vaucluse dimanche15septembre2013 … · 2016-02-25 · déchets d'une famille à moins ......

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À 39 ans, Béa Johnson, origi- naire du Pontet et ex-élè- ve du lycée Aubanel (Avi- gnon), est devenue aux États-Unis en l'espace de quel- ques années une icône en matiè- re d’écologie. Lauréate du "Green award" à Los Angeles, in- terviewée dans le "New York Ti- mes" et "USA Today", invitée dans les talk-shows majeurs de NBC, elle est sollicitée pour des conférences aux quatre coins des États-Unis mais aussi en Aus- tralie. "On me surnomme la gou- rou, la prêtresse, mais je ne me sens pas écolo. Ca va bien au-de- là" dit-elle à "La Provence". Le best-seller, "Zéro déchet" (édi- tions Les Arènes), qui vient de paraître en France (après les États-Unis et l'Angleterre), est déjà traduit en coréen et déferle sur la planète. Son concept, prag- matique, fait fureur : réduire les déchets d'une famille à moins d’un litre par an et ce en réali- sant 40% d'économie sur le bud- get du foyer "et sans se priver des plaisirs du quotidien" précise cette femme passionnée par la mode et le design. Bea Johnson revient de loin, structurellement parlant. En 1992, une fois son bac en poche (elle a 18 ans), la Pontétienne (qui, depuis, a d'ailleurs conser- vé son accent provençal chan- tant) s'envole outre-Atlantique pour officier en tant que jeune fille au pair. La Californie (la ré- gion de San Fransisco) et le rêve américain de l'hyper consomma- tion la happent sans tarder. Elle épouse Scott, un Américain, a deux enfants, Max et Leo, et en- fourche le cliché matérialiste à qui mieux mieux : grosse maison (280 mètres carrés), 4x4, shop- ping à tout va. Une image d'Épi- nal au bord du Pacifique. "Ca a duré sept ans mais, au bout d’un moment, j’ai ressenti un grand vi- de." En 2006-2007, la famille dé- ménage et se remet en question. La mue est en route. En 2009, Béa lance son blog sur ce chan- gement radical de vie, avant que sa voisine, qui collabore au "New York Times", ne la fasse rentrer dans la lumière médiati- que. Ses apôtres appliquent aujourd'hui ses préceptes très concrets sur les cinq continents. En 2013, celle qui fabrique son propre baume à lèvres, privilé- gie les magasins en vrac (grains, céréales, farines) et va faire ses courses avec des bocaux en mains (pour éviter les emballa- ges et barquettes plastiques), vit toujours avec sa famille dans les environs de San Fransisco. En- tre une conférence, une séance "Skype" avec des écoliers et une interview, elle continue, plus que jamais, à mettre le vert à l'endroit. Fabien BONNIEUX Quand, en 2006-2007, vous avez com- mencé à changer de mode de vie, com- ment vous y êtes-vous pris au juste? En déménageant dans une maison deux fois plus petite il y a sept ans, avec mon mari, on a vendu beaucoup de nos meu- bles. À cette époque, on a peu à peu pris conscience de beaucoup de choses, en voyant le film "Home", en lisant des livres comme "Nutritition". Nous sommes alors