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ZWEIG

AmerigoRécit d’une erreur historique

Traduction, présentation et notespar ÉLISABETH LANDES

Flammarion

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Mise en page par Meta-systems59100 Roubaix

N° d’édition : L.01EHRN000346.N001Dépôt légal : juin 2013

© Éditions Flammarion, 2013« Étonnantissimes », une série de la collection

« Étonnants Classiques »ISBN : 978-2-0812-8973-4

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Stefan Zweiget le « parrain de l’Amérique »

Pourquoi l’Amérique doit-elleson nom à Amerigo Vespucci ?

Si les Vikings ont abordé le continent américain bienavant lui, c’est indéniablement Christophe Colomb qui aouvert à l’ouest la route d’un « Nouveau Monde ». Pour-quoi donc a-t-on baptisé celui-ci du prénom d’AmerigoVespucci ? « Nul autre que l’Amiral [Colomb] n’a touchéle premier le continent, en 1498 […], au cours de sondeuxième voyage », « ce pays devrait se nommer “Colom-bie” » ; « Vespucci est un imposteur » qui s’est vanté d’avoirdécouvert le nouveau continent ! Voici comment StefanZweig rapporte l’indignation de l’évêque Las Casas,quand il a vent de la chose au début du XVIe siècle.

Las Casas est bien placé pour savoir quand Colomb atouché le continent américain : son père était du voyage !Et sa parole fait foi. Épris de justice, l’homme défendrales habitants du Nouveau Monde et plaidera leur cause àValladolid en 1550, dans un débat resté célèbre 1…

1. Voir La Controverse de Valladolid, de Jean-Claude Carrière (publiéedans la collection « Étonnants Classiques », Flammarion, 2006).

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Mais l’affaire n’est pas si simple : Amerigo Vespuccin’a pas un pro l d’escroc. Humaniste, passionné desciences, loyal et plutôt modeste : on le voit mal intriguerbassement pour léguer à tout prix son nom au continentaméricain. Qu’en est-il exactement ? C’est tout le proposd’Amerigo, le récit de Stefan Zweig.

Amerigo

Après s’être penché une première fois sur une gur e dedécouvreur avec son Magellan publié en 1938, StefanZweig entreprend en 1941 la réhabilitation de ce « parrainde l’Amérique » qu’est devenu Vespucci.

Si Amerigo captive son lecteur, le mérite en revientd’abord au suspens qui sous-tend l’œuvre. L’auteurs’engage à résoudre une énigme qui occupa les savants detous bords pendant quatre siècles ! En outre, l’époque,tout comme les lieux convoqués, sollicite l’imagination :en ce temps des Découvertes, le monde s’agrandit fabuleu-sement pour l’Occident en n libéré de son carcan théolo-gique. Le récit nous transporte de la brillante Florence desMédicis, berceau de la famille Vespucci, à la péninsule Ibé-rique et aux très exotiques terres d’Amérique. En n, lepersonnage d’Amerigo Vespucci lui-même suscite la sym-pathie du lecteur. Conquistador atypique, ce précurseurde la navigation scienti que est un ethnologue avant lalettre : visiblement peu enclin au prosélytisme, il observeles habitants du Nouveau Monde « sans les porter auxnues ni les blâmer », et la soif de connaissances paraît

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heureusement tempérer chez lui les considérations d’ordreéconomique qui constituèrent le principal mobile desDécouvertes.

À la n des années 1930, Stefan Zweig est l’écrivainde langue allemande le plus connu dans le monde. Or seslivres – en particulier ses nouvelles – sont encore très lusau XXIe siècle. De toute évidence, les personnages deZweig continuent de parler aux lecteurs contemporainsqui, comme ceux d’hier, se retrouvent dans ses gur escomplexes, étonnamment modernes. Stefan Zweig fait durythme de la narration et de la tension dramatique unprincipe d’écriture : « Seul un livre qui […] vous entraînetout d’un trait jusqu’à la dernière page sans vous laisserle temps de respirer donne un plaisir sans mélange 1. »

Amerigo peut se lire comme un salut de Zweig au conti-nent qui vient de l’accueillir : fuyant l’avancée nazie, il aémigré aux États-Unis en juin 1940. Ce petit essai estaussi une tentative désespérée de faire diversion à la criseidentitaire qui le broie. Zweig voit son monde s’effondrer :son œuvre est interdite dans l’espace germanophone etson idéal d’une Europe fraternelle mis à mal par la barba-rie nazie. « Il est bon que j’aie choisi ce petit travail(presque scienti que), c’est un bon refuge 2 », écrit-il à sa

1. Stefan Zweig, Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Européen,trad. Serge Niémetz, Belfond, 1993, p. 375.2. « Brief an Friderike vom 3. März 1941 » (« Lettre à Friderike du3 mars 1941 »), in Stefan Zweig, Briefe 1932-1942, éd. Knut Becket Jeffrey B. Berlin., Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 2005.

