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- Sujet d’étude associé au chapitre I - De Gaulle, une vie d’engagements I – Le général De Gaulle pendant la Seconde Guerre Mondiale : le soldat et le résistant De Gaulle est un militaire de métier, il a fait l’école des officiers de Saint-Cyr, il s’est battu pendant la Première Guerre Mondiale (où il a été fait prisonnier). Dès 1934, dans son livre Vers l’Armée de Métier, il défend la guerre de mouvement, basée sur l’aviation et les blindés. Ses théories sont très novatrices. En effet, lorsque la guerre éclate en 1939, la tactique de guerre adoptée par les Français n’est pas du tout celle recommandée par De Gaulle cinq ans plus tôt : Tactique des Allemands Tactique des Français Tactique offensive : les Allemands contournent la ligne Maginot par le nord en mai 1940, suivant la technique de la Blitzkrieg. La « guerre éclair » consiste à envoyer d’abord l’aviation pour bombarder les positions ennemies, et notamment les centre de communication afin de désorganiser l’adversaire, puis les blindés, puis l’infanterie. Tactique défensive : les Français se retranchent derrière la ligne Maginot (ligne de forts construite dans les années 1930 le long de la frontière franco- allemande) pendant huit mois (de septembre 1939 à mai 1940). Cette période reçoit le nom de « drôle de guerre ». La France est défaite par l’armée allemande en six semaines, perdant 92.000 soldats. L’Assemblée Nationale appelle le Maréchal Pétain (alors âgé de 84 ans, connu pour son rôle dans la bataille de Verdun durant la Première Guerre Mondiale) à devenir Président du Conseil (équivalent du premier ministre) le 16 juin 1940. Le lendemain, Pétain annonce sa volonté de demander l’armistice (c’est-à-dire de cesser les combats) : De Gaulle part pour Londres ce 17 juin 1940. Le lendemain, il fait depuis Londres son célèbre « Appel du 18 juin » dans lequel il dit : - La France a perdu une bataille mais pas la guerre. Son ton est plein d’espoir, alors que la situation est vraiment catastrophique : il remonte le moral des Français. Il est persuadé que l’Allemagne s’effondrera un jour. - Il prône la tactique offensive, la guerre de mouvement, celle qui a permis aux Allemands de gagner. - Il insiste sur le fait que la France n’est pas seule : elle a ses colonies, son allié le Royaume-Uni, et les Etats-Unis (qui ne rentreront en guerre qu’en janvier 1942, mais qui demeurent le partenaire économique de la France). - Enfin, il appelle très solennellement tous ceux qui veulent le rejoindre à Londres, militaires ou non, à se mettre en contact avec lui. Il crée ainsi la Résistance française. 7000 hommes répondront à ce premier appel, bien davantage ensuite. L’armistice est signé le 22 juin 1940. La France est coupée en deux. La partie nord est occupée par l’Allemagne, la partie sud est libre et indépendante, dirigée par le maréchal Pétain dont le gouvernement se trouve à Vichy. Ainsi, De Gaulle crée les Forces Françaises Libres, les FFL. C’est une armée dans pays. Les FFL participeront aux débarquements, notamment celui d’Afrique du Nord en 1942. Lorsque Paris est libéré le 25 août 1944, deux mois et demi après le débarquement allié (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada) en Normandie, il prononce un célèbre discours où il insiste sur le rôle courageux de la France et des Français dans cette libération : « Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains ». Mais il oublie le rôle pourtant décisif joué par les armées alliées : il déforme donc considérablement la réalité ! En 1964, la dépouille de Jean Moulin est transférée au Panthéon. Jean Moulin a répondu à l’appel de De Gaulle en 1940, il est devenu le chef de la Résistance intérieure (c’est-à-dire la Résistance à l’intérieur de la France occupée au nord, et de Vichy au sud), il a été arrêté par les Nazis en 1943 et torturé à mort sans avoir jamais parlé. Au Panthéon sont enterrés les Grands Hommes : Jean Moulin est le symbole de la Résistance héroïque et courageuse. En 1964, l’autorité de De Gaulle commence à être contestée : le Général veut inscrire la Cinquième République dans l’héritage de la Résistance Française pendant la Guerre. 1

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- Sujet d’étude associé au chapitre I -De Gaulle, une vie d’engagements

I – Le général De Gaulle pendant la Seconde Guerre Mondiale   : le soldat et le résistant

De Gaulle est un militaire de métier, il a fait l’école des officiers de Saint-Cyr, il s’est battu pendant la Première Guerre Mondiale (où il a été fait prisonnier). Dès 1934, dans son livre Vers l’Armée de Métier, il défend la guerre de mouvement, basée sur l’aviation et les blindés. Ses théories sont très novatrices.

