xxi se réinvente...éthiopiennes expulsent les tribus de la vallée de l’omo pour transformer...
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XXI seréinvente !Dès le
10janvier2020
C’était nécessaire, XXI se renouvelle.En introduisant le journalisme en librairie en 2008,
la revue insufflait un vent nouveau. Elle a inspiré, les
«mooks» se sont multipliés. Pendant ce temps, nos
pages n’ont pas bougé.
Douze ans après sa création, la revue réclamait sa mue.Nous avons repensé notre maquette et réinterrogé nos choix
éditoriaux, nos rubriques, nos rapports textes-images, notre chemin de
fer. XXI aime les histoires, et les histoires bien racontées. Mais qu’est-ce
qu’une bonne histoire? Et comment bien la partager ?
Une revue est un être vivant.Dans un environnement en mutation, il ne demande qu’à s’épanouir,
à explorer de nouveaux territoires. Parce que nous prônons un
journalisme de temps long, nous avons (re)pris le temps de
chercher à surprendre.
Bien sûr, c’est toujoursXXI.Une revue de reportages indépendante, sans publicité,
fabriquée à l’huile de coude par une petite équipe
et tout un réseau de contributeur.trice.s sur le
terrain, journalistes, écrivain.e.s, illustrateur.
trice.s, photographes, BD-reporters. Une
revue qui ne vit que grâce à ses lecteur.trice.s.
Une revue totale, qui mêle tous les moyens
littéraires et visuels pour raconter le monde.
Plus qu’une« nouvelle formule », nousavions
envie de nouvellesformes.Une vraie politique de couverture, pour
hiérarchiser et éditorialiserdavantage les sujets.
Embarquer les lecteur.trice.s dans des histoires, mais
aussi, désormais, pouvoir poursuivre et éclairer les récits
avec des témoignages, des contrechamps, des interviews
de penseurs, philosophes, écrivains, géographes. Varier les
tons et les écritures. Mêler le grave et l’humour.
XXI raconte des histoires à hauteur d’hommes et defemmes.C’est notre identité. Ce que nous voulions renforcer, c’est notre ancrage
dans notre époque. Bâtir un modeste trait d’union entre les gens et le
siècle, donner du sens à un monde désorienté. À notre manière: avec de
la chair, des couleurs. De l’intime.
Dans l’intimité du siècle
LE PROJET
Dansce«nouveauXXI»,unseulsujet decouverturequiapparaîtdèsla
Danslatêted’unpilotededronePar Marion Touboul
L’Histoire : Des militaires français se forment
au pilotage de drone sur l’une des plus
importantes bases américaines, en plein
désert du Nevada. Enfermés dans un box
métallique, ils ciblent l’autre face du monde.
C’est la guerre moderne, technologique,
clinique.
Pourquoi on la raconte : En 2020, Pierre et les
autres seront déployés sur la base de Niamey,
au Niger. Ils tueront de loin, dans une guerre
asymétrique, qui n’a jamais reçu
l’assentiment des Français.
Comment on la raconte : en choisissant une
plongée intime dans la tête de deux pilotes,
l’un Français en formation, l’autre Américain.
On découvre leurs doutes, leurs
questionnements éthiques, leur façon
d’envisager le vol, le ciel, la guerre d’avant.
C’est aussi un texte charnel, physique, sur ces
conflits que l’on mène assis, les yeux rivés sur
un écran, sans pouvoir se lever pour se rendre
aux toilettes. Une guerre sans héros.
premièrepage.Pas de pub, pas de
petites rubriques
à grignoter : on
rentre
directement
dans le vif du
sujet.
DE NOUVEAUXFORMATS
Septembre 1 � 3
LA TERRE SE RÉCHAUFFE
QUEFAISONS-NOUS?
ne
Quandl’espoirmeurt,l’actioncommence.»SLOGAN DES ACTIVISTES D’EXTINCTIONRÉBELLION, QUI ONT INVESTI LA PLACE DU CHÂTELET À PARIS EN OCTOBRE 2019.
Despopulations déplacéesDès 2011, l’ONG Human RightsWatch constate que les autorités éthiopiennes expulsent les tribus de la vallée de l’Omo pour transformer leurs terres en plantations agricoles. Leremplissage du bassin va immerger 1 680 kilomètres carrés de terres, faire disparaître la biodiversité du site, et mettre en danger 200 000 nomades qui sillonnent la région.
«SUR ZONE»,
c’est undessinqui raconte un lieu entensions.
«OBJECTIF TERRE»,c’est le journal d’une planète qui brûle, fond et se noie sous le regard éberlué des hommes.
« À VOIX HAUTE », c’est un
zapping thématique et subjectif. Des anonymes et des puissants s’expriment, nous laissons leurs paroles se faire écho. Dans ce numéro : les mouvements sociaux qui secouent bon nombre de pays depuis l’automne.
76—XXI Le carnet Moninconnu
ans une cérémonie en
hommage au maquis,
j’ai croisé une femme deD90 ans, Denise Guilhem.
À 16 ans, en 1944, elle fabriquait
des faux papiers pour Bir-Hakeim.
Je la rappelle, lui dis que je
recherche un certain « Grand-
Père » qui s’appellerait Desandre.
Un murmure me
répond: « Mon Dieu,
“Grand-Père”.» Quelques jours
plus tard, je suis chez elle.
Elle conserve des photos des
jeunes patriotes. Sur l’une, un
jeune homme
sérieux en
costume. Une
légende indique : « Grand-Père
alias Désandré ». J’ai la réponse
que j’attendais.
Deux jours après le massacre, u n berger découvre
u n seizième corps d a n s les bois. On l’enterre avec les
autres , d a n s le silence de la guerre. Je repense alors au
« jeune héros » sacrifié don t Christian de Roquemaurel
parle d a n s ses mémoires . E t s’il n’avait pas été fait
pr isonnier par les Al lemands? Si c’était lui, l’inconnu ?
Roquemaurel donne u n n o m : « Desandre».
76—XXI Le carnet Moninconnu
Un « CARNET » pour
raconter une histoire intime en mêlant archives, photos, textes et illustrations. Ce n’est pas de la BD, pas de l’illustration. C’est un nouveauformat, dense et exigeant, pour appréhender le monde.
PORTFOLIO
La conquête duNordRécit photo de Louie Palu
L’Histoire : Le photographe nous
emmène au-dessus du cercle
arctique. Une terre vierge,
immaculée, qui n’appartient
encore à personne. Mais pour
combien de temps ? Américains,
Canadiens, Russes, Norvégiens…
Chacun se prépare à conquérir le
Pôle.