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première femme Friderike à propos d’Amerigo et, plustard, à Franz et Alma Werfel : « En Amérique, j’ai eu unvéritable break down [dépression]. La raison profonde enétait la perte de tout sentiment identitaire […]. L’écrivainqui écrit dans une langue interdite dans l’autre pays [est],alternativement, étranger ennemi et citoyen, […] arraché àtout ce qui était sa patrie – l’Europe et en particulier laFrance, l’Italie, le monde latin –, errant de lieu en lieu,avec ses valises, sans ses livres […] 1. »

Une biographie emblématiquede l’histoire du XXe siècle

Né à Vienne le 28 novembre 1881 dans une familleaisée de la bourgeoisie juive, Stefan Zweig grandit au seind’un milieu cultivé et cosmopolite. Après s’être beaucoupennuyé au lycée 2, il acquiert avec sa thèse sur Taine le titrede Doktor cher à sa famille et, nanti d’une rente confor-table, se consacre à l’écriture et aux voyages. Il séjourneen Europe, en Asie, en Amérique, rédigeant critiques delivres et nouvelles. Sous l’in uence de Romain Rolland

1. Lettre à Franz et Alma Werfel, Petrópolis, 20 novembre 1941,ibid. Écrivain autrichien expressionniste connu, Franz Werfel étaitmarié à Alma Mahler-Gropius, ex-épouse du compositeur GustavMahler puis de Walter Gropius, et gur e éminente des milieux intel-lectuels et artistiques viennois de l’entre-deux-guerres. Werfel, quiétait juif, dut émigrer en Amérique, où Alma l’accompagna.2. Voir Stefan Zweig, Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Européen,éd. cit, p. 47.

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– gur e internationale du paci sme après la publicationde son ouvrage Au-dessus de la mêlée en 1915 –, sonnationalisme allemand le cède à des convictions paci stesdont il ne se départira plus.

Après la Première Guerre mondiale, il se xe à Salz-bourg, où sa propriété du « Kapuzinerberg 1 » deviendraun haut lieu de la sociabilité intellectuelle et artistiqueeuropéenne. En 1919, il y épouse sa compagne Friderikevon Winternitz. Malgré des accès de dépression récur-rents, il écrit beaucoup – avec un succès considérable –,alternant biographies, traductions, poésie, pièces dethéâtre, essais et nouvelles.

Stefan Zweig se montre étrangement peu préoccupépar la montée des extrêmes droites, alors même qu’intel-lectuels juifs et antifascistes désertent dès 1933 uneAutriche qui se nazi e. Une perquisition chez lui enfévrier 1933 le décide à gagner Londres, mais c’est seule-ment en 1937 qu’il prend vraiment la mesure de lamenace nazie. Il exhorte alors Freud, le père de la psycha-nalyse, à quitter Vienne, et adopte lui-même la nationalitéanglaise en 1938, après l’annexion de l’Autriche parl’Allemagne national-socialiste.

Zweig émigre en juin 1940 à New York avec sa secondefemme Lotte et s’emploie à faire passer en Amérique lesintellectuels menacés. Il jouit d’une extraordinaire

1. Colline surplombant Salzbourg où était située la propriété desZweig, devenue aujourd’hui le Centre Stefan Zweig, musée et lieude rencontres littéraires.

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notoriété sur le continent américain : ses conférences enAmérique du Sud font salle comble. En septembre 1941,les Zweig, qui ont obtenu un visa de résidence perma-nente au Brésil, s’installent à Petrópolis, au nord de Riode Janeiro. Il y écrit sa célèbre nouvelle Le Joueur d’échecset met la dernière main à son autobiographie, Le Monded’hier, Souvenirs d’un Européen, avant de se suicider, le22 février 1942. Il laisse ce message à son pays d’accueil :« Le Brésil, ce merveilleux pays […], nulle part ailleurs jen’aurais préféré édi er une nouvelle existence. Mais [mesforces] sont épuisées par les longues années de pérégrina-tions loin de mon lieu d’attache. Aussi, je pense qu’il vautmieux mettre n à temps, et la tête haute, à une existenceoù le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pureet la liberté le bien suprême de ce monde 1. » Le Brésillui offrira des funérailles nationales, à la hauteur de sonimmense popularité.