En effet, lorsque la guerre éclate en 1939, la tactique de guerre adoptée par les Français n’est pas du tout celle recommandée par De Gaulle cinq ans plus tôt :

Tactique des Allemands Tactique des FrançaisTactique offensive : les Allemands contournent la ligne Maginot par le nord en mai 1940, suivant la technique de la Blitzkrieg. La « guerre éclair » consiste à envoyer d’abord l’aviation pour bombarder les positions ennemies, et notamment les centre de communication afin de désorganiser l’adversaire, puis les blindés, puis l’infanterie.

Tactique défensive : les Français se retranchent derrière la ligne Maginot (ligne de forts construite dans les années 1930 le long de la frontière franco-allemande) pendant huit mois (de septembre 1939 à mai 1940). Cette période reçoit le nom de « drôle de guerre ».

La France est défaite par l’armée allemande en six semaines, perdant 92.000 soldats. L’Assemblée Nationale appelle le Maréchal Pétain (alors âgé de 84 ans, connu pour son rôle dans la bataille de Verdun durant la Première Guerre Mondiale) à devenir Président du Conseil (équivalent du premier ministre) le 16 juin 1940. Le lendemain, Pétain annonce sa volonté de demander l’armistice (c’est-à-dire de cesser les combats) : De Gaulle part pour Londres ce 17 juin 1940. Le lendemain, il fait depuis Londres son célèbre « Appel du 18 juin » dans lequel il dit : - La France a perdu une bataille mais pas la guerre. Son ton est

plein d’espoir, alors que la situation est vraiment catastrophique : il remonte le moral des Français. Il est persuadé que l’Allemagne s’effondrera un jour.

- Il prône la tactique offensive, la guerre de mouvement, celle qui a permis aux Allemands de gagner.

- Il insiste sur le fait que la France n’est pas seule : elle a ses colonies, son allié le Royaume-Uni, et les Etats-Unis (qui ne rentreront en guerre qu’en janvier 1942, mais qui demeurent le partenaire économique de la France).

- Enfin, il appelle très solennellement tous ceux qui veulent le rejoindre à Londres, militaires ou non, à se mettre en contact avec lui. Il crée ainsi la Résistance française. 7000 hommes répondront à ce premier appel, bien davantage ensuite.

L’armistice est signé le 22 juin 1940. La France est coupée en deux. La partie nord est occupée par l’Allemagne, la partie sud est libre et indépendante, dirigée par le maréchal Pétain dont le gouvernement se trouve à Vichy.

Ainsi, De Gaulle crée les Forces Françaises Libres, les FFL. C’est une armée dans pays. Les FFL participeront aux débarquements, notamment celui d’Afrique du Nord en 1942.

Lorsque Paris est libéré le 25 août 1944, deux mois et demi après le débarquement allié (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada) en Normandie, il prononce un célèbre discours où il insiste sur le rôle courageux de la France et des Français dans cette libération : « Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains ». Mais il oublie le rôle pourtant décisif joué par les armées alliées : il déforme donc considérablement la réalité !

En 1964, la dépouille de Jean Moulin est transférée au Panthéon. Jean Moulin a répondu à l’appel de De Gaulle en 1940, il est devenu le chef de la Résistance intérieure (c’est-à-dire la Résistance à l’intérieur de la France occupée au nord, et de Vichy au sud), il a été arrêté par les Nazis en 1943 et torturé à mort sans avoir jamais parlé. Au Panthéon sont enterrés les Grands Hommes : Jean Moulin est le symbole de la Résistance héroïque et courageuse. En 1964, l’autorité de De Gaulle commence à être contestée : le Général veut inscrire la Cinquième République dans l’héritage de la Résistance Française pendant la Guerre.

