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Voyage au centre

de la TerreJules Verne

Fiche de lectureDocument rédigé par David Noiret

maitre en langues et littératures françaises et romanes(Université libre de Bruxelles)

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RÉSUMÉ 3

ÉTUDE DES PERSONNAGES 6Le professeur Otto Lidenbrock

Axel

Hans Bejlke

Le professeur Fridriksson

CLÉS DE LECTURE 8Une structure particulière : des voyages dans le voyage

De la science à la science-fiction

La question du langage

PISTES DE RÉFLEXION 11

POUR ALLER PLUS LOIN 12

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Jules VerneRomancier français

• Né en 1828 à Nantes• Décédé en 1905 à Amiens• Quelques-unes de ses œuvres :

Voyage au centre de la Terre (1864), romanLe Tour du monde en 80 jours (1873), romanL'Île mystérieuse (1874), roman

Né à Nantes en 1828, Jules Verne entreprend tout d’abord des études droit, puis publie à partir de 1852 une pièce de théâtre et quelques nouvelles. Il se lie également d’amitié avec l’aventurier Jacques Arago (auteur et explorateur français) et rencontre des explorateurs et des scientifiques. Son premier roman, Cinq semaines en ballon (1863), remporte un immense succès. C’est le début des Voyages extraordinaires qui se compo-seront de 78 nouvelles et de 65 romans dont Voyage au centre de la Terre (1864), Vingt mille lieues sous les mers (1869), Le Tour du monde en 80 jours (1873), L’Île mystérieuse (1874), Michel Strogoff (1876), etc. Richement documentés, ces ouvrages, mêlant aventures, anticipa-tion et imaginaire, reflètent l’intérêt de l’auteur pour les avancées technologiques de son époque et son gout pour les voyages.

En 1886, la mort de son éditeur et ami Jules Hetzel, et le déclin de son intérêt pour la science marquent un tournant dans sa carrière. Il meurt à Amiens en 1905. Aujourd'hui, il est l'un des auteurs de langue française les plus traduits dans le monde.

Voyage au centre de la TerreDe la science à la science-fiction

• Genre : roman d’aventures• Édition de référence : Voyage au centre de la Terre,

Paris, Le Livre de Poche, 1972, 372 p.• 1re édition : 1864• Thématiques : voyage, aventure, science-fiction,

nature, préhistoire, exploration

Voyage au centre de la Terre est le troisième roman des Voyages extraordinaires de Jules Verne. Il est édité la première fois en 1864. L’année d’écriture du roman correspond pratiquement au temps du récit puisque l'histoire a lieu en 1863. L’auteur plonge donc le lecteur dans une époque qu’il connait bien.

Jules Verne développe dans ce roman cette alchimie mêlant sciences et rêves visionnaires qui le caractérise. Il met en scène un vieux savant et géologue allemand accompagné de son neveu de 19 ans, empoté et frous-sard, qui est le narrateur : ceux-ci entreprennent un voyage des plus improbables jonché d'aventures toutes plus surprenantes les unes que les autres.

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RÉSUMÉ

CHAPITRES 1-5Hambourg, 24 mai 1863. Le professeur Lidenbrock rentre brusquement chez lui pour se réfugier dans son cabinet où il appelle son neveu Axel avec insistance. La source de cet empressement est l’achat d’un manuscrit islandais du xiie siècle écrit en runique. Cet évènement requiert toute l’attention de l’oncle, qui en perd même l’appétit.

Un parchemin s’est détaché du manuscrit. Il est de la main de l’alchimiste Arne Saknussemm et daterait au plus tôt du xive siècle. Axel cherche à décoder cette écriture étrange et perce finalement le secret du code : un voyage dangereux et fascinant s’offre à eux, mais il décide de détruire le document pour l’éviter.

L’oncle apparait mais Axel garde le silence. L’oncle met tout le monde à la diète tant que le code ne sera pas découvert. Sous la pression, Axel lui révèle le secret.

