation

première : créer un champ de pensées ima-

ginaires libres, remplies de métaphores poé-

tiques. Décaler, repenser, remettre le texte

au centre, tout en gardant la montagne et la

maison en mémoire et le souvenir du travail

réaliste produit précédemment.

Cette étape fût aussi une rencontre et une

confrontation avec un public différent de la

première résidence. A l’issue de cette deu-

xième étape, Anne Marie Loop nous à rejoint

pour la suite de la création.

Taïla Onraedt (Nova)au Festival Courants D’airsavril 2015

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PUBLICS ET LIEUX DE REPRÉSENTATIONSNous avons envie de continuer le travail sous

deux formes distinctes qui se nourrissent l’une

l’autre. D’un côté, nous allons continuer notre

travail au plus près des gens, hors des structures

existantes. D’un autre coté nous voulons créer

un spectacle au et pour le théâtre, se nourris-

sant de ces expériences « réelles » pour mieux

nous en émanciper. Ces deux premières étapes

de travail nous ont fait comprendre un para-

doxe : les sujets que nous déployons parfois de

façon complexe et notre volonté de recherche

nous éloignent souvent des gens que nous vou-

lons vraiment toucher .

Par les villages en est un bon exemple en ap-

parence : la longueur du texte, son caractère

littéraire, la complexité de sa structure, de ses

images pourraient nous faire croire que la ma-

tière est aride et très peu accessible alors que la

pièce nous parle de ces choses les plus simples,

les plus vraies.(le texte sera coupé pour une

durée de spectacle d’environ deux heures )

Par les villages n’est pas adressé à une élite sen-

sée saisir « la vérité des choses », mais à toute

personne sensible qui voudrait interagir avec le

monde d’une manière différente mais qui n’en

trouve pas la force.

« J’avais pour modèle une chanson de Jacques Brel, une très longue chanson que j’avais entendue dans un enregistrement réalisé en public, et où il chantait pour les pauvres, les misérables et les damnés de la terre, avec une rage et une tendresse fantastiques qui tentaient de leur faire redresser la tête et de leur donner une fierté. J’ai pensé que c’était exactement ce que j’avais toujours voulu faire.» Peter Handke

FEUILLE DE ROUTE Nous serons en résidence au Théâtre Océan Nord à Bruxelles du mardi 29 novembre au di-

manche 11 décembre 2016. La création se déroulera au théâtre Océan Nord du lundi 20 mars

2017 au 16 avril 2017 et les représentations suivront du 17 avril au 29 avril 2017. Dans la

continuité, nous serons en résidence au Théâtre 95 à Cergy-Pontoise, scène conventionné aux

écritures contemporaines du 9 mai 2017 au 18 mai 2017, et nous jouerons les 19 et 20 mai dans

la grande salle Visconti du théâtre. À cette occasion et en suivant les représentations une ren-

contre avec L’auteur Peter Handke va être organisée. Des discutions sont en cours en Belgique

et en France pour la cession du spectacle pour la saison 2017/2018.

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CADRE NATUREL, LIEUX INSOLITES, PATRIMOINE

La première forme : aller vers les gens en jouant ce texte dans des lieux particuliers où les po-

pulations n’ont pas forcément l’habitude ni la possibilité d’aller facilement au théâtre. Utiliser

des lieux forts ou emblématiques d’un patrimoine ou les personnes ont un souvenir, un passif,

une histoire commune. Leur faire parvenir ce texte qui finalement nous lient tous dans notre

inconscient collectif.

Par les villages parle d’un conflit de famille mais aussi de l’incompréhension des classes entres

elles à se comprendre et à communiquer. De par son sujet, il nous incite à aller vers les autres.

Notre démarche continue dans ce sens, car nous sommes actuellement en prospection pour

cibler des lieux en vue de prolonger cette expérience. Dans une pure tradition théâtrale, nous

avons pour projet de recréer un théâtre itinérant qui passerait de village en village.

LE THÉÂTRE

Cette forme est celle qui amène ce dossier de création. En effet, bien que nous ressentions

le besoin de sortir du cadre habituel pour faire entendre ce texte dans d’autres lieux et pour

d’autres publics, le projet nous amène aussi et d’abord vers le Théâtre ; le bâtiment, le mot,

son histoire. Par les villages trouve son fondement dans la tragédie grecque. (Le retour tardif

d’Ulysse (Grégor ) ou encore les apparitions de Nova surgissant comme une nouvelle Athéna

armée de mots). C’est aussi un brillant hommage aux grands drames Shakespeariens où les

personnages ne sont pas des rois mais « des gens d’ici ». Aussi, on ne peut s’empêcher de pen-

ser à la fratrie de Titus Andronicus ou encore à la solitude d’un Hamlet face à ses semblables.

Jeanne Dailler (Sophie), Lors de la première résidence de créationau Mas Probedones d’Abaigt août 2013

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NOTE DRAMATURGIQUE

UNE PAROLE DE L’INSTANT

« Ne joue pas. N’interprète pas. Ne sois pas le personnage principal, mais reste prêt pour les signes, vigilant. » Nova

Ce sont les premiers mots de Nova, qui ouvrent

le poème dramatique. En parlant à l’acteur

qui interprète Gregor, ces mots peuvent s’en-

tendre autant pour le personnage que pour

celui qui lui donne chair. Comme un premier

conseil, conjugué de surcroît à l’impératif. Ce

premier éclairage quand à l’abord de la parole

d’Handke, nous a ouvert, avec enthousiasme,

vers une piste dramaturgique qui s’inscrit dans

l’instant de la représentation.

Un Village / Théâtre Antique : Quel espace

donner à la parole tragique des personnages,

et à la parole de l’instant de la représentation

même, qu’Handke a tissés, entremêlés en-

semble ? Cela s’est trouvé être notre première

question. Le double sens des mots qui surgit

sans cesse, nous a invité à appuyer l’ambiguï-

té. Car en effet, cette « maison », par exemple,

dont il est question dans la fiction se trouve,

emplie d’un sens très universel, tout comme le

village. Nous sommes ici dans un village, plus

ou moins grand, selon le lieu de la représenta-

tion. Et ce Village / Théâtre, que nous souhai-

tons créer pour faire entendre cette polysémie,

cette parole directement adressée de toi à moi

prendra la forme d’un théâtre de type Antique.

En Arc autour de l’action, au cœur du conflit.

Une agora, qui participe à la lutte, qui s’y re-

connaît, qui la rejette, ou qui l’épouse. L’acteur

lui-même au milieu du Village / Théâtre.

Par les villages appelle un travail de la langue

extrêmement précis. La parole de Hans, et ce

n’est qu’un exemple, connaît un glissement du

dramatique à l’épique. En effet, au début de

leur rencontre, c’est bien Hans qui parle à Gré-

gor, prenant le public à parti, « Voici monsieur

mon frère ». Handke ensuite fait glisser cette

parole fictionnelle vers une parole ouvrière

universelle, poétique, politique. Dans l’instant

donc, cette parole ouvre à l’acteur ce même

glissement, ce va et vient. Comme si chacun

prenait appui sur la fiction, sur l’histoire,

pour réellement, crier au village, au monde,

sa haine, son incompréhension, sa solitude. Il

ne peut donc y avoir de naturalisme. Ce qu’il y

a à incarner, ce ne sont pas les personnages.

Ce qu’il y a à incarner, ce sont les mots.

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LA LIGNE DRAMATIQUE

La Tragédie

« Tous sont dans leur droit ». C’est le commen-

cement de toute guerre. Chacun se sent dans

son droit. Raidi de dignité, chaque être violente

l’autre de sa vision du monde. Lui reprochant

de ne pas saisir Sa beauté, et Son désespoir.

