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Page 2 Numéro 103

Billet de la rédaction

Vous avez entre les mains le dernier SpéléOc 2004 (mon dernier aussi). Dans ce numéro, comme tous les trois mois, vous retrouverez de l’exploration avec un camp sur la Pierre, une plongée dans le dernier siphon du Coutal en Lozère. Vous pourrez aussi lire les dernières infos du Comité Régional avec notamment un prix au concours « Femmes et Sport » . La nouvelle Commission jeune régionale, vient de réaliser sa première rencontre inter-club sur la Braunhie (Lot). Sur sa lancée, une prochaine manifestation aura lieu, je crois, sur les grands causses vers Pâques, les dates seront confirmées dans un prochain numéro. Dans celui-ci, vous retrouverez le compte-rendu de la rencontre jeune de Médous, du mois de Mai, qui a formé le noyau de la Co.J. Enfin, Laurent Maffre nous informe d’une évolution problématique des secours sur la Coume Ouarnède, en faisant un point détaillé de la situation.

A bientôt sous terre, Rémy Soulier

LE PROCHAIN NUMÉRO Paraîtra fin Janvier 2005, vous pouvez faire

parvenir vos articles au Comité Régional (Balma), jusqu’à la mi-Janvier

Sommaire

Editorial page 3

Concours Femmes et Sport page 4

La Grotte du Chien page 5 à 7

Explorations pages 8 à 10

Commission Jeunes pages 11 à 13

C.R Assemblée Générale 2004 pages 14 et 15

Infos diverses page 16

Secours payants sur la Coume ? Pages 17 à 19

Les présidents de C.D.S.

09 - ARIÈGE : Philippe ROUCH Engomer, 09800 CASTILLON EN COUSERANS 05 61 96 84 85 / 05 61 92 91 01 11 - AUDE : Yves LE MASSON 17 rue Frédéric Mistral 11600 CONQUES / 04 68 72 29 85 12 - AVEYRON : Jean-Louis ROCHER Ancienne école de Fontaneilles 12640 RIVIERE SUR TARN 05 65 61 01 46 24 - DORDOGNE : Alan BENNETT La Placette 24210 FOSSEMAGNE / 05 53 08 70 94 30 - GARD : Alain SUAVET Chemin de Jols 30700 ST QUENTIN LA POTERIE 04 66 03 13 64 31 - HAUTE GARONNE : Laurent MAFFRE Ecole 31160 HERRAN / 05 61 97 52 74 32 - GERS : Rémy BROUARD 10 rue de Chateaudun, 32000 AUCH / 05 62 05 28 92 33 - GIRONDE : Renaud TENGATINI 13 rue du Grand-Loc 33530 BASSENS / 05 56 06 42 92 34 - HERAULT : Jean Michel SALOMON 870 av. de l’Europe 34170 CASTELNAU LE LEZ 04 67 72 58 83 40 - LANDES : Eusébio GIMENEZ 4 avenue du centenaire 40210 SOLFERINO / 05 58 07 24 57 46 - LOT : Philippe BONNET 391 avenue Anatole de Monzie 46000 CAHORS 05 65 35 43 22 47 - LOT ET GARONNE : Colette BERTOGLI La Tuilerie 47700 FARGUES SUR OURBISE / 05 56 83 72 92 48 - LOZERE : Catherine PERRET Aubuisson, 48400 LA SALLE PRUNET / 04 66 45 26 29 64 - PYRENEES ATLANTIQUES : Pascale LABBE 4 rue des Rocailles 64260 IZESTE / 06 81 43 36 91 65 - HAUTES PYRENEES : Bruno NURISSO Cité scolaire, 19 rue du collège 65500 VIC EN BIGORRE 06 81 98 28 91 66 - PYRENEES ORIENTALES : Jean Louis PEREZ 4 traverses des fabriques 66500 PRADES / 04 68 96 51 58 81 - TARN : Fabrice ROZIER 37 allée des durbecs 81400 ST BENOIT DE CARMAUX 05 63 36 48 62 82 – TARN ET GARONNE : Olivier CARPENTIER 597, chemin de Birac 82000 MONTAUBAN 05 63 03 26 41

Abonnement annuel: 15 Euros. Chèques ou C.C.P. libellés à l’ordre de: SpéléOc C.S.R. Midi-Pyrénées Au siège du CSR Midi Pyrénées Dépôt légal : 3ème trimestre 2004 N° ISSN : 0241 4104 Imprimerie : MIDI-PYRENEES IMPRESSION 1, Allées Marc Saint-Saëns 31 036 TOULOUSE Cedex Le contenu des articles n’engage que la responsabilité de leurs auteurs. Edition administration : C.S.R. Midi-Pyrénées C.R.O.S. 7 rue André Citroën 31130 BALMA Tél.: 05 61 11 71 60 Fax : 05 61 48 00 39 E-mail : [email protected] Direction : Fabrice ROZIER Rédaction : Rémy SOULIER 7 bis Chemin du Travers 48000 MENDE Tél/fax : 04 66 65 32 12 E-mail : [email protected] Trésorier : Denise SOULIER

Photographie de couverture : Rivière suspendue de Planagrèze (Lot)

Les responsables des commissions -EFS : Olivier GUERARD Place de l’Ecole 09160 BETCHAT / 05 61 66 48 07 -Secours : Sylvain BOUTONNET 25, avenue de la Lande 81400 CARMAUX / 05 63 36 11 72 -Environnement et Scientifique : Philippe ROUCH Engomer, 09800 CASTILLON EN COUSERANS /05 61 96 84 85 -Audiovisuelle : Pierre VENNARECCI 20, rue Jacques Laffitte 31000 TOULOUSE / 05 61 62 70 64 -Jeunes : Clémence DELPECH Vindrac, 82270 MONTALZAT / 06 22 86 06 17 -Spéléoc : Vacant -Plongée : Vacant -Cotisations : Michel SOULIER 5 rue Bourdelle 82300 CAUSADE / 05 63 65 13 80

Numéro 103 Page 3

Comme annoncé dans le numéro précédent, je passe la main de la rédaction de Spéléoc en cette fin d’année. La succession n’est pas facile (et ne l’a jamais été…). Mon but, lorsque j’ai pris la suite d’Annie Bosch il y a 4 ans, était double : Maintenir un lien périodique trimestriel entre le Comité de Spéléologie Régional et tous les spé-léos de Midi-Pyrénées et conserver une qualité de revue d’envergure régionale… Tant bien que mal, je pense y être parvenu. Cela n’a pu se faire qu’avec le soutient permanent des élus de la Région et je les en remercie grandement. Grâce à vous aussi, Spéléoc existe depuis bientôt 30 ans : Ce sont 20 pages tous les trois mois qui sont publiées, avec des articles de fond, parmi lesquels, parus ces quatre dernières années : La perte de Massard, L’Aven de la Planasse, le pompage de Castelbouc, le Réseau du Traucat … Ce sont aussi des informations au quotidien : les dates des stages, leurs comptes rendus, les exercices secours. Les commissions du Co-mité Régional vous font aussi régulièrement échos de leurs activités en vous proposant des comptes rendus d’actions menées sur le terrain. Ce sont aussi les activités des Mi-di-Pyrénéens hors de nos frontières (chez les Papous, Cubains, Marocains, Népa-lais…). En cette fin d’année, le CSR est donc à la recherche d’un nouveau rédacteur. Afin de faciliter son travail, un groupe de travail « SpéléOc » s’est constitué pour envisager le court terme mais aussi le futur plus lointain de notre revue régionale. De nombreuses questions se posent à nous : - Faut-il poursuivre dans une structure identique ? - Notre secrétariat du Comité Régional doit-il prendre une place plus importante dans la réalisation de la revue ? - Une recherche de partenaires financiers semble s’imposer, lesquels ? Sous quelles formes ? - Quelle évolution de la revue (couleur ?). Une composition plus attractive ? - Comment associer nos régions voisines, Aquitaine et Languedoc-Roussillon ? - Etc ...Etc… Quel que soit l’avenir de SpéléOc, ce lien reste l’un des éléments fondamentaux du CSR Midi-Pyrénées qui perdurera.

