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cahier de prospective bancaire & financière BANQUE STRATÉGIE n° 303 Mai 2012 ISSN 0762-4077 Mensuel - 70 euros revue-banque.fr vEIllE STRATÉGIquE 30 Macroéconomie Le système financier joue-t-il un rôle face à croissance économique ? Franklin Allen, Université de Pennsylvanie (Wharton School) , et Pascal de Lima, Altran Financial Services, Sciences Po Paris 3 doSSIER Réduire le risque : la nouvelle obsession Les décisions prises pour réduire les risques à l’échelle de la sphère financière n’atteignent pas toujours leur but et font même parfois émerger de nouveaux risques. L’économie pâtit de ces incohérences, ainsi que les banques elles-mêmes. Pour ces établissements, la gestion des risques devient plus complexe, ne serait-ce qu’en raison de l’inflation de textes qui renforce le risque de non-conformité. 4 Sommaire En bREf 38 La vie des affaires En partenariat avec

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cahier de prospective bancaire & financière

BANQUE STRATÉGIEn° 303

Mai 2012

ISSN 0762-4077Mensuel - 70 eurosrevue-banque.fr

vEIllE STRATÉGIquE

30 Macroéconomie Le système financier joue-t-il un rôle face à croissance économique ? Franklin Allen, Université de Pennsylvanie (Wharton School), et Pascal de Lima, Altran Financial Services, Sciences Po Paris

3 doSSIER

Réduire le risque : la nouvelle obsession

Les décisions prises pour réduire les risques à l’échelle de la sphère financière n’atteignent pas toujours leur but et font même parfois émerger de nouveaux risques. L’économie pâtit de ces incohérences, ainsi que les banques elles-mêmes. Pour ces établissements, la gestion des risques devient plus complexe, ne serait-ce qu’en raison de l’inflation de textes qui renforce le risque de non-conformité.

4 Sommaire

En bREf

38 La vie des affaires

En partenariat avec

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Banque Stratégie n° 303 mai 2012

18, rue La Fayette 75009 ParisFax : 01 48 24 12 97www.revue-banque.fr

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La reproduction totale ou partielle des articles publiés dans Banque & Stratégie, sans accord écrit de la société Revue Banque SARL, est inter-dite conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

&BANQUE STRATÉGIE

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Directeur de la publication : Valérie Ohannessian

Secrétaire général : Pierre Coustols

Rédacteur en chef : Élisabeth Coulomb

Rédacteurs : Sophie Gauvent (54 02) ; Séverine Leboucher (54 15) ;

Annick Masounave (54 14)

Secrétariat de rédaction : 1er SR, Alain de Seze (54 17) ; Christine Hauvette (54 10).

Maquette : 1er maquettiste, Emmanuel Gonzalez (54 12) ; Alexandra Démétriadis (54 18)

Conception graphique : Rampazzo & Associés

Pour nous contacter, devant chaque numéro, ajouter l’indicatif 01 48 00.

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ISSN 0762-4077/CPPAP 0616 I 84975 - Imprimé à Pulnoy (54) par SPEI - Dépôt légal 2e trimestre 2012.

Réduire le risque : la nouvelle obsession

Au lendemain des élections présidentielles françaises, les banques craignent de nouvelles décisions visant à réduire les risques que présente la sphère financière pour la stabilité économique. Les activités de banque de détail et de BFI devront-elles divorcer ? Cela réduirait le caractère systémique des établissements. Jean-Pierre Mustier (UniCredit) propose une alternative à cette idée de séparation, qu’il rejette tout en reconnaissant le besoin de sécurité éprouvé par le corps social.Beaucoup a déjà été fait pour réduire les risques bancaires. Avant d’aller plus loin, une analyse des conséquences des récentes régulations est indispensable. Or, dans bien des cas, la recherche de sécurité entraîne d’importants inconvénients. Elle menace la principale activité bancaire qui consiste à financer l’économie, comme l’explique le directeur des risques de la BRED Banque Populaire, Stéphane Mangiavacca. Elle induit également de nouveaux risques : la chasse au risque de contrepartie peut créer un risque de liquidité, selon Elsa Sitruk et Stéphane Kourganoff (Ester). Pire encore, le risque est reporté sur les entreprises clientes des banques qui pourraient donc bien devenir un maillon du risque systémique. Autre paradoxe, souligné cette fois par Régis Castelin d’Audisoft Consultants : le ratio de liquidité

