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MINISTERE DE L'AGRICULTURE, BURKINA FASO DE L'HYDRAULIQUES ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES Unite' - Progries - Justice SECRETARIAT GENERAL DIRECTION DES ETUDES ET SCANNED FILE COPY DE LA PLANIFICATION Accession No. IBox No.3 ______ _____ F)P N { Date~ , ' Lo g # Programme d'Appui aux Filieres Action _ cc Sylvo-Agro-Pastorales (PAFASP) FILE (Co/alpha/Pname or #) Ln/Cr GR/TF ESW Co/Rg Adm Proc 03 BP 7010 OUAGADOUGOU 03 Tel: 50-32-41-01/02 ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROGRAMME D'APPUI AUX FILIERES AGRO-SYLVO-PASTORALE (PAFASP) PLAN CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE 09.. B 0 g 'I' ' '- .. '.... 1.... DECEMBRE 2005 Bureau Geographique du Burkina Geographic Department of Burkina Etudes, Recherches, Appuis - Surveys, Counsels, TrainingO9 P0 BOX Conseils et Formation > 196 Ouagadougou 09 09 BP 196 Ouagadougou B. F. ><*- Tl. /Fax: 50-36-92-23 BURKINA FASO Email:bgbmeridien [email protected] Tel. /Fax: 50-36-92-23Email: ETllDES *COKSSE1S TQOi49TIO. bgbmeridien_96(hootmail.comn E1300 Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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  • MINISTERE DE L'AGRICULTURE, BURKINA FASODE L'HYDRAULIQUES ET DESRESSOURCES HALIEUTIQUES

    Unite' - Progries - Justice

    SECRETARIAT GENERAL

    DIRECTION DES ETUDES ET SCANNED FILE COPYDE LA PLANIFICATION Accession No. IBox No.3

    ______ _____ F)P N { Date~ , ' Lo g #Programme d'Appui aux Filieres Action _ ccSylvo-Agro-Pastorales (PAFASP) FILE (Co/alpha/Pname or #) Ln/Cr GR/TF ESW Co/Rg Adm Proc

    03 BP 7010 OUAGADOUGOU 03 Tel: 50-32-41-01/02

    ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIALDU PROGRAMME D'APPUI AUX FILIERES

    AGRO-SYLVO-PASTORALE(PAFASP)

    PLAN CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE

    09.. B0 g

    'I' ' '- .. '.... 1....

    DECEMBRE 2005

    Bureau Geographique du Burkina Geographic Department of BurkinaEtudes, Recherches, Appuis - Surveys, Counsels, TrainingO9 P0 BOX

    Conseils et Formation > 196 Ouagadougou 0909 BP 196 Ouagadougou B. F. >

  • TABLE DES MATIERES

    INTRODUCTION 2

    I. DIAGNOSTIC ENIRONNEMENTAL ET SOCIAL 3

    1.1. Diagnostic environnemental et social 31.1.1. Developpement agricole potentialites et pratiques en presence prejudiciables a 1'environnement 3

    1.2. Developpement pastoral potentialit6s et pratiques en presence pr6judiciables al'environnement 23

    1.2.1- Diagnostic de la filiere Betail/Viande (Zone 3) 231.2.2 - Diagnostic de 1'e1evage traditionnel de volaille (Zones 1, 2 et 3) 29

    1.3. Notes sur les systbmes de production des zones d'lntervention du PAFASP 32

    1.4. Risques d'accentuation des in6galit6s et de l'appauvrissement de certaines cat6goriesvuln6rables de la communaut6 A cause des activit6s du programme 40

    II. PLAN CADRE DE GESTION ENVIRONEMENTALE ET SOCIALE 41

    2.1. Mise en place d'un Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale 412.1.1. Definition des mecanismes d'evaluation et de classification des microprojets 412.1.2. Gestion des risques environnementaux et sociaux des microprojets: prise en compte des impactsenvironnementaux dans les cycle des niicroprojets 422.1.3. Procedures pour la gestion des impacts des projets finances par le PAFASP 442.1.4. Suivi et 1'evaluation du Plan Cadre de Gestion Environnementale et Sociale du PAFASP 46

    2.2. Renforcement des capacit6s pour la maitrise des impacts environnementaux et soclaux 50

    2.3. Budget du Plan Cadre de gestion environnomentale et Sociale 61

    TABLEAUX

    Tableau 1: Normes de la qualite des eaux pour boisson selon I'OMS et le BurkinaFaso et pour l'irrigation selon la FAO et le Burkina Faso (IWMI, 1999; Raabo no000009/anvi/fp/eau/sac du 09 fWvrier 1990) ............................................................ 14Tableau 2: Distribution de la production cotonnibre par r6gion (tonnes) ..................... 22Tableau 3: Elements de diagnostic de la filiere betail/viande ........................................ 30Tableau 4: Elements de diagnostic de la filiere aviculture traditionnelle ..................... 31Tableau 5 : Action de renforcement des capacit6s des acteurs de la filiere c6reales..52Tableau 6 : Action de renforcement des capacites des acteurs des filieres fruits etIegumes ............................................................ 54Tableau 7: Mesures et actions de developpement Oleagineux/coton ......................... 56Tableau 8: Actions de renforcement des capacites des acteurs de la filierebetail/viande ...................................................... 59

  • INTRODUCTION

    Le Programme d'Appui aux Filieres Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) dont l'objectif de

    d6veloppement est de promouvoir un secteur agricole productif, competitif, lie au marche et

    contribuant a l'amelioration des revenus des acteurs a pour objectif final de favoriser la

    croissance economique et de reduire la pauvret6.

    11 s'inscrit ainsi dans les preoccupations du Gouvernement du Burkina Faso et de ses

    partenaires, traduites dans les politiques et strategies nationales en l'occurrence le Cadre

    Strategique de Lutte contre la Pauvrete (CSLP), la Strategie de Developpement Rural

    (SDR)) a l'horizon 2015 ainsi que le Plan d'action national pour l'environnement (PANE).

    Comme tout projet de d6veloppement 6conomique, la mise en ceuvre du PAFAP entrainera

    un certain nombre de modifications environnementales et de comportements qui

    bouleversent les 6quilibres en place, ces 6quilibres etant d'autant plus sensibles qu'ils sont

    fragiles.

    Dans le passe, il est arrive que ces changements artificiels des situations environnementales

    physiques et humaines soient a l'origine de problemes masquant plus ou moins l'impact

    positif des actions de developpement. Cette observation n'est pas nouvelle car on pense que

    le paludisme est apparu comme maladie virulente en meme temps que l'agriculture, il y a

    environ 7 000 ans.

    Les exp6riences du passe ont 6te, ainsi, a l'origine d'une prudence certaine et tout a fait

    louable des acteurs du dbveloppement qu'ils soient nationaux ou internationaux.

    Parmi les impacts des actions de d6veloppement, on note en particulier les effets sur la

    sante, ceux-ci pouvant etre positifs ou negatifs. La solution ideale serait bien evidemment de

    n'obtenir que des effets positifs en mettant en place les mesures de prbvention adaptees. II

    faut reconnaltre que cette situation est rarement atteinte, en raison de l'impossibilite a

    prevoir l'evolution des bquilibres lorsqu'un projet de dbveloppement se met en place et entre

    dans sa phase d'application.

    Cette constatation ne doit pas freiner les actions de developpement, ceci d'autant plus que

    les moyens techniques pour faire face aux impacts nbgatifs non prbvus existent. II suffit dans

    ce cas de prevoir un systeme de surveillance, de prbvention du risque et d'intervention

    adapte aux conditions socio-economique et humaine du programme.

    Nous proposons donc d'identifier dans les zones d'intervention du PAFASP les equilibres les

    plus fragiles en matiere d'environnement, de production agricole et pastorale, de sante et sur

    la base des exp6riences passbes d'analyser les reactions possibles a la mise en place du

    programme et de proposer un cadre stratbgique de prevention.

  • I. DIAGNOSTIC ENIRONNEMENTAL ET SOCIAL

    1.1. Diagnostic environnemental et social

    1.1.1. D6veloppement agricole: potentialites et pratiques en presence prejudiciables a1'environnement

    Au Burkina Faso, la majorite de la population vit dans les zones rurales et tire l'essentiel de

    ses revenus de systemes agricoles de subsistance, faibles et peu productifs a cause de la

    degradation des ressources naturelles, et de leur faible niveau d'organisation. La faiblepluviom6trie, la faible fertilite des sols, la faible utilisation des intrants et les canaux de

    commercialisation peu developpes ont contribu6 a une faible croissance de la productionalimentaire, se traduisant par une instabilite d'une anneea l'autre de la production c6realieredisponible/habitant (voir Figure 1).

    Production disponible/habitant (Kg) et par ann6ep 3 0 0 .0 ; ; ; - -

    2 5 0 .0 -- - - -- - - --- - - -- - - - - - - - - - -- - - -- - - -- - - - - -- - -- - - - - -- - - I- - - - - - - - - - -2 0 0 .0 - --------I

    Uj 1 0 0 .0 -- - - - - - - - - - - - - - -- - - -- - -- - - -1 5 0 .0 - --- -- -- - - -- - -- -- - -- - - ------- I-----

    ., 50.0 -

    N ann6es - Roduction disponible/habitant (Kg) 7

    Figure 1: Evolution de la production disponible, Kg par habitant, Burkina Faso,1987(2004

    Source: Plan d'Actions du Systeme d'lnformation sur la Securite Alimentaire (PASISA)(2003)

    Le secteur agricole est en outre caracterise par:

    * une responsabilisation des organisations professionnelles agricoles (OPA) et des

    autres acteurs des filieres Agro-Sylvo-Pastorales;* 88% des surfaces agricoles du Burkina sont emblavees en cereales representant

    70% de I'alimentation burkinabe (statistiques agricoles);* Ia production brute des trois cereales mil, sorgho, maTs est d'environ 2,4 millions de

    tonnes; environ 367 000 tonnes passent par !e marche du grain avec une tendance a

    la hausse depuis 10 ans, plus de 60% etant consomme par les producteurs eux-memes;

    * Ie marche du coton represente environ 350 000 tonnes par annee;* le secteur cerealier occupe donc une place principale dans l'economie nationale, une

    place plus importante que celle occupee par le secteur cotonnier.

  • Degradation accel6r6e des sols et du sous sol de la zone du programme

    Pendant longtemps l'orientation des recherches a port6 sur la gestion integree de la fertilitedes sols, la recuperation des terres degradees et l'am6lioration du niveau de fertilit6 desterres en voie de d6gradation, pour une meilleure production agricole durable (Relecture duplan strategique de la recherche, 2003). Particulierement pour les zones d'intervention duPAFASP, on note:

    *: Zone I: Regions des Haut bassins et Cascades

    Les experimentations de longue duree implant6es dans la zone ont conduit aux r6sultatssuivants: (a) 1'engrais min6ral seul est incapable d'assurer le maintien de la productivite descultures, il entraine une acidification du sol; (b) I'application combinee des engrais minerauxet la matiere organique permettent de stabiliser les rendements; (c) le taux de matiereorganique et le pH du sol baissent au cours du temps.

