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1 Réponse à l’APR GICC 2012 A] RÉCAPITULATIF DU PROJET Acronyme ADAPTATIO Titre du projet Intégration de l’adaptation au changement climatique dans la conception des projets d’aménagements urbains : nouveau(x) outil(s) et nouveau(x) métier(s) Thème(s) de l’APR concerné(s) Axe 2 : des projets territoriaux associant les parties prenantes dans une perspective de recherche et d’innovation Mots-clés Adaptation, changement climatique, projet d’aménagement, outil d’aide à la décision, designer, énergie, eau, économie Par ailleurs, le déficit hydrique des nappes phréatiques observé, notamment en France depuis quelques années, est sans doute un signal relatif à l’évolution de la disponibilité de cette ressource. Aux facteurs influant tels que la croissance de la population et l’aménagement urbain, vient s’ajouter le changement climatique. L’ensemble de ces facteurs pourrait ainsi venir accentuer dans les décennies à venir les périodes de sécheresse estivale. Ainsi, aujourd’hui les aménagements ne sont pas évalués en fonction d’un futur climat qui influera obligatoirement sur les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation ainsi que sur les besoins en eau. Poser dès aujourd’hui la question de l’adaptation aux changements climatiques devrait également permettre d’éviter ou, tout du moins, limiter la « maladaptation » que l’on peut définir comme des actions initialement mises en œuvre pour réduire la vulnérabilité au changement climatique et qui ont pour effet « pervers » d’augmenter les risques de changement climatique et/ou d’augmenter la vulnérabilité d’autres secteurs, personnes, etc. Notre projet a ainsi pour objectif de proposer une nouvelle méthodologie permettant d’aborder lors de la conception de projet d’aménagement la question de l’adaptation au changement climatique. Il est en effet nécessaire de penser adaptation et mitigation de façon conjointe et en amont. Un focus sera fait sur deux ressources clés pour demain : l’eau et l’énergie. Cette méthodologie s’appuiera sur le développement d’un nouvel outil simple d’évaluation des consommations énergétiques et d’eau d’un projet d’aménagement selon différents scénarios climatiques et sur Programme Gestion et Impacts du changement Climatique – projet ADAPTATIO – avril 2012

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Réponse à l’APR GICC 2012

A] RÉCAPITULATIF DU PROJETAcronyme ADAPTATIO

Titre du projet Intégration de l’adaptation au changement climatique dans la conception des projets d’aménagements urbains : nouveau(x) outil(s) et nouveau(x) métier(s)

Thème(s) de l’APR concerné(s)

Axe 2 : des projets territoriaux associant les parties prenantes dans une perspective de recherche et d’innovation

Mots-clés Adaptation, changement climatique, projet d’aménagement, outil d’aide à la décision, designer, énergie, eau, économie

Résumé du projet

L’adaptation au changement climatique est une thématique plus récente par rapport à celle de la réduction des rejets de gaz à effet de serre, de « mitigation ». Cela se répercute de façon directe sur les outils aujourd’hui mis en œuvre pour aborder le sujet de l’adaptation. Si au niveau européen, national et local des mesures et outils émergent pour engager des actions d’adaptation, ce n’est pas encore le cas à l’échelle des projets d’aménagement. Les outils, labels ou démarches abordent uniquement aujourd’hui les enjeux de mitigation et de confort climatique d’été. Cela se ressent également sur l’évaluation des consommations énergétiques qui s’appuie uniquement sur les données actuelles de température, ce qui confirme que la qualité énergétique des aménagements est aujourd’hui évaluée à l’aune d’un climat passé et non futur. Seule la résistance à des évènements extrêmes et violents (tempêtes par exemple) semble être prise en compte sur la base d’évolutions climatiques accentuant leur puissance.

Par ailleurs, le déficit hydrique des nappes phréatiques observé, notamment en France depuis quelques années, est sans doute un signal relatif à l’évolution de la disponibilité de cette ressource. Aux facteurs influant tels que la croissance de la population et l’aménagement urbain, vient s’ajouter le changement climatique. L’ensemble de ces facteurs pourrait ainsi venir accentuer dans les décennies à venir les périodes de sécheresse estivale.

Ainsi, aujourd’hui les aménagements ne sont pas évalués en fonction d’un futur climat qui influera obligatoirement sur les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation ainsi que sur les besoins en eau. Poser dès aujourd’hui la question de l’adaptation aux changements climatiques devrait également permettre d’éviter ou, tout du moins, limiter la « maladaptation » que l’on peut définir comme des actions initialement mises en œuvre pour réduire la vulnérabilité au changement climatique et qui ont pour effet « pervers » d’augmenter les risques de changement climatique et/ou d’augmenter la vulnérabilité d’autres secteurs, personnes, etc.

Notre projet a ainsi pour objectif de proposer une nouvelle méthodologie permettant d’aborder lors de la conception de projet d’aménagement la question de l’adaptation au changement climatique. Il est en effet nécessaire de penser adaptation et mitigation de façon conjointe et en amont. Un focus sera fait sur deux ressources clés pour demain : l’eau et l’énergie. Cette méthodologie s’appuiera sur le développement d’un nouvel outil simple d’évaluation des consommations énergétiques et d’eau d’un projet d’aménagement selon différents scénarios climatiques et sur une nouvelle organisation de la réflexion autour des enjeux énergétiques lors d’un projet en faisant intervenir l’ensemble des parties prenantes d’un projet pour les associer au processus d’innovation. Cette nouvelle organisation se fera également autour d’un nouvel acteur dont le métier reste encore à clarifier, ce que se propose de faire ce projet : le designer, qui devra faciliter la collaboration autour d’un projet d’aménagement.

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La valorisation envisagée aura ensuite pour objectifs de partager les outils et méthodes développés avec les collectivités, les acteurs de l’aménagement, d’assurer la visibilité de la recherche, en France et à l’international, et de diffuser les résultats de recherche dans le monde académique.

Coordinateur COLOMBERT, Morgane, Enseignant-chercheur, responsable du pôle énergie-climat, Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris, 15 rue Fénelon 75010 Paris, tél : 01 56 02 11 61, fax : 01 56 02 61 25, mél. : [email protected]

Partenaires (organisme(s), laboratoire(s) impliqué(s) dans le projet)

- Equipe de Recherche- Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP)- EGIS Concept, Elioth- CSTB, Département Economie et Sciences Humaines- CDC Climat- Ville de Paris

Organisme(s) gestionnaire(s) des crédits :

- Régie autonome de l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris- EGIS Concept, Elioth- CSTB- CDC Climat

Coût prévisionnel total (TTC) et montant de l’aide demandée (TTC)

- Coût prévisionnel total TTC = 376,41 K€- Aide demandée TTC = 301.13 K€

Cofinancements assurés et/ou prévus (TTC) (y compris autres que nationaux)

- Equipe de Recherche- Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP) : cofinancement à hauteur de 16,2 k€ (fonds propres et projets IMPETUS et SERVEAU).

- EGIS Concept, Elioth : cofinancement à hauteur de 26,3 K€TTC (fonds propres, et projets ANR RESILIS et IMPETUS)

- CSTB, Département Economie et Sciences Humaines : 14,11 K€ (fonds propres)

- CDC Climat : 17,9 K€ TTC (fonds propres)- Ville de Paris : uniquement sur fonds propres

Durée 24 mois.

