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Son protecteur de la Mafia Russe

Série Volkov, parrain de la Mafia #3

Par : Bella Rose & Leona Lee

Tous droits réservés.

Copyright 2015 Bella Rose, Leona Lee

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Avertissement : Pour éviter les spoilers, merci de lire la première partie dela série !

Captive du Patron de la Mafia Russe

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Table des matièresChapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

BONUS STORY L’innocente américaine et l’assassin

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

UNE AUTRE HISTOIRE A SAVOURER Captive du Patron de la Mafia Russe

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Chapitre UnVeronika Saiko inspira profondément en fixant son téléphone du regard.

Son père était un homme effrayant lorsqu’il était en colère, et elle s’apprêtait à lerendre vraiment furieux. Elle avait reçu son diplôme universitaire un mois plustôt, et elle était censée remballer ses affaires pour rentrer chez elle. Et les boîtesétaient empilées autour d’elle. Mais elle était en train de les déballer. Et elle nerentrait pas à la maison.

Elle avait été acceptée dans un programme de master, et elle avait attendula dernière minute pour l’annoncer à son père. Fedor Saiko n’aimait pas lessurprises de dernière minute. En regardant sa pile de livres et de vêtements, elledécrocha le téléphone. Les déménageurs venaient de partir, et elle ne pouvait pasattendre plus longtemps.

Peu de gens possédaient le numéro personnel de Fedor. Seule sa famillel’appelait sur ce numéro. « Mon cœur, je me réjouis de te voir ce week-end, » ditson père d’une voix enjouée.

« Papa, » répondit Veronika en souriant. « Qu’est-ce que tu fais de bon ? »

« Je suis en train d’avoir une petite discussion avec quelqu’un. »

Veronika fit la grimace. Toute personne ayant une petite discussion avecFedor Saiko l’avait probablement fâché. Et elle était trop âgée pour prétendre queson père ne faisait que gérer une chaîne d’entreprises à succès. Son père était àla tête d’une organisation dangereuse qui aimait verser du sang. Et elle nevoulait plus rien avoir à faire avec ce genre de milieu.

« Papa, j’ai des bonnes nouvelles ! Quelqu’un a abandonné sa place dans leprogramme de master en histoire de l’art, et l’université m’a accepté à sa place. »Elle essaya de sourire en parlant, mais ses mains tremblaient.

Son père cria un ordre sévère à ses hommes, et puis elle n’entendit que dusilence.

« Papa ? »

« Je t’ai bien entendu, Veronika. » la voix de Fedor était calme. « Je nesavais pas que tu avais posé ta candidature pour poursuivre tes études. »

« Et bien, si je veux un jour devenir conservatrice, je dois continuer mesétudes. C’est un programme difficile, et j’ai supposé que je ne serais pas reçuedirectement. J’avais pensé qu’il me faudrait au moins un an pour être acceptéeailleurs. Et tu ne dois pas te préoccuper des frais, papa, j’ai postulé pour un prêt.»

« Un prêt ? » aboya son père. « Ne sois pas ridicule, mon cœur. Bien sûr queje peux te payer tes études. Mais ce sont des temps troublés, ma chérie. Je ne

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suis pas sûr d’être heureux que tu sois aussi loin. »

« Si ce n’est pas sûr pour moi d’être à la maison, alors peut-être quem’éloigner un peu plus longtemps est une bonne chose. De plus, je reste àMoscou. Je ne suis qu’à quelques heures de toi. » Elle déglutit. Encore et encore,elle s’était jurée qu’elle resterait en dépit de ce que lui dirait son père. C’était savie, et elle ne laisserait pas son père la diriger. Elle ne le laisserait pas la mener àla baguette comme il l’avait fait avec son frère.

Veronika était consciente que son père n’était pas heureux d’avoir une fille.Son frère aîné avait été formé pour reprendre les rênes des affaires. MaisVeronika avait perdu son frère cinq ans plus tôt dans un accident de voiture.Depuis lors, Fedor ne voulait plus perdre Veronika de vue. Il ne voulait pasqu’elle parte pour l’université. Il la voulait à proximité pour la garder à l’œil. Ellesavait qu’il soupçonnait que l’accident de voiture de son frère n’en soit pas un,mais personne n’avait pris sur lui de lui signifier le contraire.

« Très bien, » dit-il d’un ton raide. « Mais tu n’iras pas seule. »

Veronika leva les yeux au ciel. « Papa. J’en ai marre du détachement degardes. Tu sais ce que ça à l’air, d’avoir cinq mecs qui me suivent partout où jevais ? Ça dépasse le ridicule. Tu m’as bien formé. Je m’en sortirai toute seule. »

« Je ne vais pas t’envoyer un détachement, » répliqua son père. « Tu croisvraiment que je veux perdre mes deux enfants ? »

« Alors dégote-moi des gorilles qui ne sont pas aussi visibles, » lâcha-t-elle. «Parfois, mes camarades de classes pensaient que je me faisais harceler etvoulaient appeler les flics. »

« Quand est-ce que tu déménages ? » demanda-t-il en ignorant sa requête.

« J’y suis déjà. Je vais t’envoyer l’adresse. J’emménage chez une fille. »

« Tu emménages chez quelqu’un ? » demanda-t-il, outré. « Je n’ai même pasvérifié les antécédents de cette personne. Qu’est-ce que tu pensais ? Je t’ai formémieux que ça ! »

« J’ai vérifié ses antécédents, » dit Veronika en levant les yeux au ciel. « Elleest Américaine, et elle est blanche comme la neige. Son nom est Charley Barns, etelle a acheté un condo deux chambres en ville. »

« Tu vas m’envoyer toutes les informations la concernant, » dit Fedor d’unton sévère. « J’examinerai plus en détails ses antécédents. Et tu ne fais rienjusqu’à ce que je te dise que c’est ok. »

« Non, papa. J’emménage, et tu vas devoir me faire confiance. Je suis uneadulte, et je ne vais pas toujours vivre ma vie avec toi qui surveille mes arrières.Je t’ai juste averti de ce qui se passait. Et je ne te demandais pas ta permission.Rappelle-moi quand tu seras de meilleure humeur. »

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De frustration, elle raccrocha au nez de son père et se retint de jeter letéléphone par terre. Elle le jeta plutôt sur son lit défait et s’assit à côté. Pourquoiavait-elle eu la ‘chance’ de naître dans une famille du crime organisé ?

Mais elle avait résisté à son père et lui avait dit qu’elle ne rentrerait pas. Sielle le pouvait, elle ne remettrait plus les pieds sur cette propriété. Elle se sentaitenfin complètement libre.

Un coup hésitant résonna sur la porte, et elle se redressa. « Entre. »

Charley ouvrit la porte et entra. Là où Veronika était grande et mince,Charley était petite et plantureuse. Elle avait de long cheveux noirs bouclés quilui tombaient dans le dos, et des fossettes quand elle souriait. Veronika l’enviait.Charley était le genre de fille qui avait travaillé dur toute sa vie. Elle méritaitd’être reçue dans le programme bien plus que Veronika. Veronika avaitégalement travaillé dur durant ses années d’université, mais elle savait quec’était l’argent de son père qui l’avait menée là.

« Tout va bien ? » demanda Charley en voyant la tête de Veronika. « S’il y aquelque chose qui ne va pas avec la chambre, je peux essayer de le changer. Jene suis ici que depuis quelques mois, donc je n’ai pas encore eu le temps deredécorer. »

Le condo était bien plus petit que ce à quoi Veronika était habituée. Sonancienne chambre dans l’immense manoir de son père faisait presque deux-tiersde la taille du condo de Charley. Mais la taille importait peu. Son père n’y étaitpas, et ça lui suffisait. « Oh pardon. Non, la chambre est parfaite. Je viens deraccrocher au nez de mon père, et il n’était pas heureux. »

« Vraiment ? » Charley la regarda, perplexe. « La plupart des parents sontravis quand leurs enfants sont reçus dans une formation postuniversitaire. »

« Ouais, sauf que mon père s’attendait à ce que je rentre à la maison ceweek-end. Je viens de lui annoncer pour le master. Il n’était pas vraimentpréparé, » admit Veronika.

« Pas préparé ? C’est mignon que tu lui manques autant. Enfin, je suisvenue voir si tu voulais de l’aide pour tout déballer. Déménager, c’est l’enfer, maisje n’ai rien de prévu aujourd’hui. Je suis là pour t’aider à déballer, organiser etpendre tes vêtements. »

Veronika était habituellement une personne assez privée. Elle avait grandisans aucune compagnie féminine. Tous ses amis avaient été choisis par son père,et elle n’avait jamais vraiment développé un lien avec eux. Elle s’était faitequelques copines à l’université, mais elle s’était concentrée sur ses cours, et ellene s’était jamais vraiment rapprochée d’elles. Et son père s’était assuré qu’elle aittoujours une chambre seule.

« Ce serait génial, » dit-elle en souriant. « En fait, j’ai beaucoup trop de

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trucs. Je vais devoir les trier et voir ce que je veux garder et ce que je veuxdonner. Tu peux prendre ce que tu veux. »

Charley renifla. « Tu rigoles ? Tu es comme une poupée Barbie dans la vraievie. Et comparé à toi je ressemble à un boudin. Barbie avait-elle un secondcouteau ? »

« Je n’ai jamais joué avec des barbies, » admit Veronika. « Donc je n’en aiaucune idée. »

Charley ouvrit la première boîte et en sortit des livres. « Ah ouais, tesbouquins ont des statues d’hommes nus, et les miens de l’architectureabandonnée. C’est pas juste ! Ils traitent tous de l’histoire, pourtant. »

Veronika éclata de rire. « Tu sais, les statues ne sont pas toujoursanatomiquement correctes. Ou alors leurs parties sont exagérées. De plus,étudier l’histoire des civilisations antiques a l’air incroyable. J’ai suivi un cours depoterie ancienne, et c’était vraiment sympa. Tu vas faire des fouilles ce semestre ?» Veronika ouvrit une boîte et commença à en sortir des vêtements. L’an dernier,son père lui avait envoyé toutes ses vestes, même si elle lui avait dit qu’ellen’aurait jamais besoin de dix manteaux. Elle les mit de côté dans la pile à donner.

« Pas ce semestre, mais le semestre prochain, le Dr. Colchester emmène ungrand groupe en Turquie, et c’est génial. Mais je veux aller fouiller en Grèce. C’estavec le Dr. Mulberry, et elle n’emmène que les dix meilleurs étudiants. Je suis enlice contre septante autres étudiants. Je vais devoir me concentrer. » Charley tintun de ses bouquins contre sa poitrine et s’adossa au mur. « C’est mon rêve. »

Veronika renifla. « Calme-toi avant de devenir trop excitée. La Grèce, c’estsympa. J’y suis allée en vacances, mais je n’ai jamais visité les ruines. Mais jepromets de te surveiller et de m’assurer que tu étudies à fond ! »

« Oh, à propos ! On peut mettre ton bureau dans l’étude et partagerl’espace. Il paraît que ce n’est pas bien d’étudier dans sa chambre. Ou tun’étudies pas bien, ou tu ne dors pas bien. Et de toute manière, j’ai fait de l’espacesur les étagères pour tes livres. On pourra toujours en acheter une nouvelle sic’est nécessaire. »

« Merci, Charley, c’est génial. »

Alors que Charley l’aidait à déballer ses livres et à pendre ses vêtements,Veronika tenta de s’habituer à la présence de Charley dans sa chambre. Elle sesentait nerveuse à propos de ce nouveau choix, mais également excitée. Selon lesinformations qu’elle avait récoltées sur elle, Charley avait grandi dans une famillenombreuse avec deux frères et trois sœurs. Elle n’était pas très proche de safamille, et elle n’avait jamais dépassé la moyenne avant d’entrer à l’université.

Elle était complètement l’opposé de Veronika. Et Veronika avait l’impressionque c’était tout ce dont elle avait besoin pour le moment.

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***

Le vent souffla sur la place, mais Kazimir ne frissonna même pas. La Russieétait un endroit froid, et il s’y était habitué. Après tout, c’était chez lui. Mais cequ’il s’apprêtait à faire était encore plus froid que tous les éléments de Russiecombinés.

Il s’assit sur un banc, le téléphone collé à l’oreille. Parlant à voix basse, ilregarda à gauche et à droite pour s’assurer que personne ne puisse l’entendre. «Nikolas est mort. »

« Comment ? »

La voix à l’autre bout de la ligne était basse et graveleuse. « Fusillade surThird Street. Il était entouré de trois hommes, mais il a été le seul à être touché.Ça a été rapide et propre. Personne n’a su qu’il était mort avant que tout soitterminé. Le tireur aurait pu tous les toucher. C’était un contrat. »

« Pourquoi était-il à découvert ? »

« Third Street, » dit Kaz d’un ton monocorde. « Le cimetière. »

« Qui a payé ? »

C’était la question à un million de dollars. « J’ai des soupçons, » dit Kaz entournant la tête vers la rue. « Mais j’ai besoin de plus de preuves. »

« Quels sont tes soupçons ? »

« Je ne peux pas t’en parler. Pas avant d’être sûr. Je te tiendrai au courantde ce que je découvre. » Kaz raccrocha et soupira. Nikolas était mort depuis troisjours, et la douleur n’en devenait pas plus facile. Nikolas avait été son frèred’armes, et même si Kazimir avait perdu beaucoup dans la vie, il ne s’attendaitpas à perdre Nikolas. Il avait passé des années à le protéger. Il avait pensé queNikolas se serait fait oublier. Mais il avait été touché dès qu’il s’était faufilé endehors de la protection de Kaz.

Ça faisait des années. Personne n’aurait dû mourir.

Son téléphone vibra, et il vérifia l’identité de l’appelant. Serrant lamâchoire, il le tint à son oreille. « Nikonov à l’appareil. »

« Fedor veut te voir dans une heure. »

Kaz secoua la tête en raccrochant. L’enfoiré lui avait donné une semaine decongé, mais maintenant il était rappelé au travail alors que trois jours à peines’étaient écoulés. Voilà pour le deuil. Et l’enquête.

Mais quand Fedor vous convoquait, personne n’osait l’ignorer.

Fourrant ses mains dans ses poches, il se releva et déambula dans la rue.Des années de formation l’avaient habitué à garder l’œil ouvert sur ce qui

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l’entourait. Même si le vent était cinglant, les passants se contentaient de baisserla tête et continuaient à errer dans les rues. Il n’y avait aucune raison de seplaindre en Russie. Rien ne changeait jamais.

Cette partie de la ville était délabrée. Un magasin sur deux était un prêteursur gages, et des vendeurs courageux s’agglutinaient au coin des rues, espérantne pas complètement perdre la journée. Aucun des magasins de cette partie de laville n’appartenait à Fedor, mais il offrait sa protection pour un forfait. Quelques-uns des hommes assis sur les bancs lui étaient familiers, mais aucun ne lereconnut. Kazimir travaillait pour Fedor, mais il ne l’affichait pas pour autant enpublic. Certains jobs exigeaient plus de couverture.

Kazimir entra dans le manoir par l’arrière. Les gardes le laissèrent entrerd’un hochement de tête. Kaz avait mérité leur respect et était considéré commesecond en rang dans la région, par rapport à Fedor. Que feraient ces hommes s’ilsdécouvraient ce qu’il avait en tête ?

Il rejoignit son boss dans la cuisine, là où il mangeait son déjeuner. Fedorétait un homme de haute taille, intimidant. Il teignait ses cheveux dans sacouleur naturelle, brune. Kazimir avait le sentiment que les cheveux gris avaientdepuis longtemps jeté l’éponge. Même s’il avait toujours une apparence dejeunesse, des ridules s’étaient formées autour de ses yeux.

Fedor se leva pour étreindre Kaz. Lui claquant le dos, il prit les mains deKazimir et plongea les yeux dans les siens. « Mon ami, je suis désolé de t’avoirrappelé durant ton deuil. »

« Tout ce que vous voulez, » répondit Kaz. Il était certain que ses paroles nesemblaient pas aussi sincères qu’il l’aurait voulu.

L’homme plus âgé s’assit et fit un geste vers la chaise. « J’ai une affaire trèspersonnelle à laquelle je dois m’atteler. C’est une mission d’une année. J’aitellement peu d’hommes à qui je peux confier cette mission. »

Kazimir leva les sourcils. « Un an ? Vous tentez encore d’infiltrer vos rivaux? »

« Non. » Fedor ramassa son sandwich et mordit un bout. « Comment vas-tu,Kazimir ? Tu ne penses pas faire quelque chose de drastique, non ? »

Inclinant la tête en signe de respect, Kazimir cacha ses yeux. « Je suisconvaincu que vous ferez tout ce que vous pourrez pour trouver le responsablede la mort de Nikolas. Je souhaitais seulement un peu de temps pour faire mondeuil. »

« Rassure-toi, Kazimir, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour luirendre justice. Et quand j’aurai trouvé le responsable, tu me feras les honneurs.Nikolas était comme mon propre fils. »

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Mais pas son fils. Fedor n’avait toujours pas trouvé le responsable de lamort de son propre fils, mais Kazimir ne le mentionna pas. Il se contenta d’hocherla tête et de mentir. « Je vous confierais ma vie, Fedor. »

« Et je vais te confier celle de ma fille. »

« Quoi ? » Kazimir ne put s’empêcher de relever la tête d’un coup. « Quelquechose est arrivé à Veronika ? »

« Il semblerait que l’éducation soit arrivée à Veronika. Elle m’a informé cematin qu’elle ne rentrait pas à la maison. Elle a réussi à se faire accepter dans unprogramme de master à Moscou. J’ai fait de mon mieux pour empêcher sescandidatures d’atteindre leur but, mais on dirait que j’en ai manqué une. Il esttrop tard pour retirer sa candidature, et je n’arrive pas à la convaincre de rentrer.»

« Vous aviez un détachement sur elle, » dit doucement Kazimir. Il n’aimaitpas du tout la direction que prenaient les choses.

« Elle m’a demandé de le retirer. Je suis enclin à être d’accord. Cinqhommes qui la suivent partout, ça a tendance à attirer l’attention. Mais un seulhomme est bien moins voyant. » Fedor tourna vers lui un œil narquois. « Il mefaut quelqu’un de proche, Kaz. Et tu vaux bien cinq autres hommes. »

Le cœur de Kazimir vacilla. Il n’allait certainement pas se laisser enrôlercomme garde du corps. D’abord, il ne voulait pas s’éloigner de Fedor pendant unan, mais il ne voulait pas non plus se mêler à Veronika. Elle était bien connuepour embobiner les hommes avant de les jeter.

« Avec tout le respect que je vous dois, patron, je ne pense pas que ce soitun bon job pour moi. Veronika n’est pas vraiment en danger. Et elle n’est pas siloin que ça. Vous avez sûrement quelqu’un de mieux formé pour ça. »

« Je comprends. Tu penses que ce boulot n’est pas assez bon pour toi. Etc’est le cas. Tes talents sont bien plus utiles ici, mais c’est mon seul enfant,Kazimir. Je ne veux pas la perdre. Il y a eu plusieurs tentatives sur sa vie cesquatre dernières années. Je te donnerai tous les détails. » Il sourit gentiment. «De plus, tu voulais du temps pour faire ton deuil. »

Il ne trouverait pas de moyen de se sortir de ce pétrin sans éveiller lessoupçons. Immédiatement, son esprit se mit à tourner. A qui pouvait-il faireconfiance pour garder Fedor à l’œil et le mettre au parfum pendant son absence ?Qui était prêt à se rebeller contre le parrain de la mafia ?

Pas grand monde, mais il pouvait utiliser le chantage avec certains. Et denos jours, c’était tout ce qui importait. « Tout ce que vous voulez, » dit-il ensouriant. « Je commence quand ? »

« Tu nous quittes ce soir. » Clairement content de lui, Fedor sourit. « Je sais

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que tu ne me décevras pas. »

« Loin de moi cette idée. » Kazimir se releva et regarda l’autre homme dansles yeux. Un petit sourire se plaqua sur le visage de Fedor. C’était comme s’ilsavait ce que Kazimir avait en tête et voulait l’éloigner. Mais ça ne pouvait pasêtre le cas. Parce que si Fedor savait ce que Kazimir avait en tête, Kazimir neserait plus de ce monde. Et il ne serait certainement pas envoyé en mission pourprotéger Veronika.

***

Kaz fit une pause avant d’aller louer une voiture. Un homme de son âgeétait adossé contre la pierre froide, vêtu seulement d’une veste en cuir ouverte etfumant une cigarette. On disait que Dmitri Bovarin était l’homme le plusdangereux de Russie. Et Dmitri ne travaillait que pour lui-même. En tant quetueur à gages, il refusait de se mettre du côté d’un parrain ou de l’autre. Ilchoisissait plutôt les contrats qui exigeaient le plus de secret, les contrats quemême les parrains ne voulaient pas ébruiter.

Heureusement pour Kazimir, il connaissait personnellement Dmitri. Parceque Dmitri lui devait une faveur.

Il ne pouvait pas appeler leur relation une amitié. Ils n’avaient pas grandiensemble, et ils ne se fréquentaient pas. Ils s’étaient juste retrouvés au mêmeendroit au même moment, et Kazimir avait fait l’impensable.

Il lui avait sauvé la vie.

C’était plus par instinct qu’un mouvement calculé. Il ne s’était pas attenduà ce que Dmitri lui offre un service en échange, et il n’avait pas voulu du respectde l’homme. Il avait simplement vu un homme en danger, et avait réagi enfonction.

Et enfin, après toutes ces années, Kaz l’avait appelé ce matin. Aujourd’hui,il lui demanderait cette faveur. « Trois ans, c’est long pour tenir une dette au-dessus de la tête de quelqu’un, » dit Dmitri d’une voix traînante en voyant Kazapprocher. Il ne lui tendit pas la main, et Kaz ne s’en offusqua pas.

« Je ne tenais pas une dette au-dessus de ta tête. Je n’avais simplementpas besoin de tes services, » dit Kaz en haussant les épaules. « Et maintenant, si. »

« Pourquoi ai-je l’impression que je ne vais pas aimer ce que tu vas medemander ? » demanda Dmitri en écrasant le mégot de sa cigarette sur le côté dubâtiment et en le laissant tomber par terre.

« Tu n’es pas obligé d’accepter. Si tu ne fais pas attention, tu pourraisrisquer ta vie. » Kazimir voulait se venger, mais il ne mettrait pas volontairementune autre vie en danger. Fedor était un homme cruel.

Les yeux de Dmitri se baissèrent sur le sac transporté par Kazimir. « On

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dirait que tu vas quelque part. Tu peux cracher le morceau. »

« J’ai été affecté à Moscou pendant un an. Ce n’est pas grave, sauf que jesuis au milieu d’une enquête. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider dans cetteenquête. Pour aller là où je ne peux pas aller. »

« Si tu es à la recherche de l’assassin de Nikolas, oublie, » dit Dmitriplatement. « Les enquêtes, c’est pas mon truc. »

Kaz inspira à fond. « Je sais que Fedor a commandité l’assassinat. J’aibesoin de preuves. Ce n’est pas un secret que tu n’aimes pas Fedor. Fais-le pourmoi, et je te dirai quelle est sa faiblesse. Tu pourras ajouter ce coup à ton cvimpressionnant. »

« Tu veux commanditer l’assassinat de Fedor Saiko pour venger le meurtrede ton ami ? » demanda lentement Dmitri. « Je dois avouer que je ne m’attendaispas à ça. Pourquoi ai-je l’impression qu’il y a des choses que tu ne me dis pas ? »

« C’est tout ce que tu dois savoir. »

« Oh, je ne crois pas, mon vieil ami. Si je veux trouver des preuves, je vaisdevoir infiltrer l’organisation. Je vais devoir montrer mon visage, et je n’aime pasça. Alors dis-moi tout ce que je dois savoir maintenant, ou je ne ferai rien pourtoi. »

Kaz le fusilla du regard. L’homme semblait avoir du mal à comprendre ceque c’était, de rembourser une faveur. « Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne,Dmitri. Je dois savoir que je peux te faire confiance. »

Dmitri le dévisagea pendant un instant. « D’accord. Mais tu devras bientôtme montrer toutes tes cartes. »

Kazimir jeta un coup d’œil à sa montre. « Marché conclu ? »

« Qu’est-ce qui te fait penser que je ne connais pas déjà la faiblesse deSaiko ? » demanda Dmitri en craquant une allumette.

« Si tu la connaissais, Fedor Saiko serait déjà mort, » déclara Kaz sanshésitation. Il connaissait les rumeurs. Dmitri n’était entré dans ces affaires qu’àcause de la mort de son père. Et la plupart pensaient que le père de Dmitri avaitété tué par Fedor. Son patron n’avait jamais commandité les services de Dmitri, etles gens pensaient que c’était parce que Fedor savait que l’assassin serait sonacte de mort. Et il était constamment protégé.

Dmitri le considéra pendant un moment avant de hausser les épaules. « Cen’est pas comme si j’avais autre chose à faire pour le moment. Marché conclu,mais il y a une limite temporelle. Je ne vais pas faire ça pendant un an. Tu astrois mois, et puis basta. Compris ? »

Kaz hésita. Il pensait avoir besoin de plus que quelques mois, mais c’étaitmieux que rien. Il acquiesça. « Trois mois. Je t’appelle quand je serai installé. »

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Ils ne firent pas leurs adieux. Kaz se dirigea vers le bureau de location devoitures et commença à formuler un plan dans sa tête. Tout ce qu’il fallait, c’étaittrouver le tueur, et la piste de l’argent le mènerait tout droit à Fedor. Et Kaz n’enavait pas après l’homme qui avait tiré. Il voulait l’homme qui avait commanditél’assassinat.

Il voulait voir la fin du règne sanglant de Fedor Saiko.

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Chapitre DeuxVeronika jeta un œil à la candidature en ligne et soupira. « C’est ridicule, tu

ne crois pas ? J’ai vingt-trois ans, et je n’ai jamais travaillé. Personne ne vam’engager. »

Charley leva la tête de l’intérieur du frigo et éclata de rire. « C’est uncampus universitaire. Ils ont l’habitude d’engager des gens qui n’ont aucuneexpérience. Pourquoi est-ce que tu cherches à trouver un boulot, d’ailleurs ? Tum’as déjà payé le loyer pour toute l’année. Personne ne fait jamais ça. »

« C’était les économies de mon allocation. Mais je ne veux plus de l’argentde mon père. Je dois apprendre à vivre par mes propres moyens. En plus, il y aplusieurs expositions intéressantes au centre artistique. En tant que caissière dumagasin de souvenirs, au moins je pourrai voir les prix. » Veronika haussa lesépaules avant de cliquer sur le bouton ‘envoyer’. « Et voilà, tout ça pour rien. »

« C’est le seul endroit où tu as posé ta candidature ? » demanda Charley enversant du lait dans ses céréales. Veronika se retint d’éclater de rire. Sa colocmangeait des céréales de la marque Lucky Charms.

« Café, restaurant et librairie, » dit Veronika en comptant sur ses doigts. «C’étaient les seuls endroits qui avaient encore des places. Je pense que j’aiattendu trop longtemps avant d’envoyer mes candidatures. »

« Ce n’est pas un mauvais lot, cela dit. Je suis sûre qu’un d’entre eux vat’engager. Et c’est mieux pour toi de t’en tenir au campus. Ils ont des règlesstrictes sur le nombre d’heures des jobs étudiants. » Quelqu’un toqua à la porte,et Charley leva les yeux. « Il est un peu tôt pour les visites. Tu es déjà prête àbombarder ma vie de prétendants ? »

« Moi ? Pourquoi est-ce que tu supposes que c’est pour moi ? Pour autantque je sache, personne ne sait que je suis ici. »

Charley se glissa hors de son siège et se dirigea vers la porte. « Tant que cen’est pas le canon d’en bas. Je suis prem’s. »

Veronika entendit la porte s’ouvrir. « Wow. Vous êtes qui ? » demandaCharley d’une voix sidérée. « Hé, attendez ! Vous ne pouvez pas entrer comme çaici ! »

En entendant la panique dans la voix de Charley, Veronika attrapa lapremière chose qui pouvait lui server d’arme. Une bouteille de vodka. Elle seglissa derrière la porte de la cuisine et attendit. Dès que l’homme la dépassa, elleleva la bouteille par-dessus sa tête et l’abaissa.

Il se retourna et saisit son bras avant qu’elle ne puisse le toucher. Unedouleur s’élança dans son bras, et la bouteille tomba par terre et se brisa en millemorceaux.

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« Bonjour, Princesse, » murmura-t-il, le sourire espiègle.

Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle le reconnut. « Qu’est-ce que tu viensfoutre ici ? » lança-t-elle.

« Veronika, ça va ? » lui cria Charley du couloir.

L’homme la relâcha, et elle se frotta le poignet. « Je vais bien. Tout va bien,Charley. Je le connais. »

« Alors tu ne dois pas l’aimer beaucoup. Tu as gâché une super bonnebouteille de vodka sur lui, » marmonna Charley en saisissant le balai dans leplacard. « Quelqu’un veut bien m’expliquer ce qui se passe ? »

« Charley, je te présente Kazimir Nikonov. Il travaille pour mon père, et ilest sans doute ici pour me forcer à rentrer à la maison. Kaz, voici Charley Barns.C’est ma colocataire, et je ne m’en irai pas. »

Ça faisait quatre ans qu’elle n’avait plus vu Kaz, et il lui coupait toujours lesouffle. Avec ses pommettes sculptées, ses yeux bleus perçant, et ses cheveuxépais et foncés qu’elle devait se retenir de toucher, il était capable d’enflammerles hormones des femmes de tout âge. À une époque, elle avait pensé qu’il étaitson seul et unique. Mais elle était adolescente, à ce moment-là. Et personne nepouvait percer le froid qui entourait le cœur de Kaz.

Comme s’il savait ce qu’elle avait à l’esprit, il lui lança un sourire malicieux.« Tu es belle, Veronika. Comme une femme. »

« Je suis une femme, » lança-t-elle. « Et bien plus intelligente. Tu peux direà mon père qu’il perd son temps. Et le tiens. Je ne partirai pas. »

« Toujours aussi têtue. Et il se trouve que je ne suis pas là pour te forcer àrentrer. Il semblerait que tu te sois débarrassée de ton détachement de sécurité. »

Une vague froide la submergea. Il n’allait pas devenir son garde, si ? Sonpère n’enverrait jamais Kaz pour cette mission. « Non. »

« Oh, si. Ta petite crise me coûte à présent une année de ma vie. J’espèreque ton canapé est confortable, parce que je vais devoir dormir dessus. »

Veronika sentit la moutarde lui monter au nez. Kaz semblait vraiment tropprendre son pied. « Tout d’abord, je ne veux pas que tu me suives partoutpendant un an. Et ensuite, ce n’est pas chez moi. Je suis locataire. Et tu nedormiras pas ici. Alors tu peux rentrer dire à mon père que s’il continue commeça, je ne rentrerai jamais, » siffla-t-elle.

« Tu ne vas pas rester ici, » répliqua immédiatement Kaz. « Cet endroit atrop d’entrées et de sorties à garder. On déménage ailleurs. On va commencer àchercher immédiatement. »

« Mais elle a déjà payé pour toute l’année, » dit rapidement Charley. « Et

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sérieusement ? Il n’y a pratiquement aucun crime ici. »

« Vous pouvez garder l’argent de la location pour le désagrément, » ditKazimir en hochant la tête. « Et si vous voulez que cet endroit reste sûr, vousdevriez la foutre dehors aussi vite que possible. »

« Pourquoi ? C’est quelqu’un d’important ? » demanda Charley en croisantles bras sur sa poitrine. « Veronika, tu m’as dit que tu étais riche. Tu es la filled’un diplomate ou quoi ? »

« Loin de là. Et il n’y a aucune raison de penser que quelque chose vam’arriver. Ça fait quatre ans que je me débrouille toute seule, et rien n’est jamaisarrivé. »

« Comment le sais-tu ? » contra Kaz. « Tu avais un tas d’hommes qui tesurveillaient. Qu’est-ce qui te fais penser qu’ils n’ont pas arrêté de multiplesatteintes à ta vie ? »

Charley et Veronika blêmirent toutes les deux. « Tu mens, » murmuraVeronika.

« Tu pensais vraiment pouvoir fuir la protection de ton père sans aucuneconséquence ? Allez, emballe tes affaires. Si tu insistes pour étudier ici, alors cesera sous mes règles, » dit Kaz en l’agrippant par le bras.

« Attendez. Arrêtez, » dit enfin Charley. Surpris, Veronika et Kaz seretournèrent pour la regarder. « Veronika, je viens juste de te rencontrer. Je nesais pas vraiment si je veux vivre avec quelqu’un de potentiellement dangereux,mais je t’aime bien. Et je sais que tu as l’intention de recommencer une vie pourtoi. Donc si tu veux rester, je serai très heureuse de t’accueillir. Et si ça veut direque ton nouveau garde du corps doit dormir sur le canapé, alors ça me va aussi.Mais il devra payer une partie du loyer. Et il devra utiliser ta salle de bain. Et ildevra se taire quand on étudie. »

« Autre chose ? » demanda sèchement Kaz.

« Oh, je suis sûre de pouvoir penser à un tas d’autres choses, et si tu ne faispas attention, je ne ferai qu’empirer les choses, » lâcha Charley.

Veronika se retint de glousser. Sa nouvelle colocataire ne savait pas dutout à qui elle s’adressait. Si ça avait été le cas, elle l’aurait probablement bouclé.Même si Charley ne semblait pas la boucler beaucoup, sur rien.

« Dis-moi la vérité, » demanda Veronika. « Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Kaz se détendit. « Pas besoin de préoccuper ta petite tête à ce sujet. C’estmon boulot. Mais ton père ne veut pas que tu restes ici. »

« Et tu vas désobéir à ses ordres ? » renifla-t-elle. « Ecoute, si ça va àCharley, alors je reste ici. Tu es libre de te casser. »

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« Je ne peux pas, » dit-il en soupirant. « Même si tu peux me croire, j’ai destas de choses plus intéressantes à faire que de rester ici pour te surveiller. »

Un éclair d’irritation la traversa. « Je n’ai plus douze ans. »

« Non. Certainement pas. C’est pour ça que je ne peux pas partir. Tu attirestrop d’attention. Mais après un an, je serai parti. »

Veronika lui lança un petit sourire. « Alors je devrai m’assurer que tu restesbien occupé, Kazimir. »

***

Elle le regarda quitter la maison en trombe. Il grommela sur le fait de resterici, ce qui était ridicule. Charley lui lança un petit sourire. « Je ne suppose que tuveux pas me dire ce qui se passe ici ? »

Veronika regarda sa nouvelle amie. « Je suis désolée, Charley. Et j’apprécievraiment le fait que tu sois de mon côté. Tu me connais à peine. »

« Je ne suis pas prête à te voir partir avec tout ton argent. En plus, je l’aidéjà utilisé pour payer en partie ma voiture, » déclara Charley d’un air penaud.

Veronika renifla. « Bon, ben Kaz n’a pas tort. Je trouvais aussi que ma vieavait été incroyablement tranquille depuis que j’étais entrée à l’université. Jesuppose que mon père a fait du bon boulot en me protégeant. Je ne savais mêmepas. »

« Et qui est ton père ? »

« Fedor Saiko. »

Charley claqua des doigts. « Ah ouais ! Je n’avais même pas fait lerapprochement. Ton père possède un bon nombre d’entreprises, mais il n’est pasun homme recherché, si ? »

« C’est une entreprise bien plus dangereuse que tu l’imagines, » grommelaVeronika. « Et des gens ont essayé de l’atteindre par mon biais. Je voulaisseulement me distancer de tout ça. Mais si Kaz a raison, alors rester ici pourraitêtre dangereux pour toi. »

Charley pâlit un peu. « Tu penses que c’est dangereux ? »

« Je ne sais pas. Mais je voulais que tu saches la vérité. Et si tu veux mefoutre à la porte, alors je comprendrais. »

« Non, tu ne m’as pas tout dit. La manière dont vous vous regardez estincroyablement intéressante. C’est quoi votre histoire ? »

Incroyablement intéressante ? Veronika leva les yeux au ciel. « Il n’y a pasd’histoire. Kazimir travaille pour mon père depuis très longtemps. Et on se connaitdepuis pas mal de temps. C’est tout. Il n’y a rien d’intéressant à raconter. »

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« Tu as essayé de lui briser une bouteille de vodka sur le crâne, » ditsèchement Charley.

« Je ne savais même pas qui c’était, » protesta Veronika.

« Et si tu avais su qui c’était ? »

Veronika sourit. « Pas la peine de gâcher du bon alcool sur lui. Une batte debaseball aurait fait l’affaire. »

« Pas d’histoire, mon cul, » dit Charley en souriant. « Pas de problème. Allez,je dois aller chercher quelques bouquins. Et une bouteille de vodka. A plus tard ?»

« Ouais. » Veronika tourna la tête vers la fenêtre. Kazimir arpentait la couravant avec colère. « Et je vais m’occuper de le calmer. »

« Le calmer ? J’aimerais bien voir ça. » Charley lança à Veronika un sourireen coin, et elle se faufila hors de la chambre. Veronika murmura une prière pourplus de patience et sortit le confronter.

Il était au téléphone, et il était furieux. « Je sais que je ne suis pas là. Maisje n’ai pas le choix, si ? Si je lui désobéis maintenant, il y aura des soupçons. »

Des soupçons ? De quoi diable parlait-il ? Elle s’éclaircit la gorge et il seretourna vivement. « Je dois y aller. On en reparlera plus tard, » grogna-t-il.Fourrant son téléphone dans sa poche, il la fustigea du regard. « Tu écoutes auxportes ? »

« Si je voulais écouter aux portes, je ne t’aurais pas signalé ma présence, »gronda-t-elle en croisant les bras. « On doit discuter. »

« Où est ton amie Charley ? Tu as parlé avec elle ? »

« Je lui ai dit noir sur blanc le danger qu’elle pouvait courir, » grommela-elleen inclinant la tête. Il vit le mouvement et ricana.

« Noir sur blanc, hein ? Alors elle sait ce que fait ton père ? »

Elle lui lança un regard perçant. « Garde ta langue. Je suis née dans cemilieu, mais toi, tu l’as choisi. Attention à ce que tu dis. »

« Tu vas me dénoncer ? »

« Je pensais que tu étais loyal, » ricana-t-elle.

« Je le suis, » lâcha-t-il. « Si ce n’était pas le cas, je ne serais pas là. En fait,si ce n’était pas à cause de toi, je ne serais pas là non plus. Pourquoi insiste-tupour faire ça ? Ton père pourrait te payer un tuteur personnel pour t’enseignertout ce que tu veux dans la sécurité de ta maison. Dans n’importe quelle ville. »

« Ce n’est pas seulement pour les études, » marmonna-t-elle.

« Tu essaies de fuir ton père ? » demanda-t-il en haussant un sourcil.

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Elle leva les yeux au ciel. « N’essaie pas de transformer ça en problèmepaternel. C’est une université. Ce n’est pas seulement les études. C’est leprestige, le diplôme. Si je réussis bien, je pourrais entamer une carrière enhistoire de l’art. »

« Une vie qui n’a rien à voir avec les affaires de ton père ? Tu vas en hériter,tu sais ? »

« Père voudrait peut-être que je reprenne les rênes, mais on sait tous qu’ilest en train de te former. Tu devrais sauter de joie que je ne revienne pas, non ? »demanda-t-elle en croisant les bras. Pendant un instant, ils se dévisagèrent. «Que t’es-t-il arrivé, Kaz ? Tu étais le favori de mon père. »

« Et toi tu étais la petite fille à ton papa. »

« Comme si tu le savais. Tu ne m’as jamais prêté la moindre attention. »

« Ah non ? »

Ses yeux plongèrent intensément dans les siens. Elle frissonnaintérieurement et baissa les bras. « Ça ne mène à rien. Je voulais seulement teparler de comment faire fonctionner les choses. Tu as l’intention de me suivrepartout ? Ou tu as un horaire en tête ? »

« Les deux. Ce sera un peu un compromis. Je comprends que tu aies unhoraire à suivre. On ira à tes cours, mais une fois en dehors des études, tu ferasce que je te dis. »

« Ouais c’est ça. Je n’ai pas fait tout ce chemin pour me retrouver danscette situation. De plus, je cherche aussi un job. »

« Un job ? » Sa mâchoire tomba. « Tu te fous de moi ? Ton père ne t’auraitjamais privé d’allocation. »

Elle se raidit. « Pas que ce soient tes affaires, mais je ne veux plus de sonargent. »

Il sourit un peu, et son cœur sursauta. L’embarras rosit ses joues, et elleespérait vraiment qu’il ne le remarquerait pas. « Fais ce que tu as à faire, » dit-elle d’un ton raide. « J’ai quelques candidatures à déposer. Je dois prendre unedouche et me changer. »

« Excellent. » Il secoua la tête. « Maintenant c’est moi qui suis tes ordres.Super. Je vais attendre les prochaines instructions. »

La dernière chose qu’elle voulait, c’était être le patron de Kazimir. Ou autrechose.

Mais en se retournant pour s’éloigner, elle savait qu’elle se mentait.

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Chapitre Trois« Je l’ai eu ! » hurla Veronika. « J’ai eu le job ! Mince, ça a été la plus longue

semaine de ma vie. »

« Tu n’as attendu qu’une semaine ? Ce n’est rien du tout dans le monde dutravail. J’ai dû attendre trois mois avant d’être rappelée pour le mien, » grommelaCharley. « Ça doit être parce que tu es jolie. »

« Ou le fait que les jobs doivent être assignés avant le début de l’année, etqu’elle commence demain. En parlant des cours, ton horaire est comment ? Onpourrait covoiturer ! »

« Tu essaies déjà d’économiser de l’argent ? » la taquina Charley. «Bienvenue dans mon monde. Je vais l’accrocher au frigo dans une minute. Viensm’aider à choisir une tenue ! »

« Une tenue ? » Veronika se mordit la lèvre. Elle s’était fait des copinesdurant ses premières années à l’université, mais elle n’avait pas vraimentreconnecté avec elles. Cependant, si elle voulait que cette relation marche avecCharley et rester indépendante, elle devrait prendre le temps d’agir comme unefille avec Charley.

« Un éventail tout frais de viande fraîche, » dit Charley avec un souriremaniaque.

« De la viande fraîche ? Tu ne devais pas te concentrer sur tes études ? »

« Bien sûr. Mais une fille doit pouvoir soulager la tension et le stress detemps en temps, » répliqua Charley en agitant les sourcils.

En riant, Veronika jeta un œil aux deux tenues présentées par Charley.Elles étaient toutes deux appariées avec un jeans, mais un dessus était undébardeur, l’autre une blouse en dentelles.

« Charley, tu vas te les geler dans ces vêtements, » dit Veronika en éclatantde rire.

« C’est pour ça que sont faits les manteaux ! »

Veronika choisit le top en dentelle et se retourna pour regarder la chambrede Charley. Elle était apparemment très férue de vert. Des canapés verts, de l’artmural vert et des rideaux verts. Ça plaisait bien à Veronika. En grandissant, sonpère avait insisté pour que tout soit rose et mauve. Elle était une princesse dansune marée d’hommes, et pendant longtemps, elle avait adoré toute cetteattention. C’était tout ce qu’elle connaissait.

Puis elle avait perdu son frère. Et soudain, elle s’était sentie plus commeune prisonnière qu’une princesse.

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« Qu’est-ce que tu vas porter demain ? » demanda Charley.

« Un jeans et un sweatshirt, » marmonna Veronika.

Charley se retourna pour la dévisager. « Pas trop lolita, hein ? »

À une époque, elle était très lolita. Mais plus maintenant. « Je me concentresur mes études, » dit-elle en souriant. « Pas sur les hommes. »

« Non, bien sûr que non. Pourquoi voudrais-tu d’un homme quand le plusdélicieux d’entre eux dort sur mon canapé ? Est-ce que je peux l’allumer ? Ça terendrait furieuse ? »

« Oui, » lâcha Veronika. Charley écarquilla les yeux, et Veronika secoua latête. « Je suis désolée. Vous êtes deux adultes consentants. Faites ce que vousvoulez. Mais ce serait un peu bizarre que tu couches avec mon garde du corps. »

« Peu professionnel ? Ou parce que tu serais jalouse ? Ne prétends pas lecontraire. Tu le regarde comme si tu voulais le tuer et le déshabiller en mêmetemps. La tension entre vous est presque exaspérante. »

« Tension ? On est rarement tous les deux. »

« C’est bien ce que je dis, » dit Charley avec un sourire en coin. « D’accord.Mon horaire est quelque part ici. » Elle commença à farfouiller les papiers poséssur son bureau.

« Comment est-ce que tu t’y retrouves dans ce fouillis ? » demandaVeronika.

« C’est mon bordel. Ah. Le voilà ! J’ai des cours tous les jours, ce qui nem’arrange pas. Et je travaille cinq soirées par semaine. Oh, ce semestre va chier.Mais j’ai trois heures de pause entre mon deuxième et mon troisième cours lelundi, le mercredi et le vendredi. Ça va aider un peu. Et toi ? »

« Je serai au campus tous les jours, mais je n’ai cours que le lundi, lemercredi et le vendredi. Et je travaille au magasin le mardi et le jeudi. Et ilsvoudront que je travaille le week-end lors des grosses expositions. Mais je n’ai pastellement de cours, donc ça ne devrait pas être trop mal. »

« Vous parlez de vos horaires ? »

Veronika se retourna pour voir que Kaz les regardait du couloir. Charleylaissa immédiatement tomber ses blouses de surprise et le fusilla du regard. «Chambre à coucher. Hors limites sauf si tu es invité. » Elle pencha la tête de côté.« Tu veux que je t’invite à l’intérieur ? »

« Charley, » siffla Veronika. « Oui, on parlait de nos horaires. »

Il tendit les bras. « Ecris-les-moi. Horaire de cours. Horaire de travail.Horaire d’étude. Lieux. Écris-moi tout. »

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« Moi aussi ? Tu vas me suivre partout aussi ? » demanda Charley enfronçant les sourcils. « Vraiment ? Les affaires sont vraiment si violentes ? »

« Je ne vais pas te surveiller, mais puisque c’est ta maison, je dois teprendre en compte. Tu as des clés. Tu connais Veronika. Je dois garder un œil surtoi. »

« Ça me plait, » dit Charley d’une voix enrouée.

Veronika renifla. « A la réflexion, mets la blouse qui montre le plus de peau.Plus vite on te trouve un mec, mieux c’est. » Elle attrapa un bout de papier etnota rapidement toutes les informations. « Voilà le travail et les cours. J’étudieraiprobablement à la bibliothèque après le boulot le mardi et le jeudi. Normalementje serai ici pendant le week-end sauf en cas d’exposition. »

« Ou si elle a un rendez-vous, » ajouta Charley.

Kaz leva brusquement la tête. « Rendez-vous ? Tu sors avec quelqu’un ? »

« Bien sûr que non, je ne fréquente personne, » lâcha Veronika. « Je n’aiencore rencontré personne. »

« Mais ce sera bientôt le cas, » pressa Charley. « Une belle fille comme ça ?Elle ne va pas rester célibataire longtemps. »

« Charley ! » siffla Veronika. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?

« Quoi ? Je n’ai pas tort. Nos vies sociales doivent être tenues en compte.Veronika, c’est une nouvelle vie qui commence pour toi. De nouvelles personnes.Une nouvelle indépendance. Tu vas certainement rencontrer de nouveaux mecs. »

Kaz se raidit. « Chaque chose en son temps. »

« Un temps qui viendra très bientôt, » répliqua Charley avec un sourireespiègle.

« Ok, ça suffit, » dit Veronika en se forçant à rire. « Oui. On discutera denotre vie sociale au fur et à mesure. Il y a autre chose que tu dois savoir pour lemoment, Kaz ? »

Il la regardait d’un ait étrange, et elle déglutit. Pendant un instant, elle sesentit comme une adolescente, comme dans le passé. Comme celle qui dévisageaitKaz de la même manière.

Enfin, pas exactement de la même manière. Elle avait l’habitude de ledévisager avec la tête remplie des rêves et désirs d’une fille qui regardait uneétoile. Il la regardait avec un air de désir intense.

Et en un claquement de doigts, il sortit de sa rêverie. Il cligna des yeux, etson regard rêveur s’effaça. « Tes horaires, Charley. Donne-moi tes horaires. Et j’aiune voiture. Donc c’est moi qui conduit. Pas de bus. Compris ? Et pas d’aventuresnon prévues hors du campus. Et Charley, puisque je ne peux pas te surveiller

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24h/24, tu me feras un rapport tous les jours. Toute personne que tu trouvesétrange ou qui s’intéresse à toi. D’accord ? »

« C’est vraiment ridicule, tu sais ? Ils pensent vraiment que tu vas leurdonner tous les secrets du métier, ou quoi ? » demanda Charley.

« Charley, » répliqua Kaz sur un ton d’avertissement.

« D’accord, ok. Pour l’amour de Dieu. Je vis ici, et j’obéis aux ordres d’unétranger, » grommela-t-elle. « Super sexy, mais très irritant. »

Veronika leva les yeux au ciel et dépassa Kaz. « C’est absurde. C’est commesi je n’étais jamais partie. »

Après être entrée dans sa chambre, elle claqua la porte, s’y adossa etinspira profondément. C’était une réaction infantile, mais Kaz faisait toujoursressortir ses mauvais côtés.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Princesse ? On dirait que quelqu’un t’a volé tonponey favori, » la taquinait-il.

« Va-t’en, Kaz, » dit-elle en reniflant.

Il s’assit sur les marches à côté d’elle et la prit dans ses bras. « Dis-moi,Veronika. Dis-moi ce qui ne va pas. »

Elle tourna brusquement la tête et le regarda. Il ne l’appelait jamaisVeronika. Il l’appelait toujours Princesse. Mais à dix-sept ans, elle n’était plus unepetite fille. Peut-être qu’il le remarquait enfin. Se redressant un peu, elle carra lesépaules et essuya ses larmes. « J’ai posé ma candidature pour l’université, et ilm’a hurlé dessus. »

« Tu essaies de me quitter, Veronika ? » murmura-t-il.

Lui ? Elle ne voulait jamais le quitter. « Je veux juste être normale. Me fairedes amis. »

Il recula. « Des amis ? Ah. Des filles à l’université. »

Des filles ? Il lui parlait d’autres filles ? Elle le gifla en plein visage ets’enfuit en courant.

Mais elle n’avait plus dix-sept ans. Et elle ne voulait jamais plus se sentircomme ça à cause de Kaz.

***

Kaz écouta attentivement les bruits de leurs pas à l’étage. Satisfait queCharley et Veronika étaient toutes deux dans leur chambre, il se faufila dans lejardin et sortit son téléphone. Son boulot était plus difficile avec la distance, maispas impossible. Dmitri lui avait déjà rapporté qu’il s’était fait une place dans lamaison, mais qu’il était loin d’être un ami de confiance. Pour ça, Kaz aurait besoin

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de quelqu’un qui était déjà à l’intérieur. Et ça voulait dire trouver quelqu’un quiserait prêt à trahir Fedor.

Ce ne serait pas facile. En fait, les deux derniers hommes qui avaient tentéde trahir Fedor n’étaient plus de ce monde. Kaz ne connaissait personne qui seporterait volontaire pour reprendre le flambeau. Donc s’il ne trouvait pasquelqu’un qui était prêt à trahir Fedor, il devrait tirer quelques ficelles. Et il neferait pas que risquer sa vie, mais aussi celles de tous ceux qui l’aideraientinvolontairement.

Mais il voulait en finir. Il ne voyait pas d’autre option. Inspirant à fond, ilpianota le numéro.

