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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 5

À LIRE DANS CE NUMÉRO…

Les résidus de construction ne sontplus de simples résidus. D’entière-ment jetables qu’ils étaient il y a à peine une quinzaine d’années,

plus des trois quarts d’entre eux se sont en-noblis pour devenir recyclables et valori-

sables sous une forme ou une autre. Grâce au développementd’une nouvelle industrie de la récupération et du recyclage, lesrésidus de construction, de rénovation et de démolition trouventmaintenant preneurs pour leur donner ainsi une deuxième vie.

Au lieu de jeter leurs choux gras, les entrepreneurs ontdonc le choix de payer pour faire récupérer leurs matièresrésiduelles par des entreprises de récupération qui en ex-trairont celles qui peuvent être transformées en énergie ou end’autres matières, ou de les récupérer eux-mêmes au chantierpour les réutiliser en partie, pour leur propre bénéfice et pourcelui de l’environnement. Comme en témoignent les propresexpériences de notre collaborateur, l’architecte RoberpierreMonnier, on peut faire des économies en gérant soi-même lesrésidus de chantier, en plus de ne laisser que très peu dedéchets irrécupérables à éliminer.

Même si la gestion des matières résiduelles a beaucoupprogressé depuis quelques années, sous la pression des prescriptions de politiques successives, il reste encore duchemin à faire avant d’atteindre l’objectif de l’élimination durésidu ultime, celui qui demeure irrécupérable. D’ailleurs,les entrepreneurs doivent s’attendre à l’adoption éventuellede nouvelles mesures de resserrement de la réglementationqui les obligeront à s’occuper davantage de la gestion deleurs conteneurs. Une autre responsabilité qui comporteracertainement un coût.

À ce propos, faut-il craindre l’impact d’un tel coût sur leprix d’une habitation ? La question se pose, à l’heure oùl’APCHQ tire la sonnette d’alarme à propos de la menace quefont peser la lourdeur de la réglementation et l’incohérencedes interventions gouvernementales sur l’abordabilité deshabitations. Le lancement de sa campagne Mission Généra-tions vise justement à obtenir une véritable politique del’habitation au Québec, de façon à ce que les jeunes ménagesquébécois ainsi que les prochaines générations puissent àleur tour aspirer à devenir propriétaires. Ne manquez pas delire notre dossier thématique et notre dossier spécial, quiabordent des questions cruciales pour l’industrie.

Bonne lecture !Jean Garon, rédacteur en chef

[email protected] ou [email protected]

VOL. 30 I N° 5 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

DOSSIER THÉMATIQUE: GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES

RÉGLEMENTATION ET NORMALISATIONUne nouvelle industrie qui préconise la réduction à la source des résidus de construction et leur valorisation................................................14

RECYCLAGE DES MATIÈRES RÉSIDUELLESRien ne se perd, tout se transforme… ou presque ..................................................17

GESTION DES RÉSIDUS DE CONSTRUCTIONComment en réduire les quantités et les coûts d’élimination ................................21

Les brèves 7

Les échos de l’industrie 10

Le pouls de l’industrie/ À l’agenda 12

Santé et sécurité au chantier 37

Droit au chantier/Le conseil du beau-frère 42

RUBRIQUES

SOMMAIRE CRÉDIT PHOTO : Jean Garon

www.quebec-habitation.com

CONSTRUIRE VERT 26

L’empreinte écologique d’une habitation et les façons de la réduire

DOSSIER TECHNIQUE 30

Les rudiments de la pose d’un revêtement extérieur en bois

RÉNOVATION 34

Quelques trucs pour rénover et maximiser l’espace d’un garage

ÉQUIPEMENT 40

La télésurveillance de chantier à l’heure du numérique

OUTILLAGE 44

Coup d’œil sur les perceuses et les visseuses à chocs à batterie

DOSSIER SPÉCIAL 24

Mission Générations : l’APCHQ s’inquiète pour l’abordabilité et de l’accessibilité de l’habitation

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6 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

RÉDACTION :

Éditeur : Jean-Paul Filion

Rédacteur en chef : Jean Garon

Collaborateurs : Benoit Bissonnette, Jacques Desjardins, André Dumont, Me Claire Fournier,Louise A. Legault, Me Geneviève-Andrée Loriot, Roberpierre Monnier, Pierre Vaillancourt

PRODUCTION:

Coordonnatrice : Sylvie Paquin

Direction artistique : Service du marketing, des communications et de l’Internet de l’APCHQ

Concepteur graphique et couverture: Joëlle Lavoie-Vivier

Révision: Jean Garon et Sylvain Turner

Traitement numé rique : Solisco

Impression : Solisco

Préparation postale : CITÉ POSTE

ADMINISTRATION, TIRAGE ET ABONNEMENTS: 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

PUBLI CITÉ : Équipe des ventes

Québec habitation est publié par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) afin de refléter l’actualité de l’industrie de l’habitation et faire valoir ses artisans et leur travail.

TIRAGE: 42 508 exemplaires (moyenne de la circulation qualifiée, période se terminant en juin 2012). Publication bimestrielle (six fois/an).

ABONNEMENT PAYANT: 44,98$ pour un an (taxes incluses)

POUR MODIFIER VOTRE ABONNEMENT:

[email protected] • 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

Les textes et illustrations ne peuvent être reproduits sans l’autorisation de l’éditeur. Les opinionsexprimées dans Québec habitation ne reflètent pas nécessairement celles de l’APCHQ.

Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec et à la Bibliothèque nationale du CanadaISSN 083 5-4995

Posté à Montréal, imprimé au Canada. CCAB inc.

Membre du Canadian Business Press

Le magazine de la construction et de la rénovation

FORMULAIRE D’INSCRIPTION - Retournez-nous ce coupon par la poste ou par télécopieur

Nom __________________________________________________ Prénom __________________________________________

Titre ____________________________________________________________________________________________________

Société ____________________________________________________________________________________________________________

Adresse de l’employeur Adresse personnelle Oui, je veux recevoir Québec habitation

Adresse________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Ville __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Province ______________________________________________________________________________________ Code postal ________________________________________________________________________

Tél. _________________________________________________ Poste ______________________________ Téléc.______________________________________________________________________________

Courriel ______________________________________________________________________________________ Site Internet ______________________________________________________________________

Date__________________________________________________________________________________________ Signature ______________________________________________________________________________________________________________

Recevez chez vous !

L’UNITÉ 7,95$* . . . . . . . .1 AN 44,98$* . . . . . . . . .2 ANS 79,97$* . . . . . . . .

* Taxes incluses / TPS 5% R106733363–TVQ 9,975% 1006116872 TQ0001

Cochez une case

5930, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1M 1S7 Télécopieur : 514 353-4825

VOL. 30 I N° 5 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

QUOI DE NEUF SUR LE MARCHÉ?Faites-le savoir aux constructeurs

et rénovateurs par Québec habitation, la voix du monde de l’habitation.

RÉDACTIONQuébec habitation5930, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) H1M 1S7Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 356 • Télécopieur : 514 353-4825www.quebec-habitation.com • [email protected]

PUBLICITÉÉquipe des ventesTéléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 235 • Télécopieur : 514 [email protected]

3RMCDQ – 3rmcdq.qc.ca ..................................................................................19

Acceo Solution – acomba.com ........................................................................46

APCHQ Annexe M – apchq.com/travail ..................................................................43

APCHQ Événements et publicités – apchq.com/kitmedia ......................................10

APCHQ Service du marketing, des communications et de l’Internet – MissionGenerations.ca ..........................................................................................25

Armoires Cuisines Action – cuisinesaction.com ......................................................9

Banque Scotia – banquescotia.com ........................................................................3

BP Canada – bpcan.com ........................................................................................47

Cabinet MRA – www.cabinetmra.com ..............................................................33

CCQ – ccq.org..........................................................................................................29

CertainTeed – certainteed.com ..............................................................................13

CSST – csst.qc.ca ..............................................................................................36-39

Ecorad – ecorad.ca....................................................................................................8

Équation humaine – equationhumaine.com ..........................................................16

GM – gm.ca ............................................................................................................48

Goodfellow – goodfellowinc.com ............................................................................4

Home Depot – homedepot.ca..................................................................................11

Manuflow – manuflow.ca ................................................................................Encart

Owens Corning – owenscorning.ca ..........................................................................2

Permacon – permacon.ca ......................................................................................20

Techno-Fab – techno-fab.com ..................................................................................7

INDEX

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 7

Les brèvesPar Jean Garon

Un nouveau portail pour les projets de rénovationEn juillet dernier, quatre jeunes diplômés de l’École des hautes études commerciales (HÉC) ont lancé le

nouveau portail Web interactif Casafolio, qui propose aux consommateurs une foule d’idées pour leursprojets de construction neuve ou de rénovation, ainsi qu’une banque de spécialistes pouvant les aider à lesréaliser. Le portail constitue du même coup une vitrine virtuelle pour les entreprises spécialisées en cons-truction et rénovation résidentielles, où elles peuvent présenter leurs produits et services gratuitement.

Après le lancement du portail Casafolio sur le marché québécois, les concepteurs prévoient étendre laportée de leur site partout au Canada, puis à l’ensemble de l’Amérique du Nord. Pour en savoir plus, il suffitde consulter le site casafolio.com.

Le Carnet référence constructionest officiellement en fonction

Depuis le 9 septembre dernier, le Carnet référence construction est devenu l’unique façon de trans-mettre des avis d’embauche ou de fin d’emploi dans l’industrie de la construction. Un des objectifs de cenouveau service est de permettre aux employeurs de l’industrie de combler leurs besoins de main-d’œuvrede façon rapide et efficace. Il constitue aussi un moyen par lequel les associations titulaires de permis serontinformées des besoins des employeurs de façon qu’elles puisent leur proposer à leur tour des candidats.

Dorénavant, toutes les demandes de référence de main-d’œuvre se font exclusivement sur cette nouvelleplateforme en ligne. Le Carnet référence construction contient une série de fonctions intégrées qui permettentaux employeurs de gérer leur main-d’œuvre plus facilement (historique des recherches, nouvelle demandeà partir d’une plus ancienne, liens vers les avis d’embauche et de mise à pied, etc.).

Pour obtenir plus de renseignements sur les modalités d’inscription à ce service et sur son fonction-nement, visitez le site carnet.ccq.org ou inscrivez-vous à une séance d’information de la Commissionde la construction du Québec (CCQ) dans votre région. Pour réserver votre place, cliquez sur le lienqvc.qc.ca/ccq2013.

L’APCHQ adopte la technologie immersive pour sa plateforme Web

L’Association provinciale des constructeurs d’ha-bitations du Québec (APCHQ) vient de conclure uneentente de partenariat avec la société Urbanimmer-sive, qui fait d’elle le fournisseur officiel de visitesvirtuelles immersives photographiques et de synthèsepour les produits et services de mise en marché Web.Par cette entente, la technologie immersive d’Urba-nimmersive sera désormais proposée de facto auxmembres de l’APCHQ désirant des visites virtuellesde leurs maisons modèles à vendre ou de leurs futursprojets de construction. Elle leur permettra nonseulement de promouvoir adéquatement leurs pro-jets immobiliers sur le Web, mais aussi de joindre leurclientèle plus tôt dans leur cycle de vente.

Rappelons que la technologie d’Urbanimmer-sive est une nouvelle technologie qui combine lepouvoir du contenu visuel, de l’expérience 3D etdes médiaux sociaux. Cette technologie permet àun acheteur de visiter à sa guise des propriétés en3D sur Internet à partir d’un ordinateur, d’unetablette ou d’un téléphone intelligent. Les visiteurssont représentés par un avatar et peuvent commu-niquer entre eux dans la propriété recréée de façonnumérique à partir de photos en haute résolution.À l’aide d’un tableau de bord, le courtier peut voiren temps réel les visiteurs naviguant dans ses inscriptions et peut, à tout moment, les joindrevirtuellement afin d’offrir ses services.

Pour en savoir plus sur Urbanimmersive et satechnologie, communiquez par téléphone avec Ghis-lain Lemire, président et chef de la direction, en com-posant le 514 394-7820, ou par courriel à l’adressesuivante : [email protected].

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8 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Les brèves (suite)Par Jean Garon

Lancement d’un nouveau concours de design de projets d’habitation

Un tout nouveau concours est lancé à l'intention des entrepreneurs et desprofessionnels du design avec lesquels ils collaborent, dans le cadre de la qua-trième édition des Visites libres d’automne, qui se tiendront les 19, 20, 26 et27 octobre prochains dans la grande région métropolitaine de Montréal.

Le Concours Habitat Design est le tout premier concours qui intègre lesquatre disciplines du design associées au monde de l'habitation, soit l’architec-ture, l’architecture de paysage, le design d'intérieur et le design graphique. UnPrix Habitat Design sera attribué dans chacune des quatre disciplines mention-nées et un Grand Prix Habitat Design récompensera le constructeur et sonéquipe de créateurs ayant soumis la candidature du bureau de vente d’un projetrésidentiel intégrant le mieux tous ces aspects parmi les dix candidatures fina-listes retenues par un jury. Le grand public aura également l’occasion de voterpour son unité modèle préférée à la suite d’une visite « in situ » ou sur le siteInternet parmi des unités modèles aménagées par certains des constructeursparticipant aux Visites libres d’automne 2013.

Pour en savoir plus sur ce concours, composez le numéro 514 255-4066ou visitez le site monhabitationneuve.com.

Publication d’un guide sur la construction d’habitations en bois de cinq ou six étages

La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a dévoilé, l’été dernier, la publication du guide Constructiond’habitations en bois de cinq ou six étages avec la collaboration de FPInnovations. Le guide s’adresse auxconcepteurs et constructeurs et servira d’outil important pour promouvoir et faciliter l’utilisation du boispour la construction d’immeubles résidentiels de hauteur moyenne au Québec. Ce guide les aidera, d’unepart, à appliquer les directives légales et administratives de la RBQ et, d’autre part, à connaître l’ensembledes exigences techniques qui s’appliquent à la construction d’habitations de hauteur moyenne à ossaturede bois, notamment en ce qui concerne les calculs de charge, la résistance au feu, l’isolation acoustique,les matériaux, les systèmes d’attache, etc.

Dans cet ouvrage, l’équipe de recherche sur les systèmes de construction deFPInnovations évalue différentes solutions comme l’ossature légère, la construc-tion à poteaux et à poutres, le bois lamellé-croisé (CLT) et la construction hy-bride. Le guide se base sur des modifications apportées en Colombie-Britannique,sur des propositions soumises au Code national du bâtiment ainsi que sur lesexigences précises de la RBQ. Le guide tient compte des mesures provincialesen matière de construction au Québec.

L’ouvrage compte 80 pages accompagnées de photos et d’illustrations, etcouvre tous les aspects de la construction et de la réglementation en vigueur entermes de normes et d’exigences techniques. Il peut être téléchargé gratuitementsur le site de la Régie à l’adresse suivante : rbq.gouv.qc.ca.

La formule des coopératives d’habitation gagne en popularité

Célébrée le premier samedi du mois de juillet,la Journée internationale des coopératives a été l’oc-casion cette année de souligner la contribution im-portante des coopératives d’habitation à la sociétéquébécoise. Au total, près de 1 300 coopérativesd’habitation sont réparties sur l’ensemble du ter-ritoire québécois. Depuis 15 ans, ce sont plus de234 nouvelles coopératives d’habitation, regroupantplus de 6 600 logements, qui ont été construites unpeu partout au Québec par l’entremise des pro-grammes AccèsLogis Québec et Logement aborda-ble Québec de la Société d’habitation du Québec(SHQ). Ces projets ont nécessité des investissementsde plus de 789 millions de dollars de la part des gou-vernements et de leurs partenaires.

Photo : Une courtoisie de la SHQ

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10 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Les brèvesPar Jean Garon

RECTIFICATION À PROPOS DES MAISONS EN BOIS ROND PATRIOTE

Contrairement à ce qui était affirmé dans son communiqué et repris dans notre édition du mois d’août, la compagnie Patriote n’a pas été accréditée par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) pour offrir la constructionde maisons et chalets en bois rond conformes aux nouvelles normes d’efficacité énergétique. Il est importantde rappeler que la RBQ n’accrédite pas des entreprises ni des produits.

Dans le respect de son mandat, la RBQ a plutôt accordé une dérogation permanente validant la conformitédes mesures énergétiques de compensation proposées par Patriote dans le design de sa maison type adaptéeaux nouvelles exigences du Code de construction. L’acceptation de cette dérogation au Code s’est basée sur l’évaluation, par une firme externe, des mesures d’efficacité énergétique proposées sur les plans et devis de ladite maison, une évaluation qui lui a valu d’obtenir la cote Énerguide 81, soit 3 points de plus qu’une maison Novoclimat.

