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OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPO de Jacques de Kerdrel Interview croisée de Jacques de Kerdrel, artiste peintre installé dans son nouvel Atelier - expo, rue aux Eaux, à Saint-Pol-de-Léon. Un nouvel espace où il peut créer, exposer et partager sa passion. Monsieur de Kerdrel, quel est votre parcours ? Jacques de Kerdrel : « J’ai étudié une année aux Beaux-Arts de Brest, puis j’ai suivi une formation de graphiste à l’école Pivaut de Nantes, pendant trois ans. Déjà à cette époque, je travaillais beaucoup sur le portait et le corps humain à travers le dessin et la peinture. A l’issue de mes études, j’exerce en agence de communication à Saint- Nazaire puis à Nantes. L’illustration devient vite mon domaine de prédilection. En 2004, de retour à Roscoff, je prends la responsabilité de la communication de l’entreprise « Thalasso comptoir des algues », créée par mon père. En 2008, l’envie de diversifier les projets me pousse à créer une activité complémentaire de graphiste, en freelance « Nezovent création », que je mène toujours actuellement. Identité visuelle, design graphique, mise en page… Je travaille principalement dans l’édition, pour des institutions ou des entreprises privées. » A quel moment avez-vous décidé d’exposer ? J. K. : « C’est en janvier 2011 que Carole et Delphine me donnent carte blanche pour exposer des œuvres dans leur librairie Livr’in Room à Saint-Pol-de-Léon. C’est un pied à l’étrier. Un lieu tout trouvé pour “la Récré de Robinson“, une série de grandes illustrations sur panneaux de bois explorant le thème du surf. L’exposition remporte un vif succès à Saint-Pol-de-Léon puis à Carantec, au Restaurant Ty Pot avant d’être sélectionnée en juin 2011 pour le MIACS à Biarritz (Marché International d’Art lié à la Culture Surf). Depuis j’ai aussi exposé à Nantes, Biarritz, Bordeaux, Saint-Malo, Brest, Florianopolice au Brésil, Carnac, Pont Aven, Roscoff, Plougasnou, Carantec, Saint-Brieuc, Morlaix, etc. » Comment définiriez-vous votre travail ? J. K. : « Mon travail s’articule autour de deux univers. Influencé notamment par la BD, je crée des illustrations qui mettent en scène des personnages colorés, aux courbes

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Page 1: OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPO de Jacques de …...de graphiste à l’école Pivaut de Nantes, pendant trois ans. Déjà à cette époque, je travaillais beaucoup sur le portait

OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPOde Jacques de Kerdrel

Interview croisée de Jacques de Kerdrel, artiste peintre installé dans son nouvel Atelier - expo, rue aux Eaux, à Saint-Pol-de-Léon. Un nouvel espace où il peut créer, exposer et partager sa passion.

Monsieur de Kerdrel, quel est votre parcours ?

Jacques de Kerdrel : « J’ai étudié une année aux Beaux-Arts de Brest, puis j’ai suivi une formation de graphiste à l’école Pivaut de Nantes, pendant trois ans. Déjà à cette époque, je travaillais beaucoup sur le portait et le corps humain à travers le dessin et la peinture.A l’issue de mes études, j’exerce en agence de communication à Saint-Nazaire puis à Nantes. L’illustration devient vite mon domaine de prédilection. En 2004, de retour à Roscoff, je prends la responsabilité de la communication de l’entreprise « Thalasso comptoir des algues », créée par mon père. En 2008, l’envie de diversifier les projets me pousse

à créer une activité complémentaire de graphiste, en freelance « Nezovent création », que je mène toujours actuellement. Identité visuelle, design graphique, mise en page… Je travaille principalement dans l’édition, pour des institutions ou des entreprises privées. »

A quel moment avez-vous décidé d’exposer ?

