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UNIVERSITÉ PARIS DIDEROT - PARIS 7 FACULTÉ DE MÉDECINE Année 2016 THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE PAR ALIANE Nawelle Née le 2 juin 1986 à Levallois-Perret Présentée et soutenue publiquement le 28 juin 2016 EVALUATION DE L'UTILISATION DES TRAITEMENTS NON CONVENTIONNELS PAR LES PATIENTS ATTEINTS D'ARTHROSE Président de thèse : Monsieur le Professeur AUBERT Jean-Pierre

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UNIVERSITÉ PARIS DIDEROT - PARIS 7

FA C U LT É D E M É D E C I N E

Année 2016 n°

THÈSE

POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT

DE

DOCTEUR EN MÉDECINEPAR

ALIANE NawelleNée le 2 juin 1986 à Levallois-Perret

Présentée et soutenue publiquement le 28 juin 2016

EVALUATION DE L'UTILISATION DES TRAITEMENTS NON CONVENTIONNELS PAR LES PATIENTS ATTEINTS

D'ARTHROSE

Président de thèse : Monsieur le Professeur AUBERT Jean-Pierre

Directeur de thèse : Madame le Professeur AUBIN-AUGER Isabelle

DES DE MEDECINE GENERALE

RÉSUMÉ

L'arthrose est la plus fréquente des affections rhumatologiques, universellement répandue

dans les populations âgées. En France, elle touche 10 millions de personnes et représente la

seconde cause d’invalidité. Au cours d’une précédente étude qualitative, des patients atteints

d’arthrose avaient un sentiment d’inefficacité des traitements traditionnels et pour certains

redoutaient l’évolution de la maladie vers le handicap. Ils étaient nombreux dans cette étude à

recourir aux traitements alternatifs.

L’objectif principal était d’évaluer la prévalence de patients arthrosiques faisant appel aux

traitements alternatifs. Les objectifs secondaires étaient d’identifier le profil de ces patients,

les techniques utilisées, la perception de l’efficacité et de la tolérance, le coût, les motifs de

recours et les moyens d’information qui les avaient fait connaître.

Notre enquête longitudinale prospective, multicentrique, a inclus 158 patients. Les données

étaient recueillies par des auto-questionnaires distribués lors de consultations de médecine

générale. 43,7% [36%-51,4%] des patients avaient eu recours à un traitement alternatif. Cette

population était constituée d’autant d’hommes que de femmes, avec une prédominance de

patients de moins de 60 ans.

L’ostéopathie était la technique la plus utilisée avec une prévalence de 56,52% [44,8-68,2] et

une efficacité déclarée par les patients de 77% [63,7-90,1]. Son recours était majoritairement

lié à l’inefficacité des traitements traditionnels et l’information véhiculée par l’entourage et le

médecin.

Ce travail confirme le fort recours des patients arthrosiques à des traitements alternatifs, mal-

gré l’absence de bénéfice démontrée de ces thérapeutiques. Une meilleure éducation du pa-

tient, une prise en charge pluridisciplinaire privilégiant les mesures non pharmacologiques

sont des pistes de réponses pour réconcilier les patients avec leur maladie.

Mots-clés : traitement non conventionnel, arthrose, vécu de la maladie, médecine générale,

ostéopathie

2

REMERCIEMENTS 

Au Professeur Jean Pierre Aubert pour présider mon jury de thèse.

Aux Professeurs Dominique de Prost et François Simon pour juger mon travail.

Au Docteur Laurence Coblentz Baumann pour ses références et pour faire partie de mon jury.

Au Professeur Isabelle Aubin Auger, pour ton aide durant ce très long travail, ton optimisme à

toute épreuve et ta gentillesse.

A l’ensemble des médecins que j’ai rencontré durant mes stages en tant qu’interne et qui

m’ont beaucoup appris.

A l’ensemble des médecins pour leur participation à l’étude :

au Docteur Yves Ancelin, au Docteur Michel Duchon, au Docteur Juliette Bourrissoux,

au Docteur Christian Bourragué, au Docteur Catherine Borre, au Docteur Anne Marie Corval,

au Docteur Guy D’Aviau, au Docteur Patrick Goarin, au Docteur Marie José Hayem,

au Docteur Maïté Puyuelo, au Docteur Ali Larfi, au Docteur Hinna Koné,

au Docteur Viviane Sabouret, au Docteur Bernard Leroy, au Docteur Malis Rabouine,

au Docteur Maxime Ravier, au Docteur Soloharison Razafin Drakoto,

au Docteur Didier Sautereau, au Docteur Martine Lalande, au Docteur Delphine Cadiergues,

au Docteur Nadja Pillon, au Docteur Claire Souverville, au Docteur Ouassila Querfani.

Au Docteur Lam Le Ngoc pour sa confiance et son amitié précieuse.

3

A mes amis, pour être juste comme vous êtes : Houria, Amina, Julie, Camille et Jérôme.

A Hakim, mon beau-frère que je considère comme bien plus.

A mon frère, Amara et mes sœurs Sonia et Zohra pour leur soutien sans faille.

A mes parents, pour votre dévouement et votre amour. Je vous suis reconnaissante d’avoir fait

de moi la personne et le médecin que je suis aujourd’hui.

A toi Said pour faire partie de ma vie.

4

LISTE DES ABRÉVIATIONS 

AAL : Anti-arthrosique d’action lente

ACR : American College of Rheumatology

AFLAR : Association Française de Lutte Anti Rhumatismale

AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdiens

CNAM : Caisse National d’Assurance Maladie

CREDES : Centre de Recherche en Economie de la Santé

DCI : Dénomination Commune Internationale

EULAR : European League Against Rheumatism

NICE : National Institute for health and Clinical Excellence

OARSI : Osteoarthritis Research Society International

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

RIAP : Relevé Individuel d'Activité et de Prescription

SFR : Société Française de Rhumatologie

5

TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS...........................................................................................2

LISTE DES ABRÉVIATIONS..........................................................................4

I INTRODUCTION........................................................................................9

I-1 Epidémiologie de l’arthrose...................................................................................................9

I-1-1 En France...............................................................................................................................9

I-1-2 En Europe et dans le Monde...............................................................................................10

I-2 Généralités sur l’arthrose.....................................................................................................11

I-3 Définition diagnostique de l'arthrose...................................................................................12

I-3-1 Diagnostic clinique..............................................................................................................12

I-3-2 Diagnostic radiologique.......................................................................................................13

I-3-3 Diagnostic biologique..........................................................................................................15

I-4 Classification des principales localisations d’arthrose selon l'ACR.........................................15

I-4-1 Gonarthrose........................................................................................................................15

I-4-2 Coxarthrose.........................................................................................................................16

I-4-3 Arthrose digitale..................................................................................................................16

I-5 Recommandations internationales de bonnes pratiques thérapeutiques..............................17

I-5-1 Prise en charge non pharmacologique................................................................................18

I-5-2 Prise en charge pharmacologique.......................................................................................19

I-5-3 Prise en charge chirurgicale.................................................................................................20

I-6 Perception de la maladie arthrosique par le patient et le médecin.......................................20

II OBJECTIFS DE L'ETUDE.......................................................................22

II-1 Objectif principal.................................................................................................................22

II-2 Objectifs secondaires..........................................................................................................22

III MATÉRIELS ET MÉTHODES................................................................23

6

III-1 Recherche bibliographique.................................................................................................23

III-2 Conception de l'étude........................................................................................................23

III-2-1 Type d'enquête.................................................................................................................23

III-2-2 Définition de l'échantillon.................................................................................................24

III-2-3 Méthode d'inclusion des médecins...................................................................................24

III-2-4 Conditions de collecte des données..................................................................................25

III-3 Elaboration de l'auto-questionnaire...................................................................................26

III-3-1 Phases préliminaires..........................................................................................................26

III-3-2 Caractéristiques de la population......................................................................................27

III-3-3 Caractéristiques de la maladie..........................................................................................27

III-3-4 Rapport des patients aux traitements non conventionnels...............................................28

III-3-5 Perception des patients sur les traitements non conventionnels......................................28

III-4 Nombre de sujets nécessaires............................................................................................29

III-5 Analyse statistique.............................................................................................................30

IV RÉSULTATS..............................................................................................31

IV-1 Descriptif des cabinets centres de recueil...........................................................................31

IV-2 Descriptif de la population étudiée....................................................................................32

IV-2-1 Caractéristiques démographiques....................................................................................32

IV-2-2 Situation professionnelle..................................................................................................33

IV-2-3 Caractéristiques de la maladie..........................................................................................33

IV-3 Recours aux traitements non conventionnels.....................................................................36

IV-3-1 Recours aux traitements alternatifs en fonction du sexe..................................................36

IV-3-2 Recours aux traitements alternatifs en fonction de l'âge..................................................37

IV-3-3 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la situation professionnelle..............37

IV-3-4 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la localisation de l'arthrose..............38

IV-3-5 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la durée d'évolution de la maladie...39

IV-3-6 Recours aux traitements alternatifs en fonction des traitements prescrits......................39

7

IV-4 Traitements alternatifs utilisés...........................................................................................40

IV-5 Evaluation de l’efficacité des traitements alternatifs..........................................................42

IV-6 Motifs de recours aux traitements alternatifs.....................................................................45

IV-7 Effets indésirables des traitements alternatifs....................................................................45

IV-8 Moyens d’accès à l’information sur les traitements alternatifs...........................................46

IV-9 Coût annuel des traitements alternatifs.............................................................................47

IV-10 Montant des remboursements des frais liés aux traitements alternatifs par les complé-

mentaires santé........................................................................................................................48

V DISCUSSION..............................................................................................49

V-1 Principaux résultats............................................................................................................49

V-1-1 Objectif principal de l’étude...............................................................................................49

V-1-2 Répartition de la population..............................................................................................49

V-1-3 Profil des patients utilisateurs des traitements alternatifs................................................50

V-1-4 Objectifs secondaires de l’étude........................................................................................52

V-2 Forces et faiblesses de notre étude.....................................................................................56

V-2-1 Limites de l’étude...............................................................................................................56

V-2-2 Forces de l’étude................................................................................................................56

V-3 Mise en perspectives..........................................................................................................57

VI CONCLUSION...........................................................................................60

ANNEXES..........................................................................................................61

ANNEXE 1 : Fiche descriptive des médecins investigateurs........................................................61

ANNEXE 2 : Notice explicative à l'usage des médecins investigateurs........................................62

ANNEXE 3 : Notice explicative destinée aux patients accompagnant le questionnaire................63

ANNEXE 4 : Auto-questionnaire d'évaluation de l'utilisation des traitements alternatifs par les

patients arthrosiques................................................................................................................64

Annexe 5 : Caractéristiques de la population selon l'âge et le sexe............................................68

8

Annexe 6 : Répartition de la situation socio-professionnelle en fonction du recours aux traite-

ments alternatifs.......................................................................................................................68

Annexe 7 : Répartition de l’utilisation des traitements conventionnels en fonction du recours aux

soins parallèles.........................................................................................................................69

BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................70

9

I INTRODUCTION

I - 1 E P I D É M I O L O G I E D E L ’ A R T H R O S E

L'arthrose est la plus fréquente des affections rhumatologiques, universellement répandue

dans les populations âgées. (1) Elle touche fréquemment certaines articulations ; inter-

phalangienne, carpo-métacarpienne, colonne vertébrale, hanche, genou, 1ère métatarso-

phalangienne alors que d’autres sont le plus souvent épargnées (en dehors de traumatismes

directs) comme la cheville, le poignet ou le coude. (2)

Le sex-ratio est de deux femmes pour un homme.

I-1-1 En France

Sa prévalence générale relevée par des dépistages radiologiques systématiques est de 52% des

adultes pour une seule localisation. Elle varie selon les articulations : dans la tranche d’âge

65-75 ans, tous sexes confondus, l’arthrose du rachis lombaire est présente dans 70% des cas,

celle de la main (inter-phalangiennes distales) 60%, celle du genou 30% et celle de la hanche

10%. (3)

Toujours selon la Société française de rhumatologie, en terme d’arthrose symptomatique, 3%

de la population de moins de 45 ans est touchée par l’arthrose, 65 % après 65 ans et 80 % au

delà de 80 ans. (4)

Les données françaises sont parcellaires et approximatives. Elles sont principalement issues

de deux sources de données, la première est l'enquête de consommation médicale et du

CREDES (Centre de Recherche en Economie de la Santé) et la seconde est issue d’un panel

d’assurés sociaux suivis périodiquement depuis 1988 par le département statistique de la

CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) et le CREDES. (5) En 2001, selon l'une de

ces enquêtes sur un échantillon représentatif de 10 000 personnes, on estime la prévalence

10

générale à 17% en France, soit entre 9 et 10 millions de personnes dont la moitié est

symptomatique.

