vivre sa nature · cette passion donnait du sens à ma vie et m’a permise de faire un premier pas...

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N° 54 - Mai 2020 N° 54 - Mai 2020 LE MAGAZINE QUI RECONNECTE AUX SENS, AU CORPS ET AU COEUR. Vivre sa Nature Au Nom du Corps

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N° 54 - Mai 2020N° 54 - Mai 2020

LE MAGAZINE QUI

RECONNECTE AUX SENS,

AU CORPS ET AU COEUR.

Vivre sa NatureAu Nom du Corps

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Sommaire

4

16

458

44

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

PARCOURS DE VIE

PARCOURS DE VIE

INFOS

POÈME

P 4. "Une hyper-sensible ou une hyper-connectée"Par Sarah Divine

P 16. "Inachevée..."par Lucie RONDELET

P 44. "Cela commence par un grand merci"par Aurore MARGUERIN

P 64.

P 58. "Hey petit virus"Par Caroline GAUTHIER

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"UNE HYPER-SENSIBLEOU UNE HYPER-CONNECTÉE ?"

par Sarah Divine

"La vie peut être simple et magique,

si on apprend à écouter et suivre son intuition"...

Le parcours de Sarah témoigne de la véracité de cette phrase

qui termine ce magnifique Article.

J'ai la joie de connaître Sarah, cette femme magnifique et connectée de faire partie

du même réseau d'entrepreneurs conscients. Je vous laisse la découvrir.

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

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TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

Une femme devant nous pleurait à

chaudes larmes. J’ai demandé à ma

grand-mère ce qu’on pouvait faire pour

l’aider.

Elle était désolée pour moi de me voir si

triste puis elle m’a dit « on ne peut rien

faire pour elle. »

Mon monde a commencé a basculé :

« si on ne peut pas rendre heureux les

personnes autour de nous, à quoi ça

sert d’être heureux ? »

Ma joie a perdu peu à peu son sens.

J’ai continué ma route, en essayant le

plus possible de me plier à ce monde si

particulier dans lequel je vivais.

Mon adolescence a été difficile à

travers le divorce de mes parents.

Deux fois par semaine, je

déménageais.

J’avais deux chambres et une valise.

Cette quête de sens a été plus

douloureuse pour moi.

Je ressentais à chaque déménagement

la tristesse de mon père ou de ma mère

que je quittais.

Toute cette énergie en moi

incontrôlable explosait avec une crise

par semaine.

Une connexion infinieUne connexion infinie

Enfant, j’adorais jouer avec les

énergies qui m’entouraient.

Je les visualisais sous forme de

lumières bienveillantes, je discutais

avec elles et me sentais en sécurité

dans mon berceau, attendant l’arrivée

de ma mère ou de mon père.

J’étais une enfant facile, on me posait

dans le lit, on me récupérait le

lendemain… un jeu d’enfant ou

presque pour mes parents

A 5 ans, j’ai compris que le monde

extérieur était en noir et blanc.

Les adultes avaient l’air d’être tristes

ou contrariés.

J’ai compris que des règles existaient

pour être aimée et je me suis pliée

pour les suivre.

Un monde en noir et blancUn monde en noir et blanc

A 8 ans, je suis allée à Paris avec ma

grand-mère, comme tous les

mercredis.

On visitait un nouveau lieu dans

Paris.

J’adorais passer du temps avec ma

Dadou, elle me rendait heureuse et

j’aimais notre complicité.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 5 -

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Ça y est !

Mes amis commençaient à me prendre

un peu pour une folle ou une fille

perchée.

Je vivais dans le monde réel de ma vie

scolaire, de mes problèmes

d’adolescente et, à la fois, dans un

monde magique où je découvrais les

mystères de la psychologie et de mes

perceptions extra-sensorielles.

Une réelle ressourceUne réelle ressource

Mon fardeau d’être une éponge émotive

et de pleurer de nombreuses fois, s’est

enfin transformée en un cadeau, à 21

ans, lors de la fin de vie de ma grand-

mère maternelle.

En déjeunant à la maison de retraite

avec elle et mon père, j’ai eu ma 1ère

rencontre avec ses anges-gardiens.

Mon père me dit à table : « tu sens la

présence de ses 2 anges gardiens ? ».

A ce moment-là, deux flashs de

lumières étincelantes m’apparaissent, je

sens un grand frisson parcourir mon

corps et une chaleur bienveillante

m’envahir.

Des larmes ont envahi mes yeux.

Cette reconnexion a été un merveilleux

cadeau de la vie.

Mon père m’autorisait à casser des

verres !

J’ai testé une fois… mais le plaisir a

vite disparu quand il a fallu tout

ramasser.

Une reconnexion à mesUne reconnexion à mes

perceptionsperceptions

Mon père m’a fait découvrir les

Constellations Familiales, une

méthode thérapeutique familiale

créée par Bert Hellinger.

Là, un nouveau monde s’est ouvert :

je comprenais enfin que je prenais

des émotions qui ne m’appartenaient

pas.

Cette méthode permet de voir les

dynamiques familiales présentes

derrière des comportements.

Le thérapeute écoute la question de

la personne et lui demande de choisir

des représentants dans la salle pour

des membres de sa famille.

En jouant un rôle, j’accédais

naturellement et, en un éclair, à mes

perceptions : j’entendais des cloches

en étant une nonne, je ressentais mes

jambes glaciales, je voyais des

soldats tués autour de moi… Tout

était instantané, pour moi, et fluide.

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

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J’ai compris que nous

n’étions jamais seuls, qu’à

chaque passage de sa

vie, nous étions

accompagnés.

Lors de la naissance et au

moment de la mort, nos

anges-gardiens nous

accompagnent.

Quand nous allions la voir

avant son décès, la

présence de ses anges

était de plus en plus

présente.

Ma ressource en

spiritualité a été d’une

grande aide pour

accueillir sa fin de vie et

me relier à mon âme.

Un tour aux enfers deUn tour aux enfers de

mon espritmon esprit

Pendant cette même

période, je doutais sur

mon avenir.

Je venais de me séparer

avec violence d’une

relation de 4 ans, j’avais

fini mon apprentissage en

Master 2 Marketing

Opérationnel et je

revenais vivre chez mon

père.

Cette épreuve lente et

remplie de doutes m’a

aidée à y voir plus clair

sur la capacité de mon

esprit à se tromper.

J’étais envahie de

pensées parasites, elles

tournaient en boucle en

moi et m’empêchaient

d’être calme.

J’ai pris la décision de

pratiquer chaque jour

pour diminuer mes

pensées, développer ma

paix et faire le vide en

moi.

Ma communicationMa communication

d’âmed’âme

Un an plus tard, j’ai réussi

à écouter, bien sûr, le

message de mon âme

mais surtout celui d’une

autre personne.

Je vidais mon esprit de

toutes ses pensées, je me

connectais à une

personne puis j’entendais

un mot, un autre, puis un

autre…

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

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J’ai lancé par la suite un blog, où

j’écrivais chaque article de manière

«connectée» sur l’âme, la paix

intérieure, les vies passées, l’intuition…

Je répondais également de cette

manière connectée à chaque

commentaire.

Cette passion donnait du sens à ma vie

et m’a permise de faire un premier pas

dans l’univers numérique.

La quête de sensLa quête de sens

Je travaillais depuis 7 ans, en

marketing, en tant que consultante dans

un cabinet de conseil, puis en tant que

chef de produit chez Skyrock.

Je rêvais de vivre de cette passion,

mais comment le réaliser ?

J’ai débuté ma première prestation par

un Carnet d’âme.

Je me connectais à la personne et

j’écrivais le message de son âme,

comment il se connectait à son énergie

divine, comment il prenait soin de son

corps, la réponse à 3 questions et le

message de 2 de ses vies antérieures.

Ces mots formaient des phrases

magnifiques et remplies de sagesse.

J’avais l’impression de parler comme

Yoda !

Le plus bluffant est que j’écrivais

ensuite ces messages pour des

personnes que je ne connaissais pas:

avec un pseudo, cela fonctionnait.

Je ne m’attendais pas à autant de

retours émouvants et positifs.

«Le message de mon âme a été aussi

très marquant pour moi : il a ouvert et

ouvre encore chaque jour de

nouvelles portes. Je le connais par

cœur, je me le répète plusieurs fois

par jour afin d'en intégrer toutes les

subtilités. Encore un moment

génial...»

« Merci pour le message de mon

âme; cela a été une vraie reconnexion

à l'expérience que j'ai faite à 11 ans.

Tes messages résonnent tellement

avec mon âme que j'en pleure de joie

et d'apaisement. »

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

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TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

100% de ma passion.

« Au revoir » CDI, « Bonjour »

l’entreprenariat.

L’aventure a débuté avec 4 mois de

stress…

Ce n’était pas prévu, mais les doutes et

les questions ont démarré à toute

allure.

J’ai dû régler 14 000€ de rénovation et

de remise aux normes pour l’immeuble

dans lequel je vivais.

Je voulais absolument montrer à ma

mère que j’étais capable de me lancer

et de réussir dans ma passion.

Mais j’ai dû ou plutôt j’ai eu la chance

qu’elle m’aide avec ces frais imprévus.

Mon nouveau métier m’a appris à

m’écouter, à calmer encore plus mon

esprit, à prendre encore plus soin de

mon corps et à ne pas travailler quand

j’étais stressée ou fatiguée…

J’ai dû changer mes règles habituelles.

Je vous l’avoue, je culpabilisais

beaucoup. J’avais de nombreux

contenus à écrire pour ma formation et

je ne pouvais pas avoir l’inspiration car

j’étais trop stressée.

J’ai eu 80 commandes à réaliser dès

son ouverture !

J’ai mis plus de 3 mois à les écrire.

Chaque carnet me demandait un

centrage intérieur qu’il était difficile de

garder.

J’aimais ce que je faisais mais je ne

voulais pas vivre, en travaillant

épuisée, par la canalisation des

messages d’âmes d’autrui.

Je voulais les aider à devenir

autonome et à vivre avec plus de

légèreté.

6 mois plus tard, j’ai eu l’appel d’un

coach, Laurent Chenot, qui m’a aidé à

voir plus clair sur mon modèle

économique.

Il m’a dit « pourquoi tu ne lancerais

pas une conférence en ligne sur

comment communiquer avec ton

âme? Tu vends l’entrée et tu peux

ainsi sauvegarder ton énergie. »

Quelques mois plus tard, je la lance et

je gagne plus de 1200€.

