visquesnel, voyage dans la turquie d'europe i

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 Voyage dans la Turquie d'Europe : description physique et géologique de la Thrace. T1 / par A. Viquesnel...  Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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physique et géologique de la Thrace. T1 / par A.
Viquesnel...
 
 
Viquesnel, Auguste (1803-1867). Voyage dans la Turquie d'Europe : description physique et géologique de la Thrace. T1 / par A. Viquesnel.... 1868.
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|^   '^f    ~l TOME PREMIER  
DANS   LA
VOYAGE DANS LA   TURQUIE.   ToiBE   I.   «
Par    une décision du   18   mars   dernier,   la Société a   prescrit que   des   notices
 biographiques   seraient écrites sur ceux   de   ses membres qui,   décédés dans   l'année, avaient   rendu   des services à la science   elle   consacrait ainsi un  principe   dont
l'application   avait été  jusque-là   facultative.   En décidant en outre que   ces   notices
seraient lues dans une   réunion   générale,   elle a voulu donner    plus   de solennité à
l'expression   de ses regrets par    la   présence   d'un   plus grand   nombre de ses mem-
 bres  pour    les  partager. L'exécution de   ces mesures,   dictées  par    un sentiment si louable de  justice   et
d'affection,   ne  pouvait   être inaugurée   dans   une circonstance  plus   propre   à en
démontrer la  parfaite   convenance et l 'utilité. La Société m'ayant   chargé   de rem-
 plir    ce  pieux   devoir    envers   Auguste Viquesnel,   je   la remercie de   m'avoir    fourni
l'occasion d'être une seconde fois l'interprète   de son estime  pour    celui qui,   sur-
veillant toujours   ses intérêts   avec un   zèle   si   éclairé, montra,   pour    la science   comme
 pour    ses   amis,   un dévouement   et une abnégation   sans bornes.
Auguste Viquesnel   naquit   à   Cii'es-lès-Mello (Oise),   le 5   mars   1800. Son  père
avait été   appelé   à   l'Assemblée législative par     le district   de Senlis. Mis en  prison
sous la   Convention,   il en   sortit  pour remplir    dans   son   arrondissement des fonc-
tions administratives   jusqu'à   sa   mort,   arrivée   en   1804.   L'éducation du  jeune
LA   VIE   ET   LES   TRAVAUX
D'AUGUSTE   VIQUESNEL
Lue   à la séatce   générale   annuelle   de   la   Société   géologique   de France
 NOTICE
 NOTICE SUR I.Y VIE El tliS TRAVAUX
Viquesnel,   dirigée par     une   mère   a ttentive et d 'un esprit   distingué,   ne se res-
sentit  pas   de cette   triste   circonstance,   et il   termilla   ses   études au collége   de
Sainte-Barbe,   d'où il sortit en   1818.
Dès son entrée dans le monde, à   un âge   où l'on n'a  pas   d'ordinaire occasion de
 prouver    son désintéressement,   il se s ignala par     un  procédé   d'une délicatesse et
d'une générosité   dont ses contemporains   ont conservé le souvenir,   quoi que   fit sa
modestie  pour qu'on   l'oubliât*,   à   cet égard,   la   suite   a   tenu tout ce que promettait
cet heureux commencement. La  première période   de sa v ie fut consacrée aux
affaires qui   lui   réussirent,   et l'union qu'il   contracta dans le même temps   semblait
devoir  compléter    une existence   où   l 'ambition n'avait aucune  part.
Mais   l'activité   naturelle de son esprit   et le besoin d'une occupation   sérieuse et
continue  poussèrent   bientôt Viquesnel   dans une autre voie. C'est celle où nous
allons le   suivre   et où se   révéleront toutes ses aptitudes   et toute son énergie   au
travail.
Reçu   membre de   la   Société,   le 6 mai 1833,   il accompagnait   l 'été suivant   ses
nouveaux confrères en Auvergne et recevait,   au  pied   des volcalls anciens de
la France centrale,   le  baptême   de la science   entouré des géologues de   cette
époque   dont   il   se fit bientôt   autant   d 'amis. Il comprit   alors que   les nouvelles études
auxquelles   il   allait se livrer   exigeaient quelques   connaissances qui lui manquaient,
entre autres la chimie,   à laquelle   il s'adonna dans un laboratoire  particulier,   et
qu'il   cultiva  pendant   plusieurs   années avec cette   ténacité que   nous retrouverons
dans toute sa   carrière scientifique.
Dans l'exposition   des   travaux de notre   confrère,   nous ne suivrons  pas   un ordre
absolument chronologique,   les sujets   qui   l 'ont surtout occupé   ayant   été traités
 par    lui   à   diverses reprises.   Nous grouperons   ceux-ci d'après   leur    nature,   de
manière à   faire ressortir    la valeur des résultats   obtenus. Ainsi   nous examinerons
successivement ceux   de ses travaux qui   ont trait   à   diverses  parties   de la France,
ceux qui   se rapportent   à l'administration de la   Société,   enfin   ceux,   de  beaucoup
les  plus   importants,   qui   résultent de ses voyages   en Turquie.
§   I.   Travaux géologiques   relatifs   à la France.
L'étude   des dépôts   tertiaires   du bassin de   la   Seine,   sur leur     limite   orientale,
avait été fort négligée,   lorsque   Viquesnel   donna en 1838 une note sur     les envi-
 
D'AUGUSTE   viquesnel.
remplis   de   moules et d'empreintes   de coquilles   marines   qui pouvaient   être alors
regardées   comme tertiaires. En   décrivant le  plateau   de la   Madeleine,   qui   domine
le  bourg   de   Vertus,   il en compare   la constitution avec   celle   du   Mont-Aimé,   établit
la relation de l'assise  principale   celle qu'on   exploite   sous   le nom de  pierre   de
Faloise,   et   fait remarquer que   le tout s'est   déposé   dans des   dépressions préexis-
tantes de   la   craie,   dont la surface était fort   inégale.   Il   s'occupe   ensuite   des
dépôts   lacustres situés entre ce   point   et Épernay,   montre   les   calcaires et   les
marnes   recouvrant les   lignites   avec leurs sables et leurs   argiles   remplies   de
coquilles   les  plus caractéristiques   de cet étage.   Parmi ces   calcaires,   celui de
Grauves,   sorte de brèche exploitée   comme marbre dans les carrières du moulin
Darcy,   fixe  particulièrement   son   attention.
Pendant les voyages qu'il   fit de 1840   à   1845,   Viquesnel   observa,   dans les Pyré-
nées,   des veines saillantes de   granite   à formes   prismatiques,   dans le massif du
Cantal,   la   dépression   des crêtes et la  position   particulière   qu'y   affectent les cal-
caires   lacustres,   aux environs de   Clermont,   les fi lons de   basalte,   injectés   dans
les  pépérinos   du Puy   de Montaudou.   Dans le   voisinage   de Vichy,   il a décrit   les
roches de   transition avec les  produits   ignés qui   les ont   traversées (fraidronite
 pétrosilex, porphyre, basalte).   Il s'est également   occupé   des   couches   tertiaires
avec  poissons, Cypris   et tubes   de Phryganes   de cette   localité,   au sud et au nord
de   Cusset,   au   Vernet,   le   long   du   Sichon,   ainsi que   des travertins anciens exploités
àl'ouest de la sourcedes Célestins. Cesderniers renferment   des coquilles   lacustres,
des ossements de mammifères et des  pisolithes   recouvertes de   dendrites,   mais
que   les sources actuelles   ne  produisent plus.
Le t ravail le   plus   complet   que   l'on doive à Viquesnel   est celui qu'il   donna
sur le terrain à combustible exploité   à Mouzeil et il   Montrelais   (Loire-Inférieure),
à la suite   d'études   faites en commun avec MM. Audibert et   Durocher,   pendant
l'automne   de   1842.   Ce   mémoire,   intéressant   à  plus   d'un   titre,   est  peut-être   celui
qui,   dans un cadre   restreint,   représente   le mieux les   aptitudes particulières   de
notre   confrère,   sa manière d'observer    et de décrire les faits géologiques,   enfin   son
extrême   sobriété   de   déduction   à   l'égard   de toute hypothèse qui   n'est   pas   suffi-
samment   justifiée. « Si l'on  parcourt »   dit-il,   (des   collines qui   dominent   la rive   gauche   de la Loire,
» entre le   Mesnil et Saint-Florent (Maine-et-Loire),   on   rencontre le   gneiss   et le
»   micaschiste,   dont les couches   suivent généralement   la direction N.   55° à
»   65" 0.   magn.   La grauwacke   et les schistes argileux   reposent   sur ces   roches   en
»   stratification concordante,   et  prennent   à leur  approche   un aspect   de  plus   en
 