L’incidence de l’arthrose est très mal connue. L'incidence annuelle de la gonarthrose

symptomatique est estimée à 240/100 000 personnes-années, celle de l'arthrose digitale

symptomatique à 100/100 000 et celle de la coxarthrose symptomatique à 80/100 000. (6)

Le coût de la prise en charge de l'arthrose a fortement progressé en France durant les dix

dernières années. (7)

Il s'élevait à moins d'un milliard d'euros en 1993, comprenant les coûts directs c'est-à-dire les

consultations médicales, les traitements médicamenteux, les examens complémentaires et les

hospitalisations, ainsi que les coûts indirects correspondant aux arrêts de travail. (8)

L'étude COART-France menée de 2001 à 2003 a permis de réactualiser les données

disponibles concernant les dépenses de santé liées à l'arthrose. Celles-ci s’élevaient

annuellement à plus d'1,6 milliards d’euros de coûts directs répartis pour moitié entre les soins

de ville et les hospitalisations. A cela s'ajoute chez les personnes en activité, le coût lié aux

arrêts de travail correspondant à plus de cinq millions de journées d’arrêt maladie, soit 2,56%

des arrêts de travail tout diagnostic confondu. (9)

Toutes ces dépenses ont représenté 1,7% des dépenses de santé de l’assurance maladie en

France soit une part similaire à celle des cardiopathies ischémiques et une progression des

dépenses de 9% par an. (9)

I-1-2 En Europe et dans le Monde

En Europe, l'OMS a estimé que l'incidence de l'arthrose de la hanche était de 36 à 38 pour 100

000 hommes et de 51 à 55 pour 100 000 femmes pour une année. Elle a estimé que 1,48

millions de personnes étaient atteintes d'arthrose de la hanche et 5 millions d'arthrose du

genou en 2002. L'arthrose affecte plus de 70 millions de personnes en Europe et représente en

11

termes de Santé Publique un coût de plus de 80 milliards d'Euros. A l'échelle Européenne, on

chiffre à 500 000 le nombre de poses de prothèses de hanches et de genoux. (10)

Selon un rapport de l’OMS publié en 2003, « l’arthrose est l’une des 10 maladies les plus

invalidantes dans les pays développés ». (11)

A l’échelle mondiale, on estime que 9,6 % des hommes et 18 % des femmes âgés de plus de

60 ans en souffrent.

I - 2 G É N É R A L I T É S S U R L ’ A R T H R O S E

Auparavant caractérisée comme une usure dégénérative du cartilage résultant du

vieillissement et des résistances mécaniques s'exerçant sur les articulations au cours de la vie,

l'arthrose est actuellement définie plus globalement comme une véritable maladie touchant

l’ensemble des structures composant l’articulation. (12)

L'OMS et les sociétés savantes internationales, notamment l’American Academy of

Orthopaedic Surgeons, se sont accordées dès 1994 sur une définition commune encore peu

précise qui permet de poser les bases pour les études cliniques futures. (13) Ainsi, "l'arthrose

est la résultante de phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l'équilibre entre la

synthèse et la dégradation du cartilage et de l'os sous-chondral. L'arthrose touche tous les

tissus de l'articulation diarthrodiale et se manifeste par des modifications morphologiques,

biochimiques, moléculaires et biomécaniques des cellules de la matrice cartilagineuse

conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et une perte du cartilage

articulaire, une sclérose de l'os sous-chondral avec production d'ostéophytes et de kystes sous-

chondraux. (14)

De cette manière le terme arthrose désigne un ensemble de maladies dégénératives

articulaires, d'étiologies variées, résultant soit d'une altération primitive du cartilage

(idiopathique) ou secondaire à divers facteurs (traumatiques, métaboliques, sénescence,

congénitaux, neurologiques, endocriniens), affectant l’intégralité de l’articulation c'est-à-dire

12

le cartilage, l’os sous-chondral, les ligaments, la capsule articulaire, les muscles péri-

articulaires et la membrane synoviale. (15)

I - 3 D É F I N I T I O N D I A G N O S T I Q U E D E L ' A R T H R O S E

Il existe une grande diversité évolutive : selon ses localisations, l'arthrose a une présentation

clinique multiple, une fréquence et une évolution propre, elle présente également une

discordance entre l’atteinte structurale et les symptômes cliniques. (16)

En effet, on parle de plusieurs "niveaux" d'arthrose : anatomique, radiologique et

symptomatique, c'est-à-dire que de nombreuses personnes sont porteuses d'arthrose, visible à

la radiographie, mais qui ne se manifeste par aucun signe clinique (c'est le cas pour la moitié

des patients atteints d'arthrose fémoro-tibiale). (4)

Du fait de son caractère hétérogène et de ce contraste anatomo-clinique, il est difficile

d’envisager des critères diagnostiques ou de suivi d’une seule « arthrose maladie ». (13) C'est

pourquoi nous exposerons dans un premier temps les signes cliniques, biologiques et

radiologiques reconnus par les sociétés savantes internationales, puis dans un second temps

nous prendrons l'exemple de la classification de l'American College of Rheumatology (ACR).

I-3-1 Diagnostic clinique

L'arthrose se manifeste par une douleur mécanique évoluant par crise sur fond peu ou pas

douloureux parfois associée à une raideur et une déformation à un stade tardif, et parfois à un

épanchement articulaire.

Pour le clinicien, le grand signe d'appel de la maladie arthrosique est la douleur. Il s'agit d'une

douleur dite "mécanique" c'est-à-dire d'effort ou de mise en charge. Elle n'apparaît, au début,

que pour des efforts importants (sportifs notamment) et entrave peu les gestes courants de la

vie quotidienne. Elle se produit après un certain temps d'utilisation de l'articulation, et se

manifeste donc plus volontiers en fin de journée que le matin. Elle est calmée par le repos.

Cela l'oppose à la douleur "inflammatoire", qui réveille le malade dans la seconde partie de la

13

nuit et s'accompagne d'un dérouillage matinal variable de quelques minutes à plusieurs

heures. (17)

La raideur articulaire de l’arthrose n’apparaît que tardivement. Elle est, au début, discrète et

limitée à un simple secteur du jeu articulaire. Elle peut réveiller la douleur spontanée du

malade. Il faut donc chercher soigneusement une limitation des mouvements passifs sur un

malade allongé et détendu, par un examen articulaire attentif et comparatif. Déformations

articulaires ou péri-articulaires, instabilités, mouvements anormaux sont systématiquement

recherchés et consignés.

Un épanchement articulaire peut accompagner ce tableau clinique. Il sera d’autant plus facile

à diagnostiquer qu’il sera abondant et qu’il siègera sur une articulation plus superficielle

(articulations des doigts, des poignets, des genoux). Dans le doute, la ponction évacuatrice est

de mise. L’épanchement dans l’arthrose est dit “mécanique” (moins de 2000 globules

blancs/mm3 dont moins de 50% de polynucléaires). Ce caractère mécanique du liquide est

précieux pour le diagnostic d’arthrose. Un liquide “inflammatoire” exclut un tel diagnostic.

L'examen articulaire sur un malade dévêtu et debout, permet d'apprécier l'état articulaire en

comparant les articulations paires et symétriques. La boiterie, l'esquive du pas, le

déhanchement sont bien vus lors de la marche. Ils sont dus à la douleur ou à la raideur d’une

ou de plusieurs articulations des membres inférieurs. La palpation peut détecter une chaleur

anormale d'une articulation par rapport à l'autre, mais elle s'attache surtout à rechercher des

points douloureux et un épanchement.

I-3-2 Diagnostic radiologique

L’arthrose ayant une définition anatomique, l’imagerie est l’outil adapté pour son diagnostic.

La radiographie standard est l’exploration la plus simple, la moins coûteuse, la plus

anciennement utilisée et donc la mieux maîtrisée. D’un point de vue technique, les

articulations périphériques sont radiographiées selon les deux principes de base de la

14

radiologie ostéo-articulaire : radiographier les deux articulations paires et symétriques

lorsqu’une seule est atteinte et sous deux incidences (de face et de profil). (17)

Les radiographies d’une articulation arthrosique montrent, en proportions variables :

- un pincement articulaire longtemps localisé,

- une sclérose sous-chondrale ± associée à des géodes,

-une ostéophytose implantée à la jonction os-cartilage.

Ce “trépied” radiologique traduit une arthrose déjà évoluée.

Radiographie du genou de face en charge

15

Cliché n°1 : pincement < 50% de la hauteur de l’interligne articulaire

Cliché n°2 : pincement > 50%, apparition d'ostéophytoses et ostéocondensation visibles

Cliché n°3 : Pincement complet

Cliché n°4 : cupule interne

I-3-3 Diagnostic biologique

Il n’y a pas de marqueur biologique de l’arthrose. Maladie locale, elle est sans traduction

biologique systémique facilement détectable. De ce fait, la découverte d’un syndrome

inflammatoire biologique devant une douleur articulaire doit faire douter de ce diagnostic

d’arthrose. (17)

I - 4 C L A S S I F I C AT I O N D E S P R I N C I PA L E S L O C A L I S AT I O N S

D ’ A R T H R O S E S E L O N L ' A C R

Il n’y a actuellement aucun consensus pour savoir quels critères diagnostiques utiliser dans les

études épidémiologiques et thérapeutiques en considérant l’arthrose comme une seule entité.

En revanche, des critères diagnostiques des principales localisations de l’arthrose, la

coxarthrose, la gonarthrose et l’arthrose digitale ont été proposés. (18)

16

L'ACR a proposé en 1986 des critères de classification ou plus exactement trois systèmes de

critères : cliniques purs, cliniques et biologiques, cliniques et radiologiques. Bien qu’ils ne

prennent pas en compte le pincement articulaire radiologique et qu’ils accordent un poids

important aux ostéophytes, ces critères sont fréquemment utilisés pour les inclusions dans les

essais thérapeutiques. (18)

I-4-1 Gonarthrose

Un patient est considéré comme atteint d'une gonarthrose s'il souffre d'une douleur du genou

et s'il répond à au moins 3 des 6 critères cliniques suivants :

- âge > 50 ans - raideur matinale < 30 minutes - crépitement - douleur osseuse péri-articulaire

- hypertrophie osseuse péri-articulaire - absence de chaleur locale à la palpation.

Les performances de ces critères sont bonnes, avec une sensibilité de 95% et une spécificité

de 69%.

On augmente la spécificité en ajoutant la radiographie à ces critères : dès lors, un patient est

considéré comme atteint d'une gonarthrose s'il souffre d'une douleur du genou et s'il répond à

au moins un des 3 premiers critères cliniques précédents et s'il présente des ostéophytes sur la

radiographie. La sensibilité reste bonne (91 %) et la spécificité augmente (86 %).

I-4-2 Coxarthrose

À l’instar de ce qui avait été fait pour la gonarthrose, l’ACR a proposé deux ensembles de

critères de classification. Les critères clinico-biologiques suivants permettent de porter le

diagnostic avec une sensibilité de 86 % et une spécificité de 75 % :

- douleur de hanche + rotation interne < 15° + flexion ≤ 115° ou VS (vitesse de

sédimentation) ≤ 45 mm à la première heure.

- douleur de hanche + rotation interne ≥ 15° mais douloureuse + raideur matinale ≤ 60

minutes + âge > 50 ans.

17

Ces derniers ne prennent en compte que la douleur, la mobilité de la hanche et l’absence de

syndrome inflammatoire, et sont très peu utilisés. Les études épidémiologiques et

thérapeutiques utilisent quasi systématiquement des critères clinico-radiographiques. (18)

Le second type de critères de la coxarthrose utilise un ensemble de critères composites

clinico-biologico-radiologiques comprenant une douleur de hanche et au moins 2 des 3

critères suivants : des ostéophytes (fémoraux ou acétabulaires), un pincement articulaire et

une VS < 20 mm/heure. Les performances sont alors meilleures avec une sensibilité de 89%

et une spécificité de 91%. (10)

I-4-3 Arthrose digitale

Là encore des critères classiques ont été proposés ; douleur, sensibilité ou raideur des mains

associée à 3 au moins des 4 critères suivants :

Epaississement osseux d'au moins 2 des 10 articulations suivantes : 2ème et 3ème inter

phalangiennes distales, 2ème et 3ème inter phalangiennes proximales et trapézo-

métacarpiennes des deux mains,

Epaississement osseux d'au moins 2 articulations inter phalangiennes distales,

Gonflement de moins de 3 articulations métacarpo-phalangiennes,

Déformation d'au moins une des 10 articulations ci-dessus.

La sensibilité est de 94 % et la spécificité de 87 %. (18)

I - 5 R E C O M M A N D AT I O N S I N T E R N AT I O N A L E S D E B O N N E S

P R AT I Q U E S T H É R A P E U T I Q U E S

Des guides de bonnes pratiques concernant la prise en charge thérapeutique de l'arthrose ont

été émis par les sociétés savantes internationales (l'OARSI : l’Osteoarthritis Research Society

International, l'EULAR : European League Against Rheumatism, l'ACR : American College

of Rheumatology et la NICE : National Institute for Health and Clinical Excellence) afin de

mettre à jour les données disponibles sur les avancées thérapeutiques et d'aider les 18

professionnels de santé dans leur mission de soulager les patients, améliorer leur qualité de

vie et limiter l'évolution de la maladie. Elles orientent également les essais cliniques futurs en

mettant en lumière certaines carences dans le niveau de preuve d’efficacité et de tolérance

dans tel ou tel domaine de la prise en charge. (19)

En 2007, l'OARSI a formulé 25 recommandations sur la prise en charge de la gonarthrose et

de la coxarthrose fondées sur l’évaluation des recommandations publiées entre 1945 et 2005,

sur une revue systématique de la littérature effectuée jusqu’en janvier 2002 par l’EULAR

complétée par une recherche systématique des données récentes de la littérature dans les

principales bases de données électroniques (MEDLINE, EMBASE, CINHAL, AME, Science

Citation Index et Cochrane Library database), et enfin sur un consensus d’experts obtenu par

la méthode Delphi. (19) Il s'agit des recommandations les plus récentes, les seules basées sur

une méthodologie « hybride » qui associe une revue systématique de la littérature à une

consultation d'experts originaires de pays différents et de disciplines médicales différentes, les

seules également à avoir été traduites en français selon un travail rigoureux et scientifique

soumis à un groupe d'experts francophones qui a tenu compte des pratiques médicales

régionales.

