08 dependance

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 Corpus de Gériatrie - Janvier 2000 Les termes d’autonomie et de dépendance ne sont pas opposés car l’autonomie se réfère au libre arbitre de la personne a lors que la dépendance est définie par le besoin d’ai de. Mais ces deux notions se complètent et sont à prendre en compte pour répondre au mieux au besoin de la personne âg ée. Les causes de dépenda nce sont variées avec l’intrication de facteurs médicaux, psychiques et sociaux. Les conséquences de la dépendance intéres- sent la personne âgée, son entourage ou les acteurs médico-sociaux. L’évaluation de la dépendance exige une méthode et des outils fiables. Elle repose en France sur l a détermination des soins req uis pour une personne mais aussi pour un groupe de pers onnes âg ées. Ell e conduit à la mise en oeuvre d’un projet gérontologique ou d’un plan d’aides sanitaires et /ou sociales pour un individu donné ou une collecti- vité. Il nécessite une étroite collaboration entre tous les acteurs paramédicaux et sociaux et le médecin traitant. Celui-ci a un r ôle essentiellement d’évaluation et d e conseil auprès de la personne âgée et de sa fam ille. 1. Définitions 1.1 L'aut o nomie L'autonomie est définie par la capacité à se gouverner soi-même. Elle présuppose la capacité de jugement, c'est-à-dire la capacité de prévoir et de choisir, et la liberté de pouvoir agir, accepter ou refu- ser en fonction de son jugement. Cette liberté doit s'exercer dans le respect des lois et des usag es comm uns. L'autonomie d'une personne relève ainsi à la fois de la capacité et de la liber té. Lorsque les capacités intellectuelles d'une personne â g ée sont a ltérées , les soins qui lui sont prodigués doivent lui être expli- qués. La volonté de la personne ou ses choix doivent primer sur ceux de ses proches. Certaines situations sont com- plexes : les désirs ou projets d'une per- sonne âgée ne sont pas toujours en adé- quation avec les possibilités d’y répondre. Dans tous les cas, le respect de l'autono- mie impose une négociation centrée sur les souhaits de la personne âgée. L'autonomie est parfois définie comme l'absence de dépendance. Cette vision nous semble réductrice et déracinée de ses sources philosophiques et morales qui en font une valeur fondatrice de la démarche g érontol og ique. 1.2 La dé pendanc e La dépendance est l'impossibilité partielle ou totale pour une personne d'effectuer sans aide les activités de la vie, qu'elles soient physiques, psychiques ou sociales, et de s'adapter à son environnement. 1.3 L'analyse fonctionnelle des maladies Afin de distinguer les différents niveaux de retentissement de la maladie, l'Organi- 1 9 1 Chapitre 8 -  A utonomie et dépendance  Plan du chapitre 1. fin itio ns L' autonom ie La dépendance L ' an al yse fon ctio n n el l e d es m al ad i es 2. Les caus es de la dép enda nce La dépendance :une conséquence des m aladies L’ h o sp i talisati o n ,fact eu r d e d ép en d an ce 3. Conséque nces de la dé penda nce C onsé qu ences de l a dép end ance sur l a pers on ne âg ée Conséquences d e l a dépendance sur l'entourage 4. Evalua tion de la dé pendance d'une pe rsonne âgée D éfi n i ti o n de l' év al u ati o n L es b uts d e l évaluat i on U n i n st rum ent d 'éval u ation d o i t êt re valid é D eu x exem p les de situ at i on s cli n i q ues évaluées p ar l es g ri lles ci t ée s en an n ex e 5. Etablir un plan d'a ide à la d épendance Sommaire

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Corpus de Gér iatr ie - Janvier 2000

Les termes d’autonomie et de dépendancene sont pas opposés car l’autonomie se

réfère au libr e arb itr e de la personne alor sque la dépendance est définie par lebesoin d ’aide. M ais ces deux notions secomplètent et sont à prendre en comptepour répondre au mieux au besoin de lapersonne âgée. Les causes de dépendancesont variées avec l’intrication de facteursmédicaux, psychiques et sociaux. Lesconséquences de la dépendance intéres-sent la personne âgée, son entourage ou

les acteurs médico-sociaux. L’évaluationde la dépendance exige une méthode etdes outils fiables. Elle repose en Francesur la détermination des soins requis pourune personne mais aussi pour un groupede personnes âgées. Elle condui t à la miseen oeuvre d’un projet gérontologique oud’un plan d ’aides sanitaires et / ou socialespour un individu donné ou une collecti-vité. Il nécessite une étroite collaboration

entre tous les acteurs paramédicaux etsociaux et le médecin traitant. Celui-ci aun rôle essenti ellement d ’évaluation et deconseil auprès de la personne âgée et desa fami lle.

