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Insula Orchestra | Laurence Equilbey | Abdel Rahman El Bacha | Vendredi 4 avril 2014 Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dans le cadre du cycle Tempêtes et tremblements du 30 mars au 10 avril Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Vendredi 4 avril 2014 Insula Orchestra | Laurence Equilbey | Abdel Rahman El Bacha

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Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général

Dans le cadre du cycle Tempêtes et tremblements du 30 mars au 10 avril

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse

suivante : www.citedelamusique.fr

Vendredi 4 avril 2014Insula Orchestra | Laurence Equilbey | Abdel Rahman El Bacha

Cycle Tempêtes et tremblements

Qu’il s’agisse d’une tragédie réelle, comme le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, ou d’une catastrophe imaginée, comme le naufrage qui ouvre La Tempête de Shakespeare, la nature déchaînée n’a cessé de provoquer les musiciens, de Purcell à Mendelssohn en passant par Telemann ou Haydn.

Voltaire a écrit dans Poème sur le désastre de Lisbonne des vers qui témoignent du retentissement qu’eut dans toute l’Europe le tremblement de terre de 1755. Au concert des voix émues de Rousseau, de Goethe ou de Kant, se joint celle de Telemann, avec son oratorio L’Ode au tonnerre, joué en 1756. Dans une création vidéo conçue expressément pour accompagner la partition de Telemann, Daniel Buren revisite à sa manière cette catastrophe passée.

L’œuvre de Shakespeare n’a cessé d’être reprise et souvent adaptée. Ce fut notamment le cas de La Tempête, retouchée en 1667 par John Dryden et William Davenant, qui en fi rent un semi-opéra. Cette version remaniée fut supplantée par d’autres, auxquelles collaborèrent des musiciens comme Purcell ou John Weldon. En fouillant parmi ces adaptations, Philip Pickett et le New London Consort ont reconstitué la musique de La Tempête telle qu’elle était jouée aux alentours de 1700.

L’Incendie par l’orage : tel était le titre que John Field avait lui-même donné à son cinquième concerto pour piano, composé en 1817 et inspiré en partie par l’épisode de l’orage dans la Symphonie « Pastorale » de Beethoven. Mais l’un des archétypes auxquels les deux compositeurs ont pu songer, c’est celui de la tempête qui clôt la Symphonie n° 8 de Haydn, dite « Le Soir ». Ces trois œuvres sont réunies par Laurence Equilbey à la tête de son Insula orchestra et aux côtés du pianiste Abdel Rahman El Bacha.

La grotte de Fingal est une caverne basaltique qui se trouve sur l’île de Staff a, en Écosse. Jules Verne la décrit dans Le Rayon vert et en évoque le « silence sonore ». Ce remarquable écho frappa Mendelssohn lorsqu’il visita ce lieu en 1829, avant de lui rendre hommage dans son ouverture Les Hébrides. Dans le Poème de l’amour et de la mer d’Ernest Chausson, composé entre 1882 et 1892, la « mer cruelle » des vers de Maurice Bouchor devient le témoin indiff érent d’un amour déçu. La Symphonie n° 1 de Sibelius vient compléter le programme de ce concert donné le 6 avril par l’Orchestre Français des Jeunes.

C’est un périple à travers les représentations baroques des éléments déchaînés que propose Jordi Savall, depuis la musique de scène de Matthew Locke pour La Tempête jusqu’à la suite des vents des Boréades de Rameau, en passant par le déferlement des vagues dans le Concerto « La Tempesta di mare » de Vivaldi. La suite de danses de Jean-Féry Rebel Les Éléments est emblématique de cette passion baroque pour l’impétuosité des forces naturelles. Elle s’ouvre sur un accord inouï pour l’époque, qui incarne le « chaos » en tant qu’origine à partir de laquelle un ordre s’instaure.

