Compagnie Éponyme

VOIR LES ANGES SI FURIEUX

Mise en scène : Vincent Bonillo

Compagnie Éponyme Chemin de Renens 54

CH-1004 Lausanne Vincent Bonillo : +41 (0)79 798’34’80 Joël Maillard : +41 (0)76 420’59’03 e-mail : mail@cie-eponyme.ch

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VOIR LES ANGES SI FURIEUX

Compagnie Éponyme, Théâtre Arsenic, octobre 2009 INDEX Éponyme Page 3 Contexte Page 3 Démarche Page 3 Thématique Page 4 Textes Page 5 Dramaturgie Page 5 Réalisation Page 6 Vidéo Page 8 Exposition photographique Page 9 Scénographie Page 10 Équipe Page 12 Calendrier et lieux Page 13 Biographies Page 14 Revue de presse des spectacles précédents Page 18 Ce projet est soutenu par PRAIRIE. Modèle de co-production du Pour-cent culturel Migros en faveur de compagnies théâtrales innovantes suisses.

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ÉPONYME La compagnie existe depuis 2005, elle a conçu deux spectacles. Nous ne nous définissons pas par rapport à une ligne esthétique, mais par une volonté de tenter une aventure collective, notre fonctionnement interne se réinventant à chaque spectacle. Notre démarche artistique consiste à ne pas se reposer sur ce qu’on sait déjà faire, à sauter dans l’inconnu, prendre des risques, repartir de zéro à chaque fois. Sur scène, il nous importe en premier lieu de faire résonner, et si possible raisonner, le réel. Nous tentons donc de proposer un théâtre réactif, il s’agit de ne pas cesser d’être étonné par la brutalité de notre mode de vie. Non pour la dénoncer, tout étant déjà dénoncé en permanence, mais simplement pour en témoigner, pour rester éveillés, pour tenter de refuser un peu, peut-être. Pour ce faire, nous utilisons volontiers l’humour et l’ironie, qui sont encore ce que l’homme a inventé de mieux en terme de « regard sur soi ». CONTEXTE Winkelried invoquait les notions de sacrifice, de résistance, de terrorisme, traçant un parallèle inconvenant entre le mythe suisse de Winkelried et la figure contemporaine du kamikaze. En contradiction totale avec les lois du blues explorait la notion de privilège et celle de culpabilité qui va avec, en mettant aux prises cinq individus prisonniers d’une boucle spatio-temporelle. Voir les anges si furieux (titre provisoire) abordera par différents angles les questions de la fin de l’homme, et de sa régression. DÉMARCHE Joël Maillard était l’auteur des deux premiers textes montés par la compagnie Éponyme. Nous avons cette fois-ci décidé de procéder autrement. Ce troisième projet ne se construit pas à partir d’un texte, mais à partir de nous-mêmes en tant que matière, chair à spectacle, donc à partir de personnalités, d’envies, de sensibilités disparates. Nous concevons une démarche clairement collective, dès sa genèse jusqu’à sa « livraison » au public. Une création où chacun a la responsabilité d’être un acteur du projet, non pas uniquement au sens de l’interprète mais de façon totale, de sorte que la responsabilité artistique incombe véritablement à tous. Procéder ainsi est une manière de nous impliquer tous dans le contenu du spectacle, chacun y amenant ses propres obsessions, et de nous offrir un espace de liberté, notamment en ce qui concerne les styles de langage, car les textes proviendront de sources diverses et hétéroclites.

Lady Anne : Ô miracle ! Entendre les démons dire la vérité ! Gloucester : Miracle plus grand, voir les anges si furieux !