« Kazimir, mon vieil ami. Comment va ma Veronika ? » demanda Fedor. Savoix était remplie d’amour, et Kaz fit la grimace. Veronika se trouverait égalementen danger s’il n’était pas prudent. Mais il savait très bien que Fedor avaitl’intention de lui céder ses affaires un jour. Pour autant qu’il en sache, elle étaitaussi pourrie que lui.

« Têtue, » grogna Kaz. « Elle ne suit pas mes conseils, mais elle n’en est pasnon plus à me dénoncer aux flics. »

« Voilà bien ma fille. Elle a la tête bien vissée sur les épaules, mais son goûtde l’indépendance pourrait l’égarer. Fais le nécessaire pour sa sécurité. »

« Bien sûr. » Kaz inspira profondément. « Mais je m’inquiète de votresécurité pendant mon absence. »

« Je suis un vieil homme, Kazimir. Veronika doit être ta seule priorité, »déclara Fedor à voix basse. Kaz se demanda s’il détectait une trace de tristessedans sa voix.

« Je peux faire les deux en même temps, » dit Kaz avec ironie. « Donnez-moiles noms des nouveaux membres de votre garde rapprochée pour que je puisseles surveiller aussi. Pendant que votre fille est en cours et qu’elle étudie, j’auraibesoin de m’occuper. »

« Toujours ce besoin de garder le contrôle, » ricana Fedor. « D’accord. Je vaisdemander à mes hommes de te contacter. » Il fit une pause au téléphone. « Kaz ? »

« Oui, monsieur ? »

« Dis-moi. Veronika s’est-elle fait des amis ? Une meilleure amie ? Un petit-ami, peut-être ? Elle parle si peu de sa vie privée lorsqu’on en discute. Jecommence à me demander si elle ne se transforme pas en étrangère juste sousmon nez. »

Kaz eut mal au cœur. Malgré tout ce qu’il avait fait, Fedor était un peucomme un père pour lui. Entendre son chagrin attristait Kaz. Il était presquesurpris de toujours éprouver ce genre de sentiments pour un homme qui avait

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assassiné son meilleur ami.

« Elle est nouvelle ici. Sa colocataire est le seul contact personnel qu’elle ait.Pour autant que j’en sache, elle ne parle à personne lors de ses cours. Et il nesemble pas y avoir d’homme dans sa vie. » Cette dernière phrase lui plut plus qu’ilne veuille bien l’admettre.

Ses longues jambes. Il tuerait avant de les voir entourer un autre.

Surpris à cette pensée, il secoua la tête pour se concentrer. Veronika n’étaitrien de plus qu’un boulot. Il n’avait pas à s’impliquer dans sa vie. Il raccrocha letéléphone et s’affala sur les marches. Comment sa vie en était-elle arrivée là ?

Fedor dominait Kazimir, le regard furieux. « Pavel est mort. »

Le cœur de Kaz lui tomba dans l’estomac, et ses mains tremblèrent. « Mort ?Comment ? »

Son patron le regarda avec intensité, et pendant un instant, Kaz fut surpris.Pavel était le fils de Fedor. Son seul fils. Son aîné. Il était la fierté et la joie deFedor, mais il y avait plus de rage et de colère sur son visage que de chagrin. Ques’était-il passé ?

« Un accident de voiture, » dit Fedor d’une voix monotone. « Il est mort dansun accident de voiture. »

Un accident de voiture ? Kaz analysa entre les lignes. Un simple accident nerendrait pas Fedor aussi furieux. « Délibéré ? » demanda-t-il à voix basse. Siquelqu’un avait manqué à son devoir de protection de Pavel, il le paierait de savie.

Fedor le regarda avec attention, puis se redressa subitement. Ses yeuxs’adoucirent, et les larmes coulèrent lentement de ses yeux. Soudain, il n’étaitplus empli de colère et de rage. Il était un homme brisé qui avait perdu son fils. «Non, » murmura Fedor. « Pas délibéré. Tout cet argent que j’ai dépensé pour laprotection de mes proches, et ça n’a pas suffi. »

« Monsieur, » commença Kaz, mais ses propres mains tremblaient. Pavel nefaisait pas seulement partie de la famille de Fedor. Il avait été son ami. Sonmeilleur ami. Et maintenant il était mort. Son monde entier s’assombrissait.

Mais quelque chose n’allait pas. Quelque chose sur lequel il n’arrivait pas àmettre le doigt. Quelque chose qu’il avait peur de s’avouer à lui-même.

« La terre à Kazimir. »

Kaz se releva immédiatement et dégaina son arme. Charley écarquilla lesyeux, et elle leva rapidement les mains. « Wow. Doucement, cowboy. »

Rengainant son arme, il lui lança un regard noir. « Qu’est-ce que tu veux ? »

Elle renifla et descendit les marches. « Tu es très facile à surprendre. Tu es

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sûr d’être la personne adéquate pour protéger Veronika ? Ou c’est plutôt unepunition ? »

« On dirait que c’est le cas, » dit-il sous sa barbe. « Ça n’a pas d’importance.Qu’est-ce que tu veux ? »

Elle leva les yeux au ciel. « Je voulais juste te faire savoir que j’ai descourses de dernière minute à faire. Je devrais être de retour dans environ une-demie heure. »

« D’accord. Envoie-moi un message à chaque endroit quand tu arrives etquand tu repars. »

Elle leva les yeux en le dépassant. Après quelques pas, elle s’arrêta et seretourna. « C’est quoi l’histoire, entre Veronika et toi ? »

« Il n’y a pas d’histoire. C’est un boulot. Mon boulot. »

« Bien sûr. Mais vous semblez vous connaître depuis un bout de temps, »laissa entendre Charley.

Conscient que la femme ne le laisserait pas tranquille sans avoir reçu deréponse, Kaz secoua la tête. « Je travaille pour son père depuis des années. J’airencontré Veronika quand elle était adolescente. Seize ou dix-sept ans. Alors oui,ça fait un bail qu’on se connaît. »

Charley fit la grimace. « Elle ne semble pas t’aimer beaucoup. »

Kaz se contenta de sourire. « Je pensais que tu avais quelques courses àfaire ? »

« OK. Ignore le sujet. Vous semblez avoir ça en commun. Je découvrirai lavérité avant que vous ne mettiez le feu à ma maison avec toute cette tension, »déclara Charley avec désinvolture avant de se retourner et de se précipiter verssa voiture.

Kaz grogna. Veronika à elle seule était déjà pénible, mais cette autre femmen’allait certainement pas lui rendre la vie facile.

En se retournant, il vit Veronika le regarder par la fenêtre. En grondant, ilsurgit dans la maison. Ça allait être une année d’enfer. Une année sans vieprivée.

Elle le regarda, les larmes aux yeux. « Pavel est mort, Kaz. »

Chaque fois qu’elle s’approchait, il la repoussait. Chaque fois. Mais il nepouvait pas s’y résoudre ce soir. Il n’y parvenait pas. Elle avait perdu son frère.Son père agissait comme quelqu’un de froid et de distant. Il savait à quel pointelle se sentait seule. Il ressentait la même chose.

Et pour la première fois depuis toutes les années qu’il la connaissait, ilcéda à ses désirs et la prit dans ses bras. Son parfum était sucré. Enivrant.

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Normalement, le parfum ne faisait que le taquiner, mais aujourd’hui, ill’enveloppait. Peu importe à quel point il essayait, il ne pouvait la laisser aller. Latenir dans ses bras était tout ce qu’il s’était toujours imaginé, et plus.

Lorsqu’elle s’éloigna enfin pour le regarder, il perdit tout contrôle. Sepenchant en avant, il la goûta enfin.

***

Les deux premières semaines de cours étaient enfin terminées. Alors queVeronika se traînait par la porte, elle pensa qu’elle allait tomber par terre.Comme d’habitude, Kaz examina la maison avant de la laisser passer.

« Dure journée ? » commenta-t-il d’un ton léger.

« La ferme, » dit-elle, mais ses mots avaient perdu leur mordant. Il ne luirestait rien. Alors que les deux premières semaines de ses années de premiercycle avaient habituellement été légères et décontractées, son master plongeaitdirectement dans les choses sérieuses. Elle lisait des centaines de pages la nuit,et elle devait rédiger un article pour le lundi suivant. En plus de son job, elle étaitcrevée. Et elle n’avait aucune force pour se battre avec Kaz.

Il s’était contenté de la suivre dans l’ombre, et jusqu’à présent, personnen’avait remis en question l’homme étrange qui rôdait autour d’elle. Mais ellecommençait à se faire des amis, et elle savait qu’il deviendrait bientôt difficile decacher Kaz. Il était plus doué que tous ses gardes précédents, mais quelqu’unallait bien finir par le remarquer.

Elle glissa son sac sur le sol et se pencha contre le mur. Son corps étaitfatigué. Son esprit était fatigué. Ne souhaitant rien de plus que de se traîner enhaut pour s’affaler dans son lit, elle se contenta d’inspirer à fond. Tout ce dont elleavait besoin, c’était une tasse de café, puis elle se sentirait mieux.

« Hé. » Ses yeux s’ouvrirent alors que Kazimir refermait doucement sesmains autour de ses bras. « Tu as besoin de faire une pause, » dit-il d’un ton doux.

« Je vais bien. Je dois juste me réhabituer au rythme. Une fois que j’auraipeaufiné mon calendrier, je tiendrai un peu mieux. Pour l’instant, j’ai juste besoind’une douche et d’une tasse de café. »

« Et de nourriture, » dit-il, fronçant les sourcils. « Tu as mangé une bananeau petit-déjeuner, et tu as sauté le déjeuner. »

« Tu me suis ? » dit-elle en blaguant tout en haussant les sourcils.

« C’est mon boulot. Va prendre ta douche. Je vais te préparer à dîner etfaire couler le café. »

Elle entendit l’inquiétude dans sa voix. « Je dois vraiment pas avoir l’air enforme si tu es prêt à t’occuper de moi, » murmura-t-elle en s’éloignant.

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Il ne répondit pas.

Ses pieds lui faisaient mal. Veronika pensait que son job serait plus facile.S’occuper de la caisse, étudier quand elle avait le temps, et attirer les quelquesclients qui passaient par là. Ce à quoi elle ne s’était pas attendu, c’était que laboutique de souvenirs était pleine. Il n’y avait pas de temps mort. Et quand ellen’encaissait pas les achats des clients, elle courait partout dans la boutique pourrestocker et réarranger les marchandises.

Mais elle devait penser au long-terme. Si elle jouait bien ses cartes, ellepourrait poser quelques questions au conservateur. Peut-être même l’assisterpendant un temps. Gagner de l’expérience.

L’eau chaude ruissela le long de son corps lorsqu’elle entra sous la douche.Elle aurait dû réfléchir à son article, mais tout en passant ses mains sur soncorps, elle ne put s’empêcher de penser à Kazimir. La vérité, c’est que même s’ilsavaient une histoire, elle en savait très peu sur son compte. Avait-il une famille ?Des amis ?

Une petite-amie ?

Se châtiant, elle tenta de mettre un frein à son imagination. Kaz n’étaitqu’un employé de son père. Elle n’avait jamais épargné une pensée pour sesautres gardes, et elle devrait s’abstenir de penser à celui-ci.

Mais elle ne put s’en empêcher. Plus elle tentait de ne pas penser à Kaz,plus elle pensait à lui. Alors qu’elle fermait les yeux, elle se l’imagina deboutderrière elle sous la douche. La chaleur de son corps proche du sien. Son soufflechaud alors qu’il laissait planer ses lèvres juste au-dessus du creux de sa gorge.Même s’il n’était pas là, même s’il ne serait jamais là, son cœur commença às’emballer et ses mains se mirent à trembler. Elle désirait son toucher. Juste pourun soir.

Mais au fond d’elle, elle savait que ce ne serait jamais assez. Qu’est-ce quiétait pire ? Désirer un homme qui ne voudrait jamais d’elle ? Ou avoir un hommequi ne serait jamais sien ?

« Ressaisis-toi, » murmura-t-elle sévèrement. Pressant plus de savon surl’éponge, elle se frotta la peau jusqu’à ce qu’elle soit rouge. L’eau devint froide, lafaisant revenir brusquement à la réalité.

Elle avait déjà trop de pain sur la planche. Ça ne servait à rien de secompliquer la vie encore plus avec des sentiments et des désirs qu’elle pouvait àpeine comprendre.

Quand Veronika était plus jeune, juste adolescente, il la regardait parfoisavec une telle intensité que son corps entier brûlait pour lui. Il avait la petitevingtaine, et elle le désirait comme aucun autre. Mais après cette nuit-là, toutavait changé. Ses sentiments avaient changé. Alors qu’elle se retrouvait aux

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prises avec quelque chose qui dépassait le simple désir, il l’avait rejetée.

Et lorsqu’il l’avait regardée à ce moment-là, il avait simplement regardé autravers d’elle.

Tout ce qu’il avait fallu, c’était un baiser. Un seul baiser pour qu’elle tombeamoureuse. Et un seul baiser pour qu’il l’oublie.

« A table ! »

Son beuglement la fit revenir au présent, et elle soupira profondément. Ellen’était plus une enfant. Elle pouvait contrôler ses émotions, et elle ne laisseraitpas Kazimir la blesser.

Encore une fois.

« J’arrive toute de suite, » répliqua-t-elle en criant. Se regardant dans lemiroir, elle eut un regard critique. Son père était tombé amoureux d’une beauté,et en voyant les photos, Veronika savait qu’elle était le portrait craché de samère. Longs cheveux blonds, grands yeux bruns, peau claire et toutes les bonnescourbes aux bons endroits. Elle faisait tourner les têtes partout où elle allait oupresque, mais avant l’université, personne n’avait osé invité Veronika Saiko àsortir. Tout le monde était bien trop terrifié par son père.

Mais c’était différent à la fac. Elle était sortie avec des garçons. Elle avaitperdu sa virginité. Mais elle n’avait jamais vraiment senti de lien. Elle n’étaitjamais tombée amoureuse. Cette année, les choses seraient différentes. Ellen’aurait pas de temps pour les hommes, de toute manière, donc c’était unsoulagement.

Haussant les épaules en voyant sa réflexion, elle passa la brosse dans sescheveux et enfila son pyjama. Flanelle. Large. Couvrant. Elle se dit que c’étaitpour être plus à l’aise, mais elle savait qu’elle voulait simplement se cacher deKaz. Elle ne pensait pas pouvoir supporter de se faire toute belle pour lui pourqu’il la traverse du regard comme si elle était invisible.

Saisissant son agenda, elle descendit les escaliers. Kaz était debout devantl’évier et avait entamé son bol de soupe. Elle lui lança un petit sourire. « Merci. Jecrêve de faim. Et ça sent super bon. »

Il ignora son commentaire. « Tu t’es bien comportée cette semaine. Pas dedéviation de ton horaire. C’est bien. »

« Est-ce qu’on peut parler d’autre chose que ton boulot ? » marmonna-t-elle.« On dirait un disque rayé. C’est le même refrain tous les matins. Ne dévie pas deton horaire. Et la même rengaine tous les soirs. C’est bien. Ça devient ennuyeux,et ça ne fait même pas un mois. »

Il laissa tomber son bol dans l’évier et croisa les bras. « Je ne suis pas làpour te divertir ou socialiser avec toi »

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« Mais non. Bien sûr que non. Tu es comme un putain de robot. » Engrognant, elle attrapa son bol et son agenda. « Merci pour le dîner. »

Elle tenta de se lever, mais il se déplaça si rapidement qu’elle poussa un crilorsque son poing se referma sur son poignet. « Qu’est-ce que tu fais ? » lâcha-t-elle.

Surpris, il la laissa aller et recula d’un pas. Pendant un instant, il secontenta de la dévisager. « Je ne veux pas devenir un fardeau, » finit-il par dire.

« Tu n’es pas un fardeau. Tu es juste un désagrément. »

« J’ai essayé que ton père choisisse quelqu’un d’autre. Je lui ai presquedit… » Il la regarda avant de secouer la tête.

« Dit quoi ? Que tu avais embrassé sa fille adolescente quelques jours aprèsqu’elle ait perdu son frère ? » railla-t-elle. « Tu aurais sans doute dû. Il ne t’auraitcertainement pas permis de m’approcher à moins de 100 mètres. »

« C’est ça qui s’est passé, d’après toi ? » lâcha-t-il. « Tu penses que j’aiprofité de toi ? » Se penchant en avant jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’à quelquescentimètres d’elle, il leva son menton avec un doigt et lui lança un regard glacé. «J’aurais pu profiter de toi toute la nuit si j’avais voulu. Tu m’aurais laissé faire.Tu m’as presque supplié. »

« Comment oses-tu ? » dit-elle furieusement avant de s’éloigner. « J’étaisune gamine. »

« Oui. Tu l’étais. Dix-sept ans. Tu n’avais aucune idée de ce que tu medemandais, et c’est pour ça que j’ai arrêté. Je n’aurais jamais dû t’embrasser, etj’y repense à chaque fois que je te regarde. Et c’est pour ça que je suis parti cettenuit-là, » dit-il d’un ton raide.

Il n’avait pas tort. Elle l’avait supplié de rester, et il l’avait abandonnée. « Etje repense à ce moment à chaque fois que je te regarde, » dit-elle froidement en lerepoussant.

« Qu’est-ce que tu veux ? » demanda-t-il en glissant ses mains dans sescheveux. « Tu m’en veux de t’avoir embrassé ? Tu m’en veux de ne pas avoir faitplus ? »

« Je t’en veux d’être ici, » siffla-t-elle. « Mon père te considère comme unmembre de la famille. Si tu ne voulais vraiment pas de ce poste, tu aurais pu lerefuser. Tu aurais pu faire quelque chose. Mais tu n’as rien fait, et on doit tousles deux en souffrir ensemble. »

Au bord des larmes, elle attrapa son bol et ses affaires et sortitsilencieusement de la cuisine. Une partie d’elle savait que c’était infantile. Il avaitfait quelque chose de gentil pour elle, mais au lieu d’agir comme une adulte, ellel’avait rabroué. Ils ne pouvaient même pas discuter sans se disputer.

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Même si elle voulait claquer la porte, elle se retint. Elle se contenta de lafermer silencieusement et d’inspirer plusieurs fois à fond. Demain matin, elles’excuserait. Et ils essaieraient à nouveau. Parce qu’elle savait que Kazn’abandonnerait jamais son poste. Et qu’aucun des deux ne raconterait la vérité àson père.

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Chapitre QuatreLes jours défilèrent. Ce soir là, Veronika ne lui dit même pas bonsoir.

Normalement, elle lui parlait d’une voix douce écœurante, mais il vit l’épuisementdans ses yeux. Elle s’était traînée à l’étage sans un mot, et il n’entendit riend’autre après ça. Pas de douche. Pas de dîner. Il commençait vraiment às’inquiéter ; à ce rythme là, elle se tuerait.

Charley arriva quelques minutes plus tard. Il jeta un coup d’œil à l’horlogeet fronça les sourcils. « Cinq minutes de retard, » marmonna-t-il.

Elle leva les yeux au ciel. « Désolé, papa. J’aurais dû appeler. Enfin, pas letemps de parler. J’ai un rancard. »

« Un rancard ? » Mais elle sautillait déjà dans les escaliers. En soupirant, illa suivit.

La lampe était allumée dans la chambre de Veronika. Il s’interrompit uninstant devant sa porte et la regarda. Des livres étaient éparpillés tout autourd’elle, et elle était étalée sur le lit, endormie au-dessus d’eux. Il vit ses paupièrespapillonner. Elle rêvait. Adolescente, elle avait pris l’habitude de lui parler de sesrêves. Ses rêves de quitter la Russie pour ne jamais revenir.

Peut-être que c’était son plan.

« Si tu restes encore là longtemps, tu vas finir par me ficher la frousse. »

Kaz se retourna et la dévisagea. En l’espace de quelques minutes, Charleys’était transformée d’étudiante épuisée en canon vêtu d’un débardeur noir àpaillettes et d’un jeans moulant. Kaz se retint de la siffler. « Ton rancard est unhomme chanceux. »

Charley fronça le nez. « C’est pas un mec pour toujours. J’ai juste besoin derelâcher la pression. Tu devrais la convaincre de faire pareil. »

« Sortir ? Non, » répondit immédiatement Kaz.

Charley gloussa. « Parce que ce n’est pas sûr, ou parce que tu ne veux pasla voir dans les bras d’un autre ? »

Les deux. Les mots s’étaient presque échappés de sa bouche avant qu’ilpuisse les ravaler. « Ce n’est pas sûr. Et elle doit se concentrer. Si elle veut unjour échapper à son père, c’est comme ça qu’elle pourra le faire. »

« Est-ce qu’elle doit vraiment échapper à son père ? » Charley devintsérieuse, et son ton de voix s’adoucit. Kaz hésita à lui répondre, et Charleyl’encouragea. « Je ne suis pas idiote. Elle ne parle pas de lui. Tu ne parles pas delui. Il est bien plus qu’un homme d’affaire, et tu fais plus que la protéger contrede l’espionnage industriel. Qu’est-ce qui se passe vraiment ? »

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« Le moins tu en sais, le mieux. »

« C’est ma maison. J’ai invité une inconnue à venir vivre ici parce quej’avais besoin du fric, et elle semble tirer pas mal de bagages derrière elle. Tu laprotège, mais je dois me protéger moi-même. Et je n’y parviendrai pas si je ne saispas ce qui peut m’arriver. »

Kaz sourit. « Tu es une bonne amie pour elle. Elle t’apprécie vraiment. Etespérons, Charley, que rien ne va arriver. Son père est plus qu’un hommed’affaire. Mais même les plus vicieux y penseront à deux fois avant de tenter del’atteindre via sa fille. Va à ton rendez-vous. Profite de ta nuit. Garde l’oeil ouverts’il y a quelque chose d’étrange. Et envoie-moi un message toutes les demi-heures. »

« Toutes les demi-heures ? » regimba-t-elle. « On dirait vraiment mon père. »

« Lieux. Noms. Et si tu vas bien. » Kaz se retint de sourire en la voyant fairela grimace avant d’attraper son sac à main et de descendre les escaliers encourant. Se retournant, il s’approcha doucement de Veronika pour éteindre salampe. Elle serait sans doute furieuse le lendemain, mais elle avait besoin dedormir. Lui lançant un dernier regard, il referma la porte et revint à son canapé.

S’écartant d’elle, il la regarda. Il avait emmêlé ses cheveux et étalé sonrouge à lèvre, et ses yeux étaient empreints d’un désir ardent. Il avait envie d’elle,mais il pouvait toujours voir le ruissellement des larmes sur son maquillage.Vulnérable. Elle était tellement vulnérable.

« Reste avec moi, » murmura-t-elle. « S’il te plaît. »

Elle le suppliait de rester. Elle était suffisamment âgée pour savoir cequ’elle lui demandait, et il la désirait comme il n’avait jamais désiré une autrefemme. Elle avait l’âge. C’était comme s’il avait attendu des siècles pour cemoment.

Mais la douleur dans ses yeux n’avait rien à voir avec lui. Doucement, ilbaissa la tête et pressa à nouveau ses lèvres contre les siennes. Un dernierbaiser. Doux. Sucré. Sienne. Sienne pour toujours.

« Désolé, chérie. Tu n’es vraiment pas mon genre, » dit-il avec un sourire encoin en s’éloignant. « Je les préfère un peu plus expérimentées. »

Et juste comme ça, il lui avait brisé le cœur. Ça ne pourrait jamais être. Etmaintenant, elle n’essaierait plus jamais.

Il avait pris un risque. Elle aurait pu se jeter dans les bras de son père etlui raconter où il avait mis ses mains. Où il avait mis sa bouche. Mais elle nel’avait pas fait. Elle avait plutôt choisi de le détester, et c’était exactement ce qu’ilavait prévu.

Mais il ne s’était pas attendu à ce qu’elle le déteste toujours après toutes

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ces années. Il ne s’était même pas attendu à la voir après toutes ces années.

Alors qu’il s’étendait sur le canapé, son téléphone vibra dans sa poche.

« Dmitri, » murmura-t-il à voix basse.

« Comment ça se passe, le babysitting ? » demanda Dmitri sur le ton de laconversation. Il était à l’évidence seul. Il n’aurait pas osé parler comme ça enprésence de Fedor ou des membres de sa garde rapprochée.

« Va te faire foutre. Qu’est-ce que tu as pour moi ? »

« Les affaires avant tout. Dis-moi, Kaz, tu t’amuses, parfois ? » marmonnaDmitri.

Kaz ne répondit pas. Il pouvait entendre le bruissement du papier enarrière fond. « Où es-tu ? »

« Chez moi. Ton plan a peut-être fonctionné mieux que tu ne le pensais. Lepatron ne me fait pas encore confiance, donc il me donne des tâches ingrates. Cequi veut dire que je vais et je viens comme je veux puisque je n’ai pas accès à desinformations confidentielles. »

« Et ça m’aide comment, exactement ? » grommela Kaz.

« Parce que j’ai volé ces informations confidentielles. Juste sous son nez.Sérieux, comment est-ce qu’ils protègent ce mec ? Ils ne sont pas si futés. »

Kaz leva les yeux au ciel. « Ils sont très futés. Tu es juste un bâtardsournois. Et tu as trouvé ma preuve ? »

« Cette preuve commence à m’ennuyer. Tu ne doutes pas de ce qu’il a fait,mais tu veux quand même une preuve. Tu sais, ce serait bien plus facile si tu melaissais le descendre maintenant. »

Hors de question. Il ne ferait pas assassiner le père de Veronika de sang-froid sans preuve absolue. Il ne pouvait pas lui faire ça, peu importe ce que sonpère avait fait. « Que disent ces documents ? »

« Un tas de merde financière. Ça va me prendre du temps de tout passer aucrible. »

« Ne recherche pas seulement la mort la plus récente. J’en ai une autre àenquêter aussi. Et j’ai besoin de preuves pour les deux, Dmitri. »

Le bruissement du papier cessa. « Et de quelle autre mort s’agit-il ? »

Kaz fit une pause. Il connaissait à peine Dmitri. En lui disant la vérité, ilétait possible qu’il mette sa vie entre les mains d’un des hommes les plusdangereux de Russie. L’autre homme le plus dangereux de Russie.

« Pavel Saiko. »

Pendant un instant, il n’entendit même plus le souffle de Dmitri. « Toujours

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là ? » demanda-t-il d’un ton décontracté.

« Je ne suis pas sûr que ma vie vaille ça, Kazimir, » répondit enfin Dmitri. «Tu as intérêt à avoir raison. »

Kaz raccrocha et enfouit sa tête dans le coussin. Il ne voulait qu’une chose,c’était dormir, mais il devrait rester éveillé jusqu’au retour de Charley. Secouantla tête pour se débarrasser de l’épuisement, il ouvrit son ordinateur portable etscanna les documents envoyés par Dmitri quelques jours plus tôt. C’était desdossiers financiers. Mais Dmitri lui avait dit qu’il venait juste de voler de lapaperasserie financière.

Qu’est-ce qui était si différent dans les dossiers auxquels il avait l’accès etceux qu’il avait eu à voler ?

***

Veronika était assise dans la cour intérieure, profitant du soleil en tentantde se concentrer sur les mots écrits sur la page. De l’art du quinzième siècle. Elleétait censée se concentrer sur de l’art du quinzième siècle, mais son esprit n’yétait pas du tout.

« Sérieusement, les gens vont commencer à parler. » Veronika leva les yeuxquand Charley s’assit à côté d’elle. Elle regardait dans la direction de Kaz, quiétait appuyé contre un arbre proche. Il se cachait derrière des lunettes de soleil,mais elle savait que ses yeux la suivaient partout.

« En fait, il s’en sort pas trop mal. Pendant mon bac, mes camarades declasses et des inconnus voulaient appeler les flics parce qu’ils pensaient quej’étais suivie. Kaz s’en sort bien. Il a toujours été bon, » marmonna-t-elle. «Comment s’est passé ton rancard hier soir ? »

Charley sourit. « Délicieux. Je voulais le ramener, mais j’ai pensé que lebeau gosse sur le canapé allait ruiner l’ambiance. Mais le club était fantastique.J’y retourne ce soir. Viens avec moi. Tu as besoin d’une soirée de congé. »

Veronika grogna. « Si je prends une soirée de congé, ce sera pour allerdormir. Pas pour aller me frotter contre une masse d’inconnus en sueur. Et puisKaz ne me laissera jamais y aller. »

Charley lui lança un coup de coude. « J’ai parlé à Kaz hier soir. Il m’a ditque la menace contre toi était minimale. Il a dit que même les ennemis de tonpère y repenseraient à deux fois avant de t’attaquer. Tu devrais sortir t’amuser. »

« Même s’il a dit ça, il ne me laissera jamais y aller. »

« Tu sais, » sourit Charley. « Il n’a pas besoin de le savoir. On se faufilerasimplement dehors. Deux heures. Donne-moi deux heures, et je promets que tute sentiras beaucoup mieux. Et si tu veux savoir, il y avait plein de mecs délicieuxhier soir. Et plus d’un m’a promis d’être là ce soir. »

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« Tu es tellement perfide. » Veronika jeta rapidement un œil à Kaz. Ce seraitsympa de sortir pendant un soir. Et avant tout, ce serait sympa de prouver à Kazqu’elle était capable de faire sa vie toute seule. « D’accord. Deux heures. Je quittele boulot à vingt heures. »

« Excellent. Tout le temps qu’il faut pour prendre une douche, manger etfaire semblant d’aller dormer tôt. » Charley lança un clin d’œil à Veronika avantde quitter le banc et de s’en aller en sautillant.

Veronika éclata de rire et secoua la tête. Elle connaissait à peine Charley,mais cette jeune femme lui mettait du baume au cœur comme aucune autre. Lapensée d’une soirée à boire et à rire suffit à lui donner un regain d’énergie. Ellejeta un dernier coup d’œil à Kaz avant de se concentrer à nouveau sur sonmanuel.

Au moins, échapper à sa surveillance lui ferait du bien.

Elle ne put se détacher de cette pensée, et elle patienta tandis que lajournée avançait au rythme d’un escargot. Enfin, elle rentra chez elle, prit unedouche et enfila son pyjama. Inspirant profondément, elle ferma les yeux. « Bonnenuit, Kaz, » railla-t-elle. C’était dans sa tête, ou sa voix était-elle plus aigüe qued’habitude ?

« Vingt-deux heures ? Tu n’étudies pas ce soir ? » demanda-t-il du bas desescaliers.

Merde. Il savait. Non, il ne savait pas. « Ce ne sont pas tes affaires, mais jene me sens pas en forme. Et je ne peux pas tomber malade. Donc je vais mecoucher tôt. Prends une soirée de congé, Kaz. Va prendre un verre. Détends-toiun peu, » marmonna-t-elle.

Il retourna vers le canapé, et elle ferma la porte et éteignit la lampe.Charley déboula en bas pour lui dire au-revoir. Pendant qu’elle le distrayait,Veronika se débarrassa de son pyjama pour révéler sa tenue cachée. Jupe noire.Top rouge à bretelles. Quelque chose qu’elle ne portait pas habituellement. Sonvisage était maquillé, ses cheveux coiffés, et son cœur battait à tout rompre.

Elle ressentit plus d’énergie que lors des dernières semaines. En écoutantKaz et Charley parler, elle ouvrit la fenêtre, ferma les yeux et sauta.

Comme prévu, elle heurta le sol silencieusement et roula sur elle-même. Selissant les vêtements, elle leva les yeux vers le bâtiment pour voir s’il y avait dumouvement. Kaz ne sonna pas l’alarme. Se rabaissant, elle se faufila vers lavoiture et attendit.

Charley sortit en arborant un sourire espiègle et lui fit un clin d’œil. Et enun rien de temps, elles étaient parties. Au bas de la rue, Veronika laissa échapperun énorme cri et éclata de rire. « Mon Dieu. J’y suis arrivée. J’ai échappé àKazimir. Tu sais, je ne pense pas que qui que ce soit y soit jamais arrivé. Je vais

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pouvoir le regarder de haut jusqu’à la fin des temps. »

« Calme-toi. » Charley sourit. « L’idée, c’est qu’il ne le découvre jamais.Laisse ton égo de côté et mets ton côté sauvage en avant. Ce soir, on va allers’amuser ! »

Le club était plein à craquer quand elles arrivèrent. Vingt-deux heures unvendredi soir, et la file faisait le tour du bâtiment. Mais Charley souffla un baiserau sorteur, et il les laissa entrer en souriant. « Allez, comment fais-tu pour lesenrouler comme ça autour de ton petit doigt ? »

« Oh, c’est facile. Les mecs ici, les mecs comme ça, ils cherchent des femmescomme moi. Quelqu’un qui ne veut pas d’attache. Mais trouver un mec qui veutdes attaches ? Je n’ai pas encore trouvé comment, » dit Charley en soupirant.

« Tu veux des attaches ? »

« Je veux un mec qui me regarde comme Kaz te regarde. Un verre ? »

Veronika renifla. « Oui. Et n’utilise pas cet exemple. Kaz ne me voit mêmepas. Comme si j’étais invisible. »

« Si intelligente, mais pourtant si stupide. Je vais nous chercher un verre.Et n’aie pas l’air si triste. Ce soir, tous les mecs vont te regarder comme tuaimerais que Kaz te regarde. » Elle se déplaça dans la foule en secouant la tête.

Veronika soupira et attendit. Elle se sentit un peu tendue en regardantautour d’elle. Tendue et exposée.

Quand elle était gamine, il y avait eu un incident. Elle était dans un parcavec son chien, jouant et riant. Elle avait une nounou, et son frère était tout près,mais son père était absent, en voyage d’affaires. Il y avait cinq hommes qui lessurveillaient. Cinq. Et quelqu’un était quand même parvenu à lui saisir le poignetpour tenter de l’éloigner. Il avait presque réussi.

Et elle était ici, exposée. Aucun garde autour d’elle.

Alors qu’elle se remémorait ce souvenir, elle se demanda brièvement ce quiétait arrivé à ces hommes. Elle doutait qu’ils soient toujours en vie. Elle se sentitnauséuse en y pensant.

« Cosmo ! »

Veronika sursauta en entendant la voix de Charley et se retourna. Charleylui lança un regard perplexe. « Quoi ? Les russes adorent la vodka, non ? »

« Un cosmo, c’est parfait. Tu m’as juste fait peur, c’est tout. »

« Peur ? » Charley déposa les verres sur la table et se mordit la lèvre. «Veronika, je ne sais pas vraiment ce qui se passe dans ta vie. Si tu penses quec’est une mauvaise idée, on peut rentrer. Je ne veux pas mettre ta vie en dangerparce que je veux que tu te défoules. »

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« Tout va bien, » dit Veronika en souriant avant d’avaler son verre. « Je vaisbien. Kaz me le dirait si j’étais vraiment en danger. Allez, haut les cœurs. On estici. Et on va aller danser et s’amuser. » Elle parcourut la foule du regard avant detrouver ce qu’elle cherchait. Grand. Sombre. Sculpté. Yeux bleus perçants.

Pas Kaz, mais assez ressemblant pour remplir un fantasme ou deux. « Et jevais danser avec celui-là. » Elle avala le reste de son verre, carra les épaules enarrière et traversa avec détermination la piste de danse. Sa cible riva ses yeuxaux siens et sourit comme un prédateur en la voyant approcher. Mais ce n’étaitpas lui, le prédateur.

C’était elle.

« On dirait juste mon genre, » murmura-t-elle en s’approchant.

« Et c’est quoi, ton genre ? » demanda-t-il en souriant.

« Sexy. Et hors de portée. » Elle fit courir ses mains le long de son bras et luisourit. « Tu veux danser ? »

« Qui dit que je suis hors de portée ? » demanda-t-il en la laissant le tirervers la piste de danse.

Ça importait peu. Il était hors de portée pour elle. Il n’était pas Kaz. « Toutce que je veux, c’est un soir. » Elle se retourna et lui montra son dos, et il la pritdans ses bras. Alors qu’il l’encerclait, elle laissa la musique l’inspirer. Il se pressacontre elle et se blottit contre son oreille.

Alors que leurs corps bougeaient l’un contre l’autre, elle s’appuya contre luiet sentit la chaleur qui émanait de lui. Et pendant un instant, elle laissa librecours à son imagination. Pendant un instant, elle était en train de danser avecKaz.

« C’est quoi ton nom, beauté ? » murmura-t-il dans son oreille.

Elle ferma les yeux et se retourna pour passer ses bras autour de sanuque. « Danse juste avec moi, » répliqua-t-elle. La musique continua, et sesfantasmes devinrent de plus en plus sauvages. Kaz la pencherait en arrière etpresserait ses lèvres contre les siennes. Il l’emmènerait dans un endroit plusintime, et il poserait ses mains sur elle. Les glisserait vers l’ourlet de sa jupe.Sous sa jupe. Remontant sa jupe. Jusqu’à ce qu’il la fasse fondre.

« Tu t’amuses bien ? »

Son fantasme devenait vraiment réel. Son partenaire de danse avaitpresque la même voix. Exactement la même voix.

« Kaz ! » Ses yeux s’ouvrirent d’un coup, et elle se retourna. Il se tenait aumilieu de la piste de danse, fusillant du regard son partenaire.

« Mienne, » gronda-t-il. Ses yeux étaient emplis de violence et de fureur, et

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Veronika se plaça entre les deux hommes.

« Kaz, arrête. C’est juste une danse. Pas une tentative d’assassinat. Calme-toi. » Elle se retourna pour regarder l’inconnu, mais il avait levé les mains etreculait déjà. « Génial. Regarde. Tu as effrayé mon rancard. »

« Tu avais un rancard ? » demanda Kaz en croisant les bras. « Il s’appellecomment ? »

« Ok, ce n’était pas vraiment un rancard. Mais je dansais avec lui. Et jem’amusais bien. » Elle leva les yeux au ciel. « Ecoute, je sais que tu es fâché. Maistu ne me laisse jamais sortir m’amuser. »

Il tendit la main, l’attrapa et l’attira vers lui. Avant même qu’elle ne puissereprendre sa respiration, elle était dans ses bras. « Si tu voulais sortir danser, tun’avais qu’à me le demander. » Et juste comme ça, ils se mirent à tournoyerensemble.

Ils se touchaient à peine, mais ils dansaient quand même. Danser. « Tum’aurais laissé sortir ici si je t’avais demandé ? »

« Absolument pas, » dit-il d’un ton égal. « Pourquoi as-tu choisir ce mec-là ?»

Désorientée, elle secoua la tête. « Tu ne m’aurais pas laissé venir maisj’aurais pu te demander ? Ça ne fait aucun sens. »

Il l’attira vers lui et la pressa contre son corps. Elle fit tout ce qu’ellepouvait pour se retenir de pousser un cri. « Pourquoi c’est lui que tu as choisi ? »demanda-t-il doucement dans son oreille.

Déglutissant, elle passa les bras autour de lui. S’il voulait jouer à ça, ilspouvaient être deux à jouer. « Pourquoi le choisir lui ? Il était vraiment canon. Etil me désirait. »

Les muscles de sa nuque se raidirent, et elle sentit un frisson. Ellecommençait à percer sa carapace. « Donc tu cherches quelqu’un qui te désire ? »marmonna-t-il. « Tu risquerais ta vie pour que quelqu’un t’adore ? »

« M’adorer ? » elle gloussa et leva le menton pour lui faire face. « Je veuxque quelqu’un me touche, Kaz. Je suis un être humain. J’ai des besoins. »

« Et tu risquerais ta vie pour un coup d’un soir. Tu te rends compte à quelpoint ça durcit mon job ? » Ses mains se baissèrent sur ses reins, et elle frissonna.

« Est-ce que ça durcit autre chose ? » murmura-t-elle.

Ses yeux s’assombrirent. « L’an dernier, il y a eu deux tentatives contre tavie. En un an. Tu as eu de la chance. Tes gardes étaient peut-être nuls pour secacher, mais ils étaient très doués pour tuer. Mais tu te fiche de ça. Tu préfèresavoir si tu me fais de l’effet. »

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Deux tentatives sur sa vie ? Elle voulait s’éloigner, mais c’était la réactionqu’il attendait. Il lui mentait peut-être. Juste pour la choquer. Mais elle valaitmieux que ça. Elle serait mieux que ça. « Deux seulement ? J’imagine que jedevrais me faire remarquer un peu plus. »

Il éclata d’un rire rauque. « Sais-tu à quel point je suis furieux contre toi ? »

« Tu ne peux rien y faire. Nous sommes en public, au milieu d’une piste dedanse bondée. Ce n’est certainement pas le moment de me crier dessus. »

« Mais il y a d’autres manières de te punir, » dit-il sombrement. Et il posa lesmains sur l’ourlet de son top. Il glissa les mains sous sa blouse et les fit remonter.

Ses mains sur sa peau nue la firent gémir. Une onde de choc la parcourut,et elle se pressa contre lui. Contre son corps.

Contre son érection.

Il siffla, et elle sut qu’elle l’avait entre les mains. Même s’ils ne setouchaient plus jamais, ici, sur la piste de danse, il lui appartenait. « Il y a unproblème, Kaz ? » gémit-elle. « Tu sembles mal à l’aise. »

Il la saisit par la main et l’entraîna hors de la piste. À l’endroit vide le plusproche, il la pressa contre le mur. La cachant à la vue de tous, il glissa une mainsous son top et caressa sa peau. « Tu joues un jeu dangereux, » grommela-t-il.

Veronika sourit et glissa les mains sous sa chemise. Sa peau était chaude,ses muscles bien tracés. Il frissonna sous son toucher et s’approcha d’elle. Sansprononcer un autre mot, il baissa le visage et captura ses lèvres.

Un baiser. Un second baiser. Et cette fois, elle était prête. Elle n’était plusune adolescente inexpérimentée. Elle était une femme, et elle savait ce qu’ellevoulait. Et mon Dieu, elle voulait Kazimir. S’ouvrant à lui, elle passa les mainsautour de sa nuque. Ses doigts se mêlèrent à ses cheveux et elle l’attira plusprès. Chaud. Urgent. Désespéré. Elle avait besoin de lui comme d’aucun autre.

Passant ses mains sous ses fesses, il la souleva et elle passa ses jambesautour de lui. Alors que sa jupe remontait sur ses cuisses, elle ne laissa rienqu’un mince tissu en dentelle entre le besoin de son entre-jambe et le jeans deKaz. Elle tenta de s’approcher autant que possible. Encore plus près. « Plus, »gémit-elle. « Kaz. »

Il s’interrompit et la dévisagea.

« Ramène-moi, Kaz. Ramène-moi à la maison. »

Il s’éloigna, et s’il n’avait pas laissé ses mains autour de sa taille, elle seraittombée. Elle parvint à retomber sur ses pieds, mais ses genoux étaient faibles, etelle trembla. « Kaz ? » murmura-t-elle alors qu’il la regardait.

Ses yeux étaient un mélange d’émotions. Désir. Colère. Confusion. Il saisit

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sa main et la tira à travers la foule. Veronika trébucha contre les autres danseursalors qu’elle essayait de le suivre, mais elle s’en rendit à peine compte. Son cœurbattait la chamade.

Lorsqu’il ouvrit les portes, l’air froid l’enveloppa et elle poussa un cri. Il neralentit pas. Ils se déplacèrent dans le parking jusqu’à ce qu’il ouvre la porte desa voiture et lui fasse signe de monter. Veronika ne comprenait même pas ce quise passait dans sa tête quand elle monta dans la voiture. Le charme avait àl’évidence été rompu. Essaierait-il encore derrière une porte fermée ?

« Parle-moi, » dit-elle doucement.

« La ferme, » marmonna-t-il en démarrant la voiture. Elle le regardanerveusement conduire, mais ses yeux ne quittèrent jamais la route. Qu’est-cequi pouvait bien lui passer par la tête ?

« Je ne suis plus une gamine, Kaz. Tu ne peux pas m’ignorer comme ça. Cequi s’est passé là-bas… » Sa voix s’éteignit, et il finit enfin par la regarder.

« Ce qui s’est passé là-bas, c’était quoi ? Une petite fille gâtée qui essayaitde se sortir du pétrin ? Un cri désespéré pour avoir de l’attention ? Une femmequi sait comment utiliser sa sexualité comme une arme ? » lança-t-il amèrement.

« C’est ce que tu penses de moi ? » lâcha-t-elle. « Je ne t’ai pas demandéd’être ici. »

« Bien. Parce que je ne veux pas être ici. »

Veronika continua comme si elle ne l’avait pas entendu. « Et ta présencegâche vraiment les choses. Comment puis-je gérer ma vie de femme si je suisconstamment surveillée ? Comment est-ce que je peux échapper à mon pèrequand quelqu’un lui fait des rapports ? Comment est-ce que je peux passer àautre chose quand tu dors sur mon canapé ? »

Ses dernières paroles sortirent dans un accès de colère, mais une foisprononcées, elle ne pouvait pas revenir en arrière. La tension s’épaissit dans lavoiture, et elle ne vit aucune autre voie que d’aller de l’avant. « Je l’ai choisi parcequ’il te ressemblait, » dit-elle enfin. « Et pendant un moment, je pouvais danseravec toi sans me préoccuper de ce que tu pensais. »

« Veronika, » dit-il doucement après s’être raclé la gorge.

« Tais-toi. » Elle tourna la tête alors que les larmes lui brûlaient les yeux. «Ne dis rien. S’il te plaît. »

Il se tut, et elle regarda les lumières floues des bâtiments qu’ils dépassaientpar la vitre. Après tout ce temps, elle lui avait enfin dit la vérité sur sessentiments, et elle savait qu’il ne ressentait pas la même chose. Elle pouvait levoir à la manière dont son corps entier s’était tendu. Ç’aurait été son genre de luibriser le cœur sur le champ, mais bouleverser la fille de son boss ne serait pas

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bon pour ses affaires.

Son téléphone vibra, et elle baissa les yeux. Charley l’avait vue partir avecKaz et voulait savoir si tout allait bien.

Veronika lui répondit de ne pas s’inquiéter et de profiter de sa soirée. Elleavait tout sous contrôle. C’était loin d’être la vérité, mais ce serait trop humiliantde lui raconter la vérité. Elle leva les yeux lorsqu’ils se garèrent devant la maison.Avant qu’il ne puisse dire un mot, elle avait ouvert la porte et était sortie. Ellevoulait s’éloigner de Kazimir autant que possible.

Mais il était plus rapide qu’elle. Avant qu’elle n’ait atteint la porte, il larattrapa, la retourna et la pressa contre la porte. « J’essaie de me tenir éloignépour ta protection, » siffla-t-il en baissant les yeux vers sa bouche. « Mais tun’arrêtes pas de t’exposer à moi, et ça rend ta protection beaucoup plus difficile. »

« Tu as du talent, Kaz. Je suis sûre que tu peux me protéger et mesatisfaire en même temps, » dit-elle en levant le menton.

Il ferma les yeux et posa son front contre le sien. Alors qu’elle étalait lesdoigts sur son torse, elle put sentir son battement cardiaque irrégulier. Dans l’airfroid, elle aurait dû frissonner, mais il suffisait à la réchauffer.

« Si on fait ça, il n’y aura pas de retour en arrière, » dit-il avec emportementen ouvrant les yeux. « Tu dois être certaine. »

Certaine de quoi ? Elle savait qu’elle le désirait. Elle l’avait toujours desiré.Mais il semblait lui demander quelque chose de plus. Il ne la désirait sûrementpas plus qu’une nuit. Elle lui aurait donné une éternité, mais c’était Kaz. Kazn’était pas intéressé par les relations à long-terme.

Sans plus y penser, elle se mit sur la pointe des pieds et pressa ses lèvrescontre les siennes. C’était tout ce qu’il fallait pour briser sa résolution. Les lèvresverrouillées aux siennes, il glissa la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Elletrébucha en arrière, mais il encerclait déjà sa taille dans ses bras, leur étreintejamais rompue.

Il n’y avait aucune hésitation dans le toucher de Kaz, et il n’y avait que del’avidité dans le sien. Alors que son cœur martelait sa poitrine, elle lutta avec sesvêtements jusqu’à ce qu’elle sente sa peau nue sous ses mains. À l’époque, ilsavaient été si proches. Elle l’avait touché, et elle savait qu’il la désirait, mais ils’était retenu. Les choses étaient différentes aujourd’hui. Alors qu’il la pressaitcontre la porte, il leva ses cuisses autour de sa taille, et elle sut qu’il ne reculeraitplus. Ils étaient allés trop loin. Si elle ne pouvait l’avoir ce soir, elle deviendraitfolle.

Ses mains se déplacèrent sous son top, et elle frissonna de plaisir. Ilremonta jusqu’à pouvoir frotter ses pouces contre la dentelle fine de son soutien-gorge. Ses tétons durcirent immédiatement, et un petit cri lui échappa. Partout

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où il la touchait, elle sentit des éclairs électriques parcourir son corps. Ellemouillait pour lui, elle avait mal de besoin.

« La chambre, » parvint-elle à haleter quand sa bouche quitta enfin lasienne.

Il se redressa sans un mot du mur et glissa ses bras autour d’elle encommençant à monter les escaliers. Elle se déplaça contre son corps, et soudain,elle trouva une meilleure position. Incapable de résister, elle se frotta contre sonsexe, de haut en bas.

Il inspira par secousses et trébucha. « Il faut que tu arrêtes de faire ça, ouje vais te prendre sur place, » marmonna-t-il en tendant une main vers la rampepour se stabiliser.

« Je peux vivre avec, » dit-elle en frottant à nouveau son bassin contre lui. Ilsiffla et la reposa au sommet des escaliers.

« C’est toi qui l’a voulu, » grommela-t-il en remontant sa jupe. Veronikaentendit le bruit de sa ceinture débouclée dans le noir, et ses orteils serecourbèrent d’excitation. Elle n’avait pas besoin de préliminaires. Elle n’avaitjamais été aussi mouillée, aussi prête pour quelqu’un d’autre dans sa vie.

Il ne prit même pas la peine de lui enlever sa culotte. Il se contenta derepousser le tissu sur le côté avant de glisser un doigt en elle. Alors que sonpouce caressait son clitoris durci, elle cambra le dos et cria d’une voix rauque. «Kaz ! »

« Je voulais juste être sûr que tu étais prête, bébé, » murmura-t-il dans sonoreille avant de retirer la main. Avant qu’elle ne puisse répondre, il plongeal’entièreté de son sexe en elle, d’un seul coup de rein. Le plaisir fut si intensequ’elle planta les ongles dans son dos et cria son nom tout en se décomposant.

Kaz s’immobilisa et attendit qu’elle se remette de son orgasme. Quand elleouvrit enfin les yeux, il la regardait avec un regard des plus intenses. « Encore, »dit-elle doucement, et comme ça, il se remit à bouger.

Encore et encore, il plongea sa bite en elle, heurtant le col de son utérus.Elle ne put s’empêcher de gémir et de haleter alors qu’il glissait son sexe sur sonpoint G. Ses yeux s’assombrirent jusqu’à devenir des mares noires, et il ne rompitjamais leur contact visuel. Elle savait qu’il examinait son visage pour voir ce quilui plaisait et l’excitait.

Et elle aimait ça.

Un froncement apparut sur son front, et il se mit à gémir avec elle. Alorsqu’elle serrait les jambes autour de sa taille pour le presser d’accélérer, elle fermales yeux et se perdit dans ses bras. Ses muscles se contractèrent et la tensionatteint une hauteur insurmontable, et elle sut qu’elle allait retomber à nouveau.

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Alors qu’elle ouvrait la bouche pour crier son nom, il ravala ses cris d’extase enl’embrassant, gémissant tout en tremblant et en tressautant en elle.

Enfin, après quelques moments, il se retira. Elle roula la tête sur le côté etle regarda, effrayée qu’il la laisse là, mais il la prit dans ses bras et la transportadans sa chambre à coucher.

« Tu veux bien rester avec moi ? » murmura-t-elle.

