Cabinet du Président

LES POINTS CLES DU DISCOURS DE MONSIEUR LOÏG CHESNAIS-GIRARD, PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL, AUX ELUS REGIONAUX

Rennes, le 14 décembre 2017

1. Hommages

Loïc Bouvard : député qui a marqué son territoire, résistant à l’âge de 15 ans au sein du Maquis de St Marcel, solide sur ses convictions mais ouvert au dialogue et respectueux de chacun…

François-Régis Hutin : un grand patron de presse, attaché à la liberté, à l’indépendance, capitaine d’industrie, européen convaincu et engagé, des éditos qui ont marqué bien au-delà de la Bretagne. FRH, une capacité aussi à innover tant sur l’organisation d’un média qui traite des affaires du monde comme du quotidien des territoires, à innover encore en projetant Ouest-France dans le numérique.

2. Félicitations

L’élection de notre collègue Thierry Burlot élu Président du comité de bassin Loire Bretagne : c’est une reconnaissance de la méthode bretonne, du travail mené depuis longtemps, des résultats que nous avons obtenus, la Bretagne est désormais crédible pour parler du sujet de l’eau au-delà de ses frontières hydrographiques….

3. Une année spéciale

Dernière session d’une année spéciale

Une année spéciale et aujourd’hui une session teintée d’incertitudes :o Incertitudes financières avec ces Orientations Budgétaires bâties

sans certitudes sur l’avenir de certaines de nos compétences, apprentissage ou formation sur lesquels les débats sont en cours (chère Georgette), sans certitudes aussi sur la perte du fonds dédié à la reprise de la compétence économique des départements, sujet sur lequel la discussion a repris avec le Premier ministre.

o Incertitudes climatiques : le combat pour la maitrise de la hausse des températures se poursuit. Je salue l’initiative du Président de la

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République. La Bretagne contribue à ce combat nécessaire avec sa Breizh COP qui fera l’objet d’une session dédiée en avril.

o Incertitudes institutionnelles avec la montée en puissance des intercomunalités, des métropoles, avec l’installation dans le paysage des régions issues de la loi NOTRe, qui génèrent autant de problématiques à régler que d’opportunités à saisir.

o Incertitudes sur NDDL dans l’attente de l’arbitrage du Président de la République sur ce projet constamment soutenu depuis des décennies par notre collectivité.

o Incertitudes politiques : qui aurait pu dire il y a un an que les partis traditionnels seraient balayés et qu’un jeune Président sans histoire politique soit élu ? Dans ce cas, l’incertitude concerne plus le reste de la classe politique, bousculée par cette séquence démocratique, qui fait oublier d’ailleurs un peu vite la montée des extremes. Aujourd’hui, si la droite républicaine a retrouvé une sérénité absolue avec la désignation de son nouveau leader, le reste de l’échiquier reste partagé entre querelles intestines et angoisses existentielles.

Bref cette période ouvre des brêches. Et le risque c’est l’attente, la tétanisation et finalement le repli. Mon option est inverse : saisir les opportunités, oser et prendre des risques, être à l’avant-garde dans ce monde mouvant et parfois inquiétant.

4. Prendre des risques, oser, c’est le dépassement que nous devons à nos concitoyens

Les succès de PSA, l’union entre D’Aucy et Triskalia, l’investissement de Laïta à Créhen, Cocorette à Lampaul : autant d’exemples qui montrent que la Bretagne retrouve une vitalité industrielle et que l’agroalimentaire est de retour dans le jeu industriel mondial, autant d’exemples où l’action du Conseil régional a été décisive, nous avons eu raison à l’époque de prendre le risque de soutenir ces groupes majeurs pour la Bretagne.

Certes, les impacts du BREXIT arrivent, le développement des EMR tarde, mais nous savons en Bretagne dépasser les difficultés en jouant collectif, en visant le rassemblement :

o C’est ainsi que nous avons sauvé et renforcé l’école de la marine marchande de Saint-Malo

o C’est ainsi que nous avons pu mettre les moyens pour rouvrir la ligne ferroviaire Brest – Quimper, qui certes permet la mobilité du quotidien mais surtout nous permet toujours de garder l’objectif des 3h00 à la pointe bretonne.

