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Journée de formation du mardi 5 décembre 2017 au Théâtre • Sensibiliser au handicap par la pratique théâtrale à partir de la pièce Tendres Fragments de Cornelia Sno, de Loo Hui Phang Objectifs : ⁃ Passer par la pratique théâtrale pour sensibiliser les élèves à la question du handicap (l’autisme de forme Asperger essentiellement) et, plus largement, des différences. ⁃ Proposer des activités qui favorisent l’empathie, l’ouverture à l’autre, l’acceptation de celui qui est différent de soi ou qui ne rentre pas dans la « norme » du groupe. ⁃ Sensibiliser par la pratique et la rencontre avec l’œuvre à ce qu’est un texte de théâtre, une mise en scène, une esthétique théâtrale. ⁃ Aborder la question des parcours et leur entrelacement possible autour d’une œuvre (PEAC, Santé, Citoyenneté). Déroulé MATINEE 9h Accueil du groupe Distribution de deux bandelettes de papier de couleur différente sur lesquels chacun doit proposer une suite à ces amorces de phrases : « Etre différent c’est... » « Etre normal c’est... » Ces bandelettes de papier seront exploitées un peu plus tard dans un exercice. I- Se présenter, prendre conscience de soi – 20 mns Objectifs: faire connaissance avec le groupe, comprendre que le fait que chacun soit singulier n'empêche pas d'appartenir à un groupe, pouvoir mettre des mots sur le sentiment d’exclusion quand on ne fait plus partie d’un groupe, apprendre comment parler de soi. expérimenter quelques exercices qui permettront ensuite de parler des thèmes du spectacle

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Journée de formation du mardi 5 décembre 2017 au Théâtre

• Sensibiliser au handicap par la pratique théâtrale à partir de la pièce Tendres Fragments de Cornelia Sno, de Loo Hui Phang

•Objectifs   : ⁃ Passer par la pratique théâtrale pour sensibiliser les élèves à la question du

handicap (l’autisme de forme Asperger essentiellement) et, plus largement, des différences.

⁃ Proposer des activités qui favorisent l’empathie, l’ouverture à l’autre, l’acceptation de celui qui est différent de soi ou qui ne rentre pas dans la « norme » du groupe.

⁃ Sensibiliser par la pratique et la rencontre avec l’œuvre à ce qu’est un texte de théâtre, une mise en scène, une esthétique théâtrale.

⁃ Aborder la question des parcours et leur entrelacement possible autour d’une œuvre (PEAC, Santé, Citoyenneté).

DérouléMATINEE9h Accueil du groupeDistribution de deux bandelettes de papier de couleur différente sur lesquels chacun doit proposer une suite à ces amorces de phrases :« Etre différent c’est... » « Etre normal c’est... » Ces bandelettes de papier seront exploitées un peu plus tard dans un exercice.

I- Se présenter, prendre conscience de soi – 20 mns

Objectifs:

• faire connaissance avec le groupe,• comprendre que le fait que chacun soit singulier n'empêche pas d'appartenir à un

groupe,• pouvoir mettre des mots sur le sentiment d’exclusion quand on ne fait plus partie

d’un groupe,• apprendre comment parler de soi.• expérimenter quelques exercices qui permettront ensuite de parler des thèmes du

spectacle

« Tous ceux qui comme moi » (5 mns)Il s’agit d’un jeu proposé par l’OMJ pour favoriser l’estime de soi.Déroulement   : En grand cercle, debout, penser à quelque chose qui nous singularise (20 s). Ensuite, quelqu'un invite tous ceux qui ont la même singularité que lui / elle à s'avancer, par exemple :

« Tous ceux qui, comme moi, aiment le chocolat. »« Tous ceux qui, comme moi, aiment lire. »

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« Tous ceux qui ont les cheveux bruns. »« Tous ceux qui se rongent les ongles. »...

Ceux qui sont concernés avancent d’un pas au centre du cercle. Parmi ceux qui sont restés en arrière, quelqu'un formule une autre consigne, et ainsi de suite...On s'arrête quand il ne reste plus personne en arrière.Faire un 1er tour libre. Faire éventuellement un 2ème tour (si le 1er tour est resté sans enjeu), en invitant à formuler des consignes plus singulières, voire plus intimes.

Explications : il s'agit de faire comprendre que nos singularités se rejoignent pour renforcer le sentiment d'appartenance, à un âge où le sentiment d'exclusion peut être très fort. 

« Je m'appelle et je suis » (10 mns)Déroulement   : Se présenter : « Bonjour, je m’appelle … et je suis allergique au poisson. », «  Bonjour, je m’appelle… et je suis daltonien », « je chausse du 46 », « je chante très faux », « j’ai le nez rouge dès qu’il fait froid », « je pleure quand je vois quelqu’un pleurer », « je suis phobique des animaux qui rampent »…Important : il ne faut pas se présenter de façon négative. Il ne s’agit surtout pas de se dévaloriser.

Puis chacun appelle une autre personne en associant son prénom et sa particularité, puis le prénom et la particularité de la personne appelée, qu’elle partage.Ex : « Je m’appelle Laurence et comme Chantal je pratique le yoga. »Une fois qu’on a été appelé, on s’assoit (ou bien on s’avance d’un pas).

Lien avec le spectacle   : Il s'agit de se présenter à la manière dont Arthur, le personnage de la pièce, présente son handicap comme une singularité qui n’est qu’un aspect (un fragment) de sa personne, et non comme quelque chose qui le définit : « je préfère dire personne avec syndrome autistique plutôt que personne autiste ; cela veut dire que la personne existe en elle-même, qu'elle est plus importante que l'autisme. ».

Explication   : à la suite de cet exercice, on pourra ainsi prendre un temps de parole avec les enfants pour les sensibiliser au fait que :• nos particularités nous singularisent mais ne nous définissent pas (une définition

formule ce qui est invariable)  ;• que la personne humaine est toujours plus que ce qui la singularise ;• car être un sujet humain ce n'est pas être défini par un ensemble de qualités,

mais c'est penser, imaginer, décider, rêver..., autrement dit avoir une vie intérieure faite de sensations, d'émotions, d'images, de représentations... ;

• enfin, que chacun change et qu'il ne faut pas enfermer quelqu'un dans ce qu'il a dit ou fait, ni dans les discours qu'on tient sur lui / elle.

« Plus qu'un objet » (5 mns) NON FAIT1er tour : se passer un coussin qui est une bombe2ème tour : le coussin devient un cadeau qu’on offre à l’autre qui fait plaisir / qui fait plaisir3ème tour : libre, faire évoluer l’objet que nous donne l’autre (se laisser aller au jeu,

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ne pas préparer sinon on ne peut plus accueillir la proposition de l’autre).

