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Le « Golden Brain » du vendeur : effet des concepts Biomarketing sur la performance du vendeur Kaouther Châari Mefteh Docteur en Sciences de Gestion « Marketing » FSEG-Sfax [email protected] Fathi Akrout Professeur d’enseignement supérieur FSEG-Sfax [email protected]

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Le « Golden Brain » du vendeur : effet des concepts Biomarketing sur la performance du vendeur

Kaouther Châari Mefteh

Docteur en Sciences de Gestion « Marketing »

FSEG-Sfax

[email protected]

Fathi Akrout

Professeur d’enseignement supérieur

FSEG-Sfax

[email protected]

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Le « Golden Brain » du vendeur : effet des concepts Biomarketing sur la performance du vendeur

Résumé : Le paradigme Biomarketing étudie les bases neurobiologiques des concepts psycho-cognitifs et saisit leurs effets sur la performance du vendeur. Le test des hypothèses et la discussion des résultats nous ont permis de confirmer le rôle considérable que jouent la mentalisation et l’empathie et de proposer des implications pour les managers.

Mots clés : Biomarketing, Théorie d’esprit du vendeur (mentalisation), empathie, performance, force de vente.

Abstract: The Biomarketing paradigm studies the neurobiological bases of psycho-cognitive concepts and develops their effects on the performance of the seller. The test of the hypotheses and the discussion of the results confirm the important role played by mentalisation and empathy and to suggest implications for managers.

Key words: Biomarketing, Theory of mind of salespeople (mentalisation), empathy, performance, sales force.

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INTRODUCTION

Hall et al. (2015, p. 105) insistent sur le fait que la performance financière de l’entreprise est

reliée directement à la performance du vendeur. Ils ajoutent que la performance de vente se

base sur la capacité du vendeur à formuler les jugements précis relatifs aux besoins du client.

Le vendeur se trouve face à la tâche de gérer le rapport avec ses clients. En d’autres termes, il

est appelé à initier, à développer et à consolider la relation avec le client (Kumar, 2014, p.

591). Par conséquent, les clients manifestent plus de loyauté envers les vendeurs qu’envers les

entreprises qui les embauchent (Weitz et Bradford, 1999, p. 241). C’est pour cela que les

organisations doivent bénéficier du potentiel créatif de leur force de vente, afin de prospérer

ou d’assurer leurs survies (Lassk et Shepherd, 2013, p. 25).

Echchakoui (2016, p. 54) note que chaque vendeur constitue une source d’avantages

concurrentiels durable. Cette valeur ajoutée dépend de ses connaissances, de ses compétences,

de la qualité de sa relation avec le client et de sa réputation. Ces affirmations sont issues de la

théorie de vue basée-ressource de Barney (1991). Cette théorie identifie les ressources clés de

l’entreprise, caractérisées comme intangibles, difficilement reproductibles par les concurrents

et permettant d’y procurer une performance supérieure (Barney, 1991 ; Peteraf, 1993).

Partant de ce constat, Borg et Johntson (2013, p. 47) insistent sur la nécessité de choisir le bon

vendeur. Loveland et al. (2015, p. 237) postulent que lorsque le budget de l’entreprise est

serré, l’accent doit être mis plutôt sur la sélection du vendeur que sur la formation. Les frais

de sélection, de rétention et de formation sont coûteux à l’entreprise. Hall et al. (2015, p. 91)

stipulent que les estimations les plus récentes suggèrent que les entreprises américaines aient

dépensé environ 20 billions de dollars sur la formation dans l’espoir d’améliorer les

compétences en force de vente (Association pour le développement des talents, 2013). Les

frais annuels de formation ne dépassaient pas dans les années 1978 un milliard de dollars

(Weitz, 1981, p. 85). Il est extrêmement important donc, pour les directeurs de vente de savoir

quel vendeur peut apporter de la valeur ajoutée à l’entreprise.

Il n’est pas surprenant donc, que depuis des décennies, les chercheurs en marketing ont investi

du temps dans l’étude des déterminants de la performance du vendeur (Bolander et al., 2015,

p. 3). En effet, Sujan (1994, p. 18-19) encourage les chercheurs à investir au-delà du

comportement observable et à approfondir les recherches relatives à la capacité du vendeur à

réajuster son comportement non-verbal et ses réactions émotionnelles. D’ailleurs, le

paradigme clinique interdit de se fier à ce qui est directement observable pour expliquer le

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comportement (DeVries et Cohen, 2002, p. 2). Dans le même sens d’idée, Nicolas (2007, p.

269) reconnaît que « les organes cérébraux sont la cause matérielle des comportements

observables ».

Étant conscient de ces constats, les recherches sur les déterminants de la performance du

vendeur ont, ostensiblement, basculé vers de nouveaux domaines, tels que les neurosciences

cognitives. Ceci a grandement aidé l’effervescence d’un nouveau paradigme sous

l’appellation du « Biomarketing » récemment mis en œuvre par Bagozzi et Verbeke (2014). Il

s’agit d’une avancée scientifique révolutionnaire qui nous permettra de revoir les concepts

traditionnellement étudiés en marketing sous un angle neuro-biologique. Le Biomarketing a

pour objectif d’intégrer les avancées en biologie, notamment en neurosciences, en génétiques

et en endocrinologies, afin de mieux comprendre et expliquer les bases neurologiques de

l’interaction vendeur-client qui touchent de très près la performance du vendeur. Le

paradigme Biomarketing met l’accent sur l’étude de deux concepts à savoir la théorie d’esprit

(ou mentalisation) et l’empathie. Bagozzi et Verbeke (2014) ont souligné que ces deux

concepts peuvent être un facteur explicatif des différences de performance entre les vendeurs.