Contenu du documentA] RÉCAPITULATIF DU PROJET....................................................................................................................................1

B] DESCRIPTIF DU PROJET.........................................................................................................................................3

B.1. BUDGET DU PROJET DE RECHERCHE..................................................................................................................3

B.2. JUSTIFICATIONS DU PROJET DE RECHERCHE........................................................................................................4

B.3. PLAN DE RECHERCHE DÉTAILLÉ........................................................................................................................9

B.4. MÉTHODOLOGIE OU INGÉNIERIE DE PROJET ENVISAGÉES....................................................................................13

B.6. VALORISATION ENVISAGÉE............................................................................................................................16

B.7. BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................................................17

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B] DESCRIPTIF DU PROJET

B.1. BUDGET ET MOYENS DU PROJET DE RECHERCHETableau 1 : Budget prévisionnel du projet ADAPTATIO

Personnel (environné)

Equipement, informatique

Prestations de service,

sous-traitance

Déplacements Réunion, séminaires& diffusion

TOTAL

Dépenses (en k€ TTC) 355,81 1 3 2 14,6 376,41

Subventions demandées (en

k€ TTC)284,648 0.8 2,4 1,6 11,68 301,13

Le budget total est donc de 376 410 € et la subvention demandée de 301 130 €.

Tableau 2 : Budget prévisionnel détaillé du projet ADAPTATIOPersonnel

(environné)Equipement Prestations de

service, sous-traitance

Déplacements Réunion, séminaires&

diffusion

TOTAL

EIVP Dépenses (en k€ TTC) 70 1 3 2 5 81

Subventions demandées (en k€

TTC)

56 0,8 2,4 1,6 4 64,8

EGIS Concept

Dépenses (en k€ TTC) 135,15 0 0 0 0 135,15

Subventions demandées (en k€

TTC)

108,12 0 0 0 0 108,12

CDC Climat

Dépenses (en k€ TTC) 80,1 0 0 0 9,6 89,7

Subventions demandées (en k€

TTC)

64,08 0 0 0 7,68 71,76

CSTB Dépenses (en k€ TTC) 70,56 0 0 0 0 70,56

Subventions demandées (en k€

TTC)56,45 0 0 0 0 56,45

Ville de Paris

Dépenses (en k€ TTC) - - - - - -

Ville de Paris

Subventions demandées (en k€

TTC)0 0 0 0 0 0

Les moyens humains mis en œuvre dans le cadre de ce projet seront composés de personnel permanent au sein des institutions partenaires d’ADAPTATIO et d’un doctorant ou ingénieur d’études (financement partiel) à l’EIVP pour appuyer l’ensemble des partenaires dans la mise en place des tâches 1, 2 et 3. Le CSTB, EGIS Concept et CDC Climat contribueront respectivement au projet à hauteur de 2.2 H.M, 6.8 H.M et 3 H.M. La Ville de Paris ne sollicite pas de financement dans le cadre de ce projet mais participera aux réunions de recherche et interviendra lors des phases d’identification des sites pilotes.

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Concernant les moyens techniques et matériels (frais divers) nécessaires, cela concerne notamment l’achat de matériel technique et informatique permettant la réalisation des entretiens qualitatifs.

Des prestations de service seront également réalisées pour la retranscription des entretiens avec les acteurs du projet d’aménagement. Ce projet donnera également lieu à des frais de déplacements, d’inscriptions à des congrès, d’organisation de réunions et de workshops, ainsi que de diffusion des résultats (organisation d’un séminaire à la fin du projet).

Les budgets simplifié et détaillé sont décrits dans les tableaux 1 et 2 ci-dessus.

B.2. JUSTIFICATIONS DU PROJET DE RECHERCHEPosition par rapport aux termes de l’appel à propositions

Le projet s’inscrit dans l’axe 2 : « des projets territoriaux associant les parties prenantes dans une perspective de recherche et d’innovation ». Il propose en effet de faire émerger de nouveaux outils et méthodologies permettant une meilleure prise en compte des futurs changements climatiques au sein des projets d’aménagements urbains et ce en associant les différentes parties prenantes de ces projets.

Situation actuelle du sujet

Le changement climatique (CC) est aujourd’hui un fait avéré et les rapports du GIEC confirment avec toujours plus de précisions le fait que des changements ont déjà lieu et que ceux qui nous attendent pourraient être importants. D’après le dernier rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts pour l'étude du climat) datant de 2007 (GIEC, 2007), la température moyenne du globe devrait augmenter d’ici la fin du siècle (2090-2099) entre 1,1 à 6,4°C (par rapport aux années (1980-1999). Les futurs changements climatiques vont en grande partie dépendre des évolutions en terme d’émission de gaz à effet de serre (GES) et donc des politiques énergétiques, plus ou moins drastiques, mises en œuvre dans les pays les plus consommateurs d’énergie fossile. Les villes ont un rôle majeur à jouer. Souvent présentées comme les lieux où se concentrent la majorité des émissions de gaz à effet de serre et des consommations énergétiques – l’Agence Internationale de l’Energie (AIE, 2008) estime que les territoires urbains sont responsables pour plus des deux tiers de la consommation mondiale d’énergie et pour plus de 70% des émissions globales de carbone – elles n’en demeurent pas moins des milieux sur lesquels l'humanité dispose des plus grands leviers pour agir contre les changements climatiques et s’en prémunir, s’y préparer, s’y adapter.

Ainsi, à l’heure où l’on pense la transition vers des villes post-carbone, il est impossible de dissocier cette question de l’adaptation aux changements climatiques et surtout impossible de ne pas tenir compte de cette nécessité de s’adapter à un climat changeant. Au regard des évènements récents, tels que la canicule de 2003 en Europe, les villes se révèlent mal adaptées à de telles conditions de chaleur. Ceci s’explique notamment par la présence d’un îlot de chaleur urbain dont l’intensité pourrait augmenter avec le changement climatique.

A l’heure actuelle, si les collectivités territoriales françaises ont commencé à s’organiser pour limiter les rejets de gaz à effet de serre, la réflexion autour de l’adaptation nécessaire au changement climatique se limite souvent à améliorer la politique existante de prévention et de gestion des risques de catastrophes naturelles. Face à l’incertitude obligée des projections climatiques réalisées par les climatologues, les collectivités territoriales hésitent à s’engager dans des actions encore aujourd’hui peu valorisantes et valorisables auprès des citoyens et synonymes d’échec des moyens de lutte contre le changement climatique (Bertrand et Larrue, 2007). Pourtant des dispositifs peuvent être envisagés tels que : l’institutionnalisation d’un planning sur le long terme pour anticiper les problèmes et y apporter des réponses ; les stratégies « sans regret », qui réduisent la vulnérabilité à un coût négatif, nul ou négligeable ; le choix de stratégies réversibles ; etc. (Hallegatte, 2008). Le manque d’anticipation et d’intérêt, les forts conflits d’intérêts locaux, ou encore l’incapacité à s’approprier la responsabilité du problème des impacts du changement climatique de la part des politiques freinent la réflexion autour de la question de l’adaptation (ADEME, 2007).

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Les collectivités territoriales ont aujourd’hui tout intérêt à se préoccuper dès maintenant de l’évolution du climat et de l’adaptation qui sera nécessaire. De nombreux investissements faits aujourd’hui ont des durées de vie supérieures à 30 voire 50 ans et le taux de renouvellement du bâti en France reste très faible (inférieur à 1%). L’inertie du milieu urbain construit et les temps longs de la prise de décision en matière d’aménagement (il peut s’écouler presque 10 ans entre le moment où il est décidé d’aménager une zone et les premières livraisons de bâtiments comme nous le montre le projet parisien de Paris nord Est) montrent l’importance d’anticiper dès aujourd’hui les futures contraintes auxquelles seront soumises un projet d’aménagement.