Explication   : expérimenter le fait que notre rapport aux objets est souvent investi d'enjeux affectifs.

II- Éveiller le corps, le mettre en jeu (45 mns)

Objectifs :

• susciter un vécu corporel positif comme appui pour le jeu et le bien-être ;• faire l'expérience du collectif, d'une responsabilité partagée sans leadership, en

faisant quelque chose ensemble ;• dépasser ses inhibitions en acceptant de se laisser porter par le groupe ;• développer sa capacité à être en rythme, la motricité fine et l'adaptation

corporelle;• développer l'attention et la concentration ; • partager une expérience corporelle, à partir de laquelle faire le lien avec les

thèmes du spectacle (le vécu intérieur de la personne avec autisme : hypersensibilité, perception fragmentée...).

« à la recherche du bien-être corporel » (10 mns)Déroulement   : • Se donner la main pour faire un cercle. Se lâcher la main quand on a fait le cercle.

Chacun pour soi, ressentir comment on est « à l'intérieur » et quels signaux le corps nous envoie.

• Faire deux tours de tête vers la droite, puis deux tours vers la gauche. Puis le signe « oui, oui, oui » avec la tête puis « non, non, non ».

• Puis des tapotis et des frottements sur le corps en partant des épaules, pour réveiller le corps. Masser le « masque » (joue, front, sourcils...) et mâcher un chewing-gum géant.

• S'étirer, bailler.• Enfin on baisse le menton et on laisse le corps être entraîné par le poids de la tête

vers le sol, en s’arrêtant quand cela tire trop dans l’arrière des jambes. Trois fois de suite, de plus en plus fluide, en essayant d’aller jusqu’au sol la dernière fois. On essaie une dernière fois en essayant de faire un aller-retour à la position debout de manière fluide, dans un seul mouvement.

• Chacun pour soi, mesurer si le ressenti intérieur a changé. • Réajuster sa posture : chercher une posture neutre (position de base pour jouer).

Ancré dans le sol, jambes dans le prolongement du bassin, genoux et épaules déverrouillés, mains libres, regard à hauteur d’horizon, la tête ne doit pas pencher en avant, le menton est sur un plateau. Trouver l’équilibre entre le ciel (nous élève) et la terre (aspiration par la gravitation), sentir une ligne qui traverse le corps, de bas en haut (immobilité tenue, sans raideur, souple). Introduire un élément subjectif : « On est grand, on est beau, on rayonne ».

• Porté par cette énergie intérieure, se mettre en mouvement, se déplacer, sans regarder les autres, chacun pour soi, à son rythme sur le plateau, en cherchant à bien ressentir les appuis du sol tout en prenant conscience de l'espace autour de soi. Apprécier ce temps de promenade, où on ne fait « rien », où on ne pense à rien... Ce sentiment d'exister pour soi, sans être

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sous le regard des autres, est rare et important pour se ressourcer.

« Noir / Lumière / Rythme » (15 mns)Déroulement   : Quand l'animateur dit « Noir », on s'arrête de marcher. On repart quand il dit « lumière ». • marcher en silence, sans regarder les autres, mais en ayant conscience de

l'espace et en cherchant à occuper le plateau de manière homogène. Vérifier en faisant des « noirs » s'il y a des « trous » dans l'occupation du plateau. Tout en s'arrêtant tous en même temps, faire un pas en avant ou de côté pour les combler.

• Tous arrêté. Écouter le silence : de quels sons est-il fait ? Puis quelqu'un prend l'initiative d'un micro-mouvement (bouger un doigt, baisser la tête...), puis plusieurs personnes. Être attentif : quand est-ce qu'on commence à entendre le mouvement ? Quand est-ce que le silence devient bruit ? Les mouvements s'amplifient, jusqu'à la reprise de la marche.

• Trouver un rythme commun, à l'écoute. Progressivement, le marquer d'un frappement du pied, comme un métronome. Faire entendre le rythme comme une structure porteuse, rassurante, qui nous donne un cadre. Trouver un autre rythme, à l'écoute.

• Puis ajouter un frappement sur le sternum, là aussi trouver un rythme commun. On peut s'amuser à ajouter un frappé de main. Faire entendre la musique des corps.

• Cesser les percussions corporelles. Aller vers une marche fragmentée : marquer chaque changement de direction par un arrêt puis regard en direction de l'endroit où on veut aller puis rotation puis marche. Laisser une seconde entre deux actions. Marcher en lignes droites seulement. S'arrêter quand on va heurter quelqu'un, changer de direction. Puis ajouter un geste qui vous rassure : arrêt, orientation claire du regard, geste puis rotation puis marche. A chaque frappement de main de l'animateur, l'espace de jeu se réduit de moitié.

Lien avec le spectacle   : Quand Arthur parle du morceau 4'33 de John Cage : « le silence, c'est encore de la musique » ; quand la note jouée au piano s'éteint, on entend encore « la fine membrane de l'air qui tremble tout doucement ». L'intérêt d'Arthur pour les rythmes des machines : quand et comment la musique arrive-t-elle ? S'intéresser à ces seuils perceptifs, ce n'est pas être bizarre.

Explications   : Ces exercices visent à faire expérimenter une focalisation de la perception sur certaines dimensions de l'expérience seulement, comme si notre perception était fragmentée. Le fonctionnement ordinaire du cerveau synthétise toutes les stimulations sensorielles de sorte à ce que le sujet ait le sentiment de se mouvoir de façon fluide dans son environnement. Certains fonctionnements cérébraux donnent au contraire au sujet le sentiment que certaines sensations prennent le dessus sur les autres, comme un effet de loupe. Le sujet a alors du mal à faire le lien entre les différentes dimensions de ses perceptions.

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« Ne pas être comme les autres » (15 mns)Un point sur le vocabulaire de la scène : plateau, cour, jardin, pendrillon, fond de scène, avant-scène.• Reprendre une marche dynamique, avec regard à l'horizon et ouverture aux

autres (ne pas fuir leurs regards, ne pas les rechercher non plus). • Puis chercher au contraire à croiser leur regard, avec un franc appui. • Puis leur dire bonjour au passage. • Puis s'intéresser de près à leur nez : c'est étrange le nez, cela peut avoir des

formes variées. • Au signal de l’animateur, ceux qui ont les cheveux coupés court s'arrêtent et

regardent ceux qui ont les cheveux longs marcher, en les détaillant du regard. Ne pas marquer d'hésitation, savoir tout de suite dans quelle catégorie on est.