Kidwell et al. (2007, p. 121) ajoutent qu’il existe peu de recherches qui ont examiné les

différences individuelles entre les vendeurs qui influencent l’utilisation des tactiques de

réussite. Lewicki et al. (1994, p. 348) stipulent que « les chercheurs ont peut-être clôturé

d’une manière prématurée le sujet des effets de différences individuelles sur la capacité de

négociation ». En fonction de ces constats relevés, nous estimons répondre à la question

suivante :

« Dans quelle mesure les construits du Biomarketing, à savoir la mentalisation

interpersonnelle et l’empathie, influencent-ils la performance du vendeur ? ».

Nous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce

après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir la théorie

d’esprit du vendeur (ou mentalisation) et l’empathie dans une première partie. Une deuxième

partie sera consacrée à l’étude de l’effet direct de ces construits sur la performance du

vendeur. Une troisième partie présentera la méthodologie suivie. La discussion des résultats

de l’étude, les implications, les limites ainsi que les voies futures de recherche seront

présentées dans une dernière partie.

I. LE BIOMARKETING : DÉFINITION DU PARADIGME ET CONCEPTS LIÉS

Bien qu’ils soient considérés traditionnellement comme deux champs distincts, biologie et

marketing demeurent de nos jours complémentaires. Les neurologistes s’intéressent à étudier

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les issues cérébrales complexes, telles que les bases neurales des traits de personnalités, les

attitudes sociales, les préférences et les processus de décision des consommateurs, etc. Ces

études sont d’une profondeur qui enrichit la discipline du marketing, en réduisant les concepts

classiques à leurs états et processus les plus élémentaires. Ce dialogue entre la biologie et le

marketing permet une compréhension fine de la vie mentale du vendeur qui est imperceptible

en tant que telle (Georgieff, 2009, p. 2). Parmi les chercheurs qui se sont intéressés à ces

pistes de recherches, nous citons Droulers et Roullet (2007), Dietvorst et al. (2009) et Bagozzi

et Verbeke (2009, 2014). Ces derniers ont étudié l’interaction vendeur-acheteur en se basant

sur les recherches récentes et révolutionnaires en biologie à travers l’émergence d’un nouveau

paradigme le « Biomarketing ». Ce paradigme a comme objectif de tester en profondeur les

hypothèses relatives à l’interaction vendeur-client (Bagozzi et Vebreke, 2014, p. 107).

I. 1 LA THÉORIE D’ESPRIT DU VENDEUR

Les anthropologues Premack et Woodruff (1978, p. 515) ont mené une étude pionnière dans

le domaine des sciences cognitives. L’étude a pour objet de voir si le chimpanzé arrive à

résoudre le problème en comprenant le comportement humain sur la base de ses intentions

inobservables. Le résultat de l’étude postule que la théorie d’esprit est une aptitude cognitive

de haut niveau (Duval et al., 2011, p. 42). Cette aptitude se base sur un système d’inférence

qui permet à la personne de comprendre son propre état mental ainsi que celui des autres, afin

de prédire leurs comportements. Elle ne renvoie pas à une théorie psychologique proprement

dite, mais elle est connotée comme « théorie », parce que les états mentaux, objet d’étude, ne

sont pas observables aux autres et que ce système peut être utilisé pour prédire le

comportement des autres (Premack et Woodruff, 1978, p. 515). De surcroît, notre survie

dépend en partie de la prise en compte des actions et des intentions des autres, afin d’agir

d’une manière socialement appropriée, au sens de Maguire et Spiers (2006, p. 1091). La

capacité à prédire à la fois les comportements des autres et ce qu’ils attendent de nous, peut

aider à ajuster notre comportement en conséquence. La mentalisation est considérée par

Bursztjen et Vincendon (2001, p. 36) comme « un aspect fondamental de la communication

inter-humaine…notamment celle faite par des éléments métaphoriques et des significations

implicites dont le décodage nécessite la prise en compte de toute une série d’inférences et

d’hypothèses sur la pensée et les affects d’autrui ». Cette aptitude est universelle (Kobayashi

et al., 2006, p. 210) et en partie innée (Frith et Frith, 2001, p. 152 et Scholl et Leslie, 1999, p.

132). En outre, des zones cérébrales inconscientes s’activent sans effort au moment de la

mentalisation, laquelle est considérée comme la capacité cognitive innée la plus développée

chez les êtres humains (Brüne et Brüne-Cohrs, 2006, p. 19). À l’issue des études en neuro-

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imagerie, notamment l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (l’IRMF), les

chercheurs ont conclu que la mentalisation n’est pas cernée dans une seule région corticale,

mais plutôt dans un réseau neuronal qui constitue le « cerveau social » des primates humains

et non humains (Dunbar, 2003, p. 163). Les bases neurologiques de la théorie d’esprit ou

mentalisation sont ancrés dans un réseau neuronal composé par le cortex pré-frontal médian

CPFM, le complexe pôle temporal/amygdale et le complexe sillon temporal supérieur STS

/Jonction temporo-pariétale JTP (Yang et al., 2015 ; Duval et al., 2011 ; Spiers et Maguire,

2006). La figure 1 suivante localise les différentes zones corticales responsables de la

mentalisation à travers la neuroimagerie par résonance magnétique fonctionnelle.

