vidéoformation et analyse de l’activité dans la formation...
TRANSCRIPT
CERTIFICAT D’APTITUDE AUX FONCTIONS DE FORMATEUR ACADÉMIQUE
SESSION 2016 ACADÉMIE DE TOULOUSE
Vidéoformation et analyse de l’activité dans la formation des
tuteurs CPE : quel intérêt perçu par les professionnels et quelle
acceptabilité ? Mémoire professionnel présenté et soutenu par Claude JAVIER Encadrant de mémoire : Gwénaël Lefeuvre, Maître de Conférences à l’Université Toulouse Jean Jaurès
REMERCIEMENTS
Je souhaite remercier Gwénaël Lefeuvre, Maître de Conférences à l’Université Toulouse
Jean Jaurès, qui, après avoir encadré mon mémoire de master 2, a accepté de
m’accompagner dans le cheminement du mémoire professionnel pour le CAFFA. Sa
disponibilité, son regard critique et ses conseils m’ont aidée à avancer dans ce travail.
Je remercie vivement tous les collègues CPE, sollicités dans le cadre de ce travail, pour leur
réactivité et le temps consacré à ma demande. Le taux de réponse élevé, dans un délai très
court, a été un élément facilitateur de mon travail.
Merci à Franck Martin, Maître de Conférences à l’ESPE Toulouse Midi Pyrénées et collègue
formateur, pour son appui technique, sa disponibilité et sa réactivité dans la phase de recueil
et d’analyse des données, à une période chargée de l’année universitaire.
Enfin, je remercie ma famille, et Eric en particulier, qui ont accepté, qu’une nouvelle fois, je
consacre des week-ends et une partie des vacances à la rédaction d’un mémoire.
SOMMAIRE
! !I.L’ANALYSE DE L’ACTIVITE ET LA VIDEO FORMATION DANS LA FORMATION DES CPE TUTEURS : UNE INNOVATION ISSUE DU TRAVAIL DE RECHERCHE MENE!.................................................................................................................!3!1! Genèse du plan de formation des CPE tuteurs initialement élaboré!.......................!3!2! Description du dispositif de formation proposé!....................................................................!6!3! De la question de départ à la problématique!......................................................................!10!!II. LA VIDEO-FORMATION DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS!.........!11!1! Une utilisation grandissante, mais des visées de formation divergentes!............!11!2! Les effets de l’utilisation de vidéos dans la formation des enseignants!...............!12!3! Les limites de la vidéoformation et les recommandations d’usage!.........................!14!4! Prendre le risque du regard de l’autre : établir une communauté de soutien et d’apprentissage!..........................................................................................................................................!14!5! Les critères de réussite d’un dispositif de formation basé sur l’utilisation d’une technologie!...................................................................................................................................................!15!6! De la problématique à la question de recherche!..............................................................!19!!III. METHODOLOGIE DU RECUEIL, DE L’ANALYSE DES DONNEES ET RESULTATS!..............................................................................................................................!20!1! Echantillon!.............................................................................................................................................!20!2! Outils de recueil de données utilisés et démarche d'analyse des données!.......!20!3! Réflexions épistémologiques et limites du recueil de données!.................................!22!4! Les résultats!.........................................................................................................................................!22!!IV. ANALYSE DES RESULTATS - QUELQUES REPERES POUR LA FORMATION DES TUTEURS!..............................................................................................!33!1! Discussion des résultats!................................................................................................................!33!2! Repères pour l’évolution du plan de formation!..................................................................!36!Conclusion!................................................................................................................................!37!!REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES!.............................................................................!38!SOMMAIRE DES ANNEXES!................................................................................................!40!! !
! 2!
Introduction.
Formatrice depuis 2011, j’ai très vite ressenti le besoin d’un retour en formation : en effet,
être un professionnel expérimenté dans son domaine ne peut suffire à savoir former à ce
métier. Cette question résonne de manière particulière pour un CPE, dont la formation ne
prenait guère en compte, jusqu’à récemment, la dimension pédagogique du métier. Aussi,
après une licence Sciences de l’Education Mention Formation des Adultes, je me suis
engagée, en 2013, dans un master 2 Sciences de l’Education, Formation de formateurs
d’Enseignants. Dans ce cadre, j’ai mené un travail d’initiation à la recherche portant sur
l’activité des tuteurs de CPE stagiaires1. Cette question était un point aveugle dans la
formation des CPE, et la formatrice que je devenais était préoccupée par cette question.
En mobilisant le cadre de la didactique professionnelle, et en analysant l’activité de deux
CPE placés dans des configurations de tutorat différentes, ce travail de recherche a
permis de mieux décrire, connaître et comprendre l’activité de ces professionnels. A la
rentrée 2015, j’ai ensuite proposé et mis en œuvre un plan de formation des tuteurs CPE
s’appuyant sur les résultats de ce travail de recherche. Une nouvelle modalité de
formation a ainsi été expérimentée auprès des tuteurs, puisqu’il s’agissait d’utiliser la
vidéo-formation et l’analyse de l’activité. Ce plan de formation s’organisait initialement
autour de trois modules. Si les deux premiers modules ont pu être mis en œuvre sans
difficulté, j’ai finalement fait le choix de ne pas proposer le troisième module, qui
introduisait l’analyse de sa propre activité par le biais de la vidéo-formation. Ce choix de
formation est le point de départ de ce mémoire professionnel : comment ces
modalités de formation auraient-elles été reçues et acceptées par les tuteurs CPE ?
Aussi, j’ai saisi l’occasion de ce mémoire professionnel pour réfléchir à la question de
l’acceptabilité et de la perception, par les stagiaires, des dispositifs de formation, au
travers d’un exemple, celui de la formation des tuteurs. Il s’agit là d’investir l’un des
domaines de compétences définis par le référentiel de compétences du formateur de
personnel enseignant et éducatif et, au travers de ce mémoire, concevoir des « critères et
des indicateurs ainsi que des outils de recueil de données, en analyser les résultats pour
ajuster les actions de formation en conséquence » (BO du 23 Juillet 2015). Il s’agira ici,
en particulier, d’étudier la perception, par les CPE tuteurs, de l’intérêt et de
l’acceptabilité de la vidéo formation et d’un outil de l’analyse de l’activité, comme
outil de formation.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1 JAVIER, C. (2015). L’analyse de l’activité du CPE tuteur dans la situation typique d’entretien avec un CPE novice : du bilan au conseil, quels repères pour la formation des tuteurs ? Université Toulouse Jean Jaurès
! 3!
Dans une première partie, nous présenterons les résultats essentiels du travail de
recherche mené en M2, relatif à l’analyse de l’activité du CPE tuteur, dans la situation
typique d’entretien conseil ainsi que le dispositif de formation proposé dans le cadre de la
formation des tuteurs, à partir de ces résultats de recherche. Dans une deuxième partie,
nous ferons un état de l’art de la vidéoformation dans la formation des enseignants, pour
en cerner les effets, les limites et les recommandations d’usage, ce qui permettra de
préciser notre problématique. Le cadre d’analyse retenu pour étudier l’intention d’usage
du dispositif de formation proposé sera alors présenté, ce qui nous conduira à préciser
notre question de recherche. Dans une troisième partie, nous présenterons la démarche
de recueil et d’analyse des données, ainsi que les résultats obtenus. Enfin, dans une
quatrième et dernière partie, ces résultats seront discutés, pour ouvrir sur des
perspectives d’évolution du plan de formation des CPE tuteurs.
I. L’ANALYSE DE L’ACTIVITE ET LA VIDEO FORMATION DANS LA FORMATION DES CPE TUTEURS : UNE INNOVATION ISSUE DU TRAVAIL DE RECHERCHE MENE
1 Genèse du plan de formation des CPE tuteurs initialement élaboré
1.1 L’apport d’un travail de recherche : mieux connaître et comprendre l’activité des CPE tuteurs au cours de l’entretien-conseil
L’objectif du travail de recherche mené en M2 était de mieux connaître, décrire et
comprendre l’activité des tuteurs CPE, au cours de la situation typique d’entretien conseil.
L’activité tutorale étant faiblement prescrite par l’institution, une première phase
d’entretiens exploratoires auprès de deux tuteurs expérimentés a permis d’identifier les
classes de situations d’activité typiques pour un tuteur CPE. (cf Annexe 1).
Dans un deuxième temps, deux CPE tutrices exerçant dans des situations de tutorat
différentes, ont été sollicitées, pour observer et analyser leur activité au cours de
l’entretien conseil avec un CPE stagiaire2. Les deux professionnelles sont expérimentées
en tant que CPE et tant que tutrice et ont suivi une formation « Tutorat ». Les deux
professionnelles sont néanmoins dans des situations de tutorat différentes : l’une des
tutrices3 exerce dans le même établissement que la CPES, tandis que l’autre4 exerce
dans un établissement différent de celui de la CPES. La situation d’entretien-conseil a été
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!2 Désigné dans le reste du document par le terme de CPES 3!Désignée par l’expression « tutrice établissement » 4 Désignée par l’expression « tutrice hors établissement »
! 4!
filmée, afin de servir de support à des entretiens, avec les professionnelles, pour analyser
leur activité. La didactique professionnelle,5 en développant les concepts de schèmes, de
concepts pragmatiques et de modèle opératif (Pastré, Mayen et Vergnuad, 2006) a fourni
un cadre de travail permettant d’analyser les compétences mises en œuvre par les CPE
tuteurs dans cette situation d’entretien-conseil. Le couplage schème-situation étant un
élément central de ce cadre théorique, l’impact de la situation de tutorat sur la conduite de
l’activité du tuteur au cours de l’entretien conseil a pu être étudié.
Les résultats de ce travail de recherche montrent des points communs dans
l’organisation de l’activité du tuteur : l’entretien conseil est d’abord un temps de bilan,
de retour sur une activité passée, et il s’agit alors de mettre en œuvre un débriefing de
cette activité, au service d’une pratique réflexive. Ainsi, les CPE tutrices orientent
l’entretien en fonction du niveau de réflexivité du CPES sur sa pratique professionnelle.
La préparation de la future autonomie professionnelle est également un point de
convergence et une préoccupation des professionnelles. Néanmoins, la configuration de
tutorat a un impact fort sur l’organisation de l’activité de la tutrice : la tutrice « hors
établissement », cherche, au cours de l’entretien, à mieux saisir et comprendre l’activité
professionnelle réelle de la stagiaire, et ces indications l’aident également à orienter
l’entretien. Tandis que la tutrice « établissement » va davantage se centrer sur une co-
évaluation formative (c’est-à-dire avec la CPES) des compétences acquises par la CPES.
Ce travail a également identifié des tensions, au cœur de l’activité tutorale : être tuteur,
est-ce soutenir, évaluer, conseiller ou accompagner le stagiaire ? Enfin, l’analyse conduite
a montré que la mobilisation d’outils, par les tutrices, au cours de l’entretien, contribuait
fortement à structurer l’entretien, mais avec des visées différentes. Pour la tutrice
« établissement », ces outils ont une triple fonction : revisiter les situations rencontrées et
susciter un retour réflexif ; une fonction d’évaluation, puisqu’il s’agit de positionner le
niveau d’acquisition des compétences au regard des critères définis sur ces grilles de
compétences ; une fonction de suivi, car ces outils, utilisés à chaque entretien,
contribuent à assurer un suivi de la progression de la CPES. Pour la tutrice « hors
établissement », les outils utilisés constituent le socle d’une réflexion sur l’activité passée
au service de la pratique professionnelle future, avec une triple fonction également :
permettre à la stagiaire de préparer l’entretien en amont de ce moment de rencontre et
initier ainsi un questionnement relatif à sa pratique professionnelle ; faciliter, pour la
tutrice, la compréhension de l’activité de la stagiaire et avoir des traces de l’activité, pour
s’engager ensuite dans une démarche de conseil ; construire un support de travail que la
CPES pourra réinvestir à la rentrée prochaine. Ce document constitue également une
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!5 Dont l’objet peut être rapidement défini en disant qu’il s’agit d’analyser les compétences mises en œuvre en vue de penser des dispositifs de formation
! 5!
trace du conseil, que la tutrice utilise par la suite, à court terme, pour la préparation du
prochain entretien, et à plus long terme, pour rédiger le rapport de fin d’année demandé
par l’institution scolaire, en vue de la titularisation de la CPES.
A partir des résultats de ce travail de recherche, un plan de formation des CPE tuteurs
innovant, basé sur la vidéoformation et l’analyse de l’activité, a été proposé.
1.2 Un dispositif de formation basé sur l’apprentissage par les situations de travail
1.2.1 Les orientations pédagogiques du dispositif Le dispositif de formation proposé concilie les deux usages de la didactique
professionnelle en formation des adultes (analyse du travail comme préalable à la
conception de dispositif de formation et formation par l’analyse de son activité). La
deuxième entrée (formation par l’analyse de son activité) est utilisée au sein du groupe
des tuteurs, pour s’appuyer sur le collectif de travail comme ressort du développement
professionnel des tuteurs. De ce fait, ce dispositif de formation est pensé dans
l’alternance, afin de prendre en compte l’expérience acquise, et transformer l’activité
productive en activité constructive, au cours de séances de débriefing de l’activité menée.
Ce dispositif de formation est conçu à partir des situations de travail et est différencié
en fonction de la situation spécifique de tutorat (exercer dans le même établissement
que le stagiaire ou pas), dont nous avons vu qu’elle avait un réel impact sur l’activité du
tuteur au cours de l’entretien conseil.
Prendre en compte les dilemmes au cœur de l’activité tutorale : Ce travail de
recherche a montré qu’au-delà de la situation, la représentation de la fonction de tuteur
influence également l’organisation de l’activité du tuteur. Des tensions, au cœur de la
fonction de tuteur, ont été identifiées (aider ? conseiller ? évaluer ? accompagner ?) Ainsi,
l’entrée par les dilemmes a été retenue pour clarifier ce positionnement. Cela permettra
ainsi d’aborder la notion de genre et style professionnel 6 (Clot & Faïta, 2000), et
contribuera à constituer un collectif de travail.
Formaliser le tutorat et fournir un cadre commun aux tuteurs : des repères, des
outils… L’analyse de l’activité des tutrices a souligné toute l’importance de la
formalisation du tutorat et de la mobilisation d’outils dans le cadre de l’entretien, en
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!6!Clot et Faïta (2000) définissent le genre professionnel comme « ce que les professionnels savent devoir faire grâce à une communauté d’évaluations présupposées, sans qu’il soit nécessaire de respécifier la tâche chaque fois qu’elle se présente » (Clot & Faïta, 2000 p11), le style étant la manière dont le professionnel adapte le genre pour faire sien le métier
! 6!
montrant que l’utilisation d’un outil, en tant que moyen d’action au service d’une activité
finalisée, contribuait à structurer l’activité des professionnelles. Il nous paraît donc
intéressant de proposer, dans le cadre de la formation, l’utilisation d’un outil de suivi ou
journal de bord des entretiens-conseil, qui pourrait avoir une triple visée : à la fin de
l’entretien, sur la base des éléments travaillés avec le CPES, ce document permettrait
d’établir un contrat de formation, pour la période suivante, en dégageant des perspectives
de développement professionnel. Dans un deuxième temps, cet outil de suivi constituerait
ainsi une trace du conseil, qui pourra être mobilisé lors de l’entretien suivant, mais
également en fin d’année, à l’heure d’établir le bilan et le rapport du tuteur. Enfin, à une
échelle plus lointaine, ce document pourrait devenir un outil d’auto-formation et une
ressource professionnelle auquel le stagiaire pourrait se référer, soit au cours de l’année
de stage, soit plus tard, en situation de titulaire et d’autonomie professionnelle. Ainsi, cet
outil pourrait servir à la fois le développement professionnel du stagiaire et l’activité du
tuteur.
1.2.2 Ressources pédagogiques issues de l’analyse de l’activité des tutrices
Les films réalisés au cours du travail de recherche mené dans le cadre de l’entretien
tuteur/stagiaire constituent désormais des ressources pertinentes pour la formation. Au
préalable, l’autorisation écrite des protagonistes a été recueillie et nous avons, en
commun, déterminé le choix des passages visionnés en formation. Les matériaux (films et
entretiens d’auto-confrontation) ont fait, au préalable, l’objet d’une nouvelle analyse
didactique, afin de sélectionner les passages paraissant les plus pertinents au regard des
objectifs de formation poursuivis, dans les différents modules. Un contrat d’utilisation des
extraits vidéo a été défini avec les professionnelles et les CPES, afin de définir le cadre
d’usage éthique de ces matériaux.
2 Description du dispositif de formation proposé
2.1 Contexte de la formation et objectifs pédagogiques
Le dispositif de formation proposé s’inscrit dans le plan de formation des néo-tuteurs, mis
en œuvre par la DAFPEN, dans l’académie de Toulouse. Début septembre, une demi-
journée d’accueil des tuteurs, pilotée par les corps d’inspection et co-animé avec des
formateurs de l’ESPE, membres de l’équipe pédagogique du master MEEF, Mention
Encadrement Educatif, parcours CPE permet de présenter et d’expliciter les missions et le
rôle du conseiller pédagogique tuteur. Ce premier temps vise à faire connaître aux
tuteurs les attentes de l’institution au regard de leur fonction. Le contenu et l’organisation
! 7!
des deux jours de formation qui complètent le dispositif, sont ensuite déterminés par les
formateurs en charge de cette formation.
En se basant sur les orientations précédemment développées, nous avons identifié les
objectifs pédagogiques suivants, pour cette formation de deux jours :
• Comprendre les enjeux des missions du conseiller pédagogique tuteur
• Repérer les différents temps du tutorat et les différentes classes de situations
d’activité du tuteur
• Prendre conscience des tensions inhérentes à l’activité de conseil
• Développer des compétences de formateur en matière d’accompagnement des
stagiaires
• Savoir conduire un entretien conseil formateur
• Savoir utiliser les méthodes de l’analyse du travail
Ces objectifs pédagogiques sont déclinés au sein de trois modules de formation, répartis
sur le premier trimestre de l’année scolaire.