Ainsi, chaque personnage de la tragédie, cris-

tallise en lui, un point de vue sur l’héritage que

représente cette maison. De quoi hérite-t-on ?

D’un bâtiment et d’un sol ? D’une terre nourri-

cière ? D’une maison où de toute façon il n’y a

personne ? Les paradoxes qu’Handke met en

conflit, prennent une dimension de mythe. Un

mythe moderne.

Notre solitude est incommunicable.

Les points de vue en présence :

Grégor : Le grand frère, parti pour de longues études, est devenu écrivain. Il s’est arraché aux

traditions et au monde de la campagne, à une vie décidée d’avance à sa place, pour des ambi-

tions plus larges. «Toutes ces choses, tu les as toujours vues avec ta force de la transfiguration

par laquelle tu nous crois sauvés ». Il est proche du spectateur, il pense pouvoir par son recul

tout comprendre, tout voir , aider et guider son frère et sa soeur mais l’émotion finit par le sub-

merger et le trouble dans ses convictions.

Sophie : « Aide la à créer un domaine à elle, moi aussi j’ai le droit ». La sœur, veut prendre son

envol. Elle ne supporte plus d’être contenue dans la vie de ses frères et crie sa légitimité à être

au monde. Notre désir d’une vie choisie.

Hans : Il est celui qui est resté au village. « J’étais juste bon à faire un ouvrier. » Il est la parole

opprimée qui éclate au cœur du conflit. Notre part qui appelle au renoncement, au désespoir.

Notre difficile expérience de la solitude. Il vit dans de dures réalités, se plaint de n’être jamais

celui qui décide, mais ne prend pas sa liberté pour autant. Il encaisse les réalités de la vie, de

sa famille et des autres pour eux et tient bon. Il est celui qui vit pour les autres en souffrant de

n’être si peu le moteur de sa vie. Il est le faiseur, celui qui applique, celui crie et qui finit par

chanter.

Note : La comédienne Angèle Baux jouera Hans. Le fait que cela soit une femme qui joue ce

rôle rend le personnage plus empathique, contrastant avec ce que l’on imaginerait au premier

abord d’un Hans dur et très masculin, qui cache ses émotions sous la colère. Faire interpréter

Hans par une femme, apporte au personnage une sensibilité différente, une distance vue par

les yeux de l’actrice. Comme un acteur peut aimer et comprendre un personnage, elle nous

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fait ici entendre, à nous public, le point de vue de l’actrice , comme si Hans était joué par son

amante ou sa femme, par quelqu’un qui prend soin de lui.

On ne peut l’oublier derrière le personnage car sa présence est concrète sur le plateau et cer-

tains passages du texte sont dits par elle et non par la bouche de Hans. De plus la rythmique

intérieure de l’actrice (Angèle) est bien plus importante qu’une représentation physique, j’y ai

trouvé une proximité de caractère (personne/personnage) ou au contraire un contraste inté-

ressant, qui aide la parole.

L’enfant : Nous avons décidé d’approfondir la question non pas de l’enfance mais de l’adoles-

cence dans ce conflit de famille en donnant la parole au fils de Hans (rôle muet dans le texte)

lui prêtant une voix hyper consciente. Cette prise de parole prend ainsi la forme d’un acte

d’émancipation et de révolte. Elle traduit le manque d’espoir et de perspective des générations

émergentes.« Je serai content qu’il y ait la guerre ». Un corps adolescent, vient paradoxalement

prononcer une parole de prophète. «Finies les promenades du dimanche. C’en est fini du petit

horizon. Que vienne le grand horizon. C’est le temps des hurlements qui revient ». Quel est le

monde dont rêvent les adolescents d’aujourd’hui ?

La vieille femme / l’intendante : La première est la mémoire des temps révolus. Elle est aveugle

mais voit tout. «Jadis on nous expliquait : les cloches n’indiquent pas le temps, mais rappellent

l’éternité. » La seconde est celle qui tient les autres, leur donne du courage . « Vous avez de la

chance le jour est favorable. »

Note : Anne Marie Loop jouera deux personnages (l’intendante et la vielle femme) avec des

théâtralités différentes nous éloignant ainsi de toute correspondance factice. Le fait qu’un seul

acteur joue plusieurs rôles permet de ne pas s’identifier au personnage mais de garder en tête

que le personnage est une construction fictive, une identité temporaire.

La vielle femme existera de manière très épique alors que l’intendante aura une présence plus

inscrite dans la narration de l’histoire .

Nova : Elle est celle qui nous tire de la tragédie. Elle ouvre la pièce et la clôture. Elle est ce chant

émancipateur qui nous tire de la résignation et de la mélancolie pour proclamer des « vérités

nouvelles »

« Vous n’ êtes pas des barbares, et aucun de vous n’ est coupable ; dans vos crises de désespoir vous avez peut-être constaté que vous n’ êtes pas du tout désespérés. » Nova

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LE POÈME DRAMATIQUE

« Il n’y a qu’une certitude qui vaille, que l’humanité est abandonnée » Hans

Tout désir est en lui-même totalitaire. Chacun

ici déploie sa vision du monde comme loi. En

définissant la maison, la propriété comme une

terre nourricière que l’on ne doit jamais trahir,

Grégor exclue le désir de sa sœur du champ

des possibilités. Il ne voit que sa vision à lui,

et cela se comprend. C’est le combat du pos-

tulat. Postulat qui se révèle pour lui, avec le

risque de la perte : « Longtemps cette maison

n’a pas représenté grand chose pour moi, mais

depuis cette lettre le vieil endroit m’est devenu

très proche »

Sophie, ne transfigure pas la maison. Ce

qu’elle souhaite c’est sortir de l’enfance et se

lancer dans le monde comme commerçante.

Son frère Grégor ne saurait entendre cela. La

domination qu’il exerce sur sa sœur, ne peut

plus tenir, dès lors que celle-ci a choisi sa vie.

Insupportablement dépendante de ce frère

qui « n’a rien fait pour elle », le combat dans

lequel Sophie se jette avec Grégor, est absolu.

Trahir pour avancer dans le monde. Nous ap-

puierons donc sur cet aspect tragique.

Comme un climax approchant, la guerre n’est

plus très loin. Les mots viennent alors frap-

per l’interlocuteur de plein fouet. Puisque le

quant à soi domine, détruire est le seul moyen

qui nous reste, pour en finir enfin. De moi, de

toi, de nous. Hans, témoin tragique assiste à

Essai de Plâtre pour la vielle femme lors de la première résidence de créationau Mas Probedones d’Abaigt août 2013

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cette guerre fratricide. Mais tout à coup ce n’est

plus Hans qui prend la parole pour crier son

désespoir, mais l’actrice Angèle Baux, comme

une autre spectatrice du Village/Théâtre, où la

catharsis à son apogée émeut autant qu’elle

dégoûte. Ses mots, les uns après les autres

convoquent la guerre, «Portail de la guerre

mondiale dernière ouvre-toi » « Tu n’as qu’à

nous liquider tous ».

L’enfant pris à parti par Grégor, ensuite finit

de transformer le conflit en une guerre totale.

Guerre qui se déporte sur la génération future

qui finit par la souhaiter. Frustrés dans nos

désirs, spoliés de notre vie d’homme, moqués

dans notre vision du monde, la destruction

se présente comme notre seule issue. Rien,

ni personne ne descendra sur Terre pour y ré-

pandre la justice.