1 . D é fin i t io n s

1 .1 L ' au t o n o m ie

L'autonomie est définie par la capacité àse gouverner soi-même. Elle présupposela capacité de jugement, c'est-à-dire lacapacité de prévoir et de choisir, et laliberté de pouvoir agir, accepter ou refu-ser en fonction de son jugement. Cette

liberté doit s'exercer dans le respect deslois et des usages communs. L'autonomied'une personne r elève ainsi à la fois de lacapacité et de la liberté.

Lorsque les capacités intellectuelles d'unepersonne âgée sont altérées, les soins quilui sont prodigués doivent lui être expli-qués. La volonté de la personne ou seschoix doivent primer sur ceux de sesproches. Certaines situations sont com-

plexes : les désirs ou projets d'une per-sonne âgée ne sont pas toujours en adé-quation avec les possibi lités d’y r épondr e.Dans tous les cas, le respect de l'autono-mie impose une négociation centrée surles souhaits de la personne âgée.

L'autonomie est parfois définie commel'absence de dépendance. Cette visionnous semble réductrice et déracinée deses sour ces philosophiques et mor ales qui

en font une valeur fondatrice de ladémarche gérontologique.

1 .2 La d é p e n d a n ce

La dépendance est l 'im possibi lité par tielleou totale pour une personne d'effectuersans aide les activités de la vie, qu'ellessoient physiques, psychiques ou sociales,et de s'adapter à son envir onnement.

1 .3 L 'a n a lys e fo n c t io n n e lled e s m a la d i e s

Afin de distinguer les différents niveauxde retentissement de la maladie, l'Or gani -

1 9 1

Ch a p i t r e 8 - A u t o n o m ie e t d é p e n d a n c e

 

P la n d u c h a p i t r e1 . D é fin it io n s

L'autonomieLa dépendanceL'analyse fonctionn elle des m aladies

2 . Le s ca u s e s d e la d é p e n d a n c eLa dépendan ce : une conséqu ence des m aladiesL’hosp italisation, facteur d e dé pen dan ce

3 . C on s é q u en c es d e l a d é p e n d a n ceConséquen ces de la dépend ance sur la personne âg éeConséquences de la dépendance sur l'entourage

4 . E va lu a t io n d e la d é p e n d a n c e d ' u n e p e r s o n n eâ g é eDéfinition d e l'évaluationLes bu ts d e l’évaluationUn instrument d'évaluation doit être validéDeux exemples de situations cliniques évaluéespar les grilles citées en annexe

5 . E t a b lir u n p la n d ' a i d e à la d é p e n d a n c e

Sommaire

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C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

sation M ondiale de la Santé a repri s l'ana-lyse fonctionnelle des maladies de Wood.Cette analyse distingue la déficience, l'in-capacité et le handicap.

n La déficience cor respond à une anoma-lie d'un organe, d'un appareil ou d'un

système. Cette anom alie peut être sansconséquence patholog ique, mais le plussouvent, elle est symptomatique etéquivaut à la maladie.

n L'incapacité représente une des consé-quences de la déficience et en est l'ex-pression en terme de fonction ou deperformance.

n Le handicap est le désavantage résul-

tant de l'incapacité. Il traduit l'écartentre l'incapacité physique et intellec-tuelle de la personne et les normeshabituelles de qualité de vie. Le handi-cap est proportionnel aux ressourcesmatérielles et sociales disponibles pourpallier à l'incapacité.

Par exemple, une diminution de force depr éhension d'une main est une déficience.Elle peut engendrer une incapacité telle

l'impossibilité de couper les aliments aucours du repas. Si le patient peut s'aider deson autre main et/ou d'ustensiles adaptés(aides techniques), cette incapacité n'a pasde retentissement sur son envir onnement.Si au contraire cette incapacité impose laprésence d'une personne à chaque repas,elle est source de handicap.

2 . L e s ca u s e sd e la d é p e n d a n ce

2 .1 L a d é p e n d a n ce :u n e co n s é q u e n c e d e s m a l a d ie s

Toutes les maladies peuvent être descauses de survenue ou d’aggravation de ladépendance. Les affections dégénérativesdu système nerveux central telles que les

démences, les maladies destructrices desarti culations (coxarthr ose, gonarthr o se) ,les accidents vasculaires cérébraux ensont de bons exemples.

Chez le même sujet âgé, plusieurs causesde dépendance sont souvent m ises en évi-dence, qu’elles soient aiguës ou chro-niques. C’est l’ in tr ication de ces causes quifait la gr avité de la situation.