Berlioz avait assisté à la première de l’opéra Herculanum de Félicien David le 4 mars 1859 et en vantait les « nombreuses beautés ». Le concert du 8 avril confronte cette œuvre avec Le Dernier Jour de Pompéi de Victorin de Joncières, opéra créé en 1869 dans lequel culmine également la description d’une culture romaine décadente, avec l’éruption du Vésuve et la destruction de Pompéi.

DU DIMANCHE 30 MARS AU JEUDI 10 AVRIL

DIMANCHE 30 MARS 2014 – 11HCAFÉ MUSIQUE

Johann Sebastian BachCantate « Schauet doch und sehet » BWV 46

Par Edouard Fouré Caul-Futy

MARDI 1er AVRIL 2014 – 20H

L’Ode au tonnerre

Johann Sebastian Bach Cantate « Schauet doch und sehet » BWV 46Georg Philipp TelemannL’Ode au Tonnerre

Opera FuocoChœur Arsys BourgogneDavid Stern, directionDaphné Touchais, sopranoAlbane Carrère, mezzo-sopranoFrançois Rougier, ténorJean-Gabriel Saint-Martin, barytonVirgile Ancely, bassePierre Cao, chef de chœurDaniel Buren, création vidéo

MERCREDI 2 AVRIL 2014, 20H

Henry Purcell/Matthew Locke/John WeldonThe Tempest (version de concert)

New London ConsortPhilip Pickett, directionJoanne Lunn, sopranoFaye Newton, sopranoPenelope Appleyard, sopranoTimothy Travers Brown, contre-ténorRobert Sellier, ténorJoseph Cornwell, ténorNicholas Hurndall Smith, ténorMichael George, baryton-basseSimon Grant, baryton-basse

Concert précédé d’un Flash Concert à 19h.

MERCREDI 2 AVRIL 2014. – 15HJEUDI 3 AVRIL 2014 – 10H et 14H30SPECTACLE JEUNE PUBLIC

Comment ça va sur la terre ?Spectacle musical poétique et végétal

Cie Pavé VolubileMichèle Buirette, chant, accordéonElsa Birgé, chant, acrobatie, contorsionLinda Edsjö, chant, percussions, vibraphoneMichèle Buirette, Linda Edsjö, musique originale

VENDREDI 4 AVRIL 2014 – 17H30 MINISCOPIE

Ludwig van BeethovenSymphonie n°6 « Pastorale »

Avec Delphine Anquetil, musicologue

VENDREDI 4 AVRIL 2014 – 20H

Avis de tempête

Joseph HaydnSymphonie n° 8 « Le soir »John FieldConcerto pour piano n° 5 « L’Incendiepar l’orage »Ludwig van Beethoven Symphonie n° 6 « Pastorale »

Insula orchestra Laurence Equilbey, direction Abdel Rahman El Bacha, piano

SAMEDI 5 AVRIL 2014 – 15HFORUM

La tempête, des Lumières au Romantisme

15h Table ronde

17h30 ConcertŒuvres de Christoph Willibald Gluck, Joseph Woelfl , Daniel Steibelt, Ludwig van Beethoven et Franz Liszt

Liana Mosca, violonPierre Goy, piano carré Érard 1802 (collection particulière), fac-similé du piano à queue Érard 1802, piano Pleyel 1830 (collection Musée de la musique)

DIMANCHE 6 AVRIL 2014, 16H30

Felix MendelssohnLes Hébrides (Ouverture)Ernest ChaussonPoème de l’amour et de la merJean SibeliusSymphonie n° 1

Orchestre Français des JeunesDennis Russell Davies, directionNora Gubisch, mezzo-soprano

JEUDI 7 AVRIL 2014 – 20H SALLE PLEYEL

Tempêtes, orages et fêtes marines

Œuvres de Matthew Locke, Antonio Vivaldi, Jean-Féry Rebel, Marin Marais, Antonio Vivaldi et Jean-Philippe Rameau