Elle préconise une prise en charge optimale de la maladie en associant des moyens non

pharmacologiques et pharmacologiques.

I-5-1 Prise en charge non pharmacologique

L'accès à l’information et à une éducation concernant les objectifs du traitement et

l’importance des modifications du mode de vie, de l’exercice physique, de l’adaptation des

activités, de la perte de poids est primordial en prenant soins de mettre l'accent sur les moyens

et les traitements pouvant être mis en œuvre par le patient lui-même et encourager

l'observance thérapeutique.

La pratique d'une activité physique régulière adaptée avec des exercices de renforcement

musculaire, de mobilisation articulaire en mode aérobie doit être encouragée en insistant 19

auprès du patient sur la faible innocuité et le bénéfice à moyen et long terme concernant la

diminution de la douleur et de l'impotence fonctionnelle. Ces exercices doivent être réalisés et

mémorisés avec l'aide du kinésithérapeute lors des séances de rééducation puis poursuivis par

le patient seul au domicile. (20)

Une perte de poids doit être également conseillée aux patients en surpoids, voire obèses ; ce

qui permet de réduire les contraintes mécaniques supportées par les articulations.

Les aides à la marche telles qu'une canne ou une béquille du côté controlatéral à l'articulation

lésée ou même un déambulateur dans le cas d'atteinte bilatérale peuvent être nécessaires au

moment des poussées inflammatoires pour mettre en décharge le membre douloureux.

Le port de chaussures adaptées ou de semelles orthopédiques permet de corriger une

malposition plantaire et le port d'orthèse notamment de genouillère réduisent l'instabilité à la

marche et le risque de chute. (20)

I-5-2 Prise en charge pharmacologique

Le paracétamol est un antalgique oral de première intention efficace pour le traitement des

douleurs légères à modérées.

En l’absence de réponse adéquate ou en présence de douleurs sévères et/ou d’une

inflammation, un traitement pharmacologique alternatif doit être envisagé en tenant compte

de son efficacité, de sa tolérance ainsi que des traitements médicamenteux concomitants et

des comorbidités.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) doivent être utilisés à la dose minimale

efficace mais leur utilisation au long cours doit être évitée. Chez les patients qui présentent un

risque de lésions gastro-intestinales élevé, un agent sélectif de COX-2 et/ou un AINS non

sélectif associé à un inhibiteur de la pompe à protons à titre de protecteur gastrique peut être

envisagé. Toutefois, l’utilisation des AINS, qu’il s’agisse d’un Coxib ou d’un agent non

20

sélectif, doit être prudente chez les patients présentant des facteurs de risque

cardiovasculaires. (21)

Les AINS topiques peuvent être efficaces comme traitement alternatif ou d’appoint aux

antalgiques/anti-inflammatoires oraux et permet ainsi de diminuer leur usage.

Des injections intra articulaires (IA) de corticoïdes peuvent être utilisées en particulier lorsque

les patients présentent des douleurs modérées à sévères qui ne répondent pas de manière

satisfaisante aux antalgiques/anti-inflammatoires oraux ainsi que chez les patients atteints

d’arthrose symptomatique du genou avec épanchement ou autres signes cliniques

d’inflammation locale.

Des injections intra articulaires d’acide hyaluronique ont un bénéfice retardé mais prolongé

par rapport aux injections IA de corticoïdes.

La glucosamine et/ou la chondroïtine sulfate peuvent procurer un bénéfice symptomatique

chez les patients atteints d’arthrose du genou. En l’absence de réponse manifeste dans un délai

de 6 mois, le traitement doit être arrêté.

L’utilisation d’opiacés faibles et d’analgésiques narcotiques peut être envisagée pour le

traitement des douleurs rebelles chez les patients atteints d’arthrose de la hanche ou du genou,

lorsque les autres agents pharmacologiques ont été inefficaces ou qu’ils sont contre-indiqués.

Les opiacés plus forts doivent être envisagés uniquement pour la prise en charge des douleurs

sévères dans des circonstances exceptionnelles. Les traitements non pharmacologiques

doivent être poursuivis chez ces patients et des traitements chirurgicaux doivent être

envisagés.

I-5-3 Prise en charge chirurgicale

Les patients atteints d’arthrose de la hanche ou du genou qui n’obtiennent pas de soulagement

adéquat de la douleur et d’amélioration fonctionnelle avec l’association d’un traitement non

21

pharmacologique et d’un traitement pharmacologique doivent être évalués en vue d’une

intervention chirurgicale de prothèse articulaire.

Cette intervention est efficace et d’un bon rapport coût/efficacité chez les patients qui, malgré

un traitement conservateur, présentent une symptomatologie importante et/ou un handicap

fonctionnel contribuant à altérer leur qualité de vie.

L’ostéotomie et les techniques chirurgicales conservatrices avec préservation de l’articulation

doivent être envisagées chez les adultes jeunes atteints d’arthrose symptomatique de la

hanche, surtout en présence d’une dysplasie pour retarder d’une dizaine d’années la pose

d’une prothèse articulaire. (20)

I - 6 P E R C E P T I O N D E L A M A L A D I E A R T H R O S I Q U E PA R L E

PAT I E N T E T L E M É D E C I N

Malgré la qualité méthodologique avec laquelle ces recommandations ont été élaborées, elles

semblent peu utilisées en pratique courante. Les obstacles à leur utilisation sont le manque

d’intérêt des praticiens pour l’arthrose, le manque d’avancée scientifique dans le diagnostic et

le traitement de l’arthrose, la méconnaissance de la maladie et la difficulté d’accéder aux

connaissances dans ce domaine, l’incompatibilité des recommandations avec les pratiques

médicales et la politique en matière de soins de santé locale.

En 2008, un groupe de médecins généralistes a mené une étude dans le but d’étudier le

ressenti des patients concernant leur maladie arthrosique et sa prise en charge. Puis en 2010

une seconde enquête a été effectuée pour évaluer la perception des médecins sur le vécu de la

maladie par leur patient arthrosique. Les résultats des deux études montraient un décalage

entre le vécu du patient et la perception qu'en a le médecin généraliste. (22)

Dans l'esprit des médecins, l'arthrose était plutôt une maladie liée à l'âge et c'était cette

information qui était transmise aux patients. Ainsi les mécanismes complexes étaient peu

connus des médecins généralistes et de ce fait des patients. Une vision fataliste de l'arthrose

était alors partagée par les deux protagonistes.22

Et de la même manière que les patients n'avaient pas investi la maladie, les médecins

n'exploitaient pas toutes les possibilités thérapeutiques ; ils se contentaient d’une prise en

charge à très court terme des poussées douloureuses. Les mesures non pharmacologiques

étaient utilisées de façon tardive et restreinte.

Or, la gestion d'une maladie chronique comme l'arthrose, nécessite une modification du

comportement des patients et une information qui leur permettent de bien comprendre le but

des traitements proposés et de changer durablement leur mode de vie.

L'étude menée auprès des 18 patients avait par ailleurs mis en évidence le sentiment

d'impuissance de la médecine conventionnelle à les soulager et à ralentir l'évolution de la

maladie. Dans ce travail qualitatif, la totalité des patients avait eu recours à des traitements

non conventionnels ; avec en tête de liste l'homéopathie, l'acupuncture, puis la phytothérapie,

les compléments nutritionnels, et d'autres techniques plus inventives les unes que les autres.

(23) Ces données qualitatives ont fait émerger l’hypothèse d’un recours important des patients

arthrosiques aux traitements non conventionnels, non quantifiable à partir des travaux

précédemment réalisés.

II OBJECTIFS DE L'ETUDE

I I - 1 O B J E C T I F P R I N C I PA L

L'objectif principal de cette étude était d'évaluer la prévalence de patients arthrosiques faisant

appel à des traitements non conventionnels.

I I - 2 O B J E C T I F S S E C O N D A I R E S

Les objectifs secondaires étaient :

• Identifier le profil de patients ayant recours à ces traitements

• Evaluer les traitements alternatifs les plus utilisés

23

• Evaluer la perception qu’ont les patients sur l’efficacité́, la tolérance et les motifs de

recours de ces pratiques

• Identifier la manière avec laquelle les patients ont été informés sur ces techniques

• Evaluer le coût de ces traitements et la part de remboursement par le régime

complémentaire

24

III MATÉRIELS ET MÉTHODES

I I I - 1 R E C H E R C H E B I B L I O G R A P H I Q U E

La recherche bibliographique a été effectuée sur plusieurs moteurs de recherche dont

majoritairement Pubmed, puis sur la Cochrane library et Google scholar avec les termes

suivants issus du dictionnaire de terminologie médicale cismef avec les termes MESH :

« osteoarthritis », « complementary and alternative therapies» , « epidemiology studies »,

« intervention studies », « prevalence », « homeopathy », « phytotherapy », « herbal

medicine », « osteopathy medicine », « acupuncture therapy », « naturopathy ». Les articles

devaient être rédigés en français ou en anglais, être relativement récents et disponibles en

lecture complète.

Des articles ont également été consultés sur la revue Prescrire et directement au sein de

certains sites de la HAS, de la société française de rhumatologie (SFR), de l'Association

Française de Lutte Anti Rhumatismale (AFLAR), de la CPAM, du ministère de la santé et du

catalogue des thèses du SUDOC.

Chaque référence bibliographique sélectionnée a ensuite été sauvegardée et classée à l'aide

d'un logiciel de gestion des références bibliographiques appelé Zotero, capable de générer une

bibliographie.

Pour analyser ce qui est à disposition des patients, une autre enquête a été menée dans la

presse grand public, dans les revues « TOP SANTE », « NOTRE TEMPS », « PLEINE VIE ».

Nous avons aussi réalisé des recherches dans des articles de presse, des forums, des blogs et

des sites de conseils sur internet.

25

I I I - 2 C O N C E P T I O N D E L ' É T U D E

III-2-1 Type d'enquête

Il s’agissait d'une étude descriptive prospective multicentrique non contrôlée se déroulant en

Ile de France du 13 au 18 octobre 2014.

En raison de sa reproductibilité et de son remplissage rapide et simple, et pour éviter que

l’enquêteur n'influence les réponses du patient, l’auto-questionnaire nous a semblé être le

mode de recueil des données le plus adapté.

III-2-2 Définition de l'échantillon

Nous avons décidé d'inclure dans l'étude les patients :

– Présentant au moins une localisation d'arthrose symptomatique

– Confirmée par un examen d'imagerie (radiographie, scanner ou IRM)

– Consentant à participer à l'étude

– Quelque soit leur âge, leur sexe et le motif de consultation.

Les patients analphabètes, atteints de troubles cognitifs ou de malvoyance ont été exclus de

l'étude en raison du fait qu'ils ne pouvaient pas répondre seuls et de manière fiable à l'auto-

questionnaire.

III-2-3 Méthode d'inclusion des médecins

Les médecins inclus dans l'étude étaient tous des médecins généralistes pour permettre de

recueillir un maximum de réponses en misant sur la proximité de la relation médecin-patient,

tout en étant sûr d'inclure des patients arthrosiques et éviter par ailleurs les biais de confusion

liés à la participation de spécialistes tels que le rhumatologue ou l'orthopédiste. D'autre part,

les médecins généralistes pratiquants des actes de médecine non conventionnelle étaient

considérés comme non admissibles dans l'étude pour écarter un quelconque biais de sélection.

26

Le premier contact auprès des médecins a été établi par téléphone avant de les rencontrer lors

d'un entretien personnalisé afin de recueillir les informations les concernant (telles que l'année

d'installation, la prescription de traitement non conventionnel, le profil de la patientèle selon

le relevé du RIAP) et les répertorier sur une fiche descriptive (Annexe 1). Cette première

entrevue a permis de leur expliquer le sujet de notre travail, le but recherché, les critères

d'inclusion et d'exclusion des patients et chaque item de l'auto-questionnaire en m'appuyant

sur un guide à leur intention (Annexe 2).

Sur un total de 40 médecins généralistes contactés au hasard à partir d'un annuaire des

professionnels sur internet, 23 médecins ont refusé au moment du premier appel téléphonique

en évoquant comme motif principal la surcharge de travail et le manque de temps en

consultation. Parmi les 17 médecins rencontrés, seuls 12 ont effectivement collaboré à l'étude

car deux d'entre eux n'ont délivré aucun questionnaire par oubli et par manque de temps, l'un

d'entre eux s'est absenté durant la période de l'étude pour cause personnelle, l'un a changé

d'avis et un médecin n'a pas compris les modalités de délivrance des auto-questionnaires.

