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Marie Reinert a développé une pratique de l’art pla- cée aux frontières de l’installation, du dessin, de la vi- déo et de la performance. Elle utilise sa pratique pour explorer et déconstruire des comportements normatifs de la société et de notre vie quotidienne (Sur tes traces 2003), aussi bien qu’au travail (Infiltrations, 2005), dans des espaces publics (Premier prix, 2003, invita- tion Frac Ile de France) et des secteurs de divertisse- ment. Elle infiltre, observe, fouille, creuse et recense. Elle met en jeu les mouvements du corps dans son environnement architectural et révèle de cette façon notre relation aux fonctions, aux systèmes, aux codes et aux protocoles qui nous entourent, jusqu’à repenser le corps comme un outil. Elle mène une recherche sous forme de résidences : aux Archives publiques (vidéo Faire, Valeurs croisées - Biennale d’art contemporain de Rennes, 2008), sur un navire marchand entre Marseille et Alger (vidéo Roll On Roll Off, Marseille, 2011), et actuellement sur le port pétrolier et gazier de Fos sur mer, et à la Dutch National Bank à Amsterdam. Marie Reinert

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Page 1: VIDÉOS / PHOTOGRAPHIES · 2015-01-07 · 2008 FAIRE, Les Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain, Rennes, invitation Raphaële Jeune. 2007 Programmation dans le cadre de

Marie Reinert a développé une pratique de l’art pla-cée aux frontières de l’installation, du dessin, de la vi-déo et de la performance. Elle utilise sa pratique pour explorer et déconstruire des comportements normatifs de la société et de notre vie quotidienne (Sur tes traces 2003), aussi bien qu’au travail (Infiltrations, 2005), dans des espaces publics (Premier prix, 2003, invita-tion Frac Ile de France) et des secteurs de divertisse-ment. Elle infiltre, observe, fouille, creuse et recense.Elle met en jeu les mouvements du corps dans son environnement architectural etrévèle de cette façon notre relation aux fonctions, aux systèmes, aux codes et aux protocoles qui nous entourent, jusqu’à repenser le corps comme un outil.Elle mène une recherche sous forme de résidences : aux Archives publiques (vidéo Faire, Valeurs croisées - Biennale d’art contemporain de Rennes, 2008), sur un navire marchand entre Marseille et Alger (vidéo Roll On Roll Off, Marseille, 2011), et actuellement sur le port pétrolier et gazier de Fos sur mer, et à la Dutch National Bank à Amsterdam.

Marie Reinert

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VIDÉOS / PHOTOGRAPHIES

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Roll On Roll Off, Vidéo durée 24 mn, 2011.Vidéo réalisée pendant une résidence sur un navire marchand entre Marseille et Alger.Roll-On, Roll-Off explore les entrailles du navire, scrute le plein et le vide de cette architecture navale, contraignant le corps des navigants et celui des manutentionnaires. L’enregistrement de cet espace, opéré de manière parcellaire crée une distorsion des repères et prolonge cette logique d’abstraction et d’espaces fragmentés propre à l’univers des flux tendus.Coproduction : Marfret, Mécènes du Sud, Frac Paca, MP 2013. Soutien : CNAP (allocation de recherche) et de la Drac Paca.

VIDÉOS Roll On Roll Off

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VIDÉOS Roll On Roll Off

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VIDÉOS Roll On Roll Off

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VIDÉOS Roll On Roll Off

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VIDÉOS Faire

Faire, Vidéo, 13 mn, 2008.Vidéo réalisée au cours d’une résidence aux archives départementales de Rennes.Coproduction : Ateliers de Rennes.

Faire est un film noir et blanc qui dévoile des espaces fragmentés et semi-abstraits : des jeux d’ombres et de lumières traversent le bâtiment, le strient, le quadrillent. Une collaboration avec les agents des archives a permis d’inventer une chorégraphie du travail. Rythmique et mécanique de la caméra se mêlent à l’organisation des corps et provoquent une respiration continue : celle du rouage d’une organisa-tion bureaucratique.

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VIDÉOS Faire

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VIDÉOS Fouille

Fouille, 3 Vidéos, 6mn15, 2007 Trois vidéos noir et blanc réalisées en collaboration avec deux architectes et un archéologue, présentent le relevé topologique d’un bureau. Tandis que le lieu est progressivement vidé de son matériel, chaque objet est soigneusement répertorié grâce à un appareillage de mesure, de relevé, d’étiquetage, et d’empaquetage. Le bureau, froidement et mécaniquement épié par les caméras fixées au plafond est soumis à la même logique de quadrillage que celle utilisée en archéolo-gie. L’espace, enregistré de manière parcellaire et sui-vant un rythme saccadé, est dépouillé progressivement de sa substance comme de ses échelles, entraînant une perte de repère.

Coproduction : La Vitrine de Cergy, Triangle France.