« Dans le poème dramatique tous devraient être en désaccord mais tous célèbrent le même lieu»

Peter Handke

La porosité de la fiction et de l’instant théâtral,

devient alors totale. On ne sait plus qui parle.

Sont-ce les comédiens ? Leurs personnages ?

Comme exprimé plus haut, cette ambiguïté

est notre but. Incarnons le texte, en respec-

tant scrupuleusement le rythme de la langue

d’Handke, pour que ses mots deviennent les

nôtres. L’acteur ne suit pas ici de continuité

psychologique de personnage. Ce qu’il suit,

c’est son rythme de parole, l’entrechoquement

des syllabes, et l’impact de ses mots sur les

autres. Barthes parle de l’interprétation de Ra-

cine, comme quelque chose qui doit suivre les

contraintes de langue à la lettre, pour ne pas

rapetisser l’intensité du vers. L’interprétation

que nous faisons d’Handke s’inscrit dans cette

même démarche. Tout au bout de la tragédie,

l’insolubilité s’affirme et vient nous désespé-

rer. Démunis devant ce monde sans issue,

Nova nous invite à être, et à respecter l’être.

Loin d’une parole moraliste, Nova, ou la comé-

dienne, en appelle à la réalité des choses, Au

mouvement. « Le soleil vous fait signe de conti-

nuer, le soleil aide ». Une lutte non pas pour

l’espoir, mais contre la résignation. « Se perdre

fait partie du jeu. Jouez le jeu. Mais qu’il ait

de l’âme ». Ces mots se donnent dans l’arène

comme des mots enfouis en chacun de nous.

Sans affect, Nova / Taïla nous ranime comme

si c’était nous-même qui parlions. « Écoutez le

chant des créateurs. C’est la beauté créée par

nous qui est émouvante. ». N’attendons pas de

signes extérieurs à la vie, traversons la, conti-

nuons la, « et que le bruit des feuilles devienne

doux ». Passons par les villages.

« C’est la beauté créée par nous qui est émouvante » Nova

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Aurélien Labruyère (Gregor), Ci dessusTaïla Onraedt (Nova), Ci dessousrésidence de création au Mas Probedones d’Abaigt août 2013

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THÉÂTRALITÉLe travail que j’ai déjà mené avec l’équipe va

dans le sens de l’appropriation et de l’affir-

mation par chacun de cette parole. Ces dif-

férences dans le discours forcent à penser

l’adresse de façon multiple. J’ai traité le texte

comme une partition musicale où chaque in-

tention, chaque mot doit être choisi et maîtrisé

au plus près du corps des acteurs.

Les comédiens sont au centre de la mise en

scène. Ils ne seront pas en permanence per-

sonnages, ils se convoqueront mutuellement

les uns les autres et oscilleront entre incar-

nations, composition et présence simple. Les

protagonistes eux-mêmes dans la pièce se

mettent en représentation, passant d’un dis-

cours inscrit dans la fable à des passages plus

lyriques et métaphysiques.

Cet aller-retour permet une identification

forte à la parole qui est portée ainsi qu’aux

personnages qui se construisent et se décon-

struisent devant nous, tout en nous laissant

l’espace nécessaire à la compréhension d’un

ensemble dépassant largement le cadre d’une

fiction réaliste. C’est le texte qui est incarné et

donc nous jouerons avec les codes pour créer

des décalages.

Le réalisme ne doit pas rester prisonnier de

l’illusion et du jeu derrière le quatrième mur.

Les protagonistes luttent pour le tragique de

leurs existences propre à travers ces mots et

ces personnages pour qu’advienne une vraie

rencontre dans le présent de la représentation.

Ici, l’acteur s’adresse directement au public, ici

évoluent les formes d’une narration épique du

quotidien qui tente de mettre en résonance les

choses les plus simples : un acteur, une actrice

se tient debout sur scène et raconte, à travers

son personnage, une histoire au public. Le

spectateur, étant traité au même titre que les

acteurs sur scène, servira d’appui, de témoin,

de passeur entre sa réalité et l’histoire qui se

raconte au présent devant lui, avec lui.

Les comédiens, la plupart du temps proches

du public, sont toujours en interaction avec

lui, avec chaque personne singulièrement;

c’est-à-dire qu’ils sont en permanence en

contact visuel, conscient de leurs réactions et

susceptibles de réagir à celles-ci. Cette situa-

tion permet de sentir, de comprendre, que ce

spectacle naît du croisement entre les imagi-

naires des artistes et des spectateurs. Elle met

en évidence la participation active du public,

de par sa présence et l’engagement de son

imaginaire, à l’avènement scénique.

Handke écrit à quel point la vérité de chacun

existe dans le conflit, il ne prend aucun parti

mais met en scène l’affrontement des vérités.

C’est finalement l’auteur, qui est là et qui parle

à travers le corps des acteurs.

Peter Handke en préface, précise aux acteurs

: « C’est moi qui suis là, Tous sont dans leur

droit. ». Sa parole devient alors la parole de

l’acteur.

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Toujours nous retournerons au texte, pour

valider nos hypothèses. Il nous tiendra lieu

d’ancre pour voyager plus loin. C’est par le

texte que se révèlent les interprétations, et

chez Handke, elles sont multiples, singulières,

arborescentes et universelles.

Une simple phrase ici, peu contenir un sens

poétique et métaphorique infini. « Les plus

hauts sommets on ne peut pas les conquérir,

on ne peut qu’y monter en promenade »

Jeanne Dailler (Sophie)Pablo Stella (l’enfant)au Festival Courants D’airsavril 2015

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SCÉNOGRAPHIE

Sans volonté de représenter un décor réaliste,

chaque objet de la scénographie aura la vo-

cation d’être utilisé, enduré par les acteurs.

Ils prendront un sens à un moment précis du

texte, deviendront une adresse pour la parole,

un accessoire de jeu, ou une puissance sym-

bolique. Nous voulons que les acteurs soient

proches du public, en dialogue intime avec lui.

Nous utiliserons le hors champs et la dispari-

tion tout en restant dans l’espace. Nous vou-

lons recréer une impression d’arène antique

qui me semble juste par rapport à la struc-

ture du texte ; à l’image d’une ruine ou d’un

chantier dont on aurait laissé les intentions

se perdre.

Situé comme dans un jardin à la Japonaise

la scénographie sera fracturée en plusieurs

espaces qui prendront sens avec le texte et

l’avancement du spectacle .

Les objets en eux-mêmes doivent faire appa-

raître au début du spectacle un problème (une

histoire passée ou présente ), ils attendent une

situation qui tendrait à les résoudre et à les

accomplir. Une balançoire rouillant dans un

jardin depuis dix ans, un banc sur lequel per-

sonne ne s’assoit, une scène de fête de village

montée bien avant la date, un sac de terreau

qui traîne dans la terre en attendant une

plante, une Bande de gazon pas encore dérou-

lé et dans son emballage... Nous traiterons les

matières et transformerons les objets. C’est le

processus du spectacle qui fait que ces objets

se transforment et se réorganisent, cherchant

une réconciliation avec leur existence, comme

il en est de même pour les personnages.

Au lointain sur la scène, un espace sera dé-

limité par quatre pierres reliées entre elles

par un simple fil. Fondations de la maison, du

chantier, sépulture des parents... Cet espace

représente aussi le lieu que les personnages

remplissent de leurs intentions, envies, et

points de vue différents sur un endroit qu’ils

partagent (en commun) et qu’il convient de

redéfinir au fil des situations. Cristallisation et

prétexte de leur bataille familiale, cet espace

demeurera intouché.

ci contre (élément scénographique utilisé lors de l’étape au festival courant d’air)page ci contre, croquis d’éléments scénogra-phiques potentiels

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CRÉATION TECHNIQUEEn lien avec le travail plastique, lumineux et sonore, tous les créateurs techniques seront

sur scène, ils symboliseront la présence « des ouvriers »( Ignaz, Albin, Anton ). Ils serviront

d’adresse directe et concrète aux acteurs. Leurs déplacements se feront à vue, pour interagir

avec le dispositif sonore, scénographique et l’installation lumière. Ils feront évoluer l’espace

sous nos yeux et se retrouveront d’une certaine manière eux même « acteurs ».