Le Concert des NationsJordi Savall, direction

MARDI 8 AVRIL 2014, 20H

À l’ombre du Vésuve

Victorin JoncièresLe dernier jour de PompéiFélicien DavidHerculanum

Gabrielle Philiponet, sopranoCaroline Fèvre, mezzo-sopranoMarie Lenormand, mezzo-sopranoThomas Bettinger, ténorChristian Helmer, barytonFrédéric Caton, basseStéphane Jamin, piano

MERCREDI 9 AVRIL 2014 – 10H30, 16H, 17HJEUDI 10 AVRIL 2014 – 9H30, 10H30SPECTACLE JEUNE PUBLIC

Le Piano voyageurPetit concert tout prèsCompositions originales et pages célèbres pour piano

Benjamin Eppe, piano

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VENDREDI 4 AVRIL 2014 – 20HSalle des concerts

Joseph HaydnSymphonie n° 8 « Le Soir »

John FieldConcerto pour piano n° 5 « L’Incendie par l’orage »

entracte

Ludwig van BeethovenSymphonie n° 6 « Pastorale »

Insula Orchestra Laurence Equilbey, direction Abdel Rahman El Bacha, piano-forte

Coproduction Cité de la musique, Insula Orchestra.

Concert diffusé le mercredi 16 avril à 20h sur France Musique.

Fin du concert vers 22h10.

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Joseph Haydn (1732-1809)Symphonie n° 8 en ré majeur « Le Soir »

Allegro molto

Andante

Menuetto

Presto « La Tempesta »

Composition et création : 1761 à Vienne.

Effectif : flûte, deux hautbois, basson – deux cors – cordes.

Durée : environ 19 minutes.

En 1761, Joseph Haydn entre au service des princes Esterházy ; il signe un contrat qui va le lier pendant quarante-trois ans à des conditions de travail très rigoureuses et exigeantes. Mais il est heureux de disposer d’un grand orchestre, dont les instrumentistes figurent parmi les meilleurs d’Europe ; son talent et son originalité seront toujours bien acceptés : ainsi supporte-t-il avec une apparente bonne grâce sa condition de domestique.

Les Symphonies n° 6, 7 et 8, qui marquent les débuts du jeune compositeur dans cette grande maison, s’intitulent (en français) « Le Matin », « Le Midi » et « Le Soir » : les titres de cette trilogie sont probablement une suggestion du prince Paul Anton Esterházy lui-même. Ce sont des œuvres inventives et dynamiques. En référence au concerto grosso baroque, comme une sorte d’hommage à Corelli, elles mettent en valeur des instruments solistes ; Haydn montre ainsi son expressivité dans les différents timbres, mais il permet également à ses musiciens de briller, et l’on pressent le futur « papa Haydn » qui sera toujours envers son orchestre un chef attentionné.

À l’exception du menuet, tous les mouvements de cette Symphonie n° 8 « Le Soir » adoptent une coupe binaire (à deux reprises) qui est en réalité une forme sonate : la structure se réfère encore au baroque, mais le classicisme est déjà là. L’Allegro molto initial, alerte et gai, fait la part belle à la flûte solo ainsi qu’aux deux hautbois. Les phrases musicales, tantôt régulières, tantôt dissymétriques, donnent une impression continuelle de spontanéité ; c’est bien du Haydn, avec l’insistance sur des motifs courts et l’exploitation pleine de ressources d’un seul thème. Le développement, un peu orageux, annonce le quatrième mouvement.

Le deuxième mouvement, Andante, privilégie deux couples de solistes : deux violons d’une part, un violoncelle et un basson de l’autre. Le galbe et la tendresse des mélodies dénotent une influence italienne et font penser à Boccherini.

Le menuet, paisible et bonhomme, comporte dans son trio central un solo de violoncelle ; on remplace parfois celui-ci par une contrebasse, pour obtenir un effet humoristique qui rapproche Haydn de Saint-Saëns, et plus précisément de « L’Éléphant » dans Le Carnaval des animaux.