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VIDÉOS Fouille

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Gare du nord, Vidéo,12 mn, 2005Gare du Nord, à une heure de pointe, plusieurs per-sonnes prennent place dans un escalier. Leurs corps immobiles font obstacle aux usagers, les forçant à dévier leur trajectoire. Une caméra située au-dessus de l’escalier permet d’observer l’organisation des flux.

VIDÉOS Gare du Nord

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Sur tes traces, Vidéo, 17mn44, 2001Le trajet de passants à un carrefour est matérialisé par des lignes blanches de plâtre. La fin de l’intervention est délimitée par les 50 kg de plâtre utilisés.Une caméra placée au 2e étage d’un bâtiment retrace cette performance.

VIDÉOS Sur tes traces

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Infiltration, Diaporama de 93 photos (in process) Diaporama constitué de photographies prises par des salariés dans leur propre entreprise, banque de don-nées qui questionne la place du corps dans des situa-tions de négociation : le rapport de distance entre les corps, le système hiérarchique, l’architecture des lieux. Des images impregnées par le regard de l’employé sur sa propre entreprise (choix des salles photographiées, choix du cadrage).

DIAPORAMA Infiltration

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DIAPORAMA Infiltration

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DIAPORAMA Infiltration

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Etat de référence interne, Diaporama de 40 images consacrées aux locaux de Matra photographiés lors d’une infiltration.

DIAPORAMA Etat de référence interne

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DIAPORAMA Etat de référence interne

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DIAPORAMA Etat de référence interne

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DESSINS / OUTILS

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dispositif valise / projecteurOUTILS / DESSINS

Dispositif valise/projecteur,Valise, vidéo-projecteur, système son, transformateur, miroir, batterie 12 volts, soufflet.

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Captain SubzeroOUTILS / DESSINS

Captain Subzero,

Boussole dont le nord magnétique réagit au court de l’Euro / Dollar. Parcours effectué dans l’enceinte de la Dutch National Bank, Amsterdam. (vidéo filmée en cours de montage). microcontrôleur programmé, circuit de connexion wifi, boussole électronique, moteur pas à pas, encodeur rotatif.Collaboration Guillaume Stagnaro.

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Echelle 1OUTILS / DESSINS

Echelle 1,30 m de ruban métallique, adhésifs.

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Avancer, reculer tracerAluminium, moteur, capteur, crayon graphite, batterie 12 V.Collaboration Guillaume Stagnaro.

Avancer, reculer, tracerOUTILS / DESSINS

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Avancer, reculer, tracerOUTILS / DESSINS

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Etude gesteOUTILS / DESSINS

Etude Geste, 6:29:58.Série de dessins au crayon graphite sur calque. 84X84 cm. Le titre de chaque dessin correspond au temps précis nécessaire à sa réalisation.

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OUTILS / DESSINS Etude gestevue de l’atelier

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Proto 1, tentative de démultiplication d’un gesteOUTILS / DESSINS

Proto 1, tentative de démultiplication d’un geste.Cube en bois de 24X19,5X18 cm, 195 mines graphites.

Proto 2, tentative de démultiplication d’un geste.Cube en bois de 24X19,5X18 cm, mélange graphites 7B.

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PERFORMANCES / INSTALLATIONS

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Ik was gesprek met het systeem, Performance, Stedelikj Museum, Amsterdam, 01/10/2011, invitation : Marie Frampier.Collaboration avec les salariés du musée Stedelijk. Reproduction des gestes du travail devant les caméras de surveillance du Musée.

PERFORMANCE Ik was gesprek met het systeem01/10/2011

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PERFORMANCE Ik was gesprek met het systeem01/10/2011

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PERFORMANCE / INSTALLATION

La fleur et l’industrie, performance, Arsenal Museum, Kiev, 30/11/2011, invitation : Florence Ostende.Transport d’un réacteur Yakovlev Yak-42 du musée Polytechnique de Kiev au Musée de l’Arsenal de Kiev.

La fleur et l’industrie

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PERFORMANCE / INSTALLATION La fleur et l’industrie

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Conditions, Performance et installation sonore.80 caisses d’emballage d’oeuvres d’art, 10 enceintes.Musée des Abattoirs, Printemps de Septembre, Toulouse, 2010, invitation : Eric Mangion.Protocole : je demande à faire partie de l’équipe technique de montage du Festival du Printemps de Septembre.Pendant 10 jours, j’enregistre les sons de fabication de l‘exposition. Je propose aux techniciens de colla-borer à la performance. Nous agençons les caisses et posons le dispositif sonore le plus rapidement possible. Chaque acte est définitif. Un agent de sécurité du musée vérifie l’installation.

PERFORMANCE / INSTALLATION Conditions22/09/2010

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PERFORMANCE / INSTALLATION Conditions22/09/2010

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PERFORMANCE / INSTALLATION Configuration approuvée en date du

Configuration approuvée en date du, Installation de 50 tables de bureau, d’une barre de néon et d’un son produit lors de la performance.