Un dernier exemple du rassemblement

o Ce sont les orientations pour la future PAC, des propositions de la Bretagne et pas seulement de notre assemblée.

Sur le BREXIT, restons offensifs, lors de ma rencontre la semaine dernière avec Jean-Claude Juncker,

o j’ai fait la proposition de créer un fonds d’atténuation du BREXIT pour les régions européennes concernées, il pourrait s’intégrer à la

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prochaine politique de cohésion, particulièrement touchées et tout autant d’actualité.

o Je verrai Michel Barnier en janvier.o Et je vous propose la création d’une task force, qui détectera les signaux

faibles, qui permettra l’anticipation pour agir et pas subir, qui aussi nous permettra d’agir face aux risques mais aussi aux opportunités qui vont s’ouvrir avec le BREXIT.

5. Vers le fédéralisme et la différenciation

Mais ce que nous dit le BREXIT, ce que nous dit la Catalogne, et même d’une certaine façon les résultats des dernières élections en Corse, c’est qu’il faut retrouver le chemin de la construction politique de l’Europe,

Un chemin qui n’oublie pas que les citoyens européens veulent être le plus proche possibles des décisions, veulent pouvoir peser sur les choix politiques, veulent pouvoir s’exprimer et être respectés dans leur singularité,

Si nous n’écoutons pas ces aspirations, la pente vers le nationalisme sera de plus en plus glissante, et cette voie n’est pas la nôtre,

A l’inverse, à ceux qui nous proposent des frontières, je propose le fédéralisme qui unit, qui rassemble, qui dépasse les oppositions au profit des coopérations, qui peut assurer notre sécurité et qui permet enfin de retrouver notre souveraineté fiscale face aux grands groupes mondiaux.

Et ce principe peut être décliné à toutes les échelles :

o la Bretagne a besoin de ses territoires, et les territoires ont besoin de la Bretagne,

o La France a besoin de ses Régions et les Régions ont besoin de la France,

o L’Europe a besoin des Etats, et les Etats ont besoin de l’Europe.

Un fédéralisme de proximité particulièrement adapté à notre époque horizontale qui se construit autour des réseaux sociaux et collaboratifs.

6. Proposition d’un pacte offensif avec le gouvernement

C’est animé par cette ambition que je réitère ma proposition au gouvernement d’un contrat avec l’Etat.

Le Président de la République a proposé un pacte girondin, le Premier Ministre m’a proposé d’ouvrir le dernier CIMER, responsabilité hautement symbolique dont je le remercie, la Conférence nationale des territoires à laquelle participent à nouveau les Régions fait des propositions,

Dans le même temps, il nous est demandé de contractualiser sur nos dépenses, ce qui génère des questionnements sur la méthode, et nous sommes sollicités de manière parfois rapide sur de multiples sujets stratégiques : la formation, l’apprentissage, le développement des PME, la simplification…

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Plutôt que de se disperser, je propose que nous ayons une solution globale pour aboutir à un partenariat avec le gouvernement, un pacte offensif sur l’ensemble des sujets. Nous pourrions ainsi traiter des sujets qui concerne le Conseil régional et même, puisque nous parlions dépassement, de la Bretagne toute entière. Logement, emplois utiles pour nos associations et nos collectivités, complémentarité entre insertion et formation, nouveaux parcours pour les citoyens dans les démarches… de nombreux sujets peuvent permettre d’aboutir à des solutions pragmatiques et pertinentes pour l’Etat comme pour nos territoires, sans oublier les questions de l’expérimentation d’un pouvoir réglementaire ou de la refonte annoncée de la fiscalité locale.

Le dialogue dans la confiance est toujours un meilleur cadre que celui noué sous la pression des crises ou des urnes.

Mes chers collègues,

La combinaison d’une Europe fédérale et d’une République régionalisée, un projet qui fait de nos différences un atout. Voilà le projet que nous pouvons défendre, que je propose aux bretonnes et aux bretons.

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