vivre lorgues à

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à JOURNAL COMMUNAL La vido vidanto à Lorgue lLE MOT DU MAIRE p. 1 lCITE SCOLAIRE Le journal l’Espace Scolaire. p. 2 lHISTOIRE Lorgues ville comtale. p. 3,4,5,6 lCULTURE & CULTURE Le jardin des enfants. p. 7,8,9 lHOMMAGES Jean Tornior. p. 10,11,12 lQUAND LA POSTE... Trois pater et un ave pour une pintade. p. 13 lRENCONTRE Les 90 ans de Tintin et Milou. p. 14,15,16,17,18,19 lINITIATIVE L’association « l’Atelier ». p. 20,21,22 lDETENTE Quiz et mots croisés de Stéphane ROUBAUD. p. 23 Adresses utiles. p. 24 Le mot du maire CLAUDE ALEMAGNA n°147 1 er trimestre 2021 Vivre à Lorgues sommaire ombreux sont les quartiers lorguais autour du centre historique qui ont comme dénomination : les Jardins, le Petit Jardin ou encore le Grand Jardin. Car autrefois c’était ici qu’étaient produits, hors des remparts, les moyens de subsistances des habitants par la culture de fruits et légumes nécessaires à une bonne alimentation riche en vitamines et excellente pour la santé. Ces jardins existent encore, ils étaient nombreux dans l’enveloppe urbaine aux pieds des immeubles, bien conservés et bien protégés par les propriétaires et nos documents d’urbanisme. Ils sont tous situés dans le cheminement de nos ruisseaux naturels qui, outre l’irrigation des jardins, produisaient la force motrice nécessaire au fonctionnement des neufs moulins à huile hydrauliques de la ville. La place Accarisio, autrefois place des Aires Neuves, était ainsi appelée car la ville avait, en 1758, acheté et transformé des jardins pour en faire une esplanade destinée au battage Avec l’apparition du mode de consommation moderne, cet héritage des jardins a été laissé à l’abandon quelques années, sauf dans de rares exceptions. Certains propriétaires continuent d’exploiter ces jardins en produisant fruits et légumes pour leur consommation personnelle. La commune a saisi l’occasion d’acquérir en cœur de ville, un ensemble de jardins, rue de l’impasse de la Canal, pour compléter et l’ajouter à l’ensemble de notre patrimoine communal quelques fois en réserve d’un projet d’intérêt général. Dans l’attente, ce site est devenu un havre de paix, un lieu de rencontres et de partages intergénérationnels des adeptes du jardinage potager et contribue à l’éducation, à l’initiation des enfants pour la culture potagère et fruitière mais aussi à l’élevage d’animaux de la ferme. Ce concept, déjà connu avec les jardins partagés de l’association des « Jardins de Saint-Ferréol » a fait des émules chez les plus petits avec la création de l’association : « le Jardin des Enfants » qui ouvre aux plus jeunes une initiation à l’agriculture urbaine comme le faisaient nos ancêtres pour leur propre consommation. C’est à l’initiative d’Ilyana Teissedre que les enfants des écoles maternelles, puis je l’espère, des autres écoles élémentaires et du centre de loisirs, sont accueillis. Le désir de renouer avec la nature est présent, chacun désireux d’avoir une ville plus verte, plus végétale, le désir de mettre en valeur la richesse et la variété de nos produits locaux, d’atténuer les effets de la pollution et favoriser la biodiversité. L’éducation au jardinage et à l’élevage est aussi un préalable aux néo-jardiniers qui permet dans une démarche collective à créer du lien social et de favoriser les échanges intergénérationnels, les plus âgés apportant leur expérience déjà acquise en transmettant leur savoir-faire. Je souhaite que ce jardin s’ouvre largement à tous les publics. La volonté d’être attentif à notre santé, tout en faisant évoluer notre façon de consommer de manière plus responsable, c’est aussi se montrer plus respectueux de la biodiversité, de l’environnement, et de notre rapport aux animaux. N

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àJ O U R N A L C O M M U N A L L a v i d o v i d a n t o à L o r g u e

lLE MOT DU MAIRE p. 1

lCITE SCOLAIRELe journal l’Espace Scolaire.

p. 2

lHISTOIRELorgues ville comtale.

p. 3,4,5,6

lCULTURE & CULTURELe jardin des enfants. p. 7,8,9

lHOMMAGESJean Tornior. p. 10,11,12

lQUAND LA POSTE...Trois pater et un ave pour une pintade. p. 13

lRENCONTRELes 90 ans de Tintin et Milou.p. 14,15,16,17,18,19

lINITIATIVEL’association « l’Atelier ».

p. 20,21,22

lDETENTEQuiz et mots croisés de Stéphane ROUBAUD. p. 23

Adresses utiles. p. 24

Le mot du maireCLAUDE ALEMAGNA

n°147 1er trimestre 2021

VivreàLorguess omma i r e

ombreux sont les quartiers lorguais autour du centrehistorique qui ont comme dénomination : les Jardins, le PetitJardin ou encore le Grand Jardin. Car autrefois c’était ici qu’étaient

produits, hors des remparts, les moyens de subsistances des habitantspar la culture de fruits et légumes nécessaires à une bonne alimentationriche en vitamines et excellente pour la santé.Ces jardins existent encore, ils étaient nombreux dans l’enveloppeurbaine aux pieds des immeubles, bien conservés et bien protégés parles propriétaires et nos documents d’urbanisme. Ils sont tous situés dansle cheminement de nos ruisseaux naturels qui, outre l’irrigation desjardins, produisaient la force motrice nécessaire au fonctionnement desneufs moulins à huile hydrauliques de la ville. La place Accarisio,autrefois place des Aires Neuves, était ainsi appelée car la ville avait, en1758, acheté et transformé des jardins pour en faire une esplanadedestinée au battage Avec l’apparition du mode de consommation moderne, cet héritage desjardins a été laissé à l’abandon quelques années, sauf dans de raresexceptions. Certains propriétaires continuent d’exploiter ces jardins enproduisant fruits et légumes pour leur consommation personnelle. La commune a saisi l’occasion d’acquérir en cœur de ville, un ensemblede jardins, rue de l’impasse de la Canal, pour compléter et l’ajouter àl’ensemble de notre patrimoine communal quelques fois en réserve d’unprojet d’intérêt général. Dans l’attente, ce site est devenu un havre depaix, un lieu de rencontres et de partages intergénérationnels desadeptes du jardinage potager et contribue à l’éducation, à l’initiation desenfants pour la culture potagère et fruitière mais aussi à l’élevaged’animaux de la ferme.Ce concept, déjà connu avec les jardins partagés de l’association des« Jardins de Saint-Ferréol » a fait des émules chez les plus petits avec lacréation de l’association : « le Jardin des Enfants » qui ouvre aux plusjeunes une initiation à l’agriculture urbaine comme le faisaient nosancêtres pour leur propre consommation.C’est à l’initiative d’Ilyana Teissedre que les enfants des écolesmaternelles, puis je l’espère, des autres écoles élémentaires et du centrede loisirs, sont accueillis.Le désir de renouer avec la nature est présent, chacun désireux d’avoirune ville plus verte, plus végétale, le désir de mettre en valeur larichesse et la variété de nos produits locaux, d’atténuer les effets de lapollution et favoriser la biodiversité.L’éducation au jardinage et à l’élevage est aussi un préalable auxnéo-jardiniers qui permet dans une démarche collective à créer du liensocial et de favoriser les échanges intergénérationnels, les plus âgésapportant leur expérience déjà acquise en transmettant leur savoir-faire. Je souhaite que ce jardin s’ouvre largement à tous les publics.La volonté d’être attentif à notre santé, tout en faisant évoluer notrefaçon de consommer de manière plus responsable, c’est aussi se montrerplus respectueux de la biodiversité, de l’environnement, et de notrerapport aux animaux.

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C I T É S C O L A I R E

Vivre à LorguesDans votre journalVAL !

Les élèves du Collège se décident à faire publier leur journal « L'Espace Scolaire ». Cettegazette aura pour mission de vous informer de ce qui se passe dans votre belle Cité

Scolaire et également de vous divertir.Fabrice Tosi et les jeunes rédacteurs de la gazette.

