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18 February 2022 BLOG – TOUR DE FRANCE (1911) On refait la course ») Emile Georget, en terrassant le Galibier, exprime sa fierté : « Ça vous en bouche un coin » « Selon Henri Desgrange, Emile Georget, en passant le col du Galibier (2 556 m), sans avoir mis pied à terre après trente-trois kilomètres de grimpette, l’apostrophe en lui jetant à la tête : ‘’Ça vous en bouche un coin’’. » lorsqu’il passa près de nous, sale, la moustache pleine de morve et des nourritures du dernier contrôle[Tour de France 1937, Hors série L’Auto] En contradiction avec ce que dit le boss du Tour qui n’était pas présent au passage de Georget – il suivait son chouchou François Faber décroché depuis un moment – un témoin direct de la course cité par Vélocio, ayant accompagné le ‘’roi des grimpeurs’’ « de l’avant-dernier 1

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6 mai 2023

BLOG –

TOUR DE FRANCE (1911)(« On refait la course »)

Emile Georget, en terrassant le Galibier, exprime sa fierté : « Ça vous en bouche un coin »« Selon Henri Desgrange, Emile Georget, en passant le col du Galibier (2 556 m), sans avoir mis pied à terre après trente-trois kilomètres de grimpette, l’apostrophe en lui jetant à la tête : ‘’Ça vous en bouche un coin’’. »

… lorsqu’il passa près de nous, sale, la moustache pleine de morve et des nourritures du dernier contrôle…

[Tour de France 1937, Hors série L’Auto]

En contradiction avec ce que dit le boss du Tour qui n’était pas présent au passage de Georget – il suivait son chouchou François Faber décroché depuis un moment – un témoin direct de la course cité par Vélocio, ayant accompagné le ‘’roi des grimpeurs’’ « de l’avant-dernier virage jusqu’à la sortie du tunnel », témoigne qu’il ne l’a jamais entendu s’exprimer ainsi.En fait, après son terrible effort prolongé, en raison de la boue dans laquelle il pataugeait dans le tunnel, il a manifesté vertement son ras le bol EN LÂCHANT LE MOT DE CAMBRONNE.

Le géant des Alpes au menu des géants de la routeLe lundi 10 juillet 1910, au terme de la cinquième étape Chamonix-Grenoble avec l’escalade pour la première fois des cols du Télégraphe et du Galibier, Henri Desgrange, subjugué par les performances athlétiques des géants de la route face au plus implacable des juges de paix culminant à 2 556 m d’altitude, rédigea un article passé à la postérité sous le titre « Acte

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d’adoration » (1) qui montre bien qu’HD est un vrai journaliste sportif où l’épopée lyrique ‘’enfume’’ les faits.

Tour de France 1911 – 5e étape, 10 juillet – Chamonix-Grenoble 366 km

1. Emile Georget (FRA) 13 h 35’2. Paul Duboc (FRA) 13 h 50’3. Gustave Garrigou (FRA) 14 h 01’

« Aujourd’hui, mes frères, nous nous réunirons, si vous le voulez bien, dans une commune et pieuse pensée à l’adresse de la divine bicyclette. Nous lui dirons toute notre piété et toute notre reconnaissance, pour les ineffables et précieuses joies qu’elle veut bien nous dispenser ; pour les souvenirs dont elle a peuplé déjà nos mémoires sportives et pour ce qu’elle a rendu possible aujourd’hui (…) ‘’Voilà des ailes’’ nous disait il y a plus de quinze ans, Maurice Leblanc, et n’ont-ils pas, en effet, des ailes, nos hommes qui ont pu s’élever aujourd’hui à des hauteurs où ne vont point les aigles ; qui ont pu franchir les plus hauts sommets d’Europe ? Voici, que du geste vainqueur de leurs muscles légers, ils se sont élevés si haut qu’ils semblaient, de là-haut, dominer le monde ! Apôtre des religions nouvelles et des belles santés aussi, la montagne les a acclamés de l’adorable chanson de ses sources nacrées, du fracas de ses cascades irisées, du tonnerre de ses avalanches et de la stupeur figée de ses neiges éternelles ! (…)’’ Pendant plusieurs heures, le mont Blanc, derrière nous, nous a barré l’horizon et, lorsque après avoir franchi les cols de Megève (1 120 m) et des Arravis (1 486 m) (NB : à l’époque, on trouve souvent écrit Arravis avec deux r), nous nous sommes imaginés que les monts de granit, coiffés de leurs neiges éternelles, allaient cesser de nous menacer d’écrasement au creux des vallées, lorsque nous avons pensé que nous entrions dans le paradis en longeant les bords du lac d’Annecy, l’enfer, tout à coup, s’est dressé devant nous ; nous y sommes entrés par une porte basse, par une ruelle étroite, à la sortie du contrôle de Saint-Michel-de-Maurienne, et au-dessus de nos têtes, presque à pic, le fort du Télégraphe, à 1 500 mètres, nous a défiés (…) Et, dans le bas, Saint-Michel-de-Maurienne qui diminuait à vue d’œil, se demandait si quelque avalanche n’allait pas lui rejeter tous ces mécréants qui violaient la montagne. Et ils arrivèrent tous à 1 500 mètres, au col du Télégraphe et comme ils soufflèrent un peu à la descente, ils reprirent des forces pour emporter d’assaut le Galibier. O Sappey ! O Laffrey ! O col Bayard ! O Tourmalet ! Je ne faillirai pas à mon devoir en proclamant, qu’à côté du Galibier, vous êtes de la pâle et vulgaire « bibine » ; devant ce géant il n’y a plus qu’à tirer son bonnet et à saluer bien bas ! Comme il nous semblait que nous escaladions ce géant depuis des heures, nous avons demandé à des paysans, au seuil de leurs chaumines enfouies au creux des rocs : « Le sommet est-il loin ?

