v&c 17 spécial bilan africités

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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP Année 2 - N°017 Du 17 déc. 2012 au 13 jan. 2013 Tél: 33 10 61 11 [email protected] www.villesetcommunes.info Directeur de la publication : Kamdem Souop Edition spéciale La vitrine des municipalités Prix : 500 Fcfa Réseaux Le Cameroun dans la diplomatie locale Harubuntu Les prix remis le 08 décembre INTEGRATION Africités 2012 Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected] De notre envoyé spécial à Dakar La rencontre triennale des élus locaux africains, très courue, a connu des temps forts qui font l’histoire de la construction de l’Afrique locale et inspireront les générations futures. Retour sur les temps forts et les leçons de cette VIe édition. Lancement officiel des activités du Refela-Uemoa Lire P. 7 "Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité" Proverbe d'Asie SOS Melvin Tchamba 608 JOURS DÉJÀ Les six lauréats du Prix Harubuntu 2012 ont reçu leur prix lors de la soirée de gala du Sommet Africités 2012. Adieux Théophile Abéga inhumé Le lion maire a été enterré avec les honneurs de la nation le 15 décembre 2012 à Yaoundé. Les élus locaux camerounais sont revenus du Sénégal avec des contacts, des contributions de sessions thématiques, des conventions et des postes électifs. P.11 P.2 Lire P.9 ©Africités ©Africités U U n n t t o o u u r r n n a a n n t t historique ©Caddel ©Caddel

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La 6e édition d'Africités s'est achevée à Dakar, en présence d'un reporter de Villes & Communes. Retour sur les temps forts du plus grand événement continental de l'Afrique locale.

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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

Année 2 - N°017

Du 17 déc. 2012 au 13 jan. 2013

Tél: 33 10 61 11

[email protected]

www.villesetcommunes.info

Directeur de la publication : Kamdem Souop

Edition spéciale

La vitrine des municipalitésPrix : 500 Fcfa

RéseauxLe Cameroundans la diplomatielocale

HarubuntuLes prix remisle 08 décembre

INTEGRATION

Africités 2012

Cette publication est réalisée avec le concours deFORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES

Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé

Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget

Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected]

De notre envoyé spécial à Dakar

La rencontre triennale des élus locaux africains, très courue, aconnu des temps forts qui font l’histoire de la construction del’Afrique locale et inspireront les générations futures.

Retour sur les temps forts et les leçons de cette VIe édition.

Lancement officieldes activités duRefela-Uemoa

Lire P. 7

" I l e s t p r é f é r a b l e d ' a l l ume r u n e b o u g i e q u e d e maud i r e l ' o b s c u r i t é " Proverbe d'Asie

SOS Melvin Tchamba

608

JOU

RS

DÉJ

À

Les six lauréats du PrixHarubuntu 2012 ont reçu leurprix lors de la soirée de gala duSommet Africités 2012.

Adieux ThéophileAbéga inhumé

Le lion maire a été enterré avecles honneurs de la nation le 15décembre 2012 à Yaoundé.

Les élus locaux camerounais sontrevenus du Sénégal avec descontacts, des contributions desessions thématiques, desconventions et des postes électifs.

P.11

P.2

Lire P.9

©Africités©AfricitésUUnn ttoouurrnnaanntthistorique

©Caddel©Caddel

N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 20132

Ce n’est pas habituel devoir les questions del’Afrique locale abordéesavec aisance et pertinen-ce par les hauts déci-deurs, notamment ceux

qui ont occupé les plus hautes fonc-tions ou dirigent les départementsministériels en charge des collectivitéslocales. C’est que, naturellement, il y aun cliché rebelle qui associe le local auvillageois, à l’analphabète, à l’incompé-tence, à l’indigence, etc. D’ailleurs, cecliché qui est sans doute un Adn colo-nial se retrouve bien souvent dans lespropos de certains Occidentaux audétour d’une conversation sur les ques-tions de développement local. Alors, ilvaut mieux parler des sujets qui ont dela consistance comme les relationsinternationales, le commerce interna-tional, les élections présidentielles.

Mais Africités a le mérite, depuisAbidjan en Côte d’Ivoire en 1998, d’invi-ter le local sur la table des plus grandsdécideurs. Les poussant à aller au fonddes sujets, à prendre des engagements -même si ceux-ci tardent encore à êtresuivis d’effets immédiats - et rappelantautant que de besoin que l’avenir ducontinent noir passe par le local.

Des prises de parole comme celles deNicéphore Dieudonné Soglo, actuelmaire de Cotonou (depuis 2003) ou deMacky Sall, ex-maire de Fatick (2009-2012) rappellent qu’il n’est plus absur-de, inconvenant ou aberrant de faire unlien entre fauteuil de maire et celui deChef d’Etat, entre préoccupationslocales et enjeux nationaux voire conti-nentaux. Le premier nommé est à cejour le premier et seul ancien Chefd’Etat devenu maire, tandis que lesecond, comme il l’a rappelé lors de sondiscours d’ouverture du Sommet, était« il y a 8 mois encore, maire » et aujour-d’hui président de la République. Aleur nombre, il convient d’ajouter celuique de nombreux Dakarois rencontrésdans les taxis, les débarcadères ou leséchoppes voient comme un candidatplus-que-crédible à la présidentielle de2017 au Sénégal: Khalifa Ababacar Sall,maire de Dakar depuis 2009.

D’autre part, il s’est dégagé des diffé-rentes sessions thématiques une idéesuffisamment forte pour être reprise enécho: le local est le niveau stratégiquede réflexion et d’action pour le déve-loppement de l’Afrique. Ce qu’il luifaut, c’est davantage de considérationde la part de l’Etat central et des parte-naires au développement, davantagede ressources humaines de qualité etsurtout de moyens financiers. Car, pourreprendre les mots du président-maire,ancien administrateur de la BanqueMondiale, «Le temps de l’aide est ter-miné. Maitenant, ce qu’on veut, c’est dubusiness!».

Les mots sont simples pour parlerd’une réalité simple et pourtant diffici-le à admettre pour les autres parties enprésence. Les enjeux financiers auniveau des territoires ne peuvent plus

être abordés comme si l’on faisait del’aumône aux collectivités locales. Laresponsabilité des élus locaux est d’at-teindre un haut niveau de maîtrise enmatière de gouvernance et de chevillerla redevabilité à leur siège éminem-ment éjectable. La responsabilité desEtats, c’est de cesser de prendre lesélus locaux pour des laissés-pour-compte ou des acteurs de troisièmezone. Celle des partenaires au dévelop-pement, c’est de commencer à traiteravec les collectivités directement pourun certain nombe de préoccupations,sans que cette nouvelle manière defaire ne dépossède l’Etat de ses fonc-tions régaliennes.

Et puis, tout compte fait, les collectivi-tés locales ne sont pas un Etat dansl’Etat, mais un démembrement del’Etat où il est davantage possible d’as-socier les populations à la base à ladéfinition et la gestion des politiquespubliques. La réunion tripartite organi-sée le 08 décembre 2012 à Dakar est dece point de vue un véritable tournant.En mettant ensemble les élus locaux,les partenaires au développement etsurtout les ministres en charge des col-lectivités locales, les organisateurs ontlancé un concept appelé à se répliquerà l’avenir. Mais ils ont fait mieux: ils ontélevé les élus locaux au niveau desdécideurs qui orientent la marche despays, du continent et peut-être dumonde.

Placées à ce niveau, les collectivitéslocales peuvent désormais envisagerl’avenir avec d’autant plus de sérénitéque les partenaires au développementse disent prêts à jouer le jeu, relevantd’ailleurs qu’il existe plusieurs fondsdont les collectivités tardent à bénéfi-cier par leur propre faute. Il ne restedonc que la volonté politique. C’estpourquoi tout le monde se tourne versles Etats.

Bonne lecture et que les Etats afri-cains prennent leur place dans l’his-toire en écrivant les lignes du présentet de l’avenir en misant, définitive-ment, sur les collectivités locales.

Dakar marque un précédent

Publié avec lesoutien de

Directeur de publication /Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86)RédactionAlain Biyong, MarcelinAngounou, MadeleineAssen, HonorineNgangue, Martial Nepoue

A collaboré à cette éditionNgu Peter ConsultantsCharlie Martial Ngounou(Finances locales - Gouvernance)Emeran Atangana Eteme(Décentralisation)

Conseil en communicationCreativa Commercial 98 21 56 06ImprimerieJv-Graf - YaoundéDistributionMessapresse

Par Kamdem Souop

’’Les enjeux financiersau niveau des territoiresne puvent plus être abor-dés comme si l’on faisaitde l’aumône aux collecti-vités locales.’’

EN BREF

éditor ia l

BUDGET 2013

3236 milliardsCe n’est pas demain que l’on oubliera le

marathon qui a permis aux élus de la

nation d’adopter le budget 2013 de l’Etat du

Cameroun. En effet, en 10 jours, les députés

ont examiné 156 programmes et adopté la loi

des Finances pour l’exercice 2013.

« C’est la démonstration de la volonté affichée

du gouvernement d’aller trouver les res-

sources pour soutenir le financement de ses

grands projets», a soutenu Alamine Ousmane

Mey, le ministre des finances.

Pourtant, l’on aura noté, avec ce budget adop-

té presque dans l’urgence et qui vient consa-

crer le passage au budget-programme décidé

par la représentation nationale en 2007, que

des questions demeurent sur les indicateurs de

performances, les ressources humaines affec-

tées à leurs réalisations ou les calendriers

d’exécution. Et déjà une autre question fuse:

les collectivités locales sont-elles outillées à

passer au budget programme dès 2013?

Une foule immense a tenu à rendre un der-

nier hommage au «docteur» du football

camerounais le 15 décembre 2012 en présence

d’un parterre de personnalités. Outre les

joueurs en activité et les lions retraités, l’on

comptait les membres du gouvernement et les

collègues du défunt au sein du mouvement

municipal camerounais. Jusqu’au bout, c’est la

casquette du sportif talentueux qui aura pris le

dessus sur la casquette d’homme politique et

élu local.

Théophile Abega a été inhumé dans le caveau

familial à Nkomo II, dans le 4e arrondissement

de Yaoundé dont il était maire.

Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre secrétaire

général de la présidence, représentant person-

nel du Chef de l’Etat, l’a élevé à la dignité de

Grand Officier de l’Ordre national de la Valeur

à titre posthume.

THEOPHILE ABEGA 

Le lion maire a étéenterré samedi

V I T E ! ! ! I L Y A E N C O R E D E S E S P A C E S D I S P O N I B L E S

D A N S L E S E D I T I O N S E N F E U I L L E T O N S U R L E

B I L A N D E S M A I R E S ( 2 0 0 7 - 2 0 1 2 )Contact : (237) 98 21 56 06 / 33 10 61 11 / 77 71 68 86

vil lesetcommunes@gmail .com

COMMUNICATION

Cvuc retouche sacharte graphique

Le 28 décembre 2012, un déjeuner de

presse a été organisé au siège national de

l’association Communes et villes unies du

Cameroun (Cvuc) à Bastos. Au menu de

cette rencontre avec les médias, la nouvelle

charte graphique de Cvuc, avec François

Soman, maire de Pouma et vice-président de

Cvuc.

Le lifting du logo a abouti à un Cameroun

plus géométrique que géographique sur un

fond bleu plus soutenu, l’écharpe des maires

plus dynamique, une typographie revue des

sigles en français et en anglais, désormais en

un bloc vert derrière le Cameroun.

En attendant, le site web n’est pas à jour.

François Soman (2e) et ses collègues

dossier spéc ia l 3N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Ce VIe sommet Africités a réuni du 04au 08 décembre plus de 5 000 partici-pants dont 2 500 maires de près de 50

pays africains, ainsi que des représentantsde villes, collectivités territoriales, gouver-nements et associations d'autres continents,notamment Europe, Asie et Amérique lati-ne. Sans compter les anciens Chefs d’Etat:Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Pedro Pires(Cap Vert) et Nicéphore Soglo (Bénin).‘’Tous les collègues d’Afrique et du monde entierse sont retrouvés à Dakar pour montrer que lescollectivités locales du monde entier sont soli-daires et d’abord solidaires de l’Afrique’’, a indi-qué Bertrand Delanoë, maire de Paris(France) et président d’honneur de Cglu, àl’ouverture du Sommet. D’ailleurs, il ne vapas cacher la contribution des Africainsdans la construction d’autres territoires. ‘’Jesuis le maire d’une ville qui doit tant à l’Afrique,parce que je suis le maire d’une ville où desdizaines de milliers d’Africains apportent leurintelligence, leur énergie, leur culture pourParis. Paris n'est une ville que grâce auxAfricains‘’, a-t-il rappelé avant de conclure‘’Chers amis, de réunion en réunion, nous sen-tons bien que dans ce 21ème siècle palpitant etpassionnant, la gouvernance locale est un élé-ment essentiel de solution à la crise’’.