CHAPITRES 6-10Le message fait état d’un voyage au centre de la Terre, en entrant par un volcan islandais, le Sneffels. Axel fait part de ses inquiétudes à son oncle et maitre. La petite amie d’Axel, Graüben, le convainc finalement de partir avec son oncle.

Arrivés à Copenhague, le professeur se met en quête d’un bateau pour l’Islande. En attendant le départ, il fait faire à son neveu des exercices pour vaincre le vertige.

Onze jours plus tard, ils rencontrent des personnalités de Rejkjavik : le gouverneur Trampe, le maire Finsen et le professeur Fridriksson. Les deux Allemands sont conviés à la table de Fridriksson qui leur apprend l’histoire d’Arne Saknussemm et du volcan éteint. Fridriksson leur présentera un bon guide.

CHAPITRES 11-15Le lendemain, ils rencontrent le guide Hans Bejlke, qui les accompagnera tout au long du voyage. Le 16 juin au matin, l’expédition est lancée.

Le paysage islandais est pauvre et désolé. Ils traversent le pays à cheval et parfois en barque, notamment pour franchir un fjord. Après avoir gouté à nouveau à l’hospitalité islandaise, les voya-geurs arrivent aux premières coulées de lave. Le 22 juin, ils sont au pied du Sneffels et logent chez l’habitant dans la bourgade de Stapi.




L’ascension du Sneffels commence, lente et silencieuse. Hans montre le chemin et prévient le danger. Le soleil de minuit les attend au sommet.

CHAPITRES 16-20Les aventuriers descendent dans le cratère. Ils découvrent l’inscription « Arne Saknussemm », puis descendent dans la cheminée du volcan par un maigre escalier. Dix heures plus tard, le fond est atteint.

Ils s’enfoncent alors vers les entrailles de la Terre par un petit couloir. La chaleur est supportable, malgré la profondeur. Cependant, Axel est inquiet. Arrivés à la fin de la galerie, ils se trouvent face à deux chemins. L’oncle choisit d’aller vers l’est, mais il semble que les voyageurs remontent vers la surface.

L’eau se fait rare. Ils traversent une houillère et Axel observe les couches géologiques témoignant de l’évolution de la Terre. Un mur obstrue finalement le passage.

CHAPITRES 21-25Il faut rebrousser chemin. Ils décident malgré tout de poursuivre leur périple. Assoiffé et fatigué par la marche, Axel s’évanouit alors qu’ils sont dans une prison de granit. À son réveil, Hans, qui a entendu au loin le bruit d’un torrent, fore un trou dans la roche : il en jaillit une eau bouillante et ferrugineuse. Le ruisseau est baptisé « Hans-bach ». Cet évènement redonne courage au jeune Axel. Ils sont désormais à cinq lieues de profondeur, sous l’Atlantique.

Arrivés à une grotte à seize lieues de profondeur, les voyageurs se reposent. Le professeur et son neveu s’adonnent à des considérations scientifiques.

CHAPITRES 26-30Peu à peu, le mutisme de Hans les gagne. Le 7 aout, Axel perd de vue ses deux compagnons et le ruisseau qui les accompagnait dans leur descente. Axel sombre dans le désespoir. Sa lampe s’éteint peu à peu. Paniqué, il se cogne la tête et perd connaissance. L’obscurité est alors totale. Il se réveille enfin et perçoit au loin un bruit. La paroi conduit sa voix et celle de son oncle. Ils sont à une lieue de distance. Axel suit le chemin du son et trébuche.

À son réveil, il se trouve près de ses compagnons, heureux de les revoir. Il découvre la mer Lidenbrock, recluse dans une immense excavation. D’énormes champignons et des os gigan-tesques, témoins d’une nature d’un autre temps, les émerveillent.