L’incertitude autour des évolutions climatiques est également un frein à sa prise en compte dans l’aménagement. Par ailleurs, comme le signale Hallegatte (2008), la difficulté n’est pas dans le fait de devoir concevoir des bâtiments adaptés au climat de Paris ou de Cordoba mais de concevoir des bâtiments adaptés au climat de Paris et de Cordoba. Les climatologues ne pourront par ailleurs jamais apporter des réponses précises aux évolutions climatiques qui auront lieu dans 100 ans et c’est aux aménageurs et collectivités de devoir, dès maintenant, gérer l’incertitude autour des évolutions climatiques que leur territoire connaitra.

L’adaptation au changement climatique est une thématique plus récente par rapport à celle de la réduction des rejets de gaz à effet de serre, de « mitigation ». Cela se répercute de façon directe sur les outils aujourd’hui mis en œuvre pour aborder le sujet de l’adaptation. Si au niveau européen1, national et local des mesures et outils émergent pour engager des actions d’adaptation (exemples : plan national d’adaptation, plan climat-énergie territorial, stratégies d’adaptation, etc.), ce n’est pas encore le cas à l’échelle des projets d’aménagement. Les outils, labels ou démarches tels que l’AEU® de l’Ademe, HQE aménagement ou encore la grille RST02 abordent uniquement aujourd’hui les enjeux de mitigation et de confort climatique d’été. Cela se ressent également sur l’évaluation des consommations énergétiques qui s’appuie uniquement sur les données actuelles de température, ce qui confirme que la qualité énergétique des aménagements est aujourd’hui évaluée à l’aune d’un climat passé et non futur. Seule la résistance à des évènements extrêmes et violents (tempêtes par exemple) semble être prise en compte sur la base d’évolutions climatiques accentuant leur puissance (c’est le cas par exemple du futur bâtiment de la Fondation Louis Vuitton pour la Création qui sera situé au nord du bois de Boulogne à Paris et dont les simulations ont tenu compte de vents 40% fois plus violents que ceux de la tempête de 1999).

Par ailleurs, le déficit hydrique des nappes phréatiques observé, notamment en France depuis quelques années, est sans doute un signal relatif à l’évolution de la disponibilité de cette ressource. Aux facteurs influant tels que la croissance de la population et l’aménagement urbain, vient s’ajouter le changement climatique. L’ensemble de ces facteurs pourrait ainsi venir accentuer dans les décennies à venir les périodes de sécheresse estivale. Les modélisations récentes de Météo-France montrent d’ailleurs que Paris sera caractérisée par un climat plus chaud qu’aujourd’hui et légèrement plus sec avec de très faibles modifications en hiver mais une baisse relative en été.

Ainsi, aujourd’hui les aménagements ne sont pas évalués en fonction d’un futur climat qui influera obligatoirement sur les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation ainsi que sur les besoins en eau. Poser dès aujourd’hui la question de l’adaptation aux changements climatiques devrait également permettre d’éviter ou, tout du moins, limiter la « maladaptation » que l’on peut définir comme des actions initialement mises en œuvre pour réduire la vulnérabilité au changement climatique et qui ont pour effet « pervers » d’augmenter les risques de changement climatique et/ou d’augmenter la vulnérabilité

1 Dans le journal officiel de l’Union européenne du 6 mai 2010, le parlement européen « souligne l'importance d'intégrer ces mesures d'adaptation dans toutes les politiques européennes, en particulier dans la politique agricole commune, dans la politique commune de la pêche, dans la politique forestière et dans la politique de cohésion, ainsi que dans la législation sur les études d'incidence environnementale, sur les permis d'urbanisme et sur les normes de construction, et d'assurer leur cohérence par une approche transversale intersectorielle fondée sur la résilience des écosystèmes ».

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d’autres secteurs, personnes, etc. C’est le cas, par exemple, de l’installation de climatiseurs individuels qui rejettent à l’extérieur de la chaleur.

Notre projet a ainsi pour objectif de proposer une nouvelle méthodologie permettant d’aborder lors de la conception de projet d’aménagement la question de l’adaptation au changement climatique. Il est en effet nécessaire de penser adaptation et mitigation de façon conjointe et en amont. Un focus sera fait sur deux ressources clés pour demain : l’eau et l’énergie.

Cette méthodologie s’appuiera sur le développement d’un nouvel outil simple d’évaluation des consommations énergétiques et d’eau d’un projet d’aménagement selon différents scénarios climatiques et sur une nouvelle organisation de la réflexion autour des enjeux énergétiques lors d’un projet en faisant intervenir l’ensemble des parties prenantes d’un projet pour les associer au processus d’innovation. Cette nouvelle organisation se fera également autour d’un nouvel acteur dont le métier reste encore à clarifier, ce que se propose de faire ce projet : le designer, qui devra faciliter la collaboration autour d’un projet d’aménagement.

Étude bibliographique commentée

Les acteurs de l’aménagement, selon un principe de précaution, doivent dès aujourd’hui s’organiser pour faire évoluer leur métier et la conception des projets d’aménagements. Ceci entraine à la fois des réflexions techniques mais également sociologiques puisque l’adaptation au changement climatique interroge chacun d’entre nous en tant que professionnel ou citoyen sur son propre horizon de responsabilité (ce pour lequel la personne s’engage, fait quelque chose), son horizon d’attention (ce qui intéresse la personne et auquel elle porte attention) et son horizon d’influence (ce qui est influencé par la personne) (Bossel, 1999) 2. Idéalement, l’horizon de responsabilité et l’horizon d’attention coïncideraient avec l’horizon d’influence, mais pour cela il faudrait que la personne est conscience des influences qu’elle a sur son milieu, son environnement à court, moyen comme long termes, et qu’elle prenne également conscience qu’elle peut modifier, si cela est nécessaire, ses influences, pour en éviter les effets négatifs.

Ceci conforte l’idée de Amat-Roze (1999) selon laquelle « le succès des actions de prévention, des programmes de lutte engagés par les Etats est déterminé en partie par l’interprétation du risque et son degré d’acceptation » par les populations.

Comme le signalent Roaf et al. (2005), « chaque aspect de notre vie va être affecté par le changement climatique : les régions et les lieux dans lesquels nous vivons, l’air que l’on respire, la nourriture que nous mangeons, nos emplois, nos vacances et les bâtiments dans lesquels nous vivons. Il y a un large champ de challenges, de défis à affronter pour s’accommoder de changements si rapides ».

De nombreux travaux interrogent ainsi la capacité des territoires à s’adapter à une nouvelle donne climatique selon différents angles d’analyse. Morton et al. (2011) s’intéressent à la manière dont les salariés d’une entreprise britannique de l’industrie du bâtiment appréhendent le changement climatique et la nécessité de s’adapter. Ils mettent ainsi en évidence que les séniors vont avoir plutôt tendance à remettre en 2 Bossel (1999) définit ainsi ces trois horizons :L’horizon d’influence s’étend sur tous les systèmes dans le temps et l’espace qui sont affectés significativement par les actions de l’acteur. L’horizon d’influence est une conséquence pratique des relations au sein du vrai système et du pouvoir de l’acteur. Ce n’est pas l’acteur qui définit l’horizon d’influence.L’horizon d’attention comprend tous les systèmes pour lesquels l’acteur s’intéresse à leur comportement et à leur développement, et pour lesquels il fait attention à leur destin. L’horizon d’attention est défini par la curiosité de l’acteur et n’implique pas d’engagement de la part de l’acteur vis-à-vis du devenir des systèmes au sein de cet horizon.L’horizon de responsabilité est limité aux systèmes qui influent sur la vie de l’acteur et pour le devenir desquels il s’engagera. L’horizon de responsabilité est défini par des considérations éthiques de l’acteur. Il implique de l’engagement de la part de l’acteur vis-à-vis du devenir des systèmes au sein de cet horizon. L’horizon de responsabilité, pour un acteur égoïste par exemple, sera limité essentiellement par lui-même. Il pourra cependant avoir un horizon d’attention aussi grand voir plus qu’une personne plus altruiste, cet horizon dépendant plus particulièrement des informations que l’on recherche et de la connaissance que l’on souhaite acquérir.