• Reprendre la marche tous ensemble. Puis même exercice, mais ce sont ceux les couche-tard qui s'arrêtent. Ils regardent les couche-tôt comme s'ils étaient des dégénérés, avec condescendance.

• Reprendre la marche tous ensemble. Puis ce sont les grands qui s'arrêtent, qui considèrent les petits marchant, avec moquerie. Faire entendre cette moquerie (rire, onomatopées...).

• Reprendre la marche tous ensemble. Enfin, ce sont les blonds qui s'arrêtent. Les autres se regroupent, pour former un groupe compact. Ils se moquent, les conspuent, cela monte crescendo, ils forcent les blonds à se regrouper, ils les harcèlent, les acculent... Comment les blonds réagissent-ils ?

• Reprendre la marche : à tour de rôle, quelqu’un s’arrête, cherche à attirer l’attention, à arrêter les marcheurs, sans succès. Guidage à la voix : aller vers un crescendo (regard, puis attitude corporelle, puis gestes, puis chercher un contact, puis interpeller par la voix). La foule reste indifférente. À tour de rôle, un par un au début, on peut ensuite le faire à plusieurs.

• Très vite, former un choeur, épaules contre épaules, les plus petits devant, les plus grands derrière, comme si on voulait prendre une photo de groupe. Défaire le choeur et reprendre la marche, puis encore plus vite, reformer le choeur. Reprendre la marche et très vite former deux choeurs. La personne qui se trouve le plus en avant (coryphée) entraîne son choeur dans un déplacement. Attention, le choeur doit garder la même forme (même espacement entre les épaules).

Lien avec le spectacle   : Quand Arthur dit « la récréation pour moi, c'est un supplice. » ; « le monde des enfants est cruel » ; « pour éviter le rejet, il faut mettre en place une stratégie » ; « Regarde-moi, je suis là ».

Temps d'échange (cercle de parole, assis)   5 mns Qu'est-ce que ces exercices vous ont fait ressentir ? Vous sentez-vous capables de les réutiliser avec vos élèves ? Pour quels objectifs ?

III- Normal ou pas normal   ?

« Bizarre ou Atypique ? » (10 mns)(exploitation des bandelettes de papier écrites en tout début de matinée).

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Chacun prend une chaise. Répartition homogène dans l'espace, mais dans des directions différentes. Le groupe se tient autour de ce « nuage de chaises ».Déposer une bandelette sur chaque chaise. De façon naturelle, chacun choisit une chaise. À tour de rôle, à l’écoute, se lever et adresser sa phrase au groupe, en détachant bien les syllabes, regarder le groupe façon « garçon de café ». Si deux se lèvent en même temps, trouver une façon de dire les phrases soit l’un après l’autre, soit ensemble, mais ne pas se rasseoir.

Lien avec le spectacle   : Quand Arthur dit : « Vous, les neurotypiques, vous savez d'instinct le juste milieu, la frontière entre le trop et le pas assez. Moi, à cause de l'autisme, je ne peux pas absorber les codes sociaux sans effort. » ; « Pour faire partie du groupe, interdiction de se faire approcher par le débile ».

Explication   : Cet exercice vise à faire entendre nos représentations de ce qui nous semble « normal » et « différent », pour comprendre qu'elles sont relatives et qu'il n'y a en elles ni norme naturelle ni vérité. On pourra en profiter pour faire un point sur le vocabulaire que nous utilisons pour nommer la différence, afin de sensibiliser aux effets de stigmatisation pour ceux qui se trouvent ainsi désignés: normal / anormal, bizarre, chelou... Comment parler des différences sans stigmatiser ? On pourra faire lire des planches de la BD de Julie Dachez, La différence invisible.

« Aller vers l’autre » (10 mns)6 groupes (distribuer les groupes en attribuant à chacun un numéro entre 1 et 6). Déroulement   : Improvisation collective   : deux groupes qui se font face. Jouer une scène de rencontre muette ou presque (on peut introduire quelques bruitages ou onomatopées) qui passera par différents stades. a- Quand on est prêt, entrer sur le plateau. Traverser le plateau en s'avançant vers l'autre.b- au moment de la rencontre (milieu du plateau) : s'arrêter, se regarder comme si on se voyait pour la première fois. c- Montrer la montée de l’émotion.d- Puis faire évoluer ce sentiment selon différents degrés : peur, menace, apaisement, rapprochement, apprivoisement, connivence, acceptation, amitié. Prendre son temps. e- Les 2 groupes s’agrègent puis partent dans la même direction.

1er passage (deux groupes) : donner à chaque groupe une émotion qui l'anime (peur / colère).2ème passage (deux groupes) : donner une émotion à un groupe seulement (ex : tendresse), l’autre groupe s’adapte, en s’écoutant.3ème passage (deux groupes) : trouver eux-mêmes une émotion collective. Pas de concertation, laisser venir par l’empathie.

Explication   : Cet exercice peut être suivi d'un temps pour faire parler les élèves sur leur facilité ou difficulté à reconnaître chez l’autre et en eux / vivre le sentiment.

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Prolongement   : Quelque chose a-t-il été raconté ? On pourrait l’écrire.Cet exercice permet de travailler le regard, de sensibiliser à la poésie des situations humaines.

« Ca déclenche des choses en moi ». 10 mns. NON FAITObjectif   : faire venir à soi les émotions rattachées à un mot, lui-même rattaché à des images, rattachées à des souvenirs… Déroulement   :• Chaque stagiaire écrit un mot sur un post-it qui pour lui est déclencheur

d’émotions ou de sentiments. 3 post-it chacun. Toutes les classes grammaticales sont possibles ! (adjectif, nom, adverbe, interjection…). On insiste bien sur le fait que le champ des émotions et des sentiments doit être le plus large possible. Ex : « serpent » (répulsion), « arc-en-ciel » (admiration), « tajine » (plaisir). Pourquoi pas des mots dans une langue étrangère ?

• Ces post-it sont ensuite déposés au sol, de façon à investir tout l’espace de jeu.• Puis déambulation, choisir un post-it (uniquement remémoration du mot que l’on a

choisi). Pour soi, dans sa bulle, murmurer son mot, puis le transformer en matière sonore, comme on le ferait de la pâte à modeler. Le chuchoter, le proférer, le crier, le murmurer, le répéter très vite. Pas d’échanges de regard/ on est dans son monde à soi, on ne tient pas compte du groupe. Puis colorer les déplacements par les émotions éprouvées à l’évocation de ce mot. Puis on replace le mot au sol, retour à une marche neutre et on en cueille un autre.

• Faire varier l’intensité (demander à incarner puissance 10, ou au contraire légère coloration), choisir une orientation du regard (au secret, intérieur, adressé…), une façon de prononcer le mot (hyper articulé, chuchoté, crié, ralenti, saccadé...), une démarche (marche rapide, très lente...).

