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vocabulaire illustré des ARTS POPULAIRES Daniel Boucard © Groupe E yrolles, 2014 IS BN : 978-2-212-13726-2

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vocabulaire illustré des Arts PoPulAires

Daniel Boucard

© Groupe E yrolles, 2014

IS BN : 978-2-212-13726-2

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Daniel Boucard est, en France, l’un des principaux mainteneurs des traditions

populaires occidentales. Entre autres travaux de mémoire, on lui doit en 2006 le

Dictionnaire des outils dans lequel il recueille le nom des outils anciens des origines

à l’aube du xxe siècle, et le Dictionnaire des métiers en 2008, où tailleurs de

pierre, forgerons et charpentiers s’accordent sur la « belle ouvrage ». Ces deux recueils

admirablement illustrés ont été accueillis avec ferveur par tous ceux qui, au tournant de

notre civilisation, se souviennent de l’importance de l’art populaire comme support de

l’imaginaire.

Pour ma part, je n’hésiterais pas à comparer les recherches de Daniel Boucard dans

le domaine européen à celles de Claude Lévi-Strauss dans celui des civilisations dites

« primitives » alors que dans l’un et l’autre cas il s’agit de l’alliance de la main créatrice

et de l’esprit mythique. Souvent, le moindre objet façonné avec art s’orne d’un signe

ou d’une image issus d’une croyance ou d’une légende, lui conférant ainsi une identité,

voire une âme. Sous l’Ancien Régime, la croix, le coq, la fleur de lys sont les emblèmes les

plus communs. Après la Révolution apparaissent le cœur, le soleil et la lune, le compas

et l’équerre entrecroisés influencés par le compagnonnage et la maçonnerie. L’ornement

est alors une signature attestant de l’appartenance à un métier, à un groupe, à une

confession, à une région.

Le présent recueil de Daniel Boucard est, certes, une étude anthropologique (et

pourquoi pas ethnologique ?), mais il est surtout le simple témoignage d’un humanisme

essentiel. Les arts populaires sont les traces créatrices et légendaires du peuple en

communion avec son univers quotidien.

Frédérick Tristan

Préface

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L’objet d’art populaire

Avant-propos

Cet « élément » pris en main, admiré à loi-sir, fabriqué par l’homme pour un usage précis et habituel, c’est l’objet. enrichi par l’inten-tion de le rendre plus beau, plus attractif, plus personnalisé, agrémenté de décorations naïves ou symboliques adaptées au matériau : c’est l’objet d’art populaire.

il est le reflet d’une expression de gens pauvres, souvent isolés, qui n’hésitent pas à passer de nombreuses heures à fabriquer et embellir leurs ustensiles, leurs outils, leurs instruments…

C’est le travail du berger qui peut expri-mer sa solitude en sculptant une canne ou en gravant de la corne pour en faire des récipients à onguents ou un coffin.

C’est le savoir-faire du maréchal qui veut montrer à sa communauté sa dextérité à tordre le fer et à le souder en d’admirables arabesques.

C’est la subtilité du jeune paysan qui, pour faire passer à sa belle l’intensité de sa flamme, en cadeau d’amour, sculpte une passette à rubans ou un battoir de laveuse.

C’est le don du vannier ou du fermier pour tisser les brins d’osier en un contenant léger, rationnel et esthétique.

C’est l’habileté manuelle du verrier, enrichi de son souffle vital, pour faire grossir la bulle de verre et la figer en une gracieuse gargoulette.

C’est le talent du potier pour faire jaillir de ses mains comme en prière, de l’informe bloc

de terre humide, un pichet, subtilement percé pour « tromper le couillon ».

C’est l’adresse de milliers d’humbles pay-sans et d’ouvriers dont l’histoire n’a pas retenu les noms et qui, seuls ou dans le relais d’une succession de tâches ingrates et difficiles, ont façonné ces objets.

Ces éléments usuels décorés – nés de la terre, de la pierre, du bois, des métaux, du verre… – sont dispersés dans des centaines de petits musées en déshérence, ou chez des amateurs passionnés. un grand nombre de ces objets passent de main en main au hasard des vide-greniers, des achats chez les brocanteurs ou les antiquaires ou encore par la voie des ventes aux enchères.