« Je n’en ai pas fini avec toi ce soir, » dit-il en la déposant doucement sur lematelas. « Je n’ai fait qu’écorcher la surface de ce que je veux te faire. »

Il glissa lentement sa jupe et sa culotte le long de ses jambes, et lorsqu’elleleva la tête, elle le vit s’installer entre ses jambes. Et puis il posa doucement seslèvres sur son corps, et toute raison lui échappa. Elle était toujours à vif de sesdeux orgasmes précédents, et il lui donna le temps de se reprendre tout enléchant ses jus. De petits cris lui échappèrent tandis que sa langue jouait autourde son clitoris. Lentement, il glissa un doigt en elle, et puis un autre.

« Kaz, » gémit-elle doucement tout en plantant ses doigts dans ses cheveux.« Kazimir, s’il te plaît. »

« S’il te plaît quoi, Princesse ? Dis-moi ce que tu veux, » dit-il en levant latête. Mon Dieu, pouvait-elle lui en demander plus ? Après les deux incroyablesorgasmes qu’il lui avait donnés, pourrait-elle survivre à un autre ?

Ses doigts la caressèrent et la taquinèrent. Ses orteils se recourbèrent et latension commença à s’accumuler en elle. Veronika se tortilla sous son toucher ethaleta. « Arrête de me taquiner. »

« Ça me dit ce que tu ne veux pas. Dis-moi ce que tu veux. Dis-moicomment te faire gémir de plaisir, » dit-il d’une voix rauque.

« Lèche-moi, » cria-t-elle. « Vas-y, Kaz. »

Avec un petit rire, il passa ses jambes autour de ses épaules et plaça undoux baiser sur sa peau sensible. Lorsqu’il retourna son attention à son entre-jambe, il avait cessé de jouer. Il racla son clitoris avec ses dents, et elle sursauta.Entre le plaisir et la douleur, les sensations qui la traversèrent de toute partétaient différentes de tout ce qu’elle avait connu. Elle grimpa haut et toujoursplus haut au rideau tandis que ses cris de plaisir se mêlaient à ses cris dedouleur et de choc. Kaz alternait entre taquinerie et morsures, entre les caresseset plonger ses doigts en elle. Alors qu’elle pensait enfin se décomposer, il glissason corps par-dessus ses hanches pour reposer sur sa poitrine.

À sa grande surprise, son érection pesait lourd entre ses jambes. « Déjà ? »demanda-t-elle en le dévisageant.

« Je n’en ai jamais assez de toi, Princesse, » dit-il d’une voix rauque. « Tusais combien de fois j’ai fantasmé sur toi ? Quand je t’entends prendre ta douche,

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je dois me contrôler pour ne pas me glisser derrière toi et passer ma langue surtes tétons. Quand je te vois dormir, j’ai envie de glisser mes doigts en toi et de tefaire jouir sans même te réveiller. Quand tu es à la bibliothèque, je doism’empêcher de me faufiler sous ton bureau pour te goûter. Je t’ai baisée detoutes les manières imaginables dans ma tête, et maintenant que je t’ai, je nepeux pas arrêter. »

Elle se cambra quand il pinça et tira sur ses tétons. L’odeur du sexe et de lasueur persistait dans l’air, et elle eut le sentiment qu’ils étaient loin d’en avoirfini. « Mais si tu es fatiguée et que tu veux arrêter, ou si tu as mal, on peut, » dit-ildoucement en mordillant sa lèvre inférieure.

Passant une jambe autour de lui, elle tourna sur le côté pour pouvoir sefrotter contre lui. « Baise-moi, Kaz. Baise-moi comme dans tous tes rêves. Parceque tu peux me croire, je les ai tous déjà vus. »

Avec un grognement sourd, il glissa en elle et serra ses fesses pourrapprocher son corps du sien. Ensemble, ils ondulèrent dans un rythme enfiévréqui les laissa pantois. Coup de rein après coup de rein. Ne se souciant même pasde savoir si Charley était rentrée tandis que ses gémissements se faisaient deplus en plus bruyants.

« Putain, Veronika, » cria-t-il en la repoussant. Tirant ses jambes aussi hautqu’il le pouvait, il commença à la prendre avec force. Elle planta ses ongles danssa peau et rencontra chaque coup de rein, en voulant plus. Et enfin, enfin, justequand elle pensait ne plus pouvoir en supporter plus, son corps trembla, et salibération fut si incroyable que sa vision devint floue et qu’elle s’évanouit.

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Chapitre CinqLe soleil filtrait par la fenêtre, et Kaz se réveilla en sursaut. Veronika était

toujours blottie contre lui, endormie. Il savait qu’elle n’était pas encore prête à seréveiller, et il se contenta de la regarder. Ses cheveux blonds étaient éparpilléssur les oreillers et sur son torse, et il emmêla paresseusement ses doigts dans sesmèches.

Il n’aurait pas cru qu’elle tienne aussi longtemps la veille. Il avait voulul’effrayer, mais elle avait répondu à chacun de ses gestes. Elle avait des bleus surles bras là où il avait planté ses doigts dans sa chair, mais lui arborait deséraflures d’ongles sur son dos. Ils s’étaient tous deux surpassés, et il bandait rienqu’à y repenser.

Kaz s’extirpa doucement de ses bras et sortit du lit. Si elle se réveillait alorsqu’il était toujours au lit, ils recommenceraient certainement, et ce qui s’étaitpassé la veille ne pouvait pas recommencer. Après avoir remonté son pantalon, ilse dirigea vers la salle de bain et jeta un coup d’œil dans la chambre de Charley.Sa porte était grande ouverte, et elle ronflait sur son lit. On aurait dit qu’elleportait toujours les mêmes vêtements que la veille.

Secouant la tête, il se rendit dans la salle de bain, se vida la vessie ets’ébroua avec de l’eau froide sur le visage. Lorsqu’il se redressa, il se sentit plusen contrôle de lui-même.

Dmitri aurait déjà dû le rappeler.

La pensée le heurta comme un mur, et il se rendit silencieusement maisrapidement dans la chambre de Veronika pour attraper son téléphone. Il l’avaitbien appelé.

Deux fois.

Et il n’était pas le seul.

Se maudissant, il rappela l’homme tout en descendant les escaliers entrombe pour sortir par l’avant. Il ne portait ni chemise ni chaussures, mais lefroid ne le dérangeait plus. Il avait passé des heures dehors pour faire de lasurveillance. Un appel rapide n’était rien.

« Je pensais que tu étais mort, » dit Dmitri à voix basse.

« Pas encore, » grogna Kaz. Sa voix était toujours rauque de la veille. « Tu asquelque chose pour moi. »

« Une opportunité. Saiko a une réunion demain matin, et ses gardes seronten sortie ce soir pour un anniversaire. »

Kaz secoua la tête. « Ses hommes sont trop bons. Je le sais, parce que je lesai formés. Ils ne seront pas moins alertes après une soirée de beuverie. »

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« Peut-être pas. Mais s’ils sont drogués, ils pourraient avoir plus qu’unegueule de bois demain. J’ai un petit quelque chose qui pourrait faire pleurermême le plus fort d’entre eux. Ils se pointeront quand même au boulot, mais ilsne me verront jamais venir. Il suffirait d’une balle dans la tête. J’aurai disparuavant même que les gardes ne comprennent qu’il est mort. »

Kaz inspira à fond. C’était un bon plan. Merde, c’était un plan à touteépreuve. Il avait attendu cette occasion pendant des années, et maintenantqu’elle était là, il avait du mal à y croire.

Avant de sortir au club, il avait parcouru les documents que Dmitri luiavait envoyés. Fedor avait transféré à un tiers deux cent mille roubles deux joursavant la mort de Pavel. La mort de Nikolai ne lui avait coûté que la moitié de cettesomme. À l’évidence, le prix pour assassiner son propre fils était plus élevé que letaux habituel. La colère l’avait alimenté. La rage l’avait soutenu.

« Fais-le, » ordonna Kaz.

« Je le fais, et on est quittes, » dit froidement Dmitri. « Je n’entends plusjamais parler de toi. Compris ? »

« Marché conclu. » La ligne fut coupée, et Kaz s’affala presque sur le sol. Ilvenait juste de commanditer le meurtre de l’un des hommes les plus puissants deRussie. Il connaîtrait bientôt une vie sans l’homme qui avait contrôlé sa viependant une décennie. Il serait enfin vengé de celui qui avait fait assassiner sesdeux meilleurs amis.

Le père de Veronika.

« Non, » siffla Kaz. Il ne laisserait rien entraver sa victoire. Une fois Fedorhors du chemin, il montrerait à Veronika les preuves de ce que son père avait fait.Elle le détesterait, tout comme Kaz le détestait.

« Mon gars, il fait moins de zéro, et tu restes dehors à moitié à poil ? »

Kaz leva les yeux et vit Charley debout dans l’embrasure de la porte. Elles’était emmitouflée dans sa couette, et elle le regarda d’un regard sans peur. « Aqui tu parlais ? »

Il sentit une secousse d’alarme. « Tu m’écoutes depuis longtemps ? »

Charley haussa les épaules et frissonna. « Pas depuis longtemps. Je suisjuste curieuse de savoir pourquoi tu caches tes appels à Veronika. Tu te souviensde Veronika, non ? La femme que tu as ramenée au lit hier soir ? Si tu lui cachesune petite-amie ou une femme… »

De soulagement, il éclata presque de rire. « Non, et arrête de fourrer tonnez là où il n’a rien à faire. Et si tu me refais un tour comme hier soir, je feraiquitter à Veronika cette maison si vite que tu en auras la tête qui tourne. C’estbien compris ? » Il la suivit à l’intérieur et ferma la porte.

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Charley lui lança un sourire satisfait. « Tu ne me fais pas peur. Et vousavez tous les deux eu exactement ce que vous vouliez hier soir, donc je pense que‘Merci, Charley, je t’en dois une’ sont les mots que tu cherches. »

« Fais attention. Tu n’as aucune idée du jeu auquel tu joues, » dit-il,menaçant.

Elle se contenta de hausser les épaules et alla se verser un bol de céréales.« Vous êtes tous pareils, les russes. Vous pensez que vous êtes tous durs, forts,mais une fois qu’elle était dans tes bras, je parie que tu as fondu comme unchaton. » Charley lui lança un grand sourire. « Tu n’avais pas l’air si dur et forthier soir quand tu criais son nom. »

Kaz jura et elle gloussa, mais ils se turent tous deux en entendantVeronika descendre les escaliers. Il envoya un regard menaçant à Charley et allachercher une chemise dans le salon.

« Bonjour, » dit Veronika avec prudence. « J’ai raté quelque chose ? » Ellelança un coup d’œil à Charley, et même Kaz comprit la signification de son regard.

« Non, » interrompit-il rapidement avant que Charley ne crie de joie. « Onavait une petite conversation sur le danger des évènements d’hier soir. Et sur lefait que tu te ne m’échapperais pas à nouveau. »

Charley cacha son sourire. « Ouais. C’est exactement de ça qu’on parlait.Tu as bien dormi, Veronika ? » demanda-t-elle vivement.

Kaz se frotta la tête et soupira. « Ne réponds pas. Charley, dis-moi que tu asquelque chose à faire, ou un endroit où tu dois te rendre, ailleurs. »

Levant les yeux au ciel, Charley attrapa son bol de céréales. « D’accord. J’aicompris l’allusion. Je serai à la bibliothèque si quelqu’un me cherche. » Elle quittala cuisine, et Veronika dévisagea Kaz de haut en bas.

« Tu vas bien ? »

« Ce n’est pas une question que je suis censé te poser ? » Il regarda lesbleus sur ses bras et soupira. « J’ai été dur avec toi hier soir. Je suis désolé. »

Elle sourit doucement. « Tu ne t’en es pas sorti complètement indemne. Tun’as pas à t’excuser. Je ne suis pas une poupée de porcelaine, Kaz. Tu n’as pas àt’inquiéter que je casse. »

Non. Elle ne s’était certainement pas comportée comme si elle pouvaitcasser hier soir. À part durant les quatre orgasmes qui l’avait complètementdétruit, elle avait fait des prouesses. Ç’avait été incroyable.

Et il n’avait aucune idée de comment se comporter avec elle. « D’accord. Ok.Tu vas aller étudier à la bibliothèque aussi ? »

« Oui. Mais je dois d’abord appeler mon père, » dit-elle en saisissant la boîte

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de céréales.

« Pourquoi ? » demanda-t-il rapidement. Trop rapidement. Elle le regardad’un drôle d’air.

« Je ne vais pas te dénoncer, si c’est ce qui te tracasse. Il dit que tant que jel’appelle toutes les semaines, il ne m’enverra pas son armée. Et je ne lui ai pasparlé de la semaine. On va seulement avoir une petite conversation amicale, etpuis je dois faire des recherches pour un article que je dois écrire. Et je pense querester ici pour le faire serait trop distrayant. »

Kaz se déplaça plus près d’elle et tendit la main pour toucher son visage. «Et qu’est-ce qui pourrait bien te distraire ici ? »

« Je pense que tu le sais très bien, » dit-elle tandis que sa voix setransformait en murmure.

« Et je serai aussi à la bibliothèque. Et ne crois pas que je n’ai pas fantasméde te baiser dans une bibliothèque. Peut-être que tu devrais porter une jupe, »dit-il avec un clin d’œil.

Retenant sa respiration tout en souriant, elle s’éloigna. « Je ne vaiscertainement pas porter une jupe. Je dois me concentrer. Maintenant excuse-moi,je vais aller manger dans ma chambre pendant que je passe cet appel. Je ne veuxpas te donner d’idées en restant ici. » En se déhanchant, elle gambada hors de lacuisine avec son petit-déjeuner et monta les escaliers.

Kaz la regarda tout le long du chemin, et il ne put s’empêcher de ressentirun pincement de culpabilité. Il était sur le point de faire exploser son petit monde.

***

Veronika ferma la porte de sa chambre et laissa échapper un long soupirtremblant. Pendant un moment, elle avait presque cru que passer une nuit avecKaz lui permettrait de laisser aller tous ces sentiments refoulés, mais ça n’avaitfait qu’empirer les choses. Elle ne pouvait plus l’approcher sans que son corps nuet musclé ne lui traverse l’esprit. Les gémissements de la veille étaient toujoursfrais dans son esprit, et elle aurait aimé remettre le couvert. Mais elle devaitrester cool. Il ne semblait pas aussi affecté qu’elle, et il fallait qu’il pense quec’était pareil de son côté.

De plus, elle avait pas mal de boulot à faire. Elle s’empressa de terminerson bol de céréales et ouvrit son téléphone. Elle aurait dû appeler son père hier,et elle était surprise qu’il n’ait pas inondé son téléphone de messages.

Il décrocha à la première sonnerie. « J’étais inquiet, » dit-il instantanément.

« Pas besoin de t’inquiéter, » dit Veronika en soupirant. « Je suis plongéejusqu’au cou dans mes études et mon travail, et j’ai simplement oublié d’appelerhier soir. »

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« Kazimir ne m’a pas répondu non plus hier soir. Tout va bien ? »

« C’est probablement ma faute, » avoua-t-elle. « Je suis sortie contre songré, et il a passé une mauvaise soirée au club. Et avant que tu ne poses laquestion, je vais bien. Je voulais juste décompresser. »

« Je vois. Allez, dis-moi comment se passent les choses. » Elle pouvaitentendre le tranchant dans la voix de son père. Quelque chose n’allait pas, et çan’avait rien à voir avec elle.

« L’école se passe bien. Mes notes tiennent la route, même si je doistravailler un peu plus au magasin. »

« Je pourrais t’envoyer de l’argent, et tu n’aurais pas besoin de travailler dutout, ma chérie. Tu n’as qu’à me demander. »

« Ce n’est pas une question d’argent, » dit-elle en levant les yeux au ciel. «C’est une question d’expérience. J’ai besoin de ce taf pour pouvoir décrocher monjob de rêve dans le futur. »

« Tu avais un job, » dit-il sombrement. « Et c’est toi qui l’abandonné. »

« Mon Dieu, » marmonna Veronika. « Combien de fois va-t-on recommencer ?Je ne suis pas Pavel. Je ne vais pas reprendre tes affaires. Je ne veux rien avoir àfaire avec ! »

Son père resta silencieux, et Veronika ferma les yeux pour lutter contre leslarmes. Enfin, elle ne put se retenir plus longtemps. « Tu tues des gens. Et ceuxqui te sont proches se font tuer. Je veux juste étudier l’art. C’est tout ce que jeveux. »

« Tu pourrais tout changer, tout améliorer, » dit doucement Fedor.

« Toi aussi. »

« Je suis trop vieux pour changer mes habitudes, ma chérie. Tu le sais bien.Et tu sais, avec mes relations, tu pourrais avoir tous les boulots que tu veux. »

Veronika sourit. Si son père ne gagnait pas en intimidant, il essayait de lefaire par chantage. « C’est important pour moi de pouvoir y arriver toute seule. »

« Je vois. Je ne veux pas que tu te sentes laissée pour compte. Mais écouteKaz. Ta sécurité est une priorité. Si je pense que tu es en danger, c’est fini. Tu ascompris ? »

« Je ferai tout ce qu’il veut, » promit-elle. Au lit, et en dehors. Terrifiée deparler tout haut, elle raccrocha rapidement.

Penser à Pavel lui alourdit le cœur. Elle pensait à son frère tous les jours, etça la blessait parfois de prononcer son nom tout haut. Il avait été le fils parfait deFedor, et elle n’avait été qu’une gamine pourrie gâtée jusqu’à sa mort.

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Kaz se tenait devant elle, le regard impassible. « Tu penses que maintenantque Pavel n’est plus là, Fedor te laissera les commandes des affaires ? A toi ? Tune t’es jamais sali les mains de la vie, Princesse. Tu te casses un ongle, et tut’enfuis en courant. »

À l’époque, il avait raison. Mais Veronika n’était plus la même personne.Cette fille avait été enterrée la nuit où Kaz l’avait rejetée, et elle était renée plusforte. Une femme. « Tu me regardes à travers un filtre, Kaz. Mais tu ne sais rien demoi. Je serai aussi bonne que Pavel. Tu verras. »

Sauf qu’il n’avait pas vu. Elle n’avait pas pu joindre le geste à la parole. Elleavait aassisté à une mort, et elle avait immédiatement couru se cacher. Ce n’étaitpas une vie pour elle. Mais son père espérait toujours qu’elle changerait un jourd’avis.

« Tu vas bien ? »

Surprise, Veronika leva les yeux. Kaz la regardait depuis l’embrasure de laporte, de l’inquiétude dans les yeux. Elle se rendit compte qu’elle pleurait etessuya rapidement ses larmes. « Je vais bien, » dit-elle en s’éclaircissant la gorge.« Tu sais comment est mon père. »

« C’est une bonne chose que tu fasses ce que tu fais, » dit-il, mal à l’aise. «Une bonne chose que tu essaies de t’éloigner de lui. Il ne sera pas toujours là. »

Veronika lui lança un regard perplexe. « J’en suis bien consciente. Je saisque ses affaires sont dangereuses. Mais c’est mon père, et je l’aime. Je ne veuxpas d’une vie sans lui. Je veux juste d’une vie qui me soit propre. C’est tout. Ilreste ma famille. Après Pavel, c’est la seule famille qu’il me reste. »

Kaz lui envoya un étrange regard peiné avant de redescendre les escaliers.« Tellement étrange, » marmonna-t-elle en saisissant ses livres et son ordinateur.Elle avait pensé que Kaz agirait probablement de manière bizarre après leurliaison, mais elle s’attendait à ce qu’il la fuie ou qu’il ignore la situation. Elle nes’était pas attendue à ce qu’il soit si doux.

Même si elle voulait le suivre et en découvrir plus sur cet aspect de sapersonnalité, elle avait un article à écrire.

***

Kaz la suivit à une distance sûre. Il ressentait de la crainte dans son cœur,et il ne savait pas d’où elle venait. Était-ce parce qu’il prenait enfin sa vengeance? Ou se préoccupait-il de ce qu’elle penserait quand elle apprendrait la mort deson père ?

« Merde, » grogna-t-il. Tout s’était transformé en un tel gâchis si vite. Il n’yavait pas si longtemps, il aurait pu trancher la gorge de Fedor sans un regard enarrière. Mais une nuit avec elle avait tout changé.

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Quand était-il devenu un idiot si sentimental ?

Son téléphone sonna, et il baissa les yeux. C’était Fedor Saiko. Il n’avaitrépondu à aucun des appels de son patron la veille. Il était sans aucun doutefurieux, et il ne serait pas sage pour Kaz d’ignorer un autre appel.

« Kazimir, » gronda-t-il.

« Je te paie une belle somme pour me donner des nouvelles de ma fille, » ditFedor d’un ton de voix dangereux. « Je ne te paie pas pour ignorer mes appels. »

« Je m’excuse, » dit Kaz d’une voix enrouée. Il s’étouffa presque sur sonexcuse. « Votre fille peut être difficile. Je suis en train de la suivre jusqu’à labibliothèque. Pour le moment, il n’y a pas grand-chose à dire. La colocataire estclean, et je ne vois aucune raison de me préoccuper d’elle. Il n’y a eu aucunintérêt déplacé pour Veronika de la part de ses camarades de classe, et je nepense pas que quiconque ait fait le lien entre elle et vous. À part l’excursion auclub de la nuit dernière, tout est assez tranquille ici. »

« Excellent, » grogna Saiko. « Et comment vas-tu ? Je sais que tu asl’impression que je te punis avec cette mission, mais la sécurité de ma fille est mapriorité principale. »

« Je vais bien, monsieur. Et je comprends à quel point elle est importante, »répondit Kaz sèchement. S’il y avait une chose qu’il ne pouvait pas nier, c’était àquel point cet homme aimait sa fille. Cela dit, il y avait un temps où Kaz n’auraitjamais cru qu’il puisse assassiner son propre fils. Les gens changeaient vite.

« Protège-la bien. » Les mots de Fedor semblaient lourds, et l’oreille de Kazbourdonna.

« Vous allez bien, patron ? » demanda-t-il.

« Mes enfants me manquent, Kazimir. J’ai fait des choses qui ne lesrendraient pas fiers, et je le regrette à présent. Quand tu auras des enfants,quand tu seras un vieil homme comme moi, tu comprendras. Mais il est peut-êtretrop tard pour que tu te fasses une vie et que tu aies des enfants. Tu m’en veuxparfois, Kazimir ? »

La main de Kaz s’immobilisa sur le volant. De quoi diable parlait-il ? « Vousen vouloir pour quoi, monsieur ? »

« Ta vie. Tu n’as pas de femme. Pas d’enfants. Je demande parfois trop desacrifices de la part de mes hommes. Ils sont nombreux à m’abandonner, mais tues resté à mes côtés. Et maintenant je me demande si tu m’en veux. »

« J’ai fait mon choix, » répondit enfin Kaz. « Vous êtes comme un père pourmoi, et si je rencontre quelqu’un qui vaut la peine que je change tout ça, alors jechangerai. »

Fedor ne répondit pas, et pendant un moment, Kaz se demanda s’il n’avait

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pas raccroché. Enfin, le vieil homme soupira distinctement. « Et tu es comme unfils pour moi. Peut-être qu’un jour, je pourrai me faire pardonner ce que je t’aifait. »

Fedor raccrocha, et Kaz serra les dents. Qu’est-ce que tout ça voulait dire ?On aurait dit que Fedor perdait l’esprit. Mais ce n’était pas important. Kaz nechangerait pas d’avis. Il avait travaillé dur pour atteindre ce moment, et il nelaisserait pas les sentiments d’un vieil homme et de sa fille entraver sa mission.Fedor Saiko devait mourir.

Du coin de l’œil, il vit un éclair sombre. Un SUV noir accélérait sur la route.Horrifié, Kaz leva les yeux et vit qu’il n’allait pas ralentir.

Il se dirigeait droit sur Veronika.

L’instinct prit le dessus et Kaz écrasa la pédale d’accélérateur et sortit dutrafic pour monter sur le trottoir. L’herbe vola sous ses pneus tandis qu’ildéboulait sur la route pour atteindre Veronika à temps. L’adrénaline pompaitdans ses veines alors qu’il s’arrêtait à côté d’elle, et l’autre voiture le heurta deplein fouet. Sa voiture se renversa et atterrit sur le toit dans un craquementbruyant.

Sa vision se brouilla tandis qu’un lancement explosait dans son crâne. Ilattrapa son pistolet, mais la voiture s’en alla à toute vitesse. Au moins, Veronikan’était plus en danger.

Saisissant son couteau, il scia sa ceinture de sécurité et rampa vers lafenêtre de la voiture à l’envers. Des gens criaient, et il vit un éclair de blond seprécipiter vers lui. « Non, » croassa-t-il tandis que Veronika s’approchait. « Lavoiture va exploser. »

« Je le sais bien, » siffla-t-elle en le saisissant. « Allez. Tu peux marcher ? »

Une douleur incandescente traversa toutes les parties de son corps tandisqu’elle l’aidait à se relever. Il garda la tête baissée et tenta de courir. L’odeur dupétrole se faisait plus forte de seconde en seconde. Soudain, la voiture explosaderrière eux. Alors que le bruit assourdissant transperçait ses oreilles, il sentit lachaleur de l’explosion frôler son dos. Il grogna, et ils tombèrent tous deux sur letrottoir.

« Ça va ? » siffla-t-il en se remettant debout. Inquiet, il voulut l’examinerpour des coupures et du sang, mais elle était déjà au téléphone en train d’appelerà l’aide. « Veronika, » dit-il sévèrement. « Raccroche. »

Sans un mot, elle le dévisagea. Soudain, la compréhension se lut dans sesyeux. Elle comprit pour quelle raison il valait mieux ne pas impliquer la police etraccrocha rapidement. « D’accord. Mais j’appelle Charley. Tu dois aller voir unmédecin. »

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« Pas de médecin. Je vais bien. Aide-moi à marcher jusqu’à ta voiture. » Ilsentait bien qu’il n’avait rien cassé. Il aurait pu avoir des côtes froissées et unecommotion, mais ça lui était arrivé plus de fois qu’il ne pouvait le compter. Iln’avait pas besoin de voir un médecin pour ça.

Elle étouffa un soupir, mais laissa échapper un gémissement. Se baissant,elle passa les bras sous les siens et l’aida à se relever. « Tu es un idiot, tu sais ? »dit-elle entre ses dents serrées.

Quand elle le traîna enfin dans la maison, il s’évanouit.

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Chapitre Six« Putain, Kaz, » lâcha Veronika en voyant son corps inconscient. « Je suis

étudiante en histoire de l’art. Je suis pas un putain de docteur. Réveille-toi ou jet’emmène à l’hôpital. Et je me fiche si tu finis en tôle ou pas. Au moins, tu serasvivant ! »

Mais il ne remua pas. Elle vérifia à nouveau son pouls et fut soulagée de lesentir stable. Kazimir était quelqu’un de résistant. Mais elle se sentit à peinemieux. Il était inconscient depuis presque six heures. Elle commençait às’inquiéter.

Elle avait nettoyé le sang et les plaies aussi bien que possible. Sescompétences d’infirmière s’arrêtaient là. Au moins, il ne saignait plus. Mais iln’avait même pas remué une fois dans son lit. Quand elle ne put plus lesupporter, elle attrapa son téléphone pour appeler son père.

Avant qu’elle ne puisse passer l’appel, elle entendit un autre téléphonevibrer. Elle vérifia les poches de ses vêtements entassés sur le sol et découvritque le téléphone de Kaz fonctionnait toujours. Va savoir. Il était peut-êtremourant, mais son portable allait on ne peut mieux.

« Allo, » dit-elle d’un ton hésitant en décrochant.

« Tu as l’air beaucoup plus sexy que quand je t’ai appelé la dernière fois, »dit une voix amusée après un instant d’hésitation.

« Kazimir ne peut répondre au téléphone pour le moment. Je peux prendreun message ? »

« Si vous vouliez un message, vous l’auriez laissé aller sur la messagerie.C’est Veronika ? »

Ses sens étaient en alerte, et elle se redressa. « Qui est-ce ? »

« C’est Dmitri. Je fais partie de la garde de votre père, et je suis un ami deKaz. Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il d’une voix rauque.

Veronika inspira à fond. Elle pouvait appeler et vérifier que cet hommetravaillait bien pour son père, mais si elle pouvait y parvenir sans l’impliquer,c’était aussi bien. « Il y a eu un accident de voiture, et Kaz est blessé. Il ne m’apas laissé l’emmener à l’hôpital, et je préfèrerais ne pas appeler mon père. »

« Je vois. Donnez-moi votre adresse. Je vais venir jeter un œil. » Elle hésita,et il éclata d’un petit rire. « Veronika, je sais que vous ne me connaissez pas. Maisje peux obtenir l’adresse aussi rapidement via votre père, et il enverra plusd’hommes que moi. »

C’était vrai. Elle lui débita son adresse. « Vous avez des connaissancesmédicales ? »

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« Je ferai de mon mieux pour aider, » promit-il avant de raccrocher.

Veronika pressa le téléphone sur son front et tenta de rassembler sesesprits. Un homme inconscient dans son lit n’était sans doute pas la pire chose àlui être arrivée, si ?

Après tout, quelqu’un semblait juste avoir tenté de la tuer.

« Veronika ! » Elle sursauta quand Charley claqua la porte d’entrée. «Veronika ! Tu vas bien ? » Son amie monta les marches quatre à quatre, etVeronika carra les épaules et tenta d’avoir l’air brave. « Oh mon Dieu, il est mort ?» Charley s’arrêta d’un coup à la porte en les regardant.

« Non. Il est juste inconscient, et je ne sais pas bien quoi faire. »

« Tu dois l’emmener à l’hôpital, Veronika ! »

« Je ne peux pas, » lâcha-t-elle. « Je n’ai aucune idée de ce qu’il a fait dansle passé. Pour autant que je sache, il pourrait être recherché. Les gens quitravaillent pour mon père ne sont pas vraiment des citoyens modèle. Ilstravaillent pour lui parce qu’ils n’ont pas peur de se salir les mains. »

Charlie la dévisagea, bouche-bée. « Ton père n’est pas seulement un hommed’affaire, n’est-ce pas ? », demanda-t-elle doucement.

« Non, » soupira Veronika. « Il est chef d’un gang du crime organisé. »

« Mafia ? »

« Mafia. » Veronika se retourna pour regarder son amie. Elle savait que lesaméricains aimaient romancer les histoires de mafieux, et elle n’avait aucune idéede ce qui passait par la tête de Charley. La femme avait blêmi, mais elle ne laregardait pas d’un air horrifié. C’était bon signe.

« Ok, pas d’hôpital. Ses blessures sont profondes ? »

Charley avait à l’évidence décidé de rester aux côtés de Veronika, et elle luiétait reconnaissante pour ça. « Il avait une méchante plaie à la tête, mais elle acessé de saigner il y a des heures. Je ne sens aucun os brisé, et il ne s’est pasplaint d’une douleur sévère. Mais je ne m’attends pas à ce qu’il se plaigne. Celadit, il a fait un tonneau en voiture, et il ne s’est pas évanoui d’épuisement. Unhomme de mon père est en route pour venir le voir. »

« Et ton père l’accompagne ? » demanda courageusement Charley.

« Je ne lui ai rien dit. Il me ramènerait à la maison plus vite que ça. Mais çaaura peu d’importance si Kaz meurt. Je ne sais pas quoi faire, Charley. Et sic’était plus qu’un accident ? Et si quelqu’un avait essayé de me tuer ? »

« Oh, chérie. » Charley la prit dans ses bras. « Un problème à la fois. Voyonsce que ce mec a à dire. Je vais juste descendre chercher un couteau de cuisine. »

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« Pourquoi ? »

« Au cas où quelqu’un tente quelque chose avant que Kaz ne se réveille ouque son ami n’arrive. »

Veronika ne put s’empêcher de rire un peu en voyant son amie descendrel’escalier en courant pour se munir d’une arme. Avec Charley à ses côtés, elleavait de la pitié pour ses ennemis. Ils allaient affronter plus que ce à quoi ilss’attendaient.

« Pourquoi es-tu si pâle, Princesse ? Je ne suis pas encore mort. »

« Kaz ! » Veronika se pencha sur lui pour l’étreindre et il fit la grimace. «Pardon. Je suis désolée. Tu vas bien ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Unmec qui s’appelle Dmitri est en route pour voir comment tu vas. Tu veux quej’appelle papa ? »

« Dmitri est en chemin ? » la voix de Kaz était faible, et elle entenditl’inquiétude dans sa voix.

« Il t’a appelé, et je ne savais pas quoi faire. Il a dit qu’il allait passer pours’assurer que tu étais ok. »

« Ne sois pas inquiète, Veronika. Je vais m’en occuper. »

S’occuper de quoi ? Elle sentit des larmes mouiller ses yeux, et elle lesessuya du revers de la main. « Kaz, je pensais que tu étais mort. Je pensais que jene te reverrais jamais. »

Il la regarda fixement. « Ne t’attache pas, Veronika. Des gens comme moi nerestent pas avec des gens comme toi très longtemps. »

Des gens comme elle ? Elle recula comme s’il l’avait giflée. « Je vais telaisser te reposer. Fais-moi savoir si tu as besoin de quoi que ce soit avantl’arrivée de ton ami, » dit-elle froidement en se redressant. Il ne prononça pas unmot tandis qu’elle quittait la chambre, mais ses intentions étaient claires.

Rien n’avait changé entre eux. Il pensait toujours qu’elle était une enfantgâtée et rien de plus.

***

Dmitri entra dans la chambre quelques heures plus tard, mais depuis, Kazétait parvenu à sortir du lit et à s’habiller. Une douleur irradiait de sa cagethoracique, et il était en train de la bander quand il passa la porte.

« J’ai essayé de t’appeler pour te dire de ne pas venir, » dit Kaz froidement. «Tu ne devrais pas être là. »

« Ta petite-amie avait l’air tracassé, » dit Dmitri à voix basse. « Et je nevoulais pas te voir mourir avant d’avoir honoré ma dette. »

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Kaz ignora le terme petite-amie et se releva. Des années d’entraînementl’aidaient à ne montrer aucun signe de douleur sur son visage. « Comme tu peuxle voir, je vais bien. J’ai juste besoin de repos. Tu es venu pour rien. »

« Je ne dirais pas pour rien. Les deux beautés en bas en valent vraiment lapeine, » dit l’assassin d’un ton décontracté en se perchant sur le bureau. « Ques’est-il passé ? »

« La voiture lui fonçait droit dessus. Ça devait être un contrat, mais lesaccidents de voiture laissent trop de variables. C’est trop facile d’échapper à unaccident de voiture. Donc pourquoi choisir cette voie ? » marmonna-t-il en sepenchant pour attraper sa chemise. Une douleur irradia de son côté lorsqu’ils’étira pour enfiler sa chemise.

Dmitri le dévisagea. « Tu te rends compte qu’elle pourrait prendre lescommandes à la place de son père, » dit-il doucement. « En se débarrassant de lui,tu ne fais que tuer le bras de l’opération. En les tuant tous les deux, tu peux enprendre la tête. »

Kaz tourna brusquement la tête. « C’est toi qui a fait ça ? »

L’assassin leva les mains. « Je n’ai pas dévié du plan. Je ne faisais qu’uneobservation. »

« D’abord, Veronika ne veut rien avoir à faire avec les affaires de son père.Ensuite, ce n’est pas une question de démanteler l’organisation. C’était juste unequestion de vengeance. Et enfin, si elle ne prend pas la tête, quelqu’un d’autre lefera. Quelqu’un d’autre le fait toujours. »

« D’accord, » dit Dmitri. « Je vois que tu veux sauver ta copine. Mais qu’est-ce que tu crois qu’il va se passer si elle découvre que tu es responsable de la mortde son père ? »

« Elle ne va pas le découvrir, » dit Kaz lourdement. « Parce qu’on ne va pas ledescendre. »

Il tourna la tête et vit la fureur dans les yeux de Dmitri. « Je suis sorti del’ombre pour toi, pour pouvoir faire ça. Et maintenant tu me laisses en plan ? »siffla-t-il. « Je ne crois pas. »

« Je dois découvrir qui vient d’essayer de la tuer, » marmonna Kaz. « Je nepeux pas la protéger si ma concentration est divisée. »

« Alors elle est la raison pour laquelle tu te désistes de la meilleure chancede descendre Fedor ? Si on ne le fait pas demain, cette opportunité ne seprésentera peut-être plus jamais. »

« Tu crois que je ne le sais pas ? » répondit Kaz en s’échauffant. « Tu croisque je ne me rends pas compte de ce que j’abandonne ? »

« Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu abandonnes. La fille t’a fait

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tourner la tête ? » railla Dmitri. « Si on ne le fait pas maintenant, on ne le fait pas.Je laisse tomber, et tu peux considérer que ma dette est payée. Je ne vais pas telaisser demander des faveurs pour toujours. »

Kaz dévisagea Dmitri. Il n’irait pas jusqu’à appeler leur relation de l’amitié,mais il ne pensait pas que l’homme le laisserait complètement tomber. S’il n’avaitpas Dmitri, il n’aurait aucune chance d’atteindre Fedor. Il n’obtiendrait jamais savengeance.

« Alors tu ferais mieux de te casser, » grogna Kaz.

Dmitri se remit debout et secoua la tête. « Elle a intérêt à en valoir la peine,» murmura-t-il en prenant congé. Kaz observa le dos de Dmitri qui s’éloignait etsentit sa poitrine se serrer. Ça y était. Il avait jeté l’éponge sur son contrat. Il nepourrait jamais faire marche-arrière.

Et il avait fait tout ça pour une femme qu’il ne pouvait pas avoir.

Il entendit des pas dans l’escalier et se retourna pour voir Veronika sur leseuil de la porte. « Ton ami est parti, » dit-elle, hésitante. « Je voulais juste voir situ allais bien. »

« Ferme la porte, » murmura-t-il en s’asseyant sur le lit.

Inquiète, elle ferma la porte et s’assit à ses côtés. « Kaz ? Tu vas bien ? »

Il passa un bras autour d’elle et l’attira sur lui. Ce serait sa dernièrechance d’être avec elle avant de l’abandonner. Et il devait avoir une rupturepropre.

« Qu’est-ce que tu fais ? Je vais te faire mal, » dit-elle en luttant pours’éloigner de lui. Même affaibli, il pouvait toujours la maîtriser, et il la maintint làoù il la voulait.

« Mais non, » dit-il avec un sourire coquin. « Tu m’as déshabillé. »

« Pour nettoyer tes plaies, » lâcha-t-elle. « Qu’est-ce qui te prends ? Tu asfailli y passer. »

« Alors aide-moi à célébrer la vie, » marmonna-t-il en s’avançant pourl’embrasser.

Elle s’éloigna en lui lançant un regard enflammé. « Pas question de faire ça,Kaz. On doit parler de te trouver un docteur. »

Le simple fait qu’elle le chevauche et bouge sur lui suffisait à le fairebander. Il gémit doucement et vit sa bouche s’ouvrir. « Tu plaisantes ? »murmura-t-elle.

« Aide-moi à me sentir mieux, mon cœur, » chuchota-t-il en levant leshanches. « Ces draps sentent toujours notre odeur. C’est enivrant. Je n’arrête pasde penser à ton corps enroulé autour du mien. Je n’arrête pas d’entendre tes

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gémissements quand tu as bon. Touche-moi, Veronika. S’il te plait. »

Il vit le désir sur son visage et sut qu’il l’avait. Elle s’assit lentement etenleva sa blouse. Chaque centimètre de sa peau était parfait, et ses yeuxparcoururent son corps, avides. « On doit faire attention, » murmura-t-elle en sepenchant en avant pour détacher son pantalon. « Je ne veux pas te blesser. »

« Tu ne me blesseras jamais, » chuchota-t-il. Ses mains luttèrent contrel’attache, et il en fut distrait. Elle ne pourrait jamais le blesser. Mais lui bien. Et ildevait la blesser.

Il souleva les hanches et sentit la douleur monter sur son flanc, mais cen’était rien comparé au besoin de sentir son toucher. Une fois libéré, elle sepencha avec hésitation et déposa un baiser sur son gland.

« Suce-moi, » dit-il sévèrement. « Vas-y. »

Il voulait la choquer, mais elle enveloppa ses lèvres autour de sa bite avantde l’avaler. Il ferma les yeux en sentant le paradis de sa bouche, et toutes sespensées le quittèrent. Il n’y avait pas de lendemain. Il n’y avait pas de ce soir. Iln’y avait que ce moment. Sa langue se glissa sur la face inférieure de sonérection, faisant des motifs, le poussant à bout. Il rua gentiment des hanchessous elle et gémit son nom. « Si douce, si soyeuse, » gémit-il. Elle suçait bien lesbites, et il sut que s’il lui disait, elle s’enfuirait probablement. C’était l’idée. Laterrifier. L’effrayer. Mais alors qu’elle le suçait avec le désespoir de lui faireoublier sa douleur, il se rendit compte qu’il n’y parviendrait pas.

Lorsqu’il sentit qu’il ne pouvait en supporter plus, il enveloppa ses mainsdans ses cheveux et tira sa tête en arrière. Elle glissa sa langue une dernière foissous lui et se baissa pour se déshabiller. Lorsqu’elle le chevaucha à nouveau, iln’y avait plus de barrières.

« Kaz, » gémit-elle en se glissant au-dessus de lui. « Putain. »

Il gémit en entendant son plaisir et se déhancha. Elle poussa un cri ettomba en avant, mais il la rattrapa. Tenant son torse, il pompa gentiment d’avanten arrière. C’était lent et doux, mais chaque mouvement envoyait des lancementsde douleur dans son flanc. Elle avait failli mourir. Elle pourrait encore y passer s’ilne se concentrait pas sur ce qu’il devait faire.

Agrippant ses hanches, il l’enfonça sur lui. « Kaz, » cria-t-elle quand ilrecommença. Il la tira en avant par les cheveux et lui donna un baiser torride.

« Baise-moi, bébé. Chevauche-moi, » grogna-t-il en la relâchant.

Si son ton la surprenait, elle n’en dit rien. Elle se contenta de placer unemain de chaque côté et d’accélérer la cadence.

Son plan s’était retourné contre lui. Plus il la forçait, plus elle acceptait. Ilpinça ses tétons et planta ses dents dans ses bras, et elle ne fit que gémir plus

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fort. Il n’en aurait jamais assez de la goûter. Quand ses lèvres ne touchaient pasles siennes, il suçait sa peau pour la marquer. Il finit par ne plus pouvoirattendre. Alors qu’elle cambrait le dos et ouvrait la bouche sur un cri silencieux,il jaillit en elle et se vida.

Elle s’affala à ses côtés. « Mon Dieu, c’était vraiment… C’était incroyable, »demanda-t-elle doucement.

Il voulait se blottir contre elle et l’embrasser doucement. Il voulait lui direque tout ce qui se passait entre eux était parfait, et qu’il n’avait jamais été aussiexcité dans sa vie. Mais il ne pouvait faire aucune de ces choses.

Au lieu de ça, il s’éloigna et se leva pour aller chercher ses vêtements. «C’était une baise de remerciement, » dit-il froidement. « Tu sais, pour m’avoirsauvé la vie. Je voulais te faire jouir une dernière fois. Et maintenant je dois allerfaire mon rapport à Fedor et découvir qui essaie de te tuer. »

Elle se rassit, et il vit ses yeux s’agrandir sous le choc. « Une baise deremerciement ? » murmura-t-elle.

« Ouais, bébé. Hé, te tracasse pas. On peut recommencer de temps entemps. Ta bouche est vraiment un petit paradis. »

Il lui tourna le dos pour ne pas voir son visage blessé. Saisissant sontéléphone, il quitta la pièce et la laissa nue et dépouillée de toute dignité sur lelit.

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Chapitre SeptVeronika se plongea dans ses devoirs, mais elle voyait du danger à chaque

coin de rue. Chaque ombre était là pour elle. Chaque son serait son dernier. Unepartie d’elle ne voulait rien d’autre que de se barricader dans sa chambre, maiselle s’y retrouverait piégée avec ses souvenirs.

Une baise de remericement. Il l’avait dit comme si c’était un truc tout à faitnormal. Comme si ça ne lui importait pas du tout.

Il avait été plus brutal que d’habitude, mais elle avait aimé ça. C’était justeKaz. Elle se sentait en sécurité dans ses bras, peu importe ce qu’il faisait. Mais çan’avait été que du vent. Et il s’était pavané hors de sa chambre avec un sourirequi disait tout. Il avait enfin humilié la petite princesse gâtée.

Et elle avait été dévastée.

Charley avait remarqué que quelque chose avait changé, mais Veronikan’avait pas partagé les détails. « Kaz et moi, ça ne va jamais marcher entre nous.Je le vois bien maintenant, » marmonna-t-elle, et Charley sembla se rendrecompte qu’elle devait laisser tomber. Avec les jours qui défilaient, la douleur quiirradiait de ses profondeurs s’était intensifiée. Kaz ne semblait même pasremarquer le trou béant qui la traversait.

Il continua à la suivre comme son ombre. Elle ne doutait pas qu’il fasse sonboulot jusqu’à son dernier souffle, et elle était trop fière pour appeler son père etdemander quelqu’un d’autre. Donc ils maintinrent une distance respectable entreeux. Kaz prétendait qu’il n’était pas là, et elle tentait désespérément de prétendrequ’il n’était pas là non plus.

C’était un désastre.

« Tu vas bosser, Princesse ? » demanda-t-il alors qu’elle le croisait dans lacour intérieure. Il était appuyé près d’un arbre et parlait au téléphone. Elle luilança un regard dur comme l’acier et le dépassa, mais ça ne lui plut pas.Avançant pour saisir son bras, il la força à se retourner. « Hé, je suis en train dete parler. »

« Ne m’appelle pas comme ça, » siffla-t-elle en s’écartant de lui. Pendant uninstant, elle vit un éclair traverser ses yeux. Du regret ? Mais il avait disparuaussitôt. « Et tu sais très bien que je vais bosser. Je me tiens à l’horaire, doncoccupe-toi de ton boulot et fais comme si je n’étais pas là. »

Il la rapprocha de lui et son sac glissa de son bras. Alors que le contenus’éparpillait au sol, elle le gifla. « Ne me touche pas, » haleta-t-elle. Des larmes semirent à couler sur sa joue, et elle les essuya. Elle ne se laisserait pas humilierdevant lui.

« Je suis désolé, Veronika, » marmonna-t-il en se penchant pour rassembler

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ses affaires.

« Pour quoi ? » lâcha-t-elle automatiquement. Il ouvrit la bouche, et ellesaisit son sac et s’enfuit en courant. Elle ne voulait pas de ses excuses. Il n’y avaitrien d’honnête qui sortait de sa bouche, de toute manière.

Alors qu’elle se blotissait dans sa voiture, elle lutta pour contenir sesémotions. Même ici, il pourrait la voir si elle se décomposait. De plus, elle avait duboulot. Et elle ne pourrait pas faire son boulot si elle agissait comme une idioteéplorée.

Le boulot se passa sans incident, et elle finit par se traîner à la maison. Lesnuits sans sommeil commençaient vraiment à l’affecter. Elle avait l’impressionqu’elle allait s’évanouir debout, mais dès qu’elle posait la tête sur l’oreiller, elle lerevoyait, penché sur elle, sa main posée sous son menton tandis qu’il la pénétraitde plus en plus profondément.

C’était le paradis. C’était un cauchemar.

Lorsque son téléphone sonna, il ne lui vint même pas à l’esprit que cen’était pas sa sonnerie d’appel. Elle ne prit même pas la peine de regarder l’écranavant de décrocher. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour dire allo, une voixfamilière se mit à parler à l’autre bout de la ligne.

« Kazimir. Quelque chose ne va pas. Je pense que Fedor est au courant.Son cercle rapproché planifie un voyage, et avec des armes. Si on ne le tue pasmaintenant, il pourrait venir te tuer. »

« Quoi ? » lâcha Veronika. La ligne se coupa immédiatement, et elle posa letéléphone en le regardant fixement. Ils avaient dû échanger leur téléphone quandses affaires étaient tombées de son sac. Elle avait reconnu la voix de Dmitri.

« Rends-moi mon téléphone, Veronika, » dit Kaz. Elle leva les yeux et le vit ladévisager du seuil de sa porte. « Maintenant. Donne-moi mon téléphone tout desuite. »

Elle l’agrippa en tremblant et le regarda fixement. « Tu essaies de faire tuermon père ? »

Sa posture ne vacilla pas. « J’ai essayé. Plus maintenant. Rends-moi montéléphone. »

« Tu ne me fais pas peur, » dit-elle en levant le menton. « D’autres hommesont tenté de descendre mon père et ont échoué. »

« Le problème, Princesse, c’est que tu n’as peur de rien, » marmonna-t-il enavançant la main pour lui arracher le téléphone des mains. Il traversa la chambreet saisit aussi son ordinateur. « Désolé, Veronika. Mais je ne peux pas te laisserl’appeler avant de savoir ce qui se passe. »

Il ne la quitta pas des yeux tout en pianotant son téléphone avant de le

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porter à son oreille. « Kaz à l’appareil. Qu’est-ce qui se passe ? » demanda-t-ilfroidement. « Peu importe. Raconte-moi. »

Veronika enveloppa ses bras autour de ses genoux et écouta un seul côtéde la conversation. Elle avait froid, mais ce n’était pas dû à la peur. Elle nementait pas. Elle n’avait pas peur de Kaz. Mais l’homme qui se tenait à présentdans sa chambre à coucher était presque un inconnu.

Pourquoi essayerait-il de tuer son père ? Et que pouvait-elle faire pour l’enempêcher ? Elle savait que son père n’était pas un homme bon, mais rien nepouvait la convaincre qu’il méritait de mourir. De plus, c’était son père.

« Et ça s’est passé quand ? » demanda Kaz en regardant l’horloge. Ses yeuxs’écarquillèrent. « Merde. Viens me rejoindre en lieu sûr. »

Il fourra son téléphone dans sa poche et jeta l’ordinateur sur le bureau. «On se casse. Maintenant. »

« Je ne vais nulle part avec toi, » siffla-t-elle en reculant. « Tu as perdul’esprit ? »

« Tu es en danger, » lâcha-t-il.

« À cause de mon père ? Je ne crois pas. Tu veux juste m’utiliser commeotage. C’est ça que tu fais, non, Kazimir ? Tu utilises les gens. »

Kaz ravala son serment et la prit dans ses bras. « Je n’ai pas le temps pources conneries. Tu viens avec moi que tu le veuilles ou non. »

Elle ouvrit sa bouche pour crier, et il clappa sa main par-dessus. « Si tucries, ils vont appeler la police. Et si quelqu’un appelle la police, ton père va venirici, et tu sais qui ils vont trouver ? Charley. Ils vont trouver Charley. C’est ça quetu veux ? »

Veronika mordit sa main, mais elle ne cria pas. « Il ne la blesserait pas. »

« Pour avoir ce qu’il veut, Veronika, ton père blesserait n’importe qui. Alors,tu vas marcher ou je vais devoir te porter ? »

Après l’avoir fusillé du regard, elle soupira. « Lâche-moi. C’est ridicule. »

Il la rassit, mais il ne la lâcha pas. « Je t’aurais laissé emporter un sac, maison n’a pas le temps. Je promets de faire tout ce que je peux pour te protéger. Tucomprends ? »

« Bien sûr. Comme si j’allais croire ce qui sort de ta bouche, » cracha-t-elle. «Pourquoi veux-tu ma sécurité ? Pour pouvoir prendre ton pied en m’humiliant ? »

Une expression de chagrin traversa son visage, mais il ne répondit pas. Il latraîna vers la voiture et boucla sa ceinture. Elle pensa brièvement à s’échapperquand il se rendit du côté passager, mais à quelle fin ? Il la rattraperait ànouveau.

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Croisant les bras, elle regarda par la vitre en boudant.

« Ton père n’est pas ce qu’il prétend être, » déclara Kaz doucement.