L’ÉCLAIRAGE Les rapports entre texte, son, lumière, scénographie sont encore trop souvent hiérarchisés.  Les

lumières soumises à la narration, tentent de recréer fictivement une sensation de réalisme.

Nous voulons un éclairage plus plastique, plus abstrait pouvant parfois même aller à contre

sens de l’émotion produite sur le plateau... La création lumière arrive la plupart du temps en fin

de travail. Au contraire nous aimerions qu’elle soit au cœur du dispositif plastique durant toute

la période de création. Nous voulons pour Par les villages  un minimum d’automatisation tech-

nique. Comme pour le travail du son, les sources seront traitées en discutions constantes avec

le plateau. Rallonger ou au contraire raccourcir le temps, modifier les perceptions, modifier les

points de vue, changer de plan, de points d’horizons. La lumière aura son propre parcours mais

sera inscrite dans la fable par la présence du créateur lumière et de ses actions dans l’espace.

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L‘ENVIRONNEMENT SONORE Le travail sonore sera constitué de sons d’am-

biance légers et potentiellement discrets.

Proches de simples fields recording avec tou-

jours une part d’artificiel, comme des sons qui

font penser à , mais ne sont pas vraiment :

Prises de son extérieures, de sons lointains,

hors champ, sourds. Sons qui seraient peu

écoutés mais entendus involontairement.

Comme un bourdonnement /son de tracteur

sur la vallée d’à coté et délaissé par l’oreille,

une fête trop forte dans la pièce d’à coté, des

bruits de chute provoqués par un travailleur

inexistant, du vent ou d’autres bruits blancs

venant appuyer par leur existence ou leur si-

lence les paroles prononcées.

Une attention particulière sera donnée à la

diffusion, pouvant à elle seule modifier notre

perception de l’espace. Tantôt ouvrant l’espace

de la scène, tantôt le refermant en un lieu tout

petit, une ouverture, une perturbation vers

l’arrière. L’utilisation de sons hors champ et

lointains sera mise en avant, pour mettre en

valeur et provoquer l’imagination de ce qui

nous est caché.

Certains passages du texte seront joués en live

avec les acteurs, composition abstraites entre

paroles et sons concrets, l’un avec le rythme

de l’autre, proche d’une composition musicale

entre texte et musique. Permettant un passage

entre des paroles concrètes à plus poétiques,

ouvrant le lyrisme des mots qui se libèrent de

leur contexte pour devenir plus larges.

Page ci contre Pablo Stella (l’enfant) au Festival Courants D’airs avril 2015

Ci dessousAngèle Baux-Godard (Hans)«Duo avec le son» au Festival Courants D’airs avril 2015

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LES COSTUMES Les costumes seront comme des accessoires

de jeu permettant l’incarnation du texte mais

ne seront pas une reconstitution d’une pos-

sible interprétation de la réalité.

Une partie des costumes sera accrochée dans

l’espace et nous verrons les acteurs se saisir de

certains éléments pour jouer une scène puis

s’en débarrasser. Les vêtements prendront à

chaque moment une autre place et un sens dif-

férent. Pour chacun des personnages, l’usage

des vêtements servira le processus théâtral

et aura son propre code. Pour la vielle femme

par exemple l’apposition simple d’un bandeau

sur les yeux modifiera directement et de ma-

nière concrète, la perception de l’espace qu’a

le corps de l’actrice et sera donc un apport

concret pour le jeu. Pour le personnage de

Hans qui est interprété par une femme donc

, le costume ne tendra pas à rendre l’actrice

plus masculine mais avec une veste en jeans

brodée du surnom : «Grouillot»( inscrit sur le

dos), le costume permettra une identification

claire sans jamais vouloir nous faire croire que

l’actrice est le personnage. L’enfant sera lui,

traité de manière plus réaliste faisant écho à

son désir d’être, de jouer à... Il apparaîtra chan-

gé à différents endroits de la pièce venant une

fois habillé comme un footballeur et plus tard

comme un garçon «d’autrefois». Le person-

nage de Sophie qui est celui qui aspire le plus à

la société d’aujourd’hui évoluera sans cesse en

se maquillant, elle changera de rouge à lèvres,

de robes, d’accessoires faisant écho à la société

actuelle où tout n’a qu’une durée de vie limi-

tée. Grégor pourrait sembler sortir du public

(pantalon sombre, chemise claire, chaussure

de cuir). Il est notre point de référence. Il est le

«nous» de tous les jours et c’est par la dureté de

la situation, que son apparence se modifiera. L’

acteur, se confrontera aussi à la matière (terre,

eau..) et s’en trouvera transformé. Nova restera

elle même, c’est l’actrice dans le présent de la

représentation...

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Essai Photo,Nova (Taïla Onraedt)2016

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EXTRAITS

Extrait n° 1 :

NOVA

«Joue le jeu. Menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation, mais n’aie pas d’intention. Évite les arrière-pensées. Ne fais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l’espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu’enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise les conflits de ton rire. Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit, et que le bruit des feuilles devienne doux. Passe par les villages, je te suis.»

Peter Handke, Par les villages, [Über die Dörfer], trad. de l’allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, coll. « Le Manteau d’Arlequin – Théâtre français et du monde entier », Gallimard, 1983, p. 17-18 © Éditions Gallimard

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Extrait n° 2 :

GREGOR

Mon frère m’a écrit une lettre. Il s’agit d’argent ; de plus que d’argent : de la maison de nos parents morts, et du bout de terre où elle se trouve. Comme aîné, j’en suis l’héritier. Mon frère y habite avec sa famille. Il me demande de renoncer à la maison et au terrain, pour que notre sœur puisse se rendre indépendante et ouvrir une boutique. Ma sœur est employée dans un grand magasin ; mon frère a appris un métier, mais, depuis longtemps, il ne travaille plus que sur de gros chantiers, très loin de la maison et du village, et il fait des tas de choses sans rapport avec son premier métier. – C’est une longue histoire ; je ne me rappelle aucun moment de véritable amour pour mon frère et ma sœur, mais beaucoup d’heures de peur et d’angoisse à leur sujet. Avant même qu’ils soient en âge d’aller à l’école, ils avaient disparu toute une journée, et j’ai longé tout le ruisseau en courant, bien plus loin que le village voisin, là où déjà il se jette dans la grande rivière. Peut-être on ne savait que faire les uns des autres, mais j’étais rassuré de les savoir autour de la maison. On était souvent en désaccord, mais ce qui réconciliait, c’était chaque fois cette pensée : « On est quand même tous là ! » Plus tard, j’ai voulu qu’ils aillent, comme moi, plus longtemps à l’école. Je suis bien le seul à l’avoir voulu. Souvent, en partant pour la ville universitaire, je suis passé avec ma valise près de la scierie où je voyais mon frère, sa scolarité à peine achevée, dans son bleu de travail ; puis, en autocar, je passais devant l’épicerie où je savais ma sœur dans sa blouse d’apprentie, devant des balles d’étoffes ou dans l’entrepôt glacé, et je sentais dans la poitrine comme une piqûre qui n’était pas le mal du pays habituel. Je me disais, je ferai quelque chose. Or, au cours des années, loin du village, frère et sœur s’estompèrent. Et j’ai trouvé d’autres proches, toi par exemple, et c’était bien. La parenté n’était plus qu’une voix lointaine dans la neige. Une fois seulement l’un d’eux se rapprocha. Un soir, je regardais à la télévision l’histoire d’une ado-lescente rejetée par tout le village, parce qu’on l’avait violée, et qui finit par se suicider. Elle s’enveloppa dans un voile ou un châle et descendit en roulant toute la berge du fleuve. Elle restait immobilisée par les buissons ou par l’herbe haute ou parce que la berge était trop plate et son élan pas encore assez fort. Finalement elle y parvint, fit plouf dans l’eau et coula à pic, et au son de la musique d’orgue qui se fit entendre alors, je fus pris d’un accès de larmes. Pas un accès, une sorte de solution ou de libération.