»   stratification semblent indiquer    que   ces couches,   de nature   différente,   font
» partie   d'une même formation et que   les caractères minéralogiques des schistes
» cristallins doivent être le résultat du métamorphisme. » A  partir    du  point   où l'action   modifiante a  perdu   toute   influence,   si   l'on
» s'avance du   S. vers   le   N.,   de manière à couper    la direction des   couches,   on
» voit   la grauwacke   alterner    avec   des schistes argileux   de diverses couleurs. On
» retrouve le même système   sur    la rive droite de la Loire,   entre Varade   et An-
» cenis. En continuant de marcher vers le  N.,   on  peut   voir la zone à combustible,
» qui   s'étend d'Ingrande   à Mouzeil,   se lier intimement à ce système   et s'y   intercaler 
» de la manière la  plus   claire.   L'alternance   des couches à   combustible avec celles
» de la   grauwacke,   le développement plus   ou moins  prononcé   de leurs diffé-
» rentes  parties,   la   constance de l a   direction   N. 55° à   65° 0.   magn.,   celle du
a plongement   au N. 55°   à   65°   E.,   nous engagent   à considérer les couches à com-
» bustible de la basse Loire   comme   un   accident du dépôt   de la grauwacke   dont
» la  partie   inférieure est  passée   à   l'état   de   schiste cristallin.   »
Cela  posé,   Viquesnel   examine   successivement l°ce qu'il   nomme le système   de
la grauwacke,   inférieur aux couches à  combustible   2° l 'intercalation de ces mêmes
couches à combustible dans ce système,   démontrée  par    l'étude   détaillée,   minéra-
logique   et stratigraphique,   d'une suite de coupes   tracées du S . au   N.,   perpendi-
culairement à la direction;   3° les caractères  propres   et la disposition   des couches
de   charbon de Mouzeil et de   Montrelais,   où existent des accidents  particuliers   et
certains   amas,   entre autres celui   désigné   sous le nom   de  plateur,   objet   d'un   second
travail   publié   en 1848.
Après   avoir aussi traité   des  porphyres quartzifères qui   ont  pénétré   à travers
les roches   stratifiées,   notre   confrère   conclut,   de l 'ensemble de ses   recherches,   que
le grand système   de la grauwacke   des bords de la Loire  passe   vers le bas aux
schistes   cristallins,   qu'il   renferme,   comme couches subordonnées et affectant la
forme de   lentilles,   des quartzites,   des calcaires   et des   roches accompagnées   de
combustible,   le tout l ié   de manière   à ne  pouvoir    constituer  qu'une   seule et même
formation.
De  plus,   les couches à   combustible ont   subi d'énergiques   dislocations alors que la   matière charbonneuse était encore assez molle  pour    être comme injectée   par    la
 pression   dans les fissures des roches   encaissantes déjà   solidifiées.   Quant   aux
caractères du   charbon,   ils   constituent généralement   une houille maigre, quel-
quefois   seulement grasse   et collante.
Il   est  peu probable,   continue   Viquesnel,   que   ces dépôts   aient été redressés
en forme   de   bassin,   et en effet   les   observations   ultérieures ne   sont   point parve-
 