William Shakespeare, Richard III, acte I, scène 2

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THÉMATIQUE Nous concentrons nos recherches sur les thèmes FIN DE L’HOMME et RÉGRESSION. La question est la suivante : l’humanité est-elle en train de régresser, culturellement et intellectuellement, dans les rapports sociaux qu’entretiennent entre eux les individus, dans le contrôle de leurs pulsions primaires ? Et si oui, va-t-elle sur sa fin ? Thématiquement, il s’agit d’une part de traquer, dans notre mode de vie, des signes révélateurs d’un déclin, et d’autre part d’imaginer ce que pourraient être les derniers hommes. Cette idée de régression est-elle un fantasme de notre part ? Est-ce une opinion réactionnaire, méprisante envers nous-mêmes ? Peut-être. Néanmoins notre mode de vie nous pousse à nous poser la question d’une éventuelle perte de nos moyens. Sommes-nous en train de devenir de plus en plus stupides ou l’avons-nous toujours été ? Sommes-nous complètement à côté de la plaque en craignant que nous ne devenions des hommes sans hommes, des coquilles vides ? Le fait est, et il n’est pas nouveau, que les agressions visant à nous vider se multiplient… La fin de l’homme est un thème aux entrées multiples. Il peut s’agir d’une fin catastrophique ou démographique, mais également d’une fin culturelle ou « civilisationnelle », c’est-à-dire la fin d’une certaine manière d’être homme. Pourrions-nous nous éteindre comme se sont éteintes d’autres grandes civilisations par le passé ? Il y a donc dans notre recherche une part fantasmagorique, et une part d’inquiétudes factuelles et concrètes. La fin de l’homme, c’est aussi sa finalité, l’homme est-il le but de l’homme ou existera-t-il des post-humains ? Serions-nous les derniers hommes ? Y a-t-il un début après la fin ? La régression de l’humanité n’est, espérons-le, qu’une vue de l’esprit catastrophiste, et sa fin une chimère. Si nous associons ces deux événements à priori improbables, c’est parce qu’il nous intéresse d’aller chercher du côté du pire. Ceci pour l’éviter. Paul Virilio, urbaniste et philosophe dit : « Nous vivions dans la conviction que nous avions un passé et un futur. Or le passé ne passe pas, il est devenu monstrueux... Quant au futur il est limité par la question écologique, la fin programmée des ressources naturelles, comme le pétrole. Il reste donc le présent à habiter. Mais Octavio Paz disait : « l’instant est inhabitable, comme le futur ». Nous sommes en train de vivre cela ». Cette analyse, pour le moins inextricable, nous apparaît comme théâtralement pertinente en ce sens qu’elle contient en elle-même un évident vertige existentiel qui est au fond le pivot de notre recherche.