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cause la cause anthropique du changement climatique et ne pas avoir envie de changer leurs pratiques. Par ailleurs la « mitigation » reste le sujet majoritaire devant l’adaptation. Moser et Ekstrom (2010) interrogent justement les barrières qui peuvent entraver la prise en compte de l’adaptation au changement climatique, proposant pour les différentes étapes d’un processus de décision des solutions pour lever ces barrières. Un focus est fait sur les acteurs et la gouvernance. Simonet (2011) a regardé la représentation de l’adaptation dans l’élaboration du plan climat de Paris et montré l’ambiguïté sémantique du terme « adaptation ». Carter (2011) a pour sa part analysé la prise en compte de l’adaptation au changement climatique dans des villes européennes et montré la nécessité de promouvoir des actions d’adaptation en relation avec d’autres éléments : mitigation, santé et bien-être ou compétitivité économique des villes.

Le club ViTeCC (Villes, Territoires et Changement Climatique) de CDC Climat rassemble également un grand nombre de résultats et d’informations sur ce sujet. Parmi les dossiers proposés aux partenaires de ce club, nous pouvons citer : « les réseaux énergétiques face aux risques climatiques », « performance Energie-CO2 et adaptabilité des bâtiments », « évènements extrêmes et gestion des risques météorologiques », « niveau de la mer et adaptation des villes côtières ».

De l’ensemble de ces travaux émerge l’idée que de nouveaux métiers sont peut-être nécessaires pour mieux appréhender la complexité de l’adaptation aux changements climatiques. Aujourd’hui, plusieurs recherches s’interrogent sur ces nouveaux métiers ou méthodes dont l’objectif est de favoriser la discussion, l’échange entre des acteurs dont les cultures et les enjeux sont parfois différents et divergents.

On observe ainsi des initiatives interdisciplinaires faisant intervenir des chercheurs, des praticiens, des décideurs, travaillant dans le cadre de projets collaboratifs sur le développement de réponses d’adaptation pour des villes ou des zones urbaines. C’est le cas par exemple de :

- Le Klimzug-Nord project (www.klimzug-nord.de) qui fait travailler plusieurs universités, centres de recherche, entreprises privées et publiques sur des stratégies régionales concernant le changement climatique dans la zone métropolitaine de Hambourg avec pour objectif d’élaborer des solutions durables pour tenir compte du changement climatique ;

- Le projet ‘Knowledge for Climate research’ est un projet de recherche pour le développement de connaissances et de services pour rendre les Pays-Bas plus préparé aux changements climatiques (www.knowledgeforclimate.climateresearchnetherlands.nl) ;

- Le consortium Ouranos (www.ouranos.ca), situé au Canada, regroupent environ 250 scientifiques et professionnels issus de différentes disciplines pour réfléchir sur la science du climat et sur les Impacts du changement climatique et l’adaptation ;

- De la journée « Adaptation aux changements climatiques et trames vertes : Quels enjeux pour la ville ? » organisée par le GIS Climat Environnement Société et son programme de recherche CCTV, le Laboratoire LADYSS-CNRS, le C3ED-UVSQ et l'EIVP et réunissant des experts de différentes disciplines (climatologie, sociologie, urbanisme, écologie, etc.).

Plusieurs recherches portent également sur de nouveaux métiers, méthodes et organismes.

- La d.school mise en œuvre par le « Hasso Platner Institute of design of Stanford » s’intéresse à la pensée design ou « design thinking ». Le « design thinking » s’appuie sur des méthodes issues de l’ingénierie et du design, de la conception et les combine avec des idées provenant des arts, des outils issus des sciences sociales et la perspicacité du monde des affaires. Le processus permet de souder les personnes autour d’un objectif commun : concevoir un monde dans lequel nous vivons qui soit meilleur (dschool.stanford.edu) ;

- Ouranos, dont nous avons présenté l’objectif ci-dessus, travaille également à être un organisme frontière multidisciplinaire permettant ainsi la discussion entre les disciplines ;

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L’intérêt pour ces organismes « frontières » (ou « boundary organizations ») permettant de faire le lien entre les sciences et la pratique a été noté par Tribia et Moser (2008) dans leur étude sur les besoins émis par les « coastal managers » en Californie pour planifier des actions en faveur du climat. Plus largement, dans le cadre de la gestion de l’environnement, Cash et al. (2006) mettent en évidence le fait que des organismes faisant l’interface entre différentes échelles d’intervention sont utiles pour organiser la co-production de connaissances, la médiation, la traduction, la négociation et ainsi faciliter la résolution de problèmes complexes.

Articulation avec les programmes régionaux, nationaux et européens

Plusieurs programmes nationaux et européens portent directement ou indirectement sur l’adaptation aux changements climatiques et intègrent ainsi des projets sur les milieux urbains. C’est le cas des ANR « changements environnementaux planétaires », « Villes durables », « Vulnérabilité : milieux, climat et sociétés », de l’appel à projets GICC (Gestion et Impacts du Changement Climatique), du programme « Penser la ville dans une société post-carbone » initié par le MEDDTL et l’ADEME, des travaux conduits dans la région Nord-Pas-de-Calais dans le cadre du programme « Lutte contre le changement climatique » initié par l’ADEME et le Conseil Régional, du programme Interdisciplinaire de Recherche Ville et Environnement (PIRVE) cofinancé par le CNRS et le Ministère de l'Ecologie (exemple : vulnérabilité et résilience aux changements climatiques en milieu urbain – vers de nouvelles stratégies de développement), etc.

La majorité des projets présentés dans le cadre de ces programmes s’intéresse aujourd’hui à l’échelle urbaine et aborde la question de l’adaptation via l’analyse des changements climatiques régionaux et les impacts locaux associés, via l’étude des politiques locales, des vulnérabilités, etc.

L’objectif de notre projet est d’étudier la possibilité d’intégrer les enjeux de l'adaptation au changement climatique au sein de la pratique de l’aménagement urbain en questionnant plus particulièrement, non pas la vulnérabilité du projet à des évènements climatiques mais sa vulnérabilité énergétique et hydrique, ainsi que la vulnérabilité économique qui en découle. Il sera pour cela nécessaire d’évaluer, selon différents scénarios climatiques, l’évolution des consommations d’énergie et d’eau et l’évolution des coûts associés.

Autres projets ou collaborations conduits par les proposants sur le même sujet

Aujourd’hui, les partenaires du projet participent, parfois conjointement, à différents projets de recherche permettant d’accroitre la connaissance soit sur l’évaluation énergétique des projets d’aménagement urbain soit sur les conséquences (multiples) du changement climatique pour le milieu urbain. Parmi les plus récents, nous pouvons citer :

- le projet IMPETUS (Démarche d’intégration urbanisme/bâti et transport/mobilité pour mieux considérer les projets d’aménagements urbains dans la dynamique de transformation de la ville durable) – ANR « Villes Durables » 2010, avec entre autres l’EIVP, EGIS Concept et la Ville de Paris ;

- le projet SERVEAU (Simulation, Evaluation et Réduction de la Vulnérabilité Energétique des Aménagements Urbains) – 11ème Appel à projets FUI, avec entre autres l’EIVP et la Ville de Paris ;

- le projet EPICEA (Étude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement climatique à l’Echelle de l’Agglomération parisienne) – Ville de Paris 2007, avec entre autres le CSTB, la Ville de Paris et au début du projet Morgane Colombert (EIVP) ;

- le projet VURCA (Vulnérabilité Urbaine aux épisodes Caniculaires et stratégies d’Adaptation) – ANR « Vulnérabilité : milieux, climat et sociétés » 2008 et le projet MUSCADE (Modélisation Urbaine et Stratégie d’adaptation au Changement climatique pour Anticiper la Demande et la production Energétique) – ANR « Villes Durables » 2009, avec entre autres le CSTB ;

- le projet RESILIS (Développer la résilience urbaine, notamment face au changement climatique, par l’amélioration des aides à la gouvernance des systèmes urbains), ANR « Villes Durables » 2009, avec entre autres l’EIVP et EGIS Concept ;

- le Club ViTeCC de CDC Climat dont la Ville de Paris et EGIS sont membres et JL Salagnac du CSTB expert.