Compte tenu des nombreuses variables qui peuvent affecter les performances énergétiques d’un tel bâtimentpar rapport à celui de référence, chaque maison offerte par la compagnie Patriote devra donc être assortied’une analyse énergétique décrivant toutes les mesures de compensation qui assureront son efficacité énergétique par rapport à un bâtiment similaire se conformant aux exigences du Code. (patriote.com)

CIMENET COMPTE S’ÉTENDRE AU QUÉBEC

La compagnie CIMENET a récemment annoncé qu’elle comptait ouvrir de nombreuses franchises partout dans la province d’ici l’an prochain. L’entreprise est spécialisée dans le nettoyage des surfaces et revêtementsextérieurs infestés par les algues et tachés de noir à l’aide d’un algicide biodégradable. Sa technique consiste àvaporiser à très faible pression les matériaux et à laisser la solution agir en douceur quelques minutes plutôtque d’utiliser un jet d’eau à haute pression, ce qui évite de les abîmer. (cimenet.ca)

GENTEC ET SARA-TECH FONT ÉQUIPE

La compagnie Gentec vient de s’associer à la compagnie Sara-Tech pour la distribution exclusive, mais aussil’installation et l’entretien, de son système de gestion intégrée de l'énergie dans le créneau des résidences multiples comme les hôtels, les centres commerciaux et les résidences pour aînés. Le système Ambiance, avecses différentes fonctionnalités, est un outil d’optimisation de gestion des températures mais également d’utilisation des ressources humaines et matérielles. En plus du chauffage et de la climatisation des pièces, Ambiance contrôle également les autres sources de consommation d'énergie, telles que les chauffe-eau, leschauffe-piscines et les unités de chauffage/climatisation des aires communes. (gentec.ca)

LES BOIS DE PLANCHER PG DÉVOILE SES NOUVEAUTÉS

Après avoir interrogé plusieurs professionnels de l’industrie pour connaître les dernières tendances en matièrede couvre-plancher, la compagnie Les Bois de plancher PG a ajouté plusieurs nouveautés à ses collections, enintroduisant des produits aux couleurs plus claires, aux looks rustiques et aux finis mats. Elle a égalementajouté des produits huilés UV conçus à partir d’une huile naturelle renouvelable et écologique.(pgmodel.com)

Les échos de l’industrie

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12 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

REMODELING SHOW 2013Du 16 au 18 octobre 2013Lakeside Center (McCormick Place) Chicago, IL (É.-U.)Tél. : 1 866 860-1964remodelingshow.com

EXPO TECHNOLOGIES DES BÂTIMENTS INTELLIGENTSLes 22 et 23 octobre 2013Place Bonaventure, Montréal (Québec)Tél. : 514 686-3099tbix.ca

SALON INTERNATIONAL DE LA CONSTRUCTION BATIMATDu 4 au 9 novembre 2013Parc des expositions, Paris Nord Villepinte (France)Tél. : 33 01 40 68 22 22batimat.com

GRAND RENDEZ-VOUS SSTLes 5 et 6 novembre 2013Palais des congrès de Montréal, Montréal (Québec)Tél. : 418 687-9696 ou 1 888 925-2778grandrendez-vous.com

ÉVÉNEMENT BÂTIMENT CONTECH 2013Le 7 novembre 2013Palais des congrès de Montréal, Montréal (Québec)Tél. : 450 646-1833 ou 1 888 646-1833contech.qc.ca

GREENBUILD INTERNATIONAL EXPO 2013Du 20 au 22 novembre 2013Pennsylvania Convention Center, Philadelphie, PA (É.-U.)Tél. : 1 800 795-1747greenbuildexpo.org

CONFÉRENCE DE LA SCHL SUR LES PERSPECTIVES DU MARCHÉ DE L’HABITATION Le 26 novembre 2013, au Capitole de QuébecLe 28 novembre 2013, au Palais des congrès de MontréalTél. : 1 800 668-2642schl.gc.ca

INFRA 2013Du 2 au 4 décembre 2013Centre de congrès de Québec, Québec (Québec)Tél. : 514 848-9885ceriu.qc.ca

CONSTRUCT CANADA 2013Du 4 au 6 décembre 2013Metro Toronto Convention Centre, South Building, Toronto (Ontario)Tél. : 416 512-0203constructcanada.com

WORLD OF CONCRETE 2014Du 20 au 24 janvier 2014Las Vegas Convention Center, Las Vegas, NE (É.-U.)Tél. : 972 536-6371worldofconcrete.com

SALON CHALETS ET MAISONS DE CAMPAGNEDu 6 au 9 février 2014Stade Olympique, Montréal (Québec)Tél. : 514 286-1522salonchalets.ca

EXPO HABITAT ESTRIEDu 6 au 9 février 2014Centre de foires, Sherbrooke (Québec)Tél. : 819 563-9643expohabitatestrie.com

À L’AGENDA

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.JUIN

2012 2013

Logements collectifsJUIN

2012 2013

Total ind. et coll.JUIN

2012 2013

Variation (%)JUIN

2012/2013CU Drummondville 31 27 8 - 39 27 -30,8%CU Granby 34 31 36 51 70 82 17,1%CU Saint-Hyacinthe 9 32 23 28 32 44 37,5%CU Saint-Jean-sur-Richelieu 12 15 3 8 15 23 53,3 %CU Shawinigan 14 15 23 - 37 15 (+ de 100 %)RMR Gatineau 178 74 175 59 353 133 (+ de 100 %)RMR Montréal 510 408 1 089 954 1 599 1 362 -14,8%RMR Québec 202 151 650 119 852 270 (+ de 100 %)RMR Saguenay 92 81 34 44 126 125 -0,007 %RMR Sherbrooke 106 57 129 52 235 109 (+ de 100 %)RMR Trois-Rivières 76 30 83 119 159 149 -6,3 %TOTAL* 1 164 801 2 160 1 347 3324 2148 -35,4 %

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.JUIN

2012 2013

Logements collectifsJUIN

2012 2013

Total ind. et coll.JUIN

2012 2013

Variation (%)JUIN

2012/2013

CU Drummondville 47 46 2 6 49 52 6,1 %CU Granby 28 32 11 5 39 37 -0,05 %CU Saint-Hyacinthe 21 14 4 12 25 26 4,0 %CU Saint-Jean-sur-Richelieu 15 16 18 4 33 20 -39,4 %CU Shawinigan 18 19 2 - 20 19 -0,05 %RMR Gatineau 134 39 193 8 327 47 (+ de 100 %)RMR Montréal 541 423 1 248 845 1 789 1 268 -29,1%RMR Québec 177 233 489 122 666 355 -46,7%RMR Saguenay 25 47 2 11 27 58 (+ de 100 %)RMR Sherbrooke 104 87 56 52 160 139 -13,1%RMR Trois-Rivières 53 60 38 16 91 76 -16,5%TOTAL* 1 034 889 2 026 1 054 3 060 1 943 -36,5 %

Régions métropolitaines de recensement (RMR) JUIN2012

MAI2013

JUIN2013

Variation (%)JUIN 2012 / 2013

RMR Gatineau 49,3 56,2 20,7 -58,0%RMR Montréal 639,9 807,5 536,4 -16,2%RMR Québec 155,4 204,1 101,3 -34,8%RMR Saguenay 37,5 35,4 30,1 -19,6%RMR Sherbrooke 33,8 35,2 25,3 -25,2 %RMR Trois-Rivières 29,0 26,1 20,4 -29,7 %TOTAL POUR LE QUÉBEC (résidentiel) 868,0 809,0 656,0 -24,5%TOTAL POUR LE QUÉBEC (non résidentiel) 436,0 698,0 383,0 -12,2%

Régions métropolitainesde recensement (RMR)

JUIN 2012 MAI 2013 JUIN 2013 Variation (%)MAI 2012 / 2013

RMR Montréal 115,4 116,6 116,7 1,1%RMR Ottawa-Gatineau 115,9 116,3 116,3 0,3%RMR Québec 121,2 122,6 122,7 1,2%CANADA 108,0 109,4 109,9 1,8%

Régions métropolitaines derecensement (RMR)

AVRIL 2012 2013

MAI 2012 2013

JUIN 2012 2013

RMR Gatineau 281 512$ 285 253$ 291 019$ 281 243$ 296 470$ 290 433$RMR Montréal 339 278$ 369 480$ 344 575$ 378 150$ 348 390$ 376 208$RMR Québec 249 530$ 266 101$ 250 518$ 258 281$ 264 662$ 256 890$RMR Saguenay 181 857$ 198 429$ 179 235$ 209 111$ 187 176$ 201 664$RMR Sherbrooke 163 212$ 199 754$ 166 819$ 190 557$ 161 634$ 181 016$RMR Trois-Rivières 184 580$ 190 441$ 183 536$ 190 954$ 185 348$ 190 896$

Prêts hypothécaires ordinaires JUILLET 2012 JUIN 2013 JUILLET 20131 an 3,10% 3,14% 3,14%3 ans 3,95% 3,65% 3,75%5 ans 5,24% 5,14% 5,14%Taux d’escompte officiel 1,25% 1,25% 1,25%Taux de base des prêts aux entreprises 3,00% 3,00% 3,00%

Indicateurs JUILLET 2012 JUIN 2013 JUILLET 2013Taux de chômage au Québec 7,7% 7,8% 7,9%Indice des prix à la consommation auQuébec (2002 = 100)

120,5 121,8 121,8

Dollar canadien (CAD) De 0,99 $ à 1,00$ (US) De 0,97$ à 0,98$ (US) De 0,95$ à 0,97 $ (US)

Logements mis en chantier dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Logements achevés mais non écoulés dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Valeur des permis de bâtir dans le secteur résidentiel dans les RMR **

** Valeur en millions de dollars désaisonnalisés

Prix moyen des maisons individuelles et jumelées nouvellement achevées mais non écoulées dans les RMR

Taux d’intérêt et hypothécaires

Autres indicateurs économiques

Sources : SCHL, Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Banque du Canada

Indice des prix des logements neufs (maison et terrain) (1997 = 100)

LE POULS DE L’INDUSTRIE

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14 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Par Jean Garon

ue de chemin parcouru depuis la premièrePolitique de gestion intégrée des déchetssolides adoptée au Québec en 1989 ! À cetteépoque, le choix des modes de gestion des

matières résiduelles à privilégier consistait, dans l’or-dre, à mettre en place des mesures pour en réduire les

quantités à la source, à les récupérer pour leur réem-ploi, leur recyclage et leur valorisation ou, ultimement,à les éliminer sans aucun traitement. Cette hiérarchiedes modes de gestion était communément désignéepar l’acronyme 3RV-E.

Cette première initiative a été suivie d’une secondepolitique, en 1998, qui reprenait intégralement lahiérarchie des modes de gestion des 3RV-E. Elle intro-duisait en outre la possibilité de valorisation d’unematière résiduelle autrement que par le réemploi et lerecyclage, notamment par le compostage. Elle acceptaitaussi l’élimination des déchets par dépôt définitif ouincinération, avec ou sans récupération d’énergie.

La mise en pratique de ces modes de gestion a en-traîné une baisse progressive des matières éliminées.Cela s’est fait, entre autres, à la faveur d’une récupéra-tion de masse par des collectes domestiques sélectivespratiquées à grande échelle (papier, carton, verre,plastique), par des consignes autorisées pour certainsproduits et résidus (canettes, bouteilles, peintures,huiles usées, pneus), ainsi que par la création de cen-tres de tri et d’écocentres (matériaux et autres pro-duits encombrants).

La récupération à l’échelle industrielleParallèlement, la gestion des déchets industriels, commerciaux et institutionnels (ICI) a continué à

développer ses propres modes de gestion, en visantégalement la réduction à la source, en utilisant les filières existantes de collectes sélectives pour le réem-ploi et le recyclage, et en cherchant à réduire lesquantités de déchets à éliminer.

De son côté, l’industrie de la construction est viteapparue comme un terrain fertile pour la récupérationet le recyclage, compte tenu des volumes imposants derebuts éliminés dans les sites d’enfouissement et d’in-cinération. Elle suscitait de l’intérêt autant pour la réduction potentielle des déchets à la source, les possi-bilités de réutilisation et de valorisation des matières,que pour l’espace économisé dans les sites d’élimina-tion. Pour ce faire, il fallait organiser la récupération et

La gestion des résidus deconstructionpasse par leur réduction et leurvalorisation

Réglementation et normalisation

Au plan politique, la gestion des matières résiduelles est le meilleurmoyen de réduire les impacts environnementaux, tels l’épuisement desressources, la contamination de l’eau, du sol et de l’air, ainsi que leschangements climatiques causés par les gaz à effet de serre.

Photo : Jean Garon

Les résidus issus des activités de construction, de rénovation et de démolition (CRD) représentent environle tiers de l’ensemble des matièresrésiduelles produites au Québec.Depuis une quinzaine d’années, unenouvelle industrie émerge à la faveurd’un resserrement des conditionsd’élimination et grâce à des initiativesfavorisant la récupération et le tri decertaines matières résiduelles. Coupd’œil rétrospectif sur la gestion desmatières résiduelles et son évolution.

QLe dernier bilan 2010-2011 de Recyc-Québec fait

état du recyclage de près de 900 000 tonnes de résidusorganiques en 2011 et l’élimination de 415 000 tonnesde bois. Ce bilan indique également une diminutionde 75 % du nombre de lieux d’élimination en activitédepuis 2008, ainsi qu’une diminution de 8 % du

volume de déchets éliminés par habitant.

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le tri à des tarifs concurrentiels par rapport à ceux pra-tiqués par les sites d’élimination. Par-dessus tout, il fallaitdévelopper des marchés pour les matières valorisées.

Ce créneau de l’industrie de la construction a finale-ment donné naissance à une toute nouvelle industrie,sous l’impulsion du Regroupement des récupérateurset des recycleurs de matériaux de construction et de dé-molition du Québec (3RMCDQ). «C’est le secteur privéqui a été la bougie d’allumage, raconte le président duRegroupement, Gilles Bernardin. Ce sont de petites en-treprises qui ont développé les installations, les tech-nologies, l’expertise et les marchés. On a attaqué lesmarchés matière par matière, en valorisant le béton, lebois, le gypse, puis le bardeau d’asphalte. Récupérer lamatière est une chose, dit-il, la revaloriser en est uneautre. Il y a de nombreuses barrières à traverser, déplore-t-il, dont les conditions environnementales toujours plussévères à respecter, la qualité de transformation exigéeet l’acceptabilité sociale de cette activité (odeur, bruit,poussière). »

Il faut dire que le resserrement de la réglementa-tion environnementale, notamment les modificationsapportées à la Loi sur la qualité de l’environnement,a contribué au développement des modes de gestiondes 3RV-E. L’imposition de redevances de 10$ la tonnemétrique à partir de 2006 a aussi forcé la main de tousles exploitants de lieux d’élimination, afin de réduireles quantités de matières résiduelles éliminées et d’ac-croître la durée de vie des sites d’élimination. Au fildu temps, des redevances supplémentaires tempo-raires (pour cinq ans) se sont ajoutées aux redevancesrégulières indexées, pour atteindre 21,10 $ le 1er juilletdernier.

Paradoxalement, ces redevances doivent servir à financer les activités relatives à la gestion des matièresrésiduelles par les municipalités, le ministère duDéveloppement durable, de l’Environnement, de laFaune et des Parcs (MDDEFP) et la société d’État Recyc-Québec, sans verser un sou à l’industrie qui assure ledéveloppement des infrastructures de récupération, derecyclage et de valorisation des matières résiduelles, sice n’est que par des programmes de subvention limi-tés. Et tout ça, en maintenant des tarifs plus bas dansles sites d’enfouissement (du moins dans certaines régions), loin d’encourager la récupération et le recy-clage chez les producteurs de déchets.

Gilles Bernardin souligne à ce propos que les con-ditions actuelles de récupération font en sorte que lescentres de tri se retrouvent avec plus de tonnages de

résidus non récupérables sur les bras, dont ils doiventse départir en payant le plein tarif de ces redevances.Selon lui, une mesure de compensation consisterait àautoriser l’utilisation de certains résidus (ex. : les pous-sières fines résultant du traitement de certainesmatières) comme matériaux de recouvrement dans lessites d’enfouissement, sans avoir à payer le plein tarifdes redevances.

Le défi de la valorisationUn nouveau projet de Politique québécoise de gestiondes matières résiduelles a vu le jour en 2009, qui met-tait encore l’accent sur le principe de hiérarchisationdes 3RV-E. Il s’est concrétisé l’année suivante parl’adoption du Plan d’action 2011-2015, qui allieéconomie et environnement.

L’objectif principal est toujours le même : éliminerune seule matière résiduelle au Québec, soit l’ultimerésidu irrécupérable. Les enjeux se précisent : éliminerle gaspillage des ressources coûte que coûte, s’alignersur la stratégie énergétique du Québec et les mesurespour lutter contre les changements climatiques, et res-ponsabiliser tous les acteurs concernés par la gestiondes matières résiduelles.