D'autre part, nous avons fait appel à mes co-internes remplaçants en cabinet de médecine

générale, mes maîtres de stage ambulatoire lors de mon stage de niveau 2 et des médecins

installés que j'avais remplacés. Des médecins coordinateurs de trois centres municipaux de

santé (à Saint-Ouen, Saint-Denis et Aubervilliers) ont aussi été approchés pour leur demander

leur contribution mais ils n'ont pas donné suite à notre requête.

Au total 28 médecins généralistes exerçant en activité libérale ont participé à l'étude, répartis

sur 17 cabinets dans 7 communes (Clichy, Asnières-sur-Seine, Gennevilliers, Saint-Ouen,

Saint-Denis, Soisy-sous-Montmorency et Arnouville les Gonesse) et dans 3 départements des

Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val d'Oise.

27

III-2-4 Conditions de collecte des données

L'ensemble des patients atteints d’arthrose vus en consultation pendant la durée de l'étude (les

inclus et les non-inclus) ont été recensés par les médecins à l'aide d'un tableau récapitulatif

pour nous permettre d'avoir une vue globale de la population étudiée.

Pour ne pas empiéter sur le temps consacré à la demande du patient et ainsi encourager la

participation des médecins et des patients, le médecin devait remettre l'auto-questionnaire au

patient admissible au décours d'une consultation. Ce dernier devait ensuite le remettre

directement une fois rempli, au médecin ou dans l'urne disposée à cet effet dans la salle

d'attente. En effet, une urne rouge recouverte d'une affiche avait été distribuée à chaque

médecin pour interpeller les patients sur cette maladie et recueillir les auto-questionnaires en

salle d'attente.

Une notice explicative destinée aux patients a accompagné l'auto-questionnaire (Annexe 3 et

Annexe 4). Elle avait pour but d'expliquer la maladie et son mode d'évolution, l'objectif de

l'étude et le contexte de ce travail.

Etant donné le nombre suffisamment important de médecins investigateurs et après une

estimation du nombre de patients arthrosiques ayant consulté dans un cabinet de médecine

générale pendant une semaine, nous avons déterminé qu'une durée courte pour notre étude

serait plus adaptée ; nous permettant d'atteindre le nombre de sujets nécessaires en évitant les

risques d'oublis de la part des médecins.

Dans notre étude, les termes « traitement non conventionnel », « technique alternative »,

« médecine douce » ou encore « soin parallèle » ont été utilisés de manière équivalente pour

signifier les traitements n’étant pas reconnus par la médecine conventionnelle, évitant

l’utilisation de produits pharmaceutiques et favorisant l’utilisation de moyens naturels.

28

I I I - 3 E L A B O R AT I O N D E L ' A U T O - Q U E S T I O N N A I R E

III-3-1 Phases préliminaires

Le questionnaire a été conçu à partir de l'étude qualitative sur le ressenti des patients

arthrosiques. (23)

Un premier modèle de questionnaire a d’abord été mis au point puis modifié au fur et à

mesure des relectures par 3 médecins et des tests réalisés auprès de 6 patients, suivis de

débriefings afin d’évaluer les problèmes éventuels rencontrés par les patients et vérifier la

compréhension et la formulation des questions, l'ordre logique de passage des questions et les

règles de remplissage.

Le questionnaire a aussi été évalué sur sa forme ; il fallait qu'il soit suffisamment court et clair

pour que le patient ne le considère pas comme une contrainte trop importante et s'en acquitte

entièrement.

Le questionnaire était composé de 16 questions dont 15 questions à choix multiples et une

question ouverte.

La première question servait à éliminer les patients arthrosiques qui ne seraient pas

symptomatiques.

III-3-2 Caractéristiques de la population

Nous avons d’abord évalué le profil de la population étudiée afin notamment d’en déduire des

critères démographiques et socio-économiques pouvant influencer le recours aux traitements

non conventionnels. Ainsi le sexe, l'âge et la situation professionnelle au moment de l’étude

ont été demandés.

3 tranches d’âge ont été proposées : moins de 40 ans, entre 40 et 60 ans et plus de 60 ans.

9 propositions sur la catégorie professionnelle ont été faites : artisan/commerçant, cadre,

employé, ouvrier, enseignant, travailleur du corps médical, agriculteur, retraité et sans emploi.

29

III-3-3 Caractéristiques de la maladie

Pour identifier des critères propres à la maladie et à sa prise en charge susceptibles d'influer

sur l'usage des traitements non conventionnels, les questions suivantes ont porté sur les

articulations atteintes, la durée d'évolution de la maladie et les traitements conventionnels déjà

entrepris.

Ainsi parmi les réponses proposées figuraient :

Les localisations les plus touchées, main, hanche, genou, rachis cervical, rachis

lombaire et une case « autre » que les patients pouvaient préciser

3 durées d'évolution : moins de 5 ans, entre 5 et 10 ans et plus de 10 ans

6 types de traitements médicamenteux et non médicamenteux faisant partie des

recommandations de l'OARSI pré-citées ; à savoir les antalgiques, les anti-inflammatoires

non stéroïdiens, les anti-arthrosiques d'action lente, les infiltrations intra articulaire et la

rééducation par un kinésithérapeute. La cure thermale a été ajoutée étant donné qu'elle fait

partie des traitements remboursés par l'assurance maladie. Les classes thérapeutiques étaient

illustrées par des exemples largement utilisés de médicaments cités par leurs noms

commerciaux et leur équivalent en dénomination commune internationale (DCI).

III-3-4 Rapport des patients aux traitements non conventionnels

La question suivante servait à déterminer le taux effectif de patients ayant eu recours à un

traitement « non conventionnel ».

Nous avons aussi analysé les différents traitements alternatifs les plus employés. Les réponses

présentées étaient principalement issues d'une recherche effectuée dans les articles de revue

de la presse grand public traitant des « médecines douces », les publicités pour des « produits

naturels » dans ces mêmes magazines, ou encore sur les forums de discussions sur internet,

ainsi que de la thèse qualitative sur le ressenti des patients arthrosiques sur leur maladie (23).

30

On retrouvait ainsi l'acupuncture, la phytothérapie, les compléments nutritionnels,

l'homéopathie, l'ostéopathie, la chiropraxie, la mésothérapie, le bracelet ou autre bijou

aimanté, un régime alimentaire spécifique et une case « autre » destinée à recueillir d'autres

traitements utilisés. Chaque terme était suivi d'une définition courte et simple pour faciliter

leur compréhension.

III-3-5 Perception des patients sur les traitements non conventionnels

Nous avons évalué la perception qu'avaient les patients sur les traitements non

conventionnels, en étudiant leur ressenti sur l’efficacité, la tolérance, le coût, les moyens

d'information et les motifs de recours à ces traitements.

En ce qui concerne l'efficacité, la question était posée sous la forme d'un tableau à double

entrée, dans lequel le patient devait cocher à chaque ligne de traitement sus-cité la case

correspondant à sa situation parmi 5 choix de réponses : « Ne vous concerne pas », « Non, pas

du tout efficace », « Plutôt non », « Plutôt oui », « Oui, pleinement efficace ». Nous avons

délibérément choisi 4 niveaux de réponses de manière à obtenir une opinion tranchée des

patients.

En ce qui concerne la tolérance : le patient devait dans un premier temps répondre à une

question fermée sur la présence ou non d'effets secondaires, puis préciser le cas échéant leur

réponse à la question suivante.

Nous leur avons demandé le coût annuel de ces traitements ainsi que le taux de

remboursement par leur assurance complémentaire avec plusieurs paliers de prix proposés.

Nous avons aussi cherché à savoir le motif de recours aux traitements alternatifs. Les réponses

proposées avaient été rapportées par l'étude qualitative précitée : l'inefficacité des traitements

traditionnels, l'apparition d'effets secondaires gênants de ces traitements et le sentiment

d’innocuité des techniques alternatives.

31

Enfin, nous avons jugé utile de questionner les patients sur les moyens qui leur ont permis de

connaître ces méthodes de traitements pour savoir en particulier, s'ils recevaient leurs

informations des professionnels de santé. Les réponses proposées étaient les suivantes : votre

médecin, votre pharmacien, un autre professionnel de santé (kiné, infirmière, …), votre

entourage (famille, amis, …), presse destinée au grand public, presse médicale, télévision,

internet, livres, autres.

I I I - 4 N O M B R E D E S U J E T S N É C E S S A I R E S

Nous avons utilisé la formule statistique suivante afin de calculer le nombre de sujets

nécessaires :

n = Zα ² x P (1-P)

Sachant que :

n : Nombre de sujets nécessaires

i : Précision de 8%

P : Pourcentage supposé de 40% d'utilisateurs de traitements alternatifs

Zα : Risque α à 5% (1,96)

Quelques études avaient évalué le taux d'utilisation des traitements non conventionnels par les

patients atteints d'arthrose. L'une d'elle une étude prospective menée à Sydney, en Australie

sur 341 patients, entre 1994 et 1999 par J. Zochling et al avait révélé une prévalence de 40%

de recours aux traitements alternatifs. (24)

Le calcul du nombre de sujets nécessaires de notre étude se basait ainsi sur les 40% de

patients arthrosiques qui avaient utilisé des traitements non conventionnels en partant du

postulat que les chiffres seraient identiques en Australie et en France.

32

Nous avons ainsi défini que pour obtenir un pourcentage de 40% de la population interrogée

utilisant des traitements non conventionnels, il nous fallait inclure un minimum de 144

patients.

I I I - 5 A N A LY S E S TAT I S T I Q U E

Les données ont été répertoriées sur tableur Excel du pack Microsoft Office 2016 de manière

brute, puis traitées par calcul de pourcentage.

Les questionnaires ont été dépouillés selon différents items et différents ordres pour permettre

leur exploitation statistique. Nous avons ainsi pu déterminer le profil des patients ayant

recours aux traitements alternatifs, l’évaluation qu’ils ont fait de l’efficacité, la tolérance, les

moyens financiers mis en jeu, mais aussi les causes qui ont motivé ce choix et les manières

d’y accéder.

L’ensemble des données statistiques a été estimé avec un intervalle de confiance présentant un

risque α à 5%.

IV RÉSULTATS

I V- 1 D E S C R I P T I F D E S C A B I N E T S C E N T R E S D E R E C U E I L

Sur un total de 28 médecins généralistes répartis sur 17 cabinets libéraux dans 7 villes ; 1

médecin à Soisy sous Montmorency (95), 1 médecin à Arnouville les Gonesse (95), 6

médecins à Clichy la Garenne (92), 5 à Gennevilliers (92), 1 à Asnières-sur-Seine (92), 6 à

Saint-Ouen (93) et enfin 8 à Saint-Denis (93), il y avait 22 médecins installés, 4 remplaçants

et 2 collaborateurs. Parmi eux 16 exerçaient en groupe et 12 travaillaient seuls.

Seulement 6 médecins avaient les services d'une secrétaire médicale.

La population de médecins était composée de 15 femmes et 13 hommes, âgés de 28 à 65 ans,

avec une moyenne d'âge de 48,5 ans.

33

L'année de début d'activité dans le cabinet de recueil variait de 1978 à 2013, soit une durée

d'activité variant de 37 ans à 1 an et une moyenne de 17,75 ans.

Les âges des patientèles des médecins ont été étudiés via leur RIAP (Relevé Individuel

d'Activité et de Prescription établis par la CPAM). 4 médecins n'avaient pas de RIAP étant

donné leur statut de remplaçants, 5 médecins ne nous ont pas communiqué cette information.

Parmi les 19 médecins qui nous ont transmis le descriptif de leur patientèle en fonction de

l'âge, on a pu identifier 3 types de patientèle : 5 patientèles dites « jeunes », 9 patientèles dites

« d'âge mûr », 5 patientèles dites « sénior ». 

Parmi les médecins interrogés : 10 ont déclaré prescrire des traitements alternatifs sans les

pratiquer eux-mêmes (1 la phytothérapie, 5 l'ostéopathie, 1 l'ostéopathie et l'acupuncture, 1 la

mésothérapie et 2 la mésothérapie et l'ostéopathie). 16 médecins ont assuré ne jamais en

prescrire.

I V- 2 D E S C R I P T I F D E L A P O P U L AT I O N É T U D I É E

Au cours de la période d'inclusion, 197 patients ont été interrogés dont 49 hommes (24,9%),

147 femmes (74,6%) et un patient de sexe non renseigné (0,5%).

22 patients (11,2%) ont été exclus de l'étude dont 1 (0,5%) pour cause de malvoyance, 1

(0,5%) pour trouble cognitif et 20 (11%) pour raison inconnue.

Par ailleurs 7 questionnaires (3,5%) ont été perdus dans un des centres de recueil car ils

n'avaient pas été déposés dans l'urne par les patients.

Sur les 168 questionnaires récupérés (85,3%), 158 questionnaires (80,2%) ont pu être

exploités. En effet, 10 questionnaires (5,1%) ont été exclus en raison du fait que les patients

n'étaient pas symptomatiques.

