05 expresso 2013

10
L’ESSENTIEL INTERNATIONAL P.4 La guerre s'enlise au Mali Q La coalition tente de sécuriser Goa après les attaques des djiha- distes. Les forces en- nemies misent sur les attentats suicides et les mines. ECO/CONSO P.6 Hollande à l’épreuve de la colère sociale Q Les salariés de l’usine Amiens-Nord Goodyear manifestent contre un plan de licen- ciements massifs et en faveur de la loi « Flo- range ». CULTURE P.8 Deux pays rivaux pour une épopée amoureuse Q Cinquante artistes chinois et japonais réu- nis au théâtre du Châ- telet pour une série de représentations excep- tionnelles de l’opéra, Le Pavillon des pivoines. PORTRAIT P.10 Q Isabelle Giordano, l’ex «Madame Cinéma» de Canal +, organise des projections pour les élèves défavorisés. EXPRESSO QLe pape tire sa révérence pour des raisons de santé, après plus de huit DQV GH SRQWL¿FDW © Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en rai- son de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien », a annoncé hier le pape. Cette renon- ciation historique a créé la stupeur à travers le monde. PAGE 2 QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2014 # 05 12 02 2013 (D.R.) « Je renonce » Benoît XVI quittera ses fonctions le 28 février

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le quotidien école des M1 de l'IFP

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Page 1: 05 Expresso 2013

L’ESSENTIELINTERNATIONAL P.4La guerre s'enlise au Mali

Q�La coalition tente de sécuriser Goa après les attaques des djiha-distes. Les forces en-nemies misent sur les attentats suicides et les mines.

ECO/CONSO P.6Hollande à l’épreuve de la colère socialeQ� Les salariés de l’usine Amiens-Nord Goodyear manifestent contre un plan de licen-ciements massifs et en faveur de la loi « Flo-range ».

CULTURE P.8Deux pays rivaux pour une épopée amoureuse

Q� Cinquante artistes chinois et japonais réu-nis au théâtre du Châ-telet pour une série de représentations excep-tionnelles de l’opéra, Le Pavillon des pivoines.

PORTRAIT P.10

Q� Isabelle Giordano, l’ex «Madame Cinéma» de Canal +, organise des projections pour les élèves défavorisés.

EXPRESSO

Q�Le pape tire sa révérence pour des raisons de santé, après plus de huit DQV�GH�SRQWL¿FDW��©�Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en rai-son de l’avancement de mon âge, ne

sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien », a annoncé hier le pape. Cette renon-ciation historique a créé la stupeur à travers le monde. PAGE 2

QUOTIDIEN DU MASTER DE JOURNALISME DE L’ INSTITUT FRANÇAIS DE PRESSE - PROMO 2014# 05

12 02 2013

(D.R.)

« Je renonce »Benoît XVI quittera ses fonctions le 28 février

Page 2: 05 Expresso 2013

EVENEMENT

C’est la stupéfac-tion au Vatican. Le pape Benoît XVI, souverain pontife de l’Eglise catho-

lique romaine, a annoncé hier sa démission, qui prendra effet le 28 février, lors d’un consistoire à Rome alors qu’aucun signe ne laissait présager une telle déci-sion. «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à di-verses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien», a confié le pape en latin.

Une première depuis 1294Âgé de 85 ans, l’évêque de Rome ne présentait « aucune maladie en cours qui aurait in-ÀXp�VXU�FHWWH�GpFLVLRQ », estime le père Lombardi, porte parole du Vatican. Benoît XVI renonce ainsi à exercer son ministère qu’il avait entamé le 19 avril 2005.« (..) Dans le monde d’au-jourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gou-verner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vi-gueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoin-drie en moi d’une telle manière

que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le PLQLVWqUH�TXL�P¶D�pWp�FRQ¿p ».Habituellement nommé à vie, c’est seulement la seconde fois dans l’histoire de l’Eglise ca-tholique qu’un pape quitte ses

fonctions prématurément, par sa propre volonté. Il faut remonter au Moyen Age pour retrouver un cas similaire : en 1294, Ce-lestin V avait abdiqué quelques mois après avoir été sacré. L’article 332-2 du Code du

droit canonique (1983) auto-rise et prévoit une tel abandon: « S’il arrive que le pontife romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite libre-ment et qu’elle soit manifestée, mais non pas qu’elle soit accep-tée par qui que ce soit ». Dès que la renonciation est rendue publique, celle-ci est effective. Aucune consigne n’est cepen-dant donnée dans le Code sur l’organisation, après un cas de renonciation.

Un nouveau pape avant PâquesLe Vatican semble pourtant avoir pris les devants. Le porte-parole du plus petit Etat du monde, a déjà déclaré qu’un Conclave se réunira une quin-zaine de jours après la démis-sion de Benoît XVI, afin d’élire un successeur. « Un nouveau pape devrait être nommé pour Pâques », le 31 mars, a t-il pré-cisé.La décision du 265ème pape de l’Eglise catholique paraît avoir été mûrement réfléchie même si Federico Lombardi avoue que ce dernier les a « un peu pris par surprise ». Joseph Alois Ratzinger souhaite désormais se consacrer exclusivement à la prière. Il se retira dans la rési-dence d’été des papes à Castel Gandolfo avant de se rendre dans un monastère au sein de l’enceinte du Vatican.

R�Johan Maurice

RELIGION Epuisé, le souverain pontife reconnaît son « incapacité » à diriger

Le pape Benoît XVI metun terme à son pontificat

Jean-Baptiste Lecuit : « Un acte qui va pesersur ses successeurs » Professeur titulaire de la faculté de théologie de l’Uni-versité Catholique de Lille et assesseur du doyen dans cette même université, Jean-Bap-tiste Lecuit s’est intéressé au SRQWLÀFDW�GH�%HQRvW�;9,��

Y’avait t-il des signes annon-ciateurs de la renonciation de Benoît XVI ?Oui, il y en avait plusieurs. Tout d’abord, il a montré des signes d’affaiblissement physique lors des derniers mois. Deuxième-ment, après le tremblement de terre d’Aquila en 2009, Benoît XVI s’était recueilli sur la

tombe de Célestin V. Ce dernier avait renoncé pour les mêmes raisons que lui. Il y avait déposé son pallium (en latin, signifie manteau). Certains y avaient vu le signe d’une adhésion, qu’il était sensible au cas de son pré-décesseur. Il ne faut pas oublier que Benoît XVI était proche de Jean-Paul II ; lui avait décidé d’aller jusqu’au bout de son ministère malgré sa maladie. Cela a peut-être été un motif d’interrogation. Enfin, certains disent que Benoît XVI était un homme d’étude et qu’il voulait s’y consacrer à la fin de sa vie. Mais je doute que l’égo-

ïsme ait été une motivation pour Benoît XVI.

Pensez-vous que les renon-ciations de papes peuvent se généraliser à l’avenir ?Ça crée un précédent parmi les papes modernes. Il est sûr que cela va créer une ambiance particulière, on peut imaginer que les prochains papes vont devoir affronter la pression médiatique. Les médias vont se demander si tel pape est apte à répondre aux attentes. Cet acte a une portée qui va au-delà de Benoît XVI. Il va peser sur ses successeurs.