CHAPITRES 31-35L’exploration de ce nouveau monde se poursuit sur la mer Lidenbrock. Hans pêche un pois-son aveugle d’une autre époque, ce qui provoque chez Axel une rêverie au sujet de l’évolution et des animaux préhistoriques. L’absence de terre en vue suscite l’impatience du professeur. Soudain, un terrible combat éclate entre deux animaux marins préhistoriques, puis le calme revient. On aperçoit alors au loin une masse monstrueuse qui est en fait un geyser. L’obstacle est contourné et la navigation se poursuit.

Le temps est à l’orage et le professeur d’humeur massacrante. C’est alors qu’un disque de feu les menace, emporte le mât, puis disparait. Ils touchent enfin la terre ferme.

CHAPITRES 36-40Le professeur Lidenbrock se rend compte que le vent les a ramenés sur le rivage qu’ils avaient quitté. Hans répare les avaries tandis que le professeur et son neveu explorent la région. Ils rencontrent un immense cimetière d’animaux préhistoriques et, soudain, un crâne humain, puis plusieurs squelettes entiers. Le professeur se met à disserter comme s’il était dans un amphithéâtre.

Ils découvrent des arbres colossaux, des mastodontes effrayants et un être géant qui les com-mande. Faisant demi-tour, Axel trouve un poignard rouillé. Peu après, ils découvrent deux lettres gravées dans un tunnel : « A.S. » comme Arne Saknussemm. Les investigations se poursuivent, mais les deux Allemands se heurtent à un rocher qui obstrue le passage : il faut le faire sauter.

CHAPITRES 41-45Axel met le feu à la mèche. Suite à l’explosion, un abime s’ouvre qui aspire la mer et les emporte avec le radeau sur lequel ils s’étaient retirés. La chute est vertigineuse. Puis, arrivé dans un puits, le radeau remonte progressivement. La chaleur devient soudain insupportable et l’eau bouillante : une éruption volcanique se prépare. Ils étaient en fait dans la cheminée d’un volcan en activité. Axel s’évanouit sous la chaleur.

Au réveil d’Axel, les voyageurs sont à flanc de montagne et à moitié nus, dans une magnifique région. C’est le Stromboli. Ils se font passer pour des naufragés.

Le 9 septembre, ils sont de retour à Hambourg. Le professeur raconte son voyage aux scientifiques incrédules. De ce voyage, un livre est tiré, qui leur vaut la célébrité dans le monde entier. Heureux et fier de son oncle, Axel épouse Graüben.




ÉTUDE DES PERSONNAGES

LE PROFESSEUR OTTO LIDENBROCKPersonnage original affublé d’un défaut de prononciation, le professeur Lidenbrock est l’initiateur du voyage. Il est le chef de famille de la maison située au numéro 19 de Königstrasse, où vivent également Marthe, la servante, Axel et, de manière occasionnelle, Graüben.

Savant égoïste et avare, véritable « puits de science » (chapitre 1), il est géologue, minéralogiste et professeur à l’université. Il est également le conservateur d’un musée et possède une riche bibliothèque, ce qui explique son engouement pour le manuscrit ancien. Il parle couramment un certain nombre de langues (allemand, français, islandais, latin, anglais, italien, etc.).

Il est riche, grand, maigre, blond et il parait jeune pour un homme de 50 ans. Il porte des lunettes et a un penchant pour le tabac. Sa soif de découvertes et de sciences en font un homme impé-tueux, courageux et passionné, oscillant entre la folie et le génie. Malgré son caractère bougon, il n’est pas dépourvu d’humanité et fait même preuve d’altruisme à l’égard de son neveu.

AXELAxel Lidenbrock est le narrateur de l’histoire. Orphelin, il est le neveu adoptif du professeur Lidenbrock. Axel est né en 1844. Il a donc 19 ans. Ce jeune homme est amoureux de Graüben, une jolie Virlandaise de 17 ans, filleule d’Otto Lidenbrock.

Il est passionné de minéralogie et assiste son oncle consciencieusement dans ses travaux. Moins savant que le professeur, sa perspicacité lui permet néanmoins de trouver la clé qui déchiffre le code d'Arne Saknussemm. Incapable de se passer de nourriture et de sa petite amie, Axel révèle le code du parchemin au professeur, ce qui donne lieu au voyage au centre de la Terre.