La crise du développement de l’Afrique,plus encore que la crise économique, a étéau coeur des échanges pendant le sommet,mais davantage dans les discours deNicéphore Soglo, Macky Sall et Khalifa Sall.Le premier milite tout simplement pour ''ungrand soutien aux collectivités locales'' quipasse par une autonomie financière des col-lectivités locales. ''Il faut que nous ayions uneautonomie financière. Il faut s’attaquer à ce pro-blème. Il faut donner une vraie autonomie finan-cière [aux villes]. C’est possible’’, a-t-il faitremarquer. ''En tant qu’ancien maire - il y a huit mois quej’ai quitté cette fonction -, qui appréhende l’ar-deur et la complexité de cette charge, je vous yencourage. Impulser le développement à la basen’est pas chose aisée. C’est un travail exigeant

qui nécessite une attention et un engage-ment constants au côté du citoyen’’, a

expliqué l’ancien maire de Fatick devenuchef d’Etat sénégalais, Macky Sall.

L’Afrique, avenir du mondeQuant au maire de Dakar devenu présidentde Cglua, il a surtout relevé la question de lafierté des Africains. «Nous avons conscienceque la construction de l’Afrique ce n’est pasdemain. C’est aujourd’hui. Nous sommes l’alter-native à la Chine et l’Asie. Nous sommes l’ave-nir du monde», a-t-il laissé entendre lors de lacérémonie de clôture. Pour rappel, le thème de cette VIe éditiond’Africités était ‘’Construire l’Afrique à par-tir de ses territoires : quels défis pour les col-lectivités locales ?’’.

Sommet : de l’exigence des élus Africités 2012Africités 2012

Des élus mobilisés pour changer la face de l’Afrique

S’il était encore besoin de le prou-ver, les discours de Dakar ontdémontré qu’un autre son de cloches’entend à la base et il peut influen-cer les sommets du pouvoir.

Par Kamdem SouopEnvoyé spécial

C’est simplement parce qu’ils ontconscience d’inventer des solu-tions auxquelles personnes

n’avaient songé jusqu’ici que les élus locauxse donnent tant de peine à oeuvrer au sujetdes sommets Africités.Cette année, l’un des principaux enjeux dusommet de Dakar se rapportait à la Charteafricaine sur les valeurs et principes de ladécentralisation, de la gouvernance locale etdu développement local. Le chantier estavancé. C’est ce qui est ressorti de la réuniondes ministres de la Conférence africaine dela décentralisation et du développementlocal (Caddel). Elle balisera la compréhen-

sion qu’ont toutes les parties de ce qu’il fautfaire pour que les processus de décentralisa-tion qui se généralisent sur le continentaboutissent à une meilleure gouvernancelocale et secrètent le développement ducontinent.En attendant, d’autres enjeux sont pressantset demandent de faire confiance aux collec-tivités locales. «Cela fait cinquante ans qu'onessaie de construire l'Afrique à partir des Etats-nations. Cette construction 'par le toit' n'a pasrempli toutes ses promesses. Il faut lui donnerdes fondations, les collectivités locales» a affir-mé Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétairegénéral de Cités et gouvernements locauxunis d'Afrique (Cglua). ‘’La gouvernance loca-le, à l’image du gouvernement central, connaitune certaine mutation. Aux défis classiques, telsque la santé, l’éducation et l’assistance sociale,s’ajoutent de nouveaux paradigmes d’une autreamplitude’’, a ajouté Macky Sall. Surtout que

ces nouveaux paradigmes sont liés ''à laconstance démocratique, au péril environnemen-tal, aux problèmes d’assainissement, d’aménage-ment urbain et de sécurité, le tout dans un envi-ronnement de restriction budgétaire’’, a dit leprésident sénégalais. Ce qui n’est pas sansrappeler que ‘’l’aspiration des peuples à plus dedémocratie et de transparence exige désormais àtous les gouvernants une gestion vertueuse desressources et des affaires publiques''.Pour Mohand Laenser, ministre marocainde l'Intérieur, qui a annoncé «la concrétisa-tion de la recommandation de l’édition précéden-te du Sommet relative à la création d’une acadé-mie africaine pour la formation des élus et cadreslocaux», il est urgent de mettre en place unfonds de soutien à la coopération décentrali-sée Sud-Sud.Cette question du financement des collectivi-tés locales en dehors des schémas classiquesa été débattu lors de plusieurs sessions.

De l’importance des enjeux

Né il y a 56 ans à Louga, Khalifa Sall est

un redoutable animal politique. A cet

âge, il cumule déjà 40 ans de militantisme

dans le Parti socialiste, a été adjoint au

maire de Dakar en 1984, a été ministre en

1995 dans le gouvernement de Habib

Thiam, et député en 2001.

Parlant de lui devant l’actuel président du

Sénégal dont il pourrait être le challenger

en 2017, Nicéphore Soglo a affirmé lors de

la cérémonie d’ouverture d’Africités: «Larelève est là!».

Khalifa Sall a pourtant 5 ans de plus que le

Chef d’Etat sénégalais. Mais il est certain

que l’ex-président béninois ne voulait pas

causer un incident diplomatique, mais rap-

peler aux milliers de personnes présentes le

type de leader dont l’Afrique a besoin pour

changer le cours de son destin.

Mais comment échapper à la louange du

dynamisme de celui qui, en 2009, barra le

chemin de la mairie de Dakar à Karim

Wade, le fils de l’ex-Chef de l’Etat,

Abdoulaye Wade? Même Macky Sall y est

allé de sa phrase, après Bertrand Delanoë et

d’autres orateurs.

Il est cité comme le favori à la succession

d'Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti

socialiste. En prônant transparence et dia-

logue, en reversant les fonds de dotation en

temps et en heure aux mairies d'arrondisse-

ment, il a conquis les membres du Conseil

municipal. En trois ans, toutes les écoles

ont été réhabilitées et plusieurs centres de

santé ont vu le jour. Et même ses opposants

reconnaissent qu’il redonne des couleurs à

la capitale sénégalaise, avec ses projets,

même si ceux-ci font grincer des dents aux

vendeurs ambulants.

Et il se dit que le refus qu’il a opposé à

Macky Sall d’occuper un poste ministériel

de premier plan a simplement pour but de

le préparer à tirer à boulets rouges sur le

bilan présidentiel dans 5 ans.

Cet enseignant de formation, qui reven-

dique deux maîtrises d´histoire et de droit

constitutionnel, est celui que les élus

locaux d’Afrique ont porté à leur tête le 07

décembre 2012. Et qui a donné le la de sa

mandature, juste après un propos à la limi-

te provocateur de l’ex-ministre français

Charles Josselin : « La gouvernance localeafricaine refuse qu’on décide pour elle cequ’elle doit faire et ce qu’elle doit être ».

Les élus locaux africains avaient sans doute

besoin d’un tel leader au moment d’envisa-

ger les chantiers qui seront évalués en

Afrique australe en 2015. L’Afrique du Sud

et la Zambie sont en lice pour accueillir

l’événement qui devrait voir un élu de cette

région reprendre le flambeau si lon s’en

tient à un principe retenu à Dakar, celui de

la rotation de la présidence entre les

régions d’Afrique. C’est par ces mots forts

que Khalifa Sall, le nouveau président de

Cités et gouvernements locaux unis

d’Afrique (Cglua) a introduit son discours

à l’occasion de la cérémonie de clôture du

6e Sommet Africités.

Nouveau patron deCglu Afrique

C’est une cérémonie en 3mouvements qui a clô-turé la 6e édition du

Sommet Africités le 8 décembre2012 dans la salle baptisée«grand amphi» de l’hôtel KingFahd Palace de Dakar.Il y a d’abord eu, à l’annoncefaite par le maître des cérémo-nies, Jean Pierre Elong Mbassi,la signature d’une conventionentre Cités et gouvernements

locaux unis d’Afrique (Cglua) etle Fonds d’équipement desNations Unies (Uncdf). Pourrappel, Uncdf crée de nouvellesopportunités pour les popula-tions pauvres et leurs petitesentreprises, en augmentant l’ac-cès à la microfinance et auxinvestissements. Puis il y a eu la lecture de la«Déclaration finale du SommetAfricités 6» dont le thème prin-cipal était « Comment construirel’Afrique à partir de ses terri-toires ? De la Déclaration, il res-sort que ce sommet « a montré lacapacité de mouvement des éluslocaux en inaugurant les échangesentre les maires africains et toutesles régions du monde, en rencon-

trant les maires chinois, turcs etbrésiliens ».Par ailleurs, à Dakar, il est reve-nu avec insistance la conclusionque l’Afrique définisse elle-même sa propre pensée et élabo-re «les voies du dépassement de sescontraintes». Des moyens doi-vent être développés et des res-ponsabilités octroyées aux col-lectivités locales dans la préven-tion et la gestion des conflits qui,bien qu’en diminution, conti-nuent de salir l’image du conti-nent. Les stratégies locales doiventaboutir à une meilleure assisedu développement économiquelocal. Et celui-ci passe aussi parla garantie de droits écono-

miques et sociaux, dont le loge-ment.La question des alliances avecles collectivités locales confirmesimplement que la gouvernanceparticipative n’est pas uneoption si les acteurs du dévelop-pement veulent donner unechance à leurs territoires.La reconnaissance de la contri-bution des femmes, notammentles élues locales dans les dyna-miques d’intégration régionalefait avancer la cause du Réseaudes femmes élues d’Afrique(Refela). Celles-ci ne demandentqu’à prendre davantage de partactive au dévéleppement despays africains.

Des premiers résultats satisfaisants

Khalifa Sall

La cérémonie de clôtureet la soirée de gala qui asuivi dans la foulée ontmis un terme à une édi-tion porteuse de beau-coup d’espoirs.

Au fil des éditions d’Africités etdevant la complexité des problèmesà résoudre, les assises prennent desallures d’assemblées constituantes.

©V&C©V&C

dossier spéc ia l N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 20134

EN BREF

L’ancien président du Bénin et mairede Cotonou, Nicéphore Soglo, aplaidé pour une véritable autono-

mie financière des villes africaines. ''Ilfaut que nous ayions une autonomie financiè-re. Il faut s’attaquer à ce problème. Il faut don-ner une vraie autonomie financière [auxvilles]. C’est possible’’, a-t-il notamment dit.Il a par ailleurs exhorté le président séné-galais à sensibiliser ses homologues à ''ungrand soutien aux collectivités locales''.Rappelant l’exemple de la réussite duCanada dont les collectivités locales ontpris 25 ans pour être autonome financière-ment, Soglo a ‘’estimé que les ressourcesfinancières sont nécessaires, parce que sanselles il n’est pas possible de construire quoi quesoit‘’.‘’Le développement de l’Afrique ne se résumepas uniquement aux questions climatiques.Par une politique sectorielle axée sur l’éduca-tion, la santé (…), l’institution a développé despolitiques qui ont laissé en rade les collectivitéslocales, même si grâce à l’intervention de per-sonnalités comme Jacques Chirac, il commenceà y avoir des changements ‘’, a relevé, lemaire de Cotonou.Selon lui ‘’d'ici à 2050, la population africai-ne va passer d’un milliard à deux milliardsd’habitants‘’. Une population qui sera selonlui ‘’essentiellement urbaine et qu’il faut pré-parer à accueillir dans les meilleures condi-tions, en trouvant des solutions aux problèmesactuels des villes africaines ‘’.‘’Les pauvres quand ils migrent dans les zonesurbaines tendent à s’installer dans les zonesnon aedificandi d’où la place centrale que lesquestions liées à l’assainissement doiventoccuper dans les partenariats noués avec labanque mondiale‘’, a-t-il ajouté.L’ancien président béninois a d’ailleursinvité la Banque mondiale à discuter avecles villes africaines. ‘’La banque mondialeoublie de prêter aux collectivités locales, lesEtats doivent l’inviter à discuter avec les col-lectivités locales et en présence de celles-ci », asoutenu M. Soglo.

Il a prôné, pour que la voix des collectivi-tés locales africaines porte à la banquemondiale, la mise en place de lobbys quipeuvent leur permettre d’être mieuxtenues en compte par l’institution.