Notre ambition est de synthétiser les connaissances éparpillées entre des dizaines d’ouvrages, de revues ou d’articles spécialisés, en étant conscient que l’art populaire est aussi un marché. C’est faire connaître, reconnaître à certains, cet art méprisé et oublié dans les greniers des campagnes ou les réserves des musées. ou encore essayer, modestement, de redonner à l’art ses deux jambes : à côté de l’art officiel dit « bourgeois » – pour tout dire, celui qu’on nomme « beaux-arts » –, renforcer la jambe de l’« art populaire ». Ce n’est pas un art fait par quelques artistes pour des gens for-tunés, mais un art fait par le peuple pour le plus grand nombre.

Daniel Boucard

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Aspaoumé (n. m.) Plateau à égoutter le fromage en Ariège.

Aspaoumé en mélèze, date gravée au dos, vallée de Bethmale (09), 1882. Diam. : 30 cm.

Assiette(n. f.) (voir planche page 26) Récipient cir-culaire plus ou moins plat dans lequel on sert le repas. Le mot « assiette » désignant la vaisselle n’apparaît qu’au xvie siècle ; elle succède au tranchoir ou tailloir, large et épaisse tartine ou simple plaque de bois, verre ou métal, ronde ou carrée (voir planche, fi g. 1). C’est un contenant indivi-duel fait en matériaux variés : bois, étain, fer émaillé, terre cuite, porcelaine… Elle est composée d’un bassin plus ou moins creux, d’un fond au talus à profi l plus ou moins galbé, et d’une couronne horizon-tale ou oblique, plus ou moins large et à contours variés : le marli. Moins l’assiette est populaire, plus elle est spécialisée : à escargots, à asperges, à huîtres, à œufs, à

artichauts, etc. L’assiette en faïence était déjà très appréciée dans les zones rurales, au xviiie siècle, pour sa valeur fonctionnelle et décorative. La période révolutionnaire permet à l’assiette d’affi cher les opinions de son propriétaire, par des dessins, des slogans et ainsi de suivre l’évolution de ce grand événement (fi g. 9, 10, 11, 12). « Elle affirme qu’elle adore son mari et peut-être qu’elle l’aime… Il fait collection d’assiettes, son mari. Très intelligemment d’ailleurs. Il est curieux à entendre sur ce sujet. Les spécialistes sont toujours intéressants quand ils parlent de leur spécialité. Les assiettes !… C’est une spé-cialité un peu étroite… Ah ! Il est pharmacien naturellement… Mais ôtez-le de ses assiettes, il n’en reste rien… Un véritable imbécile… » (Louis Aragon, Aurélien, 1944.) Voir aussi abaisse, plat, plat à barbe.

Assiette de métier(n. f.) (voir planche page 27) L’assiette est un bon support d’images, elle peut servir à autre chose qu’à manger le pain quoti-dien : véhiculer des idées révolutionnaires ou réactionnaires, décorer des murs, valo-riser le propriétaire ou encore amuser la galerie. Nous retiendrons pour cette planche les assiettes ou assimilées des xviiie et xixe siècles, qui valorisent un métier et placent l’artisan dans une attitude de besogne quotidienne. Les images sont

Assiette de métier

Vocabulaire illustré des arts populaires - 23

Assiette, faïence Henriot, Quimper (29), fi n xixe siècle.

Musée départemental breton, Quimper (29).

Assiette, détail. Boisselier au travail, fi n xviiie-début xixe siècle. Musée de la Révolution, Vizille (38).

Planche AppelantsLa plupart de ces appelants ont été dispersés à Auxerre par maître Lefranc en 2006.