« Je sais ce qu’il fait, » dit-elle d’un ton raide. « J’ai toujours su. »

« Oh, ma Princesse, » grommela-t-il. « Tu n’as aucune idée de ce que tonpère est capable de faire. »

« C’est ridicule. Tu bosses pour mon père. Il y a des jours où je pense qu’ilt’aime plus qu’il ne m’aime, moi. Pourquoi diable voudrais-tu le tuer ? »

Il ne répondit pas, et elle secoua la tête de colère. « La violence ne faitqu’engendrer de la violence. Je déménage en Suisse quand tout sera terminé. »

« C’est pas une mauvaise idée, » dit-il d’une voix rauque.

Ils passèrent le reste du trajet en silence, et lorsqu’il se gara devant unemaison en coin de rue, elle fut choquée de voir Dmitri debout devant la porte. «Comment est-il arrivé aussi vite ? »

« Cet homme est un mystère. Ne fait rien pour attirer l’attention, »marmonna-t-il en garant la voiture. « Allez, rentre à l’intérieur. »

Veronika observa la vieille maison. « Kaz, c’est ridicule. Laisse-moi parler àmon père. On peut arranger toute cette merde. »

« A l’intérieur, tout de suite. »

Elle soupira et ouvrit la porte. Dmitri fut immédiatement à ses côtés. «Pourquoi est-elle là ? » demanda-t-il en grommelant.

« Parce que tu as fait l’idiot, » lâcha Kaz.

« Et Charley ? » demanda-t-il.

« Je lui ai dit de rester à l’écart. Je dois y retourner et créer une scène. Nela laisse pas hors de ta vue, » dit Kaz en remontant dans la voiture.

« Scène ? Quelle scène ? » demanda-t-elle en le voyant s’éloigner. Il n’allaitpas la laisser toute seule avec cet inconnu, si ? « De quoi est-ce qu’il parle ? »

« Rentre à l’intérieur. » Dmitri la traîna à l’intérieur et verrouilla la porte.Elle poussa un cri en regardant autour d’elle. Alors que la maison avait l’air decrouler de l’extérieur, à l’intérieur, ce n’était qu’installations modernes ettechnologiques. Chaque mur avait un écran qui montrait la vue de l’extérieur, etelle pouvait même voir les rues environnantes.

Et un mur était couvert d’armes. Elle le regarda d’un air las. « Vous êtesqui, en fait ? »

« Je ne suis pas vraiment un ami de Kaz, mais aujourd’hui, on se serre lespouces. Mais je ne vais pas mettre ma tête sur le billot pour un autre. »

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« Et qu’est-ce que Kaz compte faire ? »

« Il va faire croire que tu as disparu, bébé. Il ne veut pas que ton pèresache que tu es ici. J’espère vraiment que ton père ne sait pas qu’on est ici. »

« Et vous essayez de le descendre aussi ? »

Il grogna sa réplique, et elle croisa les bras. « Je ne vous laisserai pas. Jeme fiche de ce qu’il vous a fait. Je ne vous laisserai pas le tuer. »

« Ce n’est pas ce qu’il m’a fait, chérie. Et si tu connaissais la vérité au sujetde ton père, tu serais la première à lui tirer dessus. J’ai le sentiment qu’il y a unesoif de violence sous ce joli minois, » dit-il en lui lançant un clin d’œil.

Elle poussa un petit cri et se pressa contre le mur. « Comment osez-vous ?Vous ne savez rien de moi. »

« Et jusqu’au retour de Kaz, je suis la seule personne à te garder en vie.Dis-m’en plus à propos de Charley. On dirait un vrai pétard, cette fille. »

« Vous restez loin d’elle, » lâcha Veronika. « Je pense que j’ai déjà ruiné lavie de suffisamment de gens. »

« Pas toi, » répliqua Dmitri. « Ton père. On dirait que tu es une bonne fille.Je comprends pourquoi Kaz est tombé amoureux. Depuis toutes ces années queje le connais, absolument rien ne peut entraver ses objectifs. Il avait l’opportunitéparfaite de descendre Fedor Saiko, et tu sais ce qui est arrivé ? »

Sans un mot, elle secoua la tête.

« Tu es arrivé. Je suppose qu’il a passé la nuit dans ton lit et puis il n’a pluspu supporter la pensée de te voir pleurer. Même si c’était à cause d’un bâtardcomme ton père. Alors déteste Kaz autant que tu veux, mais assure-toi de ledétester pour les bonnes raisons. Il a mis ses désirs de côté pour toi. »

Choquée, Veronika s’affala contre le mur. Qu’est-ce que son père avait pufaire à Kaz pour qu’il le déteste autant ? Et pourquoi avait-il abandonné savengeance pour elle ? Il avait été plus que clair à ce sujet, il ne l’aimait pas.Merde, il n’avait même pas l’air de l’apprécier.

La nuit était tombée depuis longtemps quand Kaz revint. « Ils sont à lamaison, » marmonna-t-il en verrouillant la porte. Il y avait un total de six verrous.« Vingt gardes, mais pas de trace de Fedor. Tu es sûr qu’il était censé venir ? »

Dmitri fit signe vers un écran. L’image était granuleuse, mais elle pouvaitvoir les trois berlines noires qui s’approchaient dans la rue.

Son père.

« Plus rusé que tu ne le pensais, » dit Dmitri en se raidissant. « Il t’a suivijusqu’ici. »

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« Merde. Veronika, tu dois ficher le camp, » dit Kaz en se retournant.

« Trop tard. Ils sont déjà là, » dit-elle, tremblant en voyant la lumière desphares illuminer le mur. Elle ne savait pas pourquoi elle avait peur. C’était sonpère.

« Dans la chambre. Tout de suite, » dit Kaz en saisissant son coude.

Dmitri décrocha les fusils du mur. « Je vais essayer de les retenir. Jen’arrive pas à croire qu’après que tu m’aies sauvé la vie, je vais devoir mesacrifier pour toi, » grommela-t-il.

Kaz le regarda avec un air de chagrin. « Pas pour moi. Avec moi. Je reviens,mon ami. » Il attrapa Veronika et la poussa dans le salon.

Soudain, les vitres éclatèrent, et le verre vola sur le sol tandis que la fuméecommençait à emplir les pièces. Elle se pencha en avant et toussa, mais Kaz ne lalaissa pas aller. Elle pouvait entendre le bois éclater tandis que quelqu’unenfonçait la porte. Malgré les six verrous. Des balles sifflaient dans le couloir, etelle poussa un cri. Kaz l’attrapa par la taille et la poussa dans la chambre. « Resteici, » dit-il d’un ton raide.

« Dmitri, » dit-elle faiblement.

« Je vais aller voir comment il va. Veronika, tu dois rester ici. Ne sors paspour ton père. Ne sors pour personne. Peu importe ce que tu entends. Peuimporte ce que tu vois. »

« Kaz, » dit-elle en saisissant sa main. « Qu’est-ce qui se passe ? »

Il se retourna et l’embrassa. « Je suis désolé pour ce que je t’ai dit. Je nevoudrais jamais te blesser, mais je devenais trop proche de toi. Je devaism’éloigner. M’éloigner pour te protéger. De toute ma vie, je n’ai jamais eu quelquechose de mieux que toi. Et je suis désolé, Veronika, désolé pour ce que jem’apprête à faire. »

Elle poussa un cri lorsqu’il s’éloigna et referma la porte. Les cris devinrentplus bruyants, et elle ouvrit la porte pour le suivre. Mais son père et ses hommesse déversaient dans la maison, et elle replongea immédiatement dans la chambre.Elle ne pourrait pas refermer la porte sans attirer l’attention.

Était-elle vraiment si terrifiée par son père ?

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Chapitre Huit« Où est ma fille ? » demanda doucement Fedor en se déplaçant dans la

pièce. Veronika était sur le point de sortir de la pièce et de courir dans les bras deson père, mais il avait du sang partout sur le visage. Elle jeta un œil par la fissureet pressa sa main sur sa bouche. C’était sans aucun doute le sang de Dmitri.

« En sécurité, là où vous ne pouvez pas l’atteindre, » dit Kaz en se tenantentre Fedor et la chambre où elle se terrait. Veronika sentit son cœur vaciller.Son père tuerait Kaz sans arrière-pensée. Que faisait-il ?

« Pourquoi penses-tu que ma fille a une raison de me craindre ? »

« C’est une bonne question. Si Pavel était là, on pourrait lui poser la mêmequestion. »

Veronika regarda son père se figer. « Laissez-nous, » dit-il lentement à sesgardes. Ils hésitèrent, et il tourna la tête. « Retournez aux voitures. Tout de suite! » aboya-t-il. Ils baissèrent leurs armes. Fedor observa Kaz avec un air impassiblesur le visage.

« Vous ne voulez pas que les autres découvrent la vérité sur Pavel ? »demanda Kaz. Veronika le regarda serrer le poing. « Ce n’est pas comme si votrechapeau blanc n’était pas déjà noyé dans le sang. Mais vous ne voulez pas qu’ilssachent qu’il y a aussi du sang Saiko, c’est ça ? »

Veronika resta sur place, transfigurée. Son père n’avait rien à voir avec lamort de Pavel. C’était un accident. Qu’est-ce que Kaz voulait dire ?

« Comment as-tu su ? »

« Pas avant que Nikolas ne vienne me voir pour se cacher. Il était déchirépar la mort de Pavel, et il pensait être le prochain. Le truc, c’est que je ne lecroyais pas. Je l’ai caché pour qu’il puisse se détendre, mais ensuite vous avezcommençé à le chercher. Oh, en fait, vous avez fait plus que ça. Vous avezpresque démembré la ville pour le retrouver. »

« Il était responsable, » siffla Fedor. « C’est à cause de lui que Pavel est mort.»

« Il aimait Pavel, » dit Kaz à voix basse. « Et Pavel l’aimait. Ils allaients’enfuir pour être ensemble, et vous avez pris ça comme un acte de trahison.Pavel était censé prendre les commandes de vos affaires. Il n’était pas censés’enfuir avec son amant gay. »

« Ils n’étaient pas amants ! » cria Fedor. Il leva son arme et la secoua. « Il aempoisonné mon fils avec toutes ces pensées et lui a fait tourner la tête. J’auraispu le sauver. »

« Mais vous avez choisi de commanditer sa mort à la place, » gronda Kaz. «

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Vous pouvez blâmer Nikolas autant que vous le voulez, mais c’est vous qui êtes lacause de la mort de Pavel. Vous avez ordonné le contrat. Le sang est sur vosmains. Et si Nikolas n’était pas sorti rendre visite à sa tombe plus tôt cette année,il serait encore en vie aussi. Espèce d’imbécile sentimental. »

« Tu ne peux pas le prouver, » dit Fedor. « Et quand tu seras mort, tous mesproblèmes s’en iront. »

Veronika entra en trombe. « Papa ! »

« Veronika, rentre dans la chambre, » siffla Kaz.

« Mon Dieu, dis-moi que ce n’est pas vrai, » dit-elle en dévisageant son père.« Dis-moi que tu n’as pas tué Pavel. C’était ton fils. »

« Veronika, » mumura Fedor, et il baissa son arme de quelques centimètres.« Je ne voulais pas, bébé. Mais il allait m’abandonner. »

« J’allais aussi t’abandonner, » dit-elle en laissant les larmes couler sur sonvisage. « Je me suis inscrite à l’université pour ne jamais revenir. »

« Et je vais te laisser faire, » murmura Fedor avec un grand sourire. Ilsecoua la tête. « Je te laisserai faire ce que tu veux. Tu peux être conservatricetout en aidant les affaires. Pense à un partenariat. Pense aux artéfacts qu’onpourrait te trouver. Tu ne m’abandonnes pas. Tu vas m’aider, et je pourrairéaliser tous tes rêves. »

Lentement, elle se rendit compte que son père était fou. Dérangé. Commentne s’en était-elle pas rendu compte avant ? « Baisse ton arme, papa. Ne blesse pasKaz. Je viendrai travailler pour toi. On va vraiment devenir partenaires. »

« Mais il est au courant, » dit Fedor en durcissant le regard. Il leva son armevers Kaz et fronça les sourcils. « Il ne peut pas rester en vie. »

« Papa. » Lentement, Veronika s’avança pour prendre la main de Kaz. « Ilm’a sauvé la vie. Je ne vais pas te laisser le tuer. »

« Ta vie n’était jamais en danger, bébé. C’était moi. Je voulais que çaressemble à une tentative d’assassinat pour pouvoir te séparer de Kaz. Je saisqu’il t’a séduite, mais je te pardonne. »

Kaz serra sa main. « Veronika, tu dois sortir d’ici, » chuchota-t-il. « S’il teplait. »

Elle l’ignora. « C’est toi qui a fait ça ? Un autre accident de voiture ? Je suisla suivante sur la liste ? Qu’est-ce qui se passera si je te déçois, papa ? Si jedéménage ou que je refuse de travailler pour toi ? Et si je tombe amoureuse, queje me marie et que je ne te revois jamais ? Je devrai toujours te craindre ? »

Elle voulait juste qu’il pose son arme. Elle voulait qu’ils sortent tous d’icivivants, mais elle avait l’impression que ça ne serait pas le cas.

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« Tu as peur de moi, Veronika ? » demanda Fedor doucement. « Je ne veuxpas que tu aies peur de moi. »

« Tu as tué Pavel, papa. Bien sûr que j’ai peur de toi. »

Et juste comme ça, il baissa les épaules. Veronika se détendit, mais Kazserrait toujours fermement sa main. Fedor les regarda d’un air triste. « Je suisdésolé, ma chérie. Je ne voulais pas que tu l’apprennes. Ton frère me hantetoujours, chaque jour. J’ai essayé de faire mieux avec toi. J’ai essayé de fairemieux avec toi, parce que je ne suis rien. Je n’ai rien. Je n’ai pas de bien-aimée.Je n’ai pas de fils. Je n’ai que toi, Veronika. »

Il leva à nouveau le pistolet, et ses yeux s’écarquillèrent. « Papa ! »

« Et je ne peux pas faire ça sans toi, ma chérie. Pardonne-moi. »

Elle cria en le voyant mettre le pistolet dans sa bouche et appuyer sur ladétente. Tandis que son corps tombait, sans vie, au sol, Kaz la prit dans ses bras.

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Chapitre NeufVeronika, ne le regarde pas. Regarde-moi.

Veronika trembla lorsqu’ils mirent le cercueil sous terre. Une semaines’était écoulée depuis que son père s’était tiré une balle dans la tête, et elle neparvenait toujours pas à effacer cette image de son esprit. Elle ne parvenait pas àpleurer. Elle ne parvenait pas à dormir. Elle ne ressentait rien.

Hé, on doit être sur la même longueur d’onde, Princesse. Regarde-moi.

Son père avait tué Pavel. Comment avait-elle pu être si aveugle à sacruauté ? Elle pensait que tout ce qu’il avait fait pour elle était par amour, maismaintenant elle se rendait compte que c’était par culpabilité. Par honte de ce qu’ilavait fait à sa famille.

Je n’étais pas là. Tu as rencontré ton père ici pour discuter de tes études, etil s’est suicidé. Regarde-moi. Tu n’as pas à leur dire à propos de Pavel. Tu n’aspas à leur dire à propos de Nikolas. Tu comprends ? Princesse ?

L’enterrement était terminé, et les gens s’approchaient d’elle pour lui offrirleurs condoléances. Elle ne parvenait même pas à les regarder dans les yeux.Personne n’était attristé par la mort de Fedor Saiko. Les gens le craignaient ous’étaient enrichis grâce à lui. Parfois les deux. Mais personne ne pleurait sa mortparce qu’il était aimé.

Je suis désolé. Tellement désolé. Je n’aurais jamais dû t’impliquer là-dedans. Tu seras bien mieux sans moi. N’essaie pas de me trouver, Princesse. Tudois aller de l’avant.

Kaz n’était nulle part en vue. Il lui avait lancé un dernier regard et avaitdisparu avant l’arrivée de la police. Et elle n’avait pas reçu de nouvelle de luidepuis. Une partie d’elle n’en voulait pas. Il n’était qu’une extension de laviolence de son père. Il voulait peut-être rendre justice à Pavel et à Nikolas, maisil avait agi comme le ferait son père.

« Sauf qu’il ne l’a pas fait, » murmura-t-elle.

L’homme debout devant elle était en train de lui parler, et il arqua lessourcils. « Pardon ? »

Elle se concentra sur lui et fronça les sourcils. « Je m’excuse, j’ai besoind’air, » chuchota-t-elle en traversant la foule. Libérée de leurs faussessympathies, elle inspira profondément. Kaz avait décidé de ne pas tuer son père.En fait, il avait failli y passer pour la sauver.

Peut-être était-il différent. Alors pourquoi n’était-il pas là ?

Elle sortit son téléphone pour l’appeler. Un poing enserrait son cœur, et nulautre ne pourrait soulager la pression. Mais un message automatique lui

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répondit. Le numéro avait été déconnecté. Elle n’avait aucun moyen de lecontacter.

Enfin, les larmes se mirent à couler alors qu’elle marchait lentement vers savoiture.

« Hé ! » Un bras s’accrocha au sien, et elle vit que Charley était à côté d’elle.

« Te voilà, » murmura-t-elle avec reconnaisance.

« Ouais, en quelque sorte. J’étais à l’arrière. Apparemment, le statut decolocataire n’est pas un grade suffisant pour être dans la même pièce que toi. Tondétachement de gardes est sévère. »

« Ce n’est pas le mien, » marmonna-t-elle. « Un ami de mon père a repris lesrênes. C’est lui qui décide maintenant. » Elle s’appuya lourdement sur son amie. «Tu peux m’emmener quelque part ? »

« Bien sûr. Tu veux aller où ? »

Veronika réfléchit. « A la maison. »

« La maison de ton père ? Ou… » Sa voix s’éteignit.

« Ta maison est chez moi. Si tu veux toujours bien. Et je comprendrai si tune veux pas. »

« Arrête de parler comme ça. Veronika. Rien de ceci n’est ta faute. Ce n’estpas ta faute si tu es née dans ce milieu. Tu n’es pas responsable des actes de tonpère, et tu n’es pas responsable des actes de Kaz. Bien sûr que je te ramène à lamaison. Et ce sera ta maison aussi longtemps que tu le souhaites. »

Alors Charley était toujours à ses côtés. Quel soulagement. Parfois, quandtout s’écroulait autour de vous, il suffisait d’une amie pour rester debout.

***

Kaz regarda Veronika s’en aller à distance. Il n’avait pas osé montrer sonvisage à l’enterrement, mais il voulait s’assurer qu’elle allait bien. Le vent luifouetta le visage, et il se retourna en soupirant.

« C’est considéré comme du harcèlement, tu sais. »

Il se figea et se retourna vers la voix familière. Dmitri était accoudé contreune voiture et le regardait. « J’ai vu ton cadavre, » dit Kaz en fronçant les sourcils.« Tu étais criblé de balles. »

« Oui. Je l’étais. Et j’ai encore quelques trous pour le prouver. Mais c’étaitplus pour le spectacle que pour autre chose. Je préfère être un fantôme. La mortest le moyen le plus facile de m’assurer que mon alias ne soit pas rattaché à monvrai nom. Je m’excuse. Tu m’as pleuré ? »

« Les fantômes ne devraient pas se montrer au grand jour, » marmonna Kaz

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en le dépassant. Une part de lui était soulagée que Dmitri soit vivant. Même sic’était un enfoiré, il s’était montré fidèle jusqu’à la fin. Même s’il avait orchestrésa propre mort.

« Je ne m’en préoccupe pas trop, » dit Dmitri en haussant les épaules. «Fedor s’est suicidé. Tu n’as pas à le pleurer. Pourquoi es-tu présent à sesfunérailles ? » Kaz ne répondit pas, et Dmitri gloussa. « Peu importe. Tu es là pourla fille. Alors pourquoi ne vas-tu pas la saluer ? »

Kaz se raidit. « Pourquoi voudrait-elle me parler ? J’ai faille tuer son père.Je lui ai dit la vérité sur son frère. J’ai complètement chamboulé son monde. »

« Tout le monde ne s’en prend pas au messager, » dit Dmitri d’un ton égal. «Tu ne sauras pas ce qu’elle en pense tant que tu ne lui parleras pas. »

« Qu’est-ce que ça peut te faire ? » demanda Kaz en se retournant. « Ce nesont pas tes affaires, si ? »

« J’ai toujours une dette envers toi. Peut-être que cette dette peut êtrepayée sans verser de sang, » dit Dmitri en souriant. Alors que les genscommençaient à sortir de l’église, Kaz et Dmitri se mirent à la recherche d’uneporte de sortie. Lorsqu’il se retourna, Dmitri avait disparu. « Imbécile, »marmonna-t-il en se fondant dans les arbres. Il avait tort. Veronika serait mieuxsans lui.

Et il ne désirait certainement pas d’autres faveurs de la part de Dmitri.

***

Veronika se débarrassa de sa robe noire et enfila un jeans et un pull rouge.Elle devait encore faire son deuil, mais elle n’avait pas besoin de le faire en noir.Son frère lui avait toujours dit qu’elle avait l’air d’un vampire quand elle portaitdu noir. Son père lui avait dit qu’elle avait l’air déprimé. Elle porterait donc durouge.

Et que le monde parle de ça, pour changer.

Alors qu’elle se baissait pour ramasser sa robe et sa veste, un bout depapier tomba de sa poche. Fronçant les sourcils, elle le ramassa.

Il se tiendra éloigné pour ta sécurité. Tu devrais sans doute faire pareil.

En dessous se trouvait une adresse. Veronika pencha la tête pour laregarder. Ce n’était pas l’écriture de Kaz. Elle ne l’avait jamais vue auparavant,mais elle avait le sentiment de savoir à qui elle appartenait.

Dmitri.

Mais il était mort. Elle l’avait vu mourir. Cela dit, personne d’autre n’auraiteu l’audace de glisser quelque chose dans sa poche aujourd’hui. Et personned’autre ne lui aurait donné un message si tordu.

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« Veronika ! »

Surprise, elle leva les yeux et vit Charley debout sur le seuil de sachambre. « Pardon. Je ne t’ai pas entendu. Tu disais quoi ? » murmura-t-elle.

« Je te demandais si tu voulais que je fasse de la soupe. Qu’est-ce que c’est? »

« Je pense que ça vient de Dmitri. »

Charley la regarda, bouche-bée. « D’avant sa mort ? »

« Quelqu’un l’a glissé dans ma poche aujourd’hui. Je pense qu’il n’est pasmort. »

« Ok. Donc il est sexy, malin, dangereux et magicien. » Charley avança pours’asseoir sur le lit. « Qu’est-ce que ça dit ? »

Les doigts tremblants, Veronika lui tendit le morceau de papier. Charley lelut et écarquilla les yeux. « Ouais, et la personne qui a écrit n’a pas tort. Kaz estdangereux. S’il ne cause pas de problèmes, il les invite. Tu as emménagé chez moipour t’éloigner de ça. Tu penses qu’il va changer ? »

Veronika ferma les yeux. Elle ne savait pas quoi penser. Elle savait justequ’une souffrance en elle avait besoin de Kaz. Son toucher lui manquait. Saprésence lui manquait. Son sourire, son charme irritant lui manquaient.

« Veronika, va lui parler. »

Elle ouvrit brusquement les yeux et observa Charley. « Tu viens de finir deme dire à quel point il était dangereux, » marmonna-t-elle. « Et maintenant tuveux que j’aille lui parler ? »

« Oui, c’est ce que j’ai dit. Et maintenant, je vais te faire remarquer que tul’aime. Tu l’aime malgré tout ce qui s’est passé, et tu vas le regretter pour lerestant de ta vie si tu ne vas pas au moins lui parler. »

Charley posa le papier dans ses mains, et Veronika le trituranerveusement. « Et s’il ne veut pas me voir ? »

« Alors tu sauras, » dit-elle simplement.

Et ce serait une autre chose qui se briserait dans son monde. En soupirant,elle enfila son manteau. Elle n’allait rien faire de bien productif aujourd’hui, detoute manière. S’il allait la détruire, il pouvait aussi bien le faire sans attendre.

La maison était dans la plus belle partie de la ville. Pendant un moment,elle pensa qu’elle s’était trompée d’adresse. C’était une maison magnifique juste àl’extérieur du centre ville, et elle se tenait sur plusieurs hectares de terrain. Enarrivant dans l’allée, elle scruta les alentours par le pare-brise. Des camérassurveillaient tous ses mouvements.

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« Ça doit être une blague, » marmonna-t-elle. Son père payait certainementbien ses employés, mais elle doutait qu’il les paie aussi bien. En plus, Kaz nes’intègrerait jamais dans ce voisinage. Ces gens étaient riches et raffinés. Kazétait… Kaz.

Elle se gara devant la maison et observa les fenêtres. Personne ne semblaitla regarder, mais avec toutes les caméras, il n’y avait aucune raison de venir auxfenêtres. Nerveuse, elle faillit se retourner. Mais c’était Kaz. Elle devait le voir.

En sortant de la voiture pour frapper à la porte, ses mains commencèrent àtranspirer. Elle savait déjà qu’il n’avait pas de sentiments pour elle. Il le lui avaitavoué. Que venait-elle faire ici ?

« Qu’est-ce que tu fais là ? » Son grognement mima ses pensées, et elleretint son souffle. Il lui parlait par l’intercom.

« Ouvre la porte, » dit-elle en repoussant ses peurs. Elle ne se laisserait pasintimider.

« Merde, Veronika, tu ne devrais pas être ici. »

« Et je vais piquer une crise si tu n’ouvres pas la porte, » siffla-t-elle. Ellen’allait pas avoir une conversation avec une porte entre eux. Après un moment,la porte s’ouvrit, et il s’appuya contre elle.

« Comment as-tu obtenu cette adresse ? » dit-il d’une voix rauque en laregardant. Elle ne put s’empêcher de lui rendre la pareille. Kaz semblait ne pasavoir dormi pendant des jours. Des cernes noircissaient ses yeux, et sa peau étaitplus pâle que d’habitude. Elle avança la main pour toucher la plaie toujoursouverte sur sa tempe.

« J’ai trouvé ça dans ma poche, » murmura-t-elle lorsqu’il ne recula pas.

« Je ne l’ai pas mis là. Tu devrais t’en aller, » dit-il enfin en faisant un pas enarrière. Il ne referma pas la porte, et elle entra. « Veronika. »

« Tu n’es pas venu à l’enterrement, » dit-elle d’une voix monocorde enobservant les environs élégants. Plancher en bois. Dalles de granit. Un putain dechandelier. Que faisait-il ici ?

« Je désirais la mort de ton père. Pourquoi viendrais-je à son enterrement ?» demanda-t-il d’une voix sombre.

« Pour moi. » Elle se retourna. « Je pensais que tu serais venu pour moi. »

Il écarquilla les yeux de surprise. « Pourquoi voudrais-tu me voir ? Je suisla cause de tout ça. »

« Mon père est la cause de tout ça. Tu t’es contenté de me pousser aucentre de la mêlée, » dit-elle amèrement. « Mais si tu ne l’avais pas fait, je seraisen train de pleurer un homme qui ne le mérite pas. »

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« Ça reste ton père, » dit Kaz. Il n’avait pas bougé du hall, mais elle sentaitses yeux qui la suivaient.

Elle scruta les peintures accrochées au mur. Gustav Klimt. Un de sesfavoris. Kaz le savait.

« Ce n’est pas l’original, » dit-il. « J’essaie toujours de le dégoter. »

« Alors c’est ta maison ? » Elle se retourna pour le regarder. « Tu l’as depuislongtemps ? »

Il ne la quitta pas des yeux. « Plusieurs mois. »

« Où as-tu trouvé tout cet argent ? »

« Héritage. » Elle resta bouche-bée, et il haussa les épaules. « Ma famillen’était pas vraiment riche, mais elle savait comment profiter de certainessituations. Ils sont morts quand j’étais adolescent, et j’ai hérité d’une petitefortune. Quand Pavel est mort… » Kaz hésita. « Quand Pavel est mort, il m’a cédéson fonds fiduciaire, et Fedor ne l’a jamais contesté. Ça m’a toujours surpris. »

« Tu es riche depuis le début, » dit-elle sèchement. « Et tu es venu dormirsur mon canapé ? »

« Je ne sais pas vraiment comment être riche, » marmonna-t-il. « Mais cen’est vraiment pas important. Veronika… »

« Tu savais que Klimt était un de mes favoris, » murmura-t-elle enl’ignorant. « Pourquoi l’as-tu accroché ici ? Tu détestes l’art. »

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

« Réponds à la question, » dit-elle sévèrement.

« J’ai demandé en premier. »

« Pour une fois dans ta vie, Kazimir, dis-moi la vérité, » cria-t-elle. Sapassion la surprit, et il s’avança devant elle en deux pas.

« Je les ai accrochés parce que tu les aimes, » grogna-t-il. « Tout ce qu’il y adans cette maison est pour toi. Voilà. Je t’ai dit ce que tu voulais savoir.Maintenant dis-moi ce que tu viens faire ici. »

Elle le regarda dans les yeux. Ils étaient un mélange de fureur et depassion, mais elle n’avait pas peur de lui. « Je t’aime, Kaz, » finit-elle par dire. «Pas le genre d’amour que je te portais adolescente, le genre d’amour qui me fait techercher la nuit. Le genre d’amour qui persiste après que j’aie vu mon père setirer une balle dans le cerveau. Le genre d’amour qui me fait chasser les notesd’un homme mort. »

Kaz recula. « Dmitri t’a envoyé cette note ? »

« Vraiment ? » Des larmes remplirent ses yeux. « Je viens te dire que je

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t’aime, et tout ce qui te préoccupe, c’est cette putain de note ? »

« J’ai acheté une maison pour toi. Qu’est-ce que tu veux de plus ? »

« Je veux te l’entendre dire. »

« Je m’en vais, Veronika. Je quitte la Russie. Je ne sais pas où je vais, maisje ne peux pas rester ici. Il y a trop de sang. Trop de violence. Ce n’était pas ceque je voulais. » Il la regarda tristement. « Il y a trop de gens qui meurent autourde moi. Je ne vais pas te laisser être la prochaine. »

« Tu ne t’en va pas, » dit-elle en lui prenant la main. « Tu n’as pas achetécette maison pour moi. Tu l’as achetée pour nous. Et rien ne va m’arriver tant quetu seras ici avec moi. »

Le dilemme était transparent sur son visage, et elle en profita. « Dis-moique tu m’aimes, Kaz. S’il te plaît. »

Au début, il ne dit rien. Elle s’avança d’un pas, et il ne bougea pas. Elleavait tellement besoin de l’entendre prononcer ses mots, et ils savaient tous deuxce qui se passerait s’il les prononçait. S’il les disait tout haut, il ne pourrait jamaisplus la quitter. Mais même si elle adorait la maison et tout ce qu’elle contenait,elle le suivrait n’importe où. « On peut partir ensemble, si tu veux, » murmura-t-elle.

« Je ne te demanderais jamais d’abandonner tes études, » dit-il d’un tonbourru. Kaz la prit dans ses bras, et elle s’en délecta. Alors qu’il la serrait contrelui, elle le sentit embrasser le sommet de son crâne. « Je t’aime, Veronika. Depuistoujours et pour toujours. »

« Reste avec moi, » dit-elle en levant la tête. « Ne me quitte plus jamais.Cette fois-ci, il n’y a aucun obstacle. Je pourchasserai tes fantômes. Je lepromets. »

Il pencha la tête pour l’embrasser. D’abord doucement, et elle eutl’impression qu’il lui disait peut-être adieu. Alors avant qu’il ne puisse reculer,elle écarta les lèvres. Elle l’entendit gémir lorsqu’il glissa sa langue dans sabouche, et le baiser changea du tout au tout.

Elle mit tous ses sentiments dans ce baiser. Toute sa colère, ses regrets etson amour, et il lui rendit la pareille. Bientôt, ils haletaient et il se mit à la tirerdans une autre direction.

Ils ne rompirent pas leur étreinte tout en trébuchant sur le canapé. Sanshésiter, elle le chevaucha et passa ses doigts dans ses cheveux.

« Veronika. Mon amour, » gémit-il en repoussant son manteau de sesépaules. Elle se pencha en arrière pour enlever son pull et son soutien-gorge. Sabouche se rua directement vers ses seins, et elle serra sa tête en gémissant toutbas. Il savait si bien comment plaire à son corps.

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Le désir créa des vrilles dans les profondeurs de son ventre tandis que sescaresses envoyaient des ondes de choc dans son corps. Repoussant sa tête, elle sereleva pour se débarrasser de son jeans. Ses yeux s’assombrirent de désir, et ellese retourna avant de se plier en deux pour descendre son jeans jusqu’au sol. Ellel’entendit déplacer les oreillers pour avancer et prendre ses fesses dans sesmains. Seule une mince bande de tissu couvrait son cul, et il la tira doucement.La dentelle frotta contre son clitoris, et elle poussa un petit cri.

« Tu veux te donner en spectacle pour moi ? » demanda-t-il d’une voixrauque tout en glissant son doigt sous le tissu. « Tu essaies de me faire changerd’avis ? »

Elle se redressa tout en douceur et s’assit sur ses genoux. Passant un brasautour de sa nuque, elle prit sa main dans son autre main et la guida vers sonsexe. « Tu as déjà changé d’avis, Kaz, » murmura-t-elle. Lorsqu’il glissa un doigtdans ses profondeurs, elle cambra le bassin et gémit. « Tu as choisi quand tu m’asdit que tu m’aimais. »

« Je t’aime, oui, » murmura-t-il d’une voix enrouée dans son oreille. « Et situ ne me laisses pas partir tout de suite, je n’arriverai peut-être jamais à tequitter. »

Elle cambra les hanches à son toucher et fit courir un doigt dans samouille. Avec un sourire sournois, elle plaça son doigt dans la bouche de Kaz et leregarda le sucer. « C’est ça l’idée. »

En grognant, il prit son sexe dans sa main et la souleva pour detacher sonpantalon. Lorsqu’il libéra enfin sa bite, elle baissa la main pour attraper salongueur. Il bandait, et sa bite pulsait entre sa main ; elle ne put s’empêcher de laserrer.

« Mon Dieu, Veronika, » gémit-il en repoussant sa main avec force. « Tuseras mon arrêt de mort. »

« Ce sera une bonne mort, » murmura-t-elle en levant le bassin avant deretomber lentement sur son sexe. Centimètre par centimètre.

Quand elle ne put en prendre plus, elle contracta ses muscles autour de luien gémissant. « A moi, » murmura-t-elle. « Tu es à moi. »

« Pour toujours, » convint-il avant de poser les mains sur ses hanches et dela forcer à bouger.

Et bientôt, les seuls bruits dans la pièce furent ceux de peaux quiclaquaient et de cris d’extase. Mais c’était plus que du sexe. Chacun de sesgestes, chacune de ses caresses avait pour but de lui donner plus de plaisir.Lorsqu’il frotta enfin son pouce sur son clitoris, elle hurla son nom en jouissant. Illa pénétra profondément et planta ses dents dans son épaule en éjaculant en elle.

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« Je te protègerai, » promit-il en déplaçant ses cheveux trempés de sueursur le côté pour déposer un baiser dans le creux de sa gorge.

Elle le prit dans ses bras et ferma les yeux. Elle était aimée par l’homme quine pouvait aimer quiconque, pensa-t-elle. Et aujourd’hui, ici, elle referait sa vie àses côtés.

Fin !

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BONUS STORY L’innocente américaine et l’assassin

Par : Bella Rose

Tous droits réservés. Copyright 2016 Bella RoseL’innocente américaine et l’assassin

Par : Bella RoseTous droits réservés. Copyright 2016 Bella Rose

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Chapitre UnLe ricochet des balles ne semblait jamais vouloir finir. Le petit garçon se

terra dans le coin de l’armoire, claqua les mains sur ses oreilles et se balançad’avant en arrière. Encore et encore, il se rappela de ce que son père lui avait dit. «Ne pleure pas. Ne crie pas. Ne fais pas un bruit. » Il se forçait à faire ce que sonpère lui avait dit, mais au milieu de la bataille, il pouvait entendre les cris ethurlements de son père.

Et puis, enfin, le bonheur du silence. Le petit garçon patienta pendant ce quilui sembla des heures avant d’enfin ramper hors de l’armoire. Deux hommes qu’ilne reconnaissait pas gisaient sur le tapis moisi. Il tenta de ne pas fixer leursvisages morts tandis qu’il les dépassait en se faufilant. Un autre homme étaitétalé dans le salon. L’odeur du sang était suffocante, et le petit garçon se retint devomir.

Dans le vestibule, avachi sur le seuil de la porte, gisait son père, immobile.Le petit garçon trembla en tendant la main pour le toucher, mais il n’eut aucuneréaction.

« Souviens-toi, » lui avait dit son père. « Si quelque chose m’arrive, tu doispartir. Partir et ne rien dire à personne. Trouve ton oncle Ivan. Il te protégera. »

Et ainsi le petit garçon, ne se rendant même pas compte qu’il pleurait,passa ses bras autour de lui-même et sortit dans le froid cinglant.

Et il ne fut jamais plus le même.

***

« Les examens sont terminés. L’été est là. Pourquoi as-tu l’air si triste ? »demanda Veronika à Charley tout en lui volant un ravioli chinois.

« Tu as probablement cartonné tes examens alors que tu as pris un mois decongé. Tu vis dans la béatitude avec l’un des hommes les plus sexy en Russie. Ettu vas probablement passer tes vacances dans un hôtel tout inclus. Moi, j’ai sansdoute à peine réussi mes examens, et je dois travailler tout l’été. Et si tu me volesencore un ravioli, je vais te transpercer avec ma fourchette, » répliqua Charleyavec mauvaise humeur en épiant sa magnifique meilleure amie. Veronika étaitgrande, svelte et blonde. Elle était la perfection à l’état pur.

« Je t’ai déjà dit que je n’allais pas dans un hôtel tout inclus, » rit Veronika.« Et je t’ai dit que j’allais te payer une autre année de location. »

« Mais tu ne vis même plus avec moi. Tu vis avec Kaz. Et je ne veux pas deta pitié. J’ai reçu les candidatures de plusieurs autres colocataires potentiels. »

« Oh, vraiment ? »

Charley acquiesça. « Ouais. Et je ne considère plus que des candidats

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américains. Sérieux. Vous les russes, vous êtes foireux. »

Le semestre dernier, Charley avait accepté Veronika comme colocataire, etcette femme avait été un rêve devenu réalité. Elle avait payé une année d’avance,était vouée à ses études, et était arrivée avec un garde du corps. Mais tout ça,c’était avant que Charley ne découvre que Miss Parfaite était la fille de FedorSaiko, un parrain de la mafia bien connu. Lorsque son garde du corps, aussiappelé Kazimir, avait découvert que Saiko avait assassiné son propre fils, sonmeilleur ami, il s’était juré de le descendre. Il s’était associé à Dmitri, un assassin,et avait conspiré pour liquider Fedor.

Mais Kaz était tombé amoureux de Veronika, et tout était tombé en pièces.Quand il s’était rendu compte qu’il n’y aurait pas de sortie de secours, Fedor avaitfini par se suicider. Veronika avait emménagé avec Kaz, et un autre avait reprisles commandes des affaires sanglantes et illégales de Saiko.

Charley n’était pas vraiment excitée à l’idée de se retrouver à nouveauimpliquée dans ce genre d’affaires.

« Tu sais, les américains ne valent pas vraiment mieux, » fit remarquerVeronika.

« Evidemment. On a tous nos propres problèmes. Mais je veux juste un ouune étudiante américaine qui n’est pas la fille d’un parrain de la pègre et qui n’apas de liens avec des assassins. Je n’en demande pas tellement, » répliquaCharley en vérifiant sa montre. « Je dois y aller. Je vais être en retard. Si tu nepars pas en vacances, ça veut dire que tu vas suivre des cours d’été ? »

« Non. » Veronika secoua la tête avec emphase. « J’ai l’impression d’avoir àpeine eu le temps de faire mon deuil. Je vais passer de bons moments avec Kaz.Ça me fera du bien de ne pas devoir me concentrer sur mes études ou alorssurveiller mes arrières. Juste lui et moi, et beaucoup de sexe. »

« Je suis contente pour toi, » dit Charley en souriant. « Moi, d’un autre côté,je vais acheter de nouvelles piles pour mon vibromasseur. » Elle attrapa sonplateau de nourriture et se dirigea vers la poubelle.

« Plus de coups d’un soir au club ? » demanda Veronika en rassemblant sesbouquins.

Charley fronça le nez. « C’est plus difficile de regarder les russes de la mêmemanière maintenant. Kazimir était un garde du corps pour un parrain de lamafia. Dmitri était un tueur à gages. »

« Tu trouves Dmitri sexy ? »

Elle lança à son amie un regard foudroyant. « Je sais que tu es raide dinguede Kaz, mais tu n’es pas aveugle. Dmitri est plus que sexy. »

« Et dangereux, » ajouta Veronika à voix basse. « N’oublie pas cette partie-

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là. »

« Allez. Tu vis avec le danger. De plus, Dmitri a fabriqué sa propre mort. Ilne va pas refaire surface de sitôt, et il ne va pas refaire surface pour moi. Il m’aseulement rencontré une fois. Il ne se souvient sans doute même pas de moi. »Elle sourit avec malice. « Mais dans mes rêves, il connaît chaque centimètre demon corps. »

Veronika éclata de rire. « Tu es incorrigible. D’accord, rappelle-moi après tesentrevues et dis-moi comment ça s’est passé. On se fera un dîner plus tard cettesemaine, et peut-être qu’on pourrait aller danser. »

« Kaz tuera quiconque te regarde danser. Tu sacrifierais la vie d’un pauvremec pour aller danser avec moi ? »

« Si c’est pour te sortir de ta déprime, alors oui, » dit Veronika en s’avançantpour étreindre Charley.

« Tu es une bonne amie. Tu m’as presque coûté la vie, mais tu es une bonneamie. Profite de tout cet incroyable sexe, et on se reparle plus tard. » Charley fitsigne à Veronika, qui la regarda partir.

Le reste du semestre avait été miteux, mais Charley était parvenue àsuivre. Après le suicide de Fedor Saiko, Veronika s’était complètement renfermée.Charley l’avait aidée à passer le cap des funérailles, et elle l’avait poussée àreprendre les cours. Mais ce n’était que quand Kaz était revenu dans sa vie queVeronika avait recommencé à vivre.

Charley avait toujours profité des hommes. Elle n’était pas à tomber commeVeronika, mais elle était jolie. Petite et plantureuse, elle avait de longs cheveuxbouclés et noirs, et des yeux foncés. Elle savait y faire en matière d’homme.Parfois, elle enviait ce que Kaz et Veronika partageaient. Mais la dépression deVeronika avait remis les pendules à l’heure pour Charley. Elle n’avait pas enviede dépendre d’un homme. Elle voulait en profiter, mais garder le contrôle de savie.

Ce contrôle devrait commencer avec sa propre maison. Une fois qu’unnouveau colocataire se serait installé, elle pourrait reprendre sa routinehabituelle. Elle pourrait reprendre sa vie insouciante.

***

Dmitri avait une mission. Normalement, il n’acceptait de missiondangereuse qu’après qu’une somme d’argent conséquente ait été déposée dans samain, mais ce soir, il travaillait pour son propre compte. Il enfilait de nombreuxcostumes, mais ce soir, il entrait dans le foyer d’un homme qui reconnaîtraitimmédiatement ses cheveux foncés et ses yeux gris clair. Même si Dmitri n’étaitqu’un adolescent quand il était parti, ses pommettes et sa mâchoire attiraientl’œil. Il serait facilement reconnu. Mais heureusement pour lui, Dmitri savait

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qu’Ivan Bobrov passait quelques jours au vert. Il savait qu’Ivan avait déménagédans l’ancienne maison de Fedor Saiko après avoir repris les commandes, et qu’ilvoyageait entre son ancienne et sa nouvelle maison le temps de s’installer. Maisce n’était pas parce qu’Ivan était actuellement absent que la maison Saiko étaitvide. Ça voulait seulement dire que personne ne reconnaîtrait Dmitri dans lamaison. Ce n’était pas important. Dmitri l’assassin était mort. Il avait été liquidéquelques moments avant que Fedor n’ait avoué avoir tué son fils, Pavel, etl’amant de son fils, Nikolas. Dmitri était mort avant que Fedor Saiko ne se soitsuicidé.

Il avait pris quelques balles et fabriqué le reste. Il s’était administré unesubstance spéciale pour baisser son rythme cardiaque, et après un pot-de-vinconséquent, plusieurs bénévoles de l’hôpital avaient tourné le dos pendant queDmitri laissait le double de son corps sur place.

Fedor Saiko était mort, et Dmitri pas. Ç’aurait dû être considéré commeune victoire, mais les évènements qui avaient suivi avaient laissé un goût amerdans sa bouche.

Par exemple, Ivan Brobov avait apparemment été un ami proche de FedorSaiko. Comment Dmitri avait-il pu manquer ça ? Et plus important, depuis quandremontait leur amitié ?

Il s’était morfondu pendant des jours. Fedor Saiko avait tué son père, etmaintenant Saiko était mort. Ivan Brobov pensait qu’il était mort. Il était libre defaire ce qu’il voulait dans sa vie. Il était libre d’être avec qui il choisissait d’être.

Sauf que quelque chose ne collait pas. Ivan et son père avaient été amis.Pourquoi Ivan était-il devenu ami avec l’homme qui avait tué son ami ? Pourquoireprendrait-il les commandes des affaires Saiko ?

Tout psychiatre digne de ce nom aurait déclaré à Dmitri qu’il avait sansdoute du mal à lâcher prise. Après tout, la mission de sa vie avait été de liquiderFedor. Et maintenant, au lieu d’embrasser sa victoire, il cherchait un moyen decontinuer à s’accrocher.

Ils avaient sans doute raison. Mais Dmitri n’avait survécu aussi longtempsqu’en faisant confiance à ses instincts. Et ses instincts lui disaient que quelquechose ne collait pas.

La sécurité était lâche en absence d’Ivan. Dmitri soupçonnait qu’Ivan avaitprobablement du mal à gagner la loyauté des fidèles de Fedor. Ceux qui avaientrefusé de travailler pour lui étaient sans doute déjà au fond d’une rivière, et ceuxqui étaient toujours en vie le suivaient sans doute par peur de la perdre. Ilfaudrait du temps pour qu’Ivan développe suffisamment ses liens pour renforcersa sécurité. Et grâce à ça, Dmitri pourrait probablement entrer et sortir sansverser de sang.

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Le manoir de quatre étages s’étendait bien en-dessous de la surface au sol,et si Dmitri n’avait pas passé du temps à travailler pour Fedor plus tôt cetteannée-là, il n’aurait pas su retrouver son chemin. Alors qu’il grimpait à l’arbresitué à côté de la maison, il jeta un coup d’œil par une fenêtre. En souriant desatisfaction, il découpa une petite ouverture dans la vitre et tendit la main pourdéverrouiller la fenêtre, puis se faufila silencieusement dans la maison ets’accroupit rapidement dans le coin.

Personne ne sonna l’alarme. Personne ne vint en courant. Négligent. MaisIvan ne possédait sans doute aucunes données confidentielles dans la maison. Ilétait toujours en train de déménager.

Se glissant dans les ombres, Dmitri se déplaça silencieusement dans lapièce. Il ouvrit la porte et jeta un coup d’œil dans le corridor. Deux hommestraînaient le pied sur le tapis de sol. Dmitri recula rapidement hors de vue etattendit qu’ils passent.

« Tu crois aux rumeurs ? » demanda un homme à l’autre.

« Qu’Ivan mène sa petite enquête sur la mort de l’assassin ? Ça me sembleun peu gros. Il pique sans doute une petite crise parce que les gens ne lui offrentpas le même deal qu’avec Fedor. Ivan a toujours été jaloux, » répliqua l’autre.

« Je pense que c’est la vérité. J’ai entendu Ivan parler au téléphone lasemaine dernière. Je pense qu’il connaissait l’assassin. »

« Peu importe. L’assassin est mort. Fedor est mort aussi, mais il a quandmême gagné, » vanta l’autre homme en dépassant Dmitri.

Dmitri se força à calmer sa respiration. Ivan enquêtait sur sa mort ?Pourquoi ferait-il ça ? Ivan n’aurait dû porter aucun intérêt à Dmitri l’assassin. Ilavait toujours refusé de travailler pour lui pour éviter d’éveiller ses soupçons.

Il était sur le point d’enterrer sa paranoïa quand une pensée le frappa.Trois semaines plus tôt, Ivan se trouvait à Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui, il étaità Kazan.

Avant d’avoir travaillé avec Kazimir, les jobs les plus récents de Dmitriavaient eu lieu à Saint-Pétersbourg et à Kazan. La coïncidence était trop grosseque pour l’ignorer.

Ivan savait qu’il était l’assassin. Et à l’évidence, il ne croyait pas dans satentative la plus récente de changer de peau. Il était à sa recherche. La question,c’était pourquoi ?

Et que ferait-il ensuite ? Aucun de ses clients n’avait jamais vu son visage.En fait, il n’y avait que trois personnes qui pouvaient l’identifier.

Kazimir, Veronika et la jolie américaine qui n’aurait aucun moyen de sedéfendre.

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En jurant, Dmitri abandonna sa recherche et quitta rapidement lademeure. Il devait se rendre à Moscou aussi vite que possible.

***

L’après-midi sembla être un désastre complet. Des six entrevues prévues,seuls trois s’étaient présentés. Et des trois, absolument aucun ne semblait êtreun choix viable.

Le premier, Grant, s’était pointé sans chemise. Charley n’avait même paseu le temps de saliver sur ses abdos avant qu’il n’ouvre la bouche et ruine sonrêve éveillé de vivre avec un dieu du sexe.

« Je ne travaille pas, mais j’ai pas mal de talents dans d’autres domaines, situ vois ce que je veux dire, » avait-il dit en remuant les sourcils.

Charley s’était contentée de le dévisager. « Est-ce que ça veut dire que tu esun prostitué ? » avait-elle demandé prudemment.

« Quoi ? Non. Je ne parlais pas d’autres femmes. Je parlais de toi. Je pariequ’on pourrait bien s’amuser sous ton toit, » répliqua-t-il avec un souriremalicieux.

Elle avait levé les yeux au ciel. « Donc tu suggères que, au lieu de me payerl’argent du loyer, tu vas me payer en orgasmes. »

« Des orgasmes hystériques. »

« Des orgasmes hystériques ne vont pas payer les factures, » avait-ellerépliqué en signalant la porte. Les factures valaient plus que le sexe. Il s’étaitempourpré et précipité dehors.

La personne suivante à s’être présentée était une grande blondedégingandée appelée Délia. Ou pour être plus exact, une grande gigue. Dèsqu’elle était entrée dans la pièce, elle avait heurté la table située dans levestibule et renversé le vase de fleurs. Alors que le verre explosait sur le plancheren bois, ses yeux s’étaient remplis de larmes.

« Je suis tellement désolée, » avait sangloté Délia. « Je vais le rembourser. »

Au début, Charley était restée bouche-bée. Comment avait-elle pu rater latable ? Ce n’était pas le seul moyen de sortir du couloir, et elle n’était pas cachée.Les pleurs de Délia l’avaient mise mal à l’aise, et elle s’était rapidement affairéepour nettoyer la saleté. « Pas besoin de rembourser. Je pense que c’est un ex quim’a offert ce vase, ce qui veut dire qu’il ne vaut absolument rien. Tu vas bien ? »

« Je vais bien, » avait reniflé Délia. Elle s’était immédiatement murée dansle silence, et Charley avait eu l’impression de devoir lui arracher les dents pour lafaire parler.

« Donc tu étudies dans le coin, c’est ça ? »

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Délia avait hoché la tête.