Vous souhaitant une très bonne année 2005, pleine de découvertes,

Rémy SOULIER

Éditorial

Page 4 Numéro 103 Concours « Femmes et Sports »

Conscient de la faible représen-tativité des femmes au sein des structures spéléologiques, le CSR Midi-Pyrénées a mené dé-but 2004, dans le cadre de sa politique de développement de l’activité, une étude sur la place et la part des femmes en spéléo-logie. Afin de réaliser cette action, un groupe de travail « Femmes et Spéléologie » s’est créé au sein de l’Equipe Technique Régio-nale et a mené une enquête au-près des clubs et des femmes licenciées. Cette étude ne se voulait pas seulement un recueil de données sur les femmes au

sein des structures spéléologi-ques de Midi-Pyrénées mais une base de réflexion et de pro-positions solide pour l’amélio-ration de l’intégration des fem-mes dans notre discipline. L’étude intitulée « Les femmes et la spéléologie en Midi-Pyrénées » se compose alors de deux grandes parties : 1- un état des lieux de la situa-tion d’où se dégagent plusieurs constats, 2- l’analyse de chaque constat mis en avant avec des proposi-tions d’actions concrètes à met-tre en œuvre dans notre région. Alors que le groupe de travail

travaillait sur ce dossier, Cécile Morlec, licenciée en Haute-garonne, menait parallèlement un travail d’ordre plus général sur les femmes et la spéléolo-gie. Elle a donc rejoint le groupe de travail mis en place et le CSR a uni ces deux études complémentaires pour ne faire qu’un seul dossier : l’étude de Cécile apporte ainsi un préala-ble réfléchi à l’étude menée en Midi-Pyrénées, et inversement l’étude de Midi-Pyrénées ap-porte un éclairage régional à celle de Cécile.

Le Comité de Spéléologie Régional Midi-Pyrénées Lauréat du Concours « Femmes et Sport » 2004 dans la catégorie

« Etude / Recherche »

Le CSR Midi-Pyrénées a alors présenté en juin 2004 ce dossier au concours « Femmes et Sports », organisé par la Direction Régionale et Départementale et de la Jeunesse et des Sports Midi-Pyrénées / Haute-Garonne, le Conseil Régional Midi-Pyrénées et le Comité Régional Olympique et Sportif Midi-Pyrénées, et a reçu le premier prix dans la catégorie « Etude / Recherche ». La remise des prix a eu lieu le lundi 18 octobre 2004 à 18h30 au centre Météo France à Tou-louse. Denise Soulier, trésorière du CSR, membre du groupe de travail et de l’ETR, Cécile Morlec, membre du groupe de travail et Delphine Jaconelli, coordinatrice régionale du CSR, ont reçu le prix au nom du CSR Midi-Pyrénées. Philippe Rouch, membre du comité directeur du CSR, Eric Alexis, Conseiller Technique National et Claude Roche, Directeur Technique National, étaient également présents à cette cérémonie. Cette soirée a aussi été l’occasion pour la spéléologie de se démarginaliser, en s’affichant au côté d’autres disciplines comme le football, le rugby ou le tennis de table, elles aussi lauréates de ce concours dans les catégories action, manifestation et communication. Le bilan de ce travail est donc, pour la spéléologie et les femmes, très positif sur tous les plans.

Merci à tous les clubs et à tou-tes les femmes qui ont participé à cette enquête. Après cette étude, place mainte-nant à la concrétisation des ac-tions proposées …. Pour infos : - Membres du groupe de travail

« Femmes et Spéléologie » du CSR : Eric Alexis (le seul homme !), Lara Baudonnet, Ca-role Deschamps, Delphine Jaco-nelli, Cécile Morlec et Denise Soulier. - Vous pouvez consultez le dos-sier présenté au concours sur les

pages « Femmes et Spéléolo-gie » du site internet du CSR : h t t p : / /comite.speleo.midipy.free.fr

Delphine Jaconelli Coordinatrice du CSR

Numéro 103 Page 5

Situation Commune : CAZAVET (09) Coordonnées : 495615 - 77445 - 533m Carte IGN TOP 25 2047 OT ST-GIRONS Approche De Cazavet, prendre la route de Bareille, puis le chemin qui monte à la lane d’Isou. Se garer au mieux au niveau d’un chalet sur la gau-che, en gênant le moins possible le passage pour les véhicules. Du chalet, traverser le champ au ni-veau de deux dolines puis, après des barbelés prendre une sente jus-qu’à l’entrée. Historique Connue de longue date, la cavité avait été explorée jusqu’à -65, ré-seau de salles descendantes mais sans espoirs de prolongements. Peu de renseignements sur la suite mais (avant 1992 ou 93) un club (Le SCC ?) désobstrue le boyau, explore la suite du méandre et s’ar-rête au bas du P13 glaiseux. Du-rant l’année 1993, le SC EPIA par des escalades scabreuses au dessus du P13, redescend par un P30 et arrive dans la Salle de la CC. Point de suite en bas mais une traversée sur spits permet d’atteindre un méandre qui sera exploré jus-qu’aux siphons actuels. Un rac-courci est trouvé au bas du P13; il évite de faire l’escalade dans le méandre. Description Le P32 d’entrée permet d’arriver dans un méandre que l’on peut suivre jusqu’à une obstruction. Dix mètres après le puits, une gale-rie en hauteur sur la gauche permet d’accéder à l’ancien réseau amont, succession de salles et ressauts qui descendent à -65 avec quelquefois un lit de ruisseau temporaire. Dans le méandre, une petite esca-

lade sur la gauche donne sur un boyau - en fait le haut du méandre désobstrué - qui après 50 m s’élar-git à nouveau. Une remontée de quelques mètres sur un pan incliné et un P15 et on reprend pied dans le méandre que l’on suit à mi-hauteur jusqu’à un P13 glaiseux. Un ressaut étroit permet de pro-gresser ensuite dans le fond du méandre jusqu’à la salle de la CC, terminée par un cloaque de boue. Une corde en fixe sur la gauche permet d’accéder à la suite. On emprunte un joli méandre fossile ; passés la salle du 11 novembre et un R3, on débouche sur un P13 fractionné. Au bas de ce puits, quelques passages étroits permet-tent d’accéder à la Salle T dont le plafond est très haut. A l’opposé, une succession de passages malai-sés et de ressauts amènent à la ri-vière. Vers l’amont, on progresse dans une belle galerie de profil varié se terminant sur un siphon ensablé, éventuellement désobs-truable. Des amorces de départs ça et là ne donnent rien. Vers l’aval, de suite un P15 dans lequel chute la rivière permet d’arriver à une zone noyée. En progressant en op-position dans le méandre, on arrive à une petite salle au sol d’argile. Tous les départs verticaux explorés amènent au fond du méandre, sans suite possible. Dans la petite salle une escalade de 5 mètres atterrit dans une cloche. La lucarne sur la droite donne sur un puits d’env 10-15 m non descendu à cause d’un départ à élargir, celle sur la gauche par une étroiture aménagée (étais) débouche sur un P8 atterrissant dans une galerie fossile. Au pied du P8, un P6 permet d’entrevoir le puits non descendu mais là aussi il faudrait élargir. La galerie fossile se prolonge sur 80 m en variant

dans les dimensions et avec quel-ques concrétions sympas. Elle se termine pour l’instant sur obstruc-tion d’argile plus ou moins fluide. Remarques sur le réseau Vers l'aval : L'eau se perd à la cote -64, dans un puits dont le fond est occupé par un plan d'eau si-phonnant à la côte -80 (455m d’al-titude env). La Fontaine de Toude est admise comme probable résur-gence des eaux ; il reste environ 10 m. de dénivellation pour 400 m. de distance à vol de chauve-souris. La pente faible donne peu d’es-poirs de trouver des galeries exon-dées. Malgré tout, un puits réson-nant (très bien d'ailleurs) dont l'en-trée est à agrandir est encore à voir juste après l'étroiture. Vers l'amont : La rivière se per-dant à -64 se remonte jusqu'au si-phon avec une pente régulière de 2%. Le siphon se trouve à -62, soit 471 m. d"altitude env. Une désobs-truction du siphon serait à tenter. 190 m. en distance et 50 m en dé-nivellation séparent le siphon de la doline de la Lane d’Isou. Les mor-ceaux de briques trouvés au siphon prouvent une relation certaine (au moins pour l’eau) avec ce dépotoir (A creuser!) Le gouffre s’ouvre et se développe dans les calcaires de l’Aptien supé-rieur (faciès Urgonien). Le pen-dage est de quelques degrés seule-ment. Développement topographié : 1100m Développement non topographié : 150m env. Profondeur : 80m

Philippe Lavabre Bidouillé, Repris et corrigé par Tigrou

SC EPIA

Classiques

La grotte du Chien dite aussi grotte du chien mort

Page 6 Numéro 103 Classiques

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Numéro 103 Page 7 Classiques

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P11

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, 2 S en tête de puits, 1 déviation au m

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bas

P 13 25

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2 S en tête de puits G

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P 11 /

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P 13 20

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+ 1 S en tête, 2 S au fractio

