photographers...en prenant ces photos d’instants de vie elle veut capturer sa réalité et pour...

16
DOSSIER DE MÉDIATION 30 Under 30 Women Photographers 13 décembre 2018 - 6 janvier 2019 © Maria Mavropoulou

Upload: others

Post on 09-Jul-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Dossier De MéDiation

30 Under 30

Women Photographers

13 décembre 2018 - 6 janvier 2019

© M

aria

Mav

ropo

ulou

© Solène Ballesta

Ce dossier de médiation propose un parcours guidé de l’exposition «30 Under 30 Women Photographers» à la Maison de la Photographie de Lille

du 13 décembre 2018 au 6 janvier 2019 en partenariat avec Artpil.Ce dossier propose une lecture du travail des différentes photographes présentées.

Il est a déstination des visiteurs et des médiateurs.

Photographes :

Ekaterina Anchevskaya, Solène Ballesta, Anna Bardaka, Sarah Blesener, Angélique Boissière, Catherine Canac-Marquis, Oyku Canli, Julia de Cooker,

Weronika Cyganik, Tania Franco Klein, Audrey Gagnaire, Maria Gutu, Emma Howells, Christina Kougioumtsidou, Ksenia Kuleshova, Maéva Lecoq, Maria Mavropoulou, Tamara Merino, Brittainy Newman, Stefania Orfanidou,

Katia Repina, Sara Rinaldi, Flavia Rossi, Ranita Roy, Valentina de Santis, Gaia Squarci, Kamila Stepien, Kasia Strek, Margaux Tillier, Meg Vogel.

La Maison de la Photographie est d’abord une association, l’Atelier de la Photo, fondée en 1997, elle se fixe pour mission de promouvoir les activités liées à la photographie, que ce soit à l’échelle locale comme à l’occasion d’échanges internationaux. Le travail principal de l’association est le festival annuel des Transpho-tographiques qui accueille une succession d’expositions et propose des rencontres et des stages pratiques pendant les mois de printemps et d’été, qui rencontre un franc succès

En parallèle, l’Atelier de la Photo a souhaité entretenir une réflexion et organiser des événements tout au long de l’année. Et c’est en 2003, qu’il se dote d’un espace d’exposition permanent : la Maison de la Photographie. Il s’agit d’une ancienne usine à papier réhabilitée. Grâce à l’annuaire Ravet-Anceau, il a été possible de savoir qui avait précédemment occupé les lieux : un blanchisseur et un ouvrier des chemins de fer. L’annuaire signale également l’existence d’un Office Général du Papier, rue Frémy, de 1933 à 1973.

Après 15 ans d’abandon, c’est le directeur de l’association Olivier Spillebout qui habite la rue Frémy depuis quelques années qui décide d’aménager dans la vieille usine en 1997 et décide tout naturellement de tirer profit du potentiel du lieu pour en faire une salle d’exposition.

La maison de la photographie

ARTPIL & Matthew Hong

ARTPIL / Prescription .074 © Vivian Maier Lia Rodrigues Darren Almond Sou Fujimoto Kasia Fudakowski Gustavo Pérez Monzón

Avec un regard porté sur les arts moderns et contemporains, ARTPIL partage des histoires, des événements, des rencontres avec des artistes issues de tous types de disciplines. En restant en lien avec des musées, des galleries, des agences ou des organisations ARTPIL est une plateforme d’échange et de découvertes artistiques. Matthew Hong est le créateur, éditeur et directeur artistique d’ARTPIL. Il est également le commissaire de l’exposition 30 Under 30 Women Photographers. Également poète, son travail inclus les oeuvres I, Faust, Cities & Dust et Exit Orpheus. Des extraits de ses livres ont été publié dans des Arcade, American Aesthetic Journal, Don’t Take Pictures, Pixel Press, et des lectures pérformées ont eu lieu à The Artists’ Quarter, KFAI Radio, The Loft, The Loring Café, Bar + Playhouse, and Walker Art Center.

30 Under 30Women Photographers

© Benjamin Chauchard

La Maison de la Photographie et Artpil présentent une exposition inédite de jeunes femmes photographes du monde entier, et offre leurs visions, dans un milieu traditionnellement dominé par les hommes, à travers des portraits, des arrêts sur images du quotidien, des paysages, des photos d’art et d’ar-chitecture, de mode ou même encore de guerre.