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Une nouvelle collaboration autour de l’analyse de la vulnérabilité socioéconomique urbaine aux impacts des changements climatiques devrait également débuter en septembre 2012 entre l’EIVP et CDC Climat.

B.3. PLAN DE RECHERCHE DÉTAILLÉObjectif général, question(s) traitée(s), résultats attendus et aspects innovants :

Comme précisé précédemment, l’objectif de notre projet est d’étudier la possibilité d’intégrer les enjeux de l'adaptation au changement climatique au sein de la pratique de l’aménagement urbain en questionnant plus particulièrement, non pas la vulnérabilité du projet à des évènements climatiques mais sa vulnérabilité énergétique et hydrique, ainsi que la vulnérabilité économique qui en découle. De cet objectif découle plusieurs questions ou sous-objectif qui sont :

- Créer les conditions d’un échange entre les acteurs d’un projet d’aménagement sur l’adaptation au changement climatique ;

- Evaluer les conséquences du changement climatique sur les besoins en eau et en énergie d’un projet d’aménagement et évaluer le coût économique de l’adaptation et de la non-adaptation.

- Préciser un nouveau métier dans les « services climatiques » qui s’appuiera sur la méthode de la pensée design ou « design thinking » initialement développé pour des procédés industriels. En effet, le « design thinking » consiste à faire réfléchir sur un sujet un groupe pluridisciplinaire de 3 à 10 de personnes ayant des approches, cultures très différentes (sociologue, architecte, ingénieur, scientifiques, parties prenantes, tiers porteurs…) pour, après avoir cassé les préjugés, émettre des idées et les tester dans un temps court pour arriver, progressivement, à un nouveau concept, produit, service. Les techniques et méthodes pour encourager le travail en commun nécessaire au « design thinking » sont explicitées plus avant dans une partie suivante.

- Proposer des modalités de financement de l’adaptation (tiers investissement…).

Aujourd’hui, seule la question de l’atténuation du changement climatique a réellement été pensée à l’échelle du projet d’aménagement urbain. Cette question n’est cependant plus à distinguer de celle de l’adaptation au changement climatique et nécessite d’être pensée conjointement. Il est aujourd’hui essentiel d’anticiper, de planifier cette adaptation. Notre projet permettra d’apporter des éléments de réponses utiles et pragmatiques via de nouveaux outils et métiers.

Sites retenus

Dans le cadre du projet ADAPTATIO, nous travaillerons à l’échelle du projet d’aménagement c'est-à-dire à l’échelle à laquelle on assiste à la construction physique du territoire. C’est lors de la conception de ces projets que l’on peut envisager intégrer des éléments de réflexion sur l’adaptation de leur aménagement aux changements climatiques.

La Ville de Paris, partenaire de ce projet, a aujourd’hui de nombreux territoires en cours d’aménagement ou en projet. La réflexion n’ayant pas forcément vocation à permettre dès maintenant une modification d’aménagement conçu ou en cours de conception, la phase de réalisation du projet d’aménagement a peu d’importance pour nous.

Nous travaillerons dans un premier temps sur un unique projet d’aménagement parisien. Selon le temps nécessaire aux discussions et brainstorming dont nous ne pouvons encore mesurer l’importance, un second projet sera alors sélectionné.

Programme de travail : hypothèses, méthodes, outils et protocoles envisagés, calendrier prévisionnel et composition et descriptif des travaux de chaque partenaire

Comme indiqué dans l’appel à projet, « il s’agit de concevoir des stratégies d’adaptation (politiques, outils économiques gouvernance, transformations des comportements…) et d’évaluer leur efficacité à travers la maitrise des impacts et la réduction des vulnérabilités, en tenant compte des incertitudes ». Notre projet,

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d’une durée de deux ans (cf. figure 1) participe à cet objectif général et, outre le management de projet (cf. chapitre B.4.) et la valorisation des résultats (cf. chapitre B.6.), le projet s’organise autour de trois tâches.

Pour chaque tâche, les éléments suivants sont précisés : les objectifs de la tâche, le responsable (« leader »), les travaux prévus et les partenaires impliqués, les risques de la tâche et les solutions envisagées pour les minimiser, les livrables et les liens entre cette tâche et les tâches suivantes et/ou précédentes. Figure 1 : Chronogramme prévisionnel du projet

Ce projet se fera sur une durée de deux ans selon le chronogramme ci-dessus.

Tâche n°1 Prise en compte de l’adaptation au changement climatique dans les projets d’aménagement urbain – Etat des lieux

Objectifs Qualifier la prise ou non-prise en compte des questions d’adaptation au changement climatique dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain dans le contexte actuel

Leader EIVPTravaux Contributions

1.1.Analyse des outils, labels ou démarches existants en FranceIl s’agit ici de faire une analyse des supports d’aide à la décision et d’évaluation aujourd’hui mis en œuvre dans le cadre d’un projet d’aménagement et de regarder comment l’adaptation au CC est prise en compte de façon directe ou indirecte.

EIVP

1.2.Identification des travaux français sur ce sujetLe bilan des recherches en cours sur la prise en compte de l’adaptation au CC à l’échelle du projet d’aménagement en France sera effectué durant cette sous-tâche.

CSTB, EIVP

1.3.Analyse de cas sur un projet d’aménagement parisienA partir d’un projet d’aménagement finalisé ou en cours de construction, il s’agira ici d’analyser comment l’adaptation au CC a été prise en compte de façon directe ou indirecte mais également d’interroger les acteurs du projet sur la notion d’adaptation au CC et leur façon d’aborder ce sujet dans le cadre du projet sélectionné.

EIVP, Ville de Paris

Risques de la tâche Difficulté à contacter les différentes parties prenantes du projet ; la présence de la Ville de Paris en tant que partenaire devrait cependant permettre de limiter ce risque.

Livrables 1.1 Rapport d’analyse des outils, labels ou démarches existants1.2 Rapport de synthèse sur les projets de recherche1.3 Rapport d’analyse sur la perception du changement climatique

dans le cadre d’un projet d’aménagement parisienLiens entre les tâches Le projet d’aménagement sélectionné ici sera également le site d’étude

des tâches 2 et 3.

Tâche n°2 Adapté ou inadapté : évaluation de la vulnérabilité économique et de l’évolution des consommations énergétique, et en eau d’un projet d’aménagement urbain

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Objectifs Evaluer la vulnérabilité économique d’un projet d’aménagement urbain selon différents scénarios climatiques et d’évolution des consommations énergétique, et en eau et de leurs prix

Leader CDC ClimatTravaux Contributions

Transversal aux sous-tâches 2.1, 2.2 et 2.3 : Discussion avec le designer pour identifier les points décisifs permettant d’emporter la décision auprès de l’ensemble des parties prenantes d’un projet d’aménagement urbain.