P 15 17

2S

P 8 15

1 S avant et 1 S après l’étroiture A

rééquiper

P 6 8

1 AN

Page 8 Numéro 103 Explos

La grotte du Coutal, sous le causse de Sauveterre, développe 7700m. Elle débute par un petit puits suivi de 150m de progression repto-quadrupédiques. De splendides galeries variées et labyrinthiques conduisent au lac "de la pissette", à environ 1500m de l'entrée. C'est le S.1 (95m;-10) plongé en 1980 par P.Barthas et Patrick Rouillon sur 80m. Jean-Charles Chouquet et Patrick Penez le sortent le 19/04/1981 et explorent dans la foulée 350m de splendides galeries actives jusqu'au siphon suivant. Le 13/06/1981, ils franchissent ce siphon (55m;-5), remontent qua-rante mètres de rivière écumante au-delà et plongent le dernier si-phon sur 130m (-48). Jeannot avait prévu entre deux et quatre heures de progression jus-qu’à « la pissette ». Après 2h30 de cheminement, dans l’ambiance à la fois irréelle et grandiose d’amples galeries éclairées par un feston d’une vingtaine d’éclairages acéty-lène, nous voilà à pied d’œuvre. Le temps de déballer les onze sacs de matériel de plongée, d’assem-bler les scaphandres, d’équiper les bouteilles, de se parer des oripeaux et des coquetteries assorties, le tout en avalant un ou deux sandwiches, et nous partons dans le S.2 (le S.1 est un autre siphon, situé dans la galerie des Ceps de Vigne). L’ambiance y est assez austère. Eau laiteuse (on aurait presque l’impression de s ‘immerger dans un bassin de décantation), roche aux aspérités torturées, section in-définissable, pas de morphologie distincte. Il faudra plusieurs essais pour trouver le bon fil (nos prédé-cesseurs ont du en découdre aussi, vu le nombre de ramifications et de culs-de fil), puis raccorder un dévi-doir à un terminus de fil déchique-té, pour remonter dans le conduit salvateur. A –2 sous la surface, l’eau sale le dispute un temps à une onde tran-slucide, transition pour l’air libre.

Un lac diaphane baigne une galerie aux curieuses parures murales. Ces enchevêtrements d’excroissan-ces rocheuses friables, assez pro-ches des sculptures de l’art décora-tif portugais « manuelin », ont été baptisés, dans une autre partie de la cavité, « les ceps de vigne ». La galerie qui suit, ponctuellement méandriforme, au niveau du bassin où confluent les deux conduits dans lesquels émerge le S.2, arbore en-suite une section toujours supé-rieure à 3 x 4m. Un filet d’eau la parcourt de part en part. Elle alterne redans verticaux, biefs, crapahuts en permanente ascen-dance jusqu’au lac précédant le second siphon. Celui-ci assure une fonction parti-culière dans le fonctionnement de la cavité. La quasi-totalité de l’é-coulement issu du S.4 s’y perd, à l’endroit où le siphon forme un brusque coude à 90°. On le retrouve en aval, dans la ca-vité (S.1 dans la galerie des Ceps de vigne). Ce S.3 est assurément splendide, une section quadrangulaire (4 x 5m), de l’eau claire, un sol de sable sculpté par le courant. Au sortir, l’ambiance change radi-calement. La galerie prend de l’am-pleur, le vacarme des cascades (au moins 300 l/s) envahit l’espace, un

concrétionnement massif agré-mente le plafond et les parois, le courant puissant nous drosse contre les berges. Elevés sur la rive droite, nous pro-gressons jusqu’au S.4, sur une qua-rantaine de mètres. La roche, particulièrement friable, cède souvent sous les pas pesants. La vasque du S.4 est particulière-ment impressionnante. Une ving-taine de mètres de large, une bonne dizaine de long avec un déversoir immédiatement prolongé par une série de cascades, surplombé d’une dizaine de mètres par une voûte austère. Le fil est amarré en rive gauche, à l’autre extrémité du déversoir. Après une périlleuse traversée ponctuée d’une chute heureuse-ment sans conséquence, l’équipe-ment est bref. Fébrilité, impatience, toujours les mêmes démons avec lesquels il faut composer, desquels il faut se prémunir. Traditionnels rituels d’équipement, ultimes vérifications. Changement progressif d’élément. Romuald fait passer les bouteilles-relais et, sans plus musarder, j’emboite la palme au fil d’Ariane, apparemment en bon état. Celui-ci traverse la vasque jusqu’à la paroi opposée, en passant sous

Plongée du 2/10/2004 dans la grotte du Coutal (Lozère)

Numéro 103 Page 9 Explos

un plafond argileux. Un amarrage à –3, puis on dégrin-gole verticalement à –13, sur un sol sableux affecté d’un gros bloc au niveau duquel le fil est rompu. J’a-marre là mon dévidoir et largue la première bouteille (du nitrox 80) de décompression. Romuald, depuis la surface, confiera plus tard qu’il voyait parfaitement tous mes faits et geste, et que l’intégralité de la vasque, à peine ridée par les bulles, était illuminée par l’éclairage. Un « sons et lumières » de roche, d’eau et d’argile en quelque sorte. Au bas du bloc, à –16, un conduit en très forte pente file au nord-ouest, le long d’une coulée de sable fin. A –23, la galerie s’oriente radicale-ment au sud-ouest, en recoupant un puissant miroir de faille. On évolue alors dans une fracture (5 x 10m), à mi-hauteur d’abord, puis en rejoi-gnant progressivement le sol de sable, incliné au nord-ouest. Brus-quement, les murs se referment. Plus rien devant. Vers l’ouest, le sable s’incline sérieusement vers la base de la paroi, jusqu’à la toucher et annihiler toute possibilité de continuation. Il faut revenir sensiblement sur ses palmes, jusqu’à un roc plat, à –40. Je laisse là mon second relais (trimix 40/20). L’ancien fil, rompu là aussi, serpente sur le sol, dispa-raissant ça ou là sous les sédiments, le long de la pente. Pourtant, appa-remment rien d’engageant dans cette voie-là. En apparence seule-ment, car une concavité ponctuelle au plafond (h=1m) autorise le pas-sage vers un élargissement dans lequel le conduit retrouve des di-mensions conséquentes (10 x 4m). On glisse ensuite jusqu’à –48, à l’amarrage terminal du fil. Comme à l’accoutumée, toutes les indications communiquées par Pa-trick Penez sont justes. Pas de dé-veloppement surestimé, pas de pro-fondeur exagérée, ni de difficulté particulière fantasmée. Effectivement, le conduit amorce une remontée. Ponctuelle. A –43, dans une galerie de 5 x 5m, la gale-

rie, encombrée de dalles rocheuses massives, s’infléchit au sud-ouest à –45. Après une cinquantaine de mètres à cette profondeur, un décrochement plein ouest amorce une remontée régulière le long d’un chaos. En revenant au sud-ouest, les chif-fres s’affolent en décroissance, sur le profondimètre, jusqu’à une su-bite confrontation avec une arête sableuse très effilée. En rive gau-che, une véritable falaise remonte vers une voûte que j’évalue à huit mètres. Idem pour la distance à l’autre côté du conduit. En revenant vers la rive droite, pour progresser au-dessus des blocs plutôt que du sable, je jauge cette salle perchée à 8 x 8m. Le cadran du profondimètre se sta-bilise à –33. Ensuite, on replonge brusquement, toujours à l’aplomb d’un décor minéral fracassé, jus-qu’à –40. Le dévidoir est à bout. J’en ai un second à la ceinture. Ra-pide coup d’œil aux manomètres : la pression dans les bouteilles ap-proche la limite prévue. J’aurais bien de quoi avancer encore de quelques dizaines de mètres, mais la pente qui s’accentue à perte de vue, au-delà de –45, ainsi que la morsure du froid (le mélange que je respire, enrichi en hélium, est gran-dement responsable de ce rafraî-chissement, cumulé à la diminution de l’épaisseur de la combinaison en

profondeur – donc de ses capacités isolantes – et à la staticité imposée par le rééquipement en fil d’Ariane sur toute la longueur du siphon) qui devient plus vive, n’incite pas à progresser « pour la gloire » de quelques mètres plus avant, vers le sud-ouest. Je préfère stopper là (et envisager un retour avec un équipement mieux adapté) et privilégier la qua-lité de la topographie, levée lors du retour. Arrêt à 230m du début du S.4, dont 105m de première. La visibilité est toujours très bonne, et les stations s’enchaînent, cumu-lées aux paliers de décompression à partir de –20. Le froid devient une réelle torture, à peine plus soutenable avec le mé-lange 40/20, qui contient toujours de l’Hélium. Ce n’est qu’à –9, en repassant sur la bouteille de nitrox 80 (80% d’oxygène) que les tremblements s’atténuent, puis cessent enfin. La position, en pleine eau sous un surplomb argileux, n’est guère confortable. Les bulles expirées s’envolent ramoner la roche, déga-geant des avalanches opaques qui réduisent considérablement la visi-bilité. Emersion après 61 minutes de plongée. Romuald a fureté dans tous les re-coins. Il n’a pas vu le temps passer, n’a pas souffert du froid.

