É proposition d de mesure
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ÉVALUATION DE LA VIE CHERE PAR LES CONSOMMATEURS : PROPOSITION D‘UNE ECHELLE
DE MESURE
Résumé : Le concept de la cherté de la vie a fait l'objet de quelques travaux mais aucune
recherche n’en a, à cette date, proposé un instrument de mesure. Dans ce travail, une échelle
de la cherté de la vie du point de vue du consommateur est proposée. Si à l’issue d’une étude
qualitative, basée sur une stratégie de multiangulation, trois dimensions du concept ont pu être
identifiées, l'analyse factorielle exploratoire et confirmatoire met en lumière une échelle de la
cherté de la vie bidimensionnelle composée d’une dimension financière et d’une dimension
géographique.
Mots clefs : Vie chère ; Cherté de la vie ; Cherté perçue ; Échelle de mesure
EVALUATION OF EXPENSIVE LIFE BY CONSUMERS : PROPOSAL OF A MEASUREMENT SCALE
Abstract : The concept of expensive life has been the subject of some work but no research
has, at this date, proposed a measurement scale. In this research, a scale of expensive life from
the point of view of the consumer is proposed. If at the end of a qualitative study, based on a
strategy of multiangulation, three dimensions of the concept have been identified, the
exploratory and confirmatory factor analysis highlights a two-dimensional scale composed of
a financial and a geographical dimensions.
Keywords : Expensive life; Cost of living; Perceived high cost; Measurement scale
1
Introduction
« La vie lé chère » … de plus en plus nombreux sont les ménages à dénoncer la situation de
cherté à laquelle ils doivent quotidiennement faire face. Si l’idée de vie chère n’est pas
nouvelle en France, le début du 21ème
siècle fut tout particulièrement marqué par des vagues
d’émeutes blâmant la situation de vie chère. Les entreprises, notamment celles de la grande
distribution font face à des mouvements protestataires accusant les hausses des prix.
Au cœur du mécontentement social (Gilets Jaunes), des débats au sein de la presse, des
discours politiques (la loi Lurel contre la vie chère) et des stratégies de certains distributeurs
( ntermarché), l’expression vie chère demande à tre interrogée. D’autant plus que le
phénomène s’avère tre complexe et c’est encore plus vrai lorsque l’on aborde les périodes
plus contemporaines, aussi bien la variation du prix des aliments, des lo ers, des salaires que
des questions liées aux droits douaniers et en général à la politique commerciale » (Chatriot
and Fontaine, 2008: 97).
Malgré l’engouement autour de la vie chère, les recherches portant sur ce sujet sont peu
nombreuses. La cherté de la vie telle qu’évaluée par les consommateurs n’a fait l’objet que de
rares travaux en Sciences de Gestion (Walser-Luchesi and Nanopoulos, 2012; Lambey, 2013).
Une absence d’intér t susceptible d’ tre expliquée par une attention particulière accordée au
concept de pouvoir d’achat, alors même que des études de neurologues attestent que les
individus sont en réalité inaptes à évaluer précisément leur pouvoir d’achat (De Martino et al.,
2009). Résultat d’un calcul fastidieux confrontant l’évolution des revenus à celle de la
dynamique des prix, le pouvoir d’achat1 tel que défini par l’ NSEE accorde le même poids à
la variable revenu qu’à la variable prix. Or, les consommateurs, eux, ont davantage tendance à
se focaliser sur l’augmentation des prix que sur la stagnation de leur revenu (Moati and
Rochefort, 2008). Ainsi, en tout état de cause, le pouvoir d’achat s’avère tre un concept
flou pour le non-spécialiste qui renvoie plutôt au coût de la vie » (Moati and Rochefort, 2008:
16). En l’absence d’outil susceptible de mesurer le coût de la vie et son évolution, un
sentiment que la vie est de plus en plus chère ne cesse de croitre au sein de la population.