IV-2-1 Caractéristiques démographiques

158 patients ont donc été inclus dans notre étude, parmi lesquels 39 étaient des hommes soit

24,7% et 119 étaient des femmes soit 75,3%.

34

Parmi les patients inclus, 2 avaient moins de 40 ans (1,26%), 61 patients avaient un âge

compris entre 40 et 60 ans (38,7%) et 95 patients avaient plus de 60 ans (60%). (Annexe 5)

IV-2-2 Situation professionnelle

Les retraités faisaient partie du groupe le plus représenté avec 86 patients soit 54,4%, suivis

par les employés avec 29 patients soit 18,4% et 19 patients soit 12% ont déclaré être sans

emploi. Les groupes des cadres et artisans/commerçants étaient composés respectivement de

10 patients soit 6,3% et 5 patients soit 3,2%.

Les autres professions étaient moins souvent représentées avec notamment, 3 ouvriers soit

1,9%, 3 enseignants soit 1,9%, 2 patients soit 1,26% dans le corps médical et 1 patient soit

0,63% était dans une situation particulière puisqu'en accident de travail.

Moins de 40 ans

Entre 40 et 60 ans

Plus de 60 ans

40 30 20 10 0 10 20 30 40 50 60 70

Pyramides des âges

Homme Femme

Effectif

35

Retraité54.41%

Employé18.40%

Sans emploi12.00%

Cadre6.30%

Artisan, commerçant

3.20%

Ouvrier1.90%

Enseignant1.90%

Corps médical1.26%

Autre0.63%

Répartition des différentes professions

RetraitéEmployéSans emploiCadreArtisan, commerçantOuvrierEnseignantCorps médicalAutre

IV-2-3 Caractéristiques de la maladie

Articulations touchées

Les patients ont déclaré avoir 2,4 articulations atteintes d'arthrose en moyenne. La répartition

des articulations atteintes d'arthrose était la suivante :

Rachis dorso-lombaire : 97 patients soit 61,4%

Genou : 95 patients soit 60%

Rachis cervical : 75 patients soit 47,5%

Main et/ou doigt : 54 patients soit 34%

Hanche : 29 patients soit 18,3%

Epaule : 19 patients soit 12%

Pied : 4 patients soit 2,5%

Cheville : 2 patient soit 1,2%

Mâchoire : 1 patient soit 0,6%

36

Rachis dorso-lombaire

Genou

Rachis cervical

Main

Hanche

Epaules

Pieds

Cheville

Machoîre

0.00% 10.00% 20.00% 30.00% 40.00% 50.00% 60.00% 70.00%

61.40%

60.00%

47.50%

34.00%

18.30%

12.00%

2.50%

1.20%

0.60%

Répartition des patients selon les articulations lésées

Durée d'évolution de la maladie

34 patients soit 21,5% ont déclaré souffrir d'arthrose depuis moins de 5 ans, 64 patients soit

40,6% présentaient une période d'évolution de leur maladie allant de 5 à 10 ans, 59 patients

soit 37,3% souffraient d'arthrose depuis plus de 10 ans, et un patient soit 0,6% n'a pas répondu

à cette question.

Utilisation des traitements conventionnels

moins de 5 ans Entre 5 et 10 ans plus de 10 ans sans réponse0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

21.50%

40.60%37.30%

0.60%

Répartition selon la durée d'évolution de la maladie

DURÉE D'EVOLUTION

POU

RCE

NTA

GE

37

Parmi les traitements déjà entrepris, les antalgiques étaient en tête de liste avec un taux

d'utilisation de 88,6%, suivis par les anti-inflammatoires avec 71,5% d'utilisateurs, puis par la

rééducation et l'infiltration intra articulaire respectivement utilisée par 58,2% et 38,6% des

patients.

Un quart des patients déclarait avoir déjà utilisé un anti-arthrosique d'action lente et 10% des

patients avaient bénéficié au moins une fois d'une cure thermale.

I V- 3 R E C O U R S A U X T R A I T E M E N T S N O N C O N V E N T I O N N E L S

Parmi les 158 patients inclus, 69 patients soit 43,7% [36%-51,4%] ont déclaré avoir déjà

utilisé un traitement alternatif, 85 patients soit 53,8% [46%-61,6%] n'avoir jamais utilisé de

médecine douce pour traiter leur symptômes ou l'évolution de leur maladie arthrosique et 4

patients n'ont pas donné de réponse à cette question soit 2,5% [0,1%-4,9%].

Antalgiques

AINS

Rééducation

Infiltrations

AAAL

cure thermale

sans réponse

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9

88.60%

71.50%

58.20%

38.60%

25.30%

10.80%

1.30%

Répartition selon les traitements déjà utilisés

pourcentage

trai

tem

ents

38

oui0.437

non0.538

sans réponse : 0.025

Recours aux traitements alternatifs

oui non sans réponse

IV-3-1 Recours aux traitements alternatifs en fonction du sexe

10,75% [5,9-15,6] des hommes ont eu recours aux traitements alternatifs contre 32,91%

[25,6-40,2] des femmes.

Homme Femme0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

R eco u rs a u x tra item en ts a ltern a tifs selo n le sex e

IV-3-2 Recours aux traitements alternatifs en fonction de l'âge

Les 2 patients âgés de moins de 40 ans soit 1,26% [-0,5-3] utilisaient des traitements

alternatifs. 20,25% [14-26,5] des patients ayant entre 40 et 60 ans ont utilisé ces traitements et

ils étaient 22,15% [15,7-28,6] chez les patients de plus de 60 ans.

39

Moins de 40 ans 40 à 60 ans Plus de 60 ans

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

R eco u rs a u x tra item en ts a l tern a ti fs en fo n ctio n d e l'â g e

IV-3-3 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la situation

professionnelle

21,52% [15,1-27,9] des retraités ont fait appel aux traitements non conventionnels contre

11,4% [6,4-16,4] des employés. Les patients sans emploi, artisans et cadres ont eu recours aux

traitements non conventionnels dans les mêmes proportions à savoir 3,16% [0,4-5,9]. Un

ouvrier et un enseignant soit respectivement 0,63% [-0,6-1,9] y ont eu recours également.

retraité employé artisan cadre sans emploi ouvrier enseignant

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

R eco u rs a u x tra item en ts a ltern a tifs selo n la situ a tio n p ro fessio n n el le

40

IV-3-4 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la localisation de

l'arthrose

31% [23,8-38,2] des patients atteints d'arthrose du rachis lombaire se sont tournés vers la

médecine non conventionnelle contre 25,3% [18,5-32,1] des patients atteints d'arthrose

cervical, 23,4% [16,8-30] des patients atteints d'arthrose du genou et 17% [11,1-22,9] des

patients atteints d'arthrose de la main. Ils n'étaient plus que 8,86% [4,4-13,3] des patients

atteints d'arthrose de la hanche et 7,6% [3,5-11,7] des patients atteints d'arthrose de l'épaule à

faire appel aux traitements alternatifs. 2 patients atteints d'arthrose du pied soit 1,26% [-0,5-3]

y ont également eu recours.

Rachis

lombaire

Rachis

cervi

cal

genoum

ain

hanche

EpaulePied

Mach

oîre-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

R eco u rs a u x tra item en ts a ltern a tifs selo n les a rt icu la tio n s a ttein tes

IV-3-5 Recours aux traitements alternatifs en fonction de la durée

d'évolution de la maladie

19% [12,9-25,1] des patients dont la durée d’évolution de la maladie était de plus de 10 ans

ont fait appel aux traitements alternatifs, contre 13,3% [8-18,6] des patients souffrant

d’arthrose depuis une durée variant de 5 à 10 ans et 10,75% [5,9-15,6] des patients souffrant

d’arthrose depuis moins de 5 ans. Un patient n’a pas répondu à cette question soit 0,63% [-

0,6-1,9].

41

Sans réponse Moins de 5ans Entre 5 à 10 ans Plus de 10 ans-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

R eco u rs a u x tra item en ts a ltern a tifs selo n la d u rée d 'év o lu tio n d e la m a la d ie

IV-3-6 Recours aux traitements alternatifs en fonction des traitements

prescrits

40,5% [32,8-48,2] des patients ayant utilisé antérieurement des antalgiques ont eu recours aux

traitements non conventionnels, 36% [28,5-43,5] des patients ayant utilisé dans anti-

inflammatoires non stéroïdiens, 29,1% [22-36,2] ayant utilisé la rééducation par un

kinésithérapeute, 16,45% [10,7-22,2] ayant utilisé des anti-arthrosiques d’action lente, 15,8%

[10,1-21,5] ayant bénéficié d’une infiltration intra articulaire et 4,4% [1,2-7,6] ayant bénéficié

d’une cure thermale.

Antalgiques AINS Rééducations AAAL Infiltrations Cure thermale0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

R eco u rs a u x tra itemen ts a l tern a t ifs se lon les tra i -teme n ts d é jà en trep r is

42

I V- 4 T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S U T I L I S É S

Sur les 69 patients ayant utilisé des traitements alternatifs, le traitement le plus largement

utilisé était l’ostéopathie avec 56,52% [44,8-68,2], suivi par l’acupuncture avec 27,53% [17-

38,1] d’utilisateurs. 21,73% [12-31,5] des patients ont eu recours à la phytothérapie et à la

mésothérapie et 20,28% [10,8-29,8] aux compléments nutritionnels. L’aromathérapie arrivait

ensuite en 6ème position avec 11,59% [4-19,1] d’usagers, puis 8,69% [2-15,3] disaient avoir

porté des bandes, bracelets ou autres bijoux aimantés. L’homéopathie et les régimes

alimentaires spécifiques étaient des méthodes appliquées par 7,24% [1,1-13,4] de notre

population. Les régimes alimentaires décrits par les patients correspondaient pour 3 d’entre

eux à une éviction totale de produits laitiers d’origine bovine, pour 1 patient il s’agissait d’une

éviction de blé et de produits laitiers d’origine animale et pour un patient il se composait de

légumes verts. Enfin, 2,89% [-1,1-6,8] des patients ont fait appel à la chiropraxie, et 1,44% [-

1,4-4,3] ont utilisé des thérapeutiques originales telles que le beurre de karité, le Kéfir

(boisson issue de la fermentation du lait), le « tapis anti douleur » ou encore les services d’un

magnétiseur et d’un étiopathe.

43

Ostéopathie

Acupuncture

Phytothérapie

Mésothérapie

Compléments nutriti

onnels

Aromathérapie

Bande aimantée

Homéopathie

Régime alimentaire spécifique

Chiropraxie

Beurre de karité

Magnétiseur Kéfir

Etiopathe

Tapis anti douleur

-5%5%

15%25%35%45%55%65%75%

R ép a rti tio n d e L 'U T IL IS A T IO N D E S T R A IT E M E N T S A L T E R N A T IF S

44

I V- 5 E VA L U AT I O N D E L ’ E F F I C A C I T É D E S T R A I T E M E N T S

A LT E R N AT I F S

Les patients ont évalué l’efficacité des techniques non conventionnelles selon le tableau

suivant :

Pas du tout efficace

Plutôt non Plutôt oui Oui pleinement efficace

Absence de réponse

Ostéopathie 2,60% [-2,4-7,6] 15,4% [4,1-26,7] 53,8% [38,2-69,4]

23,1% [9,9-36,3] 5,1% [-1,8-12]

Acupuncture 15,8% [-0,6-32,2@]

31,6% [10,7-52,5]

47,3% [24,9-69,7]

0,00% 5,3% [-4,8-15,4]

Phytothérapie 6,7% [-6-19,4] 46,65% [21,4-71,9]

46,65% [21,4-71,9]

0,00%

Mésothérapie 6,7% [-6-19,4] 6,7% [-6-19,4] 73,3% [50,9-95,7]

13,3% [-3,9-30,5]

Compléments nutritionnels

7,1% [-6,4-20,6] 42,8% [16,9-68,7]

35,7% [10,6-60,8]

7,2% [-6,3-20,7] 7,2% [-6,3-20,7]

Aromathérapie 0,00% 37,5% [4-71] 50% [15,4-84,6] 0,00% 12,5% [-10,4-

Bandé aimantée 0,00% 50% [10-90] 33,3% [-4,4-71] 16,7% [-13,1-46,5]

Homéopathie 0,00% 80% [44,9-115,1]

20% [-15,1-55,1] 0,00%

Régime alimen-taire spécifique

20% [-15,1-55,1] 0,00% 60% [17,1-102,9]

0,00% 20% [-15,1-

Les graphiques ci-dessous représentent l’efficacité ressentie des principaux traitements

alternatifs utilisés, la dénomination « Pas d’efficacité ressentie » regroupe les réponses « pas

du tout efficace » et « plutôt non » du questionnaire et la dénomination « Bonne efficacité

ressentie » regroupe les réponses « oui pleinement efficace » et « plutôt oui ».

