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16 © www.normandiexxl.com 27260 Epaignes - France. Tel.: + 33 (0)6 22 11 67 88- E-mail : [email protected] Vire l’industrieuse et la combative Le nom Vire dans le Sud-Ouest du Calvados, en limite des départements de la Manche et de l’Orne, évoque d’abord sa spécialité au rayonnement international, l’andouille à laquelle Charles Amand a donné ses lettres de noblesse. A droite la petite image en noir et blanc montre Vire en 1944 après le désastre des bombardements et au-dessus la ville aujourd’hui, re- construite, combative mais où une nouvelle rénovation doit être lan- cée pour restaurer les dégâts du temps qui passe Mais le nom de cette industrieuse cité est aussi lié à Guy Degrenne, le célèbre cancre qui, en fait, était di- plômé de l’Essec, et a créé l’art des couverts inox. Dans un autre regis- tre, c’est le berceau de La Norman- dise et de son créateur Christian Duquesne, un vétérinaire inventeur de gammes de nourritures pour les chats et chiens, vendues sous mar- que de distributeurs. La liste pourrait continuer ainsi sur plusieurs pages puisque Vire ne compte pas moins de 850 entreprises qui représentent 11.500 emplois pour 11.470 habi- tants (2014) … Même si on prend en compte la commune nouvelle, Vire Normandie créée en fin 2016 on n’arrive qu’à 18.000 habitants. Cela signifie que le bassin d’emplois s’é- tend largement au-delà de la com- mune, induisant des flots de circula- tion et signifiant clairement que Vire n’est pas une zone d’attraction pour la localisation des habitations. On travaille à Vire mais on habite très souvent ailleurs. Dans les entrepri- ses les plus récentes (mais deve- nues les premiers employeurs privés locaux), 40 % des salariés vivent à plus de 30 km de Vire alors que la ville offre une profusion de services dignes d’une cité de 40.000 habi- tants. Une spécificité qui demande à être explicitée et que la municipalité aimerait bien changer. Retour vers le passé La Vire c’est d’abord un fleuve dont la ville a pris le nom, son étymologie indo-européenne nous fait remonter à la racine wēr- « eau » et se décli- ne sous bien d’autres formes : Var, Veyre, Vère…De l’eau en Norman- die, c’est presque une tautologie. Nous voici dans le bocage virois, Principale porte d’entrée de la ville du temps où elle était fortifiée elle est un des rares témoins de cette époque. La tour carrée, fut ajoutée au 15e siècle. Elle porte une horloge offerte par Louis XI , à cette pé- riode la présence d’une horloge publique était chose exceptionnelle.

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Page 1: Vire l’industrieuse et la combative - NORMANDIE XXL€¦ · cution du Général des Royalistes de ... vrier 1800, met un terme à la Chouannerie normande. C’est à une toute autre

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Vire l’industrieuse et la combative

Le nom Vire dans le Sud-Ouest du Calvados, en limit e des départements de la Manche et de l’Orne, évoque d’ab ord sa spécialité au rayonnement international, l’andou ille à laquelle Charles Amand a donné ses lettres de noble sse.

A droite la petite image en noir et blanc montre Vi re en 1944 après le désastre des bombardements et au-dessus la ville au jourd’hui, re-construite, combative mais où une nouvelle rénovati on doit être lan-cée pour restaurer les dégâts du temps qui passe

Mais le nom de cette industrieuse cité est aussi lié à Guy Degrenne, le célèbre cancre qui, en fait, était di-plômé de l’Essec, et a créé l’art des couverts inox. Dans un autre regis-tre, c’est le berceau de La Norman-dise et de son créateur Christian Duquesne , un vétérinaire inventeur de gammes de nourritures pour les chats et chiens, vendues sous mar-que de distributeurs. La liste pourrait continuer ainsi sur plusieurs pages puisque Vire ne compte pas moins de 850 entreprises qui représentent 11.500 emplois pour 11.470 habi-tants (2014) … Même si on prend en compte la commune nouvelle, Vire Normandie créée en fin 2016 on n’arrive qu’à 18.000 habitants. Cela signifie que le bassin d’emplois s’é-tend largement au-delà de la com-mune, induisant des flots de circula-tion et signifiant clairement que Vire n’est pas une zone d’attraction pour la localisation des habitations. On travaille à Vire mais on habite très souvent ailleurs. Dans les entrepri-ses les plus récentes (mais deve-nues les premiers employeurs privés locaux), 40 % des salariés vivent à plus de 30 km de Vire alors que la ville offre une profusion de services

dignes d’une cité de 40.000 habi-tants. Une spécificité qui demande à être explicitée et que la municipalité aimerait bien changer.