2.2. Programme et calendrier de la formation
En amont de la 1ère journée de formation
Fin septembre JOUR 1
Début novembre JOUR 2
Préparer la formation
• Evaluation préalable des besoins de formation : recueil des questions et attentes au regard de la formation, expérience préalable en tant que tuteur, configuration de tutorat (questionnaire en ligne)
• Quelques jours avant
la formation, envoi du programme de formation aux stagiaires
Module 1 : Entrer dans la fonction de tuteur
• Les différentes
classes de situation d’activité du tuteur
• Tensions et controverses autour de l’activité de conseil
• Conduire un
entretien-conseil avec un CPES
• Formaliser le tutorat
Module 2 : Rendre le travail formateur
• Repérer les différentes
classes de situation pertinentes pour le CPES
• Observer l’activité
• Conduire un entretien de débriefing
Module 3 : Se former par
l’analyse de l’activité
• Analyse d’entretiens conseil ou de débriefing
• Bilan et évaluation de la formation
Fin septembre : 1er entretien-conseil avec
le CPES
Fin octobre : 2ème entretien-conseil
! 8!
2.2 Description des différents modules de formation Les modules de formation 1 et 2, qui ne font pas l’objet de ce mémoire, sont néanmoins
présentés en annexe, pour la compréhension générale du dispositif. Nous nous
contentons ici, de présenter le module 3. Ce module, initialement conçu dans le travail de
recherche mené en M2, n’a finalement pas été mis en œuvre dans la formation conduite
en 2015/2016, et c’est ce module qui a été le point de départ de ce travail de mémoire
professionnel.
Module 3 : Se former par l’analyse de l’activité (Durée du module : 3H) Dans ce dernier module, il s’agit de mettre en place un dispositif de co-explicitation des
éléments constitutifs de l’activité de conseil, en utilisant le cadre théorique de la
didactique professionnelle, et qui se déroule en deux temps : une phase d’auto-
confrontation simple, d’un binôme, devant le groupe de pairs, suivie d’une phase
d’analyse collective. L’auto-confrontation en visibilité sociale (c’est-à-dire devant le groupe
de pairs) devrait notamment permettre la confrontation à la pluralité des pratiques
professionnelles dans l’activité de tutorat et la discussion autour du genre professionnel.
Objectifs pédagogiques :
• S’approprier une méthode d’analyse de l’activité, pour une éventuelle utilisation
dans l’entretien conseil.
• Se former par l’analyse de son activité
• Mobiliser le collectif des tuteurs comme ressource dans l’analyse de son activité
• Se confronter à la pluralité des pratiques professionnelles pour construire son
propre style
Pré-requis :
• Avoir suivi les modules 1 et 2
• Dans l’inter-session, deux binômes signalent aux formateurs leur accord de
participation à cette phase d’analyse de l’activité, à partir de leurs propres films et
se mettent d’accord sur la situation de travail filmée. Ce module repose sur une
libre adhésion des participants.
• Chaque binôme sélectionne le passage du film qu’il souhaite soumettre à l’analyse
du groupe (5 mn maximum)
Au-delà, cette modalité de formation peut ouvrir des perspectives en terme de conseil,
pour les tuteurs, qui pourront réinvestir cette démarche d’analyse de l’activité à partir de
traces vidéo, dans le cadre des entretiens conseil menés avec les stagiaires.
! 9!
Ce module reposant sur une transposition de l’analyse de l’activité en auto-confrontation
simple à une auto-confrontation en visibilité sociale, il conviendra d’en préciser très
clairement le cadre éthique, dont le formateur devra être le garant au cours de la séance.
Précautions d’usage : Dans l’intersession, l’accompagnement des professionnels dans
le visionnage de leurs vidéos est primordial; les extraits vidéo seront donc travaillés par le
tuteur et le formateur, pour identifier les différentes phases de l’activité, et la séquence
que le tuteur souhaite proposer à l’analyse du groupe. Les règles éthiques et
déontologiques de ce temps de travail sont précisées au groupe
DEROULE DU MODULE (TRAVAIL EN SOUS-GROUPES)
Temps 1 (20 mn) : Dans ce dernier temps de formation, nous proposons de mettre
en œuvre une auto-confrontation simple devant les pairs, qui utilise la didactique
professionnelle comme grille d’analyse de l’activité : pour chacun des visionnage des
extraits de films sélectionnés par les binômes de tuteurs, l’un guide l’analyse de l’activité
de l’autre, en utilisant une grille simplifiée des composantes des schèmes (Cf annexe 5).
Le schème est une organisation invariante de l’activité (Vergnaud,1996). Il s’agit d’un
concept central de la didactique professionnelle
Les modules 1 et 2 auront permis l’appropriation, par les CPE tuteurs, du concept de
schème et de ses composantes. Le questionnement permettra d’expliciter les buts visés
dans l’activité, la manière dont le professionnel s’y prend, les principes tenus pour vrais
qui guident son action. Cette explicitation favorisera ainsi la conceptualisation de l’action.
Durant cette phase, le formateur a un rôle d’étayage de l’interviewer, en l’accompagnant,
si nécessaire, dans le questionnement ou les relances. Les entretiens sont enregistrés et
seront retranscrits par le formateur (en respectant les règles d’anonymat), pour être remis
ensuite aux stagiaires, comme prolongement de la formation.
Activité des observateurs : le reste du groupe observe à la fois le film de l’activité et
l’auto-confrontation et n’intervient pas directement dans ce temps d’analyse. Des focales
d’observation sont indiquées aux stagiaires : durant les phases de visionnage du film, les
stagiaires observent l’utilisation des outils, les réactions du CPES ; durant les phases
d’interview, les observateurs relèvent, dans les propos du tuteur interviewé les points qui
les questionnent et qu’ils souhaitent approfondir (soit sur les buts visés, soit sur les règles
d’action, soit sur les principes tenus pour vrais, soit sur l’utilisation des outils).
Temps 2 (30 mn): Approfondir l’explicitation. Les observateurs posent des questions
au tuteur interviewé, en respectant le format de question suivant7 : « tu as dit que…est-
ce-que tu peux nous en dire un petit peu plus ? » ; réponse de l’interviewé. Il s’agit !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!7 Ce format de question, orienté vers l’explicitation de l’activité, permet de canaliser les interventions des pairs (ce qui constitue l’une des conditions d’efficacité d’un dispositif d’auto-confrontation devant les pairs, identifiées par Leblanc (2009))
! 10!
d’approfondir l’explicitation, à partir des points qui ont retenu l’attention des stagiaires, et
qui correspondent soit à leurs préoccupations, soit à une pratique, une manière de faire,
qui les intéresse en particulier dans une optique de mutualisation et d’évolution des
pratiques professionnelles. Ce temps d’échange est également enregistré et sera
retranscrit pour être remis aux stagiaires. A la fin de ce temps d’échange, la parole est à
nouveau donnée, en dernier lieu, au tuteur interviewé, car l’une des conditions
d’acceptabilité de ce type de dispositif réside dans la priorité accordée au point de vue de
l’interviewé (Leblanc, 2009).
Les temps 1 et 2 sont ensuite reproduits pour le deuxième tuteur du binôme.
Temps 3 (Synthèse-30 mn) : Institutionnalisation et temps de synthèse collective
« Ce que je retiens pour mon activité de tuteur ». Le groupe est invité à produire une
synthèse écrite des éléments saillants de ce temps d’analyse collective. Il s’agit de
synthétiser les apports de ces temps collectifs d’analyse de l’activité et d’en garder trace,
comme outil de formation et de développement professionnel des tuteurs. Ce travail de
synthèse, qui correspond à un temps d’institutionnalisation, est l’occasion d’un débat et
de controverses autour de ce qui vaut d’être retenu dans la restitution finale.
Le même déroulé est appliqué pour le deuxième binôme
3 De la question de départ à la problématique
Face au réel de la formation, le plan de formation initialement prévu, a été adapté et
l’utilisation de vidéos de sa propre activité avec le stagiaire, dans le cadre de séances
d’analyse de l’activité n’a finalement pas été proposée (Module 3 du plan de formation,
présenté ci-dessus). Ce choix pragmatique a été dicté par la crainte d’introduire trop de
nouveautés à la fois dans un plan de formation, et ainsi prendre le risque de provoquer,
chez les stagiaires, une réaction de rejet de la formation. Ce choix a suscité des
interrogations : Si cette innovation était introduite, comment serait-t-elle reçue par les
tuteurs ? S’engageraient-ils dans cette démarche ? Quelle serait leur intention d’usage ?
Par ailleurs, quelle est leur perception de l’intérêt de l’utilisation de la vidéo-formation,
dans la formation des tuteurs ?
Avant d’aller plus loin dans notre questionnement, un état de l’art synthétique de la
vidéoformation dans la formation des enseignants, contribuera à en cerner les effets, les
limites et les recommandations d’usage, ce qui devrait fournir des pistes de recherche
pour notre question de travail.
! 11!
II. LA VIDEO-FORMATION DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS Cette partie s’appuie essentiellement sur une note de synthèse rédigée par Gaudin et Flandin, présentée à l’occasion d’une conférence de consensus sur la vidéoformation dans la formation des enseignants, dans le cadre de la chaire UNESCO « Former les enseignants au XXIème siècle », en janvier 2014. Cette note de synthèse constitue une synthèse d’une large revue de travaux internationaux sur la vidéoformation.
1 Une utilisation grandissante, mais des visées de formation divergentes
Gaudin, au terme de cette synthèse, conclut à une utilisation grandissante de la
vidéoformation dans la formation des enseignants, quels que soient les pays, les
disciplines enseignées, le niveau de classe ou le type de formation, à tel point que cela
semble devenu une modalité de formation « usuelle et partagée dans la plupart des
pays » (Gaudin & Chaliés, sous presse ; Lefstein & Snell, 2011 ; Santagata, 2009, cités
par Gaudin, 2014), aussi bien pour la formation des enseignants en niveau primaire que
secondaire. Néanmoins, ce mode de formation resterait davantage utilisé dans la
formation initiale que la formation continue, même s’il tend à se développer dans la
formation continue.
Ce développement grandissant s’explique par trois arguments fréquemment cités pour
justifier de l’intérêt de cette démarche : tout d’abord, l’accès aux évènements qui se
déroulent en classe est ainsi facilité, par rapport à une observation ordinaire (Ball
&Cohen, 1999 ; Welsch & Devlin, 2006, cités par Gaudin) et permet malgré tout de
travailler sur des évènements authentiques. Il s’agit donc d’un format qui permet de
rapprocher les apports théoriques transmis dans l’institut de formation de l’activité réelle
et de la pratique professionnelle (Altet, 2006 ; Escobar Urmeneta 2010 ; Karsenti & Colin,
2011, cités par Gaudin et Flandin). Par ailleurs, le développement de la technologie et le
passage au format numérique, en facilitant et en simplifiant l’utilisation de la vidéo, a
également contribué à l’augmentation de son utilisation. Enfin, certaines
recommandations institutionnelles peuvent encourager, voire recommander l’utilisation de
ce mode de formation (Gaudin & Chaliès, 2012).
Les objectifs de l’utilisation de la vidéoformation en direction des enseignants sont liés
aux cadres théoriques à partir desquels les dispositifs de formation ont été pensés et
construits (Gaudin & Chaliés, 2012). Gaudin montre que l’on peut établir une typologie de
ces objectifs, selon que l’approche privilégiée est soit normative, soit développementale.
L’approche normative privilégie « la construction du « que faire » dans la classe (Brouwer,
2011, cité par Gaudin et Chaliès), alors que l’approche développementaliste cible la
! 12!
construction du « comment interpréter et réfléchir sur les pratiques de classe » (Sherin,
2004, p 14 cité par Gaudin)
2 Les effets de l’utilisation de vidéos dans la formation des enseignants
2.1 Des effets liés au type de vidéos utilisées Différents types de vidéos sont utilisés : soit des vidéos de l’activité d’enseignants
inconnus, soit des vidéos de leur propre activité, soit des vidéos de l’activité de pairs
(collègues de l’établissement ou du groupe de formation). L’activité des enseignants, et
l’intérêt de l’utilisation de la vidéo diffèrent suivant le type de vidéo employé.
L’utilisation de vidéos d’enseignants inconnus permet d’expérimenter et de
s’approprier une méthode d’analyse de l’activité professionnelle ; par ailleurs, visionner
l’activité d’un inconnu facilite l’engagement des enseignants dans la démarche d’analyse
et la confrontation de points de vues avec le collectif, par la mise à distance que cela
permet. Cette méthode pourra ensuite être mobilisée lors de séance de visionnage de sa
propre activité (Santagata & Guarino,2011 ; Zhang et al.2011, cités par Gaudin, 2016). Le
visionnage de ce type de vidéo permet de construire un « modèle de départ » (Leblanc,
2012, 122), qui pourra ensuite être comparé à sa propre manière de faire ou à celle de
ses collègues.
Le risque, néanmoins, dans le cas de la vidéo de l’activité d’un enseignant inconnu, est
d’être confronté à un contexte de classe très éloigné du sien ou à des difficultés
étrangères à celles auxquelles l’enseignant doit faire face, ce qui réduit la possibilité de
réinvestissement, dans sa propre pratique, des points travaillés en formation (Leblanc,
2012).
Le principal intérêt du visionnage de vidéos de pairs (collègues de l’établissement ou
pairs en formation) est de rassurer les enseignants, en leur montrant que leurs difficultés
sont partagées par d’autre ; il s’agit là de voir « un autre soi-même » (Leblanc, 2009). A
partir de là, il est plus facile de s’engager dans une remise en question de sa propre
pratique. Cela contribue également à rompre leur isolement dans l’établissement, en leur
permettant d’entrer ainsi, par le visionnage de la vidéo, dans la classe des collègues, ce
qui peut engendrer une analyse comparative des pratiques voire une évolution de sa
propre pratique. Cela peut provoquer ensuite des échanges au sein des équipes
pédagogiques (Leblanc, 2012).
Enfin, le visionnage de sa propre activité a pour principal intérêt de développer une
pratique réflexive (Leblanc, 2012), une capacité cognitive d’observation, d’identification et
d’interprétation des évènements ainsi qu’un développement des capacités d’action en
classe (Gaudin, 2016). Visionner son activité, tel « un miroir de leur enseignement »
! 13!
(Zhang et al., 2011, cité par Gaudin) permet de prendre de la distance par rapport à
l’expérience vécue en classe (Shepher & Hannafin, 2008 ;2009, cités par Gaudin, 2016)
et d’apprendre à se « connaître et se reconnaitre », en revivant de manière impliquée la
situation vécue en classe (Leblanc, 2009). Ainsi il devient possible de repérer les
composantes de sa pratique professionnelle à améliorer (Borko et al., 2008, cités par
Gaudin). Cela permet également de repérer des événements non perçus dans le cours de
l’action, et mieux identifier les effets de son activité auprès des élèves.
2.2 Des effets sur la motivation, la cognition et la pratique de classe
La littérature du domaine montre que le visionnage de vidéos a des effets positifs à la fois
sur la motivation, la cognition et la pratique de classe (Gaudin, 2014). Perçue comme
une expérience authentique, l’usage de la vidéo aurait un impact positif sur la motivation
intrinsèque et l’intérêt des enseignants en formation (Gaudin, 2014). Dans des scénarios
utilisant la vidéo, les formateurs mettent en oeuvre des stratégies de formation conduisant
à focaliser l’attention sur certains points, considérés comme les plus significatifs, en
prenant en compte à la fois l’activité de l’enseignant et celle des élèves ; ainsi cette
démarche contribue à accroître la capacité d’attention sélective des enseignants (Gaudin,
2014). En amenant les enseignants à élaborer des hypothèses sur les motivations à agir
de l’enseignant dont l’activité est observée, le visionnage vidéo permet également de
développer la capacité d’interprétation des évènements identifiés par les enseignants et la
capacité d’analyse, de manière ciblée (Gaudin, 2014). Ainsi, le visionnage vidéo peut
amener les enseignants novices à interroger leurs propres croyances et représentations
de l’enseignement et de l’apprentissage et peut, en cela, préparer l’activité
professionnelle en classe, sans toutefois la remplacer (Ria et Leblanc, 2012). Il y a par
contre assez peu de travaux sur les effets du visionnage vidéo sur la pratique effective en
classe (Leblanc, 2012). Quelques études menées sur cette question précise montrent que
cette modalité de formation permet aux enseignants de mobiliser, en contexte réel, les
acquis cognitifs développés lors des séances de vidéoformation (Gaudin, Tribet &
Chaliés, 2013) ; d’autres montrent que cela permet aux enseignants de reproduire, dans
leur activité réelle, des manières de faire observées en vidéo (manières de faire qui ont
été perçues comme efficaces, mais sans en avoir nécessairement élucidé les critères
conduisant à l’efficacité) (Fevre,2004 ; Gaudin et al.2013, cités par Gaudin)
! 14!
3 Les limites de la vidéoformation et les recommandations d’usage !
3.1 Le risque de la surcharge cognitive et de la dispersion : aménager la vidéo, outiller le regard et accompagner le visionnage
Lors du visionnage d’une vidéo, l’enseignant peut être submergé par le flot
d’informations, se retrouver en « surcharge cognitive » (Chanquoy & al, 2007) et ne pas
prêter attention aux évènements remarquables de la vidéo. Pour alléger cette charge
cognitive, des auteurs suggèrent d’effectuer un traitement didactique de la vidéo, en
définissant de courts extraits et en y insérant des repères explicites (un titre par exemple)
(Brunvand, 2010, cité par Gaudin) pour cibler leur attention sur un point particulier. Par
ailleurs, chacun regarde en fonction de ce qui le préoccupe, il s’agit donc de donner un
filtre de visionnage, d’outiller le regard, en fonction des objectifs de formation fixés. Cela
peut passer par une consigne spécifique de visionnage, d’attention sur certains points de
la vidéo, précisée par le formateur. Gaudin souligne que de nombreux auteurs mettent en
avant la nécessité d’accompagner les enseignants dans le visionnage de la vidéo ; ce rôle
peut être tenu par un formateur, ou un « facilitateur » (Le Fevre & Richardson, 2002, cité
par Gaudin).