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L’orage final, en majeur, garde un côté assez léger et joyeux. Aux batteries du début s’ajoute un laconique motif de pluie. La flûte solo, éperdue, semble fuir les traits furieux des cordes : ce même motif en zigzag ouvrira, quarante ans plus tard, la tempête autrement plus rude de l’oratorio Les Saisons, et Haydn lui attribuera la rapidité blafarde d’un éclair.

Isabelle Werck

John Field (1782-1837)Concerto pour piano n° 5 en ut majeur « L’Incendie par l’orage »

Allegro moderato

Adagio

Rondo allegro

Composition : 1817, probablement à Moscou.

Publicatin : à Saint-Pétersbourg par H. J. Dalmas et distribué dans l’Europe par Breitkopf & Härtel.

Durée : environ 20 minutes.

À une époque où dominait une virtuosité pianistique éclatante, l’Irlandais John Field était réputé pour son jeu nuancé et délicat. Comme compositeur, Field ne fut pas seulement l’inventeur du nocturne pour piano, magnifié par Chopin, mais aussi l’auteur de sept concertos qui marquèrent le répertoire par leur originalité. Le cinquième d’entre eux est composé en 1817, probablement à Moscou, où Field s’est installé. Intitulé L’Incendie par l’orage, il fait référence à une catastrophe naturelle, ou peut-être à la « politique de la terre brûlée » pratiquée par les Russes en 1812 devant l’avancée de la Grande Armée de Napoléon (le pianiste Daniel Steibelt s’en était déjà inspiré dans sa fantaisie pour piano L’Incendie de Moscou). Field a certainement pensé aussi, en composant sa partition, à l’orage de la Symphonie « Pastorale » de Beethoven.

Singularité de l’Allegro moderato, le piano entre dès la fin de l’exposition orchestrale, comme s’il improvisait quelques traits avant son solo. Celui-ci, comme souvent chez Field, met à l’honneur une ornementation élégante. C’est au milieu du développement que survient l’orage éponyme : traits virtuoses et gammes du piano, trémolos des cordes, appogiatures dissonantes, violents accords, coup de gong ! Puis, tandis que l’orage s’apaise, une cloche résonne. Cet effet, que reprendra Weber dans son Freischütz, ne manque pas de puissance dramatique. Le court Adagio, dans lequel le piano n’apparaît que brièvement, tient lieu de transition vers le Rondo Allegro. Ce dernier mouvement joue sur le contraste des thèmes et présente toujours cette écriture préromantique et lyrique caractéristique de John Field.

Nicolas Southon

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Ludwig van Beethoven (1770-1827)Symphonie n° 6 en fa majeur op. 68 « Pastorale »

« Éveil d’impressions joyeuses en arrivant à la campagne ». Allegro ma non troppo

« Scène au bord du ruisseau ». Andante molto mosso

« Réunion joyeuse de paysans ». Allegro

« Orage, tempête ». Allegro

« Chant de pâtres, sentiments de contentement et de reconnaissance après l’orage ». Allegretto

Composition : 1807-1808.

Dédicace : au prince Lobkowitz et au comte Razumovsky.

Création : le 22 décembre 1808 à Vienne au Theater an der Wien.

Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en si bémol, 2 bassons – 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones – timbales –

cordes.

Publication : 1809, Breitkopf & Härtel, Leipzig.

Durée : environ 45 minutes.