Retour vers le passé La Vire c’est d’abord un fleuve dont

la ville a pris le nom, son étymologie indo-européenne nous fait remonter à la racine wēr- « eau » et se décli-ne sous bien d’autres formes : Var, Veyre, Vère…De l’eau en Norman-die, c’est presque une tautologie. Nous voici dans le bocage virois,

Principale porte d’entrée de la ville du temps où e lle était fortifiée elle est un des rares témoins de cette époque. La tour c arrée, fut ajoutée au 15e siècle. Elle porte une horloge offerte par L ouis XI , à cette pé-riode la présence d’une horloge publique était chos e exceptionnelle.

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appelé aussi collines de Normandie, avec des dénivelés allant ici de 225 m à 85 m. Le point le plus haut de la commune se situe à l'Est, sur la rou-te de Condé-sur-Noireau, le point le plus bas, correspond à la sortie de la Vire du territoire, au Nord. Vire se situe sur un oppidum c'est-à-dire un site de défense et, en 1123, Henri 1er Beauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie, y fait construi-re un donjon carré muni d'une pre-mière enceinte, afin d'assurer la dé-fense du duché contre les troupes du comte d'Anjou ou les seigneurs de Bretagne. Les défenses seront renforcées par St Louis (Louis IX) mais elles ne plairont guère à Riche-lieu qui y voit un moyen de se proté-ger pour les huguenots, il les fera donc détruire. Il ne reste que quel-ques vestiges témoignant des fortifi-cations passées dont la célèbre por-te horloge, qui correspond à la porte d’entrée dans la ville au moyen-âge. Elle sera ensuite surmontée d’un beffroi et une horloge y sera ajoutée en 1499. L’esprit de résistance étant bien an-cré sur ces terres, à partir de 1795, les Chouans s'organisent dans le bocage sous la direction de Louis de Frotté qui fit le siège de Vire. L'exé-cution du Général des Royalistes de Normandie à Verneuil-sur-Avre,

commandée par Bonaparte en fé-vrier 1800, met un terme à la Chouannerie normande. C’est à une toute autre résistance que Vire eut à faire appel au 20e siècle. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 6 juin 1944 vers 20 heures, comme beaucoup d'au-tres villes normandes, Vire eut à su-bir les bombardements stratégiques alliés et fut détruite à plus de 95 %.

Au cœur de la cité reconstruite, un monument rappelle les noms des 411 civils tués ou disparus sous les décombres. Les soldats du 1er batail-lon du 116e régiment d'infanterie de la 29e division d'infanterie américai-ne libèrent la ville le 8 août 1944. Du 6 au 8 août, ce régiment subit cent huit tués et quatre disparus dans la bataille.

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A gauche, Marc Andreu Sabater (58 ans – UG). Consei ller départemental depuis 2002, adjoint puis maire de Saint-Germain-de-Tallevende-la Lande-Vaumont de 2008 à 2014. Il sest présenté en mars 2014 à la mai -rie de Vire à la tête d’une liste de rassemblement qui a été élue dès le premier tour avec 59% des voi x. En décembre 2015, les 136 élus des huit communes membr es de la commune nouvelle (l’ancienne commu-nauté de communes de Vire) ont élu Marc Andreu Saba ter maire de Vire-Normandie. Un an plus tard (décembre 2016) il est également devenu président d e l’Intercom de la Vire au Noireau. Marc Andreu Sa-bater a soutenu Alain Tourret rallié de longue date à Emmanuel Macron lors des législatives. De métier , il est conseiller en formation continue. A droite Serge Couasnon : ancien journaliste, 1er A djoint au Maire notamment en charge du patrimoine e t Vice-Président de l’Intercom de la Vire-au-Noireau chargé de l’attractivité, c’est-à-dire du développe ment économique .

La ville est sur un ensemble de vallons appelés des vaux. Ici, le bâti-ment en arrière plan est celui de l'ancienne filatu re d'andouille Dan-jou

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A partir de 1945 il fallut tout recons-truire et se reconstruire, mais l’ar-deur était au cœur des Virois dont l’un d’eux déclare : « La période était difficile mais euphorique. La guerre était finie, les prisonniers étaient ren-trés et la ville bruissait d’activités ».