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TEXTES La recherche de textes continue. Pour l’instant notre montage contient : - Un passage, retranscrit tel quel, d’un jeu télévisé pour gagner de l’argent. La violence du texte parlera d’elle-même. - Un exposé des différentes façons de ressentir « sa propre fin du monde ». - Le récit d’un cannibale. Le meurtre comme fin de l’humanité du meurtrier ? Peut-être, mais ici c’est par amour elle que le cannibale mange une femme… - Prologue d’Ainsi parlait Zarathoustra, de F. Nietzsche. Le texte évoque spécifiquement les derniers hommes, les plus méprisables, qui ne sauront même plus se mépriser eux-mêmes. « Nous avons inventé le bonheur, diront les derniers hommes, en clignant de l’œil. » - Quelques spams. Agressions contre la langue. - Le dialogue des derniers humains. Le dernier homme et la dernière femme tentent de faire l’amour, puis ils tentent de se parler. C’est compliqué car l’humanité a perdu le langage, ils ne disposent plus que de 50 mots. Ils parviennent tout de même à se dire leur désir et leur peur. - Adaptations de passages de La fin de l’humanité, de Christian Godin, dans lequel le philosophe prévoit une extinction de l’humanité autour de 2400, par suite d’une chute irréversible de la natalité. L’humanité s’éteindrait par un simple manque de volonté de procréation. - Des passage de La vie sur Terre, réflexions sur le peu d’avenir que contient de temps où nous sommes, de Baudouin de Bodinat. - Un poème de Baudelaire, Les fenêtres - D’autres textes s’écrivent à même le plateau, notamment la vente d’un être humain, pour un couple intéressé et un vendeur incompétent. - Il est fort possible que chaque soir un nouveau sous-thème (la mort, le temps, l’histoire, la chute…) soit l’occasion pour les comédiens d’improviser un court texte personnel. La recherche n’est pas centrée autour d’une œuvre. Tout texte en rapport, direct ou indirect, avec la thématique est à questionner sur le plateau. Ainsi les sources sont très diverses. Il y a nos propres tentatives, des extraits d’ouvrages de références, ou même des textes anonymes trouvés sur la toile. Notre objectif est de rassembler le plus de fragments possibles pour ensuite sélectionner un ensemble qui dégage une certaine cohérence. DRAMATURGIE Nous envisageons le spectacle comme un montage de fragments. Un montage dont la chronologie sera plus conditionnée par un principe d’associations d’idées que de causalité (à l’image des surréalistes dès les années 1920). Comme ligne de conduite : l’éclectisme. Superposition d’éléments à priori incompatibles. Mise en parallèle de textes et/ou d’actions contradictoires. Recherche du décalage comme révélateur. Sans doute aussi une dose d’absurde. Et des tentatives de donner sens au non-sens. Donner aussi une place à l’aléatoire dans le déroulement de la représentation. Utiliser le détournement pour évoquer le tourment. Par l’éclat de la forme mettre en scène l’éclatement de l’individu. Des passages seront directement inspirés par « l’actualité », le contenu sera donc en partie évolutif.

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RÉALISATION PREMIÈRE PARTIE Le public déambule sur le plateau, à travers des installations vidéo, des poupées maltraitées, des comédiens figés, des sculptures évoquant plus ou moins des formes humaines, des ambiances sonores, des êtres humains enchaînés dans des vitrines et apparemment forcé de prendre des poses représentatives de leur régression. Tout cela amène les spectateurs dans le domaine du rêve et de l’inquiétante étrangeté. Tout est déformé, d’une manière ou d’une autre. Par exemple un lit de feuilles mortes, mais les feuilles mortes sont des oreilles de bœuf séchées. DEUXIÈME PARTIE Les comédiens entre dans le jeu proprement dit, des scènes se jouent d’abord au milieu des spectateurs, puis au bout d’un certain temps, ceux-ci prennent place dans les gradins. Il y aura d’abord eu un rapport de proximité très fort, et ensuite un rapport frontal où nous pourrons jouer avec toute la profondeur de la scène. Les installations où les spectateurs déambulaient changent de statut, elles deviennent décors de théâtre. Un système d’interactions physiques semble organiser la vie des personn(ag)es sur le plateau. Le processus qui régit ces interactions physiques est le suivant : Comme point de départ, une posture figée, obtenue en imitant une photographie ou une peinture. Les comédiens reproduisent les attitudes des personnes peintes ou photographiées, et surtout ils cherchent à éprouver les relations qu’elles entretiennent. Puis ils quittent l’immobilité, c’est-à-dire qu’ils font évoluer les relations, les amplifient, continuent le moment arrêté, imaginent ce qui se qui se passe après la pose. Ce principe permet aux acteurs d’avoir entre eux des rapports précis, concrets, qui dépassent la psychologie. Les images choisies évoqueront d’une manière ou d’une autre la fin de l’homme ou sa régression. Un autre axe de la recherche est constitué de scènes très dessinées, et à tendance muette. À quoi bon parler au bord de la fin ? Ou : Le dernier de l’espèce sera-t-il encore capable de parler ? Ou : Le dernier et l’avant-dernier auront-ils encore quelque chose à se dire ? Problème de parole donc. Les acteurs ne parlent pas, ou très peu, ou beaucoup mais en disant toujours la même chose (par exemple un acteur dit sans cesse : je suis convaincu de ce que je dis), ou leur paroles n’ont plus de sens. Si un discours construit et intelligible est énoncé, il ne sort pas de la bouche des acteurs. Donc la régression et le bord de la fin évoqués par des scènes où évoluent ces humains ne parlant plus, ou peu, ou mal. Une recherche presque chorégraphique. Il s’agit essentiellement d’actions, ou d’attitudes, évocatrices d’une forme de régression. Un exemple de scène est exposé en page suivante.