C’est parti !C’est parti !

Je crée avec l’aide de Laurent Chenot

ma première formation appelée

Mission de Vie et décide de vivre à

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Mon père m’écrivait de

faux maux d’excuses pour

ne pas travailler et

prendre soin de moi

J’ai mis 4 mois à trouver

mon rythme, à m’écouter,

à calmer encore plus mon

esprit, à gérer mon stress,

et à continuer à me

former.

Mais quelle vie géniale,

j’ai commencé à vivre !

Je voyageais, je travaillais

quand je le pouvais, je

donnais du sens à ma vie,

j’étais utile et ma

contribution aux autres

étaient récompensée.

J’étais tellement heureuse

d’être à ma place et de

commencer à gagner ma

vie avec ma passion.

L’intuition m’a guidéeL’intuition m’a guidée

J’ai découvert par la suite

mon goût pour la vie

nomade.

Je voyageais de plus en

plus… et je suis tombée

amoureuse, non pas d’un

homme, mais de l’Ile de la

Réunion.

Après 3 semaines de

vacances chez une amie

à la Réunion, je suis

rentrée bredouille à Paris.

Tous les jours, une

pensée tournait en boucle

« je vis dans le béton ».

Mon esprit voulait me

résonner : « pourquoi aller

à 10 000 km de chez toi,

de tes amis et de ta

famille, juste sur un coup

de tête ? »

Mais une énorme force

intérieure m’a poussée.

C’était décidé, j’allais

m’installer à la Réunion.

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TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

Il m’a reconnectée avec cette énergie

physique qu’il me semblait impossible

d’avoir.

Par exemple, à Miami, nous sommes

restés dans la salle de séminaire

jusqu’à 2 h du matin (soit 11h du matin,

pour moi, avec le décalage horaire) en

gardant mon énergie.

J’ai participé à ces séminaires en

Espagne, à Miami et à Las Vegas.

En 2016, sur ma terrasse à la Réunion,

j’ai rêvé.

Mon colocataire à côté de moi n’en

revenait pas de mes rêves.

Je rêvais de participer à un séminaire

d’Haka chez les Chamans Maoris.

Un an auparavant, je participais à un

stage de développement personnel et

une chanson m’a fait vibrer.

Sur ce chant, mon corps a commencé à

trembler.

J’ai commencé à pleurer sans raison,

j’avais des frissons qui envahissaient

mon corps…

Je ne comprenais rien.

Mon corps m’envoyait un message fort

que ma tête ne pouvait pas

comprendre.

La magie de ma vie est revenue avec

plus de fluidité.

A partir de cette période, je visualisais

un rêve, j’avançais et il se manifestait.

Je voulais une maison créole au bord

de la plage dans une colocation de

rêve ?

Pas de problème, BAM !

Ça se réalise 1 mois avant mon

arrivée.

J’étais tellement à l’écoute de mes

perceptions et dans cette joie d’être

que mes rêves se réalisaient

naturellement.

Et pourquoi s’arrêter à la Réunion?Et pourquoi s’arrêter à la Réunion?

J’ai participé à Londres à un

séminaire de Tony Robbins,

conférencier et coach en

développement personnel avec deux

amis, Cédric Villa et Elodie Beaucent.

Nous avons été emballés (peut-être

hypnotisé même) par ses formations

et son programme international.

J’ai décidé d’ouvrir mon horizon et de

voir le monde avec plus de grandeur.

Tony Robbins m’a aidée à voir plus

grand, à croire en moi et en mon

potentiel.

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5 mois d’ouverture, de rencontre et5 mois d’ouverture, de rencontre et

d’intuitiond’intuition

Voyager seule est une réelle aventure,

surtout quand vous êtes comme moi et

que vous n’aimez pas être seule dans

un avion ou dans un restaurant…

J’ai appris à m’écouter encore plus !

A décider pour moi, à anticiper chaque

parcours et à laisser l’Univers m’offrir

des surprises.

Je voyageais et travaillais en même

temps, du mieux que je pouvais.

La rencontre avec les Chamans Maoris

a dépassé mes attentes.

Mes perceptions et mes visions sont

devenues à la fois plus intenses et plus

centrées.

Une personne me donnait le nom d’un

de ses amis et je recevais des flashs

sur lui, sur son monde intérieur et sa

vision du monde extérieur.

Je recevais des informations sous

forme visuelle, auditive et

kinesthésique.

Mon coach m’a dit : « tu te

reconnectes avec ton peuple d’eau ».

Je n’ai rien compris sur le moment,

mais cette expérience forte est restée

gravée… jusqu’à ce soir sur ma

terrasse à la Réunion.

Je me suis dit :

« Et pourquoi pas aller faire l’année

prochaine ce stage d’Haka, en

Nouvelle-Zélande ?

Mais si je vais en Nouvelle-Zélande,

autant aller en Nouvelle-Calédonie

voir mon demi-frère ?

Et revenir en Asie, voir mon frère en

Malaisie et visiter la Thailande, le

Laos, le Cambodge et Bali ?

Et pourquoi pas faire un détour par la

Polynésie ? »

Bref, je me suis emportée…

6 mois plus tard, je quittais la

Réunion, vendais mes meubles, ma

voiture et mon appartement à Paris

pour n’avoir plus qu’un sac à dos et

mon ordinateur portable.

TÉMOIGNAGE D'UN AUTEUR

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Je maitrisais mieux mes

perceptions car je restais

connectée à mon cœur et

j’ai appris à ouvrir sans

me perdre ou me laisser

emporter.

Mes deux plus grandes

peurs étaient :

1- d’être malade au milieu

de nulle part

2- d’être perdue seule en

pleine nature.

Les deux peurs se sont

réalisées mais j’ai

survécu.

Cela m’a permise d’oser

demander de l’aide et

d’avoir foi en ce qui me

conduit.

De retour en France,De retour en France,

que faire ?que faire ?

En suivant mon intuition

pendant 5 mois, je me

suis dit que j’allais me

reposer tranquillement à

Paris, à la Réunion ou

ailleurs.

Mais l’aventure a continué

pendant 2 ans.

2 ans de voyage en

Europe, au Canada, à

Tahiti, à la Réunion, au

Maroc.

Je me formais, j’animais

des ateliers ou des

stages, je donnais des

consultations en ligne et

je continuais de créer et

d’accompagner des

milliers d’abonnés via des

formations en ligne.

Et un jour, j’ai posé un

pied à terre en achetant

un appartement à Lyon

(en 3 jours ! Vive

l’intuition !).

Je continue de voyager

aujourd’hui (hors

confinement) et j’ai eu le

plaisir, en chemin, d’écrire

un livre chez Hachette

paru en février :

5 Portes de l’intuition.

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J’y partage mes expériences et des

clés intuitives : les 5 étapes pour

suivre son intuition et créer des

raccourcis vers ses rêves.

J’aime ma vie de semi-nomade mais

plus que tout, j’aime être moi,

connectée au monde qui m’entoure

mais surtout connectée à mon monde

intérieur.

La vie peut être simple et magique, si

on apprend à écouter et suivre son

intuition.

SARAH DIVINESARAH DIVINE

Vous pouvez suivre Sarah surVous pouvez suivre Sarah sur

- son site :- son site :

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"INACHEVÉE..."Par LUCIE RONDELET

Poignant récie de Lucie que j'ai rencontrée à Berlin.

Bloggeuse et rédactrice web reconnue, elle a connu un succès fulgurant.

Mais derrière ce succès, se cache une histoire hallucinante

qu'encore trop femmes, comme elle, vivent.

Elle se dévoile ici... Et montre que l'on peut tout dépasser.

Merci à elle !

PARCOURS DE VIE

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PARCOURS DE VIE

séduisant, il était sportif et nous avions

de nombreux projets ensemble.

Rapidement, j’ai tout quitté pour le

suivre en Guyane.

Ma nièce était encore un bébé et cela

me fendait le cœur, mais j’étais

amoureuse et j’avais besoin d’aventure.

La Guyane et sa forêt amazonienne

m'attirait, j’ai voulu tenter l’expérience,

après tout, on ne partait que pour deux

ans. B. s’est installé à Cayenne avant

moi, il a donc trouvé un appartement et

l’a aménagé seul.

J’ai travaillé dans l’hôtellerie, puis,

comme conseillère en voyages.

Ce travail était très épanouissant, mais

je gagnais le SMIC, personnellement,

cela ne me posait pas de problèmes,

mais B. avait toujours besoin de

dépenser pour des futilités.

Lorsque je lui disais que je n’avais pas

besoin de toutes ces choses, il me

répondait qu’il n’allait pas se priver à

cause de moi et de mon faible salaire…

Il me proposait alors de me prêter de

l’argent, ce que je refusais dans un

premier temps, car je n’avais aucune

J’ai rencontré B. lorsque j’avais 24

ans.

À cette époque, je venais de

reprendre des études et j’étais en

internat dans les monts du Lyonnais.

Mes journées étaient bien remplies,

car je n’ai jamais réussi à ne faire

qu’une seule chose à la fois.

Je travaillais en résidence de

tourisme, je suivais un BTS en

alternance et je travaillais pour une

agence de tourisme réceptif au Japon

(je gérais le site internet et les

salons).

Cet emploi du temps surchargé

m’empêchait de rencontrer quelqu’un

et j’ai terminé sur un site de

rencontres.

Pas le temps de valider mon profil,

j’avais déjà un rendez-vous avec B. et

je me désinscrivais du site.

Très vite, nous avons entamé une

relation amoureuse.

Ce que j’aimais chez lui, c’était sa

curiosité, son humour et ses valeurs.

Avec lui, j’étais certaine de ne jamais

m’ennuyer : il avait de la

conversation, on riait souvent, il était

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Je l’ai cru et n’ai plus jamais osé lui en

parler, de peur de le mettre mal à l’aise.

Après la Guyane, B. m’a proposé de le

suivre en Martinique pour 3 ans.

J’ai accepté une nouvelle fois en

précisant bien “après, on s’installera en

France “ !

C’était le deal.

J’ai démissionné pour le suivre.

Une promesse d’embauche en poche,

j’ai dû patienter en attendant l’ouverture

du poste ; même si je n’avais plus

d’emploi, nous partagions nos charges

et je trouvais ça normal.