%HQRvW�;9,�TXLWWHUD�VHV�IRQFWLRQV�DSUqV�KXLW�DQV�GH�SRQWLÀFDW���Reuters

Jean-Baptiste Lecuit est profes-VHXU�GH�WKpRORJLH�j�/LOOH����'�5

02 - EXPRESSO - MARDI 12 FÉVRIER

Page 3: 05 Expresso 2013

EVENEMENT

Les réactions politiquesà la démission du papeQ�ALLEMAGNE

« Si le pape lui-même, après

P�UH�UpÁH[LRQ��HQ�HVW�YHQX�j�OD�FRQFOXVLRQ�TXH�VHV�IRUFHV�QH�VRQW�SOXV�VXIÀVDQWHV�SRXU�H[HUFHU�VD�IRQFWLRQ��DORUV�LO�D�PRQ�SOXV�JUDQG�UHVSHFW�ª�D�HVWLPp��OD�FKDQFHOLqUH�DOOH-

PDQGH�$QJHOD�0HUNHO��6HORQ�HOOH�©OH�SDSH�D�DWWHLQW�OH�F±XU�GHV�JHQV�ª�QRWDPPHQW�ORUV�GH�VHV�GpSODFHPHQWV�GDQV�VRQ�SD\V�QDWDO��O·$OOHPDJQH��©�4XDQG�LO�D�pWp�pOX�SDSH�LO�\�D�KXLW�DQV��QRXV�pWLRQV�ÀHUV�GH�QRWUH�FRPSDWULRWH�HQ�$OOHPDJQH��OH�SUHPLHU�GHSXLV�XQ�VLqFOH�GDQV�OD�IRQFWLRQ�GH�SDSH�ª�D�W�HOOH�VRXOLJQp�

Q��ITALIE

/H�FKHI�GH�O·(WDW�LWDOLHQ��*LRU-JLR�1DSROLWDQR�D�MXJp�TXH�OH�SDSH�DYDLW�©�IDLW�SUHXYH�G·XQ�H[WUDRUGLQDLUH�FRXUDJH�HW�G·XQ�H[WUDRUGLQDLUH�VHQV�GH�OD�UHVSRQVDELOLWp�ª�

Q��FRANCE

)UDQoRLV�+ROODQGH�D�TXDOLÀp�OD�GpFLVLRQ�GX�SDSH�©�G·pPL-QHPPHQW�UHVSHFWDEOH�ª�WRXW�HQ�OD�VDOXDQW��OH�SUpVLGHQW�IUDQoDLV��GDQV�OH�UHVSHFW�GH�OD�ODwFLWp��D�HVWLPp�TXH�©�OD�5pSXEOLTXH�Q·DYDLW�SDV�j�IDLUH�GDYDQWDJH�GH�FRPPHQWDLUHV�VXU�FH�TXL�DSSDUWLHQW�G·DERUG�j�O·(JOLVH�ª�

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Q��POLOGNE

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GpFHVVHXU�GH�%HQRLW�;9,��-HDQ�3DXO�,,�D�GpFODUp���©�OH�SDSH�%HQRvW�;9,�DYDLW�GpMj�UpÁpFKL�j�SOXVLHXUV�UHSULVHV�VXU�OD�TXHVWLRQ�GH�VDYRLU�VL��j�FDXVH�GH�VRQ�JUDQG�kJH��LO�DYDLW�HQFRUH�DVVH]�GH�IRUFHV�SRXU�DVVXPHU�FRUUHFWHPHQW�VD�IRQFWLRQ�GX�VXFFHVVHXU�GH�6DLQW�3LHUUH�ª��

EN BREFREACTIONS Auprès des croyants et associations

A Paris, la surprisede la communauté catholiqueQ�« Vous plaisantez, le pape a

démissionné ? ». Tobias n’en croit pas ses oreilles. Sur le par-vis de Notre-Dame, cet anglais quinquagénaire réfléchit un couple de secondes avant de répondre : « Je pense qu’il a

pris une sage décision au bon

moment. » Sa femme renché-rit. « Son choix est courageux.

Personnellement, je ne portais

pas beaucoup d’estime à Benoît

XVI. Il ne représentait que la

sensibilité conservatrice de la

communauté catholique. J’es-

père que le prochain pape tien-

dra un discours plus modéré et

rassembleur. »Le pape démissionne. Mais tous les catholiques ne sont pas sous le choc. Elevée dans la stricte éducation catholique, Marie-Thérèse, 72 ans, argue que Benoît XVI « n’était plus

en phase avec son temps. » Vie des prêtres, scandale au Vati-can… elle regrette son manque de souplesse et de transparence.

Château Fumone, un signeLes associations catholiques, de leur côté, soulignent la sagesse du Pape, qui « face à de telles

responsabilités a eu le courage

de dire qu’il n’avait plus la

force de continuer ». Gwendal Ropars, secrétaire national de la Jeunesse ouvrière chrétienne, n’a que « peu de regrets». « Il a marché dans les traces de

Jean-Paul II en continuant de

promouvoir les Journées mon-

diales de la jeunesse». Mais

Alain Paillard de l’association Pax Christi est plus amère. « Benoit XVI n’a pas choisi son

prénom par hasard. Il a sou-

haité s’inscrire dans la lignée

de Benoît XV qui, à la veille de

la première guerre mondiale

a tout fait pour enclencher un

processus de paix. Peut-être

n’avait-il plus la force de voya-

ger partout dans le monde, mais

excepté le synode [réunion des

évêques] au Moyen-Orient, en

septembre dernier, Benoît XVI

a cultivé une vision euro-cen-

trée », regrette ce responsable d’ONG oeuvrant à la promo-tion de la paix dans le monde.

« Je ne suis pas très surpris

d’apprendre sa renonciation de

charge. En 2009, Benoît XVI

était venu prier sur le tombeau

de Célestin V, unique précédent

de pape démissionnaire — il

abdiqua en 1294—. J’ai vu en

ce recueillement un signe. »Mgr André Vingt-trois, cardinal de Paris, insiste lui aussi sur le fait qu’en renonçant à sa charge «Benoît XVI brise un tabou, il

a rompu avec plusieurs siècles

de pratique». «Nous perdons un

ami de la France en général», un «ami très cher de l’Eglise de

France», a-t-il souligné.R�Jérémy Gabert

+LHU��GHV�FUR\DQWV�FKDQWDLHQW�GHYDQW�OD�FDWKpGUDOH�1RWUH�'DPH����-�*

Un pontificat marqué par les crisesQ� Joseph Alois Ratzinger, né en 1927 à Marktl, en Bavière, est devenu pape sous le nom de Benoît XVI à l’âge de 78 ans. Successeur de Jean-Paul II, son pontificat aura duré un peu moins de huit ans, marqués par une succession de crises.Un an à peine après sa prise de fonction, une vague d’indigna-tion se lève au sein de la com-munauté musulmane à la suite de ses déclarations affirmant « que la pensée chrétienne

fait plus de place à la raison

que l’Islam » et que cette reli-gion est « intrinsèquement liée

à la violence ». Le pape doit s’excuser.Benoît XVI est ensuite confron-té aux révélations d’abus sexuels commis sur des enfants

par des membres du clergé en Europe et aux États-Unis. En 2008, il exprimera «sa honte » et rédigera une lettre aux catho-liques d’Irlande pour dénoncer « les actes scandaleux et crimi-

nels ».L’année suivante, sa décision de lever l’excommunication de quatre évêques intégristes, dontcelle du négationniste Richard Williamson, provoque de viru-lentes protestations. Une autre polémique écla-bousse le pape lors d’un voyage en Angola. Il lance maladroi-tement qu’: « on ne peut pas

UpVRXGUH�FH�ÁpDX�HQ�GLVWULEXDQW�des préservatifs : au contraire,

cela risque d’augmenter le pro-

blème ». Ces paroles auront l’effet d’une

bombe sur l’opinion publique. Après ce dérapage, il sera le premier à admettre l’utilisation du préservatif, dans des cas très limités, pour éviter la contami-nation du sida.Plus récemment, l’affaire des fuites de documents confiden-tiels, qui se solde par l’arresta-tion de son propre Majordome met en évidence les méconten-tements et les divisions dans la Curie.Bien moins populaire que Jean-Paul II, Benoît XVI restera avant tout comme un théologien qui a cherché à faire revenir les intégristes dans le giron de l’Église et a appelé les Euro-péens à ne pas rejeter leurs « racines chrétiennes ».