« Tu étudies quoi ? »

« La littérature, » avait-elle murmuré.

« Tu as un boulot ? » l’avait pressée Charley.

La femme avait secoué la tête, et Charley avait froncé les sourcils. « Jem’excuse, mais je dois savoir comment tu as l’intention de payer le loyer si tu n’aspas de boulot. »

La femme s’était recroquevillée immédiatement. Charley avait eu peurqu’elle ne verse à nouveau de larmes. « Hé, tu peux me répondre plus tard. Pas depression. Dis-moi ce que tu aimes faire comme hobby. »

Mais l’entrevue était clairement terminée. La femme avait eu l’air d’unebiche prise dans les phares d’une voiture. Charley avait fini par dire à Déliaqu’elle la recontacterait, et la femme s’était ruée hors de la pièce.

Sans oublier de heurter la table du salon et de renverser un verre d’eau.Alors qu’elle éclatait à nouveau en sanglots, Charley l’avait poussée vers la porte.

« C’est quoi ce bordel ? » avait-elle marmonné en se retrouvant enfin seule.

Alors qu’elle nettoyait la saleté, un autre candidat avait frappé à la porte.Charley avait ouvert la porte pour faire face à une blonde bien trop jolie, deboutsur le porche d’entrée. « Salut, » avait-elle dit vivement. « Tu dois être CharleyBarns. Je m’appelle Kristi Evanovich. »

« Tu es russe, » avait répliqué Charley stupidement.

Merde, comment avait-elle pu confondre le nom de famille ? L’accent de lafemme était plus épais que celui de Veronika. Kristi avait dû sentir son hésitationparce qu’elle avait rapidement tenté de reprendre le contrôle de la situation. «Ecoute, je commence mon master le semestre prochain, et je cherche quelquechose de calme en dehors du campus. Je peux te payer le loyer de l’annéecomplète à l’avance… »

Inquiète, Charley avait levé la main. « Une année complète à l’avance ?Comment est-ce possible ? »

« Et bien, mon père est un riche propriétaire d’entreprises, et… »

« Hors de question, » avait dit Charley avant de claquer la porte. Elle l’avaitimmédiatement verrouillée et regardé par le judas la femme, abasourdie, qui s’enallait. Une magnifique femme russe avec un père qui possédait des entreprises àsuccès ? Ouais. Charley n’était pas prête à se faire avoir une deuxième fois.

Déprimée, Charley avait terminé de nettoyer les affres de Délia et s’étaitaffalée sur le canapé. Le délai ouvert aux entrevues était depuis longtemps expiréquand quelqu’un d’autre toqua à la porte.

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Armée d’une batte de baseball, Charley regarda prudemment par la fenêtre.Une femme de son âge se tenait sur le porche, un morceau de papier à la main.Cachant la batte derrière son dos, Charley ouvrit la porte d’un cran. « Je peuxvous aider ? »

« Salut. Je m’appelle Daphné Reynolds. Vous êtes Charley Barns ?J’espérais arriver à temps pour les entrevues pour la chambre, mais je me suiscomplètement perdue. Mon russe est toujours moyen, » déclara la femme.

Posant la batte derrière la porte, Charley l’ouvrit tout grand. « Je suisCharley. Entre. »

« Tu as déjà choisi quelqu’un ? Je suis désolée d’être aussi en retard. »

« Les candidats précédents ne convenaient pas, » dit Charley en souriant. «Assieds-toi. Je peux t’offrir quelque chose à boire ? »

« Oh, non merci. En fait, j’avais peur que tu refuses de me voir étant donnéque j’étais tellement en retard. J’ai apporté un petit pot-de-vin. » Daphnéfarfouilla dans son sac et en sortit une bouteille de vin.

Charley écarquilla les yeux. « Red Herring Decoy. Oh, c’est mon préféré. »

« Vraiment ? Moi aussi. Je ne suis même pas sûre que ce soit légal del’importer ici, mais ma sœur m’en envoie deux bouteilles tous les quelques mois. »

Retenant sa salive, Charley attrapa la bouteille de vin. « Oublie la liste, »blagua-t-elle en jetant son bloc-notes de côté. « La chambre est à toi. »

Daphné éclata de rire. « Allez, pose-moi tes questions. Je veux être sûre deconvenir. Je cherche plus qu’une colocataire. J’aimerais me faire une amie. Madernière colocataire ne parlait pas beaucoup l’anglais. J’ai eu un semestre trèssolitaire. »

« Tu étudies quoi ? »

« Architecture et design. »

« Ah ouais. Tu dois être douée si tu étudies ici, » marmonna Charley. «Boulot ? »

Daphné sortit de son sac quelques papiers. « Voici mes deux dernierschèques. Je travaille comme serveuse dans un club haut-de-gamme. Je vais faireplus d’heures cet été pour économiser de l’argent, mais comme tu peux le voir,mes revenus durant l’année sont suffisants pour couvrir le loyer et ma part desfactures. Et la dernière page, c’est une lettre de référence de ma dernièrecolocataire. Je n’ai pas tout compris, mais j’espère qu’elle dit de bonnes chosessur mon compte. »

Charley scanna la lettre. La recommandation déclarait que Daphné nepayait jamais en retard, qu’elle suivait les règles et qu’elle était propre, calme et

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respectueuse.

« Je pense que tu es un rêve devenu réalité. Tu as un petit-ami ? »

Daphné sembla surprise. « C’est important ? »

« Ma dernière colocataire avait un copain. J’ai dû les accueillir tous lesdeux. »

« Je vois. Je n’ai pas de petit-ami. Je ne suis pas contre, mais je n’ai pas eubeaucoup de temps pour sortir. Si je me mets à fréquenter quelqu’un, je prometsd’être respectueuse, » dit-elle timidement. Charley vit même la gêne rosir sesjoues.

« OK. Tu sembles parfaite. Voilà quelques trucs me concernant. Je travailledur toute la semaine, mais j’aime me lâcher le week-end. Je suis assez à chevalsur la propreté, mais je ne suis pas non plus maniaque. Ma chambre est jonchéede vêtements au sol. J’aime bien le silence quand j’étudie, et je m’accaparesouvent la télévision. Je suis une terrible cuisinière, et je reste parfois réveilléetoute la nuit, et parfois je me parle à moi-même. Et que tu emménages ici ou pas,je pense que j’aimerais devenir ton amie. »

Daphné sourit, et Charley vit la joie dans ses yeux. « Je peux payer unacompte directement. Quand est-ce que je peux emménager ? »

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Chapitre DeuxSon père avait été un homme de haute taille et intimidant, mais tous ceux

qui connaissaient Max savaient qu’il avait un bon cœur. Il détestait la violence. Ilne portait une arme que par nécessité, mais ça n’avait pas suffi à lui sauver la vie.

« Tu ne dois pas être comme ton père, » lui avait dit Ivan. « Ton père pensaitqu’il pouvait vivre sa vie grâce aux mots et à la logique, mais ce n’est pas unmonde de logique. J’ai essayé de lui dire que ça serait son arrêt de mort. Etmaintenant je te dis que ça sera ton arrêt de mort. Durcis ton cœur. Seul le froidpeut survivre à l’hiver. »

Le petit garçon avait grandi en entendant ces mots. Ivan les lui chantait tousles matins, et tous les matins, le garçon pensait de moins en moins à son père.Bientôt, le visage de l’homme devint flou. Un flou sans vie. Il n’oublierait jamais lamort de son père, gravée dans son cœur, mais il oublia bientôt le genre d’hommequ’il avait été. Il oublia les leçons de son père. Il commença plutôt à devenir le filsd’Ivan.

***

Trois semaines plus tard, Charley était amoureuse. Veronika lui manquait,mais Daphné était la colocataire parfaite. Elle cuisinait pour deux. Elle nettoyaitpour deux. Et elle avait versé un acompte en plus du loyer du premier mois.Charley voyait à présent l’été d’un meilleur œil.

« Je m’étais juré de ne pas prendre de cours, et puis le Professeur Niko m’aoffert un assistanat pour l’été, et je n’ai pas pu lui refuser. Je pensais que ceserait un rêve, mais j’aurais dû suivre mes instincts. Il est tellement cool en sallede classe, mais dans la vraie vie, c’est un cauchemar, » marmonna Daphné, demauvaise humeur, en se versant une tasse de café. « Il m’a appelé pour venirtravailler hier soir parce qu’il ne trouvait plus ses lunettes de lecture. C’est uneplaisanterie ? »

« Vraiment ? Elles étaient où ? »

« Sur sa tête. Elles étaient sur sa tête. Je pensais que mon gérant allaitfaire une crise cardiaque, mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Je l’ai en cours lesemestre prochain, et je ne peux pas rater à cause de ça. »

Charley vida le reste du lait de ses céréales. « Donc je suppose que luiparler de l’invasion de ta vie privée est hors de question ? »

Daphné gémit. « Il me ferait probablement échouer sur le champ. Parailleurs, j’ai trouvé ça sous mon lit. Ce n’est pas à moi. » Elle tendit un boxer decouleur bleue.

Charley fit la grimace. Il appartenait sans doute à Kaz. « Excuse-moi, jepensais que j’avais tout nettoyé. » Elle le prit à contrecœur et le transporta

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jusqu’à la poubelle. Daphné la regarda d’un air amusé.

« Je suppose que tu sais à qui il appartient ? »

« Le copain de ma dernière coloc. C’était… un type intéressant, » lui ditCharley.

« Ah, ça explique la question du petit-ami. Pourquoi est-ce que ta colocn’est pas restée ? Vous ne vous entendiez pas ? »

« En fait, c’est en quelque sorte ma meilleure amie. Elle a emménagé chezson copain. Ils ont une belle maison dans la partie plus friquée de la ville. Putain,il était sexy. Je me rinçais bien l’œil. »

« Et il n’avait pas un pote canon qui venait lui dire bonjour ? »

Charley tourna la tête. « Pourquoi ? »

« J’aimerais pratiquer un peu plus de sexe dans ma vie, » répondit Daphnésèchement.

En riant, Charley secoua la tête. « Si tu n’étais pas aussi occupée, je suissûre que tu pratiquerais plein de sexe. Ok. J’ai une réunion avec mon conseiller,et puis je vais au boulot. On se voit plus tard ? »

« Probablement pas. Je vais bosser directement après mon assistanat, » dit-elle tristement.

« Dès que tu te sens frustrée, pense à ton CV, et à quel point il sera beauavec la mention ‘assistante du Dr. Stefan Nico’, » fit remarquer Charley.

Un voile rêveur traversa le visage de Daphné, et Charley la quitta aveccette image pour la réconforter.

Charley repassa par chez elle entre sa réunion et son boulot pour mangerun bout. La voiture de Daphné était dans l’allée. Le Dr. Nico l’avait-elle renvoyée?

Elle ouvrit la porte et entra en entendant les bruits familiers descraquements d’un lit. Se figeant dans l’entrée, elle entendit les gémissements deDaphné filtrer dans la maison.

« Oui, oui, oh oui. »

Secouant la tête, Charley ressortit silencieusement de la maison.Apparemment, Daphné avait suivi son conseil et s’était trouvé une partie dejambes en l’air. Et elle imitait l’accent russe pour jouer.

***

« Je suis censé passer tout l’été nu dans les bras d’une femme splendide, »se plaignit Kaz. « Explique-moi encore une fois ce que je fais ici avec toi ? »

Dmitri baissa son chapeau sur son visage et fronça les sourcils. Quelques

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boucles brunes s’échappèrent de la casquette sur sa nuque. Kazimir et lui étaientdans la véranda d’un café populaire, et même si peu de gens auraient pu lereconnaître, Dmitri ne pouvait rien risquer si Ivan le recherchait.

« Dis-moi ce que tu sais d’Ivan Bobrov, » demanda-t-il à voix basse.

Kaz pencha la tête et le dévisagea. « Et pourquoi serais-tu intéressé par lesuccesseur de Fedor ? A ma connaissance, il n’a rien fait de notable. Il s’insinuelentement dans les affaires. Qui sait ? Il pourrait même tout démanteler. »

Dmitri ignora son regard curieux. « Dis-m’en plus sur Ivan et Fedor.Comment se connaissaient-ils ? Depuis combien de temps étaient-ils amis ? »

Plissant les yeux, Kaz se redressa. « Pourquoi ne me dis-tu pas ce qui sepasse ? Peut-être qu’alors je serai plus honnête avec ce genre d’information. »

L’insinuation était claire. Ils n’étaient pas amis. Dmitri sentit l’irritationcroître en lui, mais il tenta de contrôler sa colère. « Ça n’a rien à voir avec la fillede Fedor. J’ai des raisons de penser qu’Ivan s’est mis à ma recherche. »

« C’est ridicule. D’abord, personne ne connaissait ton identité jusqu’à ceque tu aies orchestré ta propre mort. Pourquoi Ivan ne croirait-il pas en ta mort ?» Kaz croisa les bras.

« Laisse tomber, » gronda Dmitri. Il recula, et Kaz tendit la main pour saisirson bras.

« Dmitri, on est quittes. Tu ne me dois rien, et je ne te dois rien. Considèreça prudemment. Si Ivan est à ta recherche, et qu’il a suffisamment d’informationspour savoir que tu as orchestré ta mort, il va se mettre à la recherche de ladernière personne qui t’a vu vivant. Moi, je peux protéger Veronika, mais Charleyn’a personne. »

« J’y ai déjà pensé, » lâcha Dmitri. « Et je vais rester tout près pour garderun œil sur Charley. Mais il faut que j’aie une longueur d’avance. Touteinformation que tu pourrais me fournir pourrait m’être utile. »

« Tu peux être utile en te tenant loin d’elles, » marmonna Kaz. Il soupira etsecoua la tête. « Ivan et Fedor étaient amis bien avant que j’aie commencé àtravailler pour Fedor. Bien que le terme amis ne soit pas précisément celui que jechoisirais pour qualifier leur relation. Il y avait quelque chose d’étrange entreeux. Fedor se saoulait et grommelait sur le fait qu’Ivan était complètementinutile, et j’en sais suffisamment sur la haine pour reconnaître la haine dans lesyeux d’Ivan. Ils buvaient ensemble et riaient, mais ils ne s’aimaient certainementpas. Je ne me souviens pas d’un temps où ils se soient retrouvés seuls tous lesdeux. J’ai le sentiment qui si ç’avait été le cas, un ou l’autre, voire les deux,n’aurait pas survécu. »

« Et personne n’a sourcillé quand Ivan a pris les commandes ? Comment

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est-ce arrivé ? » demanda Dmitri.

« Fedor n’avait pas d’amis. Je suppose qu’aux yeux du public, Ivan serapprochait le plus d’un partenaire. Mais j’ai entendu dire qu’il a du mal à gagnerla loyauté du cercle de Fedor. Il s’est présenté une fois pour parler à Veronika,mais elle n’était pas à la maison. J’ai été très clair sur le fait qu’il ne devait jamaisplus la déranger. »

« Et comment l’a-t-il pris ? »

« Ça n’a pas semblé le déranger. J’ai le sentiment qu’il n’en avait pasvraiment après elle. À ma connaissance, il n’est pas revenu. Pourquoi est-cequ’Ivan remettrait ta mort en question ? Personne d’autre ne l’a fait. La plupartsont soulagés que tu ne sois plus dans l’arène. » Un regard préoccupé traversason visage. « Ou alors tu m’as menti ? Peut-être que tu es toujours dans l’arène,et qu’Ivan est ta prochaine cible. »

Dmitri sourit de manière sardonique. « Je n’ai jamais déclaré être sorti del’arène. Mais non, Ivan n’est pas un contrat. On pourrait l’appeler un simpleintérêt personnel de ma part. » Il repoussa sa chaise et se releva.

Les yeux de Kazimir ne quittèrent jamais les siens. « J’avais l’impressionque Fedor était le seul intérêt personnel que tu portais. J’ai entendu dire qu’ilavait tué ton père. »

« C’est marrant, » dit Dmitri à voix basse. « J’ai moi aussi entendu la mêmerumeur. » Sans prononcer un autre mot, il se retourna pour partir.

« Ne t’approche pas de Charley. Elle essaie de se distancer de tout ça. Elles’est même trouvé une nouvelle colocataire. »

Une nouvelle colocataire ? Dmitri accéléra le pas. Les chances qu’Ivan aitdéjà agi étaient faibles, mais il y avait eu une nuance étrange dans la voix deKazimir lorsqu’il avait partagé cette information, comme s’il savait quelque choseque Dmitri ignorait.

Connerie de psychologie inversée.

Une heure plus tard, Dmitri gara sa voiture à quelques blocs de la maisonde Charley. Il reconnut sa voiture dans l’allée. Le soleil se couchait sur l’horizon,et il n’eut aucun mal à traverser la cour à pied en restant dans l’ombre. Uneseule lampe était allumée.

Adossé aux briques du mur, il écouta à la seule fenêtre ouverte. Charleyétait dans la cuisine avec un bol de pop-corn et un téléphone coincé entrel’épaule et l’oreille.

« Allo. Je m’appelle Charley, je suis la coloc de Daphné. Ce serait possiblede lui laisser un message ? »

Il se déplaça prudemment en contournant la fenêtre et jeta un coup d’œil.

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Elle était assise à table, lui offrant son profil. Ses cheveux foncés tombaient enboucles jusqu’au bas de son dos, et elle passa sa main dedans de manièreimpatiente. Il serra la mâchoire. La revoir à nouveau lui fit perdre le contrôle deson corps. Il avait balayé leur première rencontre en pensant que ça faisaitlongtemps qu’il n’avait plus touché une femme. Mais il avait vu de belles femmesauparavant. Splendides. Exotiques. Des femmes aux corps tellement parfaits quela plupart des hommes pariaient leur vie pour une nuit passée avec elles. Etpourtant, il n’avait jamais réagi envers elles comme il réagissait envers cetteaméricaine.

« Pardon ? Vous devez vous tromper. Son nom est Daphné Reynolds. Elle aoublié son téléphone portable ici, et je l’appelais pour voir si elle voulait que je ledépose au club. »

Elle se leva de sa chaise et se pencha sur la table pour saisir un morceaude papier. Dmitri retint sa respiration en voyant sa chemise remonter alors qu’elles’étirait. Sa peau semblait douce et accueillante. Il dut se retenir pour ne pastendre la main et la toucher.

« Vraiment ? Personne du nom de Daphné ne travaille chez vous ? Vousêtes sûr ? Peut-être que vous avez pas mal d’employés et que vous ne voussouvenez pas de son nom. Elle est vraiment belle. Blonde. Américaine. Elle étudieà l’université. » Elle se rassit et fronça le nez. « Non, je ne peux pas l’appeler. J’aison téléphone. Je peux parler à quelqu’un d’autre ? »

Soudain, ses yeux s’écarquillèrent, et elle se mordit la lèvre. « Je vois. Non,je suis désolée. Je ne m’attendais pas à parler au gérant, c’est tout. Je suis sûrque je pourrai tout éclaircir quand elle reviendra. Je suis désolée de vous avoirfait perdre votre temps. » Elle raccrocha le téléphone et le fixa du regard.

Dmitri la regarda, fascinée, secouer la tête. « Tu es juste parano, Charley, »marmonna-t-elle. « Je suis certaine qu’il y a une explication. Tu dois cesserd’avoir peur et de voir des complots partout. »

Peur ? Charley avait peur ? Il fronça les sourcils et recula en voyant sa têtese tourner vers la fenêtre. Pour une raison étrange, savoir que Charley avait peurne lui plaisait pas du tout.

Qu’est-ce qu’elle avait découvert d’autre au sujet de sa nouvelle coloc pourla rendre aussi nerveuse ? Mettant de côté le nom de Daphné Reynolds dans satête, Dmitri lança un dernier regard vers la maison avant de retourner à savoiture.

Il se dit qu’il n’était là que pour empêcher Ivan de découvrir la vérité, etque ça n’avait rien à voir avec la réaction de Charley, ou le besoin de la protéger.

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Chapitre TroisLe petit garçon n’était plus petit. La veille de son quatorzième anniversaire,

il se tenait au bord d’une simple barrière en bois en tentant de prétendre que lepoids du pistolet ne le dérangeait pas.

« Garde les deux yeux sur la cible. Relâche le coude. Et n’hésite jamais. » Lepetit garçon écouta Ivan et inspira à fond. Il pressa le doigt sur la détente, maismême si la cible n’était rien d’autre qu’une boîte de conserve, il manqua à latroisième règle.

Il hésita.

L’arme recula brusquement, et le garçon, pas prêt, cria de peur.

« N’hésite pas ! Recommence ! » cria Ivan.

Honteux, le garçon laissa couler les larmes sur son visage. Il laissa tomberle pistolet et secoua la tête. Dans ses souvenirs, il entendait les balles pénétrerdans les murs. Pénétrer dans des corps.

« Tu veux venger ton père ? Tu veux descendre Fedor Saiko ? » hurla Ivan.

Bien sûr qu’il voulait venger son père. C’était son devoir de tuer l’homme quiavait pris la vie de son père. Il ne devrait se soucier de rien d’autre. C’était lamission de sa vie entière.

Les bras tremblants, il se baissa pour ramasser le pistolet. Lentement, il leleva et garda les deux yeux sur la cible.

Il relâcha le coude.

Et il pressa la détente.

***

Charley ne dormit pas cette nuit-là. Elle ne pouvait s’empêcher de serappeler les paroles du gérant. Aucune américaine ne travaille pour nous. Aucuneaméricaine ne travaille pour nous depuis des années, et aucune Daphné netravaille pour nous. Je le sais bien, c’est moi qui m’occupe de tous les contratsd’embauche et de licenciement.

Il y avait sûrement une erreur. Peut-être qu’il y avait deux clubs du mêmenom, et que Charley avait appelé le mauvais. Peut-être que Daphné utilisait unautre prénom ou un surnom au travail.

Ou peut-être que Daphné lui mentait.

« Tu es parano, » marmonna-t-elle à nouveau en bâillant. Enfilant sa robede chambre, elle se traîna jusqu’à la cuisine en bas. Pourquoi Daphné luimentirait-elle sur ce sujet ? Charley était une américaine qui étudiait l’histoire.Elle n’était pas riche, elle n’était pas célèbre, et elle ne savait absolument rien de

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valeur.

Sauf si quelqu’un cherchait des informations sur le compte de Veronika.

Et encore la paranoïa. Veronika ne se cachait pas. Si quelqu’un voulait ensavoir plus sur le compte de Veronika, il n’y avait qu’à lui demander.

« Tu as des cernes, » commenta Daphné, assise à la table de la cuisine.

Charley sursauta de surprise. « Putain, tu m’as foutu les jetons. Tu esrentrée tard hier soir ? »

Daphné fronça le nez. « Je ne me souviens même pas. La soirée s’estterminée tard au club, et j’étais crevée. »

Charley se glissa sur une chaise autour de la table. « Tu as oublié tontéléphone ici hier soir. J’ai essayé d’appeler le club pour voir si tu voulais que jete l’amène. »

« Vraiment ? Personne ne m’a rien dit. Ç’aurait été sympa. Je me suis sentienue toute la nuit sans mon téléphone, » marmonna Daphné.

« J’ai parlé au gérant. Il m’a dit que tu ne travaillais pas là, » dit Charleyprudemment. Elle ne voulait pas accuser Daphné de quoi que ce soit. Elle nesavait même pas de quoi elle voulait accuser Daphné.

Un regard sombre traversa le visage de Daphné. « Idiot. Alexander et moi,on s’est fréquentés l’an dernier. C’était vraiment con, et je le regrette, mais il n’ajamais laissé tomber. Je parie que tu pourrais appeler et lui dire que la maisonavait pris feu, et il continuerait à me cacher ton message. Je suis désolée,Charley. Ça a dû te rendre assez perplexe. »

Charley agita la main, dédaigneuse. « Un peu, mais je me suis dit qu’il yavait une explication. » En privé, elle était soulagée. « Alors, tu as fait quelquechose d’intéressant hier ? Peut-être entre ton assistanat et ton boulot ? »demanda-t-elle, espiègle.

« D’intéressant ? A part si tu comptes le fait de ne pas avoir frappé le Dr.Nico, » dit-elle en haussant les épaules. « Mais ce serait vraiment intéressant si jepouvais enfin réaliser ce désir. »

Charley eut du mal à retenir l’air de surprise sur son visage. Elle avaitpensé que Daphné sauterait sur l’occasion de parler de son intermède de midi. «Et de ton côté ? Quelque chose d’intéressant ? »

« Il ne m’arrive jamais rien d’intéressant, » répondit immédiatementCharley.

« Charley, je ne suis pas conne. Je sais que Veronika Saiko était tonancienne coloc. Le campus entier a parlé de la mort de son père le semestredernier. J’ai failli ne pas répondre à l’annonce à cause de ça. Je ne savais pas si

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ce serait sûr de rester ici. »

« Pourquoi est-ce que ça ne serait pas sûr ? Veronika n’est plus ici.Personne ne s’intéresse à moi. »

Daphné se pencha sur la longueur de la table. « Ils disent qu’un célèbreassassin est mort dans la maison avec Fedor. Tu le connaissais ? »

Le cœur de Daphné se mit à accélérer. Était-ce vraiment du commérage, ouDaphné était-elle intéressée par Dmitri ? « Ecoute, Daphné, je sais que tout lemonde pense qu’il y a des tas de trucs à en dire, mais la vérité est assez rasante.Je n’étais pas vraiment impliquée. Je n’étais même pas là quand Kaz a emmenéVeronika dans cet abri. Je n’ai rien appris avant de rentrer chez moi ce soir-là, etde trouver la police à ma porte. Je ne sais absolument rien au sujet d’unassassin. Je ne savais rien non plus au sujet de Fedor. »

Daphné éclata de rire. « C’est tellement étrange. Je pensais que la Russieserait assez rasante, mais lors de mon premier semestre ici, un tueur à gages sefait assassiner et un parrain de la mafia se suicide à quelques pâtés de maison del’école. C’est excitant. »

« C’est le père de mon amie, » dit Charley à voix basse en se relevant. «J’essaie de ne pas trop en parler par respect pour elle. »

Elle s’attendait à ce que Daphné s’excuse, mais elle aperçut plutôt unregard froid et calculé dans ses yeux. Il avait disparu si vite que Charley n’étaitpas entièrement sûre de l’avoir vu.

« Ok, je dois recommencer la journée, encore et encore. Et cette fois, je nevais pas oublier mon téléphone. Profite de ta journée, » dit Daphné enrassemblant ses affaires dans son sac. Charley la regarda prudemment se dirigervers la porte. Dès qu’elle quitta l’allée, elle saisit son répertoire et l’ouvrit. « Pasparano, je ne fais que vérifier, » marmonna-t-elle en laissant son doigt courir surla page. Ayant trouvé le numéro qu’elle cherchait, elle sortit son téléphone et lepianota.

« Dr. Nico, mon nom est Charley Barns, » dit-elle lorsqu’une messagerie luirépondit. « Je m’excuse de vous téléphoner si tôt. Je voulais laisser un message àvotre assistante, Daphné Reynolds, et mes appels restent sans réponse. Pourriez-vous me rappeler quand vous recevez ce message ? C’est important. »

Elle raccrocha le téléphone et le regarda fixement. Excellent, maintenantelle devrait inventer un mensonge quand Daphné la rappellerait, folled’inquiétude. « Excellente idée, Charley. » En grognant de dégoût, elle se préparaune tasse de café.

Le téléphone sonna, et son cœur lui remonta dans la gorge quand elle vitque c’était le Dr. Nico. « Merde. » Un million d’excuses lui traversèrent l’espritquand elle décrocha. « Allo ? »

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« Allo. C’est mademoiselle Barns ? »

Soulagée que ce soit le Dr. Nico et pas Daphné, Charley s’affala contre lecomptoir. « Oui, c’est Charley. »

« Charley, c’est le Dr. Nico. Je voulais vous rappeler pour vous faire savoirqu’il y a une erreur. Je ne connais pas d’étudiante appelée Daphné, et je n’ai pasd’assistanat cet été. Je n’ai pas décroché la bourse. »

Un voile de sueur froide enveloppa Daphné. « Merci, » murmura-t-elle. Ilcontinua à parler, mais elle se contenta de raccrocher lentement le téléphone.Deux fois, ce n’était plus une coïncidence. « Ne panique pas. Ne panique pas. »

Saisissant son téléphone, elle monta les marches quatre à quatre et ouvritla porte de Daphné à la volée. À première vue, rien ne semblait suspect. Et puiselle se rendit compte qu’il manquait quelque chose.

« Oh mon Dieu. » Sa respiration se fit erratique tandis qu’elle pianotait lenuméro de Kaz. Sa messagerie lui répondit. « Kaz. Kaz. Je ne sais pas ce qui sepasse, mais je pense que ma nouvelle coloc n’est pas ce qu’elle prétend être. Il n’ya pas de manuels dans sa chambre. Aucun manuel. Quelle étudiante de mastern’a pas de manuels ? Et elle m’a menti sur son boulot. Et sur son autre boulot. Jel’ai surprise en plein ébats, et elle parlait avec un accent russe. Est-ce qu’il y a untruc de logique ici, parce que je flippe complètement ! »

Se rendant compte que parler à la messagerie de Kaz ne l’aiderait pas, elleraccrocha et ouvrit l’armoire de la femme.

Des vêtements et des chaussures. Rien d’anormal.

« Peut-être qu’elle a pris ses manuels avec elle, » marmonna Charley. « Jedois vraiment arrêter de me parler tout haut. Pourquoi est-ce que je la défends ?Elle m’a menti ! Bien sûr, on n’est pas amies. Je devrais juste me préoccuperqu’elle paie le loyer à temps et ne me fasse pas chier. Mais le mensonge me faitchier. Merde. »

Charley se mordit le poing en cherchant quoi faire. Elle essaya ensuited’appeler Veronika, mais elle tomba aussi sur la messagerie. Et merde ! Il étaitencore tôt, et Veronika lui avait dit qu’elle planifiait de s’éclater au lit tout l’été.

« Ses papiers, » dit-elle, frappée par un éclair d’inspiration. Réarrangeanttout le mobilier de la chambre comme il l’était quand elle l’avait trouvé, elleretourna dans sa chambre et fouilla son bureau jusqu’à trouver le dossiercontenant les informations de candidature de Daphné. Elle en sortit la page deréférence et pianota le numéro.

Le numéro était déconnecté. « Merde. Il pourrait pas y avoir une chose devérifiable au sujet de cette fille pour que je me sente mieux ? »

« Charley ? »

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Effrayée, Charley se releva et se retourna. Daphné se tenait dansl’embrasure de la porte, les bras croisés. « Oui ? » grinça Charley.

« Pourquoi est-ce que mes papiers sont à terre ? »

« Pourquoi est-ce que tu es ici ? » renchérit Charley. « Je pensais que tuétais en route pour l’université. »

« Oui. Je suis revenue parce que j’ai oublié un bouquin, » dit lentementDaphné.

« Vraiment ? Un bouquin ? Et si je t’aidais à le chercher ? » Charley posa lesmains sur ses hanches et fit face à l’autre femme. Oui, elle était plus grande, eton aurait dit qu’elle faisait du sport, mais Charley était plus forte qu’elle n’enavait l’air.

« Quelque chose ne va pas ? »

« A toi de me le dire. Je suis rentrée plus tôt hier, et je t’ai entendu en trainde baiser avec un accent russe. Et ne te tracasse pas si tu veux me mentir à cesujet. Ta vie privée et tes plaisirs sont les tiens. Mais après, ton gérant ne tereconnait pas. Et j’ai appelé le Dr. Nico. Il n’a aucune idée de qui tu es. Il n’y aaucuns manuels dans ta chambre. Et tes références sont bidon. Qui es-tuvraiment ? »

La vérité sortit à toute vitesse, et Charley fut incapable de se retenir. Audébut, elle s’était attendue à ce que Daphné soit choquée. Mais un sourire s’étalalentement sur son visage. « Tu n’as pas besoin de connaître mon vrai nom, » dit-elle avec un accent russe prononcé. « Tout ce que j’attends, c’est que tu répondesà quelques questions. Réponds franchement, et on te laissera tranquille. »

« Putain de merde. » Charley recula en trébuchant. « Qu’est-ce que vous mevoulez ? »

La femme s’avança vers elle, et Charley commença à douter de sa capacitéà se défendre. En quelques secondes, la jolie américaine s’était transformée enrusse sinistre.

« Dmitri. Il est vivant ? »

« Je ne l’ai jamais rencontré, » mentit Charley. « Veronika a parlé de luiquelques fois. C’est tout ce que je sais. Je ne savais même pas qui c’était jusqu’àaprès sa mort. »

« Ça ne répond pas à la question. Est-il vivant ? »

Charley heurta son bureau en reculant et tenta de tenir bon. « De ce quej’ai entendu, il était criblé de balles. Je ne sais pas comment tu peux t’attendre àce qu’il survive à ça. »

« Mon employeur pense qu’il a survécu à plus d’une mort. Qu’il est assez

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compétent dans ce domaine. »

« Je ne peux pas t’aider. Je ne l’ai jamais vu. Je ne lui ai jamais parlé. »

Daphné sourit. « Je m’attendais à ce que ce soit un boulot facile. Tu estellement transparente en ce qui concerne tes sentiments. Par exemple, il y aquelques jours, quand je t’ai demandé si c’était ok que je termine le lait, tu as ditoui, mais je voyais bien que tu mentais. Tu serres les poings. Juste comme tu lefais maintenant. »

Charley relâcha la tension dans ses mains et déglutit. Elle était en eauxbien trop profondes pour elle. « Daphné, s’il te plait. On est amies, non ? »

Le crochet droit de la femme sortit de nulle part, et vint heurter avec forcela mâchoire de Charley. Charley réagit avec son propre poing, et bientôt les deuxfemmes étaient en train de lutter et rouler au sol.

« Putain, » jura la femme en parvenant à chevaucher Charley. « On n’auraitpas dit une lutteuse. Je suis impressionnée. »

« J’ai grandi dans les rues de Boston, salope. Tu n’as encore rien vu ! » Engrognant, Charley jeta la femme sur le côté et la chevaucha. Elle recula le poingpour lui en coller un autre, mais un clic distinct l’arrêta.

Le canon d’un pistolet était pointé sur elle.

« Vire-toi de là, » cracha Daphné en la repoussant. Charley roula au sol, etelle leva la tête pour voir un homme costaud aux yeux noirs d’encre qui pointaitvers elle un pistolet de manière décontractée.

« Charley, voici mon partenaire, Sasha. »

Charley essuya le sang de son menton. « Sasha. J’imagine qu’il est tonpartenaire de plus d’une manière ? »

« Disons simplement qu’il me satisfait sur de multiples niveaux. Mais bon,restons sérieux. Tu as fait de ton mieux, mais maintenant tu es à deux contre un.Donc je vais te demander encore une fois. Dmitri est-il toujours vivant ? »

Consciente qu’elle était sans doute sur le point d’encaisser, Charley parvinttout de même à lever les yeux au ciel. « On n’en a pas encore fini ? On dirait unputain de disque rayé. À l’évidence, vous pensez qu’il est toujours vivant. Mais jene peux pas vous aider. Je ne l’ai pas vu. Et je n’ai absolument aucune preuvequ’il soit vivant ou de ce qu’il fait. »

« Alors tu sais à quoi il ressemble ? »

Sérieusement ? Charley renifla. Alors c’était ça, le problème. Quiconqueavait engagé Daphné ne savait pas à quoi Dmitri ressemblait. À l’évidence, ils nesavaient pas si l’homme mort trouvé dans la maison était Dmitri ou pas.

Sauf que la police avait questionné Charley pendant des heures après la

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fusillade. Ils lui avaient montré des photos jusqu’à ce qu’elle ait l’impression d’enêtre malade. L’homme qu’elle connaissait sous le nom de Dmitri, l’homme qu’ellen’avait rencontré qu’une fois, était bien l’homme gisant sur le sol de l’abri.

« Je ne sais pas du tout à quoi il ressemble, » cacha-t-elle.

« Pourquoi mentirais-tu pour lui ? Pourquoi te sacrifierais-tu pour lui ? »demanda Daphné en levant le menton de Charley pour la regarder. Charleyrencontra ses yeux avec un air de défi.

« Ça n’a rien à voir avec lui, » dit Charley en souriant. « Ça a tout à voiravec toi. Je t’ai invitée dans ma maison. J’ai mangé avec toi, j’ai bu avec toi, et j’airi avec toi. Je te faisais confiance, et maintenant tu me pointes une arme dessus.Je préfèrerais me vider de mon sang sur le tapis que te donner ce que tu veuxsavoir. »

Daphné grogna et retira la main. « Tires-lui dessus, » ordonna-t-elle.

Charley fonça vers le lit et saisit la batte de baseball. Tandis quel’abominable homme des neiges pressait la détente, elle roula hors du chemin etbalança la batte. Elle le frappa à hauteur des genoux, et il s’écroula à terre.

Daphné et Charley se ruèrent sur le pistolet, mais Daphné fut plus rapide.Alors qu’elle le levait, Charley balança à nouveau la batte. Cette fois-ci, elletoucha l’arme qui s’envola pour heurter le mur. Elle n’attendit pas de voir siquelqu’un se précipitait pour le récupérer. Elle se releva et descendit les escaliersquatre à quatre.

À son grand désarroi, la porte d’entrée s’ouvrit à toute volée. « Dépêche-toi,» ordonna Dmitri, les dents serrées.

« Qu’est-ce que tu viens foutre ici ? » grogna-t-elle en balançant la battevers lui sans grande enthousiasme.

Il la lui saisit des mains et secoua la tête. « Avance. »

Elle le dépassa en courant. Une balle toucha le trottoir à côté d’elle, et ellepoussa un cri.

« La voiture. Rentre dans la putain de voiture, » siffla-t-il en se positionnantentre elle et la maison. « Putain. Pas ta voiture. Ma voiture. »

« Et comment tu crois que je saurais c’est laquelle ta putain de voiture ? »hurla-t-elle en courant en zigzag. Il attrapa sa main et la traîna vers le bas del’allée.

« Et tu ne pouvais pas te garer dans l’allée ? » lâcha-t-elle en plongeantdans la voiture et en bouclant sa ceinture.

« Pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas que tu serais toujours envie. » Il démarra le moteur et quitta le voisinage comme une chauve-souris fuyant

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l’enfer.

« Mes voisins vont me détester, » dit-elle en pressant son front contre lavitre.

« On est en Russie, chérie. C’est la vie. »

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Chapitre QuatreLe garçon avait été un adolescent dégingandé, mais maintenant, deux mois

après son seizième anniversaire, il avait plus l’air d’un homme. Il s’était musclé.Son égo s’était développé. Et tandis qu’il buvait avec son oncle et qu’il baisait lesfilles à l’école, il n’avait qu’une seule mission.

Tuer Fedor Saiko.

Alors qu’il descendait lentement les escaliers vers la cave, il fit une pausejuste de l’autre côté de la porte. Il avait pensé que la pièce serait vide et qu’ilpourrait s’entraîner sur le sac de frappe, mais des voix lui parvinrent du coin de lapièce.

« Tu m’as trahi ? Moi ? Je t’ai tout donné ! » cria Ivan d’une voix enragée.

« Pardon. Je ne t’ai pas trahi. Je ne savais pas. Je ne savais pas, » suppliaun inconnu.

L’adolescent recula de surprise, et son pied heurta une bouteille. Le verretomba de côté et roula sur les lattes en bois du plancher.

« Qui va là ? » aboya soudain Ivan.

Le garçon carra les épaules et entra. Ne jamais s’excuser. Ivan lui avaitappris ça. Le visage impassible, il inclina la tête et surveilla la scène. Un ami deson oncle était ligoté sur une chaise. Du sang coulait de sa tempe.

« C’est toi, » se détendit Ivan. « Viens. Viens, et dis-moi ce que je devraisfaire. Cet homme a mangé avec moi et dormi sous mon toit. Il a partagé mes filles,et bu mon alcool. Et maintenant je découvre qu’il m’a trahi. Il m’a vendu. Quedevrais-je faire de lui ? »

« Impose-lui la même bonté que celle qu’il ta montrée, » répondit le garçond’une voix blanche. L’expression avait été gravée dans son esprit.

« Excellent. » Ivan lui tendit l’arme. « Il est temps que tu découvres ce quec’est. Rends ton paternel fier. Prépare-toi à ta propre vengeance en t’attelant à lamienne. »

Saisissant le pistolet, l’adolescent le tourna facilement vers la tête del’homme. Il aurait dû ressentir quelque chose. Il ne visait plus des conserves oudes cibles. Il ne lançait plus de couteaux vers des troncs d’arbre. C’était un êtrede chair et de sang devant lui. Il aurait dû ressentir quelque chose.

Ivan lui avait appris à ne rien ressentir. Il lui avait dit que le froid signifiaitla survie.

Mais en pressant la détente, le choc et l’incrédulité l’assommèrent.Qu’avait-il fait ? Pourquoi avait-il fait ça ?

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Laissant tomber l’arme, il s’enfuit en courant.

***

Le trajet fut tendu. Le seul endroit où Dmitri avait pensé l’emmener était sachambre d’hôtel, mais maintenant qu’ils étaient ensemble dans la voiture, lachambre d’hôtel semblait bien trop intime. « Je peux te déposer quelque part. »

Elle lui lança un regard incrédule. « C’est une plaisanterie ? »

« Non. Pourquoi est-ce que je plaisanterais ? »

« Je suis étudiante. Je n’ai pas de lieu sûr où me terrer quand ma colocessaie de me tuer. » Elle fit une pause et inclina la tête. « Cela dit, au vu de mesantécédents, ce serait probablement une bonne idée. »

« Charley… »

Elle leva les mains. « Non. On ne va pas avoir cette conversation où tu medis que je suis en danger ou que tu es désolé de m’avoir impliqué là-dedans. Tusais de quoi on va discuter ? »

« De quoi ? » demanda-t-il avec lassitude.

« On va discuter de pourquoi ceci est arrivé. Je t’ai rencontré une fois.Juste une fois. Kazimir était blessé, et Veronika était terrifiée, et tu es venu lesvoir. Je pensais que tu étais l’ami de Kaz. En fait, je pensais que c’était mignon.Mais tu sais ce qui est arrivé après que son père se soit suicidé dans ce soi-disant‘lieu sûr’ ? » Elle éclata de rire. « Bien sûr que non. Tu prétendais être mort. Donclaisse-moi te dire ce qui est arrivé. J’ai été détenue pendant des heures parce quele corps d’un assassin redouté avait été découvert dans la maison. Et qu’ilspensaient que je pourrais l’identifier. Je suis restée assise pendant des heures àregarder des photos de cadavres pendant qu’une bande d’inconnus essayait dejauger mes réactions. Tu sais combien de fois avant ça j’avais vu des cadavres ?La réponse, c’est jamais. Je les vois à la télévision. Je les vois dans des peinturesde plusieurs centaines d’années. Je n’ai pas l’habitude de les voir en vrai ! »

Il la laissa évacuer toute sa colère avant de passer sa main dans sescheveux. « En fait, je savais tout ça. »

« Ah oui ? »

Dmitri se racla la gorge et acquiesça. « Je devais savoir si toi, Veronika ouKazimir aviez identifié mon corps. Je devais savoir ce que vous aviez dit. »

« Et qu’as-tu découvert ? »

« Vous avez tous menti pour moi. Même toi. Je suppose que c’est Veronikaqui t’a dit de le faire. »

Elle secoua la tête. « Je n’ai vu Veronika ou Kazimir que bien plus tard. J’aiété arrêtée dans la putain de bibliothèque de l’université, Dmitri. Tu te rends

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compte à quel point c’était embarrassant ? J’ai même failli rater mes examens àcause de toi. »

Se sentant encore plus mal à l’aise, il se déplaça pour garder les yeux dansle rétroviseur. Jusque-là, il n’avait pas repéré de filature. « Alors pourquoi as-tumenti pour moi ? »

« Je ne sais pas. » Elle tira sur sa ceinture et haussa les épaules. « J’imagineque je pensais que tu avais sacrifié ta vie pour protéger Veronika. Tu méritaisd’être protégé. Une raison de merde, quoi. »

« Ce n’est pas une raison de merde, » dit-il à voix basse. « C’est pour ça quetu as menti à l’autre femme chez toi ? »

« Daphné ? Comment sais-tu que je lui ai menti ? »

« J’ai planté un micro dans ta chambre. »

Son visage s’empourpra. « Pardon ? Tu as fait quoi ? Oh mon Dieu, ça faitlongtemps ? »

« Juste deux jours. Je n’ai rien entendu de privé, » rajouta-t-il rapidement.

Charley se recroquevilla dans son siège. « Tu n’as pas… oh Mon Dieu. Non.Non. Putain… Non. »

« Je suis désolé. Je savais que quelqu’un était à ma recherche, et j’avaispeur qu’on vienne t’interroger. Veronika a Kazimir, mais tu n’avais personne pourte protéger. » Il pensa à la batte de baseball qu’elle lui avait balancé à la tête. «Mais tu n’avais pas l’air d’en avoir besoin. Alors, pourquoi as-tu menti à Daphné ?»

« Elle a trahi ma confiance de la pire manière possible. Elle ne méritait pasla vérité. »

« Veronika ne t’a pas dit la vérité sur l’identité de son père. Ça n’a pas eul’air de te déranger, » fit-il remarquer.

Elle le fusilla du regard. « Pardon ? Tu as enregistré cette conversation-làaussi ? Ça ne m’a pas dérangé parce qu’elle n’est pas responsable du milieu danslequel elle est née. Tu sais ce qu’elle n’a pas fait ? Elle ne m’a pas menacée avecune arme. C’est un gros bonus pour elle. »

Dmitri soupira. « Tu peux rester avec moi pour la nuit. C’est probablementmieux comme ça, pour m’assurer qu’ils ne nous suivent pas. Puis je t’emmèneraien lieu sûr. »

« Est-ce que tu vas m’expliquer ce qui se passe, oui ou non ? »

« Le moins tu en sais, le mieux c’est, » dit-il d’un ton doux. Il pensait qu’ellene s’en contenterait pas, mais elle retomba dans le silence.

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« Tu as bien géré, tu sais. Tu l’as démasquée. Tu t’es défendue. »

« La ferme, » marmonna-t-elle. « Tout ce que tu as entendu grâce au micro,tu as intérêt à ne jamais en parler tout haut. C’est la seule manière que tu as det’en sortir vivant. »

Il ne put s’empêcher de sourire. Le micro n’avait été planté que pendantquelques jours, et la seule véritable chose qu’il avait apprise sur le compte deCharley est qu’elle était intelligente.

Et qu’elle parlait beaucoup trop tout haut.

« Incroyable, » marmonna-t-elle.

Ouais. Bien trop.

Quand ils arrivèrent enfin à la chambre d’hôtel, elle semblait moinsfurieuse. Il ne lui dit rien en lui tendant la batte de baseball qu’il avait lancée surla banquette arrière. Elle l’agrippa comme une armure et lui lança un regard noir.Il y avait une possibilité certaine qu’elle lui enfonce le crâne pendant sonsommeil. Une pensée réconfortante.

Il ouvrit le coffre et puis son sac de voyage. « Mets-la ici, » dit-il fermement.

« Non, » dit-elle en la serrant contre elle.

« Charley, c’est un hôtel cinq étoiles. Tu ne peux pas entrer avec une battede baseball. Mais dès qu’on sera dans la chambre, tu pourras la récupérer. »

Elle lui rendit la batte avec un air apaisé. « J’aimerais te demandercomment tu peux te permettre un endroit comme ceci, mais j’imagine que c’estcoûteux d’engager un tueur à gages. »

Il balança le sac de voyage sur son épaule et referma le coffre. « Allez, àl’intérieur. Sur le champ. »

« Ça te plais de donner des ordres, hein ? » marmonna-t-elle en le suivant.Une fois en sécurité dans la chambre, il ferma la porte et se retourna.

« Tu penses que c’est une plaisanterie ? »

« Tu crois que je prends à la légère le fait de me faire tirer dessus ? Non, pasvraiment. Mais ce genre de trucs ne m’arrive pas non plus tous les jours, doncexcuse-moi pour mon comportement. C’est une première pour moi. »

Toute sa colère fondit en la regardant. En fait, elle s’en était sorti comme unchef, et il était en train de la rabrouer. Il n’avait pas compris pourquoi la peurl’avait figé en entendant le déclic du flingue. Il la connaissait à peine, et il avaitété prêt à risquer sa vie pour la sauver.

« Tu peux utiliser la douche, » grommela-t-il. « Je vais nous commander untruc à manger. »

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« Je n’ai pas faim, » dit-elle doucement. « Mais je vais prendre une douche.Je crois que j’ai encore du sang de cette salope sur moi. »

« Tu t’es bien débrouillée, Charley. »

Elle lui lança un regard interrogateur, mais elle ne dit rien. Elle se contentade refermer la porte de la salle de bain pour prendre sa douche.

Après avoir regardé la porte avec envie, il sortit son téléphone et appelaKazimir. Il ne lui répondit pas. Il jongla avec le téléphone en serrant les lèvres.C’était une chose que Kaz ignore ses appels, mais Charley l’avait aussi appelé. Iln’aurait pas ignoré l’appel de Charley.

Après avoir commandé à déjeuner, il s’étira sur le lit et sortit le dossier qu’ilavait sur Ivan.

Il était de sa famille. En fait, Dmitri ne l’avait jamais vraiment considérécomme un membre de sa famille, mais Ivan l’avait accepté et l’avait élevé.

L’avait transformé en le monstre qu’il était aujourd’hui.

Ivan le cherchait-il par amour ? Ou par vengeance ?

Pour autant qu’il le sache, Dmitri n’avait jamais rien fait de malicieuxenvers Ivan. Quand il avait eu l’opportunité de s’échapper, il l’avait prise. Mais cen’était pas pour s’éloigner d’Ivan. C’était pour la liberté de venger son père.

Ivan l’avait certainement compris.

« Alors pourquoi as-tu menti à propos de ta relation avec Fedor, vieillard ? »demanda-t-il doucement en regardant la photo.

L’eau de la douche cessa de couler, et Charley ouvrit la porte quelquesminutes plus tard. « Je n’ai pas de vêtements de rechange, » dit-elle en fronçantles sourcils. Dmitri se força à ne pas réagir. Elle était enveloppée dans uneserviette, et l’eau humidifiait toujours sa peau. Un désir soudain de la lécherl’écrasa.

« Je vais aller te chercher quelque chose à la boutique en bas, » dit-il en seremettant sur ses pieds. Il devait quitter sa chambre et lui trouver des vêtementsaussi vite que possible.

« Un short et un t-shirt feraient l’affaire, » dit-elle en souriant. « Ou undébardeur. »

Dmitri hocha la tête brièvement et se rua hors de la chambre. S’il avait sonmot à dire, il l’habillerait de flanelle des pieds à la tête.

Enfin, ça ne la rendrait probablement pas moins sexy.

***

Charley enfila la tenue qu’il lui avait achetée à la boutique de l’hôtel. Elle

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ne put s’empêcher de rigoler en se regardant dans le miroir. Il avait choisi le shortet le t-shirt en coton les plus larges qu’il avait pu trouver, mais ça lui importaitpeu. L’épuisement menaçait de l’écraser, et elle était impatiente de plonger dansle sommeil. Les évènements de la journée avaient été presque trop pour elle.

Être en marge du drame de Veronika était une chose, mais Charleysemblait être à l’avant plan d’un nouveau développement. Et elle ne puts’empêcher de se rendre compte avec quelle facilité elle s’était fait avoir. D’abord,avec Veronika. Elle n’avait pas vraiment représenté une menace directe pourCharley, mais elle avait caché un secret dangereux, et Charley n’avait jamais étédu genre sage. Et maintenant Daphné, qui avait inventé un personnage à partirde zéro pour obtenir des informations, l’avait complètement prise par surprise.