Par exemple, une fr actur e du col du fémur

survenant chez une personne qui souffr aitauparavant d’une arthrose diffuse, d’unediminution de l'acuité visuelle et detroubles de la marche et de l'équilibre enrelation avec un syndrome extra-pyrami-dal, en est un exemple. Dans un telcontexte, la reprise de la marche aprèsmise en place d'une prothèse prend encompte les difficultés pré-existantes. Il nefaut pas négliger, à côté de cette intrica-

tion de pathologies, la par ticipation de fac-teurs d'or dr e psychique ou social.

2 .2 L’h o s p i t a lis a t io n ,fa c t e u r d e d é p e n d a n ce

Quand le malade âgé n’a pas bénéficiéd’une évaluation médico-sociale préalable,une hospitalisation en urgence survient àl'occasion d'une pathologie intercur rente.La personne âgée est habituellement prise

en charge par un service dont la missionest de proposer des soins purement tech-niques pour une "pathologie d'organe".Cette situation est souvent délétère pourles personnes âgées : l’hospitalisationdevient alor s une cause de dépendance quis'ajoute aux précédentes.

L’hospitalisation peut aussi se prolonger

pour des problèmes sociaux négligés, ouréglés hâtivement sans évaluation globale.Dans certains cas, une entrée en institu-tion non préparée, voire non voulue, estperçue par la personne âgée comme unacte de sanction et d'abandon. C’est unenouvelle cause de dépendance, du fait desproblèmes psychiques qui en découlentinéluctablement.

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Corpus de Gér iatr ie - Janvier 2000

C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

3 . C o n s éq u e n ce sd e la d é p e n d a n c e

3 .1 Co n sé q u e n ce sd e l a d é p e n d a n ces u r l a p e r s o n n e â g é e

n V i e q u o t i d i e n n e : La dépendanceretentit en pr emier lieu sur la vie quoti -dienne de la personne âgée. Lorsque lemaintien à domicile est possible, ladépendance impose la pr ésence de per-sonnes au domici le. Lor sque les enfantsinterviennent, le rapprochement entrevieux parents et enfants est bienaccueilli par les personnes âgées.Lorsque l'aide provient de personnesétrangères à la famille, telles que desaides ménagères, il faut vaincre sou-

vent la réticence de la personne quiconsidère comme une gène, voire undanger, cette intervention extérieure.

n A b a n d o n d u d o m i c i l e : Ailleurs, ladépendance provoque l'abandon dudomicile au prof it de str uctures institu-tionnelles. Le changement de lieu de viedoi t êtr e préparé avec la personne âgéeen structur ant pr ogr essivement un pr o-  jet de vie intégrant à la fois l'accepta-tion de la perte du dom icile et la prépa-ration au nouveau logement. En regardde ce travail nécessaire avant d'effec-tuer un changement d'hébergement, on

conçoit l'aspect brutal des placementsréalisés rapidement, dès la sor tie d' unehospitalisation pour une affectionaiguë, et ainsi la nécessité d'un travailmédico-social préventif.

n V i e a f f e c t i v e : La dépendance

influence à l'évidence la vie affectived'une personne. La personne devenuedépendante de son entourage réactivedes modes de relation anciens voireinfantiles. Les adaptations psychiques àla dépendance puisent dans desre g i stres archaïques, plus ou moinsexpressifs selon les traits de personna-lité de l'individu. A insi, en fonction despersonnalités, le besoin d'aide est vécu

comme pénible ou au contraire l'occa-sion de "bénéfices secondaires".

n G e s t e s d e l a v i e q u o t i d i e n n e :Lorsque la dépendance est forte, inté-ressant des gestes de la vie quotidienneparfois intimes, la relation avec lesaidants peut osciller entre la révolte etla servili té.

n R is q u e s d e m a l t r a i t a n c e : Cesmodes de réaction doivent être appré-ciés de pr éférence en équipe, afin d' évi-ter tout compor tement de pr ojection oude rejet que peuvent ressentir certainssoignants. La clairvoyance sur cesmécanismes est une des démar c hespr éventives de maltr aitance.

3 .2 C o n sé q u en ce s d e lad é p e n d a n ce s u r l ' e n t o u r a g e

n M o d i fic a t io n d u r e g a r d d e l ’e n t o u -r a g e : La dépendance modifie leregard de l'entourage envers une per-sonne âgée. Les enfants peuvent occu-per une place de type parental vi s-à-visde leurs propres parents. Cette inver-sion des rapports peut réactiver desproblématiques œdipiennes très sou-vent sources de culpabilité. Le médecinet plus largement les équipes soi-gnantes veillent - selon le contexte - à

conforter les enfants dans leur rôleessentiel d'aide au maintien du domi-cile et de soutien affectif de la personneâgée.

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L a d é p e n d a n c e r é s u lt e d e l ’i n t r i c a t io n

d e p lu s i e u r s fa c te u r s

maladies

physiques

maladies

psychiques

environnement

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C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

n S u r in v e s t is s e m e n t o u d é s i n v es t is -s e m e n t : Le surinvestissement desenfants est issu d'une culpabilité nonfondée, d'un souci de bien fair e. Il peutrésulter également d 'une réponse à unedemande excessive de leurs parents.