L

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H I S T O I R E

Vivre à Lorgues

e manque de docu-ments et d’informa-tions concernant cesujet donne à sa

narration un caractère forcé-ment fragmentaire et hypo-thétique. Néanmoins en nousréférant à l’expérience simi-laire de quelques communesvaroises et à l’histoire de laféodalité provençale, nouspouvons entrevoir quelqueséléments de réponse. Pour la bonne compréhensiondu contexte, un résumé his-torique est nécessaire. Aprèssix siècles de Pax Romana, oùla Provence au sein de l’em-pire romain connut une lon-gue période de calme et deprospérité, le pays flottalongtemps entre les domina-tions les plus diverses :Wisigoths puis Ostrogoths au Ve siècle, Francs au VIe

siècle. L’effondrement de l’empire carolingien et sondémembrement en 843 mit un terme à l'unité qui exis-tait sous Charlemagne. Les divers découpages qui s’ensuivirent firent naître différentes entités un peu compli-quées à suivre. Disons que la Provence appartiendra auRoyaume de Bourgogne, appelé aussi royaume d’Arles,qui se placera sous la suzeraineté du Saint EmpireRomain-Germanique. Le pouvoir central était alors très éloigné du pays, cequi favorisa les rivalités et affrontements entre de puis-sants seigneurs locaux ainsi que les invasions de pira-tes, dont les Sarrasins, qui créèrent une insécurité per-manente, saccagèrent et pillèrent le littoral et lancèrentdes attaques dans l’arrière-pays. Leur présence étaitrendue possible grâce à la complicité d’élites locales quiutilisaient ces alliés providentiels pour servir leurs ambi-tions personnelles.A cette époque, fin du Xe siècle, les contours géogra-phiques de ce qu’il était alors convenu d’appelerProvence, étaient vastes et s’étendaient approximative-ment de la Méditerranée au Lyonnais. Le pouvoir n’étaitpas détenu par un seul homme, mais par plusieurscomtes, frères ou cousins, qui l’exerçaient simultané-ment en indivision. En 970 cette indivision était limitéeà Guillaume et Roubaud, fils de Bozon, comte d’Arles.Leur autorité était toute relative et diversement recon-nue. Mais en 972 avec d’autres seigneurs, ils parvien-

nent à expulser les Sarrasins.Ce succès permit àGuillaume, devenu « LeLibérateur », d’asseoir sonpouvoir ainsi que l’autonomiedu pays. Lui et ses succes-seurs gouverneront désor-mais la Provence.Ensuite, au gré des alliances,des héritages et de rudesconflits, la Provence revien-dra, au début du XIIe siècle,au comte de Barcelone et aucomte de Toulouse qui s’af-fronteront pour sa posses-sion. Un traité signé en 1125mettra fin à l’indivision enprocédant au partage territo-rial de la région. Se consti-tueront alors un comté deProvence et un marquisat,l'un au Sud et, l'autre auNord de la Durance.Le Comté

de Provence, partie qui nous intéresse, sera dirigé parune dynastie de comtes catalans jusqu’au milieu duXIIIe siècle où il passera alors, par mariage, aux princesde la maison d'Anjou et sera réuni en 1481 au domainedes rois de France.Début de la féodalitéMais revenons à Guillaume le Libérateur. Il redécoupales territoires et distribua aux grands de son entouragedes terres qui avaient été abandonnées, ou plus sou-vent confisquées aux laïcs comme aux ecclésiastiques ;il arbitra les différents. Il créa ainsi la féodalité proven-çale. Cette aristocratie guerrière imposa son pouvoir aureste de la société. Notre région fut donc offerte à l’ex-pansion de grandes familles de la Provence rhoda-nienne. Ce n’était pas encore un retour en force du pou-voir central, disons que le comte était un seigneur unpeu plus puissant que les autres mais que les rivalitésétaient toujours très vives. Dans quelle escarcelle tomba le territoire de Lorgues ?Apparemment la ville s’inscrivit dans un cadre social fortrépandu et même caractéristique du régime seigneurialméridional de l’époque : la coseigneurie (plusieurs sei-gneurs laïcs ou religieux se partageant les droits, lesrevenus et la justice sur les habitants d’un même fief).Quels étaient les coseigneurs de Lorgues ?Les sources sont peu nombreuses et peu loquaces,mais différentes chartres concernant des transactionsde l’époque font néanmoins apparaître quelques noms.

L

Lorgues ville comtaleS’il est un particularisme qui détermina d’une manière constante, au cours des siècles,

la politique et l’attitude de la ville, et pour la défense duquel elle fit preuve de la plus grande détermination, c’est bien sa position

de ville comtale, puis ville royale. Lorgues dépendit directement des souverains de Provence puis du roi de France,

et non d’un seigneur local.Quand et comment la ville a-t-elle ainsi été incorporée au domaine comtal ?

Lorgues

Guillaume « Le Libérateur »

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Vivre à LorguesCertains appartiennent à des familles connues et puis-santes, comme les Châteaurenard, famille d’Arles, lesBrussans-Paillol, qui tenaient la ville d’Aix et celle deSaint-Maximin,. On trouve aussi un Ricau deForcalqueiret qui fit don d’une chapelle à l’abbaye deSaint-Victor, un Roubaud de Lorgues, peut-être repré-sentant un lignage autochtone…En 1155 un nouvel acteur s’installa dans la cité : l’ordredes Templiers. Il y acquit peu à peu un nombre impor-tant de biens et de droits, dont ceux des Chateaurenardplus tard en 1206. Soixante pour cent des tenures quepossédait le Temple dans la région se trouvaient sur leterritoire lorguais (138/240) et 1/3 des habitantsdépendait de lui, dont certains, signalés comme «hom-mes du Temple», lui étaient inféodés.Voilà quelle devait être la situation de la ville au milieudu XIIe siècle, à savoir, une seigneurie fragmentée quisemblait dépendre de plusieurs influences, tant localesqu’étrangères, chacune ayant des droits peu étendus.Aucun nom n’émerge à l’exception des Templiers, pluspuissants et jouant un rôle important par le nombre deleurs possessions et leur pouvoir sur la population.Même si on sait que les comtes se sont assuré undomaine direct important dans la vallée de l’Argensaprès le départ des Sarrasins, leurs droits sur la villen’apparaissent pas encore. Leur mainmise est plus tar-dive et paraît avoir eu lieu à l’époque catalane. Aucundocument ne vient nous renseigner sur ce point dedépart. Le testament d’Alphonse IILe premier acte connu dans lequel le souverain apparaîtnettement comme le maître de Lorgues est le testa-ment d’Alphonse II, établi en 1209.Ce comte qui avait demandé que sa sépulture soit éta-blie à l’abbaye du Thoronet, disparut prématurément,victime de fièvres à Palerme où il était venu assister au

remariage de sa sœur avec le roi de Sicile. Sur son litde mort il changea ses dispositions et choisit d’éliresépulture auprès des Hospitaliers. Pour dédommagerles Cisterciens du Thoronet il décida de leur léguer sesdroits sur Lorgues. Ce fut le début d’une longue périoded’affrontements entre l’abbaye et la ville qui n’eut decesse de se libérer complètement de cette encombranteservitude. Elle y parvint après un interminable conflitjuridique, plein de rebondissements, qui s’étala sur plusde trois cents ans. Entre temps les comtes avaientrepris une partie de leurs droits. Louis II en particulierconfirma en 1402 tous les privilèges dont bénéficiait laville mais surtout affirma d’une manière claire et sansappel l’appartenance inaliénable de Lorgues audomaine comtal. Cet acte eut un retentissement impor-tant dans la communauté lorguaise, une des plaques dela fontaine de la Noix le rappelle.Mais comment les choses ont-elles pu se dérouler avant1209 ? Quand et comment Lorgues est-elle devenueville comtale ? Cette appartenance s’est-elle faite parachat, échange, confiscation, legs, conquête ? Avantd’émettre nos hypothèses il nous paraît intéressant devoir ce que nous savons sur le cheminement des autresvilles comtales du département. Les dates comme lesraisons de leur entrée dans le domaine du souverainsont diverses.Les villes consulairesAu XIIe siècle apparaît dans le midi un régime municipalappelé consulat. Cette institution se développe audépart dans des villes plutôt importantes. Ces dernièresne reconnaissent plus aucune autorité et se veulentcomplètement libres, indépendantes de toute tutelleféodale et s’administrent seules grâce à des consulsélus. Ce système s’étendra sur environ un siècle, durantles périodes de grande confusion que connut laProvence, jusqu’à ce que le pouvoir central prenne de

Église St-Jean-de-Malte à Aix. Tombeau d’Alphonse II,Raimond-Bérenger V, et Béatrix de Provence.Il fut détruit à laRévolution. Aujourd’hui on netrouve plus qu’unevague copie datant duXIXe siècle.