Seulement, l’ardoise s’allongeait et je

commençais à être vraiment très

endettée.

C’est à ce moment-là que j’ai tapé

“comment arrondir ses fins de mois” sur

Google et que j’ai découvert la

rédaction web.

Passion qui ne me quittera plus.

Je suis tombée enceinte et ma grande

solitude m’a permis de m’engager corps

et âme dans cette nouvelle activité de

rédaction, parallèlement à mon travail

salarié à Fort-de-France.

envie de m’endetter pour des loisirs

qui n’avaient rien d’indispensables.

Dans ces moments-là, il insinuait que

j’attendais qu’il m’offre ces week-ends

hors de prix et me faisait passer pour

une fille vénale…

Ce sont ces insinuations qui m’ont

mise mal à l’aise et m’ont poussée à

accepter qu’il me prête de l’argent.

Trois ans plus tard, je lui devrais

plusieurs milliers d’euros.

B. me donnait de l’attention et de

l’amour (ou quelque chose qui y

ressemblait) à dose homéopathique.

J’avais droit, de temps en temps, à un

compliment ou des attentions

particulières qui me faisaient fondre.

Oui, il pouvait être très attachant et

compréhensif par moment, ce qui me

rendait aveugle sur tout le reste.

C’est en Guyane que j’ai trouvé des

consultations de sites inquiétants

dans l’historique de notre ordinateur.

Il m’a dit qu’il s’agissait de publicités

et m’a expliqué concrètement

comment il en était arrivé là.

Il a pleuré, m’a accusé de le torturer.

PARCOURS DE VIE

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B. ne voulait personne à

la maison.

Il quittait l’appartement

très tôt le matin, rentrait

toujours tard le soir.

Il avait souvent des

déplacements.

Par ailleurs, il m’avait

mise en garde à plusieurs

reprises : je ne devais pas

parler de lui à mes amis

et ma famille.

À force d’entendre sa

propagande, je l’avais

totalement assimilée,

j’étais comme hypnotisée.

Je ne devais inviter

personne, sauf

éventuellement quand il

n’était pas là, il ne fallait

jamais évoquer mon

couple et je devais me

souvenir que mes amis

étaient des losers, tout

comme ma famille des

empotés.

Un ami, cadre sup’ chez

Royal Canin était “un

vendeur de croquettes”,

mon père, diagnostiqué

haut potentiel était “un

menteur” puisqu’il faisait

les marchés (“on ne fait

pas les marchés quand

on est intelligent !”).

Quant à mes oncles,

tantes et cousins d’origine

catalane, ils étaient “des

voleurs de poules”.

D’ailleurs, j’étais moi

aussi une empotée et

j’avais bien de la chance

d’être tombée sur lui.

Il me répétait souvent “tu

as vu ce que je te fais

vivre ?”, ou encore “tu

réalises ta chance d’être

avec moi ?”.

Par manque d’estime, je

le croyais.

Durant toute ma

grossesse, je passais

mes journées à rédiger

pour le web et, ma

passion pour ce métier ne

cessait de croître.

J’ai accouché, sans

péridurale, par choix, car

je voulais tout vivre

pleinement.

PARCOURS DE VIE

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Nous nous sommes pacsés sur le

régime de la séparation des biens, car

après 5 années passées ensemble, il

avait encore l’illusion que j’étais là pour

son argent.

Je ne comprenais pas comment on

pouvait avoir une telle vision de moi, je

me disais que j’avais dû avoir des

comportements qui pouvaient le laisser

croire.

La remise en question était devenue un

sport quotidien.

Pourtant, j’avais des amis, j’avais

baroudé toute seule durant 6 ans avant

de le rencontrer, j’avais testé des

dizaines de métiers différents et je ne

cessais jamais de me former.

Alors que nous devions rentrer vivre en

France, B. m’a proposé de le suivre au

bout du monde, en Nouvelle-Calédonie.

Cela me donnait le vertige.

Nous avons fait de savants calculs : à

notre retour, notre fille aurait 5 ans, ce

qui lui permettrait de démarrer le CP en

France.

Ce fut, sans aucun doute, le moment

le plus intense de ma vie, à tous les

niveaux.

B. fut très attentif et présent à la

maternité.

L’allaitement fut une véritable

catastrophe et les remarques ont

fusé, j’ai eu notamment droit à “tu te

rends compte que si on était dans la

nature, tu aurais laissé mourir ton

enfant ?”. Magnifique.

Sa mère était présente et n’arrangeait

rien à la situation, son aura de porc-

épic et sa sympathie digne d’une

porte de prison me paralysaient.

Les premiers mois à trois furent

éprouvants, B. avait toujours plus

d’exigences.

Plus j’en faisais, plus je recevais des

reproches.

J’étais tantôt trop grosse, tantôt trop

vieille.

J’étais bête et inintéressante, tandis

qu’il côtoyait des personnes “de haut

niveau”.

Je n’avais pas de goût, je m’habillais

mal et en plus, j’étais pauvre.

PARCOURS DE VIE

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PARCOURS DE VIE

Mes amis aussi avaient essayé de me

mettre en garde, choqués par l’attitude

de B., mais je les repoussais

systématiquement.

Peu à peu, je m’éloignais de mes

proches.

Le décalage horaire entre la France et

la Nouvelle-Calédonie n’a rien arrangé

à ma situation, les créneaux pour

appeler ceux que j’aime était très

restreints : tôt le matin ou tard le soir.

Heureusement, la création de mon

entreprise de rédaction web

m’enchantait : je n’avais plus

l’impression de travailler, je m’amusais

et en plus, je gagnais beaucoup mieux

ma vie.

Je connaissais une véritable libération.

Lorsque ma fille a commencé à aller à

la crèche, je me suis enfin autorisée à

prendre du temps pour moi : je

travaillais le matin et je profitais de

l’après-midi pour aller faire de la

planche à voile avant de la récupérer

tôt.

Je voyais aussi d’autres amies

freelance ou je m’occupais de la

maison.

Quant à nous, nous profiterions de

ces dernières années d’expat’ avant

de nous poser pour de bon en

France, histoire que nos enfants (car

nous comptions en avoir d’autres) ne

bougent plus une fois scolarisés et

profitent de leur famille.

Il m’a promis d’être plus présent, car

la région qu’il allait diriger serait plus

petite que celle qu’il gérait jusqu’alors.

Moins de salariés, moins de

déplacements, moins de boulot.

Vendu !

Je l’ai donc suivi pour la troisième

fois.

Les retours en France et surtout, les

départs de France, étaient de plus en

plus douloureux.

Je pleurais à chaque fois sur les quais

de gare et rien ne pouvait me

consoler.

Ma mère, ma sœur et mes neveux me

manquaient cruellement.

Mes amis, mes cousins et ma grand-

mère aussi.

Ma sœur sentait que quelque chose

clochait, elle tentait de m’interroger,

mais je ne lâchais rien, j’avais peur de

“blasphémer”.

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B. ne faisait absolument

RIEN au quotidien et je

trouvais ça normal.

Il m’avait tellement dit qu’il

travaillait très dur et qu’il

avait un “vrai métier” que

je n’osais rien lui dire.

Lui, avait des valeurs très

fortes, la valeur du travail

notamment, mais aussi la

droiture dans le couple et

des valeurs familiales.

Il était très à cheval, sur la

fidélité, par exemple, et

n’hésitait pas à pousser à

la démission certains

salariés qui auraient quitté

le droit chemin.

Ma petite entreprise

commençait à prendre de

l’ampleur, je gagnais très

bien ma vie en travaillant

peu et cela l’agaçait

fermement.

Il refusait de partager ma

réussite à sa famille, car

d’après-lui, il était honteux

d’avoir une rémunération

équivalente à la sienne

en “écrivant des

conneries sur le web”.

J’osais de moins en

moins prendre du temps

pour moi, de peur de

l’agacer. J’avais honte de

travailler si peu, même si

à côté de ça, je

m’occupais de notre fille

et de toute l'intendance

de la maison.

Pris de passion pour une

salle de sport, il partait

chaque matin vers 6 h,

soi-disant pour éviter les

embouteillages, et rentrait

autour de 21 h, parfois

plus tard.

Les week-ends, il avait

toujours des dossiers à

boucler, et chaque

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PARCOURS DE VIE

Le voisin est même venu monter les

meubles de la chambre du bébé tant B.

était absent.

Un matin, épuisée, je n’ai pas réussi à

me lever du lit pour amener la grande à

l’école, j’en étais à 7 mois de

grossesse.

B. a refusé de “sacrifier” sa séance de

sport et m’a laissée emmener notre fille

comme je le pouvais.

Écrire était ma seule échappatoire et

mon travail est devenu une addiction.

Je devais faire des recherches pour

pouvoir écrire de nouveaux articles, ce

qui fait que je passais mes journées à

me cultiver et à chercher des tournures

de phrases.

Ce travail me permettait de me

détendre, c’était mon moment à moi, un

moment de méditation, de pleine

conscience.

J’oubliais mes problèmes, je me

concentrais sur les courbes d’analyse

en référencement naturel, j’essayais de

comprendre les intentions des

internautes.

Une nouvelle passion était née, celle

pour le SEO (référencement naturel sur

Google).

vendredi, il les oubliait au bureau, ce

qui l’empêchait, bien entendu, de

travailler de la maison.

J’ai passé des semaines entières,

seule avec ma fille, à refuser des

sorties dans l’espoir de passer

quelques heures avec lui.

Souvent, nous l’attendions le

week-end entier à la maison, vérifiant

chaque heure le téléphone, lui qui

annonçait qu’il “rentrait bientôt”

régulièrement.

Il me tenait en haleine et il n’arrivait

jamais.

Une nouvelle semaine recommençait.

Je suis tout de même tombée

enceinte de notre deuxième fille, et

lorsque je l’ai annoncé pleine de joie à

une amie, celle-ci m’a répondu : “ah,

parce que c’est une bonne

nouvelle?”.

La situation ne s’est en effet pas

arrangée.

B. était devenu un fantôme.

Souvent, les voisins m’invitaient à

manger chez eux, me portaient les

courses ou les bouteilles de gaz.

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À la maternité, je n’ai reçu qu’une seule

visite, celle d’une amie qui m’a apporté

un mille-feuille et un livre sur les

poissons du lagon.

Lorsque je pensais à ma mère et ma

sœur qui n’avaient pu s’offrir les billets

d’avion pour être présentes, les larmes

me montaient aux yeux.