Tous

2.1.Evaluation des consommations énergétiques du projet à horizon 2100Il s’agit ici de proposer une méthodologie simplifiée permettant d’évaluer selon différents scénarios climatiques la tendance des évolutions en matière de consommation énergétique d’un projet d’aménagement.Précision sur la méthode : Un outil propriétaire d'éco-conception, Clim'Elioth, permettra des perspectives d'optimisation très intéressantes sur les enjeux énergétiques et de confort du bâti. Ce logiciel a l'avantage de fournir une approche énergétique et climatique globale d'un projet architectural en un faible laps de temps, pourtant nécessaire dans les phases préliminaires de conception. Il permet : 1/ d’effectuer une évaluation du comportement thermique d’un bâtiment pour des scénarios et horizons climatiques donnés ; 2/ d’effectuer toutes sortes d’études paramétriques (enveloppe, systèmes techniques, orientation, surface vitrée, ...) ; 3/ d'apprécier les multiples solutions architecturales et techniques d'un projet d’un point de vue énergétique dès les premières phases d'un projet d’aménagement.

EGIS Concept

2.2.Evaluation des consommations en eau du projet à horizon 2100Il s’agit également ici de proposer une méthodologie simplifiée permettant d’évaluer l’évolution des consommations en eau à la fois du bâti (fonction principalement des comportements et des technologies) et des espaces publics ou communs (nettoyage des rues et arrosage des espaces verts principalement)

EIVP, Ville de Paris, CSTB

2.3.Evaluation du coût de la non-adaptation2.3.1. Définition d’une méthodologie d’évaluation des coûts de l’adaptation et

de la non-adaptation à partir d’une revue bibliographique et interviews auprès de professionnels et parties prenantes, avec :

- Typologie des coûts : investissement, maintenance, rénovation, utilisation, couts évités (économies d’énergie, d’eau, de gaz à effet de serre – nb : les autres coûts ne seront pas pris en compte mais les externalités pourront être évoquées)- Répartition des coûts entre acteurs : propriétaire, locataire, bailleur- Répartition des coûts dans le temps- Evaluation de l’effet rebond de la consommation des utilisateurs2.3.2. Evaluation du coût de la non-adaptationA partir de 3 scénarios (min, max, moyen) d’évolution du prix de l’énergie et du prix de l’eau, les coûts dus à la consommation énergétique et en eau seront évalués.

CDC climat

Risques de la tâche Pertinence des scénarios choisis pour les changements climatiques et les évolutions des prix de l’énergie et de l’eau

Livrables 2.1 Rapport sur les évolutions en terme de consommation en énergie et en eau du projet d’aménagement à horizon 2100

2.2 Rapport sur le coût de la non-adaptation et sur la méthodologie employée

Liens entre les tâches S’appuie sur le projet d’aménagement sélectionné en tâche 1 et sert de support à la tâche 3.

Tâche n°3 Quelles solutions d’adaptation ou comment penser en amont l’évolution d’un projet d’aménagement urbain

Objectifs Faire émerger et évaluer des pistes innovantes d’adaptation avec la

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médiation d’un designer pour limiter les risquesLeader EGIS Concept

Travaux Contributions3.1.Evaluation de la capacité d’adaptation d’un projet d’aménagement – la

pensée designUn travail sera réalisé auprès des différents acteurs d’un projet pour réfléchir ensemble sur les possibilités d’adaptation de leur projet, sur les éléments bloquants de leur projet pour une adaptation.Cette discussion sera orchestrée par un designer qui permettra de formaliser auprès de l’ensemble des acteurs d’un même projet le « problème » que constitue le changement climatique pour arriver à une formalisation de solutions à envisager.Précision sur la méthode : Pour cela, le designer mènera dans un premier temps un « brainstorming technique » avec les acteurs du projet en vue d’un cahier des charges sur les mesures existantes d’adaptation au changement climatique dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain. Cette étape devrait permettre d’identifier les grands principes passifs et actifs de préventions, de protections, et d’adaptation. De cette démarche s’en dégagera alors les grandes familles de technologies de solutions qui peuvent répondre aux problématiques du changement climatiques (échange de chaleur sur nappe, réseau de froid, stockage de glace à l’échelle d’un quartier, etc…). Cette étape permettra d’identifier les nouvelles contraintes liées au changement climatique, ainsi que les nouveaux besoins et usages urbains.S’en suivra alors une réflexion sur les nouvelles manières de comprendre l’énergie, l’eau, et d’être un acteur responsable de son environnement urbain. Le designer cherchera avec les acteurs du projet à transformer les contraintes et les inconvénients en avantages pour le projet urbain et la population.Finalement, le rôle du designer sera de jouer avec les contraintes identifiées pour créer de nouveaux espaces, lieux de vie et d’expériences à l’échelle individuelle et sociale pour un mieux vivre. Il sera l’interface entre la recherche et les acteurs, l’objectif étant de penser à la conception d’un monde différent pour permettre d’identifier les besoins d’adaptation.

EGIS Concept

3.2.Analyse et classification des solutions d’adaptationComment les villes vont-t-elles s’adapter au changement climatique ? Géométrie des rues, typologie du bâti, matériaux, usages : cette tâche sera dédiée à analyser et classifier des solutions qui permettront de s’adapter et de limiter les risques sanitaires liés aux épisodes caniculaires, et de réduire la consommation d’énergie fossile en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Pour qu’elles continuent d’être des lieux de vie et d’activité confortable, il faudra repenser les villes avec de nouveaux outils et de nouvelles règles via l’action du designer engagée précédemment, et proposer une analyse de l’adaptation climatique de différentes typologies du bâti types, tertiaire et logement, tant en confort qu’en besoins énergétiques et en eau.Cette étude permettra de classifier des solutions d’adaptation innovantes pour l’amélioration de l’adaptation climatique de la ville via un ensemble de simulations microclimatiques de stratégies d’adaptation à proposer, effectuées au moyen du modèle microclimatique ENVI-met, ces stratégies étant capables de réduire les effets d’ilot de chaleur urbain et les incidences sur la qualité architecturale de nos tissus urbains : présence du végétal, de l’eau, dispositifs innovants dans nos habitats, modification de l’albédo des toitures et façades (quantité d’énergie réfléchie par ces surfaces).Le guide proposé se focalisera sur le confort, les consommations et les besoins énergétiques des bâtiments en fonction de microclimats locaux basés sur des scénarios climatiques prévisionnels (horizons 2050 et 2100) en vue de recommandations principalement destinées aux élus, aménageurs, maîtres d’ouvrage, constructeurs et concepteurs afin de réduire la vulnérabilité des villes et d’adapter les bâtiments vis-à-vis de la demande énergétique et du confort climatique futurs. Ainsi, les projets d’aménagement et/ou de construction de

Tous

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bâtiments seront réalisés pour un développement durable dans le temps, augmentant leur probabilité de vie.3.3.Evaluation du coût de l’adaptationA partir des prévisions de prix des solutions techniques retenues, une estimation des coûts de l’adaptation selon différents scénarios technico-climatiques sera proposée, en reprenant la méthodologie d’évaluation des coûts définies à la tâche 2. Une attention particulière sera portée à la distinction entre la répartition des coûts d’investissement et de maintenance des solutions d’adaptation entre les différents acteurs vs les coûts évités.

Tous

3.4.Identification de moyens de financement des mesures liées à l’adaptationElle se fera à partir d’une étude bibliographique sur d’autres exemples étrangers et interviews d’acteurs (CDC, KFW, Icade, etc.), notamment sur : les conditions de réussite d’un mécanisme de tiers investissement, basées sur les économies d’énergie et d’eau réalisées ; le recours à la finance carbone, basée sur les économies de GES réalisées ; les possibilités d’utiliser un système assurantiel ; et d’éventuels autres mécanismes en cours à l’étranger

CDC Climat

Risques de la tâche Difficulté lors des réunions de brainstorming à casser les préjugés, les a priori, étape nécessaire dans la méthode de la pensée design.Difficulté à se projeter, à proposer des solutions de rupture et à partager des perspectives sur le long terme.