Des lobbys et de l’argentL’ancien président du Bénin a d’ailleursprésidé le 05 décembre une rencontre surles mécanismes de financement des collec-tivités locales. Plusieurs experts ainsi quedes ministres africains en charge desCollectivités locales, dans leurs pays res-pectifs, ont pris part aux débats.A cette occasion, il a martelé sa positionsur la considération que les partenaires audéveloppement devraient avoir des collec-tivités locales. M. Soglo a en outre appeléà ''une synergie des actions des partenairestechniques et financiers'' qui, selon lui, ren-drait plus service aux villes, aux EtatsAfricains et la fédération du continent.'’Si nous avons l’Agence française de dévelop-pement (AFD), la Banque africaine de dévelop-pement (BAD), la Banque mondiale, nous pou-vons trouver la meilleure personne, en sachantd’abord qui fait quoi. Je crois que si nous avonscette approche pragmatique, nous auronsrendu service à nos villes, à nos Etats et mêmeà nos fédérations’’, a-t-il indiqué.‘’C’est comme une maison à étages. Il faut

d’abord que la fondation soit solide, qu’on tra-vaille ensemble et que l’Etat également et cha-cun dans son domaine fassent son travail’’, aindiqué l’ancien administrateur de laBanque mondiale.''Ce qui est important, il faut que d'abord, cha-cun, que ce soit l'Etat, ou les grandes organi-sations (Banque mondiale, le Fonds monétaireinternational) sache qu'il doit avoir commepartenaires les villes'', a-t-il dit, soulignantque peu importe qu’il s’agisse de laBanque africaine de développement (Bad),la Banque islamique de développement(Bid), l'Usaid, la Giz ou la Banque mondia-le (Bm), ‘'l'essentiel, c'est qu'on travaille lamain dans la main''.Mais ce qui est sûr, c’est que «Le temps del’aide est terminé. Ce que nous voulons, c’estdu business!» a dit le septuagénaire.

La place des traditionsLe président-maire a fait part de son opti-misme pour une harmonisation des légis-lations et traditions africaines, estimantque dans ce domaine, ''des progrès sontenregistrés''. ‘’Au niveau de l’Afrique, nousavons plusieurs types de législations, de tradi-tions, il faut les mettre ensemble, voir ce quimarche. Je suis vraiment optimiste, parce queje crois que chaque fois, il y a un progrès quiest fait’’ a-t-il notamment soutenu.

« On veut du business !»Africités 2012Africités 2012

Africities 6 in Dakar marked a turningpoint in the history of Africities. It

brought together over 5,000 participants. Itthus affirmed, with the number of local lec-ted officials, over 3,000, including 2,500African local elected officials, as the maindemocratic gathering in Africa.Africities is the space of recognition of thegrowing legitimacy of African localgovernments. The extension of this reco-gnition was expressed by the presence andeffective participation of three formerHeads of State, among the most eminentpersonalities of the continent: PresidentPedro Pires of Cape Verde, PresidentThabo Mbecki of South Africa andPresident Nicephore Soglo of BeninRepublic. This recognition is manifestedalso through the renewed interest ofAfrican and international institutions,through the active participation of the civilsociety, economic stakeholders, experts,technicians, academics and media.How to build Africa from its territories?This questionning served as a guiding prin-ciple of Africities 6. African local and regio-nal governments, like the ones in otherparts of the world, must consider the

impact of globalization, urbanization anddemocratization on territories at differentlevels and on among the different levels.They must therefore incorporate into theirpolitical vision the essential contribution oflocal and regional governments in impro-ving people’s living conditions and buil-ding the foundations of a new citizenship.This new citizenship should be plural, atthe same time local, national and African.Local governments should therefore adopta new strategy: start from the local leveland territories in order to redefine nationalspaces and invent the Africa perspective.African local governements do not ignorethe importance of national spaces. Thiscalls for the urgent need to renew thepublic authority and legitimacy of the cen-tral governements that were inherited fromthe colonial rule. National sovereignty willbe updated by citizen action.Democratization contributes to build theconfidence between the people and thepublic institutions, and can build uponlocal economic and social action and citizenparticipation.Africities 6 has proven the capacity of themovement of local elected officials, by

inaugurating exchanges between Africanlocal authorities and the ones from otherregions of the world, starting with theChinese, Turkish and Latin AmericanMayors. Similarly, the concrete implemen-tation of unity on the continent will bestrengthened by the Inter-African décen-tralized cooperation.Africities 6 was closed with a tripartite dia-logue meeting between Mayors, Ministersand Cooperation Partners. This dialoguehighlighted the importance of a conducivenational environment for the action of localgovernments and their associations (mobi-lization of LG’s own resources, status ofnational associations, transfer of compe-tences and resources, etc.). It revealed therightful place of local governments in thelandscape of international cooperation(preparation of Habitat 3, ParisDeclaration, decentralized cooperation).This dialogue highlighted the need toadopt an African Charter on LocalGovernance and to set up a High Councilof Local Authorithies within the AfricanUnion.Dakar, 8 December 2012.

Africities 6 : Final Declaration

Le président-maire de Cotonou,Nicéphore Soglo, a enthousiasmé lafoule pendant son allocution lorsde lé cérémonie d’ouverture le 04décembre 2012.

Her name is Ms. Fatimetou Mint Abdel

Malick, Mayor of Tevrah-Zeina in the

sprawling capital, Nouakchott, Mauritania. She

was the first woman to take office as a Mayor

in her country. Her election as President of the

Women’s Network of Mayors in Africa has

confirmed her stature of a champion and a lea-

der.

First elected in 2001, Mayor Abdel Malick,

said: “I felt the responsibility and expectations

heavily back then. I had to succeed to open the

doors for other women to follow. And I indeed

wanted to improve the conditions for all of the

inhabitants in Tevragh-Zeina. Party politics

ends when you are elected, you should then

represent the interest of your entire constituen-

cy”, she said.

Today, there are four women elected Mayors in

Mauritania, and more potential candidates.

Mayor Abdel Malick has what she describes as

a “modern outlook on how her city should be

managed and grow.” Her approach is an open

door policy, listening to the citizens and

making room for participation. Since she was

elected, she has prioritized access to basic ser-

vices, improved education, created public

spaces such as playgrounds and municipal

parks where free Wi-Fi is provided thus attrac-

ting many young people to gather there.

ELECTIONS

Le nouveau bureaude Cglua

F.MINT ABDEL MALICK

New president ofWNMA

L’assemblée générale élective de Cités et

gouvernements locaux unis d'Afrique

(Cglua) s’est tenue le 07 décembre 2012 dans

l’amphithéatre du palais des congrès de l’hôtel

King Fahd Palace. Le bureau du Comité exé-

cutif élu pour une période de trois ans se pré-

sente ainsi qu’il suit:

Président: Ville de Dakar

Vice-président pour l'Afrique du Nord: ville

de Nouakchott, assistée de la Ville Rabat et la

Fédération nationale des Villes tunisiennes

Vice-président pour l'Afrique de l'Ouest:

Ville de Dakar assistée de la Ville de Bamako

et l'Association des maires du Sénégal (Ams)

Vice-président pour l'Afrique de l'Est:

Association of Local Government Authorities

of Kenya (Algak) assisted by Uganda Local

Government Association (Ulga) and

Association of the Districts of Victoria (Adv)

Vice-président pour l'Afrique Centrale :

l'Association des Maires du Congo (Amc)

assistée de l'Association nationale des com-

munes du Tchad (Anct) et les Communes et

villes unies du Cameroun (Cvuc)

Vice-président pour l'Afrique Australe:

South Africa Local Government Association

(Salga) assisted by Botswana Association of

Local Authorities (Bala) and Zimbabwe Local

Government Association (Zilga).

Il est à noter qu’en reconnaissance des services

rendus en faisant notamment montre «d'effica-

cité, d'ouverture d'esprit et de disponibilité»

Oles Kores Taraiya, président sortant a été

élevé au rang de Co-président chargé des rela-

tions internationales du CGLU, a indiqué le

maire de Dakar, nouveau président élu, Khalifa

Sall. Une autre nomination fait de la ville de

Rabat, le trésorier au niveau mondial.

©V&C©V&C

dossier spéc ia l 5N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Africités 2012Africités 2012

Les sommets Africités ne feront pointdisparaître les grandes disparités quiexistent sur un continent que

l’Occident a toujours voulu présentercomme uniforme. Ces disparités se sontvues pendant les sessions organisées. Pourcette édition 2012, il y a eu 154 sessions thé-matiques, 66 sessions spéciales; donc unenchâssement de réflexions, d’analyses, decommentaires, de débats sur les probléma-tiques de gouvernance locale et de dévelop-pement local.En allant d’une session à l’autre, on a pu voirdes salles bondées et d’autres qui ne regrou-paient que les membres d’une même déléga-tion. Ou alors, on a pu noter qu’en prêtantattention aux interventions de certains élusqu’on suit particulièrement, d’événementsen événements, ils ne renouvellent pas leurdiscours, n’actualisent pas leurs données, nefournissent pas beaucoup de chiffres, sem-blent se complaire dans l’objectif de partici-pation. A contrario, on a aussi pu noter qu’ily a des élus qui ont des objectifs à atteindre,qu’ils soient politiques, économiques oud’image. Ils ont préparé avec soin leurs pré-sentations, d’une session à l’autre, ils en ontà revendre, maîtrisent les sujets sur les boutsdes ongles, font quasiment corps avec leurcollectivité.

«Une rencontre plurielle et diverse»Le principal avantage d’Africités est juste-ment dans ce melting pot. C’est de mettre encommun des mégapoles (Le Caire, Lagos), etmême la seule mégalopole africaine (enAfrique du Sud, le produit de la fusion desaires urbaines de Johannesburg, Pretoria etde la zone comprise entre les villes deWitwatersrand, Vereeniging et Sasolburg,avec pas moins de 8 millions d'habitants)

avec des petites villes. C’est aussi de rassem-bler en une famille des élus qui gèrent desdizaines de milliards et ceux qui bouclentavec peine quelques millions. C’est de fairediscuter les élus venus d’horizons diversavec des acteurs du développement quicroient en l’Afrique.

Mettre les villes sur orbiteComme l’a rappelé Nathalie Le Denmat,Secrétaire exécutive de la Commission desfinances locales de Cglu, «les villes sont lemoteur de la croissance des pays. Or les villesafricaines en général manquent d’équipements etperdent en productivité. L’Afrique se prive doncd’un dévéloppement qui pourrait être supérieursi ses villes étaient productives. Les villes doiventinvestir, et de ce point de vue, elles ne peuventpas se passer de l’emprunt, entre autres méca-nismes de financement des collectivités.» Cesautres mécanismes sont le cadre juridique etfinancier de la décentralisation, la valorisa-tion du foncier urbain et le partenariatpublic-privé qui laisse la porte ouverte àl’économie mixte et la maîtrise d’oeuvre à unpourcentage à négocier selon les projets avecles opérateurs privés.Cette position rejoint celle de NicéphoreSoglo qui souhaite que la Banque mondialeet d’autres bailleurs de fonds prêtent aux

villes (cf. page 4). Et pour Khalifa Sall, lesvilles africaines sont viables. Elles sont cré-dibles et refusent de faire la fine bouche surtout ce qui peut leur permettre de lever desfonds pour leur développement. Ce besoinest urgent fait savoir le nouveau présidentde Cglua : «Nous avons conscience que laconstruction de l’Afrique ce n’est pas demain.C’est aujourd’hui». Après les débats techniques et entre expertsqui ont rythmé les trois premiers jours d’ac-tivités du Sommet Africités 6, place a étédonnée aux rencontres politiques les 7 et 8décembre. Et le moins qu’on puisse dire c’est que «l'Afrique de la gouvernance, c'est l'Afriquequi réfléchit sur elle-même. Nous développeronsnotre continent par la base. Cinquante ans degestion des affaires par les Etats ont généré beau-coup de conflits, famine, etc. Il faut responsabili-ser maintenant les collectivités locales» (K. Sall).Les collectivités locales n’ont pas fini d’avoirbesoin de leur tutelle, des partenaires audéveloppement mais aussi et surtout desautres composantes des populations à labase: experts divers, société civile, journa-listes. Parlant de ces derniers, Jean PierreElong Mbassi, Secrétaire général de Cgluales voit comme «des intellectuels, des vecteurset producteurs d’opinions qui ont leur mot à diredans la gestion de la cité».

Réflexion : Des sessions inégales

Le comité d’organisation d’Africités ajusqu’à la dernière minute mis enavant ces rencontres et elles ont eu

lieu du 04 au 06 décembre 2012. Il y ad’abord eu la journée du premier tour dudialogue entre les gouverneurs et les maireschinois et africains dans l’un des salons duKing Fahd Palace. Les Chinois avaientmobilisé une délégation de 70 personnescomposée d’élus locaux et de chefs d’entre-prises.« Nous sommes ici pour nous faire de nouveauxamis, partager avec vous des idées sur un parte-nariat urbain et rechercher des opportunités decoopération économique », ont fait savoir lesChinois, avec à leur tête Mme Li Xiaolin,présidente de l’Association chinoise pourl’amitié avec les pays étrangers, qu’assistaitSE Xia Huang, ambassadeur de Chine auSénégal. L’Afrique était représenté par MadameArame Ndoye Sene, ministre sénégalaise del’Aménagement du territoire et des collecti-vités locales, MM. Taraiya Kores et JeanPierre Elong Mbassi, respectivement prési-dent et secrétaire général de Cités et gouver-nements locaux unis d’Afrique (Cglua),

ainsi qu’une soixanttaine de maires afri-cains.L’un des premiers fruits du dialogue sino-africain qui se propose d’ouvrir une nouvel-le offre de coopération entre la Chine etl’Afrique à l’échelle locale est la signatured’une convention entre les Chinois etl’Association des maires du Sénégal (Ams).