En photographie, la place traditionnelle des femmes est devant l’objectif. Lors des salons photos la plupart des visiteurs qui passeront devant vous sont des hommes, munis de leurs appareils photo accrochés au cou; tandis que les mannequins posant devant chaque stand, sont principalement des femmes et des jeunes filles. Regardez n’importe quelle publicité pour un nouvel appareil photo, vous verrez généralement le kit dissimulé par une main masculine, avec l’image d’une jeune femme visible à travers l’objectif comme si l’appareil photo était toujours censé appartenir à un homme. La photographie, que nous aimions l’ad-mettre ou non, est généralement une arène dominée par les hommes, où «regarder» est un acte masculin et le sujet est féminin. Elles y jouent le rôle de «regardé» et d’admiré, principalement pour leur apparence physique.

On pourrait dire que regarder le travail de 30 femmes photographes est une «discrimination po-sitive», que vous considériez ou non leur travail comme étant intrinsèquement «féminin» ou féminin - ou simplement humain. Les femmes ici photographient des hommes, des femmes, des animaux, des paysages, des objets - et même elles-mêmes, ce qui, dans les cas où le travail de photographe est mis en doute, peut être encore plus problématique. L’autoportrait féminin est un genre en soi; et avec l’avènement des ap-pareils photo numériques, l’accès au traitement informatique et au partage de photos, de plus en plus de femmes ordinaires se lancent dans la quête de se représenter elles-mêmes, dans des images qui perpétuent la notion de sujet féminisé, et d’autre part défier les règles du positionnement traditionnel en tirant les ficelles vers leur propre représentation visuelle.

Les photographies sont imprimées sur papier Epson puis punaisées ou encadrées. Une partie des oeuvres a été imprimé sur dibond par notre partenaire le Labo JJ. Micheli. Les formats sont différents pour donner de la texture à l’exposition et permettre d’accrocher quatre oeuvres par photographes sans qu’elles soient trop proche.

Sarah Blesener

Sarah se passionne pour la photographie quand elle réalise sa capa-cité de retranscrire les émotions de la personne photographiée. La première personne qu’elle capture est sa grande sœur, atteinte de trouble alimentaire. Les images traduisent sa vulnérabilité. Passionnée par la littérature, elle dé-couvre ce jour-là la photographie comme un moyen de raconter visuellement une histoire. L’aide aux personnes dans le besoin est un principe qui l’anime beaucoup, comme le montre son parcours. Au cours de sa scolarité, elle travaille également en tant que photographe au service de l’organi-sation Healing Haïti consacrée à la reconstruction du pays depuis le tremblement du pays de 2010. Elle mène différents projets comme celui avec les Etats-Unis sur le thème du rapport entre l’Etat et les adoles-cents. A travers cette mission, Sarah souhaite ouvrir le dialogue sur les générations américaines futures; «Comment les jeunes répondent à notre société contemporaine, qui ne cesse de changer et qui influe sur leurs systèmes de croyances ?» Elle photographie des jeunes dans des clubs et des camps à travers les Etats Unis, réfléchissant à la “transmission” des valeurs et du patriotisme, à la signification “d’être américain”, “america first”...Ces photographies interroge sur la place des armes et ce que devient le “jeu” de la guerre, avec notamment une de ses séries qui s’appelle “Toy soldiers”.

Katia Repina

Katia Repina est une photographe documentaire, vidéaste et artiste visuel. Elle est une des membres du collectif Brooklyn Filmmakers. Elle travaille sur des projets documentaires qui se concentrent sur des histoires intimes et mettent en avant les questions de genre, d’identité et de la sexualité. Ces quatres portraits de femmes s’opposent au travers des couleurs, des situations, des sujets. C’est la représentation de quatres histoires différentes au travers d’un instant “volé”. Elles détournent le regards, ne prennent pas la pause, ignore le spectateur : c’est presque un acte de voyeurisme commandité par la pho-tographe. On assiste à un moment de leur quotidien, leur histoire brute, sans filtre : la photographie n’a pas vocation à embellir ses sujets mais à les livrer telles qu’elles sont à ce moment donné. La question autours du portrait surgit : la photographe est maître de ce qu’elle montre, sous quels angles, quel parti pris?