D'AUGUSTE   VIQUESNEL.
Quoiqu'il   soit  probable, ajoute-t-il, que   la   grande   zone   à   combustible   se trouve
à la  partie   supérieure   du système   de la grauwacke,   le fait   n'est  pas   encore
démontré,   et,   aujourd'hui   même,   ces questions   stratigraphiques   et théoriques   res-
tent à   résoudre,   quoique l 'âge   des   bancs calcaires   ait  pu   être   déterminé   à l'aide
des   fossiles   qu'on y   a rencontrés.
Enfin   les   roches  porphyriqucs,   enclavées   dans ce   même système,   soit au nord,
soit au   sud de la zone à   combustible,   sont   sorties  par    des   fentes sans redresser 
les couches.   Dans leur   voisinage,   celles-ci   ont conservé leur inclinaison   normale
et   sont  plus   ou moins modifiées dans leurs caractères  pétrographiques.   Les roches
ignées   ne  paraissent   pas   d'ailleurs être toutes contemporaines.
Pendant son séjour    à Bagnères-de-Bigorre,   en 1850 et   1851,   Viquesnel   fit   des
recherches intéressantes   aux environs de cette   ville. Des   notes  prises   avec beau-
coup   de   soin,   accompagnées   de  profils   et   d'une carte géologique coloriée,   avaient   été
rédigées,   mais n'ont  pas   été  publiées.   Ce fut seulement  par    la   communication
qu'il   nous en   fit que   nous   pûmes   insérer    leur   principaux   résultats dans le tome VI
de l' Histoire des  progrès   de la géologie   (1).   Ces études  portaient   principalement
sur les   roches fossilifères avec Bélemnites   et   Pecten,   de la  période   jurassique
qu'il   avait   suivies,   depuis quelques   lieues à l'ouest de Bagnères   jusqu'à   la   vallée
d'Aure   à l 'est et aux carrières de Sarrancolin.
§ II .   – Travau x administratif s.
Si,   quittant   un instant le domaine   de la   science,   nous  pénétrons   dans celui   de
notre   administration   intérieure,   nous rappellerons qu'en   1843 la Société choisit
Viquesnel pour     gérer    ses   finances,   et que l'aptitude singulière qu'i l   montra dans
les fonctions de trésorier    nous   le   fit   connaître   sous   un nouveau  jour    et apprécier 
encore davantage.   Il ne se   borna  pas,   en   effet,   à un sage emploi   de nos   res-
sources,   à établir  l'équilibre   des recettes   et des dépenses,   à la tenue régulière
des registres,   à accélérer    les rentrées;   mais,   après   un r elevé de tout ce que   con-
tenaient les livres ouverts   depuis   quinze   ans,   il dressa la statistique complète
administrative de la   Société,   à  partir    de sa fondation.   Lorsqu'on   cherche   à se
rendre compte   des combinaisons de chiffres fournies   par    l'entrée   et la   sortie des
membres,   par    leur    extinction,   et des conséquences   qui   en résultent  pour    les
intérêts de la Société,   puis par     la comparaison   des recettes et   des dépenses   des
 budgets   successifs et des éléments divers qui   les composent,   et lorsqu'enfin   on
arrive aux conséquences   que   l'auteur    en   déduit  pour    l'avenir de notre   Associa-
(1)   P. 538-541, 1856.
KOTICB SUR LA VIE ET LES TRAVAUX
tion,   on reste frappé   de la quantité prodigieuse   de calculs qu'il   a   fallu   faire
 pour    construire ces   tableaux qui   constituent   un   ensemble de documents complets fort   curieux,   même indépendamment   de toute application.   Ce   travail,   qui   forme
un manuscrit considérable,   a été  présenté   à la Société le 6 mai 1844 et déposé dans   ses   archives.   Un   résumé assez   étendu avec des tableaux généraux   a   été
 publié   dans   le   Bulletin,   à la fin du XIVe   volume, ou du dernier de la  première
série,   qu'il   termine ainsi de la manière la  plus   heureuse. Un   complément   pré- senté   le 15   décembre   1845,   a été déposé   également   dans nos archives  pour y   être
consulté.
Par suite de cette   connaissance  profonde   de   nos intérêts et de la bonne direc-
tion qu'il   avait imprimée   à toutes   les  parties   du   service,   Viquesnel   dut être
fréquemment chargé   par    la commission des   finances,   dont   il fit  partie   jusqu'en
1853,   du rapport   annuel sur la gestion   des trésoriers qui   lui   succédèrent,   et son
utile influence sur la marche   de nos affaires a survécu   à   l'exercice   de   ces diverses
fonctions et subsiste   même   encore   aujourd'hui que vingt-cinq     ans se sont
écoulés.
§   III. – Travaux   ëcicilOuqucii   sua- la   Turq uie d'Iïn rope.
Après   avoir  rappelé   les travaux de diverses   sortes   qui   assuraient à Viquesnel,
d'une  part   l 'estime et   de   l'autre la reconnaissance   de ses   confrères,   j'ai   hâte   d'ar-
river à des titres  plus   sérieux   encore   plus   durables   surtout,   acquis   au  prix   de
 plus grands   efforts et   de  plus   longs   sacrifices. C'est   à la  partie   orientale de l 'Eu-
rope   que Viquesnel   est   allé   les   demander,   et ce n'a pas   été   en   vain,   car  aujour-
d'hui son nom est irrévocablement   attaché   à   toutes les   connaissances   géogra-
 phiques,   géologiques,   météorologiques   et statistiques   concernant la  partie   conti-
nentale de   la Turquie   située   à   l'ouest   du Bosphore. Dès   1836   il   fait avec MM. Boué et d e M ontalembert un voyage   dans   la
Servie,   la   haute   Mœsie et la Macédoine. Deux ans après,   il   en entreprend   un
second avec   M.   Boué,   dans   l'Albanie,   l'Épire,   la   Thessalie,   et com'plète   les ren-
seignements   recueillis dans le  premier.   Par    suite,   Viquesnel publia,   en 1 842 et
1846,   sous le titre   de   Journal   d'un   voyage   dans la Turquie d'Europe,   accom-
 pagné   de deux cartes   géologiques   et géographiques   dressées   avec ses documents
 par    le colonel Lapie,   les i tinéraires très-détaillés de toutes les routes  parcourues,
complétant   ainsi de la manière   la  plus   utile l'ouvrage   qu'avait   donné M. Boué
en 1840.
La   première partie   du   Journal   de Viquesnel   est divisée   en quatre chapitres,
 
D'AUGUSTE   VIQUESNELi
l'espace   compris   entre   Belgrade, Uskiup   et   Skoutari,   appartiennent   à des   allu-
vions récentes,   au terrain tertiaire   inférieur    et   moyen,   à   la formation   crétacée,
au terrain de transition et au   gneiss   qui,   avec   quelques   roches   ignées,   constituent
tous les accidents   orographiques   du  pays.   Quant   aux   roches non   stratifiées,   ce
sont la   syénite qui   atteint   en   Servie le sommet du   mont Kopaonik    et   forme
 plusieurs   des  parties   élevées de la   chaîne,   la diorite,   seule   ou accompagnée   de
serpentine   et de roches diallagiques,   la serpentine   traversant,   sur   beaucoup   de
 points,   le gneiss   et les couches   crétacées,   des  porphyres   quartzifères   avec amphi-
 bole,   enfin des éruptions trachytiques   qui   se   sont fait  jour    aussi sur une multi-
tude de  points. Dans cette région,   les couches  présentent   un   grand   nombre de directions   qui
se coupent   sous différents   angles,   montrant que   le sol a   été   accidenté et disloqué   à
 plusieurs reprises. Viquesnel,   qui   notait toujours   avec   un grand   soin les directions
et les   inclinaisons,   a  pu,   en les   combinant,   mettre en évidence   les systèmes   de
soulèvement qui   ont donné à la contrée son relief actuel et   en distinguer    en même
temps   les dislocations  partielles,   résultats d'accidents   locaux. Il en a   formé deux
tableaux   dont l 'un comprend   les directions qui   ont affecté les couches   crétacées,
l'autre celles   qui   se sont manifestées dans les roches de transition et le gneiss.
En   les disposant   ensuite graphiquement   en rose de   directions,   d'après   la méthode
de M. Elle de   Beaumont,   il en déduit que   les   six groupes   ou   faisceaux coïncident
dans tous   deux,   d'où il résulte que   le terrain   secondaire,   tel qu'il   le comprend,
a subi les mêmes  plissements que   les roches   anciennes,   et   que   tous les accidents
du   sol,   compris   dans les limites de sa  carte,   sont  plus   récents que l'étage   inférieur 
de la craie;   enfin,   en terminant,   il les rattache   à   ceux que MM. Boblaye   et Virlet
avaient   cru  pouvoir    établir en Morée.
La   deuxième  partie   du  journal   est divisée   en deux chapitres   l'un,   consacré
à la Macédoine et à la   Mœsie   supérieure,   conduit le lecteur  d'Uskiup   à Salonik,
en lui   faisant traverser   plusieurs   fois les chaînes   de montagnes   qui   séparent
ces deux   points;   l 'autre donne la   description   de l'Albanie méridionale. Les   prin-
cipaux   résultats de   ce mémoire  peuvent   se résumer    ainsi,   relativement   aux
schistes   cristallins,   au terrain de   transition,   aux dépôts   crétacés et tertiaires   et
aux roches supposées d'origine ignée. Les schistes cristallins et   le terrain   de transition   occupent   le tiers   environ de
la   contrée comprise   dans   les limites de la carte. Ce sont   des   calcaires grenus,   des
dolomies   saccharoïdes,   des grès   et   des schistes   argileux   sans   traces de corps
organisés,   alternant avec   destalcschistes et d'autres schistes cristallins auxquels   ces
roches  passent   insensiblement. Souvent le gneiss   le mieux   caractérisé   renferme
 