Peter Handke, Par les villages, [Über die Dörfer], trad. de l’allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, coll. « Le Manteau d’Arlequin – Théâtre français et du monde entier », Gallimard, 1983, pp. 11-13 © Éditions Gallimard

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Extrait n° 3:

HANS

[...] Nous les exploités, les offensés, les humiliés, peut-être sommes nous le sel de la terre. Mais aussi on se lève souvent la nuit, on aime pisser dans le béton frais. De temps à autre, du coin de l’œil, nous voyons la rotation des étoiles. Les serveuses, nous les appelons : « Viens ici ou je te mords. » Nous faisons la soupe avec des cubes de concentré sur les réchauds élec-triques. Le soir, nous chaussons nos lunettes et nous étudions les Saintes Écritures. Quand nous embrassons des femmes inconnues qui refusent, nous n’y arrivons pas. Quand nous sommes témoins à des mariages, nous mettons des cravates. Nous tombons des échafau-dages et nous nous cassons les deux talons. On nous donne des primes d’éloignement, de danger, de saleté, et l’hiver on tue le cochon. Nous sommes mutuellement parrains de nos enfants et porteurs de nos cercueils. Mais nous ne sommes pas amis. Nous sommes couchés chacun de notre côté, le visage contre la cloison de planches, et toute la nuit nous sentons la respiration du collègue, qui de l’autre côté, est couché comme nous, le visage contre la cloi-son. Le matin de bonne heure, à la première sonnerie du réveil, sans un « bonjour », nous allumons la lumière et la radio et nous grillons la première cigarette en caleçon, nous grat-tons les fleurs de glace à la fenêtre, maudissons le vent du nord, le sol gelé, la neige et buvons le Nescafé. Dès le milieu de la semaine, nous commençons à nous agiter et nous essayons de nous masturber, mais par ici le vent est trop froid. Les après-midi, c’est ce qu’il y a de plus long dans les journées de travail, nous pensons à notre seul ami, qui a eu un accident ou est parti pour l’étranger ; nous souhaitons la mort aux collègues et devenons toujours plus inattentifs à nos gestes et mourons peut-être nous-mêmes. À la maison, nos enfants nous trouvent trop bêtes ; quand nous arrivons, nous ne supportons plus leur voix, ni leurs mou-vements et nous les envoyons se coucher avant l’heure ; puis nous nous agenouillons sur le lino de la cuisine devant nos femmes et nous appuyons nos têtes contre elles et leur parlons de notre haine indéfectible de toute éternité pour tous ceux qui sont au-dessus de nous et de la solitude sans fin ; nous pleurons tout notre soûl et nous prenons le chemin de l’auberge. Il faut tenir encore quelques dizaines d’années, c’est ce que nous nous répétons tous les jours. Il faudra attendre encore un certain nombre de rotations de la Terre sur elle-même avant qu’on ne puisse aller enfin – impossibles à licencier – de la maison à l’arbre, de l’arbre à la maison, du chemin au village, et du village, enfin, à la maison.

Peter Handke, Par les villages, [Über die Dörfer], trad. de l’allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, coll. « Le Manteau d’Arlequin – Théâtre français et du monde entier », Gallimard, 1983, pp. 33-34 © Éditions Gallimard

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MISE EN SCÈNE : JEAN-BAPTISTE DELCOURT

Co-fondateur de la compagnie bruxelloise F.A.C.T Jean-Baptiste Delcourt est né en 1985 à Brive en France. Il suit tout d’abord des études de musique au conservatoire en percussions et en chant classique (Dordogne, Aveyron, Lozère, Puy-de-Dôme) et rentre au conservatoire de Clermont-Ferrand en art dramatique où il obtient son certificat d’études théâtrales avec les félicitations du jury. Il présente comme mise en scène de fin d’études : Woytzek de Büchner au théâtre national de Clermont-Ferrand. En parallèle, il participe à deux reprises au Championnat de France de Slam Poésie à Bobigny et donne pour la Fédération française des ateliers d’écritures dans les collèges. Pendant deux ans, il fait partie du Label Explicit et travaille notamment sur un album solo. En 2006, il tourne dans le film 7 ans de Jean-Pas-cal Hattu primé au festival de Venise. Il s’installe à Bruxelles en 2008 où il rentre au conser-

vatoire royal et en 2009, il intègre L’Insas en interprétation dramatique où il obtient une licence et un Master avec distinc-tion. Dans ce cadre, il travaille notamment sur Médée Matériaux et Hamlet machine de Heiner Müller qu’il met en scène à l’occasion des cartes blanches de L’Insas. Il travaille activement avec la structure de résidence Probedones d’Abaigt dont il est artiste associé. En septembre 2013, il travaille sur une performance de Nathalie Rosanes dans le cadre « des nuits blanches de Bruxelles » et joue pour l’ouverture du BAM (musée des beaux-arts de Mons )dans la mise en scène de Da-niel Décot « Warhol Machine ». En janvier et février 2014, il est comédien et chanteur sous la direction de Moshe Leiser et Patrice Caurier pour l’opéra Othello de Rossini au Vlaamse Opéra à Anvers. Il participera également cette année-là à deux projets cinématographiques de Zéno Graton : (la petite mort et Mouette). En janvier et février 2015, il à joué Don Carlos dans Don Juan de Molière au Théâtre Royal du Parc à Bruxelles sous la direction de Thierry Debroux. Il travaille depuis plusieurs années avec la compagnie de théâtre et musique Hamadryade (Hérault), comme comédien avec : « un visage si près des pierres» et comme metteur en scène pour «l’Hydre» de Heiner Müller. En 2015, il est l’assistant à la mise en scène de Myriam Saduis sur le spectacle « Amore Mundi » et en février 2016 il Assiste Joël Dragutin pour la pièce « En Héritage ». En 2016, il met en scène pour la maison d’Arrêt d’Osni-Val d’Oise des détenus au théâtre 95 sur leurs propres textes accompagné du pianiste Raymond Alessandrini.Depuis mai 2015, il travaille également avec la scène conventionnée aux écritures dramatiques de Cergy-Pontoise (théâtre 95) où il est conseillé artistique et assistant à la mise en scène de son directeur Joël Dragutin . Il a collaborée dernière-ment avec le collectif Mariedl autour d’un projet sur la construction d’une fiction en interaction avec le Public.En avril et mai 2017, il créera Par les villages de Petter Handke au théâtre Océan nord (Bruxelles) et au théâtre 95 (Cergy-Pontoise). En 2017, il sera en création collective avec la FACT pour le spectacle « en attendant l’ennemi ».Et en 2018, il mettra en scène The Hard Problem la dernière pièce de Tom Stopard pour sa première parution en langue française sur une traduction originale de Florence March et Pascal Nouvel.