Audrey Gagnaire

Audrey Gagnaire, photographe française de 24 ans, utilise la peur de l’oubli, de perdre ses souvenirs. En prenant ces photos d’instants de vie elle veut capturer sa réalité et pour garder une trace éternelle de ce qui fut. Cette artiste suis son inspiration en accord avec l’atmosphère qu’elle capture de certains lieux. Ses modèles photos sont souvent ses amies proches mais elle s’attache davantage à l’environnement de son sujet qu’à son sujet lui-meme. Audrey refuse la mise en scène de ses sujets, elle aime la spontanéité, que ses photos reflètent de réels instants de vie. Elle est très attachée aux nuances de couleurs et ne fait pas de photos en noir et blanc. Elle prend les photos avec son smartphone.

Angélique Boissière

Modèle au début de sa carrière, elle se passionne pour la photo et passe de l’autre côté de l’objectif. Cela fait 4 ans qu’Angélique Boissière capture principalement des portraits sur les côtes bretonnes et normandes. On reconnaît ses images par la nudité, le noir et blanc ainsi que le grain. Ces deux dernières caractéristiques sont en effet typiques des photos argentiques qu’elle réalise. Angélique Boissière préfère le contraste à la couleur. Le noir et blanc donne un caractère indémodable et une dimension nostalgique à ses images. Sa technique est d’autant plus intéressante qu’elle utilise comme seule lumière la lumière naturelle. Pas d’éclairage artificiel, ni même de réflecteur. Même si la nudité est une des caractéristiques principales de ses photos, ce n’est pas ce qui importe pour la photographe. Angélique Boissière s’intéresse aux visages (Gros Plan, netteté uniquement sur le visage). La nudité n’est là que pour les mettre en valeur et traduit une certaine intemporalité par l’absence d’habits et d’accessoires. Les portraits ne présentent pas la femme comme objet de désir, offerte au spectateur. Elle travaille sur les points de vues/la position des corps : parfois de dos (caché), recroquevillé, il n’y a pas de volonté d’exposer le corps sous son meilleur jour pour le rendre attrayant. Parfois le corps épouse le décors, ne ressort que par sa matière, comme s’il voulait se fondre dans la photo. Ce qui interroge sur les habitudes du portrait, que l’on définit par : représentation, d’après un mo-dèle réel, d’un être (surtout d’un être animé) par un artiste qui s’attache à en reproduire ou à en interpréter les traits et expressions caractéristiques. Ou bien, sans autre précision, un portrait est l’image d’une per-sonne. L’artiste a donc tout loisir de choisir ces expressions caractéristiques, représentatifs de la personne : le regard féminin peut-il influer sur ce choix? Choix qui n’enlève pas son côté épuré, graphique et presque à destination d’un magazine de mode.

Weronika Cyganik

Weronika Cyganik reçoit plusieurs prix dans son pays en 2017. Par exemple, elle fait partie des gagnants de la 4ème édition de DEBUTS (2017), programme qui met en avant les photographes polonais émergents, qui a notamment été exposée ici, à la Maison de la Photographie. Elle fait également de nombreuses expositions en Pologne. Elle photographie sa vie et ses voyages de façon spontanée mais produit également des images qui illustrent des problèmes sociologiques. Elle joue avec la matière, les formes et l’espace. A travers son der-nier projet, elle assemble des photographies prises dans son quotidien pour créer une histoire. Utilisant le vide et des objets choisis au hasard. On aperçoit peu de personne sur ses photographie, ou alors qui n’ont pas vocation à être le sujet en tant que personne même, mais plus autours des formes et des situations qu’elles provoquent.