NOTICE SUR LA VIE   E T L ES T RAVA UX
aussi l'auteur    pense-t-il   que   le   gneiss   de la Macédoine doit ses caractères
cristallins à des actions métamorphiques. Les couches que Viquesnel rapporte   à   la formation   crétacée occuperaient   une
moitié de cette même   surface,   ou la totalité du  pays   compris   entre la côte de
l'Adriatique   et   les terrains   précédents.   Les   calcaires à Hippurites, prolongement   de
ceux du Pinde, sont,   en Macédoine, compactes, subgrenus, quelquefois   dolo-
mitiques,   avec des couches subordonnées   de schistes   argileux   et   de   grès.
On   sait,   comme nous l'avons rappelé   ailleurs (1),   qu'à l'époque   où Viquesnel écrivait ce   mémoire,   tous   les géologues   associaient   à la   formation crétacée les
couches   nummulitiques   des Carpathes,   des Apennins,   des Alpes,   des   Pyrénées   et
même   le macigno   et le flyschqui   les surmontent. Il en était   ainsi  pour    ce que   l'on   avait
dit  jusque-là   du   Caucase,   de la   Crimée,   de   la Turquie d'Europe   et de la   Grèce.
Ce n'était donc   pas   avec   des observations faites   dans un  pays   encore aussi  peu
exploré que   notre   confrère  pouvait   se rallier à l'opinion   soutenue depuis long-
temps   par    quelques paléontologistes   français,   mais qui   ne   devait triompher 
définitivement   qu'en   1.849  par    la  publication   du mémoire de   sir R. Murchison.
A   l'ouest   de la. bande crétacée   précédente,   les assises caractérisées  par    des
 Nummulites   constituent   une  partie   de l'Albanie   et de l 'Epire. Quoiqu'au pied
méridional   du   Gabar-Balkan,   les   couches   nummulitiques reposent   en   stratification
discordante   sur les calcaires   à   rudistes,   Viquesnel   en conclut   seulement la  posté- riorité des   premières   aux   seconds et  pense   que,   dans   la   Servie,   l'Albanie et le
massif    du   Pinde,   les Nummulites sont elles-mêmes associées aux Hippurites,   opi-
nion   due sans   doute,   comme   toutes les assertions   analogues,   à une   confusion de
genres   ou à des relations   stratigraphiques   mal comprises   encore ou mal inter-
 prétées. Les dépôts   tertiaires moyens   constituent   des bassins dans les dépressions   du   sol
secondaire. Ils ont été  parfois   redressés   jusqu'à   des altitudes   d'environ
1000   mètres,   et sont   caractérisés  par    les fossiles marins  propres   à   cette  période.
Quant   à ceux   de la   formation   supérieure,   ce   sont,   le  plus   ordinairement,   des   sédi-
ments lacustres,   des conglomérats   et des   travertins dus à des   sources   thermales
ayant surgi   non loin des éruptions trachytiques. Les roches non   stratifiées du même  pays   sont des   granités   à   gros grains,   for-
mant deux  protubérances   principales   recouvertes de   gneiss   qui passe   aune diorite
schistoïde. Dans leur     voisinage   se montrent de nombreux filons de granite   à
 petits   grains,   de  pegmatite,   de   pétrosilex   et   d'hyalomicte.   La   syénite   forme   une
crête   peu   élevée à l'est de Doubnitza et   sur d'antres  points.   La diorite, que   dans
(1)   Paléontologie   de l'Asie   Mineure, Introduction, p. vi,   1806.
 
Voyage «ahs   LA  TURQUIE,   –    Tome I. S
la  première   partie   de son   Journal   Viquesnel   regardait   comme   un  produit des
mêmes éruptions que   la   serpentine   et   l'euphotide,   avec   lesquelles   elle est   associée,
ne se   présente   point   ici dans les mêmes circonstances   et y   est moins   fréquente.
La  protogine   constitue   un massif    depuis   le   défilé de   Vlaka  jusqu'à   la   vallée   du
Partzélista   et atteindrait   plus   de 2000 mètres d'altitude   aux   environs   de Monastir.
La   serpentine   et   l'euphotide   se montrent rarement dans   cette   région,   et les roches
trachytiques   de   la   Servie,   de la Bosnie   et   de la Haute-Moesie   n'occupent   que   des
espaces   très -limités   comparativement   à   leur  développement   dans la Macé-
doine.
Les   rapports   observés   par Viquesnel   entre   les   roches d'origine ignée   et   les
roches   stratifiées   lui font   admettre que   le   granite,   la syénite   et la diorite qui   les
accompagne   n'ont   redressé  par    leur  apparition   que   les schistes cristallins. La
 protogine,   la serpentine,   l'euphotide   et les diorites   associées à ces dernières
auraient   soulevé les   couches   crétacées,   et nous ajouterons   les couches   tertiaires infé-
rieures. Enfin   les   trachytes,   dont les  premières éruptions   sont antérieures aux dépôts
tertiaires moyens,   ont continué   à s'épancher après   la   formation de ceux-ci.
Comme   précédemment,   notre   confrère s'est appliqué   à coordonner    les systèmes
de dislocations   dont il avait   observé les   directions;   il   en a dressé   des tableaux et
a déduit de l a   comparaison   de   ceux-ci,   que   le sol   ancien du  pays   a   conservé les
traces de sept phénomènes   dynamiques   distincts,   mais dont   une   partie   seulement
se retrouve   dans les   roches secondaires et tertiaires. Les   directions N. 37°   0. et
 N. 15°   à 23°   0.,   si   profondément gravées   sur les couches crétacées avant   les
dépôts   tertiaires,   se sont reproduites   dans ses   derniers,   de manière à  prouver    la
récurrence de   phénomènes   dus   à   la  persistance   des causes internes sur    les mêmes
 points   ou suivant les   mêmes lignes.   De   même,   les   trachytes   sont arrivés au  jour 
dans des   parties   du sol   déjà   fendillées  par    des commotions   antérieures et acci-
dentées  par    les injections   de diverses roches. Enfin   comme la  première   partie
encore,   Viquesnel   termine celle-ci  par    la comparaison   et le rapprochement   des
directions qu'il   a déterminées dans ces  provinces   avec celles qu'ont signalées   les
auteurs de la géologie   de la Morée.
Tels sont les  principaux   résultats,   déjà   fort importants,   comme   on en  peut
 juger,   que   notre confrère obtint de ses deux  premiers   voyages   dans le sud-est
de l'Europe.   Bien d'autres à sa  place   s'en fussent trouvés   satisfaits;   heureux
même   d'avoir   posé   de tels  jalons   pour guider     leurs successeurs. Mais,   comme
tous les   vrais   hommes de science,   il   se  préoccupait   bien moins   d e ce qu'il   avait
fait que   de ce qui   restait à faire; aussi,   loin de se laisser    rebuter   par    les   fatigues et les sacrifices   de   toutes sortes,   inséparables   de telles excursions   dans des contrées
 