1 Canard, botte de roseaux serrée et ligaturée avec fi l de fer, peinture polychrome, bassin d’Arcachon, xixe siècle.

2 Canard, forme sommaire en bois de fl ottage, baie de Somme, xxe siècle. L. : 27 cm.

3 Canard, bois taillé à coups de serpe, lesté de fer, baie de Somme, xxe siècle. L. : 35 cm.

4 Limicole, silhouette découpée, bois et fer, baie de Somme, xxe siècle. L. : 26 cm.

5 Sarcelle, bois brut sur plaque de liège, lest en plomb, France, xxe siècle.

6 Canard milouin, bois peint, Grande Brière, xxe siècle. L. : 35 cm.

7 Canard colvert, bois peint, Grande Brière, xxe siècle. L. : 35 cm.

8 Limicole, barge rousse, bois et liège, polychrome, yeux verre, Midi, xxe siècle. L. : 40 cm.

9 Huîtrier pie, liège peint, yeux verre, côte Atlantique, xxe siècle. L. : 25 cm.

10 Vanneau huppé, bois sculpté, yeux verre, huppe fer, Midi, xxe siècle. L. : 24 cm.

11 Limicole, bois peint, yeux pointe, Midi, xxe siècle. L. : 28 cm.

12 Chevalier, bois et liège peints, Midi, xxe siècle. L. : 25 cm.

13 Grive mauvis, bois sculpté polychrome, yeux verre, France, xxe siècle. L. : 19 cm.

14 Chevalier, liège peint, Midi, xxe siècle. L. : 25 cm.

15 Canard milouin, tête rouge, bois peint, lesté de fer, Normandie, xxe siècle. L. : 28 cm.

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Chemme

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Des compagnons charpentiers arborent un chef-d’œuvre. Gravure de Jules Noël, 1845.

Chef-d’œuvre de serrurier, clé

de maîtrise à lanterne, fer forgé

découpé et incisé, lanterne en pyramide tronquée repercée de motifs végétaux surmontés d’un dôme, tige à double forure, rosace sculptée de deux acanthes, panneton

repercé de quatre pertuis cruciformes avec museau en peigne à huit dents. France,

xviiie siècle. L. : 9,6 cm. Ex-coll. Rullier.

ni a ses lettres de maîtrise sans faire son chef-d’œuvre. » Après le Moyen Âge, la multipli-cation du titre de « maître » par favoritisme familial en pervertit le principe. Mais les compagnons remettront cette pratique au goût du jour. L’aspirant compagnon d’un devoir devra, pour devenir compagnon fi ni, après avoir acquis différentes techniques durant son tour de France, réaliser un chef-d’œuvre. Il sera jugé sans complaisance par ses pairs lors d’une cérémonie de réception.Il peut aussi s’agir, chez les compagnons, de chef-d’œuvre de compétition, pour s’assurer du monopole du travail, par un devoir, sur une ville. On parle aussi d’objet ou de tra-vail de maîtrise. Chaque métier impose un travail particulièrement diffi cile – parfois sous la forme d’une maquette –, comme en charpenterie, menuiserie, couverture, char-ronnage, tonnellerie, taille de pierre, zin-guerie, métallerie, corderie. « Chaque année,

le nombre en diminuait, les aspirants se fai-saient rares. Alors, pour eux, d’un vieux porte-monnaie, il sortait son chef-d’œuvre, une pano-plie minuscule taillée dans la masse de métal : l’enclume grosse comme une noix, le marteau à frapper, la tenaille à oreillette, la pince, les fers et même les clous. Il étalait ces merveilles sur la table devant les yeux des apprentis médu-sés. » (Raoul Vergez, Les Enclumes de cris-tal, 1968.) Voir aussi boutoir, dodécaèdre, polyèdre, tonnelet chef-d’œuvre, trembleur, vistemboire.

Chemme (n. m.) Collier de chèvre ou de mouton, en Suisse.

Chemme, bois de pin monoxyle, daté de 1641. Rätisches Museum, Chur, Suisse.