Georget sur « la tête du monstre »Plus que douze kilomètres, nous ont-ils répondu ! » Et dans les virages innombrables de la route, nous apercevions au-dessous de nous, très bas, au-dessus de nous, très haut, des fourmis qui avançaient : c’étaient nos hommes occupés à grignoter le monstre des dents de leurs pédales. Enfin, le sommet fut en vue, au moment où les neiges commençaient à nous entourer de toutes parts. Une dernière résistance de la nature ; quelques edelweiss, quelques héliotropes que nous tendent d’adorables petits sauvages Savoyards ; puis des éboulis, le chaos des pierres chues des sommets ; puis la neige figeant tout de son linceul silencieux. Notre route s’ouvre à peine entre deux murailles de neige, route écorchée, cahoteuse, depuis le bas. Il fait, là-haut, un froid de canard et lorsque Emile Georget passe, après avoir mis son pied vainqueur sur la tête du monstre, lorsqu’il passe près de nous, sale, la moustache pleine de morve et des nourritures du dernier contrôle, et le maillot sali des pourritures du dernier ruisseau où, en nage, il s’est vautré, il nous jette, affreux, mais auguste :’’Ça vous en bouche un coin’’ ! »

1 L’Auto, 11.07.1911

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Georget arrive seul au sommet du Galibier : les spectateurs et officiels n’étaient pas deux cents mais un trentaine ; par ailleurs Desgrange n’était même pas présent !

Lorsqu’à Saint-Michel-de-Maurienne on abandonne la route de Modane pour tourner à droite, on aperçoit, perché au-dessus de sa tête, le fort du Télégraphe, qui se trouve à 1 566 m d’altitude. Mais ce n’est qu’un premier échelon, car aussitôt passé le tunnel, on reste effrayé devant le col suivant, celui du Galibier qui, de l’autre côté de la vallée s’ouvre 1 000 mètres plus haut encore. Seul Georget parvint à les gravir tous les deux en machine. Bicyclette La Française. Pneus Dunlop.

[La Vie au Grand Air, 22 juillet 1911, n° 670, pp 492-493]

Un peu plus loin, dans sa chronique « A l’étape » (2), après avoir épuisée ses envolées lyriques, Desgrange reprend sa casquette de journaliste plus terre à terre en s’attachant à décrire les fluctuations des positions de chacun des coureurs dans les lacets du géant des Alpes : « Voilà Paul Duboc, Emile Georget et Gustave Garrigou dans le Galibier. Ils ont, tous trois, donné, pendant les douze kilomètres de cette première ascension, un admirable effort. Mais Georget est un ancien victorieux du col de Porte. Sa caboche de Châtelleraudais (NDLA : en réalité, il est né à Bossay-sur-Claise dans l’Indre-et-Loire) s’accommode plus particulièrement de la volonté têtue qu’il faut pour ne pas mettre pied à terre, et, une fois de plus, il nous en a donné la preuve car, au fort du Télégraphe, c’est-à-dire à 1 500 mètres d’altitude, il est tout seul en tête ayant repris 500 mètres à Paul Duboc et 600 mètres à l’excellent grimpeur qu’est Garrigou.