LCR de Bâle III pousse les banques à acheter des obligations souveraines, elles-mêmes non dénuées de risques pour la solvabilité des établissements. Pas facile donc pour les banques de gérer leurs risques de façon globale. Un banquier parle même de « grand écart ».Les assureurs eux aussi sont victimes des incohérences de la régulation : la VaR (Value at Risk) imposée par Solvabilité 2 n’est pas adaptée à leur activité. Pire, elle vient gêner le recours à certaines techniques de couverture du risque, comme le souligne Philippe Foulquier, professeur à l’Edhec.La multiplication des réglementations a généré un nouveau risque à l’échelle des banques : la non-conformité. Ne pas respecter les nombreux textes officiels qui s’appliquent aux banques fait encourir aux établissements des amendes et une dégradation de leur image.Quant à la crise, elle rend le risque opérationnel plus sensible. Par exemple, jamais les positions de Jérôme Kerviel – dont le procès en appel s’ouvre le mois prochain – n’auraient été aussi perdantes en période de calme sur les marchés financiers.Les établissements financiers sont enjoints de cerner l’ensemble de ces risques dont la gestion demande des efforts croissants, d’où la valorisation des fonctions risques qui sont de plus en plus étoffées.

Dossier

Dossier réalisé par Sophie Gauvent

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Banque Stratégie n° 303 mai 2012

Sommaire

Réduire le risque : la nouvelle obsession

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5 Économie Concilier règles prudentielles et financement des entreprises Jean-Pierre Mustier, UniCredit

9 Cadre réglementaire Les paradoxes de bâle III Lionel Castelin, Audisoft Consultants, IEP de Strasbourg

12 Risque systémique Du bon équilibre entre risque de contrepartie et risque de liquidité Stéphane Kourganoff et Elsa Sitruk, ESTER

14 Direction des risques La bReD, satisfaite de ses choix prudents Stéphane Mangiavacca, BRED Banque Populaire

17 Risque de non-conformité Les banques peuvent-elles être exemplaires ? Valérie Hauser, Audisoft Consultants

21 Outil de mesure Les dix péchés capitaux de la Value at Risk Philippe Foulquier et Alexandre Le Maistre, Edhec Business School

24 Risque opérationnel Une remise en cause permanente Jean-Paul Chaouloff et Gaël Robic, Audisoft Consultants

26 Les meilleures pratiques L’élite des directeurs des risques Valérie Villafranca et Éric Jeanne, Accenture

28 Gestion d’actifs Les fonds de pensions face aux risques de marché Sylvain Favre Gilly, BlackRock France

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Concilier règles prudentielles et financement des entreprises

En voulant réduire le risque, les régulateurs mettent en danger le financement de l’économie. Jean-Pierre Mustier propose aux banques et aux régulateurs de changer de stratégie, pour préserver à la fois les entreprises et la profitabilité des établissements financiers.*

insupportable pour un pays. Direc-tement et indirectement, ils contrai-gnent aussi la taille de bilan des banques, même si nous ne sommes certainement pas encore à la cible. À titre d’exemple, les plus grosses ban-ques françaises ont encore aujourd’hui des tailles de bilan du même ordre de grandeur que la dette totale de l’Italie, entre 1 et 2 trillions d’euros, représentant trente fois leurs fonds propres.

DeS RègLeS toUjoURS MoUVAnteS

Il est donc probable que l’environ-nement réglementaire bancaire conti-nue d’évoluer, vers toujours plus de fonds propres et moins de bilan. Si ces changements sont nécessaires et probablement inévitables, il convient néanmoins de mesurer leurs consé-quences pour les banques et leurs clients. Tentons d’en analyser quel-ques-unes.

1. La procyclicité et l’offre de créditUne partie des mesures mises en

place par les régulateurs, notamment celles dites « de Bâle », permettent d’avoir un lien beaucoup plus fort entre capital et profil de risques, mais elles entraînent néanmoins une certaine procyclicité des besoins de fonds pro-pres des banques. Au creux du cycle,

très forte hausse de la profitabilité des banques jusqu’à 2007. Les retours sur fonds propres très élevés, sou-vent au-delà de 20 %, se sont avérés impossibles à tenir dans le temps : pourquoi les banques, même avec des bilans à très fort levier, seraient-elles structurellement beaucoup plus profitables que le reste de l’industrie sur le long terme ?