Source : Yang et al. (2015, p. 268)Figure 1 : Neuroimagerie par résonance magnétique fonctionnelle de la mentalisation

Bien que la théorie d’esprit ou mentalisation émane des sciences cognitives, elle est fortement

impliquée dans la force de vente, car c’est au vendeur de comprendre le besoin de son client,

afin de maximiser sa satisfaction et optimiser sa performance sur le long terme (Charkabarty

et al., 2014, p. 112). D’ailleurs, Bonoma (1982) explique que dans un contexte industriel « les

compagnies ne vendent pas, ce sont les individus qui le font ». La mentalisation est donc une

source de création de valeur pour l’entreprise (Foss et Stea, 2013, p. 21). Étant conscient de

cette plus-value, Dietvorst et al. (2009, p. 655) ont élaboré une échelle de la théorie des états

mentaux appliquée à la force de vente. Ils ont examiné sa validité moyennant des méthodes

classiques, mais aussi par l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Ces chercheurs

ont pu conclure quatre compétences qui peuvent être en relation directe avec la mentalisation,

à savoir : l’établissement du rapport, la capacité à lire les signaux non-verbaux, la formation

de l’interaction et la capacité à avoir une vue d’ensemble de la rencontre de vente. Ces

compétences issues de la mentalisation sont récapitulées dans le tableau 1 qui suit :

Tableau 1 : Éléments constitutifs de la mentalisation interpersonnelle du vendeurÉléments Caractéristiques

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L’établissement du rapport

« Un vendeur orienté vers l’établissement de la relation avec le client est avant tout un état d’esprit » Viio et Grönroos (2015, p. 2) qui nécessite « un ensemble de connaissances, de compétences et de capacités auprès du vendeur pour être efficace. » (Weitz et Bradford, 1999, p. 242)

La capacité d’identifier les

signaux non-verbaux

Mehrabian et Winner (1967) stipulent que la communication non-verbale représente 93 % de l’ensemble de la communication. Il convient d’essayer de remplacer les automatismes de perceptions inconscients, quoique difficile, par un comportement de perception conscient et attentif, afin d’éviter la lecture automatique des signaux émis par les clients (Puccinelli et al., 2013, p.357).

La capacité à coopérer et à

coordonner les interactions

pour atteindre la conclusion

Williams et al. (1990, p. 27) définissent l’interaction comme « la manière de percevoir l’un-l’autre ainsi que les résultats qui en découlent ». Siadou-Martin et al. (2014, p. 191) insistent sur le fait que la réussite de l’interaction dépend en partie des ressources du vendeur.

La capacité à avoir une vue

d’ensemble et l’influence de

l’atmosphère de la vente

La capacité du vendeur à établir le rapport, à identifier et à analyser les signaux non-verbaux du client et à coopérer et coordonner les interactions avec le client lui confère l’habileté à avoir une vue d’ensemble de l’interaction avec le client et à influencer positivement l’atmosphère de la vente (Dietvorst, 2009).

I. 2 L’EMPATHIE

L’empathie est abordée dans ce paradigme sous un angle nouveau, en se basant sur une

analyse biologique et neuronale du vendeur afin de montrer que marketing, biologie et

psychologie se croisent harmonieusement dans une approche complémentaire.

Étant donné son appartenance à plusieurs champs de recherches, plusieurs définitions

s’associent à l’empathie. Selon Pence et Vickery (2012, p. 162) l’empathie est « le fait d’être

centré sur l’autre ». Davis (1983, p. 113) définit l'empathie comme étant « la tendance à

comprendre spontanément le point de vue psychologique des autres ». Elle est aussi

« l’habileté de percevoir le cadre de référence interne de l’autre avec précision ainsi que les

composantes émotionnelles associées et leurs significations » (Roger, 1959, p. 210). Sharma

(2001, p. 129) ajoute que l’empathie signifie que « les vendeurs ont une capacité à se mettre

dans la place des consommateurs, tout en ayant l’aptitude à ressentir leurs émotions et

sentiments ». L’empathie du vendeur contribue ainsi à renforcer la persuasion du

consommateur. D’ailleurs, Futrell (1993, p. 143) stipule que « plusieurs barrières à la

communication peuvent être vaincues si on se met dans les chaussures de l’acheteur ». Il

ajoute qu’en essayant de comprendre les propos de l’acheteur, le vendeur sera en mesure de

mieux comprendre les facteurs qui influencent la décision de l’acheteur. Il saura ainsi

satisfaire ses besoins et améliorer sa performance.

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Les études expérimentales en neurosciences ont montré que la compréhension emphatique

implique l'activation du système des neurones miroirs (SMN) dans le cerveau, qui, dans un

processus appelé synchronisation, déclenche d'autres zones corticales responsables de la

compréhension emphatique (Cheng et al., 2009 ; Singer et Fehr, 2005). Comme l’a déclaré

Ramachandran (2000, p. 1) « les neurones miroirs vont faire pour la psychologie ce que

l'ADN a fait pour la biologie. Elles fourniront un cadre unificateur et aideront à expliquer une

panoplie de capacités mentales qui sont jusqu'ici inabordables et inaccessibles à

l'expérimentation ». En effet, la découverte de l’effet miroir des neurones a commencé d’une

manière accidentelle moyennant une expérience sur les macaques, réalisée par l’équipe des

neurologues de Rizzolatti et al. (1996). Les chercheurs ont conclu que l’activité des neurones

miroirs se déclenche lors de l’exécution d’une action intentionnelle dirigée vers la réalisation

d’un but ou bien lors de l’observation de cette même action en cours de réalisation par une

autre personne (Rizolatti et al., 1996 ; Cermolacce et al., 2005), « de sorte que les neurones

dans le cerveau de celui/celle qui observe imitent les neurones de la personne observée ; de là

le qualitatif “miroir” »  (De Keukelaere, 2005, p. 63). À travers l’observation d’une personne

effectuant une action le cerveau recrute en partie le même circuit responsable de l’exécution

de la même action, expliquent Grèzes et Decety (2001, p. 3). Les recherches en neuro-

imageries montrent que l’empathie affective et cognitive se base sur l’activité des neurones

miroirs. Nous présentons le schéma récapitulatif des composantes, affective et cognitive de

l’empathie à partir des expériences de neuro-imagerie fonctionnelle (figure 2).

Source : Decety (2012, p.138)Figure 2 : Localisation des réseaux neuronaux de l’empathie

II. EFFETS DES CONCEPTS BIOMARKETING SUR LA PERFORMANCE DU VENDEUR

Sprimont (2003, p.138) avance que « le débat sur la performance du vendeur est toujours en

cours et qu’il se renouvelle au gré des évolutions théoriques, des découvertes scientifiques

émanant de champs disciplinaires divers et des avancées méthodologiques ». C’est pourquoi,

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nous estimons examiner la performance du vendeur en l’associant aux concepts neuro-

biologiques.