Page 10 Numéro 103 Explos

Nous emboîtons immédiatement le pas vers le S.3, contaminé par l’eau argileuse du S.4. Au détour d’un brusque coude à 90°, nous retrouvons brusquement l’eau pure. Là se trouve la dif-fluence qui dévie la quasi-totalité de l’écoulement vers le S.1 de la galerie des Ceps de vignes. Nous parcourons tranquillement la galerie jusqu’au S.2, en prenant le temps de la contempler. Avec une bonne heure d’avance sur l’horaire prévu, nous faisons durer le plaisir. A revenir ici, il serait opportun d’emporter un appareil photo. Romuald s’est chargé de la bou-teille de 10 litres. Gourmand, je « sèche » sentencieusement la bou-teille la plus chargée en oxygène. Y’a pas de mal à se faire du bien. Transition pour le conduit orné de « ceps de vignes », puis jonction

avec la vasque splendide du S.2. Retour sans encombres, toujours dans cette espèce d’infusion jau-nasse, puis retrouvailles avec les copains au lac de la Pissette, après trois heures post-siphon. La se-conde équipe a rejoint la première, et les sacs s’égrènent vers la sortie. Les soupes chaudes nous ragaillar-dissent. Quelques barres et autres rations de riz au lait, puis le paysage s’enchaîne à contresens, vers la sortie. Tout le monde sort après 10h30 passées sous terre. Déjà s’échafaude une nouvelle plongée, avec de nouveaux moyens techniques adaptés. Un grand merci à tous ceux qui ont permis la concrétisation de cette exploration, organisée de main de maître par Jean Bancillon et le Spé-

léo-Club de la Lozère. S.C.Lozère (48) : BANCILLON Jean et Yohan, BOULOT François FANDARD Alain, GAUTHIER Fabrice, GRAIA Serge, GRAIA Sylvie, PONOMAREFF Nicolas, ROQUES Bernard, Sylviane, Cé-dric et Fabien, VIDAL Serge Spéléo Club de Meyrueis (48) ANDRE Daniel, CLUZEL Francis, SAHUQUET Marc SC RESSAC (07): Hélène Ver-mont, David Brillot GS TNT (48) : Cécile Dufort, Gil-les Dufort, Olivier Blanc, Chalvet Laurent Taupes Palmées (30): Romuald Barré Le Beluga (34) : Frank le cancre

Franck Vasseur, Communiqué par Jean Bancillon

La Pierre Saint Martin pour ceux qui ne connaissent pas est un terrain de jeux et de décou-verte en speleo fabuleux. Cette année nous avons été contraint par notre ancien club de monter notre propre camp en un temps record. Contact auprès de l’Arsip, recherche des possibilités d’hébergement, accord des spéléo du Creps pour monter le camp sur leur zone habituelle, accord de la mairie de Lannes, accord de l’Onf. Information au club et au-tour de nous afin d’essayer de rassembler une équipe. Rassem-blement de tout de le matériel, barnum, tables, matériel de pro-gression de desob et de topo. L’accueil que nous avons eu de l’Arsip et des autres club (à l’ex-ception de ceux qui ne nous ont pas acceptés) a été fabuleux. Nous remercions Roger, Laurent, Mic-key, Joël, tous ceux d’Amalgame, l’association des Audois et des Belges, les Parisiens et tous ceux que nous avons eut la chance de rencontrer lors de cette semaine.

La zone du petit Lapiaz, située après la PSM en direction de l’Es-pagne au niveau de la croix des contrebandiers et d’une bergerie vendant du fro-mage, est petite soit, mais sublime. Elle n’aurait à priori pas été ex-plorée depuis 1982, elle recense environ 70 ca-vités dont une à –300 dont l’explo a été terminée par le Groupe Spé-léo Saint Mauricois. Cette année nous fait connais-sance avec les lieux, commencé à re signaler à la peinture les entrées et à reprendre les coordonnées de ces entrées au GPS. Nous avons également corrigé quelques topo car depuis 20 ans les névés ont réduit. Jean Paul a commencé une desob dans un départ présentant un fort courant d’air froid.

L’équipe était composé de 3 membres du SCA (Jean Luc, Jean Paul, Myriam) et d’amis adeptes de la randonnée et de la pêche qui ont participé pour certains à la recherche et au pointage des en-trées. Nous comptons remettre le camp l’an prochain, que tous ceux qui souhaitent participer contacte le SCA ou nous laisse un message au 05 61 84 24 74.

Jean Paul & Myriam

Compte rendu camp SCA août 2004 à la PSM

Numéro 103 Page 11 Commission Jeunes

LE PROGRAMME : Lors de la réunion de l’Equipe Technique Régionale du 7 février 2003, Bruno NURISSO – Prési-dent du CDS 65 – nous a proposé d’étudier pour cette année une solution autour de la grotte de Médous. Une rencontre avec M. BRUNELET - proprié-taire de la grotte de Médous – très enthousiaste pour ce projet, nous a permis d’envisager d’organiser les premières rencontres en 2004 les 1er et 2 mai. La grotte de Médous, nous a offert de nombreux avantages. Sur le même site nous pouvions lier trois niveaux de pratique. La partie aménagée a pu être visitée par ceux qui voulaient simplement faire connaissance avec le monde souterrain sans au-cun matériel spécifique. La visite de la rivière souterraine jusqu’au lieu d’exploration des plongeurs a pu être réalisée par nos plus jeunes spéléologues. L’accompagnement des plongeurs et la réalisation de deux escalades vers des départs de galeries jamais explorées ont pu être fais par les plus expérimentés. Les nombreux parkings de la grotte nous ont permis de dresser les chapiteaux nécessaires au bon déroulement des rencontres. Samedi 1 er mai : 11h00 : Accueil des participants. 13h00 : Départ sous terre : - 1 groupe : visite de la partie aména-gée. - 1 groupe : visite de la partie non aménagée - rivière souterraine. - 1 groupe : exploration : portage pour 1 plongeur, 2 équipes esca-lade, et 2 équipes topo. 19h00 – 21h00 : Apéritif 20h00 – Compte rendu d’explora-

tion. 21h00 – Repas. Dimanche 2 mai : 9h00 : Table ronde : - Les attentes des jeunes fédé-rés. - La spéléo en famille. - La prise de responsabili-tés, droits et devoirs des jeunes. 11h00 : Départ sous terre : - 1 groupe : visite de la partie aménagée. - 1 groupe : Ballade jusqu’à la ga-lerie des excentriques. - 2 équipes topo. ORGANISATION : 3 chapiteaux de 40m² ont été mis à notre disposition (prêtés par Hau-tes-Pyrénées Sports Nature) ainsi que la toile de tente du CDS 65 et le chapiteau du Groupe Spéléologi-que des Hautes-Pyrénées. Nous avons pu ainsi bénéficier d’un lieu d’accueil, de restauration, de ré-union et de gestion du matériel confortable. Un traiteur a réalisé une paella géante pour le repas du samedi soir. Le centre Charles DUFFOUR de Bagnères a accueilli certains participants pour la nuit de samedi à dimanche. Un minibus prêté par la société Peu-geot nous a permis d’effectuer des navettes régulières entre le lieu d’héberge-ment et la grotte de Médous. La base de plein air de Saint-Pé de Bigorre (HPSN) a également mis à notre disposition dans le cadre du partenariat qui les lie au CDS 65 une cinquantaine de combinaison néoprène. Isabelle FOUQUET et Nicolas TERRIER nous ont prêté leur matériel de spéléologie profes-sionnel.

Un mini Raft prêté également par HPSN a permis au plus jeune de ne pas se mettre à l’eau dans la partie la plus profonde de la rivière. Tout au long de la préparation des rencontres, nous avons pu grâce à la gentillesse de Monsieur BRU-NELET, fouiller dans ces garages et entrepôts à la recherche d’une rallonge électrique manquante, de morceau de ficelle, etc. Monsieur BRUNELET nous a prêté gracieu-sement son camion afin que nous puissions ramener les chapiteaux depuis Saint-Pé de Bigorre. Plusieurs personnalités de la région Midi-Pyrénées et du département des Hautes-Pyrénées ont été invi-tées. Monsieur TURPIN Sous-Préfet de l’arrondissement de Ba-gnères de Bigorre, Monsieur Marc BRUNING directeur de l’Office Départemental des Sports des Hau-tes-Pyrénées, Monsieur Rémy HELCK Président de la commis-sion jeunes de la Fédération Fran-çaise de Spéléologie et Monsieur Fabrice ROZIER, Président du Comité de Spéléologie Régional Midi-Pyrénées nous ont fait l’hon-neur de leur présence. L’encadre-ment des jeunes a été assuré par des brevetés de l’Ecole Française de Spéléologie.