• Petite forme : le groupe marche. Quelqu’un s’arrête, prend un post-it. Le groupe s’arrête aussi, à l’écoute. Prendre le temps de mettre le mot en bouche, comme une matière sonore. Puis dire « ça déclenche des choses en moi » et proposer 15 s de jeu corporel.

•Lien avec le spectacle   : Quand Arthur qui se laisse transporter par le mot « belle ».

« Chuchotis » (20 mns)Corpus   : les phrases témoignages (cf : La différence invisible + Tendres fragments).

Déroulement   : une moitié du groupe s'installe confortablement, chacun trouvant sa bulle dans l'espace, dans une posture confortable, les yeux fermés, avec une respiration calme. Dans l'autre moitié, chacun reçoit une phrase, qu'il doit aller chuchoter à l'oreille de ceux qui sont installés (en chaussettes, de préférence), plus ou moins près.Inverser les groupes.

PAUSE

Accueil de l’auteure de la pièce Tendres fragments de Cornelia Sno : Loo Hui Phang

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11h30-12h30 : Intervention de Mmes Belembert (médecin) et Mercier (psychologue) qui travaillent auprès du CRA (Centre Ressource Autisme).Ci-dessous la liste des liens qu’elles conseillent d’aller consulter :

Sélection de dessins animés :- Créer des choses merveilleuses de Alex Amelines - Amazing Things Happen- L’académie des spécialistes de Miguel Gallardo - Fondation Orange- Le voyage de Maria de Miguel Gallardo - Fondation Orange- Mon ami Tom d'Autistes sans frontières 85- Mon petit frère de la Lune de Frédéric Philibert – Sacrebleu Prod

 Sélection de vidéos :

- 5 vidéos pour vous aider à expérimenter la surcharge sensorielle [Video Simulations to Help You Experience Sensory Overload] sur Mashable- Pouvez-vous arriver à la fin ? [Can you make it to the end ?] de National Autistic Society- Surcharge sensorielle [Sensory overload] de Miguel Jiron - Interacting with Autism Project

Webdocumentaire- Le monde de l'autisme est un webdocumentaire proposé par Valeria Lumbroso. Mélange de vidéos et de logiciels interactifs regroupés en 6 rubriques : expérimenter, talents, comportements, perceptions, recherches et thérapies, il permet d'expérimenter et de découvrir l'autisme de manière ludique et pédagogique.

En savoir + : http://autisme.tv5monde.com/Site internet

- AccessiProf est un site gratuit et collaboratif fait par des enseignants pour des enseignants. Les mallettes pédagogiques ont pour but d’aider les enseignants de classe ordinaire à travailler avec des élèves ayant des troubles cognitifs, des troubles dys, des troubles du comportement, des enfants à haut potentiel intellectuel, des élèves en grandes difficultés, etc. La mallette pédagogique autisme est constituée de 9 modules sous forme de vidéos. L'accueil d'un enfant autiste, puis le travail sur les compétences langagières seront abordées avant de fournir des conseils pour mener des apprentissages en lecture et mathématiques.

En savoir + : site AccessiProf

PAUSE REPAS

Reprise à 13h45Le groupe est divisé en deux :- un groupe en atelier de pratique.- un groupe en atelier d’écriture mené par Loo Hui Phang.

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Objectifs :

• Continuer à expérimenter le vécu intérieur de la personne avec autisme, afin de comprendre que sa différence vient de là et développer la capacité d'empathie,

• Créer des connivences avec le spectacle, en jouant avec des éléments scénographiques ou des extraits du texte.

•• Au préalable : un point sur la mise en œuvre des parcours

éducatifs

Le projet autour de Tendres Fragments de Cornelia Sno permet l’articulation de plusieurs parcours (EAC, Santé, Citoyenneté). Cf : distribution des fascicules sur les Parcours.

Un point plus spécifique sur le PEAC :• Il est désormais inscrit dans la loi d'orientation et de programmation pour la

refondation de l’école. Il doit donc être mis en place dans tous les établissements scolaires, comme partie intégrante de la scolarité de l’élève et être décliné dans le projet d’école ou d’établissement.

• Ce dernier ne s’attache pas uniquement à l’enseignement de l’Histoire des arts : il ouvre de nouvelles perspectives par le biais de la rencontre de l’élève avec les œuvres et les pratiques artistiques. Le PEAC a aujourd’hui pour ambition de relier non seulement les projets au sein de la classe, mais aussi au sein de l’établissement dans son ensemble et de favoriser la continuité au cycle 3. Une réflexion collective est donc nécessaire pour construire au mieux le PEAC des élèves, de la maternelle à la fin du collège. L’élève doit avoir fait un tour d’horizon de l’ensemble des domaines des arts à la fin de sa scolarité.

• Les trois piliers du PEAC • Les trois objectifs du PEAC• Les connaissances

théoriques, dans tous les domaines (histoire des arts, métiers du spectacle vivant, vocabulaire spécifique…). Développement de la culture personnelle.

• La pratique : concret, mises en application. Construite de préférence autour d’une pratique artistique, elle peut y associer d’autres pratiques, telle qu’une recherche documentaire

• Articuler les différents temps et en tirer parti : temps scolaire, extra-scolaire, périscolaire. Référence à la réforme des rythmes scolaires : évolution des temps d’apprentissage.

• Créer des ponts entre les différents temps.

• Donner sens et cohérence à l’ensemble des actions et des expériences auxquelles les élèves prennent part,

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pour monter une exposition par exemple.

• Les rencontres : avec des artistes et des œuvres.

année après année. Les Conseils écoles-collèges peuvent s’appuyer sur le PEAC comme base commune de travail.

• Diversifier et élargir les domaines artistiques étudiés.

Qu’est-ce qu’un «   handicap   »   ? Focus sur la loi du 11 février 2015, article 114« Constitue un handicap au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou de restriction de participation à la vie en société, subie dans son environnement, par une personne en raison d’une altération substantielle durable ou définitive, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un poly-handicap ou d’un trouble de santé invalidant. »Mais c’est bien la confrontation avec un environnement non adapté qui donne lieu au handicap. Handicap = résultante d’une altération et d’un environnement.Normalité statistique = celle du plus grand nombre. Ex : si on vit demain dans un monde entièrement adapté aux sourds-muets (ex : langage…), le handicap disparaît et la norme s’inverse.

« Faire confiance » (10 mns)• Échauffement corporel très rapide (2 mns) - Travail sur la notion de mimétisme.