La première stratégie sur laquelle repose ce Pland’action est de respecter la hiérarchie des 3RV-E, quitteà redéfinir la notion de valorisation et l’ordre de prio-rité des modes de gestion des matières résiduelles. Il ya encore plusieurs matières résiduelles récupérables àvaloriser dans l’industrie de la construction, notam-ment les matériaux ou produits en plastique, encéramique, en porcelaine et en verre plat. Mais il fautd’abord les caractériser, les intégrer dans des nouvellesmatières à meilleur prix et, en bout de ligne, leur trou-ver des débouchés commercialisables autres que celuide la valorisation énergétique.

Une autre stratégie proposée consiste à rendre lamise en valeur des matières résiduelles plus concur-rentielle par une augmentation des redevances pourleur élimination et assurer un contrôle des activitésd’élimination. Le bannissement de certaines matièresorganiques des sites d’enfouissement est d’ailleurs àl’ordre du jour. C’est le cas du bannissement du papieret du carton, qui doit se faire en 2013, celui du bois,en 2014, et celui des matières putrescibles, d’ici 2020.Au moment d’écrire ces lignes, rien n’indiquait quel’une ou l’autre de ces échéances seraient respectées.

D’autres mesures significatives sont énumérées enpromettant des aides financières, notamment poursoutenir les centres de tri des matières recyclables, maisles fonds dédiés à cette fin étaient déjà épuisés en août2013, a confirmé Nicolas Bellerose, agent de rechercheet de planification et responsable du suivi du secteurdes CRD à Recyc-Québec. Il n’excluait pas cependantque de nouveaux fonds soient éventuellement ajoutésaux programmes, notamment pour le financement deprojets de développement de technologies et demarchés pour les matières valorisées.

Une des cibles visées par ce plan d’action pourraitcette fois avoir une incidence directe sur l’industrie de laconstruction. Il est en effet spécifié que le gouvernementveillera à s’assurer que les PGMR (Plans de gestion desmatières résiduelles) comprennent des mesures concrètesafin que 70% des résidus de construction, de rénovationet de démolition du segment du bâtiment soient triées àla source ou acheminées vers un centre de tri. Une de cesmesures pourrait prendre la forme d’une exigence im-posée lors de l’émission des permis de construction, derénovation et de démolition pour des travaux pouvantgénérer des quantités importantes de résidus.

Quant aux incitatifs destinés aux entrepreneurs, ilssont encore difficiles à cerner. Les frais de dispositionont beaucoup augmenté à cause du transport et des re-devances pour l’élimination. Puisque les constructeursne profitent pas de la valeur potentielle de leurs matièresrésiduelles, il y aurait peut-être lieu de négocier des es-comptes de volume auprès des récupérateurs, ou deprévoir des conteneurs spécialisés leur permettant d’enfaire eux-mêmes un premier triage. Ultimement, ils pour-raient aussi récupérer et réutiliser au maximum leursmatières de manière à réduire à la source les quantitésde résidus à éliminer, comme le propose l’architecteRoberpierre Monnier dans son article en page 21. Unechose est certaine, les entrepreneurs et rénovateurs de-vront tôt ou tard s’impliquer davantage dans la gestionde leurs matières résiduelles, car il n’y aura bientôt plusd’échappatoires pour personne.

Selon Recyc-Québec, le secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD) avait

produit à lui seul plus de 3,1 millions de tonnes dedéchets en 2002, soit 28 % des matières résiduellesgénérées au Québec. Le secteur avait atteint le taux

de récupération de 60 % fixé par la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles

pour 2008. En tout, près de 6 millions de tonnes de matières résiduelles ont été éliminées en 2011, ce qui représente une baisse de 13 % depuis 2008

et la plus importante baisse en 20 ans.

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atières résiduelles

Par Jacques Desjardins

Même s’il reste encore du chemin à faire, les infrastructures permettantde récupérer, recycler et valoriser les matières résiduelles se sont con-sidérablement développées au cours des dernières années, si bien qu’ilest de plus en plus facile pour un entrepreneur de diriger ses débris

vers un centre de tri plutôt que vers le site d’enfouissement.

En règle générale, rappelle Nicolas Bellerose, responsable du secteur recyclageCRD chez Recyc-Québec, le cycle du recyclage commence par la location de con-teneurs auprès d’un centre de tri, qui s’occupe de les ramasser et de trier leur contenu.Le centre de tri sépare les matières résiduelles selon leur catégorie et les vend à desentreprises qui verront à les recycler ou à les valoriser. À ce propos, il souligne quela valorisation des matériaux consiste en grande partie, à ce jour, à les transformerpour en faire du combustible et produire de l’énergie. Toutefois, il ajoute que le recyclage est préférable à la valorisation dans la hiérarchie de la réutilisation desrésidus de construction.

Selon les centres de tri, plusieurs résidus de CRD peuvent être récupérés, mêmeles tubes fluorescents et les ampoules au mercure. Par contre, certains matériauxsont difficilement récupérables, comme ceux contenant de l’amiante ou du PVC,de la laine minérale, du bois enduit de polyuréthane et des produits composés d’unassemblage de différents matériaux.

Coup d’œil sur les matières recyclablesEn ce qui concerne les résidus du bois, la fabrication de panneaux de particules etla valorisation énergétique représentent les deux principaux débouchés. Un manu-facturier comme Tafisa à Lac Mégantic, par exemple, emploie une grande quantitéde bois récupéré dans la fabrication de ses panneaux de particules.

Ce ne sont pas tous les types de bois qui peuvent être recyclés. Si le bois contientdes contaminants ‒ le bois traité, par exemple ‒ il ne pourra pas être intégré dansla chaîne de production d’un nouveau produit. Ces rebuts de deuxième catégoriepourront par contre être valorisés et employés comme combustible par différentesindustries, comme les cimenteries et les papetières.

Selon une étude effectuée par le Regroupement des récupérateurs et des recycleursde matériaux de construction et de démolition du Québec (3RMCDQ), le potentield’utilisation de bois recyclé pour l’ensemble de l'industrie a été évalué à 900 000tonnes métriques pour l’année 2012, lesquelles ont été réutilisées comme suit :

32% recyclées en panneaux de particules et en panneaux acoustiques;

68% valorisées en combustible.

Selon Sylvain Martel, directeur des approvisionnements de bois chez Tafisa etprésident du comité du bois au 3RMCDQ, l’utilisation de 900000 tonnes de boisrecyclé épargnerait un peu plus de 7 millions d’arbres. Il déplore cependant quel’offre de résidus de bois ne suffit pas à la demande à l’heure actuelle, ce qui obligel’industrie à se tourner vers l’importation. Il espère que le bannissement total del’enfouissement du bois prévu pour 2014 contribuera à résoudre les problèmesd’approvisionnement.

Rien ne se perd, tout se transforme... ou presque

Recyclage

Le secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD) génère une quantité importante dematières résiduelles. Pour l’année 2008, l’organisme Recyc-Québec estime que la quantité de matières résiduellesde ce secteur issues de l’industrie du bâtiment dépassait lesdeux millions de tonnes. Quoi faire avec tout ça ?

Photos : Une courtoisie de Tafisa

Un manufacturier comme Tafisa à Lac Mégantic emploie normalement une grande quantité de bois récupérédans la fabrication de ses panneaux de particules.

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Les résidus de béton, d’asphalte et de pierre, eux, peuvent être réutilisés de dif-férentes façons. Une fois broyés, mélangés et traités, les matériaux granulaires recycléssont classés en fonction de leur composition et employés à différents usages selonleur classement. Par exemple, ils seront utilisés comme matériaux de sous-fondationet de remblais, de fondations routières et de stationnements, de même que dans lacomposition de bétons.

Donato Venafro, vice-président et directeur général chez Recy-Béton, expliqueque l’entrepreneur qui livre des résidus de béton, d’asphalte ou de pierre devraavoir séparé les matériaux avant la livraison. Un travail qui en vaut la peine, selonlui, car livrer des résidus chez un recycleur revient environ quatre fois moins cherla tonne que de l’expédier vers un site d’enfouissement. Selon ce spécialiste, l’in-dustrie pourrait recycler une bien plus grande quantité de matériaux qu’elle ne lefait actuellement. Les contraintes ne viennent pas de l’approvisionnement ni dusavoir-faire pour traiter les résidus, mais plutôt des débouchés. Il souhaiterait ainsique les différents gouvernements exigent d’utiliser davantage de matières recycléesdans les ouvrages.

Le gypse a aussi avantage à être récupéré, d’autant plus qu’une fois qu’il est enfoui,l’absence d’oxygène provoquera des réactions chimiques et l’émanation de mauvaisesodeurs. Il ne faut pas récupérer uniquement au moment d’une déconstruction. Laconstruction d’une nouvelle propriété d’environ 1 500 pieds carrés engendre à elleseule environ une tonne de retailles de gypse. Selon Katy Major, présidente deRecycle Gypse Québec, il y a de l’éducation à faire, autant pour amener les entre-preneurs à récupérer le gypse que pour promouvoir l’utilisation des produits issusdu gypse recyclé.

Une fois rendu à l’usine, le gypse est dépouillé de son enrobage de papier etréduit en poudre. Environ 90% de la production est destinée au secteur agricole,qui utilise la poudre de gypse comme amendement, engrais ou conditionneur desol, ce qui contribue à réduire les besoins en produits chimiques. Les 10% restantsprennent la forme de litière, de conditionneur de sol pour le consommateur ou re-tourne dans la fabrication de nouveaux panneaux de gypse.

Quant aux résidus de papier des retailles de gypse, ils ne sont pas recyclésactuellement, mais Katy Major prévoit que son entreprise sera en mesure de le fairesous peu. La première année de sa création, en 2007, Recycle Gypse Québec a re-cyclé 1 000 tonnes de gypse. Pour l’année 2013, c’est environ 18000 tonnes qu’ilest prévu de recycler.

Le bardeau d’asphalte est un autre matériau qu’il est possible recycler. ChezTransport M. Charrette, les vieux bardeaux, une fois broyés et tamisés, trouventdeux débouchés. Certains éléments prennent le chemin de l’industrie du pavage,tandis que d’autres sont intégrés dans la composition d’un combustible destiné auxcimenteries, afin de remplacer en partie l’utilisation du charbon dans l’alimentationdes fourneaux. C’est la totalité du bardeau qui se trouve ainsi recyclée et valorisée.

Récupération en espace restreintPour récupérer là où l’espace est restreint, comme dans les cas de projets de dé-construction dans les tours à bureaux au centre-ville, il est possible de faire affaireavec des récupérateurs spécialisés en la matière. C’est le cas de MultiRecycle, quifournit aux entrepreneurs des conteneurs de petites dimensions.

Le président de l’entreprise, Robert Gagné, explique que l’entreprise s’occupede la livraison et de la collecte des conteneurs pendant la soirée, afin de ne pasnuire aux travaux pendant la journée. L’entreprise ramasse tous les débris, mêmeles résidus dangereux, mais demande toutefois aux ouvriers de faire un tri sommaireet de regrouper les matériaux de même nature dans un même conteneur.

Photos : Jacques Desjardins

Photo : Une courtoisie de Recycle-Gypse

L’industrie pourrait recycler une bien plus grande quantité de matériaux qu’elle ne le fait actuellement. Les contraintes ne viennent pas de l’approvisionnement ni du savoir-faire pour traiter les résidus, mais plutôtdes débouchés.

Pour l’année 2013, Recycle-Gypse prévoit recycler environ 18 000 tonnes de résidus de gypse qui seront destinées à 90 % au secteur agricole.

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L’équilibre idéal entre les quantités de matières récupérées et leurs débouchésn’est peut-être pas encore atteint. Mais grâce aux exigences de plus en plus sévèresen matière de récupération et d’enfouissement et à la bonne volonté des différentsacteurs, chacun devrait y trouver son compte.

Les entrepreneurs n’auront éventuellement pas le choix de s’impliquer àfond dans la récupération et de voir à la bonne gestion des matières résiduelles.Pour bien récupérer, il faudra tout d’abord bien planifier ce qu’un chantier pro-duira comme résidus. La planification de la récupération devra devenir un élé-ment essentiel de la réalisation d’un ouvrage.

Photo : Une courtoisie de MultiRecycle

Source : Une étude de Recyc-Québec réalisée en 2008

Pour récupérer les matières résiduelles dans des espaces restreints, il est possible de faire affaire avec unrécupérateur spécialisé comme MultiRecycle, qui fournit des conteneurs de petites dimensions.

Résidus Utilisations

Asphalte Matériaux de retouches routières, matériaux de remblai, pierres de drainage, agrégats dans la production de béton bitumineux

Béton bitumineuxMatériaux de remblai, pierres de drainage, agrégats dans la production de béton de ciment ou de béton bitumineux, matérielde retouche pour les trous et les défauts routiers

Béton de ciment Matériaux de remblai, pierres de drainage, agrégats dans la production de béton de ciment ou de béton bitumineux

Béton armé Acier d’armature, poutres et charpentes

Brique Matériaux de remblai, pierres de drainage, agrégats dans la production de béton de ciment ou de béton bitumineux

BoisMatière pour le compostage, panneaux de contreplaqué, palettes d’aggloméré moulées, briquettes pour les foyers, litière,granules combustibles, paillis, panneaux acoustiques

Carton Nouveau carton ou valorisation énergétique

Gypse Fertilisant, litière, isolant acoustique, isolant thermique

Métaux ferreux (poutres en acier, matériaux deplomberie, tuyaux, cadrages de fenêtre, etc.)

Une fois les métaux ferreux fondus, fabrication de nouveaux produits

Métaux non ferreux (câblage et filage, tôle etrevêtement en aluminium, etc.)

Une fois les métaux non ferreux fondus, fabrication de nouveaux produits

Plastiques rigides et d’emballage Nouveaux plastiques ou valorisation énergétique

VUE D’ENSEMBLE DU RECYCLAGE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES RÉCUPÉRÉES DES CHANTIERS

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Par Roberpierre Monnier et Jean Garon

La réalisation de deux projets de l’auteur principal du présent article, l’ar-chitecte Roberpierre Monnier, a démontré qu’il est possible de réduire sesrebuts de chantier à la source au bénéfice du client, de l’entrepreneur, dela société et de la planète. Finalistes à des prix d’excellence en environnement,

ces deux projets, le premier concernant une construction neuve et le deuxième,une rénovation majeure, ont eux-mêmes fait des gagnants sur toute la ligne.

Pour réaliser un tel exploit, il a fallu obtenir au préalable l’accord des clients etdes entrepreneurs, s’assurer de la collaboration et de la présence du professionnelresponsable des plans et devis, et avoir collectivement la ferme intention de réussir.Voyons ce qui a été fait respectivement pour chacun de ces projets et leurs résultats.

Gestion des rebuts

Comment en réduire les quantités et les coûts d’éliminationIl n’est pas toujours évident de gérer efficacement lesmatières résiduelles qui sortent des chantiers de constructionet de rénovation résidentielles. Le resserrement de la réglementation et l’augmentation progressive des coûtsd’élimination des déchets incitent de plus en plus les entre-preneurs à s’occuper de cette question. Une des solutionsconsiste à diriger leurs conteneurs vers les centres de tri, quirécupéreront une grande partie de leurs matières résiduellesà leur place. Il est aussi possible pour eux de réduire à lasource leurs quantités de déchets, voici comment.

Le resserrement de la réglementation et l’augmentation progressive des coûts d’élimination des déchets devraient inciter davantage les entrepreneurs à trier et récupérer leurs matières résiduelles.

Photo : Roberpierre Monnier

Une opération de 100 $pour une maison neuve

Le premier projet est celui d’une maison neuve d’une superficie de 500 pi2

par étage, pour un total de 1 500 pi2. Le bâtiment a été érigé sur un terrainen pente de 12 %. Il comprendra deux salles de bains, deux chambres, unecuisine-salle à dîner, un salon et deux bureaux. Respectant les plus récentes

exigences en matière d’isolation thermique, le logement comporte également ungrand balcon et un foyer.

La première mesure, en accord avec le client, a consisté à concevoir les dimen-sions des pièces de manière à éviter la production de retailles inutiles.

Pour la récupération des rebuts, il aurait été courant d’utiliser un conteneur de40 verges, soit l’équivalent de 800 pi3 ou 22,6 m3. Le coût local (en 2013) pour unepériode de trois mois s’élevait à environ 1 000 $, répartis comme suit : 625 $ pourla location + 300 $ pour trois mois + 21,10 $/t pour le triage de 4 tonnes.

La première mesure préconisée par l’architecte pour la construction de cette maison, en accord avec le client, a consisté à concevoir les dimensions des pièces de manière à éviter la production de retailles inutiles.

Photos : Roberpierre Monnier

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Au bout du compte, ce projet n’a généré que 1 m3 de rebuts destinés à l’en-fouissement. Tout le reste a été recyclé ou récupéré sur le site même du projet. Coûttotal de l’opération : 100 $. Voici comment ce résultat a été rendu possible.