Face à l’ampleur que prend ce sentiment de vie chère qui plus est dans un contexte où « les
données macroéconomiques ne paraissent plus rendre compte du vécu de chacun »
(Lentschener, 2007: 13), quelques chercheurs en Sciences de Gestion (Lambey, 2013; Walser-
Luchesi and Nanopoulos, 2012; Pothin, 2017) accordent, depuis peu, une attention à ce
sentiment de vie chère. A partir de travaux sur la perception des prix (Coutelle-Brillet and
Hamelin; Grewal et al., 1998; Lichtenstein and Bearden, 1989; Lichtenstein et al., 1993; Malc
et al., 2016; Moati and Corcos, 2008; Monroe, 1973; Varki and Colgate, 2001; Walser-
Luchesi and Nanopoulos, 2007; Zeithaml, 1988; Zollinger, 1993), la cherté perçue (Legoyt,
1860; Slonim and Garbarino, 1999; Lambey, 2000; 2013; Garbarino and Slonim, 2003;
Hermet and Rochoux, 2014) et la privation relative (Dambrun and Guimond, 2001; Olson and
Hazlewood, 1986; Verlhiac, 2006; Walker and Pettigrew, 1984; Walker and Smith, 2002),
une définition récente de la cherté de la vie a été proposée au sein de la littérature. Définie
comme une représentation globale du niveau relatif des prix dans un secteur géographique
donné, la cherté de la vie correspond au jugement qu’ont les consommateurs à l’égard du coût
d’un ensemble de biens et services constituant les standards de consommation du moment
(Pothin, 2017; Pothin and Camelis, 2018). Face à leurs ressources cognitives limitées, n’étant
pas en mesure de mémoriser les prix de tous les biens et services constituant les standards de
consommation du moment (Gabor and Granger, 1961; 1964; Walser-Luchesi, 1998), les
individus ont recours à ce jugement relatif du coût de la vie leur permettant de disposer d’une
évaluation globale de la situation. L’évaluation de la cherté de la vie découlerait ainsi de la
1 Pouvoir d’achat : volume de biens et services qu’un individu peut acheter avec son revenu disponible ( NSEE, 2018).
2
perception d’un écart – défavorable – entre le montant des dépenses de consommation2
et une
référence de comparaison. Référence de comparaison pouvant être soit temporelle,
géographique ou financière (Pothin, 2017; Pothin and Camelis, 2018). Sur la base de ces
connaissances sur la cherté de la vie, ce papier a pour objectif de développer une mesure de
« la vie chère » du point de vue du consommateur. Après avoir exposé la procédure de
Churchill (1979) dans le cadre du développement de cette échelle de mesure, nous
présenterons plus en détails la démarche suivie, qualitative et quantitative, permettant la mise
en exergue d’une échelle de la vie chère bi-dimensionnelle. Ine fine, une discussion quant à la
portée théorique, méthodologique et managériale de cette échelle permettra de conclure cette
recherche.
Le recours à la procédure de Churchill dans l’élaboration de l’échelle de mesure
Afin d’assurer la validité de cette recherche et de contrôler les propriétés psychométriques de
l’échelle créée dans cette recherche, nous avons suivi les suggestions de Churchill (1979) dont
le modèle est prédominant dans la construction d’échelles de mesure. Le tableau 1 présente
les différentes étapes de cette démarche dans le cadre du développement de l’échelle de
mesure de la cherté de la vie.