Deux performances, réalisées avec Marc Planceon. Durée 40mn et 25mn, 2007.Proposition d’agencement d’espaces de travail.

03/06/2007

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PERFORMANCE / INSTALLATION Configuration approuvée en date du03/06/2007

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Infiltration III, Performance dans le parc de la Villette, juin 2006 (La Villette, Frac Ile de France).Synopsis : 50 personnes défilent en ligne comme un mur humain mobile, détournant le trajet des passants, avançant inexorablement droit devant. La ligne humaine se délie progressivement, chaque personne repart dans sa direction, retrouvant l’usage quotidien du parc .Cette scène se répéte plusieurs fois en différents endroits.

PERFORMANCE Infiltration III

Phot

os L

oïc V

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30/06 et 01/07/2006

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PERFORMANCE Les premiers prix

Les premiers prix, Performance au Centre d’Art d’Ile de France, le plateau, durée 1 heure.Lundi 20 janvier 2003.Performance avec l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux et le centre d’art du Plateau. Intervention dans un supermar-ché ATAC, à une heure d’ouverture.Collaborant avec 17 danseurs, cette performance propose une mise en regard de l’attitude, de la gestuelle des consommateurs face à la dispo-sition des produits de 1er prix. Sur les rayon-nages, des corps accroupis deviennent produits de consommation.

20/01/2003

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PERFORMANCE Les premiers prix20/01/2003

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Valeur ajoutée, Diaporama, 70 images.Constructions de châteaux sur les tas de sable de chantiers de voirie. Paris, Strasbourg, Montréal.Ce travail a reçu le prix jeune création 2002.

PERFORMANCE / INSTALLATION Valeur ajoutée

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PERFORMANCE / INSTALLATION Valeur ajoutée

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MARIE REINERTNée en1971 à Fécamp (France)

3, quai Fernand Pouillon78180 Montigny le bretonneux-FKöpenicker Strasse 147D - 10997 Berlin Tel : [email protected]

1997 DNSEP avec félicitations du jury, Strasbourg1995 DNAP, ESAD, StrasbourgVit et travaille à Paris et Berlin

EXPOSITIONS

2013 FIELDWORK, Aichi triennale, Nagoya, Japan, invitation : Kari Conte. FUSO, in National Museum of Ancient Arts, Lisboa, invitation : Jean-François Chougnet.

SHIFTING FRAMES, Berlin, invitation : Kathrin Oberrauch. TIME DEPOSITS, Dutch National Bank, Amsterdam, invitation : Claire van Els, Hendrik Folkerts. HOW HIGH THE MOON, galerie Jérôme Poggi, Paris. PAINTING OBJECTS, Galerie Thomas Fischer, Berlin. HORS PISTE, Beaubourg, Paris, invitation : Geraldine Gomez, Charlène Dinhut.2012 NUMERO TRES, La Virreina Centre de la Imatge, Barcelona, invitation Pascale Cassagnau. QUAND LA CHAÎNE DE PIERRES N’A PLUS QU’UNE LIBERTÉ, Treize, Paris, invitation : Barbara Sirieix. M ANNÉE ZÉRO, Rosabrux, Bruxelles, invitation : Jeanne Gillard, Nicolas Rivet.2011 LA FLEUR ET L’INDUSTRIE, Musée de l’Arsenal, Kiev, Ukraine, invitation : Florence Ostende. A LITTLE LESS CONVERSATION, Stedelijk museum, Amsterdam, Hollande, invitation : Marie Frampier.

AI WEIWEI IS IN CHINA, Bunker, Berlin, invitation : xavier Mazzarol, Louis Philippe Scoufaras, Cédric Aurelle. SEEING THE CAPITAL, Perla-Mode, Zurich, Suisse, curatos : Jeanne Gillard, Nicolas Rivet, Laurence Schmidlin. DANS LE PALAIS DE CRISTAL, Venise, Italie. PLUTÔT QUE RIEN, Maison populaire, Montreuil, invitation : Raphaële Jeune. RUINE, «Wiesenburg», Berlin, invitation : Hervé Humbert, Matthias Mayer.2010 CONDITIONS, Printemps de septembre, Musée des Abattoirs, Toulouse, invitation : Eric Mangion. A BUSY DAY, Sox, Berlin, invitation Anne Neukamp, Renaud Regnery. ROLL ON ROLL OFF, Festival de Marseille. L’EXPOSITION FAITE MAIN, Maison populaire, Montreuil, invitation Florence Ostende.2009 DISPERSIONS, MAC/VAL, Vitry-sur-Seine. PODROSTOK, Sox Berlin, Berlin.2008 FAIRE, Les Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain, Rennes, invitation Raphaële Jeune. 2007 Programmation dans le cadre de la Vidéothèque mobile de Fabrice Gygi. Frac Ile de France. STATICS, Espace Croisé, Roubaix, invitation Mo Gourmelon. Vidéo Room, Bordeaux. Saison vidéo 2007 « Tank tv », invitation Mo Gourmelon. FOUILLE, La Vitrine, Ecole nationale supérieure d’art de Cergy (Solo show), invitation Mathilde Villeneuve. CONFIGURATION APPROUVÉE EN DATE DU, Espace expérimental du plateau, Frac Île-de-France (Soloshow).