Qu’est-ce que ça voulait dire de ses instincts ? Comment pouvait-elle faireconfiance à Dmitri quand tout son entourage lui avait si facilement menti ?

« Je dormirai sur le canapé, » dit Dmitri d’un ton bourru en la regardantdans l’embrasure de la porte. « J’aimerais que tu te reposes bien ce soir. »

Et bien, il agissait vraiment comme un gentleman ! Mais le fait qu’il dormesur le canapé ne ferait rien pour apaiser la tension entre eux. Elle ne savait paspour sûr s’il était attiré par elle, mais elle se sentait prête à lui sauter dessuspour le savoir.

Ça faisait longtemps qu’un homme ne lui avait pas donné de véritableplaisir. Et Dmitri semblait à même de résoudre ce problème.

« Dormir. Ouais. Je suis sûre que ce sera super facile, » murmura-t-elle enrampant dans le lit.

« Charley. » Il hésita comme s’il voulait en dire plus, et elle le regarda, dansl’expectative. Il y avait tellement de choses qu’il devrait lui dire, et elle tendraitgrand les oreilles quand il se déciderait enfin à l’ouvrir. Mais il se contenta desecouer la tête. « Je suis désolé pour tout ça. »

« Tes excuses ne changent rien, » dit-elle d’un ton raide. « Et si tu n’arrêtespas de me regarder comme ça, tu ne vas pas dormir sur le canapé. »

Il leva les sourcils. « Te regarder comment ? »

Comme si tu voulais me manger toute crue. Mais elle ne prononça pas cesmots. Malgré sa confiance habituelle avec les hommes, il y avait des choses plusimportantes que son désir inexplicable de coucher avec l’inconnu devant elle.Comme, comment allait-elle s’en sortir vivante ?

Au lieu de lui répondre, elle tira les couvertures et se mit au lit. Enplongeant dans le matelas doux et sous les draps soyeux, elle pensa que peut-être, elle serait en sécurité pour la nuit.

Dmitri avait évité les balles pour tenter de la sauver. Il la protègerait.

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Alors qu’elle sombrait dans le sommeil, un petit sourire recourba ses lèvres.Elle se demanda ce qu’il pensait du fait qu’elle s’en était en fait sortie toute seule.

Charley Barns n’était pas une demoiselle en détresse.

***

Le lendemain, Charley était assise dans la voiture, frustrée. Dmitri n’étaitmême pas là quand elle s’était réveillée, et elle était presque devenue folled’inquiétude avant qu’il ne se pointe avec le petit-déjeuner. Il était complètementnonchalant à propos de leur situation, et elle se retrouva bientôt enfermée dansla voiture.

« Tu vas rester avec Kazimir et Veronika jusqu’à ce que toute cette affairesoit terminée. Il a l’habitude de te protéger. » Dmitri semblait presque joyeux enconduisant.

« Vraiment, » dit-elle sèchement. « C’est tout ? J’y suis presque passée àcause de toi, et tu penses que me déposer chez Kaz est la solution ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? » demanda-t-il en tournant les yeuxvers elle.

Elle haussa les épaules. « Je ne sais pas. Peut-être que m’expliquer lasituation serait une bonne manière de commencer. Comme ça je saurais à quoim’attendre ensuite. »

« Rien ne va t’arriver ensuite parce que Kaz va s’assurer que tu ne sois plusimpliquée dans cette situation. Quand tout sera réglé, je m’assurerai que tupuisses rentrer chez toi. Comme je l’ai dit avant, le moins tu en sais, le mieux. »

Et voilà, apparemment, c’était tout. Charley tenta de ne pas bouder dansson siège, mais elle avait l’impression d’être traitée comme une gamine.

Ils roulèrent en silence et arrivèrent devant la maison de Kaz et deVeronika. Charley essayait toujours de ne pas s’émerveiller devant la maison. Ellesavait que Veronika était née dans une famille fortunée, alors que Charley avaitdû travailler pour se payer tout ce qu’elle possédait. Elle n’avait jamais vuquelque chose de semblable à cette maison, même si elle savait qu’elle n’était riencomparée à celle dans laquelle Veronika avait grandi.

« Attends ici, » grogna Dmitri en sortant et en se dirigeant vers la ported’entrée. Charley le regarda sonner à la porte, et après quelques minutes, frapperà la porte. Elle déboucla sa ceinture et sortit.

« Tu les as appelés pour leur dire qu’on était en chemin ? » demanda-t-ellecalmement.

« Bien sûr que oui. Retourne dans la voiture. »

L’ignorant, elle le rejoignit sur les marches du perron. « Et a-t-il confirmé

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qu’il serait bien chez lui ? »

Un frisson de satisfaction la parcourut quand Dmitri évita son regard.C’était immature, mais elle aimait savoir que parfois, le canon s’emmêlait lespinceaux. Bon, sa vie était en jeu, donc elle devrait prendre ce fait enconsidération.

Il sortit une clé de sa poche et ouvrit la porte d’entrée. « Kaz t’a donné uneclé ? » demanda-t-elle, incrédule.

« Bien sûr que non. J’ai fait une copie quand il a acheté la maison, »répondit-il tout naturellement.

Charley ouvrit la bouche pour lui signifier à quel point il était ridicule, maiselle décida de la boucler. S’il ne pensait pas que c’était étrange de se procurer lesclés des maisons d’autres personnes, elle n’allait pas être celle à le lui faireremarquer.

Elle le suivit dans la maison, mais dès que la porte fut fermée, il recouvritson corps du sien et la poussa contre le mur. Pensant qu’ils étaient en danger,elle se raidit, mais il se contenta de l’étudier en silence.

« Qu’est-ce que tu fous ? » siffla-t-elle. Le fait qu’il soit si proche la mettaitincroyablement mal à l’aise.

Et l’excitait à fond.

« Reste ici, » dit-il à voix basse. « Je veux aller jeter un œil dans la maison,et je ne saurais pas te surveiller en même temps. Reste dans ce coin et ne bougepas jusqu’à ce que je revienne. C’est bien compris ? »

« Oui, d’accord, » répondit-elle d’un ton raide. Le faisait-il exprès ? Serendait-il compte que son corps fourmillait de désir quand il était aussi proche ?

Un petit sourire joua sur ses lèvres, et elle maudit sa malchance. Bien sûrqu’il le savait.

Enfoiré arrogant.

Il s’éloigna d’elle et se mit à explorer le rez-de-chaussée en silence.Abasourdie, elle le vit pratiquement disparaître sous ses yeux. Il se fondit dansles ombres de la maison, et si elle n’avait pas été en train d’observer chaquegeste, elle n’aurait jamais su qu’il était là. Il monta à l’étage, et elle commença àse détendre. À l’évidence, Kaz et Veronika étaient partis en vacances quelquepart. Elle pensait que Kaz était tout à fait capable d’avoir senti le danger etd’avoir fui avec Veronika avant qu’il ne les atteigne.

Elle était tellement prise dans ses propres pensées qu’elle ne vit même pasl’ombre se déplacer vers elle avant qu’il ne soit trop tard. Alors que le corps luisautait dessus, elle ouvrit la bouche pour crier.

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« Charley ! » Le cri de Dmitri résonna dans les escaliers, mais elle entenditun craquement juste après. Quoi qu’il soit en train de faire, il ne viendrait pas àsa rescousse avant un moment.

Elle se tourna pour tenter de détourner l’arme qui était pointée vers elle.Quelque chose d’aiguisé effleura son épaule, et elle ravala un gémissement dedouleur. Relevant le genou, elle heurta quelque chose de mou et son attaquantpoussa un grognement. Ils se tournèrent tous deux et tombèrent à terre.

Elle ne connaissait rien de son assaillant, mais il était grand. Il atterrit surelle comme un poids mort, et l’air s’échappa de ses poumons. Paniquée, elleplanta ses ongles dans son visage quand il remonta le bras.

Une lame flasha diaboliquement dans un rayon de soleil.

Alors qu’il abaissait le bras, elle planta ses pouces dans ses yeux. Il rugit dedouleur, et elle frappa son bras. Remontant son genou entre ses jambes, elleparvint à se dégager de lui.

« Salope, » cria-t-il.

Wow. Elle se faisait vraiment une réputation. Le sang coulait librement deson épaule, et ses yeux se remplirent de larmes de douleur, mais elle ne pouvaitpas encore se reposer sur ses lauriers. Plantant son coude dans ses côtes, ellebatailla pour le couteau, et quand elle agrippa enfin le manche du couteau, elleréagit par pur instinct.

« Charley ! » cria à nouveau Dmitri. Elle abaissa la lame et la sentit plongerdans la chair de son assaillant. Il gémit et s’immobilisa.

Le chevauchant toujours, elle regarda avec horreur ce qu’elle avait fait.

Mort. L’homme en-dessous d’elle était mort.

« Viens, » pressa Dmitri en l’atteignant. « On se casse d’ici. »

Elle l’entendit parler, mais sa voix semblait être à des millions de kilomètresd’elle. Elle avait tué quelqu’un. Elle avait pris une vie, et elle n’y avait même passongé. C’était lui ou elle, et elle avait réagi.

« Pardonne-moi, » marmonna Dmitri, et elle sentit une douleur fulgurantedans son épaule.

« Putain, » hurla-t-elle en levant les yeux. Dmitri avait planté les doigtsdans sa plaie. « Qu’est-ce que tu fous ? »

« Tu étais en état de choc, et on doit y aller. »

Il l’aida à se relever, et elle regarda l’homme, impuissante. « Je l’ai tué, » dit-elle sans conviction.

« Oui, et si tu ne l’avais pas tué, il t’aurait tué. Et si ça avait été le cas, alors

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je l’aurais tué. Donc il serait mort de toute manière. Sois reconnaissante de nepas être morte aussi. »

Elle le regarda avec horreur alors qu’il continuait à la traîner hors de lapièce. Pour lui, la vie ne représentait rien. Prendre une vie faisait partie de sonboulot, ce qu’il faisait pour survivre. Il avait à peine sourcillé en regardant lecadavre.

Si froid. Il était si froid à l’intérieur.

Et que pouvait-il bien penser d’elle ? Se souciait-il même de savoir si elle ensortirait vivante ou pas ?

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Chapitre CinqAujourd’hui, le garçon fêtait ses dix-huit ans. Sans gâteau et sans cadeaux.

Sans fête. En fait, il était tout à fait possible que personne, même pas le garçonlui-même, ne se souvienne qu’il fêtait ses dix-huit ans. Aux yeux d’Ivan, il étaitdéjà adulte. Il avait suivi les ordres. Il avait pris des vies.

Au lieu d’être rassemblé avec ses proches, le garçon se tenait au bord d’unpont. La note qu’il avait laissée à la maison détaillait ce qu’il s’apprêtait à faire etpourquoi il allait le faire.

Les choses qu’il avait vues le rendaient fou. Au début, il n’avait rienressenti. Il avait été froid et égal. Mais chaque nuit, le visage de son père brûlaitsur ses rétines. L’homme mort qui baignait la carpette de son sang était son seulcompagnon. Et il ne pouvait tout simplement plus le supporter.

Personne ne serait surpris. Son comportement sombre et silencieux avaitpréoccupé ses professeurs. Même ceux qui l’appelait un amant ou un amiavouerait qu’il avait quelque chose d’étrange. Personne ne ferait d’enquête.Personne n’y réfléchirait à deux fois.

Alors que les gens sur l’autoroute commençaient à ralentir, certains segarèrent et sortirent de leur voiture. Ils s’approchèrent lentement et le prièrent deredescendre. De revenir en sécurité. Il faisait bien trop froid et venteux pour qu’ilse tienne à moitié nu sur les poutres d’un pont.

Ivan avait des plans pour lui. Et pendant longtemps, le garçon avait penséqu’Ivan avait raison. Mais Ivan n’était pas concentré. Ses attentions étaientdivisées, et le garçon ne pouvait plus travailler pour lui. Il n’y avait qu’un but àprésent. Et le garçon s’en chargerait seul.

Avec un dernier cri de rage et de défaite, le garçon devenu homme passason dix-huitième anniversaire à sauter d’un pont et à mourir.

***

De retour à l’hôtel, Dmitri la souleva facilement jusqu’au comptoir de lasalle de bain. Elle ne résista pas quand il retira sa blouse pour examiner la plaiesanguinolente de son épaule.

« Il n’a touché aucune artère. Je vais la nettoyer et la bander. Elle devraitcesser de saigner assez vite, » dit-il à voix basse. Son regard vide l’inquiétait. Uneautre personne aurait été terrifiée, mais elle semblait juste s’être échappéeailleurs.

Une fois de plus, elle avait prouvé qu’elle était plus que capable de sedéfendre. La petite étudiante en histoire avait fait face à deux assassins bienentraînés et s’en était sortie. En fait, il commençait à se demander si elle ne luicachait pas des choses. Quelle était la coïncidence qu’elle ait pu vaincre non un,

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mais deux professionnels ?

Cela dit, ses méthodes avaient été, au mieux, rudimentaires. Il doutaitqu’elle ait été formée. La réponse la plus probable était que, étant donné sa tailleet son statut, personne ne s’était vraiment attendu à ce qu’elle se protège. Etquand elle avait réagi, ça les avait déstabilisés.

Ça l’avait certainement déstabilisé.

Il tenta d’ignorer le soutien-gorge noir en dentelle et la façon dont sondécolleté remontait à chaque inspiration. Saisissant une bouteille de vodka dansle bar, il en versa un peu sur la plaie et commença à la nettoyer.

Les yeux posés sur lui, elle attrapa la bouteille et but directement augoulot.

« Doucement, » dit-il en lui reprenant des mains. « Je ne sais pas si je peuxte gérer quand tu es soule. »

« Allez, » ricana-t-elle. « Tu ne sais même pas me gérer quand je suis sobre. »

C’était le premier signe de vie depuis qu’ils avaient quitté les cadavres, etDmitri sourit. Si elle retrouvait son répondant, elle serait ok.

« Tu as abandonné les corps derrière nous, » murmura-t-elle.

Dmitri ne répondit pas. Kaz ne serait pas ravi que Dmitri ne se soit pasoccupé des preuves, mais il l’avait cherché en ne lui répondant pas au téléphone.De plus, Dmitri avait été bien plus préoccupé par le sang qui s’écoulait du bras deCharley que de devoir rouler des corps dans des tapis Persans hors de prix.

« Tu t’en es bien sortie, » dit-il à voix basse.

À sa surprise, Charley leva les yeux au ciel. « Arrête. Arrête de dire ça. C’estridicule que je doive me battre pour ma vie, et que tu ne trouves rien de mieux àdire que de me complimenter. Dis-moi ce qui se passe. Dis-moi tout, ou je mecasse. »

« Tu ne survivras probablement pas si tu t’en vas, » marmonna-t-il.

« Probablement pas. Et je reviendrai te hanter jusqu’au dernier jour de tavie. Ça te plait comme petite torture ? »

La simple pensée qu’elle ne soit plus là lui tordit l’estomac. Lorsqu’iltermina de bander son bras, il lui tendit son t-shirt. Elle le lança dans le coin. « Jene veux pas porter ça. Il est couvert de sang. »

« J’irai t’en chercher un autre, » promit-il.

« Dmitri. Je viens de tuer quelqu’un. »

Il leva la tête et la regarda. Du sang avait séché en croûte dans sescheveux, et ses yeux étaient désespérés. Elle portait son culot et son toupet

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comme un masque, mais assise sur le comptoir, couverte du sang d’un autre, elleétait nue et vulnérable.

« Mon père était un ingénieur. Il détestait l’idée de la violence, mais il étaitau sommet dans son domaine. Il s’est retrouvé à travailler pour Fedor Saiko entant que concepteur d’armement. Je ne connais pas toute l’histoire. Je ne saispas comment il s’est retrouvé là-dedans, mais je sais qu’il a essayé d’en sortir. Il aessayé de leur tourner le dos, et ils sont venus le punir. Je n’étais qu’un gosse, etje me suis caché pendant qu’ils le descendaient. »

Elle le regarda en silence, sans l’interrompre. Il continua. « Ivan Bobrovétait un bon ami de mon père. Je l’appelais Oncle Ivan. Je me suis rendu chez lui,et je lui ai raconté ce qui s’était passé. Ivan m’a accueilli et m’a élevé. Il n’avaitpas d’enfant, et je suis devenu comme un fils pour lui. Mais Ivan était consommépar la haine, et c’est comme ça qu’il m’a élevé. Ma mission était de venger la mortde mon père. Ma mission a toujours été de tuer Fedor Saiko. Quand j’ai eu dix-huit ans, je me suis rendu compte qu’Ivan n’allait jamais vraiment se charger detuer Fedor. Il avait ses vues sur autre chose. Il cherchait le pouvoir et l’argent. Etmoi, je voulais ma vengeance. Alors je suis parti. J’ai continué tout seul, et j’aiattendu de découvrir enfin une faiblesse dans l’armure impénétrable de Fedor. »

« Veronika, » souffla Charley.

Dmitri hocha la tête. « Veronika et Kazimir m’ont donné ma chance. Jevoulais presser moi-même la détente, mais au final, ce qui comptait était qu’ilmeure. Le suicide n’aurait pas été mon premier choix, mais le résultat final étaitle même. Je pensais enfin être libre. »

« Ce n’est pas le cas ? »

Dmitri lui lança un regard dur. « Ivan était apparemment considéré commeun bon ami de Fedor. Il a pris les commandes de ses affaires. Il a obtenu tout lepouvoir et l’argent qu’il avait toujours désiré, et tout ça sur le dos de la mort deFedor. Ça m’a paru pour le moins suspect. Comment Ivan et Fedor pouvaient-ilsêtre amis si Ivan savait que Fedor avait tué mon père ? »

« Peut-être qu’il jouait un double jeu, » dit-elle tranquillement.

« Oh, pour sûr. Mais je ne pense pas que ce jeu impliquait la vengeance demon père. » Dmitri soupira. « Je pense qu’il y a autre chose qui se passe. Ivan necroit pas en ma mort. Il est à ma recherche. »

« Peut-être que tu lui manques. »

« Notre relation n’a jamais été basée sur l’amour. Ivan n’est pas seulementà ma recherche. Il a envoyé des assassins pour me descendre. Le truc, c’est que jedois entrer chez lui pour découvrir ce qui se passe. C’est la seule manière derégler les choses. »

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« Alors va le confronter. Ce n’est pas comme si tu n’étais pas meilleur queses assassins. »

Dmitri ne put s’empêcher de lui sourire. « Ta confiance en moi est flatteuse,mais Ivan n’a aucune preuve que je suis en vie. Il n’a que des soupçons. Quandj’ai dit que j’étais parti à dix-huit ans, la vérité, c’est que j’ai prétendu à unsuicide. Ivan ne sait pas à quoi je ressemble. Il ne m’a plus vu depuisl’adolescence. Il ne fait que suspecter que l’homme qui parade sous le nom deDmitri est l’enfant qu’il a élevé. »

Charley lui lança un regard ébahi. « Dmitri n’est pas ton vrai prénom ? »

Il ignora la question. Il n’avait pas prononcé son véritable nom depuis trèslongtemps. « Tu es trop impliquée. Je ne peux pas te laisser seule, mais je ne peuxpas te protéger pour toujours. Je dois régler ceci. »

« Alors on se glisse chez lui et on découvre ce qui se passe. » Elle souritcourageusement. « Je peux t’aider. »

« Ivan est de retour en ville. Il s’est rendu dans les deux dernières villes oùj’ai travaillé. Il cherche des preuves de mon identité. Je ne peux pas simplementvalser chez lui. Je suis bon, mais Ivan m’a appris tout ce que je sais, » dit-illaconiquement.

Charley balaya ses cheveux sur le côté et lui lança un regard modeste. «Alors j’irai le distraire. »

Dmitri déglutit. Savait-elle à quel point elle était sexy ? « Et comment as-tul’intention de faire ça ? »

« Tu crois que Daphné t’a vu dans la maison quand tu as essayé de mesecourir ? »

Dmitri secoua la tête. « Je sais qu’elle ne m’a pas vu. »

« Excellent. Alors je me rendrai chez lui pour le laisser me questionner. Etpendant qu’il m’interroge, tu peux chercher tout ce que tu veux dans la maison. »

« Et s’il ne te laisse pas sortir de là en vie ? » demanda Dmitri en lui lançantun regard dur.

« Il me faudra une assurance. Je vais lui dire qu’un ami à moi se rendra àla police si je ne reviens pas après un certain temps. Il essayera probablement deme tuer par après, mais je doute qu’il prenne le risque à ce moment-là. »

Il pinça les lèvres en la regardant. C’était un plan dangereux, mais jouable.Ivan n’avait aucun moyen de savoir qu’il était avec Charley. Il pourraitsoupçonner quelque chose, mais il ne prendrait pas le risque de la tuer. « Turegardes trop la télévision, » dit-il aigrement.

« Et toi, tu devrais améliorer tes compétences sociales. Ce que tu aurais dû

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faire, c’est me féliciter d’avoir pensé à un plan aussi ingénieux. Mais tu tecontentes de m’insulter. C’est assez irritant. »

« On doit te trouver quelque chose à porter. »

« Quelque chose de sexy, comme ce que portent les espionnes ? » demanda-t-elle avec un sourire ravi.

Il grogna intérieurement tandis qu’elle sautait du comptoir. Le mouvementremonta sa poitrine, et ses seins rebondirent quand elle atterrit.

Elle allait signer son arrêt de mort.

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Chapitre SixMalgré son empressement à se lancer, Dmitri la fit attendre jusqu’à ce que

sa plaie ait commencé à se refermer. Il passa les quelques jours suivant hors del’hôtel, la laissant arpenter la pièce, frustrée. Elle n’avait reçu aucune nouvelle deVeronika, et Dmitri lui parlait à peine quand il revenait.

Il semblait préoccupé par ses propres pensées, mais elle surprit la manièredont il la regardait quand il pensait qu’elle ne le voyait pas. Elle vit la manièredont ses yeux s’assombrissaient de désir. Il la désirait.

Et tout ce qu’il avait à faire, c’était le lui dire, et elle passerait volontiers lanuit avec lui. Elle cherchait avant tout à soulager la tension et la frustrationaccumulées en elle.

Tôt un soir, elle défit prudemment le bandage et regarda le tissu cicatricielqui avait commencé à se former sur son épaule. Si la cicatrice ne guérissait pasbien, elle devrait vivre avec pour le restant de sa vie.

Dmitri entra avec un sac qu’il lança sur le lit. « Tu feras tout ce que je te disde faire. Et si tu penses une seconde à dévier du plan, il te tuera probablement.Tu as compris ? »

Charley le dévisagea. « Ce soir ? » chuchota-t-elle.

« Il a des invités chez lui pour le souper. Certains seront dangereux, mais ily aura quelques politiciens qui ne voudront pas traîner en cas de violence. C’estnotre meilleure chance d’y entrer et d’en sortir indemne. »

Son cœur accéléra d’excitation en regardant le sac. Ce n’était pas la longuerobe de soirée qu’elle avait espérée. En fronçant les sourcils, elle reconnut une deses propres tenues. « Vraiment ? » demanda-t-elle en lui lançant un regard déçu.

Il haussa les épaules. « Si tu entrais en portant quelque chose que tu nepeux vraiment pas te payer, il s’en rendrait compte. Cette tenue est suffisammentsexy pour attirer son attention, et c’est tout ce qu’il nous faut. »

L’asseyant, il lui détailla le plan. Et ils le répétèrent encore et encorejusqu’à ce qu’elle puisse le réciter par cœur. Lorsqu’il sembla satisfait, il la laissaaller se changer.

Une heure plus tard, elle conduisait une voiture de location jusqu’à lamaison d’Ivan. Son corps entier était une boule de peur et d’adrénaline quandelle se gara devant le portail. Un intercom s’anima quand un garde lui demandason identité.

« Je m’appelle Charley Barns. Je suis là pour voir Ivan Brobov, » dit-ellecalmement.

« Vous n’êtes pas sur la liste. Revenez une autre fois, » répliqua

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automatiquement le garde de sécurité.

« Je me fiche de votre putain de liste, » lâcha-t-elle. « Je suis là pour parlerde l’assassin Dmitri, et je vous assure que si vous m’envoyez encore balader,votre patron va vraiment être furax. »

Après quelques minutes, les portes s’ouvrirent en crissant. Inspirant àfond, elle remonta l’allée et vit que quatre hommes armés l’attendaient. Ellesortit, mal à l’aise, et lança ses clés à l’un d’eux. « Vous êtes le valet ? » demanda-t-elle tandis qu’il les attrapait sans l’avoir quittée des yeux.

Impressionnant.

« Veuillez nous suivre, » dit l’un d’eux en avançant pour lui prendre le bras.

« Hé, » dit-elle en levant les mains. « Je suis venue de moi-même. Ne memalmenez pas. »

Il hocha brusquement la tête, et elle les suivit à l’intérieur. Les sons deverres qui trinquaient et de rires flottèrent du centre de la maison, mais elle futdirigée vers la gauche. Alors qu’elle trébuchait dans une pièce sombre, les portesse fermèrent derrière elle.

« Fouillez-la. »

Une ampoule fut allumée, et des mains parcoururent brusquement soncorps. Elle se força à ne pas crier en voyant apparaître Ivan Brobov. Il étaitintimidant, pour le moins. La dominant de toute sa taille, il avait l’air d’un hommequi vivait de violence chaque jour et n’y repensait jamais à deux fois.

Il avait le même regard que Dmitri.

« Mademoiselle Barns. Que me vaut ce plaisir ? » demanda-t-il en s’asseyantsur la chaise. L’homme qui la fouillait sortit son téléphone. Elle pensa protester,mais il le mit rapidement dans sa poche. Satisfait qu’elle ne fût pas armée, ilrecula.

« J’ai entendu dire que vous étiez à ma recherche, » dit-elle nerveusement.Même s’il avait l’âge d’être son père, Ivan la regarda de haut en bas comme si ellene portait pas son top transparent. Sa bouche s’assécha rapidement.

« Et pourquoi pensez-vous ça ? »

« Quand ma colocataire a essayé de me tuer, elle a mentionné votre nom.J’ai un ami qui est doué en informatique. Il n’a pas fallu longtemps pour vousretrouver. »

« Je ne me cache pas, » dit-il facilement. « Je ne faisais que voyager. Et jesuis désolé pour l’incident avec votre colocataire, mais je vous promets que jen’étais pas responsable. »

« C’est ça, oui. Évidemment. »

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Il rit et l’invita à avancer. Elle fit quelques pas hésitants avant que l’hommederrière elle ne la pousse en avant. Le fusillant du regard, elle accéléra le pasjusqu’à atteindre Ivan. Heureusement, il ne bougea pas. « Vous êtes américaine ?»

« J’étudie à l’étranger. Mais je suis sûre que vous étiez au courant. »

« Et qu’est-ce que je saurais d’autre sur votre compte ? » demanda Ivan eninclinant la tête et en lui souriant de manière obscène.

Elle frissonna. Dmitri lui avait dit de ne pas cacher sa véritable peur. PlusIvan pouvait la lire, plus elle serait en sécurité. « Je dois vous faire savoir que sije ne contacte pas mon ami dans vingt minutes, il appellera la police. Même sivous cachez mon corps, vous et vos invités serez sujets à une enquête, » dit-elleavec témérité.

Le sourire se figea sur son visage. « Rusée, » dit-il doucement. « Si vouscraignez pour votre sécurité, que faites-vous ici ? »

« J’en ai marre de devoir surveiller mes arrières. Vous cherchez desinformations sur le corps découvert dans l’abri. Je suis encline à vous la donner.Je me fiche de ce qui en découle, mais j’en ai marre de me faire attaquer. »

Ivan se redressa. « Je trouve toute information utile, donc je vais vousécouter. Mais je vais d’abord vous demander où vous étiez. Pour une américaineayant peu d’amis et encore moins de liens dans ce pays, vous avez été difficile àdénicher. »

« Je pensais que vous n’étiez pas à ma recherche, » répliqua-t-elle. Sonregard ne vacilla pas, et elle haussa les épaules. « Je ne vais pas vous donner manouvelle adresse, mais disons simplement que je suis ici depuis suffisammentlongtemps pour imiter l’accent russe. Et une perruque fait des merveilles pouraider une fille à se cacher, » dit-elle en imitant parfaitement son accent.

« Impressionnant. Quelqu’un vous a sous-estimé. Ça ne se reproduira pas.Merci de me donner toutes vos informations. »

Charley inspira à fond. Elle devait encore gagner cinq minutes. « Commevous le savez, Veronika Saiko était ma colocataire. Pendant le temps qu’elle apassé chez moi, tout ce que j’ai su, c’est qu’elle avait un garde du corps. Kazimiravait l’intention de tuer Fedor Saiko, et il était en contact avec un gars appeléDmitri pour l’aider. Je l’ai rencontré une fois quand Kaz a été blessé dans unaccident de voiture. Il s’est présenté sous le nom de Dmitri, et je ne savais rien delui avant qu’il ne soit retrouvé mort. J’ai été interrogée pendant des heures poursavoir si je pouvais identifier le corps dans la maison. »

« Mais vous avez menti. Pourquoi ? » demanda Ivan avec perspicacité. «Vous n’auriez pas dû ressentir de loyauté envers un homme que vous n’aviezrencontré qu’une fois. »

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« Kaz m’a demandé de mentir. À l’époque, j’étais loyale à Veronika. Si Kazpouvait la protéger, s’il pouvait me protéger, alors j’aurais fait tout ce qu’il medemandait, » mentit-elle. Elle avait tellement pratiqué son mensonge qu’il lui vintnaturellement aux lèvres.

« Donc vous avez dit que vous ne pouviez pas identifier le corps. Quandavez-vous découvert que l’homme appelé Dmitri n’était pas, en fait, mort ? »

Charley resta silencieuse un moment. Elle voulait qu’Ivan pense qu’elleallait mentir, et il tomba dans le piège.

« Je sais qu’il n’est pas mort, Mademoiselle Barns. Et je sais aussi que vousen êtes consciente. Ne me donnez pas de raisons de vous soupçonner maintenant.»

« D’accord. Après l’enterrement, Veronika est rentrée à la maison. Il y avaitune note dans sa poche. Elle m’a dit qu’elle venait de Dmitri et qu’il était en vie.Je ne l’ai pas vraiment vu, donc je ne peux pas le confirmer. »

« Que disait la note ? »

Charley haussa les épaules. « Aucune idée. Quelque chose au sujet de larelation entre Kazimir et Veronika. »

Sans avertissement, Ivan bougea. Charley n’eut pas l’occasion de réagirquand il agrippa son poignet et l’approcha de lui. Elle se força à ne pas crierlorsqu’il effleura ses cheveux de la main et la baissa sur son épaule nue. «Pourquoi n’avez-vous pas divulgué cette information à Daphné quand elle vous ainterrogé ? »

Dmitri l’avait avertie qu’Ivan essaierait de la prendre au dépourvu, maisrien de l’avait préparée au toucher de l’homme. Elle se recroquevilla de dégoûttandis que ses doigts parcouraient ses bras. Elle frissonna visiblement. « Je n’aipas aimé la manière dont elle me l’a demandé. Le mensonge m’horripile, » dit-elleentre ses dents serrées.

De l’autre main, il vint entourer sa gorge et elle se raidit. « Si vous avezl’intention de me tuer… » dit-elle, paniquée.

« Chut, » dit-il doucement. Son autre main remonta lentement sur le tissude son t-shirt. Lorsqu’il atteignit la hauteur de ses seins, elle lutta pour selibérer. « Charley Barns. Rien dans vos antécédents n’indique que vous soyez plusqu’une simple étudiante. Vous buvez et faites trop la fête, mais vos notes sontpassables. Donc racontez-moi comment vous avez survécu à ma chère Daphné ?Elle est assez douée. Je l’ai formée moi-même. Elle est la meilleure, au lit et endehors. Comment avez-vous pu lui échapper ? »

« Avec une batte de baseball et un dégoût intense d’être attaquée chez moi,» cracha Charley.

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« J’ai entendu dire que les rues de Boston étaient violentes. Vous melaisserez peut-être vous engager. Vous n’auriez plus jamais à vous tracasser degagner de l’argent. »

Charley ne put réprimer son reniflement d’incrédulité. « Vous voulez que jetravaille pour vous ? »

« Oh non. Avec un corps pareil, je veux que vous gémissiez pour moi. Lapensée de vous et de Daphné luttant au lit m’excite déjà, » dit-il en se penchanten avant.

Terrifiée qu’il l’embrasse, elle tenta de se libérer de son emprise, mais elledut se contenter de tourner la tête.

Ses lèvres effleurèrent sa gorge.

« Je me dois de décliner, » lâcha-t-elle quand il la relâcha enfin.

« Dommage. Normalement, on vous aurait accompagné à l’arrière pour vousliquider. Je ne doute pas un instant que ce soit une menace en l’air. Vous nesemblez pas être du genre à impliquer les vies de vos amis en cas de danger. Maispuisque ça pourrait dégoûter mes convives, je suis enclin à vous laisser partir, »dit-il en se penchant en arrière. Il hocha la tête, et Charley sentit le gardel’attraper durement par le bras.

« Mademoiselle Barns, » dit-il, juste avant que le garde ne la jette par laporte. « Je vous fait confiance. Si Dmitri tente de prendre contact avec vous, vousme tiendrez au courant ? »

« Si j’accepte, est-ce que je pourrai rentrer chez moi en toute sécurité ? »

« Me croiriez-vous si je vous disais oui ? » demanda-t-il d’une voix amusée.

« Non. »

« Alors j’imagine qu’on en a terminé. » Il agita la main, et le garde la sortitde la pièce.

« Mon téléphone ? » demanda-t-elle quand il la jeta dehors.

L’homme la regarda stoïquement, et elle soupira. Quelqu’un amena savoiture de location, et elle se glissa dans la voiture. Suivant les instructions deDmitri, elle se rendit dans un bar bondé, se gara, et traversa la foule agglutinéesur le trottoir.

Quelques minutes plus tard, quelqu’un lui attrapa le bras et l’attira dansl’ombre. Quand elle suivit enfin Dmitri jusqu’au parking, elle était au bord deslarmes.

***

Il ne lui dit pas un mot durant le trajet du retour, et elle ne parvint même

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pas à regarder dans sa direction. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, ellerevoyait Ivan la toucher. Elle pouvait toujours sentir ses mains sur sa peau nue,et elle avait envie de vomir.

Dès qu’ils se garèrent devant l’hôtel, elle se rua hors de la voiture et courutvers la chambre. Avant d’avoir pu refermer la porte derrière elle, elle sedébarrassa de ses vêtements. Son top à paillettes transparent atterrit sur le lit.Son pantalon sur le sol. Elle ne regarda même pas où avait atterri sa culotteavant de se précipiter dans la salle de bain. Sans manquer un battement, elle serua sous l’eau chaude et se frotta vigoureusement la peau.

« Arrête. »

En entendant son ton dur, elle se retourna. Dmitri était en train d’ouvrir lesrideaux pour tenter de lui arracher le gant de toilette. « Arrête, tu vas te blesser. »

« Va-t’en, » siffla-t-elle en essayant de refermer le rideau. S’enveloppantdans ses bras, elle se retourna et se pressa contre les dalles fraîches du mur de ladouche.

Le rideau s’ouvrit à nouveau, et elle ne prit même pas la peine d’ouvrir lesyeux. « S’il te plaît, laisse-moi seule, » murmura-t-elle. « Juste pour une minute. »

Elle écouta le bruit des anneaux métalliques qui glissaient sur la barre, etelle sentit le gant de toilette sur son dos. Se raidissant, elle ouvrit grand les yeux.Il était debout juste derrière elle. « Détends-toi, » dit-il d’un ton bourru. « Je saisque tu veux te sentir propre, mais je ne veux pas que tu te blesses. »

Se rendait-il compte qu’il était impossible de se détendre quand il se tenaitnu, et aussi près d’elle ? Elle inspira brusquement tandis que le gant de toilettepassait sur son dos. Elle sentit la mousse du savon ruisseler sur son corps, etbientôt les souvenirs d’Ivan disparurent.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? » demanda Dmitri doucement dans son oreille. Ellecombattit le besoin de se pencher contre lui. C’était censé la calmer, mais tandisque le gant de toilette remontait sur son épaule puis le long de son bras, il frôlalégèrement son téton.

« Rien du tout. Il m’a dit des cochonneries et m’a reluqué comme si j’étais àpoil, » dit-elle, la voix tremblante.

Il ne répondit rien tout en passant le gant de toilette sur son autre épaule.Cette fois-ci, elle se tourna vers lui, et il fit plus que frôler son sein. Elle retint sarespiration au contact. Ce n’était pas normal. Elle était censée être en colèrecontre lui. Mais il l’allumait plus qu’elle ne l’avait jamais été dans sa vie.

« Je suis désolé, Charley. Je n’avais jamais pensé qu’Ivan serait comme ça.Ça fait bien longtemps que je ne l’ai plus vu. »

« Je ne veux pas parler de lui, » marmonna-t-elle. Elle se figea quand le gant

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de toilette remonta sur ses hanches puis le long de ses côtes. Quand il se mit àfaire des cercles sur son ventre, elle ne put s’empêcher de s’appuyer contre lui.

Son érection s’installa confortablement dans la fente de ses cuisses.

« Tu veux parler de quoi ? » Son souffle était chaud dans son oreille, etpendant un instant, elle pensa qu’il passerait sa langue sur sa peau sensible.

Elle n’avait aucune envie de parler. Charley voulait assouvir le désir quiavait pris possession d’elle depuis le moment où elle avait posé les yeux sur lui.Elle voulait qu’il prenne le contrôle de son corps. Le gant de toilette remonta ets’arrêta juste sous sa poitrine. « Dmitri, » dit-elle doucement.

« On ne devrait pas faire ça, » dit-il d’une voix rauque. « Je ne voulais pasque tu te blesses, mais c’est une mauvaise idée, Charley. Dis-moi que tu sais quec’est une mauvaise idée. »

Balançant légèrement les hanches vers lui, elle captura sa main dans lasienne et la posa sur ses seins. « Je sais que c’est une mauvaise idée, » dit-elletout haut. « Mais juste maintenant, je m’en fiche. Je veux juste me distraire. »

Dmitri laissa tomber le gant de toilette, et il roula immédiatement sonpouce sur son téton. Elle cambra le dos en sentant l’éclair subit de plaisir etpoussa un cri.

« Tes seins sont si sensibles, » murmura-t-il dans son oreille. « Ça me plait. »

« C’est marrant, j’aurais cru que tu étais plutôt branché cul, » répliqua-t-elle. Soudain, il lâcha son sein et la fit se retourner. Elle claqua les mains contrele carrelage tandis qu’il la poussait violemment contre le mur.

« Qu’est-ce qui te fais penser que je n’aime pas les deux ? » demanda-t-ild’un ton taquin en glissant un doigt entre ses fesses. Instinctivement, elle poussases fesses en arrière et se pencha en avant. Un grognement sourd résonna dansson torse, et elle poussa un cri quand il posa une de ses jambes sur le bord de labaignoire.

Il glissa d’abord un doigt puis deux le long de sa fente et sur son clitorisengorgé. « Putain, » grogna-t-elle quand le plaisir traversa son corps. Il la relâchaimmédiatement, et elle pleura presque de déception. S’il continuait à la toucher,elle exploserait comme un pétard. « Merde, qu’est-ce que tu fais ? » haleta-t-elle.

Un doigt la pénétra lentement, et elle gémit. « J’ai eu pas mal de temps pourpenser à comment je te baiserais si j’en avais l’occasion. Je pourrais te prendrecomme ça. Te baiser par derrière en te tirant les cheveux jusqu’à ce que tu hurlesmon nom. Je pourrais te retourner et te prendre contre le mur. Imagine quelleprofondeur je pourrais atteindre. »

Elle gémit lorsqu’il se mit à bouger lentement son doigt de l’intérieur àl’extérieur. Un seul doigt suffisait à la faire perdre contrôle, mais il ne lui donnait

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pas la satisfaction qu’elle désirait. « Je me fiche de comment tu vas me baiser, »lâcha-t-elle en tentant de le faire bouger son doigt plus rapidement. « Juste quetu dois le faire maintenant. »

« Patience, » ricana-t-il. « J’ai attendu longtemps pour ce moment. » Il retirason doigt et se pressa contre son corps. Son érection glissa lentement entre seslèvres trempées. « Je pourrais te traîner sur le sol de la salle de bain et te baiseren poussant tes chevilles près de tes oreilles. Je pourrais te laisser mechevaucher jusqu’à ce que tu te décomposes. Qu’est-ce que tu préfères, Charley ?Dis-moi comment tu me veux. Maintenant. Dis-le-moi maintenant. »

Au bord de la folie, Charley claqua les mains contre les carrelages et seretourna. Il la regarda dans les yeux tandis qu’elle pressait son dos contre lescarreaux. Il glissa lentement vers le bas, et elle le chevaucha. D’un mouvementagile, elle glissa son corps sur le sien jusqu’à ce qu’il la pénètre profondément. «Profond. Aussi profond que possible, » croassa-t-elle alors qu’elle balançait leshanches pour l’avaler encore plus.

« Putain, Charley, » siffla-t-il en agrippant ses hanches. « Tu mouilles tant.Tu es tellement étroite. »

« Mon Dieu, j’en veux plus. Dmitri, donne-m’en plus. »

Se penchant en avant, elle pressa violemment ses lèvres contre les siennes.Alors qu’il ouvrait la bouche pour accepter son baiser, il agrippa ses hanches etles claqua vers le bas jusqu’à ce qu’il soit complètement enfoui en elle, ravalantson cri. Elle étala les paumes des mains sur les carreaux, souhaitant s’ancrerquelque part tandis qu’il plongeait plus vite et plus profondément en elle. Chaquepartie de son corps trembla tandis qu’il frôlait son point G.

« Putain, » marmonna-t-elle. « Oh, putain. »

« C’est ça, bébé. Prends-moi. » Il enfouit sa bouche dans le creux de sa gorgeet suça sa peau. Quand ses mains quittèrent ses hanches pour rouler ses tétons,son corps se balança de plus en plus rapidement. Le désir s’accumula en elle, prêtà la traverser à tout moment. Elle était sur le point de jouir, mais elle voulait queça dure. Elle voulait que ça dure pour toujours.

« Laisse-toi aller, Charley. Laisse-toi aller, bébé. »

« Je ne veux pas que ça se termine, » grommela-t-elle.

Il pressa ses lèvres contre les siennes et déplaça son corps pour la pénétrerencore plus profondément. « Pas besoin que ça se termine. On a toute la nuit.Laisse-toi aller, ma chérie. »

Et comme ça, elle s’ouvrit au plaisir. Lançant la tête en arrière, elle cria sonnom tandis qu’un orgasme intense la traversait. Ses muscles se contractèrentautour de lui, et il se raidit et grogna tandis qu’il était pris de convulsions et

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plongeait en elle une dernière fois.

S’affalant au-dessus de lui, elle se rendit à peine compte que l’eau avaitrefroidi. Il la prit dans ses bras et la transporta hors de la douche et sur le lit. Ellene se rendit même pas compte du déplacement avant plusieurs heures, quandelle se réveilla pour le trouver en train de lécher ses tétons et de caresser son feuencore et encore.

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Chapitre Sept« C’est étrange que je ne t’aie jamais vu avant, » dit la femme d’une voix

rauque tandis que l’homme glissait les mains le long de ses jambes. « Je viens icitout le temps. »

Il ne répondit pas en se blottissant dans son cou. Ses murmures setransformèrent en gémissements tandis qu’il la poussait contre le mur de l’alléeet remontait sa robe jusqu’à sa taille.

« Donne-moi ton nom, » supplia-t-elle. « Dis-moi qui me fait toutes ces choses.»

Il se contenta de pousser ses doigts en elle. Le sexe était rarement unplaisir pour lui. Il ne l’utilisait pas pour chasser ses démons ou se perdre dansl’extase d’un orgasme. Parfois, c’était pour passer le temps. Parfois, c’était pourdétourner les regards de curieux.

Ce soir, c’était pour pêcher des informations.

Alors qu’il libérait son érection et se plongeait en elle, la femme verrouillases jambes autour de sa taille et grogna en se faisant pénétrer. Elle était chaudeet mouillée, mais elle était loin d’être étroite. Elle cherchait l’argent, mais ce soir,elle recevrait du plaisir en plus de l’argent.

« Dis-moi où le trouver, » chuchota-t-il dans son oreille. Tirant brusquementsa tête en arrière par les cheveux, il mordilla son cou. « Donne-moi une adresse. »

« Je ne peux pas, » haleta-t-elle. « Il me tuerait. »

Ralentissant ses coups de rein, il recula et la regarda dans les yeux. « Tubaises des hommes tous les soirs dans cette ruelle. Je t’ai observée. Et j’ai étédégoûté par tous tes orgasmes désespérément faux. Dis-moi ce que je veux savoir,et je ferai trembler tous les muscles de ton corps de plaisir. »

« Oh Mon Dieu, » cria-t-elle quand il figea complètement son corps. «Continue. »

Il baissa la main et caressa paresseusement son clitoris avec son pouce. «Dis-moi ce que je veux savoir. Il ne saura jamais que ça vient de toi. Personne n’ensouffrira. »

Elle inspira plusieurs fois, de manière saccadée, avant de lui donnerl’adresse. En souriant de manière satisfaite, il la repoussa contre le mur etcommença à la prendre. Ses ongles s’enfoncèrent dans ses épaules tandis queses gémissements se transformaient en sanglots et en cris. Et lorsqu’ellecontracta tous ses muscles autour de lui, il la remit debout sans terminer etremonta sa tirette.

« Va te laver. Et pas un mot à mon sujet, » gronda-t-il. Sortant quelques

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billets, il les lui jeta dans les mains. Il était resté dans l’ombre. Elle ne pourraitjamais décrire son visage.

Et maintenant il avait ce qu’il lui fallait pour avoir à nouveau une longueurd’avance.

***

Le soleil matinal filtrait à travers la fenêtre, et il regarda les rayons dusoleil la baigner de lumière. Pendant un moment, il fut abasourdi par sa beauténaturelle. Ses boucles foncées étaient éparpillées sur les oreillers, et les drapsétaient froissés autour de son corps nu. Il regarda sa poitrine se soulever àchaque inspiration.

Et il sut sans l’ombre d’un doute que s’il ne trouvait pas un moyen de laprotéger, il ne connaîtrait plus beaucoup de moments tels que celui-ci.

Charley était la première femme aux côtés de qui il se réveillait.Habituellement, ses rendez-vous galants se résumaient à trouver un point faibleet à le presser jusqu’à obtenir l’information qu’il désirait. Parfois, c’étaitsimplement une heure à libérer la frustration accumulée avant de les envoyerbouler. Parfois, c’était lui qui se barrait.

Ça lui avait paru tellement naturel de la prendre dans ses bras quand elles’était endormie. Elle s’était blottie contre lui comme s’ils avaient fait ça toute leurvie, et il avait eu un sommeil facile. Trop facile.

Si quelqu’un les avait attaqués, il n’aurait pas été sur ses gardes. Ellel’avait attendri. Elle le rendait faible, mais il ne savait absolument pas comment ilallait pouvoir l’oublier.

« Je sais que je suis magnifique au saut du lit, mais si tu continues à medévisager, tu vas me ficher la frousse, » murmura-t-elle en bâillant avant de luisourire. Il se contenta de glousser doucement. « Tu es déjà habillé. Quelledéception. »

« Charley, » dit-il avec hésitation. « A propos d’hier. »

Elle leva les yeux au ciel et se redressa. « Tu peux garder ton discours. Jesuis sûre qu’il parle d’un coup d’un soir. J’ai l’impression que tu n’as pasl’intention de t’installer. T’inquiète pas. Je ne planifiais pas notre mariage. »

Il se sentit simultanément soulagé et déçu. « Je m’excuse pour la positiondans laquelle je t’ai mise hier soir. Je ne pensais pas qu’Ivan te toucherait. Ça nese reproduira pas. » Sa voix était raide et formelle. Elle l’aidait à cacher le besoinurgent de l’embrasser à nouveau.

« S’il te plaît, dis-moi que ça en valait la peine. »

Il hésita. Pour être franc, il avait obtenu des informations la veille. « Je n’aipas encore eu le temps d’étudier les photos que j’ai prises. Je ne suis même pas

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sûr de ce que je recherche. »

Charley rampa hors du lit et s’étira. Sa bouche s’assécha lorsque les drapstombèrent autour d’elle et qu’elle se tint complètement nue. Même s’il avaitexploré chaque centimètre de son corps la veille, il n’avait qu’une envie, c’était derecommencer. C’était comme une drogue, et il était accro à sa manière de crier etde trembler dans ses bras tandis qu’il l’emmenait au septième ciel. Il était accro àsa manière de se s’enrouler autour de lui.

Il était avide de plus.

Elle avait dû surprendre son regard parce qu’elle lui lança un souriremalicieux. « Pour quelqu’un qui ne veut pas d’un coup de deux soirs, tu n’es pasdoué pour cacher ton désir. »

À contrecœur et presque furieusement, il se détourna. « Je vais étudier lesdocuments et réessayer de joindre Kaz. Je dois trouver un endroit où te conserveren sécurité jusqu’à ce que tout soit réglé. »

« Conserver ? » marmonna-t-elle furieusement. « Je ne suis pas quelquechose que tu peux juste stocker sur une étagère, Dmitri. » Il ne répondit pas, etelle soupira. « Excellent. Je vais aller prendre une douche. J’espère que tu serasde meilleure humeur à ma sortie. »

Il lui tourna le dos jusqu’à ce qu’il l’entende fermer la porte et faire coulerl’eau de la douche. Il se faisait à peine confiance pour ne pas aller la rejoindre,donc il commanda au service de chambre, écrivit une note lui intimant de resterdans la chambre, et descendit dans le lobby. De là, il pouvait examiner les photostout en ouvrant l’œil sur l’entrée pour être sûr qu’aucun des larbins d’Ivann’essaie d’entrer.

Ivan aurait dû mal à le retrouver, mais se cacher était plus difficile avecCharley à ses côtés. Une fois qu’Ivan saurait qu’elle avait disparu hier soir, il lasoupçonnerait d’être avec Dmitri. Et deux personnes étaient plus facile àretrouver qu’une seule.

Son ancien tuteur n’avait pas changé grand-chose dans la maison qu’ilavait héritée. Fedor Saiko avait un goût impeccable, et Veronika n’avait rienemmené du tout quand elle avait déménagé. Elle avait été tellement dégoûtée detout qu’elle avait tout cédé à Ivan comme si ça ne représentait rien pour elle.Était-elle une autre personne qu’il avait dupée en chemin ?

Il tenta de se rappeler qu’il n’avait aucune preuve des méfaits d’Ivan.Jusqu’alors, il devait garder l’esprit ouvert. Cet homme l’avait pratiquementélevé.

Élevé et transformé en monstre.

Il continua à feuilleter les documents sans relâche. La plupart étaient des

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informations de transferts des sociétés tenues par Fedor. Rien ici ne lui seraitutile.

Ses affaires privées ne se retrouveraient pas dans ce tas de photos, maisDmitri avait eu l’occasion d’ouvrir un des tiroirs fermés du bureau d’Ivan enfaisant levier. À l’intérieur, il avait trouvé un dossier contenant des documentsplus anciens. Il avait pris une photo de chaque page avant de se rendre compteque le temps lui filait entre les doigts.

Il s’apprêtait à regarder les photos quand il sentit quelqu’un le regarder.Levant les yeux, il fut parcouru par un éclair de colère. Charley avait quitté sachambre et n’importe qui aurait pu l’attraper. Mais quand il la regarda de hauten bas, sa bouche s’assécha immédiatement.

Ses cheveux étaient toujours humides de la douche, et le top blanc qu’elleportait absorbait lentement l’eau. S’il ne l’évacuait pas bientôt du lobby, elle sedonnerait en spectacle à tous.