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Christ redescend sur terre Il observe les humains. Il y en a un qui urine, tête très basse, dans un coin. Un autre est captivé par une méthode audio pour apprendre le français, il essaye de répéter les phrases mais manifestement il ne comprend pas ce qu’il dit. Une autre a un casque sur les oreilles, et écoute très fort des publicités, de celles qu’on entend sur les radios régionales, elle bouffe une salade préemballée en maculant ses lèvres de sauce blanche, elle est face public, et fait l’intéressante. Aucun d’entre eux ne remarque la présence du Christ. Christ bourre sa pipe et l’allume. Par effet de montage, il est interviewé par Darius Rochebin, qui ne cesse de lui demander s’il y a des raisons de s’inquiéter. Il ne répond jamais. Il cherche ses mots, ou alors il a lui aussi perdu le langage. Rochebin enchaîne les questions. Christ sort de sa poche une bible, déchire des feuilles et en donne à celui qui urine, pour qu’il s’essuie, et à celle qui mange la salade, pour qu’elle s’essuie. Il y a une télévision avec Jean-Marie Bigard, sans le son, mais on n’y prête pas plus d’attention qu’au Christ. Celui qui écoutait la méthode de français met le feu à un monochrome de Malevitch. Semblant plus ou moins sortir de la bouche de Rochebin, une voix artificielle fige tous les corps. Cette voix cite Nietzsche, le passage sur les derniers hommes dans Ainsi parlait Zarathoustra. Photo de répétition : Pénélope Henriod/penelopehenriod.ch

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VIDÉO Voir les anges si furieux est une création éclectique qui a pour principe d'assembler des fragments de texte, des « morceaux de mise en scène », des « bouts d'atmosphère ». Du côté vidéo nous allons travailler de la même façon. Fragments iconographiques évoquant des mondes disparus et des apocalypses qui ont eu lieu (ou que certaines personnes prédisent), les images parleront de cette ambiance de fin d’un monde, de fin d'une vie. Le dispositif technique permettra de diffuser via environ 4 projecteurs vidéo et 4 téléviseurs dispersés dans l'espace des images qui viendront soit directement de caméras installées sur scène, soit d’un ordinateur contenant un stock d'images. D'un côté, nous allons retravailler des images d'archives de sources diverses : - Des images « youtube » de tueurs en série ou d'autres personnes qui décident « d’en finir avec ce monde » - Des images témoignant de peuples ou civilisations disparus (comme par exemple des anciens habitants de la Tasmanie ou de l’Île de Pâques) - Des images témoignant de croyances ou idéologies (partiellement) disparues (les dieux grecs, le nazisme, le communisme...) Une autre partie du travail vidéo consistera à tourner des happenings urbains. Des scènes, ainsi que des actions assez brèves, brutales, dégoutantes, banales ou absurdes, seront jouées en pleine rue, ou dans un magasin, un café, une déchetterie, un ascenseur, un parking souterrain, etc. Il s’agit d’une tentative de filmer les derniers hommes, régressant au milieu de la ville. La fin d'un monde est peut-être aussi la fin d'une langue. En utilisant l'ordinateur comme outil de lecture à l'aide de logiciels « text to voice » (lecture de texte par une voix artificielle) nous allons également utiliser l'ordinateur comme « comédien ». Nous allons le laisser « dire » des textes, la voix de l’ordinateur étant une manière de mettre fin à la voix de l’homme. Et nous travaillerons également avec des logiciels « voice to text » (l'ordinateur écrit ce que l'homme lui dicte à haute voix). Bien sûr il y a des erreurs, des malentendus. Ainsi un texte est tordu, aléatoirement réinterprété par la machine. À travers ces malentendus un nouveau sens (ou non-sens) est donné aux mots. Les textes écrits par l'ordinateur pourront également être diffusés par les projecteurs vidéo ou les téléviseurs. Lorsqu’on dicte au logiciel des borborygmes inintelligibles, il tente tout de même de faire des phrases, puisque c’est pour cela qu’il est conçu. En faisant quelques essais, nous avons été fort troublés par le fait qu’ainsi acculé à produire du sens coûte que coûte le logiciel se révèle être un poète surréaliste à peu près convenable.