HANS : ANGÈLE BAUX

Angèle Baux Godard - née le 27 février 1987 - Paris - FranceAprès une Hypokhâgne option Théâtre au Lycée Pierre de Fermet à Toulouse, elle intègre une licence en Arts du spectacle à l’université de Montpellier. Au cours de son cursus, elle met en scène sa première pièce: Héritage_s, pièce inspirée des écrits journalistiques de Pierre Paolo Pasolini, jouée au Théâtre de la Vignette au cours du Festival «Jeter son corps dans la lutte». Elle se spécialise ensuite en suivant le cursus interprétation dramatique à l’Insas. C’est au cours de sa formation qu’elle débute le travail sur Cérémonie Médée de Lucie Guien, qui sera joué à l’Insas ainsi qu’au Théâtre de la Balsamine dans le cadre du festival « Prin-temps Précoce ». En juin 2012, elle finit sa formation avec la production Angels in America sous la direction d’Armel Roussel au Théâtre National de Bruxelles. Son interprétation de

Roy Cohn sera unanimement saluée par la critique. Elle termine son cursus diplômée avec une grande distinction. En septembre 2012, elle crée l’association Probedones d’Abaigt avec Audrey Brooking. Association avec laquelle elle organise une résidence de création et de recherche artistique dans les Pyrénées orientales. Depuis 2013, elle travaille en tant que comédienne avec Antoine Laubin. Elle le rencontre avec la création de la pièce Le Réserviste de Thomas Depryck joué au Théâtre National de Bruxelles et au Théâtre Royal de Namur. Elle travaille également avec Salvatore Calcagno sur son spectacle Tragédie Musicale joué au Théâtre Nationale de Bruxelles. Elle est comédienne associée à la compagnie : La F.A.C.T, où elle travaille sur les spectacles de Clément Goethals et Jean-Baptiste Delcourt. Lors de la saison 2014-2015, elle travaille avec David Strosberg sur le spectacle Petites Histoires de la folie ordinaire de Petr Zelenka, joué au Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles ainsi qu’au Manège de Mons, au Théâtre Royal de Namur et au Théâtre de liège. Elle joue Le Réserviste au Théâtre de la Vie en Février 2015 ainsi qu’au Festival d’Avignon 2015 (Théâtre des Doms). Elle se produit, ensuite, seule en scène, dans El Kouds de Réhab Mehal au Théâtre le Public en Décembre 2014 et au cours de la tournée 2015. A partir de Novembre 2015, Angèle Baux-Godard devient pour une saison, la comédienne associée au Théâtre du Peuple à Bussang. Elle joue, entre autres, dans William’s Slam de Marie-Claire Utz où elle interprète une jeune rapeuse de banlieue passionnée de théâtre. Elle y jouera également au mois d’Août 2016 pour la création de Lady First de Sedef Ecer, mis en scène par Vincent Goethals. Au cours de la Saison 2016-2017, elle retrouvera Antoine Laubin pour sa nouvelle création : Il ne dansera qu’avec elle, ainsi que Jean-Baptiste Delcourt pour la création finale de Par les Villages de Peter Handke au Théâtre Océan Nord.

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SOPHIE : JEANNE DAILLER

Jeanne Dailler est née à Paris le 22 avril 1991. Alors qu’elle embrassait une carrière de basketteuse professionnelle, sa petite taille brise son rêve et elle décide de se réorienter vers les arts plastiques. Après plusieurs années de sculpture et de peinture, elle obtient son baccalauréat en histoire de l’art. Elle se lance ensuite dans une formation d’art dramatique au Conservatoire du XXe arrondissement de Paris où elle obtient son diplôme avec les félicitations du jury. En parallèle elle suit une formation de danse contemporaine avec la chorégraphe Nadia Vadori. Ses années parisiennes sont ponctuées de courts métrages pour des écoles de cinéma et de diverses expériences professionnelles en tant que modèle pour photographes et artistes peintres. En 2016 elle est diplômée de l’INSAS en Interprétation dramatique, où elle travaille notamment avec Armel Roussel, Ingrid Von Wantoch Rekowski,

Anne Thuot, Selma Alaoui et Coline Struyf. Au cours de ses études elle participe également à plusieurs festivals, dont Courant d’Air où elle joue dans « Par les villages » mis en scène par Jean-Baptiste Delcourt et au festivaleke dans « Ficus » mise en scène collective, de la compagnie de l’îlot dont elle fait partie. En juillet 2016 elle présentera une deuxième étape de travail de son spectacle jeune public « Pierrot et Léa » au Corridor à Liège. Sabine DURANT (en collaboration avec Estelle Rullier sur Käthchen de Heilbronn ou l’épreuve du feu).

GREGOR : AURÉLIEN LABRUYÈRE

Après avoir suivi une formation de comédien au sein de diverses compagnies amateurs en Touraine, il intègre le Théâtre de l’Ante dans l’équipe professionnelle d’improvisation en 2007. En parallèle, il suit des cours de théâtre au Conservatoire municipal du XIII ème arrondissement de Paris avec Christine Gagnieux, Gloria Paris et François Clavier. Il joue dans plusieurs spectacles tels que Sexes d’Anaïs Nin, mis en scène par Vincent Guillaume à Paris, ou encore la Compagnie Tamérantong avec des jeunes des quartiers défavorisés. Après deux tournées avec le Théâtre de l’Ante sur La quittance du diable d’Alfred de Musset en 2006 et sur George Dandin de Molière en 2009, il est reçu au concours de l’INSAS à Bruxelles (septembre 2009).Par la suite, il est engagé au Théâtre du Peuple de Bussang en 2012, où il interprète « L’en-

fant des gravats » dans Caillasses de Laurent Gaudé, mis en scène par Vincent Goethals. En 2013/2014 il joue dans Le Faiseur de Théâtre de Thomas Bernhard, mis en scène par Julia Vidit au Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet à Paris et en tournée, et Crise de Mer de Christophe Tostain, mis en scène par Laurent Bénichou au Taps Théâtre de Strasbourg. Il joue également dans le dernier court métrage de Frédéric Castadot, Plein Soleil, primé dans plusieurs festivals internationaux. Il participe ensuite à une série pour ARTE CREATIVE, du nom de Osmosis, primée en festival. Récemment engagé de temps à autres à FRANCE INTER, pour des lectures dans l’émission « AFFAIRES SENSIBLES ». Prochainement, il retrouvera le théâtre, dans les mises en scène de la FACT « Par les Villages » mis en scène par Jean Baptiste Delcourt au Théâtre Océan Nord à Bruxelles et au Théâtre 95 à Cergy-Pontoise , puis « Et la Tendresse ? » mis en scène par Clément Goethals au Festival NEXT à Tournai en Novembre 2016. Il sera aussi à nouveau sur la scène du Théâtre de Peuple de Bussang, dans la prochaine mise en scène de Vincent Goethals, l’été 2017.