Chenet (n. m.) (voir planche page 92) Acces soire de cheminée en fer forgé, fonte de fer, pierre ou terre cuite allant par paires, utilisé pour supporter les bûches de bois à brûler et permettre l’arrivée de l’air par dessous, afi n d’avoir un meilleur tirage. Le terme vient de chienet, « petit chien » en vocable lyon-nais ; le chien couché rappelle bien la forme des véritables chenets. D’autres appellations anciennes viennent de la même racine : chemineau, chemignon, cheminel, chiennet, chiénet, chaynet (« Quatre paires de chenetz de fer », inventaire du château du Louvre, 1368), chien de feu (xive et xve siècles), cami-naux (Gascogne), quenet (Normandie). Dans le Languedoc, il est nommé ander. Du xive au xixe siècle, il est appelé andier. Son premier usage remonte aux Gaulois.Le terme ne devrait s’employer que pour les pièces assez ramassées de petites et

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Cheval de bois

Vocabulaire illustré des arts populaires - 91

moyennes dimensions servant à surélever les bûches, mais il est souvent cité pour les formes plus hautes et décoratives. Dès que les pieds verticaux portent des crochets fixes ou mobiles pour y placer des barres hori-zontales – hastes ou broches, avec ou sans coupelle à récipient couronnant le tout –, on devrait utiliser plus correctement le terme de landier qui n’est apparu, lui, que vers le xive siècle.Entre le xive et le xvie siècle, les chenets étaient faits de deux parties de fonte de fer moulées dans du sable : le chevalet est la pièce horizontale encastrée par soudure ou rivetage dans le montant vertical. Il y a peu de paires de cette période exactement semblables : la manipulation du sable, les accidents dus à l’usage, l’outrage du temps et le partage des héritages sont à l’origine de cette non-gémellité parfaite. à partir du xviiie siècle, on utilise plutôt une fonte grise fine. Le xixe siècle a proposé des mil-liers de chenets en fonte, manufacturés, montrant des célébrités, de Jeanne d’Arc à Napoléon III. Voir aussi chenet creux, che-vrette, hastier, landey, landiei, marmouset, oiseau de feu.

Cheval de bois (n. m.) Du simple balai dont le manche traîne à terre au cheval de bois harna-ché, muni de rêne et avançant grâce à des

Un seul chenet dans cette cuisine d’auberge des Vosges. Gravure du xixe siècle.

Les chevaux de bois au concours hippique… Extrait de Mon Journal, 1892.

roulettes, le cheval de bois est le jouet popu-laire par excellence. Fabriqué par l’enfant lui-même ou par son père, il permet toutes les audaces et épiques chevauchées.

Cheval de bois à roulettes, bois, cuir, ficelle, Musée rural des Arts populaires, Laduz (89).

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partie, servait à calculer l’importance d’une récolte ou à payer la part due. La mesure est comble si le grain monte au-dessus en tas, ou rase si elle est raclée à l’aide de la radoire. Ces mesures, de formes à peu près iden-tiques, mais de contenances diverses suivant les régions, étaient un casse-tête pour les échanges, même après la Révolution, qui a imposé le système métrique. Voir aussi hémine.

Mesure de capacité (n. f.) Récipient de pierre utilisé pour mesu-rer la dîme ou la part de grains due au sei-gneur. Certaines sont munies d’un système à bascule pour faciliter le transvasement des grains. Ces mesures restaient en place devant l’abbaye ou le lieu public dans lequel se déroulait la recette de la dîme ou de l’im-pôt. Voir aussi boisseau, hémine.

Mesure de capacité pour liquides, pierre de Volvic, décorations géométriques, Auvergne, xviie siècle. L. : 28 cm. Vente aux enchères Richmond de Lamaze, 2009.

Miroir (n. m.) Ce n’est pas le miroir en soi, glace plate et réfléchissante, qui nous intéresse ici, mais le cadre que l’homme du peuple y a mis autour. Quant à savoir ce qu’on

Meil benniguet (n. m.) Maillet symbolique qu’on posait sur le front des mourants pour apaiser leurs souffrances et faciliter le passage dans l’au-delà : ce rituel de passage entre deux mondes est propre au Morbihan.

Meil benniguet, bois. L. : 30 cm. Musée des Arts populaires bretons, Nantes (44).