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EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE DANS LES ABRIS DE L’ARSENIC Pénélope Henriod Les comédiens de la compagnie Éponyme s’inspirent d’images trouvées dans les journaux, dans des monographies de photographes reconnus ou dans des ouvrages d’histoire de la peinture pour construire leurs rapports physiques tout au long du spectacle. Les images sont décontextualisées et leur sens perd de sa portée. Le projet J’aimerais continuer cette démarche en faisant poser les comédiens en studio d’après les images qui les auront inspirés ainsi que d’après des images récoltées pas mes soins. Ils poseront sur fond neutre, en habits de ville. Ils ne garderont que les gestes et l’attitude des modèles d’origine. Il en résultera 30 images issues de la presse, de la pub, des classiques de la photographie ou de l’histoire de la peinture se côtoyant sans que leur contexte de base et leur origine ne soient explicites. Mises côte à côte les images sont vidées de leur sens et deviennent toutes potentiellement des icônes. Les images servant de modèle ne figurent nulle part, seul le titre original est indiqué (par ex : « Kevin Carter, Le vautour et l’enfant »). Le visiteur se retrouve face à la réinterprétation de signes et de codes qu’il croit reconnaître sans être certain qu’ils soient issus de la publicité ou de la photographie de guerre, de l’histoire de la photographie ou d’un album de famille. C’est cette ambiguïté qui m’intéresse et que j’aimerais interroger dans ce travail. Sans donner de réponse cette exposition permet un éclairage subtil sur la démarche de la compagnie et questionne le rôle de la photographie dans une époque où les images, par leur omniprésence, ont plus tendance à banaliser qu’à informer. Concrètement Le projet a été présenté à Sandrine Kuster, directrice de l’Arsenic, qui met à disposition les abris antiatomiques durant toute la durée des représentations. Environ 30 images de 30/40 cm y seront exposées.

Exemples de présentation (issus du travail d’Edouard Levé, qui remet en scène des images de sport ou de l’actualité).

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SCÉNOGRAPHIE Rechercher un contraste entre des images pures, nettes, et un espace chaotique, déconstruit, rempli d’objets hétéroclites. Trouver les matières qui nous permettent de travailler sur ce contraste. Par exemple, comment faire contraster un objet blanc avec un fond blanc, ou comment mettre en évidence un seul objet posé parmi une multitude d’autres objets. Parler de l’autodestruction de l’espèce humaine et de son biotope, que ce soit au niveau personnel ou global lorsqu’elle est en quête de bénéfice, de rendement et de confort. Donc de par son mode vie. Comme un principe de physique impliquant que chaque point positif aura son pendant négatif. La dictature du bien-être en contradiction avec un mode de vie détruisant la branche sur laquelle on vit. Une cassure de la liberté individuelle. Tu n’as pas le droit de te faire du mal. Du mal à ton corps. Mais de par ta manière de vivre, tu es en droit de faire du mal aux autres. Comme si tu vivais dans une bulle d’oxygène renforcée totalement adaptée à tes obligations et besoins de bien-être. Mais cette bulle, pour fonctionner, consomme, nuit, détruit tout ce qui est à l’extérieur d’elle-même. Comme un cercle vicieux qui fait que plus l’environnement dans lequel on vit devient hostile, plus la bulle te protégeant demande de l’énergie et de la technologie, donc devient de plus en plus néfaste à l’environnement donc l’environnement devient de plus en plus hostile, etc… Plusieurs zones sont accessibles aux comédiens mais les spectateurs ou certains spectateurs ne peuvent les voir que partiellement, ou pas du tout : des jeux de reflets sur un amoncellement de matériau brillant, de miroirs, de laque, etc, ainsi que des prises de vues vidéo et des prises de son donnent la possibilité à chaque spectateur de voir ou de percevoir ces zones. Un amoncellement de crânes et d’ossatures d’animaux, un terreau blanc pur sur lequel poussent et naissent des poupées-plantes symbole d’enfance et de vie. Des feuilles mortes pour une allusion à l’automne, saison mélancolique qui ferait aimer la mort. Ces feuilles mortes sont des oreilles de bœuf séchées. Dans cette logique de détournement, la construction du décor ou de certains de ses éléments se fait avec des matériaux qui n’ont rien à voir avec ce qui s’utilise ordinairement. Par exemple, une table et des chaises de camping construites avec des couteaux, ou un alignement de voûtes réalisées en poupées roses. Il y a donc double détournement : celui des objets utilisés pour une construction, et celui de la construction elle-même, qui est détournée de son aspect habituel.