    *: Zone 2: R6gions du Centre Ouest et de la Boucle du Mouhoun

    Les mesures de pf sur echantillons non remanies ont montre que la reserve utile en eau dusol est tres inferieure a 10mm pour une intensite de pluie de 90mm/h et inferieur a 5mm pourune densit6 de pluie de 120mm/h. Dans cette zone, les 6tudes ont montre une perte d'argilesur les parcelles labourees par rapport a celle grattees a la daba. Cette perte d'argile estplus marquee sur les horizons superficiels. Elle est surtout due a une perte par ruissellementque par lessivage.

    *: Zone 3: R6gion du Sahel, du Nord, du Centre Nord et du Plateau Central

    L'etude de l'6volution des sols a l'aide d'indicateurs montre que la progression moyenne desflots est de 54,5 cm/an ; le volume de pertes de terre est evalu6 a 408,7m3 par an soit 8 a 10tonnes de terres/an.La d6gradation des terres en particulier l'6puisement de la fertilit6 des sols dans la zone duprogramme constitue une menace s6rieuse a la durabilite de l'agriculture dans l'ensemble dela zone du programme. L'agriculture est essentiellement une agriculture de subsistance:environ 70% de la production de cultures vivrieres est autoconsomm6e. La faiblepluviometrie, la faible utilisation des intrants ont en outre contribue a ia faible croissance dela production alimentaire et ont accru la pauvrete r6pandue en milieu rural.Le PAFASP operera des changements sp6cifiquement sur les composantes fertilite des solset valorisation des produits agricoles en matiere de lutte contre l'erosion des sols, larestauration de la fertilite des sols, la recapitalisation des sols en phosphore par la fumureorganique et les amendements au phosphate naturel du Burkina (Kodjari), I'amelioration destechniques culturales et d'elevage ainsi que la valorisation des produits agricoles etd'elevage.Le constat de la variabilite des systemes de production a et6 etabli et une pleine mutation deceux-ci est observee. Selon les zones, les principaux facteurs du changement des systemesde production sont la culture cotonniere, la mecanisation, I'immigration des hommes etl'elevage.

    *:.- Risques de conflits li6s aux retombees 6conomiques

    La production est encore fortement sujette aux variations climatiques et toute baisseimportante de la production entraine des situations de crises alimentaires. Les moyensd'existence altematifs et d'intensification de la production agricole peuvent aboutir a uneaugmentation des superficies cultivees et des effectifs du cheptel ou des unites agricoles oud'6levage sources de conflits pour l'espace et les ressources naturelles. L'intensification dessystemes de production agricole conduit souvent a une augmentation du nombre de conflits

  • fonciers. Aussi, I'introduction d'investissements dans les zones peut-elle attirer des migrantsqui vont accroTtre davantage la pression sur les ressources existantes et accroltre lafrequence des conflits fonciers.

    La presence de nombreux interm6diaires pour la commercialisation reduit en outre lesmarges des producteurs.

    Les impacts differentiels de la formation et des investissements en fonction du genrepeuvent conduire certains groupes d'int6ret a accaparer des avantages y afferents.

    1.1.1.1 - Diagnostic des contraintes de la filiere ni6be (Zones 1, 2 et 3)

    L'essentiel de la production est assure (95%) par le systeme d'association de culturesc6r6ales ni6b6. La production intensive doit se developper pour repondre quantitativement etqualitativement aux besoins des marches interieur et exterieur. Cette derniere qui representeenviron 20.000 tonnes necessite l'utilisation d'intrants modernes et des equipements deproduction. L'organisation des agriculteurs apparaTt indispensable pour faciliter leur accbs aucredit car elle constituerait une garantie commune de remboursement et assurerait unecapacite considerable de negociation et d'echange entre les producteurs, les autresintervenants de la filiere et les institutions de financement.

    Cette n6cessit6 de l'organisation autour du niebe est aussi valable pour les producteurssemenciers. En effet, hormis quelques associations ayant entre autres activites la productionsemenciere, les producteurs semenciers ne disposent pas d'organisations professionnelles(OP) propres au niebe.

    Au-dela de I'acces au credit et de la commercialisation des produits sur la base de contrats,l'organisation des producteurs et des producteurs semenciers demeure indispensable pourla r6alisation de diverses activit6s notamment la formation, la recherche commune desolutions aux problemes rencontres ou pour la r6alisation d'investissements collectifs enfaveur des differents acteurs.

    * Risques de conflits lies aux retombees economiques

    Dans le cas du nieb6 produit de maniere intensive avec des varietes adaptees au marcheexterieur, les risques de non-respect des contrats notamment par les producteurs estrelativement faible car les producteurs ne pourront pas ou difficilement ecouler eux-memes.Le non-respect pourrait alors venir de commer,ants qui proposeraient unprix plus eleve que celui prevu par les contrats mais, l'organisation des commer9ants devraitlimiter ces pratiques. La premiere hypothese liee a la perception d'un interet a l'organisationet a ia structuration de la filiere semble d6terminante pour le developpement d'unenvironnement favorable a la contractualisation.

    1.1.1.2 - Diagnostic des contraintes de la filiere de production l6gumiere (Zones 1 et 3)

    La production l6gumilre. La production maraTch6re concerne environ 90.000 exploitationset 4.600 hectares. Les productions sont estimees a 105.421 tonnes en 2002 contre 75.896tonnes en 1997 soit une augmentation de 39%. La production annuelle par maraTcher estpassee de 0,90 tonnes a 1,16 tonne soit une progression de 29%. Les rendements moyenssont passes pendant la meme periode de 17 a 21 tonnes/ha soit une progression de 24%.Par contre, les superficies sont restees stationnaires (500 m2 par exploitant). L'augmentationdes productions est la cons6quence directe de l'augmentation des rendements et donc d'unemeilleure maltrise des techniques de production maralchere. Le haricot vert reste lasp6culation principale pour 1'exportation mais, d'autres productions pourraient etredeveloppees: le poids gourmand, le piment antillais et certains petits legumes: la tomate

  • cerise et le gombo. Les autres especes maraich6res sont aussi a d6velopper pour alimenterles marches nationaux et regionaux.

    1.1.1.3 - Risques lies l la production maraich6re

    *.* Conflits d'usage au sein d'un bassin versant : etat actuel des connaissances

    Des problemes fonciers peuvent survenir au cours de la mise en ceuvre du Programme carles m6canismes traditionnels d'attribution des terres existent dans toutes les zonesd'intervention du programme. Neanmoins, le systeme de suivi environnemental prendra encompte ce probleme dans l'optique d'alerter au besoin les d6positaires du mecanismetraditionnel.

    Le suivi qui est propos6 permettra par ailleurs de capitaliser les experiences dans la gestiondes differents types de conflits qui naitront entre > et exploitants. IIfaut signaler que beaucoup de perimetres maraichers sont install6s sur des champs deculture pluviale appartenant parfois a des non maraichers d'ou une jouissance precaire quilimite parfois les investissements.

    En ce qui concerne l1'levage, il n'a pas de lien direct avec l'irrigation et la productionagricole. Mais il convient de ne pas perdre de vue l'antagonisme entre 6leveurs etagriculteurs dans les zones saheliennes. Des etudes realisees dans plusieurs zones relatentdes cas de forte pression des eleveurs engendrant des conflits. La mise ceuvre duprogramme va entrainer une augmentation de la pratique des activit6s d'irrigation dans lazone 3: Sahel, Nord et Centre Nord encore ouverte a cela. C'est ainsi qu'une competitionpour l'usage de l'eau entre exploitant et pasteur est fortement probable.

    * Diminution de la qualite des eaux residuelles et des puits, utilisation d'eau demauvaise qualit6, augmentation des maladies d'origine hydriques

    Les plans d'eau sont le siege de morbidit6 et de mortalit6 accrue pour les populationsriveraines par le developpement de vecteurs essentiellement fauniques, partie int6grante dela biodiversite et dont la dynamique de leur population est liee a l'action de l'Homme sur lemilieu (barrage, irrigation, paturage etc.).

    Au cours des annees 1970, l'opinion a pris conscience (Hughes et Hunter, 1970) des effetsnocifs que la mise en valeur des ressources hydriques pourrait avoir sur la sante humaine etqu'il fallait accompagner les amenagements de mesures preventives et correctives pouramoindrir les consequences sanitaires.

    La necessite d'une convergence d'interet entre productions agricoles dans le sens de ladurabilite et I'amelioration du cadre de vie, fait qu'il est bien admis et compris d'attirerl'attention sur les consequences de la mise en valeur des agro ecosystemes lies a l'eau surla sant6 des popu!ations.

    Cette analyse confirme la pertinence de mise en ceuvre d'un systeme de suivienvironnemental surtout dans le contexte de mise en oeuvre du PAFASP dont lesenseignements devront servir a d'autres projets et programme du meme domaine:

    * Diminution de la qualite des eaux residuelles et des puits;* Utilisation d'eau de mauvaise qualite pour l'agriculture;* Augmentation des maladies d'origine hydrique.

  • * La situation sanitaire globale

    La situation sanitaire au Burkina Faso est caract6ris6e par une mortalite elev6e malgr6 unetendance a la baisse (32 pour mille en 1960, 22 pour mille en 1975, 18 pour mille en 1985,17,5 pour mille en 1992). Cette mortalite est importante chez les plus jeunes. Le taux demortalite des enfants de 1 a 4 ans est pass6 de 41 % en 1960 a 32 % en 1979 ; en 1990 lamortalite infantile est de 134 pour mille ; la mortalite juvenile 98 pour mille. L'esp6rance devie moyenne pour hommes et femmes confondus est pass6e de 37 ans en 1960 a 43 ans en1979 et a 52 ans en 1992. En milieu urbain, l'esp6rance de vie est de 56,1 ans contre 50,6an en milieu rural en 1991 (INSD, 1994) Cette 6volution indique une amelioration dans lessoins de sante publique. Mais vues a l'echelle mondiale, ces valeurs sont trop basses pour1'esperance de vie moyenne et trop haute pour la mortalite infantile.

    II y a trois facteurs principaux qui sont responsables de cette situation (Anonyme, 1991 tiredes donnees du Systeme National d'lnformation Sanitaire SNIS, 1995):

    * les difficultes d'approvisionnement en eau potable et les problemes d'assainissement; (seulement 25 % de la population a acces a une eau potable) sont responsables deplusieurs maladies comme les diarrh6es, le ver de Guinee, le cholera, etc.L'augmentation de la production entraine l'utilisation accrue des engrais et pesticidesavec des consequences redoutees sur 1'environnement;

    * l'insuffisance alimentaire et les carences nutritionnelles;* l'insuffisance quantitative et qualitative de la couverture sanitaire : seulement 56% de

    la population burkinabe se trouvent a 5 Kms ou moins d'une formation sanitaire et il ya un medecin pour moins de 40 000 habitants, et un infirmier pour environ 12 000habitants.

    Les pathologies les plus frequentes sont liees a 1'environnement insalubre avec unepredominance des maladies liees a l'eau. Cette situation explique entre autre le fait que 52%des motifs de consultations medicales a Ouagadougou soient des affections d'originehydrique.

    Le paludisme est la premiere cause de consultation, suivi des affections des voiesrespiratoires, celles de la peau et des maladies diarrheiques. En outre, les differentesenquetes sero-epidemologiques ont etabli que la quasi-totalite de la population a le parasitedu paludisme. Les enfants de 0 a 5 ans representaient 37,84 % des cas de paludisme et56,82 % des cas de diarrhee en 1995 (Ministere de la Sante 1997; Ministere de l'Economieet des Finances 1997).