Récupérer tout le bois non traité En général, un conteneur contient 50% de bois et plus. Le conteneur de ce premierprojet n’en contenait pas du tout. Comment est-ce possible? En conservant le chantierpropre et sécuritaire et en confiant à un manœuvre la tâche de balayer le chantier et detrier les retailles de bois, puis en les classant par ordre de grandeur au fur et à mesure.

Cette façon de faire offre une possibilité de gain de productivité, puisque lemenuisier n’a plus à entailler une pièce neuve en trouvant rapidement les longueursdésirées à la même place. Il y a là aussi une certaine économie, puisqu’un manœuvren’est pas payé au même taux qu’un menuisier-charpentier.

Dans ce projet, tout le bois livré par les distributeurs qui n’a pas été modifié auchantier a été retourné intégralement, sans frais. Ultimement, tout le bois utilisésur ce chantier sans traitement, sans solvant, sans colle dangereuse, avec ou sansclou, a pu servir de carburant pour le foyer ou le poêle, au grand plaisir du client.

Quoi faire avec le bois traité et les déchets dangereux A priori, le fournisseur reprend les pièces intègres de bois traité. Cependant, les re-tailles de ces matériaux, même minimes, sont des déchets dangereux que personnene veut recycler et qui aboutissent le plus souvent à l’enfouissement, ou pire, finissentcomme paillis pour des platebandes.

Devant cette terrible impasse, seulement 9 pi3 (0,25 m3) de ces matériaux traitésont été acheminés vers un centre de tri spécialisé pour servir de carburant dans descimenteries, qui peuvent les brûler à haute température (+700 oC). Coût de l’opéra-tion : 25 $.

Pour ce qui est des produits dangereux reconnus (peinture, solvant, colle, etc.),ce chantier ainsi que le deuxième en rénovation majeure n’en auront générés que 4 litres. Ces produits sont acceptés dans les sites d’enfouissement et dirigés versdes fourneaux à haute température.

Faire d’une pierre deux coups avec le gypseFini le gypse mouillé jeté sur le balcon extérieur exposé à la pluie ou à la neige. Finile gypse écrasé, irrécupérable, dans les conteneurs. Il peut être réinséré dans leplénum, les cavités et les vides entre les solives des planchers, entre les colombagesdes murs, et ce, sans qu’il en coûte un sou.

Le gypse, ainsi inséré dans les espaces libres, sert à absorber et à diffuser lachaleur solaire passive des surfaces exposées au sud de la maison. Cette récupéra-tion ne requiert aucun travail supplémentaire de la part des entrepreneurs. Utilisécomme indiqué plus haut, cette charge morte des planchers appuyés le long desmurs extérieurs assourdit la résonnance acoustique des planchers. Tout cela peutêtre fait sans gêner les installations de plomberie et d’électricité existantes.

Rendre certains rebuts utiles en isolationLorsque les minima de résistance thermique requis sont atteints, le comble sousvide est un endroit merveilleux pour ajouter toute matière inerte aux propriétésisolantes connues ou non, qui ne font que s’y ajouter gratuitement. Ainsi, tous lesemballages qui arrivent sur le chantier contenant des bulles d’emballage et des polys-tyrènes expansés vont ultimement servir à générer, sans frais, des économies d’éner-gie pour le client.

Recycler les bardeaux asphaltésSi l’emballage n’a pas été altéré, le fournisseur reprendra sans frais les paquets debardeaux asphaltés non utilisés. Pour sa part, le client pourra en conserver unecertaine quantité dans son cabanon pendant plusieurs années, des bardeaux quipourraient un jour lui servir à remplacer un ou des bardeaux partis au vent, oulorsque le ramoneur en aura abimé quelques-uns.

Du reste, les retailles et les résidus de ces bardeaux sont récupérables dans descentres de tri pour subir différentes valorisations qui les écarteront avantageusementdes sites d’enfouissement.

Quoi faire des polychlorures de vinyle (PCV)?Le revêtement en PCV est le plus répandu dans l’industrie. S’ils ne sont pas recyclés,les résidus de ce matériau constituent une bombe à retardement dans les sites d’en-fouissement, en produisant des réactions chimiques aléatoires et très toxiques aucontact du lixiviat. C’est encore pire s’ils sont éliminés dans les incinérateurs muni-cipaux à basse température ou brûlés illégalement dans un feu de camp, en dégageantdes furanes, des dioxines et de multiples autres produits cancérigènes.

La meilleure solution consiste à leur faire prendre le même chemin que les re-tailles de bois traité.

Récupérer les résidus de carton et de papier S’ils ne sont pas mouillés ou souillés, les résidus de carton et de papier peuvent êtreintroduits dans la chaîne normale des bacs de recyclage au rythme normal de la col-lecte sélective. Il suffit d’être un peu patient et constant.

Des résultats qui en valent la peineAu bout du compte, ce projet de construction d’une maison neuve n’aura généréqu’environ 1 m3 de rebuts destinés à l’enfouissement. Coût total de l’opération : àpeine 100$. Et cela ne tient pas compte des gains en efficacité énergétique, en pro-ductivité, en réduction du coût environnemental pour ce qui sera finalement ache-miné vers les sites d’enfouissement.

Même les retailles des panneaux en copeaux ont été calculées et récupérées pour confectionner le revêtementde finition du plancher et de l’escalier en colimaçon.

Photos : Roberpierre Monnier

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 23

Gestio

n des m

atières résiduelles

Une opération de 150$ pour une maisonremise à neuf

Le deuxième projet consiste en la rénovation majeure d’une maison de 2 000 pi2, sise sur un terrain en pente de 10 %. Le bâtiment de deux étagescomprend deux salles de bains, trois chambres, une cuisine-salle à dîner,un salon, deux bureaux, un grand balcon, et il est équipé d’un foyer. Il res-

pecte les plus hautes exigences en matière d’isolation thermique.

Pour la gestion des rebuts de démolition et de rénovation, il aurait été courantd’utiliser deux conteneurs d’une capacité de 40 verges chacun, soit 1 600 pi3 ou45,3 m3.

Le coût local (en 2013) prévu pour une période de trois mois aurait été d’envi-ron 1 500 $ répartis comme suit : 650 $ pour la location + 600 $ pour trois mois +21,10 $/t pour le triage de 10 tonnes.

Ce projet n’aura généré que 3 m3 (une remorque de 120 pi3) de déchets destinésau site d’enfouissement. Tout le reste a été recyclé ou récupéré sur le site même duprojet. Coût de l’opération : 150 $.

Dans ce projet, il a fallu tenir compte du curetage majeur nécessaire qui, à luiseul, aurait pu remplir deux conteneurs dont plus de 50 % du contenu auraientabouti à l’enfouissement.

Les mesures retenuesTout d’abord, le revêtement en PCV a été offert à quiconque le voulait, pour lui don-ner une seconde vie. Trois personnes se sont présentées pour le réutiliser, soit pourun cabanon, pour une ou deux cabanes de chasseurs, ainsi de suite. Résultat : aucunde ces rebuts de déconstruction ne s’est rendu à l’enfouissement.

De concert avec le client, l’architecte a imaginé un nouveau plan et a tenté demaintenir plus de 80 % du cloisonnement intérieur existant. Avec l’assentiment desposeurs de gypse, toutes les retailles ont été réinsérées dans les vides sous lesplanchers et dans les cloisons vides, comme dans le premier projet.

Au départ, les entrepreneurs estimaient nécessaire l’utilisation minimale dedeux conteneurs de 40 verges (2 x 880 pi3) pour le curetage et un conteneur de 40verges pour les résidus de rénovation, pour un coût total estimé à plus de 3 000 $.

Compte tenu de l’état de délabrement initial du bâtiment, ce projet faisait l’objetde pressions locales pour le démolir totalement. Cette option aurait alors dirigé aumoins sept conteneurs de rebuts, tous contaminés au polyuréthane ou au PCV.

À la fin, une seule remorque (120 pi3) de déchets est allée à l’enfouissement, letout comprenant du bois moisi, des produits isolants mouillés, du gypse souillé oubrisé et divers objets irrécupérables. Tous les objets ou matériaux en métal (fer,cuivre, aluminium, etc.) ont été ramassés en bordure du chemin par des petites en-treprises locales. Coût total de l’enfouissement : à peine 150 $.

Une nouvelle voie plus écologiqueÀ défaut de tout mettre leurs matières résiduelles dans un conteneur et de payerpour leur élimination dans les sites d’enfouissement ou, au mieux, de les envoyer

dans un centre de tri pour en récupérer et recycler au moins une partie, que reste-t-il comme solution pour les propriétaires et entrepreneurs ? À défaut d’imposer auxmunicipalités l’obligation de fournir des mini-conteneurs pour le triage à la source,existe-t-il d’autres options plus responsables, écologiques, viables et conviviales pourréduire les quantités de déchets de chantier destinés à l’enfouissement ? se questionnel’architecte Roberpierre Monnier.

Convaincu par les résultats éloquents obtenus au cours de la réalisation de sesdeux projets mentionnés ici, il constate qu’il est possible de construire et de rénoverdes habitations en limitant substantiellement les quantités de rebuts à éliminer, ettout ça, à peu de frais. Selon lui, il suffirait, bien souvent, de prendre la peine de s’yarrêter et de réévaluer ses façons de faire pour effectuer ce changement. Pour lui,il s’agit là d’une bonne occasion d’adopter de meilleures pratiques environnemen-tales et d’un avantage concurrentiel certain pour remporter plus de contrats,puisque davantage de clients se soucient maintenant de leur impact environnemen-tal quand il s’agit de construire ou de rénover leur habitation.

Compte tenu de son état de délabrement initial, ce bâtiment faisait l’objet de pressions locales pour le démolir totalement. Cette option aurait alors dirigé au moins sept conteneurs de rebuts, tous contaminés aupolyuréthane ou au PCV. Une fois le bâtiment rénové avec des mesures de récupération drastiques, une seuleremorque (120 pi3) de déchets est allée à l’enfouissement.

Photos : Roberpierre Monnier

AVANT

APRÈS

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 201324

Par Jean Garon

Il faut instaurer une véritable politique nationale de l’habitation qui assure l’abordabilitédes maisons pour les générations à venir. Telle est la mission que propose l’Associationprovinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) aux décideurs poli-tiques et à l’ensemble de la population. L’organisme vient de lancer à cet effet une im-

portante campagne publicitaire télé et invite le grand public à l’appuyer dans ses démarchesen signant son registre d’appui sur le microsite MissionGenerations.ca.

« Il ne fait aucun doute que l’abordabilité des maisons se dégrade », constate Jean-PaulFilion, directeur principal du développement des affaires et des relations gouvernementalesà l’APCHQ. Citant une récente étude réalisée par l’économiste Pierre Bélanger, il ajoute :« Les prix de vente des maisons unifamiliales et des appartements en copropriété ont subides hausses variant de 19 à 24 % entre 2006 et 2012 » (voir l’encadré ci-contre).

Selon les données de l’étude, « l’augmentation du prix des terrains et des frais dedéveloppement, incluant le coût des infrastructures, des services municipaux, des utilitéspubliques ainsi que les frais d’inspection, le coût des permis et les autres charges expliquentjusqu’à 59 % de ces hausses de prix des habitations ».

En outre, « l’examen des composantes du prix d’une habitation neuve révèle que lescoûts de construction constituent la composante qui a le moins augmenté entre 2006 et2012 (entre 7 % et 8,4 % selon le type de maison), accaparant ainsi une plus faible portiondu prix de vente ».

Pour expliquer cette dégradation de l’abordabilité des maisons, l’APCHQ affirme depuisdéjà un bon moment que le manque de cohérence et la multiplication des interventions del’État ont un impact indéniable sur l’accessibilité et l’abordabilité de l’habitation au Québec.Jean-Paul Filion soutient qu’il est urgent de contrer ce poids excessif de la réglementationsur le prix de l’habitation. « Il n’y a actuellement aucune planification stratégique globale,aucune politique ni vision d’ensemble, dit-il. Il faut que l’on se préoccupe des enjeux con-crets auxquels les ménages québécois font face pour trouver un logement adéquat, à unprix raisonnable, ou pour accéder à la propriété. » C’est d’autant plus important qu’à peine61 % des ménages québécois possédaient une habitation en 2011, un retard de près de 8 %par rapport à la moyenne canadienne.

Un sondage Web réalisé pour le compte de l’APCHQ révèle à ce propos que près de90% des jeunes adultes âgés de 18 à 39 ans souhaitent acheter une première propriété aucours des prochaines années. Toutefois, ces jeunes estiment que les principaux obstacles àla réalisation de leur projet sont une mise de fonds initiale insuffisante (dans 70 % des cas),des prix trop élevés, des revenus insuffisants et une instabilité de leur situation.

« C’est un message qu’ils nous lancent », explique François Bernier, directeur du Serviceéconomique et affaires publiques à l’APCHQ, « en nous disant : “Laissez-nous égalementnotre chance”. » Deux répondants sur trois considèrent d’ailleurs que le gouvernement de-vrait les aider à devenir propriétaires, soit par un prêt ou encore une subvention ou uncrédit d’impôt.

François Bernier soulève un dernier point devant l’urgence de la situation : « Quandon sait les retombées fiscales pour le gouvernement québécois et les bénéfices pourtoute l’industrie de la construction résidentielle, de la rénovation, du meuble, ducourtage immobilier et pour tous les professionnels impliqués (ce qui représente uneindustrie de près de 26 milliards de dollars), qu’attendent donc nos élus pour donnerun coup de pouce à nos jeunes dans leur projet d’habitation ? »

L’achat d’une maison devient inabordable. Surtout pour les jeunes ménages québécois. Les constructeurs s’inquiètent ettirent la sonnette d’alarme : l’accès à la propriété est en danger!

L’abordabilité de l’habitation

L’APCHQ s’inquiète pour les générations futures et réclame unepolitique nationale de l’habitation

Dossierspécial

Par exemple, une maison de 1 200 pi2 située en périphérie des couronnes nord et sud de Montréal avu son prix de vente passer de 204 225 $ en 2006 à 253 210 $ en 2012 : une hausse de 48 955 $ (24 %).

Une maison de 2 000 pi2 située dans la couronne urbaine montréalaise a vu son prix de vente passerde 377 907 $ à 453 557 $ : une hausse de 75 650 $ (20 %).

Finalement, un appartement en copropriété de 1 000 pi2 situé en banlieue a vu son prix passer de 156 067 $ à 185 197 $ : une hausse de 29 131 $ (19 %).

Source des données : Pierre Bélanger, économiste, 2013Calculs : APCHQ

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 201326

Par Louise A. Legault

Pour commencer, comment définir ce qu’estune empreinte environnementale ? Selon le Dictionnaire de l'environnement et du développement durable, « l’empreinte

écologique est une mesure de la pression exercéepar l’homme sur la nature. L'empreinte écologiqueévalue la surface productive nécessaire à une popu-lation pour répondre à sa consommation de res-sources et à ses besoins en absorption de déchets ».Le calcul se fait en hectares, soit 10 000 m2, un peuplus qu'un terrain de soccer.

Toujours selon ce dictionnaire, l’empreinte éco-logique mondiale couvrait 13,7 milliards d’hectares(2,3 hectares globaux par personne) en 1999. Elle avaitaugmenté de 50 % entre 1970 et 1997 (hausse d’envi-ron 1,5 % par an). Le problème est que l’humanité avaitdéjà dépassé les capacités de la Terre (en fait depuis1980), et il fallait à cette époque une planète et demie.Idéalement, la population ne devrait pas « consommer »plus d'espace que celui dont elle dispose. L'empreinteenvironnementale du Canada à l'époque se situait à8,84. C’est à ce moment qu’a débuté l'exploitation dessables bitumineux.

En 2004, la Fédération canadienne des municipa-lités publiait Empreintes écologiques des municipalitéset des régions canadiennes. Les auteurs remarquaientque l'augmentation de revenu entraînait une hausse dela consommation et, du même coup, de l'empreinteenvironnementale. Le Canada venait alors au 3e rangmondial pour la taille de son empreinte environne-mentale et il aurait fallu quatre autres planètes commela Terre si tous les habitants du monde consommaientcomme les Canadiens.

Pas de surprise, c'était l'énergie qui représentait55 % de l’empreinte environnementale canadienne,le secteur résidentiel comptant pour 15 % du total. Unélément de consolation : Montréal et Québec comp-taient parmi les villes canadiennes ayant les emprein-tes les plus faibles. Le fait de ne pas produire del’électricité à l'aide de charbon ou de gaz naturel auQuébec contribue à cette relative bonne performance.