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Photo de répétition : Pénélope Henriod/penelopehenriod.ch

Photo de répétition : Pénélope Henriod/penelopehenriod.ch

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ÉQUIPE Toutes les personnes qui participent à ce troisième projet ont participé au premier et/ou au deuxième. La distribution est la suivante : Mise en scène : Vincent Bonillo Scénographie : Serge Perret Vidéo : Daniel Maurer, Julien Richard Lumière : Sandra Romanelli Son : Christian Pahud Photographie : Pénélope Henriod Interprétation :

Juan Bilbeny

Vincent Bonillo

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Piera Honegger

Joël Maillard

Julia Perazzini

CALENDRIER ET LIEUX Les 9 semaines de répétitions sont réparties entre mars et octobre. Il s’agit de donner au projet plusieurs périodes de maturation, durant lesquelles nous aurons l’occasion de prendre du recul par rapport au travail, y rêver, l’oublier peut-être. Cela permet aussi de privilégier les idées qui résistent au temps. - Création au théâtre Arsenic, Lausanne, grande salle. 8 au 18 octobre 2009. Tournée prévue en automne 2010 dans les théâtres suivants: - Nouveau Monde, Fribourg (confirmé) - Théâtre Saint-Gervais, Genève (pré-confirmé) - Les Halles, Sierre (à confirmer)

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BIOGRAPHIES Vincent Bonillo Mise en scène et interprétation Né le 26 octobre 1972 à Saint-Étienne. Diplômé de la section d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne en 1996. Activité de comédien, depuis 1995, en Suisse et en France, sous la direction de Marielle Pinsard, Anne-Cécile Moser, Jean-Louis Martinelli, Gisèle Sallin, Anna van Brée, Sylvianne Tille, Daniel Wolf, Isabelle Bonillo, Philippe Morand, Sandra Amodio, Fabrice Gorgerat, Dominic Noble, Brigitte Jacques, Anne Bisang, Claude Stratz, Charles Joris, Bernard Bloch, Joseph Voeffray, Hervé Loichemol, Philippe Mentha. Pour le cinéma, il tourne depuis 1998 avec Romed Wyder, Fred Choffat, Nicole Borgat, Amina Djahnine, Fred Landenbergh, Pascal Magnin, Daniel Maurer, Léo Maillard. Mises en scène : Winkelried (2006) et En contradiction totale avec les lois du blues (2008)de Joël Maillard Piera Honegger interprétation Née le 7 décembre 1983 à Lausanne. Diplômée de la section d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne en 2004. Activité de comédienne, depuis 2004, sous la direction d’Armande Deladoey, Guillaume Béguin, Anna van Brée, Denis Maillefer, Sylvianne Tille, Vincent Bonillo, Fabrice Huggler, André Steiger, Simone Audemars, François Rochaix, Walter Manfré, Andréa Novicov. Depuis 2004, donne plusieurs cours de théâtre à des adolescents et des enfants. Juan Bilbeny interprétation Né le 2 janvier 1972. Diplômé de la section d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne en 1995. Activité de comédien, depuis 1995, sous la direction d’Anne Bisang, Gabriele Bazzichi, Gran Caldo, Philippe Mentha, Emmanuel Demarcy-Mota, Nicole Seiler, Chantal Siegenthaler, Françoise Courvoisier, Gisèle Sallin, Jacques Roman, J-Laurent Cochet, Isabelle Bonillo, René Zahnd, Fabio Ferrari. Pour le cinéma, il tourne depuis 2001 avec Patricia Bopp, Amina Djahnine, Tania Zambrano, Delphine Vaucher, Anne Sauser Hall.