    Les autres pathologies preoccupantes communes a l'Afrique intertropicale longtempsdominee par les grandes endemies et a transmission vectorielle sont les suivantes:

    * Ia dracunculose est endemique et demeure un probleme de sante publique;* l'onchocercose et la trypanosomiase ont une situation relativement bien maltris6e;* les schistosomoses, endemiques et parfois hyper endemiques ont tendance a

    s'etendre avec la multiplication des barrages et des amenagements qui sontassocies.

    La politique nationale en matiere de sante a pour base fondamentale, la strategie des soinsde sante primaires et de l'initiative de Bamako. La r6alisation de cet objectif passe par laparticipation communautaire avec un accent particulier sur la promotion de la sante desfemmes et des enfants. Une des principales activites dans la mise en ceuvre de cettepolitique est sans conteste l'education pour la sante, l'approvisionnement en eau potable et

    K~

  • la promotion d'un cadre de vie sain. La gestion durable des ressources en eau est une desreponses a l'amelioration de la situation sanitaire au Burkina Faso.

    *:. Conditions d'apparition des maladies d'origine hydrique

    Plusieurs facteurs sont favorables au developpement des parasitoses hydriques. 11 est connuque les r6serves d'eau peuvent rompre certains 6quilibres, modifier l'environnement. Lastagnation de l'eau en amont, I'bcoulement en aval, le brassage des populations, lamultiplication des contacts entre l'homme et les parasites favorisent le developpement desmaladies.

    Dans ces conditions, une mauvaise gestion de 1'eau peut influer sur la situationepidemiologique:

    * par le d6veloppement de nouvelles maladies, soit a travers de nouvelles souches deparasites dont les producteurs sont porteurs, soit par la proliferation de nouveauxvecteurs adaptes aux nouvelles situations 6cologiques;

    * par la faible immunite des populations vis-a-vis des agents pathogenes locaux;* par une mauvaise affectation des revenus financiers tirbs des productions entrainant

    le d6veloppement de l'alcoolisme, de la malnutrition et des maladies sexuellementtransmissibles.

    Dans le cas des risques sanitaires li6s a l'eau, trois aspects seront abord6s: le p6ril fecal,les maladies liees a l'eau transmises par les vecteurs, et la pollution des eaux.

    *. L'augmentation des maladies d'origine hydrique

    La mise en valeur de terres pour l'irrigation peut, si elle s'accompagne de la cr6ation dezones d'eau stagnante, favoriser la propagation des maladies d'origine hydrique. Tel qu'il estconcu, le PAFASP, qui pourrait s'attacher a aider au dbveloppement de la petite irrigationpour le maralchage et le fruiticulture (arboriculture entre autres), ne devrait pas entrainer uneaugmentation des risques de maladies hydriques. En effet, le programme ne prbvoit pas laconstruction de structures hydrauliques importantes ou de rbservoirs et l'irrigation priv6e esten genbral peu consommatrice d'eau, ce qui rbduit les risques de stagnation.

    Cependant, les maladies d'origine hydrique sont une rbalitb. La prevention, par l'applicationde mesures simples d'hygiene, peut permettre de rbduire consid6rablement l'incidence desrisques de ce genre. Le Programme pourra financer une campagne de sensibilisation auxmaladies d'origine hydrique destinbe aux bbnbficiaires.

    Le programme devra aussi financer une campagne de mesure de l'impact sanitaire d'ungrand nombre de petits p6rimetres dans une zone donnee en vue de disposer de donneespour dbvelopper des mesures sanitaires ulterieures. Cela pourrait se faire autour d'unbarrage, probablement le meme ou on mesurera la pollution due a l'irrigation.

    *: La situation des maladies concern6es par l'irrigation

    * Cas des maladies diarrh6iques,

    Les plans d'eau de surface sont tres souvent utilises par les populations environnantes ad'autres fins que l'irrigation et l'abreuvement des animaux. Elle a un double role menager:elle sert d'une part pour les besoins quotidiens de la famille, et d'autre part, de lieud'bvacuation des eaux usbes et des d6chets. Dans de telles conditions d'hygiene, les risquesde maladies diarrheiques sont accrus. C'est ainsi que la r6alisation d'un amenagement dansune zone aride ou semi-aride comme c'est le cas de la zone 3 du PAFASP, est

  • gen6ralement suivie par une augmentation de ces pathologies telles que: les dysenteriesamibiennes et bacillaires, la gastro-enterite, le cholera, la typhoide, la paratyphofde etc. Cesmaladies sont d'autant plus frequentes qu'elles peuvent etre aussi contractees par laconsommation des produits issus des perimbtres irrigues, 1'eau porteuse des diff6rentsgermes pathogbnes contaminant les cultures (Savonnet-Guyot et a/ 1985, Desjeux 1985).

    Les maladies diarrheiques aigues sont aussi une des principales causes de la mortalite et dela morbidit6 des enfants en milieu tropical et particulierement au Burkina Faso. On y trouve:

    * Les diarrhees virales qui sont les plus frequentes,* Les diarrhees bacteriennes,* Les diarrh6es parasitaires.

    La situation au Burkina Faso se presente de la fa,on suivante: les maladies diarrh6iquesconstituent la troisibme cause de consultation a Ouagadougou. Les enfants de 0 a 5 ansrepr6sentaient 56,82 % des cas de diarrhee en 1995 (Ministbre de la Sante 1997; Ministbrede l'Economie et des Finances 1997).

    * Cas du paludisme

    Dans le monde, deux milliards de personnes environ vivent dans des r6gions ou le risque depaludisme existe (Tiffen ,1993). On estime en Afrique a un million le nombre de decbs dusau paludisme (Paduart 1992). Au Burkina Faso c'est la premibre cause de consultation, demorbidit6 generale et de mortalit6 infantile; il est endemique sur tout le pays.

    * Le vecteur, l'eau et la maladie

    Les types de biotopes sont extremement varies. Leurs caract6ristiques dependent d'unepart, de leur situation, d'autre part, des facteurs ecologiques qui donnent a l'eau d'un site sesproprietes particulieres. Ainsi les habitats vont des poches d'eau des petites boites et canarisaux barrages en passant par les mares, les rigoles. Les vecteurs peuvent se developper enabsence de tout amenagement et leurs populations peuvent se reduire ou s'accrottre avecl'amenagement.

    Les transformations ecologiques qui influencent la reproduction des moustiques et leurdensite commencent par le deboisement ou la multiplication des plans d'eau (Hunter et al1994). Cela favorise Anopheles gambiae qui est attire par le soleil et qui constitue le principalvecteur du paludisme en Afrique. Ces gttes larvaires potentiels se multiplient et sa densite depopulation augmente avec la d6gradation de 1'environnement.

    Dans les retenues d'eau, on peut s'attendre a la presence d'Anopheles gambiae qui proliferedans les collections d'eau artificielles et d'A funestus un autre vecteur du paludisme enAfrique, qui constitue des populations stables dans les eaux ombragees. Les reseauxd'irrigation offrent le plus de possibilites au developpement de plusieurs especes par leregroupement de plusieurs biotopes au meme site. Dans les rizibres, les espbces heliotropesont leur densite maximale au dbbut de la saison rizicole: il s'agit du complexe Anophelesgambiae et A. arabiensis ; et quand les plants sont assez hauts pour faire de l'ombre c'est A.funestus qui predomine parfois.

    Le seul fait de vivre en contact avec l'eau et les hydro-amenagements favorise l'infestationpar le parasite. Une explication logique est que l'environnement devient plus favorable auvecteur de la maladie par suite de la presence de points d'eau et de vegetation. Toutefois,une plus grande frequence de transmission du parasite n'est pas obligatoirement synonymed'une aggravation de la maladie chez l'homme. En effet, selon Mouchet et Brengue (1990)cette immunit6 partielle ou premunition est stimulee quand la transmission du parasite est

    ,2

  • rep6tee et, a l'oppos6, elle est affaiblie quand la transmission est intermittente.

    Un hydro-amenagement fait passer la transmission de saisonniere a p6renne. Ceci van6cessiter pour la population une periode d'adaptation qui est aussi une periode a risques,principalement chez les jeunes enfants: les cas de " paludisme-maladie " vont s'accroitre etc'est g6n6ralement apres environ deux ans qu'un nouvel 6quilibre va commencer a s'etablirentre l'homme et le parasite et que la morbidite va diminuer. II faut savoir que d'autresm6canismes interviennent tels que l'utilisation de moyens de protection devenus souventplus accessibles a la population, comme la chimioprophylaxie ou l'utilisation demoustiquaires impregnes. Pres de Bobo-Dioulasso, la densite d'Anopheles gambiae dans lesreseaux servant a irriguer les rizieres est dix fois plus elev6e que dans la savaneenvironnante. Mais comme paradoxalement, l'indice sporozoltique est dix fois plus faiblechez les moustiques, la transmission du paludisme ne s'est pas intensifiee comme on s'yattendait (Robert et a/ 1989).

    * Cas des schistosomoses.

    Parmi les parasitoses eau-dependante, les schistosomoses ou bilharzioses apparaissentcomme des affections particulierement sensibles aux modifications des relations entre lacommunaute humaine et leur environnement aquatique car l'un de leurs traits caracteristiquesest leur capacite a s'adapter et a b6neficier des transformations du milieu induites par lesam6nagements hydro-agricoles (OMS 1993).

    La maladie est caus6e par Schistosoma haematobium transmise par des gast6ropodespulmones du genre Bulinus pour la schistosomose urinaire et par Schistosoma mansoni ettransmise par le genre Biomphalaria pour la schistosmose intestinale. L'existence de plansd'eau stagnants ou semi-stagnants, surtout quand ils sont encombres de v6getationaquatique associes a la pr6sence de peuplements humains riverains denses, represententles conditions optimales, la premiere pour le d6veloppement des mollusques h6tesintermediaires et la seconde pour la propagation de la bilharziose. Les especes presentes auBurkina Faso sont Bulinus truncatus rohlfsi et Bulinus senegalensis qui se rencontrent danstout le pays, le premier est plus lie aux lacs, barrages et hydro-am6nagements et le second estplus inf6ode aux mares temporaires. Biomphalaria pfeifferi et Bulinus globosus qui serencontrent au sud du pays et dans les hydro-amenagements, B. umbilicatus identifiee a l'estdu pays et Bulinus forskalii qui ne transmet pas la bilharziose humaine.

    Au Burkina Faso, les schistosomoses endemiques et parfois hyperendemiques ont tendancea s'6tendre avec la multiplication des points d'eau et des amenagements hydroelectriques ethydro-agricoles. La distribution des schistosomoses (Poda 1996) est organisee en foyers deniveaux d'endemie variables avec des prevalences de 1% a 100% chez les enfants de 9 a15 ans. Globalement, les taux moyens de prevalence a l'echelle nationale ne sont jamaisinferieurs a 30% avec une decroissance progressive de l'infestation des populations du nordau Sud pour la schistosomose urinaire et du Sud au Nord pour la schistosomose intestinale.