Lorsque le public viennois découvre la Symphonie « pastorale », le 22 décembre 1808, il assiste à un véritable festival Beethoven. En effet, le programme de cette soirée exceptionnelle affiche de surcroît la Cinquième Symphonie (créée elle aussi ce jour-là), le Quatrième Concerto pour piano, des extraits de la Messe en ut majeur, l’air de concert « Ah! perfido » et la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre op. 80, précédée d’une improvisation pianistique du compositeur. Celui-ci, mécontent de sa situation à Vienne, laisse croire qu’il accepte le poste que Jérôme Bonaparte lui offre à Cassel. Il organise alors ce « concert d’adieux », où il déploie toutes les facettes de son génie, afin – espère-t-il – que ses riches protecteurs se montrent plus généreux. Il présente ainsi ses cinquième et sixième symphonies. On ne peut imaginer contraste plus saisissant : d’une part l’expression tragique et la victoire obtenue à l’issue d’un combat acharné ; d’autre part le lyrisme serein et l’évocation champêtre. La « Pastorale » est la plus radieuse et la plus confiante des partitions orchestrales de Beethoven. Si quelques ombres se glissent, elles disparaissent aussitôt. Certes, l’Orage trouble un instant l’effusion paisible, une rupture s’avérant nécessaire pour maintenir en éveil l’attention de l’auditeur. Mais cette tempête, d’autant plus spectaculaire qu’elle reste brève, met en valeur la lumineuse quiétude des autres épisodes.

La partition a fasciné bien des musiciens romantiques, qui ont vu là une préfiguration de leurs recherches et de leurs aspirations : une œuvre à programme et l’exaltation de la nature. Toutefois, en dépit des titres inscrits en tête de ses mouvements, sa narration se limite à l’idée d’une contrée idyllique, peuplée de paysans francs et enjoués, brièvement perturbée par le fracas du tonnerre. Elle ne s’inspire d’aucun substrat littéraire et ne livre pas une autobiographie romancée, au contraire de ce que réalisera Berlioz dans sa Symphonie fantastique. En définitive, la « Pastorale » apparaît moins dramatique que la Cinquième. Elle reste fidèle à la forme sonate dans les premier et deuxième mouvements, mais – attitude rare chez Beethoven – sans la théâtraliser. De plus, la nature est ici dépourvue du mystère et de la dimension fantastique qui hanteront les œuvres

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romantiques. Elle ne reflète ni inquiétudes métaphysiques, ni solitude de l’artiste en conflit avec la société de son temps. La Symphonie n° 6 transpose les impressions ressenties par le compositeur dans un paysage bucolique.

« Plutôt expression du sentiment que peinture », indique Beethoven sur sa partition. Probablement souhaite-t-il éviter les interprétations trop anecdotiques et trop précises. Pourtant, s’il se montre plus évocateur que descriptif, il donne à plusieurs de ses mélodies un contour populaire et accorde de nombreux solos aux bois et aux cors (instruments associés aux scènes pastorales depuis l’époque baroque). À la fin de la Scène au bord du ruisseau, il introduit le chant du rossignol, de la caille et du coucou, confiés respectivement à la flûte, au hautbois et à la clarinette. D’ailleurs, l’orchestration individualise et caractérise les cinq tableaux : le piccolo et les timbales apparaissent dans l’Orage, afin de traduire le déchaînement des éléments et de créer l’illusion d’une dilatation de l’espace. Les trompettes sont absentes des deux premiers mouvements, les trombones des trois premiers. Les Viennois de 1808 ont sans doute été sensibles à cette musique qui célèbre leurs paysages, puisqu’ils ont accepté les conditions que son auteur exigeait.

Hélène Cao

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Abdel Rahman El BachaNé à Beyrouth dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha commence à étudier le piano en 1967 avec Zvart Sarkissian, un élève de Marguerite Long et Jacques Février. À 10 ans, il donne son premier concert avec orchestre. En 1973, Claudio Arrau lui prédit une grande carrière et en 1974, la France, l’Union Soviétique et l’Angleterre lui offrent une bourse d’études. Il choisit la France par affinité culturelle et entre au Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans la classe de Pierre Sancan, où il obtient quatre premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint). Depuis la révélation de son talent au Concours Reine Élisabeth de Belgique en 1978, qu’il remporte à l’unanimité du jury, et après un temps d’arrêt qu’il consacre à accroître son répertoire, il se produit dans les salles les plus prestigieuses d’Europe et du monde. Du Mozarteum de Salzbourg au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, du Concertgebouw d’Amsterdam à la Herkulessaal de Munich, il joue avec de prestigieuses formations telles que l’Orchestre Philharmonique de Berlin, le Royal Philharmonic Orchestra, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National de Belgique, l’Orchestre Gulbenkian, l’Orchestre de la NHK de Tokyo, l’Orchestre de la Suisse Romande… sous la direction de grands chefs. Sa discographie