Sa nature peu téméraire et froussarde contraste avec la rigueur de Hans et le courage de son oncle. Le spectacle qu’il observe dans les entrailles de la Terre exerce sur lui une étonnante fascination. On découvre alors ses qualités de jeune scientifique passionné par la géologie et l’évolution. Ses compagnons d’aventures lui sauvent à plusieurs reprises la vie. Ses nombreux évanouissements fragmentent la narration du récit, ce qui renforce le caractère extraordinaire du roman.




HANS BEJLKEHans est un solide gaillard islandais, grand et vigoureux. Véritable force de la nature, il est tran-quille et serein, à l’instar du paysage islandais. Il a les cheveux roux et longs, et de petits yeux bleus qui traduisent un regard intelligent. Il est également chasseur d’eiders, des canards migrateurs dont les plumes constituent une source de richesse en Islande.

Parlant essentiellement le danois, Hans ne communique jamais avec Axel. De manière géné-rale, il est d’ailleurs très peu loquace et ne parle que lorsque c’est indispensable. Le professeur Lidenbrock se charge de traduire ses paroles à son neveu.

Non dépourvu d’esprit d'initiative, il est une aide précieuse pour les deux Allemands, sans arrêt dévoué à sa tâche de guide. Il trouve de l’eau (le Hans-bach), alors que les réserves étaient épuisées et sauve Axel de la noyade à de nombreuses reprises. Tous les samedis durant treize semaines, le professeur lui paie la somme convenue.

Lorsqu’Axel les retrouve (chapitre 29), Hans montre une certaine joie, ce qui prouve qu’il n’est pas dépourvu d’humanité.

LE PROFESSEUR FRIDRIKSSONIl reçoit dans sa demeure en Islande le professeur et son neveu. Il est très hospitalier et courtois avec ses invités. Professeur de sciences naturelles, savant modeste qui ne parle que le latin et l’islandais, c’est l’un des rares personnages avec qui Axel peut communiquer (en latin).

C’est lui qui révèle au professeur Lidenbrock la renommée dans son pays d’Arne Saknussemm, un savant islandais persécuté au xvie siècle. Il leur apprend également que le Sneffels est éteint depuis fort longtemps et leur fournit un guide fiable. C’est donc un personnage-clé.




CLÉS DE LECTURE

UNE STRUCTURE PARTICULIÈRE : DES VOYAGES DANS LE VOYAGELa structure du roman est remarquable, tant du point de vue de la forme que du contenu. Le Voyage au centre de la Terre est plus qu’un simple déplacement dans l’espace :

• les chapitres sont très réguliers. Chacun d'eux contient généralement une action principale qui marque un déplacement dans le temps (une journée ou plus) et dans l’espace (vers une nouvelle destination). L’histoire s’étend sur un peu plus de trois mois (du 24 mai au 9 sep-tembre 1863), et se déroule dans plusieurs pays, sur la Terre et dans la Terre. La plupart des chapitres s’achèvent par une nuit de repos bien méritée pour les personnages ;

• les protagonistes sont sans arrêt en mouvement, en quête d’un but dont ils se rapprochent sans jamais l’atteindre : le centre de la Terre. Entrés dans la Terre par un volcan éteint au nord-ouest de l’Europe (en Islande), ils en sortent par un autre volcan, en activité cette fois, situé au sud de l’Europe (en Sicile). La structure est donc cyclique ;

• les personnages évoluent au cours de leur expédition (voyage initiatique) puisqu'Axel devient un homme et peut épouser Graüben, tandis que le professeur peut développer ses théories scientifiques, lui qui est accueilli en héros après son voyage ;