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Joël Maillard interprétation Né le 15 novembre 1978 à Fribourg. Diplômé de la section d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne en 2004. Activité de comédien, depuis 2004, sous la direction de Jérôme Richer, Guillaume Béguin, Vincent Bonillo, Andréa Novicov, Gisèle Sallin, Simone Audemars, Oskar Gomez Matà, Julien Barroche. Lauréat des bourses Migros et Friedl Wald en 2004. Textes montés : Winkelried (2006, mis en scène par Vincent Bonillo), En contradiction totale avec les lois du blues (2008, mis en scène par Vincent Bonillo), Victoria (2008, mis en scène par Guillaume Béguin dans le cadre du projet Les prétendants). Julia Perazzini interprétation Née le 26 avril 1982 à Lausanne. Diplômée de la Haute École de théâtre de Suisse Romande en 2006. Activité de comédienne, depuis 2006, sous la direction de Mathieu Bertholet, Vincent Bonillo, Isabelle Pousseur, Denis Maillefer, Jean-Yves Ruf. Lauréate de la bourse de la fondation Friedl Wald en 2004-2005. Plusieurs performances, notamment pour le groupe électro Larytta. En plus d’apparitions dans la série « la minute kiosque » (Le Flair), elle tourne depuis 2003 pour Isabelle Flückiger, Julien Rouyet, et d’autres étudiants de l’ECAL. Daniel Maurer vidéo Né le 28 octobre 1972 à Zurich. Diplômes : maturité, diplôme de réalisateur en audiovisuel en 1998 (ECAL). Depuis 1994, activité de réalisateur, assistant réalisateur (de Claude Chabrol, Olivier Assayas), caméraman, producteur (Dajak Film, Casa Azul). Réalisations : A la recherche d’Else, Archimob/L’Histoire c’est moi, Insert, Ça coule ou ça flotte, Le lapin à la cubaine, Luchando frijoles - Cuba d’un jour à l’autre, Die Kugel, Un thé avec Alex, 2+0=1, Le Frigo, Das Gehirtner. Julien Richard vidéo Né le 3 février 1972 à Châteauroux. Passage au Conservatoire d’art Dramatique de Lausanne. Comédien sur les scènes vaudoises durant 12 mois, vidéojockey (avec le collectif Décadanz VJs). Travail de vidéo et de jeu pour la cie Éponyme depuis 2006.