est importante : Abdel Rahman El Bacha reçoit en 1983, de la part de Mme Sergueï Prokofiev en personne, le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros pour les premières œuvres de Prokofiev parues chez Forlane. Pour ce même label, il grave des concertos de Bach, les concertos de Ravel, des œuvres de Schumann, Ravel, Schubert et Rachmaninov. De Chopin, il enregistre l’intégrale de l’œuvre pour piano seul par ordre chronologique, ainsi que les œuvres pour piano et orchestre avec l’Orchestre de Bretagne dirigé par Stefan Sanderling. En 2011, il entame une collaboration avec le label Mirare en enregistrant un disque d’œuvres pour piano de Prokofiev qui se poursuit avec la parution en septembre 2013 de l’intégrale des sonates pour piano de Beethoven. Abdel Rahman El Bacha reçoit la meilleure distinction du magazine belge Crescendo pour cette nouvelle intégrale. Abdel Rahman El Bacha, qui possède depuis 1981 la double nationalité franco-libanaise, est également compositeur. En 1998, le ministre de la Culture de la République Française lui a décerné le titre de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres et, en 2002, le président de la République Libanaise lui a remis la Médaille de l’Ordre du mérite, la plus haute décoration de son pays natal.

Laurence Equilbey Chef d’orchestre, directrice musicale d’Insula Orchestra et d’Accentus, Laurence Equilbey est aujourd’hui reconnue pour son exigence et son ouverture artistique. Ses activités symphoniques la conduisent à diriger les orchestres de Lyon, Bucarest, Varsovie, Café Zimmermann, Brussels Philharmonic, Akademie für Alte Musik Berlin, Concerto Köln, Camerata Salzburg, Mozarteumorchester Salzburg, les orchestres philharmoniques de Liège, Leipzig, Francfort, etc. Elle a dirigé récemment Albert Herring de Britten (Opéra de Rouen Haute-Normandie et Opéra-Comique), Der Freischütz de Weber (Opéra de Toulon), Sous apparence, ballet de Marie-Agnès Gillot (Opéra de Paris) et Ciboulette de Reynaldo Hahn (Opéra-Comique). En résidence à l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, elle dirige plusieurs projets avec son orchestre (Athalie de Mendelssohn en 2015). Depuis 2009, elle est avec Accentus artiste associée à l’Orchestre de Chambre de Paris, en 2015 à l’Opéra-Comique pour Ciboulette de Reynaldo Hahn et à la Philharmonie de Paris pour le Stabat Mater de Dvořák. Elle est également artiste associée au Grand Théâtre de Provence et en compagnonnage à la Cité de la musique/Salle Pleyel. Avec Accentus, Laurence Equilbey continue d’exprimer le grand répertoire de la musique vocale

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et soutient la création contemporaine. Leurs nombreux enregistrements (Naïve) sont largement salués par la critique. Elle est aussi directrice artistique et pédagogique du département supérieur pour jeunes chanteurs du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris. Avec le soutien du conseil général des Hauts-de-Seine, elle fonde en 2012 Insula Orchestra, une phalange sur instruments d’époque consacrée au répertoire classique et préromantique. La saison 2014/2015 voit le premier concert à l’étranger de l’orchestre dans le cadre de la Mozartwoche à Salzbourg, ainsi que la sortie de son premier disque, le Requiem de Mozart (Naïve). Laurence Equilbey a étudié la musique à Paris, Vienne et Londres, et la direction notamment avec Eric Ericson, Denise Ham, Colin Metters et Jorma Panula.