Mais on oublie souvent que cette profitabilité hors norme des banques a fortement bénéficié aussi à leurs clients, grâce à des prêts abondants et à très faible coût, les banques uti-lisant les profits de leurs activités de marché, pour financer la croissance de leurs activités de crédit, beaucoup moins profitables.

Ces « crises » récentes ont entraîné une révision profonde de l’approche des risques par les banques et leurs régulateurs.

Les régulateurs ont naturellement demandé plus de fonds propres aux banques, le coût social et financier d’une grosse faillite bancaire étant

L a crise de l’immobilier améri-cain dite des subprime, à partir de la mi-2007, puis la faillite

de la banque Lehman l’année sui-vante ont été les catalyseurs de la « crise bancaire ». L’amélioration de 2009 a pu faire croire que l’in-dustrie financière retournerait à la situation d’avant-crise, espoir déçu par l’évolution de la situation bud-gétaire des États notamment de la zone euro.

Après l’hypercroissance et l’hyper-profitabilité des années 1990 à 2007, « l’hyperpériode », le monde bancaire d’aujourd’hui, sous la pression des régulateurs et des marchés, est engagé non plus dans une crise, mais dans une évolution structurelle profonde, qui sera longue et difficile.

Une lecture a posteriori est toujours facile : durant cette « hyperpériode », une liquidité abondante et très peu chère ainsi que le développement des marchés de capitaux et de dérivés ont permis une croissance très importante des bilans bancaires, entraînant une

Jean-Pierre Mustier

Directeur général adjoint, en charge de la banque de financement et d’investissement

UniCredit

Économie

* Des extraits de ce texte ont été publiés dans Revue Banque n° 748, « Pour que les banques continuent de financer l’économie », p. 38.

Dossier RÉDUIRe LeS RISqUeS : LA noUVeLLe obSeSSIon

Banque Stratégie n° 303 mai 2012

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les nouveaux modèles de Bâle, mais aussi les demandes spécifiques des régulateurs – par exemple les ratios imposés l’an dernier par l’Autorité bancaire européenne (ABE) – forcent les banques, au pire moment, à aug-menter leurs fonds propres. Celles-ci en retour, comme nous l’avons vu au quatrième trimestre de l’an dernier, sont amenées à contrôler leur offre de crédit pour limiter leurs besoins supplémentaires de capital. La charge en fonds propres réglementaires aug-mentant aussi en fonction de la dégra-dation de la notation des clients, elles seront amenées à facturer les crédits plus chers aux entreprises les moins bien notées, souvent des PME.

Les grandes entreprises, qui ont accès aux marchés de capitaux pour-ront trouver des alternatives au finan-cement bancaire via des émissions obligataires par exemple, mais les PME n’auront pas d’autre choix que de se refinancer auprès de leurs banques.

En résumé, si la nouvelle régle-mentation réduit le risque de faillite bancaire en imposant des ratios de fonds propres plus durs, son carac-tère procyclique a néanmoins pour conséquence indirecte de réduire et de renchérir l’offre de crédit au pire moment pour les clients, et notam-ment pour ceux qui n’ont qu’un accès limité aux marchés de capitaux, c’est-à-dire les PME.

2. La procyclicité et le coût de la liquiditéAu-delà des fonds propres, le refi-

nancement par les banques de leur position de liquidité est probable-ment l’enjeu le plus important. Or les coûts de financement des ban-ques ont augmenté de manière très importante l’an dernier. Cet effet a été accru ces derniers mois par le changement de perception de la solvabilité des États, suite aux pro-blèmes de certains, dont les impacts ont été très probablement augmentés par les stress-tests très procycliques de l’ABE prenant en compte, sinon des défauts, du moins des dégradations très importantes du risque de crédit de ces souverains européens. Les com-mentaires alarmistes du FMI de la fin de l’année dernière sur le même sujet ont ajouté à la procyclicité un risque supplémentaire d’autoréalisation.

Ainsi, le coût de financement d’une banque devient encore plus procycli-que et très lié à celui de son souverain, et ce coût doit à terme être passé par les banques à leurs clients.

Il s’ensuit de nombreuses consé-quences pour les clients :

une augmentation doublement −procyclique du coût des crédits, liée à la notation du client (voir supra) et aussi à l’augmentation du coût de refinancement de sa banque ;

une perte de compétitivité pour les −entreprises domiciliées dans un pays dont le coût de refinancement aug-mente, comparé à celui d’un compé-titeur de l’autre côté de la frontière, mais dans un pays moins impacté. Dans la zone euro, où il ne peut pas y avoir d’ajustement via un change flottant, cette perte de compétitivité est bien réelle.