Mélard ou melar (n. m.) Saloir ou récipient de terre cuite, dans lequel on met le lard, en Auvergne. On dit aussi chasnier dans le Nord, mahon et sinot en Normandie et ponne dans le Centre-Ouest.

Mélard, terre cuite vernissée orangée, Auvergne, xviiie siècle. Coll. part.

Mesure à grains (n. f.) Récipient, le plus souvent en boissel-lerie, d’une contenance précise, permettant de comptabiliser la récolte et de payer les parts revenant à l’Église (dîme) ou au pro-priétaire. La mesure, dont le boisseau fait

Planche Marteaux1 Brochoir de maréchal, fer, bois, os, Allemagne du Sud, xviiie siècle. L. : 35 cm. Coll. part.

2 D’arquebusier, fer forgé, dauphin, France, xviie siècle. L. : 9,7 cm. Ex-coll. Rullier.

3 D’orfèvre, fer forgé, manche en bois rouge tourné, France, xviiie siècle. L. : 30,5 cm. Coll. Daniel Boucard.

4 Mailloche de maréchal, fer forgé, Autriche, xviie siècle ? Coll. Michel Maillot.

5 Brochoir, fer forgé, manche tourné, monté à clavettes et anneaux, Allemagne du Sud, 1755. Coll. part.

6 De vitrier, fer seul, marqué : « HEMIAH-ARMER ». L. : 15,5 cm. Coll. Daniel Boucard.

7 Mailloche, en forme de tête de cheval, France, xixe siècle. Coll. Pierre Henin.

8 D’armurier, ouverture rectangulaire en bout, France, xviie siècle. L. : 9,2 cm. Coll. Daniel Boucard.

9 Fer forgé, panne arrache-clous, tête de dauphin, France, xviie siècle. Tête : L. : 8 cm. Coll. Daniel Boucard.

10 De tapissier, fer à tête ciselée et repercée de cœurs, emmanchement clavettes, Allemagne du Sud, 1683. L. : 24 cm. Coll. part.

11 De vitrier, fer forgé, serpent tenant le ciseau à racler les feuillures, France, xixe siècle. L. : 24,5 cm. Coll. Daniel Boucard.

12 De maréchal, fer forgé à décor cuivré ; sur les côtés et dessus : des rinceaux ; en dessous : boutoir, fer, brochoir et tricoises, 1756. Coll. Collier.

13 À estamper, de tonnelier ? Fer forgé incisé, marqué : « BONANEAN », manche en fer fileté pour rallonge, France, 1771. L. : 8,5 cm. Ex-coll. Rullier.

14 De ciseleur, fer, pannes décorées de rinceaux et de roses, France, xviiie siècle. L. : 6,5 cm, manche : 22,5 cm. Coll. Daniel Boucard.

15 De charron, fer forgé décoré, France, xviiie siècle. Tête : L. : 11,5 cm. Coll. Daniel Boucard.

16 Brochoir, fer forgé, gravure d’une scène d’atelier, Allemagne du Sud, vers 1750. L. : 32 cm. Musée national d’Ethnologie de Munich, Allemagne.

17 De tapissier, fer forgé, décor circulaire sur table carrée, montage à clavettes, xviiie siècle. L. : 24 cm. Coll. Daniel Boucard.

18 Brochoir, gravure sur fer forgé, Bohème, vers 1700. L. : 26 cm. Coll. part.

La mesure à grains, ici, est rase… Gravure sur bois, 1528

Femme au miroir tirée du Livre des femmes nobles et renommées, Boccace, début xve siècle.

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Photophore

232 - Vocabulaire illustré des arts populaires

Photophore (n. m.) Gobelet en verre, souvent teinté, utilisé pour faire brûler une mèche dans de l’huile dans les lieux de culte.