Cet excès doit être repéré. Entre ledésinvestissement et la soumission, laplace des enfants est d'autant plus dif fi-cile à trouver que la relation parents-enfants est justement le lieu de forma-tion et de structuration de leurpersonnalité. Les soignants peuventaider les enfants à condi tion de conser-ver une réserve de pr incipe, sans cher-cher à modifier la structure de la rela-tion que des enfants peuvent entr etenir

avec leurs propres parents, quel quesoit leur âge.

4 . E va lu a t io nd e la d é p e n d a n ced ' u n e p e r s o n n e â g é e

4 .1 D é fin i t io n d e l' é va lu a t i o n

L'évaluation donne les moyens d'analyseet de mesur e d'une situation complexe. Leregroupement d'informations caractéris-tiques, la transfor mation d'éléments quali-tatifs en valeurs quantitatives, associée àdes facteurs de pondération, produisentun résultat concis qui cherche à rendrecompte de l'ensemble de la r éalité décrite.La simplicité du résultat autorise la com-munication avec une perte minimum d 'in-formation.

4 .2 L es b u t s d e l ’é va lu a t io n

Les outils d'évaluation utilisés dépendentdes objectif s de l'évaluation.

n E va lu e r la p e r s o n n e

Lorsqu'une évaluation de la dépen-dance concerne une personne donnée,

elle vise les déficiences et les incapaci-tés. Par exemple, l'évaluation de lamarche cherche à repérer les troublesde l'équilibre et de la coordination (getup and go test, test de Tinetti).

D'une manière générale l'évaluationpermet à une équipe de soins :

• de repérer les déficiences et incapa-cités qui retentissent sur l'environ-nement,

• d'établ ir un plan de soins pour l imi-

ter le handicap,• de communiquer avec d 'autre s

acteurs de santé,

- et de suivre une même personne enévaluant son incapacité au cour s dutemps.

L’expérience américaine de l’évaluationde la personne conduit actuellement àl’extension du concept au “comprehen-

sive geriatric assessment” ou “évalua-tion globale de la personne âgée”, outout simplement “assessement”,comme le suggère la Société Françaisede Gérontolog ie. Ce concept d’assesse-ment déborde le cadre d’une simpleévaluation pour introduire une notionde répétition et de suivi, qui selon lestravaux de Rubenstein, s’est révéléethérapeutique avec une diminution dela mor bid ité et de la mor talité chez lessujets qui en bénéficient.

n E va lu e r la c h a r g e e n s o in s

L'organisation des soins nécessite uneadaptation à la dépendance de la per-sonne soignée. L'évaluation infirmièremesure par exemp le le temps passé parles soignants pour une personne, ouplus largement pour un gr oupe de per -sonnes au sein d'une unité fonction-nelle, d'un service ou d'un établisse-ment. Les gestes consommateurs detemps comme les aides à la toi lette ou àl'alimentation sont alors privilégiés.

n E va lu e r le c o û t d e la d é p e n d a n c e

La dépendance engendr e un coût di recten aide technique, le plus souvent aisé àévaluer . L’évaluation des coûts ind ir ectsest plus complexe à apprécier : retent is-sement de la dépendance sur lesfamilles, évaluation des aides hum ainesimpliquant des aidants naturels ou desacteurs sociaux. La dif ficulté augmente

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C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

si l’on tient compte de la multiplicitédes financeur s. Les coûts de santé sontpris en charge au titre de l’AssuranceM aladie, du r essor t de l’Etat. Les coûtssociaux sont à la charge de l’intéresséou de sa famille (obligation légale), et à

défaut des collectivités locales (ConseilGénéral, communes), par l’intermé-diaire de l’aide sociale.

n E va lu e r la d é p e n d a n c e

d a n s u n e p o p u l a t io n à d o m ic ile

Cette démarche vise à la réparti tion desmoyens financiers et humains pour uneor ganisation sanitair e effi ciente. L'ana-lyse des causes de dépendance sur une

population utilise des outils d'évalua-tion centrés sur des pathologies pour-voyeuses d'un nombre important desujets dépendants. Les outils doiventdépister rapidement et à grande échelledes signes associés ou prédicti fs de cespathologies. Pour l'appréciation desmoyens sociaux mis à la disposition despersonnes âgées, l' évaluation de la pro-portion de personnes âgées en institu-tion (structures repérables et coû-

teuses) représente une autre cible desenquêtes à l'échelle de la population.