1 ères RENCONTRES REGIONALES DES JEUNES SPELEOLOGUES DE MIDI-PYRENEES

1 & 2 MAI 2004 GROTTE DE MEDOUS HAUTES-PYRENEES

Page 12 Numéro 103 Commission Jeunes 5 - LES PARTICIPANTS : 76 personnes ont participé à ces 1 ères rencontres. 41 d’entre elles avaient plus de 26 ans, 9 avaient entre 18 et 26 ans et 26 personnes avaient mois de 18 ans, soit 35 jeunes. 41 personnes de plus de 26 ans, encadrement compris, ont par-ticipé aux rencontres et accompa-gné les jeunes, dont 34 personnes de Midi-Pyrénées. VISITE DE LA RIVIERE SOU-TERRAINE : Par Bruno NURISSO Finalement, on décide de ne faire qu'un seul grand groupe pour se balader dans la rivière. Après la partie aménagée que nous parcou-rons au pas de charge, nous bifur-quons tous sur la droite et nous descendons vers la rivière. Les plus jeunes, ou les moins frileux, ou les plus pressés, ou les plus en-thousiastes se jettent dans l'eau sans réfléchir. Merci les ponton-niers et les Néoprènes ! Les plus vieux, ou les plus sages, ou les plus frileux, profitent du mini raft mis à leur disposition. C'est ensuite une joyeuse troupe que je guide à travers le premier chaos jusqu'à retrouver la rivière. Là, comme on l'avait prévu, on "lâche" les jeu-nes ! On aurait dit une volée d'étourneaux tous ces jeunes qui sont partis en courant et s'écla-boussant à la découverte de la su-perbe rivière de MédousIl était presque difficile pour l'encadre-ment de rester près d'eux. Mais que c'était agréable à voir, toute cette relève qui pataugeait, que c'était beau la perspective qu'on avait en suivant le groupe qui s'étalait dans les fabuleux méandres !!! Arrivé au siphon, tout le monde monte vers les grandes salles. Là, l'ambiance change totalement. On se suit à la queue leu leu. Le site est magnifique, les remplissages spectaculaires, les morphologies grandioses. Denise nous fait une véritable conférence sur la fragilité du milieu souterrain. Tous nos jeu-nes boivent ses paroles. C'est par petits groupes que nous irons voir

la vertèbre fossilisée attribuée à un ursus spe-leus. Attention où l'on met les pieds! Emouvant vestige d'une bête tom-bée dans ce trou et dont les os ont été transpor-tés, à l'époque où la ri-vière coulait dans cette galerie. Pour le retour, certains de nos plus jeunes ont froid et c'est en courant (ou presque) que l'on regagne le jour (et aussi le soleil car miracle il fait beau ! Contrairement aux pré-visions catastrophiques de météo France). Les copains du Lot ont emmené un petit bateau gonflable qui leur sert dans les explorations de Padirac. Certains auront la chance de faire le retour portés par le courant ajoutant encore un plus à l'aspect ludique de la sortie. Le lendemain, pour les plus coura-geux et les moins pressés, on fera une ballade dans le "Jardin des orchidées"; magnifique galerie fossile dont une paroi est couverte d'excentriques, toutes plus épous-touflantes les unes que les autres. Le balisage au sol et l'emploi uni-quement des électriques, permettra à chacun de contempler ce site ex-ceptionnel sans risquer de nuire à la fragilité des concrétions. La fête fut des plus réussie. Merci à tout le monde. ESCALADE AU DESSUS DU SIPHON : Compte rendu de l’équipe ayant réalisé l’escalade au dessus du si-phon amont : Alexandre DOLE, Pierre CAVA-LIE, Charles CAVALIE, Michel DOUAT, Joël DANFLOUS, Alain BRESSAN (Amalgame). Une dizaine de mètres avant le siphon sur la paroi de droite une rampe permet de s’élever facile-ment jusqu’à un balcon formé de gros blocs coincés, au dessus de ceux-ci une pente raide d’éboulis instables conduit au premier palier à environ 10 m au dessus de l’eau.

L’escalade se poursuit ensuite sur une paroi recouverte de calcite et beaucoup plus redressée. On arrive néanmoins à gagner 10 m de plus et toujours en libre jusqu’à un deuxième palier précédé d’un sur-plomb constitué par un bloc entiè-rement calcifié et recouvert de mi-crocristaux. On gagne encore trois mètres en libre avant de buter sur un mur vertical et recouvert de glaise li-quide. Trois expansions plus haut, on arrive à se coincer en opposi-tion entre les parois qui se sont rapprochées et on prend pied sur le troisième palier après un passage vertical assez étroit. On redescend ensuite un peu pour arriver à la base de deux puits remontants. Le premier est totalement obstrué et le deuxième impénétrable à environ 5 m au-dessus de sa base. Le rappel a été effectué à partir de la dernière expansion. De ce point le rappel arrive juste au niveau de la rivière soit 30 m. Le point extrême de la cheminée doit donc se trouver à environ + 35 m au-dessus du si-phon. ESCALADE EN FOND DE SALLE : Par Gaël HUCHET ENAUD C’est Michel (Leclerc) qui nous guide de l’entrée de la cavité jus-qu’à la grande salle terminale au-dessus du siphon. Arrivés à celle-ci, nous rencontrons un autre groupe qui était guidé par Jean-Baptiste Brunelet. Ce dernier nous indique exactement où se situe l’escalade. La première qui a été montrée, fait

Numéro 103 Page 13 Commission Jeunes

à peu près quinze mètres d’où l’on voit une grosse conduite forcée arriver. C’est très intéressant, mais avant d’entreprendre quoique ce soit, nous partons voir la deuxième escalade, qui se trouve de l’autre côté de la salle, en pleine fracture dans l’axe amont de la rivière; il y a cinq mètres en plan incliné dans de la terre et six mètres dans de la roche saine. C’est Cyril qui va commencer, pour qui c’est la première escalade sous terre. Arrivé en haut, il équipe correctement et je le suis pour voir ce que ça donne ; on arrive à la base d’un puits sur le côté droit et sous un éboulis de l’autre côté. Félix et David vont faire l’escalade sur la trémie, pendant que Lois, Clémence et Samuel me rejoignent en haut de la première pour finir l’équipement. Lois et moi montons en haut de la deuxième pour voir ce qu’il y avait ; en haut, ça re-monte en plan incliné sur cet ébou-lis instable, au fond de celui-ci, il y a de grosses traces de remplissage et au-dessus de ce remplissage, une lucarne dans laquelle nous pou-vons rentrer et en levant la tête juste après l’avoir passé, nous apercevons le courant d’air qui rentre dans un petit conduit, qui suit cette fracture, mais pour pas-ser, nous allons devoir utiliser une massette et ses accessoires… EXPLORATION DU SIPHON : Par Marc PERNET Après avoir acheminé tout mon matériel de plongée au niveau du siphon amont de la grotte de Mé-dous, la petite équipe de porteurs peut se reposer en me regardant déballer tout cet attirail composite et malgré tout complémentaire. Une fois que tout est fin prêt, je commence sans hésitation à des-cendre une légère pente sablon-neuse jusqu'à la profondeur de 6 mètres pour me retrouver au point bas devant une belle trémie (photos) constituée principalement par de gros blocs d'effondrement. Il y a plusieurs passages mais le

plus facile se trouve au milieu, ça passe sans trop déstabili-ser les gros blocs se trouvant devant moi et constituant la base d'une trémie remontant jusqu'à la sortie du siphon. La remontée se passe en douceur, certains blocs ayant la fâcheuse ten-dance, quoique na-turelle de vouloir descendre vers le point bas en-dessous et surtout der-rière moi, du côté du retour ! Contrairement à ma dernière plon-gée de l'année dernière, le niveau de l'eau s'avère bien plus bas et je peux trouver une "plage" de blocs et cailloux me permettant de me déséquiper sans trop de difficulté. Délesté de mon équipement de plongée je commence à fouiller un peu partout. Sur la gauche, je peux me glisser dans un passage très étroit finissant par se pincer dans les blocs ou sourd la rivière avant de rejoindre le siphon. Au-dessus de la "plage" je peux admirer une belle fracture perpen-diculaire au siphon et devant tout est bouché par la trémie…La dé-sobstruction n'est pas envisageable sans reboucher le passage de retour dans le siphon, sans parler du dan-ger d'attaquer une trémie de sa base … Je reprends tout mon matériel de plongée et sonde dans l'eau tous les passages possibles le long de la fracture mais en vain ! Retour en douceur en laissant le fil en place. Ce n'est pas par le siphon que nous passerons, mais il reste de l'espoir du côté des escalades dans la grande salle… Un grand merci aux différents sherpas et à Jean Brunelet (propriétaire de la grotte) qui nous a permis d'accéder jusqu'au siphon. TOPOGRAPHIE DE LA CAVITE : Par Alain DOLE