passés des bouteilles d'eau jetables aux gourdes, des sacs plastiques aux cabas (puis aux sacs en tissu fabriqués avec de vieux draps). J'ai commencé à faire mes courses dans les magasins bio où le rayon des aliments en vrac permettait d'éviter les emballages inutiles. Plus tard, à la bou- cherie, les gens ont été surpris de me voir arriver avec des bocaux (pour supprimer les barquettes en polystyrène). Je suis aus- si allée dans les extrêmes, j'avoue : je me lavais les cheveux avec du bicarbonate de soude et les rinçais avec du vinaigre de ci- dre. Jusqu'au jour où mon mari m'a dit : "Chérie, tu sens vraiment la vinaigrette au lit !" (rires) Vous considérez-vous comme une écologiste ? Non, c'est plus un mode de vie. Je suis da- vantage dans la simplicité volontaire, je ne suis pas du tout "Hippie et Grenola", com- me dit l'expression américaine. Ce qui sera long à faire comprendre à tout le monde, c'est que le "Zéro déchet" ne prive pas de plaisirs mais, au contraire, les met en avant. Moi, je suis très coquette, j'adore la mode, le design, mais aujourd'hui, j'achète d'occasion et juste ce dont la famille a be- soin. J'ai arrêté le shopping récréationnel, qui revenait très cher et prenait beaucoup de temps. Considérez-vous que ce nouveau mo- de de vie a été bénéfique pour votre san- té ? C'est une évidence. Nous (sa famille ndlr) sommes moins exposés aux matières syn- thétiques et aux matières plastiques, la maison est moins remplie de bien maté- riels, avec, donc, moins de poussières et les allergies qui vont avec. Et puis, nous achetons des aliments complets, ce qui li- mite la consommation d'aliments surtrans- formés. Nous sommes tous les quatre beau- coup moins malades qu'avant. Cette méthode du "Zéro déchet" fonc- tionne aux États-Unis où l'hyper-consom- mation est poussée à l'extrême et per- met, de fait, un revirement. Mais est-elle adaptable en France? Oui, car en France, il y a beaucoup plus de marchés paysans, des Halles, des AMAP, qui proposent des fruits et légumes frais, sains, sans emballages. Je suis consciente que compte tenu des pratiques industriel- les actuellement, le "Zéro déchet" est un idéal, un objectif, dont on peut tenter de se rapprocher. Autour de cinq règles : refuser (ce dont on n'a pas besoin), réduire, réutili- ser, recycler et composter. C’est la gourou de l’écologie aux USA RENCONTRE La Vauclusienne Béa Johnson, originaire du Pontet, publie le livre best-seller "Zéro déchet" QUATRE QUESTIONS à Béa Johnson "Le "Zéro déchet" ne prive pas de plaisirs mais au contraire les met en avant" Béa Johnson, originaire du Pontet, explique dans son dernier ouvrage (ci-dessus) com- ment réduire sa production de déchets. Ma- riée à Scott, un Américain, maman de deux enfants (en haut à droite), Béa est passée d’un mode totalement consumériste à l’américaine à une gestion drastique des dé- chets, grâce notamment au compostage des déchets organiques (photo de droite). VAUCLUSE 3 Dimanche 15 Septembre 2013 www.laprovence.com