4 .3 U n in s t r u m e n t d ' é va lu a t io nd o i t ê t r e v a li d é

Les deux principales qualités recherchéespour un outil d'évaluation sont la validitéet la reproductibilité. Un instrument estvalide lorsqu'il mesure réellement ce qu'ilest pr étendu mesurer. Une gr ille validée nedoit pas être modifiée, ni panachée avecune autre. Il est indispensable qu’une gri llesoit utilisée en respectant les règles derecueil des différentes variables et lesconsignes d’interprétation des résultats.Une grille d’évaluation de la dépendancene peut servir qu'à évaluer la dépendance(pour laquelle elle a été conçue) et nonautr e chose.

Parmi les outils validés, nous présentonsen annexes (Annexes 1 à 6) les plus utilisésen France.

4 .4 Ch o ix d e s in s t r u m e n tsd ’é v a lu a t i o n d e l a d é p e n d a n c e

Lors d’une évaluation de la dépendance,les instr uments d’évaluation validés serontchoisis en fonction de la qualité de leur

validation et du but de l’évaluation. Ladétermination des capacités d’un individupour les gestes courants intéressant lecorps utilisera l ’éche l l e des ac t iv i t é sd e v i e q u o t i d i e n n e (Activities of Daily

9 5

L e s p r i n c ip e s d e v a li d a t i o n

d ’u n i n s t r u m e n t d ’é v a lu a t io n

d e la d é p e n d a n c e

On distingue la validité de critère et la validité de

construit selon qu'il existe ou non un instrument

de référence (gold standard ).

S'il existe un instrum ent d e référen ce, la validité decritère est vérifiée en compa rant l'instrumen t testé

à celui de référence. Cette validité dépend de la

sensibilité, de la spécificité, et de la valeur prédic-

tive positive de l'instrument testé. La sensibilité

d'u n outil d'évaluation d e la dépend ance est la pro-

portion de sujets classés dépendants par l 'outil

parmi tous les sujets réellement dépendants. La

spécificité est la proportion de sujets classés indé-

pendants par l 'outil parmi ceux réellement indé-

pendants. La valeur prédictive positive est la pro-

portion de sujets dépendants classés comme tels

par l'outil.

S'il n' existe pa s d' outil de r éféren ce - c’est le cas de

la dépendance - on étudie alors la validité de

construit. Pour vérifier ce type de validation, on

attend de l 'instrument testé qu'il fournisse un

résultat identique dans la même situation. Ainsi,

dan s le cadre d e l 'évaluation d e la dépend ance, on

peut attendre de l 'instrument testé qu'il distingue

les populations selon la médicalisation de leur

structure d 'hébergem ent : unité de soins de longue

durée, section de cure médicale, foyer-logement.

On peut également attendre de l 'outil testé qu'il

soit corrélé avec une mesure de charge de soins

infirmiers. Plusieurs études sont habituellement

nécessaires pour prouver la validité de construit

d'u n ou til.

Un outil est reproductible lorsqu'il donne des

résultats comparables dans des situations compa-

rables. On distingue les fidélités inter-juges et

intra-juges. Pour la fidélité inter -jug e, on rech erch e

la concordance des résultats obtenus par deux ou

plusieurs e xaminateu rs q ui évaluen t le sujet avec le

même outil. Pour la fidélité intra-juge, ou fidélité

test-retest, on recherche la stabilité de la mesureen com paran t les résultats de deux évaluations du

mêm e sujet, effectuées en deux ou p lusieurs tem ps

par le même examinateur.

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C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

Living ADL) (soins corporels, habillement,toilette, transfert, continence, alimenta-tion) (Annexe I). Cette grille simple etrapide à renseigner est bien validée. Elleest considérée comme une référence dansla littérature internationale. Cette grille deplus prédit fortement le pronostic enterme de morbi-mortalité. Lors de l’éva-luation de la dépendance chez des sujetsâgés vivant à leur domicile, il est néces-saire d’évaluer les activités courantes quinécessitent une utilisation des fonctionscognit ives di tes instrumentales (calcul, éla-boration de stratégies exécutives).L’éche lle d es ac t ivi té s i n s t r um en ta l e s d el a v i e quo t id i enne (Instrumental ADL)(Annexe II) est la plus util isée. Les activi tés

ainsi évaluées sont la capacité d’u ti liser letéléphone, de faire les courses, de prépa-rer un r epas, de fair e le ménage, de laver lelinge, d’effectuer un voyage ou des trans-ports urbains, de prendre un traitementmédicamenteux et de gérer un budget per-sonnel. Cette échelle fait référence. Ilconvient de souligner que le sujet évaluelui-même ses capacités. Une vérificationauprès des proches peut être nécessaire,

voire une mise en situation (préparationdes médicaments, utilisation du téléphone,manipulation de la monnaie). La mise enoeuvre ou l’observation des activités ins-trumentales permettent de dépister destroubles des fonctions exécutives, parfoispremier signe d’une démence dégénéra-tr ice de type A lzheimer .