Je me sentais très seule dans cette

petite chambre en préfabriqué, avec sa

climatisation bruyante et son odeur de

moisi.

Le retour à la maison fut très froid et la

descente aux enfers a vraiment

démarré.

B. ne s’impliquait plus du tout.

Nous étions, tout le temps, toutes les

trois et j’avais de plus en plus de mal à

gérer mon emploi du temps.

Je m’intéressais au blogging

professionnel et j’avais vraiment envie

de tenter l’aventure.

Depuis plusieurs années, je suivais

Olivier Roland, le blogueur le plus

connu en francophonie.

J’ai naturellement voulu partager cette

passion avec B., mais sans grande

surprise, il m’a ri au nez et m’a

répondu : “mais comment peut-on se

passionner pour quelque chose de si

inintéressant ?”.

Ses réactions m’ont permise de

m’interroger sur cette passion

étrange.

Je me sentais très seule et aussi un

peu marginale, car personne ne

parlait de rédaction web.

J’ai accouché de notre deuxième fille,

encore une fois, B. a été parfait lors

de l’accouchement.

Il a en revanche disparu très

rapidement de la maternité.

Je peux le comprendre, nous nous

entendions très mal et il devait

s’occuper de la grande.

Tranquille, cette fois, et sans

reproches fusant de toutes parts, j’ai

pu réussir mon allaitement haut la

main.

J’ai vécu des moments très

privilégiées avec ma deuxième fille et

j’ai pu poursuivre l’allaitement durant

9 mois.

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Je savais aussi que ce

qu’il proposait n’était pas

du flan (vivre de sa

passion grâce à un blog),

car il m’avait engagée

comme rédactrice et

j’avais pu échanger avec

lui par Skype à plusieurs

reprises.

Je cherchais vainement

ma différence, quelque

chose à partager sur le

web.

Un jour, alors que j’étais

installée devant l’Apple

TV à regarder ses vidéos

d’études de cas, j’ai eu un

déclic : ma différence,

c’était la rédaction web !

J’avais démarré 5 ans

plus tôt et il s’agissait

d’une passion étrange qui

interpellait beaucoup de

monde.

De plus, j’en parlais avec

passion et j’avais

énormément de choses à

dire.

C’était aussi un métier qui

m’avait permise d’effacer

les ardoises et de gagner

une vraie liberté

financière : je ne

dépendais plus de B., ce

qui, psychologiquement,

m’enlevait un poids.

Il fallait impérativement

que je crée un blog sur la

rédaction web.

Je me souviens d’avoir

déposé ma fille dans son

lit et de m’être jetée sur

mon ordinateur.

Mon cœur battait à cent à

l’heure.

Mon but ? Vérifier si

d’autres personnes

étaient déjà sur le marché

et voir si le nom de

domaine formation-

redaction-web.com était

pris.

Incroyable : la voie était

libre.

Il n’y avait aucun blog et

aucune explications sur le

métier.

Le désert total.

PARCOURS DE VIE

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Une fois de plus, cela m’a fait

énormément réfléchir, j’ai pris le parti de

ne pas dépenser cet argent et de

rembourser les élèves qui ne

réussiraient pas grâce à ma formation.

Je me suis aussi fait la promesse de

tout arrêter si le taux de réussite était

trop bas.

Ma notoriété sur le web et le nombre

d’élèves n’ont fait que croître et B.

devenait de plus en plus agressif et

jaloux.

S’il n’était pas violent physiquement,

ses attaques verbales devenaient

insupportables.

J’étais d’ailleurs suivie par une psy pour

évoquer ce que je subissais, celle-ci me

fera plus tard une attestation confirmant

les violences psychologiques.

Un week-end, alors que nous étions

allés faire du bateau avec une amie, j’ai

eu droit à des rires et des moqueries

lorsque je me suis coupée le doigt pour

lui faire un sandwich.

Il m’a ensuite dit que je ne devrais pas

conduire sur le retour, car je ne roulais

pas droit, puis, il m’a dit que j’étais un

abyme d’inculture et m’a regardée

J’ai immédiatement acheté le nom de

domaine et j’ai écrit à Olivier Roland

pour lui annoncer que je voulais

suivre sa formation.

Très vite, mes lecteurs ont accroché

et tout a décollé.

Je suivais scrupuleusement le fil de la

formation et j’appliquais à la lettre tout

ce qui me semblait important.

Cinq mois seulement après avoir

démarré mon blog, j’ai proposé une

formation en e-learning sur plan à

mes lecteurs.

En moins d’une semaine, je gagnais

plusieurs dizaines de milliers d’euros.

J’avais envie de fêter cette réussite,

mes lecteurs m’avaient fait confiance

au point de mettre entre mes mains

leur reconversion professionnelle !

Une grosse responsabilité me tombait

sur les épaules, mais je me sentais

pousser des ailes.

Malheureusement, ma fête intérieure

fut de courte durée, B. me rappelait à

quel point il était indécent de parler de

réussite, il me disait qu’il aurait honte

à ma place de gagner autant d’argent

avec si peu de compétences.

PARCOURS DE VIE

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PARCOURS DE VIE

Étant plus à l’aise à l’écrit qu’à l'oral, je

lui envoyais des messages de détresse,

des appels à l’aide.

En vain.

C’était toujours ma faute et j’aurais dû

avoir honte de le solliciter et de le

déranger, alors qu’il avait tant à faire

avec son “vrai métier”.

Notre deuxième fille avait 15 mois et il

ne lui avait changé que quatre couches

(j’avais compté).

Il ne lui a pratiquement jamais donné le

bain.

Je devais partir en France, seule avec

mes filles (comme depuis toujours) et

j’étais tellement sollicitée que je

n’arrivais pas à faire nos valises.

Un soir, je lui ai demandé de rentrer

pour pouvoir les faire, il a refusé,

prétextant qu’il était totalement

débordé.

Quelques jours plus tard, je lui ai

envoyé “je te rappelle que tu as une

famille, bientôt, nous serons en France

et tu auras tout le “loisir” de travailler”.

Mais rien.

avant d’affirmer que j’avais un corps

de grenouille flasque.

Je me cachais désormais pour

prendre ma douche... à 33 ans.

Ma vie était scindée en deux, je ne

pouvais plus évoquer ce que je vivais

en ligne au risque de me faire traiter

d’orgueilleuse.

Ma passion l’agaçait et je peux le

comprendre.

D’un côté, j’avais l’enthousiasme, la

bienveillance, les retours positifs et la

gratitude de mon audience, de mes

élèves.

De l’autre, j’avais la tristesse, la

malveillance et le harcèlement.

Je m’en voulais de ne plus avoir

assez de conversation avec lui, je

m’en voulais de gagner plus que lui…

Alors, je payais tout et il n’appréciait

rien.

C’était “normal” puisqu’il avait “tout

assumé depuis des années”

(ah bon ?).

Avant que ma vie ne bascule, j’ai

commencé à lancer des alertes.

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Je décidais alors d’avoir

un conversation franche

avec lui : je ne m’étais

pas engagée dans la vie

de famille pour vivre

comme une femme seule.

Je n’avais que les

inconvénients de la vie de

couple, aucun avantage.

Je devais lui laver ses

slips, lui préparer les

repas, laver son linge,

l’attendre et ne rien faire

les jours où nous aurions

pu sortir… et je travaillais

très tard le soir pour

assurer les coachings

avec mes élèves à cause

du décalage horaire.

Ma vie était devenue

invivable.

Je dormais très peu,

j’étais épuisée, je ne

faisais que pleurer et je

ne profitais aucunement

de ma liberté de

blogueuse

professionnelle, celle qui

m’avait tant fait rêver.

Ce soir-là, j’ai osé lui

demander quelque chose

de visiblement incroyable:

rentrer plus tôt le

mercredi, pour que je

puisse faire 5 séances de

coaching d’affilée.

Le but étant de me

dégager l’équivalent d’une

heure par jour de la

semaine.

Sa réponse fut étonnante:

“Mais qu’est-ce que tu as

dans la tête ? Je crois que

tu ne réalises vraiment

pas le travail que j’ai et en

quoi consiste mon métier !

Je suis directeur moi, je

fais pas le zouave sur

YouTube ! T’as vraiment

honte de rien ! Donc

NON, je ne

PARCOURS DE VIE

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PARCOURS DE VIE

Arrivée en France, j’ai annoncé à B.

qu’il faudrait organiser notre séparation

et notre retour en France, dès notre

retour, à Nouméa.

Je n’ai pas attendu de le voir pour lui

dire, car il me semblait que c’était la

suite logique de ce que nous vivions

depuis des mois.

J'ai officialisé la nouvelle avec mes

proches.

J’ai découvert avec étonnement que

personne ne supportait la manière dont

il me parlait et que beaucoup d’amis

m’avaient trouvée changée depuis que

je l’avais rencontré.

Un soir, alors que je m’interrogeais sur

toutes ses contradictions et ses

absences inexpliquées, car son métier

ne semblait pas si prenant, j’ai eu l’idée

d’aller regarder s’il n’était pas inscrit sur

des sites de rencontres.

Carton plein, monsieur était inscrit sur

Tinder, Meetic, Badoo et même un site

de rencontres coquines.

rentrerai pas plus tôt, car c’est tout

simplement impossible”.

La gorge serrée, je suis allée me

coucher.

Ce soir-là, j’ai eu énormément de mal

à m’endormir malgré la fatigue.

Je ne voyais plus d’issue.

La communication était rompue, je ne

voyais plus du tout d’avenir avec lui.

Quelques jours plus tard, nous

décollions pour la France après une

énième dispute et des au revoirs sans

baiser à l’aéroport.

Dans l’avion, j’ai pris ma décision :

j’allais le quitter.

Ce qui me surprenait le plus, c’est

que la seule projection de ne plus

l’avoir dans ma vie me soulageait et

surtout, que je ne ressentais aucune

tristesse ou peur de ne plus l’avoir

près de moi.

Je réalisais que j’en étais arrivée à un

véritable point de non-retour.

C’est sûr, je ne l’aimais plus.

Plus du tout.

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Ce soir-là, je découvrais donc un

monde parallèle sur mon écran

d’ordinateur.

Mon cerveau commençait à chauffer,

car des milliers d’images me passaient

par la tête.