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Vivre à Lorgues

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la vigueur sous les comtes catalans, et ceux d’Anjou etcombatte ces villes affranchies pour retrouver son auto-rité. S’il fut plus ou moins facile de soumettre les petitsconsulats dans les cités de moyenne importance, il enfut autrement face à des villes d’un ordre supérieurcomme Arles, Nice ou Marseille.Un des premiers consulats qui s’est créé dans les envi-rons est celui de Brignoles. On ne sait pas quand ildébuta mais il fut supprimé en 1222 et cédé par lesnobles de la ville à Raimond-Bérenger V. Brignolesdevint par la suite une des résidences privilégiées descomtes de Provence qui occupèrent le château trans-formé en palais et y possédèrent de nombreuses terres.En 1155 un régime similaire est aussi attesté à Grasse.Place économique importante, la ville rejeta la tutelle deses seigneurs et jusqu’en 1227 elle se proclama répu-blique marchande libre et indépendante, à l'image despuissantes villes italiennes avec lesquelles elle conclutdes traités d’alliance et de commerce : Pise et Gênes.En 1227 cependant, à la faveur de rivalités internes, lecomte de Provence Raimond-Bérenger V mit fin à cetterépublique. Grasse, ville comtale, conservera tout demême son administration municipale et ses rempartspuis deviendra chef-lieu de viguerie et ville épiscopale. Rien ne permet de dire que Lorgues fut une ville de cetype, c’est-à-dire détachée à un moment de son histoirede la puissance féodale et entrée par la suite dans lerang. Elle s’administra sous un mode consulaire certeset bénéficia d’une importante liberté et de privilègesétendus, mais apparemment en restant toujours dansun cadre de vassalité. Le contenu de l’appellation « consulat » varie considérablement d’une ville à l’au-tre. Il est vrai que les comtes, notamment Raimond-Bérenger V, encouragèrent parfois ce mouvement pouraffaiblir le pouvoir de certains seigneurs locaux. Il n’en

reste pas moins vrai que la lutte pour l’autonomie com-munale fut un trait dominant de la vie varoise du XIIeau XIVe siècle. Toulon, HyèresL’entrée dans le domaine comtal pouvait aussi se fairepar legs, c’est ce qui se passa pour Toulon qui devinttardivement ville comtale en 1262.Au départ la cité était entrée par donation de Guillaume1er dans le domaine des vicomtes de Marseille. Plustard cette maison vicomtale se divisa et finalement larace des seigneurs de Toulon s’éteignit en la personnede Sibille, fille de Geoffroy seigneur de Toulon et deTrets, seule héritière, qui légua en mourant ses droitssur la ville à Charles Ier Anjou.Auparavant l’émiettement du pouvoir local avait permisau même souverain de s’approprier, en 1257, la ville deHyères. Afin d’affirmer son pouvoir sur cette cité, il fitédifier un château qui fut une des places fortes les plusimportantes de Provence.DraguignanEnfin, proche de nous, l’annexion de Draguignan futmotivée par des considérations plutôt administratives.Au XIe siècle, le territoire de Draguignan était commeLorgues partagé entre plusieurs seigneurs laïcs et ecclé-siastiques. En novembre 1203, l’évêque de Fréjusobtint du comte de Provence pleine et entière juridictionsur sa ville épiscopale. Or, depuis les Romains, Fréjusétait restée le chef-lieu civil et religieux de la région.Ayant cédé ses droits sur la ville, le souverain enleva deFréjus l’administration du bailliage. Il la transféra àDraguignan qui devint alors ville comtale. On peut se demander pourquoi le comte ne fit pas lechoix de Lorgues, ville qui à cette date lui appartenaitcertainement, qui bénéficiait de la même situation cen-trale que Draguignan et était d’une importance compa-rable. Peut-être vit-il l’opportunité d’agrandir son

Statue de Charlesd’Anjou à Hyères

Raimond Béranger IV de Barcelone (1113 -1162)

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Vivre à Lorguesdomaine propre en faisant sienne une nouvelle ville oùalors, ce qui nous paraît plus vraisemblable, la situationparticulière de Lorgues dont une partie des droits avaitété cédés à l’abbaye du Thoronet constituait un obsta-cle à ce choix.A travers ces exemples notons que Lorgues fut une despremières villes de la région à entrer dans le giron com-tal, puisqu’en 1209 elle appartenait déjà au souverain.En fait elle partagea cette primauté avec Saint-Maximin, elle aussi devenue ville comtale à peu près àla même période.De la coseigneurie à la suprématieL’hypothèse d’une entrée du comte dans la coseigneuriesuivie d’une montée en puissance nous semble la plusprobable.On sait que la contestation des barons provençaux à l’é-gard de la dynastie barcelonaise a été longue et que lesluttes des souverains pour imposer leur dominations’accompagnèrent de nombreuses confiscations de ter-res qui vinrent agrandir leur domaine.L’histoire des Arcs, ville voisine, est instructive à cetégard. Ici, les parts de seigneurie détenues par lecomte ont été prises en 1150 à son ennemi Raimonddes Baux qui lui disputait la Provence. Lequel Raimonddes Baux était entré en possession de ces parts en1116, après avoir aidé Raimond-Béranger II à vaincreles Brussan-Palliol et à soumettre les pays d’Aix et deSaint-Maximin. Le comte lui avait alors abandonné lesbiens de cette famille. On a vu que les Brussan-Palliol avaient aussi des pos-sessions à Lorgues et l’on peut penser que celles-cisoient aussi tombées dans l’escarcelle comtale à cemoment-là. Ce scénario peut être rapproché de ceux deSaint-Maximin et Aix, anciennes possessions de cettefamille. Aix où les comtes décidèrent d’établir leur lieude résidence et donc, la capitale de la Provence, en1189.On aurait eu alors une entrée du comte dans la cosei-gneurie vers 1150, pendant les guerres baussenques,sous Raimond-Béranger IV de Barcelone qui assura larégence du comté de Provence de 1144 à 1162.Ensuite, il est évident que le comte coseigneur ne sau-rait être comparé aux autres détenteurs de parts, s’ilconvoitait un lieu il disposait des moyens nécessaires

pour l’obtenir. Il vit probablement l’intérêt et la facilitéd’acquisition de la ville, et nous pouvons même imagi-ner que celle-ci s’offrit à lui car elle comprit vite lesavantages que cela représentait pour elle. Devenir villecomtale était un titre valorisant tout autant qu’un gagede liberté. Le régime communal dont elle bénéficieraitlui assurerait une large autonomie. Les relations dusouverain avec ses vassaux directs étaient rares, sim-ples, ordinairement bienveillantes, et, dès que la com-mune avait payé sa part des charges mises sur le pays,on ne s’inquiétait plus d’elle. Cela la favoriserait aussicertainement, et en effet ce fut le cas. QuandRaimond-Bérenger V aménagea la grande voie médié-vale qui reliait la vallée du Rhône à l’Italie, il la fit passerpar ses villes comtales : Aix, Brignoles, St Maximin,Lorgues, Draguignan, Grasse. Cela détermina pourplusieurs siècles le développement des cités traverséespar cette route dont on sait l’importance administrativeet commerciale qui était la sienne.Voilà quelques réflexions sur l’histoire comtale deLorgues. Ces lignes ne constituent, nous le rappelons,que des hypothèses, des tentatives d’interprétation dupeu d’informations dont nous disposons. Mais unechose est certaine, cette appartenance et les privilègesqui en découlaient furent au cours des siècles l’objetd’une vigilance et d’un combat permanents pour leurpréservation. Les trésors de volontés, de ruses, de lut-tes, de négociations, dont firent preuve les Lorguais etleurs dirigeants pour les maintenir seraient trop longs àexposer ici. Au cours des siècles tous apportèrent à l’ac-complissement de cet objectif, une constance, unehabileté et une énergie qui ne se démentirent jamais. Le dernier comte de Provence, Charles III du Maine,neveu de René 1er, légua sa couronne au roi de France.Le testament de succession prévoyait que la Provenceet la France s’allieraient comme « un principal à unautre principal ». Juridiquement, le roi de France nedevait régner à Aix qu'en tant que comte de Provenceet les Provençaux devaient conserver leurs privilèges.Dans les faits, la monarchie française aligna rapidementla Provence sur le reste du royaume. Le combat conti-nuera pour les Lorguais… jusqu’en 1789. Mais nous yreviendrons peut-être une prochaine fois.

Alain MARCEL

6

Raimond-Bérenger V,derniercomte catalan

Louis IId’Anjou,comte

deProvence et roi deNaples,

mentionnésur la

fontaine de la Noix.