J. K. : « C’est en janvier 2011 que Carole et Delphine me donnent carte blanche pour exposer des œuvres dans leur librairie Livr’in Room à Saint-Pol-de-Léon. C’est un pied à l’étrier. Un lieu tout trouvé pour “la Récré de Robinson“, une série de grandes illustrations sur panneaux de bois explorant le thème

du surf. L’exposition remporte un vif succès à Saint-Pol-de-Léon puis à Carantec, au Restaurant Ty Pot avant d’être sélectionnée en juin 2011 pour le MIACS à Biarritz (Marché International d’Art lié à la Culture Surf). Depuis j’ai aussi exposé à Nantes, Biarritz, Bordeaux, Saint-Malo, Brest, Florianopolice au Brésil, Carnac, Pont Aven, Roscoff, Plougasnou, Carantec, Saint-Brieuc, Morlaix, etc. »

Comment définiriez-vous votre travail ?

J. K. : « Mon travail s’articule autour de deux univers. Influencé notamment par la BD, je crée des illustrations qui mettent en scène des personnages colorés, aux courbes

Page 2: OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPO de Jacques de …...de graphiste à l’école Pivaut de Nantes, pendant trois ans. Déjà à cette époque, je travaillais beaucoup sur le portait

disproportionnées, qui invitent au voyage. Des compositions narratives où chaque personnage raconte son histoire. Le métier d ’ i l l u s t r a t e u r m’a entrainé vers un parti pris résolument gai et naïf, les personnages ronds et décomplexés, aux antipodes des canons de la publicité. Des illustrations pour faire sourire avant tout et, par le leur caractère narratif, ouvrir des parenthèses d’insouciance.Je pratique parallèlement une peinture beaucoup plus réaliste et intimiste où je laisse toute la place à la volupté et aux sentiments. Des femmes assoupies, liseuses dormeuses, des portraits... c’est une autre peinture, moins narrative, plus introspective qui aborde des états d’âme, une peinture qui parle d’abandon, de fatigue, de solitude, etc. »

Quelle est la particularité de ce nouvel atelier ?

« Dans cet atelier, ouvert au public, je propose pour la première fois, aux débutants ou confirmés des cours ou des stages de dessin où chacun évolue à son rythme, en fonction de son

niveau et de ses envies. J’ai de l’espace pour recevoir du public et pour créer.

J’y ai installé mon atelier. Je peux é g a l e m e n t exposer mes dessins, mes peintures et

faire découvrir mes deux univers.»

Pouvez-vous nous en dire plus sur les cours que vous proposez ?

« Je propose des cours ouverts au grand public, de tous les niveaux et pouvant accueillir jusqu’à huit personnes. Ils sont ouverts aux enfants à partir de 5 ans pour une découverte du dessin qui basculerait vers la peinture. J’essaierai de regrouper les jeunes entre 10 et 14 ans pour aller vers leur univers graphique. De la même manière, pour les adultes, la base de travail sera le dessin, chacun ayant ses envies et ses inspirations. L’idée est que

chacun trouve sa propre écriture à partir de bases techniques. La peinture viendra naturellement. C r a y o n s , pastels, brou de noix, peinture acrylique, les outils sont variés.

Je propose également aux jeunes qui souhaitent suivre des études dans ce domaine de travailler sur des projets afin d’étoffer un book de qualité, à présenter lors des entretiens d’entrée aux écoles d’Arts appliqués, comme c’est le cas pour Elouan. Je propose des cours aux horaires suivants : (susceptibles d’évoluer légèrement)Mardi, de 18h45 à 20H15Mercredi, de 10h30 à 12h et de 14h30 à 16h pour les enfants. De 17h à 18h30 pour les jeunes et les adultes.Jeudi, de 10h30 à 12h et/ou de 14h30 à 16h. »

« L’idée est que chacun trouve sa propre écriture

à partir de bases techniques. La

peinture viendra naturellement. »

« Le métier d’illustrateur m’a

entrainé vers un parti pris résolument gai et

naïf »

Contact

Jacques de KerdrelIllustration - PeintureAtelier – ExpoRue aux Eaux, à Saint-Pol-de-Léon

Tél. 07 87 10 30 98Mail : [email protected]

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OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPO

de Jacques de Kerdrel

Interview croisée d’Elouan, 15 ans, élève en classe de seconde au lycée du Kreisker et de

Stéphanie, 45 ans, assistante d’éducation dans un collège.