    Les donnees ont mis en evidence la proliferation de l'endemie bilharzienne a S.haematobium et a S. mansoni dans les vallees du Sourou et du Kou sous 1'effet de l'irrigation(Poda, 1996); dans la vallee interieure de Thion, la prevalence est de 78% a 100% auniveau des scolaires avec la construction du barrage non loin de l'ecole.

    Dans tous les sites etudies au Burkina Faso, la forme urinaire est largement repandue et laforme digestive (qui est cliniquement plus grave) est egalement presente. Si, en termes demorbidite, ces pathologies n'ont pas le meme impact immediat que le paludisme, il fautsavoir toutefois que les consequences a moyen et long terme peuvent mettre la vie desindividus en danger: surnfections et/ou lithiases v6sicales, cancerisation de la vessie,hydronephrose, hepato-splenomegalie, hemorragies digestives etc.

  • * Cas de la filariose

    La filariose ou el6phantiasis est causee par un parasite Wuchereria bancrofti et esttransmise par les memes vecteurs que ceux du paludisme. II s'agit d'une maladie tresr6pandue qui affaiblit le patient mais non mortelle. L'obstruction des vaisseaux lymphatiquespar les vers parasites filaires entraine a la longue des gonflements et des difformites desmembres (elephantiasis) et, dans certains cas, des organes genitaux males.

    Selon Quelennec et al, 1968 in Poda 1997, dans le sud-ouest du Burkina Faso, on a not6 aTingrela une prevalence elevee de l'infestation a Wuchereria bancrofti (40%) et des signescliniques d'elephantiasis, dans une region ou les cultures irriguees constituaient la principaleactivite agricole. Certains auteurs la citent comme l'une des principales parasitosesassociees aux transformations intervenant sur les amenagements hydrauliques (Hunter et al1993). Pour d'autres, la litterature ne mentionne jusqu'ici aucune pouss6e de cette maladieconsecutive a la construction d'un barrage (Mouchet et Brengues 1990).

    * Cas du ver de Guinee (dracunculose)

    La dracunculose ou ver de Guin6e est rattachee au groupe des filarioses dont elle est parmila plus anciennement connue des m6decins de l'Antiquite et du Moyen Age car d6crite en1584 par Linsdchoten dans le detroit d'Ormuz et signal6e en 1611 par les explorateursbritanniques dans le golfe de Guinee (Guiguemde et al 1986). Cette parasitose estprovoqu6e par la femelle d'un ver filiforme, Dracunculus medinensis ) appele ver de Guin6eou dragonneau ou encore filaire de Medine ; elle est transmise a l'homme par l'absorptiond'eau contaminee par des cyclops (Crustacea,Copepoda,Cyclopoida,Cyclopidae ). Cescrustacees aquatiques qui servent d'h6tes intermediaires prolifbrent couramment dans leseaux des mares, des citernes ouvertes et des puits a gradins utilis6s pour l'alimentation eneau de boisson (Guiguemde et a/ 1986). La maladie est largement repandue dans le mondetropical et subtropical notamment dans les pays africains situes au sud du Sahara.

    Au Burkina Faso, le ver de Guin6e sevit a l'etat endemique dans les zones rurales ou lespopulations integrent les plans d'eau de surface dans leur systeme d'approvisionnement eneau de boisson. II apparaTt un probleme de gestion de l'eau dans l'espace agraire et dechangement de comportement des populations. Le programme d 'eradication actuellementdevelopp6 par I'OMS et la Fondation Carter laisse entrevoir un espoir (Chippaux 1993).

    * Cas de l'onchocercose

    L'importance de l'onchocercose appelee aussi cecite des rivieres est due au fait qu'elle peutentrainer la cecite au bout de plusieurs annees. Pendant de longues annees avant lelancement du programme de lutte contre l'onchocercose, qui a et6 couronne de succes, denombreux bassins des voltas fertiles ou cette maladie existait a l'6tat latent sont demeuresinhabites.

    La maladie est causee par un ver Onchocercus volvulus et est transmise par des simulies(simulium damnosum s. 1.) qui vivent dans les eaux fortement oxygenees a courant rapide.Les canaux d'evacuation et les deversoirs des barrages peuvent constituer des g-itesfavorables a la proliferation des simulies.

    Le gite larvaire du vecteur se cree et se maintient dans trois conditions essentielles:

    * existence d'un courant rapide procurant une forte oxygenation,* presence de supports n6cessaires a la fixation,

  • * presence d'une nourriture suffisante.

    * Cas des trypanosomiases

    Le trypanosomiase ou maladie de sommeil est due a des protozoaires flagelles, lestrypanosomes (Trypanosoma gambiense pour l'homme) transmis par les glossines (Glossinapalpalis et Glossina tachilodies). Certaines especes de glossines vivent dans les galeriesforestieres et d'autres dans les savanes boisees. II est peu probable que le risque derecrudescence de cette end6mie puisse etre liee aux types d'amenagement (Finelle 1980).Tout comme l'onchocercose la situation est relativement bien maltris6e.

    * Cas de la fasciolase

    La fasciolase ou grande douve du foie est due a un trematode Fasciola hepatica. L'h6teinterm6diaire de la douve est un mollusque aquatique pulmone du genre Lymnaea (Lymnaeanatalensis).

    * Cas de la fievre jaune

    La fievre jaune est due au virus amaril, transmise par des moustiques. Les moustiques(Aedes aegypti), outre leur r6le vecteur, sont les veritables reservoirs: ils restent infectestoute leur vie et transmettent le virus a leur descendance par voie transovarienne. lls viventdans 1'environnement humain et diss6minent les epidemies, mais peuvent aussi vivre dansles forets et galeries forestieres. Ils se developpent dans les petites collections d'eau et leursceufs resistent a plusieurs mois de s6cheresse.

    Malgre 1'existence d'une vaccination tres efficace, la fievre jaune reste une maladied'actualit6: des cas sporadiques sont signal6s dans de nombreux pays ( Burkina Faso, en1983; Paduart 1992).

    * Cas des maladies transmissibles liees aux facteurs soclaux

    Un certain nombre d'autres maladies transmissibles sont susceptibles d'etre influencees parles am6nagements hydrauliques, non par leur relation avec l'eau, mais du fait desmodifications du milieu humain. En effet, chaque nouvel amenagement s'accompagnegeneralement d'importants mouvements de populations. II y a les personnes qu'il faut6vacuer lors de la mise en eau des barrages. Mais, plus important encore, est I'afflux demigrants qui arrivent, attires par les nouveaux potentiels de productions tant agricoles quehalieutiques. Outre les nombreux problemes de logement, d'organisation sociale, d'evolutiondes moeurs, sur le plan sanitaire ces personnes sont evidemment susceptibles de vehiculerun certain nombre de maladies infectieuses. C'est le cas principalement des MaladiesSexuellement Transmissibles (MST) et du SIDA (Grmek 1990) . En ce qui concerne plusparticulierement le SIDA, dans bon nombre de pays saheliens dont le Burkina Faso,l'importance des migrations, qui touchent egalement les populations rurales, a contribue audeveloppement de cette maladie, y compris donc parmi les cultivateurs susceptibles de venirs'installer autour des nouveaux amenagements.

    * Cas des parasitoses animales

    Les parasitoses animales sont des pathologies communes et souvent peu spectaculaires. Labaisse d'etat general qu'elles entrainent sous leur forme chronique, la plus frequente, estapparentee a la sous nutrition, et est generalement consideree comme

  • suivantes:

    * La fascialose a Fasciola gigantica, la grande douve du foie.* La dicrocoeliose a Dicrocoelium hospes, la petite douve du foie.. Les Schistosomoses a Schistosoma bovis principalement et dans une moindre

    mesure a Schistosoma curassoni (dans l'Est du pays).

    A ces tr6matodoses, il faut ajouter:

    * La fievre de la vallee du Rift* L'onchocercose* La trypanosomiase

    Leur impact est difficile a 6valuer. A la mortalite, il faut ajouter les pertes indirectes par lemanque a gagner sur la croissance, la production de lait, la capacite de travail des animauxde trait. Leurs cycles parasitaires sont les memes que ceux de I'Homme a quelquesvariances liees a l'appartenance syst6matique (especes et parfois genres) des h6tesintermediaires ou des vecteurs.

    *: Conditions d'apparition des maladies d'origine hydrique

    La concentration de petits jardins maratchers aux abords des villes ou des lacs ainsi que lesbas-fonds peut, si elle est importante, entraTner une diminution de la qualite des eauxr6siduelles et des eaux de drainage de ces jardins, l'usage a haute dose d'engrais et depesticides comme c'est souvent le cas sur les productions maralch6res peut entraTner, lorsdu lessivage par les pluies, une contamination des nappes de surface et des eaux dedrainage de ces petits p6rimetres. Les nitrates, particulierement solubles, contaminentrapidement les nappes. L'utilisation d'engrais aux abords des mares et des lacs peutentrainer une eutrophisation de ceux-ci. Enfin, l'utilisation d'engrais organique peut etre lasource de nombreuses maladies hydriques.

    Le projet s'attachera a quantifier les risques de pollution dans les zones de grandeconcentration de jardins maralchers aux abords des villes et des lacs, notamment par descampagnes de pr6levements et d'analyse d'eau dans les puits de surface et en aval de cesperimetres ainsi que dans les retenues de barrages. 11 identifiera les zones a risque etproposera des mesures pour empecher l'extension de la pollution et en reduire la portee.Cette activit6 sera menee autour d'une ville avec beaucoup de maralchage et autour d'unbarrage.

    Le tableau 1 presente les normes de qualite des eaux pour la boisson selon I'OMS et l'ONEAet pour l'irrigation selon la FAO et le Burkina Faso.

  • Tableau 1: Normes de la qualit6 des eaux pour boisson selon l'OMS et le BurkinaFaso et pour l'irrigation selon la FAO et le Burkina Faso (IWMI, 1999; Raabo n°000009/anvi/fpleau/sac du 09 fevrier 1990)

    PARAMETRES UNITE WHO Burkina FAO EauFaso Surface

    BurkinaFaso

    Aluminium Al mg/l 0.2* 0.2 5* 0.2Ammoniac NH3 mg/l 1.5* 0.5Arsenic As pg/l 10 50 100* 50Baryum Ba mg/l 0.7Benzene 1ug/i 10 =_=Beryllium Be mg/l 0.1 *DBO mg/lBore B mg/l 0.03 0.5 - 15*Cadminim Cd pg/l 3 5 10* 50Chlorure Cl mg/l 250* 250 250Chrome cr ,ug/l 50 100* 60Cobalt Co ,ug/l 50*DCO mg/l 2Cuivre Cu mg/l 1* 0.2*Cyanure mg/l 0.07 0.1 0.1Conductivit6 pmho/cmelectrigueFluorure F mg/l 1.5 1.5 1* 1.5Fer Fe mg/l 0.3* 5* 1Plomb Pb mgA 0.01 0.05 5* 0.05Lithium Li mg/1 2.5*Magnesium Mg mg/lManganese Mn mg/i 0.5 0.1 0.2*Mercure (total) Hg pg/l 1 1 1Molybdenum Mo pg/I 70 10Nickel Ni mg/l 0.02 0.2* 0.05Nitrate (NO3) mg/I 50 10 50Nitrite (NO2) mg/l 3Selenium Se pg/l 10 20* 10Sodium Na mg/I 200* 200 200Sulfate (S03) mg/I 250* 400 400Matieres dissoutes G/l 1 *Azote total N mg/I .Vanadium V mg/l 0.1*Zinc Zn mg/I 3* 5 2* 5

    Toutes les eaux contiennent, en proportions variables:

    * des gaz dissous empruntes a l'atmosphere ou au milieu ambiant essentiellement,* des composes mineraux dont la nature et les proportions sont en rapport avec la

    constitution g6ologique des terrains traverses et avec l'activite humaine,* des substances organiques dissoutes provenant de la decomposition des matieres

    vegetales de l'espace forestier, agraire et urbain,

  • * des particules minerale ou organiques en suspension,* des organismes vivants souvent pathog6nes,* des micro et macrophytes souvent nuisibles.