De par sa position comme une interface entre l’entreprise et son environnement, le vendeur

est censé remplir plusieurs tâches afin d’améliorer la performance de l’organisation (Corcoran

et al., 1995). Parmi ces rôles nous pouvons noter : la réalisation des objectifs de vente, la

maîtrise des connaissances techniques, le contrôle des dépenses inutiles de l’entreprise, le

développement et le maintien de la relation client, une présentation des ventes de haute

qualité, la vente des produits à plus grandes rentabilités, la projection d’une image

professionnelle de l’entreprise, la coordination entre l’entreprise et ses différents clients

(Behrman et Perreault, 1982, p. 358). Définir la performance du vendeur, en prenant en

compte toutes ces facettes, n’est pas une tâche aisée. Une définition de la performance,

d’ordre général, est avancée par Park et al. (2010, p. 1130) comme « l’exécution du

comportement du vendeur et les résultats de ce comportement à l’achèvement des objectifs

organisationnels ». À partir de cette définition, nous constatons que la personnalité de vente

efficace est un antécédent naturel, pour gagner et maintenir l’affection avec les clients (Pitt et

al., 2002). Hall et al. (2015, p. 95) suggèrent que la performance de vente est renforcée par le

comportement approprié du vendeur. Les différentes méta-analyses ont essayé de comprendre

et de cerner les traits de personnalité et les capacités du vendeur qui influencent sa

performance. Walker, Churchill et Ford (1977), Churchill et al. (1985), Cravens et al. (1993)

s’accordent sur le fait que la capacité cognitive du vendeur influence sa performance. La

méta-analyse de Verbeke (2011, p. 422) montre que la capacité cognitive est le quatrième

facteur qui influence la performance. Weitz, Sujan et Sujan (1986) soulignent que la

connaissance des clients et les stratégies de vente adéquates affectent d’une manière très

critique la performance du vendeur. Toutefois, ces auteurs n’ont pas précisé les composantes,

qui sous-tendent ces capacités. Les chercheurs en neurosciences ont essayé d’apporter des

éléments de réponses en pensant autrement la performance, qui est considérée à un stade de

maturité par rapport aux études investies dans ce domaine de recherche. Magistretti et

Ansermet (2007, p. 138) avancent que « le cerveau doit, dès lors, être vu comme un organe

hautement dynamique, en interaction permanente avec l’environnement ». La mentalisation

interpersonnelle fait partie de cette activité permanente du cerveau et « fait référence à

l’activité mentale par laquelle on infère les croyances, les désirs, les préférences, les

intentions et autres états mentaux ou événements d’une autre personne, ainsi qu’à la capacité à

traiter les signaux subtils pour ajuster ses comportements » (Frith et Frith, 2003, p. 80). Deux

études récentes soutiennent l’apport prometteur de la mentalisation interpersonnelle du

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vendeur ou de la théorie d’esprit. La première étude réalisée par Dietvorst et al. (2009) en

neuromarketing qui avait pour objectif de distinguer les régions corticales susceptibles

d’identifier les vendeurs ayant une mentalisation élevée et ceux qui ont une mentalisation

faible et de voir l’impact des différences de mentalisation sur la performance. À cette étude,

s’ajoute celle de Charkabarty et al. (2014) qui supposent que l’étude des habilités autonomes

de la mentalisation interpersonnelle du vendeur contribue à l’explication des raisons de sa

performance ainsi que de celles de son échec. Pour ce faire, ils ont étudié l’effet médiateur et

modérateur des éléments constitutifs de la mentalisation sur la relation entre les

comportements de vente (à savoir le comportement adaptatif et l’orientation client) et la

performance. Les deux études ont démontré l’impact positif de la mentalisation

interpersonnelle sur la performance, qui se manifeste à travers l’effet direct (Dietvorst et al.,

2009), ou à travers l’effet modérateur et médiateur (Charkabarty et al., 2014). Conformément

à ces auteurs nous présentons donc l’hypothèse suivante :

Hypothèse 1 : Le niveau de la mentalisation interpersonnelle du vendeur a un effet

positif sur sa performance.

La vente relationnelle est un type de vente dont le succès dépend de l’habilité du vendeur à

identifier et à satisfaire les besoins des clients, en se mettant dans leurs places afin d’identifier

à la fois, le processus cognitif et émotionnel (Delpechitre, 2010, p. 1). Dans ce sens, Hall et al.

(2015, p. 105) montrent que plus l’empathie du vendeur est développée plus elle aura un

impact sur sa performance. Dans son étude, Roy (2011, p. 4) constate que « certains vont

même plus loin, à titre d’exemple, Beveridge (1985) et Morlan (1986) considèrent l'empathie

comme la composante la plus critique dans le succès d'une vente et Sullivan (1987) identifie

l'empathie comme l'outil le plus essentiel à posséder pour la vente ». Dans le même ordre

d’idées, Von Bergen et Sheally (1982, p. 22) considèrent que l’empathie est une « composante

indispensable du processus de l’identification et de la satisfaction des besoins des clients ».

D’ailleurs, plusieurs auteurs s’accordent sur ces idées. Citons à titre d’exemples : Homburg,

Wieseke et Bornemann (2009), Peterson et Limbu (2009), Greenberg et Mayer (1964),

McBane (1995), Pilling et Eroglu (1994), Aggarwal et al. (2005), Plank, Minton et Reid

(1996) et Spiro et Weitz (1990), qui ont trouvé aussi une corrélation positive significative

entre les différentes dimensions de l’empathie et de la performance.