La grille AGGIR (Autonomie Gérontolo-gique Groupes Iso Ressources) (Annexe

III) sert à évaluer l’état fonctionnel et àclasser les besoins du sujet au sein d’unréférentiel à 6 niveaux. Cette gr ille est u ti-lisée à des fins réglementaires : mise enplace de la Prestation Spécifique Dépan-dance et tarification des institutions.

D’autr es gr illes ont été pr oposées pour desutilisations variées, telle que l’évaluationde la charge en soins d’un service ou lesuivi d’un sujet. Dans ce cadre on peutciter celle de la Société Française deGérontologie (Grille de Kuntzmann) ou lagr ille Géronte.

5 . E ta b lir u n p la n d ' a id eà la d é p e n d a n c e

La survenue d'une dépendance est untournant évolutif majeur au cours duvieillissement. La nécessité d'une aide

pour les gestes de la vie quotidienneimpose soit la mise en place d’aides àdomicile, soit le changement de lieu de vie.

Dans le premier cas, la famil le doi t pr endr eune part active à l'aide à la dépendance.Pour cela, il est nécessaire que les évalua-teurs prennent contact avec le réseau dessoins habi tuels de la personne âgée et quel'environnement familial se sente parte-naire (voir chapitre 12 ; partie soutien et

maint ien à dom icile). Le retentissement decette nouvelle charge de travail sur lesenfants doit être prise en compte, et l'en-tourage doit être soutenu en même tempsque la personne âgée dépendante. Il n'estpas rare que la fille ou le fils de la personneâgée ait lui -même plus de 65 ans !

Dans le second cas, l’entrée en institutionimpose fréquemment la nécessité d’unestructure médicalisée et les contraintes

financières limitent le choix du maladeâgé. Il ne faut pas pour autant négligercette étape, que nous avons clairementidentifiée plus haut comme un des fonde-ments du r espect de l’autonomie.

Dans les deux cas, l’évaluation gériatri quedoit être globale. La dépendance est aucentre de l'évaluation : d'une part elle estun témoin de la diminution des capacitésfonctionnelles des différents appareils, et,d'autr e par t, elle guide les interventions deréhabilitation. L’évaluation gériatriquedoit aussi intégrer d'autres domaines d'in-tervention tels que le dépistage des dété-riorations intellectuelles, des déficiencessensorielles, des risques de malnutrition,des difficultés psychologiques (syndromedépressif) et des pertes de l'équilibre avecle risque de chute.

Plusieurs études ont clairement montré lebénéfice d'une évaluation gériatrique glo-bale. Elle obtient une r éduction du nombred’entrées en institution, du nombre de ré-hospitalisations en service de soins aiguset une amélior ation de la qualité de vie.

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C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

A n n e x e I

E c h e l le d e s a c t i v it é sd e l a v ie q u o t i d ie n n e

Bu t

Evaluer de manière objective les activ i-tés de la vie quot idienne.

D e s c r i p t i o nL’autonomie pour une activité de viequot idi enne est côté 1. Un score de 6indique une autonomie complète. Unsujet âgé don t le scor e est < 3 est consi-déré comme dépendant.

R e m a r q u e s

- Simplicité et br iéveté de passation- Très utilisé dans la littérature inter -

nationale

- Ne tient pas compte des déplace-ments

- 20 % des patients restent non classés

R é fé re n c eKatz S., Dowtn T.D., Cash H.R. Pro-gress in the development of the index

of A DL. Gerontologist 1970 ; 10 : 20-30.

E c h e l le d e s a c t i vi t é s d e l a v ieq u o t i d ie n n e - In d i ce d e K A T Z

(cf tableau)

A n n e x e II

E c h e l l e d e s a c t i v i t é si n s t r u m e n t a l e sd e l a vi e q u o t i d i e n n e

Bu tEvaluer le comportement et l’utilisationdes outi ls usuels.

D e s c r i p t i o nPour chaque item, la cotation ne peutêtre que 0 et 1. Le score est côté de 0 à5 pour les hommes et de 0 à 8 pour lesfemmes.

R e m a r q u e s

- Le t emps d e p assation est br e f(5 minutes envir on)

- Cette échelle demande un appr entis-sage mais peut être effectuée aussibien par un médecin, une inf ir mière,une aide-soignante, qu’un tr availleursocial. Les informations sont four-nies par le patient lui-même si lesfonctions cognitives sont préser-vées, sinon par son entourage.

- Questionnaire adapté aux personnesâgées vivant à leur domicile.

- Parfois, la personne appr écie avecdifficulté ses capacités réelles.

- Les items n° 1, 2, 6, 7 permettent dedépister les troubles des fonctionsexécutives qui peuvent apparaître demanière précoce dans les démencesdégénératives.