    La variation de la qualite de l'eau utilisee pour l'irrigation est liee donc au regime climatique,hydrologique g6ologique et pedologique dans le bassin. En outre, les activit6s humainesdeveloppees sur les berges et sur l'ensemble du bassin versant, les regles d'occupation etde gestion de ces terres ont des impacts certains sur la qualite de l'eau. Les phenomenesd'erosion hydrique et eolien, qui influent sur les qualites physico-chimiques de l'eau, sontainsi lies aux pratiques agricoles et pastorales, ainsi qu'au couvert herbace et arbore desterres. L'impact direct sur la structure et la composition des eaux des activites humaines etdes modifications sur l'environnement dans le bassin est donc certain et cette eau estdestin6e,non seulement a l'irrigation, mais souvent a la consommation humaine.

    11 est indispensable de disposer d'une situation de ref6rence selon des normes afind'identifier les criteres de suivi de l'impact environnemental du programme et de pr6voir les6volutions.

    Pour les eaux de surface et de consommation, il s'agira de collecter les donnees de basesur les parametres physico-chimiques et biologiques. Les parametres des eaux de surfacesont subdivises en:

    * Parametres organoleptiques,* Parametres physico-chimiques en relation avec la structure naturelle de 1'eau,* Parametres concernant les substances indesirables,* Parametres concernant les substances toxiques,* Autres parametres physico-chimiques,* Parametres microbiologiques.

    L'etat de subdivision des parametres est d'une importance primordiale puisqu'il tientcompte du degr6 de toxicite, des methodes d'analyse et d'elimination des impuretes.

    Les parametres organoleptiques sont apprecies au moment du prelevement. Les matieresen suspension et les matieres colloYdales sont importantes dans le domaine del'approvisionnement en eau potable, car ils sont largement responsables de la turbidit6, dela coloration et de la sedimentation.

    Les parametres physico-chimiques en relation avec la structure naturelle de l'eau, donnentla variation le l'eau en fonction des sols traverses des activites humaines.

    Les parametres concernant les substances ind6sirables, les substances toxiques et lesparametres microbiologiques indiquent la place centrale a la d6termination qualitative etquantitative des substances indiquees et les mesures a prendre pour proteger la sant6 desconsommateurs.

    Les autres parametres physico-chimiques interviennent dans le contr6le du traitement del'eau et de la protection de la ressource eau.

    * La situation des eaux r6siduaires

    11 est bien connu que les cours d'eau et, a un moindre titre, les eaux stagnantes, sontetroitement liees a leur environnement et servent dans bien des cas a eliminer les produits dumetabolisme des ecosystemes terrestres. Ce processus naturel initial peut cependant dans denombreux cas se trouver perturb6 par l'affiux excessif de dechets, quand le systeme aquatique

    I 6

  • traverse ou se situe a c6te de des zones tres industrialis6es, ou meme seulement de forteurbanisation. Dans de tels cas, nous parlerons de pollution. 11 faudra alors distinguer plusieursdegres de pollution:

    La pollution urbaine est gen6ralement de type organique. Elle est liMe a l'importance desagglomerations mais aussi a d'autres facteurs comme:

    * La pr6sence ou l'absence de systemes depuration des eaux domestiques;* Le type de comportements de la population:* La zone climatique.

    Actuellement les grandes villes du Burkina Faso possedent un systeme rudimentaire de collectedes eaux usees et pas d'un systeme particulier et efficace d'epuration. Dans les grandesagglomerations comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Banfora et Koudougou, a la pollutionurbaine vient s'ajouter celle occasionnee par les industries qui peut etre tres variee et plus oumoins dangereuse selon le type d'effluents atteignant le milieu aquatique.

    D'une maniere g6nerale, il est possible de classer les differentes pollutions en plusieursgrandes cat6gories dans le cas du Burkina Faso.

    * La pollution organique due a l'accumulation de d6chets divers qui conduit a uned6soxygenation du milieu;

    * La pollution bact6rienne due a la presence d'agents pathogenes, resultant du rejetd'excr6ments dans le milieu (pollution fecale);

    * La pollution par accumulation de sels nutritifs ou de certains ions, affectant plusparticulierement les milieux stagnants a faible coefficient de renouvellement;

    * La pollution par agents toxiques, tres diverse et dependant essentiellement du typed'industries presentes dans une aire de drainage. La brasserie et la tannerie aOuagadougou, la savonnerie a Bobo Dioulasso, le textile a Koudougou sont connuescomme particulierement polluantes; les detergents et les tanins sont parmi les toxiquesles plus actifs;

    * La pollution par accumulation de metaux lourds, tres dangereuse pour le milieuaquatique dans la mesure ou, en plus de la toxicite intrinseque des metaux lourdspr6sents, les risques sont grands de supprimer un ou plusieurs maillons de la chaTnetrophique, ou bien de provoquer une accumulation le long de cette meme chaine;

    * La pollution acide, 6troitement liee aux exploitations minieres dans diverses regions duBurkina Faso.

    Dans les lignes suivantes, nous avons essay6 d'estimer la situation actuelle concemant deuxdomaines particuliers d'eaux residuaires: milieu urbain et milieu agrcole.

    *. Le milieu urbain

    La qualite de 1'eau pose des problemes plus complexes en climat tropical car, la temperatureelevee favorise la multiplication des germes. Ainsi, les malades liees a la qualite de l'eau lesplus courantes enregistrees a l'h6pital de Ouagadougou sont les maladies bact6riennes,virales ou parasitaires qui causent des diarrhees ou des gastro-enterites (cholera, typhoYde,dysenterie, etc.). A cela, s'ajoutent les polluants chimiques et mineraux dont les principauxsont les nitrates d'origine anthropique.

    Les eaux usees sont souvent reutilisees sans traitement a la suite de la Foret Classee dubarrage de Ouagadougou. Le danger principal sur la sante reside dans l'hygiene desaliments consomm6s crus.

    I 1

  • *: La situation des produits chimiques

    A c6te des agents biologiques, il y a les produits chimiques li6s a la lutte contre les vecteursde maladies, les ravageurs des cultures et les engrais. L'eau, surtout des zones ou sepratique l'agriculture, vehicule des pesticides agricoles et divers residus toxiques quis'accumulent pr6f6rentiellement dans les plans d'eau. Le cheminement d'un produit chimiquedans la nature a partir du moment ou il quitte le systeme d'utilisation, est tres complexe etdepend de multiples facteurs, dont notamment les facteurs physiques, morpho-edaphiqueset m6teorologiques au niveau de la zone d'utilisation. Ces conditions determinent l'impact surla faune et la flore non cible, I'accumulation dans la chaine trophique jusqu'a l'homme, lacontamination des eaux de boisson.

    Dans de nombreuses regions d'Afrique de l'Ouest, la lutte contre les vecteurs de maladiespar les produits chimiques est devenue depuis le debut des ann6es soixante une constantetant qu'existent les conditions ecologiques de developpement du vecteur et le reservoir duparasite.

    Ainsi (Dejoux, 1988) l'utilisation du temephos ou de I'abate dans la lutte antisimulidienne, sielle est actuellement la seule maniere realiste d'obtenir un resultat, n'est pas sans dangerpour les ecosystemes traites. Dans le cas des schistosomiases, la lutte contre lesmollusques vecteurs apparait tres complexe et souvent difficile a r6aliser avec un succestotal. L'emploi massif de compos6s chimiques souvent a base de metaux comme le cuivre,1'6tain, le zinc, presente de nombreux inconvenients, dont celui de leur forte toxicite pour1'environnement.

    Une grande diversite des produits chimiques actifs contre les glossines ou tse-tse inf6od6esaux galeries forestieres a connu un impact certain sur les biotopes aquatiques. Cet impactest relativement faible en comparaison des benefices resultant de l'6limination ou de la fortereduction des populations de tse-ts6 sur d'immenses surfaces. Ailleurs, des insecticidespolyvalents ont ete utilises contre les moustiques sur le terrain avec plus ou mois de succes.Des traitements abusifs ont favorise l'apparition de souches resistantes a certains produits.La resistance genetique au DDT et la resistance crois6e a d'autres composesorganochlores, presentee par certaines populations d'Anopheles, en est un exemple(Dejoux, 1988).

    Dans le secteur des productions agricoles, les produits phytosanitaires et les pesticides sontutilises contre les parasites des cultures. Des engrais sont utilises pour augmenter lesrendements. Seuls les prix eleves limitent l'utilisation massive des produits chimiques.

    Les residus toxiques des pesticides s'accumulent progressivement dans les chainesalimentaires pour se retrouver a des teneurs elevees dans les echelons terminaux. Quantaux engrais, les residus augmentent la productivite des eaux et finissent par entrainer unecertaine eutrophisation des plans d'eau. Les pesticides peuvent s'y retrouverinvolontairement soit en concentrations importantes (accident de transport ou demanipulation), conduisant a une pollution aigue avec souvent mortalite de poissons etd'homme comme ce fut le cas dans le Houet (Poda, 1985). II y a aussi la contaminationchimique du fait de l'infiltration des produits utilises ou de leur entrainement par les eauxpluviales.

    Ils peuvent egalement s'y retrouver volontairement, lors de traitement phytosanitaire desmilieux aquatiques (desherbage chimique) ou de l'emploi illegal et criminel de certainspesticides dans les braconnages chimiques. Les produits veterinaires, notamment anti-parasitaires peuvent poser aussi des problemes de pollution et de contamination des eaux.Les insecticides organochlores employes en agriculture (DDT, DDE, HCH, PCDD/F)representent le type meme des composes tres remanents et bio cumulatifs du fait de leur

  • liposolubilite.

    Depuis leur interdiction dans les annees 70-80, les taux de contaminations ontconsiderablement diminue. Les animaux aquatiques peuvent servir de r6velateurs depollution par pesticides, notamment lors de mortalites brutales, mais 6galement derevelateurs de contamination, par la mesure des taux d'accumulation de certains mol6culesou celle de bio-marqueurs. Ils peuvent bien entendu egalement repr6senter des secteurs decontamination chimique pour le consommateur humain, a travers la chaine alimentaire.

    *. Les risques lies a l'utilisation des produits phytosanitaires

    Les produits phytosanitaires ont evolue au cours des dernieres annees surtout au niveau deleur mode d'action et leur selectivite. Ils sont essentiellement utilises comme fongicides,herbicides, regulateurs de croissance et nematicides. Les produits phytosanitaires sontresponsables de nombreux troubles de la sante: irritations de la peau, problemes respiratoires,vomissements, maux de tete ... Les pyrethrinoYdes de synthese et les organo-phosphores pourles insecticides, les carbamates pour les fongicides, les ammoniums quaternaires pour lesherbicides sont les familles les plus souvent rencontrees.