Dans une thèse de maîtrise présentée à l'Univer-sité de C.-B. en 1995, Hijran Ali Shawkat avait évaluél'empreinte environnementale d'une maison détachéeà 91,06 ha, l'absorption des émissions de CO2 et laproduction d'énergie étant les deux éléments qui con-tribuaient le plus à cette somme. En réduisant la taillede la maison, en améliorant son design et en adoptantdes stratégies d'efficacité énergétique rentables, il avaitréussi à diminuer cette empreinte écologique à 58,68ha. Cela signifie que si les 7 millions d'êtres humainsoptaient pour ce type d'habitation, il faudrait coloniserla Lune pour accommoder tout le monde ! Voici doncquelques façons d'améliorer cette moyenne.

Tout d'abord l'emplacementLes créateurs de la notion d'empreinte environnemen-tale, Wackernagel et Rees, ont évalué en 1996 dans leurrapport Our Ecological Footprint : Reducing HumanImpact on the Earth que l'empreinte environnemen-tale d'une personne vivant en appartement ou en co-propriété et qui conduit une petite voiture est trois foismoins importante que celle du propriétaire d'une habi-tation isolée qui conduit une automobile standard.

Selon la Sustainable Urban Development Associa-tion, l'empreinte environnementale d'un citadin seraitde 0,815 ha, tandis que celle d'un banlieusard seraitde 2,17. L'endroit de la construction et le type de bâti-

ment construit modifient donc l'empreinte environ-nementale d'une maison. Il n'y a qu'à comparer un édi-fice en hauteur en plein centre de la ville à une maisonmanoir située dans un boisé. Dans son calcul, la normeLEED tient d'ailleurs compte de l'emplacement de lamaison et récompense l'utilisation de lots desservis etla densification. La province de la Nouvelle-Écosse pré-pare d'ailleurs une nouvelle politique sur l'habitation.Dans la réflexion qui précède cette politique, le comitéde l'environnement bâti de l'Ecology Action Centre vajusqu'à se demander laquelle de l'unité louée ouachetée est la plus écologique.

L'empreinte écologique d'une habitation et les façons de la réduire

Construirevert

Ce n’est pas une mince tâche que de calculer l'empreinte écologique d'unehabitation! Il faut penser avant, pendant et après, en plus de tenir compte desintrants, des techniques utilisées et, finalement, des extrants et des occupantsde ladite maison. Voyons de plus près ce qu’il en est.

L'énergie représente 55 % de l’empreinte environnementale canadienne, le secteur résidentiel comptant pour 15 % du total.

Photo : Jean Garon

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Dans l'élaboration de leurs premiers plans mé-tropolitains d’aménagement et de développement(PMAD), Montréal et Québec ont essayé de limiter lesdistances au travail en créant des noyaux autour desservices de transport public afin de réduire l'utilisationde la voiture, une autre source de gaz à effet de serre(GES). La maison n'existe pas dans un vide : elle s'ar-rime en effet à son environnement et les efforts pourencourager les transports publics et actifs réduisentaussi son empreinte environnementale, un conceptqu'intègrent la plupart des écoquartiers.

Autre point : il y a belle lurette que les entreprisesde construction ont perdu de vue les principes de laconstruction solaire passive. Pourtant, l'orientation dela maison en fonction de l'emplacement et des ventsdominants, de même que l'aménagement paysagerpeuvent grandement réduire ses besoins en énergie.

La consommation d'énergieLa consommation d’énergie est un point sur lequelmaints programmes ont concentré leurs efforts. Eneffet, plus une maison consomme d'énergie, plus elleémet de gaz à effet de serre responsables du réchauf-fement climatique.

Des progrès importants ont été réalisés à cechapitre. La dernière mouture du Code de constructionrejoint les normes du programme Novoclimat, mais ily a encore mieux. Qu’il suffise de mentionner les con-cepts de la maison à consommation nette zéro et de lamaison passive (Passivhaus), le programme Living

Building Challenge ou encore celui de One PlanetLiving, marginaux certes, mais Novoclimat l'était aussià une époque.

À cet égard, les énergies renouvelables (solaire,éolienne) s'avèrent ici intéressantes, mais encore malintégrées au secteur.

Le choix des matériauxLe choix des matériaux a aussi une incidence sur l'em-preinte environnementale d'une maison. Pour la réduire,il faut privilégier les matériaux de source locale (néces-sitant peu de transport) et consommant peu d'énergiepour leur transformation. Dans une telle perspective, la

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L'endroit de la construction et le type de bâtiment construit modifient l'empreinte environnementale d'une maison. Il n'y a qu'à comparer un édifice enhauteur en plein centre de la ville à une maison manoir située dans un boisé.

Photo : Jean Garon

DES OUTILS POUR LES RÉNOVATEURS ET LES CONSTRUCTEURSÉcohabitation lançait au printemps 2013 le programme Rénovation Écohabitation, destiné tant au consommateur qu'à l'entrepreneur. « Une enquête de La Presserévélait en juin 2010 que 80% des Québécois voulaient faire des rénovations écologiques », explique Emmanuel Cosgrove, président de l'organisme. Or, il n'y a pas deprogramme LEED dans la rénovation, mais beaucoup de rénovations à faire.

L'outil offert en ligne sur le site d'Écohabitation énumère les travaux à entreprendre lors des rénovations les plus populaires : la cuisine, la salle de bains, le sous-sol, le salon et les chambres ainsi que le revêtement extérieur. « Chaque geste est pondéré selon son impact environnemental. Pour se qualifier, il faut atteindreun minimum de 70% pour la certification bronze, 80 % pour l'argent, 90% pour l'or et 100% pour le platine. »

Le logiciel permet de préparer un addenda qui sera ajouté au contrat. Il produit aussi un bilan d'impact en termes de gaz à effet de serre et de kilowattheures par année. « Un projet qui atteindrait 100% dans la cuisine, par exemple, économiserait 88 tonnes de GES et 2 169 kWh par année. »

Le constructeur aussi y trouve son compte. Pour le sous-sol, par exemple, il comprendra que pour que son projet soit durable, il faudra empêcher toute infiltrationd'eau en assurant un bon drainage et en imperméabilisant. « Le sous-sol produit beaucoup de déchets, car ces matériaux, une fois moisis, ne peuvent être recyclés »,note Emmanuel Cosgrove.

Un autre outil qui pourrait intéresser les constructeurs est la calculatrice Desjardins, qui permet de faire des choix de matériaux selon l'analyse de cycle de vie. Les pires coupables, selon Emmanuel Cosgrove : le bardeau d'asphalte et le plancher flottant qu'il faut remplacer souvent et qui ne sont pas recyclables. Selon lui, les en-trepreneurs ont le choix d'oser la qualité plutôt que de prétendre que les problèmes environnementaux n'existent pas.

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réutilisation de matériaux, dans le cadre d'une démo-lition ou d'une rénovation, diminue aussi l'empreinteenvironnementale.

Il va de soi qu'une maison plus petite requiertmoins de matériaux et aussi d'énergie : or, la taille desmaisons a crû substantiellement depuis les années1960, alors que la taille des ménages allait rétrécissant.

Certains vont jusqu'à dire que la maison la plusécologique serait celle que l'on n’a pas à construire,la maison existante. Un tel argument ne tient pascompte cependant de la consommation d’énergie plusélevée de ces maisons. Alors que la consommation demilliers de maisons a été améliorée grâce à des travauxde rénovation (pas toujours heureux, ni efficaces), ilen reste des milliers d'autres que les propriétairesn'ont pas touchées.

La gestion des matières résiduellesLà encore, des progrès ont été marqués. L’industrien'en est peut-être pas au tri sur place, mais à tout lemoins quelqu'un s'en charge au bout de la chaîne. Lemeilleur déchet cependant est celui que l'on ne produitpas : une meilleure planification, une révision des pra-tiques de travail peuvent dégager des quantités (et desmontants) surprenantes.

L'habitation usinée, à cet égard, peut présenter desavantages par la planification des travaux et la récupéra-tion des matières résiduelles sur place.

La consommation d'eau Dans les maisons neuves, les constructeurs ont pourla plupart adopté les toilettes de 6 litres à doublechasse et les douches et robinets à faible débit. Il resteplusieurs technologies intéressantes à intégrer à cechapitre : le chauffe-eau sur demande, la réutilisationdes eaux grises, la récupération de l'eau de pluie.

À quoi peut bien servir cette mesure ? Un bon exem-ple serait celui d'Aurora, un projet qui verra la cons-truction de 8 000 maisons en banlieue de Melbourne,en Australie. Grâce à de nombreuses stratégies dedéveloppement durable, les promoteurs ont pu ré-duire de 9 % l'empreinte environnementale des habi-tants de ce secteur par rapport à ceux d'un projet 5

étoiles conventionnel. Au seul chapitre de l'habitation,l'empreinte a été réduite de 53 %. Si l'on mettait boutà bout toutes les améliorations apportées par les constructeurs dans la réalisation de maisons plusécologiques, ce serait la planète tout entière qui seporterait mieux.

Selon une étude de Marbek Resource Consultants citée dans l’Observateur du logement publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) en 2007, l’empreinte énergétique d’une maisonstandard s’élève à environ 20% pour toutes les activités liées à l’extraction des matériaux, la construction, larénovation et la démolition éventuelle de l’habitation. L’opération elle-même de la maison est responsablede 80% de l’empreinte énergétique, et ce, de façon directe et indirecte.

Par contre, une récente étude de la SCHL préparée par l’Institut Athéna démontre que plusieurs maisonsde démonstration EQuilibrium avaient des empreintes énergétiques plus élevées qu’une maison standardpour leur construction et pour l’extraction des matériaux, en raison de l’isolation supplémentaire et deséquipements mécaniques plus sophistiqués utilisés. Toutefois, la réduction appréciable de consommationd’énergie nécessaire à leur opération a permis d’établir que ces maisons de démonstration performaientmieux que les maisons standards en termes d’empreinte énergétique globale. Il ressort donc de cette étudeque l’énergie utilisée pour l’opération d’une maison est l’élément clé à réduire au début, mais l’énergie consommée dans l’extraction des matériaux, la construction et l’élimination des matériaux devient de plusen plus important quand il s’agit de maisons à haute performance.

Le choix des matériaux a aussi une incidence sur l'empreinte environnementale d'une maison, laquelle peut être réduite en privilégiant les matériauxde source locale qui demandent moins d'énergie pour leur transformation et leur transport.

Photo : Jean Garon

« Il va de soi qu'une maison plus petite requiert moins dematériaux et aussi d'énergie : or, la taille des maisons a crû substantiellement depuis les

années 1960, alors que la taille des ménages allait rétrécissant. »

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30 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Par Jacques Desjardins

I l est d’abord important de se rappeler que le boisest un matériau « vivant », dans le sens qu’il réagitaux variations de température et à l’humidité. Ilfaut donc en prendre soin. À son arrivée sur le

chantier, il doit être bien emballé et il ne faut pas l’en-treposer directement sur le sol. Une fois déballé, il fautcontinuer de le protéger des intempéries et bien le cou-vrir à la fin de la journée. Il est fortement conseillé dene jamais le ranger dans un endroit chauffé, afind’éviter de l’assécher. Généralement, l’étiquette de

l’emballage contient les informations sur les quantitésde chaque longueur de planches, ce qui permet de bienplanifier la pose.

Comme tous les produits de finition, une bonnepréparation de la surface de pose est primordiale.Selon le Code de construction, une enveloppe de bâti-ment doit comporter deux plans de protection contreles intempéries (voir l’illustration ci-contre). Le premierplan de protection, qui a aussi une fonction esthétique,est constitué du revêtement extérieur. Le deuxième plan,composé du pare-air/pare-intempéries et des solins, doitbloquer toute infiltration qui aurait pu franchir le revê-tement extérieur et la rediriger vers l’extérieur.

L’intégrité des pare-air/pare-intempérieset des solinsPour protéger la structure du bâtiment, il est essentielde vérifier l’intégrité du pare-air/pare-intempéries etdes solins avant de procéder à la pose du revêtement.

Il faut s’assurer que la membrane recouvre l’ensem-ble du bâtiment, qu’elle ne présente aucune déchirureet que les bandes sont posées de manière à favoriserl’écoulement, c’est-à-dire que le bas des bandessupérieures recouvre le haut des bandes inférieures.

Quant aux solins, le solin de tête doit être insérésous la membrane pare-intempéries/pare-air, alorsque le solin de seuil doit être placé par-dessus cettemembrane.

La pose des fourruresLe revêtement sera fixé sur des fourrures, qui doiventelles-mêmes être fixées solidement à la structure du bâ-timent. Il est recommandé d’utiliser des fourrures de1 po x 3 po, avec un espacement de 16 po entre elleset de les disposer à la verticale pour un revêtement ho-rizontal. Et attention, pour ne pas nuire à l’écoulementde l’eau, il ne faut pas placer de fourrure à l’horizontaleà la base du mur. Entre l’extrémité de chaque fourrureplacée bout à bout, il faut laisser un espace de ¼ po འpo pour permettre la dilatation du bois.

Dans le cas d’une pose du parement à la verticale,il n’est pas conseillé d’installer les fourrures en diago-nale, car elles ne permettent pas d’obtenir une bonneventilation derrière le parement. Le directeur du Ser-vice technique et inspection de chantier à l’Associationprovinciale des constructeurs d’habitations du Québec(APCHQ), André Gagné, recommande plutôt la posed’un système de fourrure double (d’abord vertical,puis horizontal), en prenant soin de laisser un espacede ½ po entre les extrémités, pour permettre au boisde se contracter et se dilater selon les variations detempérature et du taux d’humidité.

La pose des mouluresLes moulures, généralement en bois massif, doiventêtre plus épaisses ou au moins de la même épaisseurque la partie la plus profonde du revêtement. Il faut lesfixer aux fourrures à tous les 12 po ou 16 po.

La pose d’un revêtement aussi noble que le bois ne se fait pas sans prendre certaines précautions. Voici quelques trucs du métier pour réussir l’installation d’un revêtementextérieur en bois de types clins et lambris.

Dossier technique

Les rudiments de la pose d’unrevêtement extérieur en bois

Illustration : Une courtoisie de Maibec

Illustration : APCHQ

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Il y a différentes façons d’installer des moulures.Un coin intérieur, par exemple, pourra recevoir uneseule moulure, clouée aux fourrures en quinconcepour plus de stabilité. Sur un coin extérieur, une desméthodes consiste à poser deux moulures à angledroit, clouées aux fourrures. Il faut aussi clouer lesmoulures entre elles.

Le pourtour des ouvertures doit lui aussi êtrebordé d’une moulure plus épaisse ou au moins de lamême épaisseur que la partie la plus profonde durevêtement. Généralement, il faut commencer parposer la moulure de tête, puis les moulures verticaleset la moulure du bas en dernier lieu, le tout avec desclous de finition de 2 po.

Instructions pour la pose du revêtement à l’horizontaleLes points importants à retenir pour une pose horizon-tale sont sensiblement les mêmes, qu’il s’agisse de clinsstandards, bouvetés, à mi-bois ou à feuillures. Pour unemeilleure esthétique, il faut tenter de faire le moins dejoints possible à proximité des endroits les plus visi-bles, par exemple près de l’entrée principale.

Puisque le bois est sensible à l’humidité, il fautgarder une certaine distance entre le revêtement et lesol, soit un minimum de 8 po. Il doit aussi être installéà au moins 2 po de la surface du toit et à 1 po de toutestructure horizontale, tel un patio.

Avant de poser le premier rang, il faut installer unemoustiquaire métallique à la base des murs pour em-pêcher les insectes et les petits rongeurs de pénétrertel qu’illustré ci-dessous.

Pour le premier rang, certains fabricants proposentune bande de départ offrant la même inclinaison que lesclins. Dans le cas où il n’y a pas de bande de départ, ilfaudra installer un tasseau derrière le premier clin, afinde lui conférer la même inclinaison que les autres clins.Il faudra bien sûr tracer une ligne au cordeau pour bienaligner ce premier rang. Pour une bonne protection con-tre les intempéries, le bas du premier rang doit dépasserd’au moins ¼ po le bas des fourrures, sans excéder 1 po.

Chaque rang de clins doit chevaucher d’au moins1 po le rang inférieur (voir l’illustration ci-dessus). Lapartie du clin qui n’est pas recouverte, soit sa partie

visible, se nomme le pureau. Pour s’assurer que le pureauest le plus uniforme possible, il peut être commode dese faire un gabarit. Au cours de l’installation, il est égale-ment important de vérifier l’alignement horizontal avecun niveau à tous les 3 ou 4 rangs et d’ajuster le revête-ment en conséquence.

Pour fixer les planches, il faut suivre les directivesdu fabricant. Habituellement, ceux-ci fournissent laquincaillerie qui convient, soit des clous galvanisés ouen acier inoxydable (en région côtière, soit à moins de2 000 pi (600 m) du littoral, il faut utiliser des clous enacier inoxydable non teints). Ils sont aussi annelés pourIll

ustration : Une courtoisie de Maibec

Illustration : APCHQ

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mieux contenir le retrait du bois. Il faut clouer lesplanches à tous les 16 po. Généralement, pour lesplanches de 6 po et moins de largeur, un clou suffit, à1 po du bas.