3.2 La nécessité de la contextualisation et de la prise en compte des capacités et besoins des enseignants
Par ailleurs, une vidéo ne montre qu’un temps particulier de l’activité en classe ; il est
donc nécessaire de fournir des éléments de contextualisation de l’activité, afin que les
enseignants aient une perception plus complète de la situation (Miller & Zhou, cités par
Gaudin, 2016). Dans le cas de vidéos produites pour la formation, il importe de choisir
une manière de filmer permettant de rendre compte efficacement de la situation de classe
(Gaudin, 2016). Enfin, il paraît important d’utiliser des vidéos en adéquation avec les
capacités d’identification et d’interprétation des évènements de la classe (Gaudin &
Chaliès, 2011), c’est-à-dire des vidéos accessibles aux enseignants, en prenant en
compte leurs connaissances pédagogiques et disciplinaires, leur niveau de
développement professionnel et leur contexte de travail ou de formation (Gaudin, 2016).
4 Prendre le risque du regard de l’autre : établir une communauté de soutien et d’apprentissage
Exposer sa pratique aux regards des pairs constitue une prise de risque et certains
enseignants peuvent mettre en place des mécanismes d’auto-défense dans cette
situation. Il y a donc un enjeu éthique à mettre en place un environnement de travail
! 15!
sécurisant et créer cette communauté de soutien (Gaudin, 2014). Cela peut passer par la
définition d’un cadre éthique de travail, précisant les conditions d’utilisation des vidéos,
ainsi que les normes d’interaction acceptables. Certains auteurs suggèrent d’apprendre
aux enseignants des normes pour interagir avec l’autre (Ostrosky et al, 2013 ; Van Es,
2012, cité par Gaudin, 2016). Dans tous les cas, une phase d’alloconfrontation
(visionnage de l’activité d’un enseignant inconnu), en réassurant les enseignants,
contribue à créer ce climat de confiance au sein du groupe.
Introduire la vidéo dans un dispositif de formation, c’est introduire un élément
technologique, dans un espace et un temps d’interactions humaines. Il s’agit donc de
s’interroger sur les critères facilitant, sans jamais la garantir, la réussite du dispositif.
5 Les critères de réussite d’un dispositif de formation basé sur l’utilisation d’une technologie
Quand un formateur élabore un dispositif de formation, son souci est de concevoir un
dispositif performant, c’est-à-dire qui lui permette d’atteindre les objectifs de formation
(définis en amont, au cours de la phase d’analyse des besoins), dans le temps et le cadre
défini par le commanditaire de la formation. Il s’agit donc d’interroger trois critères, issus
de l’ergonomie, pour identifier les obstacles et les passages à risque potentiels : l’utilité,
l’utilisabilité et l’acceptabilité du dispositif de formation. A l’issue d’une étude portant
sur ces trois critères, Tricot et al. (2003) ont montré que l’utilité, l’utilisabilité et
l’acceptabilité sont trois dimensions pertinentes et complémentaires de l’évaluation d’un
EIAH8. Notre travail ne porte pas sur un EIAH, mais nous faisons l’hypothèse que nous
pouvons emprunter ces concepts et notions, car le dispositif de formation étudié introduit
une technologie, la vidéo.
5.1 L’utilité
Il s’agit là de savoir si le dispositif répond au prescrit, aux besoins, préoccupations et
attentes des enseignants. Appliqué au domaine de la conception de formation, le critère
d’utilité est interrogé dans la phase d’analyse des besoins de formation, phase préalable
à tout acte de formation, qui va s’appuyer à la fois sur les prescriptions institutionnelles
(quelles orientations, quelle politique, quelles priorités de formation ?) et sur une analyse
fine des besoins et préoccupations des stagiaires, au travers d’un diagnostic initial.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!8!Environnements!Informatiques!pour!l’Apprentissage!Humain!
! 16!
5.2 L’utilisabilité Ce critère est à distinguer de l’utilité ; en effet, un dispositif ou une technologie peut être
utilisable, sans être répondre à des besoins ou aux prescriptions, et donc sans être utile. Il
s’agit là d’interroger la possibilité d’utilisation du dispositif par les sujets, de se demander
si le dispositif est réalisable pour les enseignants et le formateur, et à quelles conditions ?
5.3 L’acceptabilité
Cette troisième dimension interroge la compatibilité du dispositif avec les normes et règles
du métier, les valeurs que portent les différents acteurs ainsi que les critères auxquels ils
entendent se soumettre. L’acceptabilité n’est pas un concept, au sens strict du terme, car
ses composantes et indicateurs ne sont pas stabilisés ; il serait plus juste d’évoquer le
processus d’acceptabilité, comme processus dynamique et évolutif, qui se décline en trois
étapes : l’acceptabilité à priori (en amont de l’usage) ; l’acceptation (acceptation de la
technologie, après les premiers usages) et l’appropriation (la technologie est
complètement intégrée aux usages) (Pasquier, 2012).
Dans le cadre de ce mémoire, nous nous intéresserons à l’acceptabilité à priori, c’est-à-
dire en amont de l’usage. Cette phase commence au moment où l’utilisateur entend
parler, pour la première fois, d’une technologie ou d’un dispositif, jusqu’à ses premières
expérimentations. Ainsi, de la description du dispositif ou de la technologie, jusqu’aux
premières mises en œuvre, l’utilisateur se construit une représentation subjective de
l’objet, du dispositif, ce qui pourra le conduire à formuler à son égard ses premiers
jugements, qui vont contribuer à accorder de la valeur au dispositif (Bobillier-Chaumon et
Dubois, 2009).
Différents modèles de l’acceptabilité existent. Nielsen (1993, cité par Tricot, 2003)
décompose l’acceptabilité en deux dimensions : une dimension pratique (acceptabilité
pratique) et une dimension sociale (acceptabilité sociale) (cf Figure 1, après). Dans ce
modèle de Nielsen, l’utilisabilité n’est qu’une composante de l’acceptabilité pratique et
l’acceptabilité ne peut avoir d’effet sur l’utilité ou utilisabilité, (Tricot, 2003).
Figure 1 Modèle de Nielsen, 93, traduit par Tricot & al.2003
! 17!
Selon Nielsen, cité par Pasquier (2012), l’acceptabilité sociale serait « la réponse du
produit aux attentes et aspirations de l’utilisateur final » (Pasquier, 2012, p 30), mais il ne
fournit pas de définition plus précise. Ainsi, dans ce modèle, si l’acceptabilité pratique est
opérationnalisée et déclinée en cinq caractéristiques, l’acceptabilité sociale n’est pas
vraiment définie et il faut se tourner vers d’autres modèles pour opérationnaliser cette
composante de la notion d’acceptabilité. Nous retenons néanmoins de ce modèle
l’idée que pour être acceptable, un dispositif doit être utile et utilisable.
Pour Lefeuvre & al, l’acceptabilité sociale à priori est « la valeur que l’individu accorde
à l’objet ou au dispositif en fonction du rapport qu’il entretient avec lui » (Lefeuvre &
al, 2008, p 101). Pour qu’un objet ou dispositif ait de la valeur pour un individu, il faut,
d’une part, que cet objet réponde à des besoins et motivations personnels et d’autre part
que l’utilisation de cet objet corresponde aux normes sociales et morales en vigueur dans
son groupe d’appartenance. Cette définition fournit dès lors des indications pour
l’opérationnalisation de cette notion : il s’agit donc de mesurer le jugement que les
individus portent sur les dispositifs, mais également le jugement qu’ils portent sur
les personnes utilisant ces dispositifs de manière volontaire (Lefeuvre & al, 2008).
Pour être acceptable, le système doit également avoir une utilité au regard des attentes
et besoins des utilisateurs. Pour d’autres auteurs, l’acceptabilité et l’utilisabilité sont des
pré-requis à l’utilité (Tricot, 2003).
Le modèle de Dillon et Morris introduit la notion d’attitude de l’utilisateur (perceptions,
affects) pour comprendre les relations entre utilité, utilisabilité et acceptabilité (Tricot &
al.2003). Dans ce modèle, les perceptions de l’utilisateur quant à l’utilité ou l’utilisabilité
peuvent être très différentes de l’utilité pratique ou de l’utilisabilité effective.
Le modèle d’acceptation des technologies (Davis, 1989) introduit la notion d’intention
d’utilisation du système. Dans ce modèle, l’utilité perçue et la facilité d’usage perçue vont
avoir un impact sur l’intention d’utilisation. La technologie est alors dite « acceptable » si
elle fait l’objet d’une forte intention d’usage (Pasquier, 2012)
! 18!
Figure 2- Modèle d'acceptation des technologies- (Davis, 1989) !
D’autres modèles prennent en considération le rôle des cognitions sociales dans
l’évaluation rationnelle d’une technologie future ou potentielle (Bobillier-Chaumon &
Dubois, 2009). Ainsi la théorie de la diffusion s’intéresse au processus général d’adoption
(Rogers, 1995 ; Torknatzky &Klein, 1982, cités par Bobillier-Chaumon & Dubois) qui
dépend des perceptions des individus sur les attributs de l’innovation technologiques.
Ainsi, l’innovation technologique doit : « (i) constituer un « plus » par rapport aux façons
de faire traditionnelles (avantages relatifs ; (ii) faire preuve de compatibilité par rapport
aux valeurs existantes, expériences passées et besoins potentiels des utilisateurs ; (iii)
être simple d’utilisation et facile à expérimenter ; (iv) permettre l’observabilité des résultats
(visibilité rapide d’avantages positifs) » (Bobillier-Chaumon & Dubois, 2009, p 358)
Au terme de cette revue des principaux modèles de l’acceptabilité, nous retenons,
en synthèse, les critères et indicateurs suivants, pour évaluer la valeur des deux
composantes de l’acceptabilité (ci-après) :
! 19!
6 De la problématique à la question de recherche Dans le cadre de ce travail, nous souhaitons mesurer l’acceptabilité, par les CPE tuteurs,
de la vidéoformation et de l’analyse de l’activité, ainsi que l’intérêt perçu du dispositif.
Néanmoins, au regard du cahier des charges du mémoire CAFFA, toutes les dimensions
de la notion d’acceptabilité ne pourront être explorées ; le travail mené ici ne peut donc
être qu’un travail exploratoire, qui fournira au formateur des repères pour agir et adapter,
de manière pragmatique, le plan de formation initialement proposé. Cette adaptation se
fera néanmoins sur la base d’une analyse menée à partir d’un recueil de données
rigoureux, outillée par un cadre conceptuel.
Dans cet objectif, nous faisons donc le choix de centrer notre recueil de données sur
certains indicateurs identifiés, qui devraient nous fournir des éléments sur le degré
d’acceptabilité du dispositif de formation par les CPE tuteurs. Ainsi, il s’agira
Dimensions de la notion
« d’acceptabilité »
Indicateurs Critères
Acceptabilité sociale
Jugement sur le dispositif
− Intérêt perçu − Valeur accordée au
dispositif − Accord quant à l’utilisation
Jugement sur les personnes participant volontairement au dispositif
Compatibilité avec les valeurs, les expériences passées, les pratiques sociales et les normes des utilisateurs (acceptabilité socio-professionnelle)
− Accord avec les valeurs sous-tendant le dispositif
− Accord avec les normes socio-professionnelles du groupe
Intention d’usage
− Niveau d’intention d’usage − Contexte d’usage (libre ou
contraint)
Acceptabilité pratique
Perception de l’utilité
− Adéquation à des besoins, préoccupations ou attentes exprimés
− Plus-value d’usage par rapport à un dispositif précédent
− Conséquences perçues − Adéquation au prescrit
Perception de l’utilisabilité
− Facilité d’utilisation ( Coût cognitif d’utilisation)
− Sentiment de compétence à l’égard du dispositif
− Sentiment de satisfaction − Efficience
! 20!
d’évaluer l’acceptabilité du dispositif proposé au travers des dimensions suivantes : le
jugement sur le dispositif, la compatibilité (avec les valeurs, les expériences passées,
les pratiques sociales et les normes des utilisateurs), l’intention d’usage, la perception
de l’utilité et la perception de l’utilisabilité. Le jugement sur les personnes participant
volontairement au dispositif ne sera pas étudié. Enfin, le recueil de données visera
également à évaluer l’intérêt perçu par les professionnels, ainsi que les freins à la mise
en place d’un tel dispositif de formation.
III. METHODOLOGIE DU RECUEIL, DE L’ANALYSE DES DONNEES ET RESULTATS
1 Echantillon !L'échantillon sollicité est constitué de 77 CPE ayant exercé la fonction de tuteur une ou
plusieurs fois entre les années 2012 à 2015. Pour les contacter, nous avons utilisé des
listes de diffusion à notre disposition, constituées dans le cadre de l'accompagnement des
CPE stagiaires.
2 Outils de recueil de données utilisés et démarche d'analyse des données
Plusieurs considérations, à la fois scientifiques et pragmatiques, nous ont amenée à faire
le choix du questionnaire plutôt que celui d'un autre mode de recueil de données tel que
l'entretien par exemple.
En nous basant sur des travaux de recherche existants sur la notion d’acceptabilité
(Jamet E. & Février F.2008), nous avons fait le choix de construire un questionnaire
psychométrique utilisant une échelle de Likert. En effet, ce type d’outil est pertinent pour
recueillir des jugements, mesurer des attitudes ou des comportements et permet de
dégager différents degrés d’opinion, sur une échelle pré-établie, en interrogeant les
personnes sur le degré d’accord avec des affirmations proposées. Nous avons fait le
choix d’une échelle impaire (réponses de 1 à 5), ce qui autorise ainsi les positions
intermédiaires, et limité l’échelle à 5, afin que la passation du questionnaire ne soit pas
trop contraignante pour les personnes interviewées.
Les réponses 1 et 2 sur l’échelle de Likert expriment des positions plutôt en désaccord
avec l’affirmation proposée ; les réponses 4 et 5 expriment des positions plutôt en accord
ou tout à fait en accord avec l’affirmation proposée ; la réponse 3 traduit une position
neutre entre ces deux groupes d’opinion.
Les variables mobilisées dans le questionnaire sont les suivantes :
• Variables illustratives : âge ; sexe ; ancienneté en tant que CPE ; ancienneté en
! 21!
tant que tuteur ; contexte professionnel (type d’établissement) ; type de formation
tuteur suivie ; expérience de la vidéoformation.
• Variables actives : Jugement sur le dispositif ; Compatibilité ; Intention d’usage ;
Perception de l’utilité du dispositif ; Perception de l’utilisabilité du dispositif
Pour mesurer chaque variable active, (jugement sur le dispositif, compatibilité, perception
de l’utilité du dispositif, perception de l’utilisabilité du dispositif, utilisabilité, intention
d’usage) plusieurs questions ont été définies, en fonction des critères établis (cf tableau p
20) afin de cerner au mieux les variables ainsi ciblées. Pour éviter d’alourdir le corps du
mémoire, ces questions sont présentées en ANNEXE 6.
Deux questions ouvertes, portant sur l’intérêt du dispositif de formation proposé, ainsi
que les freins potentiels, complètent le questionnaire et contribuent à mieux cerner
l’intérêt perçu, par les professionnels, du dispositif proposé. Ne pouvant mener
d’entretiens avec des CPE tuteurs, ces questions ouvertes nous permettent néanmoins
de recueillir des données qualitatives et affiner ainsi l’analyse. Elles devraient, en
particulier, nous fournir des éléments exploitables en vue de l’ajustement du dispositif de
formation, en cernant, de manière plus précise, ce qui peut constituer un obstacle dans le
dispositif proposé.
Les questions ont été ensuite réorganisées en trois thèmes afin de proposer aux
personnes enquêtées un cheminement progressif qui puisse leur paraitre cohérent tout en
facilitant la projection dans le dispositif. En effet, les premières questions portent sur la
vidéoformation d'une manière générale, pour la formation des CPE tuteurs, puis sur
l’analyse de l’activité et enfin sur le dispositif de formation proposé et leur éventuelle
participation à ce dispositif. La dernière partie du questionnaire est constituée des
questions portant sur les variables illustratives, qui permettront de mieux cerner la
population répondante (questionnaire complet et réorganisé en ANNEXE 7, tel qu’il a été
adressé aux CPE tuteurs)
Le questionnaire a ensuite été saisi sur Lime Survey, logiciel qui permet de réaliser des
sondages en ligne. Ce questionnaire a été adressé par mail à l’échantillon sélectionné.
Outre la présentation de l’intention de la démarche d’enquête, ce mail comportait
également une fiche descriptive présentant le dispositif de formation envisagé, afin que
les personnes interviewées puissent se prononcer à l’égard de ce dispositif de formation
(cf ANNEXE 8). Le questionnaire a été actif du 6 juillet au 22 août 2016.
Les données ainsi recueillies ont été analysées en fonction de la nature des variables :
les variables qualitatives, issues des questions ouvertes Q19 et Q20 ont fait l'objet d'une
! 22!
analyse de contenu catégorielle manuelle (Bardin). Les données quantitatives, issues des
autres questions ont été analysées de manière statistique, en utilisant un logiciel
d’analyses statistiques, SPSS (Statistical Package for the Social Sciences).