KOTICE SUK LA VIE ET LES   TRAVAUX
 précédentes   par    une   étude spéciale   de l a  presclu'ile de   Thrace. Dans   ce   but,   il
sollicita une   mission  particulière   de M. le   ministre de   l'Instruction  publique,
l 'obtint, et,   armé de sa   boussole,   de son   baromètre et de son marteau,   il reprit, au   commencement de   1847,   la route   de Constantinople,   où il   arriva très-
souffrant.
Par un singulier    hasard,   il y   avait alors dans   cette ville quatre   voyageurs
étrangers,   attirés  par    leur zèle et   leur dévouement   à   la science,   et   tous quatre aussi   retenus  par    les   fièvres,   suite   de la fatigue   et   de   l'influence   du climat.
C'étaient deux   Français,   un Anglais   et un Russe. Ils étaient impatients   de   se
mettre en voyage,   malgré   les  prudents   conseils de leur médecin   commun. Le
 premier    qui   transgressa   les  prescriptions   de la Faculté,   quoique   le  plus malade, fut un des   Français.   Il traversa   l'Asie Mineure,   l'Arménie,   visita le nord   de la
Perse et vint succomber à Ispahan,   le 28 août 1848.   C'était Hommaire de Hell,
que   beaucoup   d'entre nous ont connu et dont nous   avons déploré   la fin  préma-
turée,   qu'un   excès de travail  préparait   depuis longtemps.   Le voyageur anglais
 partit   aussi,   dans les mêmes conditions,   et ne revint  pas   non  plus.   Le voyageur  russe fut  plus   heureux;   il   était au début d'une exploration   de l'Asie Mineure,
qu'il poursuivit   jusqu'en   1863,   et qui   fut couronnée d'un  plein   succès;   c'était
notre savant ami   et   confrère,   M. Pierre de Tchihatcheff. Enfin le quatrième,
que   son   énergie   soutint également,   était celui à qui   la Société me  permet   en ce
moment de consacrer     un   dernier souvenir.
Auguste Viquesnel accomplit   son  projet d'exploration   de la   Roumélie ou de
l'ancienne   Thrace,   du 20 mai 1 847   au 2   janvier    suivant. Il  parcourut   la chaîne
côtière de la mer    Noire,   le  plateau   situé entre   cette chaîne,   la mer de Marmara,
la mer  Egée   e t le cours inférieur de la Maritza   puis   le massif du Rhodope   tout
entier,   de   manière à rattacher ses anciennes observations   aux nouvelles,   et à
embrasser dans ses   études une large   zone allongée   de l'O. à   l'E.,   et comprise
entre l'Adriatique   et le Bosphore. De retour au  printemps   de   1848,   notre confrère s'occupa   de la mise en œuvre
des nombreux   matériaux qu'il   avait rapportés,   et qui   furent tous donnés au
Muséum   d'histoire naturelle  pour    la collection de géologie.   Il se mit ensuite   à
rédiger    son grand ouvrage   intitulé Voyage   dans la Turquie d'Europe   ou des-
cription physique   et géologique   de la   Thrace,   puis   à dresser les cartes de l 'atlas
qui   devaient accompagner    le   texte. Mais les lenteurs inséparables   d'une aussi
vaste  publication,   dont il ne devait   malheureusement   pas   voir la   fin,   l'engagè-
rent à   donner    successivement  plusieurs   notes où il exposait   certains   résultats
 particuliers   de ses   recherches et quelques   vues   générales.   Nous devons   d'autant
 
D'AUGUSTE   VIQUESNEL.
important, que   ce   sont les seules données géologiques qu'il   ait  publiées   lui- A
même.
L'une des  plus   intéressantes se rapporte   à   un sujet qui   a   souvent occupé   les
naturalistes et   les géographes, depuis   Tournefort   et Pallas  jusqu'à   MM.   de   Ver-
neuil, Virlet,   Boué et Dubois de Montpéreux,   savoir l'ancienne relation des
eaux de   la   mer,   situées au nord et au sud de   la Thrace. Dans sa   note sur   l'empla- cement   du Bosphore, pendant   l'ère nummulitique, Viquesnel, s'appuyant   sur 
les observations d'Hommaire de   Hell et sur    celles qu'il   fit lui-même   le long   de la
mer    Noire,   des îles Cyanées   au cap   Karabournou,   puis   autour du lac d e   Derkos,
conclut que,   lors de la formation des   dépôts   tertiaires inférieurs,   dans le bassin
de la mer Noire et celui de   la   Thrace,   le Bosphore   actuel   n'existait  pas,   et   les
communications entre les deux mers se trouvaient à l'ouest   du canal. La rive asia-
tique   du Bosphore   de cette époque   était   formée  par    des roches   de   transition   (dévo-
niennes)   et l a rive européenne par     les schistes cristallins.   Quant   aux roches
 pyroxéniques   du  pays,   les  plus   anciennes   sont antérieures aux dépôts   nummu-
litiques.   Le détroit dut être fermé   après   la formation de   ceux-ci,   et   l'ouverture
de celui que   nous voyons aujourd'hui   aurait   eu   lieu   après   l'époque quaternaire,
au commencement de   la  période   actuelle.
On trouvera ci-après   l'indication   de   plusieurs   autres notes que Viquesnel
rédigea   sur les collections qu'avait   recueillies Hommaire de Hell dans   la Roumélie,
 puis   en Asie  jusqu'au   Démavend. Ces notes font connaître ce que   la science doit
à ce   courageux   et infortuné   voyageur;   mais nous   devons   insister ici sur le résumé
que Viquesnel   donna   en 1853 des observations géographiques   et géologiques faites  pendant   ce même voyage   de   1847,   parce que   c'est   ce qu'il   a écrit lui-
même de  plus général   sur ce sujet.
Après   avoir  indiqué   les sources où il a  puisé   les documents qui   lui ont servi   à
construire sa carte de   la   Thrace   il   décrit rapidement   les  principaux   carac-
tères orographiques   de la chaîne côtière de la mer     Noire,   ceux du   bassin
hydrographique   de   l 'Erghénée, rempli   de dépôts   tertiaires et quaternaires   et
occupant   les trois quarts   de l'espace qui sépare   la   chaîne  précédente   et le Rho-
dope.   Il esquisse   à grands   traits   la   chaîne   côtière méridionale   ou du   golfe   de
Saros,   le massif du Rhodope   lui-même,   d'où   descendent la Maritza   et   le Strymon; il distingue   la vallée transverse   du   Nestus et la   vallée   longitudinale   de   l'Arda.
Il signale également   les   bassins   moins importants   des affluents de ces rivières   et
des   cours   d'eau   qui   se   jettent   directement dans la mer     Égée.
Passant à ses études géologiques,   Viquesnel   mentionne,   entre cette   mer et   le
Pont-Euxin,   les   roches   stratifiées,   comprenant   des schistes   cristallins,   le   terrain
 