Là encore, les grandes entrepri-ses, dont certaines se refinancent aujourd’hui moins cher que leurs banques, pourront amortir cette aug-mentation du coût de la liquidité grâce aux marchés de capitaux en émettant des obligations. Mais les PME, elles, n’ont pas cette chance et subiront directement une telle aug-mentation.

3. Une augmentation structurelle du coût de la liquiditéLe régulateur, en affirmant certai-

nement à juste titre une rupture du soutien implicite d’un État à ses ban-ques, a très fortement réduit l’appétit des investisseurs pour les obligations bancaires non sécurisées. En consé-quence, les banques ont été amenées à utiliser des produits alternatifs (obli-gations foncières ou équivalentes, emprunts collatéralisés auprès de tiers ou en banque centrale) qui subordon-nent leur dette et entraînent des coûts de financements plus élevés.

D’autre part, la réglementation de Bâle va introduire des ratios de liquidité d’ici quelques années. Ces derniers vont réduire la capacité de prise de risque de transformation pour les banques et donc augmen-ter le coût de la liquidité longue pour les clients.

Il est difficile aujourd’hui de voir ce qui peut inverser cette tendance, et il est très probable que le coût de finan-

cement des banques demeure structu-rellement élevé, et par là même le coût de financement de leurs clients.

4. Une offre bancaire plus domestiqueLes régulateurs européens, natu-

rellement soucieux de protéger les déposants de leur pays et d’alléger le coût pour le contribuable d’une faillite bancaire, ont développé des approches très domestiques, pour préserver fonds propres et liquidité à l’intérieur de leurs frontières. En l’ab-sence d’un vrai régulateur européen, et probablement aussi d’une garan-tie des dépôts au niveau européen et non pas domestique, les banques sont amenées à se repositionner sur leur marché domestique. Si, à court terme, ceci peut être vu comme un avantage pour soutenir leur économie nationale, à moyen terme, ceci réduira mécaniquement la compétitivité de l’offre pour leurs clients.

5. Une baisse structurelle de la profitabilité des banquesCes évolutions – augmentation

des besoins en fonds propres des banques, diminution de leur bilan, augmentation du coût de la liqui-dité – entraînent une baisse struc-turelle de leur profitabilité. Le mar-ché ne s’y trompe pas, même si les valorisations actuelles peuvent être vues comme anormalement dépré-ciées, les banques traitant à des décotes importantes de leur valeur nette d’actifs. Mais ceci signifie que les investisseurs pensent que les banques ne pourront pas, dans un avenir de moyen terme, avoir une profitabilité couvrant le coût de leur capital. Les levées de capital seront plus difficiles à réaliser, le capital sera plus cher et, in fine, les banques devront passer ces coûts à leurs clients.

Une AMÉLIoRAtIon eSt PoSSIbLe

La situation est donc pour le moins inquiétante. Quelles solutions peu-vent être considérées pour améliorer les conditions de refinancement des clients des banques ? Il s’agit d’abord de gagner du temps pour mettre en

Banque Stratégie n° 303 mai 2012

Dossier RÉDUIRe LeS RISqUeS : LA noUVeLLe obSeSSIon

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38 Banque Stratégie n° 303 mai 2012

Risque opérationnel

La leçon kerviel

Le mois prochain va s’ouvrir le procès en appel de Jérôme Kerviel. Cet ancien trader n’a détourné aucune somme d’argent, mais il a fraudé le système de contrôle interne de la Société Générale afin de dissimuler ses positions qui entraînaient une prise de risque démesurée pour la banque.Même si, en première instance en octobre 2010, le trader a été jugé seul responsable de la perte de 4,9 milliards d’euros, cela n’a pas empêché les établissements bancaires de tirer des leçons de cette fraude géante. D’abord, la crise favorise ce type d’accident : « En période de crise, les incidents de risque opérationnel peuvent prendre de l’ampleur, note Stéphane Mangiavacca, directeur des risques de la BRED. Selon les informations publiques disponibles, sans la forte volatilité des marchés liée à la crise, le débouclement des positions de Kerviel n’aurait jamais été aussi perdant. »De plus, l’affaire Kerviel a été l’occasion d’une introspection généralisée. « Comme tous les établissements, la BRED a analysé ses procédures internes au regard des risques de fraude évoqués dans le rapport Lagarde publié à la suite de l’affaire Kerviel, pour s’assurer que les contrôles étaient efficaces en la matière et en renforcer la formalisation, poursuit le banquier. Ce rapport a été riche d’enseignements. »Cela n’a toutefois pas mis fin au rogue trading 1, comme l’a démontré Kweku Adoboli, surnommé « le Kerviel d’UBS » et qui aurait fait perdre près de 2 mil-liards de dollars à la banque suisse en septembre 2011. Un amateur, à côté du Français qui doit rembourser près de 5 milliards d’euros à Société Générale. C’est cette peine que le trader va contester devant les tribunaux. S. g.