C U L T U R E & C U L T U R E

Vivre à Lorgues

un partenariat entre IlyanaTeissedre, Michèle et quel-ques professeurs. Nous voilà bientôt arrivésImpasse des Grands Jardins,devant la porte du paradis « le Jardin des enfants ».Saint-Pierre a confié ses clésà Ilyana. Ce jardin, en pleincentre-ville, a été prêté par laMairie. Il a l’avantage debénéficier de toute l’eau de laCanal. Ouf ! On a failli avoirchaud ! pas de problème d’ir-rigation ! Il s’y niche un puits

Allez, venez jevous emmène !Bas les masques

et c’est parti pour unegrande bouffée d’oxy-gène, une cascade derires, un feu d’artificed’yeux étincelants et ungrand moment de par-tage avec les petits lor-guais. Aujourd’hui, nous par-tons pour l’impasse desGrands Jardins, lieu sec-ret aménagé pour et parles enfants… Antremagique où s’épanouis-sent librement saisons,fleurs, légumes, ani-maux, oiseaux et insec-tes hautement surveilléspar une joyeuse mar-maille de l’Ecole EmileZola.Alors, en route la troupe !A ce rendez-vous d’unjeudi après-midi d’unesemaine ordinaire, je meretrouve avec Arthur etBruno, bipèdes du genrehumanoïde et aussi avecdeux mignonnes petiteschèvres, Cabriole etBiberon, quadripèdes dugenre animal. Nous som-mes devant l’Ecole EmileZola où nous attendonsla classe de Michèle,directrice, et les enfantsde grande et moyennesection.Accompagnée de quel-ques bénévoles, la petitetroupe traverse le village sousle regard attendri de quelquesbadauds. Cabriole et Biberonse tiennent à carreau, traver-sent les passages cloutés.Dieu merci, elles ne sont pasmasquées et elles sourientdans leur barbichette. Ellespressent les pattes car il n’y apas grand-chose à brouter surle goudron.Ce petit rituel a lieu deux foispar semaine, le jeudi et levendredi après-midi, grâce à n n n

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dans lequel les enfantspeuvent remplir leursseaux de potion magiquepour leurs plantations.Dépaysement total ! onse sent à mille lieues dubéton aride. Quand onpense que cet espaceaurait pu devenir un par-king ! quelle horreur !Les yeux des enfants sesont remplis de lumière…Ici ils prennent une vraie leçon de vie…Charlemagne, Louis XIVet le roi Dagobert peu-vent aller se rhabiller ! Fide la hauteur du Mont-Blanc, de la longueur dela Seine, du plus-que-parfait du subjonctif etde la guerre des Gaules !Ici, les devoirs sont axéssur le vivant, la biodiver-sité, la terre nourricière,les vers de terre salutai-res, la pollinisation, lesgerminations. Les éco-liers vont se servir d’ou-tils de jardin, bêcher,planter, arroser, faire descâlins aux poules, décou-vrir des tas de légumesnouveaux, puiser dans lagrande malle à déguise-ments pour s’accoutrern’importe comment…Fils conducteurs : lanature, le cycle de la vie,la liberté, la créativité, lemonde animal et lemonde végétal. Le tout

arrosé d’une sauce pédago-gique, d’un apprentissage durespect de la nature et d’unminimum de discipline.Nous allons poursuivre notreséance, mais j’ouvre unepetite parenthèse pour voussituer ce poumon d’oxygènedans le contexte lorguais. Ouverture de la parenthèse :Avec ce jardin, l’histoire deLorgues revit. Car situé à lalimite du castrum du XIe siè-cle, il ne faut pas oublierqu’autrefois, il servait à

Le jardin des enfantsl’école au jardin et le jardin à l’école

Les écoliersvont se servir

d’outils de jardin, bêcher, planter,

arroser,faire des câlins aux poules,

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nourrir la population. Dans lecadre de la réhabilitation ducentre ancien, cette oasis deverdure a tout à fait saplace. Il contribue à limiterles dégâts de l’urbanisation,des dérèglements clima-tiques et des potentiellesinondations. Alors il faut lebichonner !Fermeture de la parenthèse.Et revenons à notre séancetotalement bucolique.Tout le monde s’assoit enrond autour d’un tipi de for-tune et Ilyana allume un feude bois (branches et bouts debois glanés d’ailleurs par lamarmaille au cours des séan-ces précédentes).Michèle a apporté des grai-nes. Elle rappelle l’ordre dujour et les actions prévuespour l’après-midi : changerl’eau des poules, déguster lesolives du jardin, préparer unegalette avec l’aide de Zineb,professeur d’anglais àDraguignan. Une spectatricediscrète se trouve dans l’as-semblée: il s’agit de Mélanie,venue spécialement deSalernes pour étudier le pro-jet et en faire un éventuelessaimage dans les écolessalernoises.Mes yeux se baladent sur cejoli spectacle… Un peu enretrait, j’aperçois Phil, lemusicien du jour (car la porte

enfants-là sont heureux, il n’ya pas de doute ! ça pioche, çabêche, ça porte, ça cuisine, çacâline les cocottes, ça vientvous raconter des histoires defleurs et de graines… Quellejoyeuse petite usine à bon-heur ! ça turbine dur !Mais l’heure tourne trop viteet il va falloir bientôt plierbagage.On se rassoit sous le tipi,autour du feu et le bâton deparole circule : rigolo ce microconfectionné d’un bâton ornéde plumes ! C’est le momentde parler de ces 2 heures pas-sées au jardin. Certainsseront loquaces, d’autresmuets. Pas de contrainte, onrespecte les moulins à paroleset les carpes….Voici un petit échantillon dequelques propos recueillis :l Moi, j’aime les jeux et lesac à dos rouge !l Moi j’aime le jardin. J’aimesauter sur la fourche avecBruno !l Moi j’aime le djembél Moi, j’aime le xylophone !l Moi, j’aime la poule !Et voilà ! nous retournons ànos pénates, les poumonspleins de bon air, le cœur enfête tapissé de petites fleurs.Plus tard, Ilyana me présenteson press-book. Et elle estfière de me dire quel’Association « Le jardin des

Vivre à Lorguesn n n est ouverte à tous les musi-

ciens bénévoles) : il nous gra-tifie d’un fond de musique aubanjo. Une table est dressée,prête à accueillir les petitscuisiniers en herbe qui, avecZineb, vont s’en donner àcœur joie à pétrir, malaxer,triturer tous les ingrédientsnécessaires à l’élaboration dela fameuse galette. Dégustation programméeaprès cuisson au feu de bois !A côté du tipi, de nombreuxdéguisements en tout genres’entassent dans une malle etune brouette. Et c’est la fête !Une jolie petite fille ne quit-tera pas de l’après-midi unegrande paire de bottes ver-nies blanches à talons… C’esttellement chouette, n’est-ce-pas, de pouvoir jouer à labelle madame, entre les chè-vres Cabriole et Biberon, lespoules Binette et PrincesseMononoké et le coqFukushima ! Derrière nous sedresse une bien jolie cabanefabriquée par les enfants avecdes branchages, des feuilla-ges et des bambous.Maintenant que l’ordre dujour a été exposé, chacun vavivre sa vie : jardinage, cui-sine, déguisements. Quelquesinstruments de musique sontà disposition. Liberté dechoix, liberté d’expres-sion, épanouissement. Ces

l’entrée du Paradis

Opération bèchage

Atelier cuisine

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Vivre à Lorguesenfants – I Lorgues you ! »vient de prendre naissanceofficiellement et que la Mairiesoutient vivement ce projet.Un site web est en construc-tion. Bravo à cette jeune entre-preneuse entreprenante ! Sesefforts sont enfin récompen-sés grâce à sa persévéranceet son travail au champ !Laissez-moi vous résumer lesgrands chapitres de ce press-book. Vous aurez ainsi unevision claire du lieu et de sonimpact.Naissance du projet en 2020quand Ilyana obtient le prêtd’un terrain à vocation maraî-chère. Pour élaborer le potager,elle travaille d’arrache-piedpendant 6 mois. Son but :accueillir des enfants, desjeunes, des publics fragiles etdésorientés et des deman-deurs d’asile. Pour Ilyana,c’est du pur bénévolat, pas unsou de rémunération….Ce jardin abrite des végétauxoriginels : noisetiers, figuiers,vigne, jacinthes sauvages,millepertuis, oliviers, topi-nambours, bourrache. Etcomme surgis du passé, ontrouve aussi des calendula,des lopters, des violettes etdes cosmos (si vous neconnaissez pas ces plantes,demandez à vos petits : eux,ils savent !)Il s’agit d’un projet pédago-

le chemin de la vraie vie, celledes valeurs fondamentales. Etils sèmeront les graines de lasagesse.Et je voudrais également faireune petite piqûre de rappel :oui, tout cela a un coût etl’Association a cruellementbesoin d’aide financière pourfinaliser le projet. Alors, ellecompte sur votre générosité.Elle est digne d’un don, quediable ! Les plantes, les grai-nes, les outils, le foin, l’entre-tien des animaux, cela sefinance ! Alors, pourquoi ne pasadhérer via « Hello Asso » ?Toutes sortes de contributionssont bienvenues : dons,coups de main, encourage-ments et félicitations.Avec les beaux jours, le jardinsera ouvert après l’école. Ilpourra accueillir les voisins duquartier, les amoureux desplantes et les rêveurs buco-liques. Joli programme, non ? Vous avez envie de fêter l’an-niversaire de votre petit boutde chou dans un cadrechampêtre et bon enfant,antithèse du Mac Do du coin ?Contactez donc Ilyana [email protected] se fera une joie de vousfaire découvrir cette ZAD(Zone A Défendre) tenue pardes enfants !