R�Sarah Pomar Chiquette

MARDI 12 FÉVRIER- EXPRESSO - 03

Page 4: 05 Expresso 2013

INTERNATIONAL

Tunisie : Ultimatum repousséQ� Le parti laïc du président

Moncef Marzouki a annoncé

un nouvel ultimatum d’une

semaine pour remplacer les

ministres régaliens du parti

islamiste Ennahda. « Je vais

demander amicalement à tous

les ministres de démission-

QHU��&ҋHVW�XQ�H[HUFLFH�GLIÀFLOH��mais les circonstances

OҋH[LJHQW� ª�� D� GpFODUp� KLHU� OH�Premier ministre tunisien

Hamadi Jebali. Il a précisé

vouloir former dans l’urgence

XQ� JRXYHUQHPHQW� WUDQVLWRLUH��composé de technocrates

indépendants des partis. Une

initiative catégoriquement re-

jetée par le président tunisien.

Syrie : Les rebelles prennent le contrôle du barrage de l’Euphrate

Q� Les rebelles syriens ont

repris hier le contrôle de la

SOXV� JUDQGH� GLJXH� GX� SD\V��le barrage de l’Euphrate dans

OH� QRUG�� VHORQ� Oҋ2EVHUYDWRLUH�syrien des droits de l’homme

�26'+��� ,O� VҋDJLUDLW� GH� ©OD�plus grande perte écono-

mique pour le régime depuis

OH�GpEXW�GH�OD�UpYROWHª��DVVXUH�Oҋ2EVHUYDWRLUH�� ©,OV� RQW� SULV�OH� FRQWU{OH� GX� EDUUDJH�� TXL�IRQFWLRQQH�WRXMRXUV�� ������0DLV�aucun combattant n’est à

OҋLQWpULHXU�� SRXU� pYLWHU� TXH� OH�régime ne bombarde ce bar-

UDJH� YLWDOª�� D� SUpFLVp� 5DPL�$EGHO� 5DKPDQH�� SUpVLGHQW�GH� Oҋ26'+�� /H� EDUUDJH�� TXL�permet d’irriguer des milliers

GҋKHFWDUHV�� D� JpQpUp� OH� ©ODF�DUWLÀFLHO� DO�$VVDGª� HW� D� pWp�créé dans les années 60.

Un attentat-suicide fait quatre victimes dans le centre de la SomalieQ� Quatre personnes ont été

tuées hier par un kamikaze au

volant d’une voiture piégée à

*DOND\R� �FHQWUH� GH� OD� 6RPD-

OLH��� ORUV� GҋXQ� DWWHQWDW� YLVDQW�vraisemblablement un haut

responsable de la police. L’at-

WHQWDW�QҋD�SDV�pWp�UHYHQGLTXp��mais les insurgés islamistes

shebab ont revendiqué l’en-

semble des attentats-suicide

D\DQW� IUDSSp� OD� 6RPDOLH� FHV�dernières années.

EN BREF MALI Les terroristes tentent une reconquête de la ville

La coalition franco-malienne lutte pour sécuriser Gao

Q� La tension est montée d’un cran hier à Gao, au nord-est du pays. L’armée malienne a décidé, en début d’après-midi, d’évacuer le marché principal de la ville. Elle craint de nou-velles attaques, après un double attentat-suicide vendredi et samedi derniers et une journée de combats intenses dimanche en centre-ville entre les soldats du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et les armées fran-çaises et maliennes. Dans la nuit de dimanche à lun-di, les habitants de Gao ont été réveillés par un bruit d’explo-sion. Un hélicoptère de l’armée française venait de frapper le

commissariat général au nord de la ville dans lequel des jiha-distes se cachaient. Le bâtiment, totalement détruit, faisait office de siège de la police islamique avant que les troupes maliennes et françaises ne reprennent le contrôle de la ville le 26 janvier.

Les habitants terrorisésLa peur a gagné la population. Les habitants sont restés cloitrés chez eux toute la journée de di-manche, subissant des coupures d’électricité à répétition. Quatre civils ont été tués par des balles perdues lors des échanges de tirs, selon RFI. Les soldats isla-mistes semblaient avoir quitté Gao lorsque les troupes fran-

çaises et maliennes avaient pris possession de la ville. Mais les récents combats montrent qu’ils seraient revenus ou qu’ils se cachaient aux alentours de Gao.

R� Clémentine Marchais

« Les djihadistes adoptent une stratégie de harcèlement »Q� Philippe Chapleau est journaliste spécialiste des ques-tions militaires à Ouest-France.

Deux attentats suicides ont eu lieu à Gao ce week-end et un commando islamiste a atta-qué dimanche des soldats ma-liens dans les rues de la ville. S’agit-il d’un changement de stratégie des djihadistes ?Absolument. Jusqu’ici, les forces ennemies effectuaient un retrait sans réellement chercher le combat puisqu’elles n’avaient aucun moyen de répondre à l’aviation française. Le fait que le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, ndlr) revendique les attaques perpétrées ces der-nières heures montre que les djihadistes ont changé de pos-ture tactique. Ils ont opté pour le harcèlement, en utilisant des kamikazes et des mines.

En quoi consiste ce change-ment stratégique ?Les djihadistes veulent immo-biliser et concentrer une partie des troupes de la coalition sur la région de Gao afin qu’elles ne puissent pas se projeter vers le Nord-Est, vers Kidal et Tes-salit. Ils savent qu’il suffit de quelques attaques et d’explo-sions de mines pour immobi-liser des forces conséquentes. C’est ce qu’on a constaté dans tous les conflits asymétriques depuis dix ans. L’attaque qui a eu lieu hier après-midi aurait selon des sources françaises impliqué moins d’une vingtaine d’attaquants. Cela est suffisant pour immobiliser des forces importantes très rapidement.

Quelle attitude la France doit-elle adopter ?Pour remplir sa mission, la France devra gérer deux risques

majeurs. Il faudra d’abord confier la sécurisation de Gao et de toute autre zone de guérilla urbaine aux forces maliennes et africaines, moins bien formées que les forces françaises, en as-surant toutefois un appui aérien. Les bavures forment le deu-xième risque, le plus important sans doute. Plusieurs sources m’ont confirmé que des civils ont été tués hier par les forces maliennes au début de la riposte, par manque de discipline de feu. Un certain nombre de personnes qui circulaient à moto ont été prises pour des djihadistes et ont été tuées. Il faudra à tout prix éviter ces bavures, car elles sont susceptibles d’entrainer le ralliement de certaines catégo-ries de la population à l’ennemi et de conduire l’opération à l’enlisement.