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À 39 ans, Béa Johnson, origi-naire du Pontet et ex-élè-ve du lycée Aubanel (Avi-

g n o n ) , e s t d e v e n u e a u xÉtats-Unis en l'espace de quel-ques années une icône en matiè-re d’écologie. Lauréate du"Green award" à Los Angeles, in-terviewée dans le "New York Ti-mes" et "USA Today", invitéedans les talk-shows majeurs deNBC, elle est sollicitée pour desconférences aux quatre coinsdes États-Unis mais aussi en Aus-tralie. "On me surnomme la gou-rou, la prêtresse, mais je ne mesens pas écolo. Ca va bien au-de-là" dit-elle à "La Provence". Lebest-seller, "Zéro déchet" (édi-tions Les Arènes), qui vient deparaître en France (après lesÉtats-Unis et l'Angleterre), estdéjà traduit en coréen et déferlesur la planète. Son concept, prag-matique, fait fureur : réduire lesdéchets d'une famille à moinsd’un litre par an et ce en réali-sant 40% d'économie sur le bud-get du foyer "et sans se priver desplaisirs du quotidien" précisecette femme passionnée par lamode et le design.

Bea Johnson revient de loin,structurellement parlant. En1992, une fois son bac en poche(elle a 18 ans), la Pontétienne(qui, depuis, a d'ailleurs conser-vé son accent provençal chan-tant) s'envole outre-Atlantiquepour officier en tant que jeune

fille au pair. La Californie (la ré-gion de San Fransisco) et le rêveaméricain de l'hyper consomma-tion la happent sans tarder. Elleépouse Scott, un Américain, adeux enfants, Max et Leo, et en-fourche le cliché matérialiste àqui mieux mieux : grosse maison(280 mètres carrés), 4x4, shop-ping à tout va. Une image d'Épi-nal au bord du Pacifique. "Ca aduré sept ans mais, au bout d’unmoment, j’ai ressenti un grand vi-de." En 2006-2007, la famille dé-ménage et se remet en question.La mue est en route. En 2009,Béa lance son blog sur ce chan-gement radical de vie, avant quesa voisine, qui collabore au"New York Times", ne la fasserentrer dans la lumière médiati-que.

S e s a p ô t r e s a p p l i q u e n taujourd'hui ses préceptes trèsconcrets sur les cinq continents.En 2013, celle qui fabrique sonpropre baume à lèvres, privilé-gie les magasins en vrac (grains,céréales, farines) et va faire sescourses avec des bocaux enmains (pour éviter les emballa-ges et barquettes plastiques), vittoujours avec sa famille dans lesenvirons de San Fransisco. En-tre une conférence, une séance"Skype" avec des écoliers et uneinterview, elle continue, plusque jamais, à mettre le vert àl'endroit. Fabien BONNIEUX

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arriver avec des bocaux (pour supprimerles barquettes en polystyrène). Je suis aus-si allée dans les extrêmes, j'avoue : je melavais les cheveux avec du bicarbonate desoude et les rinçais avec du vinaigre de ci-dre. Jusqu'au jour où mon mari m'a dit :"Chérie, tu sens vraiment la vinaigrette aulit !" (rires)

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avant. Moi, je suis très coquette, j'adore lamode, le design, mais aujourd'hui, j'achèted'occasion et juste ce dont la famille a be-soin. J'ai arrêté le shopping récréationnel,qui revenait très cher et prenait beaucoupde temps.

! Considérez-vous que ce nouveau mo-de de vie a été bénéfique pour votre san-té ?C'est une évidence. Nous (sa famille ndlr)sommes moins exposés aux matières syn-thétiques et aux matières plastiques, lamaison est moins remplie de bien maté-riels, avec, donc, moins de poussières etles allergies qui vont avec. Et puis, nousachetons des aliments complets, ce qui li-mite la consommation d'aliments surtrans-

formés. Nous sommes tous les quatre beau-coupmoins malades qu'avant.

! Cette méthode du "Zéro déchet" fonc-tionne aux États-Unis où l'hyper-consom-mation est poussée à l'extrême et per-met, de fait, un revirement. Mais est-elleadaptable en France?Oui, car en France, il y a beaucoup plus demarchés paysans, des Halles, des AMAP,qui proposent des fruits et légumes frais,sains, sans emballages. Je suis conscienteque compte tenu des pratiques industriel-les actuellement, le "Zéro déchet" est unidéal, un objectif, dont on peut tenter de serapprocher. Autour de cinq règles : refuser(ce dont on n'a pas besoin), réduire, réutili-ser, recycler et composter.

C’estlagouroudel’écologieauxUSARENCONTRELa Vauclusienne Béa Johnson, originaire du Pontet, publie le livre best-seller "Zéro déchet"

QUATRE QUESTIONS à Béa Johnson

"Le "Zéro déchet" ne prive pas de plaisirs mais au contraire les met en avant"

Béa Johnson, originaire du Pontet, expliquedans son dernier ouvrage (ci-dessus) com-ment réduire sa production de déchets. Ma-riée à Scott, un Américain, maman de deuxenfants (en haut à droite), Béa est passéed’un mode totalement consumériste àl’américaine à une gestion drastique des dé-chets, grâce notamment au compostage desdéchets organiques (photo de droite).

VAUCLUSE 3Dimanche 15 Septembre 2013www.laprovence.com