2006 RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL, galerie du syndicat potentiel, Strasbourg (Soloshow). ITANOMTHUB, Mains d’Oeuvres, Saint-Ouen. DÉLOCALISATION, Le Bourget. HÔTEL RELIENCE, Mains d’œuvre, Saint-Ouen.2005 AVANT TRAVAUX, école d’architecture de Versailles. FRONT FOUR EXPRESS, Montreuil. Exposition jeune création, Paris.

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PRIX / BOURSES / RÉSIDENCES

2013 Dicréam, aide à la recherche.2011 Lauréate Mécènes du Sud.2010 CNAP, allocations de recherche et de séjour en France et à l’étranger.2010 Aide région PACA. coproduction Frac PACA, Marseille provence 2013, Festival de Marseille.2008 Lauréate Mécènes du Sud, Marseille2007 Résidence Cité internationale des Arts, Paris Résidence au Triangle, Marseille Bourse individuelle à la création, DRAC Ile-de-France Aide mairie de Paris

2005 Résidence Mains d’œuvres, Saint-Ouen2003 Allocation d’installation, DRAC Île-de-France Aide de la mairie de Paris

2002 1er prix de la jeune création

1999 Prix de la ville de Strasbourg

PUBLICATIONS PRESSE :Diptyk / avril 2013 / Chourouk Hriech / p64.Art press 2 trimestre no18 : entretien Eric Mangion / Florence Ostende une forme pour toute action / p83.Catalogue contempory art magazine n o4 / Florence Ostende / femme orchestre.Mousse novembre 2010 / Dorothée Dupuis / Paris unpreaching to the choir.Art21 no31 : seeing the Capital 2011/ P54,55, Frédéric Wecker.Les inrockuptibles 2007 No600 : Claire Moulène Fouille / P103.Repères Octobre 2004 : Marie Glon / Marcher p30.Le monde 27 janvier 2003 « Les conspirateurs du réel passent à l’attaque» Dominique Frétard.

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MARIE REINERT

Femme orchestre

Florence OstendeMarie Reinert est experte dans l’art de l’infiltration. Des premiers châteaux de sable sur des chantiers de voirie aux infiltrations dans les grosses entreprises, Reinert fait dérailler la machine. Un portrait à lire en écoutant Sabotage des Beastie Boys. Et que l’infiltration commence !

Première rencontre avec Marie Reinert dans une rue berlinoise, il y a quelques années. Pas très loin de chez elle, il me semble. Nous échangeons quelques mots non pas sur son travail d’artiste mais sur le sport, ses entraînements d’athlétisme à l’adolescence, les compétitions de 11 à 17 ans, la discipline et l’endurance du corps.

Nous nous revoyons plus tard, dans un café de Belleville. J’aperçois sur la table le livre qu’elle est en train de lire, un dictionnaire de l’urbanisme. Elle revient de Marseille, épuisée par une longue «traversée». Elle utilise très souvent le mot «traversée», j’imagine qu’elle fait allusion à son dernier voyage en mer Marseille-Alger à bord de la flotte de la société Marfret. Pendant plus d’un an et demi, Reinert fait plusieurs séjours à Marseille pour filmer les traversées en mer d’un équipage de marins ukrainiens. Chaque traversée en mer dure une semaine en compagnie des hommes. La communica-

tion est difficile, beaucoup de réticence. La résidence marseillaise aboutit au film Roll-On, Roll-Off (2010) dont le titre fait référence au nom du bateau sur lequel elle travaille, bateau spécialisé dans le transport de marchandises et engins sur roue. Comment trouver sa place à bord, comment filmer ces corps au travail ? Reinert répond : «Je ne voulais pas montrer les marins dans leur fonction, mais plu-tôt des corps morcelés à l’intérieur du bateau. Il n’y a aucun plan extérieur, dans Roll-On, Roll-Off, vous entrez dans la machine, dans l’atome, c’est l’apologie du moteur ! «

Ce dernier film affirme un motif désormais récurrent, une recherche sur les flux (flux humains et flux de marchandises), notamment incarnés par le container, une unité de mesure qui fascine Reinert pour son impact sur notre système de transport et de production. À partir de rushs de tournage sur les docks de Marseille, la courte vidéo Unité de transport (2010) capte le déplacement d’un contai-ner filmé du haut d’une grue. L’action-déplacement se répète en boucle. Il ne s’agit pas seulement d’observer les flux mais de les infiltrer et d’intervenir sur leur organisation. Dans son film Gare du nord (2004), un plan fixe scrute les flux humains de circulation sur un escalier de la gare à l’heure de pointe. Le film est issu d’une performance durant laquelle plusieurs personnes immobiles sur les escaliers créent un obstacle au passage du voyageur pressé forcé de changer de trajectoire pour ne pas perdre de temps.