Je me voyais en train de travailler très

tard le soir, je revoyais ses humiliations,

ses week-ends tristes où je restais

seule avec mes filles à l’attendre.

Je pensais à tous les sacrifices que

j’avais fait durant 9 ans, à tout ce à quoi

j’avais dû renoncer pour le suivre aux

quatre coins du monde.

Mon cœur s’accélérait.

Mes mains tremblaient tellement, que je

n’étais plus capable de tenir l’ordinateur

qui était sur mes genoux.

Mon rythme cardiaque montait au point

que j’entrais dans une sorte

d’hyperventilation et d’ivresse.

C’est à ce moment-là que ma mère est

entrée dans la pièce :

“ça va ma bichette ?

tu fais une tête bizarre !”.

Je pense en effet que mes yeux étaient

exorbités.

Je n’avais jamais fouillé dans sa boîte

de messagerie, je me suis donc

connectée et j’ai découvert avec

stupeur qu’il n’avait pas simplement

une double vie, mais une double

personnalité.

Sans donner plus de détails, j’ai eu

les preuves qu’il ne travaillait pas du

tout, ni le matin, ni le soir.

J’ai aussi eu la preuve qu’il faisait ses

cochonneries depuis son bureau,

avec son ordinateur professionnel (lui

qui, souvenez-vous, avait poussé à la

démission certains salariés qui ne

respectaient pas sa “droiture”).

Cet homme, le père de mes filles, que

je pensais droit, honnête et fidèle,

était en réalité menteur, infidèle et

irrespectueux.

Il avait même ouvert une autre boîte

de messagerie à laquelle je n’ai

jamais eu accès et qui garde,

certainement encore aujourd’hui, de

nombreux secrets.

Celle à laquelle j’ai pu accéder

n'hébergeait que quelques restes,

effacés et récupérés dans la

corbeille.

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Sans lui répondre, je me

suis concentrée pour

réussir à me lever en

tremblant et j’ai posé le

plus délicatement

possible mon ordinateur

sur la table la plus

proche.

J’avais peur de le jeter

par terre dans un accès

de colère.

Une fois l’ordinateur posé,

j’ai littéralement explosé.

J’ai tellement hurlé que

j’ai dû réveiller tout le

village.

J’ai frappé et frappé

encore dans le canapé…

Une fois ma colère

exprimée, j’ai pu pleurer

sans aucune retenue.

Mes cris avaient alerté

mon père… un papa très

discret.

Un papa que j’ai retrouvé

ce jour-là.

Mon poignet et ma main

grossissaient à vu d’œil et

mon père m’emmena aux

urgences tandis que ma

mère restait à la maison

pour garder mes filles qui

dormaient (on se

demande comment).

Dans la salle d’attente

des urgences, mon père

ne disait rien, mais je

sentais sa présence et sa

bienveillance.

Je l’ai regardé, les yeux

pleins de larmes et je lui

ai dit : “j’ai pas fait

exprès...”, il m’a répondu :

“je sais…”.

J’avais tellement honte de

m’être laissée berner si

longtemps.

Je me sentais coupable

d’imposer toutes ces

horreurs à mes parents

que je ne voyais que

quelques jours par an.

Et ce n’était que le

début…

Fatiguée par le décalage

horaire, mais incapable

de dormir plusieurs nuits

et jours durant, je dû me

résoudre à prendre

quelques médicaments

pour reposer ce qu’il me

restait de cerveau.

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mes filles, le décalage horaire, la

fatigue, mes proches et mes élèves,

des centaines de personnes qui

attendaient que je les accompagne,

parfois que je les rassure à distance.

Je me sentais totalement vide

d’énergie, pourtant, je devais continuer

à faire des vidéos, alimenter mon blog,

corriger les élèves et répondre à leurs

questions.

La charge était trop importante, je me

sentais totalement dépassée.

Et l’annonce de mon avocate

n’arrangea rien à mes affaires : je

devais réunir un maximum de preuves

de ce que j’avais vécu pour pouvoir

justifier mon souhait de revenir vivre en

France.

Les jours suivants, j’ai passé des

dizaines d’heures à fouiller dans le

passé, à faire des captures d’écran et à

réclamer des attestations à mon

entourage.

Ces attestations renforçaient ma

confiance en moi, car les retours de

mes proches étaient extrêmement

touchants.

Je refusais catégoriquement de

retourner en Nouvelle-Calédonie, de

le revoir et de devoir organiser un

déménagement.

Je m’en sentais incapable.

Nous étions justement censés rentrer

puisque nous venions de passer 3

ans sur le Caillou.

Les offres d’emploi ne manquaient

pas dans sa boîte et il y avait

justement un poste équivalent au sien

à pourvoir dans sa région natale, en

France.

Je ne voulais pas casser notre famille,

je voulais simplement revenir vivre en

France pour pouvoir gérer la situation

en étant entourée de mes proches.

Deux jours après avoir annoncé mon

souhait à B., je recevais une lettre de

son avocate : il refusait de quitter la

Nouvelle-Calédonie et m’imposait d’y

retourner car il avait renouvelé son

contrat pour minimum deux ans.

Mon esprit ne connaissait plus le

repos, je devais tout gérer de front :

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PARCOURS DE VIE

En d’autres termes, je ne pouvais pas

officialiser le suivi de ma fille au risque

d’être traitée de manipulatrice qui

voulait “salir” son ex.

Dans ce contexte très pesant, B. est

venu en France pour passer des

vacances dans sa famille et a récupéré

nos filles.

Il allait se retrouver seul avec elles pour

la deuxième fois de sa vie.

De mon côté, j’essayais de me dire que

ce cauchemar allait se terminer et qu’il

n’était pas assez affreux pour leur faire

du mal.

À la fin de ses vacances, je l’ai rejoint à

Paris, accompagnée de ma mère, et

nous avons tous pris l’avion pour la

Nouvelle-Calédonie.

Je n’avais pas d’autre choix, la

séparation devait se faire sur le

territoire.

Dès mon arrivée, j’ai pris rendez-vous

avec une psy pour faire suivre notre fille

et j’ai prévenu B.

Parallèlement à tout cela, je

continuais mes séances de psy en

ligne et cela me dirigea dans une très

mauvaise voie.

Inquiète de ce qu’il se passait et

assez peu étonnée de la tournure que

prenaient les choses, ma psy

commença à s’inquiéter pour nos

filles.

J’en parlais à une amie qui me

demanda de lui envoyer les dessins

de notre aînée.

Certains détails l’inquiétaient et elle

me conseilla d’aller consulter

rapidement une pedo-psy.

À ce moment-là, j’étais complètement

perdue et tout était envisageable, car

je n’avais plus aucune confiance en

B.

Pour moi, c’était un inconnu.

La psy et l’avocate me mirent en

garde, je devais avancer dans mes

questionnements avec beaucoup de

délicatesse et de discrétion, car “les

juges détestent les histoires de ce

type et défendent presque

systématiquement les hommes.

Il y a eu trop d’abus”.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 33 -

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J’ai été totalement

transparente avec lui en

lui disant que les dessins

de notre fille étaient

inquiétants ainsi que son

comportement.

J’avais besoin d’être

rassurée.

Je lui ai précisé qu’il

n’avait évidemment pas à

craindre quoi que ce soit

s’il n’avait rien fait et que

justement… je pensais

qu’il n’avait rien fait.

Que compte tenu de la

situation et de ses

mensonges, j’étais

obligée de me fier à des

spécialistes, car je n’avais

plus confiance en lui, ni

en mon propre jugement.

La psy qui a suivi notre

fille nous a aussi vus tous

les deux et il faut croire

que cela ne l’a pas

rassurée.

Lors d’un dernier

entretien, elle m’a donné

le numéro d’un centre

pour faire une vraie

expertise de notre fille

“vous comprenez, si j’ai

des révélations, je ne

pourrais rien en faire et il

faudra lui demander de

répéter devant quelqu’un

d’autre”.

Je lui ai expliqué que mon

avocate m’avait bien

précisé que si je me

rendais dans ce centre, je

perdrais très certainement

la bataille juridique.

La psy me demanda ce

que je comptais faire…

je ne savais pas.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 34 -

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PARCOURS DE VIE

Soit je faisais ce que mon instinct de

maman me disait de faire : j’appelais le

centre et je leur exposais le problème.

J’ai appelé le centre et je leur ai dit de

contacter la psy, car elle avait proposé

de leur faire un compte rendu de la

situation.

C’était un vendredi.

Le lundi suivant, nous avions rendez-

vous chez la psy avec ma fille.

Pas de psy.

Nous sommes rentrées de nuit et

l’ambiance était pesante, j’avais un très

mauvais pressentiment.

Le mercredi, j’apprenais qu’elle était

décédée dans un accident de moto.

Un choc qui me conduisit chez un autre

psy, histoire de gérer mes problèmes, le

deuil et aussi la culpabilité d’oser parler

de mes problèmes alors que d’autres

étaient bien plus graves.

La preuve.

Mon texte est déjà bien assez long et

ce que j’ai vécu durant ces longs mois

fut très difficile.

Le raconter ou l’écrire me demande un

gros effort.

J’étais pleine de doutes et je n’y

croyais pas.

Elle m’a répondu “vous pensez

vraiment que certaines mamans font

des enfants avec des hommes en se

disant qu’ils peuvent leur faire du

mal? Personne ne peut imaginer ce

genre de choses, surtout quand on a

passé des années avec quelqu’un,

mais c’est une réalité, ça existe, et

même si votre doute est très très

faible, vous ne pouvez pas vous

permettre de l’ignorer”.

Je sortais de la séance bien

assommée.

J’en parlais de nouveau à mon

avocate, laquelle me mettait une

nouvelle fois en garde : “on a un très

bon dossier, si vous partez dans cette

direction, nous prenons le risque de

perdre et vous serez bloquée ici,

peut-être même sans vos filles !”.

J’avais le choix entre l’enfer et le

bûcher.

Soit je restais dans le doute, je ne

faisais pas expertiser ma fille et

j’attendais que l’audience soit

passée.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 35 -

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Depuis ce jour, j’ai compris que la

justice pouvait être injuste.

J’ai aussi découvert que le problème

était international et que des milliers de

femmes avaient reçu des sentences

similaires en essayant simplement de

comprendre une situation ou de

protéger leurs enfants.

J’ai cherché une maison en urgence,

j’ai fait mes valises et je suis partie de

cette maison que j’étais toujours obligée

de partager avec B.