Face à ses partisans de la relation positive entre empathie et performance, il existe une autre

vague de recherches, qui s’oppose à ces résultats. Selon Weitz (1981, p. 91), l’empathie

cognitive empêche le vendeur de convaincre le client d’acheter un produit qui ne répond pas à

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son besoin ou à ses exigences, ce qui influence négativement sa performance. Lamont et

Lundstrom (1977, p. 525) ajoutent que « le succès du vendeur ne se base pas sur

l’identification des réactions et émotions des autres ». L’étude de Dawson et al. (1992) n’a pas

trouvé une corrélation positive entre l’empathie affective, cognitive et la performance. Eu

égard à ces résultats contradictoires et en l’absence de consensus quant à l’effet de l’empathie

sur la performance, nous formulons les hypothèses suivantes conformément à McBane (1995)

et Roy (2011) :

Hypothèse 2 : Le niveau de l’empathie du vendeur a un effet positif sur sa performance.

En guise de synthèse, nous présentons l’ensemble des hypothèses retenues au niveau de la

présente communication en Annexe 1.

III. MÉTHODOLOGIE QUANTITATIVEAu regard des hypothèses formulées, nous présenterons tout d’abord nos choix

méthodologiques, ensuite les modalités de collecte des données et enfin la description de la

méthodologie propre à l’analyse des résultats.

1. Choix des instruments de mesure retenusLa théorie de l’esprit ou mentalisation émane du domaine des neurosciences cognitives. Étant

donné l’importance de cette aptitude cognitive, Dietvorst et al. (2009) ont essayé de spécifier

la mentalisation dans le contexte de la force de vente. L’échelle de la théorie d’esprit du

vendeur (STOM) est donc la première en Biomarketing, qui a pour objectif d’évaluer

l’habileté du vendeur à interagir avec ses clients, tout en se basant sa capacité à inférer les

croyances, les désirs, les préférences, les intentions, etc. du client. Le tableau 2 suivant

synthétise les caractéristiques de cette échelle.Tableau 2 : Caractéristiques de l’échelle de la mentalisation du vendeur retenue

Construit Source Nombre des dimensions Nombre d’items

Echelle Fiabilité (Alpha de Cronbach)

Mentalisation interpersonnelle du vendeur

Dietvorst et al. (2009)

Etablissement du rapport

13Echelle

métrique à 7 points allant de « pas du

tout d’accord » à « tout à fait

d’accord »

α = 0.69La capacité d’identifier les signaux non-verbaux

α = 0.76

La capacité de prendre une vue d’ensemble

α = 0.66

La capacité d’influencer l’interaction de vente

α = 0.79

L’empathie a été mesurée dans plusieurs domaines, tels que la psychologie, le marketing et la

force de vente (Delpechitre, 2013, p. 5), c’est pourquoi plusieurs échelles ont été développées

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(l’échelle « R.I. » de Barrett et Lennard (1981), l’échelle « M.E. » de Hogan (1969), l’échelle

IRI de Davis (1980). Après investigation, nous avons cerné notre choix sur l’échelle de

McBane (1995) dont les caractéristiques sont synthétisées dans le tableau 3 suivant.Tableau 3: Caractéristiques de l’échelle de l’empathie retenue

Construit Source Nombre de dimensions Nombre d’items

Echelle Fiabilité (Alpha de Cronbach)

Empathie McBane (1985)

Empathie affective

9

Echelle métrique à 7

points allant de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord »

α = 0.59

Empathie cognitive α = 0.57

Contagion émotionnelle α = 0.86

Nous remarquons que les échelles de mesure retenues sont issues de la littérature anglophone,

d’où la nécessité de la traduction à la fois en langue française et en langue arabe. Nous nous

sommes référés à la technique de la rétro-traduction pour être fidèle à la version originale et

en dégager le sens exact (Sin et al., 1999).

2. Méthode de collecte des données

Nous avons tâché à intégrer au niveau de l’introduction, les informations relatives à l’objectif

de l’étude, tout en soulignant l’anonymat et la finalité académique de l’enquête afin de

rassurer le répondant et d’éviter le biais de la désirabilité sociale. La première question porte

sur la mentalisation interpersonnelle du vendeur qui est issue du marketing. La deuxième

question se propose d’étudier la variable à expliquer à savoir la performance suivie par l’étude

de l’empathie. En ce qui concerne le mode d’administration, nous portons le choix sur deux

méthodes, à savoir l’enquête en face à face et l’enquête en ligne afin de maximiser le taux de

retour. Au niveau du pré-test, nous avons tâché à diversifier notre échantillon. Les répondants

étaient différents sur le plan de l’âge, de l’éducation, du secteur d’activité, du genre, du

nombre d’années d’expériences et appartenant aux différents gouvernorats. Le nombre des

répondants est de 45, ce qui respecte la limite conventionnelle de N=30 (Evrard, Pars et Roux,

2003, p. 261). Les répondants sont répartis sur 15 experts en marketing et 30 experts dans le

domaine de la vente. Le répondant est censé saisir le sens, discuter de sa finalité et donner des

suggestions. La durée du questionnaire est de 30 minutes mais elle a atteint les deux heures

avec les premiers répondants.

3. Population et ÉchantillonAu niveau de notre recherche, il s’agit de la population constituée par les personnels de vente

vivant en Tunisie. Notre unité d’échantillonnage est le personnel de vente tunisien, travaillant

pour le compte d’une entreprise. Face à l’absence d’une base de sondage, nous optons pour la

10

Page 13:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

méthode d’échantillonnage non probabiliste et plus précisément l’échantillonnage par

convenance. Nous avons taché à diversifier notre échantillon en termes, de type de vente, de

la nature de l’activité du personnel de vente, de la nature des produits, de la nature mono ou

multisectorielle, etc. L’échantillon de la présente recherche est basé sur la disponibilité des

unités d’échantillonnage. Notre enquête est clôturée avec 627 questionnaires exploitables. La

majorité des répondants était des hommes de l’ordre de 55.66 %. Presque la moitié de

l’échantillon (47.66 %) appartient à la tranche d’âge entre 26 et 35 ans. 64,9 % ont bénéficié

d’un enseignement universitaire. 58 % des personnels de vente possèdent une expérience qui

varie de 1 à 10 ans. 48,2 % sont des responsables de vente. 77.5% sont chargés de vendre des

biens. 64,4 % s’adressent au client final.