Comme le souligne Derek Pike, chef des ventespour le Canada chez Maibec, il faut faire attention dene pas enfoncer la tête de clou dans le bois, raisonpour laquelle il recommande le clouage manuel aumarteau. Avec cette méthode, il est plus facile de con-trôler l’enfoncement qu’avec un outil pneumatique. Deplus, les clous fournis par les fabricants sont teints dela même couleur que le revêtement, ce qui diminueleur visibilité. Des capuchons à mettre sur la tête defrappe des marteaux afin de protéger le fini des clouset du revêtement sont aussi fournis par le fabricant.

La distance entre deux joints sur un même rangdoit être d’au moins 24 po. On doit respecter cettemême distance pour deux joints sur deux rangs con-sécutifs. Et, comme pour les clins d’aluminium et devinyle, il ne faut pas faire de joints au-dessus ou au-dessous des ouvertures.

Pour joindre deux planches, il faut couper leur ex-trémité à 45°. Le joint doit nécessairement se trouver de-vant une fourrure, et chaque planche recevra deux clous,un dans le haut et un dans le bas, placés à un angle de45° (voir l’illustration ci-contre). Les bouts coupés de-vront être protégés par la teinture recommandée par lefabricant. De même pour les clous, dont le fini aurait étéendommagé. Mais attention ! Il faut faire les retouchesavec précaution et ne pas déborder, sinon le surplus deteinture formera des taches.

Instructions pour la pose du revêtement à la verticaleLes principaux types de revêtements destinés à unepose verticale sont le clin bouveté et le clin en planchesur planche. Afin d’assurer un bon alignement vertical,il faut tracer une ligne verticale à tous les 10 pieds àl’aide d’un fil à plomb. Dans la mesure du possible, ilfaut éviter de faire un joint entre deux planches verti-cales. C’est pourquoi elles sont d’ailleurs souventdisponibles dans des longueurs de 16 pieds.

Dans le cas où des joints sont inévitables, il faut al-terner les longueurs de planches afin de diminuer leseffets du retrait du bois. Ainsi, il est conseillé d’alternerdes planches de 4, 6, 8 et 10 pi avec des planches de12, 14 et 16 pi. Enfin, il ne faut jamais mettre bout àbout deux planches de 12, 14 ou 16 pi.

Pour joindre deux planches, il faut employer lamême technique que pour une pose horizontale. Il fau-dra aussi prendre soin de mettre la planche supérieurepar-dessus la planche inférieure, histoire de mieux fer-mer la porte aux infiltrations d’eau.

Particularité des revêtements à tenon et mortaise Depuis peu, un nouveau type de revêtement extérieura vu le jour. Il s’agit de planches à tenon et mortaisequi s’emboîtent sur les quatre côtés. Comme il n’estpas nécessaire de les couper pour les fixer aux four-rures, il y a moins de coupes à faire et moins de tein-ture à appliquer.

Autre facteur à considérer qui accélère la pose :l’ancrage se fait au moyen d’une agrafeuse pneuma-tique. De plus, la ligne d’agrafage, située dans le hautde la planche, est masquée par le rang supérieur quivient s’y emboîter.

Suivre les recommandationsLes produits ne cessent d’évoluer, tout comme les tech-niques de pose. Il est donc important de rester informéet de prendre connaissance des instructions des fabri-cants. Prendre le temps nécessaire pour étudier lesrecommandations sur les produits contribue à la réa-lisation d’un ouvrage de qualité et permet d’éviter lesproblèmes qui résulteraient d’une pose inadéquate.

AUTRES PRÉCAUTIONS À PRENDRELe revêtement en bois torréfié requiert de prendre certaines précautions additionnelles, surtout

s’il n’est pas préverni ou prépeint par le fabricant. Comme c’est un matériau très sec, il peut absorber beaucoup d’humidité et « travailler » sous les effets de la dilatation et de la contraction causés par les écartsde température. Il est donc important de prévoir ces mouvements en laissant suffisamment d’espace auxjoints lors de la pose, d’utiliser des fixations en acier inoxydable, et de protéger le bois aussi rapidementque possible après l’installation avec un produit scellant approprié recommandé par le fabricant.

Ce dernier point est extrêmement important afin de conserver la belle coloration naturelle du bois, carcelle-ci pourrait être grandement altérée sous l’effet des rayons ultraviolets et prendre une patine grisâtrecomme celle du vieux bois de grange. À ce propos, il importe aussi de bien s’informer sur les garanties des fabricants concernant les teintures semi-transparentes. Ce type de teinture pourrait ne pas protégeradéquatement le bois et laisser apparaître de vilaines taches avec l’émergence de sève, en particulier sur les façades plus exposées au rayonnement solaire (sud, sud-ouest). C’est d’ailleurs pourquoi André Gagnérecommande plutôt d’utiliser les teintures opaques.

Une dernière précaution devrait aussi être prise avec les nouveaux clins à embouvetage. Il est importantde s’assurer que les façades sont bien ventilées derrière le revêtement, surtout celles qui peuvent subir degrands écarts de température (exposées au soleil), qui peuvent affecter l’attache par tenons et mortaises en raison des mouvements de contraction et de dilation. À défaut de respecter les recommandations dufabricant, l’entrepreneur risque de rendre la garantie du produit invalide.

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Par Pierre Vaillancourt

En se basant sur les quelque 700 garages qu’il a aménagés au cours de ladernière année, Andrew Wojtczak, propriétaire de Garage Outfitters, révèleque la majorité des propriétaires s’en tiennent à quelques aménagementsfonctionnels. Les propriétaires de copropriétés aménagent aussi leur espace

de rangement ou le mur de leur espace de stationnement. Dans tous les cas, il faut bienévaluer et planifier les travaux.

Comme dans une cuisine, l’attrait des meubles fait une bonne partie du travail.Ils s’intègrent à une structure solide, capable de supporter des armoires haute ca-pacité (300 lb). Des crochets s’adaptent à des parements muraux conçus pour lerangement d’outils et d’accessoires, souvent lourds et encombrants. L’installationse fait dans la même journée.

Le meilleur moment pour faire l’aménagement du garage, c’est au cours de laconstruction, croit Andrew Wojtczak. Quand la maison est livrée, le sous-traitantfait le revêtement de la dalle. L’équipement électrique est mis en place, les fils sonttirés, la plomberie est prête à s’intégrer aux meubles, les joints sont tirés. Les jointsde murs en gypse du garage d’une maison neuve sont rarement faits. Il faudra lesfaire avant d’y appliquer un apprêt résistant à l’humidité et aux moisissures, etdeux couches de latex. Tout est prêt pour l’installation des armoires et des revête-ments muraux.

Dans une maison existante, il faut rechercher les signes de l’âge du bâtiment. Lapoussière de ciment recouvre la dalle rongée par le calcium, crevassée par les mou-vements d’un sol argileux ou à cause d’un tuyau brisé sous la dalle. L’efflorescencedu béton de la dalle met à peine deux ou trois ans à se développer. Le drain du seuilde la porte et le drain du plancher intérieur et sa plaque doivent être remplacés.

Andrew Wojtczak n’hésite pas à utiliser le micromètre pour tester l’humiditédans la dalle. Lorsqu’il faut corriger des problèmes reliés à des infiltrations d’eau, ilfaut en trouver la source et la colmater. Il fait appel à un spécialiste en réparationdu béton, Akton Injection, pour effectuer les travaux de réparation nécessaires. Laréparation du drain se fait par la pose d’une gaine à l’intérieur du tuyau brisé. Lepérimètre doit parfois recevoir un nouveau drain français intérieur. Les cassuresdans la dalle ou dans les murs doivent être réparées, tout comme le drain du seuil,qui sera refait sur toute la largeur de la porte du garage. La boîte à drain dans legarage est refaite et la plaque de puisard est remplacée par une plaque neuve enaluminium, puis le revêtement de la dalle est refait.

Si le garage attenant à la maison est surplombé d’une chambre à coucher tropfroide, il faut appliquer un isolant giclé et refermer le plafond.

L’électricité et le chauffage du garage sont souvent repensés. Des pochettes encastrées ou des néons seront installés et un « dragon » de 5000 W muni d’un ven-tilateur puissant remplacera les plinthes électriques standards. L’installation serafaite par un électricien. Il ajoutera des prises de courant pour le frigo et les autreséquipements dont les fils courent partout.

Dans les cas où il est prévu d’installer des panneaux muraux, le gypse n’estpas nécessaire s’il n’y en a pas. Les panneaux muraux embouvetés s’installentcomme les parements muraux extérieurs. Ils sont ignifuges, prépeints, et leursjoints scellés de silicone préviennent les moisissures. Ils permettent l’installationde crochets, de paniers et de tablettes modulaires un peu partout et résistent auxéclaboussures d’eau.

L’entrepreneur peut construire une mezzanine sur mesure, en bois ou en métal,au-dessus de la porte du garage si l’espace est suffisant. Cet aménagement libère

Quelques trucs pour rénover et maximiser l’espace d’un garageLa plupart des garages construits il y a plus de vingt ans ont besoin d’un rafraîchissement ou d’une mise à jour. Plusieurs signaux provenant du marché soulignentl’intérêt des consommateurs dans la transformation dugarage en espace de vie fonctionnel : salle de gym, dejeux, de cinéma maison, etc. Les propriétaires y voient làaussi l’occasion de maximiser l’espace pour le rangement,le bricolage et l’auto. Comment tout faire dans un mêmeespace, dont les dimensions standards varient de 12 pi x 20 pi à 20 pi x 24 pi ? Lors de la réparation du drain, la boîte à drain dans le garage est refaite et la plaque de puisard est remplacée

par une plaque neuve en aluminium, puis le revêtement de la dalle est refait.

Photo : Une courtoisie de Garage Outfitters

Rénovation

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beaucoup d’espace. Une surface de 4 pi x 8 pi x 1 pi (32 pi cu) offre 1 000 lb decapacité. Un rangement mural permet de ranger quatre pneus.

L’usage de bois, de MDF ou de mélamine est moins recommandé dans ungarage. Ces matières résistent mal à l’humidité et aux taches, et il est facile d’y fairedes éclats. Les meubles de bonne qualité en acier ou en aluminium peint à la poudrecausent moins de problèmes. Vissée au mur et non pas aux panneaux muraux, l’ar-moire standard de 30 po de large x 24 po de profondeur et d’une hauteur de 6 pojusqu’à 54 po pèse autour de 75 lb et peut contenir un poids de 300 lb. Les modulesdu bas sont posés sur des pieds ou vissés aux murs.

Protection de la dalleUne fois les réparations effectuées, la protection de la dalle du garage est assurée parun revêtement polyaspartique. L’huile de frein et les lisses au carbure des skis de mo-toneige sont à éviter. Il est possible de faire un resurfaçage aux deux ans. L’installationd’un revêtement de plancher en PVC, comme le VersaRoll ou autre, constitue unesolution alternative.

Selon Jean-François Larue, de l’entreprise Surfacex, « dès qu’on coule une dalle,il faut penser à la protéger ». Le scellant à béton ne dure qu’un an, affirme l’appli-cateur-cimentier. Sur les dalles atteintes, la première étape consiste en un sablageau diamant, qui va créer une surface offrant des aspérités. Il faut ensuite couvrir leplancher d’un enduit permettant l’adhésion de copeaux de vinyle. Le revêtementpeut se prolonger au bas des murs et dans les escaliers. Deux équipiers font rapi-dement ce travail. L’excédent de copeaux doit être enlevé après une demi-heure deprise, avant de recouvrir le plancher du polymère polyaspartique transparent. Unscellant acrylique peut être appliqué si le garage ne sert pas aux voitures.

Les portes de garageLa façon la plus simple d’installer correctement une porte de garage consiste à laisserle personnel spécialisé s’en charger. Selon Amélie Pellerin, porte-parole chez Portesde garage LG de Trois-Rivières, un homme installe une porte standard de 8 pi x 7 pien 6 heures.

Il est temps de remplacer les portes de bois du garage quand les panneaux sontdétériorés, les portes d’acier rouillées ou sans isolant. La norme d’isolation desportes d’acier de jauge 26 est R-16.

Des demandes spéciales, comme les portes toutes vitrées ou la transformationde l’espace à d’autres fins, entraînent des stratégies de rénovation différentes et desportes de garage sur mesure peuvent contenir une porte piétonnière, des fenêtresou une moustiquaire pleine largeur.

L’architecture de la maison influence le choix de la porte de garage. La tendanceest aux motifs appliqués ou moulés aux panneaux des portes, aux faux ou vraisvitrages, aux imitations de portes à battant à quincaillerie factice, aux couleurs illi-mitées, mais aussi noires ou très foncées, un fait particulier au Québec.

Les portes partiellement ou totalement vitrées constituent la dernière nou-veauté. Amélie Pellerin estime qu’il s’agit d’un véritable engouement. Le distributeurdes portes Garex en Mauricie offre un modèle R-8, à verre thermos à motif givré surcadre noir ou verre miroir sur cadre anodisé clair, noir ou blanc, conçu pour desmaisons au style très moderne.

La porte « station-service » ne convient pas vraiment au climat du Québec, affirmeJean-François Morin, responsable du marketing chez Garaga. Elle n’est pas assez isoléepour une maison moderne. Garaga ne l’offre pas au Québec, elle l’offre seulementsur la Côte Est, depuis l’automne dernier.

Jean-François Morin constate que les entrées de garage ont tendance à se dé-placer de la façade, de plus en plus étroite, vers le mur de côté ou l’arrière de lamaison, par un passage partagé. Le changement de l’emplacement de l’accès estpeut-être une avenue à considérer. Dans une maison évolutive, l’espace et l’accèsau garage de la maison peuvent avoir été prévus. La construction neuve est envisa-gée. Une autre solution consiste à convertir l’abri d’auto existant en garage, avecdes systèmes de panneaux pleins ou vitrés articulés sur tous les côtés, dans le style« Florida room ».

Portes de garage Baril, fabricant des portes Barimax (barimax.ca) et distri-buteur des portes Richard Wilcox, propose pour sa part la porte de garage mousti-quaire Lifestyle, une porte pleine largeur équipée d’une porte piétonnièrerétractable. La porte moustiquaire est montée derrière la porte principale du garage,sur un rail dédié. Elle est actionnée à la main et reste ouverte la plupart du temps.

Comme à une certaine époque où il était en vogue de finir le sous-sol, c’estmaintenant au tour des garages de retenir l’attention des propriétaires. Ceux-ci sepréoccupent aussi bien de l’esthétique que de l’aspect utilitaire, en cherchant àmaximiser la valeur de leur garage et de leur propriété.

Pour réparer une dalle, la première étape consiste en un sablage au diamant qui créera une surface offrant des aspérités. Il faut ensuite couvrir le plancher d’un enduit permettant l’adhésion de copeaux de vinyle. L’excédent de copeaux doit être enlevé après une demi-heure de prise, avant de recouvrir le plancher dupolymère polyaspartique transparent.

Les portes partiellement ou totalement vitrées constituent la dernière nouveauté.

Photo : Une courtoisie de Surfacex

Photo : Une courtoisie de Garaga

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Par André Dumont

Les espaces clos ne se trouvent pas seulementdans les secteurs commercial et industriel. Enconstruction et rénovation résidentielles, lestravailleurs sont régulièrement confrontés à

des espaces à la fois difficiles d'accès et dangereux pourla santé. Savoir reconnaître un espace clos et les dan-gers qu'il représente peut sauver des vies.

« Le défi avec les espaces clos, c'est de faire recon-naître les dangers », affirme Danny Lapointe, chefd'équipe en prévention du Service de la santé et sécu-rité du travail à l'Association provinciale des construc-teurs d’habitations du Québec (APCHQ). Trop souvent,déplore-t-il, les risques sont banalisés. Les travailleursrepoussent les limites de leur endurance et, quandsurvient l'accident, leurs collègues ne sont pas préparéspour les extirper d'un endroit exigu.

Il est d’abord important de savoir ce qu’est un es-pace clos. Au sens de la loi, il s'agit d'un espace totalementou partiellement fermé qui possède les trois caractéris-tiques suivantes :

il n'est pas conçu pour la vie humaine;

il n’est possible d’y accéder et d’en ressortir que par une voie restreinte; il présente des risques pour la santé et la sécurité.

Dans le secteur résidentiel, les espaces clos sont par-fois temporaires. Dans plusieurs cas, les risques peuventêtre facilement contrôlés. En voici quelques exemples.