Ranita Roy

En tant que photojournaliste freelance, elle a effectué plusieurs projets documentaires : sur le système d’irrigation dans l’Ouest du Bengale, sur la question environnementale des inondations qui ont affecté des zones géographiques, sur les femmes dans la culture indienne.... Elle se concentre sur un endroit, sur des personnes dans des situa-tions exacerbées qui mettent en évidence un aspect de ce qu’ils sont. Son travail démontre un sentiment de défi et de fermeté. Ranita Roy est à la recherche de mystère, de surprise, et d’humour.Elle aime inventer une histoire à partir de la réalité qu’elle croise dans la rue, jouant avec l’ombre et la lumière : “si vous sortez dans la rue avec un appareil photo, je vous jure que vous ne pourrez pas arrêter de cliquer”. Le travail de Ranita Roy a été récompensé plusieurs fois : sélectionnée parmi les 10 finalistes de l’International Women Photographer Award 2017, une mention honorable au Marilyn Stafford FotoRe-portage Award et gagnante de la catégorie « changement climatique » à l’UNESCO.

Ksenia Kuleshova

Ksenia Kuleshova est une photographe russe passionnée par les per-sonnes et la force de leurs caractères, ainsi que la vie, l’amour, les esthétiques de beauté, l’art et le voyage. Elle travaille à son projet sur l’Abkhazie depuis le début de ses études. L’Abkhazie est une région officielle de Géorgie qui a connu dans les années 1990 une violente guerre civile entre l’armée de Géorgie et les rebelles appuyés par la Russie. Le conflit reste latent et, à ce jour, seuls le Nicaragua, le Venezuela, Nauru et la Russie ont reconnu l’indépen-dance de l’Abkhazie. « C’est un endroit qui n’apparaît pas sur la carte du monde. Les gens vivent dans une bulle, en es-sayant d’exister dans cette incertitude, au sein d’un système qui n’a pas d’avenir et qui n’en cherche pas. J’ai trouvé que toutes les questions politiques et sociales qui en découlent étaient intéressantes. » Mais Ksenia Kuleshova ne voulait pas montrer les difficultés évidentes auxquelles sont confrontés les habitants de la région : les bâtiments détruits, les conséquences de la guerre. « Je voulais trouver l’âme de cette région », explique-t-elle. Elle s’est laissée porter par les relations qu’elle avait nouées. « J’ai suivi mon instinct et fait confiance aux gens qui m’avaient fait confiance », explique-t-elle. « J’ai demandé aux gens de me montrer leurs endroits préférés et de m’emmener à des événements qu’ils trouvaient importants. » Elle immortalise ces instants d’un monde inconnu, suspendu hors du temps et de l’espace, dans l’intimité de ceux qu’elle a rencontrée.

Margaux Tillier

La photographie est pour Margaux Tillier une façon de capturer la sensibilité, la poésie de certains moments, et de préserver sa mémoire, ses souvenirs. De nombreuses photographies ont été prises lors de ses voyages ou de ses missions archéologiques. Des photos traduisant des paysages et des environnement, jouant avec les formes, la couleur et la mise au point.

Maria Gutu

Sa passion pour la photographie relève d’une volonté de retranscrire visuellement ses pensées et émotions. Les images sont un moyen pour elle de documenter sa vie. Maria Gutu capture les personnes, les lieux et les choses pour une meilleure com-préhension d’elle-même en tant qu’être humain. Son projet intitulé « Inner pieces » est une série de collages en noir et blanc, réalisés à partir de ses propres photographies et de vieux magazines soviétiques. Elle considère le collage comme un art « intime » qui permet d’explorer les rêves et les émotions intérieures. Pour elle, le collage et la photographie per-mettent de donner une nouvelle vie et une nouvelle identité à nos états intérieurs. Ces collages reflètent l’intérêt de Maria Gutu pour la nature, la liberté, la sexualité, la peur et les êtres humains.

Kamila Stepien

Kamila Stepien a toujours été inspirée par l’environnement, remar-quant la beauté des petits détails: par exemple elle achète un appareil photo afin de pouvoir capturer en image l’atmosphère de la ville (Paris). C’est le programme Entrée culturelle Libre (France 5) qui lui a per-mis d’entrer en contact avec le producteur de télévision documentaire Fran-çois Thalaud, qui, plus tard, a produit son premier projet : 364 jours (film sur la recherche du bonheur d’une prostituée). A travers ses photos, elle continue d’explorer les questions sociales du monde avec un œil à la fois de journaliste et de cinéaste. Elle se rend entre autre à Calais pour couvrir la situation des migrants, ou en Tuni-sie pour travailler sur les droits des femmes et des homosexuels.