3 Réflexions épistémologiques et limites du recueil de données
Formatrice depuis plusieurs années, et ayant co-animé la formation des CPE tuteurs
depuis deux ans, un certain nombre des CPE enquêtés nous connaissent, ce qui induit un
biais dans ce recueil de données. En effet, même si le questionnaire est un mode de
recueil de données beaucoup moins impliquant qu'un recueil par entretien ou observation
de l'activité, il n'en demeure pas moins que l'origine de la demande, une collègue que l'on
connait, peut avoir un effet sur les réponses produites: les représentations ou avis
négatifs peuvent être minorés dans une tentative sans nul doute inconsciente de « bien
répondre » et de rendre service au collègue qui les sollicite. Nous devons donc prendre
ces résultats avec recul, en ayant conscience qu'ils ne sont peut-être pas le reflet exact
de l'opinion réelle des répondants. Par ailleurs, les propositions qui seront faites à l'issue
de l'analyse des données devront également tenir compte du fait qu'un questionnaire ne
permet d'évaluer que des pratiques déclaratives et des intentions, qui peuvent ne jamais
se traduire en actes.
D’autres limites du recueil de données interdisent toute généralisation des résultats
obtenus. En premier lieu, la taille de l’échantillon est relativement faible. Les tests utilisés
pour les test de corrélation sont néanmoins des tests non paramétriques, qui conviennent
pour de faibles échantillons. Par ailleurs, une limite est liée au mode de passation du
questionnaire : le questionnaire a été transmis par mail, les personnes enquêtées devant
répondre en ligne. Ce mode de passation ne permet pas l’explicitation des questions, en
cas d’incompréhension et on peut faire l’hypothèse que certaines questions aient pu faire
l’objet d’une incompréhension. Consciente de ce risque, nous avons pris le soin, avant
l’envoi définitif, de tester ce questionnaire auprès de deux CPE, ce qui nous a conduit à
effectuer quelques modifications pour améliorer l’intelligibilité du questionnaire
4 Les résultats L’effectif total des réponses complètes et donc valides s’élève à 32 réponses (désigné par
N dans la présentation des résultats), pour 37 réponses au total. L’intégralité des
résultats, présentés en tableaux, figure en ANNEXE 9.
Concernant la première lecture des résultats par un tri à plat, nous faisons le choix, ici,
par souci de lisibilité, d’une présentation des réponses organisées par indicateur des
! 23!
composantes de la notion d’acceptabilité (jugement sur le dispositif, intention d’usage,
compatibilité, perception de l’utilité, perception de l’utilisabilité)9
4.1 Profil des répondants L’échantillon est constitué de 27 femmes (soit 84,4 % du total) et 5 hommes (soit 15,6 %
du total). 34,4 % d’entre eux sont âgés de 25 à 45 ans, 40,6 % sont âgés de 45 à 55 ans
et 25 % sont âgés de 55 à 65 ans. L’essentiel de l’échantillon se situe dans la tranche
d’âge 45 à 55 ans. 59,4 % d’entre eux ont plus de 15 ans d’expérience : l’échantillon est
donc en grande partie constitué de personnels expérimentés. Tous les professionnels
interrogés ont eu une expérience en tant que tuteur, d’au moins un an. 50 % d’entre eux a
une expérience en tant que tuteur comprise entre 1 et 5 ans. Tous les contextes scolaires
sont représentés : 37,5 % d’entre eux exercent en collège, 37,5 % en lycée polyvalent ou
général, 15,6% en lycée professionnel et 9,4 % au sein d’une cité scolaire.
4.2 Un score global d’acceptabilité relativement élevé, mais des différenciations à prendre en compte
Le tableau ci-dessous présente le score de chaque indicateur de la notion d’acceptabilité
Toutes les composantes obtiennent un score relativement élevé, au-delà de 3 (qui
correspond à une position neutre), ce qui traduit une acceptabilité relativement élevé.
Après ce premier aperçu global du score des différentes composantes de la notion
d’acceptabilité nous allons à présent examiner plus finement les réponses aux questions
permettant d’évaluer la valeur de ces composantes.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!9!Nous faisons également le choix de ne pas présenter séparément acceptabilité sociale et acceptabilité pratique, par souci d’efficacité et de synthèse dans la présentation.!
Composantes de la
notion d’acceptabilité Indicateurs N Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
Acceptabilité sociale Jugement 32 1,00 5,00 3,8750 ,97917 Compatibilité 32 1,25 5,00 4,0078 ,80192 Intention d’usage
32 1,00 5,00 3,8958 1,04877
Acceptabilité pratique Utilité 32 1,00 5,00 3,8125 ,96882 Utilisabilité 32 1,50 4,50 3,3281 ,67632
! 24!
4.2.1. Jugement sur le dispositif
Le score de la variable « Jugement sur le dispositif » s’élève à 3,8 sur une échelle de 5. Si
le jugement sur le dispositif proposé est globalement plutôt positif, une analyse question
par question, pour cet indicateur, permet de voir que les avis sont plus nuancés dès qu’il
s’agit d’introduire des vidéos réalisées à partir de sa propre activité (cf ANNEXE 9). En
effet, si 75 % des répondants jugent que le dispositif proposé est intéressant (Question
Q9), et si 68,8% d’entre eux se déclarent favorables à l’utilisation de la vidéoformation
dans le formation des CPE tuteurs (Question Q3), ils ne sont plus que 52,2 % à estimer
qu’introduire la vidéoformation à partir de vidéos de sa propre activité serait une bonne
idée (Question Q5). Sur ce point, 31 % des répondants ont adopté une position « neutre »
(réponse 3). Un répondant, sur les 32, n’adhère absolument pas au dispositif proposé et
12,5 % des personnes interrogées sont plutôt en désaccord. Ainsi, si les répondants
portent un regard plutôt positif sur la vidéoformation et le dispositif proposé, d’une
manière générale et extérieure, dès qu’il s’agit d’engager sa propre activité et
donner à voir sa pratique, les avis sont plus réservés.
4.2.2 Compatibilité Le score de la variable « compatibilité » s’élève à 4 sur une échelle de 5, qui exprime
donc une compatibilité assez forte. En rapprochant les résultats des questions Q10 (Le
dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception du rôle du tuteur) et
Q11 (Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception de la
formation), nous constatons néanmoins que la compatibilité du dispositif est plus élevée
avec la conception du rôle du tuteur qu’avec la conception de la formation ; en particulier,
sur la question Q11 (compatibilité avec la conception de la formation), 37,5 % ont adopté
une position neutre et 9,4 % une position plutôt en désaccord. Le développement de
l’usage de la vidéo en formation, qui contribue à inscrire cette modalité de formation dans
des modalités « ordinaires » de formation, a un impact facilitateur pour 62,8% des
répondants (Question Q4). Par ailleurs, l’établissement d’un contrat éthique de travail
avec les participants à la formation semble faire consensus dans le groupe (Question Q7).
4.2.3 Intention d’usage Le score de la variable « Intention d’usage » s’élève à 3,9 sur une échelle de 5, ce qui
représente une intention d’usage du dispositif relativement élevée.
65,8% des répondants seraient favorables à la mise en place de ce dispositif de
formation, tandis que 28 % adoptent une position neutre et que 6,2 % sont plutôt en
! 25!
désaccord. Le désaccord concernant l’utilisation de vidéos de sa propre activité augmente
puisque 9,4 % sont en désaccord (Question Q13. Si ce dispositif de formation était
effectivement mis en place, je serais d’accord pour utiliser dans le cadre de la formation
des tuteurs, des vidéos de ma propre activité avec un CPES), contre 6,2 %, quand il
s’agissait de se prononcer sur le dispositif d’une manière générale et extérieure (Q12, Je
suis favorable à la mise en place de ce dispositif) ; le nombre de personnes en accord
baisse légèrement (de 65,8 à 62,5 %) alors que le nombre de personnes en position
neutre n’évolue pas.
Il est intéressant de noter que les résultats de la question Q14 (Si les vidéos étaient
réalisées par une tierce personne (formateur, collègue..), je serais d’accord pour
enregistrer des vidéos de mon activité avec le CPES) sont relativement proches de la
question Q13 : le fait de proposer une assistance technique pour la réalisation des vidéos
ne fait pas augmenter le degré d’accord. Pour les personnes en position neutre ou plutôt
en désaccord, cela semble même renforcer le désaccord. Cela semble n’avoir aucun
impact pour les personnes en accord avec le dispositif. Il s’agissait là de tester, auprès
des CPE tuteurs, une condition pouvant faciliter l’engagement dans ce dispositif, mais
cette proposition d’assistance technique ne suffit donc pas à lever les réticences.
4.2.4 Perception de l’utilité Le score de la variable « Perception de l’utilité» s’élève à 3,8 sur une échelle de 5, ce qui
est, là aussi, relativement élevé. 68,8% des répondants jugent que la vidéoformation est
un dispositif utile dans la formation des CPE (question Q1), tandis que 9,4 % sont plutôt
en désaccord. 75,7% des répondants sont plutôt d’accord avec l’idée que « l’utilisation de
vidéos dans le cadre de la formation des CPE tuteurs permettrait d’analyser plus finement
l’activité des tuteurs, pour la faire évoluer » (Q6). 12,5 % des répondants sont plutôt en
désaccord avec l’idée que « par rapport à d’autres modalités de formation, le dispositif de
formation proposé permettrait d’améliorer l’efficacité de la formation » (Q15), tandis que
65,1 % sont, au contraire, plutôt en accord.
4.2.5 Perception de l’utilisabilité Le score de la variable « Perception de l’utilisabilité» s’élève à 3,3 sur une échelle de 5.
Cette proposition abordait les obstacles techniques à la réalisation de vidéos : 25 % sont
plutôt en désaccord avec l’idée qu’il est assez simple aujourd’hui de réaliser des vidéos
de son activité (Q2); 37,5% sont plutôt en accord et 37,5 % adoptent une position neutre.
La question de la maîtrise de l’outil technique apparait donc comme relativement clivante.
! 26!
68,7% des répondants sont plutôt en accord avec la proposition de faire réaliser les
vidéos par un formateur (Q16), ce qui pourrait être une condition facilitante pour
l’engagement dans le dispositif. 37,5 % des répondants déclarent être plutôt d’accord
avec la proposition « Visionner et analyser mon activité avec le groupe de tuteurs pourrait
me déranger », tandis que 45,9% des répondants sont plutôt en désaccord avec ce point ;
la part de tuteurs exprimant une crainte à l’égard de cette modalité de travail représente
donc une part non négligeable de l’échantillon. Au-delà des scores pour chaque indicateur, il est intéressant d’affiner l’analyse des
réponses pour essayer de repérer si des tendances se dégagent, dans le groupe
interrogé, et ensuite, tenter d’identifier ce qui rassemble ou ce qui clive les personnes
interrogées. Ainsi, ces points identifiés pourraient constituer des objets de travail en
formation. Une classification hiérarchique va nous fournir des éléments dans ce sens.
4.3 Classification hiérarchique : identification de deux classes de réponses Le traitement des données par une classification hiérarchique sous SPSS10 permet ainsi
d’identifier deux classes de réponses, en fonction des scores obtenus pour chaque
question (Cf ANNEXE 9, tableaux de résultats).
Le graphique suivant représente, pour chaque classe (classe 1 et classe 2) la répartition
de la moyenne des scores, pour chaque question, par rapport à la moyenne, pour
l’échantillon total, des scores pour chaque question. Ainsi, la classe 1 (en bleu, effectif de
20 répondants) a un score au-dessus de la moyenne globale des scores, pour
l’échantillon, tandis que la classe 2 (en rouge, effectif de 12 répondants) a, pour chaque
question, un score inférieur à la moyenne globale de l’échantillon. Globalement, la classe
1 a donc un score d’acceptabilité supérieur à celui de la classe 2.
Cette représentation permet d’identifier, assez rapidement par une lecture graphique, les
points de convergences (c’est-à-dire les questions pour lesquelles l’écart de score à la
moyenne est le plus faible), des points de divergence (les questions pour lesquelles
l’écart du score à la moyenne est le plus élevé).
4.3.1 Les scores par composantes Dans un premier temps, les scores par composantes (cf graphique 1) permettent d’avoir
une représentation globale des scores de ces classes.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!10 Statistical Package for the Social Sciences
! 27!
Graphique 1-Scores des classes de réponse Les deux classes apparaissent relativement proches sur la question de l’utilisabilité, par
contre les écarts sont significatifs sur les autres composantes.
Nous allons donc à présent nous intéresser à l’analyse des scores pour chaque question
relative à ces indicateurs (jugement sur le dispositif, compatibilité, intention d’usage,
utilité) afin d‘identifier de manière plus précise les points communs et les divergences au
sein de ces deux classes. Une représentation graphique de cette classification est
présentée ci-dessous ; pour plus de lisibilité, le lecteur trouvera en fin d’ANNEXE 9 cette
représentation graphique en format paysage, avec l’intitulé détaillé des questions
Graphique 2-Score, par questions, des deux classes de réponses
B,8000000!B,6000000!B,4000000!B,2000000!,0000000!,2000000!,4000000!,6000000!,8000000!1,0000000!1,2000000!
Jugement Compatibilité Intention d'usage
Utilité Utilisabilité
Classe 1 Classe 2 !
B,8000000!
B,6000000!
B,4000000!
B,2000000!
,0000000!
,2000000!
,4000000!
,6000000!
,8000000!
1,0000000!
1,2000000!
Q1!! Q2!! Q3!! Q4! Q5! Q6! Q7! !Q9!Q10!Q11!Q12!Q13!Q14!Q15!Q16!Q17!Q18!
!!!!!!!!!!!Classe 1 Classe 2
! 28!
4.3.2 Les convergences Quatre affirmations semblent faire consensus, pour les deux classes. Dans un ordre
croissant de convergence, il s’agit des affirmations suivantes :
− Dans un dispositif de formation basé sur des vidéos de sa propre activité, il est important d’établir un contrat éthique de travail avec les participants à la formation (Q7)
− Avec les outils numériques disponibles aujourd'hui (smartphone, tablette) réaliser des vidéos de son activité peut être assez simple (Q2)
− Travailler collectivement pendant la formation, à partir de vidéos de sa propre activité peut déranger certains tuteurs (Q17)
− Visionner et analyser mon activité avec le groupe de tuteurs pourrait me déranger (Q18) (Nota : les affirmations Q17 ET Q18 demandent une précision d’analyse ; la classe 1 est plutôt en désaccord avec cette affirmation, tandis que la classe 2 est plutôt d’accord, et ceci, dans les mêmes proportions)
Les convergences portent sur trois indicateurs relatifs à la perception de l’utilisabilité
(Q2, Q17, Q18) et un indicateur relatif à la compatibilité (Q7). L’exposition de sa
pratique professionnelle au regard de ses pairs apparait donc comme une question
clivante
4.3.3 Les divergences Les écarts à la moyenne des scores sont assez importants sur les autres affirmations, en
particulier sur les affirmations suivantes :
− Introduire la vidéoformation dans la formation des CPE tuteurs, à partir de vidéos de sa propre activité serait une bonne idée (Q5)
− Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception du rôle du tuteur (Q10)
− Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception de la formation (Q11)
− Je suis favorable à la mise en place de ce dispositif de formation (Q12) − Si ce dispositif de formation était effectivement mis en place, je serais d’accord pour
utiliser dans le cadre de la formation des tuteurs, des vidéos de ma propre activité avec la (le) CPE stagiaire (Q13)
Les divergences portent sur des indicateurs relevant du jugement sur le dispositif (Q5),
de l’intention d’usage (Q12, Q13) et de la compatibilité (Q10 et Q11). Si une divergence
sur l’intention d’usage ou le jugement sur le dispositif était relativement attendue,
les divergences sur des questions relevant de la compatibilité peuvent constituer
des objets de travail, pour améliorer l’acceptabilité du dispositif.
! 29!
4.4 Une acceptabilité qui n’est pas liée à l’expérience professionnelle ou de formation antérieure
Nous pensions que certaines variables illustratives pouvaient avoir un impact sur
l’acceptabilité du dispositif de formation. Ainsi, nous faisions l’hypothèse que l’expérience
en tant que tuteur, ou encore l’expérience de la vidéoformation, pourraient aider à
dépasser la crainte du regard de l’autre, présente dès qu’il s’agit d’exposer et d’analyser
sa pratique professionnelle devant un collectif de pairs. Aussi, nous avons procédé à un
croisement de certaines variables illustratives avec les variables actives, afin de mesurer
la corrélation, c’est-à-dire l’existence d’un lien, entre ces variables illustratives
(successivement : l’âge, l’expérience en tant que tuteur et l’expérience de la vidéo
formation) et l’acceptabilité du dispositif.
Pour ce croisement de variables, nous avons utilisé des tests statistiques permettant de
mesurer le lien entre deux variables (Anova à un facteur : croisement d’une variable
nominale à plus de deux modalités et une variable numérique d’intervalle. Test T de
Student : croisement d’une variable nominale à deux modalités et d’une variable
numérique d’intervalle). Les résultats détaillés sont présentés en ANNEXE 9, à la fin des
tableaux de résultats. Le seuil de significativité de ces tests est 0,0511, or tous les
résultats obtenus sont supérieurs à ce seuil. Aucune corrélation ne peut donc être établie
et nous concluons à l’absence de lien entre l’âge et l’acceptabilité ; entre l’expérience en
tant que tuteur et l’acceptabilité ou entre l’expérience de la vidéoformation et
l’acceptabilité de ce dispositif.
Ces données quantitatives vont à présent être complétées et affinées par les données
qualitatives issues des questions ouvertes.
4.5 Analyse des questions ouvertes Le taux de réponse à la question Q20 (Quels pourraient être les freins à l’utilisation de la
vidéo dans la formation des tuteurs, telle que présentée dans le dispositif ci-dessus ?) est
légèrement supérieur à celui de la réponse Q19 (Quel serait, pour vous, l’intérêt de ce
dispositif de formation ? (28 réponses pour Q20 contre 26 réponses pour Q19). Par
ailleurs, les réponses à la question Q20, portant sur les freins, sont plus développées.