4. Méthodologie conçue pour l’analyse des résultatsDans le cadre d’une série d’étapes visant le contrôle des informations, nous avons remplacé

les variables manquantes par leurs moyennes. La vérification de la plage des réponses, nous a

permis de s’assurer de la nature assimilée à métriques des échelles. Nous avons par la suite

vérifié la normalité de la distribution des variables à travers les tests univariés de Skeweness

et Kurtosis et le test multivarié de Mardia. Les tests d’asymétrie et d’aplatissement sont

vérifiés en se basant sur les normes fournis par Chou et Bentler (1995). Pour chaque variable

nous avons calculé la probabilité de Mahalanobis afin d’identifier les observations déviantes

et les éliminer. Nous constatons aussi l’absence de l’effet de niche à travers la vérification de

la valeur de Eta² pour toutes les variables du modèle. Nous avons aussi vérifié le biais de la

variance commune attribuée à la méthode moyennant la méthode de Harman et celle du

facteur latent non mesuré.

Nous avons commencé le traitement de chaque construit par une analyse descriptive

univariée, qui nous a permis d’observer le niveau des répondants par rapport à la moyenne des

scores. Par la suite, nous avons procédé pour chaque construit à sa purification moyennant

une analyse factorielle exploratoire. Sur la base des résultats qui ont découlé, nous avons

estimé chaque modèle de mesure partiel moyennant la méthode ML. L’étude de construit de

la mentalisation interpersonnelle du vendeur nous a révélé un modèle partiel à quatre

dimensions chacune tout en vérifiant la fiabilité et la validité. Étant donné que le construit de

la mentalisation interpersonnelle est un construit émergent au niveau du champ de la force de

vente, nous avons comparé les indices d’ajustement du premier et du second ordre de la

mentalisation et nous avons calculé le Target Coefficient Index (TCI), deux résultats qui nous

ont permis d’adopter la mentalisation comme un construit de premier ordre dans la suite de

11

Page 14:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

l’analyse. De même, nous avons procédé pour les autres construits de « l’empathie » et de la

« performance ».

IV. TEST DES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

L’étude des composantes Biomarketing a pour vocation de penser autrement la performance

du vendeur, en se basant sur les avancées neurosciences. L’examen des hypothèses, que nous

avons dégagées à l’issue de la littérature, nous a permis de confirmer certaines et d’infirmer

d’autres.

1. Effet de la mentalisation interpersonnelle du vendeur sur sa performance

Les résultats de l’analyse des données nous ont amenés à confirmer partiellement cette

hypothèse. Seulement les dimensions de « la formation de l’interaction » et de « la prise de

vue globale » exercent une influence positive et significative sur la performance de résultat, à

raison de (β = 0.065 et 0.072) respectivement. De même, ces deux dimensions déterminent

significativement la performance du comportement (β = 0.063 et 0.07) respectivement. Ces

résultats sont en partie conformes avec ceux de Dietvorst et al. (2009) et Chakrabarty et al.

(2014). Ces chercheurs ont confirmé la relation significative entre toutes les dimensions de la

mentalisation et la performance du vendeur.

2. Effet de l’empathie du vendeur sur sa performance

En ce qui concerne cette hypothèse, les résultats de cette étude ont montré l’impact significatif

et positif de l’empathie cognitive sur la performance de résultat et sur la performance du

comportement avec (β = 0.059 et 0.057) respectivement. Ces résultats montrent que plus le

vendeur essaye de comprendre le cadre de référence du client, plus il sera en mesure de lui

offrir un produit qui satisfait ses besoins et améliorer par conséquent sa performance. Ces

résultats sont en accord avec ceux avancés par Tobolski et Kerr (1958) mais en contradiction

avec ceux de Weitz et al. (1981). La vérification des sous-hypothèses relatives à l’empathie

affective montre son impact significatif et positif sur la performance du résultat, à raison de (β

=0.048). Par contre, l’empathie affective n’a pas un effet significatif sur la performance du

comportement du vendeur tunisien. L’absence de cette relation est aussi démontrée par

Lamont et Lundstrom (1977). Les résultats issus du test des hypothèses sont récapitulés dans

le tableau 4 qui suit :Tableau 4 : Récapitulatif du test des hypothèses et comparaison avec les travaux passés

Hypothèses Résultats Converge avec Diverge avecH.1 : La mentalisation interpersonnelle a un effet positif sur la performance

Partiellement confirmée

Dietvorst et al. (2009)Charkabarty et al. (2014)

-

H.2 : L’empathie a un effet positif sur la performance du vendeur

Partiellement confirmée

Hall et al. (2015), Roy (2011), Tobolski et Kerr (1958), Homburg, Wieseke et Bornemann (2009), Peterson et Limbu (2009), Greenberg et Mayer

Weitz (1981), Dawson et al. (1992), Lamont et Lundstrom (1977).

12

Page 15:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

(1964), McBane (1995), Pilling et Eroglu (1994), Aggarwal et al. (2005), Plank, Minton et Reid (1996), Spiro et Weitz (1990).

3. Etude du pouvoir explicatif

Notre objectif, à ce niveau d’étude, est d’expliciter la part récupérée par le pouvoir explicatif

des variables exogènes évaluée à partir du SMC (R²).Tableau 5 : Résultats des pouvoirs explicatifs

Variables endogènes Coefficient de détermination (%)Empathie affective 15,9Empathie cognitive 15,7Performance de comportement 43,2Performance de résultat 39,5

L’examen du tableau 5 relatif aux résultats des pouvoirs explicatifs montre que la

mentalisation interpersonnelle du vendeur explique une proportion assez importante de la

variance de la performance-comportement et de la performance-résultat avec 43.2 % et 39.5

% respectivement. L’empathie affective et l’empathie cognitive sont presque expliquées à

égalité par la mentalisation, à raison de 15.9 % et 15.7 % respectivement.