    Lors de l'intoxication, plusieurs voies de penetration sont suspectees. Les voies cutaneo-muqueuses et respiratoires sont souvent signalees. La voie de penetration conjonctivale estaussi notee.

    Les troubles apparaissent le plus souvent dans les 24 premieres heures apres le contacttoxique. On retrouve principalement des cephalees et d'autres signes neurologiques, desmanifestations cutanees et digestives.

    L'analyse des manifestations par categorie de produits fait apparaitre une predominance demanifestations cutanees apres utilisation de fongicides et une predominance de troublesdigestifs apres utilisation d'insecticides.

    Parallelement aux effets chez l'Homme, les phytosanitaires de synthese ont aussi un impactsur l'environnement en particulier sur la faune et la flore non- cible. Un des exemplescouramment cite est l'impact de ces produits sur les abeilles, dont les consequences socio-economiques ne sont pas negligeables.

    L'utilisation de ces produits doit etre tres contr6lee pour eviter qu'ils n'entrent dans lacategorie des polluants. En particulier, en cas d'utilisation abusive, on peut enregistrer uneconcentration anorrnalement elevee de ces produits que ce soit dans les eaux de surface ou auniveau de la nappe phreatique.

    Actuellement, beaucoup de recherches sont effectuees pour eviter l'utilisation de ces produitscomme la lutte biologique, l'utilisation de phytosanitaires naturels ou la selection de plantesresistantes aux pathogenes.

    *. Les impacts sanitaires

    Ces quelques aspects des contaminations des milieux et chaines aquatiques par lespesticides et contaminants chimiques montrent bien les relations existant entre les impactsecologiques et les risques sanitaires pour des populations humaines (Keck 2000).

  • Au total, des insecticides varies sont deverses dans les ecosystemes aquatiques etperturbent de fa9on plus ou moins grave et selon leur toxicit6 propre les equilibresbiologiques (invertebr6s et vertebr6s) jusqu'6 l'homme a travers la chaine trophique ou l'eaude consommation.

    Les produits chimiques et les metaux lourds interviennent dans tous les compartiments dumetabolisme humain au dela des limites maximales toler6es en modifiant la composition dusang, du plasma et des secretions endocriniennes, en bloquant ou en stimulant desprocessus chimiques, physiques et neurologiques inattendus. Les effets dependent de latoxicit6 du produit en cause, des doses re,ues, de la cinetique du produit, de la r6sistance etde 1'age du sujet.

    La large gamme va des plus toleres comme le fer, le magnesium qui participent a de faiblesdoses, au metabolisme normal de l'organisme, en passant par des composes nocifs commeles nitrates qui provoquent a terme un defaut d'oxygenation par la transformation del'hemoglobine en methemoglobine, aux 6l6ments mortels comme le mercure, I'arsenic et lecyanure qui entrainent dans un bref delai des troubles neurologiques (circulation, respiration,digestion), des convulsions, le coma et la mort.

    *: Utilisation d'eau de mauvaise qualite pour l'agriculture

    Aux abords des villes, l'utilisation de l'eau de drainage non traitee provenant de la ville oudirectement d'industries est tentante puisqu'elle est gratuite. Cette eau 6tant de tresmauvaise qualite, son utilisation pour le maraTchage est dangereuse et normalementinterdite.

    La promotion de l'irrigation privee risque de voir s'accroltre le phenomene d'utilisation d'eauxresiduelles pour le maraichage et donc l'incidence des maladies hydriques qu'entraine unetelle pratique.

    Le programme pourra agir a deux niveaux. Premierement, toute demande de financementd'actions de developpement de jardins ou p6rimetres maralchers aux abords des villesdevrait etre accompagnee d'une description de la source d'eau. Ceci permettra de quantifierl'impact du projet sur les ressources mais aussi, d'eviter de faciliter l'installation de jardinsmaraichers dans les zones a risques. En second lieu, le programme pourra egalement, dansle cadre de la promotion de l'irrigation privee, lancer des campagnes d'information visant aavertir le public des dangers de l'utilisation d'eaux residuelles pour le maratchage.

    Un cadre legislatif et r6glementaire pour l'usage de l'eau de drainage industrielle etdomestique pourrait egalement s'averer utile.

    *. La r6utilisation des eaux usees autour des centres urbains

    L'utilisation des eaux usees pour l'agriculture en particulier pour le maraichage se rencontreaux abords des canaux d'evacuation et des points de collecte de rejets d'eaux usees(Abattoirs, SO.B.BRA, Tanneries, Canal central, Barrage a Ouagadougou, Marigot Houet aBobo Dioulasso). Cette pratique est favorisbe par le fait qu'il n'y a pas de reseau public decollecte et de traitement d'eau usees, mais seulement un reseau de caniveaux ouvertsprevus uniquement pour les eaux pluviales. Or, ces caniveaux re,oivent aussi des rejetsd'eaux usees. Des entreprises grandes productrices d'eaux usees (marches, hotels,h6pitaux, Brasserie, Abattoir, etc.) y deversent leurs eaux usees, senseas etre traiteesauparavant. Mais, le traitement de ces eaux reste theorique, les caniveaux charrient deseaux quasiment brutes, et parviennent aux points d'utilisation pour l'agriculture.

  • Les superficies exploitees sont intenses a trois periodes de I'annee. La saison fraiche offreles opportunites pour les plus importantes surfaces. La saison seche reduitconsiderablement les superficies. La saison des pluies ne permet pas une augmentation dessuperficies totales, a cause des zones inondees, et des cultures d'hivernage.

    La contamination des eaux utilis6es pour l'agricultures expose les productions surtout lesl6gumes destin6es a la consommation aux memes contaminations surtout microbiologiques.Pour des eaux destinees a l'arrosage de legumes susceptibles d'etre consommes crus,l'organisation Mondiale de la Sante recommande qu'il n'y ait pas plus de 1000 coliformesfecaux par 100 ml, et qu'il n'y ait aucun oeuf d'helminthes par litre (OMS, 1989 ).

    L'etude realisee a Ouagadougou (Cisse, 1997) VOIR RESULTATS PLUS RECENTS 2003DISPONIBLES A APIPAC, en retenant les deux indicateurs de pollution microbiologiqueconsid6r6s par l'OMS (les coliformes f6caux et les ceufs d'helminthes), aboutit auxconclusions suivantes:

  • sanitaires lies au sol se manifestent tres souvent par les parasites a transmissiontranscutanee. Ce sont des parasites, tels que les Ankylostomes, qui sont les plus dangereuxpour les personnes marchant pieds nus que des sols humides. Or, les observations sur lessites de maratchage montrent que les exploitants maraichers ne portent pas tres souvent dechaussures, alors que l'arrosage mouille le sol des allees entre les planches. Ces exploitantsmaralchers courent ainsi le risque d'etre infect6s par des parasites tels que lesankylostomes.

    La contamination parasitologique des sols des planches pourrait etre induite par laconjugaison de deux facteurs au moins: I'arrosage continu avec des eaux polluees, etl'utilisation de fumiers pour 1'enrichissement des sols. Le premier facteur semble conforte parles resultats (Cisse, 1997) qui ont montre une proportion non negligeable d'6chantillons desols des allees ayant une contamination par des parasites. Cette contamination est d'autantplus importante que la source d'eaux utilisees est plus polluee. Ce r6sultat constitue uneindication de facteurs de risques d'infections parasitaires chez les exploitants maraicherstravaillant pieds nus durant leurs activites. Ce resultat renforce 6galement l'hypothese selonlaquelle, au regard des risques potentiels mesures, les sites utilisant des eaux us6essuscitent plus de pr6occupations sanitaires que les sites utilisant des eaux de puits ou debarrage.

    1.1.1.4 - Diagnostic des contraintes de la filiere de production fruitiere (Zones 1 et 3)

    La production fruitiere. Les principales zones de production fruitiere sont essentiellementlocalis6es dans les regions du sud et du sud-ouest (75% de la production) et du centre etCentre Ouest (20% de la production). La mangue occupe toujours la premiere place parmiles cultures fruitieres d'exportation. La lime verte est aussi a developper pour 1'exportation.Les autres especes fruitieres dont en particulier la banane et la papaye sont aussi adevelopper afin d'alimenter les marches nationaux et regionaux. Les statistiques deproduction fruitiere sont tres peu abondantes. Cependant, I'exploitation des donneesd'enquetes effectuees a permis d'estimer les superficies totales a 20.000 ha avec uneproduction d'environ 240.000 tonnes.

    La production de Karit6. Le karite a les memes impacts positifs que les autres especesligneuses. L'arbre permet d'am6liorer le microclimat des zones agricoles et contribue a laregulation hydrique. Par contre, la transformation de ses noix consomme de 1'eau et entrainedes pollutions chimiques des sols et des eaux (notamment pendant la production du savon).Certaines mesures de mitigation semblent faisable dans le cadre du PAFASP: I'informationet la formation des petits entrepreneurs, le briquettage des dechets plus ou moins ligneuxpour le marche energetique (1a ou ce marche peut etre developpe). Ce dernier s'appliqueraitaussi a d'autres d6chets agricoles. Les femmes constituent le groupe cible principal.

    Risques li6s aux retomb6es 6conomiques

    Ils sont de plusieurs ordres et portent sur les points ci-apres:

    * Faible capacite de transformation (moins de 1000 tonnes sur un potentiel de plus de10 000 tonnes,

    * Faible capacite institutionnelle et de gestion des Organisations professionnelles desacteurs a tous les niveaux,

    * Connaissance tres limitee, voire inexistante des mecanismes d'exportation et desexigences des marches exterieurs par les acteurs et leurs Organisationsprofessionnelles,

    * Peu de cas est fait des soucis relatifs a la qualite des produits,* CoOt eleve des emballages destines a l'exportation (parce que greves de la TVA),

  • Difficultes d'acces des petits operateurs au financement du systeme bancaireclassique.

    1.1.1.5 - Diagnostic des contraintes de la filiere de production coton (Zones 1 et 3)

    La production du coton emploie 320.000 producteurs en milieu rural et represente 50% desrecettes d'exportation. Elle contribue pour 30 a 40% du PIB.

    Avec une production estim6e a 540'000 tonnes de coton graine pour 2004/2005, le BurkinaFaso a atteint son record de production et devient le deuxieme producteur ouest africainjuste apres le Mali. La filiere coton sort du premier processus de privatisation. Desconcessions d'exclusivites ont ete accordees a deux nouvelles societes cotonnieres. A l'Est,la concession a ete attribue a SOCOMA (Societe Cotonniere du Gourma), dont le groupeDAGRIS est majoritaire (51%), et au Centre a Fasocoton, un consortium de diff6rentessoci6t6s privees dont fait partie la societe suisse Reinhart SA. Au Sud-Ouest du pays, laSofitex d6tient toujours le monopole sur environ 70% de la production. La participation activedes producteurs via l'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) acertainement et6 une des clefs de reussite de ce processus. L'UNPCB, d6tient la presidencedu comite de gestion de la filiere, est actionnaire dans les 3 soci6tes cotonnieres (Sofitex a30%, Fasocoton a 10% et Socoma a 20%) et represente ainsi les producteurs de coton surtoute l'6tendue du territoire.