Tableau 2. La procédure de Churchill dans le cadre du développement de l’échelle de la cherté de la vie
Application à la cherté de la vie Techniques utilisées
Définir le
construit
Générer les
items
Revue de littérature
36 items générés
Entretiens semi directifs exploratoires (12
interviewés)
Netnographie (153 interactions analysées)
Sondage (63 répondants)
Entretiens semi directifs (11 interviewés)
Collecter les
données Pré-test de l’échelle
Questionnaire pré-testé auprès de 8 chercheurs et de
12 consommateurs
Sélectionner les
dimensions
pertinentes
- Purifier la
mesure
AF
E
1
2 dimensions
retenues
8 items
134
répondants Analyse des Coefficients de
corrélation
Analyse factorielle exploratoire
Analyse du coefficient alpha de
Cronbach AF
E
2
2 dimensions
retenues
9 items
200
répondants
Collecter les
données Test de l’échelle
500
répondants
Analyse factorielle confirmatoire Estimer la
fiabilité
2 dimensions
9 items maintenus
Estimer la
validité
2 dimensions
8 items maintenus
Coefficient de validité discriminante
Coefficient de validité convergente
Étude exploratoire, dimensionnement et rédaction des items
L’étude exploratoire. L’objectif étant de générer une connaissance théorique à partir de
données empiriques, une logique inductive3 et itérative
4 dans le cadre d’une stratégie de
recherche dite de « multiangulation » (Denzin, 1978; Goia and Pitre, 1990; Lewis and
2 Montant des dépenses de consommation : montant à sacrifier pour disposer de l’ensemble des biens et services
constituant les standards de consommation en vigueur. 3 Théorie élaborée progressivement lors de la production et de l’anal se des données sans avoir recours à une revue de
littérature 4 Théorie affinée à partir de comparaisons entre les données qui émergent du terrain et les données théoriques issues de la
revue de littérature mobilisés au fur et à mesure de la production et de l’anal se des données
3
Grimes, 1999) a été menée à l’ le de La Réunion. Territoire o , dès 2009, le débat sur la vie
chère engendre des mouvements sociaux.
Ainsi, quatre méthodes complémentaires ont été mobilisées : des entretiens semi directifs (12
consommateurs réunionnais), une netnographie (153 interactions), un sondage en sortie de
supermarché (63 répondants) ainsi que des entretiens en profondeur basés sur la technique de
la photo-elicitation (19) (Annexe 1. Étude exploratoire de la vie chère : synthèse de la méthodologie).
Chaque méthode emplo ée contribue de façon spécifique à l’ensemble de l’étude
exploratoire. L’objectif de cette multiangulation consiste, d’une part, à améliorer la précision
de la mesure et de la description, et d’autre part, à réduire les biais et omissions tant au niveau
de la représentation du phénomène que dans le déroulement de l’étude (Baumard and Ibert,
2007).
Dimensionnement de l’échelle et rédaction des items. Les données empiriques issues de cette
stratégie de multiangulation permettent de conceptualiser l’évaluation de la cherté de la vie
comme un concept multidimensionnel composé de trois dimensions : temporelle, financière et
géographique (Tableau 3).
Tableau 4. Les dimensions de la cherté de la vie à l’issue de l’étude exploratoire
Définition Verbatim
Dimension
temporelle
Cherté de la vie relative au passé
Comparaison du montant des dépenses de
consommation d’avant avec celui d’aujourd’hui
« Alors si on prend tout ce qui est « produits de consommation
courante » : lo er, transport ... c’est plus cher qu’avant ! On le
voit de toute façon ! On voit une augmentation de la part du
budget alloué au logement mais aussi à l’alimentation
Dimension
financière
Cherté de la vie relative au revenu
Comparaison de l’évolution du montant des
dépenses de consommation avec l’évolution de
sa capacité d’achat
« Les salaires i stagnent alors que tous les prix y augmentent.
Donc c’est pour sa peut tre kla vie lé plus cher maintenant
Dimension
géographique
Cherté de la vie relative à ailleurs
Comparaison du montant des dépenses de
consommation d’ailleurs avec celui d’ici
« On constate que les produits à La Réunion sont deux fois plus
chers qu’en métropole !
Une liste exhaustive de 36 items a pu être composée à partir du verbatim des différentes
méthodes de collecte de données de l’étude exploratoire. Afin d’en évaluer la validité de
contenu ainsi que la validité faciale (Evrard et al., 2000; Roussel and Wacheux, 2005), cette
version préliminaire d’items a fait l’objet d’un prétest auprès d’un échantillon de 8 experts
suivi de 12 consommateurs. A l’issue de ce pré-test, après avoir reformulé certains items et
supprimé les redondances, l’échelle de mesure est composée de 18 items.