R� Propos recueillis par Fabien Fougère

Les forces de la coalition ont neutralisé dimanche à Gao l’attaque d’un commando djihadiste composé d’une vingtaine d’assaillants. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde

�Q�Le Mouvement pour l’uni-

cité et le jihad en Afrique de

Oҋ2XHVW� HVW� XQ� JURXSH� LVOD-

miste armé contrôlant le nord

GX�0DOL�� LVVX�GҋXQH� VFLVVLRQ�d’Al-Qaïda au Maghreb isla-

PLTXH��$40,���,O�D�pPHUJp�HQ�������HQ�UHYHQGLTXDQW�OҋHQOq-

vement de trois Européens à

7LQGRXI��GDQV�OҋRXHVW�GH�Oҋ$O-JpULH�6RQ� FKHI� VHUDLW� 2PDU�2XOG�+DPDKD��

04 ! EXPRESSO ! MARDI 12 FÉVRIER

Page 5: 05 Expresso 2013

FRANCE

Lasagnes, cannello-nis, spaghettis bolo-gnaise, moussaka et hachis parmen-tier : tous ces plats

sont désormais suspectés de contenir de la viande de che-val. Le scandale a démarré au Royaume-Uni vendredi dernier lors d’un contrôle sur une bar-quette de lasagnes dite au bœuf de la marque suédoise Findus. Certaines contenaient en réalité jusqu’à 100% de viande d’ori-gine chevaline.Findus est touchée de plein fouet, alors tout allait bien pour elle . Son chiffre d’affaires de 211 millions d’euros en 2012 était en augmentation de 7,6% sur l’année précédente. La psychose qui s’est emparé des consommateurs risque de lui coûter cher. Lors de la crise de la vache folle, la consommation de viande bovine avait baissé de près de 25% entre 1995 et 1996.

«Aucun produit concerné»Pour rassurer ses clients, Findus a retiré de la vente tous les lots suspects et assuré «qu’aucun des 200 autres produits de la gamme (...) n’était concerné». Tout en « s’excusant de ce pro-blème auprès des consomma-

teurs», le groupe Findus Nordic s’est d’emblée présenté comme une victime. Assurant avoir été « trompé » il a décidé de porter plainte contre la société Comigel et ses fournisseurs pour fraude et non-respect des dispositions contractuelles. «Nos juristes tra-vaillent d’arrache-pied aux pour-suites judiciaires que nous allons

engager» a déclaré son PDG. Hier après-midi des agents de la répression des fraudes (DGC-CRF) ont inspectés le siège de COMIGEL à Metz qui fabrique les plats cuisinés vendus par Fin-dus et celui de Spanghero à Cas-telnaudary (Aude), qui fournis-saient la viande. Findus France avait misé près de 10 millions

d’euros (entre 2011 et 2013) dans sa filiale de Boulogne sur Mer vantant une production « made in France ». L’entreprise de surgelée avait tout misé sur une communication autour de ses produits fabriqués sur le territoire national. Tout est à reprendre.R�Louise Bonte et Arnaud Tousch

SOCIETE Le géant des surgelés cuisinés porte plainte contre son fournisseur

Findus se pose en victime

La traçabilité remise en question

05 ! EXPRESSO ! MARDI 12 FEVRIER

Une mosquée vandalisée

Q�+LHU�PDWLQ��OHV�ÀGqOHV�GH�OD�PRVTXpH� GH� 3URYLQV� �6HLQH�HW�0DUQH�� RQW� GpFRXYHUW� TXH�des croix gammées et des

tags avaient été inscrits dans

la nuit sur les portes et murs

de la mosquée. Un lieu de

prière installé depuis plus de

vingt ans et qui accueille le

dimanche plus de deux cents

personnes. Une plainte a été

déposée par l’Association des

musulmans de Provins.

Made in Bretagne a 20 ansQ� Créée en 1993 dans le Fi-

QLVWqUH�� OD�PDUTXH�3URGXLW�HQ�Bretagne fête ses 20 ans ce

YHQGUHGL�� j� 6DLQW�0DOR�� &HWWH�association d’entreprises

recense aujourd’hui plus de

300 PME. Lancé en 1993 par

quelques chefs d’entreprise

soucieux de l’avenir de la

UpJLRQ�� 3URGXLW� HQ� %UHWDJQH�réunit aujourd’hui 304 entre-

prises.

La neige prend le dessusQ�La circulation sur les routes

du nord de la France était

GLIÀFLOH� OXQGL�PDWLQ�DSUqV� OHV�chutes de neige enregistrées

GDQV�OD�QXLW��SURYRTXDQW�SOXV�de 80 kilomètres d’embou-

WHLOODJHV�� VHORQ� OH� &HQWUH�régional d’information et de

FRRUGLQDWLRQ�URXWLqUHV��&ULFU���L’autoroute A21 a été tem-

porairement coupée dans le

VHQV�'RXDL�$L[�HQWUH�OHV�FRP-

munes de Liévin et Loos-en-

*RKHOOH� �3DV�GH�&DODLV�� j� OD�suite d’un accident entre deux

véhicules.

Q� L’inquiétude grandit auprès des consommateurs européens après le scandale autour de la viande chevaline et du manque de transparence qui l’entoure. D’après les premiers éléments de l’enquête menée par les autorités françaises, la viande congelée par le prestataire de Findus, Comigel, était en pro-venance d’abattoirs roumains. Le fournisseur de Comigel, l’entreprise française Spanghe-ro indique que la viande aurait transité par un trader néerlan-dais puis chypriote. Le ministère de l’Agriculture roumain avait indiqué ce week-end dans un communiqué que deux abattoirs étaient visés dans cette affaire, mais il s’est refusé à citer les noms des deux socié-tés. L’enquête menée en paral-lèle dans les différents pays européens n’a pas permis pour l’instant de déterminer où la viande de cheval a été transfor-

mée frauduleusement en boeuf dans l’étiquetage.

Réglementation stricte Les professionnels de la viande et du bétail (Interbev) exigent que soit imposée « l’indication obligatoire du pays d’origine de la viande » sur l’étiquette des produits à base de viande, sans attendre la législation européenne. Depuis 2002, « la viande bovine est soumise à une règlementation européenne stricte sur l’étiquetage » au sein de l’UE, rappelle-t-elle.Findus serait pour l’instant mis hors de cause. Le président de l’Association des industries agroalimentaires, Jean-René Buisson, a nié toute respon-sabilité. «Findus, le principal concerné, a reçu de la viande avec un certificat indiquant de la viande de boeuf. C’est un pro-blème de tromperie», a-t-il dit.

R�Louise Bonte

EN BREF

La chaîne de fabrication des plats surgelés de Findus.Idé

Page 6: 05 Expresso 2013

Une manifestation à risque � pour la gauche. Le siège social de Goo-dyear Dunlop Tires

France (GDTF) de Rueil-Mal-maison (Hauts-de-Seine) voit défiler aujourd’hui les sala-riés de l’usine d’Amiens-Nord alors que la direction détaillera devant le comité central d’en-treprise son projet de fermer l’usine, qui emploie 1 200 per-sonnes, en 2014. Des salariés d’ArcelorMittal, de PSA, de Renault, ou encore de Sanofi se-ront aussi de la partie. Plus d’un millier de manifestants sont attendus selon Le Figaro. Leurs voix se lèvent aussi contre leurs partenaires du dialogue social : « Nous sommes victimes d’une cabale, le MEDEF, le gouver-nement et certaines centrales confédérales (CFDT, CGC, CFTC) s’unissent pour essayer de détruire les seuls qui ré-sistent à la casse organisée de notre industrie », écrit la CGT Goodyear dans un son appel à manifester. Deux visions du marché du travail se confrontent ainsi au sein même de la gauche et du monde ouvrier.C’est l’accord sur la sécuri-sation de l’emploi signé le 11

janvier par le patronat et trois syndicats qui a mis le feu aux poudres. Il prévoit notamment une augmentation du temps de travail ou une baisse de salaires temporaire en échange d’un maintien de l’emploi dans les entreprises en difficulté.