45

Pas d'efficacité ressentie Bonne efficacité ressentie0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

P E R C E P tIO N d e l 'eff ica cité d e l 'o stéo p a th ie

Pas d'efficacité ressentie Bonne efficacité ressentie0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

p ercep tio n d e l 'eff ica cité d e l 'a cu p u n ctu re

46

Pas d'efficacité ressentie Bonne efficacité ressentie0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

P E rcep tio n d e l 'effica cité d e la p h y to th éra p ie

Pas d'efficacité ressentie Bonne efficacité ressentie

-20%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

P E R C E P T IO n d e l 'eff ica cité d e la m éso th é -ra p ie

Pas d'efficacité ressentie Bonne efficacité ressentie0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

p ercep tio n d e l 'eff ica cité d es co mp lém en ts n u trit io n n els

47

I V- 6 M O T I F S D E R E C O U R S A U X T R A I T E M E N T S

A LT E R N AT I F S

Le recours aux traitements alternatifs était pour 50,72% [38,9-62,5] des patients liés à

l’inefficacité des traitements conventionnels, pour 42,02% [28,5-51,6] en rapport avec la

perception de l’innocuité des traitements alternatifs, et pour 27,53% [17-38,1] motivé par les

effets secondaires des traitements traditionnels jugés insupportables.

15,94% [7,3-24,6] des patients concernés n’ont pas répondu à cette question.

Inefficacité des t

raitements

conventionnels

Absence de toxic

ité des t

raitements

alternatifs

effets secondaire

s intolérables d

es traite

ments conventionne

ls

Absence de répon

se0%

10%20%30%40%50%60%70%

mo tifs d e reco u r s a u x tra itemen ts a l ter n a t i fs

I V- 7 E F F E T S I N D É S I R A B L E S D E S T R A I T E M E N T S

A LT E R N AT I F S

88,4% [80,8-96] des patients ont déclaré n’avoir ressenti aucun effet secondaire lié à la prise

du ou des traitements alternatifs utilisés. Seuls 2,89% [-1,1-6,8] ont déclaré avoir perçu des

effets indésirables à l’origine de l’arrêt du traitement en cause, le premier correspondait à une

réaction allergique cutanée au niveau du point de contact du bracelet aimanté sur le poignet et

le second à des douleurs épigastriques causées d’après le patient par la prise d’un complément

nutritionnel. 8,69% [2-15,3] n’ont pas donné de réponse à cette question.

48

Abcence d'effet secondaire Perception d'un effet secondaire Absence de réponse

-20%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

R ép a rti t ion d es e f fe ts in d e sirab le s d es tra itemen ts a ltern a t ifs

I V- 8 M O Y E N S D ’ A C C È S À L ’ I N F O R M AT I O N S U R L E S

T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S

Parmi les modes d’accès à l’information sur les diverses thérapeutiques non conventionnelles,

l’entourage arrivait en tête de liste avec 55,07% [43,3-66,8], puis le médecin (sans précision

sur sa spécialité) avec 47,82% [36-59,6] et les autres professionnels de santé (infirmier,

kinésithérapeute) avec 14,49% [6,2-22,8]. Le pharmacien n’a été désigné que par 5,79% [0,3-

11,3] des patients comme étant l’informateur qui leur a permis de connaître les traitements

alternatifs. Les différents médias ont aussi permis de véhiculer l’information : la presse grand-

public avec 13,04% [5,1-21], la télévision avec 7,24% [1,1-13,4], internet avec 5,79% [0,3-

11,3], la radio avec 2,89% [-1,1-6,8] et enfin dans une même mesure la presse médicale, les

livres et les représentations culturelles avec 1,44% [-1,4-4,3]. Un patient soit 1,44% [-1,4-4,3]

n’a pas répondu à cette question.

49

Entourage

Médecin

Autres p

rofessionnels

de santé

Pharmacie

n

Presse grand public

Télévision

internetRadio

Presse m

édical

Livres

Culturel

Non précisé

-10%0%

10%20%30%40%50%60%70%80%

Mo yen s d 'ac cès à l ' in fo rmation su r le s tr a itr ements a lte rna ti fs

I V- 9 C O Û T A N N U E L D E S T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S

26,08% [15,7-36,4] des patients ont déclaré avoir dépensé moins de 50 euros par an en soins

parallèles, 43,47% [31,8-55,2] ont déclaré avoir dépensé entre 50 et 100 euros par an pour ces

traitements. 20,28% [10,8-29,8] ont estimé ce coût entre 100 et 300 euros et 7,24% [1,1-13,4]

l’ont estimé supérieur à 300 euros.

2,89% [-1,1-6,8] des patients n’ont pas répondu à cette question.

Moins de 50€/an Entre 50 et 100€/an Entre 100 et 300 €/an

Plus de 300€/an Sans réponse

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

C oû t d es tra itemen ts a lter na tifs

50

I V- 1 0 M O N TA N T D E S R E M B O U R S E M E N T S D E S F R A I S

L I É S A U X T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S PA R L E S

C O M P L É M E N TA I R E S S A N T É

59,42% [47,8-71] des patients interrogés ont déclaré être remboursés par leur mutuelle dans

une proportion de moins de 30% du montant dépensé, 10,14% [3-17,3] ont évalué le taux de

remboursement entre 30 et 50% et 14,49% [6,2-22,8] que le remboursement excédait 50% du

montant total dépensé. 10,14% [3-17,3] des patients ont admis ne pas avoir sollicité leur

mutuelle par méconnaissance d’une possibilité de remboursement.

5,79% [0,3-11,3] ont déclaré ne pas avoir de mutuelle.

Ne possède pas d

e mutuelle

Remboursement in

férieur à

30%

Remboursement e

ntre 30 et 5

0%

Remboursement s

upérieur à

50%

Mutuelle non so

llicité

e0%

10%20%30%40%50%60%70%80%

R emb our se men t d e s dé pe nses l iées aux tra itemen ts a l te rn a t ifs par la Mutu el le

51

V DISCUSSION

V- 1 P R I N C I PA U X R É S U LTAT S

V-1-1 Objectif principal de l’étude

La prévalence de patients atteints d’arthrose utilisant des traitements non conventionnels était

importante (43,7%), soit proche de l’hypothèse faite au début de notre travail.

Ces résultats sont comparables à d’autres études en particulier celle de J. Zochling et al. parue

en 2004 dans Annals of the Rheumatic Diseases ayant servi au calcul du nombre de sujets

nécessaires en prenant comme référence le taux de prévalence de 40%. Cette enquête

prospective, multicentrique avait été réalisée sur une période de 6 ans à Sydney en Australie

sur une population de 341 patients atteints d’arthrose du genou et de la hanche. (24)

Par ailleurs, ce chiffre de prévalence est rapporté par d’autres études faites aux Etats-Unis,

c’est le cas du travail mené par l’équipe de Lapane Kate L. et al. en 2004 (25) ; une étude

prospective, multicentrique (à Baltimore, Columbus, Pawtucket et Pittsburg) sur une

population de 2679 patients présentant de l’arthrose tibio-fémoral confirmée par examen

radiographique (critère de l’OARSI grade I à III) qui avait permis d’identifier un taux de

prévalence global des patients utilisateurs des traitements alternatifs de 47% ; IC 95% [45–

49].

V-1-2 Répartition de la population

Dans notre étude, nous avions inclus une majorité de 75,3% [68,6-82] de femmes contre

24,7% [18-31,4] d’hommes et une majorité de 60% [52,4-67,6] de patients de plus de 60 ans

contre 38,7% [31,1-46,3] de 40-60 ans. Ces deux phénomènes s’expliquent en partie par une

espérance de vie plus grande chez les femmes et sont directement liés à la répartition de la

population sur le territoire français, comme le montrent les statistiques de l’INSEE, avec une

augmentation constante du nombre de femmes par rapport aux hommes à partir de l’âge de 65

52

ans (57,5% de femmes de plus de 65 ans d’après ces mêmes statistiques pour l’année 2015).

(26)

Cette tendance est d’autant plus observée dans la répartition de patients atteints d’arthrose

étant donné qu’il s’agit d’une maladie touchant préférentiellement les femmes et les individus

de plus de 65 ans. (3) Ces chiffres sont corrélés à ceux mesurés lors de l’enquête du CREDES

réalisée en 2000 (5), qui retrouve une proportion d’un homme pour 3 femmes et un taux de

40% des patients de 40-64 ans et 60% des patients âgés de plus de 65 ans souffrant d’une

pathologie ostéo-articulaire.

Il y avait un taux de 54,4% [46,6-62,2] de retraités contre 45,6% [37,8-53,4] d’actifs, ce qui

est la conséquence directe de l’âge des patients.

V-1-3 Profil des patients utilisateurs des traitements alternatifs

Selon le sexe

Il y avait autant d’hommes que de femmes dans la population incluse et dans la population

d’utilisateurs des traitements alternatifs. En effet, parmi les patients utilisateurs des techniques

alternatives, nous avions un total de 10,75% [5,9-15,6] d’hommes contre 32,9% [25,6-40,2]

de femmes, soit un rapport d’1 homme pour 3 femmes, identique à celui observé dans notre

population de départ.

Selon l’âge

Par contre, concernant l’âge nous avons remarqué que les patients de plus de 65 ans ont ten-

dance à moins faire appel aux techniques de soins parallèles.

Ils étaient 1,5 fois plus nombreux que les moins de 60 ans dans la population incluse alors que

les deux étaient en proportion équivalente dans la population d’utilisateurs de traitements al-

ternatifs. Cela se justifie dans l’étude sur le Vécu de la maladie arthrosique et sa prise en

charge en Médecine Générale de Y. Mazouz en 2009 par une crainte irrationnelle exprimée

par les patients pour leur avenir et d’une évolution vers le handicap, d’autant plus importante

que les patients symptomatiques sont jeunes. (23)

53

L’enquête du CREDES, réalisée en 1994 en collaboration avec le Département Statistique de

la CNAM sur la santé et la protection sociale, auprès d'assurés sociaux et de leur famille, va

encore plus loin. Etablie sur un total de 9934 individus enquêtés, elle a déterminé que 370

personnes (dont 53% avaient pour motif une affection ostéo articulaire) faisaient appel à des

soignants de techniques dites « parallèles » parmi lesquels le guérisseur, le rebouteux, le ma-

gnétiseur, le radiesthésiste, le toucheur, l’ostéopathe, le chiropracteur, le naturopathe, l’acu-

puncteur, l’étiopathe, le sophrologue, l’iridologue et le psychanalyste durant les 12 derniers

mois. Elle présente des chiffres de prévalence concordant avec ceux de notre étude concernant

l’âge avec un taux d’utilisation des soins alternatifs plus faible chez les plus de 65 ans (et à

fortiori chez les retraités) et retrouve même que les personnes « gênées mais menant une vie

normale » ont le plus fort recours aux soins parallèles devant celles ayant dû restreindre leur

activité. (27)

Le travail réalisé par l’équipe de Foster DF et al. aux Etats-Unis en 1997 (28) à partir des don-

nées issues d’une enquête nationale sur 2055 adultes, retrouve une prévalence de 30% de per-

sonnes de plus de 65 ans utilisant les techniques non conventionnelles durant les 12 derniers

mois contre 46% de personnes âgées de moins de 65 ans (P<0,001).

Selon la situation socioprofessionnelle

Cette différence de comportement par âge associé à de plus faibles revenus peuvent expliquer

un taux plus bas de recours aux traitements alternatifs des retraités par rapport aux actifs.

(Annexe 6)

Selon le rapport des patients aux traitements traditionnels

Tous les patients interrogés avaient utilisé à au moins une reprise des soins conventionnels

avant de recourir à une technique alternative. Parmi les consommateurs des traitements

alternatifs, la plupart avait pris des antalgiques 92,7% [86,6-98,8], des AINS 82,6% [73,7-

91,5]. 66% [54,8-77,2] des patients avaient pratiqué des séances de rééducation chez le

kinésithérapeute. Ces données sont comparables dans la population de patients n’utilisant pas

les techniques parallèles. (Annexe 7) 54

Cependant, nous ne pouvons pas établir à partir des informations recueillies lors de notre en-

quête, la proportion de personnes utilisant à la fois les traitements conventionnels et alternatifs

et la proportion de personnes utilisant uniquement les traitements alternatifs. Les études pré-

sentant des données sur le sujet sont assez discordantes.

L’étude de Lapane Kate L. et al. (25) a distingué et mesuré autant de patients dans les deux

groupes. En effet, le groupe faisant appel uniquement aux traitements alternatifs présentait un

taux de prévalence de 23% ; IC 95% [21-25], versus celui qui utilisait à la fois les traitements

alternatifs et conventionnels avec un taux de 24% ; IC 95% [22-26].

L’enquête nationale canadienne de Foltz V. et al. entre 1996 et 1997, sur un panel de 66 253

utilisateurs de traitements alternatifs durant les 12 derniers mois, a comparé des patients souf-

frant de douleurs rachidiennes chroniques et des patients présentant une arthrite ou un rhuma-

tisme chronique. Les données concernant l’utilisation du système de soins révèlent que les

utilisateurs de soins alternatifs ont également eu recours aux soins conventionnels pendant

cette période mais en plus consultent davantage de spécialistes et autres professions de santé

en dehors des médecins généralistes par rapport aux non utilisateurs. (29)

V-1-4 Objectifs secondaires de l’étude

Les techniques les plus utilisées

Nous avons mis en évidence les principales techniques alternatives utilisées. Par ordre de fré-

quence, nous retrouvons l’ostéopathie avec une prévalence de 56,52% [44-68], puis l’acu-

puncture et la phytothérapie avec respectivement 27,53% [17-38] et 21,73% [12-31] d’utilisa-

teurs.