Les réponses à ces questions ont été rassemblées en deux corpus distincts. Une
première lecture flottante de ces deux corpus a fait émerger des catégories, à partir
desquelles le discours a été classé (cf ANNEXE 10. Analyse des questions ouvertes).
Suivant la longueur et le développement des réponses, certains discours ont pu être
classés dans plusieurs catégories.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!11!c’est-à-dire que si la valeur est supérieure à 0,05, cela signifie qu’il n’y a pas de corrélation entre les variables!
! 30!
4.5.1 La perception de l’intérêt du dispositif de formation proposé La lecture flottante a permis de déterminer cinq grandes catégories, représentées dans le
schéma ci-après, en fonction du nombre d’arguments dans chaque catégorie, ce qui
permet ainsi de mesurer leur poids respectif. La figure ci-après en propose une
représentation graphique.
Le premier argument « Développer des compétences en tant que tuteur » (17
occurrences) regroupe en fait deux éléments : le dispositif permettrait à la fois d’outiller
l’observation (« Se voir sur le terrain, voir sa posture, son positionnement dans la
fonction et face aux élèves, faire émerger les défauts et développer les qualités autant
pour le stagiaire que pour le tuteur ») et d’améliorer la capacité à analyser les
pratiques professionnelles (« Analyse plus pertinente et proche du terrain de
l'activité »)
Figure 3 -Intérêt perçu du dispositif L’argument du « contact avec le réel des situations professionnelles » est le
deuxième présent dans les discours (10 arguments). Ici, il s’agit aussi bien d’avoir accès
au réel de l’activité du tuteur, en situation de travail avec le CPES, qu’à celui de l’activité
du CPES. Cette approche de l’activité réelle, ou en tous cas perçue comme telle, va ainsi
nourrir à la fois l’analyse de la pratique professionnelle du tuteur (« Donnerait des idées
sur la façon de mener un entretien, d'évaluer le stagiaire ») et celle du stagiaire (« Il
permettrait une "prise" plus large de la réalité, en restituant l'activité sur le terrain et en le
rendant plus vivant…Enfin, il permettrait au stagiaire de mieux se projeter sur les
fonctions du CPE et d'ouvrir plus facilement un débat sur les difficultés à affronter »). Les
Diversifier les modalités de
formation
Créer un collectif
Etre en contact avec le réel des situations
professionnelles
Développer des compétences en tant que tuteur
! 31!
professionnels estiment que cela contribuerait ainsi à rendre la formation « plus vivante,
plus concrète ».
Le troisième intérêt identifié par les professionnels interrogés est celui de la création
d’un collectif au sein du groupe de CPE tuteurs (7 occurrences). Ce collectif apparait
comme source d’apprentissage (« Apporter une réflexion qui permette d'améliorer sa
pratique par le biais d'expériences partagées », « Mise en place d'outils collaboratifs de
formation »), qui va contribuer à rompre l’isolement dans lequel certains tuteurs peuvent
se trouver (« se sentir moins seul notamment au début de la prise en charge du
stagiaire »).
Enfin, les professionnels interrogés jugent que l’intérêt du dispositif de formation réside
également dans la diversification des modalités de formation (5 occurrences) qu’il
propose (« Diversifier les supports d'analyse de pratique professionnelle »). Néanmoins,
cette diversification des modalités de formation pourrait concerner à la fois les tuteurs,
mais également les CPES. En effet, certains semblent se projeter dans une utilisation de
supports vidéos, dans leur activité de tuteur, avec le CPES et mettent en avant le
potentiel d’apprentissage de ces situations, pour le CPES, confronté à des manières de
faire plurielles (« Diversifier la formation par le visionnage de pratiques multiples, et
permettre aux stagiaires de s'approprier la méthode qui lui convient »)
4.5.2 La perception des freins à la mise en œuvre du dispositif de formation proposé
La lecture flottante a permis de déterminer cinq catégories, représentées dans la figure ci-
après, en fonction du nombre d’arguments dans chaque catégorie.
L’argument dont le poids semble majeur est relatif à l’exposition de soi au regard de
l’autre (14 occurrences). Cette crainte s’exprime de manières différentes (« Manquer de
naturel en sachant que l'on est filmé, avoir peur de se sentir juger par ses collègues »,
« Crainte du regard des pairs »), mais il y a bien derrière la crainte du jugement d’un pair
sur sa pratique professionnelle. On peut relever que le registre lexical du jugement est
fortement mobilisé dans ces éléments de discours. Un tuteur souligne que le manque de
contextualisation d’une vidéo peut également avoir un impact négatif sur ces situations
de formation.
! 32!
Figure 4-Freins à l'utilisation du disposition !De manière assez paradoxale, au regard de ce qui apparaît comme intéressant, pour les
tuteurs, le deuxième argument majeur relève du caractère artificiel d’une situation
professionnelle filmée (8 occurrences). Ce paradoxe est clairement formulé par l’un des
tuteurs : « Les défauts de ces qualités : réel oui mais jusqu'à quel point est on naturel? ».
Les professionnels expriment la crainte d’une qualité humaine moindre, dans ce contexte
de formation, d’une perte de spontanéité et de naturel, formulant ici une réticence quant à
l’impact d’une technique sur une activité humaine d’interactions entre deux
professionnels.
Ce frein est sans doute à relier aux freins matériels et techniques exprimés (7
occurrences), mais il faut noter que cet argument n’arrive finalement qu’en troisième
position. La principale difficulté n’est donc pas d’ordre technique, mais bien d’ordre
psychologique.
Le quatrième argument mobilisé, en terme de poids respectif, est lié à des freins éthiques
(6 occurrences). Ici les professionnels expriment la crainte d’un détournement des vidéos,
d’un usage inapproprié, voire d’une diffusion sur internet ou des réseaux sociaux, qui
conduirait à une perte de maîtrise de leur image. Il faut noter que le dispositif de formation
décrit n’indiquait pas une mise en ligne des vidéos, mais uniquement un usage en
présentiel avec le groupe.
Enfin, trois réponses expriment la nécessité d’une formation à l’analyse de la vidéo, et
soulignent ainsi les pré-requis nécessaires pour une mise en oeuvre pertinente de ce
dispositif de formation
Nécessité d'une formation à l'analyse de
vidéos
Freins éthiques
Freins matériels et techniques
Artifice de la situation
Exposition de soi au regard de l'autre
! 33!
IV. ANALYSE DES RESULTATS - QUELQUES REPERES POUR LA FORMATION DES TUTEURS
1 Discussion des résultats
1.1 Un dispositif qui pourrait être expérimenté Au terme de l’analyse des réponses, nous pouvons dire que le score d’acceptabilité est
relativement élevé, sur l’ensemble des indicateurs, ce qui autorise à penser une
expérimentation effective de ce dispositif de formation. En effet, le jugement porté sur le
dispositif est plutôt positif (3,9 sur 5) ; le dispositif apparait comme utile (3,9 sur une
échelle de 5), relativement utilisable (3,3 sur 5) et compatible avec les valeurs, normes et
pratiques sociales des utilisateurs potentiels (4 sur 5). L’intention d’usage est assez forte
(3,8 sur 5). Ces résultats vont à l’encontre de nos représentations premières, qui nous
incitaient à imaginer une réaction plutôt négative à la proposition de cette modalité de
formation, qui peut à la fois poser des problèmes techniques et matériels mais également
engendrer des résistances face à l’exposition de sa pratique au regard de l’autre.
1.2 L’intérêt perçu du dispositif
1.2.1 Contribuer à la professionnalisation des conseillers pédagogiques tuteurs
D’après les professionnels interrogés, ce dispositif de formation contribuerait au
développement de compétences professionnelles en tant que tuteur, en outillant
l’analyse et en améliorant la capacité à analyser les pratiques professionnelles. Ce point
de vue rejoint les travaux de Leblanc (2012) et Gaudin (2016) qui soulignent que le
visionnage de sa propre activité permet de développer une pratique réflexive, une
capacité cognitive d’observation, d’identification et d’interprétation des évènements.
S’agissant des CPE tuteurs, qui exercent, dans une majorité des situations, dans le même
établissement que le CPES, la question de l’observation de l’activité réelle du CPES se
pose : partageant le même espace, les mêmes objets de travail, pris dans l’urgence du
quotidien et de l’ampleur des missions à assumer, les CPE tuteurs peuvent parfois
rencontrer des difficultés à mettre en œuvre une observation de l’activité du CPES, ce qui
interroge sur l’élaboration du conseil et de l’accompagnement des CPES. Comment
conseiller sans observer ? A partir de quelles traces ? Cette modalité de formation
contribuerait donc à outiller les conseillers pédagogiques tuteurs dans cette démarche,
permettant ainsi de développer des compétences relevant du domaine 4 du référentiel de
compétences professionnelles du formateur de personnels enseignants et éducatifs (BO
! 34!
n°30 du 23 Juillet 2015 ; « Observer et analyser des éléments de pratique professionnelle
pour conseiller et aider à ajuster les pratiques »). Le dispositif permettrait également
d’améliorer la capacité à analyser des pratiques professionnelles, au sein du collectif
(Domaine 4 du référentiel de compétences du formateur_Observer-Analyser-Evaluer.
« Réfléchir entre pairs dans un groupe d’analyse de pratiques : se distancier, modéliser
son action, poursuivre son processus de questionnement et de formation »). Le conseiller
pédagogique tuteur assume un rôle de formateur, auprès du CPES, les compétences
développées en formation doivent donc prendre appui sur le référentiel de compétences
professionnelles du formateur d’enseignants et de personnels éducatifs.
1.2.1 Etre en contact avec le réel de l’activité professionnelle
Le deuxième intérêt majeur relevé par les professionnels est celui du contact avec le
réel de l’activité et des situations professionnelles rencontrées, aussi bien pour les
CPES que pour les tuteurs. Ce résultat est confirmé par la synthèse des travaux réalisée
par Gaudin (2014), qui souligne que la vidéo, perçue comme une expérience authentique,
a un impact sur la motivation intrinsèque et l’intérêt des enseignants en formation.
1.2.2 Sortir de l’isolement du tuteur en créant un collectif
Les tuteurs interrogés voient également dans ce dispositif d’analyse collective des
pratiques professionnelles l’occasion de sortir de l’isolement qui peut parfois être le leur.
Ce résultat rejoint l’analyse menée par Leblanc (2009) : pour Leblanc, le principal intérêt
du visionnage de vidéos de pairs est de rassurer les professionnels, en leur montrant que
leurs difficultés sont partagées ; il s’agit là de voir « un autre soi-même » (Leblanc, 2009),
ce qui facilitera, par la suite, la remise en question et l’évolution de sa propre pratique
professionnelle.
Si ce dispositif de formation permet de diversifier les modalités de formation et semble, de
manière globale, être bien reçu par les professionnels, qui y trouvent un intérêt
professionnel, il ne faut pas, néanmoins, occulter les résistances éventuelles et les points
de vue minoritaires. Un des domaines de compétences d’un formateur est de savoir
« accompagner l’individu et le collectif », et pour cela, il s’agit de prendre en compte
certains points de vigilance.
1.3 Des points de vigilance à prendre en compte L’analyse des réponses portant sur les différents indicateurs de la notion d’acceptabilité a
montré que, malgré un taux d’acceptabilité relativement élevé, les avis sont plus réservés
! 35!
dès qu’il s’agit de donner à voir sa propre pratique professionnelle. Certains points doivent
donc faire l’objet de notre attention.
1.3.1 Dépasser la crainte du regard de l’autre : construire une communauté de soutien et d’apprentissage.
Le principal frein mis en avant par les professionnels interrogés n’est pas d’ordre matériel
ou technique, mais d’ordre psychologique : il s’agit de la crainte de s’exposer au regard
de l’autre, et ainsi risquer d’être jugé sur sa manière de faire. L’assistance apportée sur le
plan technique ne suffit pas ; il faut d’abord établir « une communauté de soutien et
d’apprentissage » (Gaudin, 2016) et en particulier établir un contrat éthique de travail,
avec les professionnels. Ce point fait consensus dans le groupe, quelle que soit
l’acceptabilité du dispositif exprimé. Il s’agit là d’une compétence essentielle en tant que
formateur, qui relève du domaine 3 « Mettre en œuvre-Animer » : « Installer un
environnement bienveillant et sécurisant ; ne pas ignorer les répercussions émotionnelles
de la formation chez les personnes en formation » (Bo n°30 du 23 Juillet 2015). Il s’agit ici
de préciser les modalités et les lieux d’usage de ces enregistrements vidéos mais
également apprendre aux professionnels à interagir autour de ces supports.
1.3.2 Dépasser un paradoxe : une situation de formation perçue entre authenticité et artificialité
Les réponses des tuteurs mettent en avant, de manière paradoxale, à la fois l’authenticité
de situations professionnelles filmées, qui permettent de travailler sur le réel de l’activité,
et en même temps, le caractère potentiellement artificiel de ces situations, voire leur
aspect réducteur, puisque le travail ne portera que sur une partie de l’activité. Ce résultat
est confirmé par les résultats d’autres études (Miller et Zhou, cités par Gaudin, 2016 ;
Gaudin, 2016). Pour dépasser ce qui peut apparaître comme un paradoxe, il s’agit, d’une
part, de réfléchir à la manière dont on va filmer, pour choisir une manière de filmer qui
permet de rendre compte, de manière efficace, de l’activité que les formateurs souhaitent
travailler. D’autre part, lors du visionnage de la vidéo avec le groupe, le formateur devra
communiquer des éléments de contextualisation de l’activité filmée, afin que les tuteurs
aient une perception la plus complète possible de la situation.
A l’issue de ce travail sur l’acceptabilité et l’intérêt perçu, par les professionnels, d’un
dispositif de formation basé sur la vidéoformation et l’analyse de l’activité, nous pouvons
donc envisager certaines adaptations du plan de formation présenté dans la première
partie.
! 36!
2 Repères pour l’évolution du plan de formation Ce dispositif de formation pourrait être expérimenté, en prenant en compte les points de
vigilance précédemment énoncés. L’intégralité du programme de formation sera présenté
aux tuteurs CPE, dès le premier jour, afin qu’ils puissent se projeter dans la formation.
Une proposition d’assistance technique sera faite au groupe, pour la réalisation des
vidéos (documents autorisation droit à l’image, outils pour filmer etc…), pour dépasser
des freins matériels et techniques.
2.1 Elaborer un contrat éthique de travail pour l’utilisation des vidéos et apprendre à analyser des vidéos
L’analyse ayant montré des divergences, au sein du groupe interrogé, sur des questions
relevant de la compatibilité du dispositif proposé avec la conception de la formation, cette
question doit constituer un objet de formation explicite, et pourrait se réaliser au cours
d’une contractualisation de cette modalité de formation, avec les stagiaires et l’élaboration
d’un contrat éthique de travail. Etant donné le volume horaire de la formation, ce contrat
ne pourrait être élaboré en présentiel, avec les tuteurs CPE. Le formateur proposera au
groupe, au cours de la première journée de formation, un texte de base. Un temps de
travail collectif sera prévu en fin de première journée, afin de débattre de ce cadre de
travail pour le modifier si nécessaire et parvenir ainsi à un consensus au sein du groupe.
La proposition de travailler à partir de vidéos de sa propre activité restera soumise au
volontariat des professionnels et, ainsi que cela était précisé dans la présentation de ce
module, le formateur mènera un travail didactique de préparation des extraits vidéos
avec le tuteur CPE, en amont de la deuxième journée de formation.
Le plan de formation actuel prévoit une formation à l’analyse de l’activité ; il devra être
complété en incluant des éléments pour apprendre à visionner et analyser une vidéo, et
cela pourra d’ailleurs se mener de manière simultanée, dans les phases d’allo-
confrontation prévues au cours de la première journée. Un guide d’entretien pour la phase
d’analyse des vidéos sera proposé aux CPE tuteurs. Au-delà de la définition de règles
déontologiques et éthiques, il s’agira de créer, dès le premier jour de formation, un climat
de travail propice à ce type d’activité, qui suppose un engagement de soi, une exposition
aux regards des pairs et ne peut se développer que dans un climat de confiance au sein
du groupe.
2.2 Contextualiser les extraits vidéos En amont de ce module de formation, ainsi que le protocole le prévoit, formateur et tuteur
visionneront ensemble l’enregistrement vidéo et sélectionneront des extraits significatifs
pour le tuteur. Le formateur fera alors un travail de contextualisation de ces extraits, avec
! 37!
le tuteur CPE, afin de pouvoir, au cours de la formation, resituer l’activité filmée dans un
contexte, une ambiance et réduire ce qui pourrait paraître artificiel, tout en donnant
suffisamment d’éléments de compréhension au reste du groupe
Conclusion L’objet de ce travail était d’interroger l’acceptabilité et l’intérêt perçu, par les CPE tuteurs,
d’un dispositif de formation des tuteurs basé sur l’analyse de l’activité et la vidéo
formation, utilisant des vidéos de leur propre activité, avec le CPES.
Les résultats de l’enquête menée auprès d’un échantillon de 32 CPE tuteurs montrent
que l’acceptabilité du dispositif proposé est assez élevée, ce qui autorise son
expérimentation. Le travail mené a également permis de mieux cerner l’intérêt perçu par
les professionnels : ce dispositif pourrait contribuer à la professionnalisation des tuteurs
CPE en outillant l’observation de l’activité du CPES et en développant la capacité à
analyser des pratiques professionnelles, en travaillant à partir de situations réelles. Par
ailleurs, l’analyse étant menée collectivement, au sein du groupe de pairs, ce dispositif
contribuerait à créer un collectif de travail, et aiderait certains tuteurs CPE à sortir de leur
isolement. Certains points de vigilance devront néanmoins être pris en considération : la
nécessité de faire un travail de préparation didactique des extraits vidéos, et de
contextualisation, pour dépasser la contradiction entre le réel d’une activité
professionnelle filmée et le côté artificiel qu’elle peut malgré tout avoir ; l’élaboration d’un
cadre de travail éthique, avec les CPE tuteurs, pour instaurer un cadre de travail
sécurisant et climat de confiance au sein du groupe.