Une tranchée de fondationUne tranchée non conforme ou non protégée (étayée)autour de la fondation présente des risques d'en-sevelissement pour un travailleur qui y effectue unbranchement de plomberie ou une autre tâche. Il s'agitd'un des risques à tolérance zéro de la Commission dela santé et la sécurité du travail (CSST). S’il n’est possi-ble d’accéder à l'intérieur de la fondation que par uneéchelle, ça peut être considéré comme un espace closau sens de la loi. À la suite d'un malaise ou d'un acci-dent, un collègue ou sauveteur aurait bien du mal àtransporter la victime dans une échelle. L'installation etl'assemblage d'une fosse septique peuvent présenter lesmêmes risques.

Un vide sous toit (grenier)L'accès à un vide sous-toit ou un grenier se faitgénéralement par une trappe de plafond. Les risquessont nombreux : chaleur intense, odeurs de déjectionsanimales, moisissure, vermiculite contenant de l'amian-te, faible éclairage et objets dangereux (clous, fils élec-triques ou autres).

Une cave de service (vide sanitaire)L'accès à une cave de service ou vide sanitaire peut êtredifficile, tout comme la circulation s’il faut y ramper. Il s’ytrouve de la moisissure, des fils électriques mal attachéset de la vermine. L'éclairage est souvent déficient et lestravaux à effectuer peuvent présenter des risques (ex. :soudure de tuyaux, application d'uréthane giclée, etc.).

Sous une terrasseS'il faut se contorsionner et qu’il est impossible depénétrer debout sous une terrasse, il peut s'agir d'unespace clos. Il y a un risque de se blesser sur des clousou d’autres objets qui s’y trouvent.

D'autres situations peuvent s'apparenter au travailen espace clos, même si l'accès ou l'évacuation sont sim-plifiés par la présence de portes ou d'escaliers, commele polissage ou la coupe de béton avec un moteur augaz, l'utilisation d'un chauffage d'appoint au gaz ou l'ap-plication de scellants pour parquets. Les poussières etles gaz émis requièrent une ventilation adéquate ou leport d’un masque. Si la victime d’un malaise possèdeun fort gabarit, son collègue plus svelte pourra-t-il l’éva-cuer en la transportant dans les escaliers ?

La prévention La précaution minimale consiste à toujours travailler àdeux, l'un demeurant à l'extérieur de l'espace clos, prêtà apporter des matériaux et à effectuer un sauvetage. Maisce n’est pas suffisant. Les travailleurs et leurs collègues

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Espaces clos

Savoir reconnaître les dangers etse protéger

Santé et sécurité au chantier

Vous montez seul dans le vide soustoit pour y faire une vérification. Unefois la trappe d'accès franchie, vousvous rendez compte à quel point il faitchaud. Vous avancez parmi les fermeset percevez une odeur incommodantede fientes d’oiseaux. Un malaise vousprend. Coup de chaleur ? Intoxication ?Si personne ne sait que vous êtes augrenier, en ressortirez-vous vivant ?

Compte tenu des risques d’intoxication, d’asphyxie ou de coup de chaleur que présente un vide sous toit, un travailleur ne devrait pas s’y aventurersans protection, ni sans la présence d’une autre personne à proximité pouvant lui porter secours, au besoin.

Photo : Une courtoisie d’Igloo Cellulose

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pouvant être appelés à effectuer un sauvetage doiventêtre formés. Selon l’ouvrage Complete confined spaceshandbook, publié en 1994 aux États-Unis, 60 % des vic-times sont des travailleurs qui ont tenté un sauvetage sansdétenir les connaissances ou les équipements adéquats.

« La clé, c'est la planification. Il faut déterminer lesrisques avant de commencer les travaux. Si on n'a pasprévu les bons équipements ‒ la ventilation, par exem-ple – , les travaux seront retardés », soutient DanielLegault, chef de service à la direction des communica-tions à la CSST.

En juillet dernier, le Groupe Paquette devaitbrancher la tuyauterie d'une piscine dans un immeubleà copropriétés en construction dans Westmount. L'ac-cès au pourtour de la piscine se trouvait sous la piscine.La responsable de la santé et sécurité, Isabelle Paquette,a fait appel aux services de Sabine Iodio, conseillère enprévention à l'APCHQ.

« Notre contremaître sur les lieux m'a mentionnéqu'il y aurait un travail en espace clos à effectuer etnous avons voulu obtenir une procédure. C'était la pre-mière fois, et nous avons beaucoup appris. Nos tra-vailleurs ont suivi des formations sur les espaces clos »,raconte Isabelle Paquette.

La tâche était peu dangereuse en soi. Pour éviterde souder, ils ont choisi d’utiliser des tuyaux rainurésVictolic. Il s'agissait surtout d'élaborer une procédured'évacuation en cas de malaise. Le travail a été effectuépar deux travailleurs équipés d’émetteurs-récepteursportatifs, l'un à l'intérieur, l'autre à l'extérieur.

Le Code de sécurité pour les travaux de constructionadopté en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du tra-vail prévoit une procédure avant le début de travaux dansun espace clos : le maître d'œuvre, conjointement avecl'employeur, doit déterminer par écrit les équipementsde travail qui seront utilisés, les risques et les mesures desécurité à prendre, les contaminants qui pourraient s'ytrouver et les moyens de sauvetage. Toutes ces informa-tions doivent être disponibles sur le lieu de travail.

La même loi attribue clairement à l'employeur laresponsabilité d'établir les risques pour les travailleursdans le cadre de ses obligations générales. Dans le casdes espaces clos, les dangers spécifiques sont reliés auxéléments suivants :

à l'atmosphère interne : la concentration d'oxygène, de gaz ou de vapeurs inflammables, de poussières combustibles et de contaminants;à l'insuffisance de ventilation naturelle ou mécanique;aux matériaux qui peuvent causer l'enlisement, l'ensevelissement ou la noyade;

à la configuration de l'espace clos;aux sources d'énergie; aux sources d'inflammation (flammes nues, éclairage,soudage, coupage, électricité statique ou étincelles); à toute autre circonstance particulière (ex. : vermine, insectes, rongeurs).

« Chaque espace clos doit être considéré commeun cas d'espèce. Chacun présente des risques particu-liers qui sont différents des autres risques de chantier »,soutient Danny Lapointe, à l'APCHQ. Les gens qui fontle même travail depuis des années ont tendance à ba-naliser les risques, observe-t-il. « On se désensibiliseassez vite, alors que le danger est là. Si on a un pro-blème et que l'on doit se faire sortir de là et que rienn'a été prévu, on peut y laisser notre vie. »

La planification et les bonnes pratiques en matièred'espaces clos vont de pair avec l'efficacité des travauxà réaliser, fait valoir Danny Lapointe. Un escalier plutôtqu'une échelle facilitera tout le travail, pas seulementl'évacuation en cas d'urgence! Et en travaillant à deux– un à l'intérieur de l'espace clos, l'autre à l'extérieur–, tout ira plus rapidement : l'un pourra alimenterl'autre en outils et matériaux, sans perte de temps à en-trer et sortir d'un endroit exigu les mains pleines.

Les ressources sont nombreuses pour conseiller etoutiller les employeurs : APCHQ, CSST, consultants enprévention, formation à l'ASP Construction et documen-tation. Le guide de prévention Les espaces clos, pour ensortir sain et sauf, de l'Association paritaire pour la santéet la sécurité du travail secteur « Affaires municipales »(APSAM) est aussi un outil de référence utilisé au Québec.

Peu importe la situation, les employeurs ont toujoursla responsabilité de déterminer les risques, de s'informeret de mettre en place les mesures de prévention, affirmeDaniel Legault. «À la CSST, nous sommes des prévention-nistes, dit-il. On ne fait pas que donner des amendes !Nous sommes aussi là pour donner des conseils. »

En juillet dernier, le Groupe Paquette a fait appel aux services de la conseillère en prévention de l’APCHQ Sabine Iodio, afin de connaîtrela procédure d’évacuation dans un espace clos situé au pourtour d’unepiscine d’un immeuble à copropriétés à Westmount, Après avoir suivides formations appropriées, les deux ouvriers assignés ont effectuéleurs travaux en toute sécurité en restant constamment en communi-cation à l’aide d’émetteurs-récepteurs portatifs, l'un à l'intérieur etl'autre à l'extérieur.

LA DÉFINITION D'UN ESPACE CLOSSelon l'article 1 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail, un espace clos est défini comme suit :

Tout espace totalement ou partiellement fermé, notamment un réservoir, un silo, une cuve, une trémie,une chambre, une voûte, une fosse, y compris une fosse et une préfosse à lisier, un égout, un tuyau, unecheminée, un puits d'accès, une citerne de wagon ou camion, qui possède les caractéristiques suivantes :

1. il n'est pas conçu pour être occupé par des personnes, ni destiné à l'être, mais il peut, à l'occasion, être occupé pour l'exécution d'un travail;

2. on ne peut y accéder ou on ne peut en ressortir que par une voie restreinte;

3. il peut présenter des risques pour la santé, la sécurité ou l'intégrité physique pour quiconque y pénètre, en raison de l'un ou l'autre des facteurs suivants :

a) l'emplacement, la conception ou la construction de l'espace, exception faite de la voieprévue au paragraphe 2;

b) l'atmosphère ou l'insuffisance de ventilation naturelle ou mécanique qui y règne;

c) les matières ou les substances qu'il contient;

d) les autres dangers qui y sont afférents.

Pour être considéré comme un espace clos, l'endroit doit répondre aux deux premiers critères (1 et 2)de la définition et à un des quatre facteurs (a, b, c ou d) du troisième critère. Source : APSAM

Photos : Une courtoisie du Groupe Paquette

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40 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Équipement

Par Pierre Vaillancourt

Les détecteurs de mouvement, de chaleur ou debris de verre, les contacts de portes et defenêtres signalant une intrusion, seront tousraccordés à un système d’alarme local et re-

layés à une centrale par ligne téléphonique terrestre oucellulaire. Cette solution est réservée aux lieux ferméscomme les maisons modèles.

Il est possible de sécuriser les lieux avant que la mai-son soit dotée de détecteurs et contacts de portes et defenêtres. Un volet de la télésurveillance électronique etinformatique met en œuvre des caméras et des systèmesd’interprétation des images (mouvement, reconnaissancefaciale). Les caméras fixes ou motorisées permettent lasurveillance d’endroits ouverts sur l’extérieur. Suivantles moyens utilisés, des images statiques ou animéespeuvent être stockées localement sur des cartes SD(cartes mémoire amovibles de stockage de donnéesnumériques – Secure Digital), être relayées à un réseauInternet, à une centrale de surveillance de caméras ouà un téléphone cellulaire personnel.

« Avec la technologie dont nous disposons aujour-d’hui, explique Martin Bombardier, du Groupe Royal-tech, les amateurs de moyens électroniques peuventsurveiller leur chantier, obtenir des alertes sur leur télé-phone cellulaire, voir qui est à la porte et activer oudésactiver un système d’alarme distant, et réagir s’il seproduit une situation qui nécessite la présence immé-diate d’un responsable sur le chantier. »

Au moyen d’un enregistreur de base, sur leschantiers qui ne sont pas raccordés au réseau Internet,les responsables d’un chantier pourront revenir en ar-rière dans les images enregistrées pour observer ce quis’est produit, qui était là, ce qu’ils ont fait, etc. Ces enre-

gistrements peuvent aider à identifier des coupables etconvaincre les assureurs que tout a été fait pourprévenir le crime.

D-Link, TRENDnet, Aposonic, Logitech et d’autresmarques d’équipement informatique fabriquent descaméras IP pour les besoins de la sécurité privée. Depetits distributeurs comme Spytronic offrent auxbricoleurs des solutions complètes économiques.

La vidéosurveillance offre la possibilité de prendredes images du visage de l’intrus et de l’événement, deson véhicule et des plaques d’immatriculation. Les imagesvidéo pourraient servir à confondre un malfaiteur. Toute-fois ces «preuves » ne règlent pas la question pour autant.

Selon Dominic Dufault, d’Astral Sécurité, mêmes’ils sont bien documentés, les dossiers de vol et devandalisme sur des chantiers de construction, s’ils nesont pas accompagnés de voie de fait, rejoignent ledessous de la pile. Par contre, les sites protégés ne sontjamais volés, prétendent les experts !

Les systèmes et applications basés sur l’équipementinformatique se sont beaucoup démocratisés ces der-nières années. Voici une liste d’équipements de basepour un système IP : caméra extérieure fixe ou mo-torisée, sans fil; routeur sans fil; modem; fournisseurd’accès Internet; ordinateur; écran; disque dur ou autresupport d’enregistrement.

Certaines caméras ou ensembles de détecteursfonctionnent avec des applications de télésurveillancedédiées, d’autres se raccordent simplement à Internetau moyen d’un émetteur filaire Ethernet ou sans fil uti-lisant le réseau Wi-Fi. Les caméras extérieures sontconçues pour être attachées à un mât extérieur, à unmur ou à un rebord de toit. Les caméras intérieures sefixent aux murs et aux plafonds. La configuration d’unecaméra permettra d’enregistrer en mode continu, endétection de mouvements ou à heure programmée.

Le plus simple système d’alarme anti-intrusionfonctionnant à basse température, à l’intérieur, lequelne relève que les mouvements des animaux ou desêtres de plus de 90 livres, est utilisé surtout dans lesmaisons modèles pour surveiller les équipements dessalles de bains, de la cuisine et tout autre objet de

La télésurveillance électronique des petits chantiers de construction esthabituellement conçue pour décourager le vol et le vandalisme, comme c’est le cassur les grands chantiers. À la différence des grands chantiers, elle met en œuvre desmoyens plus modestes et, de ce fait, plus à même d’être installés par les propriétairesde chantier eux-mêmes, par des experts indépendants ou par les agences de surveillance domestique reconnues.

La télésurveillance de chantier à l’heure du numérique

Photo : Jean Garon

Les avertissements de présence de caméra ou de protection par une agence de télésurveillance jouent un rôle aussi important que les détecteurs eux-mêmes. Les malfaiteurs ne prendront pas le risque d’être pris la main dans le sac.

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valeur laissé sur les lieux. Il doit être relié à un boîtierde contrôle et est le plus souvent installé par lesagences de sécurité domestique.

L’important, c’est d’être dissuasif. Les avertisse-ments de présence de caméra ou de protection par uneagence de télésurveillance jouent sans doute un rôleaussi important que les détecteurs eux-mêmes. Les mal-faiteurs ne prendront pas le risque d’être pris la maindans le sac.

Selon Mathieu Benoît, de Communications RCL àDrummondville, un bon système sans fil acheté une foiset pouvant être déplacé de chantier en chantier coûteraentre 1 000$ et 1 500$. Il comprendra trois détecteursde mouvement sans fil, et un ou des contacts de portes,un panneau de contrôle et une sirène, pièces et main-d’œuvre incluses. L’ajout d’un service cellulaire d’appelde centrale coûtera entre 500$ et 600$. À cela il faudraajouter les frais annuels ou forfaitaires pour déléguer lemonitorage à une agence de surveillance.

Sur dix entrepreneurs, seulement trois protègerontleur maison modèle par une caméra reliée à une centraled’alarme par cellulaire. Le chantier d’une maison de luxeest souvent, sinon toujours, protégé du début à la fin enraison de la valeur des matériaux. Il n’est pas rare d’ytrouver des matériaux coûteux comme le plancher debois franc, qui pourrait intéresser les malfaiteurs.

Selon Mathieu Benoît, les accessoires et systèmesParadox et DSC sont les plus répandus sur les grandschantiers. Les entrepreneurs font surveiller leursroulottes de chantier, leurs équipements lourds et lematériel précieux comme le fil de cuivre, qui peut attirerles voleurs et les vandales.

Des usages évolués des images captéesOutre la télésurveillance pour se protéger des méfaits,les caméras offrent d’autres possibilités. L’entrepreneurpeut voir l’évolution du chantier, répondre à des pro-blèmes à distance, faire de la vidéo analytique, observerle passage des fournisseurs, etc.

La vidéo analytique permet de suivre la livraisondes commandes en temps et en heure, de suivre l’évo-lution des travaux, de retrouver des matériaux égaréspar leur taille ou leur couleur, des outils, etc. Dans lesmaisons modèles, la vidéosurveillance permet decompter le nombre de personnes, de mesurer le tempspassé à l’observation de certaines pièces, etc.

Il suffit d’appliquer les images captées par lescaméras à des logiciels conçus pour repérer les formes,les lettres, les chiffres ou les visages dans vos images.Elles sont utiles aussi pour observer les mouvements

vers certains sujets d’intérêt ou faire l’addition de cesmouvements ou objets repérés pour en tirer des don-nées statistiques qui ont une certaine importance oupour déclencher un avertissement si le visage, lecamion lettré ou la plaque de voiture demandée se

présente à l’une des caméras du chantier, ou encorequi se trouve dans une photo ou une vidéo enregistrée.La télésurveillance numérique a donc réellement faitévoluer les choses, au point même de dépasser les sim-ples usages à des fins de sécurité.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Les accessoires et systèmes Paradox et DSCsont les plus répandus sur les grands chantiers.