Turquie et Amérique du SudLa soirée du 05 décembre a permis aux éluslocaux africains et Turcs de tenir une séancede travail sur les secteurs de coopération àexplorer par les deux parties. La délégationturque, composée de 25 personnes étaitconduite par Hayrettin Gungor, Secrétairegénéral de l'Association des communes

turques. M. Gungor a laissé entendre queson pays venait apprendre de l’inconnuequ’est l’Afrique, mais également communi-quer sur l’expérience turque. Il a conclu sonpropos en disant que "Les Africains ont droità la prospérité comme les peuples d'Europe". Les élus d’Amérique du Sud, avec à leur têtela délégation brésilienne, ont, eux, eu leursoirée le 06 décembre. Il a davantage étéquestion de goûter à leur expérience enmatière de budget participatif, surtout quecette formule de démocratie participativequi permet aux populations de prendre leurpart à l’élaboration et au suivi des politiquespubliques visant à améliorer leur quotidiena été expérimentée pour la première fois àPorto Alegre au Brésil en 1988.

Coopération : Les légions étrangèresDes délégations d’élus de Chine, deTurquie et d’Amérique latine ontfait le déplacement de Dakar pouréchanger avec leurs homologuesafricains.

Des dizaines de sessions organiséespendant cette 6e édition d’Africitésont donné à voir des niveauxinégaux d’analyses et de débats,reflet d’une Afrique disparate.

Handicap International et le projet

DECISIPH (Droit, Egalité,

Citoyenneté, Solidarité et Inclusion des

Personnes Handicapées) se sont associés

pour promouvoir le concept de «ville inclu-

sive» pendant le sommet Africités 2012.

Pour Handicap International et le projet

DECISIPH, le sommet s’est ouvert 24

heures après la journée internationale des

personnes handicapées qui se célèbre le 3

décembre et dont le thème 2012 était

«Eliminer les barrières pour créer une

société inclusive et accessible à tous ». De

même, Africités s’est achevé deux jours

avant la journée internationale des droits

humains, qui s’est célébrée le 10 décembre

sur le thème « Inclusion et Droit à participer

à la vie publique ».

Le sommet de Dakar s’est donc avéré un

espace opportun pour la promotion des

droits des personnes handicapées et, plus

largement, les droits humains. HI y a été

représenté par une forte délégation ouest

africaine. Il a appuyé les organisateurs pour

rendre le sommet plus accessible aux per-

sonnes handicapées. A l’issue du sommet,

la déclaration finale a été enregistrée pour

les personnes non voyantes.

Le projet DECISIPH a organisé une session

spéciale le 06 décembre sur le thème "Pour

des villes inclusives : pour une meilleure

implication des populations discriminées et

exclues". L’objectif était de partager des

expériences menées conjointement par des

collectivités locales, des organisations de la

société civile et des partenaires au dévelop-

pement, visant à une meilleure inclusion

des populations marginalisées (comme les

personnes handicapées, les femmes, les

minorités et les personnes atteintes du

VIH/SIDA) dans les politiques locales de

développement.

Attitude des participants lors d’une session thématique

Début d’échanges qui modifieront la faceDébut d’échanges qui modifieront la face de l’Afrique de l’Afrique

EN BREF

HANDICAP

Pour des villesplus inclusives

MAROC 2013

Sommet de Cgluen octobre

Rabat accueillera du 01 au 04 octobre

2013 le 4e Sommet Mondial des

Dirigeants Locaux et Régionaux, événement

organisé par Cités et gouvernements locaux

unis (Cglu) monde. L’événement est placé

sous le thème: « Imaginer la société,

Construire la démocratie ».

« Ce Sommet aura pour but de permettre auxdirigeants locaux, réunis pour la premièrefois en Afrique, d’aborder les grandes ques-tions qui concernent nos villes et nos terri-toires, comme par exemple la qualité de lavie, la diversité, l’investissement dans leshommes et les femmes, la solidarité entre lesterritoires, l’avenir urbain », peut-on lire sur

le site internet du Sommet mondial.

©Handicap International©Handicap International

©V&C©V&C

©Africités©Africités

dossier spéc ia lN° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 20136

EN BREF Africités 2012Africités 2012

Etablie formellement en mai 2001, la

Plateforme des collectivités locales Acp

que coordonne Lala Elisa Rafamatanansoa a

développé le programme Arial (Appui et ren-

forcement des initiatives des associations de

collectivités locales Acp). Il a pour but d’ap-

puyer les collectivités locales Acp dans le pro-

cessus de décentralisation.

Les associations de collectivités locales sont

ciblées à travers Arial depuis le niveau natio-

nal, en passant par le niveau régional jusqu’au

niveau tout Acp/Ue. Le programme consiste à

faciliter la participation des collectivités

locales dans le dialogue sur les politiques de

développement avec la société civile, le secteur

privé, les gouvernements centraux et les

bailleurs.

Pour Arial, le renforcement de capacités des

collectivités locales et de leurs associations, la

promotion de leur participation au dialogue sur

les politiques de développement, renforcera la

position et le poids des collectivités locales

dans leur négociation avec l’état central et les

autres partenaires du développement, notam-

ment l’Ue, aux différents niveaux.

ARIAL

Un programmed’appui aux élus

PARTICIPATION

Présence remarquéede la France

MEDIAS

Forte présence desjournalistes

Avec une délégation composée de près de

40 collectivités territoriales et leurs asso-

ciations nationales, de représentants d’Ong et

d’associations, d’entreprises, d’agences d’ur-

banisme ou encore d’experts sur les questions

de décentralisation, coopération internationale,

développement urbain, la France a mobilisé

plus de 200 personnes pour la 6ème édition du

sommet Africités.

La coordination de cette délégation était assu-

rée par le ministère des Affaires étrangères,

l’ambassade de France au Sénégal, l’Agence

française de développement, le Partenariat

français pour la ville et les territoires et Cités

unies France.

Selon les officiels, la France a voulu, par là,

soutenir les processus de décentralisation et de

renforcement de la gouvernance locale et

urbaine en Afrique et dans le monde.

Une présence française qui s’est vérifiée dans

les secteurs essentiels au développement (édu-

cation, eau et assainissement, gestion du fon-

cier, développement économique, etc.), à tra-

vers la mise en oeuvre de projets bilatéraux,

l’appui au mouvement municipal africain et la

participation aux débats et réflexions interna-

tionaux. La coopération décentralisée, très

riche entre les collectivités françaises et afri-

caines (478 projets recensés en Afrique) com-

plète de manière efficace l’appui bilatéral aux

processus de décentralisation.

Africités 2012 a connu la participation de

près de 300 journalistes, dont 60 venus de

l’étranger. Ils ont été impliqués dans un impor-

tant dispositif qui jumelle plusieurs médias:

Daily Africités (presse écrite), Africités,

Africités Tv, Africités Radio, et Africités blog.

Le Cameroun n’était pas peu représenté avec

Jean Vincent Tchienehom et Henriette Ekwe

qui assuraient la publication du Daily Africités,

le quotidien distribué pendant l’événement et

dont 5 éditions ont été produites. Il y a aussi eu

la participation de Blaise Testelin Nana (Crtv)

et Jean François Belibi (Cameroon Tribune)

tous deux membres du Réseau des journalistes

camerounais pour la décentralisation (Rjcd).

Sans compter Kamdem Souop directeur de

Villes & Communes et Coordonnateur du

Réseau africain des journalistes sur les finances

publiques et locales (Rajfil).

La partie invisible a débuté dès le 03décembre 2012 en salle C01 du palaisdes congrès de l’hôtel King Fahd

Palace, avec la réunion des points focauxtechniques de la Conférence africaine de ladécentralisation et du développement local(Caddel). Cette réunion, ouverte officielle-ment par Mme Arame Ndoye Sene, laministre sénégalaise de l’Aménagement duterritoire et des collectivités locales, a per-mis aux directeurs de la décentralisation depréparer la 2e réunion du bureau de laCaddel du 05 décembre, après la premièretenue à Yaoundé en mai 2012.S’adressant aux points focaux, Mme ArameNdoye leur a demandé de «poursuivre lesefforts entrepris pour doter l’Afrique d’uneCharte des valeurs et des principes de la décen-tralisation, de la gouvernance locale en Afrique,déterminer la feuille de route de la Caddel pourles dix-huit mois à venir et documenter l’appuique l’institution peut apporter à l’avènementd’un Haut conseil des collectivités locales del’Union africaine».

Préparer le changement de janvier 2014La réunion du bureau exécutif de la Caddels’est réuni dans la salle Signara II de l’hôtelLes Almadies le 05 décembre sous la prési-dence de Mme Carmelita Rita Namashulua,ministre mozambicaine de l’Administrationde l’Etat et présidente en exercice de laCaddel. Malgré l’absence de l’Algérie et deDjibouti respectivement vice-présidents encharge de l’Afrique du Nord et de l’Afriquede l’Est, le bureau composé par ailleurs del’Angola, du Sénégal et du Cameroun a faitle point des contributions financières desEtats membres au fonctionnement de l’or-

ganisation, analysé le compte rendu de l’or-ganisation de la première journée de ladécentralisation, de la gouvernance localeet du développement local sur le continentle 10 août 2012 et écouté l’Union africainedont la délégation était conduite par DrMamadou Dia, Chef de la DivisionGouvernance, droits de l’homme et élec-tions à la Commission de l’Ua. L’Union a,en effet, entamé un chantier de réformesdevant culminer en janvier avec la fin del’existence des conférences ministériellessectorielles. Celles-ci, a-t-on appris le 07décembre lors de la réunion d’informationdes ministres de la Caddel - qui a été précé-dé la veille d’une réunion de haut niveauregroupant directeurs de la décentralisationet des collectivités locales, experts et per-sonnes ressources de la Caddel - laisserontla place aux Comités techniques spécialisés(Cts). Dans le cas de l’espèce, la Caddel fusionne-ra avec les conférences ministérielles encharge de l’eau et du développementurbain pour constituer le Comité technique

spécialisé sur les questions de décentralisa-tion, gouvernance locale et développement.Entre 2002 et 2012, il y a eu sept décisionsde l’Union africaine sur les Cts. Parmi cesdécisions, il y en a une de janvier 2007 quifait de la Caddel un Cts, et une autre de jan-vier 2012 qui inclut la Caddel dans le chan-tier de réformes en cours sur les Cts. Parailleurs, deux décisions des Chefs d’Etatmettent un terme à l’existence des confé-rences ministérielles sectorielles pour lais-ser place aux Cts et font de la Commissionde l’Union africaine leur tutelle.L’Assemblée générale des Chefs d’Etats ademandé à la Commission de déterminer lastructure et les besoins matériels devantfaciliter l’opérationnalisation de ces Cts.Car une période de transition s’ouvre enjanvier 2013 et devra être achevée en janvier2014, date à laquelle les 14 Cts créés par lesChefs d’Etat auront définitivement rempla-cé les conférences ministérielles. De même,l’externalisation des Secrétariats exécutifsactuellement toléré par l’Ua devra s’ache-ver en janvier 2014.

Caddel : grandes premières

« L’Afrique unie est un projet etune nécessité», a-t-on enten-du à Dakar et ce n’est pas une

première. Mais pour une fois, c’est l’imagede l’unité qui a été donnée lors de laréunion tripartite du 08 décembre au KingFahd Palace. Les élus locaux étaient unispour poser leurs problèmes à la douzainede ministres présents et aux partenaires audéveloppement. L’exercice a consisté pourchaque partie à poser trois questions auxdeux autres parties.