Elouan, vers quel métier envisages-tu de t’orienter ?

Elouan : « J’aimerais devenir designer. Plutôt orienté vers le design d’intérieur. Je souhaiterais travailler sur la conception de nouveaux objets pour le quotidien. Il existe un bac STD2A, Sciences et technologies du design et des arts appliqués, qui prépare, entre autre, à ce métier. Je n’ai malheureusement pas pu m’y inscrire dans les délais. J’ai prévu de suivre une formation générale en m’orientant vers un bac littéraire au lycée du Kreisker et 15 j’envisage de poursuivre, par la suite, une formation supérieure dans le domaine des Arts. »

Suis-tu une option en lien avec l’art au lycée ?

E. : « Au lycée, il y a une option facultative art plastique plutôt classique. C’est une approche très générale de l’art, fondée sur la création d’œuvres et sur l’histoire des civilisations. Cet enseignement

ne revendique aucune visée professionnelle. Je n’ai pas prévu de m’y investir. »

Quel est ton objectif en suivant ce stage ?

E. : « C’est ma mère qui a vu l’offre de stage de Monsieur de Kerdrel sur les réseaux sociaux. En participant à ces cours, j’aimerais apprendre les techniques de base pour réaliser un dessin de qualité. Je souhaite créer des œuvres pour me constituer un book, dans l’optique d’intégrer une école d’Arts après le bac. Il rassemblerait mes travaux les plus intéressants que je pourrais présenter lors des entretiens d’entrée dans les écoles d’Arts.»

Dessines-tu depuis longtemps ?

E. : « J’ai commencé à dessiner depuis quelques années. Je réalisais surtout des mangas. J’ai appris à dessiner en regardant des tutoriels que je trouvais sur internet ou dans les livres. Mais aujourd’hui je souhaite approcher un style

différent. On était d’accord de travailler sur le thème du portrait, avec Stéphanie. Les cours sont très instructifs et c’est intéressant de travailler avec un professeur. Il me donne des conseils et corrige mes erreurs. J’aimerais bien participer à d’autres stages par la suite.»

Stéphanie, depuis quand pratiquez-vous le dessin ?

Stéphanie : « Depuis trois jours (rires) ! Je n’ai jamais dessiné avant. Je ne prends pas beaucoup le temps pour les loisirs. Le quotidien est plutôt chargé entre le travail et les enfants. J’ai fait un peu de mosaïque auparavant. J’avais appris à en faire toute seule. J’ai vendu quelques-unes de mes créations sur les marchés à l’époque. Mise à part ça, je ne pratique pas d’activité artistique.»

Qu’est ce qui vous a donné envie de vous inscrire à ce stage ?

S. : « Je connais Jacques de Kerdrel

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et son travail, depuis plusieurs années. Quand j’ai vu son annonce sur les réseaux sociaux pour le stage de dessin qu’il proposait pendant les vacances, je me suis dit « pourquoi pas». Il adapte les jours et les horaires des cours en fonction des disponibilités des élèves. Avec Elouan, nous étions disponibles le matin et nous nous sommes mis d’accord sur le thème. Nous nous retrouvons donc tous les matins, de 9h30 à 11h30, toute la semaine.

Comment se sont passés vos premiers pas dans le dessin ?