Meg Vogel

Meg Vogel est une journaliste visuelle au The Cincinnati Enquirer. Grâce à ses photographies, Meg Vogel cherche à comprendre les gens, à savoir ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, et leur façon de vivre dans le monde. Que ce soit chez elle, ou à des milliers de kilomètres, les histoires qu’elle photographie l’aide à évoluer aussi bien en tant que photographe, mais aussi en tant qu’humain. Elle cherche à dépeindre ces univers grâce à la compositions de ses photographie, souvent très co-lorée, très riche : parfois en gros plan, beaucoup d’éléments de décors. C’est une véritable immersion dans l’instant proposé. Au cours de ces trois dernières années, elle s’est concentrée sur des histoires de la communauté trans, des réfugiés syriens ou des victimes d’agressions sexuelles sur les campus universitaires.Son travail a été reconnu par World Press Photo, National Press, ou encore Photographers Association.

Flavia Rossi

Flavia Rossi est une artiste et photographe installé à Rome. La lumière dans ses photos est particulière, elle photographie des paysages, des objets du quotidien mais en y ajoutant sa touche personnelle, ce qui crée une sorte de sérénité, de calme. Les photos présentées proviennent de la série Così nello sfavillio di un momento (“Ainsi dans l’étincelle du moment”) qui concerne la mémoire et la perception de l’espace. La mémoire est constituée de fragments de souvenirs. Lors de la rencontre avec un nouvel endroit, un groupe de neurones appelé «cellules d’emplacement» génère une carte neuronale qui nous permet de reconnaître cet endroit chaque fois que nous le reverrons. Ainsi, les caractéristiques spatiales sont mémorisées, ce qui le rend familier. Cependant, si nous rencontrons un endroit très similaire à celui visité précédemment, il existe une sorte de chevauchement de cartes qui crée un état de confusion entre les deux, presque comme s’il n’y avait pas de distinction entre les deux endroits. Cela l’amène à réfléchir sur la signification des analogies et des frontières, sur la signification de l’espace et sur l’orientation. Le désir n’est pas de suivre la géométrie de la géographie, sachant qu’elle n’est pas fiable et que l’archétype qui sous-tend la construction de cartes cache un besoin de la contenir, un besoin non seulement géopolitique mais aussi émotionnel.Les cartes consolident de manière rhétorique un territoire, tandis que les couches émotionnelles se dé-placent de manière très différente, symbolisant un ordre reposant sur un équilibre instable en mutation.

Maria Mavropoulou

Née en 1989 à Athènes, en Grèce, Maria Mavropoulou y vit et y tra-vaille. Elle étudie l’art et est influencée par la peinture et la sculpture. Maria Mavropoulou recherche à travers ses photos la matière première : elle traite chaque photographie comme un «objet trouvé». Elle flirte avec l’aléatoire, la plausibilité et la potentialité, tout en jouant avec la perception du spectateur. Elle met en doute le rôle et le pouvoir de la photographie dans une époque où celle ci est très, parfois trop, présente. Sont travail s’articule autour d’un isolement du sujet. Par exemple dans la série The Desire of consciousness (photo encadré à gauche), Maria Mavropoulou ne donne pas de titre, ni de description à ses photographies, pour ne pas guider le spectateur sur ce qu’il doit voir ou ce qu’il doit percevoir. Il n’y a pas de texte pour recréer le contenus manquant. Elle est membre du collectif d’artiste «Depression Era» qui pose un regard sur les paysages urbains et sociaux de la crise en Grèce. Les deux photos de droite (prisent dans un brouillard) proviennent de sa série Inner State elle s’attarde sur des paysages grecques qui lui sont familiers mais elle les retranscrit de manière étrange. L’horizon est dissimulé derrière une épaisse brume qui nous empêche de voir ce qui arrive. Avec cette série elle retranscrit sa vision et dresse le portrait de son pays à travers des objets symbo-lique de cette période d’instabilité économique.

Stefania Orfanidou

Stefania Orfanidou est née en 1989 en Grèce, où elle travaille en tant que photographe et architecte. Depuis 2014, elle se concentre sur des projets personnels quant à la perception d’intimité, l’état d’absence humaine et la solitude. Entre 2015 et 2016, elle a documenté la situation post-sismique dans la ville de l’Aquila en Italie. La photographie encadrée à droite provient d’une série appelée Cold Turkey où elle souhaite com-muniquer avec ses photographies aux spectateurs la sensation que ressent un toxicomane privé subitement de sa drogue.