Les bailleurs en attendant les Etats Les discussions ont donné l’occasion auxpartenaires au développement, appellationpréférée à «partenaires techniques et finan-ciers» de préciser leur engagement auprèsdes villes pour le développement del’Afrique.C’est le discours des ministres qui peut lais-ser filtrer quelque inquiétude. Déjà, les paysfrancophones ne décentralisent pas commeles pays anglophones. Les experts qui ontétudié l’histoire de la gouvernance locale enAfrique l’expliquent par l’héritage colonial.D’ailleurs, lors de ce sommet Africités, unoutil présenté par la Conférence africainede la décentralisation et du développementlocal (Caddel) l’a souligné avec forcedétails. Il s’agit des Trajectoires de la gou-vernance locale en Afrique, ou en anglais

African Local Governance Timeline, cf.page 7).De même quand les pays francophones pei-nent à financer les collectivités locales àhauteur de 5% du budget de l’Etat, des paysanglophones tutoient les 30%.Pourtant dans les deux systèmes, des méca-nismes d’appui, d’accompagnement et definancement des collectivités ont été mis surpied avec parfois un avantage à certainspays francophones qui y sont songé il y après de quatre décennies (exemple duFonds spécial d’équipement et d’interven-tion intercommunale au Cameroun).Les Etats souhaitent cependant clarifierleurs positions sur les avancées à effectueren sachant ce que leurs interlocuteurs pro-posent. La tripartite a ouvert le débat maisles prochains mois et les prochaines annéesdevraient permettre d’avoir des réponsespalpables. Ces questions adressées aux éluslocaux touchent à la diminution de la

dépendance financière des collectivitéslocales vis-à-vis de l’Etat ainsi que l’amélio-ration de leurs recettes propres; les attentesdes élus locaux vis-à-vis du Haut conseildes collectivités locales et son rapport à laCaddel; la perception qu’ont les élus locauxde l’autonomie des collectivités locales.S’adressant aux partenaires, les interroga-tions des ministres ont porté sur le typed’accompagnement dont peut bénéficier laCaddel dans la mise en oeuvre de son pland’action stratégique; le type d’appui quipeut être développé en matière de coopéra-tion décentralisée et de coopération trans-frontalière et enfin des précisions sur lesformations des cadres locaux et nationauxen matière de décentralisation et de déve-loppement local.Toutes ces questions n’ont pas eu deréponses absolument satisfaisantes, maisont permis de savoir qu’il existe des passe-relles qui ne demandent qu’à être explorées.

Une tripartite reconfigure les rapportsA Dakar, une réunion a réuni lesministres de la Caddel, les éluslocaux et les partenaires au déve-loppement, inaugurant une nouvelleère.

Les journées politiques de l’événe-ment ont eu pendant Africités, unepartie invisible et une partievisible.

Les ministres concentrés sur les dossiers en instance

Le panel des partenaires au développement

©Caddel©Caddel

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dossier spéc ia l 7N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Algot enfin livré

L’activité couverte par la presse a étéprésidée le 05 décembre 2012 parMme Carmelita Rita Namashulua,

ministre de l’Administration de l’Etat de laRépublique du Mozambique et présidenteen exercice de la Conférence africaine de ladécentralisation et du développement local.Elle était accompagnée pour la circonstancepar son homologue sénégalaise en charge del’Aménagement du territoire et des collecti-vités locales, Mme Arame Ndoye Sene.Outre le poster au format A0 qui tapissait lesmurs du stand, les ministres et les personnesprésentes ont reçu une copie de la brochurenarrative des Trajectoires chronologiques dela gouvernance locale en Afrique. Toutefois,seuls les ministres et des experts ont reçu unecopie du Dvd-multimedia qui se présentephysiquement sous forme de support Usbencastré dans une carte Pvc de 10 cm x 5.Dans son allocution, Mme Namashulua, quiinaugurait dans le même temps le stand de laCaddel au Salon Africités, a tenu à rappelerqu’Algot (acronyme anglais, African Local

Governance Timeline) était la contributionde la Caddel à la célébration de l’année2012, année africaine des valeurs partagéesdécidée par l’Union africaine.

Algot pour l’année des valeurs partagéesPar cet outil, la Caddel, avec l’appui de laCoopération allemande, a voulu mettreentre les mains des différents acteurs du ter-ritoire, et principalement des décideurs, desinformations retraçant les différentes expéri-mentations de gouvernance identifiées sur lecontinent noir depuis l’antiquité. Le but iciest d’assister les ministres en charge de ladécentralisation et du développement localdu continent pour en faire, dans leurs gou-vernements respectifs, les locomotives deswagons d’idées qui sourdent au niveau localet qui ne demandent qu’à être structurées,appuyées, financées, suivies et évaluées.

Sans oublier la nécessité de renforcer conti-nuellement les structures et infrastructureslocales de manière à transformer les terri-toires en économies locales stables et compé-titives.Si les deux premiers supports ont davantagetrait au passé de la gouvernance locale enAfrique, le support multimédia sert quant àlui de transition entre le présent et l’avenirpour donner son sens à l’interpellation desdécideurs. En effet, on y retouve des inter-views d’experts et acteurs de la gouvernancelocale, mais aussi des icônes qui peuvent ins-pirer la jeunesse africaine: le prix Nobel de lapaix sud-africain Mgr Desmond Tutu, le mil-liardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim dontla fondation éponyme promeut un prix del’excellence en gouvernance locale et publieannuellement un classement des pysAfricains en matière de gouvernance.L’outil devrait être mis à jour avec les contri-butions des différents acteurs du territoire.

A la faveur de l’inauguration dustand de la Caddel au SalonAfricités de Dakar, les outils Algotont été présentés au grand public.

Lancement du Refela-Uemoa

Elles s’appellent Kakou Lou Akoissi(Côte d’Ivoire), Marie Hélène BoudaToe (Burkina Faso), Irène Moatre

Gnanlengue (Togo), Abiba Dafia (Bénin),Emilia Correia (Guinée Bissau), KonteFatoumata Doumbia (Mali), Aissatou SowDiawara, Nogaye Ndiaye Thiakam,Aminata Djigo (Sénégal). Armées d’unevolonté indéfectible, elles ont réussi à obte-nir l’organisation d’une session thématiqueauprès du Programme d’appui de laCoopération allemande à la Conférence afri-caine de la décentralisation et du développe-ment local et à Cités et gouvernementslocaux unis d’Afrique (Giz-Caddel/Cglua).Cette session, organisée le 06 décembre 2012et modérée par Kamdem Souop, Directeurde publication de Villes & Communes, avaitpour thème «La femme africaine, catalyseurd’intégration régionale - Perspective del’Uemoa». Elle a permis à ces élues localesde partager leurs expériences en tant quefemmes et en tant qu’élues locales dans lagestion de trois cas de crises survenues enAfrique de l’Ouest récemment: l’invasion etles menaces de guerre au Nord du Mali; lasortie de crise et la reconstruction en Côted’Ivoire; l’irrédentisme au Sud du Sénégal.Dans ces différentes situations, ces femmesont été amenées à réagir devant la crise, ens’organisant dans le but de garantir les ravi-

taillements et maintenir l’économie en vie;en inventant des moyens et pratiques deravitaillement en situation d’austérité ou enmettant en oeuvre des mécanismes de pro-tection des personnes vulnérables. parailleurs, étant donné que la région n’a pasété toujours ou totalement en crise, ces éluesont aussi été invitées à s’exprimer sur lecommerce et les échanges transfrontaliers.

Représentation régionale du RefelaLe Refela-Uemoa est une antenne régionaledu Réseau des femmes élues localesd’Afrique (Refela) qui a été créé à l’issue dupremier Forum des femmes élues localesd’Afrique tenu à Tanger, au Maroc, du 8 au11 mars 2011. Le Refela fait partie intégran-te de Cités et gouvernements locaux unisd’Afrique (Cglua). Par ailleurs, ce réseaucomposée de 760 femmes des 5 régionsd’Afrique, représente les élues locales

d’Afrique au sein de la Commission desFemmes de l’organisation mondiale deCglu.Son Bureau exécutif, réuni le 07 décembre àDakar, a adopté une série de résolutions àDakar demandant à Cglua de lui permettre"d'être autonome et fonctionner correctement".Cela passerait par l’admission en son seinde la commission femme, d'ouvrir unereprésentation du Refela et de mettre à ladisposition du Réseau un bureau au siège deCglua à Rabat. Il demande aussi l'adoptiond'un quota et/ou la parité aux instances deCglua, l'allocation d'une subvention annuel-le pour lui permettre d'assurer son fonction-nement, l'intégration de l'approche genredans les politiques publiques et les budgetsnationaux territoriaux et la promotion duleadership féminin au niveau local, notam-ment par le recours à des mesures de discri-mination positive.

Le Réseau des femmes élues localesde l’espace Ouest-africain (Refela-Uemoa) ont organisé une sessionthématique qui s’est achevée par lelancement officiel de leurs activités.

Africités 2012Africités 2012

Mme A. Ndoye reçoit Algot multimedia en présence de la présidente de la Caddel

Les élues du Refela-Uemoa lors du lancement officiel de leurs activités

Mr. Khamula during the session

FOCUS

The All Africa Ministerial Conference

on Decentralization and Local

Development (AMCOD) launched a

session last 06 December 2012 in the meeting

room of the exhibition place on the theme:

«Impact of regional integration policies on

local governments - Cross border perspec-

tives of decentralization policies (lessons

from the East African Community)».

Mohammed Kerre was the facilitator of the

session which was opened by Kenya Joyce

Nyambura (of Association of Local

Governments Authorities of Kenya) and clo-

sed by the Deputy Minister of Local

Governments Tanzania, Hon. Aggrey

Mwanri. In his closing remarks the Tanzanian

Deputy Minister appreciated the effort made

by GIZ AMCOD to bring together partici-

pants from the region as well as other regions

to deliberate on this important topic.

The participants recommended that the EAC

needs strong local governments as partners to

be a strong organisation and to achieve its

objectives. On management of public

resources, they recommended that local

governments through which the Mara River

passes from Mau in Kenya highlands through

the Serengeti in Tanzania to Lake Victoria

should establish the Mara River Eco-System

Local Governments Association (MRESL-

GA) to protect, conserve and manage the

river eco-system, wild-life and tourism ser-

vices.

For the participants, East African Local

Governments Association in collaboration

with the EAC should investigate the possibi-

lity of developing a local government proto-

col to facilitate linkages between Partner

States and Local authorities and collaboration

between the EAC and local governments

now and when the political federation

becomes operational.

In addition the national local government

associations were asked to intensify research

activities to develop knowledge-based local

governments, and also strengthen evidence

based engagement with the EAC, Partner

/states and other stakeholders in the integra-

tion process. This resource should help local

governments, apart from engaging other sta-

keholders, build partnerships and inclusive

cross-border projects, and build their capaci-

ty to effectively serve the growing traffic as a

result of the Common Market Protocol provi-

sions on movement and establishment of fac-

tors of production.

The participants appreciated the studies that

have been done on the impact of EAC poli-

cies on local governments but felt if these

reports were given a “human face” they

would speak vividly to all stakeholders,

including the EAC, the Partner State govern-

ments, and citizens. They therefore proposed

the immediate need to develop documenta-

ries on cross-border activities to concretize

the message and to help stakeholders unders-

tand what is really going on. They appealed

to GIZ to mobilize other partners to contribu-

te to this effort. At the end, the establishing of

an East African Local Governments

Assembly has been also discussed.

EALGA - EAC

Giz-Amcod launcheda session

©Caddel©Caddel

©Caddel©Caddel

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dossier spéc ia lN° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 20138

Avec près de 280 personnes, le Maroca été la plus forte délégation pré-sente à Dakar. Pendant l’événe-

ment, son pavillon a accueilli des milliersde visiteurs et ce n’est pas la tombola quo-tidienne organisée par Maroc Télécoms quipouvait inverser la tendance. En effet,chaque soir, la tombola qui primait «exclu-sivment les élus locaux d’Afrique» attirait dumonde et des élus - dont trois Camerounais- s’en tirait avec des lots divers dont le top,une tablette Samsung Galaxy. Par ailleurs,tous les jours à la même heure, les visiteurssans distinction pouvaient obtenir, simple-ment à la demande, des clés Usb d’unecapacité de 8 Go.D’un autre côté, des artistes calligra-phiaient des messages personnalisés surdes cartes souvenirs faits à la main. Nonloin, d’autres, assis sur un tapis luxueux ouadossés sur des coussins moelleux jouaientdes airs du pays profond, quand à un pas,un autre que rien ne déconcentrait achevaitdes arabesques d’une assiette en or.Décidément, le Maroc ne venait pas faire dela figuration. Déjà, l’on a remarqué que lesouvriers qui s’affairaient de jour comme denuit à monter et démonter tentes et acces-soires étaient Marocains. Le soir en flânantdans Dakat qui scintillait de mille feux, l’onvoyait encore des Marocains poser desnéons ou des guirlandes lumineuses. Etquand il vous prenait l’envie de manger unmorceau au Cesars, en face du chic Café du

Lion, vous avez encore des Marocainsdevant vous. Et quand tout ceci s’ajouteaux remerciements qui ont fusé à l’endroitdu Roi Mohammed VI dans les discoursdes cérémonies d’ouverture et de clôturedu Sommet, l’on a l’occasion de se souvenirque cette relation maroco-sénégalaise datede plusieurs siècles. Elle s’exprime sur leterrain politique, mais aussi économique,énergétique, éducatif et religieux. Pour le politologue Mohamed Darif, « leMaroc a toujours mesuré les relations avec lesautres pays à l’égard de la question de l’intégri-té territoriale. Et l’Etat sénégalais a toujoursreconnu l’intégrité territoriale du Maroc ». Lecouple Senghor-Hassan II avait déjà donnéun coup de fouet à cette relation entre lesdeux pays. Mais poursuit M. Darif, « avecMohammed VI, l’on a assisté à la mise en placed’une véritable politique africaine par le Maroc.