Il ne m’a autorisée à ne prendre aucune

affaire : c’était sa société qui avait tout

payé, donc tout était à lui.

Je me suis retrouvée dans 130 mètres

carrés à aménager seule.

Heureusement, mon blog et ma

formation cartonnaient toujours et

j’avais une grande liberté financière.

En quelques jours, ma maison était

entièrement meublée à mon goût.

Je mesurais ma chance

Cette maison a été pour moi un

symbole de renouveau. J’ai dû accepter

d’être bloquée, au bout du monde, pour

une durée indéterminée, accepter

Je vais essayer de résumer un peu

plus.

Le centre m’a recontactée, suite à

notre entretien téléphonique.

Ils m’ont convoquée et m’ont

demandé de tout leur raconter depuis

le début.

Ce que j’ai fait.

Je leur ai aussi précisé les

circonstances : nous attendions

l’audience depuis plus de 3 mois, elle

allait avoir lieu quelques jours plus

tard, ce n’était pas le moment de

“faire des histoires”.

Malheureusement, ils ont tout de

même décidé de faire un signalement

au procureur, procédure obligatoire

pour que ma fille puisse être

expertisée.

L’audience a eu lieu et j’ai été

condamnée à rester au bout du

monde, punie d’avoir osé “accuser” B.

Ne l’ayant jamais accusé de quoi que

ce soit, j’en ai déduit que demander

une expertise d’un enfant suite à des

comportements étranges, des paroles

inquiétantes et des dessins

(certainement mal) interprétés

signifiait “accuser”.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 36 -

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d’avoir perdu après des

mois de bataille, accepter

la garde partagée sans

comprendre pourquoi, du

jour au lendemain, B.

s’intéressait à ses

enfants.

J’ai dû accepter la

solitude, les jours où je

n’avais plus mes filles,

accepter d’avoir été prise

pour une folle, accepter

les magouilles aussi...

J’ai accepté de perdre

des milliers d’euros dans

cette bataille, dans les

billets d’avion,

l’aménagement de la

maison.

Et enfin, accepter de

m’installer là, dans un

endroit plein de mauvais

souvenirs, loin de ma

famille et de mes amis.

Commencer une nouvelle

vie sans en avoir envie,

sans espoir, ni date de

retour auprès des miens.

Aujourd’hui, presque deux

ans après le début de

cette histoire, je suis

toujours bloquée au bout

du monde… la différence,

c’est que j’ai décidé de ne

pas faire appel, car le

juge avait réclamé une

“vraie” expertise

psychologique et une

enquête sociale.

Ne pas faire appel et

accepter le jugement était

donc le seul moyen

d’avoir enfin les réponses

à mes questions...

Après plusieurs heures

d’expertise, des visites

dans nos maisons

respectives et des

semaines d’écriture de

rapport, nous avons reçu

les résultats.

B. était un homme plein

de contradictions et tout

ce que j’avais vécu était

bien réel.

Le manque d’empathie, la

rigidité émotionnelle, la

manipulation, la tendance

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 37 -

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les miens.

Je peux maintenant faire confiance à

mon instinct et mes analyses.

Je ne suis ni bête, ni menteuse, ni

manipulatrice, je me suis simplement

laissée emporter dans une histoire

vouée à l’échec.

Ce texte manque cruellement de

pudeur, mais que serait le monde si

nous n’osions pas partager ce qui se

passe dans l’intimité ?

Mon histoire est celle de milliers

d’autres femmes dans le monde.

D’après-moi, mon destin était tout tracé

et B. était sur ce chemin.

Il m’a permis de vivre de belles

aventures aux quatre coins de la

planète, il m’a permis d’apprendre à

connaître mes limites sur tous les plans.

Il m’a poussée à travailler dur et à me

dépasser.

Passer 9 années avec lui m’a obligée à

me remettre quotidiennement en

question, à redoubler de créativité, à

tenter de comprendre la psychologie

humaine.

au rabaissement et le narcissisme

exacerbé… tout était confirmé.

Cependant, je ne devais surtout pas

confondre l’homme et le père.

Notre fille allait bien et c’était bien là

l’essentiel, je devais faire la part des

choses et apprendre à pardonner.

Ma rancœur était dangereuse pour

nos filles, je devais me taire et passer

à autre chose.

C’est chose faite.

J’ai beaucoup hésité à partager cette

histoire, mais lire celles des autres me

faisait du bien lorsque j’étais en pleine

bataille juridique.

J’avais perdu ma propre identité, je ne

me faisais plus confiance, persuadée

d’être paranoïaque, hystérique et tout

ce que l’on peut imaginer.

Les experts ne m’ont trouvé aucune

névrose, il semblerait que je sois

parfaitement équilibrée.

D’après eux, j’ai été responsabilisée

trop tôt et j’ai toujours cherché à

satisfaire les désirs des autres avant

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 38 -

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PARCOURS DE VIE

On peut créer une entreprise qui

marche, aider des milliers de gens à se

reconvertir et croire en eux, même

lorsqu’on se sent vide et épuisée.

L’être humain a en lui d'incroyables

ressources, il peut se surpasser dans

toutes les situations.

Ma force durant ces deux années, je la

dois à l’amour de mes proches et celui

que j’ai pour mes enfants.

Aujourd’hui, je réussis à me taire, voire

dire du bien de leur papa, parce que

c’est leur papa.

J’ai bien conscience qu’il a souffert lui

aussi et que nous avons été très

abîmés tous les deux.

Si je n’ai pas été aimée, moi, je l’ai aimé

très fort, trop fort sans doute.

J’ai décidé de conserver ces bons

souvenirs et de tenter d’oublier le reste.

Parce que l’inverse ne servirait à rien.

Il me tient aussi à cœur de souligner

que j’ai puisé une force immense dans

les retours positifs de mes élèves et de

mes lecteurs.

Grâce à notre histoire, j’ai pu

bénéficier d’une expertise

psychologique de plusieurs dizaines

de pages et (re)trouver confiance en

moi à 34 ans.

Cette séparation, aussi douloureuse

soit-elle, m’a rappelé ce qui est

essentiel dans la vie : la santé et

l’amour.

La santé m’a permis de tout affronter.

La joie, le bonheur d’être avec mes

proches et l’amour ; j’en suis privée la

plupart de l’année et je sais donc que

ça n’a pas de prix.

Je n’ai jamais été matérialiste et je

gagne bien ma vie ; je mesure ma

chance une nouvelle fois.

Quoi qu’il en soit, passer un bon

moment avec les gens qu’on aime

lorsqu’on vit à 20 000 km, ça ne

s’achète pas.

Alors oui, on peut continuer à avancer

et même à s’ouvrir sur le plan

professionnel tandis que l’on est

torturé dans sa vie personnelle.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 39 -

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J’ai également eu la

chance de rencontrer des

personnes formidables

sur le chemin, elles ont su

me tendre la main avant

que je ne sombre.

Le web est un formidable

outil, mon combat

aujourd’hui est d’aider les

femmes à l’utiliser à bon

escient.

J’ai maintenant

l’impression de vivre une

nouvelle vie, une vie que

je reprends après 9

années de pose.

Je peux de nouveau

écouter des musiques

que j’aime sans être

jugée, je peux chanter, je

peux rire de tout, appeler

qui je veux, quand je veux

et avoir les discussions

que je veux aussi.

Je peux aussi évoquer ma

réussite professionnelle

sans

rougir, car mes élèves

réussissent réellement

leur reconversion.

Même si mes doutes

m’ont conduite à un échec

et à l’emprisonnement sur

cet archipel, je reste fière

et heureuse de n’avoir

rien lâché et d’avoir suivi

mon instinct de mère.

Sans ces démarches, je

serais encore pleine de

doutes et je vivrais une

torture quotidienne.

Le chemin était long, mais

je suis arrivée au bout.

J’attends désormais ma

vraie liberté, celle de

retrouver mon pays

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 40 -

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PARCOURS DE VIE

et les miens.

Je serai patiente.

LUCIE RONDELETLUCIE RONDELET

Retrouvez Lucie sur :Retrouvez Lucie sur :

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"CELA COMMENCE PAR UN GRAND MERCI"par Aurore Marguerin

Magnifique parcours d'Aurore,

que l'on voit éclore au fil de la lecture.

Quand on suit sa Nature et son intuition,

tout nous guide vers ce que l'on "est"...

pour offrir notre oeuvre, notre partition au monde.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 44 -

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PARCOURS DE VIE

Mal au ventre le matin avant d’aller à

l’école.

Mais bonne élève, très bonne élève

même, avec une année d’avance.

Surtout, ne pas décevoir.

Heureusement il y a la danseHeureusement il y a la danse

Et ce rêve secret au plus profond de

moi de vivre ce qu’ils vivent dans la

série « Fame » à la télévision : une

école d’art, de danse, de musique et de

chant. Whouah !

Envie de vibrer comme ils vibrent tous !

Je vais à la danse.

Ma mère m’y encourage.

Je crois aujourd’hui qu’elle a toujours

rêvé d’être danseuse.

En fin d’année de 3ème, c’est le

spectacle de fin d’année du collège.

Je suis une star !

Enfin on me regarde autrement que

comme l’intello de la classe.

Oui, je sais danser, et il paraît même

que je danse vraiment bien.

Mon professeur de français m’écrit ces

mots d’aurevoir : « J’aimerais tellement

que promesse devienne réalité pour

que tu sois ce que tu parais être ».

Un grand merci à la « petite voix ».

Je me demande d’ailleurs pourquoi on

dit d’elle qu’elle est petite.

Je la ressens comme une grand-mère

sage, bienveillante et encourageante.

J’ai la sensation qu’elle a toujours été

là, à veiller sur moi pour que je ne me

perde pas en route.

Enfant, je l’ai entendue me parler, à

travers les arbres, dans la lumière du

soleil à travers les vitraux, me dire

qu’elle m’aimait et qu’elle ne

m’abandonnerait jamais.

Elle approuvait mon côté sauvage,

rieur et fou.

Elle courait avec moi au bord du

ruisseau et elle me parlait à travers

les animaux.

Et puis je ne l’ai plus entendue, ou je

ne l’ai plus écoutée, car dans le

sérieux des adultes, j’avais entendu

que ce n’était pas possible, qu’elle

n’existait pas, alors je l’ai tue.