L'objectif était de terminer la topo-graphie débutée au cours d'une sortie l'année dernière.... Cela concernait, quelques diverticules latéraux + la rivière navigable de la partie visitée, mais surtout le che-minement amont de la rivière sou-terraine et du complexe des salles supérieures au dessus du siphon. Résultat : plus de 2 km de topo ont été levés par les deux équipes com-posées de : Eq1 : Dominique et Jean-Pierre Cassou Eq2 : Michel Escalé ; Renaud Ten-gatini et Alain Dole. La synthèse globale, mise en forme par JP. Cassou (logiciel topo HA-DES), donne 3250 m de topo pour 3500 m estimé avec un point haut à + 55 m dans les salles supérieu-res situées dans le prolongement de la partie visitée et + 60 m au sommet de l’escalade conduite par Gaël. La suite la plus probable se situe certainement au sommet de cette escalade . D’après la topo, elle est positionnée bien en amont du siphon, ce décalage laisse entre-voir un shunt potentiel de la trémie qui a contraint Marc Pernet à re-brousser chemin. Topographie réalisée par Jean-Pierre CASSOU

Eric ALEXIS

CTN Midi-Pyrénées

Page 14 Numéro 103 Assemblée Générale 2004

Ce compte rendu sera soumis au vote pour validation lors de la prochaine AG (2005). La séance débute à 9h00 par l’ap-pel des grands électeurs. 91 grands électeurs sur 91 sont présents ou représentés, le quo-rum est donc atteint. Tous les membres du CD sont présents hormis Maurice DU-CHENE, Patrick LANCON et Philippe BERGON qui sont excu-sés. L’AG se déroule en présence de M. MOURET représentant de la FFS, M. GARNAULT, représen-tant du CROS et M. GARRI-GUES, représentant de la DRDJS. Bernard TOURTE, Président du CSR, les remercie vivement pour leur présence. I. Rapport Moral du Président Bernard TOURTE lit son rapport moral et présente le bilan d’activi-tés depuis son élection à la prési-dence en avril 2001. Le rapport moral du Président est soumis au vote : il est accepté à l’unanimité (91 votants - 88 ex-primés dont 88 voix pour).

II. Validation du compte rendu de l’AG du 06/04/03 à Auch Il est validé à l’unanimité (91 votants - 91 exprimés dont 91 voix pour). III. Budget réalisé 2003 Thierry LARROQUE présente le budget réalisé 2003. Les commis-saires aux comptes font leur rap-port : la comptabilité est claire, aucune erreur n’a été décelée. Le budget réalisé 2003 est sou-mis au vote, il est validé à l’una-

nimité (91 votants - 91exprimés dont 91 voix pour). IV. Bilan du Conseiller Techni-que National Chaque grand électeur a eu le rap-port d’activités d’Eric ALEXIS, comprenant ses missions régiona-les mais également nationales. Il n’y a pas de remarques particuliè-res. V. Rapport des commissions Un appel à candidature aux postes de l’ensemble des commissions est lancé. Les Présidents seront élus à la réunion de Comité Di-recteur de septembre.

Secours : Sylvain BOUTON-NET est Président de cette com-mission depuis septembre 2003, il a donc tout d’abord pris différents contacts avec le Conseil Techni-que du Spéléo Secours Français. En novembre 2003 a eu lieu l’exercice secours régional, dont le bilan est paru dans le Spéléoc n° 101. Fin avril auront lieu les rencontres nationales du Spéléo Secours Français à Cuges (Bouche du Rhône), rencontres très importan-tes pour tous les spéléologues.

Environnement : Denise SOULIER rappelle que le compte rendu des activités environnement de la région et de la coordinatrice a été diffusé dans le Spéléoc n° 101. Le point sur différents dossiers est effectué : - Aven Noir (12) par Jean-Louis ROCHER : suite à la découverte de nouvelles galeries dans l’Aven Noir, un balisage a été mis en place et des négociations sont en cours avec la commune et les in-venteurs pour la mise en place d’une convention d’accès.

- Réserve Naturelle Souterraine de l’Ariège (09) par Nicole RA-VAIAU : Elle remercie tout d’a-bord l’ensemble des spéléos qui ont participé à ce dossier qui est toujours en cours. Le Préfet a re-mis le dossier au Sous-Préfet. Une réunion aura lieu le 21 avril prochain. - Enquête publique relative à la demande d’autorisation d’une porcherie en milieu karstique (32) par Denise SOULIER : la commission a été sollicitée par le CDS 32 afin de participer à l’en-quête publique. Un dossier pré-sentant les risques liés à l’installa-tion d’une porcherie en milieu karstique a été remis au commis-saire enquêteur ainsi qu’à la Com-mission Départementale des Sites, à la Préfecture et à la DIREN. Le dossier est toujours en cours. - Les Assises Nationales de l’En-vironnement Karstique 2004 par Fabrice ROZIER : il s’agit d’une manifestation nationale (co/ envi-ronnement et scientifique de la FFS) mais l’opérateur local est le CSR Midi-Pyrénées. Elles auront lieu les 25 – 26 septembre 2004 à l’Abbaye-Ecole de Sorèze (81) sur le thème « Les spéléologues, acteurs privilégiés de la protec-tion des eaux souterraines ». Elles réuniront le maximum d’acteurs et de partenaires de l’eau et sont parrainées par le Docteur Jean-Louis ETIENNE. Une forte mobi-lisation des spéléologues de Midi-Pyrénées est souhaitée.

Cotisations par Michel SOU-LIER : la décentralisation en Mi-di-Pyrénées existe depuis 21 an-nées et apporte, ce que nous pou-vons constater aujourd’hui une très importante dynamique dans la région.

Projet de compte rendu de l’Assemblée Générale du Comité de Spéléologie Régional Midi-Pyrénées

tenue le 04/04/04 à Souillac (Lot)

Numéro 103 Page 15 Assemblée Générale 2004

En 2003, les licences ont été en augmentation de 29 membres. A partir de 2004, les adhérents sont gérés avec un nouveau logi-ciel directement sur internet. L’envoi de la revue Spelunca est géré directement par la FFS à Lyon, ce n’est plus Michel qui s’en occupe. Enfin, pour les retardataires, il est rappelé que l’assurance n’était valable que jusqu’au 31/12/03.

Spéléoc par Rémy SOULIER : 4 numéros sont sortis en 2003. Le prochain sortira en juin 2004. Cette revue, diffusée à tous les spéléos de Midi-Pyrénées est un outil de communication impor-tant. Le prix Spéléoc est remis cette année à la commission STEKA (Pierre VENNARECCI et Sylves-tre CLEMENT) du CDS 31 pour la réalisation de l’ouvrage sur le réseau Félix Trombe – Henne Morte.

Jeune par Bernard TOURTE : Cette commission est pour le mo-ment non active mais elle devrait se relancer avec les rencontres régionales des jeunes spéléolo-gues de Midi-Pyrénées organisées les 1 et 2 mai 2004 aux grottes de Médous (Hautes-Pyrénées).

Audiovisuel par Bernard TOURTE : le poste de Président a été occupé puis est à nouveau va-cant. Le budget du CSR n’a pas permis l’achat d’un visioprojec-teur qui avait été envisagé. Une candidature au poste de res-ponsable a été déposée.

Plongée par Marc PERNET : Certains départements sont dyna-miques, comme l’Aveyron, d’au-tres se mettent en place tel que l’Ariège. Quoi qu’il en soit, de nombreuses plongées sont réali-sées. Au niveau national de gros dossiers sont en cours. Quelques accidents existent éga-lement en plongée : lors du ras-semblement de la co/plongée na-tionale en avril 2004, ce point sera abordé.

Canyon pa r Berna rd TOURTE : cette commission est non active pour le moment mais elle devrait se relancer par le rôle du C.T.N. Une candidature au poste de responsable a été dépo-sée.

EFS par Bernard TOURTE : commission inactive mais une candidature à la présidence a été déposée et l’ETR l’a relancé en soutenant l’organisation d’un stage initiateur en août 2004 dans les Hautes-Pyrénées.

Médicale par Bernard TOURTE : Cette commission est également inactive. Le poste existe mais les prochains statuts ne devraient plus nous l’imposer. VI. Elections du nouveau Comi-té Directeur et du Président Le Comité Directeur peut être composé de 17 membres maxi-mum. 14 candidatures ont été déposées. Résultats des votes : 91 votants – 90 exprimés Sont élus avec 90 voix : Sylvain BOUTONNET, Alain DOLE, Philippe DUCASSE, Olivier GUERARD, Thierry LARRO-QUE, Laurent MAFFRE, Denise SOULIER, Michel SOULIER, Fabrice ROZIER, Bernard TOURTE, Thierry VALEN-COURT. Est élu avec 88 voix : Philippe BONNET. Est élu avec 86 voix : Bruno NU-RISSO. Est élu avec 84 voix : Philippe ROUCH. Le Comité Directeur est donc composé des 14 membres qui s’é-taient présentés. Après réunion du nouveau C.D., Fabrice ROZIER est proposé en tant que Président du CSR : il est élu à l’unanimité (91 votants – 90 exprimés – 88 pour – 2 contre) Un bureau est proposé : Denise SOULIER en tant que tré-sorière et Philippe DUCASSE en tant que secrétaire.