Car, à un moment donné, le Maroc avait rompules relations avec les pays qui avaient reconnu lePolisario et le territoire sahraoui. Cette nouvel-le politique africaine a influé sur les relationsavec le Sénégal ».

Autres exposantsParmi les autres pays ayant choisi deprendre un stand au salon d’Africités 2012,l’on compte le Sénégal (372 m², 2m² demoins de que le Maroc), la France, le Mali,la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Congo etle Tchad. D’autres pays y étaient présentspar le biais d’institutions ou entreprises quiy sont installées: le Canada (Iepf/Oif),l’Espagne (Cglu), le Kenya (Un-Habitat), laGuinée Equatoriale (Guinea Limpia), laTunisie (Bid) l’Angleterre (AmnestyInternational), les Usa (Cities Alliance) et laSuisse (Fafco Sa).

Salon: Le Maroc... et les autresAfricités 2012Africités 2012

Maquette de la vallée de BouregrebMaquette de la vallée de Bouregreb

Un Institut de la Francophonie présent

Le Mali a fait le déplacement Avec le Congo Mais aussi la Côte d’Ivoire

L’impressionnant pavillon duMaroc n’était pas la seule marquede la présence du royaume chérifienà la 6e édition du Salon Africités.

La France avait tout un pavillon

UN ISDR au Salon Africités

Le Maroc à lui seul a fait le salon

Le stand de CGLUA Celui de Cities Alliance

Une entreprise de mobilier urbain

UN Habitat avait un stand

Le stand de la ville de Dakar, l’un des plus beaux L’art n’était pas en reste avec une galerie à la sortie du salon©V&C©V&C

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dossier spéc ia l 9N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

EN PLUS

ANALYSE

Sadi fait le pointavec sa délégation

Al’image de ce qui s’était passé en 2009 à

Marrakech au Maroc sous la houlette de

Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de

l’Administration territoriale et de la décentra-

lisation, une réunion a été organisée par René

Emmanuel Sadi le 08 décembre 2012 dans la

salle Signara I de l’hôtel Les Almadies de

Dakar.

Cette réunion a permis aux membres de la

délégation camerounaise de faire le point

avec le chef de délégation sur les aspects

positifs et négatifs de cette participation, mais

aussi d’en tirer les premiers bénéfices.

Certains participants ayant requis l’anonymat

ont regretté que le ministre n’ait pas profité de

cette rencontre pour dérouler les grands axes

de son agenda 2013 au regard des problèmes

soulevés, comme cela avait été le cas avec

son prédecesseur.

La journée du 03décembre n’a pas été detout repos pour la délé-

gation camerounaise arrivéedans la capitale sénégalaise laveille dans la nuit. Il a fallupour chacun rapidement trou-ver ses repères; pour leDirecteur des collectivités ter-ritoriales décentralisées,Etienne Owono Owono,retrouver ses pairs en salle C01du palais des congrès de l’hôtelKing Fahd pour la réunion despoints focaux techniques de laConférence africaine de ladécentralisation et du dévelop-pement local (Caddel). Quant àl’équipe du Fonds spéciald’équipement et d’interventionintercommunale (Feicom) etcelle des Communes et villesunies du Cameroun (Cvuc),elles se sont immédiatementmises en branle pour que l’es-pace affecté au Cameroun soitprêt pour la cérémonie d’ouver-ture le 04 décembre.Le 04, justement, il faut prendrepart à la cérémonie d’ouvertureprésidée par Macky Sall en per-sonne. Le Ministre del’Administration territoriale etde la décentralisation (Minatd)a été invité par la présidente dela Caddel à la représenter àcette cérémonie. Il s’exprimeradonc au nom des ministres encharge des collectivités localed’Afrique.

Dans la foulée, les mairesconduits par Emile AndzeAndze, président des Cvuc doi-vent répondre à des sollicita-tions diverses: participations àdes sessions thématiques, négo-ciations, lobbying, etc.Parmi les premiers fruits récol-tés, l’on retient la conventionportant sur le budget participa-tif signée entre Yaoundé Ve etPorto Alegre (Brésil), sous leparrainage de la Banque mon-diale et Cglua. Quant au collec-tif des communes du départe-ment de la Menoua, il a obtenula présidence (Santchou) et latrésorerie (Fongo-Tongo) duRéseau pour la coopération et ledéveloppement qui regroupeles communes du Nord-Dagana(Sénégal) - de Mamou (Guinée)- de la Menoua (Cameroun). Lacommune de Ngoulemakong asigné une convention tripartiteavec une commune d’arrondis-sement de Dakar et une mairied’Espagne.Ces différentes conventionsseront soumises à la validation

de la Commission intermi-nistérielle de la coopérationdécentralisée.

Journée FeicomLe 05, le Fonds spéciald’équipement et d’interven-tion intercommunale(Feicom) du Cameroun, aorganisé une rencontre desinstitutions africaines definancement des collectivitéslocales et deux sessions surl’emprunt communal et lesbonnes pratiques dans lamise en oeuvre du dévelop-pement local. Fil conducteurde ces échanges: « Les insti-tutions de financement dudéveloppement local faceaux besoins d’investissementdes Collectivités locales afri-caines »Le 06, le Minatd a organisésur les bords de la piscine del’hôtel Les Almadies unesoirée camerounaise riche etcolorée qui a connu la parti-cipation de Donnie Elwoodet Kouokam Narcisse.

Le Cameroun répond présentAfricités 2012Africités 2012

Ils ont eu l’occasion de le réaffirmer lorsde la réunion bilan du 08 décembre der-

nier à l’hôtel Les Almadies, « Sans le sou-tien du Cameroun, celui du ministre del’Administration territoriale et de la décen-tralisation et celui de nos collègues mairesici présents, nous n’aurions pas été élus».Ces mots sont ceux de Célestine KetchaCourtes, maire de Bangangté et de LouisHenri Ngantcha, maire de Loum.Mme Ketcha Courtes a été élue à DakarVice-présidente du Réseau des femmesélues d’Afrique. Elles est décidément dansune période de récolte, puisqu’elle a étédésignée le 26 novembre 2012 à Abidjan,Côte d’Ivoire, présidente de la CommissionAide humanitaire et gestion de risques.C’était à la faveur du 32e sommet del’Association internationale des mairesfrancophones (Aimf). Elle remplace à ceposte Ahmed Hamza O. Hamza, présidentde la communauté urbaine de Nouakchott(Mauritanie), devenu membre du Bureau.Elle est, avec Gilbert Tsimi Evouna,Délégué du gouvernement auprès de laCommunauté Urbaine de Yaoundé, ladeuxième Camerounaise dans les instancesdirigeantes de l’Aimf. Sa mission, elle levoit ainsi : «C’est un rôle très sensible. Il s’agitde l’aide humanitaire, c’est-à-dire, être auxcôtés de nos frères africains de l’Afrique franco-phone en difficulté du fait des catastrophesnaturelles, ou du fait des guerres, et vous savez

qu’à l’arrivée de la démocratie, nos pays afri-cains qui vivent tant bien que mal cette démo-cratie, sont fragiles. Et les conséquences sontcelles que nous connaissons, soit des guerres,soit de l’instabilité, soit des difficultés qui aufinal, mettent les populations en situation dedétresse. Il faut être auprès de ces populations.C’est ça l’aide humanitaire. Etre là ou les popu-lations sont en souffrance, sont en manque.»

Un réseau de la coopération décentraliséeQuant à Louis Henri Ngantcha, il dit s’êtreretrouvé à Rabat les 22 et 23 octobre 2012 àl’invitation de Cités et gouvernementslocaux unis d’Afrique et du gouvernementmarocain, pour prendre part à un atelierinternational de partenariat entre les com-munes marocaines et les communes afri-caines. Il y était avec Mme Essamè maire deNkongsamba 3ème, et Fai Paul Sunjo,adjoint au maire de Kumbo.

L’homme a passé une vingtaine d’annéesen France et dit savoir comment pense ladiaspora. Il s’est donné pour mission à tra-vers le site diasporacamerounaise.com delui fournir une information «moins chao-tique» sur le pays afin d’inciter lesCamerounais de l’étranger à s’impliquerdavantage dans des projets de développe-ment. C’est dire que lorsque naît sur placel’idée de créer un réseau de la coopérationdécentralisée en vue du sommet Africités,le candidat Ngantcha a déjà quelques idéesdans la tête. Parmi eux, l’institutionnalisa-tion d’une journée africaine de la coopéra-tion décentralisée le 23 octobre, mais sur-tout le fonctionnement effectif du Racod. Le bureau qu’il dirige est composé deMohamed Faiz, maire d'Akka Ighane(Maroc) et Fatoumata Doumbia Konte,maire de la commune de district 1 deBamako.

Ngantcha et Ketcha aux Racod et RefelaDiplomatie

La délégation d’une cen-taine de personnes étaitconduite par le ministrede l’Administration ter-ritoriale et de la décen-tralisation.

LOUIS HENRI NGANTCHA

Andc PresidentBorn on June 6, 1967 in Loum, Louis

Henri Ngantcha grew up there in a

modest home. After his primary and seconda-

ry education, he obtained admission into the

prestigious CNAM in Paris, France, where he

studied environmental economy and manage-

ment. Aware of the competition that characte-

rized the new society in which he found him-

self, Ngantcha was wise enough to unders-

tand that in order to fit in or talk less of get-

ting a job worth the salt, he had to work har-

der.

Thus, upon graduation from CNAM, he

moved to CREFOPS and offered a speciali-

zed diploma course in hygiene and disaster

management. Haven proven his worth in

school, the French government solicited

Ngantcha’s expertise at the ministry of indus-

try where he bas been chief of hygiene and

disaster management. Few years after,

Ngantcha was transferred to the National edu-

cation ministry in the same capacity. And

there-after he opted for the private sector

where he picked up a job with Multi Services

International Sarl as general manager. The

company among other things was specialized

in public works, information technology and

transport services.

This smart and results oriented man opted to

return to his roots and contribute to its deve-

lopment. Thus, at the 2007 twin municipal

and legislative election, he vied for the mayo-

ral seat of Loum in the Littoral’s Moungo

division and won. The vibrancy of the Loum

council under Mayor Ngantcha as well as his

dynamism and intellectual capacity won the

admiration of the rest of the division. That is

how the Association of mayors of Moungo

division bestowed their confidence on him to

lead them as president.

Soon after, he understood that the image that

was painted of Cameroon to its sons and

daughters abroad was false. So Mayor

Ngantcha returned to Europe and created the

Association of Cameroonians in the diaspora

and development sympathizers (ACADIDE).

Mr. Ngantcha was last October 23 elected first-

ever president of the newly created African

network of decentralized cooperation (Andc).

Source: diasporacamerounaise.com

Louis Henri Ngantcha, maire de Loum Célestine Ketcha, maire de Bangangté

1. Le stand du Cameroun. 2. L’espace du Feicom3. René Emmanuel Sadi à la réuniondu Bureau exécutif de la Caddel4. Philippe Camille Akoa lors de lasession organisée par le Feicom5. Artiste prestant lors de la soiréecamerounaise

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N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 201310 Dossier spéc ia l

EN BREF

FORUM 

Le Sénégal, capitale de l’eau

HABITAT III

Metroplis, Cglu etFmdv se préparent

Le Rajfil noue des contacts à DakarAfricités 2012Africités 2012

Dès le 01 décembre 2012,le Coordonnateur duRéseau africain des jour-

nalistes sur les financespubliques et locales (Rajfil) a étéreçue en audience par NathalieLe Denmat, Secrétaire exécutivede la Commission des Financeslocales de Cités et gouverne-ments locaux unis (Gglu).Au cours de cet entretien, lesdeux parties ont échangé sur lesactivités du Rajfil ainsi que sesmissions. Il a aussi été questiondes missions de la Commissiondes Finances locales de Cglu,notamment «favoriser l’accès auxfinancements des collectivités

locales pour qu’elles puissentassumer les missions qui leurincombent en matière de politiquepublique de proximité», selon lemot de Mme Le Denmat.«Quatre sources de financementssont proposées aux collectivitéslocales, poursuit-elle, le cadrejuridique et financier des collecti-vités locales, le recours à l’em-prunt, la valorisation du foncierurbain et le partenariat public-privé». 92 milliards de dollarspar an pendant 20 ans sontnécessaires pour satisfaire lesbesoins de l’Afrique subsaha-rienne pour maintenir les équi-pements et préparer l’arrivéedes 300 millions de citadinsattendus d’ici 2030. Seuls 50milliards sont pourvus par an;ce qui fait que les villes man-quent d’équipements et per-dent en productivité. Or ce sontelles les moteurs économiquesdes pays. Si elles étaient pro-

ductives, elles boosteraient ledéveloppement des pays. Demême le projet d’observatoiredes finances locales a été lancé.De tels chantiers exigent que lesdirecteurs financiers des collec-tivités - 37 d’entre eux venantde 29 pays présents à Dakar - semettent en réseau, mutualisent

leurs connaissances, renforcentleurs capacités. Des bases ontété lancées à Dakar. Au sortir de cette rencontre, desperspectives ont été évoquées,notamment les chantiers encours et dans lesquels les jour-nalistes du Rajfil pourraientêtre impliqués dès 2013.