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Serge Perret scénographie Né en 1972. Première formation de constructeur de bateaux. École de décor de théâtre, Genève, qu’il termine en 1998. Depuis 1998, travaille notamment en tant que scénographe pour : Velma, Marielle Pinsard, Le Coût du Lapin, Julien Barroche, Pierre Mifsud et Paola Pagani, Andréa Novicov, Oskar Gomez Matà, Cie Un air de rien, Michel Voïta, Simone Audemars, Collectif Cabaret Voyage, Hélène Cattin. Également constructeur de décors pour de nombreuses compagnies. Sandra Romanelli lumière Née le 14 septembre 1975 à Lausanne. Travaille dans la technique du spectacle depuis 1999. Diplômée de l’École de théâtre des Teintureries de Lausanne en 2008. Créations lumière pour : Nicole Seiler, Yasmine Hugonnet et Maxime Iannarelli, Andréa Novicov, Roger Lewinter et Solange Pinget, Christian Colin, Yann Mercanton Delphine Destoutz. Christian Pahud univers sonore Né en 1978 à Lausanne, vit et travaille à Lausanne. Professeur à l’ECAL depuis 2004. 1998-2002 Diplôme d’Arts Visuels à l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne. Activité musicale : - Membre du groupe rock Honey for Petzi, 7 albums depuis 1997, B.O des films Angel’s Camp et Rollow, d’Emmanuelle Antille. - Musique électronique avec le duo Larytta, 3 albums depuis 2005, B.O du film La Loi de Tatiana Rihs Musiques de films, projets solo et autres, depuis 2007 : - Edition d’un vinyle 4 titres avec Francis Baudevin pour l’exposition Delta de Pierre Vadi, Swiss Institut, New-York. - Musique pour le spot cinéma du MAMCO, Genève, - B.O du film documentaire de Maryam Goormaghtigh Le fantôme de Jenny M. pour ARTE - Pièces sonores en collaboration avec Francis Baudevin pour l’exposition Minds de Pierre Vadi, Galerie Zoo, Nantes. - Performance musicale Guitar Trio composée et dirigée par Ryhs Chatham, Galerie Circuit, Lausanne. - Performance musicale inspirée de In C, une pièce de Terry Riley, Fri-Art, Fribourg. - Réalisation musicale pour Skull Shaker, une édition d’Emanuelle Antille. Milan.

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Pénélope Henriod photographie Née le 17 mars 1981 à Lausanne. www.penelopehenriod.ch Centre d’enseignement professionnel de Vevey, section photographie, CFC obtenu en juin 2003. Université de Bologne, Italie, une année d’étude au DAMS (département art, musique et spectacle), section Histoire de l’Art, 1999-2000. Travaille comme photographe indépendante depuis septembre 2003. Collaborations régulières avec : Migros Magazine / PME Magazine / Femina / Le Temps. Dossiers photographiques de productions théâtrales à Lausanne depuis septembre 2003 : Arsenic / Le Petit Théâtre / Théâtre 2.21 / Studio-Théâtre 33. Graphisme et photographie pour le guide de la triennale de sculpture «Bex & Arts», mai 2008. Portraits de présentateurs et producteurs de la Radio Suisse Romande, octobre-décembre 2007. Réalisation des photos pour les affiches de la saison 2007-2008 du théâtre de la Grange de Dorigny, graphisme Clara B., mai 2007. Supervision d’un atelier sur la photographie de théâtre dans le cadre du Festival de théâtre universitaire, Grange de Dorigny, Lausanne, mai 2006. Assistanat à la conceptualisation et la réalisation de l’exposition «25 ans de youhouhou, les Babibouchettes, l’exposition», Espace Arlaud, Lausanne, janvier-mars 2006. Photographe de plateau sur le tournage du Film «Comme des voleurs», réalisation Lionel Baier, octobre 2005. Photos du book de fin d’études des élèves de la SPAD (Section Professionnelle d’Art Dramatique), Lausanne, mai 2004. Expositions et concours : - Local 91, exposition «Fedora&Marta» en collaboration avec Nelly Rodriguez, Lausanne, janvier 2009. - Grange de Dorigny, «Le bal des tortues», Lausanne, octobre 2007. - La Bossette, exposition personnelles «Quelques jours de 24 Heures», Lausanne, octobre 2005. - Sesto Senso (centre culturel), exposition collective, Bologne, avril 2002.

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PRESSE

24 heures, Lausanne 8 avril 2008

24 heures, Lausanne 12 décembre 2007