V.DISCUSSION DES PRINCIPAUX RÉSULTATS 1. Effet de la mentalisation sur la performance

La mentalisation aide à développer ou bien à inhiber la performance du vendeur (Chakrabarty,

2014), une affirmation qui a pris sens au niveau de cette recherche, puisqu’elle contribue, à

raison de 43.2 % et 39.5 %, à expliquer la performance comportementale et de résultat

respectivement. Notons qu’il s’agit du pouvoir explicatif le plus prononcé relativement aux

autres concepts de l’étude. Ceci nous laisse penser que le personnel de vente est doté d’une

mentalisation interpersonnelle à haut niveau en matière de vente. Cette capacité cognitive est

illustrée spécifiquement, dans notre contexte, à travers la prise de vue globale, qui semble

jouer un rôle prépondérant dans l’explication de la performance. Ce résultat nous paraît

logique pour deux raisons. Premièrement, parce que selon Bagozzi et Verbeke (2014) cette

dimension est plutôt propre à la mentalisation interpersonnelle du vendeur qu’à la capacité de

mentalisation en général. Deuxièmement, parce qu’elle résulte des trois autres dimensions de

la mentalisation, à savoir la capacité à lire les indices non-verbaux, la capacité à établir le

rapport et la capacité à coopérer et à coordonner les interactions avec le client, dont

l’interaction fait émerger cette capacité. Nous constatons par ailleurs, que la capacité à

détecter les signaux non-verbaux n’a pas d’impact sur la performance. Nous rappelons que la

mentalisation se décline en deux composantes. La première est la composante cognitive

sociale, qui permet de comprendre les états mentaux des autres afin de prévoir leurs actions

13

ACER, 27/07/16, RESOLVED
À vérifier, j’ai tenté de corriger, bien que le sens me semble vague, donc à revoir.
Page 16:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

(Wang et al., 2008, p. 154). La deuxième est la composante perceptive-sociale, qui s’implique

dans le décodage de l’information issue de la perception faciale et corporelle, afin de formuler

un jugement sur l’autre (Gooding et Pflum, 2011). À l’instar de ces définitions, nous pouvons

conclure que le personnel de vente tunisien s’appuie surtout sur sa capacité cognitive sociale.

2. Effet de l’empathie sur la performance

Les résultats obtenus montrent que l’effet de l’empathie cognitive sur la performance est plus

important que celui de l’empathie affective. En nous basant sur les résultats de l’analyse

univariée, nous constatons que « la prise en considération des différents points de vue »

constitue la composante de l’empathie cognitive la plus développée chez le personnel de

vente. Celle-ci est au cœur de la définition avancée par Hooker et al. (2010, p.100), qui

soulignent qu’à travers l’empathie cognitive, « la personne prend en compte les croyances, les

buts et les intentions qui peuvent être différents des leurs », ce qui conduit à des résultats

positifs, ajoute McBane (1995, p. 350). En ce qui concerne l’empathie affective, les résultats

montrent qu’elle a une influence directe sur la performance-résultat et qu’elle n’entretient, par

contre, aucun lien avec la performance comportementale. Ceci nous laisse penser que plus le

personnel de vente comprend l’expérience émotionnelle du client, plus il sera capable de

développer une réaction appropriée, qui lui permettra de répondre à son besoin et d’améliorer

sa performance.

VI. IMPLICATIONSÀ l’issue de cette discussion, déclinent nos implications qui seront d’ordre théorique et

managérial.

1. Implications théoriques

Le paradigme Biomarketing, fondé par Bagozzi et Verbeke (2014), a pour objectif de croiser

les apports des neurosciences cognitive et sociale et du marketing dans une logique de

complémentarité en vue de comprendre en profondeur l’interaction vendeur-client. Certains

concepts neuro-biologiques, tels que la mentalisation interpersonnelle et l’empathie, sont

particulièrement préconisés au niveau de cette étude, car ils sont susceptibles d’être liés à la

performance. Notre première contribution s’est articulée autour de l’enrichissement de la

littérature marketing, en repensant autrement la performance du vendeur au gré de cette

évolution scientifique.

2. Implications managériales

A. Implications relatives à la mentalisation

14

ACER, 26/07/16, RESOLVED
À vérifier
Page 17:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

À travers le paradigme Biomarketing, Bagozzi et Verbeke (2014) se sont donnés pour objectif

de montrer la contribution de la mentalisation interpersonnelle à la performance du vendeur et

de valider l’échelle de la théorie d’esprit du vendeur STOM, qui lui est associée tout en

suggérant de confirmer la faisabilité de l’échelle STOM dans d’autres contextes culturels

autres que les Pays-Bas et les États-Unis. Dans une logique de continuité avec leurs

recherches, nous avons pu démontrer comment cette échelle contribue à comprendre la

mentalisation interpersonnelle du vendeur dans notre contexte tunisien. De plus, nous avons

confirmé la relation positive et significative, qui existe entre la mentalisation et la

performance avec un pouvoir explicatif dépassant ceux des travaux antérieurs. Sur la base de

ces résultats, nous déclinons les implications suivantes :

- Nous suggérons aux managers d’évaluer leurs personnels de vente sur la base de cette

aptitude cognitive à haut niveau. - D’intégrer la mentalisation au niveau du processus de

sélection, afin de choisir dès le départ des vendeurs qui ont un niveau qui se situe au moins

autour de la moyenne, afin de réduire les coûts de formation.