VIELLE FEMME / INTENDANTE : ANNE-MARIE LOOP

Anne-marie Loop est née à Verviers en 1951.Étude d’art dramatique au Conservatoire Royal de musique de Liège. Et à l’Université de Louvain la Neuve : Centre d’études Théâtrales.Elle est entrée dans la vie dite « active » vers 1972. Elle enseigne, joue, fait de la radio, des voix pour les dessins animés, du cinéma, fait des photos, aide à la réalisation dans le théâtre pour enfants, dans diverses compagnies, dans le théâtre action. Elle a été professeur à l’INSAS - Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion de Bruxelles depuis 1990.Dernièrement, on a pu la voir jouer au théâtre dans : « Un Faust » de J. Louvet (mise en scène de Lorent Wanson) à l’Atelier Jean Vilar « La Mouette » d’Anton Tchékhov (mise en scène de Jacques Delcuvellerie) au Théâtre National « Les exclus » adaptation d’Elfriede Jelinek (mise en scène d’Olivier Boudon) au Théâtre Varia« I would prefer not to » de et (mise en scène de Selma Alaoui) au Théâtre lesTanneurs ensuite une reprise à Liège, Nivelles, Bruxelles et à Karlsruhe

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« Juste la fin du monde » de J.L Lagasse (mise en scène de Philippe Sireuil) aux Martyrs« Quai Ouest » de Koltès (mise en scène d’Isabelle Gyselinx) A pôle Image à Liège« Cible mouvante » de von Mayenburg (mise en scène d’olivier Boudon) aux Anciens Magasins Vanderborght, « Banquet » de Platon (mise en scène de Pauline d’Ollone) au Théâtre Océan Nord.« Eclipse Totale » de et (mise en scène de Céline Delbecq) à Mons, Les Tanneurs et à Tournai« Gagner et perdre » projet Beckett (mise en scène d’Isabelle Gyselinx) au Théâtre Varia et au Théâtre de Liège Dessin animé : La voix de la grise dans « Ernest et Célestine » - La Voix de Martha dans « Panique au village » Film : « Alléluia » de Fabrice du Welz - « Je suis à toi » de David Lambert - « Regain » de Carline AlbertEn projet pour la saison 2015-2016 : « Europeana une brève histoire de vingtième siècle » de Patrik Ourednik (mise en scène de Virginie Thirion) au Théâtre les Tanneurs « Taking Care Of Baby » Dennis Kelly (mise en scène Jasmina Douieb) au Théâtre Océan Nord – à l’Atelier 210 – Ath – Nivelles - Ottignies - Mouscron « Le Banquet » de Platon (mise en scène de Pauline d’Ollone) au Théâtre de la Vie

NOVA : TAÏLA ONRAEDT

Taïla Onraedt se forme dès son plus jeune âge à la danse et au chant avant de se tourner vers le théâtre. Diplômée de l’Institut des Arts de Diffusion en 2011, elle entame sa carrière professionnelle avec une Opérette au Palais des Beaux Arts de Charleroi, «L’Auberge du Cheval Blanc», mise en scène par Dominique Serron. Ensuite elle joue dans « Aura popularis » un spectacle du collectif Arbatache mis en scène pas Emmanuel Dekoninck, «Contrôle d’identités» une création collective mise en scène par Ilyas Mettioui, « Suite n°1 » du collectif L’Encyclopédie de la parole au Kunst Festival des arts, à Probedones D’Abaigt dans «Par les villages» de Peter Handke mis en scène par Jean-Baptiste Delcourt, elle joue le rôle de Sally Bowles dans la comédie musicale « Cabaret » mis en scène par Michel Kacenelenbogen et sera en octobre prochain à la comédie de Genève dans « La boucherie de Job » mis en scène

par Hervé Loichemol. En cinema, elle apparait dans «Le Silence des Églises» réalisé par Edwin Baily ,« La Dérobade » de Meryem Benm’Barek Aloïsi. ou encore « Jay parmi les hommes » de Zeno Graton. Elle s’attaque également à la réalisation de courts métrages et également de clips musicaux avec son collectif Poumpoumtchaka notamment pour le groupe de pop-rock belge; Great Mountain Fire.

ENFANT : PABLO STELLA

Pablo Stella naquit un jeudi, le 28 décembre 2000 à Auxerre, Yonne. Il joue la comedie cabriolante depuis la sortie de l’état embryonnaire, épuise tous les registres du one man show avant d’apprendre l’usage de la parole,étudie enfin l’art de la comédie dramatique à l’âge de 11ans et fréquente le cours Simon dans le onzième arrondissement de paris de 2014 à nos jours où il incarne tour à tour Robes-pierre, ....Il est Alban dans le téléfilm de Bourlem Guerdjou Marion, 13 ans pour toujours. Accessoi-rement, il fréquente le lycée Paul Bert à Paris, en classe de seconde.

Il fut l’enfant dans une première étape de travail de «Par les villages» de Jean-Baptiste Delcourt présenté au fastival «Courant d’air» en 2015.

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ASSISTANTE MISE EN SCÈNE : NINA LOMBARDO

Nina est née à Bruxelles en 1990. Durant son enfance elle suit diverses formations artis-tiques ; improvisation, comédie musicale, piano. C’est finalement vers le théâtre qu’elle se dirige et entre à l’INSAS, section interprétation dramatique. Elle est diplômée en juin 2013. Elle poursuit sa réflexion en suivant le master de dramaturgie et mise en scène au Centre d’Etudes Théâtrales. La même année elle part travailler à Montréal avec la metteur-en-scène Alice Ronfard. Au sortir de sa formation, elle joue dans la création de Clément Goethals Tout ce vide me bourre la panse. Forêt. présentée au festival Premiers Actes. Elle avait déjà travaillé avec le metteur en scène sur Les mains d’Edwige au moment de la naissance de Wajdi Mouawad, ainsi que sur sa production de fin d’étude Eléments moins performants de

Peter Turini. Elle travaille aujourd’hui avec lui sur sa nouvelle création Et la tendresse? qui sera présentée à l’automneau festival Next. Elle a travaillé avec Léa Drouet sur son projet Narcisse et sur Derailment, présenté au KunstFestivalDe-sArts. Elle a aussi joué dans le projet de Sébastien Corbière Momo Paradis, présenté au Cocq’Art Festival. Elle a collaboré avec Ariane Bubbinder sur Petit Mouchoir, et a participé à la lecture de son texte Le ciel Cousu au festival Noël au théâtre. Elle travaille actuellement avec la Cie Renard sur la création Boris et les soeurs sushis qui sera présenté cet été à Huy. Parallèlement à sa formation théâtrale, elle joue dans divers courts-métrage. Elle a rencontré Juliette Van Dormael, avec qui elle a, entre autre, travaillé sur son film Les femmes qui l’aimaient. Elle assistera l’année prochaine Jean-Baptiste Delcourt sur la création du texte Par les villages de Peter Handke qui sera présenté à l’Océan Nord.Dans un soucis de continuer à se former, elle commence la danse contemporaine. Très attirée par le travail du corps, elle commence une collaboration avec Victor Dumont, danseur sortit du conservatoire d’Anvers. Une étape de recherche est prévue au théâtre de L’l à l’automne. Obsédée par l’intime elle fait aussi beaucoup de photographie.

CRÉATION LUMIÈRES : SAMUEL PONCEBLANC

Samuel Ponceblanc s’est formé à la création lumière au GRIM-edif de Lyon. Il a expérimenté ses premières créations lumières à la friche des Subsistances, puis avec la compagnie Là HORS DE. Par ailleurs il rejoi-gnit pour le temps d’un partenariat complice l’éclairagiste d’opé-ra David Debrinay. Ins-tallé à Bruxelles depuis une dizaine d’années, il a collaboré avec di-verses institutions telles que les Brigittines, le Va-ria, le Théâtre National, le Kunsten-festival des arts. Il fut aussi l’acolyte technique de Frédéric Dussenne, Clément Thi-rion ou encore du Raoul Collectif. Actuellement il assure la direction tech-nique des différents es-paces culturels ixellois.