Béatrice Desbuissons-Bedin

gique avec des ateliers dedécouverte, des apprentissa-ges de botanique, de météo-rologie, de soins aux ani-maux, de prises de cons-cience de la vie et de sa fragi-lité. Les enfants sont confron-tés à l’effort, ils apprennent àtravailler en équipe, ils identi-fient les saisons et leurrythme.Et le projet continue en classe :on parle de ce que l’on a vu,on décortique légumes etvégétaux du jardin, on fait descollages, on cuisine, on identi-fie, on enrichit son vocabulairevégétal… Ces enfants sontpeut-être des futures grainesde champions, des Fangio dutracteur, des rois de la bêche,des vétérinaires passionnés ?Qui sait ? Mais ce qui est cer-tain, c’est que ce sont desenfants tranquilles et heureux !Les parents sont enchantés etils en redemandent !Pour conclure ce petit repor-tage vert comme le prin-temps, je voudrais aussi tirermon chapeau à Michèle,directrice de l’école EmileZola. Que de passion et d’é-nergie chez cette femme !Passion pour les enfants, pas-sion pour une éducation diffé-rente axée sur le cycle de lavie, la terre nourricière et lerespect de ce qui les entoure.Ces petits élèves avancent sur

Atelier cuisine

On se déguise

Réunion bucolique

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e le connaissais de vue depuis monenfance, sa haute silhouette m’était fami-lière comme aux autres lorguais.

Adolescent, je l’apercevais parfois dans lescouloirs du lycée où il travaillait et où j’étaisélève.Mais ce fut beaucoup plus tard que nos che-mins se croisèrent, en 2010 si j’ai bon souve-nir, mon premier ouvrage sur Lorgues venaitde paraître. Je me souviensd’une brocante d’été, sur unstand nous étions intéresséstous les deux par les mêmesobjets : il y avait un ancienenfumoir d’abeilles et une« feuille » pour recueillirl’huile dans les moulins.Finalement nous partageâmesle butin, l’apiculteur qu’il étaitme laissa l’enfumoir et achetala feuille. Ensuite la discussionse prolongea, avec bien sûrLorgues pour sujet…et elle nes’arrêta jamais. Jean et Lorgues ne faisaientqu’un, il en connaissait tousles chemins, toutes les pier-res, tous les arbres, toutes lesfamilles, toutes les coutumes,tous les codes. Son savoirn’était pas livresque, il venait du vécu, du ter-rain. Son attachement pour son village étaitprofond, simple, naturel. Curieux des choses,comme des gens, il était prêt à partager sonenthousiasme et ses connaissances avec toutepersonne chez qui il décelait un attrait, unrespect pour sa ville, un désir de participer, des’intégrer à la vie locale. Dans ce visage, quipouvait de prime abord sembler sévère, appa-raissait alors un regard malicieux et bien-veillant. Lorguais de souche ou nouvel arri-vant, s’il sentait chez vous la volonté d’appor-ter votre pierre à l’édifice, il vous en ouvraitlargement les portes.J’ai eu la chance qu’il me trouve digne de saconfiance et c’est ainsi que pendant les dixannées écoulées nous avons partagé notreattachement pour ce coin de Provence où il apassé sa vie et où j’ai passé mon enfance.Lorguais de la maternelle à la terminale, jesuis en effet parti finir mes études et vivre àParis, essayant néanmoins d’apporter macontribution à la cité par quelques travauxd’écriture. Nous avions plaisir à nous retrouver à chacunede mes venues à Lorgues. Lorsque ses nom-breuses occupations (ses abeilles, ses ani-

Vivre à LorguesH O M M A G E

maux, ses cultures, ses constructions, lachasse, les patrouilles contre les feux deforêt…) lui laissaient un peu de temps, il m’em-menait, au volant de sa Land-Rover, parcourird’improbables chemins au cœur des collines,sur les traces d’éléments, cachés ou oubliés,du patrimoine lorguais. Il y avait les lieux qu’ilvoulait me faire découvrir et d’autres que jerecherchais. Jean me fut d’un secours pré-

cieux, particulièrement aucours de l’élaboration de monouvrage : « Lorgues, le tempsretrouvé ». Je le sollicitais sou-vent : « Dans un document, onparle du Pied de Samson, uneempreinte dans la pierre, tusais où elle est ? » ; « Latombe perdue dans les boisvers les Rougons, tu laconnais ? » ; « Et l’anciennecarrière de meules de La Faou,tu sais y aller ? »… Jean avaitpratiquement toujours laréponse et les très rares foisoù il l’ignorait, il savait quidétiendrait l’information. Carc’était là une autre magie desa personnalité, avec lui, tou-tes les portes s’ouvraient. Lecabanon comme le château

l’accueillaient en ami. Il était partout à saplace, distingué ou bonhomme mais toujourslui-même. Jean était authentique…il cultivaitl’authentique. « Dis Papet, c’est quoi les loten-tiques ? » demandait Ugolin dans Jean deFlorette, « Ce sont des plantes qui ne poussentque dans les livres » lui répondait le Papet - Ehbien ! Jean s’attachait à les faire pousser par-tout. Sa culture était naturelle, il possédait ungoût sûr, un respect du travail effectué dansles règles de l’art, ainsi qu’un amour profondpour la nature.Il suffisait de se rendre chez lui pour compren-dre. Si comme on le dit, une maison révèlel’esprit de son fondateur, celle de Jean, cons-truite de ses mains, montre dans chaque détaill’exigence qui était la sienne. Idem pour labastide familiale qu’il restaurait dans le quar-tier des Tuffs, il avait fait réaliser des carreauxde faïence avec un motif de grappe de raisinpour orner d’une frise à l’ancienne le haut dela façade. Qui fait encore cela de nos jours ?Cette sensibilité, cette exigence, il les mettaitaussi au service du patrimoine lorguais. Il futsouvent à l’origine de projets de restaurationou d’aménagement qui furent repris par lesmunicipalités ou par des associations. Il pre-

Jean Tornior s’en est allé. Il est parti rapidement, discrètement, mais comment aurait-il pu en être autrement

avec lui qui était l’élégance même ?

Jean TORNIOR

Jean et Lorgues ne faisaient qu’un, il en connaissait tous les chemins, toutes les pierres, tous les arbres, toutes les familles, toutes les coutumes, tous les codes