Debout, en cercle : à tour de rôle, chacun dans le groupe propose un mouvement, que les autres répètent en écho. Aller vers des mouvements plus amples et plus rythmés, afin d'échauffer le corps.

• Constituer 3 groupes de 5 (3 mns). Exercice visant à favoriser la confiance en l’autre, le lâcher-prise. Chacun à tour de rôle et les yeux fermés se laisse tomber dans les bras des autres. Bien rappeler que si on ne « sent » pas un exercice, on n’est pas contraint de le faire !

• Tout le monde marche sur un plateau restreint (5 mns). Quand quelqu'un se laisse tomber, les autres doivent aller l'aider et le déposer doucement à terre. Puis l'aider à se relever. Une seule personne à la fois, puis, si cela se passe bien, deux personnes en même temps.

« Insupportable » (15 mns)Support   : planche de la BD La Différence invisible sur les onomatopées traduisant des bruits du quotidien (blablabla, talonstalonstalons…).

Déroulement. 5 mns préparation. Constituer 3 groupes. Chaque groupe choisit une scène du quotidien (prendre son petit déjeuner, aller au travail en transport en commun, patienter dans une salle d’attente de médecin...). Une personne joue pendant que les autres bruitent. Amplifier les sons. Jouer sur les

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crescendo et decrescendo pour donner l’impression d’une profondeur de l’espace, amener à percevoir les sensations d’inconfort… La proposition doit être lisible et simple.

Explication   : Cet exercice vise à faire ressentir la saturation sensorielle que vivent au quotidien les personnes avec syndrome autistique.

Lien avec le spectacle   : Quand Arthur dit « La récréation pour moi, c'est un supplice » ; « Les gens disent que c'est inhumain d'enfermer quelqu'un dans une armoire. Pour moi, c'est un moment de bonheur intense : pas de bruit, pas de lumière. » ; « j'ai besoin d'être rangé dans ma cage. C'est confortable, c'est silencieux ».

« Chorégraphie sociale » (15 mns)Même groupe que pour l'exercice où on s'est laissé tomber dans les bras des autres.Donner un sac en papier à chacun. Demander de dessiner un visage (3 signes autorisés : rond, flèche, ligne), en essayant sur une feuille avant. Trouver une façon de la rendre expressif. Mettre en commun tous les sacs. En ligne, 5 chaises espacées. Placer un sac par chaise, au hasard. 1er passage :Les joueurs vont vers leur chaise, découvrent le sac, prennent le temps de le regarder, s’assoient, le placent sur leur tête et cherchent le corps qui va avec. Tout le corps doit parler. Chercher comment exploiter toutes les parties du corps. Propositions pour aller plus loin :2ème passage : intégrer la chaise dans le jeu, en restant en appui avec la chaise. 3ème passage : même consigne, mais avec trois lecteurs qui disent les répliques du texte correspondant.

Lien avec le spectacle   : Quand Arthur joue avec des sacs en papier.

« Regarde-moi » (20 mns) NON FAITReprendre les 3 groupes de 5.Lecture chorale. Pas plus de 5 minutes de préparation. Faire entendre différents extraits de la pièce. Réfléchir à une entrée et une sortie de l’espace scénique, un ton particulier.

Consignes   : Se distribuer le texte Répéter des mots Chercher des variations de rythme Crescendo et descrescendo Moments dits tous ensemble

« Petite forme finale » (30 mns) NON FAIT(15’ de préparation + 10’ de passage et discussion)Reprendre les 3 groupes de 5 / ordre de passage : de 1 à 3/ à la fin du texte

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tous les participants sont sur le plateauRéinvestir ce que l’on a travaillé tout au long de la journée   : • entrée et sortie marquées• regard adressé• démarche• mise en voix• occupation de l’espace (réfléchir à la « chorégraphie »/ possibilité de projeter une

figure géométrique définie par des points et des lignes imaginaires).• le chœur (sur « Regarde-moi » + autres possibilités).• possibilité d’utiliser des « appuis de l’imaginaire » ou pas (sacs, objets...)

Autre piste, prolongement (non fait)

« Ecriture d'une charte du respect »Exercice à faire en AP ou EMC, éventuellement en EPS, articulé avec le projet EAC : Élaborer d’une charte du respect, en partant d’une liste de mots qui peut être prolongée : REJET/ DIFFERENCE/ BIENVEILLANCE/ TOLERANCE/ AMITIE/ SOUFFRANCE / SENSIBILITE / EMOTION…

Déroulement   : Diviser le groupe en plusieurs ateliers. Donner un mot à chaque groupe. Demander à certains de faire une image corporelle collective exprimant leur mot, à d’autres un acrostiche visuel, à d'autres enfin d'écrire un acrostiche et de le mettre en voix. On pourra terminer par l’écriture de la charte, qui sera un document pour la classe et l’équipe enseignante. Le fait de l’incarner par le corps favorise l’apprentissage. On peut ensuite l’apprendre par cœur, la mettre en voix, la chanter, la traduire en anglais, en faire une affiche...

ANNEXES

Pièces sur le thème du handicapPièces pour enfants et adolescents- Edgar Paillettes  / Simon Boulerice / 2015 [Livre]Henri se sent invisible face à l’attention que tout le monde

porte à son fantasque petit frère Edgar. Un beau jour, il se dit qu’il est temps qu’il montre qui il est. Mais

encore faut-il qu’il le sache lui-même.Thèmes : la différence, autisme, fraternité.Pour jeune public à partir de 8

ans.- Le monde de Jeanne  / Laure Boutaud / 2017 [Livre]Le quotidien de Jeanne, sept ans, dyspraxique. La

pièce aborde avec humour et poésie le thème du handicap, de la différence et de la normalité à l’école et dans la

société. L’ouvrage est composé en Heinemann Special, une famille de caractères typographiques conçue pour

faciliter la lecture.