Si les résultats concernant l’intérêt et les points de vigilance de ce dispositif rejoignent
ceux d’autres études portant sur la vidéoformation dans la formation des enseignants, les
résultats sur l’acceptabilité doivent néanmoins être pris avec plus de recul : au-delà de la
question de la taille de l’échantillon, il faut garder en tête ma proximité professionnelle
avec les personnes interrogées, qui a pu contribuer à les inciter à avoir un regard plus
positif sur le dispositif présenté.
Au terme de ce travail, qui m’invite donc à expérimenter ce dispositif de formation, si je
devais n’en retenir qu’un élément, je choisirais de conserver un principe d’action
professionnelle, qui me semble essentiel pour un formateur : oser innover et
expérimenter, mais tout en anticipant les résistances, en essayant de comprendre et de
prendre en compte, dans l’ingénierie de formation, ce qui peut faire blocage chez les
professionnels en formation. Il ne s’agit donc pas de suivre un effet de mode, d’innover et
d’expérimenter à tout prix, mais de manière construite et réfléchie, en ayant le souci de
garantir un cadre éthique bienveillant et sécurisant, qui permette à tous, et à chacun,
d’apprendre et de développer des compétences professionnelles.
! 38!
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES !OUVRAGES-ARTICLES Bardin, L.(1977). L’analyse de contenu.Paris : PUF.Rééd 2013
Bobillier-Chaumon, M.-É., & Dubois, M. (2009). L’adoption des technologies en situation
professionnelle : quelles articulations possibles entre acceptabilité et acceptation ? Le
travail humain, 72(4), 355.
Chanquoy, L., Tricot, A., & Sweller, J. (2007). La charge cognitive. Théorie et applications. Paris, France: Armand Colin Dubois, M. & Bobillier-Chaumon, M-E (2010). L’acceptabilité des technologies : bilan et
nouvelles perspectives. Le travail humain. 72(4). 305-310
Gaudin, C. & Chaliés, S.(2012). L’utilisation de la vidéo dans la formation professionnelle
des enseignants novices. Revue Française de Pédagogie, 178 (1), 115-130.
Gaudin, C. & Flandin S.(2014). Conférence de consensus. La vidéoformation dans tous
ses états : quelles options théoriques ? Quels scénarios ? Pour quels effets ?
Gaudin, C. Tribet, H. & Chaliés,S.(2013). Analyse de l’activité d’enseignants novices dans
un dispositif de formation professionnelle par alternance exploitant la vidéo : de
l’observation vidéo à la pratique de classe. Congrès de l’actualité de la recherche en
éducation et en formation (AREF). Université de Montpellier : 27-30 août
Jamet, E., Février, F (2008) Utilisabilité, utilité et acceptabilité des nouvelles technologies
dans l’entreprise : une approche de psychologie ergonomique ; In Benedetto-Meyer, M. &
Chevallet, R. « Analyser les usages des systèmes d'information et des TIC : quelles
démarches, quelles méthodes ?», Editions de l’ANACT.
Clot, Y. & Faïta, D. (2000). Genres et styles en analyse du travail. Concepts et méthodes.
Travailler, 4, 7-42.
Leblanc, S. (2009). Des espaces de confrontation à l’expérience médiatisés par la vidéo :
principes de conception, effets formatifs et projectifs. Actes du colloque international de
l’association Recherches et Pratiques en Didactique Professionnelle : « L’expérience »,
ENESAD : Dijon.
Lefeuvre, R., Bordel,S., Guingouain, G., Somat, A., Testé,B., Pichot, N. (2008). Sentiment
de contrôle et acceptabilité sociale a priori des aides à la conduite. Le travail humain
2008/2 (Vol. 71), p. 97-135
Pastré, P., Mayen, P. & Vergnaud, G. (2006). La didactique professionnelle. Revue
française de pédagogie, 154, 145-198.
Ria, L., & Leblanc, S.(2012). Professionnalisation assistée par vidéo : les effets d’une
navigation sur Néopass@ction. Recherches et Educations, 7,99-114.
Tricot, A., Plégat-Soutjis, F., Camps, J.F., Amiel, A.,Lutz,G., Morcillo, A. (2003). Utilité,
utilisabilité , acceptabilité : interpréter les relations entre trois dimensions de l’évaluation
! 39!
des EIAH.
Vergnaud, G. (1996). Au fond de l’action la conceptualisation. Dans J.M Barbier (dir),
Savoirs théoriques et savoirs d’actions, (pp. 275-292). Paris : PUF.
THESES
Gaudin, C.(2016). Analyse d’activités de formation exploitant le visionnage de vidéos et
de leurs effets sur l’activité professionnelle d’enseignants novices : une étude de cas en
éducation physique et sportive.
Pasquier, H.(2012). Définir l'acceptabilité sociale dans les modelés d'usage : vers
l'introduction de la valeur sociale dans la prédiction du comportement d'utilisation.
Psychologie. Université Rennes 2, 2012.
MEMOIRES
Javier, C.(2015). L’analyse de l’activité du CPE tuteur dans la situation typique d’entretien
avec un CPE novice : Du bilan au conseil, quels repères pour une formation des tuteurs ?
Mémoire de master 2 Sciences de l’Education, Formation de Formateurs d’Enseignants.
Université Toulouse Jean Jaurés
! 40!
SOMMAIRE DES ANNEXES ANNEXE 1 : SCHEMA SYNTHETIQUE DES CLASSES DE SITUATIONS RENCONTREES PAR LES TUTEURS DE CPE STAGIAIRES………………P 41 ANNEXE 2 : SCÉNARIO SYNTHETIQUE MODULE 1 FORMATION CPE TUTEURS…………………………………………………………………………..P 42 ANNEXE 3 : SCENARIO PEDAGOGIQUE DETAILLE-MODULE 1 « Entrer dans la fonction de tuteur » …………………………………………………………………………………………P 43 ANNEXE 4 : SCENARIO PEDAGOGIQUE DETAILLE-MODULE 2 « Rendre le travail formateur»…………………………………………………………………..P 49 ANNEXE 5 : GRILLE D’ANALYSE DE L’ACTIVITÉ……………………………P 51 ANNEXE 6 : CONSTRUCTION DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES…P 52 ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX TUTEURS CPE……………P 54 ANNEXE 8 FICHE DESCRIPTIVE FORMATION DES CPE TUTEURS………P 57 ANNEXE 9 : RESULTATS DU QUESTIONNAIRE ……………………………..P 59 ANNEXE 10 : ANALYSE DES QUESTIONS OUVERTES………………………P 72
! 41!
ANNEXE 1 : SCHEMA SYNTHETIQUE DES CLASSES DE SITUATIONS RENCONTREES PAR LES TUTEURS DE CPE STAGIAIRES
! 42!
ANNEXE 2 : SCÉNARIO SYNTHETIQUE MODULE 1
FORMATION CPE TUTEURS
Module 1 : Entrer dans la fonction de conseiller pédagogique tuteur Durée du module : 6H Ce premier module est élaboré autour d’une entrée par les buts et sous-buts poursuivis dans l’activité, ainsi que les principes tenus pour vrais et connaissances mobilisés et s’organise en cinq temps. Objectifs pédagogiques : • Identifier les différentes classes de situation d’activité du tuteur • Prendre conscience des tensions et controverses autour de l’activité de conseil
• Clarifier son positionnement de tuteur
• Savoir conduire un entretien formatif
• 9H-9H30 : Accueil et présentation de l’ensemble de la formation, du cadre de
travail et de l’orientation méthodologique retenue (formation à partir de l’analyse
de l’activité et par l’analyse de l’activité). (Grand groupe)
• 9H30- 12H : Prendre conscience des tensions et controverses autour de
l’activité de conseil
(2 groupes par configuration de tutorat. Anciens et néo-tuteurs mélangés)
13H30-15H : La conduite de l’entretien : Faire de l’entretien un temps de formation à
part entière.
(2 groupes par configuration de tutorat. Anciens et néo-tuteurs mélangés)
15H-16H : Deux activités différenciées suivant l’expérience de tutorat
• Groupe néo-tuteurs : Mise en situations simulées et débriefing
• Groupe anciens tuteurs : Atelier « La formalisation du tutorat »
16H-16H30 :
• En grand groupe, débriefing et synthèse sur la formalisation du tutorat et les outils.
• Mise à disposition de ressources numériques et papier pour prolonger la formation
• Préparation JOUR 2
! 71!
$,8000000!
$,6000000!
$,4000000!
$,2000000!
,0000000!
,2000000!
,4000000!
,6000000!
,8000000!
1,0000000!
1,2000000!
Séries1! Séries2!
Graphique- Scores des deux classes, pour chaque question
! 43!
ANNEXE 3 SCENARIO PEDAGOGIQUE DETAILLE-MODULE 1 « Entrer dans la fonction
de tuteur »
• 9H-9H30 : Accueil et présentation de l’ensemble de la formation, du cadre de
travail et de l’orientation méthodologique retenue (formation à partir de l’analyse
de l’activité et par l’analyse de l’activité). (Grand groupe)
Après un bref rappel sur les différentes dimensions du rôle du tuteur, présentation des
différentes classes de situations d’activité pour un tuteur (cf Annexe 1). Le choix de
travail sur la situation de l’entretien conseil est alors annoncé et justifié, au regard de son
caractère typique.
9H30-12H : Prendre conscience des tensions et controverses autour de l’activité de
conseil
(2 groupes par configuration de tutorat. Anciens et néo-tuteurs mélangés)
Objectifs pédagogiques : Prendre conscience des tensions et controverses autour de
l’activité de conseil. Analyser le prescrit aux travers des questions vives soulevées par la
pratique et/ou les représentations liées à la fonction.
Hypothèse de formation: Groupe tuteurs « hors ETAB » : Le déroulé est identique à
celui suivi par le groupe « tuteurs ETAB » mais le film tutrice dans/hors ETAB est
remplacé par le film tutrice hors ETAB.
Déroulé :
1. Temps de mise en réflexion et d’écriture personnelle des stagiaires (5 mn) :
Néo-tuteurs : si demain, vous deviez mener l’entretien conseil, quels seraient vos
objectifs dans l’entretien, comment feriez-vous ?
Anciens tuteurs : quand vous conduisez l’entretien conseil, quels sont vos
objectifs ? A partir du visionnage d’extraits des films tutrice ETAB et dans/hors
ETAB et d’extraits des entretiens d’auto-confrontation (mettant en évidence les
principes tenus pour vrais par les professionnelles, dans cette activité), faire
prendre conscience des points communs et des différences dans l’organisation de
l’activité (en deux étapes, travail en sous-groupes puis en collectif).
Précautions et cadre éthique à poser avant le visionnage des extraits vidéo :
• Présentation de l’origine des extraits vidéo et le contexte des entretiens visionnés
! 44!
• Contrat de formation et de communication précisé : Il ne s’agit pas de visionner
une « bonne pratique » mais d’observer une situation typique. Suspension du
jugement pour être dans la compréhension de l’activité.
• La question de travail est donnée avant le visionnage de la vidéo, afin de guider
l’attention des stagiaires durant le visionnage : « à votre avis, qu’est-ce-que ces
tutrices cherchent à faire ? quels sont les objectifs poursuivis ? » . Une grille
d’observation, établie à partir d’une grille simplifiée des composantes des
schèmes est remise aux stagiaires (elle sera complétée tout au long du stage).
• En sous-groupes : En utilisant la grille remise, les stagiaires formulent des
hypothèses sur les buts et sous-buts visés par les professionnelles, dans les deux
situations (travail individuel puis en sous-groupe). A partir de ces buts, et des
extraits des entretiens d’auto-confrontation, quelles tensions peuvent être
identifiées ?
• En collectif : Synthèse des travaux de groupes, émergence des tensions dans
l’activité de conseil, au travers de la mise en évidence des buts et des principes
tenus pour vrais qui peuvent paraitre contradictoires ou différents entres les
activités des deux tutrices ; échanges au sein du collectif de tuteurs, à partir de la
question : « et vous, où vous situez-vous ? »
• En collectif, temps d’institutionnalisation du formateur :
! Présentation des buts, sous-buts et principes tenus pour vrais des
professionnelles, issus de l’entretien d’auto-confrontation, à partir d’une
grille simplifiée des composantes des schèmes avec un focus sur les
convergences, pour faire émerger le genre professionnel : l’analyse
réflexive des pratiques, la préparation de l’autonomie professionnelle.
! Présentation des dilemmes organisateurs du tutorat (Chaliés et Durand,
2000)
! La nécessité de savoir arbitrer entre les différents rôles et réguler
! Clarifier la place du tuteur dans le processus d’évaluation
12H30-13H30 PAUSE
! 45!
13H30-15H : La conduite de l’entretien : Faire de l’entretien un temps de formation à
part entière. (2 groupes suivant la configuration de tutorat)
Cette séance est élaborée autour d’une entrée par les indices des variables de situations
et les règles de conduite. En fin de séance, les modèles opératifs de la tutrice ETAB et
dans/hors ETAB sont présentés.
Problématique de travail annoncée au groupe :
• Quelle stratégie pour la conduite de l’entretien-conseil ? Comment s’y prendre ?
• Comment faire de l’entretien un temps de formation à part entière ? Quels outils
mobiliser ?
Objectifs :
• Repérer les éléments constitutifs de l’organisation de l’activité au cours de
l’entretien.
• Montrer qu’il existe deux types d’activités, l’une étant plutôt centrée sur le bilan et
l’évaluation, l’autre sur l’analyse des pratiques et le conseil.
Déroulé :
• Travail en deux étapes (sous-groupes puis collectif, décrites ci-après) : A
partir du visionnage d’extraits des films tutrice ETAB et dans/hors ETAB12 et des
extraits des entretiens d’auto-confrontation (un groupe travaille sur tutrice ETAB,
l’autre sur tutrice dans/hors ETAB), faire repérer les différentes phases dans
l’entretien. Pour chacune de ces phases, et des objectifs poursuivis, faire repérer
les stratégies mises en œuvre par les professionnelles (identification des prises
d’information et des règles de conduite, à partir des questions : « A votre avis,
comment s’y prennent les professionnelles pour atteindre leurs buts ? Sur quels
indices s’appuient-elles pour réguler leur action ? » ).
• En sous-groupes : à partir de la grille simplifiée des schèmes remise le matin, et
des buts identifiés, les stagiaires complètent ce document avec les principales
prises d’informations et règles de conduite.
• En collectif : synthèse des travaux de groupe et comparaison de l’organisation de
l’activité des professionnelles.
• En collectif, temps d’institutionnalisation du formateur :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!12 Si le groupe est constitué de tuteurs hors ETAB, ce film est remplacé par le film de l’entretien tutrice hors ETAB
! 46!
• Présentation de la structure de l’entretien de la tutrice ETAB et de la tutrice hors
ETAB.
• Elaboration collective d’une trame de l’entretien (les grandes phases). Travail
spécifique sur une dernière phase, absente des trois entretiens analysés : en
fin d’entretien, identification d’objets de travail et d’un contrat de formation
pour la période à venir.
• Si nécessaire, apport sur la technique de l’entretien d’explicitation
• A partir de l’identification des variables de situation et des règles d’action,
présentation du modèle opératif de la tutrice dans/hors ETAB (essentiellement
pour le concept E.R.A.R.M13) et de la tutrice ETAB.
• Présentation des quatre situations-problèmes identifiées, à partir de ces modèles
opératifs.
15H-16H: Activités différenciées suivant l’expérience de tutorat
GROUPE NEO-TUTEURS
Mise en situations simulées et débriefing (1H)
Ce temps de travail permet de réinvestir l’entrée par les modèles opératifs, avec les
indices des variables de situation et les règles d’action
Objectifs :
• S’approprier la grille de composantes des schèmes (qui sera utilisée par les
stagiaires au cours du module 3)
• Elaborer et tester ses premières règles d’action, dans des situations-problèmes
variées
• Identifier les organisateurs de l’activité de conseil
• Eprouver l’impact des caractéristiques des situations-problèmes sur la conduite de
l’activité
• Mettre en oeuvre les outils du tutorat.
Déroulé :
A partir de deux situations proposées par le formateur, mises en situations
simulées : deux stagiaires jouent une partie de l’entretien-conseil, l’un tenant le rôle
du stagiaire. Sur l’un des entretiens, plusieurs outils sont mis à disposition du tuteur, pour
la conduite de l’entretien ; sur l’autre entretien, aucun outil n’est fourni au tuteur.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!13 Ecart entre le niveau de réflexivité attendue par la tutrice et le niveau manifesté par la CPES
! 47!
Les situations sont définies en faisant varier la valeur des variables relatives aux concepts
organisateurs des modèles opératifs des tutrices ETAB et dans/hors ETAB, en référence
aux situations-problèmes identifiées dans le cadre de ce travail de recherche.
La première situation permettra ainsi de travailler sur les concepts organisateurs
E.R.A.R.M et D.D.R (Degré de difficultés rencontrées par la CPES), dans la configuration
suivante : niveau de réflexivité faible ; degré de difficulté élevé. La deuxième situation
simulée permettra de travailler sur les concepts E.E.A.T.S (Ecart fort et concept E.E.A.T.S
(écart entre l’évaluation des acquis faite par la CPES et celle faite par la tutrice) et D.A.P
(degré d’assurance professionnelle), dans la configuration suivante : écart fort et degré
d’assurance fort.
Le reste du groupe observe les interactions et notent comment le-la tuteur-trice s’y prend
pour conduire l’entretien, suivant la situation.
• Débriefing collectif de l’exercice, pour chaque situation : quelles règles
d’action mises en œuvre ? Quels invariants opératoires ? Réinvestir la grille
d’analyse des schèmes. Les tuteurs ayant joué le jeu de rôle sont sollicités pour
exposer les difficultés rencontrées dans l’entretien et exprimer la stratégie mise en
œuvre ; en particulier, le rôle des outils sera abordé.