Jean

J

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Vivre à Lorguesnait aussi des initiatives qu’il conduisait avecautant de discrétion que de détermination. Jepense par exemple aux recherches qu’il effec-tua pour retrouver une pierre gravée à lamémoire d’Émile Héraud, principal du collègedans les années 1940. Elle avait disparu lorsd’une reconstruction. Il la retrouva, transfor-mée en marche de perron chez un particulier.Il dut négocier, fournir un bloc équivalent etréaliser lui-même les travaux de changement.La pierre est aujourd’hui scellée dans la courde la cité scolaire. Les exemples de ce typesont nombreux.Jean avait un profond respect pour le legs desanciens, derrière chaque ouvrage il essayaitde percevoir quelque chose de ceux qui l’a-vaient construit, de leur vie, de leur métier. Iladmirait leur savoir faire, il conservait la pra-tique des gestes anciens et s’attachait à lesfaire vivre. Pour les besoins de mon livre nousavions mis en images la récolte du miel à l’an-cienne dans un bel apié de pierres sèches. Cet attachement au patrimoine n’était en rienpasséiste, Jean savait que le patrimoine nousinvite à un voyage dans le temps pour enrichirle présent, pour maintenir une qualité de vie.Il était à sa façon une caution, une référenceen même temps qu’une source de mémoire.Son avis comptait, même si l’écoute dont ilbénéficiait ne l’empêchait pas d’avoir parfois le

sentiment de prêcher dans le désert. Il sedésolait par exemple devant la place Neuvetransformée en parvis bétonné, les vieuxgalets de la chapelle St Honorat disparus sousun enduit synthétique, la chapelle St-Jaumeentourée de poubelles, le mur du Perron déna-turé, mais il restait combatif et reprenait inlas-sablement son action de sensibilisation. Ilregrettait particulièrement de ne pas voir lacroix de St Ferréol retrouver son emplacementd’origine. Plus de dix ans qu’il réclamait ceretour. Je partageais avec lui cette justedemande, tous les anciens lorguais saventl’importance de ce lieu dans l’histoire de lacommunauté. Mais pour lui, cette démarcheavait aussi un caractère spirituel, il était l’undes derniers représentants de ces générationsde Lorguais pour qui le saint communal étaitcelui vers qui l’on se tournait lorsqu’on avaitbesoin d’aide. Au revoir Jean. Ton regard vigilant et protec-teur va manquer à ton village. Lorguesconservera le souvenir d’un homme droit, fieret généreux qui ne ménagea ni ses efforts nison temps au service du bien commun, d’unhomme porteur de belles valeurs qui s’efforçade protéger ce qui lui fut un jour confié, car tule savais bien : « Nous n’héritons pas de laterre de nos ancêtres, nous l’empruntons ànos enfants ». Alain MARCEL

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Pendant plusde 30 ans, JeanTornior veillabénévolementsur lepatrimoineforestierlorguais ausein du CCFF(ComitéCommunal desFeux de Forêt)dont il fut l’undes fondateursen 1984

Le berger desabeilles dansl’apié, devant unbrusc (ancienneruche en liège).Jean Tornior acommencé à sepassionner pourles abeilles àl’âge de 14 ans :« Au printempsje faisais labruyèrearborescente,puis le romarin,le toutes fleurs.Dans les Maures,je faisais lechâtaignier, puisj’allais dans lesHautes-Alpesavant deredescendre surla lavande ».

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Vivre à Lorgues

générations futures puissent en jouir,en continuant de préserver toutes ces richesses.

Soyez curieux lorsque vous vous promenez dans nos collines ; et quevous grimpez quelques restanques.Prenez conscience que les pierres qui les composent ont été taillées et alignées par les mains de l'hommeau fil des ans. Ces restanques souventconstruites dans des zones arides permettaient à nos aînés de gagnerquelques lopins de terre pour y cultiver oliviers, pois chiches ou autreslégumes peu gourmands en eau.Le thym, la farigoulette, le romarin, lescoustelines, « les moures de pouar »ne sont pas que des herbes parmi tantd'autres. Apprenez à les connaitre,elles vous régaleront.

Aimez toujours notre pays et son drapeau. Les parachutistes que j'ai eu l'honneur de servir dansune période difficile ont scellé en moi,à tout jamais ces valeurs essentiellesqui devraient habiter tous les hommeset femmes vivant sur notre sol.

Comme beaucoup de lorguais, nos aïeux ont immigré vers la France -Venant d'ltalie - d'Espagne ou duPortugal pour la zone sud. Des pays de l'Est pour la zone nord. Tous se sont rapidement intégrés, par le travail d'abord et par le respectdes lois de ce pays qui les accueillait.

Le respect de la nature, faune et floreest très important aussi. C'est à nousde protéger ce patrimoine que nousont légué nos anciens, afin que les

Lorgues, le 03/02/2021

JeanLe 22 janvier 2021, tu me téléphonais pour me demander

« un petit service » : « Christian, le mois dernier, je t’avais dit que ma maladie soudaine et brutale m’avait précipité au fond « d’un puits ». J’avais décidé, avec le soutien et l’amour de mon épouse Hannelore

et de mes enfants, de me battre. Aujourd’hui, je suis épuisé, et j’ai pris conscience que je vis mes derniers jours

(et tu fermeras les yeux 9 jours plus tard). Le « Petit Service » que je tedemande, c’est de faire passer un message à tous ceux qui auront décidé

de m’accompagner vers ma dernière demeure.

Que de sagesse Jean dans toutes tes paroles. Tu me demandais de te rendre « un petit Service ? », mais c’est un grand honneur que tu m’as fait

en me demandant de faire passer ton message.A l’aube de tes 83 ans, tu vas reposer auprès des tiens dans

cette terre provençale que tu chérissais tant.Que ton repos soit doux Jean car il est mérité. Et si quelque chose devait le perturber, que ce soit par le bourdonnement d’un essaim d’abeilles qui

viendrait saluer celui qui les a tant aimées. Adieu Jean

Christian Musso

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Vivre à LorguesQ U A N D L A P O S T E S ’ A P P E L A I T P T T

Nous avons -nousavions plutôt- nousaussi notre duo

Pepone-Don Camillo, àLorgues, mais dans un toutautre genre. Pas de politique,pas de religion en lignedirecte avec le Père. Non.Seulement une franche amitiéconstruite au fil du temps.De temps en temps ça don-nait de bons mots à savou-rer (!) comme cette pintadeau chou, partagée en ce moisde juillet 65, entre le mécani-cien Albert Poitevin, son filsJean Pierre, le révérend-pèreEtienne Jung, vicaire de laparoisse de Lorgues et moi-même, permissionnaire,(étant sous les drapeaux) cetété là.Albert Poitevin dirigeait, à l’é-poque, le garage de méca-nique générale, sis faceau cimetière. Pas avare debons mots, c’est avec le révé-rend-père Jung qu’ils excel-laient tous deux dans cettediscipline (?) surtout à l’occa-sion de déjeuners amicaux etpantagruéliques.Un jour de Juillet 1965, il estmidi, sur la terrasse de samaison qui jouxte le garage,sous la pergola recouverte parun bignonia, nous prenons l’a-péritif avant d’attaquer, entreautres mets, le plat principalconcocté par MadamePoitevin: une pintade au chou.La conversation est à bâtonsrompus. On parle de tout. Dela marche de la commune à laréfection de la toiture de lacollégiale, de mon séjour sous

les drapeaux etc...Un « à table » lancé parMadame met fin pour untemps aux conversations.On s’installe... Après leBenedicite, et un « Bon appé-tit à tous », on attaque lesentrées... et il n’y a plus quele bruit des « mandibules »qui se fait entendre.Le plat principal : la pintadeau chou arrive sur la table.Succulente, on s’enlèche les doigts. Un délice....Entre deux bouchées AlbertPoitevin s’adresse au révé-rend :- C’est bon, qué, mon révé-rend ?- Ah, çà, je pense bien. Il n’ya rien de meilleur. Bravo à lacuisinière.- Tiens, je vais faire faire uneenseigne que je mettrais àl’entrée de la pergola, ici, ditalors A. Poitevin.- Drôle d’idée, répond le pèreJung.- Oui, une pancarte, en fait, etFoucou, le peintre y inscrira :

« Quoi que l’on dise, quoique l’on fasse On est bien mieux ici qu’enface !!! »

A. Poitevin désigne le cime-tière qui est à 50 mètres der-rière lui, en nous faisant unclin d’œil complice. Le révé-rend un peu décontenancépar cette annonce avale sabouchée de pintade, réfléchitdeux secondes:- Vous êtes poète à vos heu-res, Albert !!! C’est une idée !

Encore que, pour vousreprendre au mot à mot (etc’est une constatation déli-cieuse, vu ce que |’on mangechez vous, entre parenthè-ses) cher Albert, si je pouvais,je mettrais à l’entrée du cime-tière une petite pancarte où il y aurait inscrit :

« Quoi que l’on dise, quoique l’on fasseCertains qui sont ici, vien-nent d’en face. »

Eh! Vlan!, un point chacun,qué! Albert !!- Té, je n’ai plus faim. Vousm’avez gâté cette excellentepintade, dit le garagiste, enrepoussant son assiette- Et moi, dit madamePoitevin, qui me suis donnétant de mal. - C’est une bonne chose et...nous allons dire trois Pater etun Avé pour ce péché degourmandise. Le révérend se signe dans lemême temps. Ce qu’il dit, futfait... trois Pater et un Ave...mais nous finîmes la pintadetout de même, sans eux, nousles jeunes !!! Un délice vousdis-je... et trois Pater et unAve pour cette pintade, c’étaitpas cher payé!! Croyez-moi !!!Une pensée et une prièreaujourd’hui, - trois Pater et unAve, qué !! - pour cesquatre là qui sont depuis plu-sieurs années au paradis, à latable du Seigneur.Souvenir de jeunesse.