Purification et validation de l’échelle de mesure
Dans l’optique d’une purification et de la validation de notre échelle de mesure, nous avons
suivi les recommandations de Gerbing and Anderson (1988) et Gerbing and Hamilton (1996),
en utilisant d’abord une anal se factorielle exploratoire (AFE), puis une anal se factorielle
exploratoire confirmatoire (AFC). Une première collecte de données en ligne auprès de 134
répondants (Annexe 2. Caractéristiques de l'échantillon de l'AFE 1) a permis de réaliser une
première AFE. Une deuxième collecte de données plus conséquente (700 répondants) (Annexe
3. Caractéristiques de l'échantillon de l’AFE 2 et de l’anal se quantitative) a été scindé en deux
sous-échantillons afin de réaliser une seconde AFE (200 répondants) puis une analyse
factorielle confirmatoire (500 répondants).
Une structure factorielle bidimensionnelle suite à deux analyses factorielles exploratoires.
Sur la base des 18 items retenus suite à l’étape du pré-test, deux analyses factorielles
exploratoires ont été menées sous le logiciel SPSS afin de tester la validité ainsi que la
fiabilité des dimensions de l’échelle de mesure développée dans le cadre de cette recherche.
4
A l’issue des réajustements dans le cadre de ces deux AFE, l’échelle de mesure est constitué
de 9 items répartis sur les deux axes suivants : « financière » et « géographique ». Alors que
les résultats de l’étude qualitative laissaient entendre que le concept de cherté de la vie se
mesure à travers 3 dimensions, les ACP exploratoires ont mis en lumière une solution en deux
dimensions (70,1% de variance extraite) (Annexe 4. Tableau de la variance totale expliquée).
Les alphas des deux dimensions s’avèrent tous deux supérieurs à 0,8 attestant de la bonne
cohérence interne de chacune d’elles. Les parts de variance expliquées par les facteurs étant
satisfaisantes, et chaque item étant fortement corrélé à son facteur respectif, la structure
bidimensionnelle de l’échelle est alors retenue (Tableau 5).
Tableau 6. Résultats de l’analyse factorielle et de la fiabilité
Facteurs
Verbatim Finan
cier
Géogra-
phique
Temporel_2 Je pense que beaucoup de prix ont augmenté ,795
Temporel_4 Je trouve que, comparé à avant, le coût de la vie est plus élevé aujourd'hui ,690
Financier_1 Je trouve que le coût de la vie augmente plus rapidement que mon revenu ,845
Financier_2 Je trouve que les dépenses nécessaires pour vivre augmentent plus rapidement que
mon revenu ,836
Financier_3 Je pense que les dépenses nécessaires pour vivre pèsent de plus en plus sur mon
revenu ,847
Geo_1 Je pense que, comparé à la métropole, la plupart des dépenses nécessaires pour vivre
sont plus élevées à La Réunion
,683
,815
,789
,886
Geo_2 Le coût de la vie est plus élevé à La Réunion qu'en métropole
Geo_3 Je pense que vivre à La Réunion nécessite un budget plus élevé que de vivre en
métropole
Geo_4 Je pense que la vie est plus chère à La Réunion qu’en métropole
Alpha 0,886 0,847
% de variance cumulée 38,667 70,091
L’estimation de la alidité de l’échelle : analyse factorielle confirmatoire.
L’ajustement des deux dimensions de l’échelle est validé sur la base des indices fournis par
AMOS5 suite à la suppression d’un item (Temporel_2) à la dimension financière. A la suite de
cette suppression, les deux dimensions de l’instrument de mesure démontrent de bonnes
propriétés psychométriques : les indices d’ajustement sont bons et les paramètres internes
élevés (Annexe 5. Propriétés psychométriques des dimensions de l’échelle de la vie chère).
Concernant la validité discriminante (interne et externe), elle est avérée suite à l’anal se de la
variance moyenne extraite de chaque dimension de la cherté de la vie auxquelles ont été
ajoutées trois concepts issus de la littérature conceptuellement proches de l’évaluation de la
cherté de la vie : la préoccupation du maintien du pouvoir d’achat, le pouvoir d’achat perçu et
le sentiment de privation financière (Tableau 7.). Partageant plus de variance avec la variable
latente qu’avec leur terme d’erreur, les contributions factorielles atteignent le seuil
d’acceptation ou s’en approche permettant d’affirmer la validité de l’échelle de mesure.