GROUPE TUTEURS EXPERIMENTES: ATELIER « LA FORMALISATION DU
TUTORAT »
Travail du groupe à partir de la problématique suivante : « A partir de quelles traces
conseiller ? Comment garder une trace de l’activité de conseil ? Dans quel objectif ? »
A partir d’un échange de pratiques et autour des outils mobilisés, le groupe élabore une
synthèse
DEBRIEFING EN COLLECTIF
1. Le groupe « tuteurs expérimentés» rend compte des échanges du groupe
2. Temps d’institutionnalisation du formateur : on complète à partir des
apports du groupe « tuteurs expérimentés »
! Rappel des variables liés aux concepts organisateurs
! Les outils du tutorat : A partir de quelles traces conseiller ? Comment
garder une trace de l’activité de conseil ? Dans quel objectif ? Proposition
de différents outils de suivi et d’accompagnement du stagiaire.
! L’organisation du tutorat
! La préparation de l’entretien
! 48!
PREPARATION JOUR 2
Travail à faire dans l’inter-session :
− Echanger avec le stagiaire sur les outils de suivi et d’accompagnement
proposés ; choisir ou adapter celui qui convient le mieux au binôme, à la
situation de travail.
− Planifier les entretiens-conseils avec le stagiaire (fréquence à déterminer
par le binôme, dans le cadre recommandé)
!
! 49!
ANNEXE 4 SCENARIO PEDAGOGIQUE DETAILLE
MODULE 2 « Rendre le travail formateur»- FORMATION CPE TUTEURS
Préambule : La situation de l’activité de travail d’un CPE stagiaire a ceci de spécifique que l’objet et le
lieu de travail sont, dans la plupart des cas, partagés avec le-la tuteur-trice. Dans ce
contexte, l’observation de l’activité du stagiaire, indispensable pour conduire l’entretien
conseil à partir de cette observation, peut être diluée dans les activités quotidiennes et
certains entretiens-conseils sont parfois menés sans appui sur des éléments observables.
Il y a donc un enjeu, à penser les situations de travail, les aménager, le cas échéant, et
mettre en place une observation de l’activité du stagiaire ; il s’agit également d’outiller
cette observation, pour affiner ensuite la phase d’analyse et de conseil.
L’objectif de ce module est d’amener les tuteurs à savoir d’une part, aménager les
situations de travail, afin qu’elles soient effectivement porteuses de développement
professionnel, d’autre part à savoir mettre en œuvre une observation armée. Enfin il s’agit
d’appréhender la conduite d’un entretien post-observation, que nous désignerons par le
terme d’ « entretien de débriefing », pour le distinguer de l’entretien conseil mensuel ou
trimestriel.
SCÉNARIO DÉTAILLE
9H-9H15 ACCUEIL- PRESENTATION JOURNEE 9H15-10H15 LA CONDUITE DE L’ENTRETIEN CONSEIL (Retour sur le MODULE 1) En lien avec le J1, débriefing sur :
-installation de la relation, la formalisation du tutorat -le 1er entretien conseil tuteur/stagiaire : conduite entretien, difficultés rencontrées
utilisation de l’outil construit, proposition d’évolution
MODULE'2':'RENDRE'LE'TRAVAIL'FORMATEUR'Objectifs'pédagogiques!:!!
o Repérer!les!différentes!classes!de!situation!pertinentes!pour!le!CPES!o Construire!l’observation!de!!l’activité!!o Conduire!un!entretien!de!débriefing!
! 50!
10H30-11H30 REPERER LES DIFFERENTES CLASSES DE SITUATION PERTINENTES POUR LE CPES (grand groupe- Co-animation) • Etat des lieux des pratiques sur l’observation réciproque du travail (réalisation d’une
carte mentale) • Quelles situations de travail observer et faire observer ? (réalisation d’une carte
mentale ) + compléments et mise en lumière avec la circulaire de missions du CPE (août 2015)
11H30-12H CONSTRUIRE L’OBSERVATION DE L’ACTIVITE (1) • Constitution de groupes de travail par situation d’activités • Quels principes pour l’observation ? Quels écueils ? Quels préalables ? (en sous-
groupes)
13H- 13H30 CONSTRUIRE L’OBSERVATION DE L’ACTIVITE (2) • En grand groupe, synthèse des travaux du matin : Le cadre à poser pour l’observation
du travail (début de rédaction d’un référentiel d’activités et d’un protocole d’observation du travail?)
• Apports et compléments formateur « Rendre le travail formateur » 13H30-14H15 CONSTRUIRE L’OBSERVATION DE L’ACTIVITE (3)
• A partir des situations et des principes posés pour l’observation, en groupe, construction de la grille d’observation
14H15-15H CONSTRUIRE L’OBSERVATION DE L’ACTIVITE (4)
• Présentation des situations et des grilles d’observation 15H15-15H45 LA CONDUITE DE L’ENTRETIEN DE DEBRIEFING
• Quelle stratégie pour la conduite de l’entretien ? Quelques repères et principes (intervention formateur)
15H45-16H BILAN et PERSPECTIVES
! 51!
ANNEXE 5 GRILLE D’ANALYSE de L’ACTIVITE DU CONSEILLER PEDAGOGIQUE TUTEUR
Quels sont les objectifs poursuivis ?
Les prises d’informations (sur quels indices t’appuies-tu pour conduire l’entretien ? à quoi es-tu attentif(ve) ?)
Comment t’y prends-tu pour atteindre tes objectifs? (Règles d’action)
Dans cette situation, selon toi, qu’est-ce-qu’il est important de savoir ? (Principes tenus pour vrais- Connaissances en acte)
! 52!
ANNEXE 6 CONSTRUCTION DE L’OUTIL DE RECUEIL DE DONNEES
" Jugement sur le dispositif Le dispositif de formation proposé est intéressant (Q9)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Je suis favorable à l’utilisation de la vidéoformation dans la formation des tuteurs (Q3)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Introduire la vidéoformation dans la formation des tuteurs, à partir de vidéos de sa propre activité serait une bonne idée (Q5)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord " Compatibilité La compatibilité est une mesure du degré auquel une innovation est perçue comme compatible avec les valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques sociales et normes des utilisateurs- acceptabilité socioprofessionnelle Le fait de savoir que la vidéoformation est une modalité de formation en plein développement dans la formation des enseignants m’encourage à expérimenter ce type de formation dans la formation des tuteurs (Q4)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception du rôle du tuteur (Q10)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception de la formation (Q11)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Dans un dispositif de formation basé sur des vidéos de sa propre activité, il est important d’établir un contrat éthique de travail avec les participants à la formation (Q7)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord " Intention d’usage Je suis favorable à la mise en place de ce dispositif de formation (Q12)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord
! 53!
Si ce dispositif de formation était effectivement mis en place, je serais d’accord pour utiliser dans le cadre de la formation des tuteurs, des vidéos de ma propre activité avec un CPES (Q13)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Si les vidéos étaient réalisées par une tierce personne (formateur, collègue..), je serais d’accord pour enregistrer des vidéos de mon activité avec le CPES (Q14)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord " Perception de l’utilité L’utilisation de vidéos dans le cadre de la formation des tuteurs permettrait d’analyser plus finement l’activité des tuteurs, pour la faire évoluer (Q6)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Par rapport à d’autres modalités de formation, le dispositif de formation proposé permettrait d’améliorer l’efficacité de la formation (Q15)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord La vidéoformation est un dispositif utile dans la formation des tuteurs (Q1)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord " Perception de l’utilisabilité La complexité est une mesure du degré auquel une innovation est perçue comme étant difficile à comprendre et à utiliser Avec les outils numériques disponibles aujourd'hui (smartphone, tablette) réaliser des vidéos de son activité peut être assez simple (Q2)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Les vidéos de temps d’activité CPES/CPET pourraient être réalisées par un formateur (Q16)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Travailler collectivement pendant la formation, à partir de vidéos de sa propre activité peut déranger certains tuteurs (Q17)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Visionner et analyser mon activité avec le groupe de tuteurs pourrait me déranger (Q18)
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Avez-vous déjà participé à un dispositif de formation utilisant la vidéo pour analyser l'activité d'un professionnel ? (Q8) □ oui □non
! 54!
ANNEXE 7- QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX CPE TUTEURS
QUESTIONNAIRE D’INTENTION D’USAGE
VIDEOFORMATION et ANALYSE DE L'ACTIVITE DANS LA FORMATION DES CPE TUTEURS
Dans le cadre de la formation des tuteurs CPE, un nouveau dispositif de formation, basé sur la vidéoformation et l’analyse de l’activité est envisagé, pour compléter le dispositif existant (cf descriptif joint au mail)
Merci de répondre à quelques questions ci-après, pour évaluer votre point de vue sur ce dispositif. Ce questionnaire est strictement anonyme.
Pour chaque affirmation, vous devez répondre en indiquant votre degré d'accord, sur une échelle de 1 (pas du tout d'accord) à 5 (tout à fait d'accord).
PARTIE 1 : UTILISATION DE LA VIDEOFORMATION POUR LA FORMATION DES CPE TUTEURS Q1 La vidéoformation est un dispositif utile dans la formation des CPE tuteurs
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q2 Avec les outils numériques disponibles aujourd'hui (smartphone, tablette) réaliser des vidéos de son activité peut être assez simple
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q3 Je suis favorable à l’utilisation de la vidéoformation dans la formation des CPE tuteurs
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q4 Le fait de savoir que la vidéoformation est une modalité de formation en plein développement dans la formation des enseignants m’encourage à expérimenter ce type de formation dans la formation des CPE tuteurs
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord
Partie 2 : L’ANALYSE DE L’ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
Q5 Introduire la vidéoformation dans la formation des CPE tuteurs, à partir de vidéos de sa propre activité serait une bonne idée
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord
! 55!
Q6 L’utilisation de vidéos dans le cadre de la formation des CPE tuteurs permettrait d’analyser plus finement l’activité des tuteurs, pour la faire évoluer
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q7 Dans un dispositif de formation basé sur des vidéos de sa propre activité, il est important d’établir un contrat éthique de travail avec les participants à la formation
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q8 Avez-vous déjà participé à un dispositif de formation utilisant la vidéo pour analyser l'activité d'un professionnel ?
□ oui □non
PARTIE 3 : LE DISPOSITIF DE FORMATION PROPOSE (DESCRIPTIF JOINT AU MAIL)
Q9 Le dispositif de formation proposé est intéressant
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q10 Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception du rôle du tuteur
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q 11 Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception de la formation
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q12 Je suis favorable à la mise en place de ce dispositif de formation
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q13 Si ce dispositif de formation était effectivement mis en place, je serais d’accord pour utiliser dans le cadre de la formation des tuteurs, des vidéos de ma propre activité avec ula(le) CPE stagiaire
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q14 Si les vidéos étaient réalisées par une tierce personne (formateur, collègue..), je serais d’accord pour enregistrer des vidéos de mon activité avec la (le) CPE stagiaire
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q15 Par rapport à d’autres modalités de formation, le dispositif de formation proposé permettrait d’améliorer l’efficacité de la formation
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord
! 56!
Q16 Les vidéos de temps d’activité commune CPE stagiaire/CPE tuteur pourraient être réalisées par un formateur
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q17 Travailler collectivement pendant la formation, à partir de vidéos de sa propre activité peut déranger certains tuteurs
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord Q 18 Visionner et analyser mon activité avec le groupe de tuteurs pourrait me déranger
1 2 3 4 5 Pas du tout d’accord Tout à fait d’accord
Q 19: Quel serait, pour vous, l’intérêt de ce dispositif de formation ? Q20 : Selon vous, quels pourraient être les freins à l’utilisation de la vidéo dans la formation des CPE tuteurs, telle que présentée dans le dispositif ci-dessus ? Renseignements complémentaires Q21 Vous êtes □une femme □un homme Q22 Vôtre âge : □ 25-35 ans □ 35-4 5ans □45-55 ans □55-65 ans Q23 Votre ancienneté en tant que CPE : □ Entre 1 et 5 ans □ Entre 5 et 10 ans □Entre 10 et 15 ans □ Plus de 15ans Q24 Votre expérience en tant que tuteur (nombre d'années cumulées, même s'il y a eu des interruptions) : □ 1 an □ Entre 1 à 3 ans □ Entre 3 à 5 ans □ Entre 5 et 10 ans □ Plus de 10 ans □ Vous n’avez jamais été tuteur Q25 Le type d’établissement dans lequel vous exercez. Vous exercez : □ en collège □ en lycée général ou polyvalent □ en lycée professionnel □ au sein d’une cité scolaire Q26 La formation « Tutorat » suivie : □ Vous avez suivi une formation tuteurs CPE avant 2015 □ Vous avez suivi la formation Tuteurs CPE en 2015-2016 (vidéoformation et analyse de l’activité) □ Vous avez suivi la formation Tutorat en 2015-2016 et vous aviez antérieurement suivi d’autres formations « Tuteurs CPE » □ Vous n’avez jamais suivi de formation « Tuteurs CPE »
! 57!
ANNEXE 8 FICHE DESCRIPTIVE FORMATION DES CPE TUTEURS
FORMATION DES CPE TUTEURS
Dans le cadre de la formation des tuteurs CPE, un nouveau dispositif de formation, basé sur la vidéoformation et l’analyse de l’activité est envisagé, pour compléter le dispositif existant.
Il s'agirait d'utiliser, en formation, des enregistrements vidéos de temps d'activité commune CPE tuteur et CPE stagiaire, pour travailler sur la fonction et l'activité d'un tuteur
Les objectifs de formation seraient les suivants :
• S'approprier une méthode d'analyse de l'activité, pour la réinvestir dans le cadre de l'entretien conseil
• Se former par l'analyse de son activité • Mobiliser le collectif de tuteurs comme ressource dans l'analyse de son activité • Se confronter à la pluralité des pratiques professionnelles pour construire son
propre style en tant que tuteur
Ce dispositif de formation se déroulerait de la manière suivante (module de 3h):
En amont de la formation :
• Réalisation de vidéos de temps d’activité CPE stagiaire/CPE tuteur (entretien entre CPE stagiaire et CPE tuteur ; entretien avec un AED, réunion de service vie scolaire, séance pédagogique etc..), soit par le CPE tuteur, soit par un formateur ESPE, pour des CPE tuteurs volontaires
• Visionnage de la vidéo avec un formateur et sélection d’extraits significatifs pour le CPE tuteur
Pendant la formation :
• Visionnage collectif des extraits sélectionnés par le CPE tuteur et le formateur • Analyse collective de l’activité du CPES et du CPE tuteur, guidée par le formateur
et sur la base de grilles d’analyse • Echanges et débats au sein du groupe • Synthèse collective
! 58!
Texte du mail adressé aux tuteurs :
Cher(e)s collègues,
A quelques jours des vacances scolaires, je viens vous solliciter pour répondre à un court questionnaire élaboré dans le cadre de ma préparation au CAFFA (Certificat de Académique aux Fonctions de Formateur Académqiue)
Ce questionnaire constitue le recueil de données indispensable pour la rédaction du mémoire professionnel. Dans ce cadre, mon travail portera sur la formation des CPE tuteurs, et, en particulier, sur un dispositif de formation innovant qui pourrait être proposé (descriptif du dispositif en pièce jointe) Je vous remercie de bien vouloir prendre quelques minutes pour répondre à ce questionnaire, dans une fin d’année que je sais bien chargée pour vous tous, en cliquant sur ce lien. Le questionnaire restera en ligne jusqu’au 22 août, afin de me permettre ensuite d’analyser les données. Je sais que je vous sollicite tardivement, aussi je vous remercie très sincèrement par avance du temps et de l’attention consacré à ma demande Avec quelques jours d’avance, je vous souhaite à tous de belles vacances d’été .
! 59!
ANNEXE 9 : RESULTATS DU QUESTIONNAIRE VARIABLES ILLUSTRATIVES-PROFIL DES REPONDANTS Effectifs Pourcentage Pourcentage
valide Pourcentage
cumulé
Valide
Une femme
27 84,4 84,4 84,4
Un homme 5 15,6 15,6 100,0
Total 32 100,0 100,0
Votre âge
Effectifs Pourcentage Pourcentage valide
Pourcentage cumulé
Valide
25-35 ans 1 3,1 3,1 3,1
35-45 ans 10 31,3 31,3 34,4
45-55 ans 13 40,6 40,6 75,0
55-65 ans 8 25,0 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
Votre ancienneté en tant que CPE
Effectifs Pourcentage Pourcentage valide
Pourcentage cumulé
Valide
Entre 1 et 5 ans 1 3,1 3,1 3,1
Entre 10 et 15 ans
11 34,4 34,4 37,5
Entre 5 et 10 ans
1 3,1 3,1 40,6
Plus de 15 ans 19 59,4 59,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 60!
Votre ancienneté en tant que CPE Effectifs Pourcentage Pourcentag
e valide Pourcentage
cumulé
Valide
Entre 1 et 5 ans 1 3,1 3,1 3,1
Entre 5 et 10 ans
1 3,1 3,1 6,3
Entre 10 et 15 ans
11 34,4 34,4 40,6
Plus de 15 ans 19 59,4 59,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
Votre expérience en tant que tuteur (nombre d'années cumulées, même
s'il y a eu des interruptions) Effectifs Pourcentag
e Pourcentage
valide Pourcentage
cumulé
Valide
1 an 9 28,1 28,1 28,1
Entre 1 et 3 ans 9 28,1 28,1 56,3
Entre 3 et 5 ans 7 21,9 21,9 78,1
Entre 5 et 10 ans
5 15,6 15,6 93,8
Plus de 10 ans 2 6,3 6,3 100,0
Total 32 100,0 100,0
Le type d’établissement dans lequel vous exercez
Effectifs Pourcentage
Pourcentage valide
Pourcentage cumulé
Valide
en collège 12 37,5 37,5 37,5
en lycée général ou polyvalent
12 37,5 37,5 75,0
en lycée professionnel 5 15,6 15,6 90,6
au sein d’une cité scolaire
3 9,4 9,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 61!