• il s’agit d’un voyage dans le temps comme dans l’espace. Tandis que les jours avancent, les per-sonnages s’enfoncent dans les entrailles de la Terre, et font le chemin inverse de l’évolution de la planète et des espèces. Ils découvrent concrètement les différentes ères de la Terre, ainsi que la faune et la flore de ces époques (animaux préhistoriques, fossiles, etc.) ;

• l’avancée physique des personnages est verticale et horizontale. La dimension horizontale (par exemple, la navigation sur la mer Lidenbrock, alter ego de la Méditerranée) met le pro-fesseur de mauvaise humeur puisqu’elle ne le rapproche pas de son but, tandis que les chutes vertigineuses le mettent en émoi ;

• la thématique du voyage se matérialise dans un objet essentiel : la boussole. Lors de l’orage sur la mer Lidenbrock, la polarité des pôles est inversée et fait littéralement perdre le nord aux voyageurs. Cette « perte du sens » vient s’ajouter aux deux dimensions d'espace et de temps qui sont elles-mêmes multiples, ce qui plonge les protagonistes dans une structure labyrinthique ;

• les nombreux évanouissements d’Axel créent une dimension onirique qui renforce l’aspect extraordinaire du voyage par le biais des ellipses et de ses rêves ;

• Axel tient un journal de bord pendant la traversée de la mer Lidenbrock. Le récit du voyage au centre de la Terre est également publié à la fin du roman. Cette mise en abyme donne une dimension supplémentaire au roman de Jules Verne. La mise en abyme est un procédé artistique qui consiste à représenter une œuvre dans une œuvre du même type ( citons par exemple le théâtre dans le théâtre dans L’Illusion comique de Corneille (1635) ou les poupées russes).




DE LA SCIENCE À LA SCIENCE-FICTIONLes sciences occupent une place primordiale dans ce roman. De la géologie à la paléontologie, en passant par la minéralogie, la chimie, la physique et la cryptologie, les sciences témoignent de l’avancée des connaissances de l’époque. Le professeur Lidenbrock a confiance notamment en la théorie de Humphry Davy (scientifique britannique, 1778-1829) selon laquelle il n’existe pas de chaleur interne excessive au centre de la Terre.

Les unités de mesure employées tout au long du roman renforcent le caractère sérieux, précis et scientifique : nœuds, pieds, lieues, etc. Il s’agit du système métrique anglo-saxon.

De plus, le professeur emporte dans son expédition un grand nombre d’appareils de mesure (voir chapitre 11) : deux boussoles, un manomètre, un thermomètre d’Eigel, un chronomètre et deux appareils de Ruhmkorff (scientifique allemand, 1803-1877) qui font office de lampes électriques étanches.

En mettant en avant ces avancées scientifiques, l’auteur donne à son propos le crédit d’un récit authentique et scientifiquement vrai. Les théories scientifiques font autorité et ne peuvent être fausses. Ce qui relève de la science-fiction (le voyage dans la Terre, un monde souterrain, le retour par un volcan, etc.) est attesté comme scientifique et apparait donc comme vraisemblable et crédible, alors qu’il s’agit d’une pure fiction.

LA QUESTION DU LANGAGELa thématique du voyage favorise l’utilisation d’un certain nombre de langages dans ce roman :

• le code en caractères runiques du savant Saknussemm, qui témoigne d’une entrée vers le centre du globe, fait intervenir les compétences linguistiques du professeur Lidenbrock et de son neveu. Ce dernier y décèle la présence de plusieurs langues mêlées (le latin, le grec, le français ou encore l’hébreu), alors que les lettres ont été adroitement mélangées selon une combinaison qu’Axel découvre par hasard. Ce code, le manuscrit, ainsi que les traces laissées par le savant islandais au xvie siècle témoignent d’une tentative de communication entre les époques (le xvie et le xixe siècle). Cette communication est difficile mais néanmoins possible ;

• Jules Verne joue sur les stéréotypes qu’on attribue un peu facilement à telle ou telle nation (les Allemands sont ordonnés et sévères, les Islandais simples et sauvages et les Italiens superstitieux). Cela étant, il met en communication tout ce petit monde ;