Certes corrélées, le lien entre les deux dimensions de la cherté de la vie n’atteint pas la
condition statistique (suggérée par Roussel et al. (2002)6) suggérant la nécessité de créer un
modèle de second ordre. Au vu des préconisations de Roussel et al. (2002), la corrélation
5 Notamment le ratio du Chi-deux/nombre de degré de liberté (χ
2/df) qui doit se situer entre 1 et 5 ; (b) le RMSEA (root
mean square error of approximation) qui doit être inférieur à 0,05 et (c) les indices GFI (goodness-of-fit indice), CFI (comparative fit indice), AGFI (adjust good fit indice) qui doivent être supérieurs à 0,9. 6 Malgré l’absence de réelles études quant au seuil minimal à atteindre, Roussel et al (2002) suggèrent de le fixer à 0,6 en moyenne.
5
mo enne entre les deux dimensions de l’évaluation de la cherté de la vie (0,49) permet d’en
déduire que le concept d’évaluation de la cherté de la vie s’avère tre un concept de premier
ordre composé de deux dimensions.
Tableau 8. La validité discriminante interne et externe de l'évaluation de la cherté de la vie
CV_Fcière CV_Géo PPA PAP SPFcière
Dimension Financière (CV_Fcière) 0,56
Dimension Géographique (CV_Géo) 0,24 0,53
Préoccupation du maintien du pouvoir d’achat (PPA) 0,11 0,02 0,53
Pouvoir d’achat perçu (PAP) 0,15 0,05 0,02 0,81
Sentiment de privation financière (SPFcière) 0,09 0,03 0,01 0,30 0,71
Ainsi, les analyses confirmatoires soutiennent que les items peuvent être classés dans deux
dimensions conceptuellement distinctes qui reflètent des aspects différents de la cherté de la
vie.
Figure 1. Les dimensions de l’échelle de mesure de la cherté de la vie
Conclusion
L’apport théorique de cette recherche est de proposer pour la première fois une mesure de la
cherté de la vie telle que perçue par les individus. Si l’anal se des discours des
consommateurs a mis en exergue trois dimensions de l’évaluation de la cherté de la vie - la
dimension temporelle, la dimension géographique et la dimension financière - seules deux de
ces trois dimensions ont été relevées lors de l’étude quantitative : la dimension financière et la
dimension géographique. La dimension financière reflète la contrainte budgétaire à laquelle
les consommateurs doivent faire face. Quant à la dimension géographique, elle correspond à
l’évaluation de la cherté de la vie relative à ailleurs (à d’autres territoires). Dans le cas
réunionnais, le territoire de référence à celui de la métropole.
Première mesure de la cherté de la vie, à notre connaissance, la validation cet instrument de
mesure reste à être complétée par des développements ultérieurs qui permettront de mieux
saisir sa portée conceptuelle et opérationnelle notamment en l’insérant dans un réseau
nomologique (antécédents et conséquences).
Des préconisations managériales s’avèrent possibles à partir des résultats obtenus. En effet,
au travers des deux dimensions (géographique et financière), il semble nécessaire, notamment
pour les entreprises de la grande distribution, de revendiquer un r le d’acteur au c té des
consommateurs dans le cadre de leur combat contre la vie chère. Dans cet optique, deux
FINANCIERE
GEOGRAPHIQUE
FINANCIER 1
FINANCIER 2
FINANCIER 3
TEMPOREL 4
GEOGRAPHIQUE 1
GEOGRAPHIQUE 2
GEOGRAPHIQUE 3
GEOGRAPHIQUE 4
0,79
0,78
0,78
0,63
0,64
0,70
0,77
0,82
0,49
6
principaux axes de communication s’avèrent tre mobilisables. D’une part, s’engager sur la
dimension géographique en proposant des « prix métropole ». D’autre part, s’engager sur la
dimension financière en défendant la capacité et le pouvoir d’achat des consommateurs.