En plus d’avoir co-finan-cé la production et letransport de l’éditionspéciale de Villes &Communes, le Rajfil a eudes contacts intéressants.

Nathalie Le Denmat au cours de l’entretien

En préparation à la prochaine conférence

mondiale des villes Habitat III en 2016, les

grands réseaux de villes Metropolis et Cglu

(Cités et gouvernements locaux unis), soutenus

par le Fmdv (Fonds mondial pour le dévelop-

pement des villes), se sont mobilisés autour de

la question du financement durable du déve-

loppement urbain. C’était à la faveur

d’Africités 2012. Cette initiative vise à capita-

liser, diffuser et accompagner l’appropriation

de stratégies de financement ayant permis

d’améliorer l’accès ou la gestion, des finance-

ments nécessaires au développement urbain

local et durable.

A Dakar, Metropolis, Cglu et le Fmdv ont invi-

té les villes africaines et leurs partenaires à

rejoindre l’initiative pour participer aux activi-

tés et aux réflexions développées qui seront

ensuite portées comme recommandations opé-

rationnelles auprès de l’Assemblée générale

des Nations unies lors d’Habitat III, par Cglu et

Metropolis en 2016.

Ils y ont présenté les dimensions stratégiques

de l’initiative, les activités qui y seront déve-

loppées en Afrique et dans le reste du monde,

ainsi que l’agenda des évènements organisés,

afin d’inviter les acteurs du développement

urbain en Afrique et au-delà à rejoindre la

dynamique lancée. Alain Le Saux, Secrétaire

Général de Metropolis, Josep Roig, Secrétaire

Général de Cglu, et William Cobbett, Manager

de Cities Alliance ont, par leur présence, mar-

qué leur soutien à cette initiative.

Après avoir abrité des sessions qui ont trai-

té de la question de l’eau au cours

d’Africités, Dakar a accueilli du 12 au 14

décembre 2012 la 2ème édition du «Forum de

haut niveau Eau et Assainissement pour tous

en Afrique». Cette rencontre visait la mise en

place d’un fonds de développement de l’eau à

l’échelle africaine.

Pas moins de 500 participants venus d’Afrique

et d’Europe ont pris part à l’édition 2012 dont

le thème était : «Financement et investissement

pour accélérer l’accès à l’hygiène, l’assainisse-

ment et l’eau en Afrique»

En prélude à cette rencontre organisée par le

gouvernement sénégalais en collaboration

avec l’International Water Association (Iwa) et

l’initiative Swadif (Initiative pour Fonds de

Développement de l’Assainissement et l’Eau

pour l’Afrique), une session d’information

s'est tenue le 29 novembre à Brazzaville.

La première édition de ce forum s’était tenue

en 2011, à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Villes & Communes distribué par Cglua

Dans le cadre d’un accord trouvéavec Cglua, une édition spéciale deVilles & Communes a été produite

et acheminée à Dakar par les soins desjournalistes regroupés au sein du Réseauafricain des journalistes sur les financespubliques et locales (Rajfil). Le réseau quia supporté 50% des frais, entendait mar-quer ainsi son attachement à la mise à dis-position d’une information de qualité surl’Afrique locale.

Distribué gratuitementLe journal distribué gratuitement sur lestand de Cglua a, de l’avis de SoumiaBenlebsir qui secondait ZinebBenchekchou dans la coordination dustand, «reçu un bon accueil des visiteurs quiposaient beaucoup de questions et voulaientsavoir où se procurer les prochaines éditions».A leur décharge, cette édition spécialeavait largement donné la parole à desexperts africains des questions de gouver-

nance locale et de développement local.Outre Jean Pierre Elong Mbassi (Secrétairegénéral de Cglua), Moussé Daby Diagne(Inventeur du concept et Coordonnateurd’Africités 2012), Ousmane Sy (ancienministre malien des Collectivités locales)et Abraham Roch Okoko-Esseau (Cadreau département des Affaires politiques dela Commission de l’Union africaine), l’oncomptait aussi les contributions deFrançois Menguelé (Coordonnateur du

Programme d’appui Giz-Caddel/Cglua),Pape Mor Ndiaye (ancien Directeur de ladécentralisation du Sénégal), Sirag OmarAbdoulkader (Directeur de laDécentralisation de Djibouti), BachirMamadou Kanouté (Coordinateur exécu-tif d’Enda Ecopop au Sénégal) et deMaurice Engueleguele (Coordonnateurdes programmes de l’Institut africain de lagouvernance).

Planoscam parle de finances locales

Au cours de la 6ème édition desAfricités, la plateforme nationale des

organisations de la société civile camerou-naise (Planoscam), a animé une sessionspéciale sur le rôle de la société civile dansla gouvernance financière locale. Dansl’optique de cette session spéciale dontl’intervenant principal était CharlieMartial Ngounou, le représentant del’Aimf sur les Finances locales etCoordonnateur du Réseau des finances

locales en Afrique (Refila), la Planoscam avoulu donner à réfléchir sur les conditionsessentielles d’une participation citoyennepour l’amélioration de la qualité de la gou-vernance financière dans les collectivitésterritoriales décentralisées.Comme souhaité par les organisateurs duSommet Africités, les intervenants ont été

sélectionnés sur la base de leurs apportsconcrets dans la construction de terri-toires. A cet égard, les participants à cettesession spéciale qui a eu lieu à l’Hôtel desAlmadies à Dakar le 6 décembre, ont puapprécier la qualité de la modérationofferte par Madame Marie MadeleineNga, le Coordonnateur national duProgramme national de développementparticipatif (Pndp); lequel met en œuvreun projet de modernisation de la compta-bilité dans 50 communes camerounaises.Il s’agit d’une phase pilote qui va donnerlieu dès 2013 à généralisation sur l’en-semble du territoire national. Il faut préci-ser que la modernisation des finances

locales au Cameroun dévoile une synergieentre le Gouvernement du Cameroun etles partenaires au développement commel’Association Internationale des MairesFrancophones, qui offre gracieusementSIM_ba, le progiciel de gestion intégréavec ses modules de comptabilité admi-nistrative, de comptabilité générale et degestion des taxes municipales.

Votre journal a été distribué parl’organisateur de l’événement,Cités et gouvernements locaux unisd’Afrique (Cglua), au grand plaisirdes visiteurs.

Charlie Martial Ngounou,Coordonnateur du Réseau desFinances publiques et locales enAfrique (Refila) et représentant dePlanoscam a pris part à une ses-sion thématique portant sur le«rôle des Osc dans dans la gouver-nance locale: la réforme de lacomptabilité communale auCameroun».

V&C disponible sur le stand de Cglua et lu par 1000 participants

Le Coordonnateur du Refila

Les élèves de l’école élémentaire de Scat

urbam ont visité le Salon Africités le 07

décembre dernier. Ils ont fait le tour des dif-

férents stands, accompagnés de leurs guides.

Arrivés au stand du CONGAD, ils ont enton-

né l’hymne national du Sénégal.

DECOUVERTE

Les enfants ausalon Africités

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©Africités©Africités

Dossier spéc ia l 11N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Africités 2012Africités 2012 EN PLUS

Depuis 18 ans, MurhabaziNamegabe, 44 ans, intervientauprès des groupes armés présents

dans l’Est de la République démocratiquedu Congo (RDC) pour libérer les enfantssoldats qu’ils ont recrutés. Son but: leurpermettre de se reconstruire pour espérerun avenir meilleur. Murhabazi Namegabe fait preuve de beau-coup de sang froid. C’est au péril de sa viequ’il se rend auprès des groupes arméspour négocier leur libération. Et là, une foisdevant ceux qui n’ont aucun scrupule àinciter ces jeunes garçons à regagner leurs

rangs, il doit faire preuve de prudence.Armés jusqu’au cou, vite irritables et suspi-cieux, Murhabazi Namegabe doit avant toutles convaincre du fait que les enfants sontl’avenir de leur pays. Qu’ils constituent unerichesse. Qu’ils doivent être protégés plutôtqu’utilisés comme miliciens. Et qu’en lescontraignant à se battre, leurs droits sontviolés.Ce titulaire d’un doctorat sur la croissance etle développement de l’enfant et père d’uneadolescente de 14 ans dirige une associationde 257 membres, le Bureau pour le volonta-riat au service de l’enfance (BVES).

Le succès international du groupe demusique, Staff Benda Bilili, rassem-blant des personnes handicapées

issues des rues de Kinshasa (Républiquedémocratique du Congo) ne doit pas occul-ter le cas de David Levi Ollie. Il découvre larue à 7 ans et à 22 ans, crée une associationdes enfants de la rue, les «shégué» en lin-gala.L’Aejerc (Association pour l’encadrementdes jeunes et enfants de la rue du Congo)aide les les «shégué» à se lancer dans uneactivité génératrice de revenus. Cela passe

par une intégration des enfants nouvelle-ment arrivés, grâce à des visites sur les sitesfréquentés par les jeunes. Ils sont ensuitepris en charge par les plus âgés qui doiventleur apprendre l’autonomie qui les aidera àquitter la rue. Cet apprentissage, c’est aussiet surtout celui d’un métier demandant uncapital minimal: couture, coiffure, esthé-tique, etc.Les autorités locales vers qui il se tourneprennent de plus en plus au sérieux ladémarche de David L. Ollie et ont signé uncontrat avec son association.

Esther Vololona Razazarivola a 50 ans,deux enfants et une sensibilité à l’in-justice. Elle est récompensée pour un

projet qu’elle a lancé en mars 2010 sur laLutte contre la violence foncière dans leszones enclavées. Pour ce faire, elle s’estentourée d’une équipe pluridisciplinaire,avec pour but de combattre les obstacles quientravent l’obtention des titres fonciers.L’association se mobilise donc pour aider lespopulations à réunir les pièces qui prouventla mise en valeur des terres ou à recueillir lestémoignages qui prouvent le lien entre les

occupants et la terre. Les populations, sou-vent illettrées, bénéficient de l’action béné-vole des juristes de l’association pour lesdémarches administratives et les recoursjuridiques.Le jury a été séduit par les effets en cascadede l’action d’Esther Vololona dans un pays,Madagascar, où la question de la propriétéfoncière génère un nombre important defrustrations et de tensions. La coexistencedu droit coutumier et d’une réglementationfoncière héritée de l’époque coloniales’ajoute aux soucis techniques du Cadastre.

C’est l’histoire d’une universitairesénégalise qui, à force d’interro-ger le rapport des Africains à leur

alimentation a fini par créer une entrepriseen 2008, La Compagnie du bien manger.Elle propose une alternative culinaire baséesur les ressources alimentaires du conti-nent. Une équipe de cuisiniers, psycho-logue, diététicien, prof de gym est dispo-nible pour conseiller les clients. La promotrice est passée par les dégâts dela malbouffe dans les années 2000: « Je tra-vaillais beaucoup, je sautais les repas…. J’aiimposé à mon corps tout ce que je voulais.

L’essentiel était qu’il fasse ce que je lui deman-de. Et puis, un jour je n’ai pas pu me lever ».Son médecin l’aidera à prendre deconscience du mal.Elle s’est concentrée sur son environne-ment et a mis au point une gastronomieafricaine avec des mets plus équilibrés. «J’ai pris les plats locaux et je les ai retravaillés,explique-t-elle. Les gens mangent ce qu’ils ontl’habitude de manger avec un budget adapté.Nous initions un changement dans la manièrede manger. Ce n’est pas un régime. Nous vou-lons que les gens en fassent un mode de vie ».

Jolly Kamuntu, 32 ans, aime s’exprimerlibrement. Pour cela, elle a choisi lesondes. Mais ce qu’aime avant tout Jolly,

c’est donner la parole aux autres. Un projetloin d’être aisé dans le Sud-Kivu, minée pardes conflits armés. Dans cette région, situéedans l’est de la République démocratiquedu Congo, les populations vivent dans desconditions très difficiles. La radio localeMaendeleo que Jolly dirige depuis 2004,leur donne régulièrement la parole. Leshabitants de cette province peuvent ainsiraconter leur rude quotidien et exprimerleurs attentes aux autorités.