Nous remarquons que la relation entre la dimension de la mentalisation, à savoir « la capacité

à établir le rapport », et tous les construits du modèle n’est pas significative. D’ailleurs, cette

dimension a reçu le score le plus faible au niveau de l’analyse de la mentalisation du vendeur

tunisien. Malgré l’importance de l’établissement du rapport considéré comme « un avantage

concurrentiel » (Sharma et al., 1999) qui favorise « la confiance et l’engagement à long-

terme » (Campbell, Davis et Skinner, 2006) et permet d’atteindre « les objectifs

économiques » (Grönroos, 1994), nous constatons que cette capacité est absente au niveau des

pratiques du personnel de vente. À la lumière de ce résultat, nous conseillons les managers

d’aider leurs personnels de vente à prendre conscience de l’importance cruciale de

l’établissement du rapport avec le client. Aussi, développer des cycles de formation basés sur

des jeux de rôle et de mises en scènes, qui offrent au vendeur l’occasion de saisir la différence

entre l’approche transactionnelle et celle relationnelle et d’acquérir les compétences

nécessaires lui permettant d’établir le rapport avec son client avec aisance.

L’incapacité du personnel de vente à établir le rapport avec le client peut être expliquée, en

partie, par ses faibles compétences au niveau de l’identification et de l’utilisation des signaux

non-verbaux émis par le client, jugés par Kidwell et Hasford (2014, p. 526)

comme « indispensables à la réussite de l’interaction susceptible de générer le rapport ». En

fait, bien qu’elle existe, cette capacité perceptive contribue faiblement à la mentalisation du

vendeur tunisien. Pour pallier cette faiblesse, nous proposons aux managers d’évaluer la

capacité perceptive de leurs personnels de vente, en se basant sur la hiérarchie des difficultés

15

Page 18:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

relatives à la perception des messages non-verbaux préconisée par Kidwell et Hasford (2014,

p. 526).

B.Implication relative à l’empathie

En ce qui concerne l’empathie, nous remarquons qu’elle agit significativement sur la

performance. Donc, pour développer sa performance, le vendeur doit faire appel à cette

compétence. Hall et al. (2015, p. 105) ont montré que plus l’empathie du vendeur est

développée, plus elle aura un impact sur sa performance. Pour ce faire, nous suggérons au

vendeur la technique de la « position méta ». A travers cette position, le vendeur essaye

d’identifier et de comprendre le cadre de référence, les croyances et les valeurs, auxquels le

client s’attache, afin de pouvoir donner des justifications à son comportement.

LIMITES ET VOIES FUTURES DE LA RECHERCHE

Comme tout travail de recherche, la présente étude n’est pas exempte de limites à savoir :

- Nous avons fait recours à une seule source, à savoir le vendeur, pour collecter l’information.

Prendre en considération plusieurs sources d’information nous permettra de dépasser une telle

limite.

- Dans la construction du paradigme Biomarketing, Bagozzi et Verbeke (2014) soulignent que

des hormones et des gènes sont générés suite à l’interaction entre le vendeur et le client.

Cette intersubjectivité influence consciemment ou non les résultats de l’interaction. Nous

pouvons penser qu’au niveau de chaque interaction, certaines capacités cognitives sont

déployées plutôt que d’autres. Nous proposons à ce niveau, de mener une étude dyadique

pour vérifier d’une part, si l’implication des capacités psycho-cognitives du vendeur diffère

d’une interaction à une autre et pour recenser d’autre part, les variables susceptibles

d’influencer le déploiement de certaines capacités plutôt que d’autres.

- En nous basant sur la définition de Hyman et Sager (1999, p. 68) de la performance qu’ils

conçoivent comme « l’exécution du comportement du vendeur dans l’optique de la

réalisation des objectifs organisationnels » et sur nos résultats empiriques qui ont confirmé

l’effet significatif de la mentalisation sur la performance, nous suggérons une étude

comparative inter-entreprises, pour élucider le degré de la relation entre la mentalisation et

l’achèvement des objectifs organisationnels.

CONCLUSION

La présente communication présente un nouveau paradigme « Biomarketing » récemment mis

en œuvre par Bagozzi et Verbeke (2014). Ces derniers expliquent, moyennant les avancées

16

Page 19:  · Web viewNous estimons donc répondre à cette question dans le cadre de cette communication et ce après avoir définit les principaux concepts du paradigme Biomarketing à savoir

neurosciences, les bases psycho-cognitives qui sous-tendent le comportement observable du

vendeur. Nous avons développé deux concepts issus de ce paradigme, la mentalisation et

l’empathie, en spécifiant leurs effets directs sur la performance. Ces relations ont fait l’objet

de la question centrale de cette communication qui est ainsi confirmée et ce après avoir tester

des hypothèses formulées et discuter des résultats obtenus. Les résultats ont montré que la

mentalisation et l’empathie, notamment cognitive, aident à développer la performance. Plus le

vendeur essaie de comprendre le cadre de référence du client, plus il sera en mesure de lui

offrir un produit qui satisfait son besoin et améliore sa performance. La mentalisation du

vendeur tunisien se traduit moyennant sa capacité cognitive sociale. Un effort reste à déployer

pour développer sa capacité perceptive sociale se traduisant au niveau de la capacité d’établir

le rapport et de l’identification des signaux non-verbaux du client.

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ANNEXE 1

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Etablissement du rapport

Capacité de détecter les signaux non-

verbaux

Prise de vue globale

Formation de l’interaction

Empathie cognitive

Performance de résultat

Performance de comportement

H1

Mentalisation

Empathie

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LISTE DES FIGURESFigure 1 : Neuroimagerie par résonance magnétique fonctionnelle de la mentalisation

Figure 2 : Localisation des réseaux neuronaux de l’empathie

LISTE DES TABLEAUXTableau 2 : Éléments constitutifs de la mentalisation interpersonnelle du vendeur

Tableau 2 : Caractéristiques de l’échelle de la mentalisation du vendeur retenue

Tableau 3 : Caractéristiques de l’échelle de l’empathie retenue

Tableau 4 : Récapitulatif du test des hypothèses et comparaison avec les travaux passés

Tableau 5 : Résultats des pouvoirs explicatifs

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Empathie affective

H2