7
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9
10
Annexes
Annexe 1. Étude exploratoire de la vie chère : synthèse de la méthodologie
Méthode Entretiens semi
directifs
Netnographie Sondage en sortie de
supermarché
Entretiens semi directifs
avec photo-elicitation
Point de vue
individuel Point de vue collectif Approche quantitative Approche approfondie
Echantillon
12 entretiens
6 femmes + 6
hommes
18 à 55 ans
153 interactions entre
les membres d’une
communauté virtuelle
active dans le combat
contre la vie chère
63 répondants
42 femmes + 21 hommes
18 ans et plus
En sortie de supermarché
15 entretiens semi directifs
11 femmes + 4 hommes,
18 à 57 ans
Analyse Analyse de contenu thématique catégorielle
Sphinx Quali
Analyse de contenu
thématique catégorielle –
Sphinx Quali
+
Statistiques descriptives -
Sphinx
Analyse de contenu
thématique catégorielle
Sphinx Quali
Avantages
- Observer les
réactions
individuelles
- Observer les échanges
entre les membres de
la communauté de
façon non intrusive
- Fonder quantitativement les
données qualitatives déjà
obtenues
- Regarder au travers des yeux
des consommateurs
- Lever d’éventuels blocages
liés à la manipulation des
mots
Limites
- Biais de désirabilité
sociale
- Difficultés à
verbaliser l’ordinaire
Grande quantité
d’informations
partielles
Identification incertaine
des membres de la
communauté
- Échantillon non représentatif
- Biais dû au lieu de l’enqu te - Biais de désirabilité sociale
Apports
majeurs
Dégager les
principaux thèmes
relatifs au sujet de
l’étude
Recueillir les réactions
de l'individu face au
sujet de la cherté de la
vie
Faire émerger les
dimensions du concept
Récolter des données
liées au terrain,
réutilisables par la
suite
Observer de façon non
intrusive les
interactions entre les
consommateurs
Explorer le concept
dans un contexte
collectif
Appuyer les données
obtenues lors des
entretiens semi
directifs exploratoires
Faire émerger les
dimensions du concept
Compléter l’ensemble
évoqué déterminé lors
des entretiens semi-
directifs
Confirmer et
compléter les
conséquences
évoquées sur le
comportement d’achat
déterminé lors des
entretiens semi-
directifs
Appuyer quantitativement et
compléter les données
obtenues lors des collectes
qualitatives :
- les causes de la vie chère,
- l’ensemble évoqué,
- les dimensions du
concept,
- ses conséquences
Définir la cherté de la vie du
point de vue du
consommateur
Définir les différentes
dimensions du construit
Recueillir le sens que les
acteurs donnent à leur
pratique : les conséquences
de la cherté de la vie sur leurs
comportements
11
Annexe 2. Caractéristiques de l'échantillon de l'AFE 1 (134 personnes)
Variables Modalités %
Variables Modalités %
Genre Masculin 24,60%
Taille du
foyer
1-2 personnes 41,1%
Féminin 75,40%
3-4 personnes 50,7%
Age
Moins de 28 ans 31,30%
5-6 personnes 4,5%
28 - 36 ans 41,80%
Plus de 6 personnes 3,7%
36 - 45 ans 18,70%
Diplôme
Sans diplôme 0,80%
45 ans et plus 8,20%
BE, BEPC, Classe de collège
& seconde 1,50%
Profession
Employé 52,20%
CAP - BEP 8,20%
Cadre Prof. Int. Sup 9%
BAC 20,90%
Retraité 0,70%
BAC +2 - BTS 23,10%