R é fé re n c eLawton M., Brody E.M. Assessment ofolder people : self-maintaining and ins-trumental activit ies of daily l iving.Gerontologist 1969 ; 9 : 179-186.

E c h e l l e d e s a c t i v i t é sin s t r u m e n t a l es d e l a v ieq u o t id i e n n e - T e s t d e L a w t o n

(cf tableau)

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Corp us de Gér iatr ie - Janvier 2000

C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e9 8

E c h e lle d e s a c t i vit é s i n s t r u m e n t a l e s d e la v ie q u o t i d ie n n e - T e s t d e L a w t o n

Act ivité s Cota t ion Cota t ionfem m e s h om m es

1. Télép hon e Utilise le téléphone de sa propre in itiative, com pose le num éro 1 1Compose quelques num éros connus 1 1Décroche mais ne compose pas seul 1 1

N’utilise pas le téléphone 0 0

2. Fai re les Achète seul la majorité des produits nécessaires 1 1

c o u r s e s Fait peu de courses 0 0Nécessite un accom pagnem ent lors des courses 0 0Incapable de faire ses courses 0 0

3. Faire la Prévoit et cuisine les repas seul 1

cuis ine Cuit les repas après préparation par une tierce personne 0Fait la cuisine m ais ne tien t pas com pte des rég im es im posés 0Nécessite des repas préparés et servis 0

4 . M é n a g e S’occupe du ménage de façon autonom e 1

Fait seul des tâches ménagères légères 1

Fait les travaux légers m ais de façon insuffisan te 1

Nécessite de l’aide pour les travaux m énagers 1

Nécessite de l’aide pour les travaux m énagers quotid iens 0

5. Ling e Lave tout son linge seul 1

Lave le petit linge 1

Tout le linge doit être lavé à l’extérieur 0

6 . Tr a n s p o r t Utilise les m oyens de transport de m anière autonome 1 1Com m ande et utilise seul un taxi 1 1Utilise les transports publics avec une personne accom pagnante 0 0Parcours limités en voiture, en étan t accom pagné 0 0Ne voyage pas 0 0

7. Médicament s Prend ses médicam ents correctem ent et de façon responsable 1 1Prend correctem ent les médicam ents préparés 0 0

Ne peut pas prendre les médicam ents correctement 0 0

8 . Arg en t Règle ses affaires financières de façon autonom e 1 1Règle ses dépenses quotid iennes, aide pour les virem ents et dépôts 1 1N’est p lus capable de se servir de l’argent 0 0

E c h e l le d e s a c t i vi t é s d e l a v ie q u o t i d i e n n e - in d i ce d e K a t z

Act ivité s Défin it ion d ’u n e a ct ivité in d é p en d a n te In d ép en d a n tO u i No n

Soins corp ore l s Ne r eçoit pas d ’aide ou ne reçoit de l’aideuniquement pour se laver unepartie du corps

Habi l l ement Peut s’hab iller sans aide

à l’exception d e laçer ses s ouliersToilette Se ren d au x toilettes, utilise les toilettes, arr ang e

ses vêtements et retourne san s aide(peut u tiliser un e cann e ou u n d éamb ulateur,un b assin ou un urinal pendan t la nuit)

T rans fe r t Se m et au lit et se lève du lit et de la ch aise

sans aide (peut utiliser un e cann e ou un déam bulateur)

Cont inence Contrôle fécal et urinaire complet

(sans accidents occasionnels)

Alimenta t ion Se nour rit sans aide(sauf pour couper la viand e ou pou r beur rer du pain)

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Corpus de Gér iatr ie - Janvier 2000

C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

A n n e x e I II

G r ille A G G IR (A u t o n o m ie G é r o n t o -lo g i q u e G r o u p e s I s o r e s s o u r ce s )

La grille AGGIR cherche à défini r le profil

de dépendance d’un sujet âgé donné. Ladépendance y est évaluée en terme deniveau de demande de soins requis (appelé“ G roup e Iso-Ressource (GIR)” . La gr illecomporte 10 items ou “variables discrimi-nantes”. Un algorithme classe les combi-naisons de réponses aux variables discri-minantes en 6 Groupes Iso-Ressour ces.

D e s c r i p t i o n

Déf in i t ion s des va r i ab lesLes variables discriminantes se définissentde la manière suivante.

1- Co hé r en ce

Converser et/ou se compor ter de façonlogique et sensée par rapport auxnormes admises par la société danslaquelle on vit .

2 - O r ie n ta t io n

Se repérer dans le temps, les momentsde la journée, dans les lieux et leurcontenu.

3 - To ile t t e

Elle concerne l’hygiène corporelle etest r enseignée en 2 part ies :

- Toilette du haut : visage, face anté-r i e u re du tronc, membr es supé-r ieurs, coiffage

- Toilette du bas : régions intimes,membr es infér ieurs.