Premières infiltrations clandestinesMarie Reinert pénètre les espaces fonctionnels (pas seulement les espaces de travail) pour observer comment les corps les traversent. Les premières infiltrations remontent à la fin des années 1990, pendant ses études aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Entre deux spectacles du Théâtre National de Strasbourg, une série d’affiches intitulée Chantier (1996, en collaboration avec l’artiste Alexan-dra Sà) se glisse dans la programmation. En imitant la même charte graphique que le théâtre, elle annonce le chantier du TNS alors en pleine rénovation avec architectes et entreprises de bâtiments et travaux publics comme acteurs principaux. Autre infiltration espiègle : l’artiste rentre par effraction sur des chantiers de voirie à Paris, Strasbourg et Montréal pour y faire des châteaux de sable. Sur la voie publique et sur des péniches, Reinert incruste sa Valeur ajoutée (1997-2002), un diaporama de photographies qui retracent les constructions ludiques de l’artiste. «Ce qui était important, dit-elle, c’était de multiplier le nombre de châteaux de sable, de les accumuler pour aller au-delà d’une simple documentation de l’acte et montrer une réelle implication avec le sujet du chantier.»

L’infiltration-attitude va alors s’intensifier. En 2005, Reinert commence un autre diaporama intitulé Infiltration, un processus très lent car en constante évolution. Elle donne son appareil photographique (toujours le même, un Panasonic argentique) aux salariés d’entreprises qui acceptent de photographier leur lieu de travail et notamment, les salles de réunion et différents lieux de pouvoir et de négocia-tion. Espaces vides aseptisés, éclairages immaculés, quelques plantes. Chaque détail architectural ou décoration intérieure suppose un possible rapport (ou non rapport) humain. «L’idée de passer une commande aux salariés, de déléguer la prise photographique est très importante. Ces photographies reflètent l’image qu’ils souhaitent véhiculer de leur propre entreprise et de leur employeur,» explique Reinert. De façon tout aussi clandestine, elle rentre, cette fois-ci elle-même dans les locaux de la grande entreprise MATRA pour y réaliser une série de 40 photographies (État de référence interne, 2007) de bureaux abandonnés suite au déménagement d’une antenne. Des vues «après le travail» de classeurs empilés, bureaux vidés à la va-vite, chaises en tas, ordinateurs superposés au sol, du gris, du marron, du noir, le départ s’est fait dans l’urgence.

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En résidenceUltime étape de l’infiltration, les résidences désormais «officielles» sur des lieux de travail. Un temps nécessaire pour étudier en profondeur la place du corps dans un territoire, par la même occasion, sa propre méthode au sein de la résidence. «Contrairement à la pratique d’atelier, je dois penser en termes de résidence, un temps souvent long d’immersion. Je dois sans cesse réfléchir à comment on va m’ouvrir les portes, notamment des entreprises. Chaque résidence est une traversée dans laquelle j’explore la transformation d’un corps qui, lui aussi, traverse un lieu et apprend.» «Une première étape consiste alors à récolter et prélever des données pour repérer les déplacements du corps dans un lieu contraint et analyser le territoire sur lequel ils opèrent. La vidéo Sur tes traces (2002) illustrait sans doute déjà un début de méthode en pistant le passage des piétons d’un carrefour par des lignes blanches de plâtre au sol, traces à la fois contraintes et aléatoires.

Avec Fouille (2007), le relevé devient beaucoup plus minutieux et scientifique. Il s’agit d’un triptyque de vidéos réalisées avec deux architectes et un archéologue de la MMSH (Maison méditerranéenne des sciences de l’homme d’Aix-en-Provence). Invitée dans un centre de recherche, l’artiste procède à la fouille non pas d’un site archéologique mais du bureau de l’archéologue qu’elle va excaver à l’aide de deux architectes. «Chaque objet était minutieusement répertorié grâce à un appareillage de mesure, de relevé, d’étiquetage et d’empaquetage.’’ Les deux architectes réaliseront ensuite une vue topographique de ces objets ressemblant à s’y méprendre à une vue urbaine. De nombreuses collabo-rations avec différents corps de métier s’ensuivent (architectes, ergonomes du travail, archéologues, archivistes etc.). Réalisé pour la biennale d’art contemporain de Rennes en 2008, le film Faire (2008) est l’aboutissement d’une résidence aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine. Reinert a docu-menté le mouvement des corps des archivistes pour élaborer une chorégraphie non sans rappeler ses premières affinités avec le sport, la danse et la performance.