NOTICE   SUR LA   VIE   E T LE S   TRAVAUX
koup   à Philippopoli,   dirigé   du   S. 0.   au N.   E.,   sur une longueur    de 27   lieues,
montre bien   la   constitution géologique   d'un   puissant   massif de schistes cristal-
lins, interrompus çà   et   là  par    des éruptions   trachytiques.   Les roches de   transition,
tertiaires   et les  produits ignés   des rives du Bosphore   et des environs de Constan-
tinople ayant   été l'objet   d'une note antérieure,   l'auteur    s'occupe   ici des couches
crétacées qui   ne se montrent que   sur trois  points   aux environs de   Kostendil,
gisement qui   se rattache aux dépôts contemporains   de la Bulgarie,   décrits   pré-
cédemment dans son   Journal,   puis   les deux lambeaux de   Kila   et d'Inada sur     le
littoral de la mer Noire.
Les dépôts nummulitiques   entourent,   d'une ceinture souvent interrompue,   les
 parties   sud,   est et nord du mont Rhodope.   Ils   existent sur les deux versants   de la
chaîne   côtière   de la mer     Noire,   et   constituent   une  partie   des collines   qui   dominent
le   li ttoral de l 'ancienne Propontide.   Pendant leur     formation,   les  plaines actuelles   de   la   Maritza et de   l'Erghénée   avaient l'aspect   d'un   golfe   bordé de
schistes cristallins.   La mer     Égée   et celle dé Marmara   étaient   comprises   dans un
même bassin qui communiquait   avec le Pont-Euxin  par    le détroit dont nous
venons de  parler,   ouvert à   l 'ouest de Constantinople. La coupe   de   Nébil-Keui,   dans la   vallée   de   F Arda,   à   15 lieues   à   l'ouest   d'An-
drinople,   montre les dépôts   de cette  période   avec une épaisseur    de 100 mètres
seulement et reposant   sur les trachytes,   tandis que   celle du mont   Saint-Élie,   sur 
le lit toral de la mer de   Marmara,   les fait voir à une   altitude de 700   mètres recou-
verts de dépôts   lacustres avec gypse, parallèles   à ceux de l'Asie Mineure.   Dans
le massif du Sérian-Tépé,   au   S. O.,   les   couches   très-redressées,   reposent   sur 
les   quartzites   et les   talcschistes et,   le   long   de la base méridionale de la chaîne
côtière,   elles sont tantôt   horizontales,   tantôt relevées. Au sud du lac de   Derkos,
elles forment le sommet de collines   basses,   constituant le  prolongement   de la
chaîne côtière de la mer     Noire, pour     recouvrir    à   l'O.   les schistes   cristallins,
comme   à   l'E. ceux de transition.
Les sédiments tertiaires moyens   se sont ensuite   formés   dans   des lacs   ou des
lagunes   situées entre cette   même chaîne côtière   au N.   et   le massif du   Rho-
dope   au   S.   Ce   sont   des grès,   des maeignos   des   mollasses,   des marnes   ou
argiles,   des   calcaires marneux  peu épais   avec des   conglomérats   arénacés et   tra-
chytiques.   Entre la   mer    de   Marmara et la v allée de la   Maritza,   ces   dépôts   sont
 plus   ou moins   inclinés,   et ils atteignent   900 mètres d 'alti tude dans les montagnes
d'Achiklar;   partout   ailleurs   ils se   maintiennent entre 200 et 300   mètres.
Dans la   vallée   de la   Maritza,   dans   celle de   l'Erghénée   et  jusqu'aux   portes   de
 
D'AUGUSTE VIQUESNEL.
cédents.   Quant   à   ceux   de l'époque quaternaire,   on   les observe   dans les  parties
sud du Rhodope,   à 200 mètres au-dessus du f ond   de la   vallée   et sur    beaucoup
de  plateaux   entre cette chaîne   et   la mer     de Marmara.   Ils   existent sur les collines
de transition   des   environs de Constantinople,   sans  pénétrer    pour    c ela dans la
dépression   même ou   sur les rives   immédiates du Bosphore,   ce qui   confirme   l'opi-
nion émise   relativement à l'ouverture   très-récente de ce canal.
Jusqu'à présent,   nous ne sachions  pas   que   des   traces   d'anciens   glaciers   aient
encore été constatées   dans ces contrées montagneuses   de la Turquie   d'Europe, pas
 plus   que   dans l'Asie   Mineure,   et i l est remarquable   également qu'aucun   débris
des   grands   mammifères quaternaires n'y   a été non  plus authentiquement annoncé.
Parmi les roches non   stratifiées,   ignées   ou cristallines que signale   Viquesnel, nous mentionnerons le   granite   dans le   Rhodope   et l a c haîne côtière de l a mer  
 Noire,   mais y   occupant   des surfaces  peu   étendues. Dans le Rilo-Dagh   il atteint
2500   à   3000   mètres d'altitude. Vers la source du   Nestus,   il   est très-développé.
Cette roche a d'ailleurs   surgi   à diverses époques.   La syénite   affecte des gisements
analogues.   On l'observe   à Samakov,   au  pied   du Rilo-Dagh,   et un autre gisement,
situé à 6   lieues de la mer     Noire,   est   remarquable par     la  présence   d'une grande
quantité   de fer   oxydulé   titanifère.
Le  porphyre quartzifère   se   montre assez rarement   en dykes   et en filons dans
les schistes   cristallins   la serpentine   également.   Les trachytes   abondent   dans   le
Rhodope   et sont rares   au contraire dans la chaîne côtière de la mer Noire. La
variété   la  plus   remarquable, par     sa fréquence   et   la diversité de ses gisements, est un  porphyre trachytique   quartzifère.   La  plus   grande   alti tude de   ces   roches
est   au   sud de Philippopoli,   où   elles atteignent 2161   mètres.   Leur  éruption,   qui
a  précédé   les dépôts   tertiaires   inférieurs,   s'est   continuée après.   Les mélaphyres
sont dans le même   cas,   et les basaltes   sont très-rares dans   la Turquie d'Europe;
Viquesnel n'en   ayant   observé qu'en   un seul  point,   aux   environs   de Tchorlou et
fort loin des éruptions trachytiques.
Des   faits que   nous venons de rappeler,   notre   confrère a  pu   conclure que   le
Rhodope   et la  portion   de la chaîne côtière de la mer Noire qu'il   a  parcourue   ont
formé des îles  jusqu'à   l'époque   tertiaire. Aucun   sédiment de   transition ni secon-
daire   ancien ne l es a   recouverts   mais des affaissements  partiels   ont  permis   aux
roches crétacées   de se déposer    au nord-ouest et  peut-être   au   sud-est du Rhodope, comme sur   quelques points   du   littoral de la mer     Noire.   Après   la  période   crétacée,
des dislocations ont  préparé   le golfe nummulitique   et la   mer    tertiaire a  pu péné-
trer   jusqu'au   cœur    du   massif  montagneux précédent.   Les rivages   de   la   mer  Égée
 