COSTUMES : MARINE VANHAESENDONCK

08 septembre 1986Marine obtient un master de design textile aux Beaux-Arts de Bruxelles. Elle se spécialise ensuite dans le costume à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, d’où elle sort en 2009.C’est un stage au Théâtre National (productions de Philippe SIREUILpour Dialogue d’un chien avec son maître, puis Lars NOREN pour A la mémoire d’Anna Politovskaia ), et un passage par les productions de sorties de l’INSAS, section cinéma, qui lui permettent les années suivantes d’activer un réseau professionnel. Coté cinéma d’abord, sur des longs-métrages comme Cloclo de Florent-Emilio SIRI, L’écume des Jours de Michel GONDRY. Sur des courts métrages également comme Mimesis (Camille MEYNARD), Sredni Vashar (Alana OS-BOURNE), Coda (Ewa BRYKALSKA).Et enfin sur des clips (le Skeleton Band). Coté scène

elle travaille notamment avec Clément GOETHALS (Eléments Moins Performants, Tout se vide me bourre la panse.Forêt, Et la tendresse ?), avec Lucile CHARNIER ( Boléro), avec Le Collectif Wow, dont elle fait aussi partie, avec Sabine DURANT (en collaboration avec Estelle Rullier sur Käthchen de Heilbronn ou l’épreuve du feu).

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CRÉATION SONORE ET PLASTIQUE : MATTHIEU DELCOURT Matthieu Delcourt est né en France en 1987 à Brive-la-Gaillarde. Il apprend le violon clas-sique en Aveyron jusqu’à son baccalauréat qu’il passe à Rodez en 2005. Il rentre ensuite au conservatoire en composition électroacoustique ainsi qu’aux Beaux-Arts de Bordeaux où il y suit un atelier axé sur les médias numériques sous la direction de Jean-Philippe Halgand. Il y développera une pratique de l’image photographique et informatique. Après son DNSEP en 2010, il s’installe à Bruxelles et se met à travailler autour de différents médias et techniques allant du mapping vidéo, à la photographie, en passant par la fabrication de jeux vidéo pour des expositions ou des événements. Il travaille régulièrement comme Graphiste, fabrique des sites Web ou des images pour des contextes variés. Il a déjà travaillé avec son frère à deux reprises sur des textes d’Heiner Muller, et a participé à la première partie du projet de « Par les villages » lors de la résidence à Probedones d’Abaigt.

PRODUCTION : FRANÇOIS GILLEROT

Co-fondateur de la compagnie bruxelloise F.A.C.T, François, originaire de Tournai en Bel-gique, rentre à l’INSAS, section Interprétation Dramatique, en 2009. Au sortir sa formation bruxelloise, il a joué dans Et si on disait que, mis en scène par Joséphine DE WECK à Fri-bourg durant l’été 2013. Il joue également sous la direction de Simon VIALLE avec la cie Féconde, dans Le Traitement de Martin Crimp en Normandie (mai 2012) et à Projection Room à Bruxelles (mars 2014). Sous la direction de Clément GOETHALS, il joue dans Tout ce vide me bourre la panse- Forêt, une forme courte créée pour le Festival Premiers Actes en Alsace (été 2013) ainsi que dans Et la Tendresse? (2016-2017). En théâtre jeune public, il joue dans l’Ogrelet de Suzanne Lebeau mis en scène par Paul DECLEIRE avec la cie la Berlue, et dans Boris et les soeurs Sushis d’Arthur OUDAR, avec la cie Renards. Prochaine-

ment, il sera de nouveau sur les planches au théâtre de Nuithonie de Fribourg avec la nouvelle création de Joséphine DE WECK, La ballade du mouton noir (mai 2016). Il sera également l’assistant à la mise en scène de Vincent GOETHALS lors de l’été 2017 au théâtre du Peuple de Bussang.Grandement attiré par l’international, il a été l’assistant de Micheline CHEVRIER de la compagnie anglophone Imago à Montréal en avril 2013. Il a également pris part au projet Cities on Stage avec Mélanie MEDERLIND en Suède et au national (mai 2014). En tant que membre fondateur de la F.A.C.T, il s’intéresse également à toutes les questions de production, administration et diffusion. Il suit donc un stage de diffusion à la Charge du Rhinocéros en avril 2014 et au DOMS en octobre 2015, stage portant sur la diffusion international et la mutualisation des moyens, devenues depuis deux axes importants du travail de la compagnie.

DIFFUSION : AUDREY BROOKING Née le 31 mars 1985 - Paris - FranceAprès un Master en Management des Entreprises Culturelles et des Industries Créa-tives, elle se spécialise dans le spectacle vivant et écrit une thèse professionnelle sous la direction de Bernard Faivre d’Arcier sur «Les Nouvelles Fabriques de Théâtre». Elle s’interroge notamment sur les créations communautaires, les processus de production alternatifs, les nouveaux modes de diffusion sur les territoires et les financements par-ticipatifs. Elle travaille ensuite à la production de la Colline - théâtre national à Paris puis au Manège - centre dramatique national à Mons en tant que chargée de produc-tion. Depuis 2012, elle accompagne les projets d’artistes émergents : Pietro Marullo, Compagnie Vahram Zaryan, Compagnie L’instant Propice etc. En septembre 2013 elle

créé sous l’impulsion d’Angèle Baux Godard, une résidence d’artistes en Catalogne dédiée à la création contempo-raine : Probedones d’Abaigt. Projet qui deviendra en 2016 un festival international de création des arts de la scène. Membre du Conseil d’administration de la F.A.C.T. depuis sa création, elle accompagne les projets des artistes du collectif : Clément Goethals, Jean-Baptiste Delcourt, François Gillerot et Aurélien Labruyère.Parallèlement, elle poursuit en formation continue sa recherche et son apprentissage artistique : entre 2012 et 2014 elle travaille avec les Compagnies Peeping Tom (Be), La Veronal (Es), le collectif italien Ricci/Forte (It) et participe en tant que comédienne à des workshops professionnels de metteurs en scène internationaux comme Claudio Tolcachir (Ar) et Fabrice Murgia (Be). Elle travaille actuellement comme chargé de diffusion pour la DAS FRAÜLEIN compagnie.

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Myriam Saduis

Catherine Hance

Audrey Brooking

André-Marc Delcourt

Patricia Capdevielle

Clément Goethals

Isabelle Pousseur

Patrice Bonnafoux

Virginie Tyrion

Jean-Marie Piemme

Renaud Ceulemans

Nacima Beckhtaoui

Pierre Galière

Philippe Moens

Gauthier De Blok

Joël Dragutin

Valérie Battaglia

Philippe Sireuil

Doriane Trouboul

Matthieu Bourdon

Lara Ceulemans

Soufian El Boubsi

Mélanie Urli

l’équipe du Théâtre 95 et du Théâtre

Océan Nord

...

REMERCIEMENTS :

LIENS:Théâtre 95 :http://www.theatre95.com/

Théâtre ocean nord :http://www.oceannord.org/

Compagnie Fact :http://www.ciefact.com/

Compagnie Hamadryade :http://www.ciehamadryade.com/

Probedones d’Abaight : http://probedonesdabaigt.fr/

Ce dossier a été rédigé par Jean-Baptiste Delcourt

avec l’aide d’ Aurélien Labruyère et de Matthieu Delcourt.

Les citations entre guillemets non annotées sont extraites de Par les Villages, Peter Handke, Par les

villages, [Über die Dörfer], trad. de l’allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, coll. « Le Man-

teau d’Arlequin – Théâtre français et du monde entier », Gallimard, 1983, p. 17-18 © Éditions Gallimard

Les illustrations et la mise en page ont été réalisées par Matthieu Delcourt.

Les photographies ont été prises par François Gillerot et Matthieu Delcourt.

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HAMADRYADE