Fabrice ROZIER présente ses ob-jectifs : la pérennisation des em-plois du comité avec la mise en place d’un groupe de suivi, la re-cherche de financements pour la revue SpéléOc, la recentralisation de l’activité autour de celle des CDS et clubs, la défense de la décentralisation, … VII. Budget prévisionnel 2004 Thierry LARROQUE présente une proposition de budget prévi-sionnel. Il est approuvé à l’unani-mité (91 votants – 91 exprimés dont 91 pour). VIII. Site internet du CSR Le site internet du CSR a été mis en ligne lors de la semaine précé-dant le rassemblement régional. Pierre VENNARECCI fait une rapide présentation. IX. Election des vérificateurs aux comptes. Une seule candidature est dépo-sée, il s’agit de caroline AUDI-GIER, elle est élue à l’unanimité (91 votants – 90 exprimés dont 90 pour). X. Election des Grands Elec-teurs régionaux Le CSR Midi-Pyrénées doit être représenté par 9 grands électeurs. 10 personnes (9 grands électeurs et 1 suppléant) se présentent, elles sont élues à l’unanimité. Résultats des votes : 91 votants – 78 exprimés Sont élus avec 78 voix : Michel BOF, Franck BREHIER, Sylvain BOUTONNET, Joël DOAT, Isa-belle FOUQUET, Olivier GUE-RARD, Thierry LARROQUE, Michel SOULIER, Lionel THIERRY. Est élu avec 73 voix : Philippe BONNET. L’AG se termine vers 14h30. Projet de compte rendu réalisé par Delphine JACONELLI, validé par le Comité Directeur lors de sa réunion

Page 16 Numéro 103 Infos diverses

Situation actuelle La Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages siégeant en formation de protec-tion de la nature, réunie le 27 mai 2004, a donné un avis favorable au projet de création de la réserve naturelle souterraine de l’Ariège. Sur 14 votants, il n’y a eu qu’un seul avis défavorable celui du Co-mité Départemental de Spéléolo-gie de l’Ariège et aucune absten-tion. Conséquence de cet avis favora-ble L’approbation de ce projet et plus particulièrement de l’article 14 du

décret de création de la réserve met fortement en péril la pratique de la spéléologie dans ce départe-ment pour l’avenir. Rappelons que ce projet concerne 21 communes et 23 sites souter-rains nommés, soit un peu plus de 850 hectares mis en réserve. La réglementation envisagée se porte-ra donc également sur l’ensemble des parcelles définies, sur lesquel-les bien d’autres cavités que celles mentionnées dans le projet exis-tent. L’article 14 met aussi claire-ment en avant la règlementation de la prospection de surface.

Et maintenant ? Après cette phase de recueil d’avis de la commission des sites et des collectivités locales par le préfet, le dossier est transmis au ministre de l’écologie et du développement durable qui recueillera l’avis du conseil national de protection de la nature. La réserve pourra ensuite être créée par décret (en conseil d’état puisque tous les propriétai-res ne sont pas d’accord) Nous vous tiendrons informés de la suite de ce dossier.

Delphine Jaconelli Coordinatrice du CSR

L’article 14 du projet de créa-tion de la réserve : « L’accès aux grottes classées en réserve naturelle est réglementé. La pratique de la spéléologie ainsi que les prospections pour appro-fondir la connaissance et la topo-graphie des réseaux peuvent y être autorisées par le préfet, après avis

du comité consultatif et du conseil scientifique. Le gouffre du Grand Plagnol (commune de Saint-Girons), le gouffre des Caoujous et les cavités voisines (commune de Fougax-et-Barrineuf) ainsi que les parties de la grotte de Siech (commune de Saurat) actuellement utilisées

pour la découverte du milieu sou-terrain, restent d’accès libre à la spéléologie dans les conditions d’application des dispositions à l’article 9. L’accès aux sites d’hibernation et de reproduction des chauves-souris est réglementé selon les dispositions de l’article 7. »

Le Comité Régional de Spéléo-logie souhaite structurer et dy-namiser l'organisation de l'acti-vité descente de canyon en Mi-di-Pyrénées. Une première ré-union c'est déroulé le 25 juin 2004, regroupant les correspon-dants canyon des CDS 09,12, 31 et 65. A cette occasion les bases d'une organisation régio-nal c'est profilée. Mais suppor-

tée par seulement 4 personnes, une commission régionale ca-nyon est peu viable. Il a alors été décidé de recenser les prati-quants et les brevetés de des-cente de canyon dans les clubs du CSR F et d'organiser une nouvelle réunion le 23 novem-bre 2004 à 20h30 au siège du CSR. Cette réunion est ouverte à tous les pratiquant de des-

cente de canyon breveté ou pas de la région Midi Pyrénées. Alors si vous êtes un passionné de canyon vous devez venir. Pour toute information complé-mentaire n'hésitez pas à me contacter au 06 07 77 20 75 ou par mail : [email protected]

Réserve Naturelle Souterraine de l’Ariège, état d’avancement du projet Mise en péril de la pratique de la spéléologie

Commission Canyon

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La commune de Herran, sur la-quelle se développe le réseau Trombe-Henne Morte, a délibéré le 27 août dernier en se réservant le droit de faire payer aux victi-mes les frais de secours. Le CDS 31 a réagi en adressant un courrier au Conseil Munici-pal. Il y expose les raisons de son désaccord, annonce qu’il de-mande à la communauté spéléo de boycotter les hébergements gérés par la commune (Chalet de Paloumère et gîtes communaux) et le prie de revenir sur sa déci-sion. Pas de réponse à ce cour-rier…. A ce jour (6 oct.), l’arrêté n’est toujours pas affiché en mai-rie (???), il n’est donc pas appli-cable.

Pour mieux saisir l’origine de ces problèmes, il faut revenir en 2000 : suite au secours du Goueil dy Her, les communes de Herran et d’Arbas reçoivent la facture de l’entreprise réquisitionnée pour le pompage (60.000 Frs pour chacune d’elles). Les demandes de soutien des maires auprès des institutions nationales et départe-mentales restent vaines. Au bout d’un an et demi, c'est finalement la Communauté de Communes qui "aide" à payer les factures. Les maires comprennent qu'ils n'ont pas grand chose à espérer de la "solidarité nationale ou dé-partementale". Suite au secours à la grotte de Pène-Blanque (mai 2004), les Sapeurs Pompiers du 31 annon-cent au maire de Herran qu’ils enverront la facture (!!!). Ils pré-tendent, en effet, être sous la ré-quisition des gendarmes puisque le transport d’une victime décé-dée sort de leurs prérogatives ( !!!). La commune a déjà payé les frais de repas (environ 500€).

Pour ne pas aggraver la situation de la commune, les secouristes réquisitionnés du SSF décident de ne pas adresser de facture d’intervention. Celle-ci arriverait immanquablement sur le bureau de la mairie puisque aucune convention financière n’est en vigueur sur le département. Le maire de Herran comprend qu’il risque d’avoir à payer à l’a-venir pour chaque secours les frais du SDIS, les frais d’inten-dance et les réquisitions des pri-vés. Pour s’en protéger et ne pas se retrouver en grosse difficulté financière, comme lors de la ges-tion des factures du pompage en 2000, il prend - soutenu par son Conseil Municipal - l'arrêté auto-risé par le fameux article 54. Le maire d’Arbas a souhaité ren-contrer les spéléos avant d’en décider. Après avoir pris connaissance de la nouvelle « loi de modernisation de la sécurité civile », il décide de reporter sa décision. Le seul frein clairement identifié pour l’établissement d’une convention financière est le SDIS 31. Dans l’attente des décrets d’applications de cette nouvelle loi, rien n’empêche de commen-cer à travailler sur ce texte, sauf peut-être la mauvaise volonté d’une seule des parties concer-nées. Nous rencontrerons bientôt le sous-préfet, qui a reçu la copie du courrier du CDS au Conseil Municipal de Herran. Nous abor-derons avec lui tous ces problè-mes.