Les autres études ne retrouvent pas les mêmes pratiques, ainsi l’étude de Lapane Kate et al.

aux Etats-Unis (25) présente en tête de liste des traitements non conventionnels, les complé-

ments nutritionnels avec une prévalence de 68% [65,4-70,6], puis les traitements locaux (tels

que les crèmes, huiles, baume du tigre, …) avec une utilisation de 28,4% [25,5-30,9] et en 3ème

position ce qu’ils appellent « mind body interventions » (que l’on peut traduire en français par 55

« l’approche corps-esprit ») comprenant le Yoga, Tai-chi, Chi gong, Pilate, méditations, re-

laxation, etc... avec 22,6% [20,3-24,9] d’utilisateurs. D’ailleurs il n’est pas fait référence à

l’ostéopathie dans ce travail, les techniques s’y rapprochant c’est-à-dire la chiropraxie et le

massage ont été assez peu observés avec une prévalence respective de 9,1% [7,5-10,7] et

3,8% [2,8-4,9].

Dans l’étude de Foltz et al. au Canada, l’utilisation de la chiropraxie dans 50,8% des cas

[49,4–52,3], le massage dans 48% des cas [46,649,5], l’acupuncture dans 26,3% des cas

[25,0–27,6] et l’implication dans des groupes d’entraide dans 22% des cas [20,8-23,2] étaient

prépondérantes chez les patients atteints d’arthrite et de rhumatisme chronique. Il n’y a pas de

donnée sur le recours à l’ostéopathie dans cette enquête.

Cette différence de pratiques de soins parallèles pourrait provenir de plusieurs facteurs, un

regroupement différent des techniques parallèles selon les études, une culture différente des

soins avec un recours largement développé en Amérique à des groupes religieux, d’entraide,

de spiritualité, de relaxation, ... etc.

D’autre part, au sein d’un même pays, il existe de fortes disparités locales de comportement,

comme le soulignait l’enquête du CREDES en 1994 avec des régions telles que Pays de la

Loire, Centre et Auvergne aux prévalences élevées d’utilisation de traitements non conven-

tionnels et des régions telles que Nord Pas de Calais, Alsace et Bourgogne où ces pratiques

sont quasi-inexistantes. (27) Il n’y a pas d’enquête récente en France permettant de disposer

de données chiffrées sur le taux de prévalence de la pratique de soins parallèles.

Efficacité des soins parallèles

Le seul traitement pour lequel nous pouvons juger de l’efficacité ressentie par les patients

dans notre étude est l’ostéopathie. Cette technique a été estimée par 76,9% [63,7-90,1] des

patients comme étant efficace ; regroupant 53,8% [38,2-69,4] l’estimant « plutôt efficace » et

23,1% [9,9-36,3] l’estimant « pleinement efficace ».

L’étude prospective, randomisée en double aveugle réalisée par l’équipe de John C. Licciar-

done et al., au Texas entre 2006 et 2010 sur une population de 455 patients atteints de dou-

56

leurs lombaires chroniques confirme cette information. (30) Elle a comparé l’efficacité res-

sentie par le groupe ayant bénéficié de séances d’ostéopathie versus le groupe placebo après

une période de 12 semaines de traitement. L’objectif principal était d’évaluer la part de pa-

tients présentant une amélioration dite « modérée » (correspondant à une réduction supérieure

ou égale à 30% des douleurs lombaires) et celle présentant une amélioration « significative »

(correspondant à une réduction supérieure ou égale à 50% de ces douleurs). Les résultats

montraient une amélioration modérée (RR = 1,38 ; IC 95% [1,16-1,64]) et une amélioration

significative (RR = 1,41 ; IC 95% [1,13-1,76]) plus importante dans le groupe Ostéopathie par

rapport au groupe placebo. D’autant plus que cette étude avait aussi comparé un groupe de

patients bénéficiant de séances d’ultrasons dans les mêmes conditions, mais il n’y avait eu

aucune amélioration par rapport au groupe placebo.

Bien que la France détient actuellement le record mondial du nombre d’ostéopathes avec

20000 ostéopathes pour 65 millions d’habitants (31), et un nombre d’écoles d’ostéopathie en

pleine expansion, nous ne disposons pas d’autre étude scientifique évaluant son efficacité.

Les données disponibles dans la littérature ne permettent pas d’évaluer avec certitude

l’efficacité des autres traitements alternatifs.

Motifs de recours à la médecine douce

Le recours aux traitements alternatifs était pour la majorité des patients lié à deux faits, le pre-

mier est l’inefficacité des traitements conventionnels à les soulager et à stabiliser leur maladie

pour 50,7% [38,9-62,5] d’entre eux et le second est l’absence d’effets indésirables attendue

des traitements alternatifs pour 42% [28,5-51,6]. Pourtant, les motifs de recours semblaient

différer dans les populations françaises et américaines. L’équipe de John A. Astin et al. qui a

concentré ses recherches sur les causes du recours aux traitements non conventionnels lors

d’une étude randomisée, prospective sur 1500 individus aux Etats-Unis, partait du postulat

que l’insatisfaction des patients face aux techniques traditionnelles était le premier facteur.

Les résultats font apparaître que les problèmes d’anxiété OR = 3.1; IC 95% [1.6-6.0]) ; de

57

rachialgies chroniques OR = 2,3 ; IC 95% [1,7-3,2], de douleurs chroniques OR = 2,0 ; IC

95% [1,1-3,5], de pathologies des voies urinaires OR = 2,2 ; IC 95% [1,3-3,5] et l’apparte-

nance à un groupe culturel, spirituel ou de soutien psychologique OR = 2,0 ; IC 95% [1,4-2,7]

étaient les seuls facteurs favorisants.

Moyens d’information

Lors de la préparation de l’étude nous avions établi l’hypothèse que la presse grand public

(tels que les magazines TOP SANTE, PLEINE VIE, ...), très largement diffusée, était une

source d’information à l’origine de recours fréquents aux soins parallèles. Les résultats ont

infirmé cette hypothèse puisque les patients ont indiqué qu’il s’agissait d’un moyen

d’information pour seulement 13,04% [5,1-21] d’entre eux.

Nous voulions également savoir, quelle était la part de responsabilité des médecins dans le

recours à ces techniques. Il s’avère que la majorité des patients utilisant ces traitements nous a

confié que l’entourage et le médecin étaient leurs premières sources d’information. Une étude

effectuée dans les états de Washington, du Nouveau Mexique et en Israël en 1994 auprès de

médecins allopathes de diverses spécialités a révélé que plus de 60% d’entre eux ont recom-

mandé une technique de soins parallèles durant l’année. Les médecins généralistes étaient

naturellement les premiers prescripteurs en raison de leur relation plus forte avec les patients

basée sur la confiance et une meilleure connaissance du patient et de ses croyances. (32)

Par ailleurs, les médecins avaient déclaré au début de notre enquête recommandé l’Ostéopa-

thie pour un tiers d’entre eux ce qui est probablement un facteur favorisant la pratique de cette

technique par rapport aux autres.

Couverture complémentaire :

Une majorité de 94,2% [88,7-99,7] des patients utilisateurs de traitements alternatifs avaient

une mutuelle au moment de l’enquête, or la plupart des complémentaires santé rembourse

actuellement à hauteur d’un montant forfaitaire annuel les séances d’ostéopathie ; un fait qui

permet sans doute d’expliquer également la prévalence plus importante de l’Ostéopathie dans

notre étude. 58

V- 2 F O R C E S E T FA I B L E S S E S D E N O T R E É T U D E

V-2-1 Limites de l’étude

La longueur (supérieure à 5 minutes en moyenne), le manque de clarté de certaines questions

de l’auto-questionnaire associé à un faible niveau de littéracie de certains patients et de

l’effet-stress de la salle d’attente ont été à l’origine d’un nombre important de perte des

questionnaires et d’un défaut de réponse apporté à quelques questions.

Les consignes explicitées et transmises via un guide au début de l’étude n’ont pas toujours été

respectées par les médecins investigateurs qui ont distribué l’auto questionnaire à tort à

plusieurs reprises. La période de l’étude sur une semaine semble avoir été trop longue pour

des médecins généralistes débordés et provoqué un oubli de délivrance du questionnaire.

Cette constatation explique que l’effectif soit faible et que notre étude réalisée sur un territoire

assez étroit en Ile de France ne soit pas généralisable au reste de la France, surtout en prenant

en compte les disparités de pratiques régionales pré-citées.

Une autre limite de notre étude était que la question principale ne précisait pas la période

pendant laquelle les traitements alternatifs ont été utilisés.

V-2-2 Forces de l’étude

La principale force de cette étude est qu’il s’agit d’un travail original, dans un domaine encore

peu exploré en Europe et en France.

Bien que l’effectif soit faible, le nombre de sujets nécessaires ; établi au début de l’étude pour

répondre à la question principale ; a été atteint et dépassé de 10%.

L’auto-questionnaire a par ailleurs été établi sur la base de l’étude qualitative sur le vécu de la

maladie arthrosique par les patients.

59

V- 3 M I S E E N P E R S P E C T I V E S

Les deux enquêtes qualitatives menées en 2008 puis en 2009 sur le vécu de la maladie

arthrosique en médecine générale, la première étudiant la perception des patients et la seconde

le point de vue des médecins généralistes ont mis en évidence un décalage entre leurs

représentations.

Du point de vue des patients, ceux-ci se sentaient incompris. Certes les examens

complémentaires étaient mis à leur disposition, permettant ainsi de poser le diagnostic et

justifier leurs symptômes, mais la réponse du système de soins semblait insuffisante. Un

échappement thérapeutique était largement observé, lié à 3 faits ; le caractère incurable de la

maladie suscitait une perception fataliste de leur avenir à l’origine d’une inefficacité des

traitements et ceci associé à l’apparition d’effets indésirables provoquaient une mauvaise

observance. D’autre part, la routine de renouvellement des prescriptions médicamenteuses

était préjudiciable pour le patient qui ne faisait pas la distinction entre les différentes classes

thérapeutiques. Ce travail soulignait des lacunes dans l’information donnée aux patients sur

les moyens médicaux à disposition.

L’étude sur le point de vue du médecin a mis en avant sa méconnaissance de la vision fataliste

que percevaient certains patients, convaincus que ces derniers s’inquiétaient plus des

recrudescences douloureuses et que sa prise en charge basée sur la prescription d’antalgiques

était satisfaisante. Les médecins interrogés évoquaient la nécessité d’une prise en charge

psychologique, en raison de la chronicité de la maladie et de la composante dépressive qui en

découlait, mais aucun ne l’avaient mis en pratique. On notait en effet un recours limité des

médecins aux moyens non médicamenteux, ainsi que des déficiences dans l’organisation des

soins, faisant normalement appel ; comme les autres maladies chroniques ; à une prise en

charge multidisciplinaire et reposant sur l’éducation thérapeutique.

60

De la même manière, le travail de Rosemann T. et al., une enquête qualitative auprès de 20

médecins généralistes, 20 infirmières et 20 patients atteints de coxarthrose ou de gonarthrose

avait permis de dépister les problèmes et les besoins des patients atteints d’arthrose. (33)

Les patients disaient être bien informés sur la physiopathologie de l’arthrose et les traitements

mais là encore ils avaient de grandes inquiétudes sur l’évolution de la maladie et le degré

d’invalidité dans l’avenir. Les médecins admettaient ne donner que des recommandations

générales insuffisantes pour augmenter la motivation et le comportement de leurs patients sur

le plan de la perte de poids et de l’exercice physique en raison des salles d’attente

surpeuplées.

L’étude contrôlée, randomisée, réalisée par l’équipe de Ravaud P. et al., en France en 2009 a

analysé sur une population de 198 patients atteints d’arthrose du genou, l’intérêt d’un

programme structuré de consultations. Les résultats montraient une amélioration sur la perte

de poids et l’activité physique maintenue dans le temps dans le groupe ayant bénéficié du

programme d’éducation versus le groupe de patients témoin bénéficiant du système de soins

classique. (34)

A l’initiative de l’Alliance Nationale Contre l’Arthrose et de l’Association Française de Lutte

Anti-Rhumatismale (l’AFLAR) une enquête nationale a été réalisée de novembre 2012 à mai

2013 sur 4500 patients atteints d’arthrose dans le but de mieux comprendre leur histoire, leurs

symptômes, leurs idées et sentiments sur leur maladie et leurs attentes. Les résultats

montraient que l’arthrose est sans conteste un fardeau pour de nombreux Français. En effet,

les patients ont déclaré que l’arthrose avaient des répercussions sur la vie professionnelle pour

7 répondants sur 10. Les patients déclaraient en majorité être en quête de solutions pour

soulager leurs douleurs et améliorer leur mobilité. Plus de 70% estimaient que le suivi

médical devrait être amélioré et exprimaient le besoin d’information. Ils attribuaient à

l’arthrose une dégradation de l’image de soi ; peur du handicap, sentiment de vieillir.