Insula orchestraInsula, n. f. : Région du cortex permettant de cartographier nos états viscéraux qui sont associés à des expériences émotionnelles, donnant ainsi naissance à un sentiment conscient. (Source : http://lecerveau.mcgill.ca)

Le projet artistique d’Insula Orchestra est construit autour d’un répertoire allant principalement du classicisme au romantisme. Mozart, Beethoven, Schubert ou Weber sont, bien entendu, au centre de ce répertoire, avec des programmes aussi bien symphoniques qu’avec chœur et solistes. L’orchestre

joue sur instruments d’époque, avec un travail sonore adapté aux grandes salles d’aujourd’hui. Le projet repose avant tout sur une recherche stylistique et émotionnelle. Les musiciens, rassemblés autour d’un noyau de chefs d’attaque confirmés et réputés, sont recrutés essentiellement au sein de la jeune génération, qui sort actuellement des institutions pédagogiques européennes spécialisées. Cette phalange nouvelle, fondée par Laurence Equilbey et le conseil général des Hauts-de-Seine en 2012, rayonne dans le département,en France et à l’international, sur de grandes scènes et des festivals prestigieux. Un projet complet et innovant d’actions culturelles et pédagogiques est également développé sur l’ensemble du département. Il comprend des actions de sensibilisation destinées aux publics éloignés de la musique classique, ainsi que des actions pédagogiques et participatives proposées aux jeunes et aux scolaires. La première saison d’Insula Orchestra s’est ouverte à l’automne 2012 avec la Grande Messe en ut mineur de Mozart, que l’orchestre a interprétée aux côtés du chœur Accentus. Ce programme a fait l’objet d’une captation diffusée sur Arte le 25 décembre 2012. La saison 2013/2014 a débuté avec la production Orfeo ed Euridice de Gluck, avec le contre-ténor Franco Fagioli. Insula Orchestra a investi à cette

occasion le Château de Versailles pour deux Flashmobs’Art, avec la Compagnie 14:20 et les danseuses étoiles Marie-Agnès Gillot et Alice Renavand. Plus de 300 flash mobers se sont portés volontaires pour participer à ces performances artistiques. En février 2014, la tournée du Requiem de Mozart s’est achevée à la Salle Pleyel, avec la soprano Sandrine Piau. La saison 2014/2015 est marquée par les débuts internationaux de l’orchestre à Salzbourg dans le cadre de la Mozartwoche. Insula Orchestra continue d’explorer son répertoire de prédilection, avec un programme Mozart/Beethoven/Weber et une tournée autour de la Symphonie n° 4 de Schubert et de la Symphonie concertante de Mozart avec l’altiste Antoine Tamestit et la violoniste Veronika Eberle. La production Orfeo ed Euridice de Gluck sera reprise, dans sa version originale de Vienne. Le premier disque d’Insula Orchestra, le Requiem de Mozart, paraîtra en septembre 2014 chez Naïve. Quatre solistes vocaux de premier plan – Sandrine Piau, Sara Mingardo, Werner Güra et Christopher Purves – et Accentus y seront réunis aux côtés d’Insula Orchestra, sous la direction de Laurence Equilbey. L’enregistrement de Orfeo ed Euridice de Gluck avec Franco Fagioli pour un second disque chez Naïve est également prévu en 2015.Insula Orchestra est un département d’Erda | Accentus. Insula Orchestra est soutenu par le conseil général des

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Hauts-de-Seine et est en résidence à Boulogne-Billancourt, au Carré Belle-Feuille. Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal d’Insula Orchestra.

Violons IStéphanie Paulet (solo)Aude CauleCarlotta Conrado*Daniel DeuterPascal HotellierPhilippe JegouxShiho Ono*Benedicte PernetMartin ReimannByron Wallis

Violons IICharles Étienne MarchandCatherine AmbachRoldan BernabeMaxillienne CaravasillisFrançois CostaDaria Fadeeva*Cécile GarciaMarion Korkmaz

AltosLaurent GasparDiane ChmelaSamuel Hengebaert*Lika LaloumJulien Lo PintoDelphine Millour

VioloncellesEmmanuel JacquesKeiko GomiClaire GrattonJulien HainsworthRobert Smith*