Extension du rayonnageAprès les années d’athlétisme, l’atelier métal des Arts Déco et d’innombrables nuits au théâtre, son passage aux ateliers de danse des Laboratoires d’Aubervilliers en 2002 donne une nouvelle impulsion à son travail : une reprise de conscience du corps en tant qu’outil au-delà de la performance sportive. Invitée par Arnaud Labelle-Rojoux et le centre d’art du Plateau, Reinert réalise la performance Les premiers prix (2003) aux côtés de 17 danseurs à qui elle donne la règle du jeu suivante : «Vous êtes consommateurs de premiers prix, vous êtes une extension du rayonnage. Mettez votre tête dans le rayon premier prix». L’intervention au supermarché ATAC dure une heure pendant les horaires d’ouverture. Les clients du magasin se mélangent aux performeurs et spectateurs de la performance. Les corps courbés et accroupis en bas des rayons cherchent les premiers prix, soumis dans leur geste consommateur.

La collaboration avec les danseurs se prolonge avec la vidéo Négociation (2005). Une caméra tourne autour de deux danseurs en train de s’adonner à l’art de la négociation. Vidé de tout contexte défini, il ne reste que la gestuelle et la mimique de la négociation et ses rapports de force. Plus tard, la performance Configuration approuvée en date du (2007) au Plateau consacre le point de jonction entre performance, endurance et ergonomie. Reinert et Marc Planceon déplacent une cinquantaine de tables (récupérées de l’entreprise MATRA) en les réagençant sans logique préalable dans l’espace. L’endurance des deux corps qui soulèvent les poids génère de violent chocs, possible image d’une négociation musclée.

Intimes statistiquesSuite à sa résidence à Marseille, Reinert ressent le besoin de se distancer de l’exploration pour une traversée plus introspective. Ce n’est plus le corps des travailleurs devant la caméra, mais bien le sien derrière la machine qu’elle souhaite explorer : «On peut suggérer la présence du corps derrière la ca-méra par des outils de mesure adaptés à celui-ci». Une longue période dans l’atelier berlinois l’incite alors à engager un processus de réflexion sur la question de l’outil de travail (et de son propre travail) pour essayer d’inventer une méthode qui lui permettrait d’appréhender ses prochaines traversées. Reinert commence alors à élaborer des prototypes d’outils à la mesure de son corps pour filmer les espaces de travail, une sorte de Modulor subjectif. «Tout ce que je crée doit avoir un sens utilitaire. Je fabrique des outils pour mes traversées».

Une récente série d’œuvres présente ses études en cours sur l’élaboration d’une unité de mesure spécifique à l’échelle de son corps. Premier outil, Échelle 1 (2010) est un mètre à sa mesure réalisé à partir d’un niveau de géomètre télescopique. «Je reproduis une déclinaison de ma mesure et détourne l’unité universelle.’’ Doigt, coude, cheville, les parties de son corps sont reportées sur cette longue rè-gle qui peut servir par exemple à déterminer l’échelle d’un tournage. Parallèlement, Reinert travaille à une série de calques au crayon graphite (Études geste, 2010), des monochromes gris anthracite hypnotisants : «Le rythme des lignes horizontales est calquée sur ma propre mesure mais on pense aussi à une bande magnétique ou à un disque métallique de découpe.

Prochaine étape de la recherche : la fabrication d’outils mécaniques de tournage à partir de rails de travelling et de têtes mécanisées. Elle teste un premier prototype à l’occasion d’une exposition à la Maison Pop de Montreuil. Conçue en collaboration avec Guillaume Stagnaro, une machine travelling (Avancer-reculer-tracer, 2010) se déplace sur un rail pour réaliser une étude d’un territoire spécifique à l’art, l’espace d’exposition : un marquage au crayon graphite garde en mémoire tous les passages des visiteurs dans l’espace. À chaque nouveau passage, la machine refait une ligne qui devient de plus en plus noire. Un capteur placé à l’entrée accumule le nombre de passage par jour, au total 90 lignes horizontales pour les 90 jours de l’exposition : ‘’un semblant d’étude de fréquentation qui n’en serait pas un,’’ dit-elle. Je commence à comprendre la citation de Robert Musil en exergue de son texte d’intention : «De sorte que ces événements extrêmement personnels pourraient être représentés, dans leur répartition sur la ville entière, par de belles courbes statistiques» (L’homme sans qualités, 1932).

Comment restituer un événement et rentrer dans une autre logique que l’événement lui-même? De l’intime à la statistique, du corps au bitume, du chantier au château, de l’athlétisme au niveau de géo-mètre, Marie Reinert, femme orchestre, a trouvé sa méthode en devenant auteur de ses propres outils de travail et maîtresse de leur fabrication. Le travail de Reinert n’est pas qu’une image de l’infiltra-tion mais une infiltration réelle, à échelle 1.