Trente-trois kilomètres d’ascension avec un seul arrêtMais comme je l’ai dit plus haut, rien n’est fini et au sommet du Galibier, Georget poussant toujours tel un sourd, aura 15 minutes 50 d’avance sur Duboc, rejoint par Garrigou vers la fin. Georget a tout monté en vélo depuis Saint-Michel-de-Maurienne. Une seule fois il a mis pied à terre devant le contrôle secret et, ma foi, l’occasion, l’herbe tendre, quelque diable aussi le tentant, il s’est roulé dans le ruisseau. Son temps total de Saint-Michel au sommet du Galibier est de 2 h 38. »

Dans le Galibier, Georget aurait dû faire beaucoup mieuxTémoignage de Paul de Vivie alias Vélocio, créateur du mensuel Le Cycliste : « Rentré depuis hier de Grenoble, j’y ai trouvé des coureurs du « Tour de France » qui y étaient restés en panne. L’un, lanterne rouge, avec son unique développement, ne pouvait plus se traîner et faisait pitié. Les deux derniers, monomultiplés (NB : avec deux développements), ont pris le train avec moi ; avec 5 m 60 et 5 m 80 de développement, ils avaient lâché à un kilomètre du Galibier, en pleine nuit. Force leur a été de passer la nuit dans une bergerie abandonnée ; il gelait et ils n’avaient que leur maillot… leur mécano leur avait dit que, passé le Ballon d’Alsace, les montées n’existaient plus : illettrés tous deux, ils ne connaissaient rien de la

2 ibid L’Auto

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géographie. L’impression des coureurs est que c’est un sacrifice d’hommes fait dans le seul intérêt de l’Auto sans aucun bien pour l’industrie du cycle…La montée de Saint-Michel au Galibier, nous apprennent les Profils Dolin, comporte 33 km… dont 6 environ en palier ou en descente ; pendant les 27 autres kilomètres, on s’élève en tenant compte des contrepentes, de 2 000 m exactement, soit, en moyenne de 7 à 12% mais l’assaut final se donne sur 6 km à 9 et 10%. Emile Georget a couvert ces 33 km en 2 h 38, à la moyenne de 12,5 km/h. C’est à peu près l’allure de nos randonneurs, M. Mussid, de Lyon, en 1906 ou 1907, grimpa en 2 h 40 avec 4 m 10, sur une bicyclette relativement lourde et quelques bagages. Georget aurait dû faire beaucoup mieux… »[Le Cycliste, 1961, n° 717, juillet-août, p 177 reproduction d’un texte de Vélocio paru en 1911]

C’est Paul de Vivie, alias Vélocio, qui, à la lecture de ce fameux article de HD sur la première confrontation forçats de la route-Galibier, va réagir en dénonçant l’imposture des faits : « Reportons-nous au numéro de l’Auto du mardi 11 juillet 1911. Nous montons au Galibier. Je cite ‘’… puis la neige figeant tout de son linceul silencieux. Notre route s’ouvre à peine entre deux murailles de neige, route écorchée, cahoteuse depuis le bas. Il fait, là-haut, un froid de canard et lorsque Georget passe, après avoir mis son pied vainqueur sur la tête du monstre (!) lorsqu’il passe près de nous, sale, la moustache pleine de morve et des nourritures du dernier contrôle et le maillot sali des pourritures du dernier ruisseau où… en nage, il s’est vautré, il nous jette, affreux mais auguste : ‘’Ça vous en bouche un coin’’. Signé : Henri Desgrange.Velocio reprend le cours de sa démonstration : « Pourrais-je insinuer que si c’est là du style, ce n’est pas de l’histoire. Pourrais-je insinuer que le 10 et le 11 juillet, le Galibier n’était pas si neigeux, si monstrueux, si froid que veut bien nous le dire M. Desgrange. Pourrais-je encore préciser, enfin, que M. Desgrange, justement, n’était pas au Galibier, lors du passage de Georget, ce qui le mettait dans l’impossibilité matérielle de recueillir cette phrase héroïque du coureur.. que d’ailleurs celui-ci ne prononça nullement.

Le mot de Cambronne Et j’en veux pour preuve mon ami F. ayant accompagné Georget au pas de gymnastique, de l’avant-dernier virage jusqu’à la sortie du tunnel, sans le lâcher d’un pas et qui a été, à ce moment, le témoin le plus authentique de ce qu’ont été les faits, gestes et paroles d’Emile Georget. Le grand routier, simplement, a demandé quelques renseignements sur la route ; puis, dérapant ensuite dans la boue atroce du tunnel, il a vigoureusement poussé le mot de Cambronne… »Ce témoignage de Velocio est confirmé par les écrits d’Henri Desgrange qui admet lui-même qu’il n’était pas présent lors du franchissement du Galibier (3) « J’ai voulu suivre un peu le Géant de Colombes (NDLA : le surnom de François Faber) et me rendre compte de quelle façon il se comportait dans les côtes. La vérité m’oblige à dire qu’il n’a pas été plus brillant que dans les étapes précédentes. Il m’a semblé lourd et peinant. C’est ainsi que dans le col du Télégraphe, le jeune Ottavio Pratesi, loin de lui céder le pas, l’a, au contraire, nettement dominé pour le lâcher d’assez loin ; puis, dans l’assaut du col du Galibier, je vis François Faber comme un homme épuisé, mettre pied à terre fort souvent, se désaltérer dans les ruisseaux plus que de coutume et ne point essayer de secouer, comme il sait si bien le faire, les meutes qui s’accrochaient après lui. Je ne puis malheureusement signaler tous les actes de véritable héroïsme accomplis par une partie de nos héros, pour la raison très simple que les rampes formidables me rendirent impossible la tâche de les suivre un à un. »