 NOTICE SUR LA   VIE   E T L ES T I5A VAU X
Rhodope   continuait à   dominer    au-dessus des eaux.   De nouveaux   mouvements
du sol ont mis fin à   cette  première   série de dépôts   tertiaires   le   relèvement du
fond a   diminué   l'étendue du   golfe,   et,   à   en  juger    par    les   fossiles,   l'aurait trans-
formé   en un   ou  plusieurs   lacs d'eau saumâtre. Enfin des   dislocations subséquentes ont   également   réagi   sur    la   distribution et les caractères des sédiments tertiaires
supérieurs   et quaternaires.  Nous arrivons maintenant à l'œuvre capitale   de notre   confrère mais   quoique
 beaucoup plus   étendue que   tout ce qui   précède,   son examen ne   nous tiendra   pas
longtemps,   car ce qui   en a été  publié par    lui ne se rapporte pas   précisément aux sciences dont s'occupe   la   Société,   et ce qu'il   y   a de véritablement important dans les résultats géologiques   de ses recherches se trouve compris   dans ce que nous   venons de dire.
A  partir    de   1855,   la  publication   du   Voyage   dans la Turquie d'Europe   ou des-
cription   physique   et géologique   de l a   Thrace a   marché sans interruption,   et un
volume complet   grand   in-4° de 636  pages,' accompagné   d'un atlas in-folio de
34  planches,   a  pu   être exécuté complétement   sous les yeux   de l'auteur. Ce
volume   n'est à  proprement parler que   l'introduction du vaste travail auquel   il
s'était   v oué avec une ardeur et une  persévérance   sans égales.   On n'y   trouve,
en   effet,   que   des sujets   accessoires qui   ne devaient  pas   entrer dans le  plan pri- mitif    de ses études ni de ses recherches locales. Mais Viquesnel les   a traités avec
un tel   soin,   avec un tel désir de compléter    son   œuvre,   en y   introduisant tout ce
qu'il croyait   devoir en éclaircir les diverses  parties, qu'on   ne sait si l 'on doit
regretter    cette extension de   travail,   bien qu'elle   l'ait évidemment détourné du
sujet principal que   le temps   ne lui a  pas permis   de  publier    lui-même.
Dans cette  première partie   de son livre,   Viquesnel   consacre   vingt -trois chapitres à   l 'histoire de l'empire   ottoman,   à l'ethnographie   de ses diverses races en   Europe, à   tout   ce qui   concerne la  population,   la statistique,   l'administration,   la religion, la  propriété,   l'instruction,   les   finances,   l'agriculture,   l'industrie et le commerce.
Dans   un Appendice   divisé en   cinq chapitres,   il  jette   un coup   d'œil sur   quelques
 points   de l'histoire générale   des  peuples   slaves   et de   leurs voisins   les Turcs et   les
Finnois.   °
La lecture de ce   volume fait naître   à   la fois un étonnement  profond   et   une
véritable   admiration  par    l 'immensité des   recherches de toutes   sortes auxquelles l'auteur a  dû se   livrer,   comme  par l'énergique persévérance qu'elles   ont exigée dans des   voies   si diverses.   La   bonne disposition   des   matières,   la clarté et la
fermeté du style   qui   a tous les caractères qui   conviennent   à   l'histoire   ne   sont  pas non  plus   ses   moindres mérites.
 
D'AUGUSTE VIQUESNEL.
du   grand   atlas que   Viquesnel   a  pu   amener    à bonne   fin. Ces   vingt   itinéraires
détaillés,   reproduits   graphiquement   sur autant   de   feuilles   à l'échelle de 1BO>0oo%
réunis   ensuite   dans   un tableau   d'assemblage   au ^535-,   puis   la carte géographique
générale   de   la Thrace   et des   provinces   voisines au gôpôô,-   synthèse complète   de
toutes   ses   recherches   dans cette   direction,   les  planches   de  profils orographiques
et géologiques,   la carte   particulière   du Rhodope,   les cartes   ethnographiques   et
 politico-historiques   sont autant   de témoignages   de ses études  profondes   et variées.
Mais   à   cette   impression   d'une   juste   estime  pour    d'aussi rares mérites   vint
 bientôt   se   mêler    une   pensée   douloureuse,   celle que   de tels   résultats n'avaient   été
obtenus   qu'au prix   d'un   travail   excessif,   d'une   tension trop   continue de la  pensée
sur    le même   sujet,   qui,   altérant   peu   à  peu   la santé   de   notre   confrère,   avaient
 préparé   et   avancé   sa fin. Nous   le  perdîmes,   en   effet,   après   une   courte   maladie,
le   8 février    1867 (1).
Viquesnel,   qui   avait   été nommé   plusieurs   fois l 'un de nos vice-présidents,   fut
appelé   en   1858 au fauteuil   de la  présidence.   Il était depuis   1853 membre de la
Société  philomathique,   et   avait été   en 1 852 l 'un   des fondateurs les  plus   zélés de
la   Société météorologique de   France   dont il fut  président   en 1862.
Au   milieu   des regrets   de toutes sortes dont nous sommes ici l'interprète,   il en
est encore   un qui   fut vivement   senti  par    ceux d'entre nous qui accompagnèrent
notre   ami   à sa dernière   demeure,   c'est qu'après   tant de   travaux,   de   sacrifices,
de   dévouement,   de   services rendus   à   son  pays   et à l 'étranger, après   une exis-
tence entière   si   honorable   à tous égards,   sa tombe ne fût  pas   ornée du  plus simple
ruban.   Sans doute   Viquesnel   s'était toujours   montré  plus   jaloux   de   mériter les
récompenses   que   de les   obtenir;   mais   n'était-il   pas   de ceux que   le Pouvoir    s'ho-
norerait   d'aller    chercher au   milieu de   leurs   travaux,   lorsque, par     un excès de
modestie,   qui   n'est qu'un   mérite   de  plus,   ils ne   vont  pas   au-devant de lui?
Quoi   qu'il   en   soit,   notre   confrère,   par    sa   volonté   toujours dirigée   vers le même
 but,   par    sa  pensée   constamment   occupée   à approfondir    les sujets   d'étude   qu'il
avait   choisis,   a   su se créer des titres solides et   vrais,   qu'il   ne doit   qu'à   lui seul
et qui   lui   survivront   dans   la   science   comme lui survivront dans le   cœur    de ceux
qui   l'ont connu les   sentiments   qu'il y   a   fait naître.
Rappellerai-je   actuellement   les qualités   de   l'homme après avoir parlé   de celles
du   savant? Ce serait   peut-être   courir    le risque   de   demeurer    au-dessous   des im-
 pressions   et des souvenirs   de   ceux qui   ont  pu   les apprécier,   et  je   ne   me flatterais
 pas   d'en donner une   idée complète   à ceux qui   n'ont   pas   eu cet avantage.   Son
 