Florence Ostende est corédactrice de Catalogue.

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MARIE REINERT

One-woman band

Florence OstendeMarie Reinert is an expert in infiltration. The artist erects sandcastles in building sites and breaks into corporate headquarters to derail the machine. A portrait to read while listening to Sabotage by The Beastie Boys. Let the infiltration begin!

I first met Marie Reinert a few years ago, in a Berlin street not far from her place. We talked a bit, not about her work as an artist but about sport, her athletics training when she was a teenager, the compe-titions she did between 11 and 18, discipline and the endurance of the body.

We met again later in Paris, in a café in Belleville. On the table, I caught sight of the book she was reading: a dictionary of urbanism. She was just back from Marseilles, exhausted by a long ‘journey’. She often uses this word ‘journey’; I thought she meant her last trip between Marseilles and Algiers on a boat belonging to the shipping company Marfret. Over the course of more than a year-and-a-half, several times Reinert went to Marseilles to film a Ukrainian crew’s sea journeys. Each trip lasted a week, during which the artist was alone with the men. Communication with the sailors was difficult, Reinert often encountering much resistance to her project. This residency in Marseilles led to the

film Roll-On, Roll-Off (2010), named after the type of boat she worked on, which specialised in the transport of goods and engines on wheels. How to find her place on board? How to film these bodies at work? ‘I didn’t want to show the sailors as we expect them to be at work’, she says. ‘I was more in-terested in these fragmented bodies inside the boat. There are no outside shots. In Roll-On, Roll-Off, you get into the machine, into the unit. It’s a piece in praise of the motor!’

This latest film reasserts the importance of a recurrent motif in Reinert’s work: the investigation of fluxes (fluxes of men and fluxes of goods). It is often embodied by the container – a unit of measure fascinating for the artist because of its impact on our systems of production and transport. Made with footage shot in Marseilles’ docks, the short video Unité de transport (2010) follows, from the top a crane, a container’s movement. The film is looped, repeated like transportation over and over again. But Reinert’s work isn’t simply about examining fluxes, it’s also about infiltrating them, and about intervening in their organisation. In the film Gare du nord (2004), a static shot records human circu-lation on the station’s escalators at rush hour. The film stems from a performance in which several people stood motionless on the escalators, blocking the commuter in a rush who had to change his or her trajectory to avoid wasting time.

First underground infiltrationsReinert enters functional spaces (and not only working spaces) to observe the way bodies cross and occupy them. Her first infiltrations go back to the late 1990s, when she was a student at the Arts Décoratifs in Strasbourg. Between two shows at the Théâtre National de Strasbourg, she introduced a series of posters entitled Chantier (1996, realised in collaboration with the artist Alexandra Sà). Mi-micking TNS’s font and design, the posters announced building works at the theatre (which was then in the middle of an important refurbishment) and listed the architects, building enterprises and public works representatives as lead characters. In another mischievous infiltration, the artist broke into building sites on the streets of Paris, Strasbourg and Montreal to build sandcastles. She then presented a slide show of her playful constructions on barges and in the streets (Valeur ajoutée, 1997-2002). ‘It was really important’, she says, ‘to keep increasing the number of sandcastles, to keep accumulating them. This allowed me to go beyond a simple documentation of the action, and demonstrated a real engagement with building sites as a topic.’

Reinert’s infiltrating mania soon intensified. In 2005, she started another slide show: Infiltration, the result of a very slow process in constant evolution. She handed over her camera (always the same one, an argentic Panasonic) to company employees who agreed to photograph their working space, particularly the meeting rooms and other places of power and negotiation. They shot sterile empty spaces, white neon lights, a few plants, each architectural detail or bit of interior decoration suggesting a possible relation (or non-relation) to the human. ‘It was really important to commission the employees, to delegate the photographic act’, says the artist. ‘These images reveal how they want their company and their employers to be seen.’ Renewing this underground approach, the artist (her-self, this time) broke into the premises of the company MATRA to shoot 40 pictures of the offices, abandoned when the branch was relocated (État de référence interne, 2007). These are ‘after work’ views, picturing stacked-up ring binders, desks vacated, heaps of chairs, computers piled up on the floor, grey, brown, black – it had been a swift exit.

Artist-in-residenceThe ‘official’ residencies in various work places are perhaps the ultimate stage in Reinert’s infiltration

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strategy. They grant the artist the necessary time to study in depth the body’s positioning within a territory while allowing her to reflect on her own working method. ‘Unlike when I’m working in the studio’, she says, ‘I have to adapt my practice to the residence. It often requires a long immersion period. I have to constantly think about how to get access to spaces. Each residency is a journey in which I investigate the transformation of a body moving through a place and getting acquainted with it.’ The first step is to harvest and sample data in order to mark the body’s movements in a constrai-ning environment, and analyse the territory in which it operates.