Christina Kougioumtsidou

Jeune photographe grecque d’origine géorgienne, propose une série photo-documentaire visant à proposer un portrait des géorgiens, selon elle toujours hanté par les souvenirs soviétiques. A cause des évolutions poli-tiques de ces 25 dernières années, les géorgiens semblent bloqués entre les marques persistantes soviétiques et la culture ethnique géorgienne. La pro-blématique soulève la difficulté notamment pour les jeunes générations de se créer une identité.C’est ce qu’elle cherche à traduire par ses photos : la recherche d’identité, bloqué entre deux monde, deux systèmes. Cela se traduit par des couleurs plutôt ternes,dominante gris, une composition plutôt épurée (un homme seul, calme ,presque éteint, casseroles dans un coin, des immeubles au bord du gouffre…)

Brittainy Newman

Brittainy Newman est une photojournaliste, elle est fascinée par la perspective. Elle prend en photo le monde que nous connaissons tous, mais avec un nouvel angle, qui rend la photo étrange. Les sujets qu’elle préfère sont d’un caractère familié et inhabituel et ont des thèmes comme la perte ou le sacrifice. Brittainy Newman utilise la photographie comme un moyen pour documenter le monde autour d’elle. Son choix de sujet part de son intuition et d’une envie de raconter l’histoire au delà de la surface des choses. Elle recherche l’inconnu, la lumière dans l’ombre, le rare dans le commun. Elle réalise une série de photographies en suivant un cirque itinérant. Elle joue avec les miroirs, crée des prismes, sur cadre ses sujets avec le décors. Une deuxième série intitulée “Blood Brothers” présente deux jeunes garçons faisant de la boxe en-semble, et partageant des moments de complicité, de vie et d’échanges.Ces deux séries présentent un réflexion sur les choix de carrières et les sacrifices qui sont nécessaires pour y parvenir. Son travail a déjà été publié par le National Geographic, et a été récompensé au Nikon Award pour le meilleur portfolio.

Gaia Squarci

Gaia Squarci est photographe et vidéaste. Elle a réalisé plusieurs séries de photographie, des projets personnels, dont une autours de la visions “Broken Screen” : changer de façon de regarder la vie de tous les jours. Elle s’imagine dans la peau de quelqu’un qui devient aveugle, devant réinventer sa relation au monde après des années guidées par la vision. Elle appuie le fait que passer le filtre de la vision, les thèmes de l’identité, de l’amour et de l’indépendance trouve encore plus de résonnance. On retrouve donc des photos en noir et blanc, jouant avec des surimpressions, la lumières, le contraste et perturbant la vision du spectateur. Elle adopte également un aspect documentaire pour certaines séries, notamment une “Portraits and Singles”, présentant aussi bien des portraits de différentes personnes que des photographies “hors série” de paysage, de lieu, d’instant, sans unité particulière : c’est un panel de toutes les différences de son travail.

Catherine Canac Marquis

Dans son travail, elle insiste sur la notion d’isolation en photogra-phiant les communautés et territoires isolés. Catherine Canac-Marquis s’intéresse particulièrement aux îles, à leurs populations, à leurs problèmes. A travers le langage visuel de la photographie, elle raconte le quotidien de ces insulaires, principalement ceux qui vivent dans les îles du fleuve St Laurent au Canada. Catherine renforce l’idée d’isolation par des oppositions. Extérieur et intérieur. Réel et imaginaire. Centre et périphérie. Elle réalise par exemple la série “The Keepers”, dans laquelle elle photographie un couple vivant sur une île privée (ile au Ruau près de Quebec city), dévoilant leur vie quotidienne, leur inti-mité, leurs espaces : leur visions de la réalité. Elle incorpore à son exposition des morceaux de la première interview qu’elle a réalisé d’eux.