Lorgues dans les années 60

Trois pater et un ave...pour une Pintade !

J.L Cascetta

Trois pater et un ave...pour une Pintade !

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Vivre à LorguesR E N C O N T R E

LES 90 ANS DETINTIN ET MILOU Fin

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Vivre à Lorgues

Vivre à LorguesVivre à Lorgues

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onjour Denis ! Content de vous rencont-rer. Comme beaucoup de Lorguais, je neconnais pas la salle FabLab du lycée ! Je

me pose des questions sur cet endroit que l’ondit représenter le 21e siècle.Je vous comprends. En effet, depuis la rentréescolaire de septembre 2017, au sein de la citéscolaire, dans le bâtiment technique, unFabLab propose à tous ceux qui le souhaitentde réaliser leurs projets en disposant du pla-teau technique du lycée.Oui, d’accord mais, un FabLab, qu’est-ce quec’est ?Le FabLab est un « Laboratoire de Fabrication » ;c’est un lieu d’échange et d’entraide qui per-met aux étudiants, aux entreprises et aux par-ticuliers, de réaliser par eux-mêmes l’étude etla réalisation de leurs créations techniques ouartistiques.Comment fut pensé, comment est né le FabLabde Lorgues ?L’idée de départ est le partage des lieux deformations et des moyens entre les acteurs del’extérieur et de l’intérieur de l’établissementscolaire. Depuis les années 2010, de nou-veaux équipements sont venus compléterl’existant, et permettent grâce aux techniquesnumériques de réaliser des prototypes trèsdivers. En ouvrant ce lieu au partage et à lacollaboration, on crée de nouveaux lienssociétaux porteurs d’idées et d’innovation.

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I N I T I A T I V EVivre à Lorgues

Ainsi est née l‘association « L’atelier », ce pro-jet fut porté au départ par des personnels dulycée et est soutenu par la communauté d’ag-glomération Dracénoise.Faire parti de L’atelier est ainsi une façon dedevenir acteur dans la révolution du numé-rique à laquelle le monde se livre actuellement.Vous devez avoir à disposition de nombreuxéquipements, quels sont les moyens de L’atelier ?L’association possède une trentaine d’ordina-teurs qui permettent de faire de la program-mation informatique, de disposer de logicielsbureautique, mais surtout de logiciels deConception Assistée par Ordinateur ; appelésaussi modeleur 3D, ils permettent de dessinerdirectement en 3D (volume) et de faire grâceà la simulation des vérifications de comporte-ments (déformation, déplacement, tempéra-ture,...) afin de valider les solutions avant deproduire les pièces.Pardon de vous interrompre mais, program-mer, dessiner en 3D, produire des pièces …Jesuis dépassé !D’accord, je reprends. De nombreuses machi-nes permettent de réaliser les objets conçustels que des imprimantes 3D, découpe laser,découpe jet d’eau, machines-outils à com-mande numérique et conventionnelles,thermo formeuse,Nous disposons aussi desolutions qui permettent de numériser desobjets existants pour les intégrer dans les

B

L’association«L’atelier»«L’atelier»

l e F a b L a b d u l y c é e T h oma s E d i s o n Vo u s c o n n a i s s e z ?

Jeunes entrepreneursdécoupe laser

JM-POURTALETet la nouvelle

découpejet d'eau

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conceptions numériques. Les scanners 3D off-rent la possibilité de faire du rétro-engineering(rétro-conception).Depuis quelques années, avec le développe-ment des microcontrôleurs (nano ordinateurs)des cartes de commande sont devenuesaccessibles au grand public. On peut facile-ment développer des objets connectés (Wifi,Bluetooth,...) et traiter des informationsvenues de capteurs très divers. La program-mation devient elle-aussi facile par l’utilisationde langages graphiques.Si j’ai bien compris, par exemple, une pièce demon système de filtration de piscine vient delâcher mais elle n’est plus commercialisée, leFabLab peut-il m’aider ?Nous disposerons sûrement d’une solution.D’abord pour pouvoir créer une nouvellepièce, en disposant du modèle, deux solutionss’offrent à nous :- soit la pièce dispose d’une morphologie sim-ple et il s’agira alors de la redessiner directe-ment sur un modeleur, - soit sa forme est complexe et alors un scan-ner 3D permettra de créer le jumeau numé-rique de cette pièce. Suivant le cas, le modèle créé subira desmodifications destinées à l’améliorer, le ren-forcer. Dans un deuxième temps, on choisiraun matériau pour la réalisation de la nouvellepièce, un filament d’impression classique ourenforcé, une résine particulière et bien sûr laméthode de réalisation adaptée.Mais le FabLab n’a pas vocation à refaire despièces à la demande, mais plutôt d’accompa-gner le demandeur dans la création de sonprototype et l’apprentissage des outils. Il estdonc logique que la réponse commence parune adhésion à l’association*, après être venunous rencontrer et que la faisabilité du projetait été étudiée.Au fait, quelles sont les conditions pour adhé-

rer à l’association « L’atelier »Destiné à un public adulte ou lycéen, « L’atelier » est ouvert aux personnes désireu-ses de développer une idée et qui ont besoind’un accompagnement et de moyens dansleurs démarches. Il sera juste nécessaire d’ad-hérer à l’association pour un tarif très attractif(contactez-nous) et de fournir la matièrenécessaire à l’élaboration du produit.*Lorgues tire une grande fierté de votre asso-ciation et de son tiers-lieu FabLab ; pourquoiLorgues ?

Le lycée de Lorgues a toujours apporté uneforte contribution au développement de solu-tions techniques, et de nombreux anciens élè-ves du lycée occupent des postes à responsa-bilité au sein d’entreprises. Depuis de nombreuses années, les filièresBTS, développent, dans l’établissement, dessolutions informatiques et des machines spé-ciales ; telle une machine à carreler automa-tique développée par les BTS CRSA** et dontune nouvelle version est en gestation au seindu FabLab.La démarche de projet est aussi celle des élè-ves de terminale STI2D*** dont le sujet d’é-tude est souvent un système piloté, qu’ilsdéveloppent aussi sur les mêmes matériels,comme, par exemple, des drones.Le FabLab souhaite rayonner en Dracénie parle soutien au développement d’idées pour lesentreprises et les particuliers, en s’appuyantsur les moyens du lycée. Les équipements et le financement, dont nousdisposons, proviennent de la Région Sud et deDracénie Provence Verdon Agglomération,c’est donc la mission du FabLab que de soute-nir son territoire. Il faut noter que notre équipement n’a rien àenvier aux FabLabs plus « urbains » qui sonttrès éloignés et dont l’accès est beaucoup pluscoûteux.

Vivre à Lorgues

Melvin étudiant de BTS

réalisant un affichageen découpelaser pour

la restaurationscolaire

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Quelles idées pour l’avenir ?Pour mener à bien notre mission, nous allonsmettre en place des formations afin de propo-ser à chacun la découverte et l’apprentissagedes techniques que nous utilisons. La périodeparticulière que nous traversons gêne ce genred’initiative, mais nous envisageons l’éventua-lité de formations en ligne, une forme de télé-travail ouvert aux personnes intéressées.Merci « Fabmanager » Denis Auguste, vousavez relaté le côté technique, les instruments,l’intérieur du FabLab, vous avez étonné, puiséclairci et merci de me présenter monsieurPourtalet.Bonjour Jean Marc, vous êtes donc lePrésident de L’atelier et avez, avec Denis, créécette association et ce FabLab. Pourquoi cetteaventure magnifique, cet engagement exem-plaire ?Comprenez, au départ de la création duFabLab, il y a eu le constat que les matérielsde l’atelier n’étaient utilisés pour l’enseigne-ment que la moitié du temps disponible. Alorsl’idée nous est venue d’utiliser ces créneauxpour inviter des porteurs de projets, particu-liers mais aussi et surtout entrepreneurs, à seservir de ce plateau technique important pourréaliser leurs prototypes et concrétiser lesobjets qu’ils imaginent. Dans la droite ligne dela revitalisation de la cité scolaire, le proviseura rapidement soutenu le projet.Faire entrer ces personnes dans les ateliers dulycée est un échange gagnant-gagnant : - Eux trouvent là le moyen de développer leurprojet à moindre coût, avec un large panel demachines qui vont du tour conventionnel à ladécoupe par laser en passant par l’impression3D.- Le lycée, en montrant son savoir faire, gagneen crédibilité devant son environnement et sesétudiants. - Le dialogue et les échanges qui s'instaurententre les différents participants, apportent uneextraordinaire amplification des idées.Consultée, la communauté Dracénie ProvenceVerdon Agglomération (DPVA), a très rapide-