« Social-défaitisme »La CGT et FO tirent à boulets rouges sur cet accord et ap-pellent à manifester le 5 mars contre l’envoi au Conseil d’État du projet de loi, considérée comme une « YLWULÀFDWLRQ�» de la fléxisécurité. Pour Thierry Lepaon, le nouveau leader de la CGT qui succédera à Bernard Thibault en mars, la gauche au pouvoir ne parvient pas à trou-ver de nouvelles réponses à la grande question de l’emploi : « Hollande s’inscrit dans la suite de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu’il faut baisser », a-t-il récemment déclaré dans les colonnes du JDD. François Hollande, a tenté hier de calmer le jeu en annonçant que la loi « Florange », desti-née à prévenir les licenciements dans les entreprises rentables, aura sa place « dans le calen-drier parlementaire ». Mais il ne

veut pas que des amendements venus de la gauche viennent dénaturer l’accord sur la fléxi-sécurité. Ce faisant, il déchaîne les critiques des plus radicaux qui assimilent la position de l’État au « social-défaitisme ». Samedi 9 février, le courant « Maintenant à gauche », mené par Emmanuel Maurel (PS) a

invité le président de la Répu-blique à prendre le « tournant de la relance ». Une situation d’autant plus délicate pour le gouvernement que le chômage devrait continuer d’augmenter une bonne partie de l’année en raison des faibles perspectives de croissance.

R�Maxime Vatteblé

ECO/CONSOSOCIAL L’accord sur l’emploi divise les syndicats et la gauche

Le duo CGT-FO en guerre contre l’accord fléxisécurité

Sur l’accessibilité, la France marque des pointsL’association des paralysés

de France (APF) a publié hier son baromètre annuel

de l’accessibilité des personnes handicapées. Il permet de mesu-rer l’accessibilité des établisse-ments publics et des transports en commun. Nantes doublée par GrenobleNouveauté cette année : Nantes, trois fois championne les an-nées passées, laisse la tête du classement à Grenoble avec une moyenne de 18,4/20. Belfort et Nantes se partagent la deuxième place avec la note de 17,4/20. Quant à la ville de Chaumont (Haute-Marne), elle occupe la dernière place du classement élaboré par l’APF : sa moyenne n’atteint que 7,7/20.

Pour les villes et communes qui figurent au plus bas de la liste, « il faut souhaiter que l’acces-VLELOLWp�GHYLHQQH�HQÀQ�XQ�HQMHX�politique avant les élections municipales de 2014 » alerte l’association. L’APF souligne que « ces améliorations ne sauraient masquer le retard

de grandes villes comme Mar-VHLOOH��%HVDQoRQ��'LMRQ��9DOHQFH�ou Bobigny », qui n’ont pas at-teint la note de 12/20. Le rapport précise que les mai-ries, stades ou théâtre muni-cipaux sont globalement bien équipés. L’association soulève des points noirs comme les commerces de proximité et les cabinets médicaux encore difficilement accessibles aux personnes invalides. Les bons élèves sont restés les même en quatre ans : les bureaux de postes, les cinémas, les centres commerciaux et les piscines. Le dynamisme des villes comme Blois, qui a gagné 7,3 points en l’espace de quatre ans, ou encore d’Angoulême, qui af-fiche une hausse de 6,9 points,

est salué par l’APF. Bien que de nombreuses villes doivent faire preuve d’une volonté d’amé-lioration de leurs conditions d’accessibilité et apporter des résultats pour l’échéance de 2015, la quatrième édition du baromètre dévoile une hausse d’un point de la moyenne natio-nale. La loi sur le handicap de 2005 rendra obligatoire en 2015 l’accessibilité aux handicapés des bâtiments et transports. L’accessibilité est pourtant une obligation nationale depuis 1975, rappelle l’APF. Elle concerne aujourd’hui dix mil-lions de personnes, mais un rap-port a récemment reconnu que l’objectif ne serait pas atteint pour la date prévue. ����������������R�Nathalie Troquereau

L’entrée de l’usine Goodyear d’Amiens, le 31 janvier 2013

(CréditsAFP)

06 - EXPRESSO - MARDI 12 FÉVRIER

HANDICAP Un nouveau rapport établit un palmarès entre les villes françaises

Les périls urbains sont nombreux

pour les personnes handicapées.

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Depuis une semaine, la RATP a mis en place un boîtier qui donne la pos-

sibilité à ses 2,5 millions d’usa-gers de [re] charger leurs cartes Navigo depuis un ordinateur personnel. Cependant, le dispo-sitif qui bénéficiera d’une cam-pagne publicitaire est d’ores et déjà contesté par le personnel.Avant son lancement, le dispo-sitif a été testé auprès de 7 000 usagers. Mais suite à des dys-fonctionnements, sa mise en place prévue pour fin novembre avait été reportée pour début février. « Dès la phase d’expé-rimentation, on a constaté que le dispositif avait été piraté » confie un agent de RATP par téléphone. D’ailleurs, certains agents n’ont pas apprécié la

gestion du projet par la direc-tion. Ils doutent que l’objectif

soit d’améliorer le quotidien des usagers et se plaignent de ne pas avoir été consultés. « Moi MH� VXLV� FRQWUH� FH� GLVSRVLWLI�� ,OV�veulent déshumaniser davan-WDJH� OHV� PpWURV�� (W� VXSSULPHU�OHV� HPSORLV�� ,OV� GRLYHQW� DUUrWHU�GH� YRLU� OHV� FKRVHV� WRXMRXUV� GH�manière productiviste », déclare un agent de Châtelet.Outre cette absence de consul-tation, les agents remettent en cause l’efficacité du boîtier : « Jusque-là, on n’a pas vendu SOXV� GH� GL[� ERvWLHUV��(Q� SOXV� LO�coûte sept euros et n’est garanti TXH�WURLV�PRLV��&·HVW�HQFRUH�XQH�stratégie de la RATP pour faire de l’argent », déclare, un agent dans la maison depuis trente ans.

R�Kirk Bayama

RATP Pour désengorger les files d’attente

Recharger son pass Navigo à domicile

Licenciements boursiers : Hollande compte agirQ� Le chef de l’Etat Fran-çois Hollande a annoncé hier qu’un projet de loi sur les licenciements dans les entreprises « rentables » sera inscrit dans le calen-drier parlementaire. Cette ré-forme était une promesse de sa campagne présidentielle et une revendication forte des salariés de l’industrie. La production industrielle française en berne Q� La production de l’indus-trie française a connu un net recul de 2,2% entre octobre et décembre 2012 par rapport au quatrième trimestre de l’année précédente, selon un rapport de l’Insse paru hier. Parmi les rares secteurs en progrès, l’industrie de la bière a connu une embellie. L’ins-tauration d’une taxe nouvelle au 1er janvier 2013 a poussé les brasseurs à tourner à plein régime en fin d’année, d’après l’étude de l’institut de statis-tiques.