Reconstruction : 1949-1960 / 2017 Située aux confins du massif armori-cain, la ville possède peu de mai-sons normandes à colombages, ses maisons sont construites avec la pierre du pays, le « bleu de Vire », un granit tirant sur le gris qui donne un aspect un peu austère. Il ne man-que pourtant pas de séduction puis-qu’il a servi à construire le Pont Alexandre III, le tombeau du Soldat inconnu et, plus récemment, l’Opéra Bastille. La grande reconstruction de la ville a été menée sur un champ de décom-bres et dans des conditions matériel-les très difficiles, cela donna nais-sance à une architecture dont on n’a pas toujours su apprécier l’originali-té. Il a fallu le classement du Havre au patrimoine de l’humanité par l’U-nesco pour que les yeux s’y dessil-lent. Mutatis mutandis, il en va de même pour Vire dont l’originalité de la première reconstruction menée par des architectes de renom com-me Marcel Clot puis Claude Herpe n’a pas nécessairement été perçue et les restaurations de maintenance qui ont suivi n’ont pas respecté les ordonnancements. L’actuelle architecture de la ville est mal comprise car on oublie les conditions de sa réalisation, de plus certaines innovations architecturales n’ont pas été gardées : « entrées de style remplacées par des portes d’entrée standard, volets en pin d’O-regon remplacés par des volets en plastique… » explique Serge Couasnon , maire adjoint. On pour-rait parler d’une certaine clochardi-sation. Une nouvelle restauration du patri-moine est maintenant en cours qui s’inscrit dans une démarche de la Région Normandie pour soutenir les villes reconstruites dans le renforce-ment de l’attractivité de leurs cen-tres. Un appel à projet a été lancé par la Région qui, sur ce point, a

programmé un budget de 10 millions d’euros, 19 villes ont été invitées à y répondre, 5 seront retenues « et Vire compte bien être de celles-là » souli-gne Serge Couasnon. Le dépôt des dossiers va se faire en septembre 2017.

Actions en cours pour les bâtiments IMMOBILIERMMOBILIER . Près de 43% des lo-gements ont été construits entre 1949 et 1974. Cet habitat de la Re-construction, n’a pas souvent été remis aux normes actuelles que ce soit en matière de confort ou d’ac-cessibilité et ne correspond plus aux attentes des ménages. Caractéristi-que de Vire intra-muros 60% des occupants sont locataires. La nouvelle municipalité élue en 2014 a entrepris de nombreuses actions parmi lesquelles l’aide à la restauration du patrimoine immobi-lier, Serge Couasnon explique : « Pour lutter contre la vacance et

aider les propriétaires occupants ou propriétaires bailleurs, une opération programmée d’amélioration de l’ha-bitat (OPAH) a été mise en place en 2014. Elle les aide à réhabiliter leur patrimoine immobilier. Cette politi-que de requalification de l’habitat lutte avec succès contre la vacance, notamment en centre ville recons-truit. » L’OPAH qui rencontre un réel suc-cès vient d’être prolongée pour 2 ans. Elle est complétée par un plan local de l’habitat (PLH) qui aide fi-nancièrement les propriétaires dans la préservation, la restauration d’élé-ments caractéristiques (portes, bal-cons) du patrimoine architectural, le ravalement ou la réhabilitation des façades, la mise en accessibilité des immeubles (aide à l’installation d’as-censeurs), etc. Mais l’action en faveur des habita-tions va encore être renforcée avec la mise en place d’un Programme opérationnel préventif d’accompa-

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L’hôtel de ville créé par Claude Herpe et Raymond D avid avec en fa-çade un bas-relief de René Babin symbolisant la ren aissance de la cité meurtrie, utilise la déclivité du terrain par une suite de terrasses