Amerigo Vespucci était pour Zweig un de ces hommesde progrès qui r ent avancer l’humanité après des décen-nies d’obscurantisme médiéval. L’époque nazie pendantlaquelle il rédige son Amerigo est le théâtre de régressionsqui n’ont rien à envier à ce Moyen Âge amnésique desacquis de l’Antiquité : « Nous vivons dans une époquecomparable à la n de l’Empire romain et nous ne verrons

1. La traduction de cette lettre célèbre, adressée aux autorités brési-liennes, est citée dans : Stefan Zweig, Le Magazine littéraire,coll. « Nouveaux Regards, 2012, p. 209.

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pas la Renaissance 1 », déplore-t-il. En effet, Stefan Zweigne verra pas l’Europe renaître des cendres de la terreurnational-socialiste : Amerigo paraîtra à titre posthume, enanglais, à New York, en 1942 2, et en allemand en 1944– à Stockholm.

1. Correspondance avec Germán Arciniegas, in G. Arciniegas, LeChevalier d’Eldorado, trad. Georges Lomné, Éditions Espaces 34,1995, p. 264-265. (Germán Arciniegas s’était lié d’amitié avec Ste-phan Zweig, qui l’avait aidé à se faire éditer à New York en 1939 ;de là vient que leur correspondance gur e en annexe à la n del’ouvrage.)2. Amerigo. A Comedy of Errors in History, trad. Andrew SaintJames, New York, Viking Press, 1942.

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culier ou à de quelconques manigances, mais à la coïn-cidence, à l’erreur, au hasard, au malentendu. La gloireaurait aussi bien pu tomber sur un autre épistolier deson expédition ou sur le pilote du navire voisin. Maison ne refait pas l’histoire, c’est lui qu’elle a élu, et sesdécisions sont irrévocables, si erronées, si injustessoient-elles. Grâce à ces deux mots Mundus Novus– apposés à sa lettre par lui-même ou par un éditeurinconnu –, et par ces Quatre Voyages – entrepris ounon –, Vespucci a abordé les rivages de l’immortalité.Son nom restera gravé dans le grand livre des gloireshumaines, et c’est peut-être le paradoxe suivant quirésume le mieux son apport à l’histoire de la connais-sance du monde : Colomb a découvert l’Amérique maisne l’a pas reconnue et Vespucci, qui ne l’a pas décou-verte, a reconnu en elle le continent nouveau. C’est bience mérite-là qui restera attaché à sa vie et à son nom.Car ce n’est jamais l’acte isolé qui est décisif, mais laconscience qu’on en a et l’effet qu’il produit. Celui quile rapporte et l’explique est souvent plus importantpour la postérité que celui qui l’a accompli, et dansl’imprévisible jeu des forces de l’histoire, une in meimpulsion peut avoir des conséquences majeures.Attendre de l’histoire qu’elle soit juste, c’est trop luidemander : souvent, elle confère action d’éclat et immor-talité aux hommes simples, aux hommes moyens, tandisqu’elle rejette dans l’anonymat les meilleurs, les plusintrépides et les plus sages.

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Il n’empêche : l’Amérique n’a pas à rougir du nomdont on l’a baptisée. C’est celui d’un homme honnêteet courageux qui, à l’âge de cinquante ans, se jeta partrois fois dans l’inconnu à bord d’un méchant ra ot surun océan inexploré, l’un de ces « matelots anonymes »qui, par centaines, risquaient leur vie en courant l’aven-ture, exposés aux pires dangers. Et peut-être le nomd’un homme ordinaire, issu de la foule anonyme desbraves, sied-il mieux à un pays démocratique que celuid’un roi ou d’un conquistador ; en tout cas, il convientmieux que celui d’« Inde occidentale », de « NouvelleAngleterre », de « Nouvelle Espagne » ou de « SantaCruz ». Ce n’est pas la volonté humaine qui t passerle nom d’un mortel à la postérité, ce fut le destin, quia toujours raison, même sous le couvert de la déraison.Devant sa volonté suprême nous ne pouvons que nousincliner. Et aujourd’hui, c’est ce mot-là qui nous vientspontanément à la bouche, le seul concevable, ce motqu’un hasard aveugle ou malicieux a composé avec allé-gresse, ce mot sonore et coloré : « Amérique ».

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