Etudiant 11,20%
BAC + 3 - Licence 23,90%
Inactif 14,20%
BAC + 4 et + - Master et + 21,60%
Commerçant, artisan,
chef d'entreprise 7,50%
Non réponse 4,80%
Profession
intermédiaire 4,50%
Revenu du
foyer
Moins de 1200€ par mois 16,4%
Agriculteur 0,70%
1200€ à 2000€ par mois 35,8%
2000€ à 3500€ par mois 35,1%
3500€ à 5000€ par mois 8,2%
5000€ à 6500€ par mois 3%
Plus de 6500€ par mois 1,5%
Annexe 3. Caractéristiques de l'échantillon de l’AFE 2 et de l’analyse quantitative (700 personnes)
Variables Modalités %
Variables Modalités %
Genre Masculin 31,9%
Taille du
foyer
1-2 personnes 46,3%
Féminin 68,1%
3-4 personnes 45,7%
Age
Moins de 29 ans 35,2%
5-6 personnes 6,9%
30 - 39 ans 26,9%
Plus de 6 personnes 1,10%
40 - 49 ans 17%
Diplôme
Sans diplôme 5,7%
50 ans et plus 21%
BE, BEPC, Classe de collège &
seconde 2,9%
Profession
Employé 40%
CAP - BEP 12,7%
Cadre Prof. Int. Sup 18,7%
BAC 17,6%
Retraité 3,9%
BAC +2 - BTS 20,1%
Etudiant 12,4%
BAC + 3 - Licence 20,9%
Inactif 11,7%
BAC + 4 et + - Master et + 20,1% Commerçant, artisan, chef
d'entreprise 4,9%
Profession intermédiaire 5,4%
Revenu du
foyer
Moins de 1200€ par mois 19,00%
Agriculteur 0,9%
1200€ à 2000€ par mois 23,40%
Région
Nord 40%
2000€ à 3500€ par mois 33,40%
Est 24,1%
3500€ à 5000€ par mois 14,10%
Sud 16,4%
5000€ à 6500€ par mois 5,30%
Ouest 19,4%
Plus de 6500€ par mois 4,70%
12
Annexe 4. Tableau de la variance totale expliquée
Composante
Valeurs propres initialesa Extraction Sommes des carrés
des facteurs retenus
Somme des carrés des facteurs
retenus pour la rotation
Total % de la
variance
%
cumulés Total
% de la
variance
%
cumulés Total
% de la
variance
%
cumulés
1 6,309 52,226 52,226 6,309 52,226 52,226 4,671 38,667 38,667
2 2,158 17,866 70,091 2,158 17,866 70,091 3,796 31,424 70,091
Annexe 5. Propriétés psychométriques des dimensions de l’échelle de la vie chère
`
DIMENSION GEOGRAPHIQUE
Cohérence
interne
Alpha de Cronbach
(>0,70)
0,815
Rho de Jôreskog
(>0,70)
0,82
Validité
convergente
Poids factoriels
standardisés (>0,70)
Géographique 1 0,61
Géographique 2 0,70
Géographique 3 0,76
Géographique 4 0,84
Variance moyenne
extraite (>0,5)
0,53
Indices
absolus
d'ajustement
RMSEA (<0,1) 0,134
RMR Standardisé
(<0,1)
0,0301
GFI (>0,9) 0,980
AGFI (>0,9) 0,900
Indices de
parcimonie
CMIN/df (<2 voire 3) 10,021
CAIC (>0) 77,759
Indices
incrémentaux
Type 1 : NFI (>0,9) 0,972
Type 2 : TLI (>0,9) 0,923
Type 3 : CFI (>0,9) 0,974
DIMENSION FINANCIERE Nombre d’items
5 items 4 items
Cohérence
interne
Alpha de Cronbach (>0,70) 0,837 0,831
Rho de Jôreskog (>0,70) 0,84 0,835
Validité
convergente
Poids factoriels standardisés
(>0,70)
0,81
0,81
0,78 Financier 1
Financier 2 0,77
Financier 3 0,71 0,77
Temporel 4 0,65 0,62
Temporel 2 0,57
Variance moyenne extraite
(>0,5)
0,51 0,56
Indices
absolus
d'ajustement
RMSEA (<0,1) 0,112 0,125
RMR Standardisé (<0,1) 0,0372 0,0264
GFI (>0,9) 0,972 0,984
AGFI (>0,9) 0,915 0,919
Indices de
parcimonie
CMIN/df (<2 voire 3) 7,255 8,791
CAIC (>0) 108,419 75,299
Indices
incrémentaux
Type 1 : NFI (>0,9) 0,962 0,977
Type 2 : TLI (>0,9) 0,933 0,939
Type 3 : CFI (>0,9) 0,967 0,980