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Web Presse Michaël Blauwart http://www.webpresse.e-monsite.com [email protected] 06 82 53 30 32 Sud Gironde Bazas - Langon : Entretien avec Maryse Laville, fondatrice de Coeur en Choeurs C’est l’histoire d’un parcours, d’une rencontre qui laissent assurément un avant et un après. C’est l’histoire d’un partage tout simplement avec une femme généreuse et rayonnante de bonté qui transmet autour d’elle les valeurs de respect et d’humilité. Maryse Laville fondatrice et ex-présidente de la chorale «Choeurs en coeur» de Langon, s’est livrée en toute pudeur, et en toute confiance aux questions que je lui ai posées.

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Web Presse Michaël Blauwart

http://www.webpresse.e-monsite.com

[email protected]

06 82 53 30 32

Sud Gironde

Bazas - Langon :

Entretien avec Maryse Laville, fondatrice de Coeur en Choeurs

C’est l’histoire d’un parcours,d’une rencontre qui laissentassurément un avant et un après. C’estl’histoire d’un partage toutsimplement avec une femmegénéreuse et rayonnante de bonté quitransmet autour d’elle les valeurs de

respect et d’humilité. Maryse Lavillefondatrice et ex-présidente de lachorale «Choeurs en coeur» deLangon, s’est livrée en toute pudeur,et en toute confiance aux questionsque je lui ai posées.

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MB : Maryse, pouvez-vous me raconter unpeu votre parcours ?

ML : Je suis née le 6 juin 1961 auchâteau de Sigalas-Rabaud à Bommes.Mes parents étaient ouvriers viticoles.Lorsque j’ai eu 3 ans, nous sommespartis vivre à Cadillac. Papa qui restepour moi une référence, dégageaitune grande quiétude. Il travaillait chezMonsieur le Marquis de Lambert desGranges dont je garde un excellentsouvenir. Il était très humain,respectueux de son personnel. C’étaitun Grand Homme avec lequel j’aicontinué à correspondre longtemps etdont je garde précieusement les cartes,lettres qui m’accompagnent depuistoutes ces années. J’ai eu la joie d’êtrebercée dans ce lieu merveilleux oùvivaient aussi mes grands-parents etoù je vais me ressourcer de temps àautres. Mon père était un amoureux dela nature. Il travaillait la terre avec soncheval et ne voulait absolument pasutiliser un tracteur. Lorsque j’ai eu 3ans avec l’arrivée de le mécanisation,mes parents ont choisi de partir vivreet travailler à Cadillac. Papa est décédé15 jours avant mes 15 ans et Maman,l’année de mes 30 ans.

MB : En ayant perdu votre père en pleinepériode d’adolescence, avez-vous pufacilement vous construire ?

ML : Très difficilement. A partir de cetinstant, j’ai dû prendre ma vie en mainet j’ai dû réorienter le choix de mesétudes. Je devais suivre des étudesjuridiques et littéraires, Papa en étaitheureux. Mais à son décès et vu notresituation financière précaire, Maman

ne pouvait assumer de longues études.J’ai rencontré la Conseillèred’Orientation seule, lui ai expliqué lasituation et nous avons convenu que jesuivrai donc un cycle court.

MB : Est-ce que la foi est une force ?

ML : Enorme, beaucoup de force grâceà mes parents qui m’ont inculqué debelles valeurs. Maman d’origineitalienne, était très croyante. Durant sajeunesse, elle a beaucoup souffertpuisqu’elle a vécu l’exil avec sesparents du temps de Mussolini. Elleétait la seconde de 11 enfants et Papa,lui, était fils unique. Deux caractèrestotalement opposés. Papa était trèspacifique et très doux et Maman étaittrès vive. Elle avait assumé beaucoupde choses en tant que grande soeurayant dû travailler comme «bonne»dès l’âge de 12 ans.

MB : Vous êtes rentrée dans la vie activevers quel âge ?

ML : Dès l’âge de 15 ans. Papa estdécédé le 23 mai 1976 et j’ai passé monbrevet le 23 juin 1976.

ML : Un mois, c’est court pour seconcentrer sur un examen après avoirvécu un tel drame ?