Avec son équipe, elle n’hésite pas à aller àla rencontre des populations du Sud-Kivu.Son projet a donné naissance à 145 radiosclubs. Le principe ? « Il s’agit de groupes depersonnes que nous avons formé pour faire desreportages et recueillir les récits des habitantsles plus reculées du Sud-Kivu. Ensuite, nousdiffusons leurs propos sur radio Maendeleoafin que tous les auditeurs puissent être infor-mées de leurs difficultés », explique Jolly.Jolly milite aussi pour la promotion desfemmes dans son pays, avec l’Associationdes femmes des médias du Sud-Kivu,projet primé par Harubuntu.

Des héros ordinaires La remise des prix Harubuntu 2012a coincidé avec la soirée de gala dela VIe édition d’Africités.

Les spectacles de marionnettes n’intéres-

saient pas les Béninois. Mais les choses ont

bien changé depuis que Jude Zounmenou a

lancé sa compagnie de marionnettistes qui sen-

sibilise aux maux de la société béninoise. Il pré-

side aussi l’association Thakamou qui a pour

but de redorer le blason des artistes béninois.

Jude Hermann Enagnon Zounmenou sait ce

qu’il veut. Le jeune homme de 30 ans, à la voix

grave et posée, donne l’impression qu’il en a

40. Il se définit lui-même comme quelqu’un de

« très têtu ». Un entêtement qui lui a permis de

créer, en 2009, l’association Thakamou pour

promouvoir l’art de la marionnette au Bénin.

L’objectif est aussi de redorer le blason des

artistes béninois souvent dévalorisés. « AuBénin, les artistes sont très mal vus. Dès quevous dites que vous êtes artiste, on vous consi-dère comme un raté ».

Pas de théâtre au Bénin

Une image négative qu’il compte bien changer.

« Nous les jeunes artistes devons tout faire pourqu’on nous prenne au sérieux ». Mais le gros

problème, selon lui, est que l’artiste n’a pas de

statut au Bénin. Sans compter que « l’Etat nenous soutient pas toujours même si un budgetd’un milliard de francs CFA est alloué à la cul-ture. Ce qui n’est pas mal. Mais encore faut-ilque cet argent soit bien géré et attribué équita-blement », déplore-t-il. « Il n’y a aucun moyenpour les comédiens de se former. Aucune écolen’existe pour cela. Il n’y a pas non plus dethéâtre pour présenter les spectacles. Il y aencore beaucoup de travail pour tout révolu-tionner. » Mais il n’abandonnera pas. « Il fautêtre sérieux dans son travail et tout ira bien »,

aime-t-il dire.

Contrairement à certains de ses compatriotes, il

ne badine pas avec l’art. Il est bien décidé à en

vivre. Son avenir est pour le moment assuré. Le

jeune Béninois n’a pas eu peur de créer sa

propre compagnie de marionnettistes. Elle vit à

l’aide de son association qui a reçu le soutien de

la Fondation Suisse du Bénin et de l’Union

européenne. Sa troupe est d’ailleurs la seule qui

existe dans le pays. Mais les comédiens ne

montent pas sur scène uniquement pour amuser

la galerie, tient-il à préciser : « L’objectif estavant tout de sensibiliser la population sur lesdifférents maux de la société béninoise. Commele sida, la malnutrition des enfants etc… » Des

thèmes traités sans tabou.

Susciter des vocations

A travers ses représentations, Jude veut aussi

susciter des vocations. Il a déjà formé douze

jeunes qui ont appris à fabriquer et utiliser les

marionnettes.

Le marionnettiste a fait du chemin. Son projet a

aussi donné naissance au Teni Tedji, le Festival

international des arts de la marionnette. Il se

tient une fois par an. Durant plusieurs jours, sa

compagnie parcourt le Bénin pour se représen-

ter sur scène ou dans la rue. Ce festival est très

important pour Jude et son équipe car il donne

de la visibilité à leur art.

Source: www.afrik.com

COUP DE COEUR DU JURY

Jude Zounmenouet ses marionnettes SOCIETE CIVILE

Namegabe, messie d’enfants soldats

COMMUNICATION

Jolly Kamuntu, la voix du peuple

ENTREPRENARIAT

Salimata Wade, une affaire de cuisine

COUP DE COEUR DU JURY

La chère terre d’Esther V. Razazarivola

COUP DE COEUR DU JURY

David Levi Ollie: la rue comme univers

©Africités©Africités

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arts & cu ltureN° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 201312

Les «Chemins du partage» ont rythmé la6e édition du Festival de poésie 3V

(voir-verber-vivre) qui s’est achevé le 30Novembre 2012. La caravane des festiva-liers a effectué le trajet de Douala àFoumbot en passant par Bafoussam.Objectif: s’enivrer de poésie et contaminerd’autres Camerounais par le don depoèmes gravés, notamment dans des hôpi-taux. Qui a dit que la poésie n’avait pointde vertus médicinales?Le quatre-quatre de Marcel KemadjouNjake qui en a vu d’autres, est la monturequ’ont enfourché le promoteur du festival,Edmond François Ngangoum, Pierre LaPaix Ndame, Gilbert Tchoupa. Même unepanne du tout-terrain n’altérera en rien labonne humeur des poètes «partageurs»Première escale à Bafoussam, la Cliniquepédiatrique La Solidarité. Pierre La PaixNdame raconte : « Notre Guide jusque-là trèsdiscrète après quelques entrées et sorties dansle bureau du Médecin pédiatre nous fera enfinsigne de la suivre. Mais oups, le médecin nenous sachant pas si nombreux s’excusera d’enfinir avec une patiente avant que de nous rece-voir convenablement. Notre tour arrivé, desgrandes poignées de main s’en suivirent etquoique bilingue mais trahi par son ton anglo-phone d’origine ne manqua pas de s’étonner dece que les Camerounais arrivaient encore àfaire des choses de façon gratuite et désintéres-sée». Curiosité qui gagnera les patients peuhabitués à ce genre d’exercice leur impo-sant désormais de prendre leur mal enpatience dans le hall d’attente en mettanten concurrence dans leur cerveau lesconseils aux patients, les affichettes demédicaments et les «mots guérisseurs» despoètes.Les poètes, magiciens des mots, se dépê-cheront d’arriver au centre de santé LeBon Samaritain de Foumbot où ils ferontdon de leurs poèmes gravés.

Escale du Mont MbapitUne escale de plaisir sera faite sur le che-min de retour au Mont Mbapit et son lacmystique. Là, plus question de donner,mais plutôt de prendre rendez-vous avecla muse afin d’usiner les prochainspoèmes à graver et distribuer. Qui sait,peut-être dans des gares routières ou descimetières ou encore des gargotes. Aufond, quelqu’un sait-il quelle idée piquerales poètes festivaliers quand ils voudrontprendre en 2013 d’autres «Chemins dupartage»? 30 minutes de moto-taxi et un bain depoussière sont oubliés quand parvenus«au pied des marches majestueuses qui serpen-tent le flanc au-dessus duquel niche silencieu-sement le Lac Mystique Mbapit», les poètesjettent devant eux des colas et jujubesachetés pour amadouer les esprits qui s’yterrent. «Nous découvrons enfin notre hôte silencieu-se, qui dort (non sans remuer) paisiblement aufond d’une vaste vallée de cratère béante dontles arbres en bordures s’émoussent à perte devue», dévoile M. Ndame. « Il ne faut pass’approcher de plus près », met en gardeMarcel. «Commencent alors des prises devues à la fois du Lac et des visiteurs épris rapi-dement de ce lieu féerique sinon mystiquepour lui coller son épithète. Nous sommesencore émerveillés par les sons et la fraicheurdes lieux qu’un troupeau de bœufs voulanttraverser va nous obliger à redescendre versles marches pour lui céder le passage. Ce sontles maîtres des lieux et il ne faut pas insister». Une fois le troupeau parti, Pierre La PaixNdame ouvrira le bal des déclamationsavec ce poème de Lamartine «Le Lac».«Pendant la déclamation forte, l’écho est trèsvite repris par des voix inconnues qui rendentaux abysses vides d’altitude cet autre langagesans doute peu communiqué ici. EdmondNgangoum va déclamer un texte de GilbertTchoupa qui lui-même bouclera par un autrede ses extraits. Marcel s’est éloigné versquelque colline longeant les bords du Lac. Ilmédite», racontent les randonneurs d’unsoir. C’est le temps de partir. Les benskineurss’impatientent.

Le festival P3V «guérit» les maladesPoésie

La VIe édition du festival promupar le poète-raconteur MarcelKemadjou Njanke s’est achevée le30 novembre après 3 jours demanifestations.

Par Martial Nepoue

La Camac (CameroonArts Critics) a organiséun atelier sur le thème

«marketing en ligne et le jour-nalisme culturel». L’atelier dedeux jours qui s’est achevé le11 décembre 2012 a été organi-sé à l’Institut Goethe deYaoundé, partenaire de laCamac.Deux experts ont été conviés àanimer cette formation réunis-sant 20 jeunes journalistescamerounais travaillant pourdivers médias publics et privés.Il s’agit de Baba Wame, ensei-gnant à l’Ecole supérieure des

sciences et techniques de lacommunication de l’Universitéde Yaoundé 2 et de BirgitRieger, journaliste en service àDer Tagesspiegel en Allemagne.Cet atelier survient quelquesjours après les deuxièmes étatsgénéraux de la communication

organisés du 5 au 7 décembre àYaoundé et au sortir desquelsdes résolutions modifiant lepaysage médiatique camerou-nais ont été prises. Il entendrésoudre la question de la pré-sence en ligne des informationstouchant la culture camerounai-

se. Par ailleurs, il aidera lesmédias pour lesquels tra-vaillent les bénéficiaires de laformation à se vendre auprèsde leur public cible, sachant queles internautes sont par natureréticents à payer pour avoiraccès aux contenus en ligne.

Vendre la culture du Kmer sur InternetFormation

Un atelier de deux joursa été organisé à Yaoundédans le but de renforcerles capacités des journa-listes culturels camerou-nais sur la toile.

EN BREF

CONCERTS

Richard Bona auCameroun

Richard Bona donnera deux concerts à

Douala Bercy le 21 décembre 2012 et à

Yaoundé le lendemain au Palais des congrès.

Il en profitera pour partager avec les mélo-

manes un avant-goût de son album qui sort en

2013.

PATRIMOINE

Fin de la 2e éditiondu Festi Guider La 2e édition du festival culturel et touris-

tique initié par la commune de Guider

(département du Mayo Louti) s’est achevée le

8 décembre 2012 après 3 jours de manifesta-

tions. Placé sous le thème thème «

Décentralisation et promotion du tourisme,

enjeux et perspectives »., cette édition a été

lancée par Bello Bouba Maïgari, ministre du

Tourisme et des loisirs. La célèbre danse

Guma, exécutée par de jeunes femmes aux

seins nus, a fait le plaisir des participants, tan-

dis que 3 courses hippiques ont été organisées

sur la place des fêtes de Guider.

Le projet « la route des lamidats », copie du

concept « la route des chefferies » des régions

de l’Ouest et du Nord-Ouest a été lancé.

EVENEMENT

Des Couleursurbaines

La 6e édition du Festival Couleurs urbaines

s’est achevé le 16 décembre 2012 après

une semaine qui a vu passer de nombreux

artistes.

Contrairement aux année antérieures où il se

tenait au Camp Sonel (Essos-Yaoundé), le fes-

tival a installé son village au stade Soppo

(Bonapriso-Douala).

A l’ouverture, le 11 décembre, le public a eu

le plaisir d’accueillir les artistes Nicole Mara,

Prosby, Grace Bethel, Mony Eka de Petit

Pays, et d’assister a un spectacle de danse

battle et de painting show.

Pendants les autres soirées programmées par

Hans Mbong, le promoteur du festival,

d’autres artistes, les uns plus renommés que

les autres ont presté devant le public qui n’a

pas boudé son plaisir: Sergeo Polo, Stypak

Samo, Letis Diva, Carlos K, Daara j du

Sénégal et Jey Liba du Togo.

Quant à la foire exposition, ouverte tous les

matins à 10 heures, elle a permis de mesurer

le travail des artistes qui peuplent nos grandes

villes en matière de mode, design, la gastrono-

mie, de tatouages, Body painting, graffiti et

autres jeux.

La directrice de l’Institut Goethe et les animateurs de l’atelier

Chers lecteurs, Joyeuses fêtes de fin d’année et de nouvel an !

©Festival P3V©Festival P3V

©V&C©V&C