Oyku Canli

Oyku Canli est née à Istanbul. Ses images sont consacrées aux thèmes de la famille et de l’intimité, mettant l’accent sur la division entre le public et le privé. Sa série de photographies intitulée «my motherland» prend forme dans la ville natale de sa mère, Girsun. Elle met en avant les sentiments que peut ressentir une famille par rapport à sa terre natale. Le sentiment de ne plus se sentir à sa place là-bas et en même temps, la volonté de s’y retrouver. Cette opposition se traduit par un contraste de lumière présent dans les images.

Tania Franco Klein

Ses images ont un caractère sociologique très important. La photo-graphe utilise les images pour mettre en avant des pratiques contemporaines, telles que la consommation, le sur-stimulation des médias, la déconnection émotionnelle, et les séquelles psychologiques qu’elles engendrent dans notre vie de tous les jours. Ses photographies engagées et souvent critiquées, sont exposées dans le monde entier. Une de ses série nommé “pest control” présente un monde parallèle dans lequel des aiguilles an-ti-pigeons seraient installées partout : dans les voitures, sur les chaussures, sur les épaules, dans les mai-sons… Une autre nommée “Our Life in the Shadows” présente un large choix de photographie, “vieillie” : dominantes jaunes (que l’on retrouve sur la plupart de ses travaux), objets vintage… mettant en scène des femmes allongées, les yeux dans le vague, avec un parti pris coloré très visible sur certaines photos. On observe des situations parfois absurdes (un canapé en flamme seul au milieu d’une pièce).Son travail est très reconnu dans le monde entier.

Maéva Lecoq

Convaincue que l’inspiration se trouve partout, elle ne photographie pas de sujets particuliers. Elle présente des photographies aussi bien de per-sonnes que le ciel. Elle cherche un rendu vieilli, vintage, qu’elle atteint grâce au grain, aux couleurs un peu passées, à dominante jaune, à la lumière.

Emma Howells

Emma Howells est une photojournaliste. Sa passion pour la pho-tographie vient de sa profonde curiosité envers le monde qui l’entoure. Elle utilise les images comme une manière originale de refléter l’énergie et la personnalité des personnes photographiées. Elle s’inspire de l’excentricité de certaines personnes ou communautés américaines qu’elle rencontre. Elle réalise plusieurs séries inspirées de la vie américaine, de l’ambiance de certains évènements. Elle accompagne des personnes lors d’évènements : course de chevaux, séance chez le tatoueur.. et cherche à re-transmettre l’instant en capturant un détail ou un moment opportun.

Kasia Strek

Photographe polonaise basée entre Paris et Varsovie, Kasia Strek est fascinée par la sociologies et la littérature. Elle étudie la langue française et l’anthropologie avant de découvrir la photographie à l’Académie des Beaux Arts de Pologne. La photographie documentaire est devenue très vite un moyen d’ex-pression artistique et une façon d’agir dans la société. Kasia Strek utilise l’art pour dénoncer les injustices sociales, les problèmes écologiques et la lutte pour les droits des femmes. Elle a récemment passé plu-sieurs mois au Philippines à travailler sur le développement touristique du pays et sur l’impact de l’activité humaine sur les communautés désavantagés. Elle collabore avec Amnesty International ou encore Green-peace. Pour elle, la photographie n’est pas seulement un outil d’expression artistique mais c’est aussi un moyen de prendre part à des actions, de s’engager dans la société et de directement supporter les idées qui lui tiennent à coeur. Son travail a déjà été publié plusieurs fois dans la presse nationale française, et expo-sé dans des expositions individuelles ou collective en Pologne et en Australie, mais elle garde également certains de ses travaux pour son développement artistique personnel.

Sara Rinaldi

Sara Rinaldi a commencé à prendre des photos dès le lycée. La photographie est très vite devenue son journal : un moyen de traiter la dose quotidienne d’anxiété et de tristesse. Elle travaille uniquement avec de la photographie analogique et ne se déplace jamais sans appareil : polaroid, appareil jetable.... Inspirée par les femmes de son entourage, elle photographie aussi les gens, les arbres, les endroits dans lesquels elle va. Elle travaille en ce moment sur son tout premier livre de photo et se concentre sur des séries et projets à long terme plutôt que des images isolées. Elle regroupe son travail autours de 3 axes majeurs : les campagnes, la culture, et le sport.