KOTICH SUR LA   VIE   ET   LES TRAVAUX   D'AUGUSTE   VIQUESNEL.
caractère   si égal,   ses relations si   sûres,   son obligeance   si  parfaite,   ses manières
simples   et   franches,   l'absence   de toute  préoccupation   personnelle,   donnaient   à
son   commerce   un agrément particulier qu'on ne   saurait oublier.
Enfin,   en retraçant   ici quelques-unes   des  phases   de cette carrière si bien
remplie,   quoique   brisée avant le temps, quelques-uns   des résultats de ces recher-
ches   qui   assurent à notre   regretté   confrère un rang   bien honorable dans l'histoire
de la   science,   nous   ne devons  pas   omettre   non  plus   de rappeler    ce   calme et cette
fermeté qu'il   conserva   jusqu'à   ses derniers moments avec toute la lucidité   de   son
intelligence.   Aussi cette sérénité si  parfaite, témoignage   de la force dont il avait
donné tant   de  preuves,   fut  pour    ceux qui   l 'entouraient de leurs soins   affectueux,
et surtout   pour    la compagne   de sa   vie,   une consolation qu'il   semblait leur avoir  
réservée   pour    adoucir    encore,   autant qu'il dépendait   de   lui,   la douleur de l a
séparation (1).
(1)   Madame   Viquesnel   a voulu   que   l'œuvre   à laquelle   son   mari   avait consacré un   temps   si considérable
ne restât   point inachevée,   et e lle cont inue la   publication   du   deuxième volume du   Voyage   dans la   Turquie
d'Europe.   Les manuscrits laissés   par    Viquesnel   et confiés aux soins   de quelques amis,   heureux   de   lui
donner cette   dernière   preuve   d'attachement,   sont   exactement   reproduits   et   comprennent   la météo-
rologie,   le nivellement   barométrique   de la Thrace   (calculé   par    M. Parfis),   les   itinéraires géographiques,   la
géologie   descriptive   et la   paléontologie   (par    M.   d'Archiac).
LISTE   BIBLIOGRAPHIQUE
DES PUBLICATIONS D'AUGUSTE   VIQUESNEL
 Nota. A l'exception   de sou   Voyage dans la Turquie   d'Europe,   les   publications   de  Viquesnel   ont   été insérées   dans
des   recueils   scientifiques,   et nous   préférons,   à un ordre   chronologique   absolu,   un ordre   chronologique   relatif    pour 
chacun de ces   recueils.
Bul le tin de la Socié té   géologique   de   Franee,   in-S°.
1" SÉRIE.
Tome   IX,   p.   296,   21 mai 1838. Mention   d'une communication   sur   la   géologie   de   la   Turquie
d'Europe.  – Ibid.,   ibid. Note   sur les environs   de Vertus   (Marne).  – XIII,   p.   15,   8 novembre   1841. Sur le marbre   tertiaire   de Grauves.
XIV,   p.   53,  7  novembre   1842.   Mention de veines   saillantes   prismatiques   de   granite   dans   les
Pyrénées. C   a 1 et   sur   la
 – Ibid.,   p. 132,  19 décembre.   Remarques   sur la   dépression   des crêtes   dans   le Cantal   et   sur   la
position des calcaires lacustres.
 
LISTE   BIBLIOGRAPHIQUE   DES PUBLICATIONS   D'AUGUSTE   VIQUESNEL.
VOYAGE   D AN S L A T l TE Qt lE .   ToMK    I.   C
2" SÉRIE.
Tome   I,   p.   70,   4 d écembre 1813. Note sur l e   terrain, à combustible   exploité   à Mouzeil et à Montrelais
(Loire-Inférieure),   rédigée par    M.   A.   Viquesnel, d'après   les observations   qu'il   a faites avec
MM. Audibert   et Duroeher. Une  planche   de coupes.
 – Ibid.,   p.   272,   19   février    1844. Réponse   à   des observations de   M. Rivière.
 – Ibid.,   p.   410,   6   mai. Communication   de la statistique   administrative   de la Société.
 – Statistique   administrative de la Société géologique   de   France,   depuis   l'époque   de   sa   fondation, en   1830, jusqu'au   31 décembre   1843   (Résumé   par    l 'auteur du texte   manuscrit   déposé   dans
les archives de   la Société; 1844,   54 pages   imprimé   à  part pour    être  joint   au dernier 
volume   de   la  première   série du Bulletin). Tome   11,   p.   327,   17 mars IS' iS. Notesur une   géode   de glace   remplie   de liquide,   et sur  quelques-unsdes
 phénomènes   que   présentent   la congélation   de   l'eau et   la fusion   de   la   glace   dans des vases de
petite   dimension   par    MM. Danger    et Viquesnel.
III, p.   15,   3 novembre 1845. Description   des filons   de basalte injectés   entre les coziches de  pépé- rino du Puy   de   Montaiidou,   en Auvergne.
 – Ibid.,   p.   145. Rectification à la note  précédente.
 – IV,   p.   426,   18   janvier    1847.   Remarques   relatives aux roches crétacées de Gonzinié (Haute- Albanie).
 – VI,   p.   12,   6 novembre 1848. Nouvelles   preuves   dit déplacement   de   la matière   charbonneuse,   pos- térieurement au   dépôt   des terrains et combustible.
VII,   p.   250,   18 février 1850. Rapport   sur la gestion   du trésorier   pendant l'année   1849.
 – Ibid.,   p.   491,   6 mai 1 850. Notice sur la   collection   de   roches recueillies en Asie  par feu   Ilom-
mairc le   Hell,   et sur les divers   travaux exécutés  pendant   le cours de son voyage.   Ce travail
est un  juste   hommage   rendu à la mémoire d'un courageux pionnier    de la   science,   et   qui donne une idée sat isfaisante des résultats de   recherches restées  probablement   inconnues
sans ce travail de Viquesnel.
 – Ibid.,   p.   514. Note   sur  l'emplacement du   Bosphore   à l'époque   du dépôt   du   terrain nummuli-
tique.  –  VIII,   p.   220,17   février 1851. Rapport sur la gestion   du trésorier    pendant   l'année 1850.
 – Ibid.,   p.   482,   2  juin   1851. Observations sur les alluvions aurifères   des   cours d'eau de l a
Turquie d'Europe,   et sur les   exploitations auxquelles   elles ont   donné   lieu.
Ibid.,   p.   508,   16  juin.   Extrai t d 'une   lettre   sur    les environs de   Constant inople   adressée   à
M.   Degousée.   L'auteur    indique   les   caractères et la distribution du t errain de   transition,
du terrain   tertiaire,   des dépôts quaternaires   et   des   roches ignées   autour de cette   capitale.
Ibid.,   p.   515. Note   sur la   collection de roches recueillies en   1846   par feu   Hommaire de   ilell,
sur le   littoral européen de   la mer Noire. C'est le complément   du travail  précédent.
IX,   p.   208,   16  juin   1S52.   Rapport   sur la gestion   du trésorier pendant   l'année 1851.
X,   p.   279,   7 février 1853. Rapport   sur la   gestion   du trésorier pendant   l'année 1852.
Ibid.   p.   4-54,   16   mai   1833. Résumé des observations géographiques   et géologiques   faites   en 18477
dans la Turquie d' E urope accompagné   d'une  planche   de   coupes.
XI, p.*17,   7 novembre 1853.   Remarques   sur    les   dépôts   de   lignite   tertiaire   supérieur d'Agat-
chili,   sur le littoral de la mer Noire.
Ibid.,   p.   297,   6 mai   1854.   Rapport   sur la   gestion   du trésorier    pendant   l'année   1853.
XII,   p.   11,   6  novembre   1854.   Présentation   de   la Carte de la   Thruce,   d'une   partie   de la Macé-
doine   et de la   Mœsie,   1   f. 1 854.
 – Ibid. p.   36,   20   novembre 1854. Pré