Hâtivement, il rangea son téléphone et se précipita vers elle. « Tu ne devraispas être ici, » dit-il du ton le plus bourru qu’il pouvait invoquer. Il lui semblafaible, même à ses oreilles.

« Je venais voir si je pouvais dénicher des vêtements propres à la boutique.Puis je me suis rappelé que je n’avais pas mon portefeuille. Donc j’allais tedemander de me prêter de l’argent, et ça me semblait humiliant, donc je me suisdit que si je venais me balader comme ça, tu suggérerais toi-même d’acheter denouveaux vêtements. » Elle inspira à fond et le regarda dans les yeux. « De plus, jevoulais aussi m’excuser. Je sais que ce n’est pas facile pour toi, et je sais que maprésence rend vraiment les choses plus dures. »

Quelque chose était certainement dur, et ce n’était pas vraiment lasituation. Il se rendit soudain compte que quand tout ceci serait réglé, il ne laverrait plus jamais. Cette pensée le heurta comme un mur de briques, et pendantun instant, il eut le souffle coupé.

« Retourne dans la chambre, » dit-il calmement. « J’irai te chercher quelquechose à porter. »

« Dmitri, » commença-t-elle lentement, mais il se contenta de lever unsourcil. Si elle pensait qu’il était en colère contre elle, elle n’aurait pas pu setromper plus.

Plus tard ce soir-là, il était de retour dans la chambre avec des sachets. Elles’assit sur le lit, les cheveux enroulés autour d’une épaule, et le regarda d’un airhésitant. Il lui lança un petit sourire en coin.

« J’aimerais t’inviter à dîner ce soir, » déclara-t-il d’un ton bourru.

Elle le regarda avec des yeux vides. « Pardon ? »

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« Tu as oublié ce que c’était de dîner ? » la taquina-t-il gentiment.

« Dmitri, j’apprécie ton offre, mais je ne peux pas vraiment sortir comme ça.»

Il posa les sacs sur le lit. « J’ai dû deviner ta taille, mais je suis sûr quel’une d’elles te conviendra. »

Elle regarda prudemment dans les sacs, et il la vit écarquiller les yeux. Ilavait dépensé pas mal d’argent sur les robes pliées dans le sachet, et il espéraitqu’elles lui iraient bien. « C’est un rancard ? » demanda-t-elle prudemment.

Normalement, il aurait frissonné en entendant ces mots, mais ce soir,venant de sa bouche, ils ne l’effrayèrent pas. Cependant, il savait qu’il ne pourraitlui donner plus que ça. « C’est un dîner amical. Un remerciement pour m’avoiraidé. »

« La nuit dernière, ce n’était pas un remerciement ? »

Il éclata d’un rire bourru. « Je serai dans le lobby quand tu seras prête. Neprends pas trop de temps. »

« Tellement romantique, » murmura-t-elle, mais elle s’était mise à farfouillerles vêtements contenus dans le sac.

Une demi-heure plus tard, Dmitri retint son souffle en voyant Charleysortir de l’ascenseur. Elle portait une robe rouge décolletée et courte. Il savaitqu’elle aurait assez de courage pour la porter, mais il n’avait aucune idée qu’ellelui couperait autant le souffle. Elle avait détaché ses cheveux naturellementfoncés et bouclés, et elle ne portait pas un gramme de maquillage.

Il n’avait qu’une envie, lui remonter sa robe et la prendre sur le champ,dans le lobby. « Désolé, » dit-elle doucement. « J’aurais pris moins de temps, maisle sèche-cheveux était en panne, et je ne voulais pas mouiller la robe. »

« Tu es magnifique, » dit-il à voix basse.

« J’en jette, non ? » dit-elle en souriant. « C’est vrai que la robe aide. C’estquoi l’occasion ? C’est ton anniversaire ? »

Son anniversaire ? Il ne se souvenait même plus de sa date d’anniversaire.En guise de réponse, il lui tendit le bras. Elle le regarda d’un air suspect ens’accrochant à son bras, et il l’emmena hors de l’hôtel. « Même si la nourriture iciest délicieuse, j’en ai marre de manger au même menu tous les soirs. »

« Je suis certaine qu’il y a un symbole caché dans tout ça, » murmura-t-elle,et il lui sourit.

« Si le goût est suffisamment exotique, j’ai l’habitude de me resservir, » luidit-il avec un sourire malicieux.

Charley leva les yeux au ciel. « Donc je suis habillée comme une poupée

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parce que tu ne veux plus manger au menu de l’hôtel ? Quelqu’un t’a dit que tuétais bipolaire ? Ce que je veux dire, c’est que tu pourchasses l’homme qui estcensé avoir tué ton père. Tu tentes de me protéger. Tu essaies de cacher tonidentité du reste du monde. Tu en as ras-le-bol de devoir me babysitter, etmaintenant tu m’invites à dîner. C’est difficile de te suivre. »

« Pense à ce dîner comme mon excuse pour mon comportement atroce, » dit-il en ouvrant la portière de la voiture.

Elle se mordit la lèvre en le regardant. « C’est notre dernier repas ? Tu asl’intention de me jeter aux loups demain ? »

D’un mouvement qui le surprit autant qu’elle, il pencha la tête pourl’embrasser. Alors que ses lèvres s’attardaient sur les siennes, son poulscommença à accélérer. Jamais une femme ne l’avait autant frustré qu’allumé. «Charley, » dit-il doucement. « Rentre dans la putain de voiture. »

Levant les yeux au ciel, elle plongea dans la voiture. « C’est une questionvalable, » se plaignit-elle en fermant la porte.

« Elle pourrait être reconnaissante, non ? » marmonna-t-il dans sa barbe enpassant de l’autre côté de la voiture. Se rendant compte qu’il se parlait à lui-même, il secoua la tête avec regret. On aurait bien dit qu’il l’avait dans la peau.

« Ce n’est pas que je n’apprécie pas un bon repas, » dit-elle quand ildémarra la voiture. « Mais tu n’es pas du genre à prendre des décisions sur uncoup de tête. »

« C’est vrai que j’aime contrôler autant que possible… »

« J’avais remarqué, » intervint-elle.

Il lui lança un regard irrité. « Mais dans mon travail, la survie, c’est avanttout être flexible. En plus, je me suis dit que tu te sentais peut-être un peuenfermée. »

« Enfermée ? » Elle aboya de rire. « C’est toi qui arpente la chambre commeun animal en cage. C’est comme si tu ne pouvais pas passer une minute de ta vieà rester tranquille. » Elle se clappa immédiatement la main sur la bouche etsecoua la tête. « Désolé. »

« Pour quoi ? » demanda Dmitri, même s’il connaissait déjà la réponse.

« Je sais que tu n’aimes pas que je sonde ton passé, » finit-elle par dire. « Etpour info, je n’ai pas posé de question. Je n’ai fait qu’une observation. »

Il garda un œil sur la route et l’autre dans le rétroviseur. Jusqu’à présent,personne ne semblait les filer. « Tu te rends compte que tu en sais plus sur ma vieque moi sur la tienne ? »

« Comme si tu n’avais pas sondé chaque recoin de mon passé. »

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« Ouais. Je sais à quoi ça ressemble sur le papier. Mais tu ne parles jamaisde l’époque avant l’école. Tu ne parles jamais de ta famille ou de tes amis enAmérique. Tu ne fais jamais référence au lycée ou à ta vie avant tes études. Tu nete plains jamais de tes ex ou de tes chagrins d’amours. Tu vis ta vie comme si toutce qui t’importait, c’était t’amuser, mais tu es en fait assez disciplinée. Tout estune question d’équilibre. »

Elle ne répondit rien, et il laissa tomber le sujet. Il n’avait pas voulu parlerde ça. Dmitri comprenait le besoin désespéré de laisser au passé ce quiappartenait au passé. Parfois, il y avait de très bonnes raisons.

Mais il avait étudié ses antécédents, et il n’avait rien trouvé qui pourrait larendre honteuse. Elle avait perdu ses parents à l’adolescence, et il imaginait queça avait dû la blesser. Mais rien dans son passé ne suggérait d’activité criminelle.Rien ne suggérait qu’elle se soit livrée à une quelconque dépendance. Elle avait àl’évidence travaillé dur pour être là où elle était. Mais elle avait pris grand soin decacher son passé à tout le monde, et il aurait voulu savoir pourquoi.

Quand il se gara devant le restaurant, elle en resta bouche-bée. « Dmitri,cet endroit requiert une réservation des mois à l’avance. »

« J’ai une réservation permanente. » Il sortit et contourna la voiture pourlui ouvrir la portière. À son grand déplaisir, elle l’avait déjà ouverte et sortait dela voiture.

« Pardon, » grimaça-t-elle en se rendant compte de son faux-pas. « Je n’aipas l’habitude que les hommes m’ouvrent la porte. »

« Toute chevalerie n’est pas morte. » Il lui offrit son bras, et cette fois, ellen’hésita pas à le prendre. Comme d’habitude, il n’eut même pas à donner un nomà la porte. Une femme vêtue d’une robe noire moulante sembla choquée en levoyant, mais elle eut la sagesse de ne pas en faire grand cas. Ils furent bientôtinstallés dans un coin privé de la salle du restaurant. Le box de cuir noir étaitpoussé contre le mur, mais caché derrière plusieurs plantes. Personne nepourrait les voir sans contourner complètement les plantes, mais il y avait desmiroirs situés aux coins du restaurant où il pouvait tout voir. Privé et sûr. Sansoublier de mentionner que la nourriture y était délicieuse.

Elle posa quelques questions à propos du menu, et il passa la commande.Après que le vin eût été amené à table et versé, il se pencha en arrière pourl’étudier. « Je vais passer un marché avec toi. Pour chaque question à laquelle turéponds, je te laisserai me poser une question à ton tour. Si l’un de nous refusede répondre à une question, alors le jeu est terminé. »

Dmitri la regarda saisir son verre avec nervosité. « Je te promets que riendans mon passé n’est suffisamment intéressant pour que tu me révèles tessecrets de métier. »

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« Laisse-moi en décider. Je vais même te laisser commencer. »

Elle reposa le verre de vin et l’étudia. « Combien de vies as-tu prises ? »

« Tu commences par une question assez accablante. Cette soirée devraitêtre intéressante. Malheureusement pour toi, je ne peux pas y répondre. »

Se radossant au box, Charley croisa les bras. « Alors le jeu est terminéavant même d’avoir commencé ? »

« Tu m’as mal compris. Ce n’est pas que je ne veux pas y répondre. C’estsimplement que je ne connais pas la réponse. Tu veux un nombre spécifique, et jene peux pas te le donner. Je sais combien de contrats j’ai acceptés, mais il y a desvictimes dans mon métier dont je ne garde pas nécessairement la trace. Toutnombre que je peux donner serait plutôt une fourchette. »

« Il y en a eu plus de dix ? »

Dmitri expira lentement. « Ma chère, si tu commences à dix, je te garantisque tu n’es pas prête à entendre la réponse. »

« OK. Laisse-moi poser une autre question. » Il hocha la tête pour la luiaccorder, et elle fronça les sourcils de concentration. « As-tu déjà été marié ? »

« Non. »

« Sur le point de ? »

« Pas aussi vite. C’est mon tour maintenant. » Un sourire lent se dessina surses lèvres. « Pourquoi la Russie ? »

Elle haussa les épaules. « Je suis diplômée d’histoire. L’Amérique est unbébé en couches comparé au reste du monde. L’Europe regorge d’histoire. Maisvenir en Angleterre, en Ecosse ou en Irlande semblait trop facile. Je voulais meposer un défi. J’ai étudié un peu l’espagnol au lycée, donc l’Espagne était monpremier choix. J’aurais pu y aller, mais la Russie m’intriguait. Elle semble siouverte et honnête. Presque de manière brutale. Je voulais venir gratter sous lasurface. »

« Intéressant. Pour répondre à ta question précédente, non. Je n’ai jamaisété sur le point de me marier. Et pour enterrer toute cette série de questions, jevais répondre aux suivantes. Je n’ai jamais eu une liaison avec quelqu’un. Je nesuis jamais tombé amoureux, et je n’ai jamais désiré quelqu’un auparavant. Monjob, c’est de mentir aux gens. L’amour n’a rien à faire dans ce boulot. Pourquoin’aimes-tu pas parler de ton passé ? »

Ses yeux s’écarquillèrent. « Je pensais que l’objectif de ce jeu était desoutirer lentement l’information à l’autre. »

« Tu peux à tout moment renoncer à répondre et donc au jeu. »

Elle glissa ses cheveux derrière son oreille et haussa les épaules. « Ce jeu

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est entièrement basé sur l’hypothèse que je suis curieuse à propos de ton passé.Tu devrais probablement te baser sur l’hypothèse que moins j’en sais, plus jeserai en sécurité. » Il attendit, et elle finit par soupirer. « D’accord. Tu n’as pastort. Je n’ai rien de scandaleux dans mon passé. J’ai connu quelquesaccrochages, mais je suis quelqu’un d’assez bien équilibré. Je gère mes malheurscomme la plupart des gens. Parfois je bois trop ou je fais trop la fête, mais je gardetoujours en vue ce qui est important. »

« Tu n’as pas répondu à la question. »

« Le passé est une part fondamentale d’une personne. Il forme ce qu’elle estdans le présent et prédit ce qu’elle sera dans l’avenir. Ça rend le passéextrêmement précieux. Toute personne connaissant le passé d’une autre lajugera immédiatement sur les choses qui se sont déjà passées. Avoir cetteconnaissance, c’est avoir un pouvoir sur une personne. Elle ne devrait êtredonnée qu’en cas de confiance extrême, et je ne connais pas suffisamment depersonnes suffisamment bien pour partager ce pouvoir. »

De toutes les réponses auxquelles il s’était attendu, celle-ci n’en faisait paspartie. « Tu te sens vulnérable quand les gens en savent plus sur toi ? » déclara-t-il lentement. Elle se déplaça dans son fauteuil, mal à l’aise. « Charley, je ne veuxpas que tu te sentes vulnérable. Je veux juste en savoir plus sur ton compte. »

« Mais pourquoi ? Ce n’est pas comme si on allait traîner ensemble ets’échanger des secrets comme des meilleurs amis. Quand tout sera réglé, noschemins vont se séparer. Bien sûr, uniquement si on s’en sort vivants. Donc cebesoin insensé d’en savoir plus à mon sujet est une question de pouvoir. Tu peuxclasser cette information pour le futur et la repêcher en cas de besoin, puisqu’iln’est pas question de développer notre relation. »

Stupéfait, il se contenta de la dévisager. Une fois étalé sur la table de cettemanière, ça semblait logique. Et s’il le réfutait, alors il devrait avouer qu’il voulaitcultiver quelque chose de plus. Et cette révélation suffisait à le terrifier.

Heureusement, leur dîner fut servi. Elle mangea son repas en silence, et ill’étudia en détail. Quelque chose se passait entre eux. Quelque chose qu’il necomprenait pas. Ils n’avaient jamais été à égalité. Il était seulement là pour laprotéger, et ça le rendait automatiquement supérieur. Mais tandis qu’elle pelaitles couches qui les enveloppaient, il se rendit compte qu’il n’avait jamais étésupérieur. Ils n’étaient même pas égaux. Il était soumis à elle de toutes lesmanières, et il ne s’en était même pas rendu compte

« Kazimir m’a dit plusieurs fois que tu n’avais pas d’amis, mais que quandtout est tombé à l’eau entre Veronika et lui, tu es sorti de l’ombre pour les réunir.Tu n’aurais pas fait ça si tu ne voyais pas Kaz comme un ami, » déclara-t-ellesoudain.

Dmitri arqua un sourcil. « Est-ce qu’il y a une question dans cette

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affirmation ? »

« Est-ce que tu as des amis ? »

Avait-il des amis ? « J’ai gardé Kazimir à l’œil. Il m’a sauvé la vie, et j’étaisimpatient de lui rendre la pareille. Même s’il m’a demandé de l’information et del’aide, il aurait toujours pu y parvenir à lui seul. Ce n’est que quand il aabandonné Veronika qu’il avait vraiment besoin d’aide. J’aurais pu m’en défaire,mais ça m’aurait dérangé de ne pas avoir vraiment remboursé ma dette. Il étaiten vie, mais il n’avait pas vraiment de vie. Maintenant, il a Veronika. »

« Ça ne répond pas à ma question. »

« Charley, je ne sais pas ce que ça veut dire, avoir des amis. Est-ce que j’aiquelqu’un pour aller boire un pot ou aller voir un film ? Non. Je ne cultive pas cegenre de relations. »

« Et ce soir, qu’est-ce tu cultives ? Tu ne m’as pas emmené ici parce que tupensais que je me sentais comme un lion en cage. Pourquoi m’as-tu emmenée ici? »

« C’est plus d’une question. »

« Je ne veux pas jouer à ton bête jeu, Dmitri. Je veux que tu répondeslibrement à une question parce que je te l’ai demandé. »

Il baissa sa fourchette. « D’accord, Charley. Je voulais sortir de l’hôtel pourvoir si quelqu’un nous suivait. J’ai choisi ce restaurant parce que j’en connaistrès bien les entrées et les sorties, pour voir si quelqu’un nous observait. »

C’était presque fascinant de voir le mur s’ériger entre eux. Le masque quicachait toutes ses émotions se mit en place, et elle le regarda d’un air froid. « Est-ce que quelqu’un nous suit ? »

« Non, » dit-il doucement.

« Génial. J’ai apprécié le dîner, mais j’ai perdu l’appétit. Si tu as découverttout ce que tu voulais découvrir, j’aimerais bien rentrer. »

Dmitri voulait lui dire qu’il y avait bien plus que ça. Il voulait avancer lamain pour prendre la sienne. Il voulait lui dire qu’il avait choisi cet endroit pourla voir porter une robe et voir son visage ébloui. Mais il se contenta d’acquiesceret de demander l’addition.

Lorsqu’il se glissa dans le lit à ses côtés cette nuit-là, elle s’étaitrecroquevillée à l’autre bout du matelas. Il essaya de la laisser faire, mais lebesoin en lui était bien trop important. Il glissa les doigts sur ses bras.

« Arrête, » murmura-t-elle.

« J’ai vu un moyen pour qu’on ait tous deux ce qu’on voulait, Charley. »

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Elle se retourna sur le matelas et le regarda dans l’obscurité. « Et qu’est-cequi te fait penser que tu sais ce que je veux ? »

« Je sais que tu veux le frisson du danger. Tu veux peut-être que ça setermine, mais tu t’en délectes pour l’instant. Tu te bats avec une passion que jen’ai jamais vue auparavant. » Ses mains parcoururent ses cuisses nues. Elle étaitdéjà en train d’écarter les jambes pour lui, et il caressa tout doucement le tissude sa culotte. « Tu es tentée par l’adrénaline et l’obscurité. »

« Mais je pose les limites là, Dmitri. Je ne veux pas être traitée comme unepoupée jetable. »

Il s’avança pour glisser son corps au-dessus du sien. « Tu n’es pas jetable,Charley, » dit-il en penchant la tête pour goûter ses lèvres. « Tout ce qui teconcerne est tout à fait unique, et devrait être chéri. »

« Je ne devrais pas te laisser faire, » dit-elle d’une voix rauque tandis qu’ilremontait son t-shirt. Il posa la paume de sa main sur son ventre plat, et elleinspira à fond.

« Tu ne devrais pas, » convint-il en se déplaçant vers le bas. Il remplaça samain par ses lèvres et sortit la langue pour goûter sa peau. « C’est dangereux deme laisser t’approcher autant. »

Il suça sa peau et se déplaça encore plus bas. Lorsqu’il plaça un baiserchaud et mouillé sur le tissu couvrant son entre-jambe, elle leva brusquement leshanches en poussant un cri. Le bruit de son plaisir le rendit fou, et il arracha saculotte en grondant.

« Putain, » cria-t-elle quand il glissa sa langue le long de sa fente. Elle étaitsucrée et acidulée, et il en désirait tellement plus. Repoussant ses jambes vers lehaut et le côté, il maintint ses hanches vers le bas tandis qu’il se régalait. Elle setortilla sous lui et glissa ses mains dans ses cheveux, mais elle était à sa merci. Ilne la laissa pas le repousser, et il ne la laissa pas manœuvrer ses hanches pourobtenir ce qu’elle voulait. Il la taquina avec ses lèvres et la pénétra doucementavec sa langue.

« S’il te plaît, Dmitri. Arête de jouer avec moi, » gémit-elle.

« Je ne joue pas, bébé. J’adore le goût que tu as. J’adore la manière dont tute tortilles sous moi. Si tu me laissais faire, je te garderais ici pour toujours, »murmura-t-il. Il sentit ses cuisses se raidir, et il recula.

Son cri de frustration le fit sourire, et il la repoussa avec force sur le lit. «Tu ne peux pas me laisser comme ça, Dmitri. Reviens. Fais-moi jouir, » sanglota-t-elle.

« Je veux t’entendre dire mon nom, » l’avertit-il. Il se replaça et racla sesdents sur son clitoris. Elle tira ses cheveux avec force et rua les hanches tandis

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qu’il la léchait et la suçait, jusqu’à ce qu’enfin, son corps se contracte.

Et elle cria son nom.

Jurant sous sa barbe, il remonta pour se glisser en elle. Ils gémirent àl’unisson, et il repoussa son t-shirt jusqu’à ses aisselles pour venir lécher sestétons. Elle balança les hanches à chacun de ses coups de rein et racla les dentssur sa nuque. Elle était mouillée et étroite, et mon Dieu, elle était comme duvelours.

« Putain, t’es si… merde, Charley, » siffla-t-il, incapable de prononcer unephrase cohérente. Elle le repoussa, et il la laissa les retourner. Plutôt que de serasseoir pour le chevaucher, elle se retira complètement, et il gémit quand elles’éloigna.

Avant qu’il ne puisse protester, elle lui sourit avec espièglerie. « Je veuxconnaître mon goût, » marmonna-t-elle en plaçant ses lèvres autour de sonérection.

« Putain, » grommela-t-il quand elle glissa sa langue à la base de son sexe.Les yeux fermés, il emmêla ses doigts dans ses cheveux et se balança doucementdans sa bouche. « Mon Dieu, tu es douée. » Il était incapable de s’arrêter.

« Quel assassin tu fais, » le taquina-t-elle en le relâchant. « Je pourrais tesoutirer n’importe quelle information. »

Il grogna quand elle glissa à nouveau les lèvres sur lui. Sa bouche était unvrai pêché, et il perdit toute notion du temps tandis qu’elle continuait à le sucer.Sa respiration se fit pantelante, et il la repoussa. « Reviens ici, bébé. Je ne suispas encore prêt d’arrêter. »

Elle le chevaucha et il la pénétra en profondeur. « Tu avais bon goût ? » dit-il d’une voix enrouée tandis qu’elle balançait lentement les hanches. Elle cambrale dos et se débarrassa de son t-shirt. Il gémit à la vision érotique d’elle ledominant, ses boucles étalées sur ses seins nus.

« Excellent, » chuchota-t-elle. « J’avais un excellent goût. » Et elle se mit àbouger. Il ne restait rien à dire tandis qu’elle accélérait la cadence, et bientôt ilagrippa ses hanches pour la plaquer contre lui. La chambre se remplit des sonsde la chair qui claquait contre la chair, et de leurs gémissements de plaisir. Ilgarda les yeux ouverts pour savourer chaque seconde de leurs ébats. Sienne. Ence moment, il possédait son corps. Il était la cause de la sueur qui ruisselait dansson décolleté. Il était la cause de ses frissons de désespoir et de besoin.

Mais elle était la cause de sa perte complète de contrôle. Normalement, ilpouvait durer des heures sans éjaculer, mais la voir jouir au-dessus de lui lepoussa au bord de la folie. Quand il se vida, il cria presque son nom.

Quand tout fut terminé et qu’ils sombraient dans le sommeil, son nom était

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toujours sur ses lèvres, mais il ne put le dire tout haut. Il ne pouvait avouer quequelque chose avait changé. Qu’il était prêt à risquer le tout juste pour laprotéger.

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Chapitre HuitIl avait mal calculé. Ça lui arrivait très rarement. Il avait été trop bien formé

pour faire de telles erreurs, et alors qu’il était assis dans le bar vide à avaler unautre shot, il sentit le regard de quelqu’un posé sur lui.

Le bar avait été vide. Il avait vérifié deux fois avant de s’asseoir. Le barmanregarda la porte avec malaise, et il sut. Quelqu’un l’avait repéré.

Se retournant sur son tabouret, il saisit son arme, mais c’était trop tard. Lecoup de feu retentit. Et, à sa grande incrédulité, quelqu’un l’envoya valser hors duchemin.

L’inconnu grogna quand la balle le toucha. Le tireur, se rendant compte dece qui c’était passé, se retourna et s’enfuit. L’homme se retourna et vida sonchargeur sur le serveur.

Ç’avait été un coup monté.

Mal à l’aise, il regarda l’inconnu affalé au sol. La balle avait pénétré sonépaule. Il survivrait. L’homme aurait dû s’en aller. Il aurait simplement dû laissertomber. Mais il en fut incapable. Personne n’avait jamais sauvé sa vie auparavant.Quelque chose devait être fait.

Sans un mot, il sortit un morceau de papier et y nota son numéro. « Mon nomest Dmitri, » dit-il à voix basse. « Et je te dois une faveur. Si tu te rends à la policeavec cette information, je te tuerai, et tous ceux que tu aimes. Une seule faveur. Tucomprends ? »

L’inconnu se tenant l’épaule le regarda calmement dans les yeux. Ce n’étaitpas un civil ordinaire. Il avait déjà vu la mort. Il avait probablement causé sa partde mort. Il ne se rendrait pas à la police.

Se retournant, l’homme qui s’appelait à présent Dmitri quitta le bar. Il luifaudrait attendre longtemps avant que l’inconnu ne lui demande sa faveur. Etcelle-ci changerait la vie de Dmitri pour toujours.

***

Il n’était pas au lit quand elle se réveilla. Elle était prête à paniquer quandelle sentit les draps froids de l’autre côté du lit. Il l’avait abandonnée.

Mais dès qu’elle ouvrit les yeux, elle sut qu’il était toujours dans lachambre. Elle pouvait sentir sa présence comme une couverture. Elle laréconfortait.

Mais parfois, elle l’écrasait.

Quelque chose avait changé tandis qu’elle le regardait entre ses paupièresà moitié closes. Son corps était tendu, et ses mains agrippaient le bord de la table.

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Quelque chose n’allait pas. Ou peut-être que quelque chose allait. Quoi qu’il ensoit, elle sut que c’était bientôt terminé.

Charley déglutit et le regarda examiner le document. Elle l’avait entenduretenir son souffle. Il avait à l’évidence trouvé ce qu’il cherchait. « Qu’est-ce qui sepasse ? »

Il leva les yeux vers elle comme s’il la voyait pour la première fois. « Ivan atué mon père, » dit-il d’une voix blanche.

Elle sentit son cœur se briser en voyant le conflit dans ses yeux. Traversantla pièce, elle s’arrêta, hésitante, au bord de la table. Elle voulait le prendre dansses bras et le réconforter, mais elle ne savait pas si Dmitri était le genre de mecqui aimait le réconfort. « Tu en as la preuve ? »

Dmitri baissa les yeux vers le papier. « C’est un échange de correspondanceentre Ivan et mon père. Ivan voulait que mon père cesse de travailler pour Saiko,et mon père était enclin à accepter. Mais quelques mois plus tard, Ivan ademandé à mon père de travailler pour lui à la place. »

Charley choisit ses mots prudemment. « Dmitri, ce n’est pas une preuve. »

« Je sais. Mais les mots d’Ivan font froid dans le dos. Mon père lui a ditqu’au moins, Fedor Saiko était équilibré. Il savait qu’Ivan était un psychopathe. Ilsavait que s’il produisait des armes pour lui, des centaines de milliers ypasseraient. Ivan lui a promis qu’il regretterait ses mots. C’était seulementquelques jours avant l’assassinat de mon père. »

« C’est ça que tu voulais, » dit Charley doucement. « Tu devrais appeler lapolice. »

Dmitri lui lança un regard perçant. « Je suis un tueur à gages, Charley.J’assassine des gens. Je ne peux certainement pas aller à la police sans me fairearrêter, mais je me suis également promis que je descendrais l’homme qui avaitassassiné mon père. Rien ne va me faire revenir sur cette promesse. »

Et moi ? voulait lui crier Charley. Mais comment aurait-elle pu l’éloigner dela seule mission de sa vie ? Elle choisit plutôt de rassembler son courage. « Quandvas-tu agir ? »

« Je vais te déposer chez un de mes collègues et je vais surveiller ses alléeset venues pendant les deux prochains jours. Je devrais être de retour dans unesemaine, » dit-il d’un air absent.

Elle le dévisagea. « Je m’excuse, mais tu ne viens pas de dire que tu allaisme déposer chez un de tes collègues ? »

« Il s’assurera que tu sois en sécurité, » dit lentement Dmitri en laregardant. « Mais ça ne semble pas te faire plaisir. »

Elle se retint de renifler. « La seule personne de confiance que je t’aie jamais

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entendu mentionner est Kaz. Quand tu ne l’as pas trouvé, tu m’as gardée ici. Etmaintenant, soudain, tu trouves une autre option ? Quelqu’un d’autre à qui tupeux faire confiance et que tu n’as jamais mentionné avant ? » Elle leva les mainsen l’air. « Je parie que ce n’est ni un ami, ni un collègue. C’est juste quelqu’unque tu connais à peine mais qui a les capacités de me protéger. C’est ça, non ? »

Un éclair de surprise lui traversa le visage. Bien sûr, elle avait raison. « Tues vraiment incroyable, » marmonna-t-elle. « Tu sais quoi, ne t’inquiète pas à monsujet. Une fois que je me serai éloignée de toi, je serai probablement ok. »

« Hé ! » Il se remit sur pied et saisit son bras. « Juste parce que je n’aijamais parlé de cette personne avant ne veut pas dire que je ne lui fais pasconfiance. Tu dois me faire confiance, Charley. Ça fait un bout de temps que jefais ça, je sais comment te protéger. »

« Si j’étais tellement en sécurité avec ce type, pourquoi est-ce que je ne suispas avec lui depuis le début ? Pourquoi suis-je ici, avec toi ? » lâcha-t-ellefurieusement. Il cligna des yeux et la regarda en silence, et ses pires craintes seréalisèrent. « Je suis juste ton objet sexuel. »

« Putain, Charley, » gronda-t-il. « Ce n’est pas vrai. »

« Alors quoi ? » Elle agita la main furieusement vers la chambre. « Qu’est-ceque je fous ici si tu sais que je serais plus en sécurité ailleurs ? »

Il ouvrit la bouche, et elle se raidit en tentant de se préparer à ce qu’il luidirait ensuite. Mais il referma la bouche et se retourna. « Je vais faire descourses. Ne quitte pas cette chambre d’hôtel. »

« Je t’en prie. Absolument, » dit-elle en se laissant tomber sur le lit. Deslarmes menacèrent de couler, mais elle les retint. Elle ne le laisserait pas voir àquel point il l’avait blessée. Elle ne le laisserait pas voir à quel point elle sesouciait de lui.

Alors qu’il se précipitait pour sortir de la chambre, elle aurait tout fait pourqu’il se retourne et lui dise quelque chose. Qu’il s’excuse. Qu’il avoue qu’il aimaitbien être avec elle. N’importe quoi. Il fit une pause près de la porte, mais ne seretourna pas. « Je ne veux pas que tu sois blessée. »

« C’est trop tard pour ça, » dit-elle doucement. « Mais je suis sûre que ça mepassera. »

Il ouvrit la porte et la claqua derrière lui.

Charley s’autorisa enfin à fondre en larmes.

Peut-être quelques minutes. Peut-être quelques heures. Elle ne savaitmême pas combien de temps s’était écoulé avant d’entendre le clic de la cartemagnétique de l’autre côté de la porte. Essuyant ses larmes et carrant lesépaules, elle se leva. Il était temps de dire à Dmitri que quand tout serait

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terminé, elle ne voulait jamais le revoir. Mais ça ne changerait sans doute rien.Elle doutait que ça l’affecte s’il ne la voyait plus jamais.

Mais ce ne fut pas Dmitri qui franchit la porte.

La mâchoire de Charley se serra à la vue de Daphné, vêtue de cuir,franchissant la porte avec un sourire à glacer le sang. « Tu sais, je me réjouissaisde cette bataille. Imagine ma surprise quand Don Juan est parti en te laissantseule. Juste à point. »

Charley refusa de reculer. Elle n’avait ni arme, ni Dmitri. Elle n’allaitsûrement pas se sortir de ce pétrin, mais ça ne voulait pas dire qu’elle allaitsupplier. Elle inclina plutôt la tête pour dévisager la femme. « On t’a déjà dit quetu étais la pire colocataire ? »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Daphné. « Je nettoyais derrièremoi, non ? Allez. De quoi peux-tu vraiment te plaindre ? »

« La plupart des colocs n’essaient pas de s’entretuer. » Les yeux de Charleydévièrent vers le pistolet. « Il n’y a pas de règles entre assassins qui interdisent detuer un civil non armé ? »

Daphné claqua sa langue contre ses dents. « Je ne suis pas là pour te tuer,chérie. Mon employeur a d’autres plans pour toi. »

« Alors ma mort n’est pas encore à l’ordre du jour ? »

« Pas encore. »

Charley inspira à fond. « Excellent. » Attrapant un oreiller sur le lit, elle lebalança vers Daphné. Espérant que ça suffirait pour la distraire, elle tenta de seruer dehors.

Ça ne suffit pas. Un bras l’enveloppa par la taille, et elle se retrouva à voleren l’air. Elle avait à peine ouvert la bouche pour crier qu’elle s’écrasa sur quelquechose. La douleur la transperça tandis que du bois et du verre éclataient sousson corps. Étourdie, elle tourna la tête. Sa vision se fit floue, mais elle reconnutDaphné penchée sur elle.

« J’aime ton esprit de lutte, Charley. Quoi qu’il arrive, tu as toujours del’espoir. Je parie que tu penses que Don Juan va venir te sauver. »

Charley ne put répondre que par un grognement. Elle sentit du sangcouler.

Daphné gloussa. « Probablement pas cette fois ci. »

En écoutant Daphné aboyer des ordres aux hommes qui s’étaient déversésdans la chambre, Charley sentit tout espoir la quitter. Daphné avait raison.Dmitri n’allait pas à nouveau risquer sa vie pour elle. Il ne l’aimait pas. Il nel’appréciait probablement même pas.

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Et elle avait probablement utilisé toutes ses chances.

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Chapitre NeufIl rentra dans la maison, l’arme à la main. Les deux femmes dans le salon

se retournèrent pour le regarder. Il reconnut immédiatement l’une d’elles.

Veronika Saiko. C’était la magnifique princesse de glace qui ruinerait tousleurs plans. Sa seule chance de tuer Fedor Saiko était prise au piège par sabeauté. Elle gâcherait tout. Il devrait la tuer sur le champ.

Mais l’autre femme lui coupa le souffle. Elle était vraiment splendide. Alorsque ses yeux s’attardaient sur ses courbes, il imagina ses mains agrippant seshanches et l’approchant de lui. Il imagina ses doigts s’emmêlant dans sesboucles tandis que ses lèvres rouges s’ouvraient d’un plaisir silencieux.

Clignant des yeux de surprise, il força son esprit vagabond à se concentrer.Il n’était pas fait pour ça. Il avait été élevé et formé pour tuer. Et l’homme quiprendrait cette beauté devrait être un homme capable d’aimer. Il n’y avait que del’innocence dans ses yeux, et sa vulnérabilité était peinte sur son visage.

Elle se leva et posa les mains sur ses hanches. Un petit sourire étira seslèvres tandis qu’elle le fusillait du regard. « Qui diable êtes-vous et qu’est-ce quevous foutez dans ma maison ? » demanda-t-elle.

Il rangea son arme et lui lança ce qu’il espérait être son regard le pluscharmeur. Elle était peut-être innocente et vulnérable en apparence, mais le feu quibrûlait en elle était plus chaud que tout ce qu’il avait connu.

C’était Charley Barns. L’étudiante américaine prise entre les feux d’un jeude vengeance dangereux. Et s’il ne faisait pas attention, elle deviendrait l’armequi le consumerait.

***

Qu’est-ce qu’il foutait, bordel ? Dmitri tenta de s’éclaircir l’esprit tandis qu’ilentrait dans le magasin. Charley n’avait pas tort. S’il faisait confiance à un autrepour la protéger, il aurait dû la caser chez lui bien plus tôt. Et ce n’était mêmepas une question de la protéger. Il voulait qu’elle soit hors du chemin.

Il ne voulait pas la voir partir. Il la voulait à ses côtés pour pouvoir laprendre dans ses bras dès qu’il le voulait. Mais il était en route pour tuer Ivan.Dmitri ne voulait pas que Charley soit près de lui quand ça arriverait. Il nevoulait pas qu’elle le voie en train de planifier une mort. Il voulait lui cacherl’homme qu’il devenait juste avant un assassinat. Il ne voulait certainement pasqu’elle le voit après avoir tué un autre.

Elle penserait qu’il était un monstre. Et ce fait suffisait à le terrifier.

Son téléphone vibra dans sa poche, et il baissa les yeux. Kazimir. Enfin.

« Tu étais où, putain de bordel de merde ? » grogna-t-il.

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« Je vois que tu es d’excellente humeur, » dit Kaz d’un ton décontracté. « Jene voulais pas que Veronika se retrouve au milieu de cette situation, donc on apris des vacances non planifiées. »

À une époque, Dmitri aurait levé les yeux au ciel. Il pensa que c’étaitridicule qu’un homme aussi froid que Kazimir puisse tomber amoureux. Mais ils’était rapproché de cette situation. Et ça ne lui semblait plus drôle du tout.

« Veronika est au courant ? »

« Maintenant qu’elle a entendu tous les messages vocaux que tu m’aslaissé, oui, et elle est furieuse que je l’aie tenue à l’écart. C’est pour ça que je suisde retour. Tu dois régler ça, Dmitri. Immédiatement. Tu m’as compris ? »

« Je suis plus proche que tu ne le pense. J’ai besoin que quelqu’un s’occupede Charley pendant que je m’occupe de tout. Elle te fait confiance. »

« Je ne suis pas ton putain de baby-sitter, » gronda Kaz. « J’espérais plusd’action. »

Dmitri sourit. La retraite ne convenait à l’évidence pas à Kaz. « Commentest-ce que Veronika réagirait si elle savait que tu refusais de protéger Charley ? »

« Tu le paieras cher. »

Dmitri s’arrêta et s’adossa au bâtiment le plus proche. Un sentimentétrange lui hérissa les cheveux. Quelqu’un l’observait-il ? Il se retourna demanière décontractée pour scanner la zone. « Tu vas m’aider ? »

« Pourquoi est-elle avec toi ? Je pensais que tu l’aurais envoyée à deskilomètres de toi. »

Il tenta de garder un air décontracté en observant les gens qui ledépassaient. « La garder à proximité m’a permis de la protéger. »

« Bien sûr. Garde-là juste au milieu de l’action. Tu as raison. C’estbeaucoup plus sûr, » plaisanta Kaz. « Au moins, dis-moi que tu ne couches pasavec elle. »

« Ce ne sont pas tes affaires, » répondit-il d’un ton froid.

« Merde, » dit Kaz à voix basse. « Tu couches avec elle. »

Là. Les yeux de Dmitri se plissèrent quand il aperçut enfin l’homme qui leregardait. Sachant qu’il avait été repéré, l’homme s’enfuit dans la directionopposée.

Vers l’hôtel.

Son cœur remonta dans sa gorge tandis qu’il raccrochait au nez de Kaz etse mettait à le suivre en courant. S’ils étaient en train de l’observer, ils savaientqu’il était parti.

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Et que Charley était seule.

Il atteignit l’hôtel deux fois plus vite qu’il ne l’avait quitté, mais c’était troptard. Elle avait disparu. Dmitri étudia la chambre d’hôtel. La table basse était enmorceaux au milieu du tapis, et une traînée de sang menait vers la porte.Quelqu’un était blessé. Peut-être même mort.

Il était déchiré entre la peur et la rage. Il n’aurait jamais dû la laisserseule. C’était sa faute, et si elle mourrait à cause de lui, ça le hanterait jusqu’à lafin de sa vie. Ça pourrait même le tuer.

Une note couverte de sang était posée sur la commode. Un numéro detéléphone était inscrit dessus. Saisissant le téléphone de l’hôtel, il pianota lenuméro.

« Anton ? » répondit Ivan d’une voix égale. Dmitri serra les dents, et Ivangloussa doucement. « Non. C’est vrai. De nos jours, tu t’appelles Dmitri. »

« Où est-elle ? »

« La fille ? C’est vraiment une beauté. J’applaudis tes goûts. Elle va bien.Enfin, je dis bien. Ce que je veux dire, c’est qu’elle est en vie. Et elle le restera situ le veux. C’est à toi d’en décider. »

Dmitri agrippa le téléphone et tenta de rester cool. « Tu as tué mon père. »

« Ah, tu vois, tu as tort. J’ai donné un choix à ton père, et il a mal choisi. Jen’ai pas pressé la détente, Dmitri. »

« Sémantique. Tu l’as tué, et tu m’as menti toute ma vie. »

« C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité, tu ne crois pas ? Aprèstout, tu m’as laissé penser que tu étais mort toutes ces années. Ce n’est quequand j’ai vu le corps dans cette maison que je t’ai reconnu. Imagine ma surprisequand mon Anton a été identifié comme l’assassin sanglant appelé Dmitri.Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Dmitri fut surpris en entendant l’inflexion d’émotion soudaine dans la voixd’Ivan. Était-il possible que le vieil homme l’ait vraiment aimé ? « Tu voulais lepouvoir et l’argent, et tu allais m’utiliser pour les avoir. Pas la peine de le nier.Tout ce que je voulais, c’était venger mon père. Tu m’as élevé pour faire ça, etquand tu t’es rendu compte que j’avais un talent pour tuer, tu as voulul’exploiter. »

Vaguement, il entendit le rire d’Ivan. « Tu n’as pas exactement caché testalents pour tuer Fedor, n’est-ce pas ? Tu as des dizaines de cadavres dans tonsillage, et suffisamment de pognon sur ton compte pour prouver que tu t’en esbien sorti. Ne remets pas en question mes valeurs, garçon. »

« Je vais te tuer, » siffla-t-il.

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« Oui. Je me suis bien dit que c’est ça que tu éprouverais, » dit Ivan d’unton égal. « Tu pourrais plutôt travailler pour moi, tu sais. Je te laisserais mêmetravailler en freelance durant ton temps libre. On pourrait former une famille ànouveau. »

« Tu as tué ma famille. Et pour quoi ? Parce que mon père ne voulait pasproduire d’armes pour toi ? »

« J’étais son ami ! » cria soudain Ivan. « Il travaillait comme armateur pourFedor, mais ne voulait pas le faire pour moi ? Tu as une idée à quel point c’étaithumiliant ? Je lui offrais plus d’argent et de sécurité. Je lui offrais de le libérer deFedor, et il a refusé ! »

Dmitri attendit qu’Ivan se calme. Lorsqu’il continua à parler, sa voix étaitcalme. « Ton père pensait qu’il avait un moyen de se débarrasser de l’emprise deFedor. Il m’a dit qu’il allait laisser tomber. Il ne voulait pas t’élever sur unemontagne de corps. Mais je voulais ses services. J’avais besoin de ses services, etton père aurait pu accepter pour moi. Il n’avait pas à mourir, Dmitri. On auraitfait une belle équipe, tous les deux. »

« On dirait que ça n’aurait rien changé. Tu as quand même eu ce que tuvoulais, » fit remarquer Dmitri. « Dis-moi où elle est, et je m’assurerai que ta mortsoit rapide. C’est le mieux que j’aie à t’offrir. »

Au début, Ivan ne dit rien. Quand il se remit à parler, sa voix était basse etnoire. « Je n’ai jamais voulu rester en Russie. J’avais besoin des contacts et de lafortune pour recommencer ailleurs. Voilà le truc, Anton. Je quitte ce pays. Unefois parti, je disparais. Tu ne me trouveras jamais. »

Dmitri agrippa le téléphone. « Tu n’atteindras jamais l’avion. Tu seras mortavant le décollage. »

« Si tu veux qu’elle survive, tu ne me poursuivras pas. Je vais te donnerl’adresse où je garde ta précieuse Charley. Je suis à trente minutes de l’aéroport.Si je n’appelle pas pour dire que je suis bien arrivé dans l’avion, elle meurt. Alorssoit tu viens à ma poursuite, soit tu vas la sauver. »

Dmitri déglutit. « J’ai passé ma vie entière à attendre ma vengeance entuant l’homme qui avait tué mon père. Pourquoi miserais-tu ta vie contre celled’une femme que je connais à peine ? »

« Le garçon que j’ai élevé aurait tué toute personne pouvant l’identifier.L’homme qui l’a gardée en vie et l’a protégée l’a fait par amour. Je suis sûr que tuprendras la bonne décision. »

Dmitri ferma les yeux et jura dans sa barbe. Ivan le forçait à choisir. «Pourquoi me donner l’adresse si tu as l’intention de la libérer une fois que tu es àbord ? »

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« Je n’ai jamais dit que je la relâcherais. Une fois que j’aurai passé l’appel,elle y passera. »

Le cœur de Dmitri accéléra. Charley mourrait de toute manière, sauf s’ilpouvait l’atteindre à temps. « Donne-moi l’adresse, » siffla-t-il.

« Elle se trouve là où tu m’as trahi, mon garçon. C’est là qu’elle mourra. » Laligne se coupa, et Dmitri fixa le téléphone. Il détenait Charley sur le pont oùDmitri avait orchestré sa première mort. Il ne serait jamais capable de la sauveret d’atteindre Ivan à temps. En fait, plus il attendait, moins il avait de chancesd’atteindre Charley.

Elle pourrait mourir de toute manière. Et Dmitri ne pouvait pas laisser Ivans’en sortir comme ça.

En murmurant ses excuses, il prit sa décision.

***

Charley trembla en sentant le vent les fouetter. Elles se tenaient enéquilibre précaire sur les poutres d’acier situées sous le pont, et au-dessus descourants dangereux de la rivière rocheuse. Si elle tombait, elle ne doutait pasqu’elle en mourrait. Elle regarda son ancienne colocataire qui la mettait en joue.Pendant un moment, elle pensa brièvement à laisser tomber. Au moins, si elletombait, elle aurait un semblant de contrôle sur la manière de sa mort.

Une victoire creuse, mais une victoire néanmoins.

« Tu sembles nerveuse. Tu as peur que Dmitri choisisse Ivan à ta place ? »demanda Daphné avec un sourire froid.

Elle en avait bien peur, mais elle n’allait pas le dire à Daphné. « Tu devraiste préoccuper plus de ce qui se passera s’il me choisit, moi. Il ne te laissera jamaisen vie, » dit Charley en agrippant les poutres. Mon Dieu, comment était-il possiblequ’avec les centaines de voitures qui passaient au-dessus d’elles, personne nesache qu’elles étaient en-dessous ?

Un regard nerveux traversa le visage de Daphné, et Charley se sentittriomphante. « S’il ne vient pas me chercher, alors Ivan est mort, et tu aurasperdu la personne qui signe tes chèques de paie. Aucune des deux situationsn’est idéale pour toi. »

« La ferme, » lâcha Daphné.

« Hé, c’est toi qui a commencé cette conversation. » Charley jeta un coupd’œil nerveux par-dessus le bord. Ouais. La mort assurée. « Je me demandaisjuste quels étaient tes plans d’avenir. »

Daphné ajusta son emprise sur le pistolet. « S’il te choisis, il sera descendubien avant de mettre le pied sur le pont. On a des gens stationnés partout autour.Une voiture sur cinq qui traverse le pont a une arme visée sur la tête de ton

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assassin bien-aimé. » Un sourire méchant se dessina sur ses lèvres. « Ivan veuts’assurer qu’il puisse revenir en Russie. Et crois-moi, quand Dmitri aura étédescendu, le pactole qui m’attend suffira largement à prendre ma retraite. »

Charley la dévisagea. « Donc je meurs d’une manière ou d’une autre, »murmura-t-elle.

« Oh, chérie, tu es morte depuis le moment où Dmitri a mis les pieds dansta vie. C’est comme ça que ça marche ici. Toi et tes notions américaines d’une finheureuse, ça ne se réalise jamais dans le monde de la mafia russe. La seuleraison pour laquelle je ne t’ai pas encore descendue, c’est pour que je puisse voirta tête quand tu verras son cadavre tomber du pont. »

L’horreur s’infiltra dans les os de Charley en observant le canon du pistolet.Elle n’avait rien à dire, et Daphné semblait l’avoir compris. « Bien sûr, Dmitri estun homme intelligent. Il sait que c’est un piège. Et je doute que quelqu’un commetoi vaille quoi que ce soit pour un homme comme lui. Je ne doute pas que Dmitrichoisira de tuer Ivan, et il rencontrera sa mort là-bas aussi. » Elle pencha la tête.« Tu ne pensais pas vraiment qu’il se souciait de toi, si ? »

Charley tenta désespérément de s’en tenir à l’idée que Dmitri se souciaitd’elle. Si elle allait mourir, elle voulait mourir en pensant qu’une part de luil’aimait vraiment.

Daphné sortit son téléphone et le scruta du regard. Elle avait l’air inquiet.

« Ton patron n’a pas encore donné de nouvelles ? » demanda Charleysèchement. C’était sympa de voir que les choses ne tournaient pas non plus aumieux pour Daphné. Elle voulait vraiment voir cette salope mourir.

Son ancienne colocataire ne dit rien et appela un numéro. « Qu’est-ce quise passe ? » demanda-t-elle au téléphone. Alors qu’elle lui tournait le dos, uneombre tomba sur elle. Charley fit de son mieux pour retenir un cri tandis que lecorps se déplaçait avec agilité. Dmitri descendit dans un mouvement puissant etatterrit silencieusement entre elles. Quand Daphné se retourna, il avait déjàl’arme levée sur elle.

Daphné écarquilla les yeux, et son téléphone lui échappa de la main.Charley dut réprimer le besoin de regarder sa longue chute vers le bas.

« Pas possible, » murmura Daphné. « Quelqu’un aurait dû te voir. »

Dmitri se contenta de hausser les épaules. « Je ne suis pas passé inaperçutoutes ces années parce que j’étais mauvais. »

« Ivan était tellement sûr que tu le choisirais. » Daphné recula, et l’armevacilla dans sa main. « Je ne veux pas mourir. »

« Tu aurais dû y penser avant d’avoir accepté l’offre d’emploi d’Ivan. Il n’y aaucun scénario où tu t’échappes d’ici vivante, » murmura Dmitri.

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Sans avertissement, Daphné pressa la détente. La balle s’échappasauvagement, et Daphné perdit l’équilibre et tomba de la poutre. Elle n’était pasla seule. Terrifiée par le tir, Charley bondit vers Dmitri et glissa. Elle ouvrit sabouche sur un cri silencieux en se rendant compte qu’elle tombait.

Un millier de pensées tourbillonnèrent dans son esprit. Elle se sentitdiminuée d’avoir passé tant de temps à l’université, et de n’avoir pas encore reçuson diplôme. Elle se sentit triste de ne plus revoir Veronika. Elle pensa à sa petitevie stupide et insignifiante en Russie, et à toutes les choses qu’elle ne pourraitjamais faire.

Elle pensa à Dmitri. Elle pensa à toutes les choses qu’elle voulait lui dire.Sa rage. Sa frustration.

Son amour.

Il semblait vraiment impossible que toutes ces pensées aient le temps de luitraverser l’esprit. Dès qu’elle avait perdu pied, un bras avait encerclé sa taille. «Doucement. Pas de panique, » chuchota Dmitri dans son oreille en la remettantsur pied.