Tamara Merino

Tamara Merino est une photographe documentaire indépendante et une photojournaliste basée au Chili. Elle se concentre sur des questions sociales et culturelles, sur l’identité et sur la migration. Aujourd’hui, elle fait partie de Women Photograph et de Ladera Sur. A travers ses photos, elle raconte des faits réels qui peuvent parfois choquer, surprendre. Tamara Merino a déjà évoqué des sujets d’actualité : la migration féminine au Chili, l’extraction d’opale en Australie, la communauté LGBTQI+ au Mexique… etc. Son travail lui a permis d’être publiée plusieurs fois : dans le National Geographic ou The Washing-ton Post par exemple. Elle a également été sélectionnée pour participer au World Press Photo Latin Ame-rica Masterclass en 2015. Elle voyage beaucoup et à travers le monde entier pour réaliser ses photographies. Celles présentées ici ont été prisent à Almaislada au Brésil (Les deux photos de gauche et la photo de droite) et Underland en Australie.

Solène Ballesta

Son objectif est de créer, autour de portraits féminins, un univers poétique dans un environnement familier et théâtralisé. Ses images s’identi-fient par le romantisme qu’elles présentent.Solène Ballesta aime mélanger les codes esthétiques pour créer une confu-sion entre passé et présent. Passionnée par l’histoire de l’art et par le cinéma, Solène Ballesta présente une série de portraits de femmes provenant de différentes cultures à travers son projet intitulé « Evanidis ». Avec beaucoup de justesse et une grande sensibilité, elle met en scène ces femmes d’origines diverses avec des objets qui caractérisent leurs beautés. On peut presque lui attribuer une inspiration japonaise dans le traitement des peaux laissées très blanches (critère de beauté), et dans la sensualité et les habits choisis (kimono).Plus largement, elle réalise beaucoup de portraits de gens différents.

Anna Bardaka

Tout juste diplômée, elle décide de partir voyager et travaille ainsi en tant que bénévole. Une expérience qui renforce sa passion pour la photogra-phie et la réalisation de documentaires. Les images de Anna Bardaka sont minutieuses. Elles portent principalement sur des moments de la vie quoti-dienne. Souvent considérée comme une photographe de rue, elle a la capacité de transformer des scènes banales en images d’une grande richesse. Anna Bardaka place les individus photographiés dans des décors et paysages lumineux et de couleurs vives. Le tout donnant alors au spectateur une impression d’ouverture et de chaleur. Outre ses photos, Anna Bardaka réalise également des documentaires, synonyme de son goût pour capturer les moments de vie opportuns.

Julia de Cooker

Son diplôme en poche, elle se lance dans son projet qui durera 4 ans : photographier l’archipel de Svalbard, en Norvège. Ses images feront l’objet de la publication de son livre «Svalbard, an arcticficial life» et de nombreuses expositions en 2017. Elle photographie également les forêts amazonienne et regroupe son travail sous le nom de “Kaa’boc”, qui signifie “ce qui vient des forêts” en langage amazonien Tupi.

Ekaterina Anchevskaya

D’origine russe, Ekaterina Anchevskaya est photographe et réalisa-trice. La jeune femme trouve d’abord son inspiration dans son pays et dans sa culture mais voyage également en Europe, et part à la rencontre des po-pulations. A travers la photographie, Ekaterina s’intéresse à deux choses : les personnes en difficulté, rejetées par la société et qui surmontent des épreuves difficiles – mais aussi la relation entre les humains et l’environnement. Elle utilise donc les images pour raconter l’histoire des gens, en tissant une relation de confiance sincère avec eux. Elle passe du temps avec les personnes, et au moment de les photographier, elle capture leurs émotions de la manière la plus naturelle et spontanée possible. Par exemple, Ekaterina suit en ce moment l’histoire d’amour d’un réfugié syrien en Turquie.

Valentina de Santis

En 2014, elle est la photographe officielle de Space Rock, qui se produit sur la scène du Sziget festival à Budapest. En 2016, elle renforce son expérience photographique avec la rédactrice Carla Rak et le photographe Gaetano Di Filippo. Elle présente un travail hétéroclyte, plutôt désaturé, allant jusqu’au noir et blanc, appuyant un sentiment de mélancolie. Elle présente un large panel de situations énigma-tiques, laissant libre court à l’imagination du spectateur (boxer ou personne assise face à la fenêtre).