ML : Pendant tout un mois, j’ai dormisur un relax dans la cuisine, je nepouvais plus rentrer dans machambre. Papa est parti d’unehemorragie méningée en l’espace de 6heures. Cela été très brutal pour nous,un retournement complet. Papa a étéplacé dans ma chambre et je n’ai

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jamais pu redormir à cet endroit. Jen’ai pas pu l’embrasser mort etaujourd’hui, je le regrette. Mais j’ai eula force de passer l’examen pour lui etj’ai été reçue. C’était un peu une façonde lui rendre hommage. Je sais qu’ilétait là à mes côtés. Il voulait que j’aides bagages pour mieux affronterl’avenir et la foi m’a beaucoup aidée.Après, mon brevet, j’ai travaillé durantl’été pour subvenir à nos besoins etfinancer une partie de mes études.Puis, j’ai préparé les BEP et CAP deSténodactylographeCorrespondancière mention Anglais au lycéeprofessionnel de Bazas. J’ai été reçue àmes examens à 17 ans.

MB : Après vos examens, vous êtes rentréedans la vie active ?

ML : Je devais partir travailler dans lecabinet d’une Avocate de la Courd’Appel de Paris mais Maman eut unerécidive du cancer du sein, j’avais 7ans lors de son premier cancer. J’aichoisi de renoncer à ce projet et derester près d’elle et de l’accompagnerdurant sa maladie à ses séances derayons à la fondation Bergonié tout entravailllant chez des propriétairesviticulteurs et en préparant desconcours admistratifs.

MB : Votre foi a été mise à rude épreuve ?

Ml : Mais par dessus tout, ellem’aidait. La foi, le travail, la lecture etla musique m’ont rééllement aidé àtout surmonter. Le 17 mars 1980, j’aiété recrutée au Centre Hospitalier deCadillac où j’ai eu la chance de faire debelles rencontres professionnelles, de

parfaire mes connaissances grâce à laformation continue et d’être reçue à unconcours départemental en 1983 qui apermis ma titularisation.

MB : Vous étiez une enfant unique ?

ML : Non, j’ai une grande soeur qui a22 ans de plus que moi mais j’ai étéélevée comme une petite fille unique.Lorsque Papa est parti à la guerre en1939, ma soeur avait 6 jours et lorsqu’ilest revenu, elle avait 6 ans.

MB : Vous êtes donc une petite filleretardataire ?

ML : Complètement. Une surprise, enfin de compte. Des personnes diraientun accident mais je n’aime pas le mot«accident». Maman avait 41 ans etPapa, 50 lorsque je suis née. Quand jesuis née, on leur avait dit que je seraileur bâton de vieillesse et je crois queje l’ai été en parti.

MB : Petite fille retardataire, vous avez dûêtre chôyée, dorlotée ?

ML : Pendant les 3 permières annéesde ma vie, oui, énormément. Après, jedirai que ça était beaucoup plusdifficile pour diverses raisons. Je ne l’aijamais montrées car ce n’est pas dansma nature. Je préfère faire diversionsur ce qui me touche le plus.

MB : Vous êtes une grande sensible ?

ML : Oui, je perçois et ressens tout avecintensité. J’ai une sensibilité à fleur depeau.

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MB : Qu’est-ce qui vous a poussé à prendrela présidence de Coeurs en Choeur ?

ML : Tout d’abord, une amie etcollègue de travail, Claudine Guagni,pour ne pas la citer, nous avait invités,mon époux, notre fils et moi, pour leconcert du 5 juillet 2005, au lycéeagricole de Bazas. Lorsque nous avonsdécouvert ce concert, l’enthousiasmede ce jeune Chef de Choeur, cesmusiciens, ces choristes, j’ai dit à monmari, je veux reprendre le chant. J’aitoujours aimé chanter pour lesmariages, pour les baptêmes, avec montourne disque, diverses chansons de lavariété de l’époque de Mireille Mathieuà Edith Piaf. Par contre, il y avait monpetit garçon et je voulais êtrecomplètement disponible pour lui,pour ses devoirs, ne rien manquer. J’aiattendu un an et demi et nous noussommes inscrits à l’école de musiquede Langon le 7 mars 2007, c’était avantla création de l’association Coeurs enChoeur.

MB : Et c’etait à quelle date ?

ML : La création de l’associationCoeurs en Choeur a été une volontémunicipale, début 2008. J’ai déposé lesstatuts à la Sous Préfecture de Langonle 6 Mai 2008.

MB : Et combien y avait-il de choristes audépart ?

ML : En 2007, il y avait 31 choristeslorsque nous nous sommes inscrits àl’école de musique. C’est vrai que lacotisation était onéreuse. C’était 60,00€ par trismestre.

MB : Ce n’était pas une difficulté pour lespersonnes plus modestes ?

ML : Certainement. Ce ne pouvait êtreaccessible à tous. Même si c’est unepassion, sur une année, cela représenteun certain budget et pour un couple,doublement.

MB : Lorsque vous avez pris la présidence,avez-vous réussi à faire baisser le prix decotisation ?