-Yvon Kader, des oreilles à la lune / Jean-Pierre Cannet / 2010 [Livre]Sur le handicap mental.Yvon Kader est

un enfant handicapé : il a bu la lune. Il livre, grâce à sa différence, une vision du monde singulière et poétique,

à la fois grave et légère. Il veut en finir avec tout ce qui le contraint à la marginalité et notamment avec le

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sentiment de pitié qu’il suscite aux autres. Pas un point de vue misérabiliste ou moralisateur ; au contraire,

l’écriture vive et son personnage attachant transforment le regard sur le handicap.-Chant de mines / Philippe

Gauthier / 2009 [Livre]Dans un pays où les mines antipersonnel font des ravages, Léo et Mathieu, deux

orphelins unijambistes, passent leurs humeurs sur Pad’bol, un enfant qui a perdu ses deux jambes. Tous trois

ont la passion du foot et attendent Noël avec impatience.Pour des ados de 12 à 16 ans.-Bouh ! / Mike Kenny /

2012 [Livre]Bouh, atteint d’une forme d’autisme, vit avec son frère qui lui défend de quitter la maison. Petit, il

était insulté par les autres enfants. Un jour, dans le quartier où il habite, une jeune fille, Kelly Spanner,

disparaît.-Petit Pierre / Suzanne Lebeau / 2006 [Livre]Histoire de Pierre, né en 1909 prématurément, presque

aveugle, à demi sourd et quasiment muet. Incapable d’apprendre à lire et à écrire, il exerce le métier des

innocents, garçon-vacher. Il observe la nature, les animaux et les hommes. Fasciné par son siècle, il récupère

les objets métalliques de la vie moderne et du monde rural qui, entre ses doigts, deviennent les pièces d’un

manège inouï.-Camino / Nathalie Papin / 2003 [Livre]Noam est handicapé depuis un accident, il ne peut plus

marcher. Mais, un jour il se retrouve face à son destin, qui porte le nom de Camino. A travers cette fable

initiatique racontant son voyage, Noam va changer.A partir de 9 ans. -Jérémy Fisher / Mohamed Rouabhi /

2022 [Livre]Le petit Jérémy Fisher n’est pas comme tous les autres enfants. Ses parents sont intrigués mais très

heureux d’avoir cet enfant qui a des pieds palmés et qui, petit à petit, se transforme en poisson. Ils vont

l’accompagner jusqu’à l’océan. Un conte moderne sur la tolérance et la différence.-De mémoire d’estomac : ou

L’invention du violon / Antoinette Rychner / 2011 [Livre]Une petite fille pas tout à fait comme les autres… au

point de voir ses propres parents l’abandonner à son sort. Heureusement, notre héroïne va pouvoir compter sur

un allié extraordinaire : son estomac, organe doué non seulement de parole, mais aussi de bon sens,

d’expérience et de courage. Peu à peu, la différence qui enfermait la fillette dans un univers clos va se muer en

instrument de rapprochement et de partage.

- Mongol  / Karin Serres / 2011 [Livre]L’insulte de mongol est reprise en chœur dans la cour de récréation du

collège. Ludovic a l’habitude de la moquerie mais la signification du mot l’intrigue. Sa différence, il va

parvenir à la rendre positive à force d’imagination. Pour ados entre 11et 14 ans-Annette : tombée de la main

des dieux / Fabienne Swiatly / 2013 [Livre]Elle n’est pas comme les autres, ma sœur. Comme les sœurs des

copains. Un jour je l’ai compris. Quand ? Je ne sais pas. Un jour, j’ai su qu’elle était différente et que c’était

normal. Normal qu’elle ne soit pas normale. Elle est là mais elle semble vivre ailleurs. Dans un autre monde.

Mais où ? A partir de 12 ans.

-Sissi pieds-jaunes / Catherine Zambon / 1998 [Livre]Aborde le thème de la surdité, et présente un jeune enfant

de sept ans, Lionel, qui rencontre lors d’un mariage une jeune sourde de dix ans qui s’exprime en langue des

signes et ne se comporte

pas comme les autres enfants.

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Enfants jusqu’à 11 ans.

Extraits de la pièce Tendres Fragments de Cornelia Sno, Loo Hui Phang

Extrait 1

Arthur va chercher le nain de jardin et le pose plus loin.

Si je prétends que ce nain de jardin est beau, cela annulerait le sens du mot

« beauté ». Je ne pourrais plus dire que je trouve Cornelia Sno très belle. Alors que

c'est le cas. Je trouve Cornelia Sno très belle. Bien plus belle que ce nain de jardin.

Plus belle que n'importe quoi d'autre, de toute façon. Elle est belle. J'aime bien dire

cela. Parce que c'est ce que je pense. J'aime bien penser cela. Cornelia Sno est très

belle. (Arthur répète « belle » en faisant varier les sonorités) Belle. Belle. Belle

(il court) Cela déclenche des choses en moi. Des émotions. On appelle ça comme ça.

Des émotions. Quoi, exactement, je ne sais pas. Mais c'est agréable. Je crois. Les

émotions c’est comme la pluie, le soleil, la neige. Ça varie tout le temps. C’est

incontrôlable. Ça change la température du corps. (il enfile plusieurs pulls) Alors ça

me donne envie de courir. Je ne peux rien faire contre. Alors que ça sert à rien. Ça

sert à rien de courir comme ça. Complètement idiot. J’aime pas courir d’habitude.

Mais là, j’aime bien. C’est à cause des émotions. ça détraque un peu tout. Je fais des

trucs que j’aime pas faire normalement. Et je suis content. C’est bizarre. Je suis

content. Je sais pas quand ça s’arrête. Ça peut durer un moment. Ça dépend. Ça hurle

toujours. Allez! Allez! Allez! C’est hyper long. Oh la la. Faut que je suive. Je peux

pas faire autrement. Et je suis content. N’importe quoi. Je suis super content. C’est

complètement idiot. Les émotions. Je sais pas. Je comprends pas.

Extrait 2

À l’école, je me faisais tabasser. Parce que je ne parlais pas. Parce que je faisais du

bruit avec ma bouche. Parce que je n’aimais pas manger froid et salé. Parce que je

comptais le nombre d’interrupteurs dans chaque pièce. Parce que je ne voulais pas

marcher sur les surfaces mouillées quand il pleuvait. Parce que je poussais des cris

très aigus en me roulant par terre quand je n’arrivais pas à faire quelque chose. Parce

que j'avais de bonnes notes alors que les autres me prenaient pour un débile. Et

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surtout, les petites brutes avaient tout de suite compris que je ne broncherais pas

lorsqu'ils se serviraient de mes cheveux comme d'un paillasson.

Extrait 3

Sur mon bulletin, il y avait écrit : « Arthur ne veut pas jouer avec les autres enfants. »

C'est un point de vue. Moi, je voulais jouer avec les autres enfants. C'étaient eux qui

ne voulaient pas jouer avec moi. Sur mon bulletin, il aurait été plus juste d'écrire  :

« les autres enfants ne veulent pas jouer avec Arthur ». J'ai toujours trouvé cela

étrange de m'accuser de ne pas vouloir intégrer un groupe. Je voulais mais les autres

ne voulaient pas de moi. C'est tout.

Extrait 4

Voilà. C'est elle. Cornelia Sno. Ce qu'il y a de plus joli chez elle, ce sont ses oreilles.

Elles ressemblent à des écureuils endormis. Des oreilles comme ça doivent entendre

des sons minuscules, des sons que personne ne peut entendre. Le soupir d'un insecte.