Quand Barclays taille dans ses effectifsQ� La banque britannique d’affaires compte supprimer 2000 emplois dans le monde. Il s’agit en grande partie de salariés basés en Asie. L’objectif est de réduire ses coûts structurels à hauteur 2,3 milliards d’euros par an. « Les plans que je vais dévoiler mardi vont tracer la voie pour que Barclays soit plus apte à générer des bénéfices », a assuré son directeur général, Antony Jenkins.

Renault rappelle 60.000 véhicules

Q� Renault rappelle 61.500 Koleos en Chine, le principal marché de ce modèle de 4x4, a indiqué hier un porte-pa-role du groupe automobile, confirmant une information de l’agence Chine Nouvelle. Ces véhicules, fabriqués en Corée du Sud par une filiale de Renault, peuvent être affectés d’un dysfonctionne-ment de leur jauge à carbu-rant. Ce rappel ne concerne pas les Koleos vendus en Europe qui se sont pas affec-tées, selon le porte-parole de Renault.

MONNAIE Réunion de l’Eurogroupe

La France toujours isolée sur l’euroQ� Sans parvenir à créer un consensus parmi ses parte-naires, la France s’élève contre l’euro fort. Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et des Finances, devait aborder hier ce thème lors de la réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles.Car comme il l’a rappelé jeudi, l’euro s’est « apprécié de 6,5 % au cours des six mois » écoulés, se situant la semaine dernière au-delà de 1,37 dollar, un record depuis fin 2011.Cette évolution n’est pas en soi une mauvaise nouvelle : elle signe l’apaisement de la crise de la dette.Mais, selon la France, un euro surévalué pèse sévèrement sur ses exportations et par contre-coup sur sa croissance écono-mique, anéantissant ses efforts pour améliorer sa compétitivité.« On a calculé que si cela du-rait par exemple sur un an, cela pourrait représenter quelque chose comme 0,3 point » de croissance en moins, a dit Pierre Moscovici.

L’Allemagne reste orthodoxeL’Allemagne se refuse à encou-rager une dépréciation. « L’ob-MHFWLI� GRLW� rWUH� GH� UHQIRUFHU� OD�compétitivité au lieu d’affaiblir la monnaie », a jugé mardi le

ministre de l’Economie Philip Rösler. La première puissance européenne campe sur sa ligne orthodoxe. Elle n’entend pas perdre ce qui, couplé à une poli-tique de désinflation compéti-tive, a fondé son succès : une monnaie forte lui permettant d’importer à moindre coût sans que ses exportations de produits et services haut de gamme en pâtissent, grâce à son bon posi-tionnement.Mardi dernier, François Hol-lande a plaidé devant le Parle-ment européen en faveur d’une « politique de changes » pour la zone monétaire. Faute de quoi, selon le président français, «

elle se voit imposer une parité qui ne correspond pas à l’état réel de son économie ».Une telle politique relève pour-tant de la gageure. Une récente étude de Morgan Stanley éta-blit en effet de fortes dispa-rités entre les dix-sept Etats membres de la zone euro sur le « seuil de douleur » susceptible de peser sur leur compétitivité. Ainsi, si la France souffre d’un euro supérieur à 1,23 dollar, l’économie outre-Rhin n’est pénalisée que lorsqu’il vaut 1,53 dollar, d’après les calculs de la banque d’affaires.

R�Timour Aggiouri

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort. Kai

Pfaffenbach/Reuters

EN BREFECO/CONSO

MARDI 12 FÉVRIIER- EXPRESSO - 07

Sebastien SORIANO/Le Figaro

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08 - EXPRESSO - MARDI 12 FEVRIER

CULTURE

SPECTACLE Le maître du Kabuki reprend un conte traditionnel chinois

Et le vieillard se fit princesseBandô Tamasaburô dans Le Pavillon des pivoines au Châtelet jusqu’au 16 février/Takashi Okamoto

Erigé en « Trésor national vivant » par le gouvernement japonais le 20 juillet 2012, Bandô Tama-

saburô est sur les planches du théâtre du Châtelet, jusqu’au 16 février, pour sept représenta-tions exceptionnelles. Maître du kabuki au Japon, il revient après 25 ans d’absence en Europe.Dimanche soir lors de la pre-mière il a été longuement ova-tionné pour son interprétation et sa mise en scène du Pavillon des pivoines, une coproduction si-no-japonaise écrite à partir d’un opéra chinois datant de 1598.

Un mélange de cultures, à la croisée du japon et de la ChineSur les cinquante-cinq actes qui composent cette épopée amou-reuse appartenant à la tradition chinoise du Kunqu, trois actes seulement sont représentés mais qui illustrent toute l’ori-ginalité de la mise en scène. Les costumes sont japonais, la flûte est chinoise, constam-ment les cultures se mêlent pour raconter l’histoire d’un amour impossible à la manière de Sha-kespeare. Vêtu d’un costume pastel soyeux, le visage blanc comme neige, la voix suave, B. Tamasaburô, 62 ans, joue le

rôle de la jeune fille énamourée. Il fait oublier sa masculinité. C’est tout son art. « Le concept même d'Onnagata est basé sur ce qu'un homme imagine de la femme. Cela va bien plus loin qu'une simple transformation physique» explique-t-il.

Entre fiction et réalité, le Kabuki oscilleIl lui aura fallu cinq ans pour adapter ce classique chinois qui raconte « une union illégitime

du rêve et de la réalité ». L’his-toire est celle d’une princesse et d’un jeune homme pauvre. Chacun imagine le visage de

l’autre en rêve. Réalité ? Fiction ? Les deux amants partent à la recherche l’un de l’autre, sans parvenir à se trouver. Morte de solitude et de chagrin, l’héroïne est sauvée lors de son jugement aux Enfers par le Dieu des pi-voines et peut enfin retrouver son bien aimé.Cinquante artistes chinois et ja-ponais participent à la narration, les décors viennent tous par avi-on du Japon, le dépaysement est total. A la fin des trois heures de représentation le public est réel-lement transporté bien loin de l’enceinte du théâtre.R�Pauline Lallement

Q�Portée aux nues par les cri-tiques, adoubée par le public, Emmanuelle Riva, a ravi, di-manche, à Marion Cotillard le Bafta (équivalent des Oscars en Angleterre) de la meilleure actrice pour son rôle dans Amour de Haneke. Ce nouveau prix place l’actrice française de 85 ans sous de bons auspices pour les Oscars le 23 février prochain où Amour concourt SRXU�OH�PHLOOHXU�¿OP�HW�FHOXL�GH�la meilleure œuvre étrangère en 2013. Née dans une famille ou-vrière modeste, elle s’engage, à contre cœur, dans le métier de couturière sans jamais ces-ser de lire les grandes œuvres théâtrales. Elle intègre ensuite une troupe amateur puis passe, le concours de l’Ecole de la rue Blanche où elle devient l’élève de l’éminent Jean Meyer.Au début de sa carrière, Emma-nuelle Riva avait été nommée une première fois aux Bafta

en 1961 dans la catégorie de la meilleure actrice étrangère pour Hiroshima, mon amour, mais c’est Shirley MacLaine qui avait été couronnée à sa place.Suite à sa nomination aux Oscars, l’actrice reste humble. « Je l’ai appris et j’ai tout

simplement été extrêmement

contente, très heureuse que

cela m’arrive. Je n’ai jamais

pensé à des prix. Pour toute

l’équipe, c’est une très bonne

nouvelle », a-t-elle déclaré début janvier sur les ondes d’Europe 1.Elle devient ainsi la comé-dienne la plus âgée nommée aux Oscars et se retrouve en compétition avec la plus jeune actrice de toute l’histoire des Oscars dans cette catégorie A savoir, Quvenzhané Wallis, 9 ans, pour Les Bêtes du sud sau-