Livrables 3.1 Rapport décrivant un nouveau métier nécessaire aujourd’hui pour engager des actions novatrices en matière de CC

3.2 Guide sur l'adaptation au CC dans le cadre d’un projet d’aménagement à destination des acteurs publics/privés regroupant des analyses chiffrées sur des solutions d’adaptation et leur coût et avec un travail de représentation graphique

3.3 Rapport sur le financement de l’adaptation au CCLiens entre les tâches Cette tâche s’appuie sur les résultats des tâches 1 et 2.

B.4. MÉTHODOLOGIE OU INGÉNIERIE DE PROJET ENVISAGÉESConduite du projet

La coordination scientifique et technique et le management du projet sont confiés à l’EIVP, identifiée comme étant « le pilote ». A ce titre, le pilote est responsable : de la coordination des réunions et travaux, du suivi de la planification, des rapports d’avancement, du suivi des dépenses, du rapport de synthèse, et de la coordination des relations administratives avec le CGDD.

Chaque tâche fera l’objet de réunions de partenaires et de livrables propres. A ces réunions s’ajouteront des comités de pilotage avec l’ensemble des partenaires qui permettront d’aborder les aspects financiers et managériaux du projet et de valider le projet et son déroulement. Cette organisation devrait permettre de favoriser le succès de ce projet.

Co-construction de la recherche et structures associées

Le consortium est constitué des institutions suivantes : l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), CDC Climat, la Ville de Paris (Direction des Espaces Verts et de l’Environnement et Direction de l’Urbanisme), Egis Concept et le CSTB.

Ce consortium associera également à cette recherche les acteurs ou parties prenantes du ou des projets d’aménagement qui serviront de support à cette recherche.

Techniques et méthodes pour encourager le travail en commun, participation et mode de partenariat avec de nouveaux métiers

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Bien au-delà des signes, des objets ou des espaces, le design permet d’agir sur la société. En effet, le design et les designers peuvent être vus comme un des moyens pour changer « en mieux » le monde ou nous vivons. Impliquée dès l’amont des processus d’études et de développement d’un projet d’aménagement urbain, la discipline du design permettra la prise en compte des utilisateurs et des acteurs afin d’anticiper leurs attentes potentielles, en apportant des méthodes et des outils nouveaux, générateurs d’innovation.

Sur la base de l’expérience d’EGIS Concept, dans le cadre notamment du projet de recherche ANR RESILIS ou encore dans le cadre de plusieurs projets de R&D, et en s’articulant avec les architectes, les urbanistes et les acteurs en général, le designer pourra être force de propositions d’adaptation en fiabilisant la révélation des attentes, en stabilisant les objectifs à atteindre, et en accélérant l’émergence de solutions.

Une des méthodes et techniques couramment utilisées est celle de la théorie C-K de la conception. Celle-ci est une théorie qui utilise les espaces des connaissances K et l'espace des concepts C comme l'on utilise les espaces en Algèbre. Elle utilise une représentation très mathématique du processus de conception. C'est une théorie qui explicite le processus général qui se produit chez l'Homme lorsqu'il conçoit quelque chose. Alors que le langage classique ne permet pas de mettre les mots sur ce processus, la théorie C-K, à l'aide de notions d'Algèbre, le permet. La figure 2 schématise le principe de cette théorie.

Le designer formé à ces notions C-K mènera dans un premier temps un « brainstorming » avec les acteurs du projet sur les mesures existantes d’adaptation au changement climatique dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain identifiée en tâche 1. Cette première démarche permettra ainsi d’identifier les solutions déjà engagées ainsi que les technologies existantes et connexes (espace des connaissances K).

Une fois cet état des connaissances réalisé, le designer reprendra les contraintes et les vulnérabilités du projet grâce aux méthodologies développées dans la tâche 2. S’en suit alors un nouveau « brainstorming » sur les possibles évolutions techniques afin d’identifier de nouveaux concepts, de nouveaux usages et manière de vivre ou de nouvelles applications connexes (espace des concepts C).

Finalement, les associations de fonctions, d’objets ou encore de technologies seront mise en œuvre comme vecteurs d’innovation pour l’adaptation au changement climatique.

Figure 2 : Principe de la Théorie C-K (Hatchuel, A., and Weil, B. (2007) « Design as Forcing: deepening the foundations of C-K theory. » International Conference on Engineering Design, Paris, 12).

B.5. EXPÉRIENCE ET MOYENS DES ÉQUIPES DANS LE DOMAINE CONSIDÉRÉ

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Les partenaires ici réunis pour ce projet de recherche permettent de composer une équipe interdisciplinaire rassemblant à la fois deux organismes de recherche (EIVP et CSTB) et des partenaires non académiques (EGIS Concept, CDC Climat, Ville de Paris) permettant de rassembler à la fois différentes connaissances autour du projet d’aménagement, du changement climatique, et de faire collaborer chercheurs, praticiens et décideurs.

Ainsi, l’EIVP (via Morgane Colombert) apporte au projet des éléments provenant de la recherche en génie urbain, génie civil, architecture, environnement et aide à la conception et son expérience liée au Génie Urbain au sens large, intégrant des compétences aussi bien en génie civil, en aménagement urbain durable, en énergie et climat.

EGIS CONCEPT (via Eric Tromeur) dispose pour sa part d’un panel de compétences techniques et de méthodes de réflexion systémique appliquée à l’activité de conception urbaine intégrée (spatiale et technique). Par ailleurs, le métier de designer est déjà présent au sein de ses équipes et sera mis à profit pour ce projet de recherche.

Le champ d’intervention du CSTB, Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), est le bâtiment, la construction et, plus largement, le cadre de vie urbanisé et certains aspects liés au transport dans des secteurs scientifiques d’excellence : acoustique, aérodynamique et effet du climat. Ses actions de recherche sont définies en fonction des besoins exprimés tant par les Pouvoirs publics, les collectivités locales et la société civile que par les acteurs économiques, industriels, entreprise, maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage. La valorisation de la recherche se traduit par un soutien à la définition des politiques publiques concernant les grands enjeux de société : développement durable, environnement et maîtrise de l’énergie, sécurité et réduction des risques, santé dans le bâtiment,… Dans le cadre de la maîtrise de l’énergie et de la lutte contre l’effet de serre, le CSTB prépare les réglementations thermiques et participe à leur mise en application. Le CSTB a ainsi acquit depuis sa création une connaissance globale du fonctionnement du cadre bâti et une maîtrise des différentes contraintes techniques, économiques et sociales auxquelles doit répondre un bâtiment.

CDC Climat (via Alexia Leseur) apportera son expertise en termes d’analyse économique de la non-adaptation et adaptation, et sa compétence en matière d’innovation financière pour les projets (mécanisme de la finance carbone, tiers-investissement). Ses liens institutionnels forts avec la CDC et ses filiales lui permettent d’avoir un accès privilégié aux modalités innovantes de montage de projets, tant sur l’aspect technique que financier (cf. Icade, CDC Infrastructure, etc.).

La Ville de Paris, en cours de révision de son Plan Climat, s’interroge aujourd’hui à la fois sur son adaptation au changement climatique mais également à la raréfaction des ressources et donc de ses ressources. Afin de nous accompagner sur ce projet, deux services de la Ville de Paris seront présents : l’Agence de l’Ecologie Urbaine au sein de la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement (via Yann Françoise et Marie Gantois) et la Direction de l’Urbanisme (via Cédissia de Chastenet). Ces deux services sont des partenaires proches des activités de recherche et d’enseignement de l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris.