Le bruit de la poussière qui roule sur le plancher. Un souffle de vent sur un pull

angora. Le son d'une note qui meurt doucement.

Extrait 5

PSYCHIATRE (VOIX OFF)

samplé

Il existe un terme pour qualifier le comportement d'Arthur. La perception fragmentée

de l’environnement, les comportements répétés, les difficultés sociales sont

caractéristiques d’un syndrome particulier. Voyez-vous, votre fils est...

Arthur écarte ses doigts devant lui et les observe.

ARTHUR

« Bonjour, je m’appelle Arthur. J’ai de très longs doigts. » (Il désigne des personnes

dans le public) « Voici Mireille. Elle est chausse du 46. Bertrand, allergique au café.

Pascal, il a une sinusite chronique. Eugénie, daltonienne. »

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Ben oui, j’ai des doigts très longs. Parfaits pour jouer du piano. C'est l'une de mes

particularités. Comme l’autisme Asperger. Mes longs doigts ne me définissent pas. Ils

ne rendent pas compte de ma personnalité.

Silence

L’autisme syndrome Asperger ne me définit pas. Du coup, je préfère employer

l'expression « personne avec autisme syndrome Asperger ». On dira « Pascal est une

personne avec une sinusite chronique » et non pas « Pascal est une sinusite

chronique ». Cela signifie que la personne existe en elle-même. J'existe en moi-

même. Pascal existe en lui-même. Je dépasse l’autisme syndrome Asperger. Pascal

dépasse la sinusite chronique. Je suis plus important que l’autisme.

Extrait 6

Lorsque je rencontre une personne, je suis obligé de jouer une petite comédie sociale.

D’abord, je dois faire l'effort de regarder la personne quand je lui parle.

Apparemment, il ne faut pas parler à une personne comme ça (Arthur tourne le dos).

Mireille, je me demandais depuis tout à l’heure : puisque vous chaussez du 46, Vous

avez des chaussettes adaptées? (Personne ne répond. Arthur se retourne) Ben oui, ça

ne marche pas. Je ne sais pas pourquoi.

Je dois aussi avoir une mimique adéquate. (Arthur se poste derrière les

masques en kraft et tente d’imiter les expressions dessinées dessus : colère, joie,

peur) Ça, je ne sais pas très bien le faire. J'essaie. Je dois effectuer de petits gestes,

être assis d'une certaine manière, veiller à mon intonation.

Arthur adopte plusieurs postures successivement : mains dans les poches,

bras croisés, assis, jambes croisées, etc. Il les réajuste, se corrige.

Je ne suis pas encore au point avec mes bras et mes jambes. Il paraît qu'il faut avoir

l'air « tenu ». Ça fait dynamique, sérieux, présent, vivant. (Arthur se redresse) Je suis

là, je suis propre, vous pouvez me faire confiance, je suis ultra-fiable, ultra-sociable,

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ultra-fréquentable.

Silence

Mais trop « tenu », c'est bizarre aussi. (Arthur se redresse au maximum, bras tendus,

posés sur ses genoux) Ça peut même faire peur. (Arthur s'avachit un peu) Il faut

briser cette rigidité. La difficulté, c'est de trouver le juste milieu. (Le corps d'Arthur

oscille entre la rigidité et la mollesse) Les neurotypiques le connaissent d'instinct. Le

juste milieu. Vous savez où se trouve la frontière entre le trop et le pas assez. Vous

savez comment doivent être les pieds, les jambes, le dos, les bras, les épaules, la tête,

les mains. Tout ça. Sans réfléchir. Vous avez appris sans le savoir. Toute cette

chorégraphie, adaptée à chaque circonstance. Les pieds, les jambes, le dos, les bras,

les épaules, la tête, les mains. Une somme de savoir gigantesque. Sans réfléchir. Le

psychiatre m'a expliqué que les neurotypiques ont une aptitude naturelle qui s'appelle

le mimétisme. Vous imitez. Par instinct. Sans réfléchir. Depuis l'enfance, vous faites

tous ça. Vous engrangez une masse de codes très complexes. Les pieds, les jambes, le

dos, les bras, les épaules, la tête, les mains. D'instinct. Bouger selon les circonstances.

Moi, à cause de l'autisme, je ne peux pas faire cela. Être mimétique. Apprendre les

codes sociaux sans effort. Absorber. Boire. M'imbiber. Je ne peux pas. Alors, tout ce

savoir, ce savoir gigantesque, cette chorégraphie du quotidien, très complexe, je dois

l'apprendre. L'apprendre par cœur. Point par point. Les pieds, les jambes, le dos, les

bras, les épaules, la tête, les mains. Je dois apprendre à me tenir comme un

neurotypique, marcher comme un neurotypique, courir comme un neurotypique,

manger comme un neurotypique, m'asseoir comme un neurotypique, écouter comme

un neurotypique, être immobile comme un neurotypique. Comme un comédien.

Comme un danseur. Apprendre les pas, les gestes, les mouvements, la vitesse. Les

pieds, les jambes, le dos, les bras, les épaules, la tête, les mains.

Extrait 7

Aujourd'hui, Cornelia a fait de ses cheveux un monticule conique.

On aurait dit une montagne. Une montagne minuscule au sommet de sa tête. Un petit

paysage alpin. Avec un sentier qui monte, en torsade. Des bouquets de mèches

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hérissées qui ponctuent l'ascension. Et, abrupt comme une falaise de carbone, se

dresse le flanc lisse de la chevelure hissée jusqu'au point culminant. Tout là-haut. À

l'endroit où convergent les courants capillaires, réunis en un tourbillon ténu, une

spirale, un petit précipice.

Extrait 8

DOCTEUR (VOIX OFF)

Aujourd’hui, nous allons travailler la consolation.

ARTHUR

C’est une gentille proposition mais Stig Dagerman prétend que notre besoin de

consolation est impossible à rassasier.

DOCTEUR (VOIX OFF)

Sais-tu ce qu’est la consolation, Arthur ?

ARTHUR,

imitant à la perfection la voix et l’intonation du docteur

Sais-tu ce qu’est la consolation, Arthur ?

DOCTEUR (VOIX OFF)

Quand une personne est triste ou inquiète, on essaie d’être gentil avec elle pour

qu’elle ne soit plus triste. C’est ça, la consolation.

ARTHUR,

citant Stig Dagerman

« Je suis dépourvu de foi et ne peux donc être heureux, car un homme qui risque de

craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être

heureux. »

DOCTEUR (VOIX OFF)

Tu aimes ta maman, Arthur ?

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ARTHUR

Oui.

DOCTEUR (VOIX OFF)

Elle s’inquiète pour toi. Si tu l’aimes, il faut que tu la consoles.