vage de Benh Zeitlin. �������������R����Tancrède Bonora

Q�Le journaliste Stéphane Ga-bet et le médecin légiste Phi-OLSSH�&KDUOLHU�RQW�DXWKHQWL¿p�OH�crâne du monarque. Dans Hen-

ri IV, l’énigme du roi sans tête, à paraître vendredi, les auteurs ont retracé ce mystère. C’est en 1817 qu’on retrouve la dépouille décapitée de Henri IV (1589-1610) à la Basilique de Saint-Denis. Un siècle plus tard, Joseph-Emile Bourdais, brocanteur, fait l’acquisition du crâne disparu pour trois francs. Passionné par l’histoire d’Henri IV, il n’aura de cesse de prouver son authenticité, allant jusqu’à proposer la re-lique au musée du Louvre peu avant sa mort. L’établissement la refusera.Pendant près de 90 ans, la tête reste dans l’oubli. En 2008, Stéphane Gabet, qui prépare une émission sur Henri IV, entre en possession du crâne, racheté en 1953 à la sœur de

Joseph-Emile Bourdais par un particulier.Ce n’est qu’en 2011, après une enquête complexe de quatre ans menée avec Philippe Char-lier, que l’ADN du monarque parle. Henri IV est bel et bien un parent de Louis XVI. Les deux traces génétiques s’avèrent compatibles sur sept générations.Un spécialiste de la reconsti-tution de visages a ensuite pu rendre à Henri IV ses traits. Re-trouvé, le crâne du monarque va regagner la Basilique de Saint-Denis

RManon Gauthier-Faure

Henri IV à visage découvertHISTOIRE La fin d’un mystère

Emanuelle Riva, retour en grâceCINEMA L’actrice primée pour Amour

Henri IV/FranceTVinfo

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MARDI 12 FEVRIER- EXPRESSO - 09

SPORTS

Teddy Riner, nouveau venu au Musée Grévin ����������������������

Q Le quintuple champion du

monde de judo a découvert

hier son double de cire au Mu-

sée Grévin. Après six mois de

travail pour sculpter la statue,

le public pourra l’admirer dès

aujourd’hui dans l’espace des

sportifs. Il rejoint des person-

nalités comme Tony Parker,

Sébastien Loeb ou encore

Zinedine Zidane. Teddy Riner

avait fait un retour gagnant

dimanche au Tournoi de Pa-

ris, six mois après sa médaille

d’or aux Jeux Olympiques.

Le vrai salaire de David BeckhamQLorsque David Beckham

a annoncé que son salaire

serait reversé à des œuvres

caritatives, le footballeur

anglais avait laissé entendre

qu’il jouerait au Paris Saint

Germain bénévolement. Or,

il devrait bel et bien perce-

voir un salaire de 31 000¤ par

mois en plus des donations

aux associations. Le club de-

vrait aussi prendre en charge

des avantages en nature : 30

000¤ mensuels pour l’hôtel

de la star et deux bodyguards,

payés 20 000¤ par mois.

Assis en tailleur sur son canapé, une tasse de thé à la main, Paul Flipo affiche un sourire

serein. Pourtant, cet ingénieur informaticien de vingt-neuf ans s’apprête à pédaler vingt-cinq milles kilomètres autour du monde en vélo couché.

L’explorateur du XXIe siècle « J’aime bien découvrir, j’ai envie d’avoir des choses à ex-plorer ». Avide d’aventure, Paul Flipo a placé la barre haute. Pour son tour du monde, il a choisi de pédaler. Mais pour-quoi en vélo couché ? « Hon-nêtement, c’est pour le sexe ! » s’exclame-t-il avant d’expli-quer : « c’est comme faire du vélo dans un transat. Pour les longues distances, c’est le pied. Pas de mal au dos ni de douleur aux organes génitaux ». Visiter les merveilles du monde n’est pas un but en soi. « Le voyage, c’est le trajet en lui-même ». Tel un skipper du Vendée Globe, il emporte avec lui trente-cinq kilogrammes d’équipement et d’eau, de quoi voyager en totale autonomie. Cette soif d’indé-pendance, peut-être héritée de son passé scout, s’étend à toutes les dimensions de son périple, de la logistique au financement. Jusqu’à se pourvoir de pan-neaux solaires afin de rechar-

ger ses appareils électriques. « J’ai envie que ce voyage soit le mien, que personne ne m’im-pose un cadre ».

Connecté mais pas trop En technophile averti, Paul Flipo part avec une tablette numérique, pour écrire son journal, une caméra portative et un smartphone. Il a ouvert un compte twitter et a créé un blog. « Je veux m’imposer de garder une trace » justifie-t-il. Avant même le départ, son blog décrit en détail les étapes de la préparation. Car le voyage a été mûrement réfléchi. Paul Flipo a procédé par expérimentation. Il a déjà relié Lyon et Amsterdam ou Clermont-Ferrand et Arca-chon en bicyclette. « Au fur et

à mesure, je cherche des outils pour répondre aux problèmes que je rencontre ». Méthodique-ment, il rédige des fiches pour chaque pays, apprend quelques mots d’ouzbek ou de thaï. Le départ est prévu pour le 1er avril. Paul Flipo se tient prêt. Pour ce sportif aguerri, le voyage est « un petit chal-lenge physique ». Le goût de l’aventure se lit sur ses lèvres. À son retour, il espère réaliser un film à partir des images qu’il aura collectées. Puis construire sa maison et se lancer dans la culture du safran. « Produire du safran laisse du temps pour faire d’autres choses ». Comme continuer à découvrir.

R�Lorène Lavocat

FOOT Après une embellie en Ligue 1, le club affronte ce soir Valence en C1

Le PSG à l’assaut de l’Europe

Paul Flipo à l’entraînement avant son départ le 1er avril / Polonbike

Un tour du monde technologique en solitaire

Q� Dernier représentant de la France en Ligue des Cham-pions, le PSG ouvre le bal des huitièmes de finales en affron-tant Valence mardi. Si l’équipe parisienne a échappé au pire en évitant les favoris qui vont se dévorer entre eux (Arse-nal-Bayern, Milan AC-Barce-lone, Real-MU), de nombreux experts restent méfiants : «Tout le monde pense que cela va être aisé pour le PSG mais Valence est une belle équipe qui a l’ha-bitude de cette compétition», souligne Robert Pires, consul-tant pour BeIN Sport.

Comme prévu, les deux Thiago, Motta et Silva, ainsi que Bec-kham sont absents. Quant au géant suédois, Ibrahimovic, il sera bien présent pour défendre la place des Parisiens parmi les grands d’Europe.Après ce début de saison en de-mi-teinte, notamment pour ses investisseurs qataris, la victoire contre Bastia vendredi dernier, a permis à l’équipe de s’impo-ser en leader de la Ligue 1. Une remontée qui pourrait donner envie à Carlo Ancelotti de rester dans la capitale. R�Marine Manastireanu

Un effectif prestigieux qui vise un titre européen / Icon sport

EN BREFPORTRAIT 25000 kilomètres couché sur sa bicyclette

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EXPRESSO12 02 2013 # 05

Madame cinéma pour tousPORTRAIT La journaliste organise des projections pour les élèves défavorisés

A près avoir quitté

les ondes de France

Inter en juin dernier,

Isabelle Giordano

reçoit sous les ors

du Sénat. Une promotion ? Pas

vraiment. Un pince-fesse mon-

dain avec l’élite médiatique

germanopratine ? Non plus.