Charley poussa un cri et passa ses bras autour de lui. « Tu es blessé ? Ellet’a touché ? Tu vas bien ? »

« Je vais bien. Elle a mal visé. Je le savais. » Son regard s’intensifia enl’étudiant. « Elle t’a blessé ? »

« Non. Elle m’a dit qu’elle voulait que je te voie mourir, » marmonna-t-elleen laissant courir ses mains sur son torse. Une part d’elle ne croyait pas au faitqu’il soit là. Elle devait le toucher pour se prouver que ce n’était pas unehallucination.

« Je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui, » répliqua Dmitri d’une voixrauque. Il releva la tête pour examiner le pont au-dessus d’eux. « Descendre,c’était la partie facile. À cause des vents qui tourbillonnent, les courants de larivière sont mortels. On va devoir remonter. »

Charley suivit son regard. « Aucun moyen que je remonte là-haut, »murmura-t-elle.

Dmitri lui lança un sourire sexy et un clin d’œil. « Fais-moi confiance, bébé.C’est comme ça que je gagne mon pain. »

Charley le dévisagea. « Tu m’as choisi, » marmonna-t-elle. Dans sa tête, ellepensa à toutes les choses romantiques qu’il pourrait lui dire. Il pourrait avouerson amour, ou du moins ses sentiments pour elle.

Il ne dit aucune de ses choses. Il se contenta de lui lancer un petit sourire.« Qu’est-ce qui te fais croire que je devais choisir ? »

***

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Le garde sortit sa clé et ouvrit la porte. Dmitri lança un regard auxalentours avant de s’asseoir à la table. Ivan, vêtu d’un uniforme de prison, étaitassis en face de lui, les mains menottées à la table.

C’était presque satisfaisant de voir l’homme qui avait tué son père sicomplètement vaincu. « Ils m’ont dit que j’avais la visite d’Anton, » murmura Ivan.« Comment as-tu pu adopter ta vraie identité ? »

Dmitri sourit. « C’était assez facile. Après que Kazimir t’ait rattrapé et quetu aies été arrêté, je me suis rendu à la police et j’ai expliqué la situation. Je leurai dit que j’avais orchestré ma propre mort à l’âge de dix-huit ans pour échapperà mon gardien psychotique. S’ils ont pensé que je ressemblais fort à l’assassindécédé appelé Dmitri, ils n’en ont rien dit. »

Après son appel avec Ivan, Dmitri avait immédiatement appelé Kazimir. Kazavait pourchassé Ivan pendant que Dmitri s’occupait de Charley. Bientôt, ildevrait se résoudre à appeler Kazimir un ami.

« Je gagne quand même, » siffla Ivan. « Je peux continuer mon œuvrederrière des barreaux. »

Dmitri s’adossa à sa chaise et lui lança un sourire à glacer les sangs. «J’aurais pu demander à Kazimir de te descendre. Il l’a offert. Pour la mort de monpère, tu le mérites. Mais pour ce que tu as fait à Charley, tu mérites bien pire. Tun’as aucun pouvoir ici, Ivan. J’ai personnellement parlé au directeur. Je connaisla moitié des hommes qui partagent ta cellule. Si tu tentes de contacter le mondeextérieur, tu seras battu jusqu’à la mort, ou presque. Ils ne te tueront pas. Jeveux que tu vives dans cet enfer aussi longtemps que possible. »

Son ancien gardien le regarda avec horreur. « Tu étais ma famille, Anton. »

« Mon père était ma famille. Tu es l’homme qui a transformé un enfant enmachine à tuer. En monstre. »

Ivan gloussa. « Je t’ai donné les outils. Mais tu étais tellement doué. Tu necrois pas vraiment que tu vas reprendre une vie normale, si ? Tu as fait ça touteta vie. Tu ne connais rien d’autre. Tu continueras à verser du sang jusqu’à ce quequelqu’un verse le tien. »

Dmitri leva les yeux au ciel comme s’il s’ennuyait. « J’en ai fini de cette vie,Ivan. J’ai assez d’argent pour prendre ma retraite, et je n’ai pas soif de sang. J’aitrouvé quelque chose d’autre. Quelque chose d’authentique. »

« Cette femme ? » demanda Ivan, les yeux comme des soucoupes. « Elle afailli y passer à cause de toi. Elle ne voudra jamais de toi. »

C’était la première chose qui sonnait vrai sortant de la bouche d’Ivan.Dmitri ne savait pas si Charley le reprendrait. Il valait probablement mieux qu’ilsse séparent. « Peu importe si on est ensemble ou pas, » dit Dmitri doucement. « Ce

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qui importe, c’est que je sais que je peux aimer. Elle m’a montré ça. Elle est marédemption même si je ne la vois plus jamais. »

« Tu es un imbécile. L’amour rend faible. »

« Peut-être. Mais je ne l’abandonnerais pas pour tout l’or du monde. » Il seleva et secoua la tête. « Je ne reviendrai pas, Ivan. C’est la dernière fois que tume vois. Mais je te garderai à l’œil. Je veux m’assurer que tu pourrisses ici. »

« Je t’aimais. »

Dmitri se figea en regardant Ivan. Les yeux de l’homme étaient remplis detristesse tandis qu’il le regardait. « J’ai pleuré ta mort, Anton. Ça m’a affecté plusque tu ne l’imagine. Je t’ai pris pour me venger de ton père, mais je t’ai aimécomme mon propre fils. Je me suis parfois demandé quel genre d’homme tu auraisété si tu avais su à quel point je t’aimais. »

Dmitri ne trouva rien à dire, et il se contenta de se retourner et de sortir.Les choses auraient été radicalement différentes s’il avait été élevé dans l’amourplutôt que dans la haine. Si ça avait été le cas, il aurait peut-être pu s’accrocherà l’amour quand il en avait eu la chance. Peut-être que Charley serait sienne.

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Chapitre Dix« Vous n’êtes en Russie que depuis une semaine ? » demanda Charley,

tentant de forcer un sourire. La femme menue devant elle remonta ses lunettescul-de-bouteille sur son nez et hocha la tête. « Et avant, vous étiez en Angleterre.»

La femme hocha à nouveau la tête, timidement. Charley feuilleta les pageset soupira. Elle cherchait à nouveau une colocataire, et elle commençait à voirdes alarmes dans tous les coins. Sur papier, la femme devant elle semblaitparfaite. Elle était à Moscou pour étudier la culture russe, et Charley avaitdemandé à Kazimir de vérifier tous ses antécédents. Elle était clean.

Mais tandis que la femme sensée être parfaite s’asseyait en face d’elle,Charley commença à voir des signaux d’alarme. Personne ne portait plus desverres aussi épais. À l’évidence, elle tentait de cacher son identité. La femmeassise en face d’elle n’était pas la femme que Kazimir avait investiguée.

« Je suis désolée, mais je ne pense pas que ça va marcher, » dit-elle en serelevant. Ce n’était pas la première fois que sa batte de baseball lui manquait.Après son kidnapping et l’arrestation d’Ivan, les policiers étaient descendus sursa chambre d’hôtel comme un essaim. Tout avait été saisi comme preuve, ycompris sa batte de baseball.

Dmitri, évidemment, avait disparu. Elle ne l’avait plus vu depuis troissemaines, et n’avait entendu aucune rumeur sur ses va et viens. Il l’avaitdéposée au commissariat et s’était fondu dans les ombres.

Elle avait été interrogée sans relâche, mais elle n’avait aucune informationà donner. Encore et encore, elle leur dit que l’un des ennemis d’Ivan l’avaitkidnappée. Elle n’avait aucune idée de qui c’était.

Et c’était vrai.

Charley se tendit en voyant la femme se lever. Voilà. La soi-disant anglaiseinoffensive allait l’attaquer, et Charley était impuissante.

Mais l’autre femme lui murmura un merci et quitta la maison en toutehâte. Une voix dans sa tête se demanda si elle ne voyait pas des menaces à tousles coins de rue.

« Mais ce n’est pas comme si je n’avais pas une bonne raison, » lâchaCharley tout haut.

« Mademoiselle Barns ? » Charley se retourna pour voir l’anglaise deboutsur le seuil de la porte. « Vous avez un paquet là-bas, » dit-elle tout bas avant debaisser la tête et de partir.

Un paquet ? La poste ne passait pas aujourd’hui. Elle suivit la femme

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dehors et regarda fixement la boîte. Il n’y avait pas d’adresse.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » murmura-t-elle. En soupirant, elle laramassa et l’emmena à l’intérieur.

Prudemment, elle l’ouvrit. Une toute nouvelle batte de baseball était nichéedans la boîte, à côté d’une enveloppe en papier kraft. En tremblant, elle sortitl’enveloppe et l’ouvrit.

C’était une candidature pour le poste de colocataire.

Nom : Anton Mankovich

Date de naissance : 27 juillet 1974

Profession : Consultant indépendant

Casier judiciaire : soupçonné de crimes multiples, acquitté après enquête

Etat civil : ça dépend.

Lentement, Charley feuilleta les pages. Il y avait des pages et des pagesd’antécédents et de références. Sans lever les yeux, elle sut qu’il la regardait.

« Tu as la mauvaise habitude de me suivre, » dit-elle doucement sans leverles yeux.

« Je m’excuse, » dit Dmitri formellement en se matérialisant dans le coin deson salon. « J’étais inquiet quand j’ai découvert que tu cherchais un nouveaucolocataire. »

Elle posa sa candidature sur la table et roula les épaules en arrière. Tousles nerfs de son corps voulaient le toucher, mais elle dut s’en empêcher. Elle avaitpassé trois semaines sans aucune nouvelle. Elle n’allait pas lui donner lasatisfaction de se jeter dans ses bras.

« Mon ancienne coloc n’a pas payé son loyer, et son chèque de caution a étérejeté. Ses fonds ont sans doute été gelés, » dit Charley en croisant les bras.

« J’ai examiné les antécédents de celle qui vient de sortir moi-même. Il n’yavait aucune raison de la renvoyer. Elle a un crédit impeccable, d’excellentesréférences, et plein de pognon. »

Charley lui lança un regard de défi. « Je n’aimais pas ses lunettes. »

« Ses lunettes ? » demanda-t-il en levant un sourcil.

« Oui. Elles étaient trop épaisses. C’était impossible de voir ses yeux. »

Il s’approcha d’elle, et elle recula immédiatement. Il vit son mouvement etse figea. « Charley, tu ne peux pas vivre ta vie dans la peur. »

Prétendant la nonchalance, elle haussa les épaules. « Il semblerait qu’il mereste un candidat. Je réviserai votre candidature et vous recontacterai. Vous

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pouvez sortir, Mr. Mankovich. »

« Charley. »

Il suffit qu’il prononce son nom pour qu’elle arrête. La rage l’emplissait, etelle se tourna vers lui. « Mankovich. Je ne connaissais même pas ton nom defamille. Je pensais que tu t’appelais Dmitri. Et puisque ce n’est pas ton vrai nom,tu ne devrais pas le mettre sur ta candidature. »

« Si tu veux bien examiner mon dossier, tu trouveras tout ce que tu doissavoir. »

« Comme quoi ? » Elle croisa les bras et le regarda. « Qu’est-ce que tu as misdans ton dossier ? Qu’est-ce que tu penses que je dois savoir ? »

L’hésitation apparut dans ses yeux, et elle sentit un frisson de satisfaction.Il était en terrain instable. Excellent. Elle voulait qu’il sache ce qu’elle ressentait.

« Après l’arrestation d’Ivan, je me suis dénoncé. J’ai expliqué que j’étaisAnton Mankovich, et que j’avais orchestré mon suicide en tant qu’adolescent pourme libérer de mon gardien criminel. Je suis un consultant indépendant, et je suislégalement acquitté. » Il se racla la gorge. « Je voudrais également faireremarquer que toutes les victimes de Dmitri avaient du sang sur les mains. »

Charley renifla. Il pensait que le fait que ses victimes ne soient pasinnocentes était le facteur important ici. « Un consultant indépendant. »

« Une affaire en plein essor. Ça me réussit bien. »

« Donc tu es riche. Et pourquoi un consultant indépendant plein deressources voudrait vivre avec moi ? »

« Un changement d’air me ferait du bien, » dit-il tranquillement. « Etm’installer me ferait du bien aussi. »

« T’installer ? » se moqua Charley. « Comme colocataire ? »

Et juste comme ça, il perdit son masque. Charley vit la vulnérabilité sur sonvisage. Quand il se remit à parler, elle entendit l’honnêteté dans sa voix. « Aide-moi ici, Charley. Dis-moi ce que je dois dire. »

« Tu plaisantes ? » Elle le regarda droit dans les yeux. « Tu as disparu. Tum’as planté sans dire un mot. Tu veux savoir ce que je veux, Dmitri ? J’aimeraissavoir ce qui se passe à l’intérieur de ta putain de tête ! »

Elle eut à peine le temps de cligner des yeux avant qu’il l’ait rejointe.Posant ses mains de chaque côté de son visage, il l’attira dans un baiser violent. «Tu veux savoir ce qu’il y a dans ma tête ? Toi. Chaque fois que je ferme les yeux,je te vois. Chaque pas que je fais, c’est vers toi, » siffla-t-il.

« Ce n’est pas suffisant, » dit-elle en le repoussant.

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Il captura ses poignets et l’embrassa à nouveau. S’il tentait de faire passerun message en l’embrassant, elle ne savait pas quel était ce message. Charley nepouvait se concentrer sur autre chose que la brûlure de ses lèvres sur lessiennes. Il l’appuya contre la table basse et pressa son corps contre le sien. Ledésir et l’envie prirent le contrôle de son corps, et elle passa ses bras autour de sanuque pour l’attirer encore plus près.

« Ça ne veut rien dire, » murmura-t-elle en triturant les boutons de sachemise.

« Ça veut tout dire, » dit-il d’une voix rauque en embrassant son couenfiévré. Elle gémit en sentant ses mains remonter sous sa blouse. Elle n’avaitmême pas besoin de préliminaires. Elle mouillait, elle était prête depuis lemoment où elle avait posé les yeux sur lui.

Il la leva et la glissa sur la surface de la petite table. La lampe s’écrasa surle sol, mais elle entendit à peine le bruit. Elle enveloppa ses jambes autour de luiet planta ses ongles dans sa peau. « S’il te plait, » murmura-t-elle. « Dmitri. »

« Tout ce que tu veux. Quand tu veux, » gronda-t-il. Elle entendit le bruit desa tirette et gémit. Dans la brume de son désir, elle avait presque oublié lemessage qu’elle voulait faire passer. Elle s’était presque perdue dans ce moment.

« Dmitri, » haleta-t-elle. Elle voulait l’arrêter. Elle voulait être forte et luidire d’aller se faire foutre, mais elle le laissa la soulever. Elle se tortilla pourenlever sa culotte et l’attira plus près.

« Charley, » pressa-t-il en glissant une main sous son soutien-gorge.Libérant ses seins, il caressa son téton et mordilla son oreille. C’était trop. Il étaittrop. Fermant les yeux, elle serra la main autour de son sexe et le guida.

Elle éprouvait le besoin de le sentir en elle tout autant que le besoin del’envoyer en enfer. Son corps la trahirait toujours, et tandis qu’il la remplissait etl’étirait, elle accepta son besoin. Il était sa drogue.

C’était plus que des sensations intenses tandis qu’il la chevauchait avecpassion. Elle ouvrit la bouche et mordit dans son épaule. Il gronda lorsqu’ellesuça sa peau et le marqua. Elle ne l’aurait peut-être jamais plus, mais mon Dieu,elle s’assurerait qu’il se souviendrait d’elle. Chaque fois qu’il verrait cettemarque, il penserait à elle.

« Regarde-moi, » murmura-t-il. Son souffle était chaud contre sa peau. «Charley, regarde-moi, s’il te plait. »

S’il te plaît. Elle leva les yeux et poussa un cri quand il la pénétra encoreplus profondément. Ses orteils se recourbèrent tandis qu’il glissait sur son pointG. « Continue, » cria-t-elle doucement. Si c’était la dernière fois où elle le sentaiten elle, elle ne voulait pas que ça se termine.

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« Laisse-toi aller, bébé. Allez. Fais-moi confiance, » pressa-t-il d’une voixétranglée. Il était à point. Elle pouvait le sentir. Mais il l’attendait toujours. Si ellepouvait tenir encore un peu plus longtemps…

Mais c’était impossible. Son corps la trahit, et elle renvoya la tête en arrièreet cria son nom tandis que son corps se décomposait totalement. Vagues aprèsvagues de plaisir s’écrasèrent en elle, et elle entendit à peine son cri rauquequand il jouit en elle.

À un moment donné, il l’avait transportée sur le canapé. Ses musclesétaient complètement mous tandis qu’elle gisait, affalée sur lui en attendant queson esprit enregistre ce qu’elle venait de faire.

« Dis-moi que ça ne voulait rien dire pour toi, » finit-il par murmurer.

La douleur s’empara son cœur quand la logique lui revint enfin. Elle voulaitlui dire que ça voulait tout dire pour elle, mais elle était bien trop fière. Trempéede sueur, elle se redressa sur les coudes et le fixa des yeux. « L’alchimie, Dmitri.On ne peut pas prouver l’alchimie. Le sexe, même s’il est excellent pour soulagerla tension, n’est pas ce que je recherche. »

« Je ne voulais pas que ça arrive, » dit-il doucement en levant les mainspour prendre son visage. « Je veux dire, tout ça. Je n’ai jamais voulu t’impliquer.Je n’ai jamais voulu m’impliquer avec toi. Et je n’ai jamais voulu t’abandonner silongtemps. Je suis désolé, Charley. J’ai voulu t’appeler tous les jours, mais jevoulais que, le jour où je me présente à ta porte, je sois un homme avec qui tupouvais vivre. »

Elle sentit son cœur s’accélérer, et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’ilétait nu sous elle. « Ta profession n’a jamais été un problème. »

« Mais on devait se cacher de tous, et ta vie est ici. Je ne voulais pas que tudoives l’abandonner, » dit-il doucement. « Je suis clean. Je resterai clean. »

« Encore une fois, » dit-elle avec un soupçon d’irritation. « Ta profession n’ajamais été le problème. »

« Alors quoi ? Que veux-tu de moi, Charley ? »

Elle leva les yeux au ciel. « Si tu ne le sais pas, alors je ne peux pas t’aider. »

Alors qu’elle tentait de se relever, il la saisit dans ses bras et les fit rouler. Ils’installa au-dessus d’elle, et son intensité éclaira ses yeux. « Tu veux que je tedise mes sentiments pour toi. »

« Ça ne va pas être une mince affaire. Si tu veux que ça marche, tu doisêtre transparent avec moi. »

« Et toi ? » Dmitri observa ses yeux. « Seras-tu transparente avec moi en cequi concerne tes sentiments ? »

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Abasourdie, elle le dévisagea. « Tu es sérieux ? Mes sentiments ne sont pastransparents ? »

Il sourit. « Tu parles tout haut, Charley. Pour la plupart, toutes tesémotions sont écrites sur ton visage. La colère. L’irritation. L’incrédulité. Mais siune émotion t’effraie, tu la repousses. Si les mots pouvaient te blesser, tu ne lesprononcerais jamais. Charley Barns, je t’aime. Je n’ai pas peur de mes sentimentspour toi. Ils sont venus de nulle part, et la seule chose qui m’effrayait était de nepas pouvoir te protéger. »

L’espoir fleurit en elle. « Tu m’aimes ? »

Il hocha la tête et la baissa pour l’embrasser tendrement. « Je sais que lesévènements récents t’empêchent de faire confiance facilement, mais si tu me faisconfiance, Charley, je promets de passer le reste de ma vie à te rendre heureuse.Épouse-moi. »

Charley ne put retenir son éclat de rire. « Tu ne sais pas quels sont messentiments, et tu es prêt à m’épouser ? »

« Oh, je sais ce que tu ressens pour moi. » Il sourit de manière espiègle etbaissa le visage pour embrasser légèrement son téton. « Et quand tu seras prête,tu me le diras. »

Son corps frissonna sous son toucher. « Mais tu veux que je m’engage àpasser le reste de ma vie avec toi ? »

Dmitri déplaça son corps pour pouvoir laisser courir ses mains sur sahanche nue. « Epouse-moi, Charley. Fais de moi un honnête homme. Force-moi àpasser le reste de ma vie à t’écouter parler de toi. »

Elle se tortilla sous son toucher. « Et quand je t’épouserai, je n’aurai plus àparler tout haut, c’est ça ? »

Il interrompit son exploration de son corps et la dévisagea. « Charley ? »

« Je t’aime, Dmitri. Et j’ai l’intention de passer le reste de ma vie à te fairepayer pour les trois dernières semaines, » dit-elle en se penchant pourl’embrasser. Une pensée la frappa, et elle se pencha en arrière. « Ou est-ce quej’épouse Anton ? »

« Anton est mon nom de naissance. En me rendant à la police, j’ai dûreprendre ma vraie identité. »

« Et bien, Anton, ce sera certainement amusant d’explorer ce nouvel égo,mais je me fiche de ton nom. Je suis tombée amoureuse de l’homme qui a risquésa vie pour me sauver. Je suis tombée amoureuse de l’homme qui a abandonnéson obsession de toute une vie pour me protéger. Je me fiche du nom que tuchoisis, tant que tu m’appartiens. »

« Je suis à toi. Pour toujours. » Il se pencha pour conclure leur marché d’un

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baiser, et elle put sentir la vérité dans ce baiser. Dmitri l’Assassin s’était cachédans l’ombre pendant des années, mais elle passerait le reste de sa vie dans sesbras.

Et elle n’aurait préféré aucun autre endroit.

Fin !

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UNE AUTRE HISTOIRE A SAVOURER Captive du Patron de la Mafia Russe

Série Volkov, parrain de la Mafia #2Par: Bella Rose & Leona Lee

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PrologueTanya était assise dans le fauteuil, les mains jointes. Face à elle, sa

meilleure amie et ancienne colocataire était assise dans la même position, lesyeux emplis de terreur. Le crâne ruisselant de sang, Vadim Volkov était affalécontre le mur à côté d'elles.

« Est-ce qu'il est mort ? » demanda Alana d'une voix faible.

Tanya tendit le cou pour examiner le bel homme d'un œil critique. Sonsouffle élevait et abaissait lentement sa poitrine. « Non, il est seulement assomé. »Elle pivota et fixa son regard sur son ami. « Bien, maintenant qu'on est seules, ondirait qu'on a tout le temps de rattraper notre retard. »

Alana baissa les yeux. « Tanya, je suis désolée. »

« Désolée ? » rit Tanya, amère. « Tu as plié bagage et disparu sans prévenirà peine quelques jours après être rentrée à la maison couverte de sang et debleus. Est-ce que tu pensais vraiment que je n'allais pas partir à ta recherche ?On se connaît depuis des années, et j'aurais juré sur ma vie que jamais tu ne tecontenterais de disparaître sans au moins laisser un mot. »

« Je sais. Et j'en aurais laissé un, en d'autres circonstances. Mais, Tanya, lavie de Vadim était en jeu. Et je l'aime. » Elle leva les yeux, le regard suppliant. « Jene pourrai jamais te demander de me pardonner, mais dis-moi que tu comprends.»

« Raconte-moi ce qui s'est passé, » s'obstina Tanya. D'une certaine manière,elle comprenait ce qu'Alana avait traversé, mais elle était décidée à ne pas lalaisser s'en tirer si facilement.

« J'ai découvert que Vadim faisait partie de la pègre russe, et je l'ai quitté.Tu sais ce que je pense de la drogue, et il en revendait au club. Il m'a dit qu'ilessayait de s'en sortir. Tu connais Danny ? Danny n'est pas vraiment un gérant.Je veux dire, si, c'en est un, mais il travaillait vraiment à la fabrication de fauxpapiers crédibles pour que Vadim puisse entamer une nouvelle vie. Mais Stephen,le patron d'un club rival, convoitait le territoire de Vadim. C'est presque ironique.S'il avait attendu quelques mois de plus, il l'aurait eu. Au lieu de ça, il m'aenlevée dans l'espoir de forcer Vadim à coopérer. Vadim avait la preuve queStephen avait tué son propre père, et Stephen la voulait. » Alana inspiraprofondément. « Mais Vadim a la police dans sa poche. Ils ont tué Stephen pourme sauver. »

« La police ? » Tanya leva les yeux au ciel. « Pas étonnant qu'ils n'aient pasété d'un grand secours quand je te recherchais. »

« Vadim quittait la ville. Il fallait qu'il soit parti avant que les hommes de

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son père n'arrivent pour faire le ménage. Je n'avais pas beaucoup de temps pourme décider. Seigneur, Tanya, ça m'a vraiment coûté de ne rien te dire. Mais jesavais que tu comprendrais. »

« Ouais », fit Tanya avec un hochement de tête. « Et si j'avais su ce qui sepassait, j'aurais compris. Mais je n'en savais rien. Alors je suis partie à tarecherche, et nous voilà. Sur le point de mourir. »

Alana renifla avec dédain. « Tu es loin d'avoir l'air de paniquer autant qu'ille faudrait. »

« Je ne panique pas. » Tanya inspira profondément. « Il va nous sauver. Il lefaut. » Elle ferma les yeux. Elle ne se trompait pas à son sujet, si ? Il devait y avoirun truc. Elle ne l'avait pas vu dans ses yeux. Cela dit, il maîtrisait mieux quequiconque l'art du mensonge et de la manipulation.

Avait-elle vraiment envie de placer sa vie entre ses mains ?

Tout particulièrement après l'avoir quitté sur ces mots ?

« Et comment est-ce que tu t'es retrouvée ici, exactement ? » demandadoucement Alana.

Tanya prit une profonde inspiration et se lança dans son récit.

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Chapitre UnUn mois plus tôt

Il avait passé plusieurs jours à la surveiller par intermittence. Ses photosne lui rendaient pas justice. Ses longs cheveux blonds ondoyaient sur sesépaules, et sa peau semblait lisse et douce. Ses yeux bleus étaient toujoursemplis d'inquiétude, et il éprouvait l'étrange besoin de la serrer contre lui et delui dire que tout irait bien.

Mais ce n'était pas possible. Tout n'irait pas bien. Il y avait de forteschances pour qu'il doive la tuer. Car c'était son rôle. Quand la famille ordonnaitde sauter, il décidait de quelle hauteur.

Et lorsqu'elle ordonnait de tuer, il décidait du nombre de victimes.

Pour le moment, il ne voyait aucune raison de la tuer. Tandis qu'il passait ànouveau devant son appartement, il ne remarqua pas l'autre voiture au bout dupâté de maisons. De nombreuses voitures étaient garées sur la route. Le parkingdébordait sur la rue, voir le même véhicule plusieurs fois de suite ne l'inquiétadonc pas outre-mesure.

Il ne vit pas la personne courbée sur le siège, avec les jumelles.

Il ignorait que cette personne obéissait également à des ordres. Et cesordres consistaient à obtenir des réponses à tout prix.

***

Alana avait disparu depuis trois semaines. La police ne bougeait pas. Aprèstout, Alana était une adulte qui avait manifestement fait ses bagages avant departir. Il était clair qu'elle s'était enfuie avec quelqu'un. Et puisque Vadim s'étaitégalement volatilisé, il était naturel de supposer qu'ils avaient fui ensemble.

Mais Tanya ne parvenait pas à se débarrasser du sentiment que quelquechose n'allait pas. Elle connaissait sa meilleure amie depuis longtemps, et Alanan'agissait pas sur des coups de tête. Elle ne faisait pas de secrets. Tanya nedoutait pas du fait qu'Alana était amoureuse de Vadim, mais quelque chose avaitdu se produire pour inciter son amie à faire ses bagages et à disparaître. Et cen'était pas seulement parce qu'elle souhaitait prendre un nouveau départ.D'autant que leurs deux voitures avaient été retrouvées en ville. Quiabandonnerait sa voiture, à moins de ne pas vouloir être retrouvé ?

Elle faisait les cent pas dans son salon, le téléphone à l'oreille. « Très bien,mais je pense que vous m'avez mal comprise. Oui, je comprends qu'il est évidentqu' Alana est partie de son plein gré. Mais ça ne veut pas dire que tout va bien.L'un des hommes les plus riches de la ville a également disparu. Ça ne vousinquiète pas ? »

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« Mademoiselle Lawson, je comprends votre inquiétude au sujet de votreamie, mais à moins d'avoir des preuves concrètes du fait qu'Alana Jameson est endanger, il n'y a vraiment rien que nous puissions faire. Déménager n'est pas uncrime. À présent, pour votre propre sécurité, je vous supplie de laisser tombercette histoire. » La voix de l'agent à l'autre bout du fil était calme, mais elle avaitune sonorité dure.

« Qu'entendez-vous par ma propre sécurité ? S'il n'y a pas matière às'inquiéter, alors ma sécurité ne devrait pas être un problème », s'emporta-t-elle. «Que me cachez-vous ? »

« Je comprends que vous soyez bouleversée, Mademoiselle Lawson. Je neveux simplement pas que vous fassiez quelque chose que vous puissiez regretter.Vous devez être admise dans une école de cuisine le semestre prochain, n'est-cepas ? L'Institut Culinaire Gregson n'est pas facile à intégrer. Suivez mon conseil.Occupez-vous de votre cas, et tout ira bien pour vous. »

Un cliquetis clôtura la conversation lorsqu'il raccrocha, et elle regardafixement le combiné. « Comment est-ce qu'il sait, pour l'école ? »

Elle raccrocha le téléphone et se mordit la lèvre. Avec un soupir, elle selaissa tomber sur le canapé et saisit son bloc-notes. Elle y avait griffonnéplusieurs notes. Par exemple, elle connaissait chacun des vêtements quepossédait Alana, et en examinant le contenu de ses placards, elle s'était aperçueque son amie avait simplement choisi des choses au hasard. Il manquait despulls, des T-shirts, des jeans, des shorts, des vestes et des tongs. Manifestement,elle n'avait pas de destination particulière en tête.

Un bijou capital manquait à l'appel. Alana ne serait jamais partie sans lepetit pendentif en diamant qui constituait l'unique présent qu'elle tenait de samère. Elle savait que s'il avait disparu, Alana ne projetait pas de revenir. Bienqu'Alana ne le portât jamais et ne lui eût jamaisconféré ouvertement la moindrevaleur, Tanya savait qu'Alana le conserverait jusqu'à sa mort.

En outre, son comportement avait changé durant les jours qui avaientprécédé sa disparition. On l'avait secouée. Méchamment. Tanya s'était dit queVadim l'avait battue, mais Alana avait prétendu avoir eu un accident de voitureau travail. Alana n'aurait jamais couvert Vadim s'il l'avait frappée, Tanya avaitdonc accepté de croire que ce n'était pas lui, mais elle savait très bien que cesblessures n'étaient pas le résultat d'un accident de voiture. Sans compter le faitqu'Alana n'avait pas quitté l'appartement. Elle avait à peine quitté sa chambre. Etplus Tanya posait de questions, plus Alana se mettait en colère.

« Qu'est-ce qui t'est arrivé ? » murmura-t-elle.

Elleavait scrupuleusement surveillé les pages d'Alana sur les réseauxsociaux. Alana ne publiait jamais rien. Son téléphone portable était toujours àl'appartement, et Tanya l'avait fouillé un million de fois. Aucun de ses messages

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ni de ses e-mails n'expliquait ses actes ou son comportement.

Alana n'était pas du genre à cacher des choses à Tanya. Quelque chosen'allait pas. Alana était en danger. Tanya le savait au fond d'elle-même, mais ellen'avait aucun talent d'enquêteur. Elle n'avait pas la moindre idée de la façon dontelle devait s'y prendre pour la retrouver. Elle s'était rendue au club et avait parléà ses collègues. Ils étaient tout aussi perplexes quant à la disparition de leurpatron. Elle avait parlé aux anciens camarades d'école d'Alana. Aucun d'euxn'avait eu de ses nouvelles.

Quelqu'un devait bien savoir quelque chose.

Tandis qu'elle parcourait une fois encore sa liste de noms, elle s'arrêta surl'un des derniers. Il y avait ce gérant du club dont Alana parlait toujours. Il étaitplus proche de Vadim. Quel était son nom ?

David ? Daniel ? Danny.

Tout excitée, elle se leva. Danny. Alana lui avait souvent raconté queDanny appelait Vadim par son prénom et le réprimandait parfois. C'était peut-être lui, la clé. Sans y réfléchir davantage, elle s'empara de ses clés et se précipitaau Seven.

Il était encore très tôt, et le club était fermé. Se sentant légèrementstupide, elle se laissa tomber contre la porte. Elle était si enthousiasmée par l'idéede parler à quelqu'un de nouveau qu'elle n'avait même pas pensé à l'heure. Leclub n'ouvrirait pas avant plusieurs heures.

La frustration lui fit monter les larmes aux yeux. « Espèce d'idiote, »marmonna-t-elle. Au fond d'elle-même, elle éprouvait de la colère. Si seulementAlana lui avait dit ce qui se passait, elle ne se trouverait pas dans ce guêpier àl'heure qu'il était. Tanya et Alana s'étaient toujours débrouillées pour résoudreleurs problèmes ensemble. Mais Alana l'avait tenue à l'écart, et Tanya n'étaitmanifestement pas assez intelligente pour retrouver son amie.

« Mademoiselle ? Tout va bien ? »

Gênée, Tanya sécha ses larmes. « Ça va, » marmonna-t-elle. Elle renifla etobserva l'homme en face d'elle.

Petit. Maigre. Pâle. Ses yeux s'ouvrirent en grand. « C'est vous, Danny. Ohmon Dieu, c'est vous, Danny ! » s'écria-t-elle à nouveau.

Un éclair de reconnaissance passa dans ses yeux, et il lança un regardnerveux autour de lui. Pour finir, il leva les yeux, et elle suivit son regard pourdécouvrir une caméra de surveillance. « Vous devez être Elaina, » dit-ildoucement. « Je croyais que notre entretien ne devait avoir lieu que dans uneheure. Votre enthousiasme fait plaisir à voir », dit-il d'une voix neutre. Elle ydécela cette même tonalité dure qu'elle avait entendue dans la voix de l'agent, et

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se redressa.

« Les bons emplois sont durs à trouver, ces temps-ci, » balbutia-t-elle.

Il eut un sourire qui sembla soulagé. « Je suis ravi de l'entendre. En réalité,vous tombez bien. J'ai besoin d'apporter deux ou trois bricoles au club. Ça vousennuierait, de me donner un coup de main ? »

Soit c'était un excellent acteur, soit il avait vraiment besoin d'aide. Peuimportait. N'importe quelle excuse ferait l'affaire tant qu'elle lui fournissait uneraison de lui parler. « Bien sûr ! »

Tandis qu'elle le suivait sur le parking, elle nota qu'il n'y avait aucuneautre voiture alentour. Un sentiment de peur la submergea soudain. Et si Dannyétait la raison pour laquelle ils avaient fui, tous les deux ? Personne n'entendraitses cris. Tout petit et maigre qu'il fût, il n'en était pas moins susceptible dedissimuler une arme.

« J'ai oublié votre nom, mais si vous cherchez Alana, vous devez y renoncer,» dit-il en faisant volte-face. Ils avaient atteint sa voiture et se trouvaient ensécurité, hors du champ des caméras de surveillance. « Elle est partie de son pleingré. »

« Je sais. Et je me suis faite à cette idée. Mais quelque chose lui est arrivéavant son départ, et je crains qu'elle ne soit en danger. Elle ne serait pas partiesans même laisser un mot à moins que quelque chose n'aille pas. La police refusede mener l'enquête. Je vous en prie, aidez-moi, j'ai seulement besoin de quelquesréponses. »

« Quel est votre nom ? » finit-il par demander.

« Tanya Lawson. Alana est ma colocataire et ma meilleure amie depuis desannées. Je la connais. Je sais que quelque chose cloche. »

« Mademoiselle Lawson, pour votre propre sécurité, vous devez laissertomber. »

Elle plissa les yeux, et le fusilla du regard. « Vous n'êtes pas le premier à medire ça aujourd'hui. Qu'est-ce qui se passe, à la fin ? Pourquoi ma sécurité serait-elle en jeu ? »

Il soupira et regarda autour de lui. « Mademoiselle Lawson, tout ce que jepeux vous dire, c'est qu'Alana a fait son choix en toute connaissance de cause. Sivous la connaissez, vous savez qu'elle ne s'est pas décidée sur un coup de tête.Ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas en danger, mais croyez-moi lorsque je vousdis qu'en la recherchant, vous ne feriez qu'empirer sa situation. »

Tanya le regarda fixement. Elle n'avait jamais réussi à tirer autantd'informations de qui que ce fût, mais cela ne répondait toujours pas à sesquestions. Cela ne faisait que confirmer ses craintes. « Je n'aurais pas besoin de

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partir à sa recherche si je savais où elle se trouve, » dit-elle doucement.

Les yeux de Danny se fixèrent soudain sur un point derrière elle. Lorsqu'ilprit la parole, sa voix était basse et sévère. « Mademoiselle Lawson, j'imagine quesans elle, vous ne pouvez pas payer votre loyer. Rendez-vous service etdéménagez. Partez ailleurs sous un nom différent, n'utilisez que de l'argentliquide et restez discrète. Et, je vous en prie, laissez tomber cette histoire. »

Effrayée, Tanya tourna la tête et vit une voiture sombre longer lentement leclub. « Danny ? » demanda-t-elle d'une voix faible. « Qu'est-ce qui se passe, à la fin? »

« Faites-moi confiance. Il vaut mieux que vous n'en sachiez rien. »

***

Andrei Volkov observait de derrière la vitre la jolie blonde qui jetait desregards nerveux par-dessus son épaule. Voilà plusieurs jours qu'il la surveillait,et elle venait seulement, en compagnie du gérant du club, de le remarquer.

« On est grillés, » dit-il doucement. Bien qu'il eût vécu plus longtemps auxÉtats-Unis qu'en Russie, son accent demeurait très prononcé.

Le chauffeur n'accéléra pas en faisant le tour du pâté de maisons. « Voulez-vous l'enlever maintenant ? » demanda-t-il.

Andrei secoua la tête. « Non. Même si elle s'enfuit, elle n'ira pas loin, et c'estnotre première occasion de parler au patron. Fais demi-tour. J'aime autant nepas avoir de public quand je lui parle. »

Il sortit son téléphone et appela son supérieur. « Mon oncle. »

« Tu as quelque chose ? » demanda son oncle d'une voix sombre. Même autéléphone, Gregory Volkov était terrifiant.

« Voilà plusieurs jours que je suis la fille. Il est clair qu'elle n'a aucune idéede l'endroit où son amie se trouve. Je suis sur le point de m'occuper du gérant, àprésent. »

« Si elle n'a aucune information, sers-toi d'elle pour envoyer un message »,gronda Gregory. « Je ne sais pas à quel gang ou groupe cette Alana appartient,mais je veux qu'elle sache bien qu'elle ne peut pas s'attaquer à nous sans enpayer les conséquences. »

Andrei se figea. « Vous voulez que je tue Tanya Lawson ? » Ça ne faisait paspartie du plan. Sa mission n'était censée être qu'une opération de recherche et desauvetage. Gregory Volkov était convaincu du fait que son fils avait été influencé,enlevé ou tué par un groupe rival qui utilisait Alana comme appât. Mais jusque-là, il n'en avait eu la preuve. « Je n'ai aucune preuve de son implication. »

« Et si elle était impliquée, il n'y aurait pas de preuves, n'est-ce pas ? Et

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même si elle ne l'est pas, cela rendrait le message d'autant plus percutant. Jeveux mon fils, Andrei. Tu feras tout ce qu'il faudra pour le ramener. Tucomprends ? »

« Oui, monsieur », dit-il doucement. Il n'y eut pas d'adieux formels.Seulement un cliquetis à l'autre bout de la ligne, et Andrei fronça les sourcils.

Ils étaient déjà de retour au club. Saisi d'un sentiment de frustration,Andrei abattit son poing sur le siège. « Un problème, M. Volkov ? » s'enquitfroidement le chauffeur.

Il n'était loyal qu'envers Gregory. Le moindre signe d'hésitation de la partd'Andrei reviendrait aux oreilles de son oncle. Il ne savait pas pourquoi ilrépugnait tant à agir à l'encontre de Tanya Lawson. Dans n'importe quel autrecas, il aurait été ravi de suivre les ordres sans même sourciller. La quantité desang qu'il avait sur les mains ne l'empêchait pas de dormir. Mais, pour une raisonqui lui échappait, cette fois, c'était différent.

Elle rendait tout différent.

« Aucun problème, répondit Andrei d'un ton neutre. Encore une impasse.Attends-moi ici. Je ne serai pas long. »

Il claqua la portière derrière lui et se dirigea à grandes enjambées . L'armeau poing, il se tenait prêt à abattre la porte d'un coup de feu lorsqu'elle s'ouvrit. «Pas besoin de faire ça », déclara gaiement le gérant. « Je n'avais pas vraimentprévu l'achat d'une nouvelle porte dans mon budget de ce mois-ci. DannySylvester, à votre service. Que puis-je faire pour vous ? »

Andrei observa l'homme avec méfiance et lança un rapide coup d'œilderrière lui. Le club semblait vide. « Où sont les gardes ? » gronda-t-il.

« Si vous parlez de nos videurs, ils n'embauchent pas avant six heures », fitle gérant d'un ton neutre. « Si vous cherchez un emploi, je serais plus que ravi devous sortir un formulaire de candidature. Nous n'engageons pas de videurs en cemoment, mais je peux garder votre candidature à portée de main au cas où unposte se libérerait. »

« Arrête tes conneries », gronda Andrei. Il agita son arme afin d'intimer àDanny de se décaler et pénétra dans le club. Personne ne lui sauta dessus, ce quiétait aussi bien. Andrei ne manquait jamais sa cible.

Le gérant ferma la porte derrière lui. « Souhaitez-vous privatiser le clubpour une soirée ? »

« Je t'ai dit d'arrêter tes conneries. Où est Vadim ? »

Le petit homme hocha la tête. « Ah. Oui. L' insaisissable Vadim Volkov.Croyez-moi, si je le savais, je vous le dirais. S'il ne revient pas dans les mois quiviennent, je me retrouve au chômage. Et j'aime bien ce boulot. Il paie bien. » Il

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posa les yeux sur le pistolet. « Même s'il a ses inconvénients. »

Andrei se détendit, mais garda son arme braquée sur Danny. « J'ai fait desrecherches approfondies à ton sujet. Tout concorde. En fait, trouver desinformations sur toi était presque trop facile. »

Danny lui lança un regard interloqué. « Désolée que ma vie soit un livreouvert ? Écoutez, je ne suis pas armé. Ne vous gênez surtout pas pour rangervotre flingue. D'après ce que je vois, je pense que vous pourriez m'écraser commeun insecte sans vous servir de votre arme. »

Ça, au moins, c'était vrai. Andrei n'accordait pas la moindre confiance àDanny, mais il rangea néanmoins son arme. « D'après les bruits qui courent, tu asrendu visite à Vadim chez lui. Vous avez parlé de quoi, tous les deux ? »

« Et pourquoi devrais-je vous communiquer des informations personnellessur Vadim ? Je ne vous connais même pas. »

« Disons simplement que sa famille s'intéresse à ce qu'il devient. Je seraitout à fait ravi de ressortir mon flingue, si ça peut t'aider. »

Danny se cala dans son siège de bureau et haussa les épaules. « Ça ne serapas nécessaire. Nous avons surtout parlé travail. Vadim ne pensait toujours qu'àce club. Il voulait s'assurer que tout allait comme sur des roulettes, et çaimpliquait, en gros, que je travaille vingt-quatre heures par jour. »

« Ton casier est vierge, alors par quel miracle est-ce que tu t'es retrouvé àgérer cette affaire ? Je sais que tu es au courant des profits secondaires quegénère ce club. »

Danny haussa les épaules. « Je n'ai vraiment été au courant qu'après avoirtravaillé ici pendant quelques années. Je n'ai pas commencé en tant que gérant.J'ai découvert les bénéfices secondaires au moment où mes factures ontcommencé à s'entasser. Vadim me proposait un salaire très généreux en échangede mon aide. J'avais les compétences d'organisation dont il manquait. Toutfonctionnait, et avec le temps, nous sommes presque devenus amis. Plutôtironique, quand on pense que c'est à moi qu'il a chargé de faire le ménagederrière lui. »

Andrei pencha la tête sur le côté. Tout ce que disait Danny concordaitparfaitement avec ce qu'Andrei savait. Et en temps normal cela ne posait aucunproblème, mais les tripes d'Andrei lui disaient toujours que Danny mentait. « Tun'as pas l'air plus inquiet que ça, pour un type qui en train de se faire interrogerpar un inconnu avec un flingue », dit-il d'un ton affable. « Ça me donnel'impression que tu es à l'aise dans ce genre de situation. »

« Oh, je suis très doué pour garder mon sang-froid. Je crois que c'est laraison pour laquelle j'ai tant plu à Vadim. De plus, vous vous ressemblezphysiquement, sans parler de votre fort accent russe. Je suis sûr que vous faites

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partie de sa famille. Vadim était une tête brûlée. Il aimait bien lancer desmenaces en brandissant un flingue, alors je crois bien que j'y suis habitué. »Danny ne le quittait pas des yeux. « Mais je suis surpris d'apprendre que safamille ignore où il se trouve. Il y a eu des rumeurs, et j'ai supposé que sadisparition était une affaire de famille. »

Andrei ignora la question dissimulée. « Que représente Alana Jameson pourVadim ? »

« Ah. Voilà une question intéressante. Je sais qu'il l'aimait beaucoup. Jecrois qu'ils étaient proches, mais je ne les ai jamais vus ensemble en dehors duclub. J'ai supposé que leurs disparitions devaient être liées, mais je me suis ditque Vadim n'en était pas réduit à enlever des gens pour s'envoyer en l'air. »Danny eut un sourire malicieux. « Il a eu un certain nombre de femmes dans sonlit. En même temps, parfois. »

« Qu'est-ce qui te fait penser qu'il l'aurait kidnappée ? »

« Je ne le pense pas. Je me contente de réagir aux rumeurs. La vérité, c'estque je je connaissais pas bien Alana. Elle était nouvelle mais elle faisait bien sonboulot. Elle m'avait tout l'air d'une femme qui avait la tête sur les épaules et quine cédait pas facilement à ses impulsions, ni à ses tentations. J'ai du mal à croirequ'elle se serait enfuie avec lui, comme la police le laisse entendre. »

« Tu n'as jamais eu l'impression qu'elle cachait quelque chose ? Peut-êtrequ'elle a rencontré quelqu'un au travail, ou passé quelques coups de fil suspects? Est-ce qu'elle a montré des talents particuliers ? »

Danny haussa les sourcils. « Des talents particuliers ? Je ne suis pas sûr desavoir de quoi vous parlez, mais non. Alana semblait normale et transparente. Jecrois que la seule chose qu'elle ait cachée, c'était sa liaison. »

Andrei grinça des dents. Ce que disait Danny n'avait aucun sens. Si Alanaétait amoureuse de Vadim, suffisamment pour s'enfuir avec lui, il aurait dû yavoir des signes avant-coureurs. D'un autre côté, si Alana faisait partie d'ungroupe qui avait enlevé Vadim, il aurait également dû y avoir des signes. Au lieude cela, si Danny disait la vérité, la disparition d'Alana n'était rien d'autre qu'unecoïncidence.

Mais Andrei ne croyait pas aux coïncidences.

« Quelques jours avant sa disparition, Vadim avait des problèmes avec undistributeur concurrent. On l'a retrouvé mort. Tu sais quelque chose à ce sujet ? »

« Je sais qu'on a retrouvé beaucoup de balles. La police m'a interrogé, et ondirait bien qu'ils n'ont aucune piste. C'est tout ce que je sais, en gros. Son clubest sur le point de fermer, ce qui multiplie notre activité par deux. Je trouveétrange que Vadim s'en aille juste au moment où ses affaires allaient exploser. »

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Andrei plissa les yeux. « Tu as parlé à Tanya Lawson ce matin. Qu'est-cequ'elle voulait ? »

« Sa colocataire a disparu. Qu'est-ce qu'elle veut, à votre avis ? » fit Dannyen posant ses mains à plat. « Je lui ai dit de laisser tomber. »

« Et elle a l'air d'être prête à laisser tomber ? » marmonna Andrei.

« Les femmes sont parfois têtues, mais je doute qu'elle aille très loin. Je nepense pas qu'elle soit une menace pour qui que ce soit. »

Andrei eut un sourire mauvais et sortit son pistolet. « Voilà qui estintéressant. Qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais la considérer comme unemenace ? »

Une fois encore, Danny ne sourcilla même pas à la vue de l'arme. « Vousessayez d'obtenir des réponses en agitant un flingue sous mon nez. C'est sansdoute elle que vous comptez aller voir ensuite, et je ne crois pas qu'elle sachequoi que ce soit à propos de ce qui se passe dans ce club. Si c'était le cas, elle neserait pas venueici seule et sans arme. »

« On dirait que tu fais beaucoup de suppositions, M. Sylvester. »

« Comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas idiot. Si vous pensez que TanyaLawson est impliquée, vous vous trompez. Et si vous la mêlez à ça, vous mettriezprobablement une personne innocente en danger. Ça ne vous gêne pas, de faireça ? »

En temps normal, Andrei n'aurait même pas cillé. C'était le genre de chosesqu'il faisait tout le temps, mais cette fois, il hésitait. Et Danny revintimmédiatement à l'assaut. « Elle a prévu d'intégrer une école de cuisine auprochain semestre. C'est une femme douée et brillante, et un avenir radieuxl'attend. Son seul crime est de s'inquiéter au sujet de son amie disparue. Elle nevous menace en rien. »

« Tu sembles beaucoup tenir à la protéger, M. Sylvester. Tu sors avec elle ?»

Danny fronça les sourcils. « Je l'ai seulement rencontrée quelques fois. »

Andrei relâcha la pression qu'il exerçait sur la détente. « Fais tourner leclub, M. Sylvester. Et si j'étais toi, je me procurerais une arme. »

Il fourra son pistolet dans son pantalon et, pour la première fois, Dannyparut sincèrement surpris. « Je l'ai déjà avertie. Elle vous verra venir. »

« Ça fait déjà un moment que je la surveille. Le fait qu'elle m'échappe nem'inquiète pas plus que ça. »

Danny inspira profondément. « Je la surveille aussi. Et à moins que vous neconduisiez une berline brune, vous n'êtes pas le seul à l'avoir à l'œil. »

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Surpris, Andrei le regarda fixement. « Je n'ai vu personne d'autre qui lasurveillait, » dit-il abruptement.

« Parce que vous ne cherchiez pas. Moi, oui. Vous passez devant sonappartement dans trois voitures différentes trois fois par jour. Hier vous l'avezsuivie jusqu'au commissariat. Mais vous vous cantonnez aux voitures de luxe.Cette voiture est bien plus ancienne et passe facilement inaperçue. Voilàmaintenant plusieurs jours qu'ils gardent un œil sur ses moindres faits et gestes.Si elle essaie de s'enfuir, ils l'auront. »

Le petit homme n'était pas aussi inutile qu'il n'y paraissait. « Et pourquoiest-ce qu'elle s'enfuirait ? »

« Je lui ai dit de le faire. Je me disais que vous étiez la menace la plusconséquente. »

« Et maintenant ? »

« Je crois toujours que c'est vous, la plus grande menace. Mais je ne croispas que vous irez jusqu'à la tuer. »

« Et pourquoi ça ? »

« Parce que je suis encore en vie. »

Andrei grinça des dents. Il devait être en train de se ramollir. Au bout d'unmoment, il tourna le dos et s'en alla. Il se dit que Tanya lui serait d'un plus grandsecours si elle restait en vie.

Et s'il ne se montrait pas suffisamment rapide, elle mourrait.

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