The artist had already used this type of method in the video Sur tes traces (2002), which recorded pedestrian traffic on a roundabout with white plaster lines – traces at once constrained and random. In Fouille (2007), the survey became much more scientific and precise. This video triptych was realised with two architects and an archaeologist from the MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme) in Aix-en-Provence. Invited to the research centre, the artist, helped by the two architects, didn’t excavate an archaeological site per se, instead the archaeologist’s office. ‘We meticulously lis-ted each object’, recalls Reinert, ‘with various equipment to measure, index, tag and wrap our finds.’ The two architects later realised a topographical view of these objects, looking very much like an ur-ban plan. After this first experience, the artist continued to work with practitioners from very different fields (architects, work ergonomists, archaeologists and so on). The film Faire (2008) – realised for Rennes’ contemporary art biennial in 2008 – is the outcome of a residency at the regional archives in Ille-et-Vilaine. Reinert documented the movement of the archivists’ bodies to set up a choreography; she went back to her first loves, sport, dance and performance.

Extension of the shelvesAfter years as an athlete, the metal workshop at the Arts Déco and numerous nights spent at the thea-tre, it was a dance workshop at the Laboratoires d’Aubervilliers which, in 2002, gave a new direction to Reinert’s work. The artist started to get back in touch with an awareness of the body (hers and others’) as a tool, beyond the sport ‘performance’. Invited by Arnaud Labelle-Rojoux at the art centre Le Plateau, Reinert realised the performance Les premiers prix (2003) alongside 17 dancers who were given the following instruction: ‘you are low-cost product consumers, you are an extension of the supermarket’s shelves. Put your head in the low-cost products’ shelf.’ The intervention took place in the supermarket ATAC during opening hours. Performers and spectators mingled with shoppers. Squatting bodies bent at bottom-shelf level looked for low-cost products, enslaved by their own consumerist gesture.

The collaboration with dancers continued in the video Négociation (2005). The camera hovers around two performers practicing the art of negotiation. Devoid of any kind of context, the piece highlights the body language of negotiation and the power relationship. Later, the performance Configura-tion approuvée en date du (2007) summed up the juncture between performance, endurance and ergonomics. Reinert and Marc Planceon moved about fifty desks around (the furniture having been reclaimed from the company MATRA), laying them out without pre-planned logic. The endurance of these two bodies lifting heavy weights generates violent shocks, the possible image of a very tense negotiation.

Intimate statisticsFollowing her residency in Marseilles, Reinert felt the need to move away from these investigations and start on a more intimate journey. Instead of carrying on examining working bodies in front of her

camera, she wanted to examine her own, behind a machine. ‘It is possible to suggest the body’s pre-sence behind the camera with the appropriate measurement tools’, she says. A long stay in her Berlin studio encouraged her to start thinking around the idea of the working tool and to try to come up with a method that would allow her to tackle her future journeys. Reinert then started to make prototypes of tools based on her own body’s measurements in order to shoot working spaces – a kind of subjec-tive Modulor. ‘Everything I do must be useful in some way’, she says. ‘I make tools for my journeys.’

A recent series of works exemplifies this recent development and her attempt to create a measurement unit based on her body scale. Échelle 1 (2010) is a ruler made to her own dimensions and based on a land surveyor’s telescopic level. ‘I reproduce my own measurements and pervert the universal unit’, says the artist. Finger, elbow, ankle, her body parts are inscribed on this long ruler, which can be used, for example, to establish the scale of a shooting location. Reinert is concurrently working on a hypnotic series of graphite monochromes on tracing paper (Études geste, 2010). ‘The rhythm of the horizontal lines reproduces my own size’, she says, ‘but they also evoke a magnetic strip, or a saw wheel.’

The next step in her research: the making of mechanical tools from travelling tracks and articulated heads. She tried a prototype at an exhibition at the Maison Pop in Montreuil. Designed in collabora-tion with Guillaume Stagnaro, the machine moved on rails and surveyed a very art-specific territory: the exhibition space. A trace of graphite recorded the traffic of visitors in the gallery. Each time someone came in, the line thickened. In the end there were 90 horizontal lines, one for each of the exhibition’s 90 days. ‘It’s like a faux study of the exhibition’s activity’, she says. One starts to un-derstand the Robert Musil quotation Reinert chose to head her artist’s statement: ‘these very personal events could be represented by the way they are spread throughout the city, with beautiful statistical curves’ (The Man Without Qualities, 1930-1942).

How to reproduce an event and to enter another logic than the event itself? Going from the intimate to statistics, from the body to the pavement, from the building site to the castle, from athletics to the land surveyor’s level, Reinert the one-woman band found her method: she has become the maker of her own working tools, in full control of their fabrication. Her work isn’t the representation of an infiltration, but a genuine infiltration, in 1:1 scale.

Florence Ostende is Catalogue’s co-editor.

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