La formation « Tutorat » suivie Effectifs Pourcentag
e Pourcentage
valide Pourcentage
cumulé
Valide
Vous avez suivi la formation Tuteurs CPE en 2015-2016 (vidéoformation et analyse de l’activité)
5 15,6 16,1 16,1
Vous avez suivi la formation Tutorat en 2015-2016 et vous aviez antérieurement suivi d’autres formations « Tuteurs CPE »
10 31,3 32,3 48,4
Vous n’avez jamais suivi de formation « Tuteurs CPE »
5 15,6 16,1 64,5
J'ai suivi une formation de tuteur avant 2015
11 34,4 35,5 100,0
Total 31 96,9 100,0
Manquante Système manquant 1 3,1
Total 32 100,0
Jugement sur le dispositif Le dispositif de formation proposé est intéressant (Q9)
Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
3 7 21,9 21,9 25,0
4 14 43,8 43,8 68,8
5 10 31,3 31,3 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 62!
Introduire la vidéoformation dans la formation des CPE tuteurs, à partir de vidéos de sa propre activité serait une bonne idée (Q5) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 4 12,5 12,5 15,6
3 10 31,3 31,3 46,9
4 7 21,9 21,9 68,8
5 10 31,3 31,3 100,0
Total 32 100,0 100,0
Compatibilité Le fait de savoir que la vidéoformation est une modalité de formation en plein développement dans la formation des enseignants m’encourage à expérimenter ce type de formation dans la formation des CPE tuteurs (Q4) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 1 3,1 3,1 6,3
3 10 31,3 31,3 37,5
4 10 31,3 31,3 68,8
5 10 31,3 31,3 100,0
Total 32 100,0 100,0
Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception du rôle du tuteur (Q10) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
2 1 3,1 3,1 3,1
3 11 34,4 34,4 37,5
4 12 37,5 37,5 75,0
5 8 25,0 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 63!
Le dispositif de formation proposé est compatible avec ma conception de la formation (Q11) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 2 6,3 6,3 9,4
3 12 37,5 37,5 46,9
4 9 28,1 28,1 75,0
5 8 25,0 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
Dans un dispositif de formation basé sur des vidéos de sa propre activité, il est important d’établir un contrat éthique de travail avec les participants à la formation (Q7)
Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
3 2 6,3 6,3 9,4
4 2 6,3 6,3 15,6
5 27 84,4 84,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
Intention d’usage Le score de la variable « Intention d’usage » s’élève à 3,8958 sur une échelle de 5 Je suis favorable à la mise en place de ce dispositif de formation (Q12) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 1 3,1 3,1 6,3
3 9 28,1 28,1 34,4
4 10 31,3 31,3 65,6
5 11 34,4 34,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 64!
Si ce dispositif de formation était effectivement mis en place, je serais d’accord pour utiliser dans le cadre de la formation des tuteurs, des vidéos de ma propre activité avec la (le) CPE stagiaire (Q13) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 2 6,3 6,3 9,4
3 9 28,1 28,1 37,5
4 7 21,9 21,9 59,4
5 13 40,6 40,6 100,0
Total 32 100,0 100,0
Si les vidéos étaient réalisées par une tierce personne (formateur, collègue..), je serais d’accord pour enregistrer des vidéos de mon activité avec la (le) CPE stagiaire (Q14) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 3 9,4 9,4 12,5
3 8 25,0 25,0 37,5
4 7 21,9 21,9 59,4
5 13 40,6 40,6 100,0
Total 32 100,0 100,0
Perception de l’utilité La vidéoformation est un dispositif utile dans la formation des CPE tuteurs (Q1) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 2 6,3 6,3 9,4
3 7 21,9 21,9 31,3
4 11 34,4 34,4 65,6
5 11 34,4 34,4 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 65!
L’utilisation de vidéos dans le cadre de la formation des CPE tuteurs permettrait d’analyser plus finement l’activité des tuteurs, pour la faire évoluer (Q6) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 2 6,3 6,3 9,4
3 8 25,0 25,0 34,4
4 14 43,8 43,8 78,1
5 7 21,9 21,9 100,0
Total 32 100,0 100,0
Par rapport à d’autres modalités de formation, le dispositif de formation proposé permettrait d’améliorer l’efficacité de la formation (Q15) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 1 3,1 3,1 3,1
2 3 9,4 9,4 12,5
3 7 21,9 21,9 34,4
4 12 37,5 37,5 71,9
5 9 28,1 28,1 100,0
Total 32 100,0 100,0
Perception de l’utilisabilité Avec les outils numériques disponibles aujourd'hui (smartphone, tablette) réaliser des vidéos de son activité peut être assez simple (Q2) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 2 6,3 6,3 6,3
2 6 18,8 18,8 25,0
3 12 37,5 37,5 62,5
4 11 34,4 34,4 96,9
5 1 3,1 3,1 100,0
Total 32 100,0 100,0
! 66!
Les vidéos de temps d’activité commune CPE stagiaire/CPE tuteur pourraient être réalisées par un formateur (Q16) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 2 6,3 6,3 6,3
2 2 6,3 6,3 12,5
3 6 18,8 18,8 31,3
4 13 40,6 40,6 71,9
5 9 28,1 28,1 100,0
Total 32 100,0 100,0
Travailler collectivement pendant la formation, à partir de vidéos de sa propre activité peut déranger certains tuteurs (Q17) Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
1 2 6,3 6,3 6,3
2 4 12,5 12,5 18,8
3 7 21,9 21,9 40,6
4 9 28,1 28,1 68,8
5 10 31,3 31,3 100,0
Total 32 100,0 100,0
Visionner et analyser mon activité avec le groupe de tuteurs pourrait me déranger (Q18)
Echelle Effectifs Pourcentage Pourcentage valide
1 7 21,9 21,9
2 8 25,0 25,0
3 5 15,6 15,6
4 9 28,1 28,1
5 3 9,4 9,4
Total 32 100,0 100,0
! 67!
CORRELATION ENTRE LES VARIABLES Le lien entre l’âge et les indicateurs de l’acceptabilité Au vu des réponses, pour faciliter le calcul de corrélation, les catégories d’âge ont été réduites et rassemblées en 3 catégories (4 au départ)
Age réduit Effectifs Pourcentage Pourcentage
valide
Pourcentage
cumulé
Valide
25-45 ans 11 34,4 34,4 34,4
45-55 ans 13 40,6 40,6 75,0
55-65 ans 8 25,0 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
ANOVA à 1 facteur Somme des
carrés
ddl Moyenne des
carrés
F
Jugement
Inter-groupes 5,860 4 1,465 1,658
Intra-groupes 23,862 27 ,884
Total 29,722 31
Compatibilité
Inter-groupes 3,999 4 1,000 1,694
Intra-groupes 15,936 27 ,590
Total 19,936 31
Intention d’usage
Inter-groupes 6,944 4 1,736 1,726
Intra-groupes 27,153 27 1,006
Total 34,097 31
Utilité
Inter-groupes 5,897 4 1,474 1,716
Intra-groupes 23,200 27 ,859
Total 29,097 31
Utilisabilité
Inter-groupes 2,856 4 ,714 1,703
Intra-groupes 11,323 27 ,419
Total 14,180 31
! 68!
Le lien entre l’expérience en tant que tuteur et les indicateurs de l’acceptabilité Au vu des réponses, pour faciliter le calcul de corrélation ,les catégories d’expérience en tant que tuteur ont été réduites et rassemblées en 3 catégories (6 au départ), 5 ans étant le nombre d’années permettant d’être un professionnel expérimenté Catégorie 1 = 1 an ; catégorie 2= Entre 1 et 5 ans ; catégorie 3 = au-delà de 5 ans Effectifs Pourcentage Pourcentage
valide
Pourcentage
cumulé
Valide
1,00 9 28,1 28,1 28,1
2,00 16 50,0 50,0 78,1
3,00 7 21,9 21,9 100,0
Total 32 100,0 100,0
1=
ANOVA à 1 facteur Somme des
carrés
ddl Moyenne des
carrés
F
Jugement
Inter-groupes 1,421 2 ,711 ,728
Intra-groupes 28,301 29 ,976
Total 29,722 31
Compatibilité
Inter-groupes ,895 2 ,447 ,681
Intra-groupes 19,041 29 ,657
Total 19,936 31
Intention d’usage
Inter-groupes 1,080 2 ,540 ,474
Intra-groupes 33,017 29 1,139
Total 34,097 31
Utilité
Inter-groupes 2,046 2 1,023 1,096
Intra-groupes 27,052 29 ,933
Total 29,097 31
Utilisabilité
Inter-groupes 1,783 2 ,891 2,085
Intra-groupes 12,397 29 ,427
Total 14,180 31
! 69!
Le lien entre la formation tutorat suivie et les indicateurs de l’acceptabilité
Test-t pour égalité des moyennes t ddl Sig.
(bilatérale) Différence moyenne
Différence écart-type
Intervalle de confiance 95% de la
différence Inférieure Supérieur
e
Jugement
Hypothèse de variances égales
-1,09
1 30 ,284 -,38327 ,35137 -1,10085 ,33432
Hypothèse de variances inégales
-1,10
1 26,801 ,280 -,38327 ,34796 -1,09747 ,33094
Compatibilité
Hypothèse de variances égales
-,734 30 ,468 -,21356 ,29081 -,80748 ,38035
Hypothèse de variances inégales
-,789 30,000 ,436 -,21356 ,27059 -,76618 ,33905
Intention d’usage
Hypothèse de variances égales
-,459 30 ,650 -,17544 ,38239 -,95638 ,60551
Hypothèse de variances inégales
-,470 27,975 ,642 -,17544 ,37322 -,93997 ,58909
Utilité
Hypothèse de variances égales
-,652 30 ,520 -,22942 ,35200 -,94829 ,48945
Hypothèse de variances inégales
-,684 29,452 ,499 -,22942 ,33532 -,91476 ,45592
! 70!
Utilisabilité
Hypothèse de variances égales
-,651 30 ,520 -,15992 ,24573 -,66176 ,34192
Hypothèse de variances inégales
-,617 21,027 ,544 -,15992 ,25923 -,69897 ,37913
! 72!
ANNEXE 10 ANALYSE DES QUESTIONS OUVERTES Q19 : Quel serait pour l’intérêt de ce dispositif de formation ?
Etre en contact avec le réel des
situations professionnelles
(pour le CPES et le le tuteur)
Développer des compétences en tant que tuteur
Diversifier les modalités de
formation
Créer un collectif
1. Il permettrait
une "prise" plus large de la réalité, en restituant l'activité sur le terrain et en le rendant plus vivant. Il pourrait éviter aussi le descriptif de "grandes" théories qu'il reste ensuite à adapter au terrain. Enfin, il permettrait au stagiaire de mieux se projeter sur les fonctions du CPE et d'ouvrir plus facilement un débat sur les difficultés à affronter.
2. Vivant, "réel" 3. Approche
concrète du métier
4. Même niveau d'information des apprenants
5. Permet de rendre la formation plus interactive et dynamique
6. Ce dispositif
1. Outiller l’observation 1. Une observation
plus fine des situations et des interventions qui permettrait une analyse plus précise. Cela peut permettre une distanciation pour le tuteur
2. Se voir sur le terrain, voir sa posture, son positionnement dans la fonction et face aux élèves, faire émerger les défauts et développer les qualités autant pour le stagiaire que pour le tuteur pour lequel ce système peut permettre une remise en question parfois nécessaire
1. Support
pédagogique différent et ré exploitable par le tuteur
2. Diversifier les supports d'analyse de pratique professionnelle.
3. Diversifier la formation par le visionnage de pratiques multiples, et permettre aux stagiaires de s'approprier la méthode qui lui convient
4. Economie de moyens : une fois les vidéos réalisées, elles sont réutilisables
5. L'intérêt serait d'abord d'avoir plusieurs modalités d'accompagnement disponibles
1. La mutualisation
des savoirs et pratiques
2. Deuxième intérêt se sentir moins seul notamment au début de la prise en charge du stagiaire.
3. Mise en commun de ces analyses
4. Mise en place d'outils collaboratifs de formation
5. Analyse collective des pratiques professionnelles
6. Apporter une réflexion qui permette d'améliorer sa pratique par le biais d'expériences partagées
7. Trouver par l'analyse en groupe de l'activité, les bases communes du
! 73!
permettrait de relever de façon pratique et précise la réalité du métier de C.P.E avec ses problématiques et de dégager par ce regard différé les solutions appropriées.
7. Rendre la formation plus concrète, plus vivante
8. Une plus grande rapidité dans la perception des activités et des relations quotidiennes du CPE
9. Plus de réactivité
10. Donnerait des idées sur la façon de mener un entretien, d'évaluer le stagiaire = méthode, respect de la parole de l'autre...
2. Améliorer l’analyse des pratiques professionnelles
3. Pouvoir peut
être décortiquer certaines séances avec un arrêt sur image et une analyse plus fine au niveau des postures
4. Auto-analyse et analyse collective des pratiques professionnelles
5. Apport d’un regard plus objectif et critique dans le sens constructif du terme
6. Analyse des pratiques
7. Amélioration du rôle du tuteur
8. Analyse plus pertinente et proche du terrain de l'activité
9. Ce dispositif montre des mises en situation qui appelle une lecture de celles ci et oblige à une analyse qui va souvent bien au delà d'une première lecture.
10. Améliorer les pratiques
11. Une analyse plus concrète du rôle et de la fonction de chacun.
12. Améliorer la qualité de sa
métier
! 74!
fonction, se remettre en question.
13. Mise à distance dans l'analyse
14. Retour sur la perception du tuteur de sa propre activité, auto analyse.
15. Permettre de prendre du recul sur la posture de tuteur
16. Faire évoluer les pratiques des tuteurs et s'interroger sur la légitimité de nos actions.
17. Permettrait d'éviter les excès de zèle, les tuteurs trop exigeants ou pas assez, non pas pour une harmonisation totale mais pour montrer que certaines pratiques fonctionnent bien.
! 75!
Q10 : Selon vous, quels seraient les freins à un dispositif de formation tel que présenté ci-dessus ?
Freins matériels et techniques
Exposition de soi au regard
de l’autre
Nécessité d’une
formation à l’analyse de la
vidéo
Freins éthiques
(détournement, diffusion
vidéo)
Artifice de la situation
1. Utilisation du matériel pour réaliser les vidéos. Temps.
2. Qualité technique
3. la technicité 4. Le premier
est technique: la maîtrise de l'outil et le coût de cette opération
5. Pour ma part, je ne peux être efficace si j'ai le souci de devoir prendre du recul pour filmer, et je n'ai pas de smartphone & cie..
6. La diversité des pratiques qui nécessiterait une base large de vidéos
7. le poids du tournage sur la réalité de la vidéo
1. Visionnage par les pairs qui pourrait entrainer un jugement
2. Peut être aussi l'utilisation de la vidéo dans la formation des étudiants pourrait gêner le tuteur.
3. Seul le ressenti des personnes, leur approche des outils et leur confiance en soi peuvent constituer des freins, strictement subjectifs.
4. Manquer de naturel en sachant que l'on est filmé, avoir peur de se sentir juger par ses collègues
5. Le second est d'ordre psychologique: la gêne
1. Un manque de culture et de pratique dans l'utilisation de la vidéo pourraient être un frein à l'utilisation.
2. Analyser une vidéo demande une formation (dans le fond comme dans la forme) pour être exploitable.
3. l'analyse
1. L’utilisation inappropriée des vidéos ;un risque de diffusion sur les réseaux.
2. Des problèmes éthiques.
3. L'utilisation de la vidéo à d'autres fins
4. Traces vidéos ou internet : certains refuseraient sans doute de laisser des traces sur le web. J'ai pour ma part suivi cette année une formation de l'ESPE en ligne qui n'était pas vidéo mais audio. C'était fort intéressant et le fait de ne pas avoir l'image n'était en rien dérangeant. Pour moi, je précise.
5. Le droit à l'image
1. Perte côté spontané et naturel de l'interaction. Fausser l'interaction car surjouée face à l'objectif
2. Qu'elle prenne le dessus sur la richesse des échanges interpersonnels
3. La manque de "praticité" de la chose ainsi que la perte de spontanéité.
4. Le film réalisé par un formateur extérieur risque d'être compliqué en terme de calendrier, manquer de "naturel".
5. De n'aborder que certaine situations....
! 76!
d'être filmé (élèves, stagiaire ou tuteur) et qui de ce fait peut troubler un entretien
6. La crainte du jugement d’autrui.
7. Cela peut rapidement tourner à un tribunal...les collègues pouvant juger la pratique sans filtre parole, quant à une inspection déguisée...
8. Ne pas rester dans une posture de jugement : c'est bien/c'est mal.
9. Crainte du regard des pairs
10. Respect de l'anonymat. Peu du jugement, de la comparaison avec d'autres collègues.
11. Mise en concurrence.
12. L'utilisation, ou la diffusion de ces vidéos ne me parait pas
6. Je veux dire que la vidéo ne peut être qu'un élément d'une formation et que la réflexion qu'elle suscite doit être "encadrée" par les formateurs.
6. Création de scénarios artificiels
7. Perte du relationnel direct entre collègues
8. Les défauts de ces qualités : réel oui mais jusqu'à quel point est on naturel?
! 77!
!
pertinente. La peur d'être jugé, évalué, mais aussi le regard sur soi, sont des éléments qui peuvent être engageants. Par ailleurs, le contexte, le climat n'y apparaissent pas, ou peu.
13. Le regard sur l'activité de collègues : trouver le regard juste, objectif
14. Trouver des personnes qui acceptent d'être critiquées, que leurs pratiques soient remises en cause.