De nombreux partenaires du consortium se connaissent et/ou ont déjà travaillé ensemble. A titre d’exemples, l’EIVP et la Ville de Paris sont partenaires dans de nombreux projets de recherche (SERVEAU, IMPETUS, CANOPEE, etc.) ou encore l’EIVP, EGIS CONCEPT et la Ville de Paris sont partenaires sur les projets ANR IMPETUS et CANOPEE (Méthodes ou outils pour optimiser la programmation, la conception, la réalisation et l’exploitation de couvertures d’infrastructures de transport en milieu urbain). La Ville de Paris, l’EIVP et le CSTB ont par ailleurs collaboré ensemble lors de la thèse de Morgane Colombert sur les îlots de chaleur urbains ainsi qu’autour du projet de recherche EPICEA. Comme précisé également précédemment, une nouvelle collaboration autour de l’adaptation au changement climatique des villes (analyse de la vulnérabilité socioéconomique urbaine aux impacts des changements climatiques à l’échelle locale) devrait également débuter en septembre 2012 entre l’EIVP et CDC Climat et EGIS, la Ville de Paris (Yann Françoise et Marie Gantois) et Jean-Luc Salagnac (CSTB) sont impliqués dans le club Vitecc de CDC Climat.

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De ces complémentarités naîtra une véritable valeur ajoutée sur l’adaptation au changement climatique des projets d’aménagement urbain au profit de l’ensemble des partenaires, qui chacun dans leur domaine, technique, recherche, enseignement, en tireront parti.

Les publications suivantes permettent également de confirmer la connaissance des différents organismes, chercheurs et praticiens associés (seules les plus significatives ont été listées ici) :

Colombert, M. Diab, Y. Salagnac, JL. Morand, D. Sensitivity study of the energy balance to urban characteristics. Sustainable Cities and Society, volume 1, n°3, 2011, pp. 125-134

Colombert, M. De Chastenet, C. Diab, Y. Gobin, C. Herfray, G. Jarrin, T. Peuportier, B. Tardieu, C. Trocmé, M. Analyse de cycle de vie à l’échelle du quartier : un outil d’aide à la décision ? Le cas de la ZAC Claude Bernard à Paris (France). Environnement Urbain Urban Environment, n°5, 2011, pp. c1-c21

Desplat, J. Salagnac, JL. Kounkou-Arnaud, R. Lemonsu, A. Colombert, M. Lauffenburger, M. Masson, V. EPICEA Project [2008-2010], Multidisciplinary study of the impacts of climate change on the scale of Paris. 7th International Conference on Urban Climate, Yokohama, Japon, 2009.

Colombert, M. Enjeux climatiques et pistes d’intervention en milieu urbain. Climat et projet urbain – Influence du changement climatique sur les modes de productions de l’urbain, PREDAT Midi-Pyrénées, Toulouse, 7 octobre 2011.

Colombert, M. Contribution à l'analyse de la prise en compte du climat urbain dans les différents moyens d'intervention sur la ville. Thèse : Génie urbain, Université Paris Est, 2008, 540p.Tromeur E., Ménard R., Bailly J.-B., and Soulié C., Urban resilence and vulnerability within the context of climate change, NHESS, in press.

Tromeur E., Bailly, J.B., and Ménard R., Urban Heat Island Effect and Strategies for climate change adaptation: how urban planning can affect urban climate?, 3nd Global forum on Urban Resilience and Adaptation, ICLEI, Resilient Cities 2012, Bonn, Germany, 12-15 May, 2012.

Tromeur E., and Ménard R., Changement climatique : les besoins en climatisation en France : un enjeu majeur en 2050, Le Moniteur, 25, Novembre 2011.

Tromeur E., and Ménard R., Dérèglement climatique : sommes-nous préparés à ça ? Ecollectivité magazine, N°24, Septembre 2011.

Tromeur E., Ménard R., Soulié C., and Toubin M., RESILIS project: urban resilience within the context of climate change, 2nd World Progress on Cities and Adaptation to Climate Change, ICLEI, Resilient Cities 2011, Bonn, Germany, 3-5 June, 2011.

Dumollard G. et Leseur A. (2011), « L’élaboration d’une politique nationale d’adaptation au changement climatique : retour sur 5 cas européens », Etude Climat de CDC Climat Recherche n°27.

Clapp C., Leseur A., Sartor O., Briner G et Corfee-Morlot J (2010), “Cities and Carbon Market Finance: Taking Stock of Cities‟ Experience with Clean Development Mechanism (CDM) and Joint Implementation (JI)”, OECD Environmental Working Paper No. 29, OECD Publishing, © OECD.

De Perthuis C., Leseur A , et Ballaguy RL, (2010), « La ville face au changement climatique : les enjeux de la gouvernance et des instruments économiques », Liaison énergie Francophonie n°86 « Energie et territoires ».

Leseur A., Hervé Mignucci M, Mansanet M, Raineau Y (2008), « Adaptation to climate change, risk assessment and infrastructure management » in Finance and sustainable developpement, Brookings Institution Press (2009).

About-de Chastenet C. (2010). Le paysage urbain durable, une nouvelle utopie pour l’aménagement des villes ? Le cas de Paris. Projet de Paysage, publié 03/01/2010.

B.6. VALORISATION ENVISAGÉELa valorisation envisagée a pour objectifs de : 1/ partager les outils & méthodes développés avec les collectivités, les acteurs de l’aménagement, etc ; 2/ assurer la visibilité de la recherche, en France et à l’international ; 3/ diffuser les résultats de recherche dans le monde académique.

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Elle s’appuiera sur des publications dans des revues scientifiques, techniques ou professionnelles en France sur l’avancement du projet puis sur les résultats ; l’organisation d’un séminaire opérationnel final ouvert aux acteurs de l’aménagement ; et la publication d’un guide de bonne pratique sur l'adaptation au changement climatique dans le cadre d’un projet d’aménagement à destination des acteurs publics/privés.

Par ailleurs, les partenaires engagés dans ce projet participeront aux actions d’animation et de communication organisés dans le cadre du GICC.

B.7. BIBLIOGRAPHIEADEME, 2007. Gestion du risque climatique et adaptation aux changements. Ademe et vous –

Recherche, n°1.AIE, 2008, « The world energy outlook », International Energy Agency, 2008.Amat-Roze, J.M. Les sociétés humaines et leur environnement face aux risques climatiques.

Médecine et Maladies Infectieuses, vol.29, 1999, p.277-284.Bertrand F., C. Larrue, 2007, Gestion territoriale du changement climatique, une analyse à partir des

politiques régionales. Rapport final, volume 1, synthèse, programme GICC-2. Laboratoire Ville-Société-Territoire, UMR CITERES 6173, Université de Tours, juillet 2007, 64p.

Bossel, H. Indicators for Sustainable Development: Theory, Method, Applications. A Report to the Balaton Group. Winnipeg (Canada): International Institute for Sustainable Development, 1999, 125 p.

Carter, JG. (2011). Climate Change adaptation in European cities. Current Opinion in Environmental Sustainability, n°3, pp.1-6.

Cash, D. W, W. N Adger, F. Berkes, P. Garden, L. Lebel, P. Olsson, L. Pritchard, and O. Young. “Scale and cross-scale dynamics: governance and information in a multilevel world.” Ecology and Society, vol 11, n° 2 (2006) URL : http://www.ecologyandsociety.org/vol11/iss2/art8

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Programme Gestion et Impacts du changement Climatique – projet ADAPTATIO – avril 2012