ment adhéré à ce projet, notamment pour sapépinière d’entreprises. Le Club local desentrepreneurs de la Dracénie a montré sonintérêt. Il a été donc décidé de créer une associationloi 1901, qui sert d’interface, permettant ainsi,avec le soutien financier de DPVA et de laRégion SUD, d’accueillir les personnes qui yadhèrent, avec le soutien nécessaire (pourapprendre à se servir des machines mais aussipour leur sécurité).Autre fait remarquable, c’est la qualité desrelations qui se mettent en place entre les per-sonnes. En ces temps de crises, nous noussommes tous rendus compte de la qualité etde l’importance des échanges qui s’opèrent.La coopération et le partage sont là, et ça faitdu bien.En conclusion, je ne peux que vous inciter àvenir voir ce qui peut se faire au FabLab, vousserez étonnés de voir à quel point, avoir uneidée d’un objet à fabriquer, vient rapidement.Merci Président, votre conclusion est atti-rante, les lecteurs de « Vivre à Lorgues » seronttentés, les créateurs innoveront. Promis, « Vivre à Lorgues » reviendra. Christian Dépret*ContactsJean-Marc Pourtalet - président de l’association « L’atelier »- ancien directeur des enseignements professionnels ettechniques au lycée Thomas Edison de Lorgues. - 06 17 36 28 38 Denis Auguste - Fabmanager - professeur technique au lycée Thomas Edison de Lorgues - 06 32 07 08 73Contact mail : [email protected] - Site : Accueil (fablab-latelier.fr).Adresse : FabLab l'Atelier - lycée Thomas Edison de Lorgues - 1 rue Emile Héraud - 83510 Lorgues.- Pour adhérer à l’Association « L’Atelier » : ContacterJean-Marc Pourtalet ou Denis Auguste.Tarifs annuels : particulier 40 € - étudiant 20 € - entre-prise 100 € (pour 4 collaborateurs). Le temps d’utilisationdes machines n’est pas facturé.

Nota** Le BTS CRSA signifie : Brevet de technicien supérieur -Conception et réalisation de systèmes automatiques.*** La terminale STI2D - Sciences et Technologies de l’Industrieet du Développement Durable - est destinée à différentes spécia-lités : Architecture et Construction, Énergie et Environnement,Innovation Technologique et Éco-Conception, Systèmed’Information et Numérique.

Vivre à Lorgues

Drone (création)

Machine à carreler (création)

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D E T E N T E

Vivre à Lorgues

Les mots croisés deStéphaneROUBAUD

Grille numéro 3

I

II

III

IV

V

VI

VII

Solution dans le prochain numéro

Réponses de la grille n°2

Quiz de Stéphane Roubaud N°2

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I

O S S

S

I T E

C H A P T R E

O OL V A I

N E G R L I

F U T I

R E T E E N

T E T T

O

ES

E

TR

I

N

«Que d’eau ! Que d’eau !»

1 Quelle « bizarrerie » géographiqueunique, liée à l’eau, évidemment, notredépartement possède-t-il ?

2 Une fontaine du village a contribué defaçon essentielle à sauver la populationlorguaise assiégée pendant un mois, en1579. Connaissez-vous cet épisode et lenom de cette fontaine ?

3 « Avoir l’eau à la pile » relevait sou-vent, jadis, de la gageure alors qu’aujour-d’hui chacun peut très facilement action-ner son robinet. A ce propos, connaissez-vous l’origine pittoresque du mot robinet ?

4 Henri BOSCO, l’un des plus célèbresécrivains de notre région, a notammentécrit L’Enfant et la rivière. Connaissez-vous le nom de son jeune héros, particonquérir la liberté ?

5 Deux héros d’œuvres de fiction liées àl’eau, d’époques et de genres différents,portent le même nom, pour le moins para-doxal de surcroît ! Pourriez-vous dire quelest ce nom ?

6 Comment se nomme le lieu de notreplanète qui, en mer, est le plus éloigné detoute terre ?

I A Lorgues, c’est surtout un nom propre,ailleurs un nom commun ! II Travaillerpour l’amitié ou la lecture ! III Un lieusacré pour les Lorguais (mais pas seule-ment !). Avant le collège. IV Utilisées,dans un sens comme dans un autre !Mesure lointaine. V Devant notre Ferréol.Celui de l’Argens n’est pas loin ! VI Audépart. VII Saint Ferréol peut l’être pourles Lorguais.

1 Personne sans intérêt, malgré son airlatin. 2 Arme de pointe. 3 Vase auxambitions ou aux restes. Ulysse phoné-tique. 4 Une place charmante, à Lorgues !5 Hémingway s’était-il fait sonner les clo-ches ? Notre mère à tous, pour lesGrecs. 6 Première forme de possession.On reprend la mesure (pour être sûr !) duIV. 7 Baisse, ou refuse une offre. 8 A puvivre à Saint-Ferréol.

1Le Var est le seul département qui porte le nom d’un fleuvequi ne le traverse pas ! Il ne parcourt que les Alpes de Haute-Provence et les Alpes Maritimes. Toutefois, jusqu’au XIXe siè-cle, il marquait la frontière avec le Royaume de Sardaigne, et,alors, il arrosait les terres qui portent son nom !

2Il s’agit de la fontaine de la Pompe (ou Puits de la Pompe)qui, située à l’intérieur de la ville, a pu continuer à alimenterla population alors que l’eau venant de la source de La Canalavait été coupée.

3Le mot robinet vient du nom donné au Moyen Age au mou-ton, robin. Les premiers robinets avaient en effet souvent laforme de petites têtes de mouton.

4Il s’agit de Pascalet. On notera que Henri Bosco, écrivainreconnu, était doublement attaché à notre région : il résidaitla plupart du temps à Cimiez, sur les hauteurs de Nice, et pos-sédait un bastidon à Lourmarin. C’est d’ailleurs dans cettecommune du Luberon qu’il est enterré. Non loin de Camus !

5Il s’agit de Nemo, la capitaine du Nautilus de 20000 lieuessous les mers, de Jules Verne ; c’est aussi le nom du poisson-clown héros du Monde de Nemo, film d’animation des studiosDisney. On appréciera le paradoxe : «nemo» veut dire «per-sonne», en latin !

6Nemo, évidemment, dans l’Océan Pacifique !

Réponses

HORIZONTALEMENT

VERTICALEMENT

Ré d a c t e u r sRobert Badin,

Jean-Louis Cascetta,Jean-Marie Cavallo,Joëlle Cavallo,Louis Clavier,Valérie Corbin,Christian Dépret

Béatrice Desbuissons,Gisèle Esplandiu,

Jean-François Humblot,François Lenglet,Alain Marcel,

Stéphane Roubaud,Marc Tendille,Fabrice Tosi,et les élèves

de la cité scolaireThomas Edison,

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04 94 67 66 2704 94 85 10 17

06 68 54 85 21

VivreàLorgues

Office de Tourisme-Syndicat d’Initiative Tél. : 04 94 73 92 37 [email protected] Fax : 04 94 84 34 09www.lorgues-tourisme.frSecours Lorguais 22, rue de la Trinité 06 17 47 62 18

04 83 11 02 04Sécurité Sociale mairie annexe, Place Neuve(Voir calendrier du mois) 04 94 85 92 77Centre Départemental pour l’Insertion Locale(C.E.D.I.S.) : mairie annexe, Place Neuve Sur rendez-vous 04 94 85 92 77 Centre de Solidarité SocialeSur rendez-vous 04 94 99 79 10Consultation de nourrissons, P.M.I.Sur rendez-vous : 04 94 50 90 55Conciliateur de Justice mairie annexe, Place Neuve Sur rendez-vous 04 94 85 92 77Mission d’Animation, C.L.S.H.Rue de la Trinité. 04 94 73 99 18 Mission Locale Relais Jeunes, Place d’Entrechausmardi matin de 9h à 12h. 04 94 76 96 89DÉCHETSRamassage des «encombrants »Sur rendez-vous 0800 18 34 13Nouvelle décheterieDu ludi au samedi 8h-12h/14h-17h - Dimanche 9h-12h 06 79 13 55 65

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06 80 65 47 6306 07 34 82 8006 32 60 47 16

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04 94 73 96 3204 94 73 96 3217 ou

04 94 73 70 1189 ou

04 94 85 92 8818

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