ARTHUR

Certes.

DOCTEUR (VOIX OFF)

Je vais te montrer à quoi ressemble une personne inquiète.

Silence

DOCTEUR (VOIX OFF)

Voilà. C'est cela l'inquiétude. Tu as bien vu comment je faisais ?

ARTHUR

Oui.

DOCTEUR (VOIX OFF)

À présent, fais la même chose que moi. Joue l'inquiétude.

Arthur mime l'inquiétude : il s'agite, tord ses mains, se ronge les ongles, etc.

DOCTEUR (VOIX OFF)

Quand une personne qu'on aime est inquiète, il faut la consoler. Comme ça. En la

prenant dans nos bras. Tu vois, Arthur ? Je te prends doucement dans mes bras. C'est

ça la consolation.

Silence. Arthur cesse de s'agiter.

DOCTEUR (VOIX OFF)

Maintenant, on inverse. Je joue ta mère inquiète et tu dois me consoler.

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DOCTEUR (VOIX OFF)

C'est bien Arthur. Mais fais-le comme pour de vrai.

Arthur met sa tête dans le balai.

DOCTEUR (VOIX OFF)

C'est bien, Arthur. C'est très bien

Extrait 9

ARTHUR

Les choses doivent rester à leur place, sinon le malaise m'envahit. Ma mère passe

l'aspirateur à la maison et elle dérange les meubles à chaque fois. A chaque fois. Suite

à quoi, j'ai envie de crier et de me rouler par terre. Pour remédier à cela, j'ai dessiné

un plan de chaque pièce, en mesurant précisément les espaces entre les meubles et les

objets. Précisément. Un plan. Je vais vous montrer.

Il va chercher le plan.

Lorsque maman a terminé ses tâches ménagères, je replace les meubles dans l'exacte

position dans laquelle ils se trouvaient auparavant. Le psychiatre a conseillé à mes

parents de me laisser faire. Il dit que j'ai besoin de repères, j'ai besoin de choses

prévisibles. Le changement me déstabilise. Le changement des choses. Toute sorte de

choses. Par exemple, si mes parents prévoient de faire une promenade un samedi, il

faudra qu'ils m'en parlent dès le lundi, qu'ils me précisent à quelle heure nous

partirons, à quelle heure nous rentrerons, qu'ils me montrent l'itinéraire que nous

emprunterons, qu'ils m'expliquent ce que nous ferons et ce que nous verrons. J'ai

toute la semaine pour me préparer à cette odyssée. J'irai voir sur Internet à quoi

ressemble le lieu de la promenade, je décortiquerai l'itinéraire, je dessinerai un plan,

je consulterai la météo, je réfléchirai à ma tenue vestimentaire, je programmerai

quelle paire de chaussures adopter, quel pantalon, quel blouson – avec ou sans

capuche - , quel t-shirt – manches longues ou manches courtes - , quelle paire de

chaussettes, quel slip. Non, pas quel slip. Ce sera le slip du samedi, évidemment. Bleu

à fines rayures blanches. Horizontales. Le samedi en question, je serai prêt deux

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heures avant l'horaire de départ. J'aurai préparé un gros sac avec des réserves de

nourriture (biscuits, tablette de chocolat, barre de céréales, bouteille d'eau minérale),

un pull supplémentaire s'il fait froid, des chaussures de rechange (s'il pleut et que je

mouille ma première paire), des chaussettes de rechange, un imperméable, une lampe

torche, une brosse à dents, du dentifrice, du papier toilette. Tout ce qui est nécessaire

pour un voyage de ce type, en somme.

Extrait 10

C'est John Cage qui a dit : « Sortez de la cage où vous êtes, peu importe laquelle. »

Oui, je voudrais tout casser. Sortez de la cage. Où vous êtes. Peu importe. Laquelle.

Tout casser. La cage. Cage (le nom). Cage. Sortez.

Extrait 11   : support à la petite forme finale (15’ de préparation + 10’ de passage)

Objectif   : saisir le regard de l’autre pour conduire vers l’empathie et la

compréhension.

Regarde-moi. Je suis là. Regarde-moi. Je suis là. Je respire. Je bouge. Regarde-

moi. Je suis là. J’attends. Je respire. Je pense. Je suis là. Regarde-moi. Je me tiens

mal, je sais. Mais je suis là. Regarde-moi. Ne fais pas attention à ma démarche. Elle

n’est pas comme il faudrait. Je sais. Regarde-moi. Arrête de faire semblant d’écouter

cette fille aux yeux pailletés. Regarde-moi. Elle te parle de choses qui ne

t’intéressent pas mais tu hoches la tête à intervalles réguliers pour faire croire que tu

n’as pas décroché. Tu fais comme moi. Tu mimes. Mais toi, tu le fais très bien.

Regarde-moi. Cette fille aux yeux pailletés pense que tu es comme elle. Que tu es

limitée comme elle.

Regarde-moi. Elle pense que ta différence va s’effacer et que tu vas t’éteindre, que tu

vas te fondre dans le groupe. Le groupe. La normalité. Elle pense que tu vas devenir

aussi normale qu’elle. Regarde-moi. Elle pense que ta différence, c’est joli comme

un petit sac à main mais que dans le fond, il ne faudrait pas que cela soit trop

encombrant. Il faudrait que cela reste accessoire. Décoratif. Regarde-moi. Elle

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trouve que parler norvégien et japonais, c’est bien pour frimer mais qu’en réalité, cela

ne sert à rien. Puisque personne d’autre ne parle norvégien ou japonais au lycée.

Regarde-moi. Elle, elle préférerait que tu saupoudres tes paupières de paillettes,

comme elle. Cela voudrait dire qu’elle aurait raison de faire cela.

Regarde-moi. Je suis là. Quand tout le monde fait la même chose, c’est rassurant,

pense-t-elle. Etre comme tout le monde, c’est être dans le vrai, croit-elle. Quand on

est normal, on a toujours raison, conclut-elle. Regarde-moi. Avec mes grands doigts

et ma démarche de robot. Regarde-moi. Je suis là. Arrête de faire semblant d’écouter

cette fille. Tu voudrais lui dire que tu te fiches de savoir comment poser cinq cents

paillettes sur deux paupières. Mais tu ne peux pas. Tu es prise en otage. Tu es obligée

de faire semblant d’être comme les autres. Si tu ne veux pas finir comme moi.

Regarde-moi. Avec mon teint pâle et mes pulls de vieux. Je suis là. Regarde-moi.

Regarde-moi. Regarde-moi. Regarde-moi. Oui. Oui, comme ça. Continue.

Continue comme ça.