4 - H a b illa g e

Cette variable comporte l’habillage, ledéshabillage et est renseignée en 3par ties :

- Habillage du haut : vêtements pas-sés par les bras ou la tête

- Habillage moyen : fermeture sur lecorps (boutonnage, ceinture, bre-telles, pressions, etc…)

- Habillage du bas : vêtements passéspar le bas du corps.

5 - A lim e n t a t io n

Cette variable comprend 2 part ies :

- Se servir : couper les al iments,emplir son verr e, etc…

- M anger : porter les al iments à labouche et avaler.

6 - É lim i n a t io n u r in a i r e e t fé c a le

Assurer l’hygiène et l’élimination avec2 parties correspondant aux élimina-tions urinaires et fécales.

7 - T r a n s f e r t , s e l e v e r , s e c o u c h e r ,s’asseoi r

Passer d’une des trois positions (cou-ché, assis, debout) à une autre, dans les

deux sens.8 - D é p la c e m e n t à l’in t é r i e u r

À l’intérieur de la maison et en Institu-tion au sein du li eu de vie y compr is lespart ies communes.

9 - D é p la c e m e n t à l’e x té r i e u r

À partir de la porte d’entrée sansmoyen de transpor t

1 0 -C o mm u n ic a t io n à d is t a n c e

La communication à distance est défi-nie par ALERTER, c’est-à-dire utiliserles moyens de communication à dis-tance : téléphone, alarme, sonnette,téléalarme, dans un but d’alerter.

L e s mo d a l i t é s d e s v a r i a b l e s d i s c r i mi -n a n t e s

A- fait seul, totalement, habituellementet cor rectement

B- fait partiellement ou non habituelle-ment et corr ectement

C - ne fait pas

L e s g r o u p e s I s o -r e s s o u r c e s (G IR )

Les groupes iso-ressources correspondentaux pr ofi ls les plus fr équents d’associationde variables.

Le groupe 1 cor respond aux personnes les

plus dépendantes, alors que le groupe 6re g roupe les personnes qui n’ont pasperdu leur autonomie pour les actes dis-criminants de la vie courante.

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Corpus de Gér iatr ie - Janvier 2000

C h a p i t r e 8 - A u t o n o m i e e t d é p e n d a n c e

R e m a r q u e

La grille AGGIR est inscrite dans la loifr ançaise (J.O. : n°97-60 du 24 janvier 1997)comme outil d’évaluation de la dépen-dance en vue de déterminer si une per-sonne peut bénéficier et à quel niveau de la

Prestation Spécifique Dépendance. Seulesles personnes dont le GIR est côté 1, 2 ou 3peuvent prétendre à la Prestation Spéci-fique Dépendance.

L’uti lisation de la gr ille A GGIR s’est élargieen pratique et est utilisée, par exemple,

pour définir la dépendance de pension-naires d’une institution ou pour l’apprécia-tion de la charge de travail d’une équipesoignante.

R é fé re n c e s

Syndicat National de GérontologieClinique. AGGIR Guide pratique pour lacodification des variables. Principaux pro-fils des groupes iso-ressources. La revuede Gér iatr ie. 1994;19:249-259.

1 0 0

L e s 1 0 v a r i a b l e s d i s c r i m i n a n t e s d u m o d è l e A .G .G .I .R

Les va r ia b le s Au ton o m ie fa it s e u le to ta le m en t ,hab it ue llemen t , co r r ec t ement = Afai t pa r t ie l lem ent = Bne fa it pa s = C

C o h é r e n c eConverser er/ou se comporter de façon logique et senséeOr ien t a t i onSe repérer d ans le temps, les mom ents de la journ éeet dan s les lieux

To ile tt e d u h a u t e t d u b a s d u c or p s

Assurer son hygiène corpor elle

(AA =A, CC=C, autres=B)H a b illa g e ( h au t, m o ye n , b a s )

S’habiller , se déshabil ler, se présenter(AAA=A, CCC=C, autres=B)Alimenta t ion

Se servir et manger les aliments pr éparés(AA =A, CC=C, BC=C, CB=C, autres=B)

Él imina t ion ur inai re e t fécale

Assurer l’hygiène de l’élimination ur inaire et fécale(AA =A, CC=C, AC=C, CA=C, BC=C, CB=C, autres = B)

T rans fe r tSe lever, se couch er, s’asseo ir

Dép lacem ents à l ’in tér ieurAvec ou san s cann e, déam bulateur, fauteuil roulant

Dép lacemen ts à l’extér ieurA partir de la porte d’entrée san s moyen d e transpor t

Commu nica t ion à d i s tanceUtiliser les m oyens d e com mun ications : téléph one, alarme,sonnette…

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