« Zaza », sobriquet donné par

le chroniqueur Daniel Morin,

refuse l’entre-soi et la ghettoï-

sation, qu’elle soit mondaine

ou banlieusarde. Depuis 2006,

l’ancienne « Madame Cinéma »

de Canal + dirige l’association «

Cinéma pour tous » qui permet

à des élèves de quartiers défa-

vorisés d’assister gratuitement

à des projections.

Au programme ce vendredi,

Ecrire pour exister de Richard

LaGravenese où une jeune en-

VHLJQDQWH�GHV�TXDUWLHUV�GLI¿FLOHV�de Los Angeles va réussir, par

le prisme de l’écriture, à ouvrir

le dialogue avec sa classe. On

voit poindre ici le parallèle avec

Isabelle, la brunette cinéphile,

avenante et gracieuse, qui trans-

met sa passion aux jeunes de la

banlieue parisienne. Etudiante à

Science Po Paris, où elle côtoie

le trublion littéraire, Frédéric

%HLJEHGHU�� HOOH� ÀkQH� GDQV� � OHV�cinémas de la rue des Ecoles.

La Nouvelle Vague, Godard et

Truffaut comme ombres tuté-

laires. Elle se forge ainsi une

FXOWXUH�FLQpPD�j�IDLUH��SkOLU�SOXV�d’un critique. D’ailleurs, ce «

petit cercle fermé de critiques »

ne l’intéresse pas. La surexposi-

tion médiatique de son associa-

tion non plus.

Contre l’apartheid culturel Son objectif ? Envisager le

cinéma comme un viatique.

Le septième art comme pana-

cée. « Une porte d’entrée vers

d’autres savoirs » résume-t-

elle.

Née en banlieue, Isabelle refuse

le poids des déterminismes

sociaux. « L’association est

née d’une colère. Celle de voir

que des jeunes n’ont pas accès

au savoir », explique-t-elle.

Son leitmotiv ? « Faire vivre

le cinéma dans les quartiers

où la culture n’a pas toujours

sa place ». Elle poursuit. « La

banlieue c’est scandaleux. Ce

sont des déserts culturels ». Et

d’insister sur cet « apartheid »

culturel qui gangrène les ban-

OLHXHV�GLI¿FLOHV��3RXU�O¶DQFLHQQH�chroniqueuse d’Inter, « le ciné-

ma ne doit pas rester l’apanage

d’une élite ». Les cénacles, ce

n’est pas sa tasse de thé. Au

grand raout de Cannes, où le

Tout-Paris cinéphilique entre-

tient les accointances et les gé-

QXÀH[LRQV��,VDEHOOH�SUR¿WH�GH�VD�notoriété pour emmener deux

jeunes de banlieue et leur faire

découvrir le Festival.

Assurer un héritage

Et quand on l’interroge sur les

carences de la politique cultu-

relle, elle dégaine. « C’est à

nous tous de faire de la poli-

tique. On doit se placer en vigie.

Même si je sais que je suis une

goutte d’eau, c’est important

d’y participer ». Mère de deux

enfants, elle veille au grain pour

leur assurer un héritage culturel,

TXLWWH�j�IDLUH�YHQLU�VD�¿OOH�GH����ans aux projections. « Le soir,

à la maison, j’impose à mes

enfants une séance de cinéma ».

Après sa biographie de Romy

Schneider, Isabelle a repris la

plume pour expliquer le succès

GX� ¿OP� Intouchables. Quant à

un prochain retour à la radio,

Isabelle esquisse l’épisode d’un

sourire. « J’en ai vraiment envie

», glisse-t-elle sous le sceau de

OD�FRQ¿GHQFH��DYDQW�GH�VH�GpUR-

ber dans les couloirs capitonnés

du Sénat.

R�Tancrède Bonora

EXPRESSO CLIN D’OEIL

10 - EXPRESSO - MADI 12 FEVRIER

Déclaré mort deux foisQ� Un retraité de Cholet �0DLQH�HW�/RLUH�� D� RIÀFLHOOH-PHQW�pWp�UHFRQQX�YLYDQW�DSUqV�DYRLU�pWp�GpFODUp�PRUW�j�GHX[�UHSULVHV� SDU� O·DGPLQLVWUDWLRQ��6D� IDPLOOH� D\DQW�GpFODUp�TX·LO�Q·DYDLW� SDV� GRQQp� GH� QRX-YHOOHV� GHSXLV� ������ O·KRPPH�HVW� PHQDFp� G·rWUH� FRXSp� GX�56$� HQ� ����� SRXU� FDXVH� GH�GpFqV�� 4XDWUH� DQV� SOXV� WDUG��O·KRPPH� QH� SHUoRLW� SXV� VD�UHWUDLWH� FRPSOpPHQWDLUH� HW�DSSUHQG�XQH�QRXYHOOH�IRLV�VRQ�WUpSDV��

Bodhi, le chien mannequinQ��8Q�FKLHQ�IDLW�VHQVDWLRQ�VXU�OD� WRLOH�� 9rWX� GH� FUDYDWHV�� JL-OHWV�RX�HQFRUH�GH�SXOOV��%RGKL�MRXH�DYHF��O·REMHFWLI�FRPPH�XQ�YUDL� � �PDQQHTXLQ��'pWRXUQDQW�OH� UHJDUG�� LO� OXL� DUULYH� SDUIRLV�G·DYRLU� XQ� IDX[� VHPEODQW� GH�VRXULUH�� 3RXUWDQW�� IDLUH� SRVHU�XQ�DQLPDO�Q·HVW�SDV�FKRVH�DL-VpH��/D�FRRSpUDWLRQ�GH�%RGKL�©� GpSHQG� GH� VHV� KXPHXUV� ª�GpFODUH� VRQ� SURSULpWDLUH��'DYLG� )XQJ��&Upp� OD� VHPDLQH�GHUQLqUH��FH�7XPEOU�D�GpMj�pWp�YLVLWp� SOXV� GH� ���� ���� IRLV�

Un zèbre japonais à deux pattes Q��=qEUH�j�GHX[�SDWWHV�"�1RQ��YRXV�Q·rWHV�SDV�j�:DOW�'LVQH\��'HV� HPSOR\pV� GX� ]RR� GH�7DPD��j�7RN\R��RQW�VLPXOp�XQH�pYDVLRQ�G·DQLPDX[��©�6L�oD�GH-YDLW� VH� SURGXLUH�� QRXV� DYRQV�EHVRLQ� GH� QRXV� HQWUDvQHU� ª��H[SOLTXH�.XQLR�,QRXH��UHVSRQ-VDEOH� GX� VHUYLFH� SUHVVH� GX�SDUF� DQLPDOLHU�� ([HUFLFH� DQ-QXHO�� O·KHXUHX[� pOX� HVW� FKRLVL�SDUPL�OHV�QRXYHDX[�HPSOR\pV�GX�]RR��REOLJp�GH�VH�YrWLU�GHV�FpOqEUHV� UD\XUHV� QRLUHV� HW�EODQFKHV�GH�O·pTXLGp��

Isabelle Giodarno, ex-chroniqueuse star de Canal + (Crédits: Abaca).

Bodhi, le chien mannequin en pleine pose / mensweardog.tumblr.com.