QUI S’OCCUPE DE SÉCURITÉ ?Toute personne qui exploite une entreprise ou qui exerce une activité de

sécurité privée au Québec doit être titulaire d’un permis d’agent ou d’agence de la catégorie pertinente à l’activité, un permis émis seulement par le Bureau de lasécurité privée du Québec (BSP). À ce jour, il y a plus de 1 300 permis d’agences et34 000 permis d’agents en règle inscrits au BSP. Les employés de ces agences fontnotamment l’objet de vérification d’antécédents criminels pour éviter des situations potentiellement dangereuses.

Les employés qui font les installations ont une carte de la CCQ, catégorie 222(électricien spécialisé en installation de systèmes de sécurité). Deux catégories du

BSP, soit Systèmes électroniques de sécurité et Service-conseil en sécurité, permettent d’installer, entreteniret surveiller des systèmes d’alarme, de surveillance vidéo ou de contrôle d’accès, ou encore de conseillerdes méthodes de protection contre le vol, l’intrusion ou le vandalisme.

Il existe plusieurs manufacturiers deproduits spécialisés dans la télésurveillancede chantiers, dont Bosch, Panasonic et Samsung. La plupart des grandes marquesd’équipement électronique et certainesmoins connues offrent des camérasanalogiques ou IP (Internet Protocol). Lesavantages de la caméra IP par rapport àl’analogique réside dans la résolution del’image captée, l’absence de conversion dusignal analogique en signal vidéo lui permettant d’enregistrer en interne sur une carte SD ou en externe sur DVR (enregistreur vidéonumérique) ou NVR (enregistreur vidéo en réseau), et la possibilité delui envoyer un signal pour modifier les paramètres du capteur ou de lalentille. Elles permettent aux entreprises de consulteur leurs camérasdepuis n’importe quelle connexion Internet via un ordinateur portableou un téléphone cellulaire (3 Go).Les caméras analogiques se raccordentaux systèmes par câbles RF (radiofréquence) ou coaxiaux, aux enregistreurs VHS (Video Home System) et aux téléviseurs d’anciennegénération. La qualité des images et les usages qu’on peut en faire sonttoutefois beaucoup plus limités.

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42 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Par Me Geneviève-Andrée Loriot

Depuis longtemps, les Commissaires de l’in-dustrie de la construction font preuve deconstance et de précision dans leurs déci-sions en ce qui concerne le nettoyage des

chantiers. En effet, tous les types de nettoyage et depremier entretien de revêtements de sol sont assujettisà la convention collective de l’industrie de la construc-tion s’ils sont faits en préparation, à l’occasion ou enfinition de travaux de construction.

Concrètement, cela signifie que les entrepreneurs del’industrie doivent déclarer à la Commission de la cons-

truction du Québec (CCQ) les heures des salariés qui ef-fectuent des travaux de nettoyage et d’entretien, puisqueces tâches sont considérées comme étant une partie in-tégrante des travaux de construction sur les chantiers.

Qu’est-ce qui est considéré comme dunettoyage et de l’entretien de surface ?La CCQ a déterminé, avec divers intervenants de l’in-dustrie, le cadre d’application régissant la gestion destravaux de nettoyage sur les chantiers. Ainsi, dans lestravaux de nettoyage, la CCQ englobe le ramassage desdébris, le nettoyage de vitres, de murs et de planchersqui ont lieu sur le chantier avant, pendant et à la findes travaux.

Pour ce qui est de l’entretien de revêtements de sol,la CCQ inclut tous les travaux de décapage, de cirage,de polissage et d’application de scellant ou de vernis quisont effectués sur les boiseries et revêtements au sensdes définitions générales en matière de construction.

Quelles cartes de compétence sontnécessaires ?De manière générale, même si les travaux de nettoyageet de premier entretien de surfaces sont toujours assujet-tis aux règles qui définissent les tâches sur les chantiersde construction, il n’en reste pas moins que ces travauxsont délimités dans le temps. L’assujettissement de cestravaux prend fin au moment où l’entrepreneur livre leslieux au propriétaire pour des fins d’occupation immé-diate. Les travaux de nettoyage effectués avant la livraisondoivent être effectués par un salarié titulaire d’une carted’occupation valide (manœuvre).

Peut-on faire exécuter ces travaux sansles déclarer à la CCQ ?Une solution simple au problème du nettoyage est à laportée de tous les entrepreneurs, y compris les entre-preneurs généraux et constructeurs de maisons neuves.En effet, il est possible de ne plus inclure le nettoyageet le premier entretien des surfaces de fin de chantierdans les contrats de vente avec les clients dans le butd’économiser temps et argent.

Comment le faire ? Tel que précisé précédemment dans l’article, les activitésde nettoyage et de préparation de surfaces assujetties àla convention collective de l’industrie de la constructionprennent fin au moment où le propriétaire prend pos-session des lieux. Ainsi, lorsque la seule activité faite enun lieu consiste en des travaux de nettoyage, d’applica-tion d’un scellant ou de polissage des surfaces de celieu, les travaux ne sont pas assujettis à la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et lagestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la cons-truction, puisqu’il n’y a pas de chantier de constructionen cours.

Si l’entrepreneur demande au propriétaire de choisirlui-même sa compagnie de nettoyage et d’avoir une fac-ture à son nom, ce dernier n’aura plus l’obligation depayer les taux de la construction, car les travaux ne serontpas assujettis à la convention collective de l’industrie. Ilest possible par la suite d’acquitter la facture du clientsimplement en accordant un rabais sur les travaux (rabaisprévu au contrat préalablement), qui sera valide dès laréception d’une preuve de facturation d’une compagniede nettoyage ! Et rien n’empêche l’entrepreneur de con-clure un arrangement avec certaines compagnies pourrécolter un bénéfice sur les clients recommandés ou delancer sa propre équipe de nettoyage.

Droit au chantierNettoyer son chantier, une tâche règlementée !Ne nettoie pas qui veut sur un chantierde construction! Voilà qui résume bienl’application des directives concernantle nettoyage de chantier et le premier entretien de surface dans l’industrie dela construction au Québec.

LE CONSEIL DU BEAU-FRÈREL’achat d’une entreprise et la responsabilité des cotisations impayées à la CSST

Vous souhaitez développer un marché connexe à vos propres activités, et votre beau-frère vous parle d’une occasion à saisir avec l’achatdes contrats de l’un de vos compétiteurs. Vous décidez de faire mieux : vous rachetez sa compagnie, ses contrats, ses équipements, ses locaux,et vous gardez ses employés et les intégrez à votre équipe de travail.

Tout se passe bien et les clients sont satisfaits. Après quelques mois, vous recevez un avis de cotisation de la CSST, cotisation due parl’ancienne entreprise. L’avis totalise plus de 20 000 $ en cotisations, pénalités et intérêts. Votre beau-frère vous conseille d’ignorer l’avis enprétextant que l’ancienne compagnie est fermée et que vous opérez sous votre nom sans lien avec l’ancienne.

Un conseil : ne l’écoutez pas! L’article 34 de la Loi sur les accidents du travail et des maladies professionnelles stipule qu’en cas d’aliénationou concession d’une entreprise, en tout ou en partie, autrement que par la vente en justice, le nouvel employeur est tenu responsable des coti-sations impayées par l’ancien employeur à la date de l’aliénation ou concession, et ce, même si elle n’était pas encore exigible. Au-delà de latransaction, certains critères seront pris en considération dans l’application de l’article 34, telle que la continuité des mêmes activités, avec lesmêmes équipements, les mêmes employés, les mêmes contrats et pour les mêmes clients. Il vaut mieux consulter au préalable et exiger desattestations de conformité en ce qui concerne l’état des cotisations. La vérification diligente s’impose avant de conclure une telle transaction.

Par Me Claire Fournier

Ce texte vous a plu ? Vous en trouverez plusieurs autres dans notre bibliothèque virtuelle sur le site apchq.comen cliquant sur votre région d’appartenance, puis sur l’onglet « SERVICES AUX MEMBRES ».

Illustration : Joëlle Lavoie-Vivier

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44 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

Par Benoit Bissonnette

I ntroduit par le fabricant Bosch il y a moins de 10ans, le premier modèle d'outil compact à batterieLi-ion de 10,8 volts était une visseuse à chocs(modèle nº PS40Z) dotée d'une batterie à peine

plus grosse qu'une pile D. À la grande surprise de sesutilisateurs et sans doute du fabricant lui-même, cetoutil s'est rapidement taillé une place chez les profes-sionnels, en raison de ses performances spectaculairesen dépit de sa petite taille.

Aujourd'hui, tous les fabricants d'outillage profession-nel offrent des perceuses et des visseuses compactesbasées sur une plateforme de batterie compacte de12 volts. Or, ces outils beaucoup plus petits, légers etmaniables profitent de l'étonnante intensité électriquedu composé d'ions de lithium, ce qui leur procure desperformances comparables aux modèles de 18 volts desgénérations précédentes. Grâce aux améliorationsfulgurantes survenues dans le domaine des batteriesrécemment, il y a fort à parier que les outils compactsoccuperont une place prédominante dans les coffres àoutils des travailleurs d’ici quelques années.

Dans le domaine des outils compacts, il existe essen-tiellement deux designs différents, l'un faisant appelà une batterie relativement cylindrique qui s'insère àl'intérieur de la poignée de l'outil, alors que l'autre ap-proche consiste à fabriquer une batterie rectangulairequi coulisse à la base de la poignée. Bien que chacunait ses mérites, la batterie cylindrique a tendance àgrossir la poignée, un désavantage en matière d'ergo-nomie pour les travailleurs aux petites mains. Lesoutils équipés d'une batterie rectangulaire ont uneplus petite poignée, mais ils peuvent s'avérer un peuplus encombrants.

La nouvelle perceuse à percussion modèle nº 2404-22 du fabricant Milwaukee est le premier outil compact de cette catégorie à être équipé d'un moteur sans balai et d'un mandrinde 1/2 po, une caractéristique qui démontre la capacité accruede ce format d'outil.

Certains fabricants offrent deux formats de batterie, soit uneversion compacte et légère offrant 1,5 Ah ou 2,0 Ah, ainsiqu'une version à capacité et autonomie augmentée, un peu pluslourde, mais qui propose de 3,0 Ah à 4,0 Ah. Il est ainsi possiblede choisir le format de batterie convenant le mieux aux besoinsde l'utilisateur.

Les modèles intermédiairesSans doute la catégorie la plus populaire et la plus uti-lisée par les entrepreneurs, les visseuses à chocs et lesperceuses de format intermédiaire se déclinent enplusieurs modèles de batterie. Dans le Ni-Cd, ces outilssont alimentés par des batteries de 9,6 V, 12 V, 14,4 V,18 V et 19,2 V. Toutefois, il est à noter que les fabricantsont presque tous abandonné cette ancienne technologiepour se tourner vers les batteries Li-ion, tout en profitantde l'occasion pour réduire le nombre de modèles. C'estce qui explique que les fabricants proposent aujour-d’hui deux ou trois formats de batterie, mais concen-trent toutes leurs énergies à développer la majorité deleurs outils sans fil sur un modèle de 12 volts pour lesversions compactes et de 18 volts pour ceux de caté-gorie intermédiaire.

Cela dit, la plus récente innovation qui touche lesperceuses et les visseuses à chocs standards est l'ar-rivée du moteur sans balais chez tous les fabricantsmajeurs. Cette technologie, qui n'est pas nouvelle ensoi, permet d'améliorer l'autonomie des batteries etde faire un usage plus efficace de chaque électrondisponible. Il en résulte une amélioration considé-rable des performances. En ce moment, cette techno-logie n'est offerte que sur les modèles haut de gammeplus coûteux, mais elle risque fort de se répandre àplus ou moins long terme, et qui sait si elle n'annoncepas la fin du moteur universel.

Les outils de format intermédiaire, dont la perceuse Ridgid nº R8611501K dotée d'une batterie de 18 volts, représentent le meilleur compromis poids/puissance et offrent le maximum de polyvalence aux ouvriers. La plupart des batteries sont maintenant équipées d'un indicateur de chargerésiduelle qui permet de vérifier l'état cette dernière.

Coup d’œil sur les perceuses et les visseuses à chocs à batterie

Outillage

Pour le perçage de trous dans le bois ou le béton ou le vissage de milliers de visà cadence rapide, rien ne vaut l’utilisation d'une visseuse à chocs et perceuse àbatterie. Dans ce domaine, il existe essentiellement trois catégories d'outilsconçues pour un usage spécifique. Voici une vue d'ensemble de tout ce qui visse,perce et ne s'embarrasse pas d'un fil électrique.

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 45

Le moteur universel conventionnel possède des balais au carbone servant à établir un contact électrique avec le rotor, cequi génère de la chaleur (flammèches) et une perte d'énergie. L'efficacité d'un moteur sans balais est plus grande puisqu'il n'ya pas de friction, et la puissance du moteur repose sur desaimants contrôlés par un circuit électronique.

Les perceuses à grande capacitéÀ l'époque où les outils sans fil ne pouvaient compterque sur des batteries Ni-Cd, il n'y avait d'autres choixque de fabriquer de grosses batteries pour alimenter lesoutils nécessitant beaucoup d'énergie. C’était le cas decertaines perceuses à percussion ou d'autres outils éner-givores comme les scies circulaires. C'est alors que sontapparus des outils, plus lourds notamment, dotés debatteries de 36 ou même de 48 volts. Avec l'arrivée desbatteries Li-ion, beaucoup plus performantes et légères,il est plutôt rare que l'on dépasse les 36 volts. Grâce àleur composé chimique, ces batteries sont plus légères.Toutefois, il existe très peu de produits dans ces caté-gories, un signe que la puissance des modèles plus pe-tits satisfait de plus en plus les utilisateurs.

La perceuse Brute Tough modèle nº 38636-01 de Bosch procureun maximum d'autonomie en utilisation et une puissance bruteélevée, avec ses 600 lb/po de couple. Malgré la taille de sa bat-terie, l'outil pèse 6,7 lb et une recharge de 30 minutes suffit à laremplir à 80 %. Enfin, ce modèle robuste résiste à une chutelibre de la hauteur d'un étage.

Les clés et les visseuses à chocsBien qu'elles diffèrent sensiblement des perceuses traditionnelles, les clés et les visseuses à chocs ne sontpourtant pas en reste lorsqu'il s'agit de percer destrous en profondeur ou avec des mèches de gros dia-mètre. Même si elles excellent pour l'installation devis à cadence rapide, elles n'auront aucun problème àpropulser des mèches hélicoïdales à spirale unique autravers de profondes pièces de bois. Il sera égalementpossible de s'en servir pour serrer les boulons d'élé-ments structuraux en acier.

Le mouvement de percussion, qui s'opère à l'intérieur de la clé à chocs jusqu'à 2 200 coups par minute, propulse puissamment la mèche qui ne subira que très peu de résistancedans le bois dense. Le modèle nº 2665-22 de Milwaukee afficheun couple maximal de 350 lb/po.

Les perceuses et visseuses à chocs coudéesIl existe certaines perceuses conçues spécialement pourles endroits restreints ou difficiles d'accès. Le mandrinse retrouve donc à angle droit par rapport au moteur,ce qui réduit sa profondeur effective, parfois même àmoins de 4 po (sans la mèche). Dans la même configu-ration se retrouvent également des visseuses à chocscoudées qui réduisent considérablement la distanceminimale où il est possible d'installer des vis.

La perceuse DeWalt (modèle nº DCD740C1) possède deux plagesde vitesses (0-650 tr/min et 0-2000 tr/min), et est contrôlée parune gâchette en forme de palette, ce qui facilite la manipulationde l'outil dans les endroits exigus.

Les visseuses à chocs coudées sont beaucoup plus rares, et ce nesont pas tous les fabricants qui en proposent une version. Ellessont offertes notamment chez Hitachi (nº WH10DCL) et Makita(nº BTL061F).

Les accessoires de perçageUne perceuse serait bien inutile sans un lot de mèches,de forêts, d'embouts, de rallonges et d’autres acces-soires qui décuplent sa polyvalence. Les utilisateurs au-ront toutefois intérêt à bien choisir leurs embouts enfonction de l'outil qu'ils ont l'intention d'utiliser. Eneffet, les embouts standards résistent mal aux percus-sions des visseuses à chocs et brisent après une faibleutilisation. Plusieurs fabricants ont donc conçu des em-bouts qui absorbent les chocs en torsion, permettantainsi de protéger la tête de l'embout contre les bris. Ilsse distinguent facilement par leur tige amincie entre laqueue hexagonale et la tête de l'embout.

Le fabricant DeWalt a lancé dernièrement un accessoire coudé(modèle nº DWARA100) équipé d'un porte-embout hexagonalaimanté de 1/4 po. Contrairement à ses concurrents, ce produitse distingue par sa grande robustesse, puisqu'il est conçu pourtransférer à son porte-embout le couple maximal de l'outil,même celui des puissantes visseuses à chocs.

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