Est venue la traversée des espaces

parfois cruels de l’enfance, de

l’adolescence, à chercher à être celle

que je n’étais pas.

-- Au Nom du Corps - N°54 - Page 45 -

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C’est l’occasion de voyager.

Une année en Irlande, puis une autre

au Canada anglophone, en Ontario, où

je vais enseigner le français en tant

qu’assistante.

Je valide ma maîtrise avec mention.

Tout au long de mes études, je ne lâche

pas la danse, je m’arrange toujours

pour trouver, ici et là, des cours, un

atelier chorégraphique, une compagnie

amateure…

Oui, je nourris toujours comme un

secret encore inavoué à moi-même, ce

désir d’être, un jour, une danseuse

professionnelle.

Je fais un choixJe fais un choix

L’année au Canada est déterminante

car c’est la rencontre avec deux « frères

d’âme » qui croient en mon rêve de

danser et ils m’y encouragent.

C’est aussi la décision de mon père de

quitter ma mère.

Une déflagration. Un déclic aussi.

Je décide que, non, je ne serai pas

professeure d’anglais dans l’éducation

nationale, et que oui, je serai danseuse

car c’est maintenant ou jamais.

Je ne comprends pas mais je suis

touchée, profondément.

Quelle est celle que je suis ?

Moi en tous cas, je ne la vois pas, pas

encore.

Au lycée, je respire un peu.

L’internat me fait du bien, me donne

de l’indépendance.

Je grandis, mon corps change.

Je me contrôle.

Je ne bascule pas dans l’anorexie

mais j’oscille. Pas loin. Ouf !

Je danse toujours. Modern’Jazz et

danse contemporaine.

Deux fois par semaine, je traverse la

place aux grands arbres pour

rejoindre mon cours de danse.

Il y a ce désir d’être comme ces

autres filles qui sont là avec moi dans

la salle de danse, face au grand

miroir. Je me mets même à la danse

classique, pour faire des pointes !

Il semble que ce soit cela une vraie

danseuse.

Oui, mais ça fait mal aussi.

Le bac en poche, les études

universitaires se profilent. J’adore les

langues et j’opte pour l’Anglais.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 46 -

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Mais j’ai déjà 22 ans, je

n’ai pas fait d’école de

danse prestigieuse,

autant dire que ce n’est

pas gagné d’avance !

Sensation aussi, que je

trahis un peu mes parents

qui ont financé mes

études, mais après tout

c’est ma vie ! Si, si !

Je vibre à uneJe vibre à une

fréquence formidablefréquence formidable

A ce moment-là, je suis

en joie comme jamais je

ne l’ai été, en confiance

totale. Aurais-je renoué

avec la voix intérieure ?

Je décide de ne pas

revenir en Normandie

auprès de ma mère, en

pleine dépression, depuis

le départ de mon père.

Je me débats avec la

culpabilité mais je tiens

bon.

Mon désir est plus fort.

Et je pars vers la

Bretagne où j’y ai deux

amies et où j’ai l’intuition

qu’il y aura là-bas quelque

chose pour moi.

C’est une terre qui me

rappelle l’Irlande et je m’y

sens bien.

Mon intuition ne m’aMon intuition ne m’a

pas trompée. Commentpas trompée. Comment

le pourrait-elle ?le pourrait-elle ?

Dans le mois qui suit mon

arrivée en Bretagne, je

rejoins, un peu timide, un

collectif artistique au sein

duquel je rencontre un

chanteur musicien.

Ce n’est pas le coup de

foudre, je suis pleine de

nœuds d’une précédente

histoire, mais la voix du

dedans me dit d’essayer,

quoi que j’en dise.

« Un Nous dénoue les

Nœuds ».

Voilà l’invitation de ce

jeune homme que je ne

connais pas et qui semble

tellement différent de

moi!

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 47 -

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Yes ! Je me mets à travailler d’arrache-

pied (c’est le cas de le dire !).

Six mois à travailler dans l’ombre, pas

un sou en poche, mais une volonté de

fer.

Par ailleurs, je pose en tant que modèle

pour des ateliers de peinture et de

sculpture pour gagner un peu d’argent.

Et arrive ce jour où la compagnie me

propose de prendre la place d’une

danseuse qui s’en va.

Ça y est !Ça y est ! Mon rêve se réalise !Mon rêve se réalise !

Le travail au sein de la compagnie me

permet très rapidement de bénéficier de

l’intermittence du spectacle.

Je danse, et c’est ma profession !

Autant dire « ça y est, j’ai réussi ! »

Mais pendant les six années qui

suivent, je ne suis pas pour autant plus

heureuse à l’intérieur.

Je rencontre l’exigence, la notion de

limites et de dépassement, j’éprouve la

peur face à l’autorité, les douleurs et les

blessures physiques qu’il faudra taire,

j’expérimente une sorte d'état constant

de « sur-vie »...

Comment cela pourrait-il fonctionner?

Un tournesol offert sur le marché, un

baiser sous un chêne, je veux bien

essayer, mais je ne te promets rien…

Mon arrivée en Bretagne, c’est aussi

la découverte d’une compagnie de

danse professionnelle dont le langage

chorégraphique me parle aux tripes.

Un travail sur la rencontre de deux

mondes apparemment opposés, la

danse contemporaine et classique

avec les traditions afro-brésiliennes

(capoeira, afoxé…).

C’est une danse qui relie la terre et le

ciel.

Ça transpire, c’est de la performance

en puissance, c’est beau et j’en

pleure.

Comme j’aimerais danser cette

danse-là !

Mais je n’ai pas de diplôme.

Je n‘ai pas fait l’école « Fame », moi.

J’ose cependant partager mon

enthousiasme aux deux chorégraphes

qui me proposent de venir, aux cours

de la compagnie, le matin, travailler

au fond de la salle, pour voir.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 48 -

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PARCOURS DE VIE

Il me faut tout arrêter.Il me faut tout arrêter.

Est-ce mon rêve que j’ai réalisé ?

Ou celui de quelqu’un d’autre ?

Et la joie, la joie pleine et profonde, où

est-elle ?

De beaux cadeauxDe beaux cadeaux

C’est là, dans cet espace vide qui

s’ouvre, que l’appel de la vie se fait.

Commence alors la gestation de notre

fils Marius qui naît à la maison, celle

que nous rénovons à la force de nos

petits bras, mon compagnon au

tournesol et moi.

J’ai alors 30 ans.

Dans l’année qui suit, une compagnie

de danse me fait la magnifique

proposition de reprendre un rôle et j’ai

la chance de pouvoir danser de

nouveau, mais cette fois de rencontrer

davantage le public, de voyager en

Europe et même jusqu’en Corée !

Et Marius est souvent du voyage.

C’est comme si sa naissance avait

remis quelque chose en mouvement.

Nous travaillons beaucoup, en

revanche, les spectacles sont très

peu joués en public.

Souvent la danse fascine.

C’est beau, magique.

Oui. Mais - et je sais que cela peut

sembler improbable - on peut danser

sans être dans son corps.

Oui, c’est ce que j’ai vécu, d’une

certaine manière.

Une danseuse à côté de ses pompes!

Vous imaginez ?

Et ça fait mal, à tous les niveaux.

Grande rupture avec la danse,Grande rupture avec la danse,

avec mon rêve…avec mon rêve…

J’ai besoin d’air. D’espace.

Je ne me sens plus à ma place.

Il y a ce désir de revenir à moi, en

moi.

Je sens que je ne peux plus donner

ainsi.

Que les choses ne circulent pas de

manière juste.

Je ressens un véritable épuisement

physique, mental et émotionnel.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 49 -

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Et quel mouvement !

Je me mets au travailJe me mets au travail

Je veux dire, le VRAI

travail.

Alors que je regarde cet

enfant assis par terre

comme un petit bouddha

bien enraciné, solide et

joyeux, il y a quelque

chose dans ses yeux qui

me dit :

« Maman, t’es où ?

Tu tiens pas debout ».

C’est comme une

sonnette d’alarme, qui

retentit plus fort encore

quelques semaines plus

tard, lorsque j’ai un

accident de voiture que je

me fais toute seule et

dont je ressors

heureusement indemne.

Cet évènement semble

me dire : « Hé, tu te

réveilles ? Tu vas

continuer encore

longtemps comme ça ? »

C’est bon, j’ai compris.

Commence alors un vrai

travail en profondeur avec

une thérapeute holistique

rencontrée (par hasard ?)

sur un festival où j’ai le

dos bloqué et où nous

avons dû annuler notre

représentation.

Avec elle, je vais nettoyer

beaucoup de mémoires et

de blessures.

Ça passe par le corps,

par le souffle, par la voix,

par des mises au monde

successives.

C’est également la

rencontre et toute une

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 50 -

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PARCOURS DE VIE

Cela prend la forme d’un solo qui

s’intitule "Je suis un endroit" et qui est

inspiré de l’œuvre d’Alessandro

Baricco, romancier italien : une femme

(que j’incarne) est en adresse directe

au public.

Elle est convaincue de parvenir à créer

un auto-écouteur avec des tubes en

PVC pour entendre sa propre

voix…mais ça ne marche pas comme

elle voudrait…

A travers cette création, je découvre le

travail du clown, dont j’avais très peur

étant petite…

Je découvre que je peux être drôle et

que je peux même jubiler de cela.

Et ça, c’est énooorme !

Ce travail de compagnie est une

véritable traversée.

Une magnifique aventure au cœur de

laquelle, avec ma collaboratrice, nous

cherchons et créons à partir du

matériau que NOUS sommes.

C’est un travail extrêmement engageant

que celui du plateau de théâtre, de la

confrontation, de la collaboration, de la

rencontre, de l’écriture, d’oser exprimer

les peurs, d’oser leur faire face.

année d’enseignements, auprès d’une

chamane dans la forêt de

Brocéliande.

Ce sont aussi des lectures, des

enseignements, stages, traversées de

développement personnel depuis plus

de 10 ans maintenant pour cheminer

vers celle que je suis…

Et le travail sur le planEt le travail sur le plan

professionnel… ?professionnel… ?

Après avoir été interprète pour les

autres, émerge le désir de poser un

acte artistique personnel.

« Qu’est-ce que j’ai à dire,

en ce monde ? »

Cela s’incarne dans une collaboration

avec une danseuse comédienne,

rencontrée quelques années plus tôt,

dans un projet que nous avions

intitulé Morceaux de Soi.