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gnement des copropriétés (POPAC). Et Serge Couasnon de souligner : « le grand défi de l’équipe municipa-le arrivée au pouvoir en 2014 est d’inverser la baisse démographique (- 2000 habitants en 20 ans) et de conjuguer l’économie résidentielle et l’économie productive qui, elle, se porte bien » HOTEL DE VILLEHOTEL DE VILLE . . L’aménagement de l’hôtel de ville, n’est pas dans l’appel d’offres. Ce beau bâtiment créé par Claude Herpe et Raymond David avec en façade un bas-relief de René Babin symbolisant la re-naissance de la cité meurtrie, utilise la déclivité du terrain par une suite de terrasses architecturales succes-sives. Il est classé monument histori-que depuis 2011. A le regarder on comprend toute l’évolution des cons-tructions des années 50. Serge Couasnon guide notre regard : cer-taines parties du béton s’abîment, faute d’une bonne fabrication, la fer-raille est trop près de la surface et ressort toute rouillée ; sur les balus-trades les joints n’ont pas été entre-tenus et elles apparaissent toute dégradées. Des blocs de béton bou-chardé devraient être changés mais on ne sait pas reproduire certaines structures très originales. Le béton bouchardé vise à obtenir une texture proche de la roche originelle. Son aspect brut résulte de l’assemblage de granulométries différentes qui

mélange gravillons et béton et du traitement de la surface durcie par éclatement mécanique. Le savoir-faire est partiellement perdu. A l’intérieur, la salle du conseil, une très grande table forme un bel hémi-cycle mais il ne peut accueillir l’en-semble des conseillers municipaux et pas question de changer l’agen-cement qui est classé, y compris le mobilier. Quant à la réunion des 136 élus municipaux des 8 communes de la Commune nouvelle, elle doit se tenir dans la salle des mariages. A l’extérieur, dans le jardin qui en-toure l’hôtel de ville, les racines des arbres plantés il y a plus 40 ans, se

heurtent au granit du sous-sol et progressent à l’horizontal, contri-buant à détruire escaliers, allées, espaces de stationnement.. Le choix de la végétation n’a pas été adapté à la nature du sous-sol.

Sites retenus pour l’Appel à projets La municipalité s’est mobilisée pour valoriser l’identité patrimoniale et changer le regard sur l’architecture de la Reconstruction afin de permet-tre aux habitants de se la réappro-prier. Le travail a été coordonné par Judith Wach architecte du patrimoi-ne qui fait partie du personnel de la commune. Elle travaille avec les ser-vices techniques et on a aussi fait appel à un cabinet extérieur et béné-ficié du concours du CAUE du Cal-vados. ESPACE HENRY LESAGEESPACE HENRY LESAGE L’ancienne bibliothèque Henri Lesa-ge conçue par les architectes Herpe et David, achevée en 1962, est si-tuée en centre ville. C’est un édifice exceptionnel aussi bien pour son programme innovant à l’époque, que pour son architecture : « c’est l’un des rares bâtiments de la recons-truction viroise à adopter, à la ma-nière des immeubles de Perret au Havre, le béton bouchardé pour sou-ligner les arrêtes vives de l’architec-ture » fait remarquer Serge Couas-non

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A gauche, l’ancienne bibliothèque dans l’espace Hen ry Lesage, conçue par les architecte Herpe et David en 1962 elle va devenir un guichet unique pour simp lifier la vie des familles A droite rénovation et reconversion d’un ancien gar age qui constituait un exemple remarquable du cou-rant moderniste de l’architecture avec, en bas, un vaste espace pour le garage et sur le toit un logem ent en duplex de 200 m² avec accès à la terrasse. Il s’ agit de rénover les logements qui seront 4 au lieu de 2 et de restructurer les 350 m² du socle commercial

Blason de la ville de Vire -De gueu-les à la flèche renversée d'argent accostée de deux tours du même maçonnées de sable, ouvertes du champ