1. Le rogue trader est un opérateur de marché rebelle.

Banque Centrale Européenne

La LtrO sur la sellette

Où sont passés les 1 000 milliards d’euros prêtés par la BCE aux banques européennes, au taux défiant toute concurrence de 1 % ? Cette opération, baptisée LTRO (Long Term Refinancing Operation) car son échéance est à trois ans, soulève des interrogations. Selon Les Échos du 9 mai, Michel Barnier chercherait à mobiliser Mario Draghi (président de la BCE) et Andrea Enria (président de l’EBA) sur la question de l’usage qu’ont fait les banques de cette somme pharaonique. Selon un banquier, « cet argent a été peu utilisé pour prêter aux acteurs économiques, car la demande est faible ; une petite partie a servi à l’achat de bons du Trésor, mais l’essentiel de l’argent est à la BCE. Nous l’empruntons à 1 % et nous le plaçons à 0,25 %. Ces sommes nous étant prêtées à long terme, les autres ins-titutions financières, notamment américaines, nous font de nouveau confiance. Nous avons de nouveau des dépôts en dollars et pas seulement à court terme. »Aussi, les rumeurs selon lesquelles les banques souhaiteraient rembour-ser cet argent de façon anticipée seraient infondées. S. g.

Fonds monétaire

Les encours se redressent

L’offensive menée par les banques pour capter les dépôts des entreprises et des particuliers a contribué à réduire les encours des fonds monétaires entre mi-2009 et fin 2011. La chute a été de 129 milliards, laissant le niveau des encours à 782 milliards, selon les chiffres de Morningstar. Depuis début 2012, la situation semble changer, les mois de janvier, février et mars ayant donné lieu à des collectes importantes : 25 milliards d’euros environ, ce qui correspond à une hausse de 8,6 %, ramenant les encours à 849 milliards d’euros.Pourtant, les banques tentent toujours de séduire les détenteurs de liqui-dités. De plus, les rendements offerts par le monétaire demeurent faibles et la tentation est grande de porter son épargne vers les maturités plus longues, notamment vers les obligations émises par les entreprises. Alors comment expliquer le redressement des encours du monétaire ? « La reprise du marché actions cet hiver a incité les institutionnels à se séparer de nombreux titres en réalisant une plus-value, relate Jean-François Bay, directeur de Morningstar. Avant de replacer ces liquidités à long terme, ils choisissent des positions d’attente. » Ils s’orientent donc vers les fonds monétaires, mais aussi vers des produits d’épargne bancaires. La concurrence est rude entre ces deux catégories de placement. Le monétaire met en avant sa liquidité quotidienne, qui fait de lui un placement mobilisable à tout moment.Malgré cette qualité, la reprise du monétaire semble provisoire : les pla-cements d’attente vont rapidement s’investir sur d’autres supports, plus rémunérateurs. S. g.

En brefLa vie des affaires

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BANQUE STRATÉGIEn° 295

Septembre 2011

ISSN 0762-4077Mensuel - 70 eurosrevue-banque.fr

vEIllE STRATÉGIquE

28 Banque de détail Le moniteur des ventes : pour faciliter la conversion

à une culture « relation-client » Yves Negro, Université Université Jean Moulin Lyon 3

doSSIER

les institutions financières internationales se réinventent

Qu’elles aient pour vocation le financement du développement ou le maintien de la stabilité mondiale, les institutions financières internationales sont, avec la crise, sur le devant de la scène. Appréciées dans leur rôle de pompiers, elles essuient en revanche des critiques sur leur incapacité à prévenir la crise et résorber les déséquilibres macrofinanciers. Depuis leur création, elles ne cessent pourtant de se réinventer.

4 Sommaire

En bREf

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