Un peu de pédagogie, à pré-sent :

Article 54, frais de se-

cours, loi de modernisation de la sécurité civile, … Pour mieux comprendre la « gratuité des se-cours en France » et les menaces qui pèsent sur elle, je pense qu’une petite leçon de droit fran-çais ne fera de mal à personne. Le principe de la gratuité des se-cours en France fut instauré le 11 mars 1733 par une ordonnance royale sous le règne de Louis XV dit « le Bien Aimé » (Ceci expli-que peut-être cela ?). Les révolu-tionnaires confirment par la loi du II frimaire an VII. Une première entrave à ce prin-cipe, vieux de 250 ans, est per-mise grâce à un article de la Loi Montagne (1985). Il ouvre le droit à un remboursement aux communes pour les secours de ski alpin et de ski de fond. Tout skieur se pointant sur un domaine skiable est là, c’est désormais inscrit sur les tables de la Loi, pour rapporter du pognon (beaucoup de préférence) mais surtout pas pour en coûter. Les touristes « pompe à fric » des stations de ski sont les premiers à

Les secours spéléos bientôt payant sur la Coume ???

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recevoir des factures de secours.

L’article 54 : Le 27 février 2002, lors de la der-nière session parlementaire du dernier gouvernement Jospin un article est amendé à la loi relative à la démocratie de proximité. C’est le désormais célèbre article 54 : « … les communes peuvent exiger des intéressés ou de leurs ayants droit une participation aux frais qu’elles ont engagés à l’occasion d’opérations de se-cours consécutives à la pratique de toute activité sportive ou de loisir…. ».

Pour le sénateur Faure, promoteur de cet amendement, l’objectif est d’aider les petites communes rurales au budget res-treint et de « responsabiliser » les pratiquants imprudents. Il feint de ne pas savoir que la quasi to-talité des frais de secours ne sont pas imputés aux communes, ni qu’aucune victime ne se met en péril parce que c’est gratuit. De nombreuses dérives consta-tées ou à venir :

Une partie du secours en montagne s’est aujourd’hui pri-vatisée. Suite à la Loi Montagne, le recours aux hélicoptères privés sur les domaines skiables a nette-ment augmenté. Et cela de façon parfois abusive : celui qui s’est écrasé à quelques mètres d’une gare de téléphérique à Flaine en 2002 aurait-il été utilisé sans cette loi ? Fut un temps où les pisteurs-secouristes chargeaient les blessés directement dans le téléphérique… Val d’Isère, l’une des communes les plus riches des Alpes est l’une des premières à avoir appliqué cette loi destinée à protéger les « petites communes rurales aux budgets restreints ». Soit le maire n’a pas saisi l’esprit de cette loi, soit l’argument avan-cé par le sénateur Faure était un leurre. A chacun de faire son choix…(Savoir que cette com-mune a un contrat avec le Se-

cours Aérien Français, une socié-té d’hélicoptère privée, apporte un premier élément de réponse.) Saluons le courage de Michel Charlet (Maire de Chamonix) qui refuse d’écouter le « chant des sirènes » et affirme sa volonté d’un secours public. Sur la rubrique « assurance », pas besoin de s’étendre. Chacun connaît l’équation : Coût moyen d’un secours en hausse = Prime d’assurance en hausse = Prati-quants aux faibles revenus moins ou plus du tout assurés. Le prati-quant insolvable sera tenté de se sortir seul d’une situation de dé-tresse. Il en résultera de possibles séquelles, une aggravation de son état physique et mental et une prise de risque accrue pour les secouristes. A l’inverse, le prati-quant « super assuré » n’hésitera pas à rentabiliser sa prime d’as-surance « J’ai payé (cher), j’y ai droit !!! ». Les appels aux se-

cours abusifs risquent de se mul-tiplier, donc les tarifs d’assurance augmenteront, donc… etc, etc. Mais au fait, pourquoi c’est la commune qui paye ?

C’est la Loi…Le maire est chargé d’assurer la sécurité sur le territoire de sa commune, ceci implique, entre autres, le soin « de faire cesser par la dis-tribution des secours nécessaires les accidents […] ; de pouvoir d’urgence à toutes mesures d’as-s is tance e t de secours ,… » (Article L. 2212-1 du code général des collectivités territo-riales). Certains secours « pour faire face à des risques de nature par-ticulière » nécessitent l’interven-tion de moyens matériels et hu-mains qui ne peuvent être assurés par la commune seule, le préfet met en œuvre un plan d’urgence comme prévu dans la loi du 22

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juillet1987. Le Plan de Secours Spéléo par exemple. Mais la res-ponsabilité et les frais de secours restent à la charge de la com-mune. Les services de secours public (CRS, gendarmes) sont totale-ment gratuits pour les victimes, car à la charge de l’Etat. Il existe un article de loi donnant la possi-bilité aux collectivités et aux éta-blissements publics de se faire rembourser par les communes la charge financière des opérations de secours. A l’écoute des propos tenus sur cette opportunité par le ministre de l’intérieur, lors des débats sur l’article 54 au Sénat, on ne peut qu’être inquiet : « Ces dispositions entraîneraient égale-ment la quasi obligation pour l’Etat d’appliquer les disposi-tions de l’article 13 de la loi du 22 juillet 1987. De ce fait les communes devraient rembourser les frais engagés pour les moyens mis à leur disposition pour les secours spécialisés. ». Oui, oui, vous avez bien lu « la quasi obli-gation »… Cela ressemble claire-ment à une première menace de facturer les secours publics. En réalité, la commune ne paye que pour les moyens privés ré-quisitionnés dans des cas excep-tionnels (transports, pompages, forages,…). Mobilisation des pratiquants :

Dès le printemps 2002, la revue « Montagnes Magazine » lance un cri d’alarme : La gratui-té des secours en montagne est menacée. Un collectif pour l’abrogation de l’article 54 se crée, regroupant diverses fédérations, associa-tions, syndicats de pro,… La FFS s’implique dans cette lutte. Les arguments des opposants sont clairs : La gratuité des se-cours est un élément essentiel de la solidarité et de l’unité natio-nale – Pour soulager les commu-nes, élargissons la solidarité au lieu d’accabler les victimes –

Certains pratiquants risquent de mettre en péril leur vie en tentant d’échapper aux secours – C’est une ouverture au secteur privé d’une mission de service public, dans laquelle rentabilité rimera avec perte de qualité – Augmen-tation des tarifs d’assurance, la sélection par le fric même dans les loisirs non payants… Le principe constitutionnel d’une loi égale pour tous et sur tout le territoire semble bafoué. Qu’il ait été secouru suite à un accident domestique ou à un accident spé-léo, par exemple, le citoyen sera traité différemment. Idem s’il est sur la commune A ou la com-mune B. Une pétition est lancée. Prés de 17 000 signatures sont recueillies pour un objectif initial de 10 000… L’espoir du « Rapport Pérès » :

Suite au vent de révolte concernant cet article, le minis-tère de l’Intérieur, commande au préfet Marcel Pérès un rapport sur la gratuité des secours. La session parlementaire de juillet 2004 modifiera si nécessaire l’ar-ticle controversé.

Après avoir rencontré des représentants de toutes les parties concernées, celui-ci rend son rap-port (185 pages). Il y propose en conclusion : L’abrogation de l’ar-ticle 54 – l’affirmation de la gra-tuité des secours – de modifier la loi de modernisation de la sécuri-té civile pour préciser que « toutes les opérations de secours sont financées par les SDIS » ou de créer un fond spécifique pour traiter les cas particuliers. - une participation aux frais engagés par les victimes uniquement à la suite d’une « imprudence carac-térisée […] notamment d’une méconnaissance avérée des rè-gles prudentielles de base ou des conditions dans lesquelles l’acti-vité doit être normalement exer-cée » Lors de la session parlementaire

de juillet 2004, l’article 54 est … confirmé. Le salut viendra peut-être de la loi de modernisation de la sécu-rité civile :

La loi de modernisation de la Sécurité Civile (L.2004-811) a été inscrite au journal offi-ciel du 17 août 2004. Son article 27 fixe de façon très claire la prise en charge financière des secours : « Les dépenses directe-ment imputables aux opérations de secours au sens des disposi-tions de l’article L.1424-2 du code général des collectivités territoriales sont prises en charge par le service départe-mental d’incendie et de secours.[…] Dans le cadre de ses compé-tences, la commune pourvoit aux dépenses relatives aux besoins immédiats des populations. L’E-tat prend à sa charge les dépen-ses afférentes à l’engagement des moyens publics et privés exté-rieurs au département lorsqu’ils ont été mobilisés par le représen-tant de l’Etat. … » Il apparaît donc que les commu-nes ne seront plus directement en charge de financer les secours sur leur territoire. Dès que les décrets d’application de cette loi seront parus, on peut imaginer que les maires seront soulagés et que l’article 54 sera devenu obsolète. Il ne reste plus qu’à attendre la parution des dé-crets. Sur des textes de loi anté-rieurs, certains ont mis beaucoup de temps à arriver, d’autres ne sont jamais parus… Espérons pour les futures victimes et pour les petites communes que ceux qui permettront l’application de l’article 27 de cette loi paraîtront sans tarder.

Laurent Maffre, Président du CDS 31

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Des spéléologues issus des 3 régions, Midi-Pyrénées, Aquitaine, et Languedoc-Roussillon participent à cette expédition