    La filiere coton au Burkina Faso est de type integr6e, c'est a dire que la production,1'encadrement des producteurs, la distribution des intrants, la commercialisation et lepaiement des producteurs sont r6gl6s par des accords cadres entre les differents acteurs dela filiere (societes cotonnieres, Unions et Etat) qui se partagent les differentes taches le longde la filiere. Apres une campagne 2004/2005 avec un prix aux producteurs de 210 FCFA/kgde coton graine (premier choix) historiquement au plus haut, le prix sera baisseprobablement au niveau de 175 FCFA pour les prochaines campagnes. Cela est du au coursdu coton sur les march6s internationaux et a la faiblesse du dollar US face a l'Euro.

    Tableau 2: Distribution de la production cotonniere par r6gion (tonnes)

    R6gion 2002-03 2003-04 Total ProportionSahel 0 0.00%Centre 77 77 0.01%Nord 79 79 0.01%Centre Nord 543 626 1,169 0.13%Plateau central 2,843 3,456 6,299 0.69%Centre-Est 3,605 8,856 12,461 1.37%Centre-Sud 8,531 9,709 18,240 2.00%Sud-Ouest 12,430 16,063 28,493 3.13%Est 17,216 18,552 35,768 3.93%Centre-Ouest 22,865 17,601 40,466 4.44%Cascades 44,465 45,509 89,974 9.87%Mouhoun 132,366 159,483 291,849 32.03%Hauts-bassins 194,306 192,011 386,317 42.40%Burkina Faso 439,247 471,945 911,192 100%Source: DGPSA

    j ,

  • Moteur de l'economie nationale et principale pourvoyeuse de devises aux populationsrurales dans le cadre de la reduction de la pauvrete, la culture du coton engendre neanmoinsdes problemes environnementaux:

    La filiere est consommatrice d'espace (deplacement du front cotonnier en fonctiondes isohyetes: ann6e 1970, 1/2 moitie du pays, actuellement localise plus au sud);pression sur les dernieres reliques de forets naturelles disposant d'importantes terresarables

    > La filiere est tres encadree avec une forte utilisation d'intrants [engrais: NPK, uree,insecticides (Rocky 350EC et Phaser) produisant un m6tabolite sulfdated'endosulfant dont le taux de D6gradation est de DT50 de 5 a 8 mois dans le sol) etherbicides. Risque de pollution des eaux de surface et de la nappe phreatique(pollution vegetale, intoxication humaine et animale (mortalite, sterilisation,malformations, etc.)

    > Destruction de la matiere organique dans les champs cotonniers (en dessous de0,5% de matiere organique, il n'y a plus de reponse a l'engrais entrainant une baissede la fertilite des sols. La monoculture exclue l'agroforesterie exposant les sols auxintemperies et a l'absence d'activites des microorganismes pour son ameublement etsa fertilisation

    1.2. Developpement pastoral: potentialit6s et pratiques en presence prejudiciables aI'environnement

    Les produits de l'elevage procurent au pays environ 18,6% des recettes d'exportation enmoyenne sur la periode 2000-2003. La valeur des exportations est passee de 32 milliardsFCFA en 2000 a environ 25 milliards de FCFA en 2003, constituees essentiellementd'animaux vivants et de cuirs et peaux. Les resultats de I'ENEC 2 indiquent que le cheptelnational est estime en 2003 a 7,3 millions de tetes de bovins, 6,7 millions d'ovins, 10 millionsde caprins et 30,6 millions de volailles (poules et pintades). Les grands traits caracteristiquesdu secteur de l'6levage sont sa faible productivite et la dominance du mode extensifd'elevage. Le poids moyen carcasse est de 110 kg pour le bovin, 9 kg pour l'ovin, 8 kg pourle caprin et 24 kg pour le porcin. La production laitiere est en moyenne de 110 litres parlactation de 180 jours et par vache. Ces performances demeurent en de,ca des potentiels etdes possibilit6s d'amelioration: 150 kg de viande par tete bovine, 15 kg par tete ovine et 12kg par tete caprine, et 1400 litres de lait par lactation de 280 jours par vache alors que lamoyenne annuelle des importations de lait et produits laitiers absorbent environ 9 milliardsFCFA (PAPISE).

    1.2.1- Diagnostic de la filiere BetailNiande (Zone 3)

    Dans le present rapport, la filiere betail viande est representee par les ruminantsdomestiques que sont les bovins, les ovins et les caprins.Les effectifs de ces especes dans les zones d'intervention du PAFASP represententrespectivement 75, 72 et 69% des totaux nationaux. La filiere 6volue sur trois maillons quisont : la production, la commercialisation et la transformation.

    4, Contraintes de la transhumance

    Jusqu't une periode recente, le Sahel Burkinabb etait considbree comme une zone denaissage et de transhumance par excellence. C'est ainsi que la capacite de charge danscette region sah6lienne est depassee de 25% contre 20% en zone sub-sah6lienne et unepossibilite d'expansion de 89% en zone soudanienne nord et de 24% en zone soudaniennesud (SP-CONAGESE, 2002).

    '7 1

  • Dans cette region, l'utilisation des ressources s'appuyait sur des regles et chartescommunautaires tacites mais bien etablies pour l'occupation et 1'exploitation des ressourcesdistribu6es dans l'espace par les 6leveurs et les agro-pasteurs. La transhumance etaitencadree par des organisations hierarchiques locale ou tribale avec des processus de prisede d6cision communautaire qui reglementaient I'exploitation des terres, les paturages, lessalines et 1'eau. En fonction de la saison et donc de la raret6 ou de l'abondance desressources hydriques ou fourrageres, et en rapport avec les manifestations culturelles(ceremonies nuptiales, baptemes, rejouissances populaires ou coutumieres), des rencontresdes memes communautes transfrontalieres etaient organisees de m6me les d6placementsorganis6s des troupeaux. Aussi, le cycle spatial et temporel des mouvements humains et dubetail etait-il de mise.

    Cependant, avec les secheresses consecutives des annees 1968-1970, I'ensemble de ceterritoire sinistr6 a 6t6 classe en 1976 . Cette situation s'est davantage exacerbee avec la s6cheresse de 1984avec les deplacements des populations et de leurs dependances suivis de leur implantation(en faveur de l'interpretation de la RAF stipulant que la terre appartenait a l'Etat etsubs6quemment l'affaiblissement des pouvoirs des autorit6s traditionnelles) dans la partiesud du Burkina, disposant de ressources naturelles plus favorables au d6veloppement desactivites anthropiques. Ce flux migratoire, occasionne surtout par la rupture de l'equilibreecologique accentu6 par le p6ril acridien et de celui des habitudes seculaires transhumantesdes populations du Sahel rudement eprouvees, a conduit a des migrations massives au suddu pays ou la situation des

  • des precipitations, lesquelles d6terminent une production fourragere variable dans le tempset dans 1'espace.

    Cette situation a contraint les producteurs a opter pour une adaptation de certaines souchesde z6bus aux longs deplacements et aux conditions difficiles d'alimentation etd'abreuvement.

    Ce systbme souffre avant des difficultes d'acces et d'exploitation durable des ressourcesalimentaires (paturages naturels) et hydriques. Cet aspect est commun aux differentssystemes d'elevage pastoraux et agro-pastoraux et est a l'origine de nombreux conflitsintercommunautaires r6currents.

    Elevage bovin a petite transhumance

    Les systbmes a transhumance de petite envergure tendent a se developper a la fois en zonesah6lienne et en zone soudanienne. Dans certains cas, la transhumance est limitee a lasaison des pluies (et destinee a eloigner les animaux des cultures), dans d'autres cas elle alieu en saison seche (permet de profiter des zones de pature et des possibilitesd'abreuvement qui peuvent etre concentrees le long des cours d'eau et des mares). Latranshumance de petite envergure permet d'exploiter de fa,on adaptee les differents milieuxd'une meme zone agro-ecologique.

    Malgre leur caractere extensif, les systemes bovins a petite et grande transhumancerepr6sentent 60 % et 72 % des productions respectives de viande (bovine) et de lait'.

    Elevage Zebu sedentaires

    La contrainte majeure de l'6levage bovin sedentaire, comme pour l'elevage bovin atranshumance de petite envergure, est liee aux problemes fonciers (retrecissement deszones de parcours, envahissement des couloirs de passage par des cultures (champspieges), etc.). Cette situation entraine dans certaines regions, des conflits aigus entre lesdifferents utilisateurs de la (( ressource espace D.

    Elevage Taurins s6dentaires

    Pratique surtout par les agro-pasteurs, ce systeme de petits effectifs (souvent metisses)constitue un mode d'epargne bien adapte aux conditions d'occupation de l'espace dans lazone soudanienne. Les ameliorations possibles concernent: la genetique (lutte contre laconsanguinite et selection), la prophylaxie et I'alimentation.

    Noyaux bovins de traction

    La traction bovine a connu une expansion assez considerable au cours des deux dernieresdecennies, notamment dans les zones soudaniennes principalement grace audeveloppement de la culture du coton. Les animaux de trait, de race zebu ou metis, sontgeneralement ages de 3 a 7 ans. Le plus souvent, ils sont utilises pendant 2 a 4 saisonsculturales puis sont revendus comme animaux engraisses. ils constituent un bon outil devulgarisation des techniques d'amelioration du rendement carcasse.

    Ateliers semi intensifs *embouche familiale et commercialex

    Cette speculation joue ainsi un role de regulation dans l'approvisionnement des grandscentres urbains et des marches d'exportation en animaux de bonne qualite. En general, les

    'Chiffres estimes pour l'annee 2001 (DN/IEPC).

  • animaux sont des jeunes males provenant des elevages extensifs (essentiellement dessystemes d'elevage transhumant). On peut distinguer plusieurs formes d'embouche bovine:(i) I'embouche familiale et (ii) 1'embouche commerciale.Les contraintes principales sont:

    * le faible degr6 d'organisation des producteurs;* le niveau technique encore insuffisant de la plupart des producteurs;* les contraintes alimentaires liees au fait que 1'embouche repose trop sur l'utilisation

    de SPAI dont les disponibilites et les coOts risquent a terme d'hypothequer lafaisabilite des operations d'embouche intensive. Cette situation d6coule d'uneutilisation pas toujours rationnelle des concentres et d'un emploi encore trop timidedes ressources naturelles locales (gousses de Legumineuses notamment).

    -* Systemes d'elevage ovin et caprin

    Elevages ovins et caprins transhumants

    A l'instar des autres systemes d'6levage transhumants, ces systemes souffrent desdifficultes d'acces aux ressources alimentaires et hydriques et du coot eleve de lacompl6mentation. Le retour en chaleur des femelles avec la repousse des herbes en saisonpluvieuse entraine des pics de naissances en saison seche froide (peu favorable pour lesagneaux et chevreaux nouveaux-n6s).