ML : Tout d’abord, ce sont leschoristes qui nous ont choisis, monépoux et moi. J’ai accepté la présidenceet Domy la trésorerie. Le contact estbien passé avec les choristes qui nousont fait confiance. Nous avonsconstitué un bureau composé de 6membres (3 titulaires et 3 suppléants).Lors de la création, nous n’avions pasun centime, Domy et moi avons misnos premiers deniers pour l’avance desfrais, puis un chèque nous a été offertpar l’entreprise Gironde Travaux.Nous avons obtenu notre premièresubvention de la Municipalité pour lasaison suivante. Lors de l’assembléeGénérale, nous avons fixé la cotisationà 50 € l’année, cela faisait 5 € par mois.A partir de cet instant, il y a eubeaucoup de monde et de toutes lesclasses sociales. Notre effectif avaitplus que doublé avec 74 choristes. Laplus jeune a 13 ans et notre doyenne ena 83. L’un de nos objectifs était depermettre l’accès à la culture pour toutle monde.

MB : Quelle a été la plus grande réussitepour les choristes ?

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ML : Chanter et donner du plaisir enchantant pour les choristes de Coeursen Choeur, avec nos amis Choristes del’ensemble Résonance de Bazas dontGérard Salto est responsable. Toutesles recettes des concerts des Carmesont été reversées aux associationscaritatives locales comme les restos duCoeur en 2008 et 2011, le Home deMazères en 2009, la Croix Rouge et leSecours Populaire en 2010. Il étaitimportant pour nous de respecternotre engagement associatif et depermettre au public de réaliser avecnous une oeuvre commune.

MB : Cela représente une belle équipe ?

ML : Oui, des personnes formidables.L’équipe est motivée et dynamique. Ily a d’abord Thierry qui véhicule debeaux messages et qui sait rassemblergrâce à sa passion pour la musique.Pour exemple, Laury a assuré lesfonctions de secrétaire à l’âge de 19ans et qui en aujourd’hui 20. Elle aappris le chant avec Thierry depuisplus de 10 ans. Sa jeune soeur Manonest également choriste, elle a 19 ans.Julien, quant à lui, a été le premiersecrétaire et le créateur du blog. Tousles autres membres fondateurs et leurssuccesseurs ont porté avec nousl’association.

MB : Une telle aventure doit comporter demerveilleuses histoires humaines ?

ML : Enormément, oui. De nombreuxtémoignages des bienfaits del’ambiance et du chant nous ont étéconfiés, tels celui de Gigi qui amaintenant 72 ans. Elle nous a rejoint,

il y a 2 ans. Elle avoue avoir rajeuni de10 ans grâce à la chorale. Pour moi,c’est un miracle de la vie. De plus,Thierry étant également le Chef deChoeur de l’Ensemble Résonance deBazas, nous nous retrouvions avecjoie tous unis tantôt à Bazas, tantôt àLangon pour les répétitions et lesconcerts des Carmes et de lacathédrale de Bazas.

MB : Et aujourd’hui, pourquoi avoirquitté la présidence des choristes ?

ML : Domy et moi avons vouluprendre du recul. Nous voulions êtreprésents pour notre fils, Florian quiavait une année importante avec sonbac. La gestion d’une associationdemande beaucoup de temps etd’investissement et beaucoup de donde soi en plus du travail quotidien àassumer. A un moment donné, il fautsavoir passer le relais et transmettre lefruit de son travail. C’est ce que nousavons fait lors de l’AssembléeGénérale du 30 Septembre 2010.

MB : Mais la chorale continue tout demême à représenter une grande part dansvotre vie ?

ML : Bien sûr. Le chant au sein d’unechorale reste important dans ma vie. Jecontinuerai à aider si besoin àl’élaboration de nouveaux projets carnous avons le plaisir de chantermaintenant au sein du Grand ChoeurEnharmonique composé des choralesde Bazas et de Langon mais aussi desmusiciens de l’Harmonie Sainte Céciledont Thierry dirige les 3 ansembles. Iln’y a pas eu que des moments faciles

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cependant mais j’ai beaucoup apprisavec cette belle aventure humaine oùle sens du partage, la convivialité et lasimplicité nous unissaient. Je garde lesmeilleurs moments ancrés dans mamémoire : la joie et les sourires despersonnes à qui nous avons apportéun peu de rêve et de bonheur enchantant pour elles et pour adoucir unpeu leur quotidien. Je garde l’espoird’un monde meilleur grâce à lamusique car elle est messagèred’amour, de paix et d’espoir. Elleguérit bien les maux et aide à sereconstruire selon le concept derésilience cher à Boris Cyrilnik. Noussouhaitons avec Domy une belle etlongue vie au Grand ChoeurEnharmonique.