• en outre, le professeur, grâce à son polyglottisme, peut communiquer avec tous les per-sonnages qu’il rencontre, jusqu’au savant Saknussemm par l’intermédiaire du parchemin. Axel peut, quant à lui, parler en latin avec le professeur Fridriksson ;

• les propos de Hans, qui ne parle pas beaucoup, sont transcrits dans le texte en danois. Ceci crée un décalage entre la compréhension du professeur (qui utilise volontiers un jargon scientifique) et celle d’Axel qui ne connait pas cette langue. Ce dernier est plus habile pour déchiffrer les traces géologiques et retracer ainsi l’évolution de la Terre. À divers endroits apparaissent aussi des phrases en latin et, à la fin de l’histoire, en italien. Ajoutons ces deux mots des langues nordiques apportés à la langue française : fjord et geyser ;




• lorsqu’Axel perd de vue le ruisseau et ses compagnons, la cavité rocheuse faisant office de chemin acoustique sert de conduit et lui permet ainsi de rétablir la communication avec son oncle ;

• l’utilisation d’un narrateur à la première personne favorise l’introspection du jeune Axel et, donc, la communication avec lui-même (rêve, journal de bord).




PISTES DE RÉFLEXION

QUELQUES QUESTIONS POUR APPROFONDIR SA RÉFLEXION…• Selon vous, qu’est-ce qui fait de ce récit un roman d’aventures ?• Jules Verne a écrit ce roman en 1863. Certains ont vu en lui un voyant. Qu’en pensez-vous ?• On note, dans ce roman, la présence de nombreuses langues. Quel en est l’effet ?• En quoi le Voyage au centre de la Terre est-il à la fois un voyage dans le temps et dans l’espace ?• Comment l'auteur s’y prend-il pour rendre son récit le plus réaliste possible ?• Les adaptations cinématographiques du roman en rendent-elles toutes les caractéristiques ?• À votre avis, pourquoi l’auteur utilise-t-il la focalisation interne ?• Jules Verne écrit au xixe siècle, siècle des grands romanciers comme Balzac, Zola, Dickens,

Tolstoï, Flaubert, Dostoïevski, Stendhal, etc. Qu’est-ce qui le distingue de tous ces auteurs ?• Pensez-vous que l’auteur ait écrit ce roman dans un but pédagogique ?




POUR ALLER PLUS LOIN

ÉDITION DE RÉFÉRENCE• Verne J., Voyage au centre de la Terre, Paris, Le Livre de Poche, 1972.

ADAPTATIONS• Voyage au centre de la Terre, film de Henry Levin, 1959.• Viaje al centro de la Tierra, film espagnol de Juan Piquer Simón, 1976.• Voyage au centre de la Terre, film d’Eric Brevig, 2008.• Voyage au centre de la Terre, bande dessinée, texte de Roudolph, dessins de Renato Polese, 1978.• Voyage au centre de la Terre, bande dessinée, texte de Patrice Cartier, dessins d'Édouard

Riou, 2009.

SUR LEPETITLITTÉRAIRE.FR• Fiche de lecture sur Deux ans de vacances de Jules Verne• Fiche de lecture sur Le Château des Carpathes de Jules Verne• Fiche de lecture sur Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne• Fiche de lecture sur Maître Zacharius suivi des Aventures de la famille Raton de Jules Verne• Fiche de lecture sur Michel Strogoff de Jules Verne• Fiche de lecture sur Un hivernage dans les glaces de Jules Verne• Fiche de lecture sur Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne