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Ce lieu deviendra un guichet unique pour simplifier la vie des familles : inscriptions aux écoles, aux trans-ports scolaires, à la restauration sco-laires…guichet unique aussi pour les associations. Au programme des travaux : requalification de la façade, dépose des fenêtres, plancher tech-nique, carottage de la dalle pour les réseaux… PROJET PROJET IMMEUBLEIMMEUBLE DUDU CHAMP CHAMP DEDE FOIREFOIRE Ce lieu situé en centre ville est ca-ractéristique de la deuxième période moderne de la reconstruction réali-sée par Herpe et David. Ce bâtiment devait réunir, dans un cadre finan-cier contraint, une grande mixité de programmes : cinéma, garage, servi-ces municipaux et une vingtaine de logements. Les architectes ont ani-mé l’élévation de cette grande barre de loggias, hublots, claustras. Ce lieu est destiné à être au service des acteurs du service public : mis-sion locale, CIO, à cela s’ajoute une salle multimédia. « Il va permettre de mixer les usages habitat / service public, de renforcer l’offre de service en centre ville et bénéficiera d’une rénovation énergétique, d’éclairage LED, d’isolation, Un gros travail de désamiantage est à mener pour le-quel l’Etablissement Public Foncier de Normandie sera sollicité, on ins-tallera un ascenseur intérieur et une cage d’escalier extérieure »souligne Serge Couasnon. Rappelons à ce propos que toutes les constructions de la Reconstruction ont été faites sans ascenseur ce qui ne corres-pond plus au mode de vie actuel. MAISON MAISON DESDES SOLIDARITÉSSOLIDARITÉS PAUL PAUL NICOLLENICOLLE Il s’agit de réhabiliter une friche sco-laire. Paul Nicolle est un éta-blissement de dimensions modestes, qui fait partie d’un ensemble de bâtiments dé-saffectés. « Il est destiné aux associations caritatives (restos du cœur, Croix Rou-ge, Secours populaire) il s’a-git de favoriser la mixité des publics en centre ville mais, en même temps, ce bâtiment un peu à l’écart, permet un accès discret nécessaire pour sauvegarder la dignité de ceux qui sont contraints

d’y venir » explique notre interlocu-teur. PROJET CHATELPROJET CHATEL : Il s’agit de la rénovation et de la reconversion d’un ancien garage qui constituait un exemple remarquable du courant moderniste de l’architecture avec, en bas, un vaste espace pour le garage et sur le toit un logement en duplex de 200 m² avec accès à la terrasse. Après rénovation, les logements seront 4 au lieu de 2 et les 350 m² du socle commercial seront restruc-turés. Le projet est porté par la Semivir.

Un avenir à construire C’est en 1982 qu’on atteint le pic du nombre d’habitants avec 13.709, en 2014 on en a recensé 11.470 en déclin régulier depuis le pic de 82. La Commune Nouvelle, elle, regrou-pe 18.000 habitants C’est le 1er janvier 2016, que Vire a intégré avec sept autres communes la commune de Vire-Normandie créée sous le régime juridique des communes nouvelles. Les commu-nes de Coulonces, Maisoncelles-la-Jourdan, Roullours, Saint-Germain-de-Tallevende-la-Lande-Vaumont, Truttemer-le-Grand, Truttemer-le-Petit, Vaudry et Vire deviennent des communes déléguées et Vire est le chef-lieu de la commune nouvelle. Sans doute l’opportunité d’une nou-velle dynamique. Mais la localisation géographique de la ville qui s’étale sur 3 collines rend la vie compliquée aux piétons avec une succession de rues pentues qui ne font pas le bonheur de la popula-tion du 3e âge pourtant très présente dans la cité. Pas plus que les com-merçants ne sont ravis de leurs bou-

tiques trop exigües et difficiles à agrandir car les immeubles urbains sont faits de successions de modu-les séparés par des murs de béton et des cages d’escaliers. Ajoutons à cela les problèmes de circulation, deux ex nationales (la RN 24 et la RN 177) se croisent en centre-ville et affectent sérieusement la fluidité des trafics. La situation constitue même une hérésie par le mélange des trafics (national et lo-cal). Il aurait fallu créer une rocade, réalisation que la topographie locale rend très coûteuse. On n’en avait

pas les moyens en 1950, on ne les a toujours pas en 2017. Alors les Virois préfè-rent aller vivre dans les cam-pagnes environnantes pour certains, dans l’aggloméra-tion caennaise pour d’autres. La municipalité espère bien reconquérir leur cœur en leur proposant un habitat et un environnement remis au goût du 21e siècle.

Mieux apprécier le béton A l'ombre de la Porte-Horloge, le caractère original de l'architecture de la Reconstruction transparaît. Lors de la reconstruction de Vire, le béton a été traité sous toutes les formes possibles : agglomérant de gros moellons, strié, lavé, suppor-tant des plaques gravillonnées. Le béton s’orne de parements il peut apparaître brut de décoffrage, bou-chardé, avec des gravillons lavés ou mignonettes (cf. photo ci-dessous), enduit de ciment lisse ou avec des colorations. Baies, pavés de verre, portes, volets d’occulta-tion, balcons, loggias, garde-corps, lucarnes contribuent à animer l’en-semble.

Le musée d’art et d’histoire dans l’ancien Hôtel Dieu