S. En douceur. Chaque jour, Jacques nous apprend des bases en début de cours, la symétrie, la perspective, les ombres, etc. Il nous dessine un modèle, qu’il réalise en 30 secondes ! C’est bluffant ! Nous, il nous faut

ensuite deux heures pour faire le notre. On s’applique à reproduire la structure du modèle en suivant les techniques de bases, puis chacun poursuit son ouvrage dans son propre style, suivant son

inspiration et ses envies. C’est très agréable d’apprendre de cette façon. On n’est pas tenus de suivre des directives. C’est un travail libre.

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OUVERTURE DE L’ATELIER - EXPO

de Jacques de Kerdrel

Interview croisée de Christelle Cintas, pré-sidente de l’association des commerçants de

Saint-Pol-de-Léon

Madame Cintas, connaissez-vous Jacques de Kerdrel ?

Christelle Cintas : « Je ne connais pas personnellement Monsieur de Kerdrel mais j’aime beaucoup son travail, ses tableaux, ses univers artistiques, je trouve cela très intéressant et je suis ravie qu’il s’installe au centre ville. »

Que pensez-vous de l’installation de l’Atelier – expo de Jacques de Kerdrel dans la ville ?

C. C. : « L’installation de Monsieur de Kerdrel se prête très bien au lieu. Ses créations donnent directement sur la belle rue Saint-Yves, où l’on pourrait imaginer une « rue des artistes » avec des peintres et des créateurs. Développer l’offre de l’artisanat et de la culture serait un atout pour Saint-Pol-de-Léon. Il nous permettrait de nous démarquer

des extérieurs, des grands magasins et d’apporter de l’authenticité au cœur de notre ville. Cela pourrait attirer des gens et répondre à la demande des touristes qui en sont très friands. »

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet de « rue des artistes » ?

C. C. : « Nous souhaitons développer l’offre de l’artisanat et de la culture dans le centre ville. Pour cela, nous avons imaginé une « Rue des artistes » où l’on retrouverait des artisans, créateurs, etc. Il y a un fort potentiel dans le Haut-Léon. Il existe deux associations qui regroupent des

artisans créateurs et qui mènent des actions pour faire connaître les talents locaux et les développer. Madame Cazuc, par exemple, propose à des créateurs d’exposer

leurs œuvres dans la vitrine de son magasin Carpe Diem, rue Saragooz. Il y a énormément de demande ! »

Avez-vous une idée d’emplacement pour cette rue ?

C. C. : « La rue Saint-Yves et la rue aux Eaux se prêteraient parfaitement à ce projet. Ce sont des rues piétonnes, très belles, où il est agréable de se promener. De plus, elles font parties du circuit touristique balisé du centre ville, qui propose aux badauds de découvrir l’histoire de la ville en déambulant dans les rues. Nous avons une ville qui dispose d’une histoire forte, d’une empreinte culturelle importante, il faut le valoriser..»

Pensez-vous que de développer l’offre autour de la culture et de l’artisanat pourrait attirer une nouvelle clientèle touristique ?

C. C. : « Les touristes viennent ici pour chercher de la qualité de vie, profiter de la nature et découvrir la richesse de notre culture. Quand ils partent, ils cherchent à rapporter chez eux un petit bout de notre authenticité. Nous souhaitons

« Ses créations donnent directement sur la belle rue Saint-Yves, où l’on pourrait imaginer une « rue

des artistes »

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répondre à cette demande tout en valorisant notre histoire et notre territoire. Il peut s’agir de conseils, d’informations sur les créateurs et producteurs et sur l’histoire des produits, qu’ils soient consommables ou pas.»

Pensez-vous proposer à Monsieur de Kerdrel de rejoindre l’association des commerçants ?

C. C. : « Nous allons prendre contact avec Monsieur de Kerdrel

afin de lui présenter les actions mises en place par l’association des commerçants de Saint-Pol-de-Léon. Nous souhaitons lui parler de notre projet de « Rue des artistes » et échanger avec lui pour savoir ce qu’il en pense. »