Pichet (n. m.) (voir planche page ci-contre) Pot servant à approvisionner la table en boisson. Ce récipient possédant une anse et un bec verseur est fait en céra-mique, verre ou étain, parfois même en bois… Dans la grande famille pot, appa-rentée à la famille broc, la branche aînée est cruche (voir cruche à anneau, cruche à eau, cruche à huile, cruche à vin, cruche de distillation, cruche de tête), la cadette est pichet avec de nombreux neveux et nièces : Bacchus, chevrette, choquet, cochon, connot, jacquot et jacqueline, gargoulette, marquis, péchier, puchi, rossignol, topin et topinet, trompou… Certains de ces pichets fabriqués spécialement pour honorer une personne précise sont marqués, dédicacés, décorés, datés et leur intérêt dépasse lar-gement leur simple utilité de contenant de liquide. « Enfin les ménétriers arrivèrent. Quatre tonneaux, des planches, toutes les lan-ternes du village, et le bal commença. [...] On courut aux fermes quérir pichets et gobelets. Tandis que les filles et garçons trinquaient, les frères Chambard ouvrirent leurs boîtes : elles contenaient des bonnets phrygiens et des

cocardes de rubans aux trois couleurs. » (Henri Béraud, Le Bois du templier pendu, 1926.) Voir aussi alcarazas, biberon, pichet à cidre, pichet d’amitié, pichet d’étain, pichet de barque, pichet trompeur.

Planche Pichets1 Bois, couvercle formant tête de rapace, décors sculptés et peints, région de Champeix (63), Auvergne, xixe siècle. Coll. part.

2 Terre émaillée, décor vert et brun, fouille du puits de la place Jules-Verne, Marseille, xiie siècle. H. : 21,5 cm. Musée d’Histoire de Marseille (13).

3 Poterie plombifère crème, décor de feuillage et d’oiseaux orange et verts, xixe siècle. Coll. part.

4 Terre émaillée, décor vert et brun, fouilles de la nécropole, place du Chapitre, Nîmes, xive siècle. H. : 9 cm. Musée archéologique, Nîmes (30).

5 Bois, couvercle en tête de chat huant, décors peints, cerclage et anse de fer, région de Champeix (63), Auvergne. Coll. Pierre Hénin.

6 Étain, Lille, xviiie siècle. Coll. part.

7 Poterie vernissée jaune, bec verseur en tête de pintade, décor à la molette et figurines rapportées, marqué : « pour Prouvost Bernard, œuvre de Léopold Tuillard à Prévelles, Sarthe », fin xixe siècle. Musée de la reine Bérangère, Le Mans (72).

8 Grès émaillé ocre jaune, homme barbu, La Borne (18), xixe siècle. H. : 23 cm. Coll. Pierre Hénin.

9 Anthropomorphe, terre rouge à décor brun, xixe siècle. Coll. Pierre Hénin.

10 Grès gris clair, personnage masculin, inscription : « Fait par moi Marie Talbot », La Borne (18), xixe siècle. H. : 23 cm. Vente aux enchères, Auxerre, 2005.

11 Grès au sel de Betschdorf, panse à six pans, couvercle d’étain, Alsace, 1750. Coll. part.

12 Terre vernissée, décor d’engobe clair sur fond rouge, Apt (84), 1647. H. : 29 cm. Musée de l’Aventure industrielle, Apt (84).

13 Poterie vernissée, militaire tenant un petit chien, Bonnétable (72), vers 1911. Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille (13).

14 Grès émaillé vert taché de bleu, décor en relief, tête barbue et armoirie entre deux lions, Frechen, Allemagne, début xviie siècle. H. : 44 cm. Vente aux enchères, Auxerre, 2011.

15 Faïence blanche de Nevers, décor polychrome au pinceau et à l’éponge, six charpentiers au travail, inscription : « Pos de jubillés des charpentié de J F Gassiau a Nevers le 26 avril 1797 ». H. : 34,5 cm. Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille (13).

16 Pichet à tisane, taille de jouet, émaillé brun, Puisaye, fin xixe siècle. H. : 8 cm. Vente aux enchères, Auxerre, 2008.

La mariée, au centre, lorgne sur le pichet à droite. Illustration pour les Œuvres d’Ovide, miniature du xive siècle.

Le pichet peut servir aussi aux champs. Miniature du xve siècle, Bibliothèque nationale de France, Paris (75).

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