3 ibid L’Auto

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Emile Georget sur les pentes du Galibier le 10 juillet 1911

EN CHIFFRES

Le GALIBIER, géant des AlpesSommet du col 2 645 m (1979-2011)TunnelLe col du Galibier ne fait plus 2 556 m depuis le Tour de France 1979. En effet, jusqu’au Tour 1974, la route passait dans un tunnel à l’identique de celle du Parpaillon (célèbre col cyclotouriste). Au milieu des années 1970, le tunnel du sommet, jugé trop dangereux à la circulation, est contourné par une route qui franchit vraiment le sommet de la montagne avec un gain de 89 mètres. Tous ceux qui grimpent ces 89 derniers mètres savent qu’ils sont présents depuis… trente-deux ans. Jusqu’en 1974, les géants du TDF ont emprunté le tunnel. Longtemps fermé, il a été restauré et réouvert en 2002.

2 556 m (19011-1974)

Depuis 1911 jusqu’à 2008 Les As de la Grande Boucle ont franchi 59 fois le col

Vainqueurs (total) 58Lauréats par nation

France 14 (24,1 %)Belgique 12 (20,7 %)Espagne 11 (19 %)Italie 9 (15,5 %)Colombie 4 (6,9 %)Luxembourg 4 (6,9 %)Danemark 1 (1,7 %)Kazakstan 1 (1,7 %)Suisse 1 (1,7 %)

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Sept coureurs ont doublé la mise en s’imposant à deux reprises : - les Français Henri Pélissier (1914-1923), Honoré Barthélémy (1919-1921)- les Espagnols Federico Ezquerra (1934-1936), Federico Bahamontes (1954-1964), Julio Jimenez (1966-1967)- les Luxembourgeois Charly Gaul (1955-1959) et Andy Schleck (2011 x 2)A noter que le recordman des victoires dans le Grand Prix de la montagne, Richard Virenque n’est jamais passé en tête sous la banderole du sommet du géant alpin.

HD n’était pas présent au passage de GeorgetIn fine, on constate que la phrase d’Emile Georget adressée à Henri Desgrange au passage du point culminant de la route du col du Galibier n’a pu être entendu par le Boss de la grande randonnée qui était aux côtés de François Faber, bien loin de la tête de course, et, qui plus est, un témoin présent au moment de cet exploit historique n’a entendu que « MERDE », l’exclamation de colère de l’homme de tête en train de patauger – fonte des neiges oblige – dans la gadoue du tunnel permettant le passage du col.Autre « dérapage » de Desgrange sur cet événement phare : le nombre de spectateurs présents au franchissement du géant des Alpes. Dans sa chronique « A l’étape » de l’édition du 13 juillet de L’Auto, le patron du Tour écrit : « Dans le Galibier, au sommet, nous sommes deux cents personnes environ (n’oublions pas que nous sommes à 2 650 m d’altitude (4)) (NDLA : à l’époque, si l’altitude du col géographique est à 2 645 m, la route empruntée par les cyclistes passe dans un tunnel à 2 556 m). Des propos sans portée s’échangent ; l’habituelle vantardise de ceux qui n’y entendent pas grand chose. Un spectateur à qui on a dit que j’escortai Faber rétorque : « Parbleu, c’est son favori, il faut bien qu’il l’encourage… »Un autre témoin oculaire, M. Quaerens, cité dans Le Cycliste (5) et qui a grimpé le Galibier à vélo, va contredire ce chiffre et révéler le nom du spectateur ‘’anonyme’’ : « Moi aussi je commenterai et serai bref. Au Galibier, nous étions une trentaine de personnes en tout et pour tout. J’ai bien entendu prononcer les dites paroles par un spectateur, par Charles Faroux (6) lui-même, ce que M. Desgrange passe sous silence. »Visiblement, comme souvent dans la presse cycliste, Henri Desgrange prend, dans ses écrits, de grandes libertés avec le factuel.

4 2 642 m : coordonnées indiquées sur carte IGN au 1 :250 000 (1 cm = 250 m)5 Le Cycliste, 1911, n° 12, décembre, pp 273-2746 Charles Faroux présent sur le Tour 1911 comme collaborateur d’Henri Desgrange au quotidien L’Auto

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Tour de France 1937 – Hors série l’Auto

Docteur Jean-Pierre de Mondenard

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