61

Au total, le médecin généraliste devrait adapter sa prise en charge au profil de chaque patient

en privilégiant les mesures non pharmacologiques basées sur l’écoute du patient, afin

d’obtenir son adhésion. Dans le cadre de cette approche centrée sur les patients, un plus grand

intérêt devrait être porté aux craintes, attentes et perspectives des patients.

Une prise en charge multidisciplinaire pourrait être proposée (le kinésithérapeute,

l'ergothérapeute, l'orthopédiste, le rhumatologue, le podologue, le diététicien et le

psychologue ou le psychiatre) si le médecin généraliste ne parvenait pas à résoudre à lui seul

des problèmes aussi variés et demandant parfois des compétences spécifiques dans un temps

de consultation limité.

D’autre part, il est important au vu des résultats de notre étude, faisant état d’une influence

particulièrement élevée des médecins sur l’usage des traitements alternatifs par leur patient,

de pouvoir évaluer quelle est la représentation des médecins de ces traitements alternatifs.

Il serait important également de réaliser des études de grande ampleur en France pour évaluer

la part des pratiques de soins parallèles en fonction de certaines pathologies chroniques et de

pouvoir en évaluer le rapport bénéfice-risque.

62

VI CONCLUSION

Notre hypothèse de départ a bien été validée puisque notre étude montre une prévalence

élevée de 43% d’utilisateurs de traitements alternatifs au sein d’une population de patients

atteints d’arthrose.

Nous avons pu également dessiner un profil de patients plus susceptibles d’utiliser les

techniques parallèles ; il s’agit d’hommes ou de femmes, préférentiellement âgés de moins de

60 ans, travailleurs actifs, assez douloureux, mais sans restriction de leur activité, qui

partageaient une vision pessimiste de l’avenir. Ils continuaient de faire appel aux soins

conventionnels même s’ils ne les estimaient pas suffisamment efficaces.

La pratique la plus courante retrouvée dans notre enquête était l’ostéopathie, associée à un

conseil médical dans ce sens, et à un remboursement par les régimes complémentaires plus

important que pour les autres traitements non conventionnels. Les sommes investies par les

patients étaient élevées, bien que les données scientifiques manquent pour évaluer le rapport

bénéfice risque.

Il est important de garder à l’esprit l’aide qu’apporte une meilleure écoute et le dialogue avec

le patient sur la perception de ses symptômes et ses représentations de la maladie pour

permettre d’éviter les représentations erronées sur l’évolution de la maladie et adapter au

mieux les traitements.

63

ANNEXES

A N N E X E 1 : F I C H E D E S C R I P T I V E D E S M É D E C I N S

I N V E S T I G AT E U R S

Date :

Nom :

Prénom :

Sexe :

Age :

Adresse du cabinet :

Numéro de téléphone

Adresse email :

Médecin installé □ Remplaçant □

Cabinet de groupe □ Seul □ centre de santé □

Présence d'une secrétaire sur place oui □ non □

Année de début d'installation ou de remplacement dans ce cabinet :

Prescrivez-vous des traitements alternatifs (acupuncture, mésothérapie, ...) à vos patients ?

Descriptif de votre patientèle en fonction de l'âge (selon le profil RIAP délivré́ par l'Assurance

Maladie) % moins de 16 ans

% 16 à 59 ans

% 60 à 69 ans

% 70 ans et plus

64

A N N E X E 2 : N O T I C E E X P L I C AT I V E À L ' U S A G E D E S

M É D E C I N S I N V E S T I G AT E U R S

Chère consœur, cher confrère,

Le but de cette étude est de calculer le nombre de patients atteints d’arthrose qui utilisent des

traitements alternatifs parmi les patients arthrosiques qui viennent vous consulter.

Les patients admissibles dans l’étude sont tous les patients présentant au moins une

localisation d’arthrose, confirmée par au moins un examen complémentaire (de type

radiographie, IRM ou scanner), quel que soit leur âge, leur sexe ou le motif de consultation.

Les patients ne sachant ni lire, ni écrire qui ne seraient pas accompagnés ou les patients

atteints de troubles cognitifs ou de malvoyance sont exclus de l’étude.

Les informations seront recueillies à l’aide d’un questionnaire (accompagné d’une notice

explicative) que vous délivrerez aux patients inclus venant consulter pendant une semaine du

13/10/2014 au 18/10/2014.

Les patients remettront ensuite le questionnaire à votre secrétaire ou dans l’urne disposée à cet

effet dans la salle d’attente.

Un tableau récapitulant tous les patients atteint d’arthrose venus vous consulter, vous est

destiné pour nous permettre de récupérer les informations des patients qui refuseraient de

répondre au questionnaire ou qui seraient exclus de l’étude.

Vous participez à une étude sur les traitements alternatifs dans l’arthrose

65

Je vous remercie sincèrement de votre intervention dans l’étude.

66

A N N E X E 3 : N O T I C E E X P L I C AT I V E D E S T I N É E A U X

PAT I E N T S A C C O M PA G N A N T L E Q U E S T I O N N A I R E

Votre médecin participe à une étude sur les traitements alternatifs dans l’arthrose

Madame, Monsieur,

L’arthrose est une maladie chronique touchant une ou plusieurs articulations, liée à la

destruction du cartilage.

Les symptômes de la maladie évoluent par crise à type de douleur s'aggravant aux

mouvements associés à une raideur articulaire et parfois à une déformation des articulations.

Les traitements existants à l’heure actuelle ont uniquement pour but de soulager les effets de

la maladie ; la réponse apportée par ces traitements est souvent jugée insuffisante et leurs

effets secondaires trop gênants. C’est pourquoi des études ont récemment montré qu’un

nombre croissant de patients se tournait vers la médecine dite « alternative» pour trouver une

solution à leur gêne.

Comme par exemple : l’utilisation de plantes, d’huiles essentielles, du bracelet magnétique,

ou l’acupuncture, … sont autant de moyens parmi d’autres considérés comme des traitements

alternatifs.

L’étude actuelle a pour but d’évaluer la part des patients atteint d’arthrose qui utilise

effectivement ces techniques alternatives.

Cette étude réalisée par un interne en médecine générale pour sa thèse est anonyme, elle

n’implique aucun examen, ni consultation, ni traitement supplémentaire par rapport à la

pratique habituelle mais seulement le recueil des informations que vous voudrez bien porter

sur le questionnaire ci-joint. Vous êtes libre de refuser de participer à cette étude.

67

A N N E X E 4 : A U T O - Q U E S T I O N N A I R E D ' É VA L U AT I O N D E

L ' U T I L I S AT I O N D E S T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S PA R L E S

PAT I E N T S A R T H R O S I Q U E S .

J'effectue actuellement ma thèse d'exercice en médecine générale sur l'utilisation des

"traitements alternatifs" dans l'arthrose. Je vous remercie de

m'aider en répondant à ce questionnaire.

1) Vous avez une ou plusieurs localisations d'arthrose qui vous fait souffrir?

□ OUI

□ NON

2) Vous êtes :

□ Un homme□ Une femme

3) Votre âge :

□ Moins de 40 ans□ Entre 40 et 60 ans□ Plus de 60 ans

4) Quel est votre situation professionnelle ?

□ Artisan, Commerçant□ Cadre□ Employé□ Ouvrier□ Enseignant□ Corps médical□ Agriculteur□ Retraité□ Sans emploi

« Avez-vous de l’arthrose ? »

68

□ Autre : …………………………………………………

5) Quelles sont vos articulations touchées par l'arthrose?

□ Main□ Hanche□ Genou□ Rachis cervical

□ Rachis lombaire□ Autre: ……………………………………………………

6) Depuis combien de temps avez-vous de l'arthrose?

□ Moins de 5 ans□ Entre 5 et 10 ans

□ Plus de 10 ans

7) Quels traitements votre docteur vous a-t-il prescrit?

□ Anti-douleur de type Paracétamol (ex: Doliprane®, Dafalgan®, ...), Tramadol (ex : Ixprim®, Contramal®, Takadol®, ...), Codéine (ex : Codoliprane®, Klipal Codéiné®, Dafalgan codéiné®, etc..), Lamaline®, …

□ Anti-Inflammatoire de type Ibuprofène (ex : Advil®, Antarène®, ...), Diclofénac (ex : Voltarène®, Artotec®), Naproxène (ex : Antalnox®, Apranax®, ...), Kétoprofène (ex : Bi Profenid®), ...

□ Anti-Arthrosique d'action lente de type Chondroitine sulftate (ex : Chondrosulf® ou Structum®), Glucosamine (ex : Osaflexan®, Structoflex®, ...), Diacéréine (ex : Art 50®), Insaponifiable d'huile d'avocat (ex : Piasclédine®), ...

□ Infiltrations Intra Articulaire (Corticoïde, Acide hyaluronique)□ Rééducation par un kinésithérapeute□ Cure thermale

8) Avez-vous déjà eu recours à d'autres traitements dits "Non conventionnels"?

□ OUI□ NON

9) Si Oui, lesquels ?

□ Acupuncture (basée sur l'implantation de fines aiguilles en divers points appelés méridiens)□ Phytothérapie (utilisation de plantes à visée thérapeutique)□ Compléments nutritionnels (vitamines, minéraux et plantes en forte concentration dont le

but est de compléter le régime alimentaire)□ Homéopathie (Administration de doses très faibles de substances animale ou végétale)□ Ostéopathie (méthode qui traite les pertes de mobilité osseuse et musculaire)

69

□ Chiropraxie (Méthode qui traite les affections de l'appareil locomoteur par manipulations des vertèbres)

□ Aromathérapie (utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques)□ Mésothérapie (Injections locales à travers la peau de faibles quantités de médicaments

utilisés en médecine conventionnelle)□ Bande aimantée / bracelet magnétique□ Régime alimentaire spécifique, Préciser : ………………………………………

□ Autre : …………………………………………………………………………………

10) Ces traitements ont-ils été efficaces sur la douleur?

(Cocher une seule case par ligne)

Ne vous concerne pas

Non pas du tout efficace

Plutôt Non

Plutôt Oui Oui, pleinement efficace

AcupuncturePhytothérapieCompléments nutritionnelsHoméopathieOstéopathieChiropraxieAromathérapieMésothérapieBande aimantée /bracelet magnétiqueRégime alimentaire spécifiqueAutre

11) Pour quelles raisons avez-vous eu recours à ces traitements?□ Inefficacité partielle ou totale des traitements "conventionnels".

Précisez si vous le souhaitez : ……………………………………………………

□ Effets secondaires gênants des traitements "conventionnels".Précisez si vous le souhaitez : …………………………………………………

□ Absence de risque d'effets secondaires des traitements "non conventionnels".Précisez si vous le souhaitez : …………………………………………………

12) Les traitements alternatifs ont-ils eu des effets secondaires?

□ OUI□ NON

13) Si oui, lesquels ?

……………………………………………………………………………

70

14) De quelle manière avez-vous eu connaissance de ces traitements ?

□ Votre médecin□ Votre pharmacien

□ Un autre professionnel de santé (kiné, infirmière, …)□ Votre entourage (famille, amis, …)□ Presse destinée au grand public□ Presse médicale□ Télévision□ Internet□ Livres□ Autres

15) Quel a été le coût annuel approximatif de ces moyens thérapeutiques utilisés ?

□ Moins de 50 euros par an□ Entre 50 et 100 euros par an□ Entre 100 et 300 euros par an□ Plus de 300 euros par an

16) De combien avez-vous été remboursé par votre mutuelle ?

□ Je n’ai pas de mutuelle□ Moins de 30% du coût total□ Entre 30% et 50% du coût total□ Plus de 50 % du coût total

Merci de votre participation.

71

A N N E X E 5   : C A R A C T É R I S T I Q U E S D E L A P O P U L AT I O N

S E L O N L ' Â G E E T L E S E X E

< 40 ans 40-60 ans > 60 ans Total

Homme 0 9 30 39

% du total 0% 5,7% 19% 24,70%

Femme 2 52 65 119

% du total 1,30% 33% 41% 75,30%

Total 2 61 95 158

% 1,30% 38,70% 60% 100%

A N N E X E 6   : R É PA R T I T I O N D E L A S I T U AT I O N S O C I O -

P R O F E S S I O N N E L L E E N F O N C T I O N D U R E C O U R S A U X

T R A I T E M E N T S A LT E R N AT I F S

Population to

tale

Utilisateurs

des traite

ments alte

rnatifs

Non utilisateurs

des traite

ments alte

rnatifs0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

54.40%21.50% 32.30%

45.60%

22.15%21.50%

Retraité Actif

72

A N N E X E 7   : R É PA R T I T I O N D E L ’ U T I L I S AT I O N D E S

T R A I T E M E N T S C O N V E N T I O N N E L S E N F O N C T I O N D U R E C O U R S

A U X S O I N S PA R A L L È L E S

Population totale

Patients pratiquant le

s soins d

e médecin

e parallèle

Patients ne pratiquan

t pas d

e soins d

e médecin

e parallèle

0%50%

100%150%200%250%300%

88.60%40.50% 47.50%

72%

36% 34%

58.20%

29.10% 27.20%

38.60%

15.80% 21.50%

24.70%

16.45% 7.60%

10.80%

4.40% 6.33%

Traitements antalgiques AINS RééducationInfiltrations AAAL cure thermale

73

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