II - La présidence du général de Gaulle   : accès au pouvoir et désir de grandeur nationale

Ce qu’il faut retenir de cette période : En 1958, De Gaulle revient au pouvoir après 12 ans d’absence. Nous

sommes en pleine guerre d’Algérie (depuis 1954) : le FLN (Front de Libération Nationale) se bat contre l’armée française, afin d’obtenir l’indépendance de l’Algérie. Le 13 mai 1958, les Français d’Algérie (qu’on appelle les pieds noirs), soutenus par l’armée française, manifestent à Alger pour réclamer le retour de De Gaulle. René Coty accepte la demande et le 29 mai 1958, il nomme De Gaulle Président du Conseil (équivalent du premier ministre). Le 2 juin, l’Assemblée Nationale lui accorde les pleins pouvoirs pour rédiger une constitution. Elle sera présentée aux Français le 4 septembre, soumise à référendum le 29 septembre, et finalement adoptée le 4 octobre : c’est la naissance de la Cinquième République. Mais certains s’inquiètent de l’arrivée de De

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Gaulle : ils voient cela comme un coup d’état militaire, car ce retour est soutenu par l’armée.

De Gaulle se fait une très haute idée de la France : la France est supérieure aux autres nations, c’est une grande puissance qui domine toutes les autres. Il n’hésite pas à comparer la France à une princesse.

Il mène une politique d’indépendance nationale, visant à s’opposer à la puissance américaine. Pour cela, il dote la France de l’armée nucléaire, allant jusqu’à assister aux essais dans le Pacifique, à l’autre bout du monde. Il renforce la puissance de l’armée en la dotant de sous-marins nucléaire, dont le Redoutable est le premier (inauguré en 1967). Il veut redonner à son pays toute sa grandeur militaire.

Il instaure un lien privilégié avec les Français. Il se sert des moyens de communication modernes pour s’adresser à son peuple : la radio mais aussi la télé (qui se généralise dans les foyers français dans les années 1960). Il fait de nombreux voyages à la rencontre des gens, et fait cinq référendums pendant la présidence. Il fait de nombreuses conférences de presse. Il est charismatique, levant souvent les bras pour s’exprimer.

Il démissionne le 29 avril 1969, suite à un référendum sur la création des régions et la réforme du Sénat. En effet, le « non » l’emporte par 53% des voix : De Gaulle annonce immédiatement sa démission. En effet, pour le Président, le référendum est le fondement de la légitimité de son pouvoir : le « non » fait qu’il n’est plus légitime à la tête de l’Etat.

III – De Gaulle, un homme à la fois critiqué et admiré

Nombreux sont les arguments pour ou contre De Gaulle. Vous devrez vous laisser guider par le document qui vous sera donné au bac : Les arguments souvent exprimés

par les antigaullistesLes arguments gaullistes qui

expliquent la naissance du mythe gaullien

- De Gaulle est comparé à un dictateur, en raison de son pouvoir trop personnel, trop autoritaire (renforcé par la réforme constitutionnelle de 1962 qui permet d’élire le Président au suffrage universel direct). Certains documents iront même jusqu’à le comparer à Louis XIV, associant la République à la monarchie absolue.

- Il est considéré comme un traitre par une partie des pieds noirs (et notamment les membres de l’OAS – organisation de l’armée secrète) car il a donné à l’Algérie

- Beaucoup de politiciens de droite se placent dans l’héritage de De Gaulle, ayant recours à la Croix de Lorraine, le symbole du Général et de la Résistance.

- On salue les qualités littéraires du Général, dont les Mémoires se sont très bien vendues.

- Le Général est enterré chez lui, à Colombey-les-deux-Eglises (Lorraine). Là-bas se trouve aussi un mémorial, une Croix de Lorraine de 43 mètres de haut, érigée sur une colline, inaugurée le 18 juin 1972

son indépendance. - On lui reproche d’être trop

conservateur, d’être d’un autre temps, de ne pas comprendre la société des années 1960 et notamment les jeunes.

(comme l’Appel) par le Président Pompidou (successeur de De Gaulle).

- En 2008, situé sous la Croix de Lorraine, a été ouvert un musée sur la vie de De Gaulle, pour compléter le Mémorial. Il a été inauguré par Nicolas Sarkozy en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, pour illustrer la réconciliation entre les deux pays.

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