ContrebassesDavid SinclairGautier BlondelRoberto Fernandez de LarrinoaCharlotte Testu*

PiccoloAnna Besson

FlûtesJocelyn DaubigneyMorgane Eouzan

HautboisJosep DomenechYoanne Gillard

ClarinettesFrançois GillardotPascal Pariaud

BassonsPhilippe MiqueuAugustin Humeau

CorsJeroen BillietGilbert Cami Farras

TrompetteJean-Baptiste LapierreAdrien Mabire

Trombone basseFabrice Millischer

TrombonesJean-Philippe NavrezFabrice MillischerFabien Cyprien

Timbales, tam-tam, clocheKoen Plaetinck

ClavecinSimon Pierre Bestion

Concert enregistré par France Musique

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Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice en chef adjointe : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaire : Isabelle Couillens

Et aussi…

> CONCERTS

MERCREDI 30 AVRIL 2014, 20H

Modeste MoussorgskiUne nuit sur le mont ChauveDmitri ChostakovitchConcerto pour violoncelle n° 1Maurice RavelValses nobles et sentimentalesPaul HindemithMétamorphoses symphoniques sur des thèmes de Carl Maria von Weber

Orchestre de ParisPaavo Järvi, directionTatjana Vassiljeva, violoncelle

MARDI 6 MAI 2014, 20H

Camille Saint-SaënsConcerto pour piano n° 5 « L’Égyptien »Félicien DavidLe Désert

Orchestre de Chambre de ParisAccentusLaurence Equilbey, directionBertrand Chamayou, pianoCyrille Dubois, ténorJean-Marie Winling, récitant

DIMANCHE 25 MAI 2014, 16H30

Henri DutilleuxAinsi la nuit Mystère de l’instantJohannes BrahmsSymphonie n° 1

Les DissonancesQuatuor Les DissonancesDavid Grimal, violonHans Peter Hofmann, violonDavid Gaillard, altoXavier Phillips, violoncelle

> MÉDIATHÈQUE

En écho à ce concert, nous vous proposons…

> Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr

… d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » :Symphonie n° 8 « Le Soir » de Joseph Haydn par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Christian Zacharias (direction) enregistré à la Cité de la musique en 2007

… d’écouter un extrait vidéo dans les « Concerts » :Symphonie n° 6 « Pastorale » de Ludwig van Beethoven par La Chambre Philharmonique, Emmanuel Krivine (direction) enregistré en 2011 à la Cité de la musique

(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.)

… de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » :Symphonie « Pastorale » de Ludwig van Beethoven dans les « Guides d’écoute » • Le piano dans les « Instruments du musée »

LUNDI 26 MAI 2014, 20H

Henri DutilleuxMuss es sein? (création française)Ludwig van BeethovenSymphonie n° 5Henri DutilleuxMétabolesTout un monde lointainPaul DukasL’Apprenti sorcier

Les SièclesFrançois-Xavier Roth, directionGautier Capuçon, violoncelle

> SALLE PLEYEL

SAMEDI 5 AVRIL 2014, 20H

Olivier MessiaenLes Offrandes oubliéesFrédéric ChopinConcerto pour piano n° 2Alexandre ScriabineSymphonie n° 3 « Le Divin Poème »

London Symphony OrchestraValery Gergiev, directionDaniil Trifonov, piano

DIMANCHE 6 AVRIL 2014, 16H

Olivier MessiaenL’AscensionFranz LisztConcerto pour piano n° 2Alexandre ScriabineSymphonie n° 2

London Symphony OrchestraValery Gergiev, directionDenis Matsuev, piano

MERCREDI 18 JUIN 2014, 20HJEUDI 19 JUIN 2014, 20H

Ludwig van BeethovenLeonore III (Ouverture)Concerto pour piano en ré majeur (d’après le Concerto pour violon)Symphonie n° 7

Orchestre de ParisPaavo Järvi, directionOlli Mustonen, piano