    D'autres problemes, lies aux pratiques des eleveurs, entrainent une reduction de laproductivite du cheptel. 11 faut notamment mentionner:

    * Ia pratique de la consanguinite 6troite;* Ia carence en soins v6terinaires;* les difficultes d'acces aux ressources naturelles dans les zones d'accueil;* l'inadequation de l'habitat pour les agneaux nouveaux-n6s (sensibilite au froid

    nocturne).

    Elevages ovins et caprins sedentaires

    Un certain nombre d'obstacles techniques explique la faible productivit6 de ces systemesd'elevage. 11 s'agit notamment:

    * de l'absence de maitrise de la reproduction, notamment en ce qui concerne la luttecontre la consanguinite et la selection des meilleurs sujets;

    * du faible taux de couverture sanitaire;* des faiblesses de la complementation alimentaire.

    Ces lacunes techniques procedent notamment d'un encadrement pratiquement inexistant enmilieu rural, particulierement sur les ovins et les caprins.

    A teliers semi intensifs d'embouche ovine familiale et commerciale

    L'embouche ovine apparalt tres dependante de la fete de Tabaski, avec les risques desaturation du marche. Elle gagnerait a mieux se structurer et s'organiser en vue d'unecommercialisation groupee et reguliere sur les marches porteurs.

    L'am6lioration du tissu des infrastructures de traitement de la viande pourrait contribuer acette organisation.

  • Circuits et Infrastructures de mise sur le marche

    Deux types de march6s animent les filieres betail viande et aviculture traditionnelle:

    * Le march6 national* Le march6 sous regional (subsidiairement international)

    Plusieurs types d'infrastructures de mise sur le marche accompagnent le dispositif depromotion de la production.

    Marche a betail

    On en denombre plus de 1.400 repartis (selon les infrastructures et le volume des echanges)entre trois types:

    * les marches de collecte. Ils sont souvent sans amenagement et constituent despoints de relais pour approvisionner des march6s plus importants. Leur nombre n'estpas connu. Certains de par le volume des echanges m6ritent cependant d'etream6nages;

    * Les march6s de regroupement localis6s dans les regions int6rieures d'intensesbrassages et les grands carrefours nationaux (Bobo Dioulasso, Djibo, Fada, Kaya,Gorom Gorom, Ouagadougou, Pouytenga, Youba) et les grands pools deconsommation. Ils b6n6ficient d'infrastructures appropriees pour les transactions (a1'exception de Youba);

    * Les marches terminaux. Leur implantation fait suite a la politique d'am6lioration desconditions de commercialisation du betail. Les plus importants sont: Bittou,Guelwongo, Kantchari, Niangologo, Seytenga.

    Une vingtaine de marches a betail appartenant aux diff6rentes categories ci-dessus sontr6gulierement suivis afin d'appr6cier le niveau de l'offre, de la demande et des prix. CeSysteme d'Information sur les Marches a betail permet d'une part, d'informer les differentsacteurs sur l'evolution des transactions, et d'autre part, participe au dispositif de s6curitealimentaire.

    Infrastructures de traitement de la viande

    11 s'agit surtout des abattoirs. II convient de distinguer:

    * les abattoirs frigorifiques au nombre de trois (3), a savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Dedougou;

    * les abattoirs s6choirs de brousse. On en denombre quarante cinq (45);* les aires d'abattage qui se rencontrent dans la plupart des chefs lieu de departement.

    En plus des contraintes de gestion, la plupart de ces infrastructures connaissent desproblemes d'insalubrite et de pollution Mies au traitement des viandes et des dechets.

    Unit6s de transformation des viandes

    11 s'agit de petites unites artisanales a semi industriels (sauf industriel pour les cuirs etpeaux) representees par:

    * les boucheries charcuteries:* les grllades;* les claies de sechage;

  • Du diagnostic de la filiere betail/viande, il ressort que c'est une activit6 consommatriced'espace et ayant une pression permanente sur la nature. Un bovin a besoin de 4 a 5 m2d'espace pour se reposer. Cet espace peu aller de 4 a 10 ha pour sa d6tente et pature. Ensituation optimale, le bovin adulte africain mobilise entre 7 et 10 tonnes de materiel vegetal.Plus de 25 a 30% de ces ressources sont inutilises. Elle consomme entre 25 et 30 litresd'eau.

    La partie ingeree sera restituee a la nature sous forme de bouse et purin dont la masseannuelle peu atteindre 4 tonnes par animal. Chez les petits ruminants ont peu considerer1/10 de ces valeurs. L'embouche qui assure une meilleure optimisation des facteurs deproduction, constitue donc une activite qui limite les dommages de 1'6levage des ruminantssur la nature.

    La valorisation des produits de la filiere bbtail viande comporte plusieurs choix dont lesavantages economique et environnementaux sont antagonistes. Ainsi:

    * I'option d'exportation des animaux sur pied qui prive 1'6conomie nationale desavantages des abattages (emplois, plus value et 56me quartier), protege1'environnement national des risques lies a la preparation et au traitement desviandes.

    * l'option d'exportation de la viande suppose 1'exposition aux risques lies a I'abattage(saignee et pr6paration) et au traitement des viandes, du 56me quartier (contenu desvisceres, cornes et onglons, cuirs et peaux nuisances physiques: ossements etautres, nuisances olfactives, nuisances chimiques: conditionnement et tannage descuirs et peaux, etc.).

    Dans les deux cas, I'accroissement de I'activit6 de commercialisation peut avoir pour:

    4. Consequence d'accentuer:

    o la frequentation des marches et donc celle des diff6rents risques:o sur les paturages (broutage et pi6tinement),o les sols (pietinements),o les gites a gibiero I'air (poussieres et nuisances chimiques).

    Les activites de cuisson (cuisson, grillades, sechage, etc.) contribue au deboisement (boisde chauffe) etVou a l'emission de gaz nocif (monoxyde de carbone, r6sidus d'hydrocarbures,etc.).

    4. avantages de:

    o reduire l'effet des feux de broussesO accentuer l'integration agriculture -elevage (utilisation des SPA , fumure et

    eventuellement force de travail dans le cadre de 1'embouche herbagere, etc)o ameliorer la securite alimentaireo ameliorer les revenus des producteurs

    C'est certainement dans la fixation du niveau des activites (effectifs, frequentation desmarches, capacite des unites, etc.) et le choix des technologies que residera la conciliationentre avantages economiques et risques environnementaux.

    z 9

  • 1.2.2 - Diagnostic de 1'6levage traditionnel de volaille (Zones 1, 2 et 3)

    L'elevage traditionnel de volaille est peu exigeante en espace et pese peu sur les ressourcesnaturelles du fait de la faible concentration des effectifs et de la nature des besoins de lavolaille. L'amelioration de l'elevage traditionnel qui exige plus d'amenagement et deconcentration des animaux est une activite qui engendre plus de dommages a la nature(am6nagement des locaux, concentration des effectifs et donc des nuisances olfactives,accroissement des surfaces cultivables pour satisfaire les besoins de complementation,etc.). La taille des elevages devra donc tenir compte de ces risques.

    La commercialisation des volaille en dehors des risques zoo sanitaires (dispersion rapidedes germes) et des nuisances dues au transport et au conditionnement (materiaux)comporte peu de risques pour l'environnement.

    L'essor de la viande de volaille dans les grandes villes constitue un facteur de risques siaucune action n'est entreprise pour organiser la pr6paration de la volaille (abattoirs collectifs)et la gestion des dechets (kiosques propres).

    L'6levage de volailles est extremement repandu dans toutes les regions du pays et danstous les systbmes de production. Le developpement des filieres de volaille, pour laconsommation nationale et l'exportation a induit au cours des dernieres d6cennies uneaugmentation rapide de l'interet des producteurs pour ces speculations.

    L'elevage avicole traditionnel est surtout oriente vers la production de viande. La productiviteest faible et estimee a environ 5 poulets commercialisables par poule presente et par an.Chez les pintades, malgr6 une bonne production d'ceufs (85 a 105 par volaille et par saison),les performances seraient 6galement fort reduites en raison d'une mortalite plus elevee despintadeaux. Dindons, canards et pigeons sont egalement pr6sentes dans les basses-coursdes exploitations villageoises.

    Les contraintes:

    Les principales contraintes des systemes d'elevage avicole villageois portent sur:

    * l'insuffisance de competences techniques des producteurs, qui se livrent a uneaviculture traditionnelle extensive;

    * l'inadequation de I'habitat (sensibilite au froid nocturne);* les insuffisances en protection et soins veterinaires contre les maladies infectieuses

    (Pseudo peste aviaire surtout) et parasitaires (externes et internes);* le manque de suivi sanitaire adequat: aucun plan de prophylaxie, indisponibilit6 des

    produits veterinaires, et, s'il y en a, souvent perimes ou abTm6s a cause entre autresde la mauvaise conservation ; absence ou penurie d'agents vaccinateurs.

    * absence de centres avicoles modernes de type semi intensif, avec plusieursspeculations et un programme d'amelioration des races locales, capables de servirde p6les d'attraction aux eleveurs.

    * pistes rurales defectueuses, ne favorisant pas les transactions commerciales surtoutles produits avicoles qu'il faut souvent aller chercher loin dans les villages:

    Les atouts sont nombreux:

    * populations traditionnellement agriculteurs - eleveurs, c'est un atout important carpour ameliorer la filibre il n'y aura pas d'obstacle humain ni culturel;

    -J

  • * disponibilit6 des grains de cereales en toute saison pour nourrir les volailles, meme sion constate de temps en temps la rarete du mais a cause de la culture du coton quitend a monopoliser les espaces cultivables disponibles.

    * terres encore largement en friches: plus de la majorite des terres cultivables restentencore inexploit6es;

    * Ia demande semble tres forte, notamment en direction des grandes villes

    Tableau 3: Elements de diagnostic de la filiere betail/viande

    ETAPES FACTEURS ACTIVITES DANGERSProduction Infrastructures Defriche decapage Deforestation (deboisement)

    Bois deconstruction

    Animal alimentation Deforestation (surpature)D6jection et rejets Nuisances olfactivesd6placements Deforestation (pietinement)

    Commercialisation Infrastructures Defriche decapage Deforestation (deboisement)(marches decollecte,regroupementet terminaux)

    Bois deconstruction

    Voies d'acces Trac6, Deforestation (construction(routes et piste mat6rialisation routes, pietinement)a betail)

    Nuisances auditives (bruitengins)

    Deplacements et Deforestation (pietinement)freauentation

    Fumes (engins, vehicules)bruitsDejections et rejets

    Transformation Infrastructures Defriche decapage Deforestation (deboisement(abattoirs,boucheriescharcuterie,grillades)

    Preparation de la Nuisances olfactives etviande visuelles (dechets)

    zoonosescuisson Deboisement (bois de chauffe)

    Gaz toxiguesarillaae D6boisement (bois de chauffe)

    Gaz toxiguess6chag e Nuisances visuellesTraitement 5 me Nuisances olfactives etquartier visuelles (dechets)Traitement des Nuisances olfactives etcuirs et peaux visuelles (dechets(conservation ettannage)

    ._________________ ________________________________ Nuisances chimigues

    3!

  • Tableau 4: Elements de diagnostic de la filiere aviculture traditionnelle

    ETAPES FACTEURS ACTIVITES DANGERSProduction Infrastructures Defriche decapage D6forestation

    (deboisement)Bois de construction

    Animale alimentation Deforestation(c