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Anouilh• Antigone

Balzac• Eugénie Grandet• Le Père Goriot• Illusions perdues

Barjavel• La Nuit des temps

Beaumarchais• Le Mariage de Figaro

Beckett• En attendant Godot

Breton• Nadja

Camus• La Peste• Les Justes• L’Étranger

Céline• Voyage au bout

de la nuit

Cervantès• Don Quichotte

de la Manche

Chateaubriand• Mémoires d’outre-tombe

Choderlos de Laclos• Les Liaisons dangereuses

Chrétien de Troyes• Yvain ou le

Chevalier au lion

Christie• Dix Petits Nègres

Claudel• La Petite Fille de

Monsieur Linh• Le Rapport de Brodeck

Coelho• L’Alchimiste

Conan Doyle• Le Chien des Baskerville

Dai Sijie• Balzac et la Petite

Tailleuse chinoise

De Vigan• No et moi

Dicker• La Vérité sur l’affaire

Harry Quebert

Diderot• Supplément au Voyage

de Bougainville

Dumas• Les Trois Mousquetaires

Énard• Parlez-leur de batailles,

de rois et d’éléphants

Ferrari• Le Sermon sur la

chute de Rome

Flaubert• Madame Bovary

Frank• Journal d’Anne Frank

Fred Vargas• Pars vite et reviens tard

Gary• La Vie devant soi

Gaudé• La Mort du roi Tsongor• Le Soleil des Scorta

Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse

Gavalda• 35 kilos d’espoir

Gide• Les Faux-Monnayeurs

Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit

Giraudoux• La guerre de Troie

n’aura pas lieu

Golding• Sa Majesté des Mouches

Grimbert• Un secret

Hemingway• Le Vieil Homme et la Mer

Hessel• Indignez-vous !

Homère• L’Odyssée

Hugo• Le Dernier Jour

d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris

Huxley• Le Meilleur des mondes

Ionesco• La Cantatrice chauve

Jary• Ubu roi

Jenni• L’Art français

de la guerre

Joffo• Un sac de billes

Kafka• La Métamorphose

Kerouac• Sur la route

Kessel• Le Lion

Larsson• Millenium I. Les hommes

qui n’aimaient pas les femmes

Le Clézio• Mondo

Levi• Si c’est un homme

Levy• Et si c’était vrai…

Maalouf• Léon l’Africain

Malraux• La Condition humaine

Marivaux• Le Jeu de l’amour

et du hasard

Martinez• Du domaine

des murmures

Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie

Mauriac• Le Sagouin

Mérimée• Tamango• Colomba

Merle• La mort est mon métier

Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois

gentilhomme

Montaigne• Essais

Morpurgo• Le Roi Arthur

Musset• Lorenzaccio

Musso• Que serais-je sans toi ?

Nothomb• Stupeur et Tremblements

Orwell• La Ferme des animaux • 1984

Pagnol• La Gloire de mon père

Pancol• Les Yeux jaunes

des crocodiles

Pascal• Pensées

Pennac• Au bonheur des ogres

Poe• La Chute de la

maison Usher

Proust• Du côté de chez Swann

Queneau• Zazie dans le métro

Quignard• Tous les matins

du monde

Rabelais• Gargantua

Racine• Andromaque• Britannicus• Phèdre

Rousseau• Confessions

Rostand• Cyrano de Bergerac

Rowling• Harry Potter à l’école

des sorciers

Saint-Exupéry• Le Petit Prince

Sartre• La Nausée• Les Mouches

Schlink• Le Liseur

Schmitt• La Part de l’autre• Oscar et la Dame rose

Sepulveda• Le Vieux qui lisait des

romans d’amour

Shakespeare• Roméo et Juliette

Simenon• Le Chien jaune

Steeman• L’Assassin habite au 21

Steinbeck• Des souris et

des hommes

Stendhal• Le Rouge et le Noir

Stevenson• L’Île au trésor

Süskind• Le Parfum

Tolstoï• Anna Karénine

Tournier• Vendredi ou la

Vie sauvage

Toussaint• Fuir

Uhlman• L’Ami retrouvé

Verne• Vingt mille lieues

sous les mers• Voyage au centre

de la terre

Vian• L’Écume des jours

Voltaire• Candide

Yourcenar• Mémoires d’Hadrien

Zola• Au bonheur des dames• L’Assommoir• Germinal

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