L’axe principal de la compagnie de

théâtre que nous montons ensemble,

à ce moment-là, nous sommes en

2010, est de questionner notre « être

là », la place de l’être humain dans le

monde… Oui, rien que ça !

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 51 -

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Le point de non-retourLe point de non-retour

Au cours du processus de création d’un

troisième spectacle intitulé « Quel

Temps ferons-nous demain ? », je sais

que je suis au bout de quelque chose.

Que ce n’est plus possible parce que si

je continue je vais tomber malade.

Gravement malade.

Nous sommes en 2017, j’ai 40 ans et

ma petite voix me hurle : « Ça suffit

Aurore, tu t’es dépassée, tu es allée au

bout de toi-même. OK. Il va falloir

arrêter maintenant. Tu vas vraiment

prendre ta place, tu vas vraiment faire

ce pourquoi tu es là. Tu n’as plus à te

battre. Tu n’as plus rien à prouver à qui

que ce soit et surtout tu vas prendre

soin… de toi. »

C’est un déchirement intérieur intense,

c’est comme si les murs à l’intérieur de

mon corps commençaient à s’effriter.

J’ai l’impression de trahir mes pairs, de

me trahir, mais je n’ai pas le choix.

Ce n’est plus possible, je le sais bien.

J’ai fait ce que j’avais à faire et

maintenant il faut que je fasse autre

chose.

Et de créer à partir de tout cela.

En parallèle, je monte, pour la

première fois de ma vie, une structure

de production de spectacle vivant

pour promouvoir nos spectacles ainsi

que ceux de mon compagnon.

Alors que je n’ai plus de revenus, que

notre enfant a trois ans, j’ai

conscience que c’est beaucoup, que

c’est un peu fou, mais je fonce, grâce

au soutien sans faille de mon

compagnon au tournesol (oui, il est

toujours là !).

Je ne suis pas inquiète

matériellement, pas besoin de grand-

chose, mais besoin d’élan, de

vibration, de me sentir vivante.

Je suis compagne, mère, directrice

artistique, interprète, coordinatrice.

Je monte des dossiers, je rénove une

maison…

… Et je m’épuise.

C’est évident.

Mais je continue, coûte que coûte.

Je confonds vivre et sur-vivre.

PARCOURS DE VIE

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Que je FASSE autre

chose ???

Ou que je commence à

ÊTRE ?

Je contacte quelqueJe contacte quelque

chose de l’ordre de machose de l’ordre de ma

vérité intérieurevérité intérieure

Entre temps, ces

dernières années, je me

suis tournée vers le taî-chi

et le tango argentin.

Des pratiques qui

s’appuient beaucoup sur

le ressenti.

En 2012, notamment je

rencontre le yoga sur

l’invitation d’un voisin.

Et alors que je referme la

porte derrière moi à

l’issue du cours ; je me

dis que rien ne sera plus

jamais comme avant.

Oui, pendant ce cours de

Yoga, j’ai vécu une

expérience corporelle

jusqu’alors inconnue.

J’ai vu.

J’ai vu ma difficulté à être

pleinement là, dans mon

corps.

Moi, la danseuse.

J’ai entrevu toutes les

souffrances aussi que

j’avais imposées à mon

corps et combien je ne

l’écoutais pas.

Je décide de faire le pas

et de continuer le yoga.

Je commence à étudier, à

pratiquer très assidûment,

heureuse d’explorer.

J’aime apprendre lorsque

ça me fait vibrer.

Je rencontre au même

moment l’Ayurveda,

science et médecine

préventive holistique,

sœur du Yoga, vieille de

plus de 5000 ans, qui vise

à nous relier au vivant.

Elle met en lumière

combien ce qui se vit à

l’extérieur de soi est le

reflet de ce qui se vit en

soi, et vice versa.

PARCOURS DE VIE

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Dire Oui, car c’est aussi à travers eux

que nous grandissons, que nous

cherchons, que nous créons…

C’est dans le frottement que l’énergie

se révèle, c’est au cœur de nos

contrastes que notre couleur émerge,

dans nos contradictions que notre

justesse prend place.

Petit à petit. Quitter le faire.

S’accorder du temps pour être.

Et laisser l’action juste en découler,

comme la rivière…

Aujourd’huiAujourd’hui

Dans l’accompagnement en Yoga que

je propose avec ORAYAME à travers

des stages, des cours collectifs mais

aussi individuels, mon intention est

d’accompagner chacune et chacun à

découvrir son propre yoga, au cœur de

son propre corps.

YOGA vient de {JUG} en sanskrit qui

signifie « relier, unir, joindre ».

Pratiquer le Yoga dans l’intention d’un

effort juste, au plus près de notre

essence profonde, en liberté et en

respect de soi, voilà ce à quoi j’invite et

Tout alors fait sens pour moi.

L’enseignement du Yoga m’apparaît

comme ma voie de salut !

Je décide de m’engager et de me

former pendant 4 ans pour valider

cette compétence.

Je cesse de lutterJe cesse de lutter

Aujourd’hui est venu pour moi le

temps de partager, de transmettre.

J’ai tellement reçu de la vie, à travers

mon corps, au fil de toutes ces

expériences.

J’ai découvert qu’il y a la nécessité de

mourir à l’ancien pour pouvoir créer

de la place et accueillir le nouveau.

Il n’y a pas de prise de conscience

sans « crise »,

sans «rite de passage».

Se mettre au monde est un travail

d’ombre et de lumière.

Accueillir cette dualité qui nous

compose est essentielle pour

s’unifier.

Et cela passe par accepter, d’abord.

Se pardonner, se donner toute la

douceur possible pour s’accueillir

dans nos choix passés, nos errances,

nos douleurs, nos souffrances.

PARCOURS DE VIE

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 54 -

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PARCOURS DE VIE

j’accompagne.

En fluidité et en douceur.

Merci à la Vie.

Merci à la Voix.

AURORE MARGUERINAURORE MARGUERIN

Vous pouvez retrouver AuroreVous pouvez retrouver Aurore

sur son site : www.orayame.frsur son site : www.orayame.fr

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 55 -

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"HEY PETIT VIRUS"

POÈME

Poème par Caroline GAUTHIER

Hey, j’ai pour toi une petite question

Alors s’il te plait monte le son

Crois-tu que la nature ne sache pas

fonctionner en harmonie?

Et qu’elle aurait créé un virus

en oubliant qu’elle est toujours

au service de la vie... ?

Tu serais un idiot de croire cela,

Alors vraiment, pour une fois,

écoute moi

Et sur le champ, arrête ton combat

Arrête la guerre et dépose les armes,

Car ce virus qui te fait du charme

N’est pas un démon à abattre,

Ni même un Alien à combattre

Il a, crois-moi, à l’intérieur de lui

un message que tu dois intégrer.

Pour que toi, petit homme,

tu retrouves ta nature

et ta vraie vérité.

Pour que tu te remettes

au service de la vie,

Et non pas en mode Warrior,

pour ta survie

Car oui, je t’assure,

tu t’es souvent perdu et égaré

Et tu détruits même la planète

sur laquelle tu es né.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 58 -

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POÈME

Alors s’il te plait, écoute et monte le son

Pour enfin tout changer pour de bon

Ce petit virus est venu

pour brûler, dès maintenant,

Tout ce qui n'était pas vraiment

vivant et vibrant.

Car vois-tu, la vie,

tu t’en fous depuis belle lurette

Et, tu détruis les arbres et l’Amazonie,

poumon de la planète

Tu tues même

le monde animal et sauvage

Et tu deviens un cancer pour la vie

pourtant si sage

Alors ce virus est venu pour t’enseigner

les grandes lois universelles.

Et pour que tu puisses toucher

à l’intérieur de toi le vivant

et même le spirituel.

C’est un dragon de feu

qui te met face à tes plaies,

Pour pouvoir les panser.

Tout ce que créé la nature

a un rôle bien défini dans l’énergie.

Tout y a vraiment sa place pour

retrouver l’équilibre et l’harmonie.

Même ce virus que

tu penses démoniaque

N’est là que pour remettre de l’ordre

dans tout ce chaos et ce vrac.

Car oui, toi tu as foutu le bordel,

Dans cette nature pourtant si belle.

Car oui, tu as oublié

l’organique et la vie,

Préférant te mettre

au service de la chimie.

Il existe, tu sais,

des lois dans la nature qu’il convient

de suivre pour vivre heureux.

Mais toi, tu ne les connais pas,

ou tu les ignores

croyant que c’est mieux.

Alors le virus vient frapper à ta porte

avec fracas,

Pour te faire enfin intégrer et

comprendre ce que tu n’entends pas.

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 59 -

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Car oui là,

dans ce confinement,

tu es obligé de descendre

dans les méandres

de ton intériorité

Pour enfin regarder

ce que tu as refoulé

toutes ces années.

Alors s’il te plait,

écoute et monte le son

Pour faire tomber

les illusions

Si tu écoutes,

il va te plonger

dans le silence,

Là où se trouve ta vérité

quoi que tu en penses.

Il te fait descendre dans la

sève de ton vivant,

Il te pousse à ressentir

tout ce qu’il y a de vibrant

C'est même une force

qui te place

dans ta nature profonde ;

Celle qui anime le monde.

Là tu vas découvrir

la graine de ton être

Loin de l’argent

et même du paraître

Car vois-tu

depuis des années

tu t’es trompé de route

Tu as poussé le monde

vers sa banqueroute

Tu as monté

des stratégies,

Pour fuir l'amour et la vie.

POÈME

- Au Nom du Corps - N°54 - Page 60 -

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POÈME

Alors, n'aies plus peur de souffrir

et même d'y mourir.

Car l'amour après t’avoir déconstruit

à celui que tu avais cru être,

va te faire découvrir la vérité

sur la vie et même sur ton être.

CAROLINE GAUTHIERCAROLINE GAUTHIER

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Alors, si ce virus te fais descendre

au cœur de l'intime,

Et parfois même

dans de profonds abîmes,

Il te fait découvrir Ton trésor,

Pour que tu arrêtes de faire le mort

Alors…

s’il te plait écoute et monte le son

Et arrête pour une fois

de faire le con...

Ce virus peut te faire rencontrer

la langue de feu de l'amour

Et si tu suis son parcours.

Peut-être connaîtras-tu l'ouverture

de ton cœur un beau jour.

Et même